CAHIERS DE LA BIBLIOTHÈQUE COPTE 21
Collections de l’Université de Strasbourg - Études d’archéologie et d’histoire ancienne
ÉTUDES COPTES XIV
ÉDITIONS DE BOCCARD
Éléments sous droit d’auteur – © Éditions de Boccard
« Tous droits réservés pour tous pays. Ce ichier électronique ne
peut en aucun cas être modiié. L’auteur de ce document a l’autorisation
d’imprimer des copies de celui-ci dans le seul cas d’une utilisation
personnelle. Il n’est pas permis de mettre ce PDF à disposition sur
Internet. Pour toute autre utilisation, une autorisation écrite doit être
demandée à l’éditeur. »
Éléments sous droit d’auteur – © Éditions de Boccard
CAHIERS DE LA BIBLIOTHÈQUE COPTE 21
ÉTUDES COPTES XIV
COLLECTION
CAHIERS DE LA BIBLIOTHÈQUE COPTE
[Études coptes I]. Écritures et traditions dans la littérature copte. Journée d’Études coptes,
Strasbourg 28 mai 1982 (CBC 1), Louvain-Paris, Peeters, 1983.
StraSbach M.-O. & B. barc, Dictionnaire inversé du copte (CBC 2), Louvain-Paris, Peeters,
1984. [Études coptes II]. Deuxième Journée d’Études coptes, Strasbourg 25 mai 1984 (CBC
3), Louvain-Paris, Peeters, 1986.
Éléments sous droit d’auteur – © Éditions de Boccard
Études coptes III. Troisième Journée d’Études, Musée du Louvre 23 mai 1986 (CBC 4),
Louvain-Paris, Peeters, 1989.
ViS H., Homélies coptes de la Vaticane I-II (CBC 5-6), Louvain-Paris, Peeters, 1990,
réédition.
de
L’Égypte en Périgord. Dans les pas de Jean Clédat. Catalogue raisonné de l’exposition, Musée
du Périgord, 16 mai -15 septembre 1991, (CBC 7), Louvain-Paris, Peeters, 1991.
roSenStiehl J.-M. (éd.), Études coptes IV. Quatrième Journée d’Études, Strasbourg
26-27 mai 1988 (CBC 8), Louvain-Paris, Peeters, 1995.
roSenStiehl J.-M. (éd.), Christianisme d’Égypte. Hommages à René-Georges Coquin (CBC
9), Louvain- Paris, Peeters, 1995.
raSSart-debergh M. (éd.), Études coptes V. Sixième Journée d’Études, Limoges
18-20 juin 1993, et Septième Journée d’Études, Neuchâtel 18-20 mai 1995 (CBC
CBC 10), LouvainParis, Peeters, 1998.
boud’horS A. (éd.), Études coptes VI. Huitième Journée d’Études, Colmar 29-31 mai 1997
(CBC 11), Louvain-Paris, Peeters, 2000.
boSSon N. (éd.), Études coptes VII : neuvième journée d’études, Montpellier 1999 (CBC
12), Louvain-Paris, Peeters, 2001.
cannuyer Chr. (éd.), Études coptes VIII : dixième journée d’études, Lille, juin 2001 (CBC
13), Lille- Paris 2003.
boud’horS A., J. gaScou
cou & D. Vaillancourt (éd.), Études coptes IX : onzième
journée d’études, Strasbourg, 12-14 juin 2003 (CBC 14), Paris, De Boccard, 2006.
boud’horS A. & D. Vaillancourt (éd.), Huitième congrès international d’études coptes
(Paris 2004) Bilans et perspectives 2000-2004 (CBC 15), Paris, De Boccard, 2006.
boud’horS A. & C. louiS (éd.), Études coptes X. Douzième journée d’études (Lyon,
19-21 mai 2005) (CBC 16), Paris, De Boccard, 2008.
boud’horS A. & C. louiS (éd.), Études coptes XI. Treizième journée d’études (Marseille,
7-9 juin 2007) (CBC 17), Paris, De Boccard, 2010.
boud’horS A. & C. louiS (éd.), Études coptes XII. Quatorzième journée d’études (Rome,
11-13 juin 2009) (CBC 18), Paris, De Boccard, 2013.
boud’horS A., A. delattre, C. louiS, T. S. richter (éd.), Coptica Argentoratensia. Textes
et documents de la troisième université d’été de papyrologie copte (Strasbourg, 18-25 juillet
2010) (CBC 19), Paris, De Boccard, 2014.boud’horS A. & C. louiS (éd.), Études coptes XIII.
Quinzième journée d’études (Strasbourg, 18-25 juillet 2010) (CBC 19), Paris, De Boccard, 2014.
boud’horS A. & C. louiS (éd.), Études coptes XIII. Quinzième journée d’études (Louvainla-Neuve, 12-14 mai 2011) (CBC 20), Paris, De Boccard, 2015.
Éléments sous droit d’auteur – © Éditions de Boccard
Collections de l’Université de Strasbourg
Études d’archéologie et d’histoire ancienne
Cahiers de la Bibliothèque copte 21
Études coptes XIV
Seizième journée d’études
(Genève, 19-21 juin 2013)
Éditées par
Anne Boud’hors et Catherine Louis
Éditions de Boccard
11, rue de Médicis – 75006 Paris
2016
Collection Études d’archéologie et d’histoire ancienne
dirigée par Dominique Lenfant
Éléments sous droit d’auteur – © Éditions de Boccard
Cahiers de la Bibliothèque copte
dirigés par Catherine Louis
Les abréviations et les polices utilisées pour le grec et le copte sont celles
gracieusement mises à disposition sur le site internet de l’Ifao
ISSN : 1284-6325
ISBN : 978-2-7018-0446-0
© Éditions de Boccard – 2016
Sommaire
Préface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Éléments sous droit d’auteur – © Éditions de Boccard
i. chantierS et queStionS archéologiqueS
Établissements chrétiens au Spéos Artémidos
Gertrud J.M. van Loon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
Paul Durand II : ou les conditions réunies d’une archéologie copte
Cédric Meurice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
Le site monastique de Baouît et son église principale :
état des lieux à l’issue de la dernière campagne de fouilles
Gisèle Hadji-Minaglou . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
La redécouverte d’un monastère nubien :
premiers résultats des fouilles polonaises à Ghazali, Ouadi Abu Dom
Artur Obłuski et Grzegorz Ochała . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
Les fouilles de Jean Maspero à Baouît.
Relecture de la documentation ancienne
Héléna Rochard. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
II. rechercheS de papyrologie
À la découverte des papyrus coptes de la Sorbonne
María Jesús Albarrán Martínez et Anne Boud’hors . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
Sur les premiers documents juridiques coptes (2) :
les archives de Phoibammôn et de Kollouthos
Jean-Luc Fournet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
Une nouvelle rencontre avec le prêtre Marc
Chantal Heurtel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
iii. aperçuS de littérature copte
Mouches de l’infection versus abeilles et miel des Écritures d’après Chénouté
Ad Philosophum Gentilem (As I Sat on a Mountain)
Sydney H. Aufrère et Nathalie Bosson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155
8
Sommaire
Lire Chénouté dans la région thébaine aux Viie-Viiie siècles
Esther Garel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183
La littérature copte à la première époque arabe (Viie-xie siècles)
Adel Sidarus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193
Épisodes séparés ou texte suivi : à propos de l’histoire du texte
de la Vie de saint Onuphre
Anton Voytenko . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 223
Éléments sous droit d’auteur – © Éditions de Boccard
iV. objetS d’art et de culte
La Vie de saint Jean-Baptiste par Yuhanna el-Armani
ou la création d’un chef d’œuvre ottoman
Julien Auber de Lapierre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231
Cloches et clochettes dans l’Égypte chrétienne
Dominique Bénazeth et Alain Delattre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 251
Les objets en os et ivoire d’Égypte romaine et byzantine
au musée du Louvre : typologies, procédés de fabrication
et techniques décoratives
Marie Delassus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 281
Préface
Éléments sous droit d’auteur – © Éditions de Boccard
S
de ce nouveau volume des Cahiers de la Bibliothèque Copte
a été une collaboration, il nous a fallu exclure de la préface notre présidente,
Nathalie Bosson, ain de pouvoir la remercier à loisir. C’est elle en effet qui nous a
accueillis à l’université de Genève pour la Seizième Journée d’études de l’Association
francophone de Coptologie, faisant de ces journées une succession de moments
inoubliables. Retenons-en, parmi d’autres, la journée de travail à la fondation Hardt,
la visite passionnante de la fondation Bodmer, et la belle croisière de clôture sur le lac
à bord de la barque « Le Neptune », qui nous permit de parachever les riches échanges
des jours précédents dans une atmosphère de joyeuse navigation.
La préparation des actes des Journées est toujours l’occasion de réléchir sur
les dominantes, les avancées, les constantes ou les nouveautés dans nos études, et
d’essayer d’en rendre compte par un classement thématique des articles. Il va sans
dire, mais sans doute mieux en le redisant, que les frontières entre les différentes
rubriques, entre l’archéologie et la papyrologie, entre la papyrologie et la littérature,
entre l’histoire de l’art et la liturgie, ne sont pas étanches, et que la plupart des articles
de ce volume sont pluridisciplinaires. Ce sera le plaisir du lecteur que de découvrir
toutes leurs dimensions.
i la préparation
Anne boud’horS & Catherine louiS
Éléments sous droit d’auteur – © Éditions de Boccard
La Vie de saint Jean-Baptiste Par Yūḥannā aL-‘ārmānī
ou La création d’un chef-d’œuvre ottoman
Julien auber de LaPierre
Éléments sous droit d’auteur – © Éditions de Boccard
l
d’études coptes, nous évoquions le cas d’un
ensemble d’icônes conservé dans l’église de la Vierge Marie al-Mu‘allaqā du
Vieux-Caire et consacré à saint Jean-Baptiste 1. À partir de 1775, le peintre d’icônes
d’origine arménienne Yū
Yūḥannā al-‘Ārmānī al-Qudsī (ca. 1720-1786) est chargé du
décor de cette église et y réalise les œuvres parmi les plus signiicatives de son
art. Situé au sud du bâtiment principal, le cycle dédié au Précurseur est réalisé en
1777 et témoigne d’un art particulier dont les sources ont laissé plus d’un historien
songeur. Bien que s’inscrivant parfaitement dans le goût ottoman largement importé
de la Sublime Porte, la véritable inspiration de Yūḥannā al-‘Ārmānī est en réalité un
ouvrage des Saints Évangiles publié à Rome.
orS de la précédente journée
contexte de création
Historique de l’église
Bâtie sur la partie méridionale de la forteresse de Babylone, l’église de la Vierge
Marie du Vieux-Caire tient de là son nom de « Mu‘allaqā » (« Suspendue »). Quand
le patriarche d’Alexandrie s’installe au Caire au xie siècle, c’est dans cet édiice qu’il
décide d’établir le Siège de saint Marc, qui y demeure jusqu’au xiVe siècle. En 1672,
Jean Michel Vansleb, linguiste et père dominicain, est envoyé en Égypte par JeanBaptiste Colbert pour le compte du roi Louis XIV ain d’acquérir des manuscrits
pour la Bibliothèque royale et de collecter des observations et descriptions des mœurs
locales et des monuments 2. Dans son ouvrage consacré à cette aventure, il écrit sur
cet édiice : « C’est une Eglise fort ancienne, magniique, & tres-claire ; & je puis
dire que c’est la plus belle que les Coptes ayent en toute l’Egypte 3 ».
Considérée comme fort ancienne par l’orientaliste, cette église est dificile à
dater, car elle a été remaniée de nombreuses fois. On peut néanmoins aujourd’hui
s’orienter entre la in du Viie siècle et le début du Viiie siècle. Cette période correspond
d’ailleurs à la date de 735 mentionnée en grec sur le linteau igurant l’Entrée du
Christ à Jérusalem et Son Ascension, aujourd’hui conservé au Musée copte 4. Une
1. auber de lapierre 2015, p. 34-35.
2. Sur Jean Michel Vansleb, on peut se référer à : pougeoiS 1869. Pour un complément bibliographique : delahaye 2003, p. 113-122.
3. VanSleb 1677, p. 237.
4. Sur les recherches archéologiques et les travaux réalisés au Vieux-Caire qui ont permis de
reconsidérer la datation de cette église : Sheehan 2010, p. 82-84. Sur le linteau conservé au
Études coptes XIV, Seizième journée d’études (Genève, 19-21 juin 2013)
éd. par A. Boud’hors et C. Louis
(Cahiers de la bibliothèque copte 21), Paris, 2016
Éléments sous droit d’auteur – © Éditions de Boccard
232
julien auber de lapierre
reconstruction partielle est toutefois déjà mentionnée dans l’Histoire des patriarches
dès le ixe siècle 5.
La structure de l’église a été plusieurs fois modiiée et restaurée, toutefois le
témoignage du père Vansleb mentionne déjà l’existence d’un plan complexe constitué
de « cinq Heikels, ou Chappelles de rang, […] separées l’une de l’autre par de petits
treillis de bois ; de sorte qu’on y peut dire cinq Messes à la fois, sans que les Prestres
s’interrompent les uns les autres 6 »., Charalambia Coquin mentionne que seule la partie
apparaissant aujourd’hui comme un appendice au sud-est serait l’église primitive 7.
L’église principale était vraisemblablement de plan basilical traditionnel, avec une
nef centrale et deux collatéraux. De nombreuses restaurations furent effectuées entre
la in du xViie siècle 8 et le xixe siècle 9, dont l’une fut commanditée en 1775 par le
muʿallim ‘Ubayd ibn Huzâm.
Les travaux du xixe siècle contribuèrent largement à donner à l’ancienne église
patriarcale son aspect actuel, soit un plan à quatre nefs dans le bâtiment principal,
auquel il convient d’ajouter les sanctuaires secondaires au sud. On parvient alors à
un édiice mesurant 23,5 mètres de long pour 18,5 mètres de large et 9,5 mètres de
hauteur. On y accède par une cour plantée de palmiers puis par un escalier, qui it
donner à la bâtisse le nom d’ « église à l’escalier » par les voyageurs occidentaux.
Un passage mène à une cour ouverte au xixe siècle et donnant accès au narthex. Le
vaisseau de l’église se compose donc d’une nef centrale et de deux ailes étroites que
séparent deux rangées de huit colonnes et une rangée de trois colonnes au centre, dont
certaines portent encore des traces de polychromie. Parmi celles-ci, une représentation
de la Vierge Marie est particulièrement vénérée en lien avec le miracle du Muqattam
sous le patriarcat d’Ephrem (975-978) 10. On dénombre aujourd’hui sept sanctuaires
dans cet édiice, dont ceux de la partie principale sont dédiés à la Vierge Marie au
centre, à saint Jean-Baptiste au sud, et à saint Georges au nord. Ces sanctuaires,
surmontés de ciboria, sont clos par des iconostases sur lesquelles igurent des icônes
peintes par Yūḥannā al-‘Ārmānī .
La partie de l’édiice qui semble être la plus ancienne est édiiée dans le bastion
sud-est de la muraille dioclétienne et conserve les peintures murales les plus anciennes
du monument (xiiie-xiVe siècles), mises au jour dans les années 1980. Trois sanctuaires
s’y trouvent, dont celui dédié au saint éthiopien Takla Haymanot, un autre abritant
Musée copte (M. C. 753) : Fournet 1993, p. 237-244 ; Van der Vliet 2007, p. 77-80 et auber
de lapierre & jeudy (à paraître), cat. 06. La traduction de la date donnée par Jean-Luc Fournet
indique précisément : « 12 du mois de Pachon, 3e indiction, 451 de l’ère de Dioclétien ».
5. H.P.C.C. 1910, p. 519-522 ; Van loon 2013, p. 80.
6. VanSleb 1677, p. 237.
7. coquin 1974, p. 65-66.
8. Restauration effectuée par le patriarche Yūḥannā XVI (1676-1718), laquelle fut accompagnée
de nombreux miracles ; Musée copte, MS 128 Liturgica.
9. Réparations ou remises en état dont Butler fait mention : butler 1884, p. 228.
10. Pour les différentes sources autour de la colonne miraculeuse : coquin 1974, p. 79 ; du roy
2014, p. 224-228.
la Vie de Saint jean-baptiSte par yūḥannā al-‘ārmānī
233
le baptistère. À l’étage, au lieu dit la « cellule patriarcale », se trouve un sanctuaire
dédié à saint Marc.
Éléments sous droit d’auteur – © Éditions de Boccard
Restauration de l’église
Les restaurations les plus marquantes dans le cadre de notre étude ont été réalisées
à la suite de la description de Jean Michel Vansleb. Parmi les différentes destructions
et reconstructions que connut l’édiice, nous retenons ici les travaux réalisés sous
le patriarcat de Yūḥannā XVI (1676-1718), évoqués dans un manuscrit conservé au
Musée copte 11. Repéré par Georg Graf, ce texte fut, d’après le colophon, achevé en
1710 par ‘Abd al-Masih, higoumène de l’église de la Vierge-Marie de Minyat Surd
(Musturud, Le Caire) 12. Il fait état de l’existence de constructions et réparations
dans l’édiice du Vieux-Caire, sans plus de précisions, et de miracles survenus à ce
moment-là. Raouf Habib, dans son ouvrage consacré aux églises coptes, mentionne
une restauration de l’église débutée en 1775, sans toutefois indiquer de sources,
comme le souligne Charalambia Coquin 13. Toutefois ces travaux, inancés par le
muʿallim ‘Ubayd ibn Ḫuzām, sont parfaitement attestés par les icônes ottomanes
présentant le grand avantage d’être datées, signées, et portant la mention de l’identité
du généreux mécène.
L’œuvre d’un décorateur
Du fait de réparations et de remises en état effectuées sous l’impulsion de Nakhla
bey el-Barāti dans les années 1880, nous ne connaissons malheureusement pas la
portée de la restauration effectuée dans le troisième quart du xViiie siècle 14. Cependant,
une grande partie du renouvellement du décor, notamment les icônes peintes sur
bois, semble avoir survécu aux transformations du xixe siècle. La commande a été
coniée en grande partie au peintre Yūḥannā al-‘Ārmānī al-Qudsī, qui a ainsi pu
mettre en place un vaste programme décoratif pour cet édiice. Le peintre d’origine
arménienne s’était déjà vu conier les travaux de peinture de l’église patriarcale
Saint-Mercure (Abū Sīfīn) à la même période, ce qui explique aisément que l’on ait
pu faire appel à lui pour cette nouvelle commande. Nous pouvons ainsi actuellement
dénombrer une cinquantaine de panneaux réalisés par le peintre et son atelier dans
l’édiice suspendu. À l’image d’un architecte d’intérieur, Yūḥannā semble avoir suivi
un cahier des charges très précis concernant l’iconographie des panneaux réalisés
pour le bâtiment. En plus des icônes portatives représentant les traditionnels saints
cavaliers, les martyrs dont les reliques sont conservées dans l’église, ou la Vierge et
l’Enfant, le point focal de cet ensemble se porte sur les panneaux installés au-dessus
11. Musée copte, M. C. 202.
12. Sur ce manuscrit : graF 1934, p. 37-38, n° 99 ; Simaïka 1939, p. 96-97, n° 202.
13. coquin 1974, p. 69 ; habib 1967, p. 21. L’édition originale de ce dernier ouvrage publié au
Caire en arabe en 1966 ne mentionne pas non plus de sources pour cette information.
14. Ces travaux sont mentionnés par butler 1884, i, p. 228, et sévèrement critiqués dans les
comptes rendus du Comité de conservation des monuments de l’art arabe : BC 32, 1922, p. 192-193.
234
julien auber de lapierre
des iconostases dont les programmes iconographiques sont liés aux dédicaces des
sanctuaires.
Sanctuaire dédié à Saint jean-baptiSte
Éléments sous droit d’auteur – © Éditions de Boccard
Les scènes choisies pour illustrer la vie de saint Jean-Baptiste
Les sept panneaux cintrés illustrant la vie de saint Jean-Baptiste représentent les
faits les plus signiicatifs de la vie de celui qui, comme ultime prophète, annonça
l’arrivée du Sauveur. Chaque image est séparée de la suivante par une colonnette
surmontée d’un écoinçon. Cet ensemble, peint sur fond d’or et se lisant de gauche à
droite, comprend les scènes de l’Enfance, la Prédication et le Baptême, la Passion et
la légende des reliques (ig. 1).
). L’ensemble est annoté en arabe dialectal égyptien 15.
L’Annonce à Zacharie de la naissance de saint Jean
Le premier panneau igure ainsi un sanctuaire formé d’un dallage, de colonnes
et d’arcatures, au centre duquel est iguré un autel entouré de deux personnages,
l’archange Gabriel et le grand prêtre Zacharie. Une foule d’hommes, de taille réduite,
se tient debout, à l’extrémité gauche de la composition. L’archange, nimbé, aux ailes
rouges, porte une tunique brune plissée. Son index gauche est dirigé vers Zacharie
qui se trouve au premier plan, représenté de manière frontale. Barbe et longs cheveux
blancs, le grand prêtre tient un encensoir dans la main droite et porte une couronne,
une tunique longue orangée sur laquelle un rochet est ajusté comme surplis, ainsi
qu’un scapulaire orné de croix.
Prêtre sacriicateur au Grand Temple de Jérusalem, Zacharie, balançant son
encensoir, reçoit la vision de l’archange Gabriel venu lui annoncer la naissance de
son ils, qui recevra le nom de Jean. Sachant son épouse Élisabeth stérile, Zacharie
refuse de croire l’archange. Devant son incrédulité, ce dernier le rend muet 16.
Inscriptions du panneau :
• Dans l’écoinçon : زكريا الكاهن وهو يبخر في الهيكل
Traduction : « Le prêtre Zacharie en train d’encenser dans le sanctuaire ».
• Dans la scène,
◦ au-dessus de la tête de Zacharie : زكريا الكاهن يبخر في الهيكل
Traduction : « Le prêtre Zacharie en train d’encenser dans le sanctuaire ».
◦ au-dessus de la tête de l’archange : الماك يبشر زكريا
Traduction : « L’ange fait l’Annonciation à Zacharie ».
La Visitation
Le deuxième panneau est composé, comme le précédent, d’un décor architectural
constitué de colonnes et d’arcatures reposant sur un dallage échiqueté, tandis que
15. Je remercie très sincèrement Naïm Vanthieghem pour sa relecture attentive des textes en arabe.
16. Lc 1, 11-21.
Éléments sous droit d’auteur – © Éditions de Boccard
la Vie de Saint jean-baptiSte par yūḥannā al-‘ārmānī
235
Fig. 1 : Sanctuaire dédié à saint Jean-Baptiste, Le Caire, église de la Vierge Marie dite al-Mu‘allaqā. © Julien Auber de Lapierre.
Éléments sous droit d’auteur – © Éditions de Boccard
236
julien auber de lapierre
quelques bâtiments sont sommairement esquissés dans le fond de la composition. Au
centre et à gauche sont peints les deux personnages principaux s’étreignant par les
épaules et les mains, Marie et Elisabeth. Nimbées, tête contre tête, elles sont toutes
deux vêtues de tuniques longues et de manteaux aux bordures inement ouvragées.
En retrait, à droite, Zacharie, vêtu comme sur le panneau précédent, opère une
discussion gestuelle avec un homme portant une canne et vêtu d’une tunique jaune.
Ce thème appartient à l’iconographie du Nouveau Testament mais se retrouve
régulièrement dans l’évocation de la vie de saint Jean car la rencontre entre les deux
cousines est le prélude à la naissance du Baptiste tout comme à celle du Christ 17.
Inscriptions du panneau :
• Dans l’écoinçon : لما سامة السة العدري على اليصابات في بيتها
Traduction : « Quand la Vierge saluait Elisabeth dans sa maison ».
• Dans la scène,
◦ sur la première arcade : مريم العدرى اليصابات
Traduction : « La Vierge Marie », « Elisabeth ».
◦ en arrière plan : زكريا الكاهن
Traduction : « Le prêtre Zacharie ».
La Nativité et l’imposition du nom de Jean (ig. 2)
Ce troisième panneau est composé d’arcatures sur colonnes à l’instar des scènes
précédentes, auxquelles est associé un vaste bâtiment émergeant sur la droite. Sur
un sol dallé, un large lit surmonté d’un somptueux dais et entouré d’une balustrade
est iguré à droite, sur lequel Élisabeth est couchée. Portant une tunique brune et
un voile blanc, elle est étendue sous un drap bleu brodé de leurs rouges et semble
tendre les bras vers son ils, présenté au centre de la composition. Celui-ci est tenu
par la Vierge Marie, assise toute proche du lit, vêtue d’un manteau bleu, pieds nus.
Le Précurseur, vêtu de langes, tend son bras gauche vers sa mère. À gauche de la
scène principale, Zacharie inscrit le nom de son ils sur une tablette. Une servante,
dont la fonction est liée au bassin et à l’aiguière remplis d’eau au premier plan, est
igurée entre le père de l’enfant et Marie.
Ain de ne pas être confondue avec d’autres Nativités, celle de Jean est
systématiquement associée à l’imposition de son nom. Devenu muet à cause de
son incrédulité, Zacharie recouvre la parole en inscrivant le nom de son ils. Sainte
Elisabeth est ainsi couchée sur un lit tandis que sa cousine tient en son sein le
nouveau-né. Au-delà de l’ordonnancement général de cette scène sur lequel nous
reviendrons plus bas, cette seule association des deux femmes indique ici les emprunts
au monde occidental, et plus précisément à la Légende dorée de Jacques de Voragine :
« La Vierge resta trois mois avec sa parente, la soignant pendant sa grossesse : ce fut
elle qui de ses saintes mains reçut l’enfant nouveau-né et remplit pour lui l’ofice d’une
17. Lc 1, 39-56.
Éléments sous droit d’auteur – © Éditions de Boccard
la Vie de Saint jean-baptiSte par yūḥannā al-‘ārmānī
237
Fig. 2 : Yūḥannā al-‘Ārmānī , La Nativité et l’imposition du nom de Jean, 1777, Le Caire église de la
Vierge Marie dite al-Mu‘allaqā. © Julien Auber de Lapierre.
sage-femme 18 ». La servante s’apprêtant à baigner l’enfant est un emprunt direct à la
Nativité du Christ. Elle renforce l’allusion à la future vocation baptismale de Jean.
Inscriptions du panneau :
• Dans l’écoinçon : مياد يوحنا وأبي بيكتب اسمة في الوح
Traduction : « La naissance de Jean et son père écrit son nom sur le panneau ».
• Dans la scène,
◦ sur le panneau : اسمه يوحنا
Traduction : « Il s’appelle Jean ».
◦ sur le rideau du baldaquin : اليصاباة
Traduction : « Elisabeth ».
La Prédication de saint Jean dans le désert
Avec ce quatrième panneau, au centre de la composition, le cycle aborde le thème
de la prédication. Figuré de manière monumentale sur la droite, Jean est debout, le
bras droit pointé vers une foule assise à ses pieds aux abords d’une forêt. Suivant la
tradition, il est vêtu de la mélote en poils de chameau (trikhinon himation), offerte par
un ange, serrée autour de la taille par une ceinture de cuir. Il porte les cheveux longs,
une barbe et sa tête est cerclée d’un nimbe. Il tient dans sa main gauche une hampe
au sommet cruciforme à laquelle est accroché un phylactère dont l’inscription est un
extrait de Jn 1, 29. À ses pieds, un agneau semble écouter le prédicateur. De même,
18. Voragine éd. 2004, p. 434-435.
Éléments sous droit d’auteur – © Éditions de Boccard
238
julien auber de lapierre
une assemblée d’une quinzaine de personnes, hommes, femmes et enfants est assise
aux pieds du Baptiste. Enin, le décor de cette scène en plein air ne correspond en rien
à l’image que l’on peut se faire du désert, mais ressemble plutôt à une forêt, comme
en témoignent les arbres qui constituent une limite à la composition en arrière-plan,
dont les tons varient sur la gamme des marrons, verts et jaunes.
Inscriptions du panneau :
• Dans l’écoinçon (Mc 1, 7) : بشرته في البرية قايان الذي ياتي بعدي
Traduction : « J’ai prêché dans le désert en disant : ‘Celui qui vient après moi
[sera plus fort que moi]’ ».
• Dans la scène,
◦ sur le phylactère (Jn 1, 29) : هذا هو حمل ه حامل خطايا العالم
Traduction : « Voici l’agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde ».
◦ sous la foule : قبطية1493 سنة، عمل الحقير حنا اأرمني
Traduction : « Fait par l’humble Hanna al-Armani en l’an copte 1493 ».
◦ En partie inférieure : أذكر يارب المهتم المعلم عبيد ابو خزام ووالديه وأهل بيته وبنته
المرحومة مريم في ماكوتك أمين
Traduction : Souviens-toi, ô Seigneur bien attentionné, de maître ʿUbayd Abū
Ḫuzām, de ses parents, des gens de sa maison et de sa ille défunte Maryam
dans Ton Royaume. Amen ».
Le Baptême du Christ (ig. 3)
Le cinquième panneau igure une autre scène capitale, le Baptême du Christ par
Jean. Jésus est debout, au centre de la composition, sur un rocher placé entre les
deux rives du leuve Jourdain, peuplé de poissons, dont le cours se poursuit dans la
profondeur du champ. Nimbé, les cheveux longs et barbu, il a les mains jointes et est
simplement vêtu d’un court pagne blanc. Sur la rive placée à droite se tient Jean, le
genou droit replié, vêtu comme sur le panneau précédent. Sa main droite est placée
au-dessus de la tête du « Fils bien-aimé ». Un agneau, placé dans le coin droit est
peint au premier plan, tandis qu’une hache est accrochée à un arbre. À gauche, sur
l’autre rive, devant des arbres, deux anges vêtus de tuniques brunes portent deux
grandes pièces d’étoffes blanches qu’ils tendent au nouveau baptisé. Fidèle aux textes,
la composition est surmontée d’une nuée transperçant le ciel et laissant descendre
une colombe venant sur Lui.
Épisode majeur de la vie de Jean-Baptiste, cette théophanie mêlant aspersion et
illumination est enrichie par des anges. Apparus au Vie siècle dans l’iconographie,
ils tiennent lieu de diacres prêts à tendre une étoffe au Christ, ce que Louis Réau
explique par la liturgie 19. De même, la présence de l’agneau et de la hache est une
référence directe au Nouveau Testament 20.
19. réau 1956, p 298.
20. « Fixant son regard sur Jésus qui marchait, il dit : ‘Voici l’agneau de Dieu.’ » (Jn 1, 36) ; « Déjà
la hache est prête à attaquer la racine des arbres ; tout arbre donc qui ne produit pas de bon fruit va
Éléments sous droit d’auteur – © Éditions de Boccard
la Vie de Saint jean-baptiSte par yūḥannā al-‘ārmānī
239
Fig. 3 : Yūḥannā al-‘Ārmānī , Le Baptême du Christ, 1777, Le Caire église de la Vierge Marie dite
al-Mu‘allaqā. © Julien Auber de Lapierre.
Inscriptions du panneau :
• Dans l’écoinçon : السيد المسيح بيعتمد من يوحنا في بحر ااردن
Traduction : « Le Seigneur et Messie en train de se faire baptiser par Jean dans
la mer Jourdain ».
• Dans la scène,
◦ sur le phylactère, au-dessus de la tête du Christ : هذا هو إبني الحبيب
Traduction : « Voici mon ils bien-aimé ».
◦ au-dessus de la tête de Jean : يوحنا
Traduction : « Jean ».
◦ sur le phylactère de Jean : هذا حمل ه
Traduction : « Voici l’agneau de Dieu ».
◦ en bas : صورت العماد في بحر ااردن
Traduction : « Image du baptême dans le leuve Jourdain ».
La Danse de Salomé et la décollation de saint Jean
Le sixième panneau est composé sur deux plans séparés par un portique
architecturé ain d’isoler la danse de Salomé de la Décollation de saint Jean. En
arrière-plan, devant une structure à colonnes, igurent devant une table dressée, le roi
Hérode au centre, coiffé d’une couronne et portant un manteau doublé d’hermine, et
être coupé et jeté au feu » (Mt 3, 10).
Éléments sous droit d’auteur – © Éditions de Boccard
240
julien auber de lapierre
deux hommes coiffés de turbans de part et d’autre de lui. Salomé, ille d’Hérodiade,
exécute une danse devant la table, dans une cour pavée de carreaux échiquetés noirs
et blancs. Elle tient dans ses mains dressées un tambourin, est coiffée d’un voile
rouge et porte une tunique longue brun/vert. Au premier plan, à gauche, devant un
portique en aspective surmonté d’une coupole rouge, le bourreau remet de sa main
gauche la tête ensanglantée de Jean à Salomé tendant un plat. Le bourreau est coiffé
d’un turban blanc et rouge et tient son épée de sa main droite. Hérodiade est coiffée
d’un voile rouge. Entre les deux personnages, le corps de Jean, gisant, acéphale, est
soutenu par l’un de ses disciples coiffé d’un bonnet rouge. Ces quatre personnages
n’étant pas igurés sur une ligne de sol paraissent superposés et dénotent quelques
maladresses de la part du peintre.
Le récit opère ici un véritable bond dans le temps en abordant l’essentiel de la
Passion du Baptiste. Suite aux remontrances qu’il a faites à Hérode et Hérodiade
concernant leur union, Jean est jeté en prison. Lors d’un festin donné par Hérode,
celui-ci, séduit par la danse de sa belle-ille Salomé lui promet d’exaucer son vœu
le plus cher. Hérodiade conseille alors à sa ille de demander la tête de Jean, ce que
le roi exécute.
Les inscriptions du panneau permettent également de relever les erreurs réalisées
par l’iconographe. Selon le récit, c’est Salomé qui réalise la danse devant Hérode,
tandis que la légende de la scène précise le nom de sa mère. De même, suivant les
Textes, c’est Salomé qui reçoit le chef de Jean et non Hérodiade.
Inscriptions du panneau :
• Dans l’écoinçon :
شهادت القديس يو حنا وهيرودس الكافر جالس وهيرودي يا بترقص قدامهو
Traduction : « Le martyre de saint Jean et Hérode l’inidèle assis et Hérodiade
danse devant lui ».
• Dans la scène,
◦ au-dessus de la tête de Jean :رأس القديس يوحنا
Traduction : « La tête de saint Jean ».
◦ à côté de la tête de Hérodiade : هيروديا بتاخد رأس يوحنا في طبق
Traduction : « Hérodiade reçoit la tête de Jean dans un plat ».
◦ au-dessus du disciple de Jean : تلميذ يوحنا بياخد جسد يوحنا
Traduction : « Le disciple de Jean reçoit le corps de Jean ».
◦ au-dessus du roi Hérode : هيرود
Traduction : « Hérode ».
La relique du chef de saint Jean et la mort d’Hérodiade (ig. 4)
Le septième panneau est orné d’un portique à colonnes surmonté d’un bâtiment
à coupole tandis que la partie gauche est illustrée d’un bâtiment dans lequel est
présenté en partie supérieure le chef nimbé du Baptiste dans une coupe. Devant le
portique, trois femmes semblent venir se recueillir et adorer, courbées et les mains
Éléments sous droit d’auteur – © Éditions de Boccard
la Vie de Saint jean-baptiSte par yūḥannā al-‘ārmānī
241
Fig. 4 : Yūḥannā al-‘Ārmānī, La relique du chef de saint Jean et la mort de Hérodiade, 1777, Le
Caire église de la Vierge Marie dite al-Mu‘allaqā. © Julien Auber de Lapierre.
levées, la précieuse relique. Devant elles et sous le chef, une femme dont la moitié
du corps disparaît dans un monticule s’arrache les cheveux. Une composition qui
ne correspond pas aux écrits néotestamentaires.
Inscriptions du panneau :
• Dans l’écoinçon : هاك وغارة أمهات اأرض
Traduction : « La destruction les mères de la terre ».
◦ Dans l’ultime écoinçon : قبطي1493 […] العمل في سنة
Traduction : « […] le travail en l’an copte 1493 ».
• Dans la scène,
◦ au-dessus de la tête de Jean : راس يوحن
Traduction : « Tête de Jean ».
◦ au-dessus de la tête de la femme : […] هيروديا
Traduction : « […] Hérodiade ».
242
julien auber de lapierre
la notion de cheF-d’œuVre
Éléments sous droit d’auteur – © Éditions de Boccard
La particularité des scènes
Distribuée en sept scènes, cette vie de saint Jean-Baptiste est illustrée par les
moments les plus marquants de son existence décrite dans le Nouveau Testament.
Considéré par les Évangélistes comme le dernier des Prophètes, il annonce la venue
du Messie et le précède.
Les circonstances de sa naissance miraculeuse nous sont présentées par les
premiers panneaux de manière parfaitement idèle au récit de saint Luc. La troisième
icône insiste particulièrement sur le nom donné au Précurseur : « Or, le huitième
jour, ils vinrent pour la circoncision de l’enfant et ils voulaient l’appeler comme son
père, Zacharie. Alors sa mère prit la parole : ‘Non, dit-elle, il s’appellera Jean.’ Ils
lui dirent : ‘Il n’y a personne dans ta parenté qui porte ce nom.’ Et ils faisaient des
signes au père pour savoir comment il voulait qu’on l’appelle. Il demanda une tablette
et écrivit ces mots : ‘Son nom est Jean’ ; et tous furent étonnés 21 ».
Si le Protévangile de Jacques, largement utilisé dans les sources iconographiques
chrétiennes d’Égypte, est d’une grande abondance sur la jeunesse de Jean-Baptiste,
Yūḥannā al-‘Ārmānī résume ces éléments par les quelques lignes de sa vocation
prophétique décrites dans le Nouveau Testament (Mt 3, 1-6 ; Mc 1, 1-6 ; Lc 3, 1-6,
15-18).
À la suite de cela, la scène la plus inspirée, centrale dans ce récit, est la Baptême
du Christ. Il le reconnaît alors comme le Messie lorsque l’Esprit Saint descend sur
lui « sous une apparence corporelle, comme une colombe 22 ». Les phylactères peints
sur cette scène viennent renforcer le caractère sacré de ce moment faisant de Jésus
le Fils de Dieu.
Pour avoir dénoncé le caractère incestueux de l’union entre le roi Hérode Antipas
et la femme de son frère, Hérodiade, Jean est mis en prison. Comme nous avons pu
le décrire, Yūḥannā al-‘Ārmānī représente le moment où Salomé, ille d’Hérodiade
et d’Hérode Philippe, ayant dansé devant son oncle, proite de la faiblesse de celui-ci
pour obtenir la mort du Précurseur. Instigatrice de ce terrible stratagème, Hérodiade
récupère par la suite le plat contenant la tête de Jean (Mt 14, 3-11 ; Mc 6, 17-28 ; Lc
3, 19-20). Si ce récit est parfaitement décrit par trois évangélistes, le résultat mis en
scène par le peintre est beaucoup moins clair. Le prénom de Salomé a ainsi disparu
des légendes du panneau laissant la part belle à celle qui a fomenté le complot contre
Jean, Hérodiade. C’est cette dernière qui est ainsi décrite dansant devant le roi.
Là où les récits néotestamentaires s’achèvent sur ce tragique épisode de l’histoire
de Jean, ce cycle d’icônes présente un dernier panneau dont l’iconographie, unique,
illustre un texte apocryphe redécouvert en Égypte au xViiie siècle.
21. Lc 1, 60-63.
22. Lc 3, 22.
la Vie de Saint jean-baptiSte par yūḥannā al-‘ārmānī
243
Éléments sous droit d’auteur – © Éditions de Boccard
Origine textuelle du dernier panneau
Le dernier panneau ne s’inscrit pas dans la tradition qui est celle retenue pour
illustrer la vie de saint Jean-Baptiste. La légende du panneau elle-même, dificilement
lisible, ne vient que peu nous éclairer sur sa signiication.
Toutefois, il convient de se pencher sur les différents récits sur le Précurseur
disponibles pour les chrétiens d’Égypte 23. Parmi eux, une « Nouvelle vie de saint
Jean-Baptiste » découverte par Alphonse Mingana en 1927, composée sous forme
d’homélie ou de panégyrique, et prononcée par un certain Sérapion, évêque d’une ville
d’Égypte 24. Le texte, dont l’étude a été reprise peu après par Arnold Van Lantschoot 25,
est aujourd’hui conservé à l’université de Birmingham dans deux manuscrits en
arabe 26. La datation de ces textes est toujours sujette à controverse ; néanmoins,
suivant les indications de Mingana, les deux manuscrits faisaient partie d’un ensemble
de textes disponibles en Égypte dans les années 1750 27.
La in de cette nouvelle vie du Précurseur comporte quelques détails concernant
les reliques du saint, la tête de celui-ci se retrouvant à Homs et son corps à Sébaste,
d’où il est transféré à Alexandrie ain d’y recevoir un martyrion élevé par le patriarche
Théophile. Le récit de Sérapion précise aussi que Hérodiade voulut arracher les yeux
et la langue de la tête du Baptiste. Le chef s’envola à l’extérieur tandis que le toit du
palais s’ouvrait. Celui-ci s’effondra ensuite sur Hérodiade et la terre s’ouvrit sous
ses pieds. Engloutie vivante, elle partit alors rejoindre les enfers. Le chef de saint
Jean accusa Hérode durant encore trois ans pour son union incestueuse tandis que
la tête continua son errance céleste durant quinze années.
C’est sous ce jour nouveau qu’il est possible d’expliquer l’ultime scène de la vie
de saint Jean-Baptiste. La légende évoquant la destruction de la mère permet de bien
identiier Hérodiade, engloutie par la terre et s’arrachant les cheveux. Le récit nous
éclaire également sur les trois femmes en adoration devant la précieuse relique qui
ne cessa de se manifester et renvoie ainsi au martyrion d’Alexandrie. Cette histoire
vient ainsi glorieusement clore l’iconographie du Précurseur, en accord avec une
datation des manuscrits connus au milieu du xViiie siècle.
Origines iconographiques
Si le dernier panneau peint par Yūḥannā al-‘Ārmānī pour ce cycle semble
bien emprunter une narration propre au christianisme oriental, le style utilisé par
l’iconographe paraît, quant à lui, bien loin des considérations égyptiennes. Peintre
original par sa palette aussi bien que par son style, Yūḥannā al-‘Ārmānī aborde ici
un thème peu courant dans son œuvre. L’artiste a réalisé avec son atelier le grand
23. till 1958, p. 310-332.
24. mingana 1927, p. 234-287.
25. Van lantSchoot 1931, p. 1-20.
26. Mingana Syr. 22 et Mingana Syr. 183.
27. mingana 1933, p. 402-405.
Éléments sous droit d’auteur – © Éditions de Boccard
244
julien auber de lapierre
ensemble de thèmes vétéro- et néotestamentaires pour l’église Saint-Mercure en
1777, mais le seul exemple véritablement comparable se trouve dans cette même
église de la Vierge Marie al-Mu‘allaqā pour le sanctuaire dédié à saint Georges et
réalisé la même année 28.
Comme nous avions déjà pu le dire précédemment, ce type de cycle marque
profondément l’art de Yūḥannā al-‘Ārmānī , entre un ancrage dans la tradition et
l’apport de réelles innovations 29. Toutefois, si nous avons fait référence plus haut
au récit de Jacques de Voragine, la lecture d’un tel récit par le peintre d’origine
arménienne, dont on aura pu remarquer la faiblesse dans le maniement de la
langue arabe, semble bien improbable. Vivant dans le quartier du Muskī au Caire,
l’iconographe cherchait ses sources d’inspiration, pour les nombreuses commandes
qu’il honorait, dans la bibliothèque des Père franciscains. Parmi les ouvrages toujours
conservés sur place, une édition fondamentale pour le catholicisme en Orient se
révèle ainsi l’être tout autant dans l’évolution de l’œuvre du peintre. Il s’agit de la
publication des Évangiles par la Typographia Medicea Orientale, presse établie à
Rome par le cardinal Ferdinand Ier de Médicis (1549-1609), grand-duc de Toscane,
à la demande du pape Grégoire XIII (1502-1585) et active de 1584 à 1614. Le rôle de
cette presse était d’imprimer en langues orientales, et notamment en arabe, les textes
chrétiens ain de les propager en Orient et d’encourager les conversions. L’
L’Evangelium
Sanctum Domini nostri Jesu Christi, conscriptum a quatuor Evangelistis sanctis, id
est, Mattheo, Marco, Luca, et Johanne publié en 1591 est le premier texte édité par
cette presse 30. L’editio princeps ne comporte que le texte en arabe tandis que les
versions suivantes reçoivent une traduction latine dans l’interligne. L’ouvrage fut
réédité en 1619 à Rome et en 1774 à Florence, mais c’est l’édition originale de 1591
qui est toujours conservée aujourd’hui dans le fonds précieux de la bibliothèque des
Pères franciscains 31.
Au-delà de l’importance historique et religieuse de la diffusion de cet ouvrage
dans les provinces orientales de l’Empire ottoman, l’édition de celui-ci présente la
particularité d’être ornée d’estampes illustrant les scènes mémorables des Saintes
Écritures 32. Celles-ci ont été réalisées par l’artiste lorentin Antonio Tempesta (15551630) qui fut le disciple du lorentin Santi di Tito (1536-1603) puis du lamand Jan
van der Straet, dit Stradanus (1523-1605). Amateur de batailles, cavalcades et autres
combats, c’est à la suite d’un long séjour à Rome auprès du pape Grégoire XIII qu’il
réalise des peintures religieuses dont Le Massacre des Innocents pour l’église San
Stefano Rotondo. Chargé des peintures de la galerie et des loggias du Vatican, il
réalise le décor du palais du marquis Giustiniani et une partie de celui du palais
28. auber de lapierre 2015, p. 34-35.
29. Ibid.
30. Pour une étude de l’histoire éditoriale de cet ouvrage, se référer à : aSpland 1873.
31. L’ouvrage porte le numéro d’inventaire F 13 F 1.
32. Les illustrations sont au nombre de soixante-huit. Parfois répétées dans les quatre récits, l’ouvrage comporte au total cent quarante-neuf estampes.
Éléments sous droit d’auteur – © Éditions de Boccard
la Vie de Saint jean-baptiSte par yūḥannā al-‘ārmānī
Fig. 5 : Evangelium Sanctum Domini nostri Jesu Christi,
La Guérison de la belle-mère de Pierre, 1591, Le Caire,
bibliothèque des Pères franciscains. © Julien Auber de Lapierre.
245
Éléments sous droit d’auteur – © Éditions de Boccard
246
julien auber de lapierre
Rospigliosi. Il laisse derrière lui près de mille huit cents estampes dont celles réalisées
pour les Évangiles à la demande du pape. Celles-ci ont été gravées sur bois par le
romain Leonardo Parasole (ca. 1570-ca. 1630), marqué par le travail de l’un des plus
brillants graveurs italiens, le bolonais Marc Antonio Raimondi (ca. 1480-1534). Les
bois gravés utilisés pour la réalisation des estampes lors de l’impression des ouvrages
en 1591 ont d’ailleurs pu être identiiés lors de leur vente à Londres en 2007 33.
Grâce à la découverte de cet ouvrage majeur dans les collections des Pères
franciscains, nous pouvons établir une correspondance entre les panneaux peints par
Yūḥannā al-‘Ārmānī et les estampes d’Antonio Tempesta. Ayant reçu cette commande
devant illustrer la vie du Précurseur, le peintre d’icônes a copié les compositions des
six premières scènes dans l’ouvrage consulté au Muskī. La structure de chacune des
scènes reprend ainsi l’ordonnancement architectural voulu par Tempesta alors que
Yūḥannā, peu à l’aise avec la perspective, y laisse apparaître quelques maladresses.
Jean le ciel de lit d’Élisabeth est idèle au modèle original tandis
Pour la Nativité de Jean,
). Yūḥannā
Yū
que la profondeur du meuble est plus hésitante (ig. 5).
al-‘Ārmānī tend
également à réduire le nombre de igures sans pour autant modiier les gestes des
personnages. Celui d’Élisabeth, main droite tendue vers son ils, correspond en fait
chez Tempesta à la représentation de la belle-mère de Pierre. Cette estampe où elle en
tendait sa main au Christ igurait en effet sa guérison. Nous observons ici comment
le peintre modiie les narrations tout en s’appuyant sur les différentes estampes d’un
même ouvrage. Dans le cas du Baptême du Christ, Yū
Yūḥannā
annā al-‘Ārmānī ajoute les deux
anges dans la partie gauche tandis qu’il conserve les attitudes gestuelles du Christ
et de Jean. Jésus, mains jointes, est alors pleinement empreint d’un maniérisme tout
italien par son hanchement prononcé que l’on retrouve dans la version égyptienne
(ig. 6). Saint Jean, quant à lui, plie toujours le genou alors que la disposition des
personnages sur l’icône ne le justiie plus. De même, dans Le Prêche au désert et
pour La Décollation de Jean, les attitudes des personnages sont strictement reprises
de Tempesta, que ce soit le bras tendu de Jean au désert ou la disposition de son
corps tenu par un disciple lors de sa mort. Cette idélité au modèle romain se retrouve
également dans les costumes, notamment celui de Zacharie dans la première icône ou
encore le turban qui coiffe le bourreau de Jean ((ig. 77).
). Dans la totalité des panneaux,
seuls les canons de représentation des personnages ne sont pas issus de Tempesta
mais du style si particulier de Yūḥannā al-‘Ārmānī.
Toutefois ces énumérations ne se veulent pas exhaustives du principe de la copie
que Yūḥannā al-‘Ārmānī exerça à partir des estampes d’Antonio Tempesta. Elles
permettent de mieux comprendre son mode de travail mais aussi l’originalité de
la dernière scène du fait que ce récit, comme nous avons pu le voir, ne pouvait en
aucun cas se trouver dans l’ouvrage de 1591. Il s’agit donc là de la seule innovation
33. Les soixante-quatre blocs de bois portent pour certains les monogrammes d’Antonio Tempesta
et de Leonardo Parasole. Vente Christie’s, Londres, 6 juin 2007, vente n° 7399, lot n° 172.
Éléments sous droit d’auteur – © Éditions de Boccard
la Vie de Saint jean-baptiSte par yūḥannā al-‘ārmānī
Fig. 6 : Evangelium Sanctum Domini nostri Jesu Christi, Le Baptême du Christ,
1591, Le Caire, bibliothèque des Pères franciscains. © Julien Auber de Lapierre.
247
julien auber de lapierre
Éléments sous droit d’auteur – © Éditions de Boccard
248
Fig. 7 : Evangelium Sanctum Domini nostri Jesu Christi, La Décollation de saint Jean, 1591, Le
Caire, bibliothèque des Pères franciscains. © Julien Auber de Lapierre.
la Vie de Saint jean-baptiSte par yūḥannā al-‘ārmānī
249
Éléments sous droit d’auteur – © Éditions de Boccard
narrative de Yūḥannā al-‘Ārmānī, tandis qu’il reprend la construction architecturale
des scènes précédentes.
Issu d’une commande importante, en cette in du xViiie siècle, renouvelant tout
le décor de l’église patriarcale de la Vierge Marie al-Mu‘allaqā, ce cycle illustrant
la partie supérieure de l’iconostase du sanctuaire dédié à saint Jean-Baptiste est
exceptionnel à plusieurs titres. Cette vie du Précurseur constitue un grand chefd’œuvre du peintre d’icônes Yūḥannā al-‘Ārmānī montrant là toute l’originalité de son
art. D’origine arménienne, d’une famille issue de Jérusalem, ce chrétien apostolique
réalise ici une œuvre qui devait lui tenir particulièrement à cœur puisqu’elle célèbre
son saint patron, Garabed, le Précurseur, soit Jean-Baptiste 34. L’Empire ottoman est
un monde éclectique couvrant trois continents, le peintre d’icônes Yū
Yūḥannā
annā al-‘Ārmānī
en est un des résultats. Mêlant dans son art traditions coptes, inspirations ottomanes
et estampes occidentales, il fait ici une parfaite démonstration du renouveau pictural
qu’il est en train d’accomplir à travers ce qui demeure ici une œuvre unique entre
Orient et Occident.
Julien auber de lapierre
école pratique deS hauteS étudeS
Section des sciences religieuses
4-14, rue Ferrus
75014 Paris
auberdl@gmail.com
réFérenceS bibliographiqueS
aSpland a. 1873, The Four Evangelists. Arabic and Latin with woodcuts designed
by Antonio Tempesta, Londres.
auber de lapierre J. 2015, « Tradition et innovation – la dualité iconographique
du peintre Yuhanna al-Armani », dans A. boud’horS & C. louiS (éd.), Études
coptes XIII (CBC 20), Paris, p. 27-42.
auber de lapierre j. & jeudy a. (à paraître), Catalogue général du Musée copte
du Caire – Objets en bois (BEC), Le Caire.
BC, Bulletin du Comité de conservation des monuments de l’art arabe, fascicule,
année.
butler a.j. 1884, The Ancient Coptic Churches of Egypt, volume ii, Oxford.
coquin c. 1974, Les édiices chrétiens du Vieux-Caire (BEC 11), Le Caire.
34. Garabed est le véritable prénom du peintre Yūḥannā al-‘Ārmānī.
Éléments sous droit d’auteur – © Éditions de Boccard
250
julien auber de lapierre
delahaye G.-R. 2003, « Johann Michael Vansleb (1635-1679), voyageur en Égypte
et en Orient pour le compte de la Bibliothèque royale », Le Monde Copte, n° 33,
p. 113-122.
du roy G. 2014, Le prêtre des chiffonniers ou la construction d’une autorité religieuse
au Caire, entre charisme, tradition et clientélisme (1974-2014), Louvain-la-Neuve.
Fournet J.-L. 1993, « L’inscription grecque de l’église Al-Mu’allaqa. Quelques
corrections », BIFAO 93, p. 237-244.
graF G. 1934, Catalogue des manuscrits arabes chrétiens conservés au Caire (Studi
e Testi 63), Vatican.
habib R. 1967, The Coptic Museum. A General Guide, Le Caire.
H.P.C.C. 1910, History of the Patriarchs of the Coptic Church of Alexandria, éditée,
traduite et annotée par B. Evetts (PatrOr X), Paris.
loon G.J.M. Van 2013, « The Christian Heritage of Old Cairo », dans ludwig C. &
jackSon M. (éd.), The History and Religious Heritage of Old Cairo. Its fortress,
Churches, Synagogue, and Mosque, Le Caire/New York, p. 72-245.
mingana A. 1927, Woodbrooke studies : Christian documents in Syriac, Arabic, and
Garshuni, edited and translated with a critical apparatus, vol. 1, Cambridge.
mingana A. 1933, Catalogue of the Mingana Collection, Syriac and Garshûni
Manuscripts, vol. 1, Cambridge.
pougeoiS A. 1869, Vansleb, savant orientaliste et voyageur. Sa vie, sa disgrâce, ses
œuvres,, Paris.
réau L. 1956, Iconographie de l’art chrétien, Iconographie de la Bible, Ancien
Testament, vol. 2-i, Paris.
Sheehan P. 2010, Babylon of Egypt, The Archaeology of Old Cairo and the Origins
of the City (ARCE Conservation Series 4), Le Caire.
Simaïka M.H. 1939, Catalogue of the Coptic and Arabic Manuscripts in the Coptic
Museum, the Patriarchate, the Principal Churches of Cairo and Alexandria and
the Monasteries of Egypt, vol. 1, Le Caire.
till W.C. 1958, « Johannes der Taufer in der koptischen Literatur », MDAIK 16,
p. 310-332.
Van lantSchoot A. 1931, « Fragments coptes d’un panégyrique de S. Jean-Baptiste »,
Muséon 44, p. 1-20.
Van der Vliet j. 2007, « Perennial Hellenism ! László Török and the al-Mu’allaqa
Lintel (Coptic Museum inv. no. 753) », Eastern Christian Art 4, p. 77-80.
VanSleb J.M. 1677, Nouvelle relation en forme de journal, d’un voyage fait en Égypte
fait en 1672. & 1673., Paris.
Voragine J. de éd. 2004, La Légende dorée, A. bourreau et M. goullet (dir.), Paris.
ÉTUDES COPTES XIV
I. CHANTIERS ET QUESTIONS ARCHÉOLOGIQUES
Établissements chrétiens au Spéos Artémidos
Gertrud J.M. van Loon
Paul Durand II : ou les conditions réunies d’une archéologie copte
Cédric Meurice
Le site monastique de Baouît et son église principale :
état des lieux à l’issue de la dernière campagne de fouilles
Gisèle Hadji-Minaglou
La redécouverte d’un monastère nubien :
premiers résultats des fouilles polonaises à Ghazali, Ouadi Abu Dom
Artur Obłuski et Grzegorz Ochała
Les fouilles de Jean Maspero à Baouît. Relecture de la documentation ancienne
Héléna Rochard
II. RECHERCHES DE PAPYROLOGIE
À la découverte des papyrus coptes de la Sorbonne
María Jesús Albarrán Martínez et Anne Boud’hors
Sur les premiers documents juridiques coptes (2) : les archives de Phoibammôn et de Kollouthos
Jean-Luc Fournet
Une nouvelle rencontre avec le prêtre Marc
Chantal Heurtel
III. APERÇUS DE LITTÉRATURE COPTE
Mouches de l’infection versus abeilles et miel des Écritures d’après Chénouté
Ad Philosophum Gentilem (As I Sat on a Mountain)
Sydney H. Aufrère et Nathalie Bosson
Lire Chénouté dans la région thébaine aux viie-viiie siècles
Esther Garel
La littérature copte à la première époque arabe (viie-xie siècles)
Adel Sidarus
Épisodes séparés ou texte suivi : à propos de l’histoire du texte
de la Vie de saint Onuphre
Anton Voytenko
IV. OBJETS D’ART ET DE CULTE
La Vie de saint Jean-Baptiste par Yuhanna el-Armani ou la création d’un chef d’œuvre ottoman
Julien Auber de Lapierre
Cloches et clochettes dans l’Égypte chrétienne
Dominique Bénazeth et Alain Delattre
Les objets en os et ivoire d’Égypte romaine et byzantine au musée du Louvre :
typologies, procédés de fabrication et techniques décoratives
Marie Delassus