Nothing Special   »   [go: up one dir, main page]

Academia.eduAcademia.edu

The Maya and Catholicism. An encounter of worldviews. by Early, John

2008, Social Anthropology

The Maya and Catholicism. An encounter of worldviews. by Early, John Nicolas Ellison To cite this version: Nicolas Ellison. The Maya and Catholicism. An encounter of worldviews. by Early, John: Review. Social Anthropology, 2008, 16 (1), pp.110-111. ฀10.1111/j.1469-8676.2008.00027_9.x฀. ฀hal-01499806฀ HAL Id: hal-01499806 https://hal.science/hal-01499806 Submitted on 3 Nov 2022 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of scientific research documents, whether they are published or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Distributed under a Creative Commons Attribution - NonCommercial - NoDerivatives| 4.0 International License 110 REVIEWS starting out in the field of Urban Anthropology, proposing an anthropology of the city, centred upon our ethnographic tradition and heritage, rather than on an anthropology in the city. BEATRIZ SANTAMARINA CAMPOS University of Valencia (Spain) Early, John. 2006. The Maya and Catholicism. An encounter of worldviews. Gainesville, FL: University of Florida Press. xvi + 311 pp. Pb.:$59.95. ISBN: 0 8130 3025 0. Le but de cet ouvrage est d’expliquer l’intégration des rituels catholiques dans le système religieux maya, en d’autres termes de rendre compte de ce que l’auteur appelle ‘l’anomalie’ de l’insistance des Mayas pour inclure dans leur ‘matrice rituelle’ la messe célébrée par un prêtre catholique ladino (non maya, créole). A la fois (ex-)prêtre jésuite et anthropologue, l’auteur se trouvait sans doute dans une position avantageuse pour aborder le sujet. Si les arguments ne sont pas tous nouveaux, Early a le mérite de présenter une synthèse de matériaux ethnographiques et historiques pour l’ensemble de l’aire maya en s’appuyant en outre sur ses propres observations effectuées au début des années 1960 dans la région de Zinacantan (dans le cadre de l’ambitieux Harvard-Chiapas Project) et à Santiago Atitlan au Guatemala (où il mena des études démographiques pendant les années 1970). Le texte est agréable à lire, très didactique, mais parfois un peu répétitif. L’iconographie est belle et les indexes sont exhaustifs. La délimitation un peu vague de la fin de la période couverte – des premiers contacts violents du XVIème à la seconde moitié du XXème siècle – n’est pas à mon avis assez explicitée et mériterait d’être argumentée (elle exclut en fait le mouvement de néo-évangélisation et de conversions religieuses des dernières décennies, mais cela est passé sous silence). En introduction (première partie) l’auteur se démarque de l’hypothèse du syncrétisme en notant que cette notion n’explique pas la structure de la nouvelle religion qui serait issue de l’interprétation indigène du catholicisme. L’argument s’organise ensuite en quatre parties. En exposant d’abord ‘l’anomalie’ (deuxième partie), l’ethnographie du déroulement des fêtes patronales dans le village de Zinacantan met en exergue l’insistante demande maya quant à la participation d’un prêtre catholique (chapitres 2 et 3), dont l’auteur donne différents exemples historiques (chapitre 4). Les raisons de cette exigence seraient à rechercher dans les ‘logiques culturelles’ (troisième partie) et l’interprétation des victoires espagnoles comme étant l’œuvre des saints, considérés par les May as comme les divinités tribales des Espagnols. D’où l’utilité de les inclure dans le contrat de réciprocité (ou covenant) avec les dieux préhispaniques (chapitres 5-7). L’auteur argumente de manière convaincante que cette assimilation des saints par la continuité des représentations cosmologiques a été facilitée du fait que, jusqu’au milieu du XXème siècle, seule une minorité des Mayas était réellement convertie au catholicisme (quatrième partie). Bien plus que dans cette affirmation elle-même, l’originalité réside dans la démonstration. L’argument s’appuie sur des notions théologiques précises et une compréhension pratique des limites logistiques et stratégiques et des contraintes démographiques, linguistiques et culturelles du travail d’évangélisation (statistiques à l’appui). Early définit ainsi des critères clairs – mais peut-être trop restrictifs – de ce que serait une véritable conversion. La dernière partie répond à la question initiale à partir d’un éclairage riche en exemples sur la perception maya de la chrétienté espagnole. Compris dans le cadre de la cosmologie maya – panthéiste d’après Early – comme ‘émanations supplémentaires de la force cosmique’ (p. 205), les saints sont donc devenus nécessaires (chapitre 12) d’où  C 2008 European Association of Social Anthropologists. REVIEWS l’exigence de les servir par le biais de la messe, du baptême et du prêtre catholique ladino (chapitre 13) éventuellement suppléé par les spécialistes des rituels mayas (chapitre 14). L’avènement du christianisme serait donc compris comme celui d’un nouveau cycle de dieux dans la métaphysique maya. Bien que de tels arguments puissent parfois paraı̂tre quelque peu ésotériques, Early insiste – à fort juste titre – sur les motivations pragmatiques et les implications pratiques tout à fait quotidiennes de l’adoption des rituels catholiques (le baptême, par exemple, comme acquisition du statut de sujet de la couronne d’Espagne et comme rituel chamanique pour protéger le nouveau-né d’influences pathogènes). Enfin, la nécessité du prêtre ladino s’explique du fait que celui-ci est le mieux à même de s’adresser aux saints, ceux-ci étant eux-mêmes des ladinos. Bien qu’à titre comparatif l’auteur fasse à juste titre référence aux études sur la région nahua (notamment celles de Gruzinski et de Léon Portilla), on peut s’étonner de l’absence de certaines références, notamment des travaux de d’A. López Austin dont les analyses renforceraient l’argument de l’auteur concernant la condition humaine et l’obligation de réciprocité envers les dieux (chapitre 5). On regrette aussi l’absence de référence aux travaux de l’école ethnographique française sur la région maya (en dehors de Ricard). Par ailleurs, il eût été intéressant que l’auteur propose des pistes pour un prolongement de son analyse et de ce qu’elle pourrait apporter à la compréhension des évolutions religieuses plus récentes autour des divers cultes évangéliques et de la néo-évangélisation catholique. Quoi qu’il en soit l’ouvrage est tout à fait pertinent, au-delà des spécialistes ethnologues ou historiens de la région mésoaméricaine, pour tout lecteur qui s’intéresse aux dynamiques coloniales, à l’étude comparative des religions et aux processus de métissage et de recomposition culturelle. NICOLAS ELLISON University of Aberdeen (UK)  C 2008 European Association of Social Anthropologists. 111 Eschenbruch, Nicholas. 2007. Nursing stories. Life and death in a German hospice. Oxford: Berghahn. xii + 135 pp. Hb.: £60. ISBN: 1 84545 151 1. Le mouvement des hospices (hospice movement) a aujourd’hui abouti à la création d’institutions reconnues pour la spécificité de l’encadrement de fin de vie qu’elles proposent dans différents pays d’Europe occidentale. Ancré dans l’idéal moderne de l’autonomie individuelle et dans la catégorie biomédicale d’incurabilité (traduction française qui semble la moins mauvaise pour dying), ‘le mouvement des hospices s’est donné pour objectif de rendre les malades en phase terminale capables de vivre une fin de vie auto-déterminée et digne’ (p. 7). Soutenu également par les travaux de sciences sociales sur le ‘déni de la mort’ des sociétés occidentales contemporaines (qui connut ses heures de gloire de la fin des années 1950 à la fin des années 1980), ce mouvement ne s’implanta en Allemagne que progressivement à partir des années 1980, et surtout dans les années 1990 (p. 9-10). Ayant mené une enquête par observation participante et entretiens dans un hospice allemand désigné ici comme l’‘hospice Stadtwald’, Nicholas Eschenbruch livre avec Nursing Stories une ethnographie fine et très réflexive de ce monde social particulier. En soulignant qu’il offre une ‘connaissance située’ socialement (p. 15-16) et en explicitant la place d’adjoint du personnel soignant qu’il a occupée pendant ses enquêtes, il insiste sur l’articulation entre son ethnographie et ses réflexions anthropologiques. A l’hospice Stadtwald, la rupture avec les catégories de l’hôpital apparaı̂t clairement dans l’organisation de l’espace et du quotidien: de la moquette remplace le linoleum, les animaux de compagnie peuvent être acceptés, l’heure des repas n’est pas imposée, les infirmières (et les infirmiers) ne portent pas d’uniforme. . . La pratique des infirmières est orientée vers le ‘bien-être subjectif’ et la dignité des patients, autant que vers le soulagement de leur douleur physique. Pourtant Eschenbruch souligne aussi les