<font color=yellow>Gérard Philipe, beau comme un ange et trop tôt disparu… </font> Enfance, jeunesse et vocation: Né Gérard Albert Philip, le 4 décembre 1922, à Cannes. Son père, avocat, abandonne sa carrière pour diriger le célèbre Hôtel du Parc, à Grasse. Membre important de la Ligue des Croix-de-Feu, il choisit, sous l'Occupation, la collaboration avec l'Allemagne et adhère au Parti Populaire Français de Jacques Doriot. A la Libération, emprisonné, condamné à mort par les tribunaux de la Résistance, placé sous liberté conditionnelle, il s'enfuit en Espagne, où l'on perd sa trace. Il ne fera sa réapparition en France qu'en 1968, après la promulgation d'une loi d'amnistie. Mais intéressons nous davantage au fils, dont la vie restera longuement perturbée par cette malheureuse paternité. Interne à l'Institut des Pères marianistes de Grasse, un établissement où il suit, de 1928 à 1939, toute sa scolarité, Gérard devient bachelier en 1940. Après une année de philosophie à l'Institut Montaigne, il envisage, sous la bienveillante insistance paternelle, des études de droit. Mais le jeune homme est déjà habité par l'amour du théâtre… Le Théâtre: Sa mère, qui le soutient, contacte le réalisateur Marc Allégret. Celui-ci conseille au jeune homme de s'inscrire au cours d'art dramatique de Jean Huet, à Nice. (1941). La même année, le comédien Claude Dauphin le fait débuter sur les planches parisiennes dans la comédie "Une Grande Fille toute Simple". Puis c'est le Conservatoire de Paris (1943), dans les classes de Denis d'Ines et de Georges Le Roy. Cette année-là, on peut déjà l'apercevoir sur les planches ("Sodome et Gomorrhe" au Théâtre Hébertot. En 1943, il échappe au Service du Travail Obligatoire en faisant état d'une pleurésie (réelle) dont il fut atteint trois années auparavant. En 1945, on le voit sur les barricades parisiennes du mois d'août, où il ne devait abattre que l'image d'un père dont il ne porte déjà plus le nom. Maman, superstitieuse, a choisi pour lui un pseudonyme de treize lettres: Gérard Philipe. Cette année là, sa prestation théâtrale dans "Caligula" lève les derniers doutes: Gérard est un grand comédien. En 1951, après une première rencontre manquée, Gérard applaudit Jean Vilar au Festival d'Avignon, et lui fait part de son désir d'entrer dans la troupe du Théâtre National Populaire. Il y obtiendra ses grands plus rôles ("le Prince de Hombourg", "Le Cid", "Lorenzaccio", "Ruy Blas", …) et y restera jusqu'à la fin de sa vie. Le Cinéma: En 1942, Jean Dréville auditionnne les élèves du Centre du Jeune Cinéma. Parmi eux, Gérard Philipe, qui impressionne son auditoire en interprétant un monologue léger. Couvert d'éloges, il ne sera pourtant pas retenu pour le film les Cadets de l'Océan. Ses débuts au cinéma, Gérard Philipe les fait donc en 1943, apparaissant dans les films des frères Allégret, La Boîte aux Rêves et Les Petites du Quai aux Fleurs. Ses dernières prestations théâtrales le font accéder rapidement aux premiers grands rôles. En 1948, Le Diable au Corps, montre une jeune femme, dont le soldat est au front, tomber amoureuse d'un beau jeune homme. Bien que situé pendant la Première Guerre Mondiale, le film fait scandale par l'inopportunité de son sujet. La Beauté du Diable (1949), oeuvre plus classique de René Clair, reprend le thème de Faust. Michel Simon, diabolique, achète l'âme du jeune Gérard. Le film entre dans l'histoire du septième art. Se partageant entre le théâtre et le cinéma, il réalise lui-même, dans la lignée de Fanfan la Tulipe, les Aventures de Till l'Espiègle qui fut un échec commercial. Aussi à l'aise dans le drame (la Chartreuse de Parme, le Rouge et le Noir, …) que dans la comédie, (les Belles de Nuit, Pot-Bouille, …), nous laisse une trentaine de films, dont les moins bons ne sont jamais dénués d'intérêt. Citons encore, les Orgueilleux (1953), aux côtés de Michèle Morgan, et les Grandes manoeuvres, de l'ami René Clair, et, parmi ses dernières apparitions, Montparnasse 19 (1957), de Jacques Becker, dans lequel il incarne un Modigliani bouleversant. Après le film de Roger Vadim, les Liaisons Dangereuses (1959), il fait son ultime apparition cinématographique dans le film de Luis Bunuel, la Fièvre Monte à El Pao. Comédien responsable, il a su défendre l'art cinématographique français aux quatre coins du monde, acquérant une notoriété internationale qui ne s'est jamais affaiblie. Son dernier combat, il le mènera à la tête du Syndicat des Acteurs, un rôle qu'il tint, comme tous les autres, avec un énorme engagement. La vie privée: En 1951, le tragédien avait épousé Nicole Fourcade, son aînée de cinq ans, qu'il rebaptisera Anne. Femme discrète, de sensibilité et d'opinions communistes, elle aura une grande influence sur l'évolution politique du comédien. Le couple aura deux enfants, dont Anne-Marie Philipe, qui fit carrière dans la comédie et la chanson. Atteint d'un cancer du foie, dont son épouse lui taira l'existence, il décède en 1959. Sa dépouille est enterrée à Ramatuelle dans le costume rouge du Cid. Anne Philipe racontera plus tard les derniers mois de leur vie commune dans un livre très émouvant, "le Temps d'un Soupir". Texte de Christian Grenier de <a href="http://www.encinematheque.net"><img src="http://encinematheque.net/img/logom.gif" style="vertical-align:-20px"/></a>. |
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