DISPOSITIF DE REPERAGE D'UN HOMME OU D'UN OBJET DANS UN MILIEU LIQUIDE
Technique antérieure
La présente invention concerne un dispositif de repérage d'un homme ou d'un objet dans un milieu liquide, comprenant un dispositif d'émission d'ondes radio, disposé sur l'homme ou sur l'objet, et un dispositif de réception, disposé dans un bâtiment de navigation, agencé pour recevoir directement les ondes émises par le dispositif d'émission.
La navigation en mer, à la voile ou au moteur, se faisant avec des bateaux de plus en plus évolués et de plus en plus rapides, les risques de chute du navigateur dans la mer ou de naufrage lors de mauvaises conditions météorologiques sont très importants. Il est donc nécessaire d'équiper ces hommes de dispositifs destinés à les repérer rapidement afin de pouvoir les repêcher dans les meilleurs délais.
Dans la technique de détection, il existe actuellement sur le marché plusieurs formes de réalisation de ce type de dispositif qui sont basées sur la réception d'un signal émis par une balise portée par le naufragé.
Les dispositifs les plus connus et le plus couramment utilisés dans les courses sont les balises EPIRB dont beaucoup de navigateurs sont équipés et qui permettent de les localiser par l'intermédiaire d'un relais satellite.
On connaît également, notamment par le brevet US-A 5 886 635, un dispositif de détection comportant un dispositif porté par le navigateur et destiné à l'émission d'un signal FM, qui coopère avec une station de réception et de traitement de ce signal disposé sur un bateau de sauvetage. Dans ce dispositif, la localisation du naufragé se fait par le système de navigation du bateau, qui peut être du type GPS ou Loran, et qui est lié à la station de
réception du signal par l'intermédiaire d'une interface.
La publication EP O 360 671 concerne un dispositif formé d'une source acoustique immergée agencée pour émettre des signaux acoustiques dans l'eau vers un boîtier d'alarme porté par le naufragé et pourvu d'un capteur acoustique et d'un émetteur agencé pour émettre un signal radioélectrique reçu par un récepteur disposé dans un bateau.
Le dispositif objet du brevet US-A 5 463 598 est basé sur un émetteur d'ultrasons porté par la personne à secourir et s'enclenchant au contact de l'eau. La réception des ultrasons par un récepteur disposé sur un bateau permet le déclenchement d'une alarme et l'affichage de la vitesse du bateau par rapport à l'émetteur.
Le dispositif de secours décrit par la publication internationale WO 90 08060 permet le repérage d'un homme à la mer au moyen d'un signal émis par un émetteur porté par le naufragé, ce signal étant détecté par une antenne directionnelle de réception. Cette antenne est une antenne portable. Lorsque l'émetteur s'est déclenché, pour pouvoir localiser le naufragé, l'antenne est tenue par un des occupants du bateau et déplacée autour de ce bateau afin de déterminer la direction dans laquelle se trouve l'homme à récupérer, cette direction étant celle où le signal émis est le plus fort.
La publication allemande DE 43 11 473 a pour objet un dispositif de secours d'un homme à la mer dans lequel l'on met à l'eau un flotteur téléguidé intermédiaire lorsque l'émetteur du naufragé s'est déclenché. Ce flotteur va être dirigé vers l'émetteur et permettre sa localisation.
Les dispositifs décrits par ces deux dernières publications nécessitent la présence d'un élément intermédiaire de liaison entre les moyens d'émission et les moyens de réception, à savoir la personne portant l'antenne directionnelle
dans le premier dispositif et le flotteur téléguidé dans le second. Ceci n'est pas le cas avec le dispositif selon l'invention qui ne comporte que deux éléments et qui permet de déterminer automatiquement, sans intervention humaine et par l'intermédiaire de son réseau d'antennes, la direction dans laquelle se trouve le naufragé.
Le brevet US-A 4 186 396 concerne une balise radar active qui nécessite la présence d'un radar à bord du bateau de secours. Ce type de balise est plutôt destiné à être embarqué sur les radeaux de survie.
Le radiogoniomètre objet du brevet US 5 945 947 est destiné à la recherche d'émetteurs dont le signal est codé en FSK, ce qui n'est pas le cas du signal émis par le dispositif de repérage de l'invention.
Le brevet US 4 053 883 décrit un radar permettant le suivi automatique d'une cible et qui est utilisé dans un autre contexte que le dispositif de l'invention.
Tous ces dispositifs connus sont des dispositifs coûteux puisqu'ils se composent, dans la plupart des cas, de trois éléments, à savoir un émetteur, un récepteur et une interface permettant la liaison. En outre, ils sont très lents en réaction. Par ailleurs, les dispositifs basés sur la transmission d'ondes acoustiques ont une portée très courte et, en cas de mauvaises conditions météorologiques, notamment de mer agitée, ils ne présentent pas une bonne fiabilité à cause des coupures de transmission provoquées par les vagues.
Exposé de l'invention
La présente invention se propose de pallier ces inconvénients en offrant un dispositif ne comportant que deux éléments et ayant, par conséquent, un temps de réaction rapide, dont le fonctionnement est peu sensible à la fluctuation des vagues et qui permet de déterminer automatiquement, sans intervention humaine, la direction dans laquelle se trouve le naufragé.
Ce but est atteint par le dispositif tel que défini en préambule et caractérisé en ce que ledit dispositif de réception comporte un réseau d'antennes commutées de façon séquentielle par un dispositif de commutation d'antennes afin de déterminer automatiquement la direction dans laquelle se trouve l'homme ou l'objet
L'utilisation d'un tel réseau d'antennes associé à un dispositif de commutation automatique permet de localiser de manière rapide et sûre l'homme ou l'objet à repêcher.
De façon avantageuse, ledit dispositif de commutation d'antennes est agencé pour fonctionner en mode progressif ou abrupt.
Dans une forme de réalisation préférée, le dispositif de réception comprend un récepteur et une unité de traitement, ladite unité de traitement comportant un bloc de filtrage et d'amplification lié à la sortie du récepteur, un bloc de génération d'horloge lié au dispositif de commutation d'antennes, et un microcontrôleur relié respectivement auxdits blocs et agencé pour mesurer le déphasage entre l'antenne tournante simulée par le réseau d'antennes et le signal démodulé par le récepteur.
Le dispositif récepteur comporte également une interface utilisateur agencée pour convertir, sous la forme de la valeur d'un angle relatif à une valeur de référence, l'information de phase définissant la direction dans laquelle se trouve l'homme ou l'objet, fournie par l'unité de traitement et afficher cet angle par l'intermédiaire de moyens d'affichage.
Dans ce mode de réalisation préféré, le dispositif de réception comporte de préférence des moyens pour diminuer l'effet des coupures des ondes transmises, lesdites coupures étant provoquées par les mouvements du milieu liquide.
De façon avantageuse, le microcontrôleur de l'unité de traitement comprend un premier algorithme programmé, ledit algorithme permettant de diminuer l'effet des coupures des ondes transmises.
Dans une variante de réalisation, le dispositif de réception peut comporter des moyens pour déterminer une estimation du temps nécessaire pour parcourir la distance séparant le bâtiment de navigation de l'homme ou de l'objet.
Pour déterminer cette estimation, le microcontrôleur de l'unité de traitement peut comprendre un second algorithme programmé.
Le dispositif peut également comporter des moyens d'affichage de cette estimation du temps nécessaire pour parcourir la distance séparant le bâtiment de navigation de l'homme ou de l'objet.
Le dispositif d'émission comporte avantageusement un élément de déclenchement automatique ou manuel au contact du milieu liquide.
Dans une forme de réalisation, le dispositif de réception peut comporter des moyens pour déclencher un système d'alarme sonore lors de l'enclenchement du dispositif d'émission.
Description sommaire des dessins
La présente invention sera mieux comprise en référence à la description d'une forme de réalisation préférée et des dessins annexés dans lesquels :
la figure 1 est une représentation schématique du dispositif selon l'invention,
la figure 2 est une représentation schématique détaillée du réseau d'antennes associé au dispositif de commutation du dispositif de la figure 1 , et
la figure 3 est une représentation schématique détaillée de l'unité de traitement des signaux du dispositif de la figure 1.
Meilleure manière de réaliser l'invention
En référence aux figures, le dispositif de repérage 10 selon l'invention comprend deux éléments, à savoir un dispositif d'émission d'ondes radio 20 et un dispositif de réception 30 destiné à recevoir directement et à traiter ces ondes sans autre intermédiaire que le lien radio 40 établi entre ces deux dispositifs.
Le dispositif d'émission 20 est disposé sur l'homme ou sur l'objet que l'on veut repérer et repêcher. Ce dispositif comprend un émetteur 21 fournissant un signal radio à une antenne 22. Cet émetteur est alimenté en énergie par une source 23 et est mis en marche manuellement ou automatiquement au contact de l'eau par un organe d'enclenchement 24.
Le dispositif de réception 30 est embarqué sur le navire destiné au repêchage de l'homme ou de l'objet à la mer. Ce dispositif se compose d'un récepteur à démodulation de fréquence 31 recevant le signal émis par l'émetteur 21 et capté par un réseau d'antennes 32 coopérant avec un dispositif de commutation d'antennes 33. Le réseau d'antennes 32 est connecté à une entrée du récepteur 31 dont une sortie est reliée à une unité de traitement 34 du signal reçu. Une unité d'affichage 37, liée à cette unité de traitement 34 au moyen d'une interface utilisateur 35, permet la conversion et l'affichage, par l'intermédiaire d'un demutiplexeur logique 371 relié à un afficheur 372, de l'information délivrée par ladite unité de traitement 34. Une alarme 36 reliée à l'unité d'affichage 37 permet l'émission d'un signal sonore dès l'enclenchement du dispositif d'émission 20.
Ce dispositif d'émission 20 peut se présenter sous la forme d'un dispositif autonome ou être intégré dans un gilet, une veste de sauvetage ou similaire.
Lorsqu'il est intégré dans un élément de flottaison de ce type, son déclenchement peut être manuel ou couplé à l'organe d'enclenchement 24.
Cet organe d'enclenchement 24 comporte deux contacts 241 directement liés avec le milieu extérieur. Un bloc de mesure de résistance 242 mesure la résistance qui existe entre ces deux contacts et détermine si le milieu externe est de l'eau ou de l'air. Lorsque la résistance mesurée correspond à celle de l'eau, un interrupteur 243 est activé afin d'enclencher le dispositif d'émission 20.
L'émetteur 21 du dispositif d'émission 20 comporte un bloc de synthèse par boucle à verrouillage de phase 211. Ce bloc est suivi d'un amplificateur de puissance 212 afin d'imposer une puissance suffisante sur l'antenne 22. L'émetteur 21 comporte en outre un bloc de modulation d'amplitude 213 agencé pour effectuer une modulation du gain de l'amplificateur de puissance 212 afin d'identifier le dispositif d'émission 20.
Le dispositif de réception 30, associé au dispositif d'émission 20, permet de déterminer la provenance d'une onde radio en mesurant la variation apparente de la fréquence d'une onde émise, par simulation de la rotation d'une antenne de réception. Lorsque l'antenne tournante simulée se rapproche de la source d'émission, la fréquence reçue augmente et, inversement, lorsqu'elle s'éloigne de la source, la fréquence diminue. Un récepteur à démodulation de fréquence connecté à cette antenne démodule donc le signal sinusoïdal dont la fréquence est égale à la fréquence de rotation de l'antenne et dont la phase indique la direction de provenance de l'onde émise. Cependant, lorsque l'on utilise ce type de système dans un milieu liquide en mouvement, notamment en mer, étant donné que la plupart du temps le repêchage du naufragé se fait par gros temps, la transmission du signal émis par le dispositif d'émission est fortement perturbée par les mouvements de la mer, et la localisation de l'homme à repêcher devient alors difficile.
Le réseau d'antennes 32 du dispositif de réception 30, tel qu'illustré plus en détail par la figure 2, est constitué par un groupe de trois antennes 50, ou plus, qui peuvent être du type monopole ou dipôle. Le dispositif de commutation 33, qui coopère avec ce réseau d'antennes 32, est chargé de commuter de manière séquentielle ces antennes. Selon la variante de réalisation désirée, il peut fonctionner en mode progressif ou abrupt. Afin d'obtenir une bonne sensibilité du dispositif, la liaison entre le réseau d'antennes 32 et le dispositif de commutation 33 se fait par l'intermédiaire d'amplificateurs à gain commandé 51 liés à chacune des antennes 50 et commandés par un bloc de distribution de gain 52, ces éléments étant intégrés au dispositif de commutation 33. Ce dispositif de commutation 33 est piloté par l'unité de traitement 34 et permet de garder une synchronisation de phase entre le réseau d'antennes 32 et le signal reçu et démodulé par le récepteur 31.
Le bloc de distribution de gain 52, commandant les amplificateurs 51 qui permettent d'obtenir un dispositif fiable en toutes circonstances, comporte un compteur 521 agencé pour piloter le bus d'adresse d'une mémoire 522 dont le bus de donnée attaque un convertisseur analogique-numérique 523 contenant la forme d'onde nécessaire au balayage des amplificateurs à gain commandé en tension 51. La sortie de ce convertisseur 523 est agencée pour piloter un demutiplexeur analogique 524 qui distribue les tensions de commande sur les différents amplificateurs 51.
Le récepteur 31 , dont l'entrée est connectée au réseau d'antennes 32, est un récepteur permettant la démodulation des signaux en modulation de fréquence émis par l'émetteur 21. Sa fréquence centrale est accordée sur la fréquence d'émission de cet émetteur. La sortie démodulée de ce récepteur est connectée à l'unité de traitement 34.
Cette unité de traitement 34, telle qu'illustrée plus en détail par la figure 3, est une unité basse fréquence et permet de convertir le signal émis par l'émetteur 21 en une information pouvant être visualisée par les sauveteurs, en mesurant la phase relative du signal démodulé par le récepteur 31. A cet effet, elle comporte un bloc de filtrage et d'amplification 60 lié à la sortie du récepteur 31 et agencé pour enlever une grande partie du bruit, un bloc de génération d'horloge 61 lié au dispositif de commutation d'antennes 33 et agencé pour synthétiser tous les signaux nécessaires, et un microcontôleur 62 relié respectivement aux deux blocs 60 et 61 et agencé pour mesurer le déphasage entre l'antenne tournante simulée par le réseau d'antennes 32 et le signal démodulé par le récepteur à démodulation de fréquence 31 , et fournir, à l'interface utilisateur 35, l'information de phase obtenue.
Afin de pouvoir éliminer parfaitement une grande partie du bruit, le bloc de filtrage et d'amplification 60 comprend un premier amplificateur 601 destiné à une première augmentation de la tension du signal démodulé émis par le récepteur 31. Ce signal augmenté est en suite filtré par un filtre passe-bas 602 dont la fréquence de coupure est inférieure à la fréquence d'échantillonnage d'un filtre à capacité commutée 603. L'utilisation d'un tel filtre permet de réduire la bande passante du signal à une largeur de 10Hz. Par ailleurs, un filtre de lissage 604 permet l'élimiration de la fréquence d'horloge du filtre 603, et un détecteur de passages à zéro 605, qui transforme le signal analogique traité en un signal numérique, permet alors l'utilisation de ce signal numérique par le microcontrôleur 62. Ce microcontrôleur 62 est agencé pour traiter le signal indicateur du niveau du signal reçu, délivré par le récepteur 31 , et pour mesurer la croissance de ce signal afin de pouvoir calculer, à l'aide d'un algorithme programmé approprié, le temps restant avant de retrouver le porteur du dispositif d'émission 20.
Le microcontrôleur 62 permet également, par la mesure du signal indicateur du niveau du signal reçu ou du signal démodulé, de détecter, à l'aide d'un
autre algorithme programmé, les p riodes durant lesquelles le lien radio 40 entre le dispositif d'émission 20 et le dispositif de réception 30 est coupé par une vague. Durant cette période, la dernière direction mesurée reste mémorisée et affichée et l'utilisateur du dispositif peut être prévenu de la disparition du lien 40 par l'interface utilisateur 35.
Cette interface utilisateur 35 est agencée pour convertir, sous la forme de la valeur d'un angle relatif à une valeur de référence, et afficher, par l'intermédiaire de l'unité d'affichage 37, l'information de phase fournie par l'unité de traitement 34. A cet effet, l'afficheur 372 de cette unité d'affichage comporte un dispositif d'affichage de la valeur de cet angle. Ce dispositif d'affichage peut se présenter sous la forme d'une rose des vents 70 qui va indiquer la direction du dispositif d'émission 20. Cette rose des vents 70, telle que représentée, est pourvue d'indicateurs lumineux 71 disposés selon un cercle, l'indicateur allumé 72 indiquant la direction de l'homme à la mer. Cet afficheur 372 est également pourvue d'un élément d'affichage numérique 73 destiné à indiquer une estimation du temps restant avant le repêchage, ce temps étant déterminé à partir d'un algorithme approprié programmé dans le microcontrôleur 62, ainsi que d'un interrupteur général 74 du dispositif 10. L'alarme 36, liée à l'unité d'affichage 17, peut être déclenchée par un bouton approprié.
Ce dispositif est particulièrement avantageux en ce que, d'une part, il est très fiable puisqu'il tient compte de tous les paramètres susceptibles de perturber l'émission du signal et, d'autre part, en ce qu'il ne comporte que deux éléments, ce qui diminue fortement son prix de revient.
Dans une variante de réalisation, le système d'affichage de la direction dans laquelle se trouve le naufragé peut être remplacé par tout autre dispositif connu, tel que notamment un écran permettant l'affichage numérique de la valeur de l'angle par rapport à une valeur de référence.