DESCRIPTION
TITRE :PROCÉDÉ DE RÉALISATION AUTOMATIQUE D'UNE OPÉRATION SUR UN OBJET AVEC UN OUTIL PORTÉ
PAR UN SYSTÈME POLYARTICULÉ
DOMAINE TECHNIQUE
La présente invention se rapporte au domaine technique de la réalisation de toutes opérations, par exemple de coupe, de soudure, de marquage, de décapage, de peinture, de surfaçage, de positionnement d'un capteur ou de tout type d'outil d'analyse, etc., sur un objet présent dans un environnement de travail, les positions et les géométries de l'objet et de l'environnement de travail étant éventuellement évolutives et/ou insuffisamment définies pour pouvoir réaliser lesdites opérations.
Par exemple, l'invention s'applique au secteur technique du démantèlement, dans lequel sont effectuées des opérations de mesure, de découpe, de préhension d'objets présentant éventuellement des risques liés à la radioactivité, sans que cela soit limitatif. L'invention concerne plus précisément un procédé et une installation de réalisation automatique d'une opération sur un objet avec un outil porté par un système polyarticulé et déplaçable dans un environnement de travail, les positions et les géométries de l'objet et de l'environnement de travail étant évolutives et/ou insuffisamment définies pour pouvoir réaliser ladite opération en mode automatique. L'opération peut être de toute nature que ce soit dans tout type d'environnement, avec tout type d'outil et réalisée surtout type d'objet.
La présente invention trouve par exemple une application avantageuse pour réaliser une opération sur un objet dans un environnement à risque et confiné, inaccessible à un opérateur ou dans lequel un opérateur évolue avec difficulté.
ART ANTÉRIEUR
Dans le domaine de l'invention, et par exemple celui du démantèlement d'objets radioactifs, les opérations de démantèlement peuvent être réalisées manuellement par un opérateur dans un environnement confiné.
Les opérations de démantèlement comprennent des opérations de mesure, de découpe, de préhension de l'objet. Notamment, l'opération de découpe a pour finalité de générer des éléments de dimensions plus petites dans un objectif d'optimiser le remplissage des conteneurs de déchets dans lesquels ils sont introduits par exemple.
Ces pièces plus petites doivent donc être prises par le système pour être introduites dans le conteneur.
Ces différentes opérations sont réalisées par un opérateur équipé d'une disqueuse par exemple, ou de tout type d'outil lui permettant de réaliser les opérations concernées, et d'équipements de protection contraignants (par exemple, tenue ventilée, gants anti coupure, etc.) eu égard notamment à l'environnement radioactif de l'atelier dans lequel il opère, et de la nature de l'opération à effectuer.
La réalisation de ces opérations n'est donc pas optimale, aussi bien en matière de sécurité pour l'opérateur, que de difficulté et de durée de réalisation.
Dans d'autres cas, les opérations ne peuvent pas être réalisées au contact par un opérateur, l'outil (de mesure, découpe, préhension) doit alors être porté par un système polyarticulé pour réaliser cette opération. L'opérateur pilote le système à distance à l'aide d'un renvoi de commande, en vision indirecte grâce à des caméras et des écrans. Les inconvénients d'un tel système sont d'une part son coût élevé, d'autre part l'imprécision de son pilotage en matière de vitesse, effort et positionnement, entraînant un temps de réalisation important et une usure prématurée des consommables des outils (lames, disques).
EXPOSÉ DE L'INVENTION
L'invention vise à remédier aux inconvénients de l'art antérieur en fournissant un procédé et une installation de réalisation d'une opération sur un objet dans un environnement de travail, permettant d'assurer des conditions de sécurité, de précision et de vitesse optimales.
À cet effet, il a été mis au point un procédé de réalisation automatique d'une opération sur un objet avec un outil porté par un système polyarticulé déplaçable dans un environnement de travail.
Selon l'invention, le procédé comprend au moins :
- une étape A consistant : o à capturer une image de l'objet et de tout ou partie de l'environnement de travail, avec au moins un capteur 3D, sous forme d'un nuage de points d'ensemble, o à fusionner cette image avec un modèle CAO préexistant du système polyarticulé et un éventuel modèle CAO préexistant de tout ou partie de l'environnement tel que construit, résultant en une image de travail et o à définir des paramètres d'anticollision ;
- une étape B consistant à définir, de préférence par l'opérateur, une trajectoire de l'outil sur la partie de l'image de travail représentant l'objet, et à exécuter une simulation du déplacement correspondant du système polyarticulé et de l'outil dans l'image de travail pour s'assurer que l'opération est réalisable ;
- une étape C consistant, si l'opération est réalisable selon l'étape B, à exécuter le déplacement réel du système polyarticulé portant l'outil selon la trajectoire définie pour réaliser l'opération sur l'objet.
Par capteur 3D, on entend au sens de l'invention, tout moyen de numérisation d'un objet ou partie d'objet sous forme d'image en trois dimensions, et comprend notamment les caméras 3D, scanners laser, moyens vidéo, webcams...
Les paramètres d'anticollision sont par exemple des distances seuils à partir desquelles des actions de mises en sécurité sont réalisées de façon automatique telles que l'arrêt total de tout mouvement ou la réduction de la vitesse de déplacement du système polyarticulé et de l'outil, par exemple jusqu'à une vitesse seuil qui constitue alors un paramètre d'anticollision.
De cette manière, l'invention permet de réaliser en mode automatique et à distance des opérations dans un environnement initialement incertain ou inconnu ou inaccessible tout en garantissant leur bonne exécution.
L'invention est avantageuse en ce que, avant tout déplacement du système polyarticulé, l'environnement de travail est numérisé sous forme d'un nuage de points d'ensemble. De cette manière, la position des différents obstacles vis-à-vis du déplacement du
système polyarticulé, à savoir les éléments présents dans l'environnement de travail et l'objet sur lequel doivent être effectuées les opérations, est connue. Ainsi, toute collision entre le système polyarticulé ou son outil et les éléments de l'environnement peut être évitée, grâce aux paramètres d'anticollision.
Ceci est particulièrement avantageux lorsque l'environnement de travail n'est pas directement visible par l'opérateur qui contrôle le déroulement du procédé. L'opérateur visualise en nuage de points l'environnement de travail et l'objet sur l'afficheur, et vient définir une trajectoire de déplacement de l'outil pour réaliser l'opération désirée, par exemple une opération de découpe.
L'invention est aussi avantageuse en ce que le procédé permet d'exécuter une simulation, notamment en CAO, du déplacement correspondant du système polyarticulé et de son outil pour s'assurer que le déplacement est réalisable sans collision.
Ensuite, si la simulation du déplacement confirme sa faisabilité, le déplacement réel du système polyarticulé portant l'outil peut être exécuté pour réaliser l'opération en tant que telle sur l'objet.
Le procédé est réalisé ainsi en au moins trois étapes, à savoir : une étape A de sécurisation de l'environnement et de l'objet par numérisation sous forme d'un nuage de points d'ensemble, une étape B de définition et de simulation des trajectoires, et une étape C d'exécution.
De préférence, le procédé comprend également une étape A', entre l'étape A et l'étape B, consistant à commander le déplacement du système polyarticulé pour capturer des images de détail de zones de l'objet avec un capteur 3D porté par le système polyarticulé, sous forme d'un nuage de points plus dense et plus précis que le nuage de points d'ensemble et à intégrer dans l'image de travail les images capturées de la zone correspondante de l'objet, en remplacement de la partie correspondante issue du nuage de points d'ensemble.
Cette étape supplémentaire permet de fournir une image de travail améliorée, d'une précision augmentée pour définir les différentes trajectoires de l'opération à réaliser.
Par ailleurs, cette étape supplémentaire permet également de capturer des images des zones non visibles par le capteur utilisé pour l'étape A, grâce au déplacement du système polyarticulé, et de compléter ainsi l'image de travail.
Le capteur 3D porté par le système polyarticulé peut être fixé à demeure sur celui-ci, ou bien être entreposé à proximité. Dans cette dernière configuration, le procédé comprend une étape A", entre l'étape A est l'étape A', consistant à déplacer automatiquement le système polyarticulé pour saisir et se connecter au capteur 3D entreposé à proximité.
Selon une forme de réalisation particulière, le procédé comprend une étape C', entre l'étape B et l'étape C, consistant à déplacer automatiquement le système polyarticulé pour, éventuellement déconnecter et déposer un capteur 3D, et se connecter à l'outil entreposé à proximité.
Cette caractéristique permet d'avoir une pluralité d'outils à disposition entreposés à proximité, destinés à être connectés au système polyarticulé.
Dans l'hypothèse où plusieurs outils différents sont disponibles, le procédé comprend également, préalablement à l'étape B, une étape B' consistant à sélectionner, dans et pour la simulation de l'étape B, dans une base de données d'outils, l'outil devant réaliser l'opération.
D'une manière avantageuse et afin d'éviter de détériorer l'outil, le procédé est également remarquable en ce que, lors de l'étape C, la vitesse de déplacement du système polyarticulé portant l'outil en contact direct avec l'objet peut-être, selon le besoin, régulée en temps réel en fonction d'une mesure directe ou indirecte de l'effort subi par l'outil.
Afin de sécuriser les déplacements du système polyarticulé portant le capteur 3D lors de l'étape A', la vitesse de déplacement du système polyarticulé est automatiquement diminuée lorsque le capteur 3D ou une partie du système polyarticulé se rapproche de l'objet ou d'un élément de l'environnement de travail, et le déplacement est automatiquement arrêté lorsque le capteur 3D ou une partie du système polyarticulé se trouve à une distance de sécurité de l'objet ou d'un élément de l'environnement de travail, selon les paramètres d'anticollision définis à l'étape A.
La définition de la trajectoire de l'outil sur la partie de l'image de travail représentant l'objet selon l'étape B consiste à positionner sur l'image de travail soit au moins un couple point de départ - point d'arrivée, soit au moins une figure géométrique prédéfinie choisie dans une bibliothèque composée par exemple d'au moins une ligne, plans, masques...
L'invention concerne aussi une installation pour la mise en œuvre du procédé décrit ci- avant, caractérisée en ce qu'elle comprend un système polyarticulé et au moins un capteur 3D, reliés à un système de traitement informatique et à un afficheur, conçu pour : représenter sur l'afficheur un nuage de points d'ensemble de l'objet et de tout ou partie de l'environnement de travail à partir d'images capturées par au moins un capteur 3D ; représenter une image de travail résultant de la fusion du nuage de points d'ensemble, d'un modèle CAO préexistant du système polyarticulé et d'un éventuel modèle CAO préexistant de tout ou partie de l'environnement tel que construit, le système de traitement informatique étant également conçu pour permettre de définir une trajectoire de l'outil sur la partie de l'image de travail représentant l'objet, et pour exécuter une simulation du déplacement correspondant du système polyarticulé et de l'outil dans l'image de travail pour s'assurer que l'opération est réalisable, et si l'opération est réalisable, pour exécuter le déplacement réel du système polyarticulé portant l'outil selon la trajectoire définie pour réaliser l'opération en tant que telle sur l'objet.
Avantageusement, l'installation comprend un moyen pour réguler, lors de l'étape C et en temps réel, la vitesse de déplacement du système polyarticulé portant un outil en contact direct avec l'objet, en fonction d'une mesure directe ou indirecte de l'effort subi par l'outil.
BRÈVE DESCRIPTION DES DESSINS
D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront clairement de la description qui en est faite ci-après, à titre indicatif et nullement limitatif, en référence aux figures annexées, dans lesquelles :
[Fig. 1] la figure 1 est une représentation schématique en perspective de l'installation selon l'invention, illustrant le système polyarticulé portant l'outil, dans son environnement de travail et pour réaliser une opération sur un objet.
[Fig. 2] la figure 2 est une représentation schématique similaire à celle de la figure 1, le système polyarticulé portant une caméra 3D.
[Fig. 3] la figure 3 illustre en perspective la représentation sur l'afficheur, de la fusion, en une image de travail, d'un nuage de points d'ensemble de l'objet et d'une partie de l'environnement de travail, obtenu à partir d'images capturées par une caméra 3D d'une part et du modèle CAO du système polyarticulé.
[Fig. 4] la figure 4 est une vue similaire à celle de la figure 3, le système polyarticulé portant une caméra 3D pour capturer des images de détails de l'objet, qui viennent s'intégrer dans l'image de travail, en remplacement de la partie correspondante du nuage de points d'ensemble.
[Fig. 5] la figure 5 est une vue similaire à celle de la figure 4, une trajectoire de l'outil étant définie sur la partie de l'image de travail représentant l'objet.
[Fig. 6] la figure 6 est une représentation schématique similaire à celle de la figure 5 illustrant la simulation du déplacement du système polyarticulé et de l'outil dans l'image de travail.
[Fig. 7] la figure 7 illustre en détail le positionnement d'un plan en intersection avec la partie de l'image de travail représentant un objet.
[Fig. 8] la figure 8 est une représentation similaire à celle de la figure 7, la trajectoire résultant de l'intersection entre le plan positionné et la partie de l'image de travail représentant l'objet étant automatiquement calculée, permettant de calculer automatiquement les trajectoires de déplacement du système polyarticulé.
[Fig. 9] la figure 9 illustre la phase de simulation du déplacement du système polyarticulé.
[Fig. 10] la figure 10 représente un ordinogramme simplifié du procédé selon l'invention.
EXPOSÉ DÉTAILLÉ DE L'INVENTION
L'invention concerne un procédé et une installation (1) de réalisation automatique d'une opération sur un objet (2) positionné dans un environnement de travail (3). L'invention ne se limite pas à une opération en particulier, et peut concerner une opération de mesure, de découpe, de préhension, de soudure, d'écriture, de marquage, de décapage, de peinture, de surfaçage, de positionnement d'un capteur ou de tout type d'outil d'analyse, etc. L'opération en tant que telle est effectuée par l'intermédiaire d'un outil (4) porté par un système polyarticulé (5) déplaçable dans l'environnement de travail (3).
L'objet (2) sur lequel doit être réalisée l'opération selon le procédé de l'invention peut- être de toute nature, tel que par exemple un objet radioactif ou tout autre objet à démanteler, ou bien un objet à réparer, à souder, etc.
L'environnement de travail (3) lié à l'objet (2) peut être de toute nature, tel que par exemple un environnement de travail à risque, confiné, inaccessible à un opérateur ou dans lequel un opérateur évolue avec difficulté, tel qu'un environnement radioactif par exemple, ou encore un travail en hauteur.
En référence à la figure 1, l'installation (1) comprend un système polyarticulé (5), notamment sous la forme d'un bras robotisé déplaçable dans toutes les directions et dans l'environnement de travail (3). L'installation (1) comprend au moins un capteur 3D, par exemple une caméra 3D (6A, 6B, 6C) destinée à capturer une image de l'objet (2) et de tout ou partie de l'environnement de travail (3) pour le numériser et représenter, au moyen d'un système de traitement informatique connu, et d'un afficheur, une représentation tridimensionnelle d'un nuage (7) de points d'ensemble de l'objet (2) et de tout ou partie de l'environnement de travail (3).
Dans l'exemple illustré, l'installation (1) comprend trois caméras 3D (6A, 6B, 6C) positionnées de manière fixe sur une arche (8) autour et au-dessus du système polyarticulé (5).
Pour réaliser des opérations sur un objet (2) de manière sécurisée et en référence à la figure 3, l'installation (1) met en œuvre un procédé comprenant au moins une étape A consistant à capturer, sous forme d'un nuage de points d'ensemble (7), une image de l'objet (2) et de tout ou partie de l'environnement de travail (3) avec la ou les caméras 3D (6A, 6B, 6C) fixées sur l'arche (8), à fusionner ce nuage de point d'ensemble (7) avec un modèle CAO préexistant du système polyarticulé (5) et un modèle CAO préexistant de l'environnement tel que construit, tel que celui de l'arche (8) et à représenter sur un afficheur l'image de travail en résultant (17) (ensemble de la figure 3).
Ceci permet de connaître les éventuels obstacles de l'environnement de travail (3) pour sécuriser les déplacements du système polyarticulé (5). À noter que, tout ou partie des éléments standards de l'environnement de travail (3), tels que l'arche (8), les caméras 3D (6A, 6B, 6C), le système polyarticulé (5) lui-même et son outil (4), peuvent être déjà connus, modélisés en CAO.
De cette manière, il est possible de connaître les déplacements du système polyarticulé (5) et de son outil (4) par rapport aux différents éléments de l'environnement de travail (3) et d'éviter automatiquement les collisions, grâce aux paramètres d'anticollision qui ont été préalablement définis.
Pour réaliser les opérations désirées sur l'objet (2), l'installation (1) comprend de préférence une pluralité d'outils (4) de types différents, et un capteur 3D, tel qu'une caméra 3D (16) entreposée à proximité, par exemple dans un bac dédié.
Cette caméra 3D (16) peut être du même type que les caméras 3D (6A, 6B, 6C) ou en être différente et, dans ce dernier cas, elle sera avantageusement plus précise que les caméras 3D (6A, 6B, 6C).
Ainsi, le procédé selon l'invention comprend avantageusement une étape A", après l'étape A, consistant à déplacer automatiquement, et donc de manière sécurisée, le système polyarticulé (5) pour aller saisir et se connecter à la caméra 3D (16) entreposée à proximité.
Après que le système polyarticulé (5) a saisi cette caméra 3D (16), le procédé comprend une étape A', voir figure 2, consistant à commander le déplacement du système polyarticulé (5) pour capturer des images de détail de différentes zones de l'objet (2)
avec la caméra 3D (16) plus précise que les caméras 3D (6A, 6B, 6C), sous forme d'un nuage de points plus dense et plus précis que le nuage de points d'ensemble (7) et à intégrer dans l'image de travail (17), voir figure 4, les images capturées (9) des zones correspondantes de l'objet (2) en remplacement de la partie correspondante issue du nuage de points d'ensemble (7) .
Le déplacement du système polyarticulé (5) pour capturer les différentes images est commandé, automatiquement ou par un opérateur distant de l'environnement de travail (3), par exemple au moyen d'un levier de commande et permet de capturer des images de zones inaccessibles, ou par exemple en sélectionnant directement sur le nuage de points d'ensemble (7) des zones spécifiques, ladite sélection entraînant le déplacement automatique du système polyarticulé. Dans cette configuration, l'opérateur sélectionne en pratique une zone pour laquelle il souhaite améliorer la précision de modélisation de l'objet. Le logiciel calcule ensuite les positions du système polyarticulé (5) nécessaires pour capturer les images avec les meilleurs points de vue. Pour rappel, le déplacement du système polyarticulé (5) s'effectue sans collision entre le système polyarticulé (5), la caméra 3D (16), l'objet (2) et les éléments de l'environnement de travail (3) puisque tout est modélisé au travers de l'image de travail (17), soit en CAO, soit par le nuage de points d'ensemble (7), soit par les images (9) de détails.
Par ailleurs, et afin d'améliorer la sécurité de fonctionnement de l'installation (1), lors de l'étape A', la vitesse de déplacement du système polyarticulé (5) est automatiquement diminuée lorsque l'outil (4) ou une partie du système polyarticulé (5), dont les modélisations CAO sont connues, se rapproche de l'objet (2) ou d'un élément l'environnement de travail (3), et le déplacement est arrêté lorsque l'outil (4) ou une partie du système polyarticulé (5) se trouve à une distance de sécurité d'un obstacle.
De ce qui précède, l'opérateur qui commande le déplacement du système polyarticulé (5), et notamment de la caméra 3D (16) portée, vient capturer des images (9) de détails des zones sur lesquels il désire effectuer une opération. Ces images (9) de détails de l'objet (2) sont automatiquement intégrées dans l'image de travail (17), ce qui permet
de reconstruire partiellement et plus précisément l'objet (2) et de connaître le détail de sa géométrie à l'endroit où l'opération doit être effectuée.
Dans l'hypothèse formulée où plusieurs outils (4) de types différents sont disponibles, le procédé comprend une étape B' consistant à sélectionner, dans et pour la simulation, dans une base de données d'outils, l'outil (4) devant réaliser l'opération.
Ensuite, en référence à la figure 5, le procédé comprend une étape B consistant à définir une trajectoire (10) de l'outil (4) sur la partie de l'image de travail (17) représentant de l'objet (2), , et à exécuter une simulation du déplacement correspondant du système polyarticulé (5) et de l'outil (4) dans l'image de travail (17) pour s'assurer que l'opération est réalisable, notamment en termes d'orientation, d'accessibilité, et d'absence de collision, voir figure 6.
Le fait d'avoir capturé des images (9) de détails de l'objet (2) et de les avoir intégrées à l'image de travail (17) permet de fournir à l'opérateur un support d'une précision augmentée pour pouvoir définir et positionner les trajectoires (10) de l'outil (4).
Pour définir les trajectoires (10), l'opérateur peut positionner sur l'image de travail (17) visualisée sur l'afficheur, un couple point de départ - point d'arrivée ou une figure géométrique choisie dans une bibliothèque composée de lignes, plans ou masques... et le système de traitement informatique est conçu pour calculer automatiquement les trajectoires (10) sur l'objet (2). Si besoin, le système de traitement permet un ajustement manuel de la trajectoire (10), ou permet à l'opérateur de tracer directement les trajectoires (10) sur la représentation de l'objet (2).
Par exemple, en référence à la figure 5, un plan (11) a été positionné sur la représentation de la surface de l'objet (2) à découper, et le système de traitement informatique a défini la trajectoire (10) par l'intersection entre le plan (11) et ladite surface. Cette technique est également illustrée à la figure 7, où l'on voit le positionnement d'un plan (11), et à la figure 8 où l'on voit les trajectoires (10) calculées et tracées issues de l'intersection entre le plan (11) et la représentation de l'objet (2). Après avoir calculé les trajectoires (10), le système de traitement informatique permet de simuler le déplacement correspondant du système polyarticulé (5) et de l'outil (4) dans l'image de travail (17) pour s'assurer que l'opération est réalisable, ceci dépendant
bien entendu de la trajectoire (10) testée, de l'outil (4) et des possibilités d'accessibilité et de déplacement du système polyarticulé (5). Les étapes de test du déplacement sont par exemple illustrées aux figures 6 et 9. Si la simulation montre que le déplacement est possible, c'est-à-dire qu'il est possible en matière d'orientation et d'accessibilité, et qu'il n'engendre aucune collision entre les différents éléments de l'installation (1) et de l'environnement de travail (3), le déplacement réel peut être effectué. L'étape B est réalisée autant de fois que nécessaire pour aboutir à un déplacement exécutable.
Le procédé comprend alors avantageusement une étape C' consistant à déplacer automatiquement le système polyarticulé (5) pour déconnecter et déposer la caméra 3D (16), par exemple dans le bac dédié, et se connecter à l'outil (4) qui avait préalablement été sélectionné, entreposé aussi à proximité.
Après connexion de l'outil (4), le procédé comprend une étape C consistant, si la simulation a montré que l'opération est réalisable, à exécuter le déplacement réel du système polyarticulé (5) portant l'outil (4) selon la trajectoire (10) définie et validée pour réaliser l'opération en tant que telle sur l'objet (2).
De préférence, lors de l'étape C et pour éviter de détériorer l'outil (4), l'installation comprend un moyen pour réguler, lors de l'étape C et en temps réel, la vitesse de déplacement du système polyarticulé (5) portant l'outil (4) en contact direct avec l'objet (2), en fonction d'une mesure directe ou indirecte de l'effort subi par l'outil. Par exemple, cette mesure est obtenue par une mesure de courant consommé par l'outil (4) ou par des moteurs permettant le déplacement du système polyarticulé (5) ou est obtenue par un capteur d'effort positionné entre le système polyarticulé (5) et l'outil (4).
Dans un but de simplification de la compréhension, la succession des étapes du procédé apparaissent dans un organigramme simplifié illustré la figure 10.
D'une manière avantageuse, lorsqu'il est nécessaire de réaliser plusieurs opérations successives sur l'objet (2), par exemple plusieurs opérations de découpe, la trajectoire (10) de coupe suivante est définie, en temps masqué, pendant l'opération de découpe précédente, ou plusieurs trajectoires (10) sont simulées et enregistrées pour être
ensuite réalisées les unes après les autres dans un ordre qui peut être modifié par l'opérateur.
L'invention est également particulièrement avantageuse dans un environnement évolutif, du fait de nouveaux éléments ou obstacles potentiels par ajout d'objets ou de la libération d'espace par exemple lié à la découpe de l'objet (2), les étapes A à C du procédé de l'invention étant alors répétées pour disposer des images et simulations les plus actualisées possible pour la poursuite des opérations sur l'objet (2), de manière facilitée et sans risque de collision.
L'afficheur illustre, en mode CAO, l'installation (1), l'objet (2) et les différents éléments de l'environnement. De préférence, le système polyarticulé (5) est représenté en couleurs interactives. En d'autres termes, le système polyarticulé (5) est par exemple représenté en vert et au fur et à mesure que l'une de ses parties se rapproche d'un obstacle, la couleur de la partie concernée passe successivement au orange lorsque le système polyarticulé (5)et / ou l'outil (4) entre dans la zone de risque de collision définie par les paramètres de gestion des collisions et au rouge lorsque le déplacement est arrêté car le système polyarticulé (5) et/ou l'outil (4) a atteint la distance seuil définie dans les paramètres de gestion des collisions.
Il ressort de ce qui précède que l'invention fournit un procédé et une installation (1) permettant de réaliser, d'une manière automatique et sécurisée, une opération sur un objet (2) présent dans un environnement de travail (3), les positions et géométries de l'objet et de l'environnement de travail étant évolutives et/ou insuffisamment définies pour pouvoir réaliser l'opération.
Le procédé s'adapte à tout type de géométrie ou de nature de l'objet (2). La première étape de sécurisation de l'environnement et de l'objet (2) par numérisation sous forme d'un nuage de points d'ensemble est réalisée avec des caméras 3D, ce qui permet une adaptation à tout type de position et de géométrie de l'objet (2) et d'éléments de l'environnement. Le temps de traitement est rapide, avec notamment 500000 points de mesure en une seconde. Les détails obtenus de l'environnement sont importants, l'information est continue. Cela permet d'avoir un rendu et une modélisation réaliste en
temps réel, l'opérateur peut éventuellement facilement vérifier visuellement si la reconstruction en nuage de points (7) est correcte.