La présente invention concerne l'utilisation à titre d'ingrédient parfumant d'un composé de formule
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dans laquelle le symbole R représente un radical méthyle ou éthyle.
L'invention a trait également à une composition parfumante ou à un article parfumé contenant à titre d'ingrédient actif un composé de formule (I) telle que définie ci-dessus.
La structure des composés (I) est connue de l'art antérieur. C'est ainsi que la préparation du 1-isopropényl-4-méthoxyméthylbenzène a été décrite par S. A. Gambarova et al. dans Uch Zap, Azerb Univ, Ser. Khim. Nank. 4, 42 (1971) (C. A. 78 71 592/11) et celle du 1-éthoxyméthyl-4-isopropénylbenzène par A. M. Kuliev et al. dans Azerb. Khim. Zh. 1969, 73 (C. A. 71 90 974/19).
Cependant, les propriétés odorantes de ces composés sont passées complètement inaperçues.
Nous avons maintenant découvert que ces composés possèdent des propriétés odorantes très intéressantes et qu'ils peuvent, de ce fait, être utilisés pour la préparation de compositions parfumantes et articles parfumés, auxquels ils confèrent des notes de type aromatique-anisique, d'une grande finesse et d'une bonne puissance.
Malgré la similarité de leur structure et des caractères de base de leur note odorante, les deux composés de formule (I) développent des nuances odorantes tout à fait distinctes. C'est ainsi que le 1-isopropényl-4-méthoxy-méthylbenzène, qui est préféré pour les applications selon l'invention, possède une note odorante anisée très naturelle, que l'on peut situer entre celles de l'estragole et de l'aldéhyde anisique [voir S. Arctander, Perfume and Flavor Chemicals, Montclair, New Jersey (1969); sects. 1131 et 241]. Cette note est accompagnée d'un fort caractère réminiscent de l'odeur de l'isoeugénol et de celle du tabac blond. Il s'agit d'une note bien puissante, particulièrement intéressante par son côté de type isoeugénol, composé qui est soumis à des restrictions en parfumerie et dont le remplacement est fort difficile [voir réf. citée, sect. 1370].
Pour sa part, le 1-éthoxyméthyl-4-isopropénylbenzène possède une note aromatique-anisique réminiscente de celle de l'estragon, accompagnée d'un caractère vert, naturel, rappelant la tige de fleur et aussi le foin et le basilic.
Lorsqu'on compare les deux homologues de formule (I), on constate que les parfumeurs préfèrent employer l'éther méthylique dans les applications qui requièrent une note odorante plus fine et puissante et notamment pour la préparation de compositions de type masculin.
Les propriétés odorantes des composés de formule (I) apparaissent comme tout à fait inattendues au vu de l'art antérieur. En effet, nous n'avons trouvé aucune mention de l'éventuelle utilité pour la parfumerie d'un quelconque éther de formule (I), ou même de structure homologue possédant un carbone entre le cycle et l'atome d'oxygène.
D'autre part, nous n'avons pas trouvé non plus, parmi les nombreux composés de structure proche connus à ce jour [voir S. Arctander, référence citée, sects. 90, 236, 377, 924,1131, 2644 ou 2732, par exemple] aucun composé possédant la combinaison de caractères odorants, et en particulier le caractère réminiscent de l'isoeugénol et du tabac blond, qui rend les composés selon l'invention tellement intéressants. Il convient même de noter, spécifiquement, que le 1-isopropényl-4-méthoxybenzène, un homologue inférieur du composé préféré de l'invention, n'a pas trouvé de faveur auprès des parfumeurs, ses propriétés odorantes n'ayant pas été jugées suffisamment intéressantes et distinctives pour justifier sa préférence par rapport à des ingrédients parfumants d'odeur proche mais moins chers [voir S. Arctander, référence citée, sect. 2644].
Dans le même contexte, il y a lieu de citer également le brevet US 3 993 604 qui décrit des composés de formule
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possédant une simple ou double liaison dans la position indiquée par la ligne pointillée et dans laquelle l'index n min a la valeur 0 ou 1 et le symbole R min représente un atome d'hydrogène ou un radical alkyle ou acyle contenant de 1 à 6 atomes de carbone. Parmi ces composés connus, il est des éthers analogues aux composés (I) qui sont décrits et qui diffèrent structurellement de ces derniers en ce qu'ils possèdent un cycle saturé. Leurs qualités olfactives sont cependant complètement différentes de celles des composés (I), puisqu'ils sont dits conférer aux compositions dans lesquelles ils sont incorporés des notes de type fleuri, réminiscentes de celles du 10 cyclamen ou du muguet.
Ainsi, rien dans l'art antérieur ne permettait de prévoir que les composés (I) seraient dotés d'odeurs particulièrement intéressantes et, notamment, suffisamment distinctes de celles d'autres composés à odeur anisique, pour susciter l'intérêt des parfumeurs, lequel ressort de façon évidente de l'exemple présenté plus loin.
En effet, les composés selon la présente invention sont un exemple flagrant de l'imprédictabilité des qualités olfactives sur la base de considérations d'ordre structurel et du fait que même de très légères modifications structurelles peuvent avoir un effet remarquable et déterminant sur les propriétés odorantes.
De par leurs qualités olfactives, les composés de formule (I) se prêtent aussi bien aux applications en parfumerie fine, pour la préparation de bases et concentrés parfumants destinés à des parfums et eaux de toilette, qu'à l'usage en parfumerie fonctionelle, notamment pour le parfumage d'articles divers tels les savons, les gels de douche ou bain, les shampoings, les préparations cosmétiques, les désodorisants corporels ou d'air ambiant, les détergents ou adoucissants textiles ou les produits d'entretien.
Comme il est courant en parfumerie, les composés de formule (I) peuvent être utilisés pour les applications susmentionnées, soit seuls, soit en mélange avec d'autres ingrédients parfumants, des solvants ou des adjuvants usuels en parfumerie. On peut trouver des exemples de tels coingrédients dans les ouvrages de référence du type de celle de S. Arctander déjà citée.
Les concentrations dans lesquelles ces composés (I) peuvent être utilisés varient dans une gamme de valeurs très étendue car, comme il est bien connu, ces valeurs sont fonction de la nature du produit que l'on veut parfumer et de l'effet parfumant désiré. A titre d'exemple, on peut citer des concentrations de l'ordre de 5 à 10%, voire même 20% ou plus en poids, par rapport au poids de la composition dans laquelle ils sont incorporés. Ces concentrations peuvent être nettement inférieures aux valeurs citées, lorsque les composés (I) sont employés pour le parfumage d'articles divers tels que ceux déjà mentionnés.
Les composés de formule (I) peuvent être préparés comme il est décrit dans les articles de Gambarova et al. et de Kuliev et al. cités auparavant. Alternativement, ils peuvent être obtenus à l'aide de réactions classiques, à partir du 4-isopropénylbenzaldéhyde [décrit par A. F. Thomas dans Helv. Chim. Acta 64, 2393 (1981)], ou bien à partir du 4-(1-méthoxy-1-méthyléthyl)-1-benzèneméthanol décrit dans la demande de brevet européen n<o> 293 739 publiée le 07.12.88.
L'invention sera maitenant décrite de façon plus détaillée à l'aide de l'exemple suivant.
Exemple
Préparation d'une composition parfumante
On a préparé une composition parfumante de base, destinée à un parfum de type masculin, en mélangeant les ingrédients suivants:
<tb><TABLE> Columns=2
<tb>Title: Ingrédients
<tb>Title: Parties en poids
<tb> <SEP>Acétate de benzyle <SEP>300
<tb> <SEP>Coumarine <SEP>50
<tb> <SEP>Exaltex< TM 1)> <SEP>900
<tb> <SEP>Héliotropine <SEP>200
<tb> <SEP>Florol< TM 2)> <SEP>300
<tb> <SEP>Méthylnaphtylcétone crist.
<SEP>50
<tb> <SEP>Moskene< TM 3)> <SEP>750
<tb> <SEP>Mousse de chêne absolue à 50%* <SEP>200
<tb> <SEP>Oxyde de rose<4)> à 1%* <SEP>200
<tb> <SEP>Essence de patchouli <SEP>250
<tb> <SEP>Essence de petitgrain <SEP>100
<tb> <SEP>Alcool phényléthylique <SEP>500
<tb> <SEP>Salicylate d'amyle <SEP>800
<tb> <SEP>Salicylate de benzyle <SEP>1300
<tb> <SEP>Essence de santal <SEP>300
<tb> <SEP>Vanilline <SEP>50
<tb> <SEP>Essence de vetyver Bourbon <SEP>100
<tb> <SEP>Aurantiol< TM 5)> à 50%* <SEP>50
<tb> <SEP>Essence de bergamote <SEP>2000
<tb> <SEP>Essence de géranium Bourbon <SEP>800
<tb> <SEP>Essence de lavandin <SEP>300
<tb> <SEP>Aldéhyde anisique <SEP>250
<tb> <SEP>Total <SEP>9750
<tb>
* dans le dipropylèneglycol
1) pentadécanolide; origine: Firmenich SA, Genève, Suisse
2) tétrahydro-2-isobutyl-4-méthyl-4(2H)-pyranol; origine:
Firmenich SA, Genève, Suisse
3) 1,1,3,3,5-pentaméthyl-4,6-dinitro indane; origine: L. Givaudan, Vernier, Suisse
4) méthyl propényl tétrahydropyrane; origine: Firmenich SA, Genève
Suisse
5) N-(7-hydroxy-3,7-diméthyloctylidène)anthranilate de méthyle; origine: L. Givaudan, Vernier, Suisse
<tb></TABLE>
Lorsqu'on a ajouté 250 parties en poids de 1-isopropényl-4-méthoxyméthylbenzène à cette composition de base de type fougère, on a obtenu une composition nouvelle dont l'odeur possédait une nette connotation aromatique, réminiscente de l'odeur de l'estragon et du basilic naturel. La note de la composition de base était également devenue plus riche et nettement plus masculine, aussi avec une connotation plus épicée rappelant le girofle.
The present invention relates to the use as a perfuming ingredient of a compound of formula
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in which the symbol R represents a methyl or ethyl radical.
The invention also relates to a perfume composition or to a perfumed article containing, as active ingredient, a compound of formula (I) as defined above.
The structure of the compounds (I) is known from the prior art. Thus the preparation of 1-isopropenyl-4-methoxymethylbenzene has been described by S. A. Gambarova et al. in Uch Zap, Azerb Univ, Ser. Khim. Nank. 4, 42 (1971) (C. A. 78 71 592/11) and that of 1-ethoxymethyl-4-isopropenylbenzene by A. M. Kuliev et al. in Azerb. Khim. Zh. 1969, 73 (C.A. 71 90 974/19).
However, the odorous properties of these compounds have gone completely unnoticed.
We have now discovered that these compounds have very interesting odorous properties and that they can, therefore, be used for the preparation of perfume compositions and perfumed articles, to which they confer notes of aromatic-anisic type, of great finesse and good power.
Despite the similarity of their structure and the basic characteristics of their fragrant note, the two compounds of formula (I) develop completely distinct fragrant nuances. Thus, 1-isopropenyl-4-methoxy-methylbenzene, which is preferred for the applications according to the invention, has a very natural aniseed odorant note, which can be situated between those of estragole and l anisde aldehyde [see S. Arctander, Perfume and Flavor Chemicals, Montclair, New Jersey (1969); sects. 1131 and 241]. This note is accompanied by a strong character reminiscent of the smell of isoeugenol and that of light tobacco. It is a very powerful note, particularly interesting by its isoeugenol type side, compound which is subject to restrictions in perfumery and whose replacement is very difficult [see ref. cited, sect. 1370].
For its part, 1-ethoxymethyl-4-isopropenylbenzene has an aromatic-anisic note reminiscent of that of tarragon, accompanied by a green, natural character, reminiscent of the flower stem and also hay and basil.
When comparing the two counterparts of formula (I), it can be seen that perfumers prefer to use methyl ether in applications which require a finer and more powerful odor note and in particular for the preparation of compositions of the male type.
The odorous properties of the compounds of formula (I) appear to be quite unexpected in the light of the prior art. Indeed, we found no mention of the possible usefulness for the perfumery of any ether of formula (I), or even of homologous structure having a carbon between the cycle and the oxygen atom.
On the other hand, we have not found either, among the many compounds of close structure known to date [see S. Arctander, cited reference, sects. 90, 236, 377, 924, 1131, 2644 or 2732, for example] no compound having the combination of odorous characters, and in particular the reminiscent character of isoeugenol and light tobacco, which makes the compounds according to the invention so interesting. It should even be noted, specifically, that 1-isopropenyl-4-methoxybenzene, a lower homolog of the preferred compound of the invention, did not find favor with perfumers, its odor properties not having been judged sufficiently interesting and distinctive to justify its preference over fragrance ingredients with a similar but less expensive odor [see S. Arctander, cited reference, sect. 2644].
In the same context, it is also necessary to cite the patent US 3 993 604 which describes compounds of formula
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having a single or double bond in the position indicated by the dotted line and in which the index n min has the value 0 or 1 and the symbol R min represents a hydrogen atom or an alkyl or acyl radical containing from 1 to 6 carbon atoms. Among these known compounds, there are ethers analogous to the compounds (I) which are described and which differ structurally from the latter in that they have a saturated cycle. Their olfactory qualities are however completely different from those of the compounds (I), since they are said to confer on the compositions in which they are incorporated floral-type notes, reminiscent of those of cyclamen or lily of the valley.
Thus, nothing in the prior art made it possible to predict that the compounds (I) would be endowed with particularly interesting odors and, in particular, sufficiently distinct from those of other compounds with anisic odor, to arouse the interest of perfumers, which is evident from the example presented below.
In fact, the compounds according to the present invention are a flagrant example of the unpredictability of the olfactory qualities on the basis of structural considerations and the fact that even very slight structural modifications can have a remarkable and determining effect on the odorous properties. .
Due to their olfactory qualities, the compounds of formula (I) lend themselves as well to applications in fine perfumery, for the preparation of perfuming bases and concentrates intended for perfumes and eau de toilette, as for use in functional perfumery, in particular for the perfume of various articles such as soaps, shower or bath gels, shampoos, cosmetic preparations, body or air fresheners, detergents or fabric softeners or cleaning products.
As is common in perfumery, the compounds of formula (I) can be used for the abovementioned applications, either alone or in admixture with other perfuming ingredients, solvents or adjuvants customary in perfumery. Examples of such co-ingredients can be found in reference works such as that of S. Arctander already cited.
The concentrations in which these compounds (I) can be used vary over a very wide range of values because, as it is well known, these values depend on the nature of the product which it is desired to perfume and on the desired perfuming effect. . By way of example, there may be mentioned concentrations of the order of 5 to 10%, or even 20% or more by weight, relative to the weight of the composition in which they are incorporated. These concentrations can be much lower than the values mentioned, when the compounds (I) are used for the perfume of various articles such as those already mentioned.
The compounds of formula (I) can be prepared as described in the articles by Gambarova et al. and of Kuliev et al. cited above. Alternatively, they can be obtained using conventional reactions, from 4-isopropenylbenzaldehyde [described by A. F. Thomas in Helv. Chim. Acta 64, 2393 (1981)], or from 4- (1-methoxy-1-methylethyl) -1-benzene methanol described in European patent application No. <29> 739 published 07.12.88.
The invention will now be described in more detail using the following example.
Example
Preparation of a perfume composition
A basic perfume composition, intended for a masculine type perfume, was prepared by mixing the following ingredients:
<tb> <TABLE> Columns = 2
<tb> Title: Ingredients
<tb> Title: Parts by weight
<tb> <SEP> Benzyl acetate <SEP> 300
<tb> <SEP> Coumarine <SEP> 50
<tb> <SEP> Exaltex <TM 1)> <SEP> 900
<tb> <SEP> Héliotropine <SEP> 200
<tb> <SEP> Florol <TM 2)> <SEP> 300
<tb> <SEP> Methylnaphthylketone crist.
<SEP> 50
<tb> <SEP> Moskene <TM 3)> <SEP> 750
<tb> <SEP> 50% absolute oak moss * <SEP> 200
<tb> <SEP> Rose oxide <4)> at 1% * <SEP> 200
<tb> <SEP> Essence of patchouli <SEP> 250
<tb> <SEP> Essence of petitgrain <SEP> 100
<tb> <SEP> Phenylethyl alcohol <SEP> 500
<tb> <SEP> Amyl salicylate <SEP> 800
<tb> <SEP> Benzyl salicylate <SEP> 1300
<tb> <SEP> Sandalwood essence <SEP> 300
<tb> <SEP> Vanillin <SEP> 50
<tb> <SEP> Essence of Bourbon Vetyver <SEP> 100
<tb> <SEP> Aurantiol <TM 5)> at 50% * <SEP> 50
<tb> <SEP> Essence of bergamot <SEP> 2000
<tb> <SEP> Essence of Bourbon Geranium <SEP> 800
<tb> <SEP> Lavender essence <SEP> 300
<tb> <SEP> Anisic aldehyde <SEP> 250
<tb> <SEP> Total <SEP> 9750
<tb>
* in dipropylene glycol
1) pentadecanolide; origin: Firmenich SA, Geneva, Switzerland
2) tetrahydro-2-isobutyl-4-methyl-4 (2H) -pyranol; origin:
Firmenich SA, Geneva, Switzerland
3) 1,1,3,3,5-pentamethyl-4,6-dinitro indane; origin: L. Givaudan, Vernier, Switzerland
4) methyl propenyl tetrahydropyran; origin: Firmenich SA, Geneva
Swiss
5) N- (7-hydroxy-3,7-dimethyloctylidene) methyl anthranilate; origin: L. Givaudan, Vernier, Switzerland
<tb> </TABLE>
When 250 parts by weight of 1-isopropenyl-4-methoxymethylbenzene were added to this basic fern-type composition, a new composition was obtained whose odor had a clear aromatic connotation, reminiscent of the odor of tarragon and natural basil. The note of the basic composition had also become richer and markedly more masculine, also with a more spicy connotation reminiscent of cloves.