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Procédé de délignification et de blanchiment de pâte à papier chimique
La présente invention concerne un procédé de délignification et de blanchiment de pâte à papier chimique nécessitant une quantité réduite d'agents chélatants.
La fabrication de pâte à papier chimique comprend deux phases essentielles, à savoir - une phase de cuisson de matériaux lignocellulosiques à l'aide de réactifs chimiques, destinée à dissoudre la plus grande partie de la lignine et à libérer les fibres cellulosiques conduisant à une pâte écrue, - une phase de délignification et de blanchiment de la pâte écrue comprenant généralement plusieurs étapes successives de traitement, éventuellement entre- coupées d'étapes de lavage, de dilution et/ou de concentration pour arriver au taux de lignine résiduelle et à la blancheur souhaités.
Par pâtes à papier chimiques, on entend les pâtes à papier ayant subi un traitement délignifiant en présence de réactifs chimiques tels que le sulfure de sodium en milieu alcalin (cuisson kraft ou au sulfate) ou bien d'autres procédés alcalins.
Ces dernières années, de nombreux procédés de délignification et de blanchiment exempts de chlore ont été développés en sus de ceux qui tradition- nellement utilisent le chlore et le dioxyde de chlore. Divers types d'agents de délignification et de blanchiment sont actuellement utilisés pour le traitement de pâtes écrues. On a ainsi proposé de soumettre les pâtes chimiques à l'action de l'oxygène en milieu alcalin, et ensuite à des traitements de délignification et de blanchiment comportant des traitements à l'ozone, aux peracides et au peroxyde d'hydrogène.
Lorsque l'on blanchit des pâtes à papier chimiques avec des oxydants tels que l'ozone, les peracides ou le peroxyde d'hydrogène, il est essentiel d'enlever certains ions métalliques nuisibles de la pâte. Ces ions métalliques ayant un effet nuisible sont des ions de métaux de transition, parmi lesquels on retrouve, entre autres, le manganèse, le cuivre et le fer qui catalysent des réactions de décompo- sition des réactifs peroxydés. Ils dégradent les réactifs peroxydés mis en oeuvre pour la délignification et le blanchiment via des mécanismes radicalaires et
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augmentent ainsi la consommation de ces produits tout en diminuant les propriétés mécaniques de la pâte à papier.
L'élimination des ions métalliques peut être réalisée par un traitement à l'acide de la pâte à papier à température ambiante. Cependant, ces traitements en milieu acide éliminent non seulement les ions métalliques nuisibles mais également les ions de métaux alcalino-terreux tels que le magnésium et le calcium qui ont un effet stabilisant sur les réactifs peroxydés mis en oeuvre et un effet bénéfique sur les qualités optiques et mécaniques de la pâte à papier.
On a constaté récemment que dans les pâtes à papier chimiques, les ions métalliques sont avant tout liés à des groupes d'acide carboxylique. Ainsi, la demande de brevet PCT WO 96/12063 propose une méthode pour détruire sélec-
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tivement des groupes acides 4-désoxy-ss-L-thréo-hex-4-ènpyrano-syluronique (groupes hexèneuroniques) en traitant la pâte à papier à une température comprise entre 85 C et 150 C et à un pH compris entre 2 et 5. La destruction des groupes hexèneuroniques réduit le nombre kappa de 2 à 9 unités et réduit de manière non-sélective l'adsorption des ions de métaux de transition et de métaux alcalino-terreux.
Un des gros désavantages de ces procédés en milieu acide est donc qu'ils ne sont pas sélectifs vis-à-vis de certains ions métalliques c.-à-d. vis-à-vis des ions de métaux de transition nuisibles.
Un moyen connu pour éliminer sélectivement des ions métalliques nuisibles de la pâte à papier comprend la chélation de ces ions. Malheureusement, cette étape de chélation exige l'utilisation d'agents chélatants puissants et un contrôle strict du pH de la pâte à papier. La demande de brevet EP 0 456 626 décrit un procédé de blanchiment de pâte à papier dans lequel une étape de chélation (étape Q) à l'aide d'agents chélatants aminocarboxyliques tels que l'EDTA ou DTPA est effectuée dans une zone de pH compris entre 3,1 et 9,0 avant le traitement de la pâte à papier au peroxyde d'hydrogène (étape P).
Un désavantage de ce procédé est lié à l'utilisation d'agents de chélation aminocarboxyliques très puissants tels que l'acide éthylènediaminetétraacétique (EDTA) ou l'acide diéthylènetriaminepenta- acétique (DTPA). En effet, comme la pâte à papier possède elle-même des propriétés séquestrantes pour les ions de métaux de transition, il est nécessaire d'utiliser des quantités appréciables d'agents chélatants aminocarboxyliques pour enlever ces ions de la pâte à papier.
Cependant, l'utilisation d'agents de chélation aminocarboxyliques pose des problèmes au niveau de la protection de l'environnement. Puisqu'ils ne sont que
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peu biodégradables, ils s'avèrent difficile à détruire dans des stations d'épuration d'eau conventionnelles, et une partie de ceux-ci finissent dans les rivières. Ces agents chélatants peuvent alors solubiliser des métaux lourds tels que le mercure et le cadmium contenus dans les sédiments de ces rivières et les introduire dans la chaîne alimentaire.
Un autre désavantage de ce procédé réside dans le contrôle strict du pH pendant l'étape de chélation. L'exemple 1 de cette demande de brevet montre que la blancheur maximale de la pâte à papier après traitement au peroxyde se situe à 66, 1 ISO et qu'elle est atteinte lorsque le pH de l'étape Q est égal à 6,1. A des pH plus élevés, la blancheur de la pâte à papier diminue rapidement pour n'atteindre plus que 61, 9 ISO à pH 7,7 et 56, 40 ISO à pH 9,1. Il ressort de cet exemple qu'il est possible en théorie d'effectuer une étape de chélation dans une large gamme de pH mais qu'en pratique la zone de pH dans laquelle on obtient des résultats satisfaisants est très restreinte.
En effet, dès que l'on s'écarte de la valeur optimale de pH, la qualité du papier diminue très fortement, de telle sorte que le procédé nécessite un contrôle strict du pH. L'optimum de pH de la 'chélation dépend de la pâte à papier employée et se situe pour les pâtes à papier chimiques courantes dans une gamme de pH comprise entre 4 et 7. Cependant, chaque pâte à papier présente un pH optimal spécifique à l'intérieur de cette gamme de pH comprise entre 4 et 7 pour l'étape Q. Dès que l'on s'écarte de ce pH optimal, la qualité de pâte à papier obtenue après traitement au peroxyde d'hydrogène diminue rapidement. De plus, la quantité de peroxyde d'hydrogène consommée augmente ainsi que le coût de production.
En d'autres termes, même une faible variation du pH lors de l'étape Q a des influences considérables sur la qualité et/ou le prix de revient de la pâte à papier chimique. En application industrielle, il est difficile de contrôler d'une manière précise le pH lorsque celui-ci est proche de la neutralité parce que la capacité de tampon de la suspension de pâte à papier est relativement faible.
Le but de la présente invention est de proposer un procédé de délignifi- cation et de blanchiment de pâte à papier chimique permettant de contrôler le profil des ions métalliques de la pâte à papier avec une quantité réduite d'agents chélatants.
A cet effet, l'invention concerne un procédé de délignification et de blanchiment de pâte à papier chimique comprenant dans l'ordre : a) une étape de traitement acide de la pâte afin de réduire d'au moins 50 % la quantité d'acides hexèneuroniques présents dans la pâte,
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b) une étape d'ajustement du pH de la pâte afin de déposer ou de redéposer des ions de métaux alcalino-terreux sur la pâte, c) une étape de lavage de la pâte, d) une étape de traitement de la pâte avec un oxydant, ainsi qu'au moins une addition d'une quantité inférieure ou égale à 0,2 % en poids par rapport à la pâte à papier sèche, d'un agent chélatant aminocarboxylique à la pâte, réalisée avant l'étape de traitement acide (a), pendant l'étape de traitement acide (a), avant l'étape d'ajustement du pH (b), pendant l'étape d'ajustement du pH (b)
et/ou après l'étape d'ajustement du pH (b).
Grâce à ce procédé, on peut maintenant utiliser beaucoup moins d'agent chélatant que dans des procédés conventionnels pour le blanchiment de pâte à papier chimique.
Un avantage de ce procédé réside dans le fait que la quantité d'agents chélatants déchargée avec les effluents dans les rivières est réduite par rapport aux procédés classiques. En effet, ces procédés classiques nécessitent en pratique environ deux fois plus d'agents chélatants pour aboutir aux mêmes résultats. Le risque pour l'environnement causé par la solubilisation de métaux lourds à partir de sédiments des lits de rivières est par conséquent minimisé car la quantité d'agents chélatants mise en oeuvre est réduite.
Un des aspects surprenants de ce procédé est qu'il n'est pas nécessaire de contrôler strictement le pH de la pâte à papier pendant son traitement avec un agent chélatant. En d'autres termes, même si au cours de la chélation le pH de la pâte à papier varie, le résultat, c. -à-d. la blancheur de la pâte à papier obtenue après l'étape de traitement avec un oxydant, n'en est pas affectée.
Un autre avantage de ce procédé est que la consommation d'oxydant nécessaire à l'obtention d'une pâte à papier présentant un degré de blancheur déterminé ne dépend quasiment plus du pH de la chélation.
La quantité d'oxydant consommée reste sensiblement constante dans une large gamme de pH de la chélation et se situe en général au même niveau ou à un niveau inférieur à celui des procédés connus.
De plus, la pâte à papier ainsi traitée conserve de bonnes propriétés optiques et mécaniques dans une large gamme de pH de la chélation.
Il est important de noter que l'ajustement du pH de la suspension de la pâte doit avoir lieu avant l'étape de lavage. En effet, lors de l'ajustement du pH, des ions de métaux alcalino-terreux tels que le magnésium et le calcium doivent se déposer ou se redéposer sur les fibres pour obtenir un rapport élevé d'ions béné-
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fiques/ions nuisibles c.-à-d. ions de métaux alcalino-terreux/ions de métaux de transition sur les fibres. Il est particulièrement important d'être en présence d'un rapport élevé de magnésium/manganèse sur les fibres afin d'éviter une décomposition catalytique de l'oxydant lors de l'étape de traitement à l'oxydant. Ce rapport magnésium/manganèse sur les fibres se situe de préférence au-dessus de 30.
Bien entendu, on peut ajouter, si nécessaire, des ions de métaux alcalino- terreux à la suspension de pâte à papier afin d'augmenter le rapport ions de métaux alcalino-terreux/ions de métaux de transition sur les fibres. Si l'on souhaite augmenter le rapport magnésium/manganèse sur les fibres, on peut ajouter du magnésium à la pâte à papier et cela de préférence avant d'ajuster le pH ou en tout cas avant l'étape de lavage (c).
Le fait de combiner dans le présent procédé une étape de traitement acide (a) visant à diminuer la quantité d'acides hexèneuroniques de la pâte à un ajustement du pH avant le lavage de la pâte permet de réduire significativement la quantité d'agents chélatants mis en oeuvre. En outre, on peut, par ce moyen, élargir sensiblement la gamme de pH de la chélation dans laquelle il est possible d'obtenir une pâte à papier d'une blancheur déterminée.
Selon un premier mode de réalisation préféré, l'étape de traitement acide (a) de la pâte à papier est effectuée à un pH supérieur à environ 2. De préférence le pH ne dépasse pas 6,5.
La température de l'étape de traitement acide (a) de la pâte à papier est de préférence supérieure à 85 C. Elle est avantageusement inférieure à 150 C.
Différents acides tels que des acides inorganiques p. ex. l'acide sulfurique, l'acide nitrique, l'acide chlorhydrique et des acides organiques tels que l'acide formique et/ou l'acide acétique peuvent être utilisés pour régler le pH de la suspension de pâte à papier lors de l'étape de traitement acide. Si on le souhaite, les acides peuvent être tamponnés p. ex. avec les sels d'acides tels que les formiates afin de maintenir le pH aussi constant que possible pendant tout le traitement.
La durée de l'étape de traitement acide (a) dépend du pH, de la température et de la pâte à papier mise en oeuvre.
Alternativement, l'étape de traitement acide (a) de la pâte à papier est effec- tuée en présence d'un oxydant. L'étape de traitement acide (a) de la pâte à papier en présence d'un oxydant est effectuée à un pH supérieur à environ 2. De préfé- rence, le pH ne dépasse pas 6,5
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L'oxydant lors de l'étape de traitement acide (a) avec un oxydant peut être choisi parmi le chlore, le dioxyde de chlore, l'ozone, les peracides, le peroxyde d'hydrogène et leurs mélanges.
Des exemples de peracides que l'on peut utiliser dans ce procédé sont l'acide peracétique, l'acide performique, l'acide permonosulfurique, leurs sels et leurs mélanges.
Selon un autre mode de réalisation avantageux, le pH de la pâte à papier est ajusté à un pH supérieur ou égal à 3 pendant l'étape d'ajustement du pH (b). Le pH est ajusté de préférence entre 4 et 12 et de manière particulièrement préférée entre 7 et 12, respectivement 10 et 12.
Le fait de rendre insensible la chélation à des variations de pH permet d'optimiser le procédé de délignification et de blanchiment. On peut recycler les liqueurs de l'étape d'oxydation (d) et les ajouter directement à la suspension acide pour ajuster le pH de celle-ci. Bien entendu, on peut également utiliser d'autres liqueurs alcalines disponibles sur le site. Comme le procédé n'est pas sensible aux variations de pH, il n'est pas nécessaire de contrôler de près l'évolution du pH 'pendant l'étape d'ajustement du pH (b). Les réactifs oxydants résiduels tels que l'ozone, le peroxyde d'hydrogène ou les peracides contenus dans cette liqueur peuvent agir sur la pâte à papier. L'efficacité du procédé est par conséquent améliorée.
Une étape de lavage supplémentaire de la pâte peut être effectuée après l'étape d'ajustement du pH (b) et avant l'ajout de l'agent chélatant, si nécessaire.
On peut, si on le souhaite, intercaler une ou plusieurs étapes supplémentaires de traitement de la pâte entre l'étape de lavage (c) et l'étape de traitement avec un oxydant (d).
Par étape supplémentaire de traitement de la pâte, on entend des extractions alcalines, éventuellement renforcées par l'oxygène ou bien des traitements au chlore, au dioxyde de chlore ou de leurs mélanges.
On peut utiliser en tant qu'agent chélatant l'acide éthylènediaminetétra- acétique (EDTA) et l'acide diéthylènetriaminepenta-acétique (DTPA).
La température et la durée de la chélation ne sont en principe pas critiques
L'oxydant de l'étape de traitement avec un oxydant (d) est choisi avantageusement parmi le peroxyde d'hydrogène, les peracides et l'ozone.
On utilise de préférence le peroxyde d'hydrogène en milieu alcalin soit sous conditions conventionnelles soit à température et pression élevées.
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On peut combiner l'ajout de l'agent chélatant après l'étape d'ajustement du pH (b) avec un traitement de la pâte à l'oxygène si cela est nécessaire. Cette étape de traitement de la pâte à l'oxygène peut se présenter comme une étape 0, Op, Eo, Eop dans laquelle 0 représente une étape à l'oxygène sous pression, Op une étape à l'oxygène renforcée par du peroxyde d'hydrogène sous pression, Eo une étape d'extraction alcaline renforcée par de l'oxygène, Eop une étape d'extraction renforcée par de l'oxygène et du peroxyde d'hydrogène.
L'étape de traitement acide visant à réduire la quantité d'acides hexèneuroniques présents dans la pâte à papier doit permettre d'enlever une fraction importante des groupes hexèneuroniques, de préférence au moins 50 % d'entre eux.
La pâte à papier est traitée en présence d'eau à une consistance de 0,1 à 50 % en poids et de préférence de 1 à 20 % en poids.
Le procédé conforme à l'invention peut s'utiliser dans des séquences de délignification et de blanchiment visant à réduire la quantité de chlore élémentaire, des séquences de blanchiment exemptes de chlore élémentaire (ECF) ou des séquences totalement exemptes de chlore (TCF) ou encore dans des séquences visant à minimiser la consommation d'eau p. ex. par recyclage des effluents. Il permet, dans ces types de séquences, d'atteindre plus facilement l'objectif de réduction de la quantité de chlore ou de dioxyde de chlore pour arriver à un même niveau de blancheur.
Selon un autre aspect de la présente invention, on présente un procédé de délignification et de blanchiment de pâte à papier comprenant les étapes :
A (Q) N (Q) W P dans lequel l'étape A représente une étape de traitement de la pâte à papier à l'acide visant à réduire la quantité d'acides hexèneuroniques, N représente une étape d'ajustement du pH afin de déposer ou de redéposer les ions de métaux alcalino-terreux sur la pâte, (Q) représente l'ajout d'un agent chélatant qui se fait avant ou pendant l'étape A et/ou avant, pendant ou après l'étape N d'ajustement du pH, W représente une étape de lavage de la pâte à papier et P représente une étape d'oxydation.
Ce procédé est particulièrement bien adapté aux oxydants sensibles aux métaux de transition. Par oxydants sensibles aux métaux de transition, on entend des réactifs qui se décomposent au contact de métaux de transition tels que le peroxyde d'hydrogène, les peracides et l'ozone
D'autres alternatives du procédé de délignification et de blanchiment de pâte à papier avec des oxydants comprennent les étapes
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AN Q W P ; A N W Q W P ; Q A N W P ; A Q N W P ; A N Q 0 W P ; A N W Q 0 W P ; QANWDWP dans lesquelles A, N, W, 0 et P ont les significations indiquées ci-dessus et D représente une étape de traitement au dioxyde de chlore.
Il reste à noter que le présent procédé de délignification et de blanchiment de pâte à papier peut être combiné à toute autre étape de blanchiment classique y compris à des étapes mettant en oeuvre des enzymes ou des réactifs chlorés tels que le chlore et le dioxyde de chlore.
Tous les types de bois utilisés pour la production de pâtes chimiques conviennent pour la mise en oeuvre du présent procédé et en particulier ceux utilisés pour les pâtes kraft à savoir les bois résineux comme p. ex. les diverses espèces de pins et de sapins et les bois feuillus comme p. ex. le bouleau, le hêtre, le chêne, le charme et l'eucalyptus.
D'autres caractéristiques de l'invention sont décrites, à titre non limitatif, dans les exemples.
La figure 1 montre la blancheur exprimée en degré ISO d'une pâte à papier soumise à un traitement A N Q W P et celle d'une pâte à papier ayant subi un traitement Q W P conventionnel c.-à-d. sans traitement à l'acide ni neutralisation en fonction de la quantité d'EDTA.
Sur cette figure, on voit que si la pâte à papier a été soumise à un traitement
A N Q W P, une blancheur de 77,6 degrés ISO après traitement au peroxyde d'hydrogène peut être atteinte avec 0,1 % d'EDTA. La blancheur ISO atteint sa valeur maximale d'environ 80 degrés ISO lorsque l'on utilise 0,2 % d'EDTA, et reste constante pour des teneurs plus élevées en EDTA.
Par contre, si la pâte à papier a été soumise à un traitement conventionnel
Q W P, une blancheur en degré ISO d'environ 80 n'est atteinte que lorsque l'on utilise 0,4 % d'EDTA. Pour des concentrations plus faibles, la blancheur obtenue est inférieure.
La figure 2 montre la consommation de peroxyde d'hydrogène en fonction de la quantité d'EDTA mis en oeuvre lors de la chélation d'une pâte à papier soumise à un traitement A N Q W P ou bien à un traitement Q W P Dans le
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cas d'un traitement Q W P, la consommation de peroxyde d'hydrogène est plus élevée et atteint sa valeur minimale lorsque 1 % d'EDTA est ajouté à la pâte à papier à un pH = 4.
Dans le cas d'un traitement A N Q W P, la consommation de peroxyde d'hydrogène est plus faible et passe par un minimum lorsque la quantité d'EDTA mis en oeuvre est de 0,6 % et lorsque le pH de la chélation est égal à 6. Déjà pour des quantités d'EDTA inférieures ou égales à 0,2 %, on peut réaliser des économies importantes en peroxyde d'hydrogène.
Exemple 1
Une pâte à papier présentant un pH de départ de 10,5 et une consistance de 37, 6 % en poids, une blancheur de 48, 2 ISO et un Indice Kappa de H, 2 a été soumise à un traitement de délignification et de blanchiment A N Q W P.
Les résultats de ces expériences sont repris dans le tableau 2 ci-dessous.
Pour des raisons de simplicité de la présentation des résultats, l'étape de lavage W, effectuée avant le traitement à l'oxydant de la pâte à papier n'est pas indiquée dans le tableau.
Il est possible d'obtenir une blancheur en degré ISO élevée pour une pâte à papier déterminée en soumettant la pâte à papier à un traitement A N Q W P et en utilisant très peu d'agent chélatant. En effet, différents échantillons d'une pâte à papier déterminée (densité =12 %) ont été soumis à un traitement à l'acide à un
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pH = 3 pendant 120 minutes à 110 C, puis la pâte à papier a été neutralisée (pH = 7). La densité des échantillons a été ajustée à 4 % et une quantité différente d'EDTA a été ajoutée à chaque échantillon et a agi à 30 C pendant 30 minutes. La chélation a été conduite à 5, 5-6.
Après un lavage de la pâte à papier pour enlever les ions métalliques chélatés, le pH des échantillons a été ajusté à pH = 12, puis les échantillons ont été soumis à un traitement au peroxyde d'hydrogène pendant 120 minutes à 90 C après que la densité de la pâte à papier ait été réglée à 12 % en poids.
On a constaté que la blancheur en degré ISO des pâtes à papier ainsi traitées restait sensiblement constante pour des quantités d'EDTA supérieures à 0,1 %.
La même pâte à papier a été soumise à un traitement Q W P conventionnel qui ne comportait pas l'étape à l'acide et la neutralisation préalable. L'étape de chélation avec des quantités variables d'EDTA a été effectuée à pH = 4. Les résultats de ces expériences sont repris dans le tableau 1 ci-dessous. Pour des raisons de simplicité de la présentation des résultats, l'étape de lavage W, effec-
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tuée avant le traitement à l'oxydant de la pâte à papier n'est pas indiquée dans le tableau.
Pour ce procédé de blanchiment, on a constaté qu'une blancheur maximale de 79, 8 ISO est atteinte lorsqu'on ajoute 0,4 % d'EDTA à la pâte à papier. Pour des concentrations en EDTA inférieures à 0,4 %, la blancheur en degré ISO a diminué rapidement.
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Tableau 1 : Résultats d'essais de délignification et de blanchiment de pâte à papier moyennant un procédé A N Q W P en utilisant différentes concentrations en EDTA.
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1 <SEP> 2 <SEP> 3 <SEP> 4 <SEP> pH <SEP> EDTA <SEP> T <SEP> t <SEP> Dens. <SEP> pH <SEP> H202 <SEP> Blanche
<tb> (%) <SEP> ( C) <SEP> (min.) <SEP> (%) <SEP> fin. <SEP> ( ISO)
<tb> A <SEP> 3 <SEP> 110 <SEP> 120 <SEP> 12
<tb> N <SEP> 7 <SEP> 110 <SEP> 30 <SEP> 12
<tb> Q <SEP> 5, <SEP> 5-6 <SEP> 0 <SEP> 30 <SEP> 30 <SEP> 4
<tb> P <SEP> 90 <SEP> 120 <SEP> 12 <SEP> 11, <SEP> 5 <SEP> 100 <SEP> 63,5
<tb> A <SEP> 3 <SEP> 110 <SEP> 120 <SEP> 12
<tb> N <SEP> 7 <SEP> 110 <SEP> 30 <SEP> 12
<tb> Q <SEP> 5,5-6 <SEP> 0,1 <SEP> 30 <SEP> 30 <SEP> 4
<tb> F90 <SEP> 120 <SEP> 12 <SEP> 11, <SEP> 0 <SEP> 97 <SEP> 77, <SEP> 6
<tb> A <SEP> 3 <SEP> 110 <SEP> 120 <SEP> 12
<tb> N <SEP> 7 <SEP> 110 <SEP> 30 <SEP> 12
<tb> Q <SEP> 5, <SEP> 5-6 <SEP> 0,2 <SEP> 30 <SEP> 30 <SEP> 4
<tb> P <SEP> 90 <SEP> 120 <SEP> 12 <SEP> 10, <SEP> 6 <SEP> 79 <SEP> 79,
<SEP> 9
<tb> A <SEP> 3 <SEP> 110 <SEP> 120 <SEP> 12
<tb> N <SEP> 7 <SEP> 110 <SEP> 30 <SEP> 12
<tb> Q <SEP> 5, <SEP> 5-6 <SEP> 0, <SEP> 4 <SEP> 30 <SEP> 30 <SEP> 4
<tb> P <SEP> 90 <SEP> 120 <SEP> 12 <SEP> 10, <SEP> 7 <SEP> 69 <SEP> 79,6
<tb> A <SEP> 3 <SEP> 110 <SEP> 120 <SEP> 12
<tb> N <SEP> 7 <SEP> 110 <SEP> 30 <SEP> 12
<tb> Q <SEP> 5, <SEP> 5-6 <SEP> 0,6 <SEP> 30 <SEP> 30 <SEP> 4
<tb> P90 <SEP> 120 <SEP> 12 <SEP> 10, <SEP> 9 <SEP> 65 <SEP> 79, <SEP> 6
<tb> A <SEP> 3 <SEP> 110 <SEP> 120 <SEP> 12
<tb> N <SEP> 7 <SEP> 110 <SEP> 30 <SEP> 12
<tb> Q <SEP> 5,5-6 <SEP> 0, <SEP> 8 <SEP> 30 <SEP> 30 <SEP> 4
<tb> P <SEP> 90 <SEP> 120 <SEP> 12 <SEP> 11, <SEP> 0 <SEP> 60 <SEP> 79,3
<tb>
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Tableau 2 :
Résultats d'essais de délignification et de blanchiment de pâte à papier moyennant un procédé Q W P en utilisant différentes concentrations en EDTA.
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<tb> 1 <SEP> 2 <SEP> pH <SEP> EDTA <SEP> T <SEP> t <SEP> Dens. <SEP> pH <SEP> fin. <SEP> H202 <SEP> Blancheur
<tb> (%) <SEP> ( C) <SEP> (min.
<SEP> ) <SEP> (%) <SEP> ( ISO)
<tb> Q <SEP> 4 <SEP> 0 <SEP> 30 <SEP> 30 <SEP> 4 <SEP> 3, <SEP> 8
<tb> F90120 <SEP> 1211, <SEP> 3 <SEP> 100 <SEP> 66,6
<tb> Q <SEP> 4 <SEP> 0, <SEP> 1 <SEP> 30 <SEP> 30 <SEP> 4 <SEP> 3, <SEP> 9
<tb> P <SEP> 90 <SEP> 120 <SEP> 12 <SEP> 11,5 <SEP> 100 <SEP> 68,4
<tb> Q <SEP> 4 <SEP> 0,2 <SEP> 30 <SEP> 30 <SEP> 4 <SEP> 4,0
<tb> P <SEP> 90 <SEP> 120 <SEP> 12 <SEP> 11,2 <SEP> 98 <SEP> 77,6
<tb> Q <SEP> 4 <SEP> 0,4 <SEP> 30 <SEP> 30 <SEP> 4 <SEP> 4,2
<tb> P <SEP> 90 <SEP> 120 <SEP> 12 <SEP> 10, <SEP> 8 <SEP> 88 <SEP> 79, <SEP> 8
<tb> Q <SEP> 4 <SEP> 0,6 <SEP> 30 <SEP> 30 <SEP> 4 <SEP> 3,8
<tb> P <SEP> 90 <SEP> 120 <SEP> 12 <SEP> 10, <SEP> 9 <SEP> 88 <SEP> 78, <SEP> 1
<tb> Q <SEP> 4 <SEP> 0, <SEP> 8 <SEP> 30 <SEP> 30 <SEP> 4 <SEP> 3, <SEP> 8
<tb> P <SEP> 90 <SEP> 120 <SEP> 12 <SEP> 11, <SEP> 0 <SEP> 90 <SEP> 78, <SEP> 2
<tb> Q <SEP> 4 <SEP> 1,
<SEP> 0 <SEP> 30 <SEP> 30 <SEP> 4 <SEP> 4, <SEP> 0
<tb> P <SEP> 90 <SEP> 120 <SEP> 12 <SEP> 10, <SEP> 8 <SEP> 75 <SEP> 79, <SEP> 5
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