Annales du Groupe Numismatique du Comtat et de Provence, p. 35-39, 2023
Comme le signale L. de la Saussaye en 1842, c'est à Massalia (la Marseille grecque) « que l'art m... more Comme le signale L. de la Saussaye en 1842, c'est à Massalia (la Marseille grecque) « que l'art monétaire a pris naissance sur le sol gaulois ». Emis pendant plus de cinq siècles l'abondant monnayage de cette cité phocéenne, très largement diffusé, va servir de modèle pour de nombreuses séries « d'imitation ». De fait, le spécimen présenté ici, au style très particulier, pourrait venir illustrer ces copies « anciennes » qu'il faut probablement attribuer à un peuple « celto-ligure » vivant dans l'environnement direct de la cité grecque.
À l'occasion d'une des campagnes de fouilles menées, au cours des années 1980, par le service arc... more À l'occasion d'une des campagnes de fouilles menées, au cours des années 1980, par le service archéologique de Martigues sous la direction de Jean Chausserie-Laprée, à l'emplacement d'un important habitat gaulois situé dans le quartier de l'Ile (Martigues, Bouches-du-Rhône), fut découvert accidentellement un trésor de 85 oboles grecques de Marseille, dans un contexte stratigraphique daté avec précision du milieu du IVᵉ siècle av. J.-C. L'étude et la publication de cet ensemble, resté longtemps inédit, permettent aujourd'hui de mieux préciser la succession des émissions monétaires de la cité phocéenne à cette époque.
L'exemplaire présenté ici - une obole massaliète dite au buste juvénile tourné à droite (type O... more L'exemplaire présenté ici - une obole massaliète dite au buste juvénile tourné à droite (type OBM-7) - daté du IVe siècle av. J.-C, relève d'une variété typique des dernières émissions de ce monnayage, avant le retournement du buste de la divinité fluviale vers la gauche.
Au cours de la première moitié du IVe siècle avant J.-C, on assiste à une reprise d’un type monét... more Au cours de la première moitié du IVe siècle avant J.-C, on assiste à une reprise d’un type monétaire syracusain ancien sur l’une des premières émissions d’oboles massaliètes présentant la tête de la divinité désormais tournée vers la gauche. Cet emprunt vient confirmer, selon nous, la permanence de l’utilisation de la figure du dieu-fleuve par la Marseille grecque et porte ainsi témoignage de la continuité des influences gréco-siciliennes sur le monnayage d’argent de la cité.
Annales du Groupe Numismatique du Comtat et de Provence, p. 14-21, 2020
C'est aux alentours de 380 av. n. è., que l'on constate le « retournement », vers la gauche, de l... more C'est aux alentours de 380 av. n. è., que l'on constate le « retournement », vers la gauche, de la tête du dieu-fleuve Lacydon présente à l'avers des oboles de la Marseille grecque. Ce moment est principalement marqué par la frappe des séries dites « au chignon », qui se distinguent, entre autres, par un excellent style et une tête cornue, sans favoris. Peu après, ces monnaies encore alignées sur le vieil étalon phocaïco-persique « allégé » (poids théorique de l'obole = 0,92 g) vont être remplacées par d'autres séries désormais étalonnées sur le système campanien : statère = didrachme d'un poids théorique de 7,56 g 5 (obole = 0,63 g). Dans ce contexte, il s'avère qu'il existe des spécimens avec la tête à gauche, sans corne et avec de longs favoris.
Annales du GNP, XXXIV, 2019 [2020], p. 5 à 9, 2020
Parmi les nombreuses spécificités que nous offre l'enchainement, quasi continu, des frappes de la... more Parmi les nombreuses spécificités que nous offre l'enchainement, quasi continu, des frappes de la Marseille grecque, qui débutent dans les années 525 av. J.-C. pour s'achever au cours de la première moitié du I er ap. J.-C., il est toujours intéressant de recenser les monnaies d'un groupe nouveau dont l'une des faces présente un motif utilisé sur un groupe plus ancien. Ces spécimens « charnière », à forte signification, permettent de mieux appréhender et comprendre les filiations et les chronologies des émissions monétaires. Il en va ainsi d'une obole « à l'ethnique » qui s'insère dans les séries à légende longue MAΣΣAΛIΩTAN et assimilées du Dicomon (OBM-6) frappées à Massalia à l'extrême fin du IV e s. av. J.-C. (début de la période « classique » du monnayage).
Annales du Groupe Numismatique du Comtat et de Provence, p. 35-39, 2023
Comme le signale L. de la Saussaye en 1842, c'est à Massalia (la Marseille grecque) « que l'art m... more Comme le signale L. de la Saussaye en 1842, c'est à Massalia (la Marseille grecque) « que l'art monétaire a pris naissance sur le sol gaulois ». Emis pendant plus de cinq siècles l'abondant monnayage de cette cité phocéenne, très largement diffusé, va servir de modèle pour de nombreuses séries « d'imitation ». De fait, le spécimen présenté ici, au style très particulier, pourrait venir illustrer ces copies « anciennes » qu'il faut probablement attribuer à un peuple « celto-ligure » vivant dans l'environnement direct de la cité grecque.
À l'occasion d'une des campagnes de fouilles menées, au cours des années 1980, par le service arc... more À l'occasion d'une des campagnes de fouilles menées, au cours des années 1980, par le service archéologique de Martigues sous la direction de Jean Chausserie-Laprée, à l'emplacement d'un important habitat gaulois situé dans le quartier de l'Ile (Martigues, Bouches-du-Rhône), fut découvert accidentellement un trésor de 85 oboles grecques de Marseille, dans un contexte stratigraphique daté avec précision du milieu du IVᵉ siècle av. J.-C. L'étude et la publication de cet ensemble, resté longtemps inédit, permettent aujourd'hui de mieux préciser la succession des émissions monétaires de la cité phocéenne à cette époque.
L'exemplaire présenté ici - une obole massaliète dite au buste juvénile tourné à droite (type O... more L'exemplaire présenté ici - une obole massaliète dite au buste juvénile tourné à droite (type OBM-7) - daté du IVe siècle av. J.-C, relève d'une variété typique des dernières émissions de ce monnayage, avant le retournement du buste de la divinité fluviale vers la gauche.
Au cours de la première moitié du IVe siècle avant J.-C, on assiste à une reprise d’un type monét... more Au cours de la première moitié du IVe siècle avant J.-C, on assiste à une reprise d’un type monétaire syracusain ancien sur l’une des premières émissions d’oboles massaliètes présentant la tête de la divinité désormais tournée vers la gauche. Cet emprunt vient confirmer, selon nous, la permanence de l’utilisation de la figure du dieu-fleuve par la Marseille grecque et porte ainsi témoignage de la continuité des influences gréco-siciliennes sur le monnayage d’argent de la cité.
Annales du Groupe Numismatique du Comtat et de Provence, p. 14-21, 2020
C'est aux alentours de 380 av. n. è., que l'on constate le « retournement », vers la gauche, de l... more C'est aux alentours de 380 av. n. è., que l'on constate le « retournement », vers la gauche, de la tête du dieu-fleuve Lacydon présente à l'avers des oboles de la Marseille grecque. Ce moment est principalement marqué par la frappe des séries dites « au chignon », qui se distinguent, entre autres, par un excellent style et une tête cornue, sans favoris. Peu après, ces monnaies encore alignées sur le vieil étalon phocaïco-persique « allégé » (poids théorique de l'obole = 0,92 g) vont être remplacées par d'autres séries désormais étalonnées sur le système campanien : statère = didrachme d'un poids théorique de 7,56 g 5 (obole = 0,63 g). Dans ce contexte, il s'avère qu'il existe des spécimens avec la tête à gauche, sans corne et avec de longs favoris.
Annales du GNP, XXXIV, 2019 [2020], p. 5 à 9, 2020
Parmi les nombreuses spécificités que nous offre l'enchainement, quasi continu, des frappes de la... more Parmi les nombreuses spécificités que nous offre l'enchainement, quasi continu, des frappes de la Marseille grecque, qui débutent dans les années 525 av. J.-C. pour s'achever au cours de la première moitié du I er ap. J.-C., il est toujours intéressant de recenser les monnaies d'un groupe nouveau dont l'une des faces présente un motif utilisé sur un groupe plus ancien. Ces spécimens « charnière », à forte signification, permettent de mieux appréhender et comprendre les filiations et les chronologies des émissions monétaires. Il en va ainsi d'une obole « à l'ethnique » qui s'insère dans les séries à légende longue MAΣΣAΛIΩTAN et assimilées du Dicomon (OBM-6) frappées à Massalia à l'extrême fin du IV e s. av. J.-C. (début de la période « classique » du monnayage).
Uploads
Papers by Jérôme Casta