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G5 Sahel

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G5 SAHEL : UNE

COOPERATION MILITAIRE
AFRICAINE OU
OCCIDENTALE ?
MAMADOU MANE
OUSMANE BA
Plan

Introduction

I. Dimension africaine de la coopération militaire


a. Engagement des pays africains membres du G5 Sahel
b. Objectifs et motivations africaines
c. Défis africains

II. Dimension occidentale de la coopération


a. Soutien financier et logistique des partenaires
occidentaux
b. Motivations occidentales
c. Dépendance envers le soutien extérieur

Conclusion
Introduction
Depuis le début des années 2000, la région du Sahel est marquée par une montée des
violences, notamment liées aux groupes armés djihadistes, aux trafics illicites et à
l'instabilité politique. Ces menaces transfrontalières touchent particulièrement cinq pays :
le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad. Le G5 Sahel est une
organisation intergouvernementale créée en 2014 par ces cinq pays pour répondre aux
défis sécuritaires communs et coordonner les actions de développement et de sécurité
dans la région, Parmi ses initiatives majeures figure la mise en place d’une force
conjointe militaire destinée à lutter contre les groupes terroristes. La coopération militaire
dans cette région implique un engagement direct des pays africains concernés, mais elle
bénéficie aussi d’un soutien important de la part de partenaire occidentaux, notamment la
France et l’Union européenne. Cela soulève une question centrale : cette coopération est-
elle véritablement africaine, ou dépend-elle essentiellement du soutien occidental ? La
coopération militaire du G5 Sahel reflète-t-elle une initiative africaine autonome, ou est-
elle largement déterminée par l’intervention et l’influence occidentales ? Nous
analyserons dans un premier temps les dimensions africaines de cette coopération
militaire, avant d'examiner le rôle prépondérant des soutiens occidentaux.
I. Dimension africaine de la coopération militaire

a. Engagement des pays africains membres du G5 Sahel


 Les pays membres du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) ont pris l'initiative de
former une force conjointe régionale en 2017. Cette force multinationale a pour objectif de lutter contre
les menaces terroristes, les trafics illicites (armes, drogues, êtres humains) et d’assurer la sécurité des
frontières communes.

 L’engagement politique des dirigeants africains est central dans la création et la mise en œuvre de cette
coopération militaire. Pour face à la montée des groupes armés comme Al-Qaïda au Maghreb Islamique
(AQMI), Boko Haram et l’État Islamique au Grand Sahara (EIGS).

 Malgré des contraintes budgétaires et logistiques importantes, les pays membres ont consacré une part
significative de leurs ressources à la sécurité régionale.

 Les pays du G5 Sahel ont lancé plusieurs opérations militaires conjointes visant à sécuriser les zones
frontalières et à démanteler les réseaux terroristes.

 Le succès de ces opérations dépend largement de la capacité des pays africains à travailler ensemble de
manière coordonnée.
b. Objectifs et motivations africaines

 Le principal objectif du G5 Sahel est de restaurer et de renforcer la sécurité dans une région gravement
affectée par l’insécurité.
 L’insécurité entrave également le développement socio-économique des pays concernés. Les pays
membres du G5 Sahel sont motivés par la nécessité de contenir l’expansion du terrorisme et de prévenir sa
propagation vers d’autres régions d’Afrique de l’Ouest.
 La coopération militaire vise à rétablir la présence de l'État dans les zones reculées et marginalisées, où les
groupes terroristes ont profité du vide étatique pour s'installer. Il s’agit donc de restaurer l’autorité de l’État
et d’assurer la souveraineté nationale sur l’ensemble du territoire.
 La sécurité et le développement sont perçus comme interdépendants dans le cadre du G5 Sahel. Les États
membres reconnaissent que l’insécurité freine les projets de développement, tandis que le sous-
développement alimente l'instabilité.
 Une des motivations importantes des pays du G5 Sahel est d’affirmer leur capacité à résoudre leurs propres
problèmes sécuritaires sans dépendre exclusivement de l’intervention extérieure
c. Défis africains
Les armées des pays du G5 Sahel, malgré leur engagement, souffrent de capacités
limitées en termes de matériel, de formation et de ressources humaines.

 Le manque d’équipement adéquat (véhicules blindés, moyens de communication


modernes, armement lourd) réduit l’efficacité des opérations militaires face à des
groupes terroristes bien armés et organisés.

 Le faible niveau de formation des soldats complique la mise en œuvre de stratégies


complexes et la coordination des opérations sur de vastes territoires.

 les conditions climatiques extrêmes (chaleur, tempêtes de sable) compliquent les


déplacements et la planification des opérations militaires.

 L'instabilité politique dans certains pays membres, comme le Mali et le Burkina


Faso, aggrave les défis sécuritaires et affaiblit la capacité des gouvernements à
coordonner efficacement les efforts militaires.

 La dépendance aux partenaires internationaux (notamment la France, l'Union


européenne, et les États-Unis) pour l’appui logistique, technique et financier est un
défi majeur
 Dimension occidentale de la coopération
a. Soutien financier et logistique des partenaires occidentaux
 Les pays du G5 Sahel bénéficient de financements directs de la part de partenaires
occidentaux pour soutenir leurs opérations militaires.
 l'Union européenne a alloué des fonds considérables dans le cadre du programme de sécurité et
de développement, visant à renforcer les capacités militaires et de sécurité des pays sahéliens.
 la France a investi dans des opérations spécifiques, telles que l’opération Barkhane, qui
soutient directement les forces du G5 Sahel dans leurs missions contre le terrorisme.
 En plus du soutien militaire direct, les partenaires occidentaux fournissent une aide budgétaire
 Les pays occidentaux, en particulier la France et les États-Unis, offrent un soutien logistique
indispensable. Cela comprend la fourniture d'équipements militaires, tels que des véhicules
tout-terrain, des hélicoptères, des drones et des systèmes de communication avancés.
 Le soutien occidental inclut également des programmes de formation pour les forces armées du
G5 Sahel.
 Les partenaires occidentaux, notamment les États-Unis et la France, fournissent un soutien en
matière de renseignement, crucial dans la lutte contre le terrorisme.
 Le soutien financier et logistique des partenaires occidentaux est un pilier fondamental de la
coopération militaire du G5 Sahel.
b. Motivations occidentales
 La coopération militaire avec le G5 Sahel s’inscrit donc dans une stratégie globale de
lutte contre le terrorisme transnational.
 Les gouvernements occidentaux craignent que ces groupes, comme AQMI, Boko
Haram, ou l’EIGS, ne renforcent leurs capacités et ne se servent de la région comme
base pour organiser des attaques au-delà de l'Afrique, notamment en Europe.
 Contenir une potentielle crise migratoire majeure, avec des flux importants de réfugiés
cherchant à fuir les conflits et l'insécurité. Cela est particulièrement préoccupant pour
les pays européens, déjà confrontés à des défis migratoires depuis le début des années
2010.
 Le Sahel est une zone riche en ressources naturelles, notamment en uranium (essentiel
pour l’industrie nucléaire), en or et en pétrole. La sécurisation de cette région protège
les intérêts des entreprises occidentales opérant sur place
 le Sahel est un couloir stratégique entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne,
un espace clé pour le contrôle des flux migratoires et économiques.
 L'intervention militaire française (opération Serval puis Barkhane) vise à maintenir
cette influence dans la région, tout en affirmant la position de la France comme
partenaire incontournable pour la stabilité africaine.
c. Dépendance envers le soutien extérieur
Les pays du G5 Sahel, malgré leur engagement, dépendent fortement des financements extérieurs.
 La majorité du budget alloué aux opérations de la force conjointe provient d’aides extérieures.
 L’assistance matérielle est essentielle pour le succès des opérations, mais elle renforce la dépendance des pays
du Sahel vis-à-vis de leurs partenaires.
 La formation des forces armées sahéliennes par les partenaires occidentaux est un autre élément clé de la
coopération mais en évidence l'insuffisance des ressources internes, renforçant ainsi la dépendance vis-à-vis de
ces soutiens extérieurs.
 Le renseignement est une composante centrale de la lutte contre le terrorisme dans le Sahel, et les pays du G5
dépendent fortement des partenaires occidentaux pour leurs capacités de surveillance et de collecte
d’informations.
 les pays occidentaux apportent un soutien diplomatique et politique aux pays du G5 Sahel. Ils plaident pour la
mobilisation de la communauté internationale et des institutions multilatérales (ONU, UE, etc.) en faveur de la
sécurité dans la région. Ce soutien politique permet de maintenir la question du Sahel au centre des discussions
internationales et d’obtenir des fonds supplémentaires. Toutefois, cette aide diplomatique souligne encore la
dépendance des pays du Sahel à des dynamiques de pouvoir et de priorités externes.
 La forte dépendance envers le soutien occidental rend la coopération militaire du G5 Sahel vulnérable aux
changements de priorités des partenaires internationaux.
Conclusion

La coopération militaire au sein du G5 Sahel représente une réponse collective aux défis
sécuritaires majeurs auxquels sont confrontés les pays de la région. Tandis que la dimension
africaine de cette coopération témoigne d'une volonté de renforcer la sécurité régionale, de lutter
contre le terrorisme et de promouvoir le développement durable, elle se heurte à des obstacles
significatifs, tels que des capacités militaires limitées, des problèmes logistiques, et des instabilités
politiques. D'un autre côté, la dimension occidentale de cette coopération illustre les motivations
stratégiques des pays développés, qui à prévenir l'expansion du terrorisme, à protéger leurs intérêts
économiques et à maintenir une influence géopolitique en Afrique. Toutefois, cette relation est
marquée par une forte dépendance des pays du G5 envers le soutien extérieur, qu'il soit financier,
logistique ou en matière de formation. Cette dépendance soulève des inquiétudes sur la durabilité
et l'autonomie de ces pays dans la gestion de leur sécurité. À l’avenir, pour que le G5 Sahel soit
véritablement efficace et durable, il sera crucial d'améliorer les capacités locales, de promouvoir
une gouvernance stable et inclusive, et de diversifier les sources de financement. Cela permettra
non seulement de renforcer la résilience des pays du Sahel face aux menaces, mais aussi d’affirmer
leur souveraineté et leur autonomie dans la gestion des crises. La coopération militaire, bien
qu'essentielle, devra être accompagnée de politiques intégrées de développement économique et
social pour garantir une paix durable et un avenir prospère dans cette région stratégique.

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