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Israel  Une Histoire Européenne

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Israel – une Histoire

Européenne
Histoire sociale et politique de l’Europe au 20ème siècle
Introduction
• Pour revenir à la source de la création d’Israel, il est nécessaire de revenir sur l’histoire de
l’Europe, à la fois des campagnes antisémites, montée des nationalismes et expansion du
colonialisme européen.

• Dans ce contexte, le sionisme politique, théorisé par Theodor Herzl, s’il était motivé par les
souffrances des communautés juives, notamment en Europe de l’Est, et par le regain
d’antisémitisme dans l’ouest du vieux continent, relevait d’une logique colonialiste
conforme au contexte européen de l’époque.

• Dès lors, il est important de rappeler qu’il ne s’agit pas d’un conflit entre Juifs et Arabes qui
remonteraient à la naissance de la région islamique et les tensions entre les deux religions,
mais s’inscrit dans des dynamiques politiques locales, régionales et internationales et dans
une histoire coloniale.
Origines et développements des
populations juives européennes

Picture Credits: © Syrian Observer


Origines et développements des
populations juives européennes
• Au XIXe siècle, la majorité des Juifs du monde vivaient dans l'Empire russe et étaient victimes
de décrets antisémites et de pogroms réguliers.

• En 1881, un nouveau décret impérial interdit aux populations juives d’acquérir de nouvelles
terres.

• Il était interdit aux Juifs de travailler la terre, ce qui les concentrait dans les villes de la Zone de
Résidence (région à l’ouest de l'Empire russe où les Juifs), le seul territoire où les Juifs de
l'empire étaient autorisés à s'installer jusqu’en 1917.

• La zone de résidence assignée aux juifs ne sera supprimée que par la révolution d’Octobre 1917
qui abrogera tous les dispositifs ségrégatifs et reconnaîtra la nation juive comme une
nationalité à part entière.
Origines et développements des
populations juives européennes
• La Zone de residence s’étendait dans des régions qui aujourd’hui sont
la Lituanie, de la Pologne, de l'Ukraine et en partie la Russie.

• Le processus de prolétarisation de la population juive est donc plus


rapide que dans le reste de la Russie.

• En 1887, le nombre de travailleurs juifs est estimé à environ 105 000,


représentant un travailleur juif sur trois.
Origines et développements des
populations juives européennes
• En 1897, la population juive de l’empire Russe est évaluée à quelques 5 millions
d’individus (soit 4% de la population de l’empire).

• Un peu plus de 30% d’entre eux occupent un emploi industriel contre 14,6% de la
population de cette zone.

• Cependant l’immense majorité de ces ouvriers sont employés dans de petites entreprises
occupant une place marginale dans le capitalisme russe dont le développement détruit
les bases économiques de la société juive de l’époque.

• Les possibilités de reclassement dans la grande industrie sont très faibles, notament du
fait de l’immense armée de réserve de main d’œuvre que constitue la paysannerie russe.
Origines et développements des
populations juives européennes
• Sous le règne du tsar Alexandre II, nombre de ces lois ont cependant été
considérablement assouplies, y compris celles limitant les étudiants juifs dans
les universités.

• Toutefois, lorsque le tsar a été assassiné le 1er mars 1881, son successeur
Alexandre III a annulé bon nombre de ses décrets et a lancé des campagnes
antisémites.

• Sous Alexandre III, des pogroms ont eu lieu entre 1881 et 1883. Les pogroms
étaient l'incitation aux pauvres et aux miséreux à massacrer les populations
juives.
Origines et développements des
populations juives européennes
• Un extrait de Léon Trostky dans son ouvrage 1905 sur le pogrom de 1905:
« La bande se précipite à travers la ville dans une folie d’ivresse et de sang… le va-nu-pieds est
maître de la situation. Tout à l’heure encore esclave tremblant, pourchassé par la police, mourant
de faim, il sent qu’à présent aucune barrière ne pourrait s’opposer à son despotisme- Tout lui est
permis, il dispose de l’honneur comme des biens des citoyens, il a le droit de vie et de mort. Si
cela lui convient, il jettera dans la rue une vieille femme par la fenêtre d’une troisième étage, il
démolira un piano, il brisera à coups de chaise la tête d’un nourrisson, il violera une fillette sous
les yeux de la foule, il enfoncera des clous dans un corps vivant… il massacre des familles entières;
il arrose de pétrole une maison, il en fait un brasier et, avec son gourdin, achève tous ceux qui se
jettent sur le pavé… il peut tout, il ose tout… Ensanglantées, brulées, affolées, les victimes courent
ça et là dans une panique de cauchemar, cherchant une ombre de salut… on leurs réponds par des
rires d’ivresse: « vous avez voulu la liberté, goutez en les douceurs! »… En ces mots se résume la
morale, l’infernale politique des pogroms… Ivre de sang, le va-nu-pieds poursuit sa course. Il peut
tout, il ose tout, il est le maître. Lee « tsar blanc » lui a tout permis, vive le « Tsar blanc ».
Origines et développements des
populations juives européennes
• Des sources indiquent 215 pogroms pour la seule année 1881, dont la plupart ont eu lieu en
Ukraine. Entre 700,000 et 800,000 Juifs sont poussés dans les villes de la région de la Zone de
Résidence.

• Les populations Juives sont souvent désigné comme les responsables de la souffrance sociale et
économique des masses populaires par les classes dirigeantes et dominantes dans les régions
de l’Est de l’Europe.

• Les pogroms étaient devenu le mécanisme standard utilisé par les propriétaires et les Tsars de
Russie pour détourner l'hostilité des masses populaires loin d'eux.

• Pour faire face à ces pogroms, des groupes de combats d’auto-défenses vont être constituer par
la suite.
Origines et développements des
populations juives européennes
• À la même époque, l'officier français de confession juive Alfred Dreyfus est accusé
de partager des informations militaires avec l'État allemand.

• Cette affaire, qui est devenue un cri de ralliement pour la persécution antisémite en
France, a porté un coup dur aux classes moyennes juives d'Europe occidentale et
centrale qui se considéraient comme parfaitement assimilées et européennes.

• Cette période de recrudescence de l'antisémitisme, tant à l'encontre des Juifs


d'Europe de l'Est rapidement prolétarisés qu'à l'encontre des Juifs d'Europe
centrale et occidentale plus assimilés et appartenant à la classe moyenne, a été
marquée par des transformations profondes de la vie politique des Juifs européens.
Origines et développements des
populations juives européennes
• D’une part, un exode juif de masse commence à la fin du 19 ème siècle et s’est
poursuivi au 20ème siècle.

• Le lieu d’immigration privilégié pour les Juifs, ainsi que des millions d'autres qui
fuyaient les persécutions en Europe - était traditionnellement les Etats Unis et au
Royaume Uni.

• À la fin des années 1920, plus de trois millions de Juifs avaient quitté l’Europe de
l'Est et la Russie pour les Etats Unis, sur une période de 40 ans. Près d'un demi-
million ont fui vers l'Europe occidentale.
 
Exode en Palestine
• Par comparaison, le nombre de juifs qui avaient émigré pour la Palestine
n’atteignait que 120,000 en 1930.

• La première vague de colons juifs (ou première Aliya 1881-1903) est organisée
par un petit groupe d'inspiration religieuse appelé Hibbat Tziyon (Amour de
Sion), qui est apparu après les pogroms de 1881.

• De petits groupes de ses adeptes sont allés s'établir en Palestine, afin de


recréer un centre spirituel sur ce qu'ils considéraient comme la terre originelle
des Juifs et, une fois sur place, faire revivre l'"esprit éternel de la terre".
Exode en Palestine
• La majorité des membres de l'Hibbat étaient des Juifs européens de la
classe moyenne qui avaient immigré en très petit nombre en
Palestine.

• En Palestine, ils achetaient des terres et employaient des travailleurs


arabes avec des salaires peu élevés

• Ils dépendaient des donations philanthropiques de capitaux


étrangers.
Exode en Palestine
• Ce n'est qu'avec la montée du fascisme en Europe et la fermeture des
frontières américaines et britanniques qu'une immigration juive à plus
grande échelle est arrivée en Palestine.

• Les chiffres parlent d'eux-mêmes :


• en 1927, 3.000 Juifs ont immigré en Palestine ;
• en 1930, 3,265 ;
• en 1933, année de l'arrivée au pouvoir d'Hitler en Allemagne, le nombre
d'immigrants juifs a presque décuplé pour atteindre 30,227 ;
• L’immigration a atteint 61,358 juifs en 1935.
Exode en Palestine
• Après la Seconde Guerre mondiale, la Palestine reste la seule option
viable pour beaucoup : "à la fin de 1949 [...], près de 350,000
survivants de l'Holocauste vivaient en Israël, soit près d'un tiers de la
population".

• En Palestine, ces nouveaux migrants ont été intégrés dans les


structures et institutions coloniales.
Différentes réponses politiques
• Les Juifs d'Europe développent de nouvelles réponses politiques à la situation.

• Il faut savoir que la majorité des communautés juives déjà bien établie en
Europe de l'Ouest observaient avec inquiétude grandissante la montée des
vagues d'antisémitisme, qui faisait suite souvent à l’arrivée d’un grand
nombre de Juifs d’Europe de l’Est dans les sociétés d’Europe Occidentale.

• La bourgeoisie juive espérait une réforme libérale de l’Empire tsariste, le


mouvement ouvrier juif – et notamment le Bund – luttait pour le socialisme
qui abolirait les causes structurelles du racisme anti-juif.
Différentes réponses politiques
• Le principal nouveau mouvement politique qui se développe, notamment en
Europe de l'Est, est cependant le Bund socialiste, qui restera la plus grande
organisation juive européenne jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.

• Un grand nombre de juifs, d’Europe occidentale, et surtout des nouveaux


immigrants, rejoignent également les mouvements socialistes et autres
organisations progressistes comme le meilleur moyen de lutter contre cette
forme de division de racisme.

• Ils considèrent l’antisémitisme, comme un mécanisme cruel de contrôle social


qui protège le statu quo en faveur des classes dominantes et divise l'opposition.
Différentes réponses politiques
• Dans le même temps, d'autres, principalement des juifs assimilés de
la classe moyenne d'Europe centrale et occidentale, considèrent
l'antisémitisme comme une caractéristique permanente des sociétés
européennes qui ne pourra jamais être remise en cause et théorisent
que les juifs ont besoin de leur propre État-nation: le sionisme.

• Le sionisme est un nationalisme qui postule l’existence d’un peuple


juif sur des critères raciaux et l’impossibilité de son assimilation aux
autres Européens.
Différentes réponses politiques
• C’est un projet colonial, qui prône l’installation d’une population
européenne sur une terre en majorité peuplé de populations arabes,
en l’occurrence la Palestine.

• Son principal inspirateur Theodor Herzl se situe dans le cadre


colonialiste et écrit que l’État juif sera « l’avant-garde de la civilisation
contre la barbarie ».
Le Sionisme et la colonisation de la
Palestine

Picture Credits: © Syrian Observer


Qu’est ce que le sionisme?
• La compréhension de la genèse idéologique du sionisme peut être
effectuée en la situant dans son contexte politique.

• La seconde moitié du 19ème siècle est la période de l’exaltation des


nationalismes chauvins et de la glorification des expéditions
coloniales.
Qu’est ce que le sionisme?
• L’idéologie sioniste prends donc sa source dans la seconde moitié du 19ème
siècle et cristallise en mouvement politique à partir de cette période.

• Les idéologues et dirigeants sionistes ont conclu de la montée de


l’antisémitisme en Europe l’impossibilité de la coexistence entre les Juifs et
les nations européennes.

• La solution qu’ils prônent est la formation d’un Etat juif, refuge face aux
persécutions. Le sionisme est de manière paradoxale l’expression d’un
défaitisme face à l’antisémitisme, remplaçant la lutte organisée par le départ.
Qu’est ce que le sionisme?
• Tout d'abord, en 1895, Theodor Herzl, un dramaturge libéral juif viennois, a publié L'État
juif.

• Son livre est devenu le fondement théorique du sionisme.

• Dans cet ouvrage, il est expliqué que les Juifs apportent l'antisémitisme avec eux partout
où ils vont, et que seule la création d'un État juif pouvait changer cette situation.

• Herzl écrit : "Nous allons naturellement là où nous ne sommes pas persécutés, et là


encore, la persécution est la conséquence de notre apparition... Maintenant, les pauvres
Juifs emportent l'antisémitisme en Angleterre, après l'avoir apporté en Amérique".
Qu’est ce que le sionisme?
• L’ouvrage de “l'État juif” est clairement écrit pour un public aisé.

• Tout au long de l'ouvrage, Herzl décrit l'État sioniste comme un État qui
sera rentable pour les investisseurs privés et qui n'interférera pas avec
la propriété privée.

• ll est important de noter qu'il a également écrit que "les antisémites


honnêtes devront être assimilés au projet" ou encore dans son journal
intime : "les antisémites deviendront nos amis les plus loyaux, les
nations antisémites deviendront nos alliés”.
Qu’est ce que le sionisme?
• Ces positions découlent à la fois de sa conception de l'antisémitisme
comme une réalité perpétuelle des sociétés non juives, qui ne peut être
résolue que si le peuple juif devient un peuple avec sa propre nation, et
de sa compréhension de la nécessité pour le sionisme de développer une
alliance avec les puissances coloniales occidentales afin de faire du projet
une réalité.

• Ces trois positions, à savoir l'impossibilité pour les Juifs de vivre en dehors
d'un État juif, le besoin de soutien financier et l'importance des alliances
avec l'impérialisme européen - resteront les questions clés pour le
mouvement sioniste tout au long de son histoire.
Qu’est ce que le sionisme?
• Le Premier congrès sioniste se réunit à Bâle en Suisse, du 29 au 31 août 1897,
et marque le tournant décisif dans l'histoire du mouvement sioniste.

• Le congrès de Bâle appelle à « l’encouragement systématique à la colonisation


de la Palestine » et « des démarches […] afin d’obtenir des gouvernements le
consentement nécessaire pour atteindre le but du sionisme ».

• Ces deux recommandations sont annonciatrices de deux contradictions qui


structurent encore le conflit entre Israël d’un côté et le peuple palestinien en
premier lieu et les peuples de la région dans un second temps.
Qu’est ce que le sionisme?
• La première est la contradiction entre la volonté de créer un État juif
en Palestine et l’existence d’un peuple autochtone sur cette terre (il
n’y a que 5 % de Juifs, en Palestine, en 1900).

• La seconde est la contradiction entre la rhétorique émancipatrice du


sionisme et sa communauté d’intérêts avec les puissances
occidentales impérialistes
Qu’est ce que le sionisme?
• Le congrès a permis l'unification du mouvement naissant et a donné à
Herzl la crédibilité nécessaire pour commencer à adresser des
pétitions aux grandes puissances de l'époque afin d'obtenir un
soutien politique et économique pour la colonisation sioniste.

• Entre le congrès de Bâle et sa mort en 1904, "il assiégeait les


chancelleries d'Europe, cherchant le soutien d'une puissance
européenne pour le sionisme si, comme cela semblait probable, le
sultan ottoman se montrait réticent à concéder la Palestine”.
Qu’est ce que le sionisme?
• Le congrès a également convenu que la Palestine, comme lieu de la
colonisation, plutôt que les projets proposés en Afrique ou en
Amérique du Sud.

• L'emplacement de l'État juif reste cependant en question.

• En 1903 encore, les Britanniques proposent "le plateau fertile du


Kenya, alors cible de la colonisation britannique, au lieu de la
Palestine".
Organisation Sioniste
• Le congrès et la création de l'Organisation sioniste (OS) n'ont eu que
peu d'influence sur le processus de colonisation sur le terrain à
l'époque.

• L’OS a changé de nom dans les années 1960 pour devenir


l'Organisation sioniste mondiale, mais elle a mis en place certaines
des structures qui restent importantes à ce jour.
Organisation Sioniste
• Elle a notamment accepté la création du Fonds national juif (FNJ) afin
de financer l'achat de terres pour la colonisation en Palestine
(l'organisation descendante du FNJ existe toujours aujourd'hui et
possède plus de 90 % des terres en Israël).

• Il faudra attendre quatre ans après la conférence pour que le FNJ se


concrétise, mais ce dernier a jeté les bases de la propriété sioniste des
terres en Palestine.
Soutien des Puissances Européennes
• La prise de conscience par Herzl et l’OS de l'importance d'obtenir le soutien
des puissances européennes est née de la reconnaissance d'un problème
matériel pour le mouvement naissant : l'absence d'une métropole coloniale.

• Les idées de Herzl étaient profondément ancrées dans la pensée européenne


contemporaine, et l'idée de la colonisation n'était en aucun cas une idée dont
lui-même ou son organisation avaient honte.

• L'absence d'une mère patrie coloniale, qui pourrait fournir un soutien


militaire et économique, signifiait qu'ils devaient trouver un pays prêt à jouer
ce rôle.
Palestine – Une importance stratégique
• La Palestine était d'une grande importance stratégique pour toute
puissance désireuse de contrôler la région - et l'est encore
aujourd'hui.

• Elle se trouve au carrefour de l'Afrique, de l'Asie et de l'Europe, elle


contrôle un côté du canal de Suez (et donc de son trafic commercial)
et son port de Haïfa est un lieu privilégié pour transporter les
ressources du Moyen-Orient vers l'Europe.
Palestine – Une importance stratégique
• Ce fait a été reconnu à l'époque par les puissances coloniales. Leo
Amery, member du parti conservateur et journaliste, par exemple,
affirmait en 1918 que "stratégiquement, la Palestine et l'Égypte vont de
pair", parce que la Palestine était "un tampon nécessaire au canal de
Suez" ainsi que "géographiquement, pratiquement le centre de l'Empire
britannique”.

• Il n'est donc pas surprenant que Herzl et ses successeurs aient trouvé
audience auprès de plusieurs puissances européennes, qui attendaient
avec impatience de s'emparer des terres de l'Empire ottoman en ruine...
Palestine – Une importance stratégique
• Un nouveau cap est franchi, en novembre 1917, lorsque la Grande-Bretagne, qui va
devenir puissance mandataire en Palestine à la suite de la décomposition de l’Empire
ottoman, affirme par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Lord Balfour, que
« le gouvernement de sa Majesté envisage favorablement l’établissement en
Palestine d’un foyer national pour le peuple juif ».

• Il convient de noter que le même Balfour, qui a publié cette déclaration, est
également l'auteur de l'Aliens Act de 1905, qui a fermé les frontières britanniques aux
émigrants juifs fuyant les pogroms russes.

• C’est un encouragement à l’entreprise sioniste, et la colonisation s’accélère, à fortiori


durant les années 1930 et l’avènement du nazisme.
Palestine – Une importance stratégique
• Les raisons du soutien britannique au projet sioniste étaient, comme
mentionné ci-dessus, la création d'une nation alliée dans une région
de grande importance politique et stratégique - un "petit Ulster loyal"
selon les mots de Ronald Storrs, un haut fonctionnaire du ministère
britannique des affaires étrangères et colonials.

• En outre, en publiant la déclaration Balfour, le gouvernement


britannique a mis fin aux négociations entre l’OS et les
gouvernements allemand et français, renforçant ainsi ses
revendications sur la Palestine après la guerre.
Palestine – une résistance populaire face à
l’occupant britannique et au mouvement sioniste
• L’opposition des palestiniens à la colonisation s’exprime à de multiples
reprises depuis la fin du 19ème siècle.

• En 1936, une Intifada populaire palestinienne commence et s’oppose


à l’occupant britannique et au projet sioniste. Elle dura jusqu’en 1939.
Palestine – une résistance populaire face à
l’occupant britannique et au mouvement sioniste
• La répression britannique fut féroce avec plusieurs milliers de victimes
palestiniennes et la déportation, exil, destruction de villages
palestiniens

• Le mouvement sioniste assiste les occupants britanniques pour mater


le soulèvement populaire palestinien.
Le Mandat britannique facilite la
colonisation juive
• Le pouvoir mandataire britannique va faciliter l’implantation et la
colonisation juive de l’époque durant son occupation de la Palestine
après la première guerre mondiale jusqu’en 1948.

• C’est en effet grâce à l'administration britannique que la communauté


juive de Palestine, dite Yichouv, devient un Etat dans l'Etat.

• Les chiffres ne sauraient mentir: de 1922 à la fin de 1946, le nombre de


Juifs grimpe de 84,000 à 608,000, c'est-à-dire d'un dixième à un tiers de
la population totale ( environ 1,850,000)
Le Mandat britannique facilite la
colonisation juive
• La superficie possédée par les Juifs s'étend, entre 1897 et 1947, de
20,000 à 180,000 hectares, soit 7% des terres sur lesquelles les colonies
juives, dont le nombre a crû de 27 à 300, produisent 28% du produit
agricole de la Palestine

• Quant à la production industrielle du Yichouv, elle explose littéralement


de l'indice 100 en 1920-1922 à l'indice 1029 en 1937-1938, pour
doubler encore jusqu'à la fin de la Seconde Guerre Mondiale;

• Le revenu moyen juif atteint alors le double du revenu moyen arabe.


Le Mandat britannique facilite la
colonisation juive
• La structure de l'économie s'est en fait séparée de plus en plus entre un secteur juif et
un secteur arabe, qui produisaient respectivement 60% et 40% du revenu national
palestinien en 1944.

• La nature de la croissance de chaque secteur était également divergente, l'économie


dominée par des personnes juives était marqué par une transformation structurelle
croissante et l'expansion d'un secteur moderne sur fond d’accumulation capitalistes,

• Tandis que l'économie palestinienne arabe avait uniquement un développement


sectoriel dans certains domaines, par exemple le régime foncier, au sein de la
production industrielle et agricole, qui, pour l'essentiel, n’avaient pas été modifiés
depuis avant le mandat britannique.
Le Mandat britannique facilite la
colonisation juive
• La croissance de l'économie juive à l'intérieur de la Palestine a également
été grandement facilitée par le flux élevé de capitaux envoyés par diverses
organisations et individus pour aider à l'expansion de l'influence juive.

• Les inégalités croissantes et la séparation croissante entre l'économie arabe


palestinienne et l'économie juive sont également le résultat des politiques
du Mandat britannique et des objectifs politiques du mouvement sioniste.

• Les autorités britanniques ont en effet accordé des concessions de


monopole aux entreprises juives liées au mouvement sioniste.
Rôle du syndicat Histadrout
• Dès le début de l’installation des immigrés Juifs en Palestine, les
dirigeants du mouvement sioniste mettent également tout en oeuvre
pour exclure les Palestiniens du plus grand nombre de domaines
possibles de leur vie courante.

• Les dirigeants du mouvement  « travailliste sioniste» ont fondé le


syndicat Histadrout, en 1920, syndicat exclusivement juif, qui est
rapidement devenu le fer de lance de l'activité anti-palestinienne
Rôle du syndicat Histadrout
• La Histadrout a couvert son programme de soi disant «socialiste»,
mais il en était très loin. Son programme était la construction d’un
Etat juif par le travail des travailleurs juifs.

• Les dirigeants du syndicat Histadrout a mis en avant trois slogans


comme mot d’ordre pour les colonies juives: «Terre juive, travail juif,
Produit juif".
.
Rôle du syndicat Histadrout
• Suivant ces mots d’ordres, les agences sionistes ont loué des terres
seulement aux Juifs; les colonies agricoles et les industries contrôlées
par des propriétaires juifs ont embauchés seulement des Juifs; et les
Juifs ont boycotté les fruits et légumes issus de l'agriculture non-juive.

• Ainsi, les Palestiniens ont été exclus de l'économie de la communauté


juive
La Nakba et la création d’Israel
• C’est ainsi qu’en novembre 1947, la résolution 181 de l’ONU décide
d’un partage de la Palestine entre un État juif (54 % du territoire) et
un État arabe (46 %).

• Les dirigeants sionistes acceptent le partage mais vont tout mettre en


œuvre pour étendre au maximum la superficie de l’État juif et pour en
expulser les non-Juifs (Plan Dallet notamment).

• Les représentants Palestiniens refusent de leur côté cette résolution.


La Nakba et la création d’Israel
• Les grandes puissances internationales, y compris les Etats Unis et
l’URSS, votent en faveur du plan de partage.

• Lorsqu’en mai 1948 à la suite du retrait des troupes britanniques,


l’Etat d’Israël proclame son indépendance, qui déclenche la première
guerre israélo-arabe, 400 000 Palestiniens ont été chassés.
La Nakba et la création d’Israel
• À l’armistice, en 1949, Israël a conquis 78 % de la Palestine et 800,000
Palestiniens sont devenus réfugiés.

• Entre 1948 et 1949, 80% de la population palestinienne a en effet été


expulsée et expropriée par les groupes armés sionistes et le nouvel
Etat israélien.
La Nakba et la création d’Israel
• Certains ont été expulsés dans le plein sens du terme, d'autres se sont
enfuis à la suite d'actions terroristes de la Hagana et du Etsel dont le
but était précisément de créer une panique au sein de la population
palestinienne, d'autres encore ont quitté leur domicile dans le but de
revenir dès la fin des hostilités, une fois qu'un des deux camps aurait
vaincu.

• Cette possibilité ne leur a jamais été donnée.


La Nakba et la création d’Israel
• Cela, malgré un vote favorable de l’Assemblée des Nations unies le 11
décembre de la résolution 194 qui reconnaît le droit au retour aux
réfugiés palestiniens

• En 1949,  l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies


pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient) est fondé par l’ONU

• 1950: Loi du retour voté au parlement israélien: tout juif peut


immigrer en Israël et en devenir citoyen.
La Nakba et la création d’Israel
• L'opération d'appropriation des terres s'est considérablement étendue.

• 80% des territoires et 72% de toutes les terres cultivables appartenant aux
Palestiniens devenus réfugiés en 1948 sont tombés aux mains de l'État
d'Israël.

• Par conséquent, au sein de l’état d’Israël nouvellement formé, 75% des


terres appartenaient à l'État, 17% au Fonds national juif, 2% appartenaient
à des personnes privées de confession juive et 6% à des Palestiniens.
Sionisme et la Montée des Fascismes
et l’Holocauste

Picture Credits: © Syrian Observer


Sionisme et la Montée des Fascismes et
l’Holocauste
• Dans leur grande majorité, les Juifs se sont opposés au sionisme ou y
ont été indifférents jusqu'à la montée de Hitler et des Nazis au
pouvoir en Allemagne.

• L’organisation socialiste du Bund qualifie le sionisme au début du


20ème siècle « de réaction de la classe bourgeoise juive contre
l’antisémitisme et la privation de droits civiques » et ajoute sur le
projet sioniste en Palestine que ses habitants qui seront expropriés « 
ne se laisseront sans doute pas faire les bras croisés ».
Sionisme et la Montée des Fascismes et
l’Holocauste
• De nombreux témoignages de travailleurs juifs, qui parlaient yiddish et se
considéraient juifs, démontrent leur opposition au projet sioniste et de
l’immigration en Palestine:
« Accepter l’exode, accepter d’évacuer les pays… où leurs ancêtres vivaient depuis
des siècles, c’était abdiquer leurs droits… il leur semblait, d’ailleurs, que
l’antisémitisme triomphait dans le sionisme, qui reconnaissait la légitimité et la
validité du vieux slogan: « les juifs à la porte !». Les sionistes étaient d’accord pour
prendre la porte.

• D’autres part, à cette époque, la grande majorité des masses juives reste
en effet hostile au nationalisme juif – en tout cas sous sa forme sioniste –
soit par traditionalisme religieux, soit par conviction idéologique.
Sionisme et la Montée des Fascismes et
l’Holocauste
• Le terrible Holocauste des Nazis va conférer une légitimité nouvelle au
sionisme et les grandes puissances voient d’un bon œil la création d’un
État allié au cœur d’une région aux enjeux géostratégiques majeurs, dans
laquelle se développent les mouvements anticoloniaux.

• D’autre part, les masses juives compactes d’Europe orientale ont été
exterminées par le nazisme. Quant au survivants, traumatisés par le
génocide et par l’antisémitisme larvé de l’URSS qui leur ôtait l’espoir d’une
solution socialiste du problème juif, ils n’ont eu de planche de salut que
dans le soutien au projet d’Etat juif, havre possible en cas de renaissance
des persécutions, bref le sionisme comme assurance-survie.
Sionisme et la Montée des Fascismes et
l’Holocauste
• Le régime soviétique stalinien va en effet s’appuyer sur la structure
sociale de l’URSS pour détourner sur les populations juives le
mécontentement populaire, notamment des paysans.

• Fortement urbanisés et éduqués, les populations juives sont entrés en


masse dans les administrations, comme aspirés par le vide laissé par la
désertion des fonctionnaires de l’ancien régime.

• C’est à ce titre qu’il sont désignés aux secteurs les plus arriérés de la
population soviétique comme responsables des malheurs de la Russie.
Sionisme et la Montée des Fascismes et
l’Holocauste
• Le sionisme ne deviendra majoritaire cependant au sein des
communautés juives du monde qu’à partir de 1967, après la guerre
des Six jours qui verra l’occupation par Israel du reste de la Palestine
historique avec l’invasion de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza
ainsi que du Plateau du Golan syrien (qui reste occuper jusqu’à
aujourd’hui) et du Sinai égyptien (qui sera rendu à l’Egypte en 1981 à
la suite des accord de paix de Camp David en 1979).
Conclusion

Picture Credits: © Syrian Observer


Conclusion
• De ce point de vue, il est totalement erroné de chercher les racines du
sionisme dans la religion juive ou dans l’expérience juive : le sionisme
est enraciné dans l’histoire politique et la philosophie moderne
européenne.

• La religion n’a fait que procurer quelques justifications et récits à une


idéologie nationaliste moderne et à un mouvement colonial.
Conclusion
• Comme tout autre mouvement colonial, le sionisme est, dans sa
nature même, unilatéral : le sort et les droits des autochtones n’ont
aucune importance dans la réalisation du projet colonial.

• En tant que projet visant à la création d’un Etat juif - dans le sens
démographique du concept, c’est-à dire composé, autant que possible
seulement de juifs – le sionisme combine des dimensions de
nettoyage ethnique et d’apartheid.
Conclusion
• Léon Trotsky à écrit après la deuxième Guerre mondial et l’Holocauste
qu’il faudra tenir compte du fait que la « nation juive » allait se maintenir
tout en précisant deux points: aucune nation ne peut prétendre à un droit
venu des tréfonds de l’histoire sur une terre; aucune solution ne peut
advenir sous la protection de l’impérialisme.

• Le sionisme offrira, écrit-il, une réponse tout en étant « incapable de


résoudre la questions juive » car ajoute t’il, « le conflit… en Palestine
prend un caractère toujours plus tragique et toujours plus menaçant ». Le
sionisme ne peut donc constituer qu’un « palliatif », une « lame à double
tranchant », un « piège sanglant ».

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