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PRISE EN CHARGE DE LA

MALNUTRITION AIGUE SEVERE


Dr EPHOEVI-GA Ayoko
Pédiatre CHU SO
PLAN
Introduction- définition
I. Signes de la MAS
II. Critères d’admission en hospitalisation
III. Comment la physiologie de la MAS affecte les
soins à l ’enfant
IV. Principales composantes des soins
V. Critères de sortie
VI. Prise en charge des complications des MAS
Conclusion
INTRODUCTION
• Malnutrition aiguë sévère = une des causes les
plus fréquentes de morbidité et de mortalité
des enfants de moins de 5 ans dans le monde
• De nombreux enfants sévèrement malnutris
meurent à domicile  sans recevoir de soins,
mais même lorsque des soins hospitaliers sont
dispensés, les taux de létalité des cas peuvent
être élevés.
INTRODUCTION
• Décès enfants sévèrement malnutris:
personnel médical utilise sans le savoir des
pratiques qui sont adéquates pour la plupart
des enfants, mais extrêmement dangereuses
pour les enfants sévèrement malnutris.
• Prise en charge hospitalière appropriée des
cas + soins de suivi possible de sauver la vie
de nombreux enfants
Définition
La nutrition est un terme général faisant
référence à des processus adoptés par les
êtres vivants incluant l'alimentation, la
digestion et l'utilisation des aliments par
l'organisme pour la croissance et le
développement, la reproduction, l'activité
physique et le maintien de la santé.
Définition
• La malnutrition survient lorsque l'apport alimentaire d'un individu ne

couvre pas ses besoins nutritionnels, et nuit ainsi à sa santé, à son bien-

être, et / ou sa productivité.

• La malnutrition comprend la dénutrition et la surnutrition. La dénutrition

est due à un apport alimentaire insuffisant ou déséquilibré et / ou une

maladie. Elle englobe un éventail de conditions, y compris la malnutrition

aiguë, la malnutrition chronique et les carences en micronutriments

comme la vitamine A, le fer, l'iode et le zinc.


Définition
• La suralimentation survient lorsque le corps a plus de nutriments que
nécessaire, parfois liée à la sédentarité ou à certaines conditions
médicales. La suralimentation peut entraîner le surpoids ou l'obésité.

• Cet exposé porte sur ​la forme sévère de la malnutrition aiguë qui est une
condition définie par l'émaciation sévère (maigreur sévère) et / ou
présence d'œdèmes bilatéraux.

• La malnutrition aiguë modérée, est caractérisée par une émaciation


modérée et n’est pas prise en compte dans cet exposé .
I. Signes de la malnutrition aigüe

1. Émaciation grave visible


• L’enfant atteint d’émaciation grave a subi des pertes
adipeuses et musculaires, et “n’a plus que la peau sur les
os”= Le marasme
• Pour rechercher l’émaciation grave, déshabiller l’enfant,
et l’examiner de face :
- Le dessin des côtes est-il très visible ?
- La peau de la partie supérieure des bras est-elle
flasque ?
- La peau des cuisses est-elle flasque ?
I. Signes de la malnutrition aigüe

• Examiner l’enfant de dos :


-Les côtes et les omoplates sont-elles très visibles
-Les fesses sont-elles décharnées ?
• En cas d’émaciation extrême, on observe des plis de la
peau aux fesses et aux cuisses. L’enfant semble porter
des pantalons flottants.
• En raison de ses pertes adipeuses et musculaires,
l’enfant émacié pèsera moins que les autres enfants de
la même taille, son rapport poids-taille sera faible et
son périmètre brachial sera petit.
I. Signes de la malnutrition aigüe

2.Œdèmes bilatéraux
• L’œdème est un gonflement résultant d’un excès de liquide dans les
tissus.
• Œdème observé souvent aux pieds et sur les parties inférieures des
jambes et des bras.
• Dans les cas graves, il peut aussi apparaître au niveau supérieur des
membres et sur le visage.

• Recherche d’œdème: saisir le pied de façon à ce qu’il repose dans la


main, le pouce appuyé sur le dessus du pied. Presser doucement avec le
pouce pendant quelques secondes, puis relâcher : si un godet (un creux)
persiste sur la peau, l’enfant est atteint d’œdème.
 
I. Signes de la malnutrition aigüe

• La gravité de l’œdème est classé ainsi:


- + léger : les deux pieds;
- ++ modéré : les deux pieds, plus la partie
inférieure des jambes, les mains, ou la partie
inférieure des bras;
- +++ grave : œdème généralisé affectant les deux
pieds, les jambes, les mains, les bras et le
visage.
 
I. Signes de la malnutrition aigüe
3. Dermatose
• La dermatose = maladie de la peau
• Dans la MAS, elle est plus fréquente chez les enfants
atteints d’œdème que chez les enfants émaciés
• Signes de dermatose:
- taches sur la peau, anormalement claires ou sombres,
- une desquamation ou une exfoliation de l’épiderme
- une ulcération de la peau du périnée, de l’aine, des
membres, des aisselles et derrière les oreilles.
I. Signes de la malnutrition aigüe

- Des lésions cutanées suintantes peuvent apparaître, de même qu’un érythème


fessier aigu

- Toute rupture cutanée peut constituer une voie d’accès corporel à des bactéries
dangereuses; lorsque la peau est à vif et suintante, ce risque est très élevé.

Classification de la dermatose

• + légère : quelques taches de peau décolorées ou irritées;


• ++ modérée : multiples taches sur les bras et/ou les jambes;
• +++ sévère : effritement de la peau, peau à vif, crevasses.
 
I. Signes de la malnutrition aigüe

  4.Signes oculaires
L’enfant atteint de MAS pourra présenter des signes
d’infection oculaire et/ou de carence en vitamine A.
• Les taches de Bitot sont des taches superficielles
blanches, d’aspect grumeleux, sur la conjonctive
( partie blanche de l’œil). Elles sont associées à une
carence en vitamine A
• Le pus et l’inflammation sont des signes
d’infection oculaire
I.Signes de la malnutrition aigüe

• L’opacification cornéenne donne un aspect opaque à la


cornée (la couche transparente recouvrant la pupille et
l’iris)= signe de carence en vitamine A
• L’ulcération cornéenne est une rupture de la surface
de la cornée. C’est un signe de carence sévère en vitamine
A. En l’absence de traitement, le cristallin risque de se
détacher, provoquant la cécité. L’ulcération cornéenne
constitue une urgence et exige un traitement immédiat à
la vitamine A et à l’atropine (pour détendre l’œil).
I. Signes de la malnutrition aigüe

5. Les complications médicales associées à la malnutrition aiguë


sévère

Les enfants avec MAS et complications médicales sont à risque élevé


de décès.
Les complications médicales doivent être identifiées et traitées avec
urgence, l'enfant doit être hospitalisé et soigné par du personnel
ayant des compétences spécialisées.
Le traitement de l'affection médicale des patients avec malnutrition
aiguë sévère diffère des protocoles traditionnels de traitement
médical.
I. Signes de la malnutrition aigüe

Les complications médicales suivantes associées à une


MAS , nécessitent une hospitalisation immédiate:

- Anorexie, perte d'appétit


- Vomissements incoercibles
- Convulsions
- Léthargie
- Perte de conscience
- Hypoglycémie
- Fièvre élevée
I. Signes de la malnutrition aigüe

- Hypothermie
- Déshydratation
- Infection des voies respiratoires
- Anémie sévère
- Signes oculaires de carence en vitamine A
- Lésions cutanées (ex. dermatose sévère)
 NB : il n’est pas possible de classifier un enfant MAS avec une diarrhée
aqueuse comme sévèrement déshydraté parce que les signes cliniques
de la déshydratation ne sont pas fiables. Habituellement, la
classification se fait comme suit : « déshydraté » ou « non déshydraté »
I. Signes de la malnutrition aigüe

6.Mesure des paramètres anthropométriques


• Mesurer la taille : si enfant a moins de 2ans
prendre la taille en position couchée; si âge>=
2ans  position debout
• Peser l’enfant
• Prendre le PB ( 6 – 59 mois)
I. Signes de la malnutrition aigüe

7 - Reconnaitre l’enfant atteint de MAS

- déterminer l’écart réduit (ET) sur la base du


poids et de la taille: P/T< - 3 ET
- mettre en évidence l’émaciation sévère par le
PB: PB < 115 mm = émaciation sévère
II. Critères d’admission en hospitalisation
Nourrissons de moins de 6 mois:
 
Avec émaciation sévère visible ou œdèmes sur les deux pieds ou graves difficultés à
être allaités malgré un appui apporté à la mère.
 
Nourrissons / enfants de 6 mois ou plus:
 
• PB de moins de 115 mm
 
• ou P/T<-3 Ecart-Type

• Et/ou œdèmes sur les deux pieds


 
• Et mauvais appétit et/ou complications médicales
III. Comment la physiologie de la MAS affecte
les soins à l’enfant
Raison pour laquelle le traitement de l’enfant MAS est
différent des autres est que sa physiologie est très
anormale, en raison de l’adaptation réductive.
1. Adaptation réductive
• En état de malnutrition sévère, les systèmes corporels
commencent à se “fermer”.
• Leur fonctionnement ralentit, et ils deviennent moins
actifs afin de permettre la survie moyennant un apport
calorique minimum.
• Ce ralentissement = adaptation réductive
III. Comment la physiologie de la MAS affecte
les soins à l’enfant
• À mesure que l’on traite l’enfant, ses systèmes
corporels doivent progressivement
“réapprendre” à fonctionner à plein.
• Des modifications trop brutales (par exemple
dans l’alimentation ou la prise de liquides)
entraîneraient des bouleversements dans ces
systèmes, de sorte que l’alimentation ne doit
être accrue qu’avec lenteur et prudence.
III. Comment la physiologie de la MAS affecte
les soins à l’enfant
2. Conséquences de l’adaptation réductive sur les soins à
administrer

L’adaptation réductive affecte le traitement de l’enfant de différentes façons.

Présumer et traiter les infections


 
- Presque tous les enfants sévèrement malnutris présentent des infections
bactériennes.
- Cependant, en raison de l’adaptation réductive, les signes habituels d’infection
peuvent ne pas être évidents, car le corps n’utilise pas ses ressources réduites pour
réagir de façon normale, par exemple par de la fièvre ou des inflammations.
 
III. Comment la physiologie de la MAS affecte
les soins à l’enfant
 Infections courantes chez les enfants MAS: l’otite moyenne, les
infections urinaires et la pneumonie.

 Il faudra présumer l’existence d’infections et les traiter à l’aide


d’antibiotiques à large spectre.

 Si une infection spécifique est détectée (comme Shigella), on ajoutera


les antibiotiques spécifiques adéquats à ceux déjà administrés.
 
 
III. Comment la physiologie de la MAS affecte
les soins à l’enfant
Ne pas donner de fer au début du traitement
 
• En raison de l’adaptation réductive, l’enfant sévèrement
malnutri produit moins d’hémoglobine qu’habituellement
• le fer inutilisé pour cette fabrication est mis en réserve.
Le corps dispose donc de cette réserve “excédentaire”,
même si l’enfant paraît anémié.
• Donner du fer au début du traitement ne soignera pas
l’anémie, puisque l’enfant en possède déjà.
 
III. Comment la physiologie de la MAS affecte
les soins à l’enfant
  Administrer du fer trop tôt dans le traitement peut aussi
conduire à la présence de “fer libre” dans le corps. Ce fer libre
risque de poser trois types de problèmes :

• Le fer libre, hautement réactif, favorise la formation de


radicaux libres, ce qui peut engendrer des réactions
chimiques incontrôlées et dommageables
III. Comment la physiologie de la MAS affecte
les soins à l’enfant
 
• Le fer libre favorise la prolifération bactérienne et risque
d’aggraver certaines infections
• L’organisme tente de se protéger du fer libre en le transformant
en ferritine : transformation qui requiert de l’énergie et des
acides aminés, et les détourne d’autres activités essentielles.
Plus tard, quand l’enfant récupérera et commencera à fabriquer de
nouveaux tissus et à produire davantage de cellules rouges, les
réserves de fer s’épuiseront et des suppléments deviendront
nécessaires.
 
III. Comment la physiologie de la MAS affecte
les soins à l’enfant
Apporter du potassium et restreindre le sodium
 
- Le corps consacre normalement beaucoup d’énergie à
maintenir un équilibre approprié entre le potassium à
l’intérieur des cellules et le sodium à l’extérieur.
- Cet équilibre est essentiel au maintien d’une répartition
correcte de l’eau dans les cellules, autour des cellules et dans
le sang.
  - En cas d’adaptation réductive, la “pompe” qui pilote
habituellement l’équilibre potassium-sodium fonctionne au
ralenti.
III. Comment la physiologie de la MAS affecte
les soins à l’enfant
- Conséquence: niveau de sodium à l’intérieur des
cellules s’accroît, et potassium s’échappe des cellules
et se perd (par exemple dans les urines ou les selles).

- Du liquide risque alors de s’accumuler hors des


cellules (comme dans l’œdème), au lieu de se répartir
convenablement dans le corps.
 
III. Comment la physiologie de la MAS affecte
les soins à l’enfant
 Tous les enfants sévèrement malnutris devraient recevoir du potassium pour
compenser ces pertes (ils devraient également recevoir du magnésium,
indispensable pour que le potassium pénètre dans les cellules et y soit retenu).

 Les enfants malnutris ont déjà trop de sodium dans leurs cellules, de sorte
qu’il convient de restreindre leur apport en sodium.

 Si l’enfant a la diarrhée, on se servira d’une solution de réhydratation spéciale,


appelée ReSoMal, au lieu des SRO habituels; le ReSoMal est moins riche en
sodium et davantage en potassium que ces derniers.
 
IV. Principales composantes des soins
1. Les préparations alimentaires : F-75, F-100 et ATPE

• La préparation F-75 est un “démarreur” à utiliser pendant la


phase initiale de la prise en charge, ce dès que possible et
sur une période de 2 à 7 jours, jusqu’à ce que l’enfant soit
stabilisé.
• À ce stade, les enfants sévèrement malnutris ne peuvent
tolérer de protéines ni de sodium en quantités normales, pas
plus que de matières grasses en grandes quantités.
• Un excès de protéines ou de sodium risque de leur être fatal.
IV. Principales composantes des soins
• Ils ont également besoin de glucose, et doivent donc
suivre un régime alimentaire pauvre en protéines et en
sodium, et riche en hydrates de carbone.
• La F-75 est spécialement conçue pour satisfaire aux
besoins de l’enfant sans bouleverser les systèmes
corporels dans la phase initiale du traitement.
• La F-75 apporte 75 kcal et 0,9 g de protéines pour 100
ml.
• F100 contient plus de calories et de protéines : 100kcal
et 2,9 g de protéines pour 100 ml
IV. Principales composantes des soins
• L’ATPE est un aliment riche en énergie équivalent à F100. Il est fait de pate
d’arachide, d’huile végétale, de lait écrémé, de maltodextrine, de sucre,
de complexes minéraux vitamines.
• Conditionnement= sachet de 92 g = 500Kcal

• Il a une composition similaire au F100 avec une différence fondamentale


qui est l’ajout de fer dans l’ATPE.

• L’ATPE est donné avec de l’eau de boisson propre et le nombre de sachets


qui doit être consommé par jour est basé sur le poids de l’enfant
sévèrement malnutri.
 
IV. Principales composantes des soins
• Dès que l’enfant est stabilisé sous F-75, l’ATPE ou F-100
est utilisé, comme préparations de“rattrapage” pour
reconstruire les tissus détériorés.
• L’ATPE permet de faire la sortie de l’enfant malnutri
plus tôt du service d’hospitalisation et de poursuivre
les soins à domicile en même temps qu’il est enrôlé
dans le programme ambulatoire hebdomadaire.
• L’ATPE est donné après chaque évaluation médicale et
nutritionnelle hebdomadaire jusqu’à ce que l’enfant
soit complètement guéri et sorti du programme.
IV. Principales composantes des soins
2. Le processus d'une prise en charge réussie de l’enfant
sévèrement malnutri
Le processus décrit ci-dessous est essentiel au succès de la prise en charge
de l’enfant sévèrement malnutri.
1–2.Traiter/prévenir l’hypothermie et l’hypoglycémie (souvent associées)
en alimentant l’enfant, en le maintenant au chaud, et en traitant ses
infections;
3. Traiter/prévenir la déshydratation en utilisant la Solution de
réhydratation pour la malnutrition (ReSoMal);

4. Corriger le déséquilibre électrolytique


IV. Principales composantes des soins
5. Présupposer l’existence d’infections et les traiter par
des antibiotiques

6.Corriger les carences en micronutriments (en donnant des


aliments additionnés de solution de minéraux ou de CMV,
ainsi que de la vitamine A et de l’acide folique selon les
besoins)

7.Commencer avec précaution l’alimentation en F-75 afin de


stabiliser l’enfant (habituellement pendant 2 à 7 jours);
 
IV. Principales composantes des soins
8. Reconstruire les tissus détériorés par une alimentation
plus riche en calories et en protéines (F-100 ou ATPE)

9. Apporter stimulation, jeux et soins affectueux

10. Préparer les parents à poursuivre après la sortie une


alimentation et une stimulation adéquates.
 
 
IV. Principales composantes des soins
• La malnutrition aigue sévère est à la fois un problème
médical et un problème social.

• Les problèmes médicaux de l’enfant résultent en partie des


problèmes sociaux du foyer dans lequel il vit.

• La malnutrition est l’aboutissement de privations


nutritionnelles chroniques et, souvent, affectives: l’ignorance,
la pauvreté et les difficultés familiales empêchent les parents
d’assurer à l’enfant atteint de malnutrition les soins et la
nutrition nécessaires.
IV. Principales composantes des soins
 
• La réussite de la prise en charge de la malnutrition sévère
passe par la reconnaissance et la solution des problèmes, tant
médicaux que sociaux.
• Si la maladie est considérée comme d’ordre purement
médical, l’enfant risque de rechuter à son retour à la maison
et les autres enfants de la famille resteront exposés au même
risque.
 
IV. Principales composantes des soins
 La prise en charge d’un enfant atteint de MAS comporte trois
phases à savoir:

 Traitement initial: Reconnaître et traiter, dans un hôpital ou


en interne dans un centre de santé, les problèmes qui
mettent la vie de l’enfant en danger, remédier à certaines
carences, corriger les troubles du métabolisme et commencer
à nourrir l’enfant.
IV. Principales composantes des soins
 Récupération nutritionnelle: Alimenter l’enfant de façon
intensive pour compenser l’essentiel du poids qu’il a perdu,
accroître la stimulation affective et physique, apprendre à la
mère ou à la personne qui s’occupe de l’enfant comment elle
continuera à soigner l’enfant à la maison et préparer la sortie
de l’enfant.

 Suivi: Après sa sortie, suivre l’enfant et sa famille pour éviter


une rechute et assurer le développement physique, mental et
affectif continu de l’enfant.
IV. Principales composantes des soins
3. Actes importants à ne pas pratiquer et raisons de
non pratique
 Ne pas administrer de diurétiques contre l’œdème
• L’œdème est en partie dû à des carences en potassium et
en magnésium, correction en 2 semaines environ.
• L’œdème disparaîtra moyennant une alimentation
appropriée
• Donner un diurétique aggraverait le déséquilibre
électrolytique de l’enfant et risquerait de provoquer décès.
IV. Principales composantes des soins
 Ne pas administrer de fer pendant la phase
d’alimentation initiale.
• N’ajouter du fer qu’après que l’enfant aura été nourri de F-
100 pendant deux jours (le plus souvent au cours de la
deuxième semaine)

• Comme vu plus haut, donner du fer au début du traitement


risque d’avoir des effets toxiques et de réduire la capacité du
corps à résister aux infections.
IV. Principales composantes des soins
 Ne pas administrer de préparations enrichies en
protéines
• Ne pas donner plus de 1,5 g de protéines par kg de poids
corporel et par jour
• Tout excès de protéines dans les premiers jours du traitement
peut être dangereux, car l’enfant sévèrement malnutri est
incapable d’assumer l’effort métabolique supplémentaire que
cela implique.
• Excès de protéines  surcharge foie, cœur et reins et risque
de décès.
IV. Principales composantes des soins
 Ne pas administrer systématiquement de liquides
de perfusion.
• Chez l’enfant sévèrement malnutri, les liquides de perfusion
peuvent aisément amener une surcharge de liquides et
provoquer une insuffisance cardiaque.

• Ne donner de liquides de perfusion qu’aux enfants présentant


des signes de choc septique
 
V. Critères de sortie
 P/T>= - 2ET ou PB = 125 mm et
 Absence d’oedèmes depuis au moins 2 semaines
VI.PRISE EN CHARGE DES COMPLICATIONS
DES MAS
6.1. Hypoglycémie
1. Reconnaitre l’hypoglycémie
 Glycémie < 3mmol/l ( 54mg/dl)
 Risque de décès si pas correctement et rapidement prise en
charge
 Causes:
• Etat de malnutrition sévère: risque plus élevé
• Manque d’alimentation
• Vomissements, enfant trop malade pour manger
VI. PRISE EN CHARGE DES COMPLICATIONS
DES MAS
 Signes: léthargie, apathie, perte de conscience et
somnolence (signe précédant décès)

 Hypoglycémie souvent associée à l’ hypothermie

 Dosage à l’aide glucomètre

 Au moindre soupçon d’ hypoglycémie administrer


immédiatement le traitement sans attendre confirmation du
laboratoire
VI. PRISE EN CHARGE DES COMPLICATIONS
DES MAS
2. Prévention
Si glycémie normale, commencer immédiatement
l’alimentation au F75, nourrir l’enfant toutes les 2 heures y
compris la nuit
3. Traitement
• Si enfant peut boire: 50ml de SGH 10% par voie orale
• Si conscient mais peut pas boire: 50 ml par SNG
• Si léthargique, inconscient ou a des convulsions: administrer
5ml/kg de SGH 10% par voie IV suivi d ’une administration par
SNG de 50ml
VI. PRISE EN CHARGE DES COMPLICATIONS
DES MAS
• Si administration par voie IV impossible dans l’immédiat,
commencer administration par la SNG
• Après administration du glucose, commencer
immédiatement l’alimentation avec le F 75 à raison de ¼ de la
dose chaque 30mn pendant 2 heures
• Contrôler la glycémie au bout de 2 heures:
- Si normale, poursuivre l’alimentation toutes les 2 heures
- Si anormale, poursuivre l’alimentation toutes les 30mn et
contrôler la glycémie au bout de 2 heures
VI. PRISE EN CHARGE DES COMPLICATIONS
DES MAS
6.2. Hypothermie
Elle est très fréquente chez l’enfant malnutri
1. Définition
 Température rectale< à 35,5°C ou
 Température axillaire < à 35°C
2. Traitement
Tout enfant hypothermique doit être traité aussi pour
hypoglycémie et infection
VI. PRISE EN CHARGE DES COMPLICATIONS
DES MAS
• réchauffer l’enfant , le maintenir au chaud
• Alimenter l’enfant toutes les 2 heures
• Traiter les infections
3. Prévention
• Se réchauffer les mains avant de toucher l’enfant
• Eviter de laisser l’enfant découvert en l’examinant…
• Changer promptement les vêtements ou couches mouillés
• Bien sécher l’ enfant après la toilette
VI. PRISE EN CHARGE DES COMPLICATIONS
DES MAS
6.3. Choc septique
1. Définition
L’enfant sévèrement malnutri est à considérer comme en état de
choc si:
• Il est léthargique ou inconscient , et
• a les mains froides
et s’il présente ou bien:
• une recoloration capillaire lente (>3secondes)
ou
• un pouls faible ou rapide
VI. PRISE EN CHARGE DES COMPLICATIONS
DES MAS
2. Traitement
 Oxygéner l’enfant
 Donner du SGH 10%: 5 ml/kg par voie IV
 Administrer en perfusion IV une solution de Ringer Lactate
dans du SGI 5% + 20 mmol/l de chlorure de potassium à
raison de 15ml/kg pendant une heure
3. Surveillance
 Pouls et FR chaque 10 mn
VI. PRISE EN CHARGE DES COMPLICATIONS
DES MAS
 Si augmentation pouls et FR au cours 1ère heure mais pas
amélioration état clinique, arrêter perfusion et administrer
une solution de Ringer Lactate ( 4ml/kg/ h) en attendant de
transfuser
 Si baisse pouls et FR , et amélioration état clinique après une
heure  renouveler la perfusion aux mêmes quantités
pendant une autre heure; après les 2 h donner en alternance
toutes les heures F75 et Resomal pendant 10h
 Administrer des ATB ( ceftriaxone 100mg/kg et genta 3-4
mg/kg)
VI. PRISE EN CHARGE DES COMPLICATIONS
DES MAS
6.4. L‘ anémie sévère
1. Définition
• T Hb< 40g/l (ou hématocrite< 12%)
• Signes cliniques: pâleur de la paume des mains et de la
plante des pieds, des gencives, des lèvres, avec polypnée,
tachycardie
2. Traitement
• Transfusion sanguine de culot globulaire ( 5- 7ml/kg)
pendant 3heures
VI. PRISE EN CHARGE DES COMPLICATIONS
DES MAS
• arrêt de toute alimentation par la bouche et de toute
perfusion pendant la transfusion

• Donner un diurétique pour faire place au sang transfusé:


furosémide (1mg/kg)

• Surveiller les signes d’insuffisance cardiaque ( tachycardie,


turgescence des veines jugulaires, cyanose des extrémités,
détresse respiratoire…)
VI. PRISE EN CHARGE DES COMPLICATIONS
DES MAS
6.5. Soins oculaires
• Les soins oculaires doivent être administrés en urgence
devant tout signe de déficience en vitamine A: ulcération
cornéenne, sécheresse de la conjonctive ou de la cornée,
taches de Bitot, opacification cornéenne

• devant tout signe oculaire de carence en vitamine A


administrer de la Vitamine A par voie orale à J1 , J2 et J14
comme indiqué dans le tableau suivant
VI.PRISE EN CHARGE DES COMPLICATIONS
DES MAS

Âge de l’enfant Dose orale de vit A D’atropine 1%

< 6 mois 50 000 UI 1goutte dans les 2 yeux


affectés

6 – 12 mois 100 000 UI

> 12 mois 200 000 UI


VI. PRISE EN CHARGE DES
COMPLICATIONS DES MAS
L’ulcération cornéenne
• Rupture de la surface de la cornée ( surface de l’œil)
• L’œil peut présenter rougeur extrême ou saignements; si
ouverture se produit dans la cornée, cristallin risque de
s’extruder entrainant la cécité
• Traitement: - vitA ,
- administrer un collyre à l’atropine 1%
- collyre à la tétracyclyne
- pansement à l’œil
VI. PRISE EN CHARGE DES COMPLICATIONS
DES MAS
6.6 . La déshydratation
1. Signes
• Présence de diarrhée aqueuse ou des vomissements
récemment et fréquemment présumer une
déshydratation

• Même avec des œdèmes un enfant malnutri peut être


déshydraté
PRISE EN CHARGE DES COMPLICATIONS DES
MAS
2. Traitement
L’enfant malnutri sévère déshydraté ne doit pas être perfusé sauf
s’il est en état de choc
La solution de ReSoMal doit être donné comme suit
Fréquence d’administration Quantité à administrer
du ReSoMal

Toutes les 30 mn pendant les 2 5ml/kg de poids corporel


premières heures

En heures alternées pour une 5- 10ml/kg


période maximale de 10
heures
VI. PRISE EN CHARGE DES
COMPLICATIONS DES MAS
 Omettre les 2 premières heures si l’enfant a déjà été perfusé
pour un état de choc
 Déterminer poids cible à atteindre chez l’enfant qui n’a pas
d’œdème
 Réhydrater avec plus de précaution les cas de kwashiorkor
avec une diarrhée aqueuse: donner 30ml de ReSoMal par
selle liquide jusqu’à arrêt de la diarrhée
 Surveiller toutes les 30 mn le poids, les urines, les constantes,
signes cliniques d’amélioration ainsi que les signes
d’hyperhydratation
VI.PRISE EN CHARGE DES COMPLICATIONS
DES MAS
 Signes cliniques d’amélioration
• Soif moindre ou absence de soif
• Léthargie moindre
• Émission d’urine
• Ralentissement FR et pouls
• Poids cible atteint
 Si diarrhée continue , donner ReSoMal après chaque selle
molle ou liquide ( âge < 2 ans= 30 – 50ml; > 2 ans= 50 –
100ml)
 Administrer du sulfate de zinc pendant 10 j
Conclusion
Une prise en charge correcte des enfants malnutris aigus
sévères passe par
• une évaluation correcte ( mesure correcte poids, T, PB,
détermination ET)
• Une prise en charge correcte des complications

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