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Histoire de La Prononciation

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HISTOIRE DE LA PRONONCIATION

(PHONTIQUE HISTORIQUE)
L'utilisation de l'alphabet phontique (API) est ici limit, pour des raisons pratiques lies aux polices de caractres. Les notations phontiques en API sont entre crochets.

I - L'volution gnrale de la langue


1) Problmes et mthodes Il n'est pas facile de faire avec prcision l'histoire de la prononciation, car on a besoin d'indications aussi exactes que possible ; pour l'crit, on dispose de documents, partir du XIme sicle surtout ; pour l'oral, on n'a pas d'enregistrement de la voix parle avant 1877, et les premires tudes datent de 1889. Pour les priodes qui prcdent, il faut reconstituer, et on manque de textes pour toute la priode o le franais s'est constitu. Quelques lments toutefois : On possde des observations et des recommandations des grammairiens aux XVIme - XVIIme sicles, par exemple sur la manire de prononcer (et d'crire) certains mots sur lesquels on hsite, pour lesquels on trouve des prononciations diffrentes selon les rgions ou les milieux sociaux : o / ou [o / u] : Du Bellay prononait pourtrait (portrait), mais tropeau (troupeau) ; on disait chouse / chose j'ouse / j'ose ;

Ainsi, ce petit pome, mauvais vers d'un courtisan, en 1587 : Je m'accoumoude Avec le coude Pour voir les pous D'un homme grous. Au XVIIme, Vaugelas conseillait: " C'est arroser qu'il faut dire, et non pas arrouser "

Au XVIme, Meigret constatait que les trangers avaient grand peine prononcer la triphtongue de beaos (beaux), puisqu'ils dtachaient 3 voyelles. Cela prouve surtout que lui-mme, lyonnais, prononait cette triphtongue. Les remarques des grammairiens ne sont pourtant pas suffisantes, et pas toujours fiables, puisque les avis divergent l'poque. En posie, les rimes montrent que 2 syllabes se prononaient de manire semblable, mais la posie contient aussi des archasmes, et peut-tre la prononciation tait-elle dj dpasse. Par exemple : rimes dames / armes, ou sage / large (au XVIme), montrant que le r implosif s'est amui.

L'orthographe donne des indications : on trouve, particulirement pour un mme texte, des diffrences selon les copistes, surtout quand ils sont de rgions diffrentes (ils modifient l'orthographe selon leur prononciation, c'est trs net dans des textes

picards par exemple : merchi). Il faut rappeler qu'au Moyen ge, on crivait de faon relativement phontique, et qu'on n'avait entre autres pas encore rajout de lettres tymologiques. Plus tard, comme au XVIIme sicle, le courrier personnel des grands personnages, o abondent les fautes d'orthographe, nous renseigne encore. Les emprunts donnent aussi une indication sur leur prononciation d'origine. 2) Les causes de l'volution La loi principale est la loi appele familirement loi du moindre effort : ce qui est trop difficile articuler est automatiquement simplifi. C'est ainsi que les mots ont t raccourcis, par disparition des syllabes les plus faibles (les mots latins sont plus longs que leurs homologues franais). Des consonnes se sont affaiblies : places entre 2 voyelles (intervocaliques), elles ont t influences, se sont sonorises, et ont pu disparatre. Ce phnomne aboutit la longue de profondes transformations de la morphologie, comme la chute des dclinaisons, et la modification des conjugaisons. Cette loi de simplification, qui existe depuis toujours, est compense (depuis toujours) par la loi d'intelligibilit, la ncessit de clart dans l'expression : il faut que les mots et les phrases restent comprhensibles ; on a donc conserv certains phonmes pour viter que la rduction n'amne des homophones, ou que la phrase devienne obscure. On ajoutera des phnomnes d'influences : celle des peuples trangers ; en particulier, celle des francs, dans la partie Nord, comme en Picardie. celle des nobles sur le peuple, ou inversement ; celle des classes cultives, les recommandations des grammairiens, en franais classique.

On observe dans l'histoire de notre langue une alternance de priodes d'nergie et de faiblesse articulatoire : en latin classique : articulation tendue, nergique l'extrme IIme - IVme sicles : dcroissante ; alternance de force et de faiblesse, diminution des lments mlodiques (accent mlodique du latin) Vme - VIIIme : relche, floue IXme - XIIme : relche, dcroissante

(l'ancien franais passait pour une langue douce et agrable auprs des trangers ; on notera que c'est une priode o il y des diphtongues, voire des triphtongues, donc une prdominance des lments vocaliques) XIIIme - XVIIme : priode d'articulation croissante, tendue XVIIIme - XXme : c'est l'apoge du mode tendu, les phonmes mal dfinis (th anglais, etc.) ont t limins ; mais l'articulation populaire est relche.

(le franais moderne demande plus d'effort articulatoire que l'anglais, qui est une langue relche, avec des diphtongues, et des consonnes trs attnues)

II - Caractristiques du latin

Le latin possde un accent mlodique, un accent de hauteur, hrit de l'indoeuropen. Le latin archaque avait connu un accent d'intensit, tombant sur la syllabe initiale ; il ne se faisait plus sentir en latin classique, mais le latin parl, populaire, avait d conserver ce caractre dynamique dans l'accentuation. Ds le Ier sicle, l'accent de hauteur cde la place un accent d'intensit, gnralement sans changer de syllabe. Cela aura des consquences importantes, car certaines syllabes, en position faible, disparatront. Le latin connat aussi une alternance de syllabes brves et de syllabes longues. On parle alors de quantit de la syllabe. Par exemple, le rythme de la posie latine est fond l-dessus. La syntaxe aussi, puisque le nominatif fminin rosa est un a bref, et l'ablatif rosa est un a long : La place de l'accent dpend de la quantit : sur la pnultime (avant-dernire) si elle est longue, sinon sur l'antpnultime : virtutem (u long) habere (e long) dominus (3 voyelles brves, accent sur la 1re) legere (idem)

Ceci ne concerne bien sr que les polysyllabes. Les monosyllabes portent un accent, sauf s'ils font corps avec le mot qui prcde, comme -que (= enclitiques) ou avec celui qui suit (= proclitiques), comme en franais les articles ou les pronoms sujets ne portent pas d'accent ; il en est de mme pour certaines particules en latin (les prpositions). Les mots de 2 syllabes portent l'accent sur la 1re. En franais moderne, l'accent est en gnral la fin d'un groupe rythmique, mais les intentions stylistiques crent d'autres accents. L'intensit de l'accent sur la voyelle accentue la renforce, et affaiblit les autres. On en voit la trace dans les mots franais, puisque la dernire syllabe franaise correspond la syllabe latine accentue, comme dans les mots suivants (latin, pas forcment classique, > ancien franais) : viridiarum > vergier seniorem > seignor quaesita > queste habutum > e colapum > coup infantem > enfant lancea > lance potestatem > poest haunita > honte cactivum > chtif [latin populaire, croisement entre le latin captivus = prisonnier, et le gaulois cactos de mme sens] suavem > soef

Le latin classique tait en principe une langue phontique : chaque lettre se prononait, et n'avait qu'un seul son. A quelques nuances prs : le i et le u (= i / ou [i / u]) transcrivaient des voyelles, mais aussi ce qu'on appelle des semi-consonnes [j / w], c'est--dire des consonnes vritables, dont l'articulation est proche de celle des voyelles correspondantes, mais qui ne durent pas, ne constituent que des charnires entre les syllabes ; elles sont aussi articules plus fermement que les voyelles. On crira tort avec j ou v, que le latin ne connaissait pas : non jam, mais iam (= dj, maintenant), non vox, mais uox (voix). Idem :

consonne + semi-consonne qu ou gu, dans equus [ekwus], cf quattuor, ou linguam[lingwam]. Les voyelles latines ne se distinguaient pas par le timbre, mais par la dure. Le latin ne connaissait pas un o ouvert + un o ferm (porte / peau), mais un o bref et un o long. De mme pour lee (en franais , , mais en latin voyelle longue ou brve). Les voyelles brves deviendront ouvertes, les longues deviendront fermes. Le timbre des voyelles latines tait moyen. On ne peut pas parler non plus de voyelles muettes. Nos voyelles nasales (an, on, in, un) n'existent pas en latin. Le latin connaissait les diphtongues ae, oe, au, eu. Le son u [y] n'existe pas, sauf dans des mots emprunts au grec, et graphi y. Le son e / eu / oeu [ / ] n'existe pas.

Les consonnes : Le latin a surtout des consonnes occlusives, et moins de fricatives que le franais. Il ne connat pas le v, le j ("ge"), le z ; rosa se prononce "rossa". Le h dit aspir (en fait expir) existe en latin, mais disparat en latin populaire. Le [R] tait roul.

III - Principaux phnommes touchant les voyelles


1) L'effacement des voyelles atones tonique : qui porte l'accent atone : qui ne porte pas d'accent amussement : un phonme s'amut quand il perd progressivement son articulation et qu'il cesse de s'entendre (s'amur = devenir muet) Les voyelles atones s'effacent quand elles sont : places aprs la voyelle tonique, ds le latin : auricula > auricla tabula > tabla calidum > caldum comitem > comtem

places avant la voyelle tonique, aux IVme - Vme sicles : bonitatem > bont

ou simple affaiblissement en e central (faussement appel "muet") : latrocinium > larrecin voluntatem > volent Pour les finales : les voyelles autres que a tombent au VIIme sicle :

baronem > baron

la voyelle a, plus rsistante, s'affaiblit en e central, au VIIIme sicle : rosa > rose

2) La diphtongaison des voyelles toniques libres voyelle libre : la syllabe ne se termine pas par une consonne voyelle entrave : la syllabe se termine par une consonne une diphtongue est une voyelle qui change de timbre en cours d'mission ; on n'a affaire qu' une seule syllabe, aucune coupe n'intervient entre les deux segments ; cela implique une certaine dure de la voyelle Avant le IIIme sicle, on assiste un bouleversement vocalique ; au lieu d'une opposition des voyelles brves / longues, on obtient une opposition des voyelles ouvertes / fermes : les brves deviennent ouvertes, les longues deviennent fermes : a>a i (long) > i i (bref), e (long) > e (ferm) e (bref) > e (ouvert) o (bref) > o (ouvert) o (long), u (bref) > o (ferm) u (long) > u (rappel : [u], en phontique, note le son "ou", comme en latin)

A ce moment, les voyelles toniques libres s'allongent, et peuvent se segmenter, et se diphtonguer. Ce phnomne sera appel la premire diphtongaison, ou diphtongaison romane. Cette diphtongaison s'opre par l'avant, c'est le premier segment qui se ferme, car il s'agit d'un renforcement articulatoire ; elle se place entre le IIIme et le Vme sicles, probablement au IVme, et concerne le [e] et le [o] : (les e sont ouverts) : e > ee > ie =>je (XIIme) ex : pedem > pied (les o sont ouverts) : o > oo (toujours ouvert) > uo => (au XIIIme ; tapes : uo > ue > u > w > ) ex : cor > cuer > coeur

Remarque : les oppositions de longueur ont disparu au XXme sicle, sauf en Wallonie, en Suisse, en Normandie. Au XIXme, on marquait encore une diffrence entre voyelle / voyelle + e muet, diffrence marque par la longueur, alors qu'antrieurement, on entendait le e final : un bout / la boue, un ami / une amie (le fminin des adjectifs et des adjectifs substantivs s'entendait). De nos jours, il reste une longueur particulire du et du , bien que cela s'attnue en langue familire. La seconde diphtongaison, ou diphtongaison franaise, a lieu au VIme sicle. Elle concerne d'autres voyelles, et ne se produit pas de la mme faon. D'autres voyelles, c'est--dire les voyelles fermes, alors que prcdemment il s'agissait des voyelles ouvertes ; donc [e / o]. Mais aussi le [a]. Cette dernire est la plus ouverte des voyelles, et aussi la plus longue. Mais elle est plus forte, plus stable, et a donc rsist la 1re diphtongaison, d'autant plus qu'elle ne peut pas s'ouvrir davantage en fin d'mission. Elle se diphtonguera mme un peu plus tard que [e / o] ferms.

Pas de la mme faon : c'est l'inverse de la prcdente, puisque c'est le 2me segment qui se ferme, et non le 1er. C'est une priode d'affaiblissement articulatoire, et cet affaiblissement s'effectue par l'arrire (segmentation d'abord, puis diphtongaison). Par la suite, au XIIIme, il y a un mouvement de monophtongaison, une rduction des diphtongues. (les e sont ferms) : e > ee > ei > oi (XIIme ; le o est ouvert) > oe > we > wa (XIVme) ex : tres > trois ; ou bien : oe > e (ouvert ou ferm) ; ex : l'imparfait -ait (les o sont ferms) : o > oo > ou > eu (changement d'articulation) > u > (XIIIme) ex : hora > heure a > aa > ae (e ouvert) > e (ouvert ou ferm) ex : mater > mre, mare > mer

Les voyelles [u / i] ("ou" / i), issues des voyelles longues latines, sont restes elles-mmes, et ne se diphtonguent pas. Au VIIIme sicle, "ou" devient "u" [u > y] (en alphabet phontique des romanistes, le u franais est not / /). Les diphtongaisons justifient les alternances vocaliques, que l'on retrouve dans les mots de la mme famille : o / ou ; eu / ou ; o / eu / ou. Exemples : oeuvre / ouvrage meuble / mobilier / mouvoir neuf / rnover / nouveau meule / molaire / moudre coeur / cordial / courage boeuf / bovin / bouvier veut / volont / vouloir roide / raide franais / franois maternel / mre humaine / humanit

3) L'affaiblissement ou la disparition des voyelles non accentues En position faible, surtout prtonique (devant la syllabe accentue), ou en fin de mot, la voyelle s'est affaiblie et a souvent disparu, sauf le a, qui s'affaiblit en e central, et en e sourd la fin d'un mot. Dj en latin, familirement, Cicron disait domnum pour dominum. Finales : affaiblies en e sourd au IIIme, sauf le a qui ne s'affaiblit qu'au VIme. 4) La nasalisation C'est l'influence d'une consonne nasale (n / m) sur la voyelle qui la prcde. La nasalisation a eu lieu vers le XIme sicle : a + n > n (= an + n) ex : ami, anne prononcs [mi / ne], comme dans les Pyrnes encore aujourd'hui Fin XVIme, XVIIme : les voyelles libres se dnasalisent : [mi > ami] Quand la voyelle est entrave (prsence d'une consonne en fin de syllabe), la consonne nasale chute, par exemple en fin de mot :

[bn] > bon [b]

IV - Principaux phnomnes touchant les consonnes


Rappel : les consonnes sourdes et les consonnes sonores forment des "couples" :

sourdes sonores

k g

t d

p b

ch j

s z

f v

(en orthographe normale, non phontique) 1) Les consonnes finales Le m final, qui est en particulier celui de l'accusatif, est amu ds le dbut de l're chrtienne. Les autres consonnes finales (ex : t) s'assourdissent au VIIIme sicle, et s'effacent progressivement (a dpend des consonnes), jusqu'au XIIIme. Le r est le plus rsistant (XIIIme). ex : portat > il porte ; sang se prononait " sank ", [sk > s] ; grand > " grante " [gRt > gR]. hsitations : un cap / un drap [kap / dRa] r final chute au XIIIme, mais est rtabli au XVIIme, jusqu'au XVIIIme. Hsitations aussi sur la prononciation du r : chanter / dormir, mourir ; berger / menteur

En gnral, la consonne finale disparaissait devant le s du pluriel, mais se conservait au singulier, avant le XIIIme sicle : un arc / des arcs [aRk / aRs], un chat / des chats (= "tchate" / "tchasse"). Aprs le XIIIme, elle disparat dans tous les cas. Certaines situations permettent la consonne de se conserver, selon la place ou l'emploi, comme on constate encore aujourd'hui dans plus (= davantage / ou ngation), six, dix (x = s / z / ou muet), vingt. Ex : six filles, six enfants, il y en a six ; il y en a plus / il n'y en a plus. Le s et le t correspondant des dsinences disparaissent la fin du sicle => fin de la dclinaison 2 cas, accomplie pour le XIVme. 2) Les consonnes intervocaliques s se sonorise en z, au IVme sicle : causa [kosa] > chose On trouve ss dans des composs : dessous (de + sous) t et d s'affaiblissent, puis disparaissent au XIme sicle : mutare > muer (mutation sera refait sur le latin) Pour quelques autres, cela dpend de leur entourage : avec e, i, on a un renforcement, et la consonne subsiste, mme si elle se transforme : habere > avoir (au IIIme sicle, b et p intervocaliques > v)

avec u, o, on a un effacement, au IIIme sicle : nuba > nue, negare > nier (ngation a t refait)

3) l devant consonne Le l devant consonne se vocalise (devient voyelle) en u aux VIIIme - IXme sicles. Cela concerne en particulier (mais pas seulement) le l se trouvant devant un s, la finale ; rappelons que ce stait la fois la marque du cas sujet (nominatif) singulier et du cas rgime (accusatif) pluriel. La consonne l tait plus en arrire, plus vlaire que le l que nous connaissons. Son articulation s'est affaisse, ce qui s'est accompagn d'un arrondissement des lvres, pour produire une semi-consonne [w], qui s'est ensuite vocalise en [u], voire [o] : bellus > beaus [beaws], illos > eus [ews], *colpum > coup [kowp], chevals > chevaus

On comparera : chaud / chaleur, ciseau / ciseler, autre / altruisme, fausse / falsifier il y a aussi nombre de mots en -al / -aux

4) s devant consonne Il s'amut, disparat, aux XIme - XIIme sicles : testa > tete (tte) On marquera sa trace par un accent circonflexe au XVIIme sicle (la Renaissance avait rajout les lettres tymologiques, que l'on a supprimes ensuite). On trouve un certain nombre de cas comme htel / hospitalier. Le s est rest dans des mots " savants " comme destrier, ou bien s'est fig dans il est. 5) L'penthse L'penthse est l'apparition d'une consonne intercalaire (dite penthtique), entre 2 consonnes (diffrentes) dont la succession provoque une gne articulatoire ; comme ces 2 consonnes sont trop loignes l'une de l'autre dans l'articulation, on intercale entre elles une autre consonne, toujours occlusive. S'il existe des groupes de consonnes difficiles prononcer, c'est le rsultat de la chute d'une voyelle atone. L'penthse est une consquence du renforcement articulatoire. nasale + l, r : ml > mbl ; cumulum > comble = nasale bilabiale + liquide apicoalvolaire => dgagement d'une occlusive bilabiale mr > mbr ; numerum > nombre = nasale bilabiale + vibrante apicoalvolaire (le r est roul) => dgagement d'une occlusive bilabiale nr > ndr ; ponere > pondre = occlusive nasale dentale + vibrante apico-alvolaire => dgagement d'une occlusive dentale

s, z + r > str, zdr essere > estre = fricative sifflante apico-alvolaire + vibrante apicoalvolaire => dgagement d'une occlusive apico-alvolaire *lazaru, de l'hbreu Lazarus > [lazdR] > ladre = lpreux, avare

l + r > ldr futur (populaire) volere habeo > *volerayo > voldrai > voudrai = liquide apico-alvolaire + vibrante apico-alvolaire => dgagement d'une occlusive apico-alvolaire

6) La mtathse La mtathse est l'interversion de 2 phonmes l'intrieur d'un mot pour obtenir un meilleur enchanement phonique. Ce phnomne concerne surtout en franais la consonne r ; le plus souvent, c'est le passage d'une position implosive en fin de syllabe une position explosive par association avec la consonne qui commence la syllabe. formaticum > formage > fromage berbicem > berbis > brebis rebourser (prendre rebours) > rebrousser turbulare > trobler, troubler fermer > fremer (en picard)

7) La palatalisation La palatalisation est une influence que subit une consonne au contact d'une voyelle palatale, comme i, e. C'est un renforcement articulatoire qui lve le dos de la langue vers le point le plus haut du palais, la jonction du palais dur et du palais mou (voile). Ce point correspond au lieu d'articulation du yod [j]. Outre l'lvation verticale, la consonne influence, selon sa position d'origine, devra aussi avancer ou reculer son point d'articulation. Autrefois, on parlait de consonnes mouilles, donc de mouillure, ou de mouillement de la consonne. Par exemple : n mouill, palatalis = gn, comme dans montagne, ou caon ; ou g mouill dans l'italien maglia. c et g [k / g] se palatalisent l'initiale devant e, i (pas devant a, o, u) : k > k mouill > t mouill > ts > s centum > cent gentem > gent

devant a : k > k mouill > t mouill > "tch" > "ch" + phnomne identique pour g, mais toutes les consonnes sont sonores : carru > char gamba > jambe

t + yod se palatalise l'initiale ou derrire une consonne, en se sonorisant en plus (s > z) s'il est intervocalique : t + [j] > t mouill + [j] > ts mouills + [j] > s fortia > force rationem > raison

Les palatalisations entranent certains problmes de graphie : g / j, c / 8) L'assimilation

L'assimilation est la communication, partielle ou totale, des traits articulatoires d'un phonme dominant un phonme plus faible qui se trouve son contact, voire un peu plus loin. La sonorisation d'une consonne intervocalique est une forme d'assimilation : mutare > mudare De mme, l'influence d'une occlusive sourde sur une sonore, ou l'inverse : absolu [apsoly], subsister [sybziste] Assimilation totale : petra > pierre (t a t assimil par R) Partielle : domitare > donter (la nasale bilabiale m a t assimile par l'apico-dentale t, mais est reste nasale). A distance : tripalium > trapalium > travail

Exemple dans un texte : "soit ou en forest ou em prez" (Roman du Comte d'Anjou, de Jehan Maillart, 1316) 9) La dissimilation La dissimilation est un phnomne inverse du prcdent. Deux phonmes identiques, trop proches l'intrieur du mot, provoquent une difficult, et l'un des deux change alors d'articulation. Le phonme prpondrant dpossde totalement ou partiellement le phonme qui se trouve son contact (diffrenciation) ou distance (dissimilation) des traits qu'ils ont en commun. fragrare > flagrare => flairer au lieu de *frairer frigorosum => frileux au lieu de *frireux sororem > seror =>soeur stationem > sationem => saison (effacement)

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