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AT Et PNL

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Programmation neurolinguistique et Analyse Transactionnelle

Qu’est-ce que la PNL ?

La programmation neuro-linguistique (PNL), née dans les années 1970, est souvent positionnée
en polarité par rapport à l’Analyse Transactionnelle (AT), née dans les années 1950. Cet écart
est-il justifié ? Qu’est ce qui oppose ces deux approches ? Comme la PNL, l’AT est centrée sur
l’observation des comportements (mots, gestes, mimiques et réactions émotionnelles). Mais à
sa différence elle relie ces observations à des expériences intrapsychiques individuelles et à
une théorie de la personnalité, par l’intermédiaire d’un ensemble organisé de concepts prenant
pour objet les relations humaines qu’elle décrit.

Qu’est-ce que l’Analyse Transactionnelle ?

Selon son association internationale, l’Analyse Transactionnelle (AT) est « une théorie de la
personnalité et une psychothérapie systématique en vue d’une croissance personnelle et d’un
changement personnel ».

L’AT est une théorie de la personnalité, qui nous montre comment nous sommes structurés
psychologiquement en utilisant un modèle en trois partie, le diagramme des Etats du Moi avec
le Parent, l’Adulte et l’Enfant, qui nous aide à comprendre comment les gens fonctionnent et
expriment leur personnalité en termes de comportements.

L’AT est aussi une théorie de la communication dont l’application peut fournir une méthode
d’analyse des systèmes et des organisations. Elle propose un ensemble cohérent de différentes
« grilles de lectures » du comportement et des relations humaines.

L’AT propose enfin une théorie du développement par le concept de scénario de vie, qui
explique comment les schémas de comportement dans notre vie actuelle ont pris naissance dans
notre enfance et comment nous continuons parfois à les réutiliser dans notre vie adulte même
quand elles aboutissent à des résultats douloureux et infructueux. Le but de l’AT est de
développer « l’autonomie » de l’individu, et augmenter la capacité de l’individu à choisir sa
vie en progressant vers la pleine conscience de soi.
L’AT repose sur un certain nombre de principes de base concernant les personnes, la vie et nos
possibilités de changement :

 Nous sommes tous OK, c’est à dire valables, acceptables, aimables, etc.
 Nous avons la capacité à penser, agir et ressentir.
 Nous décidons de notre destinée à un moment de notre vie et il est possible de faire de
nouveaux choix.

L’AT est un ensemble d’outils permettant :

– de comprendre la représentation de la personnalité (les états du moi structuraux et


fonctionnels),
– faciliter la communication (les transactions, les strokes, la structuration du temps),
– de clarifier l’histoire de notre vie (les positions de vie, les scénarios et drivers),
– de comprendre notre mode d’adaptation de notre carte du monde à notre scénario de vie (la
passivité, les symbioses, les redéfinitions ,les méconnaissances,),
– de justifier nos croyances scénariques (sentiments authentiques et parasites, les jeux
psychologiques)
-changer les différents aspects de sa vie (le contrat, la redécision, le reparentage)

Les origines de l’Analyse Transactionnelle

L’AT a été développée dans les années 1950 par le psychiatre et psychanalyste Éric Berne
(1910-1970) qui fut l’élève de Paul Federn et d’Erik Erickson. Le rejet d’E. Berne par les
psychanalystes reconnus est probablement ce qui le poussa à développer les concepts de l’AT.
En tant que médecin, E. Berne avait pour idéal de guérir les gens rapidement plutôt que de les
faire « progresser » pendant des années d’analyse. Le « comment guérir » les patients en
souffrance prenait le pas sur le « pourquoi » de la souffrance. E. Berne souhaitait également
trouver un langage simple, au lieu du grec et du latin utilisé à l’époque par les psychanalystes,
qui permette au client et au thérapeute de coopérer plus facilement dans la construction du
processus de guérison.

Selon T.A Harris, le projet de l’AT était « d’arracher Freud au divan et de le populariser au
sein des masses ». Les premières descriptions des Etats du Moi, datent de 1957. Berne parle
souvent de l’importance de l’intuition dans la naissance de sa nouvelle approche. De nombreux
chercheurs en sciences humaines ont depuis développé les champs théoriques et d’applications
de l’AT.

Les concepts de l’Analyse Transactionnelle

1- Le concept des Etats du Moi

Berne a modélisé la psyché humaine en trois « états du moi », correspondant à des systèmes
cohérents de pensée et de sentiments mis en évidence par des comportements correspondants.
Notre personnalité s’exprime selon les contextes de vie, sous les traits de l’enfant que nous
avons été, des parents que nous avons eu ou de l’adulte que nous sommes devenus. C’est
comme si plusieurs personnes cohabitaient en nous et ces différentes manières d’être sont des
« états du moi »

L’analyse structurelle des états du moi nous informe sur leur contenu intrapsychique et sur
l’ensemble des stratégies utilisées dans différentes circonstances. Les comportements, pensées
et sentiments sont reçus des figures parentales et s’expriment dans l’état du moi Parent ; ou
bien sont adaptés à la situation présente et expriment l’état du moi Adulte ; ou enfin sont des
réactivations d’un vécu de l’enfance et s’expriment dans l’état du moi Enfant. Si le Parent et
l’Enfant sont des échos du passé, l’Adulte réagit avec ses ressources du présent.

L’inspiration freudienne de Berne à propos de la topique freudienne du “Surmoi”, du “Ca” , et


du “Moi” peut transparaître dans sa modélisation de la psyché en état du moi. Les systèmes
cohérents de pensée, sentiments et comportements évoquent en la structure de l’expérience
subjective. On peut également trouver des analogies entre les états du moi et les trois états de
la stratégie de Walt Disney décrite par R. Dilts : le rêveur, le réaliste et le critique. Les positions
de perception permettent d’expérimenter ces trois états.

2- Le concept des transactions

Une Transaction est une unité d’échange social entre deux personnes, ou un échange bilatéral
(physique ou verbal) entre deux états du moi. Les transactions sont les aspects manifestes des
échanges sociaux ou l’analyse des processus interpersonnels. L’AT distingue quatre types de
transactions
– Les transactions parallèles quand l’état du moi sollicité est celui qui répond
– Les transactions croisées quand l’état du moi sollicité n’est pas celui qui répond
– Les transactions cachées quand la transaction apparente (niveau social) cache un message
sous-jacent (niveau psychologique) provenant d’un autre état du moi
– Les transactions tangentielles ou déviées quand l’état du moi sollicité évite de répondre en
changeant de thème.
Avec les Transactions l’AT propose une grille de lecture qui permet de classer les processus
relationnels observables entre deux individus. Un parallèle est possible avec la synchronisation
de la PNL.

3- Le concept de structuration du temps

Pour satisfaire ses besoins psychologiques, l’individu va structurer le temps de six manières
différentes :

– Le retrait avec une coupure mentale ou physique des autres


– Les rituels : les échanges sont stéréotypés, simples, répertoriés
– Le passe-temps : les échanges permettent de communiquer sans risques et de manière quasi-
prévisibles.
– L’activité : les échanges sont orientés vers l’accomplissement d’une tache ou la réalisation
d’un objectif.
– Les jeux psychologiques : les échanges comprennent une suite de séquences habituelles et
aboutissant à un sentiment négatif des joueurs qui tiennent des rôles spécifiques (Persécuteur,
victime, sauveur)
– Les relations d’intimité : échanges spontanés et authentiques avec l’expression de ses pensées
et sentiments (Peur, colère, tristesse, joie)

Comment structurer son temps pour décider de satisfaire ou non nos critères et valeurs au cours
d’une interaction : en PNL, nous parlerions de stratégies de décision et de motivation.

4- Les positions de vie

Pour Berne, la position de vie est la manière fondamentale et constante à partir de laquelle une
personne se situe face à elle-même et face aux autres. La position de vie est déterminée dans
l’enfance en réaction aux messages inhibiteurs ou permissifs des parents, et à partir du sens
que l’enfant donne à ses expériences et aux conclusions qu’il en tire sur sa propre valeur et sur
celle des autres et du monde. Les positions de vie catégorisent les croyances à propos de nos
relations aux autres ainsi que les quatre attitudes mentales (coopération, domination,
soumission et démission) qui en découlent et donnent une description des comportements
observables correspondant à ces catégories.
Ce concept permet de comprendre la dynamique existentielle à partir de laquelle une personne
a construit son identité et comment elle établit aujourd’hui des relations positives ou négatives
de façon cohérente avec son histoire. La mise en évidence de la position de vie est un élément
déterminant dans l’identification et le traitement du scénario et l’orientation vers la guérison.

5- Le concept des jeux psychologiques

Un jeu est le déroulement d’une série de transactions cachées, complémentaires, progressant


vers un résultat bien défini et prévisible. Ce sont des mécanismes inconscients qui aboutissent
à des relations ratées, c’est-à-dire à un « bénéfice négatifs ». Nous jouons pour structurer le
temps, obtenir des signes de reconnaissance, maintenir notre cadre de référence, confirmer nos
croyances. Le jeu se joue selon certaines règles préalables et parcours un itinéraire bien précis.
L’AT propose d’apprendre à repérer ces jeux relationnels, d’en prendre conscience et de
comprendre ce qui se joue dans la relation. Les jeux de l’AT apportent un riche contenu aux
descriptions structurelles et sans contenu des stratégies relationnelles de la PNL.

6- Le concept d’autonomie et de contrat

Pour Éric Berne, le but de l’AT est orienté vers la guérison du scénario et le développement de
l’autonomie. L’autonomie correspond à l’utilisation par la personne de ses capacités de
conscience, de spontanéité et d’intimité. La personne autonome accepte la responsabilité de ce
qu’elle vit, prend ses décisions en fonction de ses valeurs personnelles et non plus pour
s’adapter à celle des autres, vit ses sentiments authentiques et sait les exprime, perçoit l’autre
et elle-même comme une personne qui a le droit d’exister et qui mérite d’être respectée.
Le développement de l’autonomie fait appel à la notion de contrat, qui est la clé de l’application
de l’AT et qui répond à la question “comment s’améliorer”. Le contrat vise des améliorations
concrètes par étape au lieu de vouloir déplacer les montagnes. Passer un contrat, c’est
déterminer un objectif en termes d’actions concrètes, échéancées et réalistes. C’est un objectif
de progrès bien formulé sur lequel chacun s’engage.

Les différences ou complémentarités entre l’AT et la PNL


Les distinctions épistémologiques

Les distinctions entre la PNL et l’AT sont d’abord épistémologiques, car elles relèvent de
différents modes d’appréhensions de l’objet psychologique. L’AT considère l’objet
psychologique avec une conception réaliste de la connaissance, selon laquelle l’homme peut
agir en fonction de ses perceptions et a la possibilité de connaître la vérité telle qu’elle est, en
se déplaçant pour multiplier ses points de vue. L’observation « réaliste » des comportements
permet de créer des concepts ou grilles de lecture de cette « réalité ». Par exemple, si un sujet
émet un jugement, il fait appel à son état du moi Parent ; s’il exprime une émotion, il fait appel
à son état du moi Enfant. Le changement viendra d’une meilleure prise de conscience d’une «
réalité » extérieure.

La PNL s’appuie sur une conception constructiviste de la connaissance, selon laquelle l’homme
agirait plus en fonction des représentations qu’il se fait de la réalité que des propriétés
objectives de son environnement. Le comportement d’une personne dépend de son
appréhension du monde et celle-ci se reflète dans les programmes des schémas du langage. La
PNL propose donc une modélisation, non pas d’une « réalité » mais des cartes ou
représentations du monde, dont certaines sont « facilitantes » et d’autres « limitantes ». La PNL
cherche à décoder le mode de construction de ces « fictions » qui fonctionnent ou ne
fonctionnent pas. La PNL ne propose pas des concepts pour comprendre mais des modèles
pour agir. Le changement viendra, soit d’une meilleure prise de conscience d’une réalité
intérieure, soit d’une construction d’une carte mentale ou « fiction » plus utile.

S’il y a un point de similitude entre ces deux approches, c’est la recherche du pragmatisme. Le
pragmatisme de l’AT concerne sa théorie celui de la PNL concerne l’action.

Les finalités des approches

L’AT vise à faire tendre l’individu vers une plus grande autonomie. Un des grands principes
de l’AT est que chacun est responsable de sa destinée. La connaissance de soi permet de
réévaluer ses décisions dysfonctionnelles du passé et de développer un comportement
relationnel plus équilibré. L’AT véhicule donc une norme de responsabilité individuelle. La
PNL n’est pas porteuse de normes, mais d’un projet démocratique ; celui de modéliser les
comportements efficaces afin de les rendre disponibles au plus grand nombre. Pour J. Grinder,
« La PNL est une modélisation de l’excellence ». La PNL est centrée sur les moyens
d’améliorer ses comportements et sur l’efficacité des changements produits, sans proposer de
normes en termes de finalité. Les normes en matière de développement humain ne peuvent
qu’être individuelles. La PNL se soucie avant tout d’apporter les technologies les plus
performantes en matière de communication et de changement humain. Chacun défini le niveau
d’expérience auquel ces technologies peuvent s’appliquer : les comportements, capacités,
croyances et valeurs, identité ou spiritualité.

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