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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique SFPC 2022

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Recommandations de Bonnes Pratiques

Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
Ont participé à l’élaboration et la relecture de ce document :

Pr Benoît ALLENET, CHU Grenoble Dr Bénédicte GOURIEUX, CHRU Strasbourg

Dr Jean-Didier BARDET, pharmacie du caducée, Grenoble Dr Julien GRAVOULET, pharmacie Gravoulet, Leyr

Pr Pierrick BEDOUCH, CHU Grenoble Dr Jean-François HUON, CHU Nantes

Dr Lise BERNARD, CHU Clermont Ferrand Pr Stéphane HONORE, Assistance Publique des Hôpitaux de
Marseille, OMéDIT PACA-Corse
Dr Thierry BEROD, CH Martigues
Dr Elsa JOUHANNEAU, CH Le Mans
Dr Delphine CABELGUENNE, CH Le Vinatier
Dr Sandrine MASSERON, pharmacie de Bry, Bry-sur-Marne
Dr Marie-Camille CHAUMAIS, Assistance Publique des
Hôpitaux de Paris Dr Elodie MATUSIK, CH Valenciennes

Dr Catherine CHENAILLER, CHU Rouen Dr Céline MONGARET, CHU Reims

Dr Rémy COLLOMP, CHU Nice Dr Stéphanie MOSNIER-THOUMAS, CHU Bordeaux

Dr Florian CORREARD, Assistance Publique des Hôpitaux de Dr Christelle MOUCHOUX, Hospices Civils de Lyon
Marseille
Dr Arnaud POTIER, CH Luneville
Dr Muriel DAHAN, Inspection Générales des Affaires
Sociales Dr Xavier POURRAT, CHU Tours

Dr Anne-Laure DEBRUYNE, CH Charles Perrens Pr Sonia PROT-LABARTHE, CHU Nantes

Pr Bertrand DECAUDIN, CHRU LIlle Dr Pierre RENAUDIN, webmaster SFPC

Dr Anne-Charlotte DESBUQUOIS, CH Compiègne Dr Clarisse ROUX-MARSON, CHU Nîmes, OMéDIT Occitanie

Dr Anne DORY, CHRU Strasbourg Dr Eric RUSPINI, pharmacie Ruspini, Gerbeviller

Dr Véronique DUHALDE, CHU Toulouse Dr Nicolas SIMON, CHRU Lille

Pr Antoine DUPUIS, CHU Poitiers Dr Laurence SPIESSER-ROBELET, CHU Angers

Dr Félicia FERRERA, Pharmacie de la Pounche, Allauch

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
Table des matières
Introduction ..................................................................................................................... 5
Etape 1 : Le recueil de données ......................................................................................... 9
Introduction
Objectifs et définition
Procédure
Opérateurs
Périmètre
Chronologie
Mode opératoire
Pour en savoir plus
Outils pour la pratique
Etape 2 : L’ organisation et l’analyse des données ............................................................ 25
Introduction
Objectifs et définition
Procédure
Opérateurs
Périmètre
Chronologie
Mode opératoire
Pour en savoir plus
Outils pour la pratique
Etape 3 : Le plan d’actions ............................................................................................... 36
Introduction
Objectifs et définition
Procédure
Opérateurs
Périmètre
Chronologie
Mode opératoire
Etape 4 : L’amélioration des pratiques ............................................................................. 44
Introduction

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
Objectifs et définition
Procédure
Opérateurs
Périmètre
Chronologie
Mode opératoire
Pour en savoir plus et outils pour la pratique
Références ....................................................................................................................... 55

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
Introduction

Pourquoi des Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique ?

Partant des réalités et besoins de terrain, nous avons apporté, ces 20 dernières années,

des approches méthodologiques partielles, visant à structurer certaines pratiques de

pharmacie clinique : pratique des interventions pharmaceutiques - Act-IP©, de la conciliation

des traitements médicamenteux, du Bilan Partagé de Médication, plus récemment des

entretiens pharmaceutiques, du suivi d’adhésion … (cf site internet de la SFPC).

De ces différents méthodes, outils et actes, nous avons, il y a 5 ans, posé une réflexion sur un

modèle de pratique (Allenet et al. 2018) et, en parallèle sur la taxinomie, afin de décrire

clairement les termes de notre pratique (Lexique de pharmacie clinique, 2021 ; Annexe 1).

Sur ce socle consolidé, il nous faut désormais décliner les Bonnes Pratiques de Pharmacie

Clinique (BPPC), c’est-à-dire le processus cognitif détaillé à mettre en œuvre tout au long du

processus de la prise en charge thérapeutique du patient.

Cette étape de travail de formalisation est aussi pour nous une étape de « maturité

collective » dans la pratique de la pharmacie clinique. Elle devient essentielle suite à

l’inscription de ces pratiques dans le cadre législatif et réglementaire relatif aux missions des

pharmacies à usage intérieur (Article 5126-1 du code de la santé publique et Décret PUI 21

Mai 2019).

Cette maturité se traduit par l’élaboration et la validation d’une définition consensuelle au

plan international des Soins Pharmaceutiques (Allenet B, 2021) : Les Soins Pharmaceutiques

correspondent à l’ensemble des attentions reçues par le patient, résultant de sa relation avec

le pharmacien et son équipe. Ces attentions peuvent être préventives, curatives, palliatives et

peuvent concerner les produits de santé et/ou les autres déterminants de santé du patient

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
(contexte biomédical, psychologique et social). Les Soins Pharmaceutiques sont prodigués en

lien avec les autres professionnels de santé et, le cas échéant avec les aidants du patient.

L’objectif est d’améliorer la qualité de vie du patient.

Le patient est ainsi au cœur de l’action du pharmacien, c’est ce que retranscrivent les

différentes étapes décrites dans ce document : s’intéresser au patient avant tout en se

concentrant sur son projet de soins.

La pratique moderne de la Pharmacie entre dans une vision globale de la prise en soins du

patient, qui dépasse la simple « ordonnance » et son exécution. Au cœur de cette vision

globale, la définition contemporaine de la santé et de son ancrage bio-psycho-social (Engel

1977), propose une intégration biologique (les caractéristiques objectives de la pathologie),

psychologique (les comportements des individus face à la maladie) et sociale (les

caractéristiques des groupes sociaux en interactions avec les 2 premières valences) (Ogden J.

2014).

L’apport majeur du présent travail est de spécifier et d’opérationnaliser ce lien au patient,

venant compléter plusieurs décades de réflexion sur la sécurisation et l’optimisation de la

dispensation des produits de santé. Ce lien au patient se développe tout au long de son

parcours, entre pratique ambulatoire et établissement de santé.

Dans la suite du document, nous déclinons 3 étapes :

Etape 1 : le recueil des données

Etape 2 : l’organisation et l’analyse de ces données

Etape 3 : le plan d’actions

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
Etape 1
Recueil des données

C’est la complexité de la situation vécue par le patient qui impose


au pharmacien de se poser les bonnes questions.
Sans données pertinentes, pas de détection efficace des
problèmes liés à la thérapeutique, pas de gestion appropriée de la
prescription, pas d’analyse fine des divers aspects du
comportement du patient, pas de plan pharmaceutique
personnalisé.
À l’heure du numérique en santé, l’accès aux données est un
élément stratégique pour le déploiement de la pharmacie
clinique.

Etape 2
L'organisation et l'analyse des
données

Déjà conceptualisée antérieurement, nous introduisons l'


Expertise Pharmaceutique Clinique, qui se développe tout au
long du processus de prise en charge proposé par le pharmacien
clinicien, et nous renvoie à l’évidence que l’analyse se construit
sur le croisement des perspectives des différents acteurs de
l’accompagnement, à commencer par le patient et/ou sa
représentation, le pharmacien et son équipe, le médecin et le
reste de l’équipe de soins.

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
Etape 3
Plan d'actions

La définition et la mise en œuvre d’un plan d’actions formalise


notre démarche car elle spécifie ce que l’on va réaliser selon les
différents types de prestations et le degré de complexité de la
situation, et parce qu’elle engage le pharmacien et son équipe
- à dire et écrire ce qu’ils envisagent de faire
- à faire ce que l’on a écrit
- enfin, à évaluer les actions réalisées.

Etape 4
L'amélioration des pratiques

De fait, au cœur de la pratique de la pharmacie clinique, le


recours aux outils et méthodes de l’assurance qualité s’avère
indispensable ; nous lui consacrons un chapitre en fin de
document.

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
Etape 1 : Recueil des données patient et contexte

Introduction

Toute démarche de projet commence par un bilan initial, une analyse préalable des

protagonistes, de leur contexte, des problématiques à adresser. Dans le champ de la

pharmacie clinique, questionner le recueil des données, c’est questionner une vision du

métier et en cascade, les champs d’informations pertinentes pour notre pratique : quels

objectifs visés ? quels types d’informations nécessaires pour les atteindre ? Comment les

recueillir ?

Objectifs et définition

Proposer un chemin dans le recueil des données, adapté au contexte, aux objectifs du

professionnel, aux attentes du patient, dans l’intention de sécuriser et d’optimiser la prise en

charge et d’accompagner le patient vers la meilleure qualité de vie possible

Procédure

Opérateurs :

Chaque acteur du système de soins possède des informations sur le patient et ses produits de

santé : soignants (médicaux et paramédicaux), administratifs, patients eux-mêmes, aidants.

Le recueil et la mise en commun des données est l’affaire de tous. Par ailleurs, dans le cadre

d’un entretien pharmaceutique, le pharmacien et son équipe (dont les préparateurs en

pharmacie et les étudiants) jouent aussi le rôle de « capteur » de données d’intérêt dans et

hors de son champ de compétence, qui peuvent servir à d’autres acteurs de l’équipe soignante

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
pluriprofessionnelle. Dans ce contexte, l’équipe pharmaceutique doit garantir le respect de la

confidentialité de l’échange avec le patient.

Périmètre :

Les informations sur le patient, sa pathologie, ses traitements, son environnement socio-

économique sont nécessaires à la dispensation des soins pharmaceutiques. Le recueil de

données doit être structuré afin de servir aux objectifs de l’activité de pharmacie clinique à

réaliser. La typologie des données à recueillir concernant le patient varie selon le type de

prestation pharmaceutique (Fig. 1). Le recueil peut être plutôt ouvert, à visée exploratoire

pour décrire et expliciter une situation ; ou plus fermé à visée confirmatoire pour valider des

hypothèses avec notamment l’utilisation de questionnaires (exemple : vérification de non

contre-indication à la vaccination…).

De par leur importance quantitative potentielle, les données doivent également être

structurées pour permettre une meilleure intégration aux systèmes d’information afin de

faciliter leur communication et leur analyse. Un prérequis sera sans doute de questionner à

quel endroit, sous quelle forme et selon quelles modalités sont stockées ces informations au

sein d’un système de soin pluriprofessionnel. Le stockage et l’échange des données doivent

être sécurisés.

Chronologie :

L’activité structurée de recueil des données se place dans un continuum d’activités du

pharmacien clinicien (dispensation, bilan de médication, plan pharmaceutique personnalisé)

(Tab. 1), selon un déroulé prédéfini par l’équipe pharmaceutique ou bien suite à la sollicitation

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
d’un professionnel de santé ou d’un patient (entretien formalisé, plainte spontanée du

patient, apparition d’un effet indésirable, avec ou sans dispensation de produits de santé).

Figure 1 : Typologie des données patient utilisées selon le type de prestation pharmaceutique

(Allenet et al. 2018)

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
Mode opératoire

Au préalable, 3 points de « posture » questionnent notre façon d’aborder l’exercice.

1. S’intéresser au patient avant de s’intéresser aux produits de santé

2. Partir d’une « page blanche » sans chercher, à cette étape, à analyser les données ni à

formuler d’hypothèse(s)

3. Ecouter le patient (partir de ses besoins et attentes)

1. S’intéresser au patient avant de s’intéresser aux produits de santé

Ne pas restreindre le recueil de données à la prescription ou à la demande spontanée,

c’est avant tout assumer une démarche professionnelle structurée au plan médico-

technique : limiter le risque de passer à côté d’éléments essentiels du contexte, voire

de masquer le besoin originel. C’est aussi s’inscrire dans une posture d’accueil, qui

donne à voir que nous ne « vendons » pas des produits, mais nous engageons à

accompagner le patient vers plus de qualité de vie.

« S’intéresser à la personne » n’est pas un élan de bienséance, voire une posture

démagogique. Cela ancre une démarche professionnelle, efficace, pertinente et à la

fois bienveillante.

Une attention préalable sera portée aux situations de vulnérabilité et de précarité

(économique, sociale, familiale, ou sanitaire) dans lesquelles vont s’inscrire les

interactions avec le patient et/ou son aidant (Launay E et al., 2021).

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
2. Partir d’une « page blanche » sans chercher, à cette étape, à analyser les données ni

à formuler d’hypothèse

Recueillir et analyser sont deux activités différentes. Qui peut prétendre faire les deux

en même sans prendre des risques ? Risque méthodologique de partir sur un indice et

l’analyser – et donc utiliser le temps imparti pour être déjà dans la « gestion », alors

que la photographie de départ est sans doute incomplète et cache des choses plus

complexes voire des urgences à gérer. Risque comportemental – le fameux biais de

« désirabilité sociale », l’envie de faire bonne figure face au patient en étant

rapidement dans l’action de « gérer », en général sur un thème avec lequel on se sent

« à l’aise ».

La proposition de prise de recul, dès l’entrée en relation avec le patient, nécessite à

chaque nouvelle interaction de repartir d’une « page blanche », sans hypothèse de

départ. Le souci structurel du professionnel de santé est qu’il est éduqué selon un

mode de raisonnement décrit par les sciences sociales comme « hypothético-

déductif » à la recherche de signes, de symptômes, pour résoudre efficacement les

problèmes. D’où l’intérêt de se former et de mettre en œuvre une démarche d’écoute

active, dès le recueil de données.

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
3. Ecouter le patient (partir de ses besoins et attentes)

L’écoute active (au sens de Karl Rogers, 1988) est une pratique à développer tout au

long de notre vie professionnelle. Il s’agit d’une technique de communication qui

consiste à utiliser le questionnement et la reformulation afin de s’assurer que l’on a

compris au mieux le message de son interlocuteur et de le lui signifier. Selon Rogers,

quelle que soit la technique que l’on utilise, elle ne sert à rien si « l’écoutant » ne met

pas en place une attitude mêlée d’authenticité et de compréhension, sans chercher à

interpréter et/ou juger. Trois préceptes principaux à cette posture : 1. l’empathie,

attitude qui consiste à écouter l'autre de façon très attentive, autant au plan du

contenu qu'au plan du non-dit et du non verbal (se mettre à la place de l’autre pour

comprendre, ressentir, sans pour autant prendre sa place dans la gestion du

problème) ; 2. l’acceptation inconditionnelle, qui vise à accepter l’autre comme il est,

avec respect et considération, afin de construire une relation de confiance, en mettant

au repos notre propre système de valeurs et nos préjugés ; 3. la congruence, ou la

capacité à être en contact avec ce que l'on éprouve et ressent (joie, tristesse, colère,

sentiment de manipulation, etc.) en tant qu'écoutant, et l'exprimer verbalement si l'on

juge le moment opportun. Ces préceptes s’inscrivent, coté soignant, dans une stratégie

qualifiée de non-directive, qui vise non pas à interpréter ou donner des conseils au

patient mais à créer les conditions pour que ce dernier trouve lui-même les ressources

pour gérer au mieux sa santé.

Cette pratique demande rigueur, concentration, décentrage de soi, ce qui, selon le

contexte de travail et l’interaction à mener, demande une grande vigilance et un

environnement spatio-temporel approprié. Nous encourageons nos collègues à

accéder à une offre de formation complémentaire dans ce champ.

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
De la capacité de posture et d’écoute du pharmacien découlent la richesse et la

pertinence des informations recueillies ainsi que la qualité de l’alliance construite avec

le patient tout au long du parcours de soins pharmaceutiques.

Partant de ces prérequis, nous déclinons 6 points-clés du recueil des données (à adapter selon

le contexte professionnel et le patient).

1. Structurer en amont le recueil de données en fonction des objectifs de l’entretien

avec le patient

2. Consulter les données déjà disponibles sur le patient pour améliorer leur

complétude

3. Consulter les autres professionnels de santé / équipes de soins pour améliorer la

pertinence des données

4. Consulter le patient ou les aidants naturels

5. Rechercher la cohérence, l’exhaustivité et la complétude des données en croisant

les sources

6. Appliquer la même méthodologie de recueil pour un renouvellement et une primo-

prescription

1. Structurer en amont le recueil de données en fonction des objectifs de

l’entretien avec le patient

Malgré l’importance de n’occulter aucune dimension du patient, il est nécessaire (pour

des raisons évidentes de temps et d’efficacité) de s’interroger sur les données que

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
nous avons besoin de collecter. Le ciblage sera fait selon l’objectif de l’activité de soin

et donc du recueil qui en découle (Tab. 1, Huon et al., 2019).

Cette étape de structuration des données à acquérir est à mener en amont de la

collecte. Pour la faciliter, on pourra suivre les grands champs de données suivants et

déterminer quelles informations seront utiles et pertinentes pour les soins

pharmaceutiques prévus.

Le modèle Subjectif Objectif Comportements de santé (SOC) – Savoir Pouvoir Vouloir

(SPV) présenté ci-dessous pourra être utilisé :

• Subjectif : santé perçue

– Conditions d’apparition des problèmes de santé

– Ressenti du patient en ce moment, par rapport à la ou les pathologies

– Effets indésirables déjà perçus

– Bénéfices perçus

• Objectif : santé objective

– Données factuelles sur le traitement

– Traitements médicamenteux prescrits du moment

– Médicaments non prescrits (automédication)

– Traitements non médicamenteux (dont compléments alimentaires,

phytothérapie, aromathérapie …)

• Comportements de santé

– Alimentation, exercice physique, tabac, adhésion au traitement,

consommation de médecines complémentaires ou alternatives

• Savoir : la connaissance / les représentations du patient

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
– De sa ou ses pathologies

– De ses médicaments et autres produits de santé

• Pouvoir : l’organisation des soins

– Lien avec les autres professionnels de santé (en ville et en établissement

de soins)

– Circuit des produits de santé

– Organisation des prises

– Consommation effective des traitements

• Vouloir : les motivations à se soigner

– Éléments pratiques qui lui donnent envie de se soigner

– Personnes identifiées comme aidantes pour se soigner

2. Consulter les données déjà disponibles sur le patient pour améliorer leur

complétude

Il existe une manne d’informations captives dans nos systèmes d’information

(ordonnance(s) actuelle(s), dossier patient informatisé (DPI), dispensations

précédentes, dossier pharmaceutique (DP), dossier médical partagé (DMP), « Mon

espace santé », etc…). La difficulté est de savoir les identifier et de pouvoir y accéder.

Le minimum de données requises est présenté ci-dessous :

o Renseignements généraux (identité du patient, lieu de résidence, situation

économique, occupation, coordonnées des médecins, pharmaciens, aidants

naturels et intervenants-pivots, etc…)

o Données démographiques et physiopathologiques

o Antécédents médicaux et comorbidités

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
o Habitudes de vie (activités physiques, alimentation, consommations, etc.),

autonomie, fragilité

o Allergie(s), intolérance(s), effets indésirables

o Biologie

o Produits de santé (historique médicamenteux, adhésion médicamenteuse,

dispositifs médicaux, automédication, etc.)

3. Consulter les autres professionnels de santé / équipes de soins pour améliorer

la pertinence des données

La capacité d’intégrer un mode de travail « collaboratif » avec des moyens physiques

(staffs, revues…) ou dématérialisés (dossiers partagés, messageries, DPI, etc.) est un

des atouts majeurs pour optimiser le recueil et sa pertinence, en remettant en

perspective les choix thérapeutiques avec le contexte clinique.

Concernant les données à recueillir auprès des autres professionnels de santé il s’agit:

o De celles présentées au point précédent

o Des objectifs thérapeutiques

o D’autres problématiques prises en compte par les autres professionnels de

santé

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
4. Consulter le patient ou les aidants naturels

L’entretien avec le patient ou les aidants est incontournable et constitue l’opportunité

d’être à l’écoute des besoins des patients (sauf situations extrêmes type réanimation,

décompensation psychiatrique…). Son organisation devra être réfléchie pour

permettre d’obtenir les données nécessaires, un patient ambulatoire (ou son aidant)

n’ayant pas les mêmes contraintes de temps qu’un patient hospitalisé. Une prise de

rendez-vous pourra être planifiée en présentiel ou en télésoins afin de ne pas passer à

côté d’informations.

Accéder au patient, c’est avoir une chance d’approcher « l’intime » de la situation

vécue (ce qu’il perçoit de sa santé), de vérifier un ensemble de données objectives

détectées au préalable et d’approfondir le recueil, sur des données de contexte et sur

les leviers comportementaux ; et parfois de se rendre compte que ses propres attentes

et besoins ne sont pas de l’ordre de la thérapeutique médicamenteuse. A titre

d’exemple, l’accompagnement de l’adhésion médicamenteuse (identifiée au plan

objectif car les dispensations sont très irrégulières, au plan subjectif car le patient vous

a déclaré que les médicaments sont des « poisons »), va nécessiter de récupérer des

informations sur ce que connait le patient (de sa pathologie et de ses traitements), sa

façon de s’organiser et ses motivations intimes.

Concernant les données à recueillir, il s’agit :

o De celles présentées aux points précédents

o Des produits de santé apportés par le patient et/ou présents dans l’armoire à

pharmacie à domicile, les médecines complémentaires

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
o Des ordonnances apportées par le patient

o Des données d’efficacité, tolérance, adhésion médicamenteuse

o Des besoins et préférences propres du patient

o De l’aptitude du patient à l’auto-administration des médicaments (évaluation

des facteurs de risque, des compétences) notamment dans le cadre du Patient

en Auto-Administration de ses médicaments (PAAM) en établissement de

santé.

5. Rechercher la cohérence, l’exhaustivité et la complétude des données en

croisant les sources

Nous nous inscrivons dans une démarche « éclairée », clinique et scientifique. A ce

titre, il est bon de rappeler la nécessité de pouvoir garantir la qualité des informations :

o pour les données objectives : pertinence, validité, reproductibilité et précision

des mesures

o pour les données subjectives : pertinence, redondance des arguments,

pluralité des sources d’information, précision.

La puissance d’un modèle de soin collaboratif pluriprofessionnel est de démultiplier

les sources et d’opérer une « triangulation » des données afin d’en assoir la qualité et

de tendre vers la saturation des données (selon le périmètre des objectifs fixés au

préalable).

Le mode de raisonnement hypothético-déductif s’amorce au-delà de cette étape,

dans le cadre de l’expertise pharmaceutique clinique (Etape 2).

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
6. Appliquer la même méthodologie de recueil pour un renouvellement et une

primo-prescription

C’est l’illusion du « déjà-vu », de la « routine » qui est notre plus grand ennemi, au

sens où notre vigilance s’émousse, et le détail passe inaperçu, qui pourrait avoir des

conséquences néfastes. Le patient est en constante adaptation, vis-à-vis de sa

pathologie, de son contexte psychosocial, de ses traitements. La richesse du

processus de soins pharmaceutiques (notamment par rapport à d’autres processus

de soin), adossé à la dispensation de produits de santé, se situe dans la récurrence

des contacts entre le professionnel et le patient / sa représentation. Sachons saisir

ces opportunités pour être proactifs dans l’adaptation de nos services au patient.

Il est fondamental de toujours se questionner dans le cadre d’un renouvellement.

Même si le médicament et sa posologie n’ont pas changé, d’autres paramètres ont

pu évoluer, autant clinico-biologiques (bilans biologiques, symptômes, pathologies

intercurrentes…) que psycho-sociaux (perte d’un aidant, modification d’un rythme de

travail, facteurs modificateurs de l’adhésion (Beuscart et al., 2019). Nous devons

toujours garder une posture d’étonnement face à une prescription, et ne pas nous

fier ni à notre ancienne analyse, ni à la confiance que l’on peut avoir dans la

dispensation précédente par un autre pharmacien.

Tab 1. Synthèse des entretiens pharmaceutiques et objectifs visés (Huon et al., 2019)

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
Type d'entretien

Conciliation Conciliation Entretien pharmaceutique réalisé dans Bilan de médication (bilan


Télésurveillance, Télésoin, Bilan éducatif Séance éducative
médicamenteuse médicamenteuse de le cadre d'une consultation Entretien pharmaceutique ciblé partagé de médication si en
Accompagnement thérapeutique partagé d'ETP
d'entrée sortie pluridisciplinaire officine)

Nouveau traitement Nouveau traitement


Modification d'un traitement Modification d'un traitement Effet
Effet secondaire secondaire Maladie chronique Maladie chronique
Maladie chronique/ arrêté
Elément déclencheur Entrée/Transfert Sortie/Transfert Défaut d'observance Défaut d'observance Patient agé polymédicamenté programme validé programme validé
télésurveillance du 6/12/2016
Marge thérapeutique étroite Marge thérapeutique étroite ARS ARS
Consolidation des connaissances Consolidation connaissances
(traitement et maladie) traitement et maladie
Objectifs de l'entretien

Faire connaissance avec le


patient/évaluer son autonomie en x x x x x x
vie quotidienne MMS, GIR…)
S'assurer de la capacité du patient à
x x x x x x x x
participer à l'entretien
Etablir la liste des traitements Recueil d'information x x x x x

Repérer des problèmes Expertise pharmaceutique


x x x x x
pharmacothérapeutiques clinique

Situations critiques (oublis,


x x x x x x
vomissements, voyages…)
Evaluer le comportement du patient
en lien avec sa qualité de vie Adhésion x x x x x x

Automédication /
x x x x x x x
Interactionss / Alimentation

Pathologie x x x x x x

Indication et mécanisme x x x x x x
Evaluer les connaissances et Posologie et Modalités de
x x x x x x x x
compétences des patients prises
Suivi clinico-biologique x x x x x x x
Surveillance, Effets
x x x x x x x x
Iindésirables
Evaluer l'organisation/traitement -
Autonomie
x x x x x x x x
médicamenteuse/Parcours
pharmaceutique
Repérer les
besoins/ressources/freins/la x x x x x x
motivation du patient
Identifier x x x x x
Améliorer la gestion des effets
indésirables Prévenir, Limiter x x x x x x
Connaître la conduite à tenir x x x x x x
Evaluer la bonne compréhension des
x x x x x x x
informations transmises

Répondre aux besoins éducatifs x

Tracer l'activité x x x x x x x x

Communiquer/Transmettre aux
x x x x x x x x
autres professionnels (DMP...)

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
Pour en savoir plus

La communication professionnelle en santé - erpi - 9782761341868 - Année : 08/2016 (2ème édition)-

Auteur : Sous la direction de Claude RICHARD , Marie-Thérèse LUSSIER - Editeur : ERPI

Date parution : 04/2016

Ogden J. Psychologie de la santé. De Boeck Ed, 2018 ISBN : 2807319394

Outils pour la pratique

• Mémo « Entretiens Pharmaceutiques » : Huon et al., 2019 :

https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S2211104219300955

• Vidéos « entretiens pharmaceutiques » sur la chaîne YouTubeFR de la

SFPC : https://www.youtube.com/channel/UC-eu4baYiPn9UpxHZPwN_3A

• Méthode SOAP : https://fr.wikihow.com/%C3%A9crire-une-note-suivant-la-m%C3%A9thode-

SOAP

• Faire Dire outil SAED HAS : https://www.has-sante.fr/jcms/c_1776178/fr/saed-un-guide-pour-

faciliter-la-communication-entre-professionnels-de-sante

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
Etape 2 : Organisation et analyse des données pour l’expertise pharmaceutique clinique (EPC)

Introduction

Au-delà de la seule prescription ou de la demande d’un patient, toutes les informations utiles et

pertinentes liées au patient doivent être recueillies (cf. Etape 1), organisées, et analysées pour

permettre l’atteinte des objectifs de soins. Cette Expertise Pharmaceutique Clinique EPC doit se

référer systématiquement aux dernières données acquises de la science, en les appliquant de

manière personnalisée à chaque patient.

L’organisation et l’analyse objective des données sont menées dans le contexte des soins

pharmaceutiques et font appel à la responsabilité individuelle du pharmacien envers son patient.

L’expertise pharmaceutique clinique participe à l’efficience du système de santé et contribue à

l’amélioration de la Santé Publique.

Objectifs et définition

L’expertise pharmaceutique clinique (EPC) constitue le cœur de l’exercice des activités de pharmacie

clinique pour sécuriser et optimiser la prise en charge thérapeutique du patient. Il s’agit, selon le

lexique de la SFPC (Lexique de pharmacie clinique 2021), d’une « démarche d’évaluation structurée

par le pharmacien, de la situation médico-pharmaceutique du patient et de ses besoins en termes

de produits de santé, au regard des paramètres cliniques, biologiques et du contexte du patient. Elle

contribue à sécuriser et optimiser la prise en soins du patient. Elle est le fil conducteur d’un ensemble

d’étapes et de productions de l’équipe pharmaceutique (…) ». Cette EPC est initiée par le pharmacien

en fonction d’éléments ou évènements déclencheurs comme une prescription de produits de santé,

26
Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
un suivi thérapeutique, une demande spontanée du patient, ou l’apparition d’un évènement

indésirable. Elle peut également émaner de la sollicitation d’un professionnel de santé.

L’EPC a pour but l’atteinte des objectifs thérapeutiques par le bon usage des produits de santé, la

prévention de leur iatrogénie et la contribution à améliorer de la qualité de vie. Elle est

indispensable pour le suivi thérapeutique du patient.

La démarche d’EPC est un pré-requis indispensable avant tout renouvellement et/ou adaptation des

prescriptions réalisé par le pharmacien.

L’EPC peut être réalisée dans le cadre d’une optimisation de l’acte de dispensation d’un ou plusieurs

produits de santé. Dans ce cas, elle inclut le processus d’analyse pharmaceutique de l’ordonnance.

Procédure

Opérateurs :

• Le pharmacien, les étudiants en pharmacie de troisième cycle en pharmacie (officine et

hôpital)

• Les étudiants en pharmacie en 5ème année hospitalo-universitaire y participent durant leur

stage hospitalier sous le contrôle effectif du pharmacien.

• L’étape d’analyse du contenu règlementaire de l’ordonnance, si elle est présente, peut être

déléguée aux étudiants en pharmacie inscrits en 3ème année des études de pharmacie (Article

L 4241-10 du CSP), aux préparateurs /techniciens en pharmacie, sous le contrôle effectif du

pharmacien.

• Concernant le renouvellement et/ou adaptation des prescriptions : pharmacien habilité dans

le cadre des protocoles mentionnés au L4011-4 du code de la santé publique pour les

27
Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
établissements de santé, ou dans le cadre du rôle de pharmacien correspondant (exercice

coordonné).

Dans ce cas, par principe de sécurité, la dispensation, incluant l’analyse pharmaceutique de

l’ordonnance devrait être réalisée si possible par une personne habilitée différente de celle qui

réalise le renouvellement et/ou l’adaptation des prescriptions.

Périmètre :

La démarche de l’EPC est initiée en fonction des éléments déclencheurs suivants :

o Prescription d’un ou plusieurs produits de santé, notamment lors d’une hospitalisation

(admission, transfert d’unité ou d’établissement, sortie) ou en ambulatoire;

o Demande spontanée du patient sans nécessairement de prescription associée ;

o Discussion entre professionnels de santé (ex : programme d’éducation thérapeutique, réunion

de concertation pluridisciplinaire, télé-expertise pharmaceutique…) ;

o A l’initiative du pharmacien selon ses échanges avec le patient ou les autres professionnels de

santé (ex : réception de résultats de biologie médicale, apparition d’effets indésirables ou de

nouveaux symptômes, nouvelles données scientifiques, réglementaires ou sanitaires…) ;

o Demande du médecin ou d’un soignant pour avis pharmaceutique (demande d’avis d’expert)

o En continu si le pharmacien est désigné pharmacien correspondant dans le cadre d’un exercice

coordonné et/ou assure le suivi thérapeutique du patient.

Tous les patients bénéficient d’une expertise pharmaceutique clinique, ajustée à la situation

exposée au pharmacien.

Elle dépend :

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
o des données recueillies/disponibles ;

o des situations médicales et/ou thérapeutiques ;

o des données scientifiques les plus actuelles possibles (evidence-based medecine,

données de vie réelle…) ;

o du contexte familial et social, du niveau de littératie etc…

Chronologie :

La démarche d’EPC fait suite au recueil structuré des données du patient (cf Etape 1) et permet la

construction d’un plan d’actions (cf Etape 3). Il s’agit d’une démarche continue et/ou itérative

faisant partie intégrante des prestations de type « bilan de médication » et « plan pharmaceutique

personnalisé ». Dans le cadre du bilan de médication, elle est associée au processus de conciliation

des traitements médicamenteux.

Modes opératoires

L’Expertise Pharmaceutique Clinique

L’EPC est réalisée par le pharmacien selon le mode opératoire proposé ci-dessous et peut nécessiter

au besoin le recours à un avis d’expert médical ou le renvoi vers d’autres professionnels de santé.

Dans un souci d’intégrer un processus clinique, l’EPC cible en premier lieu le patient, ses plaintes,

ses demandes et ses besoins ; en second lieu, le cas, échéant, les produits de santé seront analysés,

qu’ils soient prescrits ou non (demande spontanée ou conseil du pharmacien).

Les étapes chronologiques sont les suivantes :

29
Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
1. Identifier et prioriser les problèmes de santé. Ils se décomposent en problèmes de santé

à traiter, à prévenir et à dépister.

a. Identifier les problèmes de santé à traiter : diagnostics établis et hypothèses diagnostiques,

signes cliniques et/ou paracliniques et prise en compte du terrain, des antécédents, de la

fréquence, de la sévérité, et des plaintes du patient.

b. Identifier les besoins de prévention primaire et secondaire au regard des recommandations de

santé en vigueur et du profil du patient.

c. Identifier les dépistages recommandés.

d. Établir les priorités selon l’urgence, l’importance de l’impact potentiel clinique, économique

et/ou organisationnel, des attentes et/ou demandes du patient et de la facilité de mise en

œuvre.

2. Sélectionner la ou les information(s) pertinente(s) au(x) problème(s) de santé.

Analyser chaque problème de santé en prenant en compte les données objectives et subjectives

pertinentes, afin de prendre en charge le patient dans sa globalité (voir Etape 1).

3. Évaluer l’efficacité du traitement en cours.

a. Définir les résultats thérapeutiques recherchés : préventif, curatif, étiologique,

symptomatique.

b. Se reporter pour chaque situation aux objectifs thérapeutiques, aux valeurs biologiques et aux

délais attendus.

c. Évaluer l’écart entre les résultats thérapeutiques recherchés/attendus et ceux constatés.

30
Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
4. Évaluer la tolérance du traitement en cours (réflexe iatrogénique1).

Prendre en compte l’imputabilité potentielle du produit de santé, la chronologie des évènements

et les éléments favorisant possibles, les interactions pharmacodynamiques, pharmacocinétiques et

physico-chimiques, le bon usage des dispositifs et/ou d’administration des principes actifs, le bon

usage des dispositifs médicaux, l’adhésion aux produits de santé.

5. Évaluer quand cela est possible l’adhésion médicamenteuse du patient.

L’évaluation de l’adhésion doit intégrer la chronologie de la pathologie et de sa prise en charge et,

ainsi, l’aspect multifactoriel du phénomène, fluctuant dans le temps et selon le contexte,

intentionnel (suis-je malade ? si oui, suis-je convaincu de l’intérêt de prendre des traitements ?) et

aussi non intentionnel (ai-je les moyens de mettre en place et de poursuivre de manière régulière

les prises de traitement ?) (Allenet et al., 2018b). Ainsi, c’est la conjonction d’indicateurs, à un

moment donné de la prise en charge, qui peuvent donner des indications : données de

renouvellement ; déclarations spontanées des patients ; questionnaires standardisés, données

biologiques parfois) (Haag et al., 2020 ; Lehmann et al., 2014).

6. Évaluer le choix du traitement.

a. Lister les choix thérapeutiques pertinents pour traiter les problèmes de santé au regard de

l’arsenal thérapeutique disponible, des données d’efficacité, de tolérance, de coût, des

recommandations en vigueur, de l’expérience et du savoir-faire.

b. Individualiser la thérapie pour le patient au regard des données recueillies relatives au patient,

de l’écart entre le résultat recherché et le résultat observé, des facteurs qui peuvent influencer

les résultats, de la place dans la stratégie thérapeutique, du terrain, des antécédents, du

1
Haute Autorité de Santé, Le réflexe iatrogénique, 2005. Disponible sur : https://www.has-
sante.fr/upload/docs/application/pdf/epp_pmsa_aide2.pdf

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
contexte psycho-social, des formes galéniques, dosages et modalités techniques disponibles et

de l’adhésion thérapeutique du patient.

c. Porter une évaluation clinique sur la balance bénéfices/risques entre la situation

thérapeutique actuelle et les options thérapeutiques potentielles plus adaptées. Cette sous-

étape détermine les solutions optimales, les solutions appropriées et les solutions

inappropriées.

d. Spécifier, au besoin, les modifications thérapeutiques requises. Cette sous-étape met en

évidence les thérapies ne nécessitant pas de modification et celles en nécessitant. Ces

dernières devront être recommandées et justifiées.

7. Déterminer si le patient prend des produits de santé sans indication retenue.

Cette étape fait notamment appel aux données de la conciliation médicamenteuse réalisée en

amont de l’EPC dans le cadre du bilan de médication. Elle doit être réalisée après l’analyse des

problèmes de santé.

8. Sécuriser/optimiser le cas échéant l’acte de dispensation

L’analyse pharmaceutique de l’ordonnance, nécessite sur la base des informations qu’elle contient

et des échanges avec le patient, de s’intéresser au patient d’une part et aux médicaments et autres

produits de santé prescrits d’autre part.

8-1- Le patient

Informations à prendre en compte :

- âge (nourrisson, enfant, adulte, personne âgée > 65 ans), poids, taille ou surface corporelle :

conséquences pharmacocinétiques et pharmacologiques : adaptation posologique

- sexe

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
- antécédents du patient

o Régularité de la surveillance des traitements antérieurs sur le plan biologique, clinique et

radiologique : suivi thérapeutique

o Historique médicamenteux

o Automédication

o Adhésion médicamenteuse

o Habitudes alimentaires et mode de vie du patient

o Allergies / intolérances diverses

- État physiopathologique du patient

o Repérage des atteintes organiques fonctionnelles (insuffisance rénale, cardiaque,

hépatique, pulmonaire…) : déterminer les contre-indications éventuelles des médicaments et les

conséquences pharmacocinétiques et pharmacologiques nécessitant une adaptation posologique

et/ou un suivi thérapeutique.

8-2- les médicaments de l’ordonnance

- Vérifier en fonction des données recueillies au 8-1 et des propriétés générales des médicaments

prescrits (RCP) :

▪ les posologies (dose, fréquence, heure et vitesse d’administration) des produits,

la durée et les arrêt de traitement.

▪ le plan de prises de l’ordonnance globale ( ou des ordonnances) en fonction des

pathologies associées, de la chronopharmacologie des produits, des habitudes

alimentaires, du mode de vie, des interactions médicamenteuses (chronologie

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
des prises), du pic plasmatique, des demi-vies des médicaments impliqués dans

l’équilibre thérapeutique.

▪ les médicaments à marge thérapeutique étroite et la nécessité du suivi

thérapeutique pharmacologique (vérification et adaptation posologique).

- Détecter les redondances pharmacologiques

- Détecter, analyser et gérer les interactions médicamenteuses (DAG)

• Détecter les interactions médicamenteuses pouvant influencer l’équilibre

physiologique ou thérapeutique ou augmenter les effets indésirables d’un ou

plusieurs médicaments

• Analyser scientifiquement le message décrivant l’interaction médicamenteuse

(interaction pharmacocinétique ou pharmacologique…)

• Gérer les interactions médicamenteuses détectées par rapport au contexte

physiopathologique du patient.

- Conseiller pour prévenir certains effets indésirables (précautions d’emploi, mise en garde, conseils

pratiques d’utilisation, conseils hygiéno-diététiques, conseil pour l’adhésion du traitement)

- Formulation éventuelle d’une ou plusieurs interventions pharmaceutiques qui doivent s’inscrire

dans une démarche de sécurité et d’efficience.

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
Focus sur le renouvellement et l’adaptation des prescriptions et/ou des posologies par le

pharmacien

A l’issue de l’EPC et dans le cadre de protocoles mentionnés au L4011-4 du code de la santé publique,

le pharmacien hospitalier peut procéder au renouvellement et à l’adaptation des prescriptions. Dans

le cadre de la pratique officinale, le renouvellement et/ou l’adaptation des posologies s’inscrit dans

les missions du pharmacien correspondant. Ces actions s’intègrent dans le cadre de la dispensation

des soins pharmaceutiques.

Pour en savoir plus

- Pharmacie Clinique et Thérapeutique : Editeur : Elsevier Masson | Date de publication

: 10/2018 | Nombre de pages : 1192 | ISBN : 9782294750779 | EISBN

: 9782294753824 | Langue(s) de publication : Français

- Carte conceptuelle du processus de soins pharmaceutiques, Université de Montreal : Pharand C

and Crevier F, 2013. DOI:10.13140/RG.2.1.2938.0726

Outils pour la pratique

Outils suggérés (liste non exhaustive) :


- Module d’Expertise Pharmaceutique Clinique (disponible sur le site de la SFPC
https://sfpc.eu/logiciel-analyse-pharmaceutique-des-prescriptions/

- Fiche Mémo Conciliation Médicamenteuse : https://sfpc.eu/wp-


content/uploads/2019/08/FicheMemoConciliationMedicamenteuseSFPC.pdf

- Fiche Mémo Bilan Partagé de Médication : https://sfpc.eu/wp-


content/uploads/2019/08/sfpc_memo_bilan_partag_de_medication_vdef_dc_2017.pdf

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
Etape 3 : Plan d’actions

Introduction

Afin d’optimiser la prise en charge thérapeutique du patient, le pharmacien clinicien doit développer

et mettre en œuvre un plan d’actions en collaboration avec les professionnels de santé et le patient

ou son aidant. L’élaboration du plan d’actions est basée sur le recueil des données et leur analyse

(cf Etape 1 et 2).

Le plan d’actions sera plus ou moins complexe, en fonction des problèmes liés à la thérapeutique

détectés. Sa mise en œuvre peut être rapide (ex : intervention pharmaceutique au cours d’une

dispensation) ou étalée dans le temps, revu à chaque épisode de soins et transmis à chaque point

de transition. Il fait partie intégrante du parcours de soins du patient.

Objectifs et définition

Le plan d’actions est un programme de mise en œuvre des interventions pharmaceutiques et/ou

avis pharmaceutiques à l’issue d’une activité de pharmacie clinique (dispensation de produits de

santé, bilan de médication ou plan pharmaceutique personnalisé). Ce programme doit prendre en

compte la sévérité des problèmes liés à la thérapeutique et l’effort nécessaire pour les résoudre.

Les objectifs du programme sont définis en collaboration avec l’ensemble des acteurs de la

thérapeutique mise en place et, le cas échéant après l’information et/ou l’accord du patient/aidant.

Chaque action mise en œuvre devra être planifiée et évaluée au regard de l’atteinte des objectifs

dans une démarche continue d’amélioration de la qualité.

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
Procédure

La mise en œuvre du plan d’actions comprend 4 étapes : la hiérarchisation des actions, la synthèse
et la validation du plan d’actions, la communication du plan d’actions et le suivi et l’évaluation des
actions réalisées.

Opérateurs :

Hiérarchisation des actions Pharmacien

Synthèse et validation du plan Pharmacien

d’actions

Communication du plan Equipe pharmaceutique (dont préparateur et étudiants

en pharmacie)

Suivi et évaluation des actions Equipe pharmaceutique (dont préparateur et étudiants

en pharmacie)

Périmètre :

Le périmètre dépend des attentes et des besoins des patients (déterminé par l’équipe prenant en

charge le patient et le patient lui-même et/ou sa représentation) et sont évalués au cours de(s)

activité(s) de pharmacie clinique.

Le plan d’actions est défini par le pharmacien en lien avec l’équipe pluriprofessionnelle en

concertation avec le patient et/ou sa représentation au cours d’une dispensation, d’un bilan de

médication ou d’un suivi thérapeutique dans le cadre d’un plan pharmaceutique personnalisé.

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
Chronologie :

Les actions peuvent être ponctuelles ou s’inscrire dans le temps, elles peuvent se réaliser

immédiatement après un acte de pharmacie clinique ou ultérieurement (temporalité définie dans

le plan d’actions).

Le plan d’actions est initié à l’hôpital et/ou en ville en s’inscrivant dans la continuité des soins.

La hiérarchisation des actions pourra évoluer au regard de la résolution des problèmes, de la mise

en œuvre du plan d’actions, de la modification de la stratégie thérapeutique et/ou de l’état de santé

ainsi qu’en fonction de l’évolution du contexte de vie du patient.

Le suivi du plan d’actions s’échelonnera tout au long du parcours de soins pour sécuriser et optimiser

la prise en charge thérapeutique (plan pharmaceutique personnalisé).

Mode opératoire

A/ Hiérarchisation des actions

Partant de la hiérarchisation des problèmes opérée à l’étape antérieure (voir Etape 2), la

hiérarchisation des actions doit prendre en compte : l’impact clinique du (des) problème(s) lié(s) à

la thérapeutique, la complexité de la mise en œuvre des actions, l’acceptabilité potentielle par le

patient et par l’équipe qui le prend en soin.

Les points clé de la hiérarchisation des actions sont décrits dans le tableau ci-après :

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
Dispensation Bilan de médication PPP

Prioriser les interventions


pharmaceutiques concernant des
problèmes potentiels ou avérés mettant Prendre en compte l’analyse complète de la thérapeutique
en jeu la sécurité à court ou moyen avec l'adhésion (comportements en santé) du patient et son
terme du patient (surdosage, contre- environnement bio-psycho-social et en identifiant les
indications (allergie…), médicaments CI, principaux risques pour le patient.
erreur de patient ou de médicament,
Impact clinique oubli/absence de traitement…) lors Repérer l’adéquation pathologie/ thérapeutique issue de
du (des) d'une dispensation l’expertise pharmaceutique clinique : décompensation
problème(s) d’une pathologie ? indication toujours présente? Balance
lié(s) à la bénéfice/risque favorable? Interactions? Adhésion par le
thérapeutique Identifier les principaux objectifs patient? Conformité aux dernières recommandations ? Tenir
thérapeutiques du patient en compte du projet de soins global immédiat et futur du
concordance avec son état clinique, son patient
projet de soins immédiat et en lien avec
le prescripteur Optimiser la prise en charge thérapeutique du patient avec
la balance bénéfice /risque évaluée dans le temps,
Résoudre à court terme des problèmes Promouvoir l’ adhésion, afin d'améliorer la prise en soins et
liés à la thérapeutique identifiés, la qualité de vie, détecter les besoins/ problématiques du
optimiser le plan de prise (nombre de patient (hors thérapeutique) qui impacte sa qualité de vie et
prises, galénique, etc…) la prise en soins

Evaluer l’acceptabilité des actions en fonction de ce que :


Acceptabilité - sait faire le patient et/ou l'aidant (capacités à comprendre sa prise en "soins")
potentielle de - peut faire le patient et/ou l'aidant (autonomie dans les soins)
l’action par le - veut faire le patient et/ou l'aidant (motivation à se soigner, acceptation de la pathologie et de la prose
patient en soins, croyances en santé)

Evaluer l'acceptabilité par l'équipe médicale qui dépend :


- de la pertinence/impact de l'IP et de sa justification argumentée.
Acceptabilité
- de la spécialité de l'équipe médicale et la difficulté pour un non spécialiste du problème identifié sur
potentielle de
la prescription de procéder au changement de prescription.
l’action par
- du contexte aigu de l’état de santé du patient et/ou d’une altération récente de l’état clinique du
l’équipe qui le
patient
prend en soin
Acceptabilité plus facile à obtenir par l'équipe qui centralise la prise en soins que si réalisé avec une
équipe qui intervient ponctuellement dans la prise en soins.
Tenir compte du type de modification de
prescription (ajout/arrêt/switch, Tenir compte de l'accès aux ressources médicales
Complexité de
décroissance), de la nécessité d'un suivi pharmaceutiques, paramédicales spécialisées à proximité
la mise en
(clinique, biologique....), des délais de
œuvre des
mise en œuvre.
actions
La complexité de la mise en œuvre dépend de l’effort que le patient devra fournir et également de la
culture "pharmacie clinique" des prescripteurs et des équipes soignantes

40
Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
B/Synthèse et validation pluriprofessionnelle

Les points clé de l’étape de synthèse et de validation pluriprofessionnelle sont décrits dans le

tableau ci-après :

Dispensation Bilan de médication PPP

Rédiger une synthèse écrite et structurée Hiérarchiser, structurer, tracer et partager l’avis
conformément à la hiérarchisation définie au pharmaceutique. Justifier, documenter l’information,
préalable de l’ensemble des IP formulées avec centrer sur le patient.
identification et résolution des problèmes liés à la
thérapeutique Transmettre, au terme de l’échange collaboratif, les
informations importantes (activité, contenu et synthèse)
Tracer les IP selon la grille développée par la société aux professionnels de santé concernés. Notifier
française de pharmacie clinique afin d’en faciliter la clairement les actions à entreprendre dans le document
valorisation. transmis.
Justifier les IP (pharmacothérapie) et les solutions Privilégier les outils de transmission sécurisés
proposées. Inscrire chaque IP dans le dossier du (messagerie sécurisée, dossier médical partagé, dossier
patient et sur la prescription. pharmaceutique...).
Rendre la synthèse facilement consultable par Intégrer le compte-rendu au dossier patient.
l'ensemble des professionnels de santé quel que
soit le support utilisé, papier ou informatique.

Transmettre la synthèse au prescripteur pour


acceptation. Selon le degré d’urgence du problème
lié à la thérapeutique (ex : interaction
médicamenteuse déconseillée ou contre-indiquée),
associer une transmission orale à la transmission
écrite. Ainsi la validation est immédiate (ex : refus
de dispensation/ changement de médicament…).

Intégrer une planification


chronologique des
différentes actions à
conduire.

Valider le PPP de manière


pluriprofessionnelle.
La validation de la synthèse
servira de point de départ
pour la coordination des
différentes actions à mettre
en œuvre.

41
Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
C/ Communication du plan d’actions

Pré-requis pour une communication efficace du plan d’actions

1. collaboration active et structurée entre l’équipe pharmaceutique et l’équipe qui prend en charge

le patient

2. disposer d’un système d’information structuré et alimenter le dossier médical partagé du

patient*

* A ce jour, la matrice d’habilitation du dossier médical partagé (DMP) intègre dans son architecture les
documents issues des activités de pharmacie clinique. Elle permet une communication structurée et
standardisée de ces documents aux différents profesionnels de santé habilités à les consulter. En annexe
2, vous trouverez l’ensemble des codes associés à chaque type de document ou action.

Les points clé de communication du plan d’actions sont décrits dans le tableau ci-après :

Dispensation Bilan de médication PPP

Mettre à disposition les IP à tous les Communiquer via la messagerie sécurisée (MSS).
professionnels, idéalement dans un - le formulaire de conciliation médicamenteuse aux professionnels de
système d’information partagé santé associés aux soins du patient
(DPI, LAP ; LAP/LAD, LAD)
- le bilan médicamenteux actualisé du patient aux professionnels de
Communiquer les IP au patient santé associés aux soins du patient
et/ou aidant ainsi qu’aux différents
intervenants de la prise en charge - l’avis Pharmaceutique auprès du patient/entourage et des différents
selon l’appréciation du pharmacien. intervenants de la prise en charge

- le compte rendu de l’échange avec le patient aux professionnels de


Tracer la dispensation des produits santé associés aux soins du patient
de santé
Intégrer si possible l’Avis Pharmaceutique aux compte rendus médicaux

Intégrer le formulaire de conciliation médicamenteuse, le bilan


médicamenteux actualisé, et une synthèse de l’avis pharmaceutique dans
la lettre de liaison de sortie (volet médicamenteux).

Mettre à disposition les informations et conseils nécessaires au bon usage


des produits de santé auprès du patient.

Mettre à disposition un plan de prise au patient et/ou aidant et/ou


autre(s) intervenant(s) dans l’administration des médicaments du patient.

Transmettre le plan d’actions à chaque transition du parcours de soin pour


poursuite ou modification des objectifs

42
Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
D/ Suivi et réévaluation

Les points clé du suivi et de la réévaluation du plan d’action sont décrits dans le tableau ci-après :

Dispensation Bilan de médication PPP

Réaliser le suivi à court terme, à Mettre en place une coordination Centrer le suivi sur le patient et les
chaque dispensation ou lors d’une entre les différents acteurs pour principaux objectifs thérapeutiques
nouvelle activité de pharmacie assurer le succès des actions définis
clinique. notamment quand les actions ont
été établies à l’hôpital et qu’elles Assurer le suivi avec le patient lors
Réaliser auprès du patient et/ou devront être appliquées ou d’entretiens pharmaceutiques
après d’autres professionnels sous poursuivies à sa sortie conduits à l’hôpital ou à l’officine.
forme entretien d’hospitalisation. Au cours de ces derniers sont
évalués :
Il peut faire l’objet d’un suivi Transmettre les bilans partagés de - l’impact de chacune des actions
téléphonique de la part de l’équipe médications a minima lors de proposées ;
pharmaceutique, d’un entretien chaque hospitalisation - la mise en œuvre des actions ;
avec le patient, d’un échange programmée et à chaque - les freins et leviers rencontrés au
collaboratif avec les autres réalisation d’un bilan quotidien.
professionnels prenant en charge le médicamenteux. - les actions effectuées avec
patient. d’autres professionnels de santé en
fonction de la temporalité définie
au préalable.

Communiquer un compte rendu


aux différents acteurs de la prise en
charge du patient.

Réactualiser le plan d’action lors de


chaque entretien, en fonction de
l’atteinte ou de la non-atteinte des
objectifs ou en cas de modifications
thérapeutiques. La fréquence des
entretiens de réévaluation
dépendra de la thérapeutique, des
problèmes identifiés et des risques
associés à la thérapeutique.

43
Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
44
Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
L’amélioration continue des pratiques de pharmacie clinique

Introduction

Les précédents chapitres ont défini les bonnes pratiques de pharmacie clinique tout au long du

parcours du patient, que les activités de pharmacie clinique soient réalisées en établissement de

santé, en officine ou dans une autre structure de soins. Ces bonnes pratiques, visant à optimiser et

sécuriser la prise en charge de chaque patient, constituent le point de départ de la démarche qualité

en pharmacie clinique.

Cependant, la démarche qualité en pharmacie clinique ne se limite pas à ces seules étapes : elle

intègre une dynamique d’amélioration continue qui va progressivement conduire toute équipe à

évaluer, avec des méthodes et des outils, les pratiques en place pour les améliorer, toujours au

bénéfice des patients. Il est également important de souligner qu’une telle dynamique apportera

de la visibilité à ces activités, de la satisfaction aux patients et aux équipes, et globalement

permettra une valorisation auprès de toutes les parties prenantes : patient, équipe médicale, équipe

pharmaceutique, équipe soignante, mais aussi direction, tutelles.

Objectifs et définition

L’amélioration continue de la qualité est une démarche collaborative, dynamique et opérationnelle

visant à optimiser les activités de pharmacie clinique. Elle doit prendre en compte les objectifs

attendus pour le patient et les professionnels de santé et répondre à leurs besoins potentiels et/ou

exprimés.

45
Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
L’amélioration continue de la qualité vise à :

- harmoniser les pratiques de pharmacie clinique mises en place ;

- accroitre l’efficience des actes de pharmacie clinique ;

- renforcer la pertinence des soins pharmaceutiques ;

- améliorer la satisfaction des patients, des aidants et des professionnels de santé ;

- valoriser la pharmacie clinique.

Procédure

Principe :

La mise en place d’une démarche d’amélioration continue de la qualité d’un processus de pharmacie

clinique fait appel aux personnes impliquées, associées à une ou plusieurs personnes formée(s) à la

démarche qualité. Selon la maturité du processus ou l’environnement dans lequel la pharmacie

clinique est déployée, le patient peut tout à fait intégrer la démarche qualité en tant que patient

partenaire pour sa prise en soins. Aujourd’hui, associer le patient est fortement encouragé.

Opérateurs :

Les personnes impliquées dans le processus et celles formée(s) à la démarche qualité.

Périmètre :

La démarche qualité s’applique à l’ensemble des processus de pharmacie clinique. Elle se décline

progressivement et concerne tous les actes de pharmacie clinique décrits dans le modèle de la SFPC.

46
Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
Chronologie :

Elle s’envisage idéalement dès la mise en place d’un acte de pharmacie clinique, de manière

planifiée à fréquence régulière, et en cas de dysfonctionnement ou d’évolution de pratiques.

Lorsqu’un processus de pharmacie clinique est déployé, chaque équipe se fixe des objectifs qui

peuvent, par exemple, s’inscrire dans la démarche de management de la qualité de la prise en

charge médicamenteuse.

A la culture qualité développée dans toute démarche qualité, la gestion des risques ajoute une

culture de vigilance et de sécurité permettant non seulement de traiter les dysfonctionnements et

évènements indésirables mais aussi de les anticiper. Pour rappel, le risque est un évènement

redouté (dénommé « évènement indésirable, dysfonctionnement, incident ») en raison de ses

conséquences négatives, par exemple, pour un patient.

La gestion des risques doit être intégrée à la démarche qualité en pharmacie clinique.

Mode opératoire

Plusieurs étapes sont requises pour structurer l’amélioration continue de la qualité : Prévoir, Mettre

en œuvre, Evaluer et Améliorer. Elles constituent le cycle PDCA (Plan, Do, Check, Act) de la roue de

Deming. Les bonnes pratiques de pharmacie clinique décrites tout au long des chapitres constituent

le socle sur lequel va s’appuyer le cycle PDCA.

Pour illustrer cette dynamique, un exemple de pratique professionnelle est proposé : la mise en

œuvre et l’amélioration des interventions pharmaceutiques (IP) réalisées suite à l’analyse

pharmaceutique des ordonnances.

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
Il s’agit de prévoir la réalisation des IP, les mettre en œuvre, évaluer leur pertinence (à l’aide d’une

évaluation des pratiques professionnelles (EPP), par exemple), et mettre en œuvre les actions

d’amélioration nécessaires.

Etape 1 : Prévoir la réalisation des IP

- Définir les modalités pratiques : qui ? quand ? comment ? quelle traçabilité associée ?

o S’appuyer sur les chapitres précédents

o Envisager l’utilisation d’outils pour enregistrer les IP et permettre ensuite de les analyser et

de les évaluer.

Deux outils de codification des IP ont été développés et sont mis à disposition par la SFPC : la fiche

d’IP à destination des pharmaciens d’officine (Vo et al., 2018) et une fiche d’IP à destination des

pharmaciens hospitaliers (Conort et al, 2004 ; Allenet et al., 2006).

Pour aller plus loin, il est possible d’évaluer l’impact clinique, économique et organisationnel des IP

à l’aide de l’échelle multidimensionnelle CLEO (Vo et al., 2021)

Concernant le recueil et l’analyse des IP, la SFPC propose l’outil Act-IP® pour les pharmaciens

hospitaliers et Act-IP Officine® pour les pharmaciens officinaux.

Act-IP est un observatoire national permettant à tout pharmacien de codifier et analyser ses IP en se

basant sur les outils de codification décrits ci-dessus. Il permet de réaliser des requêtes modulables

et exploitables par chacun (Bedouch et al., 2007- Bedouch et al., 2008) ;

- Formaliser le tout et diffuser ;

- Prévoir la formation et l’accompagnement à l’utilisation de ces outils (sessions de formation,

formation E-learning).

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
Etape 2 : Mettre en œuvre dans la pratique professionnelle

- Selon les bonnes pratiques ;

- Accompagner les équipes dans l’utilisation des outils mis à disposition pour la cotation et la

traçabilité des IP.

Etape 3 : Evaluer la pratique professionnelle : réaliser une revue des IP

- Définir le pilote ou responsable de la démarche d’évaluation

o Pour notre exemple, il peut s’agir du responsable du processus

- Identifier les ressources humaines et matérielles nécessaires.

o Il est important de constituer un groupe de travail de préférence pluri-professionnel

composé de pharmacien(s), de médecin(s) et tout autre professionnel impliqué dans cette

activité de pharmacie clinique. Selon le périmètre, un groupe de travail local, au sein d’un GHT

ou régional aura du sens.

o Les ressources matérielles doivent être prévues afin de dérouler cette évaluation dans de

bonnes conditions.

- Identifier les référentiels réglementaires et professionnels nécessaires à la mise en place de

l'évaluation le cas échéant (bonnes pratiques, éthique, protection de données, sécurisation des

échanges etc …).

o Pour la revue des IP, les bonnes pratiques de pharmacie clinique ainsi qu’une revue

bibliographique vont contribuer à définir le ou les objectifs de l’évaluation et la méthodologie

requise.

- Définir le(s) objectif(s) de l’évaluation et son périmètre.

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
o Le groupe de travail (GT) doit définir les objectifs : pertinence des IP au regard de la situation

clinique du patient, du contenu ou de la nature de l’IP, de la rédaction, de la traçabilité dans le

dossier patient ou la prescription ...

o Périmètre : toutes les IP, pour une population particulière, pour un service donné sur une

période donnée, pour une classe thérapeutique, réalisées par tout professionnel impliqué dans

le processus, ...

- Définir et disposer des outils et des ressources documentaires permettant d’établir la

méthodologie de l’évaluation, sa fréquence et de construire le référentiel d’évaluation.

o Définir les données d’entrée adaptées à(aux) l’objectif(s) de l’évaluation : documents

qualité, indicateurs, cartographie des risques, recueil d’évènements indésirables, retours

d’expérience issus de démarches type REMED, CREX, données de la littérature, etc…

o Les indicateurs accompagnant une revue d’IP peuvent être le taux d’acceptation des IP par

le prescripteur sur une période définie, le nombre d’IP, la nature des problèmes liés à la

thérapeutique concernant une molécule ou une classe pharmacologique, la fréquence des

types d’IP, etc… Ces indicateurs doivent être Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Réalisables

et Temporellement définis (SMART) ;

o Des outils permettant la gestion de projet en définissant notamment le temps dédié et la

fréquence de ces revues (hebdomadaire, mensuelle, trimestrielle…) sont utiles à de telles

démarches.

- Définir le plan de communication sur l’évaluation réalisée.

o La communication est fondamentale car elle permet de bien faire comprendre la démarche

réalisée et de la valoriser.

o Le GT prévoit de communiquer au niveau local, régional, institutionnel etc... les objectifs de

cette évaluation ainsi que les modalités organisationnelles. Une fois l’évaluation réalisée et les

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
axes d’améliorations proposés, le GT s’engage à faire un retour écrit (compte-rendu) à

l’ensemble des acteurs impliqués et des parties intéressées (ex : COMEDIMS, OMéDIT)

- Réaliser la démarche d’évaluation

o Analyser les résultats obtenus.

o Identifier les points positifs (ou conformités), les écarts par rapport au référentiel préétabli

(non-conformité, points sensibles) et les pistes d’amélioration.

o Communiquer les résultats à l’équipe.

- Formaliser l’ensemble de la démarche.

Etape 4 : Améliorer la pertinence des IP

- A l’issue de la démarche d’évaluation, établir un plan d’actions intégrant, selon les résultats,

différents types d’actions (préventives, correctives, curatives) et identifiant un pilote de la mise en

place des actions et une échéance.

o Exemple d’actions d’amélioration : mise en place de protocoles, mise en place d’un message

systématique à destination des prescripteurs (IP récurrentes), optimisation du paramétrage du

système d’information, formation.

o Exemple d’outil permettant d’améliorer la pertinence des IP et les pratiques

professionnelles : élaboration d’une vignette clinique. Le groupe VALSNI (Pharmaciens des PUI

de Villefranche-sur-Saône, Chalon-sur-Saône, Bourgoin-Jallieu, Mâcon et Albigny-sur-Saône),

en collaboration avec le groupe VIP de la SFPC, a initié cette démarche. Il s’agit d’une fiche

synthétique, partant d’un cas clinique ayant motivé une ou plusieurs IP, avec description de la

démarche intellectuelle, des points de vigilance, des axes d’amélioration de la prise en charge

patient avec codification de l’IP et formalisation de conduites à tenir, selon le contexte clinique

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
et les références bibliographiques associées (Bourdelin et al., 2019 ; Cartet et al., 2020). La

démarche d’élaboration d’une vignette clinique est décrite par Rousselière et collaborateurs

en 2020 (Rousselière et al., 2020).

- Au cours de l’élaboration du plan d’actions, évaluer si les indicateurs recueillis sont suffisamment

pertinents, y compris pour la détection des éventuels dysfonctionnements.

o Les indicateurs permettant de suivre l’évaluation de la pertinence des IP

o En l’absence d’indicateur défini par les bonnes pratiques, il est recommandé d’en mettre en

place afin de réaliser des démarches d’évaluation pertinentes et de piloter le processus de

pharmacie clinique.

- Réaliser un retour d’expérience sur la méthodologie et les outils utilisés.

- Définir une périodicité de réalisation de l’évaluation.

- Communiquer la démarche, les principaux résultats et le plan d’actions d’amélioration.

- Evaluer la satisfaction et l’adhésion des personnes impliquées dans cette démarche

d’amélioration.

Les démarches qualité des processus pharmaceutiques intégrant la gestion des risques sont des

exigences issues des référentiels professionnels et réglementaires ; elles sont aussi le fondement de

la certification des établissements de santé et des autorisations d’activité. Développées

classiquement dans certains processus pharmaceutiques tels les préparations médicamenteuses ou

les essais cliniques, ces démarches s’étendent à tout processus.

En synthèse, l’amélioration continue de la qualité s’applique ainsi à l’ensemble des processus de

pharmacie clinique, du recueil de données à la mise en œuvre de l’expertise pharmaceutique

clinique. Aussi, pour chaque équipe, l’enjeu sera d’intégrer progressivement la démarche

d’amélioration continue de la qualité dans les méthodes de travail et de trouver rapidement les

actions qui seront visibles pour les équipes et les institutions, et bénéfiques pour le patient.

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
L’exemple de la revue des IP, choisi dans ce chapitre, illustre la faisabilité par toute équipe et

l’intérêt pour le patient.

Sans mesure régulière, sans évaluation, la progression est difficile. Aussi, l’amélioration continue de

l’exercice de la pharmacie clinique s’inscrit naturellement dans les évaluations des pratiques

professionnelles.

Pour en savoir plus et outils pour la pratique

HAS - Certification des établissements de santé - Fiche pédagogique – Engagement patient et

usager - novembre 2020 : https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2020-

11/fiche_pedagogique_engagement_patient_certification.pdf

HAS - Certification des établissements de santé - Fiche pédagogique – Evaluation de la prise en

charge médicamenteuse - novembre 2020 : https://www.has-

sante.fr/upload/docs/application/pdf/2020-12/fiche_pedagogique_pec_medicamenteuse.pdf

HAS - Certification des établissements de santé - Fiche pédagogique – Gestion des risques -

novembre 2020 : https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2020-

11/fiche_pedagogique_gestion_des_risques_certification.pdf

HAS : Guide méthodologique. Mettre en œuvre la conciliation en établissements de santé. Février

2018 : https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2017-

01/dir1/guide_conciliation_des_traitements_medicamenteux_en_etablissement_de_sante.pdf

Site internet « démarche qualité en officine » : https://www.demarchequaliteofficine.fr/

Démarche qualité à l’officine, référentiel qualité, version 1.2 Decembre 2021:

https://fr.calameo.com/read/00244939558acc397c4f9

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
Référentiels de la société française de pharmacie clinique :

• Pharmacie Hospitalière : https://sfpc.eu/wp-content/uploads/2020/10/Référentiel-de-

Pharmacie-Hospitalière.pdf

• Pharmacie d'officine : https://sfpc.eu/wp-content/uploads/2020/10/2014010984-referentiel-

pharma-officine.pdf

Agence Nationale de la performance sanitaire et médico-sociale (ANAP) :

https://www.anap.fr/ressources/prise-en-charge/biologie-pharmacie-sterilisation/pharmacie/

54
Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
Références
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https://doi.org/10.1016/j.phclin.2018.12.003.

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Allenet B. Endossons la terminologie internationale : pour les soins pharmaceutiques ! Pharm Hosp Clin
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Article 5126_1 du code de la sante publique :


https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000043424060/.

Bedouch P, Charpiat B, Roubille R, Juste M, Rose FX, Augereau L, Conort O, Allenet A. Site internet de la Société
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Décret n° 2019-489 du 21 mai 2019 relatif aux pharmacies à usage intérieur :


https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000038496476.

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Bonnes Pratiques de Pharmacie Clinique – SFPC Mars 2022
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Pharm Hosp Clin 2019 ; 54(4) : 417-423.

Ogden J, O Desrichard, A Blum, A Gauchet (Traduction). Psychologie de la santé, De Boeck Ed, 2018 – ISBN
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Launay E, Gandhour A, Khouani J, Auquier P, Honoré S, Tabélé C. Entretien pharmaceutique : quelles sont les
particularités liés aux patients en situation de précarité ?, Le Pharmacien Hospitalier et Clinicien,Volume 56, Issue
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Lehmann A, Aslani P, Ahmed R, Celio J, Gauchet A, Bedouch P, Bugnon O, Allenet B, Schneider MP. Assessing
Medication Adherence: Options to Consider. Int J Clin Pharm 2014 ;36(1):55-69.

Lexique de Pharmacie Clinique. Pharm Hosp Clin 2021 ; 56(2):119-123.


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Pharand C, Crevier F. Processus de soins pharmaceutiques. 2013 ISBN 978-2-9813029-2-2.


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Rogers Carl R. Le développement de la personne. Paris: Dunod; 1988.

Rousselière C, Bourdelin M, Mongaret C, Groupe VIP de la SFPC, A. Janoly-Dumenil, B. Charpiat, M. Juste, J.


Gravoulet, P. Bedouch, O. Conort De la revue d’interventions pharmaceutiques à la vignette clinique PHC sep 2020
volume 55 pages 213-215.

Site internet de la SFPC : https://sfpc.eu.

Vo HT, Bardet J-D, Charpiat B, Leyrissoux C, Gravoulet J, Allenet B, Conort O, Bedouch P. Validation of a tool for
reporting pharmacists' interventions in everyday community pharmacy. J Clin Pharm. Ther. 2017.

Vo, TH ; Bardet, JD ; Charpiat, B ; Leyrissoux, C ; Gravoulet, J ; Allenet, B & al , Validation of a tool for reporting
pharmacists' interventions in everyday community pharmacy. J Clin Pharm Ther 2018 Apr;43(2):240-248.

Vo HT, Charpiat B, Chanoine S, et al. CLEO: a multidimensional tool to assess clinical, economic and organisational
impacts of pharmacists’ interventionsEur J Hosp Pharm 2021;28:193–200.

Vo HT, Charpiat B, Chanoine S, Juste M, Roubille R, Rose FX, Conort O, Allenet B, Bedouch P. CLEO: a
multidimensional tool to assess clinical, economic and organisational impacts of pharmacists’ interventions. Eur J
Hosp Pharm 2021 Apr 21;ejhpharm-2020-002642 (sou presse).

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ANNEXE 1

Lexique de pharmacie clinique

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ANNEXE 2

Codification des documents et/ou actions issus des activités de pharmacie clinique
dans la matrice d’habilitation du DMP.

Documents et/ou actions issus


Terminologie de référence Intitulé de la terminologie de
des activités de Pharmacie
internationale référence
Clinique
Formulaire de conciliation classCode 11 « synthèse » ; Formulaire de conciliation
médicamenteuse typeCode (LOINC) 80820-4, médicamenteuse
Bilan médicamenteux classCode 11 « synthèse » ;
Bilan médicamenteux
actualisé du patient typeCode (LOINC) 56445-0,
classCode 10 « comptes
Avis Pharmaceutique rendus » ; typeCode (LOINC) Consultation pharmaceutique
93024-8
classCode 42 «Prescriptions» ;
Intervention pharmaceutique Intervention pharmaceutique
typeCode (LOINC) 61357-0
classCode 10 « comptes
Compte rendu de l’échange
rendus » ; typeCode (LOINC) Entretien pharmaceutique
avec le patient
78601-2
Dispensation des produits de classCode 43 «Dispensation» ;
Dispensation médicamenteuse
santé typeCode (LOINC) 60593-1
classCode 44 « Plan de soins,
Plan de prise protocoles de soins » ; Planification thérapeutique
typeCode (LOINC) 77604-7
Renouvellement des
classCode 42 «Prescriptions» ; Renouvellement ordonnance
prescriptions par le
typeCode (LOINC) 75468-9 par pharmacien
pharmacien
Adaptation des
classCode 42 «Prescriptions» ;
posologies/prescriptions par Intervention pharmaceutique
typeCode (LOINC) 61357-0
le pharmacien

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