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Des Facultés Énigmatiques de Certains Êtres Humains

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1

À propos des facultés énigmatiques


de certains êtres humains (1)
Manuel Bautista Aranda

INTRODUCTION

L’existence d’êtres dotés de facultés exceptionnelles, de facultés qui


excèdent de loin celles que possèdent les gens que nous pourrions qualifier de
« normaux », m’a toujours intéressée. Dans certains cas, il s’agissait de personnes
qui étaient nées ainsi, mais dans d’autres, il s’agissait de gens normaux qui, un
beau jour, sans avoir rien fait de spécial et sans savoir pourquoi, découvraient qu’ils
avaient une faculté particulière, un certain « don », un certain « pouvoir », quelque
chose que n’avaient pas les autres.

Dans la littérature consacrée à l’étude de ces « phénomènes », on décrit un


bon nombre de cas de personnes possédant des facultés surprenantes, certaines
ayant vécu dans le passé et d’autres vivant encore parmi nous. Ces histoires sont
généralement très attirantes pour le public et ce grand attrait favorise l’abondance
de fraudes, d’imitations, voire d’erreurs de bonne foi. Comme il n’est généralement
pas à notre portée de vérifier la véracité de chaque cas, et comme il ne nous est
pas toujours possible de séparer le bon grain de l’ivraie, nous conservons
finalement un fond de suspicion et de doute quant à l’authenticité de ce qu’on nous
raconte.

Je me suis personnellement toujours demandé pourquoi certains êtres


pouvaient avoir ces facultés exceptionnelles et pourquoi le reste ne les possédait
pas ni ne savait que faire pour les obtenir.

Mais avant d’entrer dans un type de considérations quelconque et pour que


le lecteur sache clairement ce à quoi je me réfère quand je parle de facultés
exceptionnelles, je vais présenter trois exemples concrets. J’ai choisi ces trois cas
parce qu’ils sont bien documentés, de sorte que le lecteur – qui pourrait être
d’accord ou pas avec les considérations que je ferai plus loin – ne puisse avoir de
doutes raisonnables quant au fait qu’il s’agisse de cas réels. Commençons par le
premier.

EDGAR CAYCE (Un homme inculte devient médecin sous hypnose)

Ce que le cas d’Edgar Cayce a de surprenant, c’est que bien que n’ayant
qu’un niveau de formation très élémentaire, sans étude ni expérience dans le
domaine médical, il soit parvenu à devenir célèbre pour ses extraordinaires
guérisons. À tel point qu’il y eut une époque où le délai d’attente pour les nouveaux
patients était de deux ans.

Le « phénomène » Edgar Cayce est indiscutablement l’un des mieux étudiés.


De très nombreux livres ont été écrits sur sa vie et son œuvre, dont 45 sont en
français1. À l’Association A.R.E. (Association for Research and Enlightenment, Inc) à
Virginia Beach (États-Unis), des milliers et des milliers de documents ont été

1
Aux directions suivantes, vous trouverez les titres des ouvrages en français :
http://www.edgarcaycebooks.org/french/titlesfr.html et
http://www.edgarcayce.org/en_francais/are_visite.html
2

déposés ; on y trouve des « lectures », des témoignages, des commentaires, des


rapports médicaux, etc.

Edgar Cayce est né le 18 mars 1877, près d’Hopkinsville (Kentucky, États-


Unis), de parents fermiers d’un bas niveau culturel. À 7 ans, il entra à l’école du
village, mais il dut la quitter à l’âge de 16 ans pour aller travailler à la ferme de sa
grand-mère paternelle et aider économiquement sa famille. Un an plus tard, la
famille Cayce s’en alla vivre à Hopkinsville et Edgar se mit à travailler dans une
librairie.

En 1900, Edgar a 23 ans et nous le retrouvons à voyager de ville en ville,


vendant des assurances, des livres et du matériel de bureau. C’est en mars de
cette année que commencèrent à se produire les événements qui allaient marquer
la direction que suivrait sa vie. Tout commença par une forte extinction de voix. Au
début, il n’y accorda pas d’importance, pensant
que ce serait passager. Mais malgré tous les
efforts des médecins, il ne parvenait pas à
retrouver la voix, à tel point qu’il dut renoncer
à son travail de vendeur et aller vivre chez ses
parents. Au bout de six mois, convaincu que
son mal était incurable, il accepta une modeste
place d’apprenti-photographe.

À cette époque, les spectacles théâtraux


avec séances d’hypnotisme étaient fréquents.
Un hypnotiseur renommé du nom de Hart
arriva à Hopkinsville pour une représentation. Il
entendit parler du problème de Cayce et
proposa d’essayer de le soigner au moyen
d’une séance d’hypnotisme. Edgar pensa qu’il
n’avait rien à perdre et accepta de s’y
soumettre. Sous hypnose, il put parler
normalement, mais en revenant à l’état
conscient, il en devint à nouveau incapable.
L’expérience se renouvela plusieurs fois et le
résultat fut toujours le même. Hart dut s’en aller, mais bien que tout redevînt
comme avant, l’idée que l’hypnotisme était peut-être être la voie adéquate pour
obtenir la guérison de Cayce était là.

Un voisin du nom d’Al Lyane, hypnotiseur également et possédant quelques


connaissances en médecine, s’offrit pour continuer les essais. Il eut l’heureuse idée
de demander à Cayce, sous hypnose, de lui dire quelle était la cause de son mal et
comment le soigner. Et à la surprise de tous, Cayce d’une voix claire déclara :
« Dans les conditions ordinaires, ce corps est incapable de parler à cause d’une
paralysie partielle des muscles inférieurs des cordes vocales, paralysie due à un
surmenage nerveux. Il s’agit d’un problème psychologique engendrant un effet
physique. On peut y remédier en augmentant la circulation sanguine dans les zones
affectées. » (Réf. 2). Il donna également des instructions concrètes quant à la
manière de provoquer cette augmentation de la circulation sanguine, des
instructions qui furent suivies à la lettre. À la fin de la séance, Cayce, qui avait
passé plus d’un an à ne pouvoir faire autre chose que chuchoter, avait totalement
récupéré la voix.

Cela se produisit le 31 mars 1901 et révéla des facultés qu’Edgar Cayce lui-
même n’avait jamais soupçonnées, il venait d’avoir 24 ans. Une fois qu’il eut
récupéré la voix, il ne pensa plus qu’à se forger un avenir de photographe et à
former une famille. Comme il était totalement ignorant des questions médicales, il
refusa à maintes reprises de participer à toute expérience pour essayer d’aider
d’autres personnes de peur de prescrire quelque chose qui pourrait leur nuire.
3

Mais Layne ne voyait pas les choses du même œil. Il pensait que cela ne
pouvait pas en rester là. Lui-même, qui souffrait de maux gastriques depuis
longtemps et ne parvenait pas à les soulager, souhaitait devenir le « patient » de
Cayce. Après avoir beaucoup insisté et assuré à Cayce que, dans le cas improbable
où il lui prescrirait un traitement susceptible de lui nuire, il avait les connaissances
médicales suffisantes pour le savoir et ne pas le suivre, Cayce finit par accepter.
Une fois sous hypnose, Cayce décrivit de manière détaillée l’affection de Layne et
prescrivit pour sa guérison un traitement qui incluait des plantes médicinales, un
régime et certains exercices. Au bout de trois semaines de ce traitement, ses maux
d’estomac avaient presque disparus.

Layne était emballé, mais Cayce voulait juste se marier, avoir des enfants,
travailler comme photographe et mener une vie tranquille. L’attaquant par son côté
religieux, car Cayce était un fervent croyant, Layne lui fit remarquer que si Dieu lui
avait donné ce don, il avait la responsabilité morale de l’utiliser au bénéfice des
autres. Après bien des doutes et diverses consultations, Cayce accéda, mais faisant
très clairement comprendre qu’il interromprait automatiquement cette pratique si
l’une de ses prescriptions s’avérait dangereuse. En outre, il n’accepterait aucune
rétribution, il continuerait d’être photographe et se limiterait à deux séances par
jour maximum.

À partir de ce moment-là, il commença à voir des « patients ». Le procédé


qu’il suivait dans chaque séance était presque toujours le même : il enlevait ses
chaussures, dégrafait le col de sa chemise, se couchait sur un divan ou sur un lit,
croisait les mains sur le plexus solaire, se détendait et, au bout de quelques
minutes, tombait endormi. Dans cette situation, une personne de confiance – ce fut
d’abord Layne, plus tard son épouse Gertrudis, ensuite son fils Hugh Lynn et
d’autres personnes également – lui indiquait le nom du patient et l’endroit exact où
il se trouvait ; il pouvait en effet également exercer ses facultés sans que la
personne ne soit présente et même si elle était très loin. Ensuite, on lui posait les
questions pertinentes et Cayce y répondait.

Au début, c’était Layne qui prenait note de ce que disait Cayce pendant les
séances. Il appela ce qu’il écrivait à chaque séance une « lecture ». Par après, on
engagea une secrétaire, Gladys Davis, qui sténographiait tout ce que Cayce disait
pendant qu’il était en transe. Elle le passait ensuite à la machine, envoyait l’original
à l’intéressé et archivait une copie. À l’Association A.R.E. précédemment citée, se
trouvent archivées, à disposition de celui qui désire les consulter, un total de
14.306 « lectures ».

Cayce, cependant, continua de travailler comme photographe et, bien qu’il


ne voulût jamais faire la moindre propagande de ses dons, malgré qu’il ait reçu des
propositions économiquement très tentantes pour le faire, sa réputation augmenta
d’année en année. Les malades venaient de tous les environs et parfois d’endroits
très éloignés.

Les réactions des médecins devant le « phénomène Cayce » furent au début


un peu inégales. Certains refusaient de prescrire les remèdes qu’avait
recommandés un ignorant comme Cayce. Il fut d’ailleurs plusieurs fois examiné par
des médecins qui redoutaient d’avoir affaire à un imposteur. L’un d’entre eux, le
docteur Westley Ketchum, envoya en 1910 un rapport à la Clinical Research Society
de Boston dans lequel il qualifiait Cayce de génie de la médecine. Le journal « The
New York Times » obtint une copie de ce rapport et publia un long article intitulé
« Un homme inculte devient médecin sous hypnose ». Avec cet article et d’autres
qui suivirent, les patients de Cayce augmentèrent au point de constituer une
véritable avalanche. Finalement, il dut renoncer à son travail favori de photographe
et se consacrer pleinement à ses « lectures » ; il en réalisait jusqu’à huit par jour.
Malgré cela, le délai d’attente, comme je l’ai déjà dit, était parfois de deux ans.
4

Le temps plein qu’il y consacrait et les nombreuses séances finirent par


affaiblir Cayce. Ses propres « lectures » lui recommandaient le repos, mais il ne
pouvait cesser d’aider les nombreuses personnes qui venaient à lui. Il décéda
finalement le 3 janvier 1945, âgé de 67 ans.

Il existe de nombreux écrits sur les guérisons réalisées. Je vais en citer l’une
d’elles, à titre d’exemple, dans laquelle le patient fut son propre fils, Hugh Linn, qui
avait alors 6 ans. L’enfant, jouant dans le laboratoire photographique de son père,
s’était gravement brûlé les yeux avec la poudre de magnésium servant au flash.
Les médecins déclarèrent que l’enfant ne recouvrerait pas la vue et préconisèrent
l’ablation d’un œil. Cayce, dans l’un de ses « sommeils », manifesta une perception
des choses bien différente. Il affirma que son fils devait rester dans une chambre
obscure pendant deux semaines, en ayant constamment sur les yeux des
compresses imprégnées de la solution spécifiée par les médecins, mais à laquelle il
ajouta un autre ingrédient. C’est ce que l’on fit et quand, au bout de deux
semaines, on lui ôta ses bandages, l’enfant voyait (Réf. 1).

Edgar Cayce, à l’état de veille normal, continuait d’être un ignorant en


matières médicales et il était incapable de comprendre le contenu de ses propres
« lectures ». Quand on lui demanda un jour alors qu’il était « endormi » comment il
obtenait toute l’information de ses « lectures », il répondit qu’il l’acquérait à travers
deux sources de connaissance :

La première, en entrant en contact avec l’esprit inconscient de ceux qui


sollicitaient ses « lectures » car, d’après ce que Cayce lui-même précisa, l’esprit
inconscient garde le souvenir de toutes les expériences par lesquelles est passé
l’individu.

Et l’autre, plus difficile à expliquer et à comprendre, était la possibilité qu’il


avait d’accéder à ce qu’il appela, suivant les cas, « la mémoire universelle de la
nature », « le livre de la vie », « le livre de la mémoire de Dieu » ou simplement
« les archives akhasiques ». Ces concepts sont peut-être bien étranges pour de
nombreux lecteurs. On pourrait les rapprocher de ce que Carl Jung appela
« l’inconscient collectif » ou encore de ce que l’Église catholique appelle « la
communion des saints ».

Quoi qu’il en soit, Cayce pouvait utiliser la masse de connaissances de


millions d’autres esprits subconscients. Nous ne pouvons pas assurer que les
choses furent réellement comme ça, mais ce qui est clair, c’est que, malgré toutes
les connaissances scientifiques actuelles, le phénomène Cayce reste inexplicable.

DUNGLAS HOME (L’homme qui défia la gravité)

Daniel Dunglas Home est né le 20 mars 1833, dans un petit village près
d’Édinbourg (Écosse), d’une famille très humble. Une tante qui n’avait pas d’enfant
l’adopta et il passa avec elle son enfance et sa jeunesse. Quand Home avait 9 ans,
la famille migra aux États-Unis et s’établit dans le Connecticut.

Home était un enfant sensible, délicat, au tempérament nerveux et à la


santé fragile. Très jeune, il commença à présenter des signes de facultés
psychiques hors du commun. Alors qu’il avait 17 ans, les fréquents cognements
dans les murs de la maison, les déplacements de tables et de chaises, les objets qui
volent et autres manifestations, devinrent bientôt insupportables. Le diagnostic des
médecins et de l’Église fut catégorique : Home était possédé par le diable et c’était
sans remède. Devant une telle situation et après bien des doutes, il finit par être
chassé de chez lui.
5

Il passa alors quelques années sur les chemins d’errance, allant de-ci de-là,
sans trop bien savoir que faire de ses « dons ». Il n’accepta jamais d’argent en
échange de ses services. Le premier acte public de lévitation contrôlée eut lieu alors
qu’il avait 19 ans, en raison d’un congrès de spiritisme célébré dans la ville de
Cleveland. Sa réputation et sa crédibilité grandirent car, entre autres choses, ses
exhibitions se faisaient toujours à la pleine lumière du jour ou dans des pièces bien
illuminées et jamais chez lui. On estime qu’au cours de sa vie, il réalisa plus de
mille cinq cents démonstrations.

En 1955, âgé de 22 ans et atteint de tuberculose, il retourna en Angleterre


où il fut très bien reçu, car sa réputation était arrivée jusque-là. Le propriétaire de
l’hôtel dans lequel il se logeait organisa une séance spéciale à laquelle il invita Lord
Brougham et le scientifique Sir David Brewster2 qui décrivit plus tard à la presse
comment il vit s’élever une table.

Mais Dunglas Home ne resta pas longtemps au même endroit. Il se rendit en


Hollande, en France, en Russie et en Prusse. Au cours de son séjour à Paris en
1857, invité personnellement par l’empereur Napoléon III, il fit certaines
démonstrations devant celui-ci, son épouse, l’Espagnole Eugenia de Montijo et
plusieurs personnes de la cour. Au cours de l’une d’elles, il leva, sans la toucher,
une lourde table en marbre à plus de quatre
mètres de haut.

En Russie, le grand romancier russe


Léon Tolstoï assista à l’un des actes de
lévitation de Home. Il déclara qu’il vit le
moment précis où il abandonnait la chaise sur
laquelle il était assis et qu’il l’attrapa par les
pieds alors qu’il flottait dans les airs.

Mais parmi ses nombreuses


démonstrations de lévitation, les plus connues
et les mieux documentées sont celles qu’il
réalisa le 13 et le 16 novembre 1868 à
Londres. La première eut lieu à Ashley House,
rue Victoria. Plusieurs témoins étaient
présents dont Sir William Crookes3. Au cours
de la séance, il put voir Home s’élever du sol à
trois reprises.

La séance du 16 eut lieu le soir, chez Lord Adare, au 5 Buckingham Place.


Parmi les plus de 20 personnes présentes se trouvait lord Linsday qui rédigea un
rapport détaillé de ce que se produisit ce soir-là, confirmé ensuite par les autres
personnes présentes. Son récit, de manière très résumée, nous révèle que Home,
en état de transe, se rendit dans une pièce voisine. À ce moment-là, Lord Linsday
entendit une voix qui lui dit : « Il va sortir par une fenêtre et entrer par l’autre ».
Vu le danger d’une telle expérience, puisque la fenêtre se trouvait à 18,5 m du sol,
il en fit part à ses amis et tous devinrent très attentifs. Ils entendirent alors s’ouvrir
une fenêtre de la pièce voisine et virent presque immédiatement Home flotter
horizontalement dans les airs en face de la fenêtre de la pièce dans laquelle ils se
trouvaient (la distance entre les deux fenêtres étant de 2,50 m). Après être resté

2
David Brewster était un fameux physicien écossais. En 1815, il découvrit qu’un rayon de lumière
pouvait se scinder en deux, l’un reflété et l’autre réfracté, formant un angle droit entre eux. C’est ce que
l’on appelle aujourd’hui encore la loi de Brewster. Pour ses travaux scientifiques, il fut fait chevalier en
1832.
3
William Crookes était un scientifique très connu et respecté. Parmi ses nombreux travaux, il découvrit
un nouvel élément chimique qu’il appela le thallium et inventa le tube à rayons cathodiques sous vide. Il
fut fait chevalier en 1897.
6

quelques secondes dans cette position, il glissa à l’intérieur les pieds en avant et
alla s’asseoir.

En 1871, William Crookes soumit Home à une série d’examens afin de


vérifier scientifiquement les facultés de celui-ci. Il adopta toutes les mesures
imaginables pour éliminer toute possibilité de fraude. Par exemple, la première
chose qu’il fit quand il voulut vérifier la capacité de Home de déplacer des objets à
distance, ce fut de l’attacher pieds et poings à la chaise sur laquelle il était assis et
de placer l’objet à déplacer à l’autre extrémité de la pièce. Et tout cela à pleine
lumière. Au cours de ces tests, aucun des scientifiques présents ne purent détecter
la moindre tentative de fraude. Qui plus est, William Crookes publia, dans le
numéro de janvier 1874 du Quaterly Journal of Science, l’information suivante (Réf.
6) :

« Il existe au moins une centaine de cas documentés des lévitations de Mr


Home en présence de personnes différentes. Et je tiens de la bouche de trois
témoins – le comte de Dunraven, Lord Linsday et le capitaine C. Wynne – les
détails les plus circonstanciés de ce qui se produisit dans l’un des cas les plus
spectaculaires. Si l'on ne veut pas se rendre à l'évidence à cet égard, il faut alors se
refuser à admettre tout témoignage humain quel qu'il soit ; car aucun fait, ni dans
l'histoire sacrée, ni dans l'histoire profane, ne repose sur des preuves plus solides
que celui-ci. Les témoignages accumulés sur les lévitations de Mr Home sont
écrasants. »

Entre-temps, son état de santé avait empiré. En 1873, à l’âge de 40 ans, il


cessa de pratiquer ses activités paranormales par prescription médicale. Il décéda
en 1885, il était âge de 53 ans.

Parmi les livres publiés sur ce personnage, faisons remarquer, pour la


grande quantité d’informations qu’ils apportent, les deux ouvrages qu’écrivit sa
veuve : « D. D. Home : His Life and Mission » (1888) et « The Gift of D. D. Home »
(1890).

SWEDENBORG (Un scientifique clairvoyant)

Avant de citer l’étrange expérience que vécut Swedenborg, nous allons faire
un petit résumé de sa biographie pour que le lecteur puisse mieux cadrer le
personnage.

Emanuel Swedenborg naquit à Stockholm (Suède) en 1688. Il étudia à


l’université d’Uppsala, obtenant son diplôme à l’âge de 22 ans. Au cours des cinq
années suivantes, il se rendit en Angleterre, en France, en Hollande et en
Allemagne afin de connaître les dernières découvertes en science et technique. Il
étudia ainsi la physique, les mathématiques, l’anatomie, l’économie, la métallurgie,
la minéralogie, la chimie et autres matières.

À l’âge de 27 ans, il retourna en Suède, rêvant d’appliquer ses


connaissances à la modernisation et au progrès de son pays, mais il dut faire face à
une société très conservatrice et eut assez bien de difficultés à se frayer un chemin.
Jusqu’au jour où le roi Charles XII, reconnaissant sa valeur, le nomma Assesseur au
Collège des Mines. Il s’y trouva pendant presque 30 ans, avec l’une ou l’autre
fluctuation. En 1721, à l’âge de 33 ans, il publia son premier livre intitulé Prodrome
des principes de philosophie naturelle (Principes de chimie). Il fut suivi d’autres de
caractère technique sur diverses matières, principalement la métallurgie et la
biologie.

L’intérêt de Swedenborg ne se limitait pas au secteur scientifique et


technique, les questions spirituelles l’attiraient également beaucoup, de plus en
7

plus à mesure que passaient les années. Jusqu’à ce qu’en 1747, âgé 59 ans, il
abandonnât volontairement son poste au Collège des Mines, pour se consacrer
pleinement à la vie spirituelle. Il publia de nombreux ouvrages sur des thèmes
religieux, avec des idées qui choquaient parfois l’orthodoxie chrétienne de cette
société. Il décéda à Londres à l’âge de 84 ans.

Mais tout ceci ne justifie pas son


inclusion dans cet article. L’expérience
extraordinaire que je vais décrire avec
quelques détails eut lieu de manière
inattendue alors qu’il avait 71 ans. Il se
produisit dans la ville de Göteborg, en
juillet 1759. C’était un samedi et
Swedenborg était en train de déjeuner
avec des amis chez William Castel, un
riche commerçant de la localité. Soudain,
Swedenborg pâlit et commença à se
sentir mal. Il sortit, seul, dans le jardin
et au bout d’un moment, il revint très
agité, disant qu’un grand incendie s’était
déclaré à Stockholm, non loin de chez
lui. Il affirma également que le feu
s’étendait très rapidement et qu’il
craignait qu’il n’atteigne sa maison. Il
faut préciser que Stockholm se trouve à
près de 450 kilomètres de Göteborg. Et,
bien sûr, à cette époque, le téléphone n’existait pas ni rien de semblable.

Quelques heures plus tard, vers huit heures du soir, il rendit grâce à Dieu,
très soulagé, et déclara que l’incendie avait été maîtrisé alors qu’il n’était qu’à trois
maisons de la sienne. Tous ceux qui étaient présents en furent très impressionnés,
certains étaient également très préoccupés car ils avaient des amis et des maisons
à Stockholm. Le soir même, l’un d’eux raconta au gouverneur de la province ce qui
s’était passé. Celui-ci souhaita vivement parler personnellement à Swedenborg. Le
lendemain dimanche, Swedenborg informa le gouverneur et lui donna des détails
quant à l’extension de l’incendie et la manière dont il avait été éteint. Étant donné
la personnalité de l’auteur, la nouvelle se répandit rapidement dans toute la ville de
Göteborg et on ne parla plus que de cela.

Il fallut atteindre le lundi après-midi pour qu’arrivât la première personne de


Stockholm. C’était un messager de la chambre de commerce de la ville qui confirma
la réalité de l’incendie, ses grandes proportions et autres détails. Tout coïncidait
avec ce que Swedenborg avait raconté. Cela fit de lui plus que jamais une figure
très populaire.

Quelques années plus tard, le célèbre philosophe Emmanuel Kant étudia et


confirma les faits. Au cours de ses recherches, il eut l’occasion de bavarder avec
des témoins oculaires qui vivaient encore et qui, du fait de leur position et leur
culture, lui parurent irrécusables.

Pour terminer, il faut dire que des gens aussi connus qu’Abraham Lincoln,
Saint-Saëns ou Mark Twain eurent également à un moment donné, d’après leurs
biographes, des visions d’événements qui étaient en train de se produire à grande
distance.
8

POURQUOI CES PERSONNES SONT-ELLES DIFFÉRENTES ?

Les facultés exceptionnelles que nous avons décrites dans les trois exemples
précédents – et dans d’autres que nous pourrions ajouter – sont si étranges
qu’elles posent inévitablement un tas de questions.

La première question pourrait être en rapport avec la constitution,


l’anatomie de ces êtres, particulièrement avec leur cerveau. A-t-on rencontré une
différence substantielle entre eux et les gens que nous pourrions qualifier de
« normaux » ? La réponse est négative, les médecins n’ont rien découvert, ni dans
le cerveau, ni dans le reste du corps qui justifie l’apparition des facultés
extraordinaires que nous avons citées. Pour utiliser la terminologie des ordinateurs,
nous pourrions dire que le « hardware », l’outil (le corps en général et le cerveau
en particulier) est le même. Ce qui évidemment n’est pas le même, c’est l’usage
que ces personnes particulières ont pu en faire.

On a essayé à diverses reprises de découvrir une corrélation entre les


facultés mentales des individus et les caractéristiques physiques de leur cerveau.
On pensait, par exemple, que la taille du cerveau devait être en rapport avec
l’intelligence, que les plus grands cerveaux correspondraient aux personnes plus
intelligentes. Mais ce rapport n’a pas pu être vérifié dans la pratique. Qui plus est,
on pourrait presque affirmer que c’est le contraire. On sait par exemple que
l’homme de Neandertal avait une taille cérébrale moyenne plus grande que
l’homme moderne4. Et que la taille cérébrale moyenne des Européens a
progressivement diminué depuis quelque 20.000 ans.

D’un autre côté, d’après les anthropologues, depuis l’apparition, il y a


quelque 150.000 ans, de l’Homo sapiens sapiens, autrement dit de l’homme actuel,
il n’y a eu aucun type de mutation évolutive importante. Ce qui veut dire que notre
cerveau (notre hardware) est essentiellement le même que celui que possédait nos
lointains ancêtres. Et pourtant, le contexte culturel dans lequel nous vivons, les
problèmes que nous devons affronter dans notre vie quotidienne et l’usage que tout
cela nous oblige à faire de notre cerveau ressemblent bien peu à ceux de l’homme
de l’âge de pierre.

Si la structure de notre cerveau n’a pas expérimenté de changement


important pendant tout ce temps, cela veut-il dire que le cerveau de l’homme de
l’âge de pierre avait déjà en puissance la capacité de développer des concepts aussi
abstraits et aussi complexes que ceux de la mécanique quantique ou de la théorie
de la relativité ? Cela veut-il dire que la seule chose dont il avait besoin, c’était
d’exercer et de parvenir à développer cette capacité potentielle ?

Et si c’était vrai, serait-il absurde de supposer que dans notre cerveau se


trouvent en puissance de nombreuses autres capacités que nous n’avons pas
encore développées ? De nombreux chercheurs croient que l’être humain actuel
n’utilise encore que très pauvrement les nombreuses possibilités qu’offre notre
cerveau. Plus encore, il y en a qui pensent que nous utilisons à peine cinq
pourcents de ces possibilités. De ce point de vue, les personnages que nous avons
cités dans les pages précédentes n’ont pas à être considérés comme des êtres
bizarres. Ce sont simplement des êtres qui, pour des raisons inconnues, ont pu
utiliser certaines des possibilités que nous possédons certainement tous, mais sans
savoir encore y accéder. Nous reviendrons plus tard sur ce sujet.

4
Robert Martin, La taille du cerveau et l'évolution humaine, Pour la Science n° 210 – Avril 1995.
9

RÉFÉRENCES

Étant donné le caractère de divulgation de ces lignes, nous avons beaucoup


réduit la liste des références, mais ceux qui désirent de plus amples informations
peuvent les trouver en utilisant n’importe quel bon moteur de recherche sur
Internet.

(1) Qui fut Edgar Cayce ?, www.edgarcayce.org/espanol/aboutedgar_quien.asp


(version de l’auteur, en espagnol) ou
www.edgarcayce.org/en_francais/qui_fut_edgarcayce.html (version en français).
(2) Gina Cerminara, De nombreuses demeures, éditions Adyar, 1996.
(3) Edgar Cayce, http://en.wikipedia.org/wiki/Edgar_Cayce (version de l’auteur, en
anglais) ou http://fr.wikipedia.org/wiki/Edgar_Cayce (version en français).
(4) Daniel Dunglas Home,
http://www.spartechsoftware.com//dimensions/mystical/danielhome.htm
(5) D. D. Home Physical Medium,
http://homepage.ntlworld.com/annetts/ark/mediums/d_d_.htm
(6) D. D. Home : His Life and Mission, Cambridge University Press, New York, 2010.
Version digitalisée du livre écrit par l’épouse de D. D. Home et publié en 1888.
(7) Emanuel Swedenborg (1688-1772), Biography,
www.swedenborgstudy.com/articles/E.Swedenborg/aboutswe.htm
(8) Synnestvedt, S., The Life of Emanuel Swedenborg,
www.spiritualfrontier.org/esmain.html
(9) Williams-Hogan, J. K., et Athyn, B., Swedenborg : A Biography,
www.newchurch.org.au/about-us/swedenborg-a-biography

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