Introduction Générale
Introduction Générale
Introduction Générale
Le changement climatique est sans doute le principal défi de ce siècle. Si rien n’est fait
pour l’atténuer et s’y adapter, une dégradation sans précédent de nos conditions de vie
à la surface de la planète nous attend : sécheresses, bouleversement des écosystèmes
…
Il s’agit d’un problème mondial, aucun pays n’est épargné ; il n’y a pas de « planète
B » sur laquelle se réfugier. C’est la Terre et son climat qui nous permettent de vivre
comme nous le faisons.
Nous sommes certains désormais de l’impact des activités humaines sur le climat. Les
scientifiques appellent cela l’anthropocène : notre empreinte sur la planète est
désormais assez lourde pour déstabiliser ses grands équilibres. On sait que nos actes
d’aujourd’hui n’auront pas de conséquences que pour nous, mais aussi pour les
générations à venir.
Préserver les équilibres de notre environnement si nous voulons que l’espèce humaine
continue son existence sur cette Terre. Sans cet environnement, pas de développement
économique, pas de santé, pas de richesse, pas de PIB, pas d’emploi. Pour nous, mais
aussi et peut-être surtout pour nos enfants, nos petits-enfants.
« Nous sommes face à un test grandeur nature. Nous devons regarder vers l’avant.
On commence à parler d’énergie de façon beaucoup plus intelligente ; l’énergie, c’est
l’histoire qui se joue derrière la vie des gens. Sans énergie, cette histoire de vie n’est
pas possible. »
Rachel Kyte , Envoyée spéciale du Secrétaire-Général des
Nations unies et Directrice Générale de SEforAll, 2016-2019
Donc, pour parvenir à un développement durable, nous sommes face à deux défis
énergétiques majeurs : la pauvreté énergétique et les changements climatiques.
Plus de 3 milliards de personnes n’ont toujours pas accès à des fourneaux propres
et dépendent de combustibles polluants comme le charbon et le bois. La
contamination de l’air domestique du fait de la combustion de ces matériaux tue
environ quatre millions de personnes chaque année. En matière de changements
climatiques, des efforts considérables vont être nécessaires pour développer tout
le potentiel des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique afin qu’elles
contribuent efficacement aux réductions des émissions de dioxyde de carbone
telles qu’elles sont requises au regard des objectifs de l’Accord de Paris (IRENA
2020). En 2015, les Nations Unies ont adopté le Programme de développement
durable à l’horizon 2030 et ses 17 Objectifs de développement durable (ODD).
Le 7e de ces Objectifs—accès à des énergies propres et abordables—répondait à
ces défis énergétiques dans ses différentes cibles (voir Encadré 1).
Pour atteindre l’ODD 7, les gouvernements et les autres parties prenantes doivent
former des partenariats et coordonner d’importants transferts de technologies et
de financements, notamment pour venir en aide aux plus vulnérables. Les
agences mondiales de l’énergie estiment que la réalisation de l’ODD 7 d’ici 2030
va demander un surcroît d’investissements annuels à hauteur de 1360 milliards
USD. Cependant, en 2017, le financement international consacré à soutenir les
énergies propres dans les pays en développement n’a atteint que 21 milliards
(IEA et al., 2020).
7.1: D’ici à 2030, garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables et
modernes, à un coût abordable
7.2: D’ici à 2030, accroître nettement la part de l’énergie renouvelable dans le
bouquet énergétique mondial
7.3: D’ici à 2030, multiplier par deux le taux mondial d’amélioration de
l’efficacité énergétique
7.a: D’ici à 2030, renforcer la coopération internationale en vue de faciliter
l’accès à la recherche et aux technologies relatives à l’énergie propre,
notamment l’énergie renouvelable, l’efficacité énergétique et les nouvelles
technologies relatives aux combustibles fossiles propres, et promouvoir
l’investissement dans l’infrastructure énergétique et les technologies relatives à
l’énergie propre
PROGRAMMES MONDIAUX
Le Plan d’action de Stockholm , en 1972, a été le premier grand plan d’action des
Nations Unies à mettre spécifiquement l’accent sur le rapport entre énergie et
environnement. Au fil des années, de nombreuses conférences et rapports
internationaux ont mis en exergue le besoin d’accroître la part des énergies
renouvelables dans le mix énergétique mondial et d’apporter aux pays en
développement le soutien correspondant. À l’occasion du lancement de
la Troisième décennie du développement en 1980, l’Assemblée générale des
Nations Unies a souligné : « la communauté internationale devra faire des
progrès substantiels et rapides dans la transition de l’économie internationale
actuelle, principalement axée sur les hydrocarbures ». Des appels similaires ont
été lancés par la première Conférence mondiale sur le climat (1979), la
Conférence des Nations Unies sur les sources d’énergies nouvelles et
renouvelables (1981) et le rapport de la Commission Brundtland , Notre avenir à
tous (1987).
« Un itinéraire énergétique sûr, écologiquement rationnel et
RENOUVELABLES
Les pays en développement ont proposé de créer une Agence des Nations Unies
avec pour mission de soutenir l’énergie solaire dès le début des années 1980,
mais quelques pays industrialisés, dont les États-Unis et le Japon, se sont opposés
à cette idée. Certains pensent que ce refus de la part des plus grands développeurs
de technologies d’énergie renouvelable visait en fait à empêcher la naissance
d’une concurrence industrielle dans les pays en développement, qui
représentaient d’importants marchés pour l’avenir. Aucune des institutions
mondiales existantes ayant des compétences en matière d’énergie ne promouvait
alors les énergies renouvelables, et beaucoup de commentateurs ont souligné le
besoin de mettre des ressources en commun pour stimuler la recherche-
développement, le transfert de technologies et le renforcement des capacités dans
les pays en développement (EUROSOLAR et WCRE, 2009).
L’IRENA, qui compte actuellement 161 États membres, est administrée par une
Assemblée qui se réunit une fois par an pour décider du programme et du budget
de l’agence, avec l’aide d’un Conseil à participation tournante. L’agence conduit
des recherches, propose outils et conseils en matière de cartographie, de
planification et de politique, et dirige des initiatives multipartites dont les plus
importantes sont les trois Couloirs régionaux d’énergies propres, l’Initiative
Phares dans les petits Etats insulaires en développement (PIED) et l’Alliance
mondiale de l’énergie géothermale. L’IRENA en elle-même ne fournit pas de
financements, mais le Centre de projets conjoint IRENA/Fonds d’Abu Dhabi
pour le développement, qui lui est affilié, propose des microcrédits de co-
financement.
Focalisée sur le niveau régional dans des domaines tels que l’infrastructure de
réseau électrique et les marchés de l’électricité, la diversification des ressources
énergétiques, et la promotion des investissements et la création d’emplois,
l’initiative Couloirs d’énergies propres joue un rôle crucial dans le ralliement de
soutiens politiques aux énergies renouvelables, ainsi que dans l’aide à la
planification énergétique coordonnée, la conception des plans commerciaux pour
les énergies renouvelables et l’aide à la création de contextes propices aux
investissements. Avec une démarche qui vise à satisfaire aux besoins et priorités
de multiples parties prenantes dans le contexte spécifique de chaque pays,
le Couloir africain d’énergies propres a déjà aidé à identifier les zones ayant le
plus haut potentiel de production d’énergies renouvelables et les options
d’investissement correspondantes ; il a par ailleurs livré des évaluations de l’état
de préparation réglementaire des pays et fourni une assistance technique. Les
microcrédits, de leur côté, ont permis aux pays en développement d’élargir
l’accès à l’énergie et de réduire leur dépendance aux importations de carburants
fossiles.
« L’énergie est le fil d’or qui connecte la croissance
énergies durables. »
DURABLES
Parmi les instances onusiennes les plus proéminentes, l’Organisation des Nations
Unies pour le développement industriel (ONUDI) est l’une des organisatrices
du Forum de Vienne sur l’énergie , qui se réunit tous les deux ans depuis 2009
pour aborder les énergies durables du point de vue du développement. Le
Programme des Nations Unies sur l’environnement héberge le réseau
multipartite REN21 , mis en place en 2005 et connu pour ses rapports sur l’état
des énergies renouvelables et ses Conférences internationales sur les énergies
renouvelables. La Banque mondiale contribue à l’ODD 7 par le biais de son
partenariat intitulé Programme d’assistance à la gestion du secteur énergétique .
LA CHINE
La Chine est perçue par les investisseurs comme un marché porteur en termes
d’énergies renouvelables. Le pays est dans une position paradoxale : il s’agit à la fois
du plus gros pollueur mondial et du plus grand producteur d’énergies renouvelables.
La Chine est notamment à l’origine d’initiatives marquantes, dont un très grand
projet visant à produire 67 000 tonnes d’hydrogène vert.
Dans ce pays, décarboner l’énergie est un enjeu de santé publique. En effet, chaque
année, la pollution atmosphérique tue entre 750 000 et 2,2 millions d’habitants chaque
année. D’où l’effort national effectué pour développer les énergies renouvelables.
LE COSTA RICA
Depuis mai 2019, le pays produit presque 100% de son électricité à partir d’énergies
renouvelables. Pour atteindre ces objectifs ambitieux, le Costa Rica mise sur l’énergie
hydraulique, le solaire, l’éolien et sur l’énergie géothermique, grâce à sa soixantaine de
volcans.
LA NORVÈGE
LE MAROC