Nothing Special   »   [go: up one dir, main page]

Introduction Générale

Télécharger au format odt, pdf ou txt
Télécharger au format odt, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 15

Introduction générale :

Le changement climatique est sans doute le principal défi de ce siècle. Si rien n’est fait
pour l’atténuer et s’y adapter, une dégradation sans précédent de nos conditions de vie
à la surface de la planète nous attend : sécheresses, bouleversement des écosystèmes

Il s’agit d’un problème mondial, aucun pays n’est épargné ; il n’y a pas de « planète
B » sur laquelle se réfugier. C’est la Terre et son climat qui nous permettent de vivre
comme nous le faisons.

Nous sommes certains désormais de l’impact des activités humaines sur le climat. Les
scientifiques appellent cela l’anthropocène : notre empreinte sur la planète est
désormais assez lourde pour déstabiliser ses grands équilibres. On sait que nos actes
d’aujourd’hui n’auront pas de conséquences que pour nous, mais aussi pour les
générations à venir.

Préserver les équilibres de notre environnement si nous voulons que l’espèce humaine
continue son existence sur cette Terre. Sans cet environnement, pas de développement
économique, pas de santé, pas de richesse, pas de PIB, pas d’emploi. Pour nous, mais
aussi et peut-être surtout pour nos enfants, nos petits-enfants.

Une grande partie de l’énergie utilisée aujourd’hui dans le monde (plus de 80 %)


provient de gisements de combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz) ou d’uranium.
Ces gisements, ces stocks, constitués au fil des âges et de l’évolution géologique, sont
évidemment en quantité limitée : ils sont épuisables.
Par opposition, les énergies fournies par le soleil, le vent, les chutes d’eau, la
croissance des végétaux, les marées, la chaleur de la terre sont renouvelables. Toutes
ces énergies renouvelables n’ont d’ailleurs en définitive que deux sources :
le soleil (puisque celui-ci est à l’origine du vent, du cycle de l’eau, des marées, de la
croissance des végétaux) et la terre (qui dégage de la chaleur).
L’utilisation de ces énergies renouvelables n’est évidemment pas nouvelle. Depuis des
temps ancestraux, on a utilisé la chaleur du soleil, on a brûlé du bois ou des déchets, on
a utilisé dans les régions volcaniques la chaleur de la terre, on a fait tourner les
moulins à vent ou les moulins à eau, on a exploité la force des marées.
Le Maroc, comme tout autre pays, s’est engagé dans l’investissement en énergies
renouvelables afin de faire face au problème de l’énergie, d’autant plus que le facteur
pétrolier est très important dans le budget.
Les énergies renouvelables ont-elles un avenir qui aille au-delà de leur part actuelle
de septième du marché ?
Chapitre 1: Les énergies renouvelables au niveau
international :
Les énergies renouvelables sont des formes finales d’énergie (électricité, chaleur ou
carburant) obtenues à partir de sources renouvelables d’énergie. Contrairement aux
sources d’énergie classiques, fossile ou nucléaire, les énergies primaires renouvelables
sont inépuisables à très long terme, car issues directement de phénomènes naturels liés
au soleil, au vent, aux flux hydrauliques, à la chaleur naturelle de la terre, etc. Leur
consommation ne limite pas leur utilisation future. En d’autres termes, elles se
reconstituent plus rapidement qu’elles sont utilisées. Les énergies renouvelables
reposent sur des flux, par opposition aux énergies classiques qui s’appuient sur des
stocks issus de gisements limités de combustibles fossiles (pétrole, charbon, gaz) ou
fissiles (uranium, plutonium, etc.).

Les énergies renouvelables ont pour principaux avantages de pouvoir être


produites sur place et à un coût limité pour l’environnement, par
comparaison avec l’exploitation des énergies fossiles. Plusieurs défis sont
cependant à relever concernant les énergies renouvelables : des coûts
d’exploitation élevés, des problèmes de stockage, des difficultés de
raccordement au réseau ,et de la main d’œuvre qualifiées .

Le renouvelable se décline en plusieurs familles : l’éolien, le solaire,


l’hydroélectricité, l’énergie marémotrice, la géothermie et la biomasse. S’il
ne s’agit pas d’une énergie renouvelable, au sens où elle n’est pas
automatiquement issue d’une source renouvelable d’énergie, la
cogénération n’en est pas moins une source d’énergie verte, car elle
s’appuie sur une meilleure utilisation des sources d’énergie primaires et
contribue ainsi à réduire les émissions de dioxyde de carbone.
Les filières renouvelables peuvent être regroupées en deux catégories :
d’une part, les filières sans combustible (hydraulique, solaire, éolien,
géothermie) et, d’autre part, les filières à combustibles (biomasse et
cogénération fossile). Les premières sont dites CAPEX-driven (pour
« capital expenditure ») car c’est le remboursement du capital investi qui
constitue la majeure partie du coût de production ; les secondes sont dites
OPEX-driven (pour « operational expenditure ») car, dans leur cas, ce sont
les frais d’exploitation et en particulier les frais d’achat de combustible qui
constituent la majeure partie du coût de production. Contrairement aux
filières sans combustible, les filières à combustibles ont ainsi des coûts de
production caractérisés par de nombreuses incertitudes sur la durée
d’exploitation de la centrale, puisque ceux-ci sont liés à l’évolution des
prix sur les marchés des combustibles. En l’occurrence, si les perspectives
d’évolution des coûts de production des filières sans combustible sont
clairement à la baisse (solaire photovoltaïque, éolien), il n’en est pas de
même pour les filières à combustibles. Celles-ci présentent cependant
l’avantage d’offrir une production d’électricité pouvant être parfaitement
modulable (et non intermittente, comme pour les filières sans combustible
hors géothermie) et centralisée, ce qui leur procure un avantage sur les
filières sans combustible (à l’exception de la géothermie) en termes
d’intégration sur le réseau et sur le marché de l’électricité.

Section 1 : Le développement des énergies renouvelables dans


le monde
L’énergie est tout à la fois un levier et un défi pour le développement durable.
Elle propulse nos économies, alimente l’agriculture qui nourrit des milliards de
familles, fait tourner les centrales de désalinisation dans les pays où l’eau est rare
et garde nos foyers au frais ou au chaud suivant les besoins. L’énergie est
fondamentale au développement humain : elle allonge le nombre d’heures que les
personnes peuvent travailler, elle permet à l’étudiant de lire un livre aussi
longtemps qu’il le souhaite et détermine les appareils que les médecins peuvent
utiliser dans leurs hôpitaux.

En 1972, la Conférence de Stockholm sur l’environnement humain a reconnu les


effets néfastes que notre production et notre utilisation de l’énergie ont eu sur
l’environnement, et qu’il fallait une meilleure compréhension de ces impacts
pour pouvoir en faire une gestion efficace. Cinquante ans plus tard, nous savons
désormais que pour maintenir la température globale à des niveaux permettant
d’assurer notre sécurité, il nous faudra laisser au moins les deux-tiers des
carburants fossiles inexploités. Cependant, les énergies renouvelables ne
représentent actuellement que 17% de la consommation énergétique mondiale. Et
près de 800 millions de personnes sont encore aujourd’hui dépourvues d’accès à
l’électricité (AIE et al., 2020).

« Nous sommes face à un test grandeur nature. Nous devons regarder vers l’avant.
On commence à parler d’énergie de façon beaucoup plus intelligente ; l’énergie, c’est
l’histoire qui se joue derrière la vie des gens. Sans énergie, cette histoire de vie n’est
pas possible. »
Rachel Kyte , Envoyée spéciale du Secrétaire-Général des
Nations unies et Directrice Générale de SEforAll, 2016-2019

Donc, pour parvenir à un développement durable, nous sommes face à deux défis
énergétiques majeurs : la pauvreté énergétique et les changements climatiques.
Plus de 3 milliards de personnes n’ont toujours pas accès à des fourneaux propres
et dépendent de combustibles polluants comme le charbon et le bois. La
contamination de l’air domestique du fait de la combustion de ces matériaux tue
environ quatre millions de personnes chaque année. En matière de changements
climatiques, des efforts considérables vont être nécessaires pour développer tout
le potentiel des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique afin qu’elles
contribuent efficacement aux réductions des émissions de dioxyde de carbone
telles qu’elles sont requises au regard des objectifs de l’Accord de Paris (IRENA
2020). En 2015, les Nations Unies ont adopté le Programme de développement
durable à l’horizon 2030 et ses 17 Objectifs de développement durable (ODD).
Le 7e de ces Objectifs—accès à des énergies propres et abordables—répondait à
ces défis énergétiques dans ses différentes cibles (voir Encadré 1).
Pour atteindre l’ODD 7, les gouvernements et les autres parties prenantes doivent
former des partenariats et coordonner d’importants transferts de technologies et
de financements, notamment pour venir en aide aux plus vulnérables. Les
agences mondiales de l’énergie estiment que la réalisation de l’ODD 7 d’ici 2030
va demander un surcroît d’investissements annuels à hauteur de 1360 milliards
USD. Cependant, en 2017, le financement international consacré à soutenir les
énergies propres dans les pays en développement n’a atteint que 21 milliards
(IEA et al., 2020).

ENCADRÉ 1. ODD 7 : GARANTIR L’ACCÈS DE TOUS À DES

SERVICES ÉNERGÉTIQUES FIABLES, DURABLES ET

MODERNES, À UN COÛT ABORDABLE.

 7.1: D’ici à 2030, garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables et
modernes, à un coût abordable
 7.2: D’ici à 2030, accroître nettement la part de l’énergie renouvelable dans le
bouquet énergétique mondial
 7.3: D’ici à 2030, multiplier par deux le taux mondial d’amélioration de
l’efficacité énergétique
 7.a: D’ici à 2030, renforcer la coopération internationale en vue de faciliter
l’accès à la recherche et aux technologies relatives à l’énergie propre,
notamment l’énergie renouvelable, l’efficacité énergétique et les nouvelles
technologies relatives aux combustibles fossiles propres, et promouvoir
l’investissement dans l’infrastructure énergétique et les technologies relatives à
l’énergie propre

 7.b: D’ici à 2030, développer l’infrastructure et améliorer la technologie afin


d’approvisionner en services énergétiques modernes et durables tous les
habitants des pays en développement, en particulier des pays les moins avancés,
des petits États insulaires en développement et des pays en développement sans
littoral, dans le respect des programmes d’aide qui les concernent

L’ÉMERGENCE DES ÉNERGIES DURABLES DANS LES

PROGRAMMES MONDIAUX

Le Plan d’action de Stockholm , en 1972, a été le premier grand plan d’action des
Nations Unies à mettre spécifiquement l’accent sur le rapport entre énergie et
environnement. Au fil des années, de nombreuses conférences et rapports
internationaux ont mis en exergue le besoin d’accroître la part des énergies
renouvelables dans le mix énergétique mondial et d’apporter aux pays en
développement le soutien correspondant. À l’occasion du lancement de
la Troisième décennie du développement en 1980, l’Assemblée générale des
Nations Unies a souligné : « la communauté internationale devra faire des
progrès substantiels et rapides dans la transition de l’économie internationale
actuelle, principalement axée sur les hydrocarbures ». Des appels similaires ont
été lancés par la première Conférence mondiale sur le climat (1979), la
Conférence des Nations Unies sur les sources d’énergies nouvelles et
renouvelables (1981) et le rapport de la Commission Brundtland , Notre avenir à
tous (1987).
« Un itinéraire énergétique sûr, écologiquement rationnel et

économiquement viable, capable de soutenir les progrès

futurs de l’humanité, est un impératif absolu. »

Notre avenir à tous , Chapitre 7, Paragraphe 116

Mais « ces recommandations n’ont abouti à aucun résultat pratique au niveau


mondial », comme l’a signalé le parlementaire allemand Hermann Scheer
(EUROSOLAR et WCRE, 2009, 11). Le plan d’action adopté en 1992 lors du
Sommet de la Terre à Rio, dénommé Agenda 21 , contenait plus d’une centaine de
références à l’énergie, mais ne prévoyait aucun nouveau dispositif institutionnel
en la matière. L’idée portée par Scheer—une agence internationale de l’énergie
solaire—a pris 20 ans à se matérialiser.
Le Sommet mondial sur le développement durable , en 2002, a abouti au Plan de
mise en œuvre de Johannesburg, qui reconnaît l’accès aux services énergétiques
modernes comme l’une des conditions pour atteindre les Objectifs du millénaire
pour le développement (OMD), lancés par les Nations Unies pour satisfaire aux
besoins des populations les plus pauvres du monde à l’horizon 2015. Le Plan de
Johannesburg appelait également à intégrer des considérations énergétiques dans
les stratégies nationales de développement. Quelques-uns des Partenariats
multipartites pour le développement durable établis à Johannesburg avaient
également pour mission de faciliter l’accès à l’énergie pour soutenir la réalisation
des objectifs du millénaire pour le développement. ONU-Énergie a été mise en
place en 2004 avec pour but d’assurer le suivi des différentes décisions relatives
aux énergies, prises à Johannesburg. Mais ONU-Énergie est un mécanisme
interinstitutionnel, avec pour mandat de se consacrer principalement à la
coordination des travaux conduits par une vingtaine d’organisations onusiennes
en matière d’énergie. ONU-Énergie a par ailleurs cherché à soutenir les pays
dans leur poursuite des OMD et des programmes climatiques (UNIDO, 2020).
L’AGENCE INTERNATIONALE DES ÉNERGIES

RENOUVELABLES

Les pays en développement ont proposé de créer une Agence des Nations Unies
avec pour mission de soutenir l’énergie solaire dès le début des années 1980,
mais quelques pays industrialisés, dont les États-Unis et le Japon, se sont opposés
à cette idée. Certains pensent que ce refus de la part des plus grands développeurs
de technologies d’énergie renouvelable visait en fait à empêcher la naissance
d’une concurrence industrielle dans les pays en développement, qui
représentaient d’importants marchés pour l’avenir. Aucune des institutions
mondiales existantes ayant des compétences en matière d’énergie ne promouvait
alors les énergies renouvelables, et beaucoup de commentateurs ont souligné le
besoin de mettre des ressources en commun pour stimuler la recherche-
développement, le transfert de technologies et le renforcement des capacités dans
les pays en développement (EUROSOLAR et WCRE, 2009).

L’IRENA, qui compte actuellement 161 États membres, est administrée par une
Assemblée qui se réunit une fois par an pour décider du programme et du budget
de l’agence, avec l’aide d’un Conseil à participation tournante. L’agence conduit
des recherches, propose outils et conseils en matière de cartographie, de
planification et de politique, et dirige des initiatives multipartites dont les plus
importantes sont les trois Couloirs régionaux d’énergies propres, l’Initiative
Phares dans les petits Etats insulaires en développement (PIED) et l’Alliance
mondiale de l’énergie géothermale. L’IRENA en elle-même ne fournit pas de
financements, mais le Centre de projets conjoint IRENA/Fonds d’Abu Dhabi
pour le développement, qui lui est affilié, propose des microcrédits de co-
financement.

Focalisée sur le niveau régional dans des domaines tels que l’infrastructure de
réseau électrique et les marchés de l’électricité, la diversification des ressources
énergétiques, et la promotion des investissements et la création d’emplois,
l’initiative Couloirs d’énergies propres joue un rôle crucial dans le ralliement de
soutiens politiques aux énergies renouvelables, ainsi que dans l’aide à la
planification énergétique coordonnée, la conception des plans commerciaux pour
les énergies renouvelables et l’aide à la création de contextes propices aux
investissements. Avec une démarche qui vise à satisfaire aux besoins et priorités
de multiples parties prenantes dans le contexte spécifique de chaque pays,
le Couloir africain d’énergies propres a déjà aidé à identifier les zones ayant le
plus haut potentiel de production d’énergies renouvelables et les options
d’investissement correspondantes ; il a par ailleurs livré des évaluations de l’état
de préparation réglementaire des pays et fourni une assistance technique. Les
microcrédits, de leur côté, ont permis aux pays en développement d’élargir
l’accès à l’énergie et de réduire leur dépendance aux importations de carburants
fossiles.
« L’énergie est le fil d’or qui connecte la croissance

économique, une équité sociale accrue et un environnement

sain. Le développement durable n’est pas possible sans

énergies durables. »

Ban Ki-moon , Secrétaire-Général de Nations unies, 2006-


2017

L’année de la mise en place de l’IRENA, le Secrétaire-général des Nations Unies


Ban Ki-moon a mis en place un Groupe consultatif de haut niveau et multipartite
sur les énergies et les changements climatiques. Le groupe a identifié deux
domaines prioritaires de travail et de coopération internationale renforcée, et a
appelé à lancer une campagne mondiale pour les soutenir : l’accès (assurer un
accès universel aux services d’énergie modernes à l’horizon 2030) et l’efficacité
(réduire l’intensité énergétique mondiale de 40% à l’horizon 2030) (AGECC,
2010).
En réponse, l’Assemblée générale des Nations Unies, dans sa résolution 65/151 , a
déclaré 2012 Année internationale de l’énergie durable pour tous et décidé, dans
sa résolution 67/215 , que 2014-2024 serait la Décennie de l’énergie durable pour
tous. Le Secrétaire-général a alors lancé l’initiative SEforAll pour mobiliser
l’action de tous les secteurs de la société avec pour objectif de mettre les énergies
durables au service de tous à l’horizon 2030.
Les activités de SEforALL sont guidées par son approche multipartite de la
coopération : son partenariat relatif aux données, le Pôle Connaissances, surveille
les progrès accomplis sur l’ODD 7. Ses Pôles régionaux, qui rassemblent des
banques de développement, des agences onusiennes, des organisations régionales
et des points de contact nationaux, ont à ce jour contribué à réaliser des
douzaines de programmes d’action et de prospections d’investissement qui
aboutissent à des démarches à la mesure des contextes nationaux pour atteindre
l’ODD 7. Sa plateforme d’Accélération de l’efficacité énergétique mondiale
soutient des partenariats public-privé et guide l’action et les engagements des
dirigeants nationaux et infranationaux dans les secteurs de l’efficacité
énergétique, notamment l’électroménager, le bâtiment, le chauffage ou la
climatisation des collectivités publiques, et l’efficacité des véhicules (SEforALL,
2016).

LE RÉGIME COMPLEXE DE LA GOUVERNANCE DES ÉNERGIES

DURABLES

Outre SEforALL et IRENA, d’autres organisations participent à la gouvernance


mondiale des énergies durables. Les chercheurs parlent de « régime complexe »,
ce qui désigne un paysage institutionnel constitué de mandats qui se chevauchent
et une absence de hiérarchie claire (Van de Graaf et Colgan, 2015). Parmi les
organisations, initiatives et assemblées ayant des compétences en matière
d’énergies durables, il y a celles qui font partie du système des Nations Unies et
les autres. Certaines sont strictement intergouvernementales, d’autres accueillent
de multiples parties prenantes. Certaines ont une participation restreinte, d’autres
fonctionnent comme des « coalitions de motivations ».

Parmi les instances onusiennes les plus proéminentes, l’Organisation des Nations
Unies pour le développement industriel (ONUDI) est l’une des organisatrices
du Forum de Vienne sur l’énergie , qui se réunit tous les deux ans depuis 2009
pour aborder les énergies durables du point de vue du développement. Le
Programme des Nations Unies sur l’environnement héberge le réseau
multipartite REN21 , mis en place en 2005 et connu pour ses rapports sur l’état
des énergies renouvelables et ses Conférences internationales sur les énergies
renouvelables. La Banque mondiale contribue à l’ODD 7 par le biais de son
partenariat intitulé Programme d’assistance à la gestion du secteur énergétique .

D’autres institutions proéminentes ont inscrit les énergies durables à leurs


programmes depuis le milieu des années 2000, poussées par la hausse des prix du
pétrole et les préoccupations liées aux changements climatiques. On peut
notamment citer le Groupe des Sept et le Groupe des Vingt (G20). Le groupe de
haut-niveau Ministères pour les énergies propres , lancé par les États-Unis en
2010, rassemble un groupe de pays membres et non-membres du G20 qui
œuvrent ensemble pour accélérer le déploiement des technologies d’énergie
propre. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) des pays industrialisés
s’occupe de longue date des questions liées aux énergies durables. En 2019, elle
a mis en place une plateforme de collaboration intergouvernementale
appelée Pôle Efficacité énergétique , qui encourage l’échange et la collaboration
sur les principaux thèmes de l’efficacité énergétique entre ses membres, et, plus
largement, au sein de la communauté internationale.
Section 2 : La consommation des énergies renouvelables dans
le monde

Banque mondiale, base de données Sustainable Energy for All (SE4ALL)


dérivée du SE4ALL Global Tracking Framework (Banque mondiale, Agence
internationale de l’énergie et Programme d’assistance à la gestion du secteur
énergétique [ESMAP]).
1.1.1. Les principaux pays consommateur dans le
monde

LA CHINE

La Chine est perçue par les investisseurs comme un marché porteur en termes
d’énergies renouvelables. Le pays est dans une position paradoxale : il s’agit à la fois
du plus gros pollueur mondial et du plus grand producteur d’énergies renouvelables.
La Chine est notamment à l’origine d’initiatives marquantes, dont un très grand
projet visant à produire 67 000 tonnes d’hydrogène vert.

Dans ce pays, décarboner l’énergie est un enjeu de santé publique. En effet, chaque
année, la pollution atmosphérique tue entre 750 000 et 2,2 millions d’habitants chaque
année. D’où l’effort national effectué pour développer les énergies renouvelables.

LE COSTA RICA
Depuis mai 2019, le pays produit presque 100% de son électricité à partir d’énergies
renouvelables. Pour atteindre ces objectifs ambitieux, le Costa Rica mise sur l’énergie
hydraulique, le solaire, l’éolien et sur l’énergie géothermique, grâce à sa soixantaine de
volcans.

Les points d’eau fournissent 75 % de la production électrique totale du pays. Ensuite,


l’éolien représente 15 % du mix énergétique. Enfin, 10 % sont fournis par les centrales
thermiques.

LA NORVÈGE

Fin 2015, les énergies renouvelables représentaient près de 70 % de la consommation


totale d’électricité de la Norvège. En 2020, cette part était de 95 %, notamment grâce à
une utilisation importante de l’énergie hydraulique. Il s’agit de l’un des meilleurs
ratios d’Europe.

Toutefois, il faut nuancer ce bilan très positif. En effet, la consommation d’électricité


en Norvège est bien supérieure à la moyenne mondiale, notamment en raison de son
très faible prix.

LE MAROC

Le Maroc ne produit presque pas d’hydrocarbures et doit importer la quasi-totalité de


son énergie. Pour se libérer de cette contrainte, le pays mise massivement sur les
énergies renouvelables. Il a notamment construit la plus grande centrale solaire
thermique au monde et la plus grande centrale éolienne d’Afrique.
Avec de telles initiatives, le Maroc espère compter 52 % d’énergies renouvelables dans
son mix énergétique en 2030 afin de réduire sa dépendance aux énergies fossiles. Le
pays cherche également à répondre à la demande croissante en électricité du pays,
augmentant chaque année.

1.1.1. Les pays qui consomment le moins


L’Angola, l’Afghanistan, le Burundi, le Cambodge, l’Ethiopie, la Guinée, Haïti, le
Libéria, Madagascar, le Népal, l’Ouganda, le Rwanda, la Somalie, ou encore le Togo
sont les Etats qui consomment le moins d’énergie par habitant. Ils sont suivis de près
par un grand nombre de pays africains, tels que le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le
Kenya, le Mozambique ou le Soudan, mais également par le Bangladesh, la Birmanie
et le Laos.

Vous aimerez peut-être aussi