Projet de Loi Mayotte La Contribution Du Departement 04102023 061024
Projet de Loi Mayotte La Contribution Du Departement 04102023 061024
Projet de Loi Mayotte La Contribution Du Departement 04102023 061024
UN TERRITOIRE
UNE VISION
UNE PROGRAMMATION
Contribution du territoire
en vue du projet de loi Mayotte
Septembre 2023
SOMMAIRE
LE MOT DU PRÉSIDENT 4
PRÉAMBULE 5
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La présente contribution est le fruit d’échanges et de concertations menés par une commission
ad hoc créée à l’initiative du Président du Conseil départemental M. Ben Issa OUSSENI et
placée sous son autorité.
Cette commission est composée des conseillers départementaux : Mme Echati ISSA, M. Elyassir
MANROUFOU, M. Madi VELOU, M. Abdoul KAMARDINE, Mme Soihirat EL HADAD et
Mme Maymounati MOUSSA AHAMADI.
Par une délibération en date du 25 septembre 2023, l’assemblée départementale a émis un avis
favorable, aux propositions de cette présente contribution du territoire en vue du projet de loi
Mayotte.
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LE MOT DU PRÉSIDENT
Lors du Comité Interministériel des Outre-mer du 18 juillet 2023, le
Gouvernement s’est engagé à proposer dans les 6 mois, une loi qui
permettra « d’adopter un train de mesures adaptées aux enjeux de
l’île dans tous les secteurs de la vie quotidienne. Elle sera également
accompagnée de mesures non législatives ».
Ainsi des échanges approfondis ont pu être réalisés avec tous les élus de Mayotte ( les
parlementaires, l’association des maires et les maires, les présidents des intercommunalités,
etc.), les institutions publiques (Caisse de sécurité sociale de Mayotte, l’Agence régionale
de santé, le Centre hospitalier de Mayotte, la Chambre régionale de l’économie sociale et
solidaire), les opérateurs économiques (les chambres consulaires, les syndicats patronaux,
des chefs d’entreprises et les organismes de formations professionnelles), les Conseils
consultatifs (CESEM et CCEEM) et la société civile (les collectifs des citoyens, les syndicats,
etc.).
Je tiens à remercier tous les participants pour leur mobilisation et leur contribution.
Des mesures concrètes ont émergé de cet exercice démocratique inédit. Elles constituent la
présente contribution du territoire, la voix des Mahorais, en vue du projet loi Mayotte.
Il est proposé :
- la mise en œuvre de dispositions visant à affirmer le volet régional de notre
collectivité unique, en particulier, l’adoption d’un mode de scrutin de type régional et
l’octroi des dotations liées à l’exercice des compétences régionales.
- le renforcement de l’État régalien pour réussir à maîtriser l’immigration irrégulière et
instaurer la sécurité à Mayotte.
- de faire bénéficier aux Mahorais l’égalité des droits par un alignement immédiat de
l’ensemble des prestations sociales au niveau du taux appliqué dans l’hexagone et les
autres DOM.
- la mobilisation des leviers indispensables au développement socioéconomique
de notre territoire, notamment pour accélérer la réalisation des grands projets
d’aménagement et de construction et/ou de modernisation de nos infrastructures.
- la compensation des transferts de compétences aux collectivités locales. Il s’agit
notamment de réévaluer la dotation globale de fonctionnement et de régulariser des
conséquences financières issues des différents transferts de compétence déjà exercées.
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PRÉAMBULE
Mayotte a fait le choix de la France en 1841. La population de Mayotte a manisfesté à plusieurs
reprises (en 1974, 1976, 2000 et 2009) sa volonté de demeurer au sein de la France. L’ancrage
de Mayotte dans la République est consolidé par l’accession, depuis 31 mars 2011, au statut
de collectivité unique régie par l’article 73 de la Constitution exerçant les compétences
d’un département et d’une région. Puis Mayotte est devenue, le 1er janvier 2014, une région
ultrapériphérique de l’Union européenne.
Après le volet institutionnel, le combat de Mayotte est désormais celui de son développement
social et économique. Il faut dire que le 101ème département de France est, de loin, le plus
pauvre. Le sous-développement de Mayotte se caractérise par :
- le manque criant d’infrastructures de base,
- une grande précarité sociale (77% de la population vit sous le seuil de pauvreté),
- une pénurie aggravée d’eau potable,
- un système de santé défaillant (Mayotte est le grand désert médical),
- un enclavement aérien, maritime et numérique,
- une croissance démographique exponentielle,
- des services publics saturés, au bord de l’implosion (les écoles ne sont pas en capacité
d’accueillir tous les enfants en âge d’être scolarisés)
- et une immigration clandestine incontrôlée qui obère les efforts de développement et
instaure, sur l’île, une insécurité permanente des personnes et des biens.
Cette situation n’est pas digne de la France. Et le Gouvernement a, semble-t-il, pris la mesure
des enjeux. Il s’est engagé, lors du Comité interministériel des Outre-mer (CIOM) du 18 juillet
dernier, à proposer une loi spécifique visant à « adopter un train de mesures adaptées aux
enjeux de l’île dans tous les secteurs de la vie quotidienne».
Les élus de Mayotte, les acteurs socio-économiques, les acteurs institutionnels et la population
souhaitent soutenir cette démarche salutaire du Gouvernement. C’est, dans cet objectif, qu’ils
se sont fortement mobilisés à l’invitation du Président du Conseil départemental pour élaborer
les propositions contenues dans le présent document.
Il s’agit de l’expression d’une vision réaliste partagée de notre avenir et des moyens et outils à
mobiliser pour sortir du sous-développement et s’inscrire dans la voie de la modernité. L’ambition
est de relever les défis qui se présentent à nous, au premier rang desquels le rétablissement de
la sécurité, l’éducation de la jeunesse, la construction d’un système de santé performant et se
doter des équipements et infrastructures indispensables à notre essor.
Les retards structurels de Mayotte justifient l’adoption d’une loi de programmation qui définira
un accompagnement exceptionnel de l’Etat pour atteindre ces objectifs communs.
La présente contribution de Mayotte jette les bases sur lesquelles la future loi programme devrait
s’appuyer. Elle comporte 120 propositions concrètes qui s’articulent autour de 6 thématiques:
- Le premier thème vise à renforcer les capacités institutionnelles du Département en
dotant à cette collectivité unique les leviers et ressources financières indispensables
pour assumer ses compétences régionales et départementales.
- Le second thème aborde les solutions concrètes faire face à la pression migratoire
d’une exceptionnelle intensité et assurer la sécurité des personnes et des biens. Il est
constant que la pression migratoire et les questions d’insécurité auxquelles Mayotte est
confrontée compromettent tout effort visant à contribuer à son développement. Outre
le renforcement des moyens humains et matériels dédiés au maintien de l’ordre et la
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lutte contre l’immigration clandestine, il est proposé la création d’une base de la Marine
nationale et l’aménagement du Port de Longoni pour accueillir de manière permanente
un Patrouilleur Outre-Mer ainsi que le dimensionnement des moyens alloués à la justice.
- Le troisième thème est celui de l’égalité des droits. De fait la précarité sociale est telle
qu’il est impératif d’aligner immédiatement sur le niveau national l’ensemble des
prestations sociales déjà étendues sur le territoire. L’égalité de droit passe également
par la mise à niveau de notre système de santé et l’amélioration de l’offre et la qualité
de la formation à tous les niveaux.
- Le quatrième thème propose des solutions concrètes pour accélérer le développement de
Mayotte. Un investissement massif pour le désenclavement terrestre, aérien, maritime et
numérique est fondamental au même titre que diversification des sources d’eau (retenue
collinaire, unité de dessalement, forage, etc.) de manière à garantir à la population une
disponibilité pérenne de l’eau.
- Enfin, il est proposé (Thème 5) d’octroyer aux collectivités locales mahoraises les
moyens financiers permettant d’exercer les compétences transférées.
- D’autres mesures issues notamment du CIOM 2023 (thème 6) complètent cette présente
contribution.
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THÈME 1 : CONSOLIDER ET
RATIONALISER NOS INSTITUTIONS
SÉCURITÉ CIVILE
Plus de 50% de la population de Mayotte sont de nationalité étrangère dont la moitié en situation
irrégulière, 75% des accouchements au Centre Hospitalier de Mayotte sont issus de femmes
d’origine étrangères, 30% de la population adulte de Mayotte est née à Anjouan. Les titres de
séjours délivrés ne permettent, ni de sortir de Mayotte, ni d’avoir accès à l’espace Schengen.
Mayotte détient les records d’Europe des homicides et des vols avec violence. En effet, entre
2008 et 2020, les vols avec violence ont été multipliés par 4 et les homicides ont été multipliés
par 2. Depuis 2020, la situation continue à s’aggraver.
En avril 2023, l’opération Wuambushu a été déployée à Mayotte avec l’objectif de lutter
contre la délinquance et les violences, éradiquer les bidonvilles et reconduire à la frontière les
personnes en situation irrégulière. Cette opération a eu le soutien des élus de Mayotte mais sa
mise en œuvre sur le terrain a été très difficile. Il est nécessaire de pérenniser cette action en
mettant davantage d’efforts sur la coordination et la coopération entre l’Etat et les collectivités
de Mayotte.
Les élus de Mayotte soulignent en effet que la présente démarche doit s’analyser et s’inscrire
dans le contexte d’immigration et d’insécurité hors-norme que subit le territoire depuis des
années et le désarroi qu’il provoque pour nos concitoyens.
Pour réussir à lutter efficacement contre l’immigration clandestine et à garantir la sécurité des
Mahorais, il est proposé, dès la promulgation de la loi, de :
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I. Immigration irrégulière: Adapter les moyens de lutte, pour répondre aux défis de la
forte pression migratoire
RENFORCER L’ÉTAT RÉGALIEN AFIN DE FAIRE FACE AUX DÉFIS SÉCURITAIRES, MIGRATOIRES ET AUX ENJEUX DE SÉCURITÉ CIVILE
7. Conditionner toute délivrance de visa ou de titre de séjour en France à l’engagement
de respecter l’intégrité territoriale de la République et à la reconnaissance de
l’appartenance de Mayotte à la République française.
10. Durcir les conditions de délivrance des titres de séjours « parent d’enfant français
» et restreindre le bénéfice de la carte de séjour « vie privée et familiale » aux
parents étrangers s’occupant de leur enfant français mineur résidant en France
depuis sa naissance ou depuis au moins 7 ans.
12. Mettre fin à la régularisation, délivrance des titres de séjour et demandes d’asile
à la préfecture de Mayotte
13. S’engager, dans l’année qui suit l’adoption de la Loi Mayotte, à faire la demande
formelle au niveau de l’Union Européenne de mobilisation de l’agence Frontex
à Mayotte avec les moyens et financements européens disponibles pour la lutte
contre l’immigration clandestine et la gestion de l’afflux de migrants.
14. Exiger sous peine d’irrecevabilité, la présentation d’un visa d’entrée sur le
territoire pour toute demande de titre de séjour et rétablir le « pré CAI » permettant
un contrôle du niveau linguistique des demandeurs de titre avant leur arrivée sur
le territoire national
15. Opposer un refus systématique aux demandes de titre de séjour des personnes
ayant fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français.
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18. Solliciter l’avis conforme des maires dans l’instruction des demandes
de renouvellement des titres de séjour (certifier en mairie les attestations
d’hébergement et justificatifs d’adresses).
25. Eloigner, en dehors du territoire national, tout étranger représentant une menace
pour la sécurité publique ou qui a été condamné à une peine d’emprisonnement.
27. Faire du territoire de Mayotte une zone de défense et de sécurité placée sous
l’autorité du préfet de Mayotte
28. Revoir la géostratégie d’implantation des forces sécuritaires pour équilibrer le
territoire. Par exemple, d’étendre la zone police à Koungou et en Petite Terre.
31. Augmenter les moyens (effectifs et matériels) des polices municipales ainsi que
ceux des forces de sécurité de l’Etat, en renforçant le fond interministériel de
prévention de la délinquance (FIPD) à Mayotte et en mobilisant le PO 21-27 pour
la prise en charge des investissements mobiliers et immobiliers des communes.
Bénéficier d’un fonds spécial pour équiper, moderniser et augmenter les effectifs
de la police municipale.
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32. Mobiliser de nouveaux moyens financiers pour accompagner les communes et
les intercommunalités dans leurs projets de déploiement de la vidéo-protection.
RENFORCER L’ÉTAT RÉGALIEN AFIN DE FAIRE FACE AUX DÉFIS SÉCURITAIRES, MIGRATOIRES ET AUX ENJEUX DE SÉCURITÉ CIVILE
34. Créer un Schéma directeur de vidéosurveillance et de vidéo-verbalisation : des
zones tests à définir (périmètre CADEMA, Koungou, Tsingoni, Petite-Terre…).
35. Constituer d’un Contrat Local de Sécurité (CLS), en lien étroit avec les
collectivités dédié au transport (mutualisation avec fichiers commun, des forces
des polices municipales, police nationale et gendarmerie, pour des interventions
ciblées).
36. Mettre en place une police des transports publics sous l’autorité de la police
nationale pour mettre fin aux faits de délinquance, de crime et de dégradation
dans les transports scolaires et collectifs qui sont devenus des exactions commises
avec banalité.
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THÈME 3 : RÉTABLIR L’ÉGALITÉ
RÉPUBLICAINE
Les montants des prestations sociales par habitant sont onze fois plus faibles à Mayotte que
dans l’Hexagone. Pourtant,
- 77% de la population vit sous le seuil de pauvreté contre 14% en métropole.
- La population en âge de travailler continue d’augmenter alors que seuls 32%
des 15-64 ans ont un emploi
- Un code de la sécurité sociale dérogatoire est toujours en vigueur à Mayotte.
- Un alignement des cotisations sociales progressif prévu jusqu’en 2036.
- Des pensions retraites actuelles sont en moyenne inférieures à 300€/mois.
- De nombreuses prestations sociales restent non-versées ou de faibles
montants (APL non versées, RSA à 50%, ASPA à 50%, Primes d’activités à
50%, etc.)
38. Répondre à l’urgence sociale des Mahorais par un alignement immédiat sur
le niveau national, de l’ensemble des prestations sociales déjà étendues sur le
territoire et l’application pleine et conforme du code de la sécurité sociale, du
code de la santé publique et du code du travail.
42. Limiter la gratuité des soins pour les personnes en situation irrégulière aux
pathologies les plus graves ou aux soins urgents et vitaux (déjà appliqué). Le
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dispositif d’Aide médicale d’État (AME) devra être étendu à Mayotte pour
faire face à la prise en charge des non affiliés sociaux, qui représentent 85% des
consultations en PMI (art L251-1 du Code de l’action sociale et des familles).
44. Développer le secteur libéral, par la mise en œuvre d’une union régionale de
professionnels de santé à Mayotte (URPS).
46. Mettre en place, à Mayotte, des zones franches pour les activités médicales.
49. Développer des filières de formation d’excellence débouchant sur les métiers
aujourd’hui en tension sur le territoire de Mayotte: médecins, ingénieurs, haute
fonction publique.
51. Doter Mayotte d’une faculté de médecine. Dans l’attente d’ouvrir à l’université
une première année de médecine (Parcours d’Accès Spécifique Santé ou PASS)
dès la rentrée 2024, avec un numerus apertus pour Mayotte dans les spécialités
telles que la maïeutique, l’odontologie et pharmacie (MMOP) dans une faculté
de médecine partenaire.
54. Faire bénéficier de l’Evasan les patients dont le diagnostic est réalisé hors
Mayotte.
55. Instaurer une caisse de Mutualité Sociale Agricole pour accompagner efficacement
le développement du secteur agricole en construisant une relation de proximité
en matière de sécurité sociale à l’instar des autres DROM.
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56. Faciliterle départ à la retraite des chefs d’exploitation agricole âgé de 60 ans
par des mesures incitatives telles qu’un complément de revenu pour atteindre le
minimum retraite.
58. Créer une unité de médecine et une structure mobile d’urgence et de réanimation
(SMUR) sur le site Martial Henry du centre hospitalier de Mayotte.
61. Doter Mayotte d’une commission scientifique régionale des musées de France
autonome, en application de l’article L451-1 du code du patrimoine.
62. Inclure l’agenda de l’égalité sociale dans les projets de loi finances et de la loi de
financement de la sécurité sociale.
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THÈME 4 : ASSURER LE
DÉVELOPPEMENT DE MAYOTTE
Mayotte dispose aujourd’hui d’un réseau routier insuffisant pour mailler correctement le
territoire. En effet, le réseau routier est saturé, à l’instar de tous les flux convergeant vers le chef-
lieu. A ce titre, le boulevard des Hauts de Mamoudzou est un projet essentiel à l’amélioration
de la mobilité à Mayotte. La promesse présidentielle d’une piste longue pour l’aéroport Marcel
HENRY est encore en suspens. Or, le désenclavement de Mayotte éxige cette infrastructure
stratégique. Nous demandons un calendrier clair pour la tenue des consultations finales,
l’identification des financements et le début des travaux.
Le projet de développement économique de Mayotte mise sur l’économie bleue et sur notre
position stratégique dans le Canal du Mozambique. Les investissements nécessaires au bon
fonctionnement du port dans un rôle de hub régional sont à concrétiser. ASSURER LE DÉVELOPPEMENT DE MAYOTTE
65. Créer à l’échelle du territoire, une zone économique fiscale et douanière pour
accroître l’attractivité du Département et développer l’emploi, sur le modèle de
celui des RUP portugaises et espagnoles.
67. Rendre applicable l’article L 1803-5 du code des transports : financement des
titres de transports pour les étudiants et les élèves du secondaire lorsque la filière
qu’ils ont choisie est inexistante dans leur collectivité de résidence habituelle.
68. Prolonger jusqu’en 2038 la loi du 27 décembre 2018 visant à faciliter la sortie de
l’indivision successorale et à relancer la politique du logement en Outre-mer.
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69. Créer un fonds spécifique pour financer l’adaptation aux changements climatiques
à Mayotte.
71. Engager des travaux de prospection pour le forage et l’utilisation des cours d’eau
à Mayotte pour répondre aux besoins de la population.
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THÈME 5 : COMPENSER LES
TRANSFERTS DE COMPÉTENCES
ET FINANCES DES COLLECTIVITÉS
LOCALES
Les différentes réformes fiscales connues depuis 2014 ont conduit au changement du mode de
financement du Département, le privant des ressources dynamiques. En effet, la mise en place
de la fiscalité de droit commun en 2014, le transfert progressif de l’octroi de mer externe aux
communes (2017 à 2019), le transfert de la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) en
2021, la suppression de la part régionale de la CVAE en 2021 et la part départementale en 2023,
renforcent la rigidité des ressources financières.
77. Etendre l’application à Mayotte du Titre III du livre III de la quatrième partie
du code général des collectivités territoriales et réévaluer le Prélèvement Sur
Recettes (PSR) au bénéfice du Conseil départemental, en prenant comme année
de référence 2013 et non 2012, pour garantir le niveau des ressources connue
avant la mise en place de la réforme fiscale en 2014. Le montant de ce PSR devait
faire l’objet d’ajustement à hauteur de 16,7 millions d’euros.
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78. Annuler la dette fiscale liée à l’avance sur fiscalité perçue en 2013 – impôt sur les
sociétés pour 18 millions d’euros et de compenser les pertes liées au reversement
aux communes de 8,6 millions d’euros de la part départementale de l’octroi de
mer au titre de 2017
84. Modifier la compensation par le taux de CFE comme suit : Pour Mayotte, l’année
de référence devrait être «2021» et non «2014» pour les communes et les EPCI
(Les EPCI à fiscalité propre n’existaient pas à Mayotte en 2014).
85. Compenser les EPCI et pas seulement les communes, la perte de recettes résultant
de l’abattement à la base nette imposable à la valeur locative des locaux affectés
à l’habitation (minorée de 60 % à Mayotte).
86. Inscrire dans la loi les compensations financières pour les compétences régionales
exercées.
88. Revoir l’enveloppe FEDER affectée pour Mayotte, en tenant compte exclusivement
des principes de répartition définis par la Commission européenne.
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THÈME 6 : MISE EN OEUVRE DES
DIPOSITIONS ADOPTÉES LORS DU
CIOM 2023 ET AUTRES MESURES
Les élus de Mayotte saluent les engagements du Comité interministériel des Outre-mer (CIOM)
MISE EN OEUVRE DES DIPOSITIONS ADOPTÉES LORS DU CIOM 2023 ET AUTRES MESURES
du 18 juillet 2023, et ils restent particulièrement attentifs et vigilants quant à la mise en œuvre
effective des mesures suivantes :
91. Proposer dans les six mois une stratégie pour développer les échanges
commerciaux des territoires de l’Océan Atlantique et l’océan Indien. Ouvrir
les échanges commerciaux aux échanges agricoles pour assurer la souveraineté
alimentaire du territoire de Mayotte (Mesure n°9).
93. Accompagner les plans de souveraineté alimentaire des territoires ; les producteurs
ultramarins de fruits et légumes recevront un soutien de 10 millions d’euros,
l’Etat accompagnera dans le cadre du complément national du programme
d’options spécifiques à l’éloignement et à l’insularité (POSEI), à hauteur de 15
millions d’euros supplémentaires dès 2024. (Mesure n°14) ; De plus, 6 millions
au bénéfice de Mayotte pour faciliter tous les volets nous permettant d’avoir les
denrées de base.
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Du fait du retard pris par le dispositif de financement du renouvellement de la
flotte et du calendrier contraint lié à l’autorisation de constituer la flotte de pêche
de Mayotte, et dans la mesure où il est constaté qu’il n’y pas eu d’augmentation
du nombre de navires , il est proposé de demander à L’UE de geler la capacité
de pêche à son niveau de 2014 soit 300 navires de moins de 10 mètres pour
Mayotte, afin de préserver les chances du territoire à constituer dans l’avenir une
flotte qui réponde aux normes. Autrement, le développement de la filière sera
compromis après 2025, surtout pour les jeunes en cours de formation.
96. Créer des solutions d’accueil supplémentaires pour les jeunes enfants, 10 000
nouvelles solutions d’accueil pour les jeunes enfants d’ici 2030 et 4000 places de
crèches d’ici 2027, 40 000 enfants supplémentaires accueillis en centre de loisirs
avec un effort spécifique conduit à Mayotte et en Guyane, 50 centres sociaux
supplémentaires seront créés (Mesure n° 28).
lutter contre les difficultés scolaires des enfants non francophones des académies
ultramarines, l’accueil des élèves dans leur langue maternelle sera possible à
l’école maternelle, et de créer des sections spécifiques pour les primo arrivants
(Mesure n°29).
99. Assurer la gratuité des petits déjeuners et des manuels scolaires dans les écoles
du primaire grâce à un nouveau Pacte des Solidarités, plus de 50 millions d’euros
par an seront consacrés à des actions concrètes (des petits déjeuners gratuits
dans les écoles primaires, la prestation d’aide à la restauration scolaire, l’accès
aux loisirs, le soutien aux parents et assurer un programme de cantine scolaire)
(Mesure n°31).
Instaurer la gratuité des repas scolaires du primaire et du secondaire à l’instar
du repas à 1€ appliqué à La Réunion : Faire en sorte que la restauration scolaire
devienne un droit sans aucune condition restrictive.
100. Rénover des écoles primaires, un plan de rénovation sera proposé, un mandat
conjoint est donné aux préfets et aux autorités académiques pour établir dans les
6 mois, un état des lieux des locaux à rénover et un programme pluriannuel de
travaux (PPT) sur 10 ans. Associer les maires étroitement (Mesure n°32).
102. Proposer un plan pluriannuel d’investissement dans les CFA ultramarins, avec la
possibilité de valoriser le niveau de prise en charge des contrats d’apprentissage
par les OPCO dans les Outre-mer. (Mesure n°35) ; Construire des CFA en
partenariat avec les chambres consulaires.
105. Mettre en place une scène de musiques actuelles (SMAC) en y intégrant les
musiques traditionnelles (Mesure n°40) et plus généralement de soutenir la
construction ou la rénovation d’équipements culturels et de valorisation du
patrimoine (musée).
108. Elaborer un plan spécifique, selon une logique interministérielle, visant à une
meilleure attractivité des professionnels de santé d’ici la fin de l’année 2023.
(Mesure n°50)
109. Appliquer à Mayotte l’aide financière aux déplacements vers l’Hexagone des
MISE EN OEUVRE DES DIPOSITIONS ADOPTÉES LORS DU CIOM 2023 ET AUTRES MESURES
mineurs engagés dans des études techniques (Ne pas la limiter à ceux issus des
lycées professionnels) (Mesure n°50)
111. Créer une antenne d’Expertise France et le Cerema à Mayotte pour apporter une
assistance technique réactive aux collectivités. (Mesure n°58) ; Accompagner
et former les agents de la fonction publique dans l’objectif d’exercer dans ces
structures.
112. Recenser annuellement la population (avec une méthode adaptée) dans chaque
commune (tenant compte de la réalité des personnes résidants sur le territoire
de Mayotte); et que les chiffres soient pris en compte dans la mise en œuvre de
toutes les politiques publiques de notre territoire ; et calculer en conséquence les
dotations, subventions et fonds de péréquations versés par l’Etat sur la base du
recensement de l’année précédente), à compter de la promulgation de la présente
loi.
113. Sécuriser l’accès à l’eau potable en renforçant le Plan Eau DOM. (Mesure n°67)
114. Favoriser l’engagement citoyens dans la collecte des déchets par la mise en place
de gratifications, financées par les éco-organismes des filières à responsabilité
élargie des producteurs, pour des déchets rapportés par les citoyens en point de
vente et en déchetterie sera élargie pour améliorer les performances de collecte
de ces déchets (Mesure n°70).
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départemental, des communes ou des établissements publics de coopération
intercommunale concernés).
118. Etablir un programme pour les dix prochaines années visant la couverture du
territoire d’un réseau d’assainissement collectif, accessible à tous.
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UN TERRITOIRE, UNE VISION, UNE PROGRAMMATION : C o n t r i b u t i o n d u t e r r i t o i r e e n v u e d u p r o j e t d e l o i M a y o t t e