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Chapitre 4 Innovation Verte

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Chapitre 4 :

L’innovation verte

Notre monde est basé sur une économie linéaire qui date de l’époque de l’industrialisation et
qui utilise la formule lapidaire « extraire, fabriquer, consommer, jeter ». En effet, l’économie
linéaire exploite sans limite les ressources naturelles ce qui accélère leur épuisement à cause
d’une consommation en constante augmentation. Comme pour la consommation de l’énergie,
les industriels sont encouragés à consommer l’énergie fossile plutôt que l’énergie renouvelable,
ce qui provoque la pollution de l’atmosphère. De plus, l’extraction conséquente de déchets
dépasse la capacité digestive de la planète. Au contraire, l’économie circulaire présente une
solution pour les actions défavorables de l’Homme, et son comportement irrationnel, pour sortir
de cette spirale négative. Elle propose notamment de fabriquer différents produits en intégrant
les exigences écologiques à tous les niveaux, de la conception à la production en passant par le
recyclage.

La triste réalité du monde dans lequel le développement économique ne prend pas en


considération les nombreuses conséquences qui en découlent, nuit à notre environnement et
impacte le système écologique et l’équilibre climatique. Il est donc important de réaliser qu’un
état d’urgence environnementale est déclenché et qu’il faut absolument agir en remplaçant cette
économie négative par une autre économie plus positive ou encore «économie verte »1.

Le concept de l’innovation
L’innovation est la recherche constante d’amélioration de l’existant. Elle se traduit par la
conception d'un nouveau produit, service, processus de fabrication ou d'organisation pouvant
être directement implémenté dans la production et répondant aux besoins du consommateur.
En outre, elle peut être immédiatement mise en œuvre par les entreprises dans le but d’obtenir
un avantage compétitif. Elle est à différencier de l’invention ou de la découverte qui visent à
créer du nouveau. Néanmoins, les deux concepts sont proches.
En effet, une innovation est construite sur une invention, mais toute invention ne donne pas lieu
à une innovation. À l’origine de la destruction créatrice2, l'innovation a donné naissance à de

1
L'économie verte est l'activité économique « qui entraîne une amélioration du bien-être humain et de l’équité
sociale tout en réduisant de manière significative les risques environnementaux et la pénurie de ressources ».
(PNUE, 2011)
(http://fr.wikipedia.org/wiki/conomie_verte)
2 La destruction créatrice est introduite par schumpeter et définit le mouvement permanent de destructions d'activités

liées aux anciennes innovations et de créations de nouvelles activités liées aux nouvelles innovations. Les éléments neufs

1
nouvelles idées, de nouveaux entrepreneurs et de nouveaux modèles commerciaux. Elle
contribue ainsi à créer de nouveaux marchés, de nouveaux emplois et constitue un élément
important de toutes les initiatives visant à améliorer la qualité de vie de la population. Selon
(Patrick Brézillon), « L'innovation est la concrétisation d'une idée nouvelle que s'approprie un
public car correspondant à ses besoins ou attentes explicites ou insoupçonnés jusqu'alors. »

Selon (Arnaud Groff) « Pour une entreprise, l'innovation est la capacité à créer de la valeur en
apportant quelque chose de nouveau dans un domaine donné tout en s’assurant que
l’appropriation de cette nouveauté se fasse de manière optimale. »

L’innovation a un rôle important à jouer et doit être mobilisée pour aider à trouver des solutions
de substitution aux vieux schémas de production et de consommation, et générer de nouvelles
sources de croissance reflétant mieux la valeur complète de l’activité économique pour la
société. Sans l’innovation il sera très difficile et très onéreux de régler les grands problèmes
environnementaux et, à cet égard, l’innovation joue un rôle essentiel pour permettre à l’écologie
et à la croissance de se développer conjointement.

Section 1 : L’innovation verte et le développement durable

Il existe des confusions sur le sens des mots « vert » et « durable ». En effet, ces deux termes
n’ont pas la même définition. Le vert fait référence aux activités qui permettent une utilisation
plus efficace des ressources et minimisent l'impact nocif sur l'environnement par rapport à des
produits similaires. La notion de durable fait référence aux activités qui permettent de résoudre
un problème spécifique sans avoir d'incidences négatives à l'avenir3.

Vert est utilisé dans un sens plus global par rapport aux mots durable et durabilité. La durabilité
est toute verte. Cependant, il est également important de noter qu'être vert ne rend pas
nécessairement quelque chose de durable.

vont remplacer les anciens. https://www.maxicours.com/se/cours/le-processus-de-destruction-creatrice-chez-


schumpeter/#:~:text=On%20peut%20d%C3%A9finir%20le%20processus,neufs%20vont%20remplacer%20les%20anciens.
3 https://www.worldatlas.com/articles/what-is-the-difference-between-green-and-sustainable.html

2
Si « la durabilité » ou « passer au vert » sont négligés dans le futur, notre environnement et les
générations futures seront menacé pas les actions nuisibles de l’Hommes. D’où le concept du
développement durable.

1. Le concept du développement durable

Le développement durable est considéré comme le résultat d'observations de l'état choquant de


notre planète qui nous motive à agir rapidement sur nos mauvaises habitudes. Il consiste à
apprendre à vivre d'une manière différente, durable et simple. On est appelé ainsi à inventer des
nouvelles manières de produire, de vivre et de partager.

La Commission mondiale sur l'environnement et le développement a formellement présenté le


concept de développement durable dans le rapport Brundtland en 19874. Il s’agit d’un concept
visant à coordonner le développement économique et social sur la base du respect et de la
protection de l’environnement. Il peut être considéré comme un message adressé aux pays
développés afin qu’ils puissent participer à l’amélioration des conditions environnementales.
La protection de l'environnement et la protection des ressources naturelles diminuent d'année
en année. Ce concept nous invite à consommer mieux aujourd’hui pour mieux vivre demain.

Contrairement à certaines pensées, le développement durable ne se limite pas seulement à


l’environnement et à son respect. En effet, depuis le troisième Sommet de la Terre des Nations
Unies, tenu à Rio de Janeiro en 1992, on ne peut plus limiter le développement durable à ses
aspects environnementaux. C’est une notion globale qui fait le croisement de trois piliers forts
à savoir : l’environnement, le social et l’économie. Le développement est « durable » si ces
piliers sont pris en compte simultanément et de façon équilibrée et cohérente.

4 Le Rapport Brundtland, officiellement intitulé Notre avenir à tous (Our Common Future), est une publication rédigée en

1987 par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l'Organisation des Nations unies, présidée par
la Norvégienne Gro Harlem Brundtland. Utilisé comme base au Sommet de la Terre de 1992, le rapport a popularisé
l'expression de « développement durable » et a notamment apporté la définition communément admise du concept.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Rapport_Brundtland

3
Figure 1: Les piliers du développement durable

Source : rapport de Bruntland 1987


On cherche à avoir une vie viable, vivable, durable et équitable grâce au croisement entre ces
trois piliers ;
Économiquement : en créant de la richesse économique et en améliorant les conditions de vie
matérielles sur le long terme. Éliminer la pauvreté, modifier les modes de production et de
consommation et encourager le commerce équitable 5 .

Socialement : L’on doit permettre aux individus de répondre équitablement à leurs besoins
fondamentaux. Toutes les personnes doivent être égales en matière d'éducation, de soins de
santé, de logement, d'emploi et doivent être en mesure de répondre à leurs besoins maintenant
et à l'avenir afin de créer l’égalité entre les générations.

5En 2001, quatre structures internationales de commerce équitable (FLO, IFAT, NEWS, EFTA) en proposent une

définition: « Le commerce équitable est un partenariat commercial fondé sur le dialogue, la transparence et le respect, dont
l’objectif est de parvenir à une plus grande équité dans le commerce mondial. Il contribue au développement durable en
offrant de meilleures conditions commerciales et en garantissant les droits des producteurs et des travailleurs marginalisés,
tout particulièrement au Sud de la planète. Les organisations du commerce équitable (soutenues par les consommateurs)
s’engagent activement à soutenir les producteurs, à sensibiliser l’opinion et à mener campagne en faveur de changements
dans les règles et pratiques du commerce international conventionnel. ».

https://www.kloranebotanical.foundation/fr/les-trois-piliers-du-developpement-durable
https://www.worldatlas.com/articles/what-is-the-difference-between-green-and-sustainable.html
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01290782/file/2015NICE0048.pdf

4
L’environnement: L'objectif environnemental est de protéger et améliorer la biodiversité en tant
que ressource naturelle.

Le développement durable ne respecte pas seulement l'environnement, mais tend aussi à


instaurer de véritables échanges et coopérations entre les personnes et l'environnement. C’est
pour cela que plusieurs domaines et sujets ont été mis sous le microscope afin de les traiter et
de trouver des solutions. De ce fait, des accords internationaux sur ce développement finissent
par avoir des actions concrètes à mettre en œuvre pour atteindre certains objectifs. En 2008, le
Conseil européen de Bruxelles a adopté un plan pour résoudre le problème du réchauffement
climatique au cours de la période 2013-2020. Ainsi, 144 pays sont parvenus à un accord à Bonn
en janvier 2009, pour créer l'Agence internationale des énergies renouvelables (IRENA) afin
de résoudre le problème du réchauffement climatique par l’énergie renouvelable (énergie
éolienne, solaire, biocarburant, géothermie).

Les objectifs de développement durable sont un appel universel à l’action pour éliminer la
pauvreté, protéger la planète et améliorer le quotidien de toutes les personnes partout dans le
monde, tout en leur ouvrant des perspectives d’avenir. Au nombre de 17, les objectifs de
développement durable ont été adoptés en 2015 par l’ensemble des États Membres de
l’Organisation des Nations Unies (ONU) dans le cadre du Programme de développement
durable à l’horizon 2030, qui définit un plan sur 15 ans visant à réaliser ces objectifs.

Figure 2: Les objectifs du développement durable

Source : Site officiel des nations unies

5
2. L’innovation vers un développement durable

L'innovation pour le développement durable (DD) est un phénomène plus récent, mais son
développement et sa mise en œuvre sont tout aussi complexes, dynamiques et incertains que
d'autres types d'innovations (Seyfang et Smith, 2007). Quant à Freeman (1982), le processus
d'innovation est incertain. En effet, le processus d'innovation est dynamique parce que des
facteurs en interaction changent et évoluent au fil du temps, ce qui peut conduire à des contextes
changeants qui peuvent rendre une innovation non viable, ou peuvent produire des résultats
imprévus dans un court laps de temps (Utterback, 1994). Autrement dit, la complexité et le
dynamisme du processus d'innovation en font une initiative très incertaine en termes de
motivations, objectifs et résultats.

La littérature converge vers le fait qu'une performance de durabilité améliorée ne peut pas être
obtenue sans innovations (Silvestre, 2015). Cependant, pour atteindre une performance de
durabilité améliorée, il faut adapter et changer les processus, les produits, les approches de
gestion et les orientations politiques. Par conséquent, le changement est un élément fondamental
pour les organisations, les chaînes d'approvisionnement et les communautés à mesure qu'elles
évoluent sur leur trajectoire de durabilité grâce aux innovations (Silvestre, 2015).

Un avantage important de la conceptualisation de différentes innovations pour le DD, en termes


de défis clés qu'elles abordent, est le potentiel qu'elle offre pour examiner la complexité de ces
phénomènes et leurs implications pour la société. La recherche sur l'innovation pour le DD est
complexe et riche, reflétant les différents points de vue et intérêts qui émergent dans différentes
communautés (Franceschini et al., 2016).

La notion d'innovation adoptée dans ce document fait référence aux initiatives qui sont
nouvelles pour l'entreprise qui les adopte. Elle est souvent associée dans la littérature à la
capacité de recombiner les technologies et les connaissances existantes pour répondre à des
besoins économiques, environnementaux et sociaux spécifiques (Schumpeter, 1934).

Les innovations environnementales ou éco-innovations (c’est-à-dire les procédés, les produits,


les techniques et les modes d’organisation nouveaux compatibles avec une démarche
écologique) doivent être au cœur de la stratégie de développement durable. Par la mise en place
de prescriptions, lois, normes et règles visant à inciter les entreprises à innover en matière
environnementale. L’instrument règlementaire a été jusqu’à présent le mode d’action privilégié
par les pouvoirs publics.
6
Figure 3: Typologie des innovations pour le développement durable.
Source:” innovations for sustainable development”, (B.Silverstre, D. Ţîrcă, 2019)

La figure 3 montre qu’il s’agit de 4 types d’innovations pour le développement durable, en


allant de la gauche vers la droite et du bas vers le haut ;

-L’innovation est dite traditionnelle quand il y a une faible concentration sur les défis
environnementaux et sociaux. Ce type d’innovation est conforme au paradigme traditionnel de
maximisation du profit où peu d’attention est accordée aux effets secondaires potentiels d’une
innovation.

-L’innovation est dite verte quand l’accent est plutôt mis sur les défis environnementaux, mais
peu sur les défis sociaux. Ce type d’innovation a un objectif de maximisation des résultats
environnementaux positifs ainsi que la faisabilité économique doit être atteinte.

-L’innovation est dite sociale quand la priorité est accordée aux défis sociaux mais minimise
les défis environnementaux. Là encore, si l’objectif de maximiser les résultats sociaux est
louable, la faisabilité économique ne peut être ignorée.

7
-L’innovation est dite durable quand il s’agit d’une forte concentration sur les deux défis
sociaux et environnementaux. Dans ce genre d'innovation, nous ne cherchons pas à maximiser
une seule dimension. Au lieu de cela, une solution satisfaisante doit être l'objectif (Hall et al.,
2012), et des compromis peuvent être nécessaires dans les trois domaines. Ce type d'innovation
est cohérent avec le triple résultat de la durabilité (Elkington, 1997), et il attache également de
l'importance aux trois piliers de la durabilité: l'économie, l'environnement et la société.

Il convient de noter que plusieurs termes ont été utilisés pour décrire l'innovation verte:
«innovation verte», «innovation verte», «innovation environnementale» et «innovation
durable» (Boons et Lüdeke-Freund, 2013; Carrillo Hermosilla et al., 2010; Hall, 2006). Tout au
long de la revue de la littérature, les chercheurs peuvent utiliser ces différents termes de manière
interchangeable. Les chercheurs estiment qu'il faut souligner que les trois premiers de ces
termes englobent les aspects écologiques et environnementaux, tandis que l'innovation durable
implique des concepts plus larges et englobe d'autres aspects sociaux. (Charter et Clark, 2007;
Schiederig et al., 2012)

3. L’émergence de l’innovation verte

Selon les statistiques du PNUD, la moitié de la population mondiale vit dans les villes et c’est
pour cela que les transports publics et les énergies renouvelables sont de plus en plus importants,
de même que la croissance des nouvelles industries et des technologies de l’information et
de la communication ne cesse de croître. De ce fait, investir durablement dans les
infrastructures et l’innovation est un vecteur clé de croissance économique et de
développement.

L’avenir du monde est aujourd’hui inquiétant. Les conséquences des actions humaines sont
nombreuses et particulièrement néfaste pour la planète : le rejet des déchets, les excédents
de la production, les marées noires, la pêche intensive, déforestation… L’Homme s’est
toujours intéressé à la production et au profit tout en négligeant les problèmes qui pourront
se manifester à cause de ses actions de perturbation dans l’environnement.

Depuis la conférence de Stockholm en Suède en 1972, l’accent a été mis sur la protection
de l’environnement et des études ont été faites afin de changer les anciennes pratiques.

L’émergence de l’innovation verte a pour rôle de diminuer l’impact environnemental ou


d’optimiser l’utilisation des ressources sur la durée du cycle de vie des activités associées. En

8
outre, l’I.V a la capacité de rechercher des améliorations plus radicales que les formes
traditionnelles d’innovation.
Les politiques en faveur de l’I.V profiteront d’une évaluation et d’un suivi permanents visant à
améliorer leur efficacité et leur efficience sur la durée et à exploiter les nouveautés : découvertes
scientifiques, technologies, procédés d’entreprises et innovations.
On s’intéresse dans ce chapitre à l’I.V définit ci-dessous.
4. Le concept d’innovation verte

L’innovation verte appelée aussi l’innovation environnementale ou éco-innovation


concerne l’incorporation du progrès technologique qui sauve l’énergie, la prévention de la
pollution et le recyclage des déchets. Elle peut inclure aussi le design vert des produits et la
gestion environnementale de l’entreprise.

Plusieurs définitions existent pour la notion de l’I.V. C’est un concept quelque peu difficile
à cerner, mais que l’on reconnaît à son impact bénéfique sur l’environnement. Elle peut être
définie comme l’innovation ayant pour effet de l’impact environnemental ou d’optimiser
l’utilisation des ressources pendant toute la durée du cycle de vie des activités concernées.

Les éco-innovations (ou innovations vertes ou innovations environnementales) désignent


des innovations ayant une finalité de développement durable et de réorientation de la
performance économique et introduites dans l’économie par des institutions diverses
(entreprises, acteurs publics, associations). En d’autres termes, il s’agit d’innovations se
traduisant par une diminution de l’incidence environnementale.

L’OCDE, définit l’innovation verte ou Eco innovation comme l’innovation classique


améliorée avec deux caractéristiques supplémentaires qui sont ; la réduction de l’impact
environnemental des technologies utilisées et le fait d’associer les innovations
environnementales de produits, de procédé, marketing et organisation avec des aspects
sociaux et institutionnels tout en veillant à mettre en valeur le changement de ces derniers
associés au développement et à l’adoption d’écotechnologies.

Fussler et James (1996) définissent les éco-innovations comme «de nouveaux produits et
processus qui apportent de la valeur aux clients et aux entreprises mais réduisent
considérablement les impacts environnementaux ». Klemmer (1999) a défini les éco-
innovations comme l'ensemble des « changements technico-économiques, organisationnels,
sociaux et institutionnels conduisant à une amélioration de la qualité de l'environnement».

9
(Kemp et Pearson, 2008) ont proposé une définition plus exhaustive de l'éco-innovation
avec trois caractéristiques principales, à savoir la nouveauté, l'objectif et l'état de l'art par
rapport aux alternatives : «L'éco-innovation est la production, l'application ou l'exploitation
d'un bien, d'un service, d'un processus de production, d'une structure organisationnelle ou
d'une méthode de gestion nouvelle pour l'entreprise ou l'utilisateur. Elle se traduit, tout au
long de son cycle de vie, par une réduction dans l'environnement du risque de pollution et
des impacts négatifs de l'utilisation des ressources (y compris la consommation d'énergie)
par rapport aux alternatives pertinentes ».

Arundel et Kemp (2009) concluent que l'éco-innovation est un nouveau concept d'une
grande importance pour les entreprises et les décideurs politiques, elle peut être
technologique ou non technologique (organisationnel, institutionnel ou marketing). Chen,
Lai et al, (2006) définissent l'innovation verte « comme une innovation matérielle ou
logicielle liée aux produits ou processus écologiques, y compris l'innovation
technologique ». Les éco innovations peuvent être ainsi motivées par des considérations
économiques ou environnementales ayant des objectifs de réduction des coûts des
ressources, de lutte contre la pollution ou de gestion des déchets, ou de vendre sur le marché
mondial des écoproduits.

Selon Berrone et al, (2013) en comparant avec les autres innovations, l’innovation verte a
des externalités importantes car elle peut conduire à un monde plus propre et plus sûr.

4.1 Les types d’innovation verte

De manière générale, l'innovation verte est généralement divisée en innovation de procédé


et innovation de produit vert (Salvadó, de Castro, Verde et López, 2012). Le classement de
l'innovation verte se fait en fonction de la nature de l'innovation impliquée. Kemp et Foxon
(2007) ont proposé une classification qui comprenne la technologie de protection de
l'environnement, l'innovation des organisations de protection de l'environnement, les
avantages environnementaux de l'innovation de produit et de procédé, et l'innovation du
système vert. Tous ces types d’innovation verte vont être présentés ci-dessous.

a) L’innovation des produits verts

L'innovation des produits verts vise à utiliser des composés non toxiques ou des matériaux
biodégradables dans le processus de production pour changer ou modifier la conception des

10
produits afin de réduire l'impact des déchets sur l'environnement et d'améliorer l'efficacité
énergétique (Lin, Tan et Geng, 2013).

L'innovation des produits verts nécessite une nouvelle perspective du cycle de vie des produits,
du processus de fabrication à la distribution, de l'utilisation à l'élimination ou à la réutilisation
/ recyclage, en d'autres termes, c'est une «méthode». Du berceau à la tombe » Noci et Verganti
(1999). Plus précisément, les innovations en matière de produits écologiques comprennent
l'amélioration de la durabilité ou de la recyclabilité des produits, la réduction des matières
premières, le choix de matières premières plus saines pour l'environnement et l'élimination des
substances nocives (Kivimaa Et Kautto, 2010). Dans le même temps, les innovations dans les
processus verts visent à réduire la consommation d'énergie dans le processus de production ou
dans le processus de conversion des déchets en objets de valeur (Salvadó et al., 2012, p. 39).

En particulier, les innovations des procédés verts comprennent la réduction des émissions dans
l'air ou dans l'eau, la réduction de la consommation d'eau, l'amélioration des ressources et de
l'efficacité énergétique, et le passage des combustibles fossiles à la bioénergie (Kivimaa et
Kautto, 2010).

Ce faisant, les entreprises qui développent des stratégies innovantes dans le domaine des
technologies vertes peuvent obtenir et conserver divers avantages compétitifs (Albort-Morant
et al., 2016), non seulement en réalisant des bénéfices, mais aussi en réalisant des effet d’image
et de réputation (Chan et al., 2016).

b) L’innovation de procédé vert

Des recherches antérieures ont montré que l'innovation des procédés de l'entreprise est
étroitement liée à l'innovation produit (Oke, 2007). Nous pensons qu'il existe une corrélation
positive entre l'innovation des procédés verts de l'entreprise et l'innovation des produits verts
pour plusieurs raisons.

Premièrement, étant donné que l'innovation des processus verts nécessite une amélioration
systématique de toutes les opérations et processus de gestion pour accroître l'efficacité des
ressources (Li et al., 2017), elle peut également promouvoir la conception et la production de
produits. Vert, tout en posant les bases d'une mise en œuvre innovante de produits verts. Selon
Huang Jincheng (2012), l'innovation des procédés verts peut aider les entreprises à produire

11
avec succès de nouveaux produits verts en développant les avantages compétitifs des produits
verts.

Deuxièmement, l'innovation de processus peut aider les entreprises à améliorer la qualité des
produits, à élargir leurs catégories de produits ou à fabriquer de nouveaux produits, augmentant
ainsi leur part de marché (Bigliardi et Ivo Dormio, 2009; Damanpour, 2010). Par conséquent,
l'innovation de procédé joue un rôle important dans l'innovation de produit (Martinez-Ros,
1999).

c) Les technologies environnementales

Les technologies de protection de l'environnement sont toutes les technologies de contrôle de


la pollution et les technologies propres utilisées pour lutter contre la pollution rejetée dans
l'environnement naturel. Ceux-ci comprennent: des technologies de processus plus propres
(c'est-à-dire de nouveaux procédés de fabrication moins polluants et / ou plus économes en
ressources que les alternatives connexes), l'équipement de gestion des déchets (comme le
traitement de l'eau), la surveillance et l'instrumentation de l'environnement, la technologie des
énergies vertes, l'approvisionnement en eau Ainsi que le contrôle du bruit et des vibrations.

d) L'innovation organisationnelle pour l’environnement

Ce type d’innovation fait référence à l'introduction de méthodes d'organisation et de systèmes


de gestion pour faire face aux problèmes environnementaux rencontrés dans le processus de
production. L'approche organisationnelle comprend tous les plans de prévention de la pollution
conçus pour prévenir la pollution par des intrants alternatifs, des opérations de processus plus
efficaces et des changements mineurs dans les usines de production (prévenir les fuites).

Le système de management environnemental et d'audit comprend toutes les mesures, rapports


et responsabilités liés à l'utilisation des matériaux, de l'énergie, de l'eau et des déchets. (EMAS
et ISO 14001 sont des exemples de systèmes de management environnemental).

e) L’innovation de produits et de services

Ces innovations offrent des avantages environnementaux et comprennent tous les produits et
services nouveaux ou améliorés qui sont bénéfiques pour l'environnement. Ceux-ci
comprennent: des produits nouveaux ou améliorés respectueux de l'environnement, y compris

12
des maisons et des bâtiments à effet de serre; des produits financiers verts (comme un bail
écologique ou une hypothèque climatique); des services environnementaux (tels que la gestion
des déchets et de l'eau, la gestion, le conseil environnemental, les tests et l'ingénierie); Réduire
la pollution et réduire les services gourmands en ressources (comme le covoiturage).

f) L'innovation du système vert

Ce type d’innovation s’agit d’un système alternatif de production et de consommation, plus


respectueux de l'environnement que le système existant. L'agriculture biologique et les
systèmes d'énergie renouvelable sont des exemples d'innovation de système vert.

Ainsi, Andersen (2005) à son tour a proposé une classification des innovations vertes basée
sur cinq classements à savoir , les innovations complémentaires (technologies ou services
de gestion de la pollution et des ressources), les innovations intégrées (procédés ou produits
plus propres), les innovations efficaces dans les systèmes technologiques écologiques (
Nouvelle approche technologique), innovation du système organisationnel écologiquement
efficace (nouvelle structure organisationnelle) et innovation générale écologiquement
efficace.

4.2 Les indicateurs de l’innovation verte

Selon Arundel et Kemp (2009), la question pertinente n’est pas de savoir si les entreprises
sont des éco-innovatrices ou pas, mais de quelles manières elles eco-innovent, pour quelles
raisons et quels en sont les effets pour l’entreprise, l’environnement et l’économie.

Comme pour l'innovation conventionnelle, l'innovation écologique est un concept relatif, et


non un concept absolu. Par conséquent, pour mesurer l'innovation écologique, il convient
de clarifier si l'on mesure la création d'innovations de produits ou la mise en œuvre de
produits, de technologies, de services et de pratiques. Une autre différence est de savoir si
l'innovation écologique est une amélioration progressive des choses existantes ou des
choses nouvelles, et si l'innovation est motivée par l'environnement.

En effet, selon l’OCDE 6, il existe des indicateurs qui nous permettent de mesurer
l’innovation verte à savoir,

6
http://www.oecd.org/environment/consumption-innovation/44053491.pdf

13
a) Mesure des intrants (input)

Il s’agit des dépenses de recherche et développement (R&D), personnel de R&D et dépenses


d'innovation (y compris les investissements dans des actifs incorporels tels que les dépenses
de conception, les logiciels et les coûts de marketing). La R&D est une mesure typique de
l'intrant d'innovation (Tumelero et al., 2019), bien qu'elle ne donne pas d'informations sur
la production.

b) Mesure de sortie intermédiaire (intermediate output)

Il s’agit des brevets, publications scientifiques et citations. Les brevets sont les indicateurs
les plus utilisés de l'innovation verte, ils présentent des avantages par rapport aux dépenses
de R&D en indiquant clairement les signes des inventions, la possibilité d’être classés par
groupe technologique, ils combinent des informations détaillées et une couverture
technologique (Lanjouw et al., 1998). Ils sont basés sur des critères objectifs et évoluant
lentement car ils sont attribués en fonction de la nouveauté et de l'aspect pratique (Griliches
1990).

Ceci est confirmé par D.Zhang et Z.Rong (2019) en disant qu’il y a de nombreux avantages
en utilisant les données de brevets pour représenter l'innovation d'une entreprise. Par
exemple, comme les demandes de brevet sont examinées selon des procédures cohérentes
et strictes, les données sur les brevets peuvent bien refléter les progrès de l'innovation.

c) Mesure directe de la production (direct output)

Ce sont de véritables innovations, et leurs caractéristiques innovantes peuvent être


cartographiées et analysées statistiquement et la diffusion peut être mesurée.

Un vrai problème est qu'il n'y a pratiquement pas de base de données de produits contenant
des informations environnementales. Pour des produits spécifiques, une base de données
des résultats de l'innovation écologique peut être créée en échantillonnant des revues
techniques et commerciales, ou en consultant les informations sur les produits fournies par
les fabricants (René Kemp, 2009).

d) Mesures d'impact indirect: (Indirect output)

14
Il s’agit de l’efficacité écologique. Cette dernière est un concept large, généralement
mesuré au niveau des produits ou des services.
L'efficacité écologique signifie que chaque unité de valeur de produit ou de service a un
faible impact sur l'environnement (WBCSD, 2000).
Elle peut être mesurée par : La valeur du produit ou service / l’impact environnemental.

Section 2 : L’innovation verte et la performance financière


Le but ultime des entreprises est de maximiser les avantages économiques. Si les pays puissants
tels que la Chine ou les Etats-Unis veulent parvenir à un développement de haute qualité, l’I.V
et le développement vert peuvent aider à ouvrir la voie et ont déjà reçu un fort soutien politique.
Il ne fait aucun doute que le développement vert peut apporter des avantages environnementaux,
mais la question de savoir si elle peut apporter des avantages économiques aux entreprises a
toujours été vivement débattue dans le milieu universitaire.

Les entreprises peuvent réduire leurs coûts grâce à l'innovation des procédés verts. La pollution
est généralement causée par le gaspillage des ressources, les matériaux qui ne sont pas
pleinement utilisés ou l'énergie perdue. La réévaluation des processus de production et de
l’innovation de l’entreprise peut conduire à une amélioration de l’efficacité de l’utilisation des
ressources et à une réduction significative des coûts.

A travers des travaux antérieurs, la plupart des auteurs (Porter 1991, Gabel et Sinclair-Desgagne
1993, Sinclair-Desgagne 1999, Gabel et Sinclair-Desgagne 2001) soutiennent l'idée que
l'innovation écologique et de bonnes performances environnementales ne peuvent qu'améliorer
les performances financières de l'entreprise.

1. L’innovation verte et la performance environnementale


1.1 La performance environnementale

L'environnement et l'économie ne sont plus visibles séparément. Les considérations


environnementales doivent faire partie intégrante de la politique économique. En conséquence,
aujourd'hui, en plus de l'innovation écologique, nous entendons également beaucoup
d'informations sur la «croissance verte», y compris toutes les politiques de protection de
l'environnement qui considèrent l'environnement comme une source de croissance future. La
performance environnementale évalue les impacts positifs de la mise en œuvre de la gestion de
la chaîne d'approvisionnement verte et des pratiques d'I.V sur l'environnement naturel (Sharma
et al., 2017) qui affectent l'environnement interne ou externe des organisations (Eltayeb et al.,
2011).

15
De nombreux pays ont intégré la «croissance verte» dans leurs plans de stimulation. Elle est
visible dans les infrastructures vertes, en particulier dans les transports publics, la production
d'énergie à faible émission de carbone, les réseaux intelligents d'eau et d'électricité et les
services d'eau et d’assainissement. D’autres initiatives ont été prises par un groupe de pays
notamment les États-Unis en faveur de la croissance verte et de l’environnement s’agissant de
restreindre les émissions, divisées en unités. Ensuite, les entreprises, pays ou régions obtiennent
des quotas d'actions qui peuvent être échangés entre eux, créant des marchés et des prix de
marché. L'OCDE estime, sur la base des données de l'Agence internationale de l'énergie, que
l'élimination des subventions à la consommation de combustibles fossiles dans les pays
émergents et en développement peut réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre de
10% à l'horizon 2050.

1.2 La croissance verte

La croissance verte est l'économie verte du futur. Au-delà de la mode, cela deviendra une chose
de plus en plus importante pour toute l'humanité. Le recyclage et la réutilisation des eaux usées
ne sont que quelques exemples. Avec une demande croissante tirée par la croissance
démographique, les prix des produits de base ne peuvent qu'augmenter régulièrement. En
conséquence, l'économie verte deviendra de plus en plus rentable et les solutions
technologiques qui ne peuvent actuellement pas en bénéficier deviendront très rentables dans
les décennies à venir. L'économie verte nous montre que l'ère de l'innocence humaine est
révolue et que le temps de la responsabilité est arrivé.

(Rintaro Tamaki), Secrétaire général adjoint de l’OCDE explique que « La croissance verte
consiste à favoriser la croissance et le développement, tout en veillant à ce que les richesses
naturelles continuent de fournir les ressources et les services environnementaux sur lesquels
repose notre bien-être. Les gouvernements qui engagent des politiques de croissance verte
doivent catalyser des investissements et des innovations qui soutiennent la croissance et créent
de nouvelles opportunités économiques. Ils ont également besoin d’indicateurs pour
sensibiliser, mesurer les progrès et mettre en évidence les opportunités et les risques. »

1.3 L’interaction entre l’innovation verte et la performance environnementale

Concernant l'innovation verte, les études examinant la performance environnementale en tant


que variable de résultat sont limitées. Par exemple, Chen et Chang (2013) n'ont examiné que la

16
manière dont l'I.V, à la fois de l'innovation de processus et de l'innovation de produit, affecte
l'image verte et l'avantage concurrentiel des organisations.

Chiou et coll. (2011) ont inclus les trois mesures de l'innovation verte, qui ont révélé une
performance environnementale améliorée grâce à l'innovation de processus verts et à
l'innovation de produits verts, mais une relation insignifiante a été trouvée entre l'innovation
managériale et la performance environnementale.

En outre, l'I.V est un moteur important de la performance environnementale, en particulier pour


réduire la pollution toxique, ce qui réduit le coût des réunions strictes entre l'entreprise et le
gouvernement, les consommateurs ou les ONG réussirent à encourager des demandes de
performance environnementale dans le but de réduire la pollution (Carrion-Flores et Innes,
2010).

En pratique, la mise en œuvre de l'I.V a le potentiel d'améliorer considérablement la


performance environnementale, sachant qu'un certain nombre de chercheurs ont démontré une
amélioration de la performance des entreprises en termes d'avantage concurrentiel et d'image
verte grâce à cette mise en œuvre particulière (Chen et al., 2006 ; Seman et al., 2012; Chen,
2008; Chen et Chang, 2011).

Cependant, une forte concentration sur l'innovation de produits verts, l'innovation de processus
verts et l'innovation de gestion verte profitera à ces organisations grâce à l'augmentation des
économies de coûts, à l'amélioration de l'efficacité environnementale et à l'amélioration de la
productivité et de la qualité des produits, qui contribuent directement à un avantage
concurrentiel amélioré (Porter et Linde, 1995; Chen et al., 2006; Chiou et al., 2011).

2. L’innovation verte et la performance financière


2.1 Engagement environnemental et performance financière des entreprises

Le principal déterminant de l'engagement de l'entreprise envers l'environnement est la pression


des parties prenantes (gouvernement, société civile, associations de résidents, organismes de
certification, etc.). Ces pressions prennent généralement la forme de réglementations
gouvernementales, dont le rôle est de forcer les entreprises industrielles à divulguer des
informations sur leur empreinte environnementale et leurs efforts pour le respect de
l'environnement.

17
Il convient également de souligner que la décision d’être responsable de l’écologie dépend dans
une large mesure de la compréhension par le gestionnaire de la légitimité et du pouvoir des
parties prenantes (Henriques et Sadorsky, 1999 ; Ransom et Lober, 1999).

Selon Doonan et al. (2005), la pression médiatique affectera le niveau de participation, en


fonction des attentes des médias quant au comportement de l'entreprise.

Les actionnaires peuvent également encourager l'entreprise à participer car ils estiment
qu'ignorer l'empreinte écologique aura de graves conséquences financières (Brown et Deegan,
1998).

Des recherches ont été faites sur les raisons pour lesquelles les entreprises adaptent des
politiques respectueuses de l'environnement pour découvrir si les entreprises elles-mêmes
considèrent les annonces environnementales comme un investissement pour l'avenir ou comme
un coût supplémentaire inutile. En effet, selon Deegan et Gordon (1996), les entreprises se
félicitent parfois à travers leurs rapports environnementaux, tandis que selon Stanwick et
Stanwick (1998), certaines entreprises mobilisent les médias pour améliorer leur réputation
environnementale afin d'obtenir la certification ISO ou EMAS7, mais il n'a pas l'intention de
réduire son impact sur l'environnement (Boiral, 2007).

2.2 La relation entre la performance environnementale et la performance


financière

On a observé que la sensibilisation à l'environnement continue d'augmenter, les entreprises


commencent à voir les avantages qui peuvent être obtenus grâce à une solide performance
environnementale.

D’ailleurs, de nombreuses grandes entreprises ont des fonctions environnementales dans leur
structure d'entreprise, non seulement pour contrôler les réglementations mais aussi pour jouer
un rôle stratégique dans l'entreprise. En effet, ces entreprises se rendent compte que les concepts
de durabilité et les trois R (réduire, réutiliser et recycler) peuvent être appliqués dans le monde
des affaires. (Jiang et coll, 2018) ont constaté que les entreprises ne jouent non seulement un
rôle important dans la promotion de la performance environnementale, mais également une
amélioration significative de la performance financière. Dans de nombreux cas, ce type d'action
peut accroître l'efficacité et réduire les coûts, en plus d'offrir aux entreprises la possibilité de

7
EMAS : est un certificat européen qui récompense les entreprises qui vont au-delà de la simple conformité légale et
améliorent continuellement leurs performances environnementales.

18
lancer de nouveaux produits pour résoudre des problèmes environnementaux. Opérer d'une
manière écologiquement durable n'est peut-être pas toujours la manière la plus efficace de
fonctionner, en particulier à des coûts plus élevés, mais de nombreuses entreprises adoptent
encore ces mesures.

De nombreux chercheurs (Klassen & McLaughlin, 1996; Filbeck & Gorman, 2004; Gillley et
al., 2000; Molina-Azonrín et al., 2009) s'interrogent sur les avantages des entreprises qui
bénéficient du vert et si elles sont actionnaires. Des études antérieures ont répondu à ces
questions de différentes manières, mais aucun accord spécifique n'a encore été trouvé.

La plupart des preuves montrent que payer un prix pour le vert peut ne pas avoir un impact
négatif sur les performances des entreprises, mais le contexte et les conditions de paiement pour
le vert sont encore controversées.

Molina-Azonrín, et al. (2009) ont présenté une revue littéraire de 32 études sur la corrélation
entre la performance environnementale et la performance financière. Ils en sont arrivés à la
conclusion que s'il n'est pas toujours facile de comprendre l'impact de la gestion
environnementale sur la performance, un véritable engagement en faveur d'une gestion verte
peut avoir un impact positif sur la performance financière.

L'étude a également reconnu qu'il peut y avoir une interaction bidirectionnelle entre la
performance financière et la performance environnementale, ce qui rend difficile la recherche
de causalité (Molina-Azonrín et al., 2009).
Hoffman (2000) a souscrit à ces résultats en déclarant: « ... Il n'y a pas d'étude de cas qui puisse
affirmer la relation causale entre la performance environnementale et la performance financière,
mais la corrélation entre les deux est un indicateur puissant de succès futur ».

Plusieurs études ont confirmé que l'engagement d'une entreprise envers l'environnement peut
souvent améliorer sa performance économique. En effet, selon Sroufe (2003), la mise en place
d'un SME (système de management environnemental) par l'entreprise peut améliorer ses
performances environnementales, ce qui améliorera ses performances économiques à l'avenir.

Cependant, certains auteurs ont critiqué l'idée basée sur le concept d'un très grand montant de
surcoûts financiers après l'investissement environnemental, ce qui peut nuire à la rentabilité de
l'entreprise à court terme sans garantir sa rentabilité à long terme.

19
En effet, il existe deux grandes perspectives totalement opposés en matière d’étude de relation
entre la performance économique et la performance environnementale qui sont : La perspective
néoclassique traditionaliste et celle révisionniste.
L’approche traditionaliste « Win-loose »

Selon les néoclassiques, la relation entre performance économique et performance


environnementale est contradictoire. Ils estiment que les entreprises qui ont le plus grand impact
sur l'environnement se trouveront dans la position la plus défavorisée par des réglementations
et des sanctions plus strictes, et auront donc un impact qui peut être négatif sur leurs
performances économiques et subséquemment sur leur compétitivité (Walley et Whitehead,
1994).

Ici, le respect des réglementations environnementales nuit aux coûts de production des
entreprises polluantes et soutient l'hypothèse qu’une performance environnementale élevée est
synonyme de faible performance économique et vice versa. Cette relation est déterminée par
(Wagner, 2003) et montre que la performance économique augmentera avec la performance
environnementale.

Selon l'approche Win-Loose, l'impact environnemental de l'entreprise n'est pas inclus dans les
coûts de l'entreprise, mais la communauté est tout de même responsable. La pression
réglementaire intervient alors en obligeant les entreprises à supporter ces coûts et à les
internaliser sous forme d'actions environnementales. Lanoie et Party ont constaté en (1992) que
la formulation de réglementations environnementales et l'investissement de l'entreprise en
réponse aux réglementations environnementales avaient un impact négatif sur les performances
économiques de l'entreprise.

L’approche révisionniste « win-win » par Porter


➢ L’hypothèse de porter

En opposition à la perspective de win-loose, la perspective de win-win dit que les avantages


environnementaux et économiques peuvent se conjuguer. De nombreuses entreprises n'agissent
plus simplement pour se conformer à la réglementation, mais elles ont dans de nombreux cas
identifié des avantages compétitifs en étant de meilleurs gérants de l'environnement par
exemple avoir moins de gaspillage, introduire de nouveaux produits pour lesquels un
consommateur «vert» peut être prêt à payer une prime, moins de contrôle réglementaire ou une
meilleure réputation (Porter et Wan der Linde, 1995).

20
Selon cette hypothèse, une surveillance environnementale appropriée peut améliorer la capacité
d'innovation des entreprises, puis accroître leur compétitivité.

Bien qu'elle puisse augmenter les coûts à court terme, cette supervision peut améliorer la
performance des entreprises et favoriser le développement économique à long terme. Selon
l’hypothèse de Porter, une réglementation environnementale stricte mais bien pensée peut non
seulement générer des avantages sociaux en réduisant les dommages environnementaux, mais
aussi apporter des avantages privés aux entreprises apparentées, et ces avantages dépassent
souvent leurs coûts.

Les pollueurs suivent les règles, augmentant ainsi les profits. L'idée de base est que
l'introduction de réglementations rigides et flexibles oblige les entreprises à remettre en
question leurs méthodes de production et à avoir un impact innovant. Ce procédé réduit
généralement non seulement la pollution, mais apporte également des avantages considérables
à la production.

En outre, selon Porter, plus la réglementation est stricte, plus la compétitivité de l'entreprise est
forte, car ces restrictions ont stimulé les efforts de l'entreprise pour améliorer continuellement
sa position concurrentielle sur le marché.

L'hypothèse de Porter (PH) a remporté un grand succès dans les débats politiques, notamment
aux États-Unis, car elle contredit l'idée que la protection de l'environnement est toujours
nuisible à la croissance économique. PH doit persuader le monde des affaires d'accepter les
réglementations environnementales, car il peut en bénéficier ainsi que d'autres parties
prenantes.

En bref, des réglementations environnementales bien conçues peuvent dans certains cas
conduire à une amélioration de Pareto ou à une situation de «gain», qui non seulement protège
l'environnement, mais améliore également les bénéfices et la compétitivité en améliorant les
produits ou leurs processus de production ou améliorer la qualité du produit.

2.3 L’innovation verte et la performance financière

Zhang et al. (2019) étudient la relation entre l'innovation verte et la performance des entreprises
chinoises cotées entre 2000 et 2010 ils ont constaté que l'I.V peut augmenter le taux de
croissance des ventes commerciales. Les conséquences économiques de l'I.V ont été retardées
de trois ans. C'est une preuve puissante de la forte hypothèse de Porter.

21
La performance, y compris la performance économique et la performance environnementale,
est largement utilisée par la littérature la plus importante pour mesurer le résultat commercial
dérivé de l'innovation verte des entreprises (Berrone,P et al., 2013).

Les entreprises peuvent réduire leurs coûts grâce à l’innovation des procédés verts puisque la
pollution est généralement causée par un gaspillage de ressources, des matériaux sous-utilisés
ou une perte d'énergie. La réévaluation des processus de production et de l'innovation de
l’entreprise peut améliorer l'efficacité des ressources et réduire considérablement les coûts.

En plus de réduire les coûts de production et d'éviter les coûts de responsabilité, l'I.V peut
également offrir des avantages différenciés et permettre aux entreprises d'augmenter leur part
de marché et leurs revenus. Certaines études de cas montrent que les entreprises performantes
vertes peuvent attirer davantage de clients en aval. Par exemple, IBM, Body Shop et Wal-Mart
évaluent toujours la performance environnementale de leurs fournisseurs lorsqu'ils prennent des
décisions commerciales.

Les innovateurs verts actifs peuvent attirer plus de clients. Ensuite, la part de marché de ces
entreprises clés augmentera. En tant qu’entité économique, les dirigeants et les actionnaires de
l’entreprise peuvent accorder plus d’attention à ses avantages lorsqu'ils s’engagent dans l’I.V.
Sur la base des opportunités potentielles de réduction des coûts et de meilleures relations entre
les entreprises et leurs parties prenantes, il constitue un bon avantage pour les innovateurs.

Des avantages à court terme indiquent principalement le succès du marché et peuvent être
directement reflétés dans la performance financière de l'entreprise. C’est le cas pour
l'augmentation de la part de marché et la réduction des coûts des produits. Il peut être comparé
au terme «activité financière». Les avantages à long terme indiquent la continuité des activités,
la durabilité potentielle à long terme et la compétitivité durable.
Selon Hoffman (2000) «Les coûts de mise en œuvre des réglementations environnementales
peuvent être minimisés, voire éliminés, grâce à l'innovation qui offre d'autres avantages
concurrentiels à l'entreprise».
En effet, une réduction de la pollution ne s'accompagne pas toujours d'une meilleure
performance économique. Les dépenses engagées pour réduire la pollution peuvent être
partiellement ou totalement compensées par des gains réalisés ailleurs, comme une réduction
des amendes réglementaires ou une réduction des coûts du nettoyage (Ambec et Lanioe, 2008).

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Conclusion :

Ces dernières années l’Homme a pris conscience du déséquilibre de l’environnement qu’il a


créé, il est encore nécessaire de redoubler d’efforts, de rechercher et mettre en œuvre des
solutions adaptables afin de mieux respecter les principes du développement durable.
L'innovation écologique et l'écologie industrielle font toutes parties de ces solutions.
De nombreuses recherches ont été faites pour étudier l’effet de la transition vers le « vert» sur
la performance environnementale et par conséquent sur la performance financière des
entreprises.
Les innovations vertes sont donc l’ensemble des produits, services, procédés, méthodes, etc.
permettant de réduire l’impact de l’activité générale ou particulière sur l’environnement tels
que la réduction de la pollution des gaz à effet de serre, de la production de déchets, du
gaspillage des ressources naturelles, de la préservation de la biodiversité et du renforcement
de la sécurité énergétique.

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