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COURS 3 L’EUROPE ENTRE RESTAURATION ET REVOLUTION (1830-1848)

INTRODUCTION:

Après la chute de Napoléon 1er, les souverains européens restaurent partout la monarchie et réorganisent
le continent lors du congrès de Vienne entre septembre1814 et juin 1815. Malgré la volonté de combattre
les idées de la révolution, ces dernières continuent à progresser.

Problématique : pourquoi le retour à l’ordre voulu par les rois déclenche t-il des révolutions après 1814 ?

I. Quel nouvel ordre européen se met en place en 1815?La restauration de l’ordre


monarchique : 1814-1830
1) Le congrès de Vienne réorganise l’Europe

 Point de passage et d’ouverture: 1815, Metternich et le congrès de Vienne

Au lendemain de la défaite de Napoléon, l’Europe est désorganisée par 25 ans guerres. Le congrès de
Vienne va constituer un événement fondateur pour la diplomatie du XIXème siècle. Il est la conséquence
de la campagne de France qui s’achève le 30 mars 1814 par la bataille de Paris et provoque la première
abdication de Napoléon et le retour du roi début mai. Ce dernier signera le traité de Paris le 30 mai. Les
souverains vainqueurs de Napoléon 1er se réunissent à Vienne afin de décider du sort des territoires qui ont
été bouleversés par les conquêtes napoléoniennes et de reconstruire un ordre européen. 216 États sont
représentés. Les puissances qui prennent l’essentiel des décisions sont l’Autriche (Metternich), la Russie
(Alexandre Ier), le Royaume-Uni (Castlereagh) et la Prusse (Frédéric-Guillaume III. La France est tenue à
l’écart. Mais le talent, le savoir-faire et l’habileté de Talleyrand auront bientôt raison de cet ostracisme et
dès janvier 1815, la France sera autorisée à siéger aux côtés des vainqueurs. Deux principes dominent les
négociations : la préservation des équilibres politiques entre les puissances, et la restauration des vieilles
dynasties, chassées par la vague révolutionnaire. Les Bourbons sont remis sur le trône en France avec
Louis XVIII et en Espagne avec Ferdinand VII.

2) Le nouvel ordre européen

La paix est alors présentée comme un objectif central par Metternich, ministre des affaires étrangères de
l’empire d’Autiche, pays organisateur de ce congrès. Pour garantir les décisions prises lors du congrès de
Vienne, deux alliances militaires sont signées, permettant de réprimer les troubles révolutionnaires : la
Sainte-Alliance (septembre 1815) entre l’Autriche, la Russie et la Prusse puis la Quadruple Alliance
(novembre 1815) avec l’Autriche, la Russie, la Prusse et le Royaume-Uni.

Le congrès de Vienne réorganise également la carte de l’Europe :


- la Russie annexe la Pologne, la Bessarabie et la Finlande ;

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- la Prusse annexe des États allemands au Sud et à l’Ouest de son propre territoire ;

- la Hollande annexe la Belgique (prise à la France)


- le Piémont-Sardaigne annexe Nice et la Savoie (pris à la France)
- la Confédération germanique (union politique de la Prusse, de l’Autriche et de 38 autres petits États
allemands) est créée.

Cela marque la revanche de l’Ancien Régime sur les idéaux de la révolution française, et ne répond pas
aux aspirations nationales qui grandissent en Europe. Aussi la déception est elle grande chez de nombreux
peuples : chez les Polonais dont le pays est à nouveau rayé de la carte, chez les Belges et les Norvégiens
soumis à des souverains étrangers, chez les patriotes italiens et allemands qui aspirent à une forme d’unité
nationale. Dans les Balkans, l’affaiblissement de l’Empire ottoman entretient le désir d’indépendance des
peuples chrétiens : Serbes, Grecs, Bulgares, ou Roumains.

3) La restauration en France

En avril 1814, la chute du régime impérial est consommée. Talleyrand, le « diable boiteux », l’homme de
tous les régimes et de toutes les trahisons, multiplie les manœuvres pour persuader le tsar Alexandre Ier
que le retour des Bourbons est la seule voie qui s’offre à la France. Le 6 avril, le Sénat et le Corps législatif
appellent Louis XVIII, alors en exil en Angleterre, à la tête du pays. Toutefois, les Alliés ne souhaitent pas
restaurer la monarchie absolue d’avant 1789. Une commission de sénateurs met au premier rang la
conservation de son existence politique et des traitements et dotations de ses membres, suscite
rapidement l’opposition des royalistes les plus intransigeants. Le 2 mai 1814, à Saint-Ouen, Louis XVIII
rejette ce projet : il estime qu’il est « Roi de France par la grâce de Dieu, il considère qu’il ne peut revenir
sur le trône de France par l’appel du peuple et qu’aucun pouvoir ne peut lui imposer une Constitution.
Néanmoins, la Déclaration de Saint-Ouen promet aux Français la rédaction d’une charte qui est enfin
promulguée le 4 juin 1814.

La Charte est un texte de compromis. Elle conserve de nombreux acquis de la Révolution et de l’Empire
tout en rétablissant la légitimité de la dynastie des Bourbons. Le terme de « charte » fait référence à
l’Ancien Régime. Il a été préféré au mot « Constitution », qui rappelle un passé révolutionnaire que Louis
XVIII souhaite oublier. En vertu de cette charte organique :

- le roi, dont la personne est inviolable et sacrée, incarne la souveraineté nationale. Il a l’initiative
des lois et détient le pouvoir exécutif, mais il n’est aucunement responsable devant le Parlement.

- les ministres peuvent être choisis parmi les députés élus et ils sont responsables

- devant le Parlement. Cette pratique permet de constituer une amorce de parlementarisme à


l’anglaise.

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- Inspirée du bicamérisme anglais, l’institution comporte deux Chambres : la Chambre des pairs
dont les membres sont nommés à vie par le roi, et la Chambre des députés, élue pour cinq ans au suffrage
censitaire et renouvelée par cinquième chaque année. La représentation nationale est cependant
extrêmement limitée : le régime censitaire n’accorde le droit de vote qu’aux Français mâles de plus de
trente ans et acquittant au moins 300 francs de contribution directe, soit 110 000 électeurs sur neuf millions
d’adultes en 1817 !

- Cependant, cette Charte constitutionnelle ne sera effectivement appliquée qu’en juin 1815, après
les Cent-Jours.

II. Les mouvements libéraux et nationaux : 1830-1848

1) Les premières vagues révolutionnaires

Dès 1815, l’ordre établi par le congrès de Vienne est contesté. Les mouvements libéraux réclament plus
de libertés individuelles et les mouvements nationaux. En Espagne, en 1820, des officiers obligent
Ferdinand VII à accepter une constitution. Des troubles éclatent aux Pays-Bas, en Pologne, au sein de la
Confédération germanique et dans plusieurs États italiens. . Les insurrections échouent. En 1831, l’armée
russe met fin au soulèvement polonais et l’Autriche intervient dans plusieurs États italiens pour rétablir sur
leur trône des rois absolus. Dans la Confédération germanique, Metternich renforce la censure sur la
presse et le contrôle sur les assemblées Suite à la répression des révoltes de 1830, certaines personnalités
sont contraintes à l’exil : c’est le cas de l’italien Guiseppe Mazzini, chef de file du mouvement « Jeune Italie
» (qui s’était soulevé en 1831 pour obtenir l’unité). Il est contraint de fuir et de s’installer en Suisse. En
1830, la Belgique obtient son indépendance vis-à-vis des Pays-Bas après un soulèvement.

 Point de passage : le massacre de chios

La Grèce parvient à obtenir son indépendance. En 1821, les grecs se soulèvent contre de l’Empire
ottoman, qui est un empire multinational (empire au sein duquel plusieurs nationalités sous la domination
d’une nationalité) pour obtenir son indépendance. En 1822, les Grecs déclarent leur indépendance. Une
coalition composée des Anglais, des Français et des Russes soutient les Grecs contre les Ottomans, qui
sont vaincus en 1827. Les peintres et auteurs issus du romantisme (mouvement culturel de la première
moitié du XIXème siècle, cherchant à exalter les passions, la sensibilité et les libertés) prennent le parti des
insurgés en rédigeant des poèmes ou en peignant des tableaux : le peintre français Delacroix peint
immortalise Les massacres de Chios (où l’armée ottomane 23 000 grecs et en vend 50 000 comme
esclaves) qui se sont déroulés en 1822. Après sa défaite, le sultan ottoman est contraint de signer
l’indépendance grecque en 1829, qui devient effective le 3 février 1830.

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2) En France, les Trois Glorieuses et la monarchie de juillet

Une révolution éclate les 27, 28 et 29 juillet 1830 : elles sont appelées a posteriori les « Trois Glorieuses »
par les insurgés parce qu’ils sont parvenus à leurs fins.

 Point de passage et d’ouverture 3 : « 1830 : Les Trois Glorieuses »

En 1831, le parti de la Résistance au pouvoir limite les réformes électorales et réprime les soulèvements
républicains (1832 et 1834). . La question du droit de vote est au coeur des débats : les Républicains
réclament l’instauration du suffrage universel alors que les Monarchistes maintiennent le suffrage
censitaire. En 1835, Louis Philippe Ier réintroduit la censure sur la presse et limite la liberté de réunion. Il
devient très impopulaire, la crise économique qui se déclenche en France et en Europe en 1846 aggrave
les tensions.

3) Le printemps des peuples de 1848

Dans l’Europe du milieu du XIXème siècle, les frustrations politiques de 1830 restent d’actualité : certains
peuples ne sont pas encore parvenus à l’unité (Italiens, Allemands), des minorités sont toujours sous
domination étrangère (Hongrois en Autriche). La révolution éclate à Paris en février 1948, Louis Philippe
Ier est contraint d’abdiquer. La Deuxième République est proclamée le 24 février. Des révolutions éclatent
à Naples, Turin, Rome, Budapest, Prague Berlin et même à Vienne. Metternich, Chancelier depuis 1821
doit fuir et quitter le pouvoir. Sous la pression de la rue, le roi de Prusse accorde une constitution. En
Allemagne, une assemblée nationale constituante est élue au suffrage universel. Le printemps 1848
semble être celui du triomphe du libéralisme
Mais dès l’été 1848, la tendance se retourne. En France, une nouvelle révolte est réprimée dans le sang à
Paris en juin 1848. Ailleurs en Europe, les monarques mettent rapidement fin aux espoirs de
changements : l’empereur d’Autriche reprend le contrôle de son pays, de la Bohême, de l’Italie et de la
Hongrie. L’épisode révolutionnaire de 1848 s’achève, comme celui de 1830, sur une immense déception
pour les partisans des idées libérales.

CONCLUSION
• Au moment du congrès de Vienne, les vainqueurs de Napoléon Ier réorganisent la carte de l’Europe et
suppriment toute trace de la Révolution française et de l’Empire : les anciennes dynasties sont remises sur
le trônes, les monarchies absolues sont restaurées…
• Les revendications des peuples ne sont pas entendues et lorsqu’ils se soulèvent par deux fois, en 1830 et
en 1848, ces mouvements se traduisent par échecs.

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