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Corrigé Commentaire Incipit T.Raquin

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Correction du Commentaire composé :

Incipit de Thérèse Raquin, Émile Zola, 1867.

1. Présentation de l’auteur et du mouvement littéraire

2. Présentation de l’œuvre

3. Présentation de l’extrait

4. Problématique
5. Annonce du plan

I/. Introduction :

1. Présentation de l’auteur, de l’œuvre, de l’extrait :

1.Cet extrait est tiré de l’œuvre d’Émile Zola, Thérèse Raquin, écrit en 1867. Premier
roman du père du naturalisme, cette œuvre contient toutes les clés nécessaires pour rentrer
dans l’œuvre zolienne. Observateur minutieux et scrupuleux, Zola s’attache à construire de
manière quasi-scientifique le cadre de ses œuvres 2.Dans son roman, Thérèse Raquin, l’auteur
semble décortiquer soigneusement la vie de Thérèse, de ses origines mystérieuses jusqu’à une
fin tragique. En effet, Zola nous retrace la vie du personnage éponyme dans les moindres
détails autant dans la description de son tempérament que dans l’environnement dans lequel
elle évolue. De son enfance chez Madame Raquin en compagnie de son cousin puis mari
Camille, en passant par l’adultère avec Laurent ; cette héroïne semble être placée sous le signe
d’une malédiction certaine. En effet, cette œuvre semble mettre en exergue les passions
tourmentées des personnages et la violence engendrée par la trahison et le mensonge. 3. Dès
l’incipit, Zola présente aux lecteurs le passage du Pont-Neuf, lieu principal de l’action, et le
décrit dans les moindres détails. Très rapidement et de manière graduelle se dégage une
atmosphère particulière où le passage devient à l’image d’une fosse et d’un caveau.

2. Problématique : Ainsi en quoi la description précise du passage du Pont-Neuf plonge


le lecteur dans une atmosphère sombre et inquiétante ?

3. Annonce du plan : Dans un premier temps / Dans un second temps // Tout d’abord,
ensuite, enfin.

I. La description du passage du Pont-Neuf


a) Un cadre spatio-temporel précis : un état des lieux.
b) Le lecteur est introduit dans ces lieux comme un témoin curieux
c) L’écriture naturaliste

II. Une atmosphère lourde et angoissante


a) Une description dépréciative
b) Une ambiance mortifère et morbide
c) Le « tombeau » des personnages : métaphore d’une tragédie annoncée.
II/. Développement du commentaire :

I. La description du passage du Pont-neuf

a) Un cadre spatio-temporel précis : un état des lieux

- Les nombreux compléments circonstanciels de lieu et de temps ponctuent la


description. « Au bout de la rue » l.1, « Par les beaux jours d’été (…) » l.6, « Par les
vilains jours d’hiver » l.7, « À gauche » l.10, « À droite » l.16, « Au-dessus » l.22 =
donnent à la description un cadre hyper réaliste + des rues connues de Paris.
- La construction de la description par plan : ici de l’intérieur, il commence par donner
les mesures du passage, on commence la description par le bas = les dalles, puis les
vitres, les boutiques, les murs, l’immeuble et enfin pour terminer les passants = une
description donc graduelle et qui prend de l’ampleur.
- Le vocabulaire mathématique vient compléter les références géographiques pour
donner au texte l’apparence de la vérité. Les mesures « ce passage a trente pas de long
(…) » l.3 sont très précises.
- Le traitement du temps donne également au texte une coloration réaliste. La
description construite par le parallélisme de construction antithétique prend soin de
couvrir toutes les parties de l’année « Par les beaux jours d’été (…) » l.6 et « Par les
vilains jours d’hiver » l.7.

b) Le lecteur est introduit dans ces lieux comme un témoin curieux

- Temps du texte au présent de l’indicatif et renforce le réalisme : le lecteur se trouve lui


aussi transporté dans cette description
- Pronom personnel « on » l.1/2 ; l’auteur inclue aussi le lecteur au récit : effet de
familiarité avec les lieux (Rappel : CE LIEU A EXISTÉ DANS PARIS, IL A ÉTÉ DÉTRUIT : AUJOURD’HUI
C’EST UNE RUE ; les contemporains de Zola connaissent bien ce lieu.)
- Un narrateur omniscient : (s’oppose aux points de vue externe et interne. Il sait tout ce
qui se passe dans l’histoire, ainsi que les pensées des personnages.) : ici nous donne un
point de vue subjectif : adverbe « misérablement » ou « formes bizarres » par
exemple. Possible de comparer ce regard à une caméra : ici on est introduit dans tous
les recoins)
- La description suit un parcours, celui d’un passant « lorsqu’on vient des quais » l.1. En
effet, l’utilisation du pronom personnel « on », ne désigne personne explicitement,
mais indique pourtant une présence qui organise la description. L’expression « trente
pas » l.3 utilise non pas une échelle abstraite mais bien humaine. C’est bien la
démarche d’un passant qui sert de mesure. Son regard d’ailleurs organise la
description « à gauche » l.10 et « à droite » l.16 ; et la lumière semble répartie en
fonction de son champ de vision.

c) L’écriture naturaliste

- Le Passage du Pont-Neuf est décrit dès le début du roman. Cet incipit introduit le
lecteur dans tous les recoins du passage ; le style littéraire de Zola permet d’une
certaine manière de disséquer cet endroit. En effet, père du mouvement naturaliste,
Zola se met dans la peau d’un observateur curieux et minutieux et adopte un regard
quasi-scientifique sur ce qui l’entoure. Les personnages, les lieux, les milieux dans
lesquels les héros évoluent sont étudiés de manière précise et rigoureuse.
- (Zola investit Paris avec une méthode, des carnets d’enquête, une analyse du cadastre
= une pensée schématique. Comme son père qui était ingénieur. Paris devient alors un
immense personnage dans l’œuvre zolienne. = Dimension autobiographique dans
l’œuvre zolienne, dans la fiction et dans la documentation : épaisseur du vécu - on
rappelle aussi que Zola a connu une grande misère à Paris lorsqu’il était jeune.)

II. Une atmosphère lourde et angoissante

a) Une description dépréciative

- Des nombreux adjectifs et adverbes : que remarque-t-on ? Quels effets produisent-il


dans le texte ? (Procédé de l’accumulation) + (ex : suffixe « âtre » largement utilisé
permet la dépréciation du lieu : la valeur négative de la sonorité)
- Le narrateur emploie des adjectifs péjoratifs « étroit », « sombre », « sales ». D’autres
adjectifs sortent du registre seulement descriptif et constituent de véritable jugement
de valeur « salie et ignoble », « lugubre », « bizarres », « horrible ».
- Énumération de certains adjectifs en rythme ternaire « dalles jaunâtre, usées,
descellées » l.3, « des boutiques obscures, basses, écrasées » l.
- Quelles couleurs apparaissent ?
- Zola nous PEINT véritablement la scène : une hypotypose qui semble donner vie à la
description.

b) Une ambiance mortifère et morbide

- Un endroit où l’on suffoque : « sombre », « étroit » l.2 : parallélisme de construction


« Par les beaux jours d’été » l.6, « Par les vilains jours d’hiver » l.7 : peu importe le
temps, insiste sur le côté obscur du lieu : champ lexical de l’obscurité à relever. (Un
lieu éternellement sombre, un lieu maudit ?)
- Un lieu malveillant : comme si une présence anormale y régnait (présence de la mort
elle-même.) Un passage personnifié et qui agit ; qui va mouvoir les personnages
zoliens, -ici Thérèse.
- Le passage est présenté comme un lieu sépulcral. On trouve d’abord la couleur de la
mort, le noir « noir de crasse », « les vitres ne jettent que de la nuit », « obscures »,
« ombre », « ténèbres », « horrible couleur brune ». Mais avec le terme « caveau », le
texte bascule dans le fantastique : « le corridor » prend des allures de cimetière. L’air
est « froid ». Il est fait allusion à des « dalles descellées » comme pourraient l’être des
pierres tombales.
- Les êtres qui hantent le lieu n’ont aucune identité, ce sont « des formes bizarres ». Le
seul personnage du passage, « la marchande de bijoux » est aussitôt happé par cette
atmosphère fantasmagorique : l’écrin de ses « bijoux faux » ne ressemble-t-il pas à un
cercueil = « sur un lit de velours bleu, au fond d’une boîte en acajou » ? l.20/21

c) Le « tombeau » des personnages : métaphore d’une tragédie annoncée.


- Dans cet espace que va se jouer le drame familial. Véritable huis à ciel fermé
- Description d’un endroit maudit : par la poussière, la saleté, l’odeur, le bruit : les bas-
fonds de Paris : percutent nos sens (synesthésie).
- Nous tombons nous aussi lecteur dans un monde souterrain et nous présente le thème
principal de l’œuvre : fatalité déjà présente dans le lieu ; les personnages ne pourront y
échapper.

III/. Conclusion

La description du Passage du Pont-Neuf est très particulière. En effet, l’auteur pose


dès le début du roman, un cadre réaliste tout en dotant le lieu d’une dimension symbolique
très forte. Une inquiétante étrangeté semble régner dans ces lieux. Ainsi dès l’incipit, le
lecteur est plongé dans une ambiance aux accents fantastiques. L’apparition du personnage de
Thérèse suit de près cet extrait, de sorte que cette héroïne semble porter en elle, par le lieu
dans lequel elle habite et par lequel elle est introduite, une connotation mystérieuse et
terrifiante.

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