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Royaume du Maroc

Ministère de la Solidarité, de l’Insertion


Sociale et de la Famille
-------------------
Institut National de l’Action Sociale
-Tanger-

Mémoire de Fin d’Etudes


Licence de Travail social
Parcours : Service Social
Sujet

Le rôle des associations de quartiers dans la


lutte contre l’abandon scolaire
Cas : Association Chifae au quartier Bir
Chifa, Tanger

Réalisé par : BENJIMA SAMIA


Encadré par : Pr. Mr. Haouari Mohamed
Membres du jury de soutenance :
- Pr. Haoauri
- Pr Nid Abdallah
- Pr. Gharbaoui
Année universitaire : 2021-2022
Remerciements

Ce rapport n’aurait pas pu voir le jour sans l’aide et le soutien de plusieurs personnes à qui
je voudrais exprimer ma reconnaissance.

Tout d’abord, j’adresse mes remerciements et mes sincères sentiments de gratitude à mon
encadrant pédagogique Monsieur Mohamed HAOUARI, pour m’avoir accordé sa
confiance et me consacrer suffisamment du temps pour que le présent travail soit à la
hauteur des prétentions. Ce sont ses conseils, ses orientations et ses instructions qui ont
enrichi ma réflexion.

Je remercie également Madame Imane CHOUT mon référent terrain qui n’a épargné aucun
effort pour me guider tout au long de mon stage ainsi que le personnel de l’association
Chifae qui m’a fourni les outils nécessaires à la réussite de mon mémoire.

Mes remerciements vont aussi à tous les professeurs de l’INAS pour m’avoir garanti une
formation pluridimensionnelle de haute qualité. Je salue vivement leur soutien précieux
d’avoir accompagné mes études et les mener à bon port.

Tables de matières
1
Remerciements.......................................................................................................................1

Liste des abréviations.............................................................................................................4

Introduction............................................................................................................................6

1Chapitre 1 : Problématique...................................................................................................9

1.1Cadre conceptuel et théorique.......................................................................................8

1.1.1La déperdition scolaire...........................................................................................9

1.1.2Le décrochage scolaire.........................................................................................10

1.1.3L’échec scolaire................................................................................................... 10

1.1.4Le redoublement...................................................................................................11

1.1.5L’abandon scolaire...............................................................................................11

1.1.6L’abandon scolaire au Maroc...............................................................................12

1.1.7Les facteurs de l’abandon scolaire....................................................................... 13

1.2Cadre contextuel..........................................................................................................15

1.2.1État des lieux de l’abandon scolaire au Maroc.....................................................15

1.2.2Limites et déficits.................................................................................................17

1.3Le rôle de l’association chifae dans la lutte contre l’abandon scolaire.......................18

2Méthodologie..................................................................................................................... 20

2.1Etude documentaire.....................................................................................................20

2.2Déroulement des activités de stage............................................................................. 21

2.2.1Tâches relationnelles et administratives...............................................................22

2.2.2Les activités d’appui scolaire...............................................................................22

2.2.3Les activités d’appui psychosocial.......................................................................23

2.2.4Les séances d’accompagnement scolaire auprès des parents...............................24

2.3Constat sur l’intervention de l’association chifae....................................................... 24

2.4Difficultés rencontrées................................................................................................ 25

3Analyses De Pratiques Professionnelles............................................................................ 26

3.1Pratique professionnelle 1...........................................................................................26

2
3.1.1Description de la situation....................................................................................26

3.1.2Ressenti................................................................................................................ 28

3.1.3Evaluation............................................................................................................ 28

3.1.4Analyse.................................................................................................................29

3.1.5Synthèse............................................................................................................... 30

3.2Pratique professionnelle 2...........................................................................................30

3.2.1Description de la situation....................................................................................30

3.2.2Ressenti................................................................................................................ 32

3.2.3Evaluation............................................................................................................ 32

3.2.4Analyse.................................................................................................................33

3.2.5Synthèse............................................................................................................... 34

Conclusion............................................................................................................................35

Références bibliographiques................................................................................................ 36

Liste des abréviations

CSEFRS: Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique

3
Forsaty : Favorable Opportunities To Renforce Self-Advencement For Today’s Youth

HCP : Haut-Commissariat au Plan

INAS : Institut national de l'action sociale, Institut national de l'action sociale

Résumé

L’abandon scolaire représente un phénomène qui englobe plusieurs dimensions :


économique, sociale, culturelle... Il s’agit d’un ensemble de facteurs de risque qui
accroissent la probabilité que les élèves se trouvent dans un mal-être à multiples aspects où
la privation des droits devient le maître mot de leur vie. A cet effet, l’abandon scolaire est
placé aux premiers rangs de ces facteurs.

4
Perçu comme un fléau qui ne cesse pas de prendre de l’ampleur, l’abandon scolaire a
pointé du doigt la sacralité de l’école publique en la jugeant d’être stérile. L’exclusion
sociale n’est que l’aboutissement d’un processus initié par un abandon scolaire qui a
poussé ces élèves à rater la bonne voie.

A cet effet, ce présent travail vient d'apporter un éclairage supplémentaire sur le


phénomène de l’abandon scolaire, et le rôle des associations de quartier dans la lutte contre
ce phénomène.

Mots clés : abandon scolaire - système éducatif - association de quartier – échec scolaire –
décrochage scolaire

Introduction

Au Maroc, la population âgée de moins de 18 ans constitue un poids démographique très


important. D’après le dernier recensement général de la population marocaine qui a été
réalisée par le Haut-Commissariat au Plan, il s’est avéré que cette catégorie sociale
représente 35% du total de la population. Et partant, ce taux impose aux décideurs du pays
d’investir davantage dans les programmes prenant en considération l’intérêt supérieur des
enfants et leur bien-être social tenant compte que ce sont ces mineurs qui portent le projet
futur de toute société.

5
En fait, le bien-être n’est que le résultat de la jouissance de plusieurs droits, au premier
rang desquels l’éducation, c’est la raison pour laquelle on trouve que l’état a conféré une
place primordiale à l’école en prenant en considération que l’école est considérée comme
étant l’un des principaux mécanismes de socialisation.

Donc, toute défaillance qui peut perturber le parcours scolaire des élèves, les expose à des
difficultés d’avoir place dans la société ainsi que de tirer part de la richesse disponible dans
l’environnement. En d’autres termes, les élèves qui subissent un échec scolaire se trouvent
dans un risque d’être socialement exclus.

A ce propos, on constate que le chômage, le travail ménager et le mariage précoce ne


représentent qu’une simple partie d’une large souffrance vécue par ces enfants suite à un
abandon scolaire. En effet, ce lot quotidien subi par cette catégorie sociale l’empêche de
libérer pleinement ses énergies et de profiter des opportunités disponibles dans
l’environnement dans le cadre de l’inégalité des chances.

Dans ce sens, un ensemble d’initiatives ont été menées par l’Etat pour promouvoir le
niveau de qualification des élèves et renforcer leurs compétences scolaires, pourtant,
malgré les efforts déployés à cet égard, les taux de l’abandon scolaire demeurent fortement
élevés. Par ailleurs, les mesures préconisées par l’Etat ne peuvent nulle part être suffisantes
pour prévenir ainsi que de remédier à ces phénomènes sociaux, c’est la raison pour laquelle
il est important de s’interroger sur le rôle des associations dans la présente question.

En prenant en considération que l’innovation, l’efficacité et l’efficience sont devenus les


maitres-mots des actions menées par les associations en raison des impératifs des bailleurs
de fonds à l’échelle nationale aussi bien qu’internationale, il apparait logique que ces
organisations puissent contribuer significativement à mettre les filles mineures à l’abri de
l’exclusion sociale à travers la prévention du phénomène de l’échec scolaire.

Dans ce sens, ce travail est mené sur le sujet suivant : « Le rôle des associations de
quartiers dans la lutte dans l’abandon scolaire ». Il faut souligner à ce propos que le choix
de ce sujet a été motivé par l’intérêt que je porte personnellement à la question éducative
au Maroc aussi bien que par un intérêt pour le rôle joué par les associations de quartiers
dans la lutte contre l’abandon scolaire.

D’une part, en effectuant la majorité de mes études dans des établissements publics, il me
parait désolant de prendre connaissance que le taux de l’abandon scolaire bat tous les
records dans l’école publique marocaine, ainsi que de percevoir les critiques adressées à
6
cette dernière sous prétexte qu’elle est devenue incapable de produire des éléments
performants et compétents. Et pour cette raison, ma première réflexion a été de me
demande comment la société civile peut contribuer au meilleur avenir des écoles dans les
quartiers les plus défavorisées.

D’autre part, le travail de terrain que j’ai réalisé auparavant dans l’association Chifae pour
le Développement et la Formation à Tanger m’a permis de rencontrer plusieurs jeunes
cherchant un emploi à cause d’un abandon scolaire. Il est à reconnaître que ces situations
ont toujours taraudé mon esprit et m’ont poussé à chercher le rapport liant le phénomène
de l’abandon scolaire et le rôle des associations de quartiers dans la lutte de ce dernier.

Dans l’intention d’étudier le rôle des associations dans la lutte contre l’abandon scolaire,
l’association Chifae pour le développement et la formation a été choisie comme lieu de
stage. Il s’agit de l’une des principales organisations qui travaillent plus précisément sur la
lutte contre l’exclusion sociale en procédant par des projets de développement social
financés le plus souvent par des associations de coopération à l’échelle internationale.
Tenant compte du fait que cette association pilote un projet appelé ‘‘Forsaty’’ qui veut dire
Favorable Opportunities To Renforce Self-Advencement For Today’s Youth, ceci m’a
permis d’avoir accès à un grand nombre d’établissements scolaires et de tisser un contact
direct avec les élèves et les personnels d’éducation tout en me focalisant sur la zone
géographique de Bir Chifa vu qu’elle enregistre les taux les plus élevés concernant
l’abandon et le décrochage scolaire à Tanger.

Ce travail vise d’une part à dévoiler la réalité de l'éducation des enfants venant des
quartiers vulnérables, et cherche également à clarifier la relation qui lie l’enfant à l'école,
en plus de comprendre les raisons qui empêchent cet enfant d’abandonner ses études, telle
que sa situation sociale, économique et culturelle. Notre humble travail est d'éclairer la
souffrance de chaque enfant victime de ce fléau social, ainsi que de rechercher ce qui est
constant et variable dans ce sujet, sans négliger de connaître la relation qui lie l’enfant à sa
famille ou à l'environnement dans lequel il se trouve. D’une autre part, mon sujet opte à
mettre en évidence l’importance des programmes et stratégies institutionnels et le rôle des
associations de quartiers dans la lutte contre l’abandon scolaire.

Pour mieux appréhender la problématique de l’abandon scolaire au quartier Bir Chifae,


l’étude documentaire se voit comme un moyen utile pour pouvoir collecter les
informations et les données susceptibles permettant de choisir le cadrage conceptuel et
théorique le plus approprié pour identifier les éléments de compréhension de cette

7
problématique. Ainsi, en vue de présenter ce travail d’une manière synthétique et
analytique, la structure du présent rapport va se décliner en trois chapitres :

En ce qui concerne le premier chapitre, il est consacré à la problématique de l’abandon


scolaire au quartier Bir Chifae. En fait, ce chapitre met en éclairage le contexte général de
la situation actuelle et les concepts clés ainsi que les approches liées au sujet traité. Il sera
question d’exposer également les différents facteurs engendrant l’abandon scolaire tout en
abordant aussi les stratégies étatiques et l’importance de l’intervention des associations de
quartier dans la lutte contre ce phénomène.

Le deuxième chapitre est dédié à la méthodologie adoptée dans l’accomplissement de ce


travail afin de pouvoir répondre à la question de recherche. Il s’agit de présenter d’abord
les objectifs de mon travail, ainsi que l’outil méthodologique adopté dans la collecte des
données auprès des acteurs institutionnels et associatifs aussi bien que des élèves. Ce
chapitre comporte également le déroulement des activités du stage ainsi que les difficultés
rencontrées tout au long de cette recherche. Quant au troisième chapitre, il est question
d’analyser deux pratiques professionnelles qui ont été les plus marquantes lors de mon
stage professionnel.

Finalement, ce rapport est clôturé par une conclusion qui met en évidence ce qui a été traité
dans les chapitres précédents.

1 Chapitre 1 : Problématique
L’abandon scolaire au quartier Bir Chifa

8
Cadre conceptuel et théorique

La scolarisation dans son sens éducatif n'est pas considérée comme un privilège, mais plutôt,
selon l’article 26 de la déclaration des droits humains, c’est un des droits fondamentaux
accordés aux peuples au niveau mondial. L'individu ne s'élève au niveau requis que s'il
dispose d'un niveau de connaissances qu'il a acquis dans le processus éducatif depuis sa petite
enfance qui l'élève au niveau requis.

L'abandon scolaire reste l'une des caractéristiques structurelles qui caractérisent le système
éducatif marocain, et ce phénomène est l'un des plus grands obstacles qui entravent le
développement du processus éducatif dans toutes ses étapes, ce qui a provoqué une énorme
ponction sur les ressources humaines, un phénomène complexe qui comprend un ensemble de
facteurs culturels, sociaux et économiques.

De nombreuses études ont noté que le phénomène d'abandon scolaire se propage davantage
dans les zones rurales, suivies des quartiers populaires, c'est-à-dire les quartiers marginaux et
pauvres du centre urbain, ce qui aggrave ses conséquences dangereuses, telles que la
propagation de l'analphabétisme, le chômage et la criminalité dans la société et le gaspillage
des ressources financières de l'État, et conduit inévitablement à la déviation et à la
marginalisation, ainsi qu'à l'exclusion et à l'exploitation des enfants sur le marché du travail
avant l'âge de quinze ans.

Afin de lutter contre l’abandon scolaire et soutenir la scolarisation des enfants des zones
reculées à poursuivre leurs études dans des conditions appropriées, un ensemble de mesures
devraient être prises par les institutions, L'État comme la société civile pour lutter contre ce
phénomène qui trouble la société et l'individu.

En prenant en considération que les associations commencent à avoir une présence de plus en
plus visible et une reconnaissance constitutionnelle claire, elles sont devenues aujourd’hui une
force de proposition à l’égard des gestionnaires de la chose publique tout en envisageant des
actions en faveur du public cible. Pour cela un cadrage théorique permettra à construire les
liens existants entre les différents concepts de la problématique de l’abandon scolaire au
quartier Bir Chifae et de mieux comprendre le sujet du rôle des associations de quartiers à cet
égard.

8
La déperdition scolaire

La notion de déperdition scolaire est un phénomène très débattu, et les chercheurs en sciences
de l'éducation ne sont pas encore parvenus à trouver un compromis sur sa définition.

En donnant définition au concept de la déperdition scolaire, Gilbert De Landsheere définit les


taux de déperdition scolaire comme :

« La différence entre le nombre d'élèves au début et à la fin d'un cours, d'une année ou d'un
cycle d'études ». (Gilbert, 1979)

Il a expliqué que la déperdition scolaire serait synonyme de baisse des effectifs pour une
année scolaire. Bien que cette définition apporte des nouveaux éléments, elle est encore
incomplète car elle ne prend pas en considération des redoublements.

Pour des auteurs tels que Pauli et Brimer, ils définissent ce phénomène comme le résultat de
deux facteurs suivant :

« L’abandon prématuré qui se produit lorsqu’un élève interrompt ses études avant de terminer
la dernière année d’études primaires ou de base ; Cette sortie prématurée de certains élèves se
traduit par l'ensemble des difficultés qui empêchent l'élève inscrit dans un cycle d'achever ses
études dans le délai prescrit par l’exclusion des élèves du cursus scolaire qui regroupe
notamment les renvois décidés par les responsables de l’éducation, suite à une mauvaise
conduite à l’école, de mauvaises notes, etc. Et des exclusions décidées par les parents pour
des raisons économiques ou sociales, ainsi que des abandons décidés par les élèves eux-
mêmes.

2) le redoublement qui fait qu’un élève reste dans la même classe deux, trois et parfois quatre
ans de suite, pour n’avoir pas atteint le niveau de maîtrise exigé des contenus, connaissances
et activités du programme d’études ou pour d’autres raisons, empêchant à tout le moins
d’autres enfants de s’inscrire dans les écoles déjà insuffisantes. » (Pauli & Brimer, 1971)

En général, on peut dire que le système éducatif considère la déperdition scolaire comme une
réduction du nombre d'élèves dans un groupe, principalement due au redoublement, à
l'abandon ou au décès. Nous avons également vu plus haut que la déperdition scolaire est
essentiellement une réduction des effectifs d'un cycle d'études à un autre en deuxième année,
et cette réduction est essentiellement le résultat d'une combinaison d'abandons et de
redoublements.

9
Le décrochage scolaire

Actuellement, le décrochage est généralisé et touche tous les systèmes éducatifs. Cependant,
sa définition varie selon les pays et la période d'études.

Au Québec, il existe une différence entre le décrochage (suspension temporaire des études),
l’abandon scolaire (perturbation des apprentissages pendant plus de 5 ans) et le
désengagement (attitude négative envers l'école).

En Belgique, on parle de décrochage lorsque les élèves en âge de scolarité obligatoire ne sont
ni inscrits à l'école ni ne reçoivent d'enseignement par correspondance. Mais le décrochage
scolaire correspond aussi à un jeune qui s'absente du travail plus de 20 jours sans raison.
Lorsqu'un élève sent que sa scolarité n'a pas de sens, on dit « Démobilisation scolaire ».

En Belgique, il existe deux définitions du décrochage scolaire. Le premier est proposé par
Favresse & Piette (2004), selon lequel le décrochage est associé à « une détérioration du lien
entre les jeunes, l'école et la société ». Lambillotte & Leclerf (1996) considèrent que le
décrochage est « un processus graduel de désintérêt pour l'école, résultat d'une accumulation
de facteurs à l'intérieur et à l'extérieur du système scolaire ».

En France, le décrochage scolaire signifie quitter le système scolaire trop tôt ou être
inéligible. La définition française distingue donc les jeunes qui quittent l'école avant l'âge de
16 ans mais qui sont encore dans l'obligation scolaire de ceux de plus de 16 ans qui ne sont
plus scolarisés mais ne sont plus soumis à la loi. (Schuller & Stokkink , 2017)

L’échec scolaire

Au sens pédagogique, la notion d'échec scolaire reste fragmentée. En fait, les critères utilisés
pour définir le terme varient d'un auteur à l'autre.

Ainsi, selon Lansman et Tourneur : « L'échec définit l'écart entre le résultat attendu et le
résultat obtenu. Il se définit par un seuil en dessous duquel le participant (élève) devient
frustré et le formateur (enseignants, managers, parents) être insatisfait, et les systèmes (écoles,
société) seront déficients. Une façon d'évaluer l'ampleur de l'échec individuel peut être la
distance qui sépare les attentes ou les besoins d'une part des résultats obtenus d'autre part ».)
(Lansman & Tourneur, 1985)

Parlant d'élèves en échec scolaire, Bastin complète les auteurs précédents en y ajoutant le
concept d'intégration. Il a donné différents cas où des étudiants ont été accusés d'être dans une
10
position perdante. Selon cet auteur, l'échec scolaire peut avoir plusieurs significations,
notamment : « - l’abandon (le rejet), qui se révèle le plus souvent à partir du secondaire ;

- l’orientation vers les sections réputées moins exigeantes, moins valorisées socialement, soit
qu’elles débouchent trop rarement vers l’enseignement supérieur, soit qu’elles conduisent à
des estimations professionnelles considérées comme moins gratifiantes ;

- dans une acception plus extensive encore, le concept de « échec scolaire » pourrait s’étendre
à l’inadaptation des apprentissages proposés à l’élève par l’école : même si elle était
sanctionnée par un passage de classe ou un diplôme, une éducation qui laisserait l’élève dans
l’incapacité de s’insérer activement dans la vie familiale, professionnelle et sociale pourrait
être assimilée à l’échec ». (Bastin & Roosen, 1990)

De façon générale, on retiendra que l’échec scolaire est la non atteinte des objectifs visés par
l’Etat, la société entière, particulièrement l’école, les parents et les apprenants, suite à la
destruction de l’ambiance de l’élève et ceci pour diverses causes.

1.1.1 Le redoublement

Le redoublement, c'est quand les élèves restent dans la même classe et font le même travail
que l'année précédente. Les écoles déterminent la réussite ou l'échec des élèves en fonction
des efforts offerts pendant l'année scolaire ou des résultats obtenus aux examens de fin
d'année. Les élèves qui ne réussissent pas redoublent à causes de leurs notes ou se retrouvent
éliminés du système lorsqu'ils ont dépassé la limite d'âge et décident d'abandonner leurs
études.

1.1.2 L’abandon scolaire

Selon la définition de Lê Thanh Khoi, « il y a abandon scolaire chaque fois que les élèves
interrompent leurs études avant la fin d’un cycle scolaire dans lequel ils sont inscrits ». (Khoi,
1967)

L’abandon scolaire peut avoir lieu aux niveaux primaires, secondaire et supérieur. Les
facteurs de ce phénomène peuvent être à la fois l'environnement personnel et culturel, et
même les conditions économiques et sociales des parents de l'élève et l'environnement
scolaire peuvent influencées son parcours éducatif. Legendre affirme que « les causes
d’abandon sont multiples. Certaines sont inhérentes au système scolaire, comme la hausse des
exigences scolaires, un encadrement insuffisant, l’ennui scolaire, une succession d’échecs.

11
D’autres sont liées au milieu familial comme une situation familiale conflictuelle. Des
facteurs personnels jouent également un grand rôle : la faible estime de soi, le désir de
l’affranchissement, etc ». (Lengendre, 1993)

Il existe deux types d'abandons, volontaires (personnels) dus à la situation sociale et


économique du milieu familial. En plus de cela, il y a des problèmes au niveau de l'école qui
poussent les élèves à abandonner ou à se désintéresser de l'apprentissage. Ainsi, les abandons
involontaires ou les apprenants contraints de quitter les bancs de l'école après un échec ou un
retard de fréquentation scolaire sont également appelés exclusions scolaires, sur la base de la
décision du rapport administratif. L'abandon scolaire est l'un des aspects les plus saillants du
gaspillage scolaire et est lié au redoublement, autre facteur important et caractéristique du
gaspillage scolaire.

1.1.3 L’abandon scolaire au Maroc

Le décrochage scolaire est un fléau qui entrave les apprentissages de millions d'enfants dans
le monde, notamment dans les pays africains. Plus important encore, ce renoncement les prive
de leur droit à une éducation juste et de qualité ; et de leur droit à un certificat ou diplôme
pour les aider à construire leur avenir, prospérer et participer au développement national. Au
Maroc, le décrochage scolaire menace chaque année des milliers d'élèves, les obligeant à
quitter l'école avant d'avoir obtenu un certificat d'études ou même d'avoir terminé le cycle de
l'enseignement obligatoire (primaire et secondaire).

En effet, selon le rapport Atlas territorial du CSEFRS, 431 876 élèves sont sortis des écoles
publiques sans accréditation en 2018, avec 78% d'abandon des cycles primaire et collégial,
Ces cycles devraient normalement maintenir les enfants dans la classe jusqu'à au moins 15
ans.

Cependant, il serait injuste de nier les efforts et les actions de l'État pour réduire les abandons
dans le système scolaire, en particulier au stade de l'enseignement obligatoire. A travers
divers programmes d'accompagnement social (restaurants, bourses, internats, Tayssir), les
établissements publics réduisent les décrochages en améliorant les conditions d'apprentissage
des élèves issus de milieux défavorisés. De plus, l'impact de ces programmes est limité et les
enjeux actuels de ciblage associés à ces programmes ne rejoignent pas toujours les groupes les
plus touchés par le décrochage, ce qui est toujours le cas lorsque ce ciblage est municipal
plutôt que citadin, normes au niveau personnel. (conseil supérieur de l'éducation, de la
formation et de la recherche scientifique )

12
1.1.4 Les facteurs de l’abandon scolaire

1.1.4.1 Les facteurs familiaux

Parler des liens familiaux, c'est parler de quelque chose d'aussi important car la plupart des
enfants qui se retrouvent dans des situations particulièrement préoccupantes ont été coupés de
tout lien familial, souvent à cause des maux de la société actuelle.

Sachant que l'environnement familial est un facteur majeur influençant le décrochage. Cela
dit, tout dépend du milieu familial, et si le milieu familial n'est pas favorable, les enfants
auront des difficultés immédiates à l'école.

En d'autres termes, nous avons constaté qu’un ensemble des enfants devaient aider leurs
parents, en particulier les filles, qui se trouve généralement obligées de garder leur sœur ou
leur frère à la maison. Absence persistante des parents, violences conjugales, analphabétisme
des parents, manque de communication dans la famille, refus de certains parents d'enseigner
leurs filles (peur du harcèlement sexuel, ou se confronter a des situations qui nuirait à la
réputation de la famille...) participent aussi à aggraver la situation.

En effet, on trouve ainsi les problèmes familiaux tels que le chômage, la pauvreté, la rupture
ou le décès de l'un des parents, la violence domestique ou d'autres problèmes peuvent avoir
des effets dévastateurs sur les enfants qui peuvent apporter ces problèmes à l'école, ce qui
aura un impact moralement ou physiquement négatif sur les élèves. Ces derniers, deviennent
surtout plus inquiets, agressifs, déprimés, soit les trois, car ils sont plus vulnérables et plus
susceptibles d'avoir des difficultés à l'école. (Yin, 2005)

1.1.4.2 Les facteurs socio-économiques

Les abandons scolaires sont causés par une série de facteurs socio-économiques, où le niveau
socio-économique fait référence à un ensemble de caractéristiques économiques et sociales
mesurables qui expriment objectivement leur degré de prestige et de la classe sociale, ainsi
que leur type, et le droit de consommer des biens et d'utiliser des services. Certains chercheurs
ont montré que le statut économique et culturel a un impact sur les élèves qui abandonnent
l'école.

Ils conviennent généralement que les problèmes sociaux peuvent rendre les jeunes beaucoup
moins motivés pour continuer à apprendre, voire les pousser à quitter l'école, deux fois plus
que les enfants pauvres que d’autre.

13
Le niveau de scolarisation dans les régions pauvres est assez faible et peut avoir un impact
significatif sur les niveaux d'adaptation et de réussite scolaire des élèves. L'apprentissage est
clairement défavorisé en raison de la pauvreté et du manque d'incitations dans
l'environnement culturel.

Par conséquent, le statut socio-économique affecte les performances scolaires obtenues à


l'école. Selon Isabelle Bouchard (2001), le statut socioéconomique affecte la maturation de
l'élève, ses performances scolaires, ses perceptions de la capacité scolaire, ses perceptions de
l'école, son orientation scolaire, sa motivation et sa persévérance à l'entrée. Ainsi, l'influence
des facteurs socio-économiques sur le décrochage est bien une caractéristique déterminante
des décrocheurs. (Yin, 2005)

1.1.4.3 Les facteurs scolaires

Le fléau d’abandon scolaire dû également à un autre type de facteurs, les facteurs scolaires.
Les méthodes d'enseignement et les attitudes des enseignants par exemple sont considérées
comme causes de l'abandon scolaire chez les jeunes enfants dans les pays industrialisés. En
parallèle, on trouve les exigences excessives, l'incapacité d'intégrer les jeunes aux activités
scolaires, les caractéristiques structurelles et normatives de l'école qui caractérisent la majorité
des organisations scolaires et qui peuvent contribuer à aggraver ce phénomène. (Yin, 2005)

Considérant le Maroc comme pays en voie de développement, il est à noter que les causes
d’abandon scolaire sont liées également à la proportion très différente entre le nombre
d’élèves et le nombre d'enseignants, au manque d'aide de la part des enseignants et aux
conditions non incitatives à apprendre.

Ces facteurs, s’agissent ainsi des problèmes de compétence, d'attraction de l'environnement


scolaire, du niveau de connaissance des enseignants et de la participation de la communauté.
Ils correspondent aussi au nombre d'élèves par classe, à la différence d'âges des jeunes enfants
dans une classe et à la distance entre l'école et la maison des enfants. Ce problème ressemble à
celui du Maroc, pour cette raison programme Tayser a été mis en place afin de favoriser le
transport gratuit aux élèves et faciliter leur déplacement et écoles.

Enfin, on a la faible couverture scolaire des besoins de scolarisation de l'enfant, l’absences


fréquentes de certains enseignants, la faiblesse des infrastructures scolaires, l’inadéquation de
certains programmes de formation de base des enseignants et des cadres avec les exigences de
l'école et des élèves, la mauvaise relation entre l'enseignant et l'apprenant, l'absence de
moyens pédagogiques et dialectiques et le manque des activités parascolaires.
14
1.2 Cadre contextuel

1.2.1 État des lieux de l’abandon scolaire au Maroc

Afin de lutter contre l’abandon scolaire et soutenir la scolarisation des enfants des zones
reculées à poursuivre leurs études dans des conditions appropriées, un ensemble de mesures
devraient être prises par les institutions, L'État comme la société civile se sont portés
volontaires pour lutte contre ce phénomène qui trouble la société et l'individu.

Le rôle de L’Etat

Le système éducatif marocain est conscient de nombreux problèmes qui limitent son efficacité
pour cette raison l'État a mis en place un ensemble de programme et de stratégie.

D’une part, on trouve le plan d'urgence 2009-2012 établi par le-Ministère de l’Education
Nationale et l’enseignement supérieur, de la formation des cadres et la recherche scientifique,
qui prévoyait la fourniture d'une aide matérielle pour l'accès à l'éducation, la distribution
d'uniformes scolaires aux élèves nécessiteux, puis le fonctionnement d'un million de
portefeuilles, le transport scolaire, les restaurants et l'intérieur. Pertinence dans les écoles
primaires et collèges en milieu rural, tout cela pour lutter contre les phénomènes de
redoublement et d'abandon scolaire. (Ministère de l’Education Nationale et l’enseignement
supérieur, de la formation des cadres et la recherche scientifique)

D’une autre part, on le conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche


scientifique est venu avec une nouvelle stratégie afin de servir la catégorie vulnérable et en
faire le centre de l'attention du système éducatif. A travers ces programmes les enfants
peuvent bénéficier d’une éducation de base pertinente, ainsi qu'un soutien aux groupes
nécessiteux, en particulier dans les zones marginalisées. Ce soutien consiste en des manuels
scolaires qui encouragent les élèves à être ambitieux de plus en plus, et favorise le transport
scolaire, pour rompre l'isolement entre le lieu d’habitat et l'école.

En ce sens, dans le cadre de l'élaboration d'une nouvelle vision stratégique de la réforme de


l'éducation, le Haut-Commissariat à l'Éducation, à la Formation et à la Recherche Scientifique
a élaboré la « Vision stratégique de la réforme de l'éducation 2015-2030 », qui prévoit un
accès universel à une éducation équitable et de qualité -un enseignement obligatoire de qualité
sans discrimination géographique. Compte tenu des difficultés rencontrées par les apprenants
et leurs familles. Par ailleurs, pour répondre aux exigences d'équité et d'égalité des chances,
l'enseignement scolaire doit être réparti de manière positive et discriminatoire positive pour
15
favoriser la scolarisation des enfants en milieu rural, donner aux filles et aux garçons des
chances égales et fournir tous les moyens pour protéger leur scolarisation de tous les motifs
d'interruption prématurée et d'abandon. (Conseil superieur de l'education, de la formation et
de la recherche scientifique)

Le rôle des institutions et de la société civile

Les institutions sociales participent à cette démarche en établissant un ensemble d'initiatives


telles que le transport scolaire pour les étudiantes ou en contribuant à la fourniture
d'installations de santé, ainsi qu'en soutenant les infrastructures dans les établissements
d'enseignement, en sensibilisant les familles à l’importance de l'éducation et que l'éducation
est l'un de leurs droits fondamentaux.

Concernant la société civile, elle a sa stratégie de lutte contre l’abandon scolaire, qui
contribue de manière efficace et efficiente à soutenir la scolarisation des filles rurales,
puisqu'elle s'est imposée comme un partenaire incontournable du système éducatif, à travers
la mise en place d'un groupe de convois de sensibilisation qui œuvrent à sensibiliser les
familles et parents sur l'importance d'enseigner leurs enfants et de ne pas les priver de leur
droit, en plus d'apporter un soutien moral et psychologique, que l'on peut considérer comme
des approches de base pour lutter contre le phénomène de l’abandon scolaire.

La société civile joue un rôle actif dans l'atteinte des objectifs des programmes
d'accompagnement éducatif, basés sur les avis des répondants, par l'ouverture sur
l'environnement proche de l'école en mettant en place une cellule pour communiquer avec elle
et conclure des accords pour bénéficier des activités programmées dans le cadre de
l’accompagnement pédagogique.

Le rôle des associations de quartiers

L'association de quartier a pour but de tisser des liens entre les habitants du quartier à travers
des animations variées ponctuelles et tout au long de l'année, tout en préservant la diversité du
quartier et l'échange entre les générations et les différentes cultures. A ce titre, il vise à
améliorer le cadre de vie par des partenariats avec des institutions locales en soutenant des
projets portés par des habitants de la région. De plus, elle s'efforce d'apporter responsabilité,
citoyenneté, autonomie et solidarité à travers toute activité s'inscrivant dans le cadre d'un
fonctionnement démocratique. De plus, il vise à encourager le sport (football, gymnastique,
etc.) comme outil de prévention contre toute forme de discrimination, dans le respect des
règles d'hygiène, de sécurité et de sportivité. Enfin, l'objectif est de combiner
16
accompagnement, soutien scolaire et ouverture culturelle pour prévenir le décrochage et
l'exclusion sociale, objet de cette étude.

Limites et déficits

Les limites de la performance interne de l'école peuvent se manifester principalement dans la


mauvaise maîtrise de la langue, des connaissances, des compétences et des valeurs, la
performance limitée des participants à l'éducation ou des lacunes dans la formation initiale et
continue. Ils s’agissent ainsi, des pertes continues affectant les systèmes scolaire et
universitaire et la formation professionnelle et les faibles résultats de la recherche scientifique.
Dans ce sens, il est important de souligner que la technologie éducative participe aussi à
limiter les possibilités d'apprentissage. (Conseil superieur de l'education, de la formation et de
la recherche scientifique)

Concernant les faiblesses des rendements externes, on trouve notamment les difficultés
d'insertion économique, sociale et culturelle des lauréats, ainsi les faibles interactions des
écoles avec leur environnement local, national et mondial, exacerbées par leur faible capacité
à accompagner ou intégrer les changements rapidement et de manière ciblée.

Nous pouvons tirer des conclusions de ces contraintes, des coûts élevés encourus par le pays
pour construire son système éducatif et de l'avenir incertain des apprenants. (Conseil
superieur de l'education, de la formation et de la recherche scientifique)

1.3 Prétention du rôle de l’association chifae dans la lutte contre


l’abandon scolaire

Plusieurs associations au Maroc travaillent sur la question d’abandon scolaire et visent surtout
la lutte de ce fléau social en facilitant l’accès aux droit de l’éducation et en favorisant aux
élèves un environnement éducatif sein. Parmi ces associations on trouve Association Chifae
pour le développement et la formation à Tanger.

L’association Chifae pour le développement et la formation est une association


communautaire qui a été créé en 1998 dans le but de contribuer au développement du grand
quartier de Bir-Chifa à Beni-Makada (Tanger) en initiant des projets structurants et de
proximité. Cette association s’engage avec tous ses partenaires nationaux et internationaux,
publics ou privés à garantir un accès équitable aux droits ainsi qu’une participation libre et
significative de toute la population du quartier aux décisions qui la concernent.

17
L’Association Chifae pour le Développement et la Formation a pour mission le
développement du quartier périphérique de Bir Chifae a Béni-Makada à travers la création des
activités génératrices de revenus, l’insertion professionnelle de ses jeunes en difficulté par le
biais de la formation professionnelle ainsi que l’amélioration des conditions d’éducation par
l’appui à la scolarisation des enfants vulnérables de revenus. L’intervention auprès de cette
catégorie, vise spécialement la contribution à l’instauration d’un environnement éducatif idéal
pour la promotion des valeurs humaines et pour l’amélioration des niveaux d’apprentissage
des jeunes du quartier Bir Chifa. (Association Chifae )

Ces objectifs ont pour but principalement de lutter contre toute forme d’inégalité, de
vulnérabilité et d’exclusion scolaire.

18
CHAPITRE II : Méthodologie et déroulement des activités de
stage
Méthodologie
En relation avec la formation en travail social dans le parcours de service social, et afin de
cerner la problématique et analyser les données recueillies j’ai opté pour la recherche
documentaire. Le présent chapitre aborde la méthodologie d’élaboration et d’analyse des
données requises pendant la phase préliminaire et tout au long de la période d’élaboration de
ce travail.

Etude documentaire

En ce sens, la recherche documentaire consiste à consulter les divers ouvrages, les rapports
étatiques, les articles aussi bien que les rapports des organismes, les actes des colloques et
tous les documents susceptibles de mieux comprendre et d’identifier la problématique dans
ses différents ongles, tout en abordant le déroulement de stage et l’identification des besoins
de la population cible, ainsi qu’une partie destinée au bilan du stage et aux difficultés
rencontrées.

En ce qui concerne la problématique d’abandon scolaire, j’ai consulté de nombreux rapports


nationaux, à savoir les rapports du conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la
recherche scientifique et ceux du Ministère de l’Education Nationale et l’enseignement
supérieur, de la formation des cadres et la recherche scientifique, qui m’ont dévoilé la réalité
de l’abandon scolaire dans la société, et les facteurs responsables sur ce phénomène.

Pour mieux cerner cette problématique, j’ai décidé de passer un stage professionnel au sein
d’association Chifae du développement et de la formation. Cette association m’a permis de
toucher les différents aspects de l’abandon scolaire sur le terrain, et de savoir le rôle de
l’association de quartier dans la lutte contre l’abandon scolaire. Elle représente un modèle
d’association de quartiers qui participe au développement du quartier périphérique de Bir
Chifae a Béni-Makada en créant des activités génératrices de revenus et en améliorant les
conditions d’éducation par le biais de la scolarisation des enfants vulnérables et de l’insertion
professionnelle de ses jeunes en difficulté.

Dans cette étude, je me suis basée également sur les documents de cette association, à savoir
les rapports, les fiches, et les dépliants qui m’ont aidé surtout à savoir les programmes, les
activités et les projets mis en place en faveur des élèves en risque d’abandon scolaire ainsi les
méthodes d’intervention auprès de cette catégorie.

20
1.4 Déroulement des activités de stage

L’association Chifae s’appuie sur la pédagogie active et ludique, bien évidemment, nul ne
peut nier que l’éducation est l’un des droits fondamentaux de la personne qui lui permettra par
la suite de bien mener sa vie personnelle ainsi que professionnelle et c’est ce que vient
prouver l’article 26 de la déclaration des droits humains, qui met l’éclairage sur l’importance
du droit de l’éducation et qui fait partie des droits fondamentaux accordés aux peuples au
niveau mondial.

Tout personne procède des capacités, des compétences et des potentiels à forger et à
développer afin de réussir sa vie et c’est pour la simple raison que l’éducation est l’un des
leviers majeurs ainsi qu’une priorité de la société vue qu’elle se considère comme étant un
investissement dans le capital humain dans le but de développer la dynamique sociale et
économique du pays. Alors parmi les principes du pôle d’éducation c’est que l’éducation
requiert le développement des capacités, des ressources et des potentialités de chacun.

En se basant sur ces principes, l’association Chifae, assure aux élèves souffrants des
difficultés de scolarité des services polyvalents dans le but de répondre à leur demande. Le
premier service c’est celui d’accueil et d’orientation, un service assuré par l’assistante sociale
qui accueille les bénéficiaires accompagnes par leur parent. L’assistante est censée d’écouter
le bénéficiaire et reformuler sa demande, puis venir en aide afin de favoriser leur bienêtre,
leur autonomie et leur insertion sociale et par la suite leur projet de vie. Après avoir écouté le
bénéficiaire, l’assistante sociale est menée à conseiller, orienter et soutenir le bénéficiaire et
l’aider dans ses démarches. Le rôle de l’assistante sociale ne repose pas que sur le fait
d’écouter et d’orienter, mais aussi d’assurer le suivi individuel des bénéficiaires afin d’évaluer
les résultats de l’intervention. (Association Chifae )

En parallèle, pour lutter contre l’abandon scolaire, association chifae programme des séances
de sensibilisation et de préparation ainsi des exercices de pratiques assurés par l’assistante
sociale, pour renforcer l’estime de soi des élèves, forger leur personnalité, tracer avec eux des
objectifs et augmenter leur motivation et leur capacité de gérer leur émotions et problèmes qui
influencent leur parcours scolaire.

Après plusieurs jours d’observation, j’ai eu l’occasion de réaliser des tâches au sein de
l’association (des tâches relationnelles et administratives) et participer à un ensemble des
activités qui m’ont permis d’assimiler le fonctionnement d’association chifae et son rôle dans
la lutte contre l’abandon scolaire.

21
Tâches relationnelles et administratives

Dans le cadre des taches relationnelles, j’ai eu l’occasion d’accueillir les bénéficiaires de
l’association et les orienter vers des services externes ou internes selon leur besoin, les
renseigner et informer sur les services de l'association. Ma tâche s’agissait également
d’écouter le bénéficiaire et reformuler sa demande, l'orienter vers le service compétent,
indiquer éventuellement les heures d'ouverture du service au public, les pièces à fournir, les
délais d'attente... (Association Chifae )

Concernant les tâches administratives, j’étais censée de saisir les demandes des bénéficiaires,
d’assurer le suivi téléphonique, d’élaborer les rapports des séances de sensibilisations et
remplir les fiches de suivi des bénéficiaires.

1.4.1 Les activités d’appui scolaire

Les associations de quartiers jouent un rôle très important dans la lutte contre l’abandon
scolaire à titre d’exemple, l’association Chifae assure un appui scolaire aux élèves dans les
collèges du quartier, afin de contribuer à minimiser le degré de l’abandon scolaire,
d’améliorer la qualité d’enseignement et de participer à aider les familles en situation de
vulnérabilité.

Association Chifae présente son intervention par trois pôles différents, le pôle du
développement communautaire, le pôle d’insertion professionnelle et le pôle d’éducation. Ce
dernier est responsable de plusieurs programment luttant contre l’abandon scolaire dont on
trouve l’appui scolaire.

Afin de lutter contre l’abandon scolaire, association Chifae est en partenariat avec 4 collèges,
à savoir école Moulay Youssef, école Abdellah Ibrahim, collège Hassan bnou Tabit et collège
20 aout. Ces institutions présentent à association Chifae chaque an des listes de 200 élèves
souffrant de toute forme de difficulté de scolarité et qui nécessitent soit un appui scolaire ou
un appui psychosocial.

Durant mon stage au sein d’association Chifae, et dans le cadre de la réalisation de cet appui
scolaire, j’ai eu l’occasion d’assister aux ateliers de renforcement des compétences
d’apprentissage de base en matière de lecture, écriture et calcul dynamisé par le pôle
d’éducation, ainsi participe a l’organisation des sorties éducatives qui contribuent à donner du
sens aux apprentissages en favorisant, le contact direct avec l'environnement naturel ou
culturel.
22
En parallèle, Chifae organise un ensemble des activités afin de motiver l’élève et son
entourage à développer ses compétences. Dans ce sens, j’ai contribué aux ateliers d’échange
et de partage d’expériences entre les enseignants des établissements scolaires et les acteurs
œuvrant dans le domaine de l’éducation. Durant ces ateliers, ce pôle vise à promouvoir la
relation entre l’établissement et le jeune apprenant. Cet atelier est une base pour échanger sur
l’état des lieux de l’enseignement aux établissements scolaires, les méthodes et moyens
adoptés dans chaque établissement, et une occasion de partager des différentes méthodes dans
le domaine de l’éducation. Ces ateliers d’échange, encouragent la participation des directeurs
des établissements scolaires, des associations des parents et tuteurs des élèves et d’autres
acteurs qui œuvrent dans le domaine de l’éducation.

Enfin, j’ai assisté également aux séances d’animation des activités parallèles au profit des
bénéficiaires de l’appui éducatif qui contribuent à consolider les aspirations scolaires et à
soutenir le processus d’apprentissage. Le pôle d’éducation présente à ces bénéficiaires un
ensemble d’activités parallèles importantes pour le développement des capacités cognitives et
artistiques chez l’apprenant, comme le théâtre, l’audio-visuel, le journalisme citoyen, les
activités sportives, les travaux manuels... (Association Chifae )

Les activités d’appui psychosocial

En collaboration permanente avec les autres composantes de l’association, dans le cas du


besoin d’une intervention sociale, on se réfère au pôle d’appui psychosocial, consistant en
deux assistantes sociales qui interviennent auprès des personnes ou des groupes du quartier de
Bir Chifa rencontrant des difficultés d'ordre social, juridique, financier ou familial dans le but
de les aider à trouver des solutions adaptées et durables.

Au sein d’association Chifae, j’ai eu l’occasion de mener avec l’assistante sociale des séances
de sensibilisations de différents thèmes tel que l’importance du soutien psychosocial au sein
des établissements d’enseignement. Ce type de séance vise a favorisé la motivation des
bénéficiaires à avoir la volonté de dévoiler leurs difficultés et problèmes à l’assistante sociale,
ce résultat est atteint après plusieurs exercices qui commence par une courte présentation de
l’assistance sociale, puis un jeu de brise de glace pour encourager la participation et se
débarrasser de la timidité.

En effet, dans cette période d’examens, j’ai mené avec l’assistante sociale des séances
préparatoires des examens également qui est divisée en trois sections : préparation physique,
psychique, méthodologique. Lors de la préparation physique, j’ai remarqué qu’un ensemble

23
des enfants expriment souvent leur impossibilité de sortir faire du sport seul, et que leurs
familles ne souhaitent pas les accompagner. De plus ils peuvent souligner ne pas avoir
d’appétit et avoir un sommeil perturbé lors des périodes d’examens et que leur habitation sont
très bruyantes, ce qui les empêchent d’étudier dans de bonnes conditions. Même lors de la
préparation physique et méthodologique les élèves expriment surtout d’être stressée avant,
pendant et après les examens que ça soit à cause de leur entourage familial ou de leur
environnement en général.

A travers ce type de séance, j’ai pu identifier les bénéficiaires qui ont besoin d’une
intervention sociale individuelle, d’être écouté, et qui ont besoin d’aide afin de favoriser leur
bienêtre, leur intérêt supérieur et leur insertion sociale.

Les séances d’accompagnement scolaire auprès des parents

Sous la tutelle d’association Chifae, j’ai participé avec l’équipe du pôle d’éducation à
l’organisation des séances de sensibilisation et des réunions d’accompagnement scolaire avec
les parents, dans le but d’impliquer les parents dans le parcours estudiantin de leurs enfants
via la communication entre les parents, les établissements scolaires (Agent de sécurité,
surveillants, enseignants, directeurs, APE…) et l’association Chifae.

Les réunions avec les parents sont une manière de les responsabiliser et de les impliquer dans
le processus éducatif de leurs enfants. Dans ce cadre, l’association se positionne en tant qu’un
facilitateur de contact entre les jeunes, les parents et les établissements scolaires partenaires.
(Association Chifae )

Constat sur l’intervention de l’association chifae

Le déroulement des activités de stage était généralement positif, vu que l’association chifae,
représente un modèle des associations de quartiers qui assurent une intervention de proximité
auprès de le population cible, ce qui m’a vraiment aidé a assimilé le rôle pertinent des
associations de quartiers dans la lutte contre l’abandon scolaire.

Durant de mon stage, j’ai pu constater le rôle important d’une association de quartier dans la
lutte contre l’abandon scolaire, à travers tous les programmes et les activités luttant contre ce
phénomène qui sont à la disposition des habitants du quartiers Bir Chifa, tout cela dans le but
de participer au développement du quartier et d’aider la population ciblée.

L’association chifae, développe une expertise dans la question d’abandon scolaire vu qu’elle

24
est parmi les associations qui travaille depuis des années en faveur de la population du
quartier périphérique de Bir Chifae, alors elle a des acquis et un impact sur cette catégorie. Or,
malgré les efforts de cette association, elle n’arrive toujours pas à mesurer l’impact de ces
projets et de ces activités sur ces bénéficiaires, ce qui entrave un manque au niveau de leur
base de données.

Par contre, Chifae comme toute association de quartier, malgré ses avantages, elle est toujours
exposée au problème de limitation de la population ciblée, vu que parmi les critères
nécessaires qui permette de bénéficier des programmes de l’association c’est être un habitant
du quartier Bir Chifa ce qui cause une exclusion des autres personnes souhaitons de bénéficier
des services de Chifae mais qui n’ont pas d’accès à cause de ce critère qui caractérise les
associations de quartier.

Difficultés rencontrées

Bien évidemment, aucun travail ne peut échapper à un ensemble de difficultés et d’obstacles.


Les problèmes majeurs qui ont été rencontrés relèvent à la fois de la documentation et de
l’enquête sur le terrain.

Quant à la phase de la recherche documentaire, c’est vrai qu’il y’a une diversité des ouvrages
qui évoquent le thème choisi et d’autres abordent l’abandon scolaire. Cependant, la difficulté
était surtout liée au manque de références par rapport à une combinaison entre le sujet de
l’abandon scolaire et du rôle des associations de quartiers dans un même document. En outre,
la réalisation du présent travail s’est heurtée à un manque de données qualitatives récentes de
l’association chifae pour pouvoir analyser son impact sur la population ciblée, la chose qui
m’a poussé de se baser que sur les données qualitatives.

Concernant les contraintes qui se rapportent à la pratique sur le terrain, d’une part, plusieurs
taches m’ont été confiés ne parviennes pas dans les pratiques et les taches d’une assistante
sociale. D’une autre part, lors des interventions auprès des enfants et leur parent, l’enfant
parfois n’arrive pas à me dévoiler ses vrais sentiments et trouve du mal à exprimer dans la
présence de sa mère/père, alors soit il se tait, ou il ment., ce qui perturbe le processus de
l’intervention.

25
.

CHAPITRE III : Analyses De Pratiques Professionnelles


Analyses De Pratiques Professionnelles
« L’analyse de pratiques est une démarche instrumentée par des savoirs, des outils d’analyse.
Elle est menée grâce à des outils conceptuels, des référents théoriques qui permettent de
décrire en mots, de lire autrement, de recadrer, de formaliser la pratique de l’enseignant. Il y a
donc un « savoir analyser » les pratiques et les situations ». (Analyse des pratiques
professionnelles, s.d.)

Dans le cadre de l’application du cours de l’analyse de pratique professionnelles, ce chapitre


va se consacrée à l’analyse de deux pratiques professionnelles qui ont marqué le plus ma
période de stage.

Durant mon stage, j’ai eu l’occasion de participer à des ateliers, d'organiser des activités,
animer des séances de sensibilisation des enfants, d'assister à des réunions d’encadrement
auprès des parents et de mener des interventions auprès bénéficiaires de l’association. Parmi
un ensemble des pratiques professionnelles, deux interventions qui ont marqué mon
expérience dans cette institution.

1.5 Pratique professionnelle 1

1.5.1 Description de la situation

Au sein du centre des services des jeunes de l’Association Chifae dans une salle calme et
professionnelle, j’ai accueilli une jeune bénéficiaire de 15ans qui a demandé de voir une
assistante sociale. F.G est une fille étudiante a la 3eme année du collège, issue d’une famille
pauvre résidante au quartier Bir Chifa.

Au début de la séance j’ai essayé de créer un lien de confiance avec la fille, par le fait de la
rassurer que tous les détails de son histoire seront confidentiels et ne seront diffusés à
personne. Au début, je lui ai posé quelques questions qui lui permettaient de m’expliquer
qu’elle appartient à une famille composée d’un père usager de drogue, non scolarisé, et qui
travaille périodiquement dans les travaux de construction, d’une mère qui travaille comme
étant une femme de ménage, et d’un petit frère de 2ans. La jeune fille m’a dévoilé, qu’elle
habite avec sa petite famille dans des conditions très défavorables, une chambre et des
toilettes partagés sous les menaces du prioritaire vu qu’ils n’ont pas de contrat.

Durant cette séance, F.G m’a expliqué ainsi que ces conditions difficiles perturbent son
parcours scolaire, malgré son grand intérêt pour les études et la scolarisation, la fille se trouve

26
pas mal de fois obligée à s’absenter et rester garder son petit frère pour que sa mère puisse
allez travailler et répondre aux besoin de sa famille.

Après avoir dévoiler ces détails, la jeune fille m’a avoué les larmes aux yeux, que sa mère lui
a demandé d’abandonner les études une fois pour toute, afin de s’occuper des travaux
ménagers et de son petit frère, et laisser la maman allez travailler.

Après avoir écouté à la fille, j’ai demandé de rencontrer sa maman dans le but de trouver une
autre solution à part pousser la jeune fille à abandonner ses études. Après plusieurs tentatives,
je suis arrivée à convaincre la mère de se présenter au centre auprès de sa fille, mais durant
cette rencontre j’ai trouvé du mal à briser le blanc avec la mère vu que ses réponses étaient
très brèves et limitées.

La mère a nié qu’elle a demandé à sa fille d’abandonner ses études, et elle a expliqué que
c’était totalement le choix de la jeune fille et qu’elle n’est influencée par personne, mais
plutôt c’est à cause de son faible niveau d’apprentissage. A ce moment, la fille a perdu son
contrôle et elle a commencé à se disputer avec sa maman d’avoir mentir et ne pas assumer
qu’elle la pousse à abandonner les études pour aller travailler.

En essayant de calmer la jeune fille, la mère a réagi agressivement face aux paroles de sa fille,
et elle a ajoutée qu’elle n’est pas la seule à assumer la responsabilité de la famille, qu’elle
souhaite vivre dans des conditions mieux et avoir un conjoint responsable qui ne l’oblige pas
à aller faire du ménage et qu’elle est au bout et n’arrive plus à gérer et répondre aux besoins
de toute une famille alors que chacun pense qu’a lui-même.

Face à cette situation compliquée, j’ai essayé de calmer et d’apaiser la fille et sa mère en leur
rassurant qu’on trouvera une solution adéquate à leur situation. J’ai choisi alors de parler
individuellement avec la mère, en évitant toute sorte de critique ou de jugement, afin de
mieux comprendre sa situation et savoir trouver une solution.

A ce stade j’ai essayé de proposer à la mère de l’orienter vers des crèches qui peuvent
s’occuper de son enfant lors de son travail, j’ai ajouté également que l’association assure des
formations professionnelles qui vont lui permettre de travailler et atteindre le niveau de vie
souhaité. La mère n’interagissait pas avec mes propositions, elle a tout simplement répondu
par « inshallah », puis elle a rejoint sa fille et quittaient le centre.

27
1.5.2 Ressenti

La formation de l’INAS, est une formation qui se base essentiellement sur la théorie comme
sur la pratique ce qui m’a permis d’assister plusieurs fois auprès des personnes en situation de
besoin, mais cette fois j’étais inquiétée parce que l’intervention avec une fille adolescente,
demande plus d’attention et nécessite un effort au niveau des choix des mots et des méthodes
de travail.

Lors de l’intervention auprès de la maman et sa fille, j’ai regretté d’avoir écouté à la mère
dans la présence de sa fille car cela a compliqué la situation et a participé à aggraver les
conflits par contre le but était d’arranger les choses entre les deux parts est trouver une
solution adéquate à leur problématique.

Après cette intervention, j’étais déçue de ne pas avoir choisir la méthode d’intervention la
plus efficace à la situation, et ne pas avoir convaincu la mère par les solutions proposées et
pouvoir aider l’adolescente à sauver son parcours scolaire.

1.5.3 Evaluation

A mon avis, le début de la rencontre est bien passé puisque j’ai pu créer un lien de confiance
avec la jeune adolescente et elle a pu raconter les détails de sa vie et partager avec moi ses
vrais obstacles. Par contre, après la présence de la maman, le déroulement de l’intervention a
été bouleversé à cause de la mauvaise qualité de communication entre la mère et sa fille, à ce
stade j’ai réalisé qu’il fallait intervenir individuellement d’abord avec la mère, savoir ses
problèmes, ses difficultés, sa façon de voir les choses, puis traiter le problème en groupe.

Après la dispute, malgré que j’ai proposé des solutions a la mère qui peuvent l’aider a
travaillé sans pousser sa fille a abandonné ses études, il était presque trop tard vu qu’elle était
déjà influencée par les paroles blessantes de sa fille et s’est sentie comme si on essaye de la
juger et la rendre coupable et responsable de cette situation compliquée, ce qui a brisé le lien
de confiance entre la maman et moi.

Par conséquent, tant qu’on n’est pas arrivées à la fin à élaborer des solutions réalistes et
convenable ensemble, cela veut dire que l’intervention a échoué et n’a pas atteint son objectif.
Cet échec due au mauvais choix du méthode d’intervention et du manque des techniques
professionnelles utilisées. Pour cette raison je me suis posée plusieurs questions comme
suivantes :

28
- Qu’est qui a poussé cette intervention a échoué ?

-Est-ce que l’échec due au manque des solutions proposées ou bien au mauvais choix de la
méthode d’intervention ?

-Si j’avais utilisé une autre méthode, est ce que j’aurais pu convainque la mère à ne pas
obliger F.G à abandonner ses études ?

1.5.4 Analyse

Je trouve que le déroulement de la séance n’était pas parfait. C’est vrai qu’il y en avait
plusieurs points dont j’étais satisfaite comme la création du lien de confiance, l’interaction
fluide entre moi et la jeune fille, et sa capacité de dévoiler les détails de son problème
facilement malgré que le fait de gagner la confiance d’une adolescente n’est pas facile.

Or, je trouve que cette satisfaction n’était pas réciproque parce que le but d’un bénéficiaire
après avoir consulté une assistante sociale c’est trouvé une solution à son problème et ce
n’était pas le cas à cause de plusieurs failles dans l’intervention.

J’avoue que malgré les avantages cités au-dessus, le déroulement de l’intervention devrait
suivre un autre processus. Le fait d’accueillir la mère dans la présence de sa fille a gâché
l’efficacité de l’intervention, ainsi le lien de confiance entre moi et la mère de la jeune
adolescente. La dispute qui a eu lors de la séance avait un effet très négatif sur la mère, cela
s’est reflété dans ses regards vides, ses claques de doigts ainsi les grimaces dégoutées de son
visage, tellement elle s’est sentie choquée, jugée et mal entourée et que le but de sa présence
avec sa fille est de le culpabiliser et la rendre responsable de la situation récente.

Par contre, si ce cas était traité par un professionnel, il aurait peut-être réagi d’une manière
plus professionnelle et plus pertinente. La maman est une femme mariée à un usager de
drogue irresponsable, qui vit même dans des conditions défavorables, qui travaille comme
étant une femme de ménage et qui souffre d’un vrai manque d’estime de soi, alors un
professionnel pouvait mener avec elle tout une intervention spécifique ou elle doit d’être
écouté en premier lieu, motivée puis orientée vers les services convenables pour qu’elle
puisse penser à l’intérêt supérieur de sa fille.

Par conséquences, ces points négatifs ont constitué un obstacle face à la réalisation des
solutions proposées.

29
1.5.5 Synthèse

Personnellement, je trouve que la séance s’est caractérisée par un échec à cause du choix mal
placée de la méthode d’intervention vu qu’elle s’est terminée sans être résolue, j’aurais
dû mieux faire en développant mes compétences professionnelles et en évitant les points
négatifs qui ont été un obstacle dans mon intervention qui ont perturbé le déroulement de ma
séance.

En guise de conclusion, c’est vrai que la médiation fait partie des méthodes les plus
pertinentes pour arranger les situations entre 2 personnes en conflits, mais parfois elle peut
constituer un choc chez l’un des acteurs qui doit être préparé avant d’entamer cette étape.

1.6 Pratique professionnelle 2

1.6.1 Description de la situation

Au sein du centre des services des jeunes de l’association chifae, le père d’un bénéficiaire, est
venu informer l’une des éducatrices de l’appui scolaire duquel bénéficie son enfant, que ce
dernier ne va plus se présenter au centre pour assister aux cours d’appui et il va abandonner
totalement les études. Après des tentatives, l’éducatrice l’a convaincu de voir une assistante
sociale avant de prendre cette décision qu’il va surement regretter après.

Dans une salle calme et professionnelle, afin d’établir un lien de confiance avec ce père, je lui
ai assuré que tous les détails de sa situation seront confidentiels et ne seront diffusés a
personne, que la finalité de cette séance est de l’aider à prendre la bonne décision et que mon
rôle consiste à l’aider à se retrouver et l’orienter vers la bonne voie et non pas le juger.

Durant cette séance, le père m’a expliqué qu’il a un enfant de 10ans, depuis ses 6ans il
n’assistait qu’aux cours d’une école coranique parce que d’après les dires du père, l’éducation
au sein des établissements scolaires ne sera pas plus efficace que l’éducation au sein des
écoles coraniques et que le coran et la religion sont les meilleures sources d’éducation pour un
enfant, mais vu la pression de la mère, des membres de famille et de son entourage, il a décidé
d’inscrire son enfant dans l’une des primaires du quartier cette année.

Le père m’a expliqué, que son enfant, apes avoir intégré l’école, est devenu paresseux,
agressif envers ses camarades et très agité, qu’il s’est influencé par les mauvais attitudes des
autres, que les remarques de ses éducateurs sont toujours négatives et que son niveau

30
d’apprentissage n’améliore même pas. Pour cette raison, il pense a arrêté le parcours scolaire
de son enfant et réinscrire dans l’école coranique.

Durant cette discussion, j’ai essayé d’expliquer au père, le fait que son enfant soit agité et
agressif envers ses camarades et même son faible niveau d’apprentissage revoie en premier
lieu à sa première expérience dans un établissement scolaire, qu’un enfant qui n’a jamais
fréquenté une école, qui vient de faire des nouvelles connaissances, et même le fait de fait
d’être le plus âgé du groupe, va automatiquement influencer la personnalité de l’enfant.

Le père a réagi d’une manière très sèvre et il a ajouté que le seul responsable sur le
changement des attitudes de son enfant c’est l’école et que mon but s’est défendre les
établissements des étranges et les cultures étrangères et dévaloriser les écoles coraniques.

Après plusieurs tentatives, je suis arrivée à convaincre le père de donner au moins plus de
temps a son enfant pour s’adapter et se familiariser avec son école et on a même tenté de
proposer des solutions qui visent essentiellement à réaliser l’intérêt supérieur de l’enfant. Delà
on a commencé d’abord par programmer une rencontre entre l’enfant et une assistante sociale
qui va assurer des séances d’appui psychosocial individuelles, ou elle va écouter, écouter
l’enfant puis venir en aide afin de favoriser son bienêtre et son insertion sociale au sein de son
établissement scolaire. Après avoir écouté l’enfant, l’assistante sociale est menée à conseiller,
orienter et soutenir le bénéficiaire et l’aider dans ses démarches. Le rôle de l’assistante sociale
ne repose pas que sur le fait d’écouter et d’orienter, mais aussi d’assurer un suivi individuel
qui lui permettre d’évaluer le développement de l’enfant.

Ainsi, en parelle a son appui scolaire, on a proposé d’intégrer l’enfant dans l’une d’activités
assurées par association chifae, que ça soit le théâtre, les activités sportives, l’art plastique, ou
les travaux manuels, dans le but de développer les capacités cognitives et artistiques chez
l’apprenant, et l’aider à se familiariser et s’adapter aux règles du groupe.

Finalement, le père parait convaincu et m’a promis de penser aux solutions proposées.

1.6.2 Ressenti

La formation de l’INAS, est une formation qui se base essentiellement sur la théorie comme
sur la pratique ce qui m’a permis d’assister à plusieurs séances d’écoute durant le stage de la
2eme année précisément. Alors mener une séance d’écoute avec un usager n’était pas quelque
chose de très difficile pour moi, c’est une activité au quelle j’ai pu facilement m’adapter.
31
Au début j’étais stressée et très curieuse de savoir l’histoire de la personne avec laquelle je
vais travailler, et la problématique que je vais traiter. J’étais inquiétée aussi à propos la
réaction de l’usager, au cas où il refuse de dévoiler ses détails personnels et sa vie privée a
une inconnue.

Durant la séance, il y’avait un silence qui règne dans la salle, mais petit à petit je suis arrivée à
m’impliquer dans le processus du déroulement de la séance et atteindre une interaction
favorable. Le père n’avait pas du mal à m’exprimer son vrai point de vue sur la scolarisation
de son enfant, mais sa réaction sévère lors de mes explications m’a choquée parce que je ne
m’attendais pas à une telle réaction.

A la fin de la séance, j’étais plus au moins soulagée, car malgré les réactions vexantes du
père, j’ai réalisé que le plus important pour lui c’est le bienêtre de son enfant et il est capable
de tenter plusieurs solutions pour atteindre l’intérêt supérieur de l’enfant.

1.6.3 Evaluation

A mon avis, puisque le père a pu racontaient les détails de sa situation et partageait avec moi
sa propre vision, et tant qu’on est arrivées à la fin à élaborer des solutions réalistes et
convenable. Cela veut dire que notre séance est bien passée et a atteint son objectif. Malgré le
caractère nerveux du père lors de la discussion, l’essentiel c’est qu’il est convaincu par les
solutions et il a accepté de programmer une rencontre entre l’enfant et une assistante sociale
qui va assurer des séances d’appui psychosocial individuelles et en parelle a son appui
scolaire, il était d’accord pour intégrer l’enfant dans l’une d’activités assurées par association
chifae, que ça soit le théâtre, les activités sportives, l’art plastique, ou les travaux manuels,
dans le but de développer les capacités cognitives et artistiques chez l’apprenant, et l’aider à
se familiariser et s’adapter aux règles du groupe.

Ce résultat due à plusieurs outils et techniques professionnelles utilisées durant la séance dans
laquelle j’ai pu rester neutre et objective et ne pas réagir aux réactions provoquantes du père,
et rester focalisée sur l’intérêt supérieur de l’enfant qui s’agit surtout de convaincre le père de
changer son avis à propos la scolarisation de son enfant.

1.6.4 Analyse

Je trouve que la séance s’est généralement est bien passée. Il y en avait plusieurs points dont
j’étais satisfaite comme la création du lien de confiance, l’interaction fluide entre moi et le
père, et le fait de se mettre d’accord sur les solutions proposées.
32
J’ai trouvé que cette satisfaction était réciproque parce que quand j’ai accompagné la jeune à
la porte de la salle pour lui dire au revoir il m’a dit « je vais essayer d’arranger mes idées, et
prendre la meilleure décision, en tout cas je veux que du bien pour mon enfant. » Cette phrase
m’a confirmé que cette séance avait un effet positif sur le père et que j’ai su utiliser mon
savoir, mon savoir-faire et mon savoir être d’une manière convenable.

Or, le déroulement n’était pas, plus au moins, parfait. J’avoue que malgré les avantages cités
au-dessus, il y en avait aussi des points mal placés.

Durant cette séance, d’une part, j’ai trouvé du mal à convaincre le père, et j’ai remarqué que
les croyances et les coutumes des parents influencent d’une manière directe l’éducation des
enfants que ça soit d’une façon positive ou négative. Dans le cas présent, à cause des
croyances du père et sa façon de voir les choses, un enfant risque d’abandonner ses études et
ne pas bénéficier de l’un de ses droits fondamentaux. D’une autre part, sa façon provoquante
de parler m’a perturbé lors de la discussion, j’étais stressée et même vexée pas mal de fois à
cause de préjugés.

Par contre, si ce cas était traité par un professionnel, il aurait peut-être réagi d’une manière
plus professionnelle et plus pertinente. Il pouvait collecter plus d’informations à cause de son
statut professionnel et proposer d’autres solution comme inviter le père a des séances de
sensibilisation qui visent à mette en valeur l’éducation et son importance dans le parcours
d’un enfant, ou même orienter l’enfant vers un psychologue à cause de son réseau élargi.

Par conséquences, ces points négatifs, n’étaient pas un obstacle face à la réalisation des
solutions proposées.

1.6.5 Synthèse

En guise de conclusion, je peux dire que la séance est bien passé à cause de ma capacité de
pratiquer mes prérequis sur le terrain mais j’aurais dû mieux faire en développant mes
compétences professionnelles et en évitant les points négatifs qui ont été un obstacle dans
mon intervention comme le stress et la peur qui ont perturber le déroulement de ma séance.

En fin de compte, je suis plus au moins satisfaite de mon effort parce que au moins j’ai pu
convaincre le père à donner plus de temps à son enfant et contribuer au la proposition des
solutions, et j’espère mieux faire dans les prochaines expériences durant ma carrière
professionnelle.

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Conclusion
L’abandon scolaire constitue jusqu’à présent un fléau majeur que connait les pays en voie de
développement dont fait partie le Maroc à cause d’une méconnaissance de la relation
associant l’abandon scolaire et l’exclusion sociale. Bien que la dernière décennie a été
marquée par un ensemble de stratégies et de programmes préconisés par l’Etat pour réduire le
taux de l’abandon scolaire. Cependant, l’ampleur de ce fléau reste préoccupante, ce qui
montre que ces mesures adoptées nécessitent d’être accompagnées par d’autres actions
comme celle menées par les associations de quartier.

Dans ce sens, l’objectif général de ce travail était d'apporter un éclairage supplémentaire sur le
phénomène de l’abandon scolaire, et le rôle des associations de quartier dans la lutte contre ce
phénomène, à partir d’une étude documentaire sur le sujet, et d’un stage de pratique au sein de
l’un des organismes de lutte contre l’abandon scolaire qui m’a permis mettre en pratique des
acquis théoriques sur le terrain, , d'apprendre des méthodes d’intervention auprès des enfants

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en difficultés scolaire, et même d’apprécier l’utilité des associations de quartier qui effectuent
un travail incontournable dans la promotion des droits à l’éducation et contribuent au
processus de l’inclusion scolaire dans les quartier les plus défavorisés de la ville de Tanger.

L’élaboration de ce travail m'a été très bénéfique car j'ai pu apprendre à mieux connaître
l'enfant à travers les lectures, principalement ses besoins en tant qu'élève et à identifier le rôle
et les activités attribuées à assistante sociale auprès des étudiants du primaire et du collège.

En effet, travailler sur l’abandon scolaire m’a permis de réaliser à quel point il était important
de lutter contre les difficultés de l’environnement scolaire afin que les élèves gardent leur
motivation et puissent vivre de façon plus agréable. Ainsi, nous pouvons noter la place
importante qu’occupe aujourd’hui l’association de quartier, cette dernière peut jouer un rôle
de prévention, d’encadrement, de sensibilisation, d’accompagnement, d’appui et autres pour
améliorer le ressort de futurs « citoyens ».

Enfin, parmi les voies d’étude qui peuvent être ouvertes autour du rôle de l’association de
quartier dans la lutte contre l’abandon scolaire, on peut citer à titre d’exemples l’instauration
d’un accompagnement à la parentalité comme modèle d’intervention qui vise
l’accomplissement du rôle éducatif des parents ainsi que la nécessité de la formation continue
des assistants sociaux scolaires pour le développement de leurs compétences.

2 Références bibliographiques

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