Dom Juan Scene II
Dom Juan Scene II
Dom Juan Scene II
La pièce Dom Juan de Molière, écrite en 1665, est une comédie en cinq actes en prose qui
s'inspire de la légende de Don Juan, un séducteur invétéré. L'auteur a choisi un sujet en
vogue à l'époque, reflétant l'esprit de libertinage qui régnait dans la noblesse. Bien que la
pièce ne suive pas la construction dramatique traditionnelle, elle est considérée par certains
comme une tragi-comédie en raison de son non-respect des règles classiques. Dans la
deuxième scène, Don Juan apparaît et fait l'éloge de l'inconstance à son valet, Sganarelle.
Cette scène soulève la problématique suivante : comment Don Juan exprime-t-il sa thèse sur
la séduction ? Afin d'y répondre, nous étudierons tout d'abord le caractère polémique du
texte, puis la séduction par la parole et enfin, nous verrons comment Don Juan se manifeste
en tant que personnage libertin.
Situation de la scène :
Dans la deuxième scène, Don Juan apparaît et fait l'éloge de l'inconstance à son valet,
Sganarelle.
Problématique :
Comment Don Juan exprime-t-il sa thèse sur la séduction ?
Axe de lecture :
I - Un texte polémique
II - La séduction par la parole
III - Don Juan, un personnage libertin
I - Un texte polémique
B - Un registre polémique
Don Juan utilise une argumentation extrêmement rigoureuse et construite pour convaincre
son auditoire. Il développe une argumentation alternant les considérations d'ordre général et
les considérations d'ordre personnel. Cette alternance est marquée par le jeu des pronoms
personnels « on », « nous » pour le général, « je » pour le personnel. Les arguments de Don
Juan sont les suivants :
Il critique la fidélité, qu'il compare à la vie monastique et à la mort, et affirme que toutes les
belles ont le droit de charmer.
Il expose sa conduite personnelle face à la conduite féminine comme un adorateur de la
beauté.
Il évoque les considérations générales sur le plaisir de la séduction et sur l'attrait des
nouvelles conquêtes.
Il exprime ses résolutions personnelles, son désir d'être un conquérant.
II - La séduction par la parole
A - Construction d'un sophisme
Don Juan utilise un sophisme pour construire son raisonnement en utilisant le présent de
vérité générale : « la constance n'est bonne que pour les ridicules ». Il affirme qu'il faut jouer
le jeu de la séduction, et que tout le plaisir de la séduction est dans le changement.
Il ne se soucie pas des conséquences de ses actes et ne respecte aucune règle morale ou
religieuse.
B - Le libertinage
Don Juan est un personnage libertin qui ne reconnaît aucune loi morale ou religieuse. Il
s'inscrit parfaitement dans la tradition du libertinage qui prônait la liberté individuelle et la
recherche du plaisir.
Conclusion :
Dans cette scène, Molière nous présente un personnage complexe et ambigu, Don Juan, qui
prône la séduction perpétuelle et la liberté individuelle au détriment de la morale et de la
religion.
Le texte est construit comme un débat polémique dans lequel Don Juan utilise toute l'art de
la parole pour convaincre son auditoire de la justesse de sa thèse.
Le personnage de Don Juan s'inscrit parfaitement dans la tradition baroque et libertin qui
prône la liberté individuelle et la recherche du plaisir, au détriment de la morale et de la
religion.
Enfin, on peut souligner que Molière, en choisissant un personnage tel que Don Juan,
représente toute une tendance sociale de l’époque.