4 Morphologie
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4 Morphologie
Clarisse Rubio-Bensaïd
Eveline Su
MORPHOLOGIE (lexicale)
La classe grammaticale d'un mot, c'est son identité, on trouve cette information dans le
dictionnaire. Généralement la classe grammaticale d'un mot ne change pas, c'est sa fonction
qui change. Il existe 9 classes grammaticales différentes.
1) Les déterminants
Ce sont les mots qui font passer les noms de la langue (domaine abstrait) au discours
(référence concrète dans la prise de parole).
2) Les noms
- propres
Ex= La Seine, Hugo, Marseille
- communs
Ex= idée, pomme, voie, liberté, chose
3) Les adjectifs
Ce sont les mots qui nomment la qualité d’un nom. Ils peuvent être antéposés (avant) ou
postposés (après) au nom.
La postposition de l’adjectif est dû à
4) Les pronoms
5) Les verbes
6) Les adverbes
Les adverbes constituent une classe hétérogène. Ils précisent les circonstances de l’action
exprimée par le verbe (<ad-verbum), mais peuvent également modifier des adjectifs (« très »,
« si ») ou d’autres adverbes (« très bien »).
7) Les prépositions
à, dans, par, pour, en, vers, avec, de, sans, sous, sur...
(Adam part pour Anvers avec 200 sous sûrs)
Antoine Dusuel
Clarisse Rubio-Bensaïd
Eveline Su
8) Les conjonctions
Les conjonctions servent à relier deux propositions.
- L'onomatopée est la transcription dans la langue d'un bruit, d'un son. Tout néologisme
dans ce domaine est permis et pas de problème d'orthographe. Un genre comme la bande
dessinée est très créative en matière d'onomatopées.
Ex= paf, bang, plouf, crac...
Interrogeons-nous sur le fait que les onomatopées diffèrent d'une langue à l'autre alors que
le son est le même...
Ex= chant du coq en allemand Kikiriki, cocorico en français
- L'interjection est une classe grammaticale aux frontières de la langue (le grammairien
Guillaume dit que plus l'expression grammaticale se réduit, plus l'expressivité croît, dans le
cas de l'interjection, courte, on est en effet dans expressivité maximale) : elle est comme un
cri placé entre les mots qui sert à traduire une émotion (colère, étonnement, joie, douleur...)
Ex= ah, oh, ô, hi, ouille...
Exercices 1-7
Un mot peut être constitué d’un ou de plusieurs morphèmes, c’est la différence entre les
mots simples et les mots construits.
Exemples :
- « chant » est un mot simple, on ne peut pas le décomposer en plus petites unités.
- « chanteur » est un mot construit à partir des morphèmes chant- et –eur.
Pour vérifier si un segment est un morphème, on regarde si le segment garde le même sens
dans d’autres mots. On utilise le test de commutation : on essaie de remplacer un
morphème par un autre.
Chant- peut exister seul (« un chant ») ou se retrouver dans « chantonner »,
« chanter ».
-eur peut se retrouver dans « coiffeur », « voleur » : il sert à désigner l’agent qui
effectue l’action du verbe auquel s’ajoute le morphème.
Antoine Dusuel
Clarisse Rubio-Bensaïd
Eveline Su
Dans « chanteur », -eur peut commuter avec le morphème –age : « chantage ». (-
age est bien un morphème, il sert aussi à former les mots « balayage », « lavage »,
etc.)
NB : Un morphème peut être libre ou lié. Un morphème est libre lorsqu’il peut constituer un
mot à lui seul (exemple : « chant »). Il est lié lorsqu’il ne peut pas exister tout seul (exemple :
-eur)
- Les morphèmes grammaticaux sont en nombre limité. Ils correspondent aux affixes.
Affixes dérivationnels : Ils forment de nouveaux mots à partir des mots lexicaux.
Exemple : -eur dans « chanteur »
Affixes flexionnels (uniquement des suffixes): ce sont les désinences. Ils renseignent
sur l’accord en genre et en nombre pour les substantifs et les adjectifs, et sur le
temps, le mode et la personne pour les verbes. Ils ne forment pas de nouveaux mots.
Exemple : dans « avons », le morphème –ons nous indique que le verbe « avoir » est
conjugué à la P5 du présent de l’indicatif.
Exercice 8
Exercice 9
Antoine Dusuel
Clarisse Rubio-Bensaïd
Eveline Su
III. Morpholexicologie
On distingue les mots simples (un seul morphème) et les mots construits (plusieurs
morphèmes).
NB : Certains mots qui sont à l’origine construits finissent par être perçus comme des mots
simples avec le temps.
Exemple : saupoudrer = poudrer avec du sel. Le mot « saupoudrer » est à l’origine un mot
construit, composé par les mots « sel » et « poudrer ». Le mot perd son sens d’origine, il
n’est plus autant associé au sel (on peut saupoudrer de sucre, d’épices). On dit alors qu’il est
démotivé.
1. La dérivation
La dérivation procède par adjonction d’un affixe.
Elle peut être endocentrique (l’ajout du suffixe ne modifie pas la catégorie grammaticale de
la base) ou exocentrique (l’ajout du suffixe modifie la catégorie grammaticale de la base).
Exemple :
- Amour (substantif) > amour-ette (substantif) : dérivation endocentrique
- Adorer (verbe) > ador-able (adjectif) : derivation exocentrique
- Possible (adjectif) > possibil-ité (substantif) : dérivation exocentrique
2. La conversion
Il y a création d’un nouveau mot par conversion grammaticale. Le mot change simplement
de classe grammaticale, sans changer sur le plan morphologique.
Exemple :
(1) Il est devant la porte. : « devant » est une préposition.
(2) Il marche devant. : « devant » est un adverbe.
NB : « plaisir » était un verbe en ancien français (on le reconnaît au suffixe flexionnel de
l’infinitif typique des verbes des deuxième et troisième groupes), mais il a produit le
substantif « plaisir » par conversion (un plaisir).
Antoine Dusuel
Clarisse Rubio-Bensaïd
Eveline Su
3. La composition
Il s’agit de la création d’un nouveau mot par l’association de mots autonomes. Les mots sont
composés se présentent de trois façons :
- soudure (les mots sont collés) : bonheur, portefeuille
- un trait d’union lie les deux mots : chou-fleur
- absence de signe graphique : pomme de terre on parle alors de locution.
À partir de quel moment deux mots deviennent-ils un seul mot composé ? Critères à
respecter :
Figement sémantique : le sens d’un mot composé n’est pas l’addition du sens des
mots qui le composent.
Exemple : pomme de terre n’est pas une pomme de la terre.
Figement morphosyntaxique : pas de commutation possible, c’est-à-dire qu’on ne
peut pas remplacer un élément du mot composé sans le changer de sens.
Exemple : *pomme de ciel n’a pas de sens, ni *orange de terre.
5. La troncation
Il s’agit de la suppression du début ou de la fin d’un mot.
Apocope : suppression de la fin d’un mot. Exemple : ciné(ma)
Aphérèse : suppression du début d’un mot. Exemple : (auto)bus
Il y a parfois ajout d’un suffixe.
Exemple :
apéritif apér-o
cinéma cinoche
NB : la troncation ne respecte pas forcément la logique compositionnelle du mot. Exemple :
professeur est un mot construit par dérivation suffixale (professer + -eur), mais le mot a
donné la troncation prof, et non *profess.
7. La siglaison et l’acronymie
Acronyme = formation d’un nouveau mot à partir des premières syllabes. C’est un
mode de formation qui est plus rare que la siglaison.
Exemple : sitcom (< anglais situation comedy, comédie de situation), radar (< radio detection
and ranging)
Exercice 10