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La Mort Des Amants

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La mort des amants

Introduction :
La mort des amants est extrait du recueil de poèmes les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire un poète
français du XIXe siècle qui était influence par le romantisme, mais il est considéré comme le précurseur
du symbolisme. Il est surtout connu pour Les Fleurs du Mal, un ouvrage qu’il peaufinera toute sa vie. Les
fleurs du mal est un recueil, ou il exprime ses émotions et son mal-être et va tenter d’extraire la beauté
du mal à travers l’amour perdu. Cet ouvrage fera un scandale et sera interdit avant d’être censure et
autorisé. Il représente la modernité politique et est finalement publié en 1857.
La mort des amants est en effet un des poèmes les plus joyeux et les plus optimistes du livre. Elle ouvre
la dernière section de son recueil, appelée ‘la mort’, ou le poète présente la mort comme une libération
au lieu d’une crainte car elle permet d’échapper au spleen (dans le monde de Baudelaire, c’est la partie
du corps qui extrait la mélancolie.)
Dans ce poème, Baudelaire nous présente une vision spiritualisée de l’amour au-delà de la vie.
L’enjeu ici sera d’étudier comment la mort des amants permet-elle d’atteindre l’idéal Baudelairien ?
Strophe 1 : tableau de la description du décor.
- Vers 1 : le pronom personnel ‘nous’ du vers 1 et le titre ‘amants’ montrent d’emblée une union
amoureuse : les amants ne seront pas séparés par la mort d’où le futur ‘aurons’ montre la
certitude.
Le mot lit exprime le repos.
- Vers 2 : l’assonance douce en [o] des vers 1 et 2 montrent un lieu doux et agréable mais aussi
traduit l’état langoureux positif et de paix complète (physique, mental…) ‘aurons’, ‘profonds’,
‘somme’, ‘odeurs’, ‘tombeaux’ +sonorité nasale ‘an/on/omme’ : état.
Mais dès le vers 2, le champ lexical de la mort apparait ‘tombeaux’ montrant la présence de la
mort. La mort est associée à une sensation de confort ‘divans profonds’, montrant ainsi tout de
suite une image positive de la mort.
- Vers 3 : l’atmosphère agréable suscitée par ‘les fleurs’ est contrebalancée par l’adjectif
‘étranges’, les rendant ainsi inquiétantes, mystérieuses l’adjectif ‘étranges’ est mis en valeur par
son antéposition.
- Vers 4 : le comparatif ‘plus’ montre que le lieu où se trouvent les amants n’est pas idéal, il existe
des lieux ‘plus beaux’, et le lieu où se trouvent les amants peut-être un accès à ce lieu plus beau
puisque les fleurs qu’il contient en viennent.
Les ‘cieux’ ont une connotation spirituelle, représentent l’élévation de l’âme.
Il y a une opposition entre le bas et le haut (‘profonds’/’cieux’, ‘tombeaux’/’étagères’) qui
indique déjà une notion de passage du monde réel (bas) vers un monde mystique (haut).
Le lieu décrit dans le 1e quatrain semble accueillant (‘lits pleins d’odeurs légères’) ‘divans
profonds’, ‘fleurs’. Idée de remplissage ‘plein d’odeurs’ ‘oppose à celle du néant, du vide.
er
Ce 1 quatrain présente un lieu qui semble agréable et associé à l’idée de la mort, montrant ainsi déjà
une image paradoxalement positive de la mort.

Strophe 2 : description active des personnages


- Vers 5 : ce vers donne une sensation de profusion avec ‘à l’ennui’ (sans modération), mais
l’adjectif ‘dernières’ placé en antéposition, montre que l’on use ici ses dernières forces de vie,
avant la mort. Il faut profiter des derniers instants, le poète associe donc la mort à une notion de
plaisir et de sensualité ‘chaleurs’.
Le champ lexical de la chaleur ‘chaleur’, ‘flambeaux’ est opposé à la froideur traditionnellement
associée à la mort.
- Vers 6 : les ‘vastes flambeaux’ montrent une nouvelle fois une image positive de la mort
évoquée par ‘flambeaux’ car associée à l’adjectif ‘vastes’.
Les vers 6, 7, et 8 montrent l’union des amants, avec le champ lexical de la dualité ‘deux’ (répète
3 fois v2 et v4) ‘de’ qui ressemble phonétiquement à ‘deux’, ‘doubles’ v3, ‘miroirs’, ‘jumeaux’ v4
L’anaphore de ‘nos deux’ (v6 et v8) insiste sur cette dualité.
Il y a une gradation, les 2 âmes se rapprochent dans le quatrain, d’abord, elles sont ‘deux’ puis
elle ‘réfléchiront’ comme des ‘miroirs’ pour devenir des ‘jumeaux’.
- Vers 8 : la décasyllabe a une coupure régulière qui insiste sur cette symétrie entre les 2 être : la
forme sert le fond.
Le mot ‘esprits’ montre que l’union amoureuse prend une dimension spirituelle plus que
physique. D’ailleurs, les amants ne sont pas désignés par métonymie dans ce quatrain ‘cœurs’,
‘esprits’ comme s’ils commençaient a se séparer de leurs corps.
Dans tout le quatrain le champ lexical de la lumière est présent ‘chaleurs’, ‘flambeaux’,
‘réfléchiront’, ‘lumières’, ‘miroirs’ ce n’est pas habituel pour parler de la mort, et cela montre
encore une fois une image positive de la mort.
Comme dans le 1er quatrain, ce 2eme montre une image positive de la mort : elle permet avec 2 âmes de
se rapprocher et de profiter des dernières chaleurs.
Strophe 3 : moment de l’adieu
- Vers 9 : le ‘soir’ est une allégorie de la fin de la vie, comme une fin de journée.
La couleur traditionnellement rattachée a la mort est le noir. Ici Baudelaire contredit totalement
cette image, avec des couleurs douces et belles ‘de rose et de bleu’. Cette mort est ‘mystique’
donc elle rapproche de Dieu, ou de quelque chose de supérieur a la vie.
- Vers 10 : le rapprochement des 2 êtres, entamé au 2eme quatrain, est ici total avec l’adjectif
‘unique.’. Idée de la fusion avec la chaleur qui se produit dans un éclair.
Le poète passe du pluriel dans les 2 quatrains, au singulier dans les tercets.
- Vers 11 : ce vers est plus mélancolique, avec ‘sanglot’ et ‘adieux’, et semble indiquer que les
amants sont morts mais la mort n’est pas nommée dans ce tercet.

Strophe 4 : résurrection
- Vers12 : ‘plus tard’ traduit une certitude que cela va arriver.
L’Ange’, symbole du paradis semble confirmer que les amants sont morts. Les ‘portes’ peuvent
également évoquer les portes du paradis. Le poète est encore dans une dimension mystique,
d’ailleurs le champ lexical du religieux est présent dans tout le poème ‘cieux’ v4, ‘mystique’ v9,
‘ange’ v11.
- Vers 13 : la mort est battue : le verbe ‘ranimer’ (qui confirme encore que les amants étaient
morts puisqu’il faut les ranimer) montre que l’ange fait revivre les amants, et ce retour à la vie
est heureux comme le montre l’ange ‘fidèle et joyeux’.
- Vers 14 : fait écho du 2eme quatrain ('miroirs' Flammes / Flambeaux') : la mort a terni les
miroirs et éteint les flammes, mais ils sont ranimés. Ce sont donc les âmes et non les corps qui
sont ranimés, car "miroirs" et ‘flammes’ fait référence a la spiritualité des amants, et non à leur
corps. Également l'assonance en [i] des vers 7 et 8 fait également écho a celle des vers 13 et 14.
 La mort unifie les amants, et celle à jamais leur amour. Le poète semble donc l’attendre
comme une liberté comme le montre l’emploi du future dans le poème.
Hormis dans le titre, le mot ‘mort' n’apparait finalement qu'à la toute Fin du poème, mais c’est
plutôt une résurrection comme l'a montré le vers 13. D'ailleurs les "'flammes mortes" est un
oxymore (Flammes = vie) et l'allitération [e] réunit les 2 mots.
Conclusion :
Le poème est à la fois très étonnant à cause de l’empreinte du spleen, de la noirceur de la poésie de
Baudelaire. Il décrit au mieux l’idée c’est-à-dire une vie totalement libérer de toute pesanteur. Cette
résurrection des amants n’est pas terrestre mais seulement spirituel.

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