Introduction À L'environnement
Introduction À L'environnement
Introduction À L'environnement
Introduction Générale
Au fur et à mesure que l'Homme développe une vue plus compréhensive de la société qu'il
constitue et de son environnement, il se rend compte que notre écosystème est en permanente
évolution. Ces changements sont d'un ordre qui n'était pas soupçonné il y a quelques dizaines
d'années. La société humaine est face à des changements globaux (d'un ordre qui n'était pas
soupçonné il y a quelques dizaines d'années), face à un besoin de gestion de ressources
naturelles de la planète et de ses relations avec le monde qui l'entoure. Ces questions sont
complexes, elles sont au cœur de l'avenir de l'humanité.
Il s’agit:
Travaux de groupe :
1
NB : les travaux doivent être envoyés par mail par le chef / la cheffe de groupe à l’enseignant
mettant en copie les membres et le/la déléguée au plus tard le 17 décembre à mi nuit.
Approche pédagogique
Ce cours magistral est ancré dans une approche pédagogique très active. L’enseignant prépare
et présente des exposés théoriques pour initiés les apprenants au concept de l’environnement
dans une approche interdisciplinaire, aux dimensions de l’environnement, à l’analyse des
enjeux planétaires et globaux autour de l’environnement.
A travers des activités pratiques, l’enseignant donne la possibilité aux apprenants d’être en
situation de résolution de problèmes pour acquérir des compétences et des outils opérationnels
qui vont leur permettre de participer à des études environnementale (ressources naturelles,
politiques publiques, études prospectives, enquête de perception etc.).
Au moyen des exposés, les apprenants auront la possibilité d’acquérir de l’expérience dans la
recherche documentaire, l’analyse de l’information, la production de document synthèse, la
restitution en public de travaux (parlé en public), l’utilisation des supports digitaux pour la
production de documents, le travail en équipe et autonome, la gestion du stress etc.
2
Le chapitre 1 : L’environnement : une
thématique historique ;
A partir sources très variées, allant des archives politiques aux coupes glaciaires les historiens
ont reconstitué l’évolution du concept de l’environnement dans le temps (histoire) et dans
l’espace pour en faire une sous discipline de l’histoire appelée histoire de l'environnement ou
histoire environnementale. En tant que branche de l’histoire, elle étudie les interrelations et les
interactions entre l'homme et son environnement.
Il faut noter que c’est une étude dont la préoccupation est récente et a théoriquement
émergé vers les années 1970 aux Etats unis. Son évolution est liée à la montée des
mouvements écologistes et des nouvelles préoccupations humaines de l'environnement. On
parle, pour les périodes les plus récentes de l'anthropocène1 et de la grande accélération2.
Dans ce chapitre, il sera question de faire un exposé sur les origines de l’histoire
environnementale partant à partir de l’école américaine en passant par son
internationalisation, sa recomposition pour analyser le panorama historiographique.
1
est une proposition d'époque géologique qui aurait débuté quand l'influence de l'être humain sur la géologie
et les écosystèmes est devenue significative à l'échelle de l'histoire de la Terre.
2
est un concept de l'histoire de l'environnement et des sociétés humaines qui fait référence à la période la plus
récente de l'Anthropocène, époque au cours de laquelle, dans un contexte d'intense mondialisation et
accélération des progrès scientifiques et techniques et des communications, les impacts des activités humaines
sur la géologie, l’environnement, le climat et les écosystèmes terrestres ont fortement, et de plus en plus
rapidement, augmenté, ainsi que les prélèvements de ressources naturelles non renouvelables (ou peu,
difficilement, lentement, coûteusement renouvelables).
3
https://www.cairn.info/revue-d-histoire-moderne-et-contemporaine-2009-4-page-7.htm#no7
3
Fabien Locher & Grégory Quenet dans leur article L'histoire environnementale : origines,
enjeux et perspectives d'un nouveau chantier publié en 2009, on fait remarqué que « Nul
poste universitaire en histoire environnementale n’existe, et il faut se raccrocher à quelques
campus accueillants, comme ceux de l’University of California et de l’University of Kansas
pour développer ses recherches, malgré le succès des premiers parcours en environmental
studies auprès des étudiant ».
L’attention portée aux dégradations de la nature par l’action des hommes a ouvert de
nouveaux champs de recherche. « L’école tragique » de l’histoire environnementale qui
accuse le capitalisme ayant pour ténor Donald Worster, a permis d’approfondir les
recherches. Un nouveau type de récit, celui de la chute, du déclin, en opposition à l’usage
raisonné de la nature par les populations locales va voir le jour dans ce même contexte.
A partir 1980 un autre courant reconnu aujourd’hui comme les classiques de l’histoire
environnementale, voit le jour. Richard White et William Cronon réécrivent l’histoire de
certaines régions américaines sous l’angle du changement écologique, avec une narration qui
rend impossible la séparation entre les hommes et leur environnement.
Carolyn Merchant propose très tôt d’écrire une histoire environnementale attentive au genre.
Certaines publications, à mi-chemin entre travail scientifique et journalisme, contribuent à
structurer l’histoire environnementale et à lui donner une visibilité.
Ailleurs, les premiers travaux d’histoire environnementale sur des aires africaines et asiatiques
commencent à émerger, par exemple sur la chasse en Afrique, les forêts en Inde, l’occupation
des terres en Chine alors que colonnes de l’Environmental History Review restent tenues
essentiellement par les États-Unis.
On retient que l’histoire environnementale n’a pas été inventée par les américains, mais elle a
évoluée, sous d’autres appellations dans d’autres pays principalement la France et
l’Angleterre. Les études américaines ont conduit à confondre « environnementalisme » et
« environnement ». En Inde Ramachandra Guha développe une critique radicale de
l’environnementalisme étatsunien à partir du point de vue décentré de l’Inde et du Tiers-
Monde.
Le concept de wilderness diffusé par l’histoire environnementale aux Etats unis avec une
origine strictement nationale, « aurait été injustement érigé en valeur universelle pour asseoir
la domination américaine ». La pensée orientale traditionnelle, plus respectueuse de la nature,
ne reposant en fait sur aucune source historique est une construction mythique.
En 1995, en Europe, Richard Grove apporte une autre critique à travers ses propres recherches
et la création de la revue Environment and History. Le décalage entre les positions de Richard
Grove et l’histoire environnementale étatsunienne va s’accentuer plus tard à travers une
publication qui selon l’auteur, les historiens américains, Roderick Nash en particulier, se sont
emparés au début des années 1970, un terme utilisé avant eux par les géologues, les
archéologues et la géographie historique.
Le fameu article « The trouble with wilderness : or, getting back to the wrong nature » publié
par William Cronon , taxé de prétentieux par d’autres chercheurs, repris dans Environmental
History a donné une autre tournure aux débats théoriques dans les années 1990 pour ouvrir la
voie à une étude de l’histoire de l’environnement sensible à la culture.
L’histoire environnementale n’a jamais été unifiée par une même définition de la nature et de
l’environnement, ni par une série de méthodes clairement identifiées.
« La masse de publications en jeu devient alors considérable : plus de 1000 références pour la
Finlande et le Danemark entre 1994 et 2003 ; plus de 24 000 dans la base bibliographique sur
5
l’histoire environnementale du Canada ; plus de 40000 dans la base bibliographique en
histoire environnementale de la Forest History. En 2006, la société américaine, l’ASEH,
comptait 1000 membres, et l’ESEH 426. Longtemps peu développée, l’histoire
environnementale du Canada bouscule elle aussi les frontières américaines, en se réclamant de
l’histoire rurale et de la géographie historique. En Allemagne et en Suisse, les racines
proviennent plutôt de l’histoire économique et sociale, avec Franz-Joseph Brüggemeier,
Joachim Radkau et Christian Pfister, ainsi que de l’histoire politique de l’Allemagne avec
Christof Mauch» d’après Fabien Locher et Grégory Quenet (2009).
Christine Rosen et Christopher Sellers posent les bases d’une éco-histoire des entreprises
pour répondre aux critiques portées contre une histoire environnementale séparant nature et
travail.
En 1959, Samuel P. Hays publie un ouvrage intitulé Conservation and the Gospel of
Efficiency qui va constituer un référentiel pour les études sur les politiques «
conversationnistes ». Le livre traite des initiatives que le gouvernement fédéral mène en ce
domaine au tournant des XIXe et XXe siècles, notamment sous la présidence de Theodore
Roosevelt. Ce livre inaugure un demi-siècle d’études sur les législations, les programmes et
les organismes de conservation et de valorisation des ressources nationales américaines .
Dans les années 1970, cette question de la conservation est explorée dans une perspective
inspirée par l’histoire sociale et les approches « bottom up ».
Dans les années 1930, ce qu’on a appelé « Dust Bowl », des tempêtes de poussière
gigantesques qui touchent les grandes plaines, occupe par ailleurs une place à part dans
l’histoire américaine.
C’est aux États-Unis où les premiers parcs naturels ont été créés (Yellowstone, 1872). C’est
pour cette raison que l’étude des pratiques de préservation s’y est le plus développée.
L’histoire de la conservation et de la préservation a connu des développements très différents
en Grande-Bretagne et en France, les deux autres pays les mieux connus de ce point de vue.
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2. Approche globale et (très) longue durée
L’un des grands intérêts de l’histoire environnementale est qu’elle propose des cadrages
spatiaux et temporels inhabituels par leur ampleur. Les recherches qui adoptent ce type
d’approche se constituent en même un sous-champ disciplinaire, celui de l’histoire
environnementale globale qui a émergé à la fin des années 1970 avec les travaux d’Alfred
Crosby sur le Columbian Exchange.
Cette approche est généralisé à travers un second ouvrage du même auteur qui décrit les
bouleversements écologiques qui créèrent les conditions du succès (ou de l’échec) de
l’impérialisme européen aux Amériques, au Moyen-Orient et en Océanie, entre 900 et 1900.
Dans les décennies 1980 et 1990, le climat intellectuel évolue et devient moins favorable à ce
type de démarches, avec l’essor des approches « micro » et une nouvelle génération
d’historiens qui raisonnent plus en termes de « construction sociale de la nature » qu’en terme
d’écosystèmes ou d’espèce humaine.
A la fin des années 1990, la sortie du Guns, Germs and Steel de Jared Diamond marque le
grand retour de l’histoire environnementale globale. La logique de Jared Diamond est inspirée
par la systémique écologique, mais aussi par les théories évolutionnistes et la génétique des
populations. Depuis ses débuts, l’histoire environnementale globale a emprunté des méthodes,
des cadrages, des raisonnements aux sciences de la nature.
Depuis le début des années 2000, avec le succès de J. Diamond et le renouveau de l’histoire
globale, les ouvrages proposant des histoires environnementales planétaires se sont multipliés.
On le voit, l’histoire environnementale globale a produit un nombre important d’ouvrages, qui
ont connu une grande visibilité dans le monde anglo-saxon via l’enseignement et une
diffusion.
Les recherches abordant la question coloniale sous l’angle de l’histoire environnementale ont
pris leur essor à la fin des années 1980.
7
L’histoire environnementale a montré que les espaces coloniaux ont été des laboratoires pour
l’émergence des préoccupations, des théories et des pratiques de protection environnementale.
C’est notamment là que les puissances européennes ont expérimenté leurs politiques
préservationnistes, aux XIXe et XXe siècles. Cela est apparu clairement (pour la Grande-
Bretagne) à la suite d’un livre coordonné par Richard Grove et David Anderson, où ces
politiques étaient résolument interprétées comme des produits et des instruments de la
domination coloniale.
La situation a évolué à partir du début des années 1990. Le livre de William Cronon 4 sur
Chicago dans lequel il analyse les processus d’interaction qui ont décidé à la fois de l’essor de
cette métropole et d’une transformation radicale d’une vaste portion du territoire américain,
allant des Grands lacs aux Rocky Mountains.
Conclusion
9
Le chapitre 2 : L’environnement est une
notion scientifique
Un large éventail de disciplines mène des recherches sur l’environnement portant sur des
questions très diverses. De nombreux organismes de recherches y consacrent peu ou une
partie de leur activité. Ce foisonnement n’exclut pas une conception d’ensemble de
l’environnement. Faire apparaître la particularité de ce champ de recherche le rend plus
intelligible et met en évidence les synergies à développer.
10
(approches « géophysicochimiques et bioécologiques » des sciences de la planète et des
sciences de la vie). Elles sont assez bien structurées sous forme de programmes nationaux et
internationaux. De très nombreux pays participent à cet effort collectif et notons que presque
tous les organismes de recherche français revendiquent des recherches sur l'environnement.
En bref, les recherches pour et sur l'environnement posent des problèmes méthodologiques,
d'organisation du travail et de formation scientifique et technique. Ces questions ont été
abordées dans : Pavé A., Jollivet M. (1993). - About Nature science and society: the example
of the environment. A new deal for scientists and engineers. Proceedings of the International
Symposium: The Culture of Engineering in a Rapidly Changing World, University of
Californi,a Berkeley, Conf. Grandes Écoles et MIT. U.C. Berkeley, 168- 180.
11
(l'environnement de l'individu ou du petit groupe, comme une communauté villageoise, à
l'environnement de l'ensemble des sociétés humaines : l'environnement global ou planétaire).
La définition que nous proposions était la suivante : L'environnement est l'ensemble des
milieux « naturels » ou « artificialisés » de l'écosphère où l'homme s'est installé, qu'il exploite,
qu'il aménage, et l'ensemble des milieux non anthropisés nécessaires à sa survie.
Les recherches sur l'environnement s'articulent autour de trois grands ensembles de questions,
prenant progressivement valeur de paradigmes : i) celui des grands équilibres planétaires
(équilibre des grandes variables géophysicochimiques et biologiques) ; ii) celui de la diversité
biologique et des ressources renouvelables ; iii) celui du cadre et du mode de vie, de la
santé des populations et sociétés humaines.
La recherche scientifique ne peut pas, ou ne peut plus, faire l'économie de l'étude des actions
de l'homme sur son environnement et pour son environnement. À l'image des sciences de
l'ingénieur, il ne s'agit pas d'une stricte application des connaissances de base mais d'une
véritable recherche des conditions de mise en œuvre de ces connaissances.
12
Dans un monde de plus en plus mondialisé et global certains problèmes tels que le
dérèglement climatique et la crise de la biodiversité ne peuvent être appréhendés et traités qu'à
l'échelle planétaire ou à celle des biomes et des continents. Les « politiques
environnementales » sont construites sur la base des connaissances, bilans et évaluations
environnementales apportées par les sciences de l'environnement.
13
Le chapitre 3 : Les dimensions sociales
et politiques de l’environnement
Introduction
L’environnement a d’abord et avant tout été perçu comme un problème « scientifique ».
Même après avoir investi l’espace public suite à l’intervention des médias et aux
revendications écologistes, les dysfonctionnements écologiques sont longtemps demeurés
exclusifs à l’expertise des spécialistes en sciences naturelles.
Or, la crise environnementale dans toutes ses formes soulève la question de notre
responsabilité face à notre milieu de vie, tant pour la santé de nos contemporains que celle des
générations futures, ainsi que pour la biodiversité, victime première de nos décisions.
C’est dans ce contexte que se pose la question pédagogique de l’environnement dans le sens
le plus large du terme.
Aujourd’hui, il faut considérer l’homme non seulement comme une partie intégrante de cette
nature, qui n’est plus dans la position cartésienne du « maître et possesseur de la nature »,
mais encore comme un vivant parmi les autres. Humains et non humains sont partie prenante
du devenir de ce tout que, du point de vue d’une centralité arbitraire, on peut nommer
« environnement » ; milieu, écosystème, etc. sont des alternatives qui peuvent nommer et
préciser l’idée que, parmi des données incertaines dont les sciences repoussent sans cesse le
degré de complexité, l’homme est l’un des acteurs interdépendants de leur modification.
L’environnement n'est pas neutre. Il soulève des controverses et des conflits, mais aussi de la
coopération entre acteurs sociaux. Sur le plan international, national ou local,
les problèmes d'environnement invitent les acteurs à participer, à débattre et à décider dans
un univers parfois incertain.
La sociologie est en quelque sorte naturellement convoquée en tant que science humaine pour
rendre compte du caractère humain de la nature comme du caractère naturel de la vie
humaine.
Les aspects sociaux concernent plus spécifiquement les rapports qui se tissent entre les
membres d’un groupe, ainsi que la manière dont s’organise la société, en distinguant des
groupes et des classes présentant des caractéristiques telles que l’âge, le revenu, la religion et
l’éducation.
Les facteurs socioculturels ont un impact déterminant sur les habitudes de vie des personnes.
Ils façonnent les pratiques alimentaires et l’activité physique pratiquée dans les familles, les
groupes et les communautés.
Les études sociales visent à comprendre la logique d’action de ces facteurs afin d’identifier
des pistes d’interventions prometteuses, applicables dans les milieux de vie et les
organisations, à l’échelle locale ou globale. Ils contribuent ainsi au développement de
stratégies politiques permettant de soutenir la création d’environnements favorables à la saine
alimentation et aux modes de vie actifs.
Un environnement sain impacte positivement sur la santé des êtres humains. On peut citer
quelques aspects de l'environnement qui influent de manière positive et efficace sur l'état de
santé et le bien-être. Il y a l'air pur, le soleil ou encore l'eau potable.
15
La dégradation de l'environnement, c'est-à-dire la pollution de l'eau, de l'air, des milieux
naturels, est due à de multiples causes sociales, les plus importantes étant l'augmentation de la
population, l'augmentation des activités industrielles et la surconsommation. À l’échelle
mondiale, 78 % des émissions de GES provenant des activités humaines sont dues à la
production et à la consommation d’énergie.
Plusieurs théories politiques et morales ont été élaborées pour faire face à cette nouvelle
réalité et imaginer de nouvelles formes de vie en commun (éthique environnementale, critique
de la technique, écologie radicale, démocratie écologique, etc.). L’étude de ces différentes
propositions permet d’aborder un certain nombre de questions qui sont au cœur des débats
politiques contemporains : quelles obligations morales avons-nous envers la nature et le
vivant ? Faut-il reconnaître un crime d’écocide (L'écocide consiste en la destruction délibérée
et complète d'un écosystème. Il n'est pas actuellement reconnu par le droit international) ?
Lutter contre l’idéologie du progrès technique et inventer de nouvelles formes de vie plus
résilientes et respectueuses de l’environnement ? Réaffirmer l’importance du principe de
précaution dans l’action publique ? Ou encore proposer un nouveau contrat social et
écologique qui inclurait les formes de vie non humaines et les générations futures ?
Les relations entre la science et la politique sont complexes et protéiformes (Qui peut prendre
de multiples formes, se présenter sous les aspects les plus divers). Or, trop souvent, les débats
publics sur l’environnement se fondent sur des idées reçues quelque peu simplistes les
concernant (Gulbrandsen, 2008 ; Koetz et al., 2012). L’une d’elle est ontologique (branche de
la philosophie qui, dans son sens le plus général, s'interroge sur la signification du mot « être
»), c’est-à-dire qu’elle porte sur la nature et les caractéristiques des objets d’analyse. Elle
avance que la science et la politique sont deux démarches essentiellement antinomiques
(contradiction logique, dans lequel des déclarations mutuellement contradictoires sont tout
aussi bien fondées et prouvées) et hermétiques : la science serait rationnelle, objective,
consensuelle, neutre et universelle, alors que la politique serait émotive, subjective,
conflictuelle, partiale et contextuelle ; les scientifiques contribueraient au bien commun de
l’humanité par leurs travaux de recherche, tandis que les représentants politiques défendraient
des intérêts particuliers, de leur clan, de leur classe, de leur circonscription ou de leur pays.
Depuis le début des années 1990, le courant anglophone de la « green political theory »
(parfois « environmental political theory » en Amérique du Nord) contribue à conceptualiser
et analyser les enjeux moraux, politiques et institutionnels soulevés par la réduction continue
des incertitudes scientifiques quant à la réalité et l'ampleur de la crise écologique globale.
Pour cela, il procède à une relecture critique des grands concepts de la théorie politique
(sécurité, souveraineté, État, citoyenneté, démocratie...) au prisme du contexte inédit que
constitue la crise écologique globale: réchauffement climatique, effondrement de la
16
biodiversité, pic pétrolier mondial, tensions sociales croissantes pour l'accès aux ressources,
etc.
La pollution de l’environnement par des produits chimiques toxiques soulève des problèmes
difficiles qui concernent la santé, la sécurité et le traitement des déchets. Ces problèmes sont
caractérisés par l’existence de nombreuses incertitudes scientifiques et d’intérêts conflictuels ;
ils ne peuvent pas être résolus par une simple approche technique et, à l’inverse, se
transforment souvent en problèmes publics complexes et en controverses politiques (Reich,
1981).
Ces controverses s’expliquent notamment par le fait que les groupes mécontents cherchent à
élargir le problème et à le faire pénétrer dans la sphère politique pour obtenir gain de cause
(Schattschneider, 1960). Dans un tel contexte, la décision publique repose sur des jugements
de valeur et dépend de négociations politiques autant que de données scientifiques.
17
Le chapitre 4 : L’environnement et les
ressources naturelles
Introduction
De manière générale, une ressource naturelle est une substance, un organisme, un milieu ou
un objet présent dans la nature, sans action humaine, et qui fait, dans la plupart des cas, l'objet
d'une utilisation pour satisfaire les besoins (énergies, alimentation, agrément, etc.) des
humains, animaux ou végétaux.
« La nature rend le développement humain possible, mais notre demande incessante pour les
ressources de la terre accélère les taux d’extinction et ravage les écosystèmes du monde ».
Joyce Msuya, Directrice exécutive adjointe, Programme des Nations unies pour
l’environnement
La pression exercée sur les ressources naturelles, liée aux activités humaines et aggravée par
les dérèglements climatiques, entrave le développement durable des zones rurales, notamment
dans les pays du Sud.
L'exploitation non durable des ressources naturelles dégrade des zones de vie des populations
humaines et altère leur santé. Elle détruit aussi des écosystèmes entiers et perturbe leur
fonctionnement global, ainsi que tous les services éco systémiques qu'ils assurent.
Elles peuvent aussi être définies comme étant les « stocks de matières présentes dans le milieu
naturel qui sont à la fois rares et économiquement utiles pour la production ou la
consommation, soit à l’état brut, soit après un minimum de transformation ». Il faut noter,
dans cette définition, le qualificatif « économiquement utile ». Par exemple, l’eau de mer est
une substance naturelle qui recouvre une grande partie de la surface du globe, mais dont la
18
valeur intrinsèque ou directe pour la consommation ou la production est limitée. Les
marchandises doivent aussi être rares au sens économique pour être considérées comme des
ressources naturelles, sinon on pourrait en consommer autant qu’on veut sans que cela ait un
coût pour soi ou pour les autres.
Selon cette définition, l’air ne serait pas considéré comme une ressource naturelle parce qu’on
peut l’obtenir gratuitement, simplement en respirant. Cela ne veut pas dire que l’air (en
particulier l’air pur) ni, d’ailleurs, l’eau de mer (par exemple en tant que puits de carbone)
sont sans valeur, mais cela signifie que ce ne sont pas des produits pouvant être échangés sur
les marchés. Dans le contexte économique, les termes «ressources » et «ressources naturelles
» sont utilisés de manière interchangeable.
La plupart des produits agricoles, y compris les produits alimentaires, sont des produits
primaires, ils ne sont pas classés parmi les ressources naturelles pour plusieurs raisons.
D’abord, leur production nécessite d’autres ressources naturelles comme intrants, en
particulier la terre et l’eau, mais aussi différents types d’engrais. Surtout, les produits
agricoles sont cultivés, et non extraits du milieu naturel.
Il y a deux exceptions importantes: les produits de la pêche et les produits forestiers, qui sont
normalement classés sous la rubrique agriculture dans les statistiques commerciales de
l’OMC, mais qui sont considérés ici comme des ressources naturelles. Tant les produits de la
pêche que les produits forestiers peuvent être cultivés – aquaculture, dans le premier cas,
gestion forestière, dans le second. Mais, traditionnellement, ces produits étaient simplement
extraits de stocks naturels, ce qui est toujours le cas pour la plupart. Il est malheureusement
impossible de faire une distinction entre les variétés cultivées et non cultivées de ces produits
dans les bases de données classiques sur le commerce international, mais on s’efforce de le
faire ici dans le cas des produits de la pêche.
Les ressources naturelles peuvent être considérées comme des biens en capital naturel,
distincts du capital matériel et humain, dans la mesure où ils ne sont pas créés par l’activité
humaine. Le capital naturel peut être un intrant potentiellement important dans la «fonction de
production » d’un pays.
Pour satisfaire ses besoins vitaux en nourriture, accomplir ses activités quotidiennes et assurer
son confort, l'Homme exploite des ressources naturelles. Il s'agit d'une activité constante et
vitale pour lui.
Les ressources naturelles importantes pour la survie de l'Homme sont : l'eau potable, les sols
cultivables, l'air, les forets assurant l'oxygénation de l'atmosphère et l'ensemble des végétaux
et animaux.
19
2.1. Caractère épuisable
En économie des ressources, on fait généralement une distinction entre les ressources
renouvelables et les ressources non renouvelables.
Une ressource renouvelable est une ressource dont la quantité s’accroît ou qui se renouvelle
sur une courte période (c’est-à-dire une période pertinente du point de vue économique). Par
conséquent, si le taux d’extraction tient compte des limites de la capacité de reproduction de
la ressource, une ressource renouvelable peut avoir un rendement pendant une durée infinie.
Certaines ressources peuvent être renouvelables en principe, mais pas en pratique. Par
exemple, il faut des centaines de millions d’années pour que les arbres morts se transforment
en charbon et en pétrole (Blundell et Armstrong, 2007), et des centaines d’années pour que
certains types d’arbres arrivent à maturité (Conrad, 1999), de sorte que les forêts anciennes ne
seraient pas considérées comme des ressources renouvelables bien qu’elles se renouvellent
avec le temps. Les ressources halieutiques et les forêts sont des exemples classiques de
ressources renouvelables.
Les ressources non renouvelables sont définies comme étant toutes les ressources qui ne
s’accroissent pas ou qui ne se renouvellent pas avec le temps. On pourrait dire aussi que les
ressources non renouvelables existent en quantités finies, de sorte que chaque unité
consommée aujourd’hui réduit la quantité disponible pour la consommation future. Les
exemples les plus courants de ressources non renouvelables sont les combustibles fossiles et
les gisements de minéraux. Le terme « épuisable » est parfois employé comme synonyme de «
non renouvelable », mais il convient de noter que les ressources renouvelables peuvent aussi
être épuisables si elles sont surexploitées.
Toutefois, comme les ressources naturelles sont des intrants indispensables à la production, et
comme elles sont aussi nécessaires au maintien de la qualité de la vie des personnes, la
répartition inégale peut être source de tensions entre les nations.
Il est particulièrement intéressant de noter la répartition des combustibles et des métaux non
ferreux, toutes les grandes économies industrielles étant importatrices nettes de ces produits.
20
Tous les pays européens, à quelques exceptions près, sont importateurs nets de tous les types
de ressources naturelles, tout comme le Japon et la République de Corée. Les États-Unis sont
exportateurs nets de produits forestiers et de minéraux, mais importateurs nets de toutes les
autres ressources pouvant faire l’objet d’échanges. L’Inde et la Chine sont seulement
exportatrices nettes de poissons, mais elles sont importatrices nettes des autres ressources. La
Russie est exportatrice nette de ressources, sauf le poisson. Parmi les grandes économies
développées, seul le Canada est exportateur net de tous les types de ressources naturelles.
2.3. Externalités
On parle d’externalité quand les actes d’un agent économique affectent indirectement d’autres
agents, de manière positive ou négative (Nicholson, 2001). En d’autres termes, les résultats de
certaines activités peuvent imposer des coûts ou procurer des avantages à des consommateurs
ou des entreprises qui ne participent pas à la décision de production ou de consommation. Ces
« externalités » peuvent être négatives ou positives. Il est par exemple question d’externalité
négative lorsqu’un processus de production provoque une pollution qui nuit à la santé des
riverains ou à l’environnement en réduisant indirectement le bien-être des individus. Une
externalité positive peut exister, par exemple, lorsqu’un propriétaire apporte à son bien des
améliorations qui rehaussent la valeur marchande des maisons voisines.
Du point de vue du bien-être social, les externalités entraînent, selon qu’elles sont positives ou
négatives, la surproduction ou la sous-production d’un bien. Cela tient à ce que le prix du
marché du bien concerné ne reflète pas son coût ou son avantage réel pour la société.
La part prépondérante des ressources naturelles dans les exportations est conforme aux
prédictions de la théorie du commerce, selon lesquelles les pays se spécialisent dans la
production des biens pour lesquels ils possèdent un avantage comparatif et exportent ces biens
en échange d’autres biens. Par contre, le fait que beaucoup de pays soient à la fois
exportateurs et importateurs de ressources naturelles est plus difficile à expliquer.
2.5. Volatilité
La dernière caractéristique des ressources naturelles examinées ici est que leurs prix sont
parfois très volatils. C’est tout particulièrement le cas des combustibles, dont les prix ont
flambé à plusieurs reprises depuis les années 1970, pour s’effondrer ensuite. Les prix des
minéraux et des métaux ont également connu de fortes fluctuations au cours des dernières
années, mais leur importance pour l’économie mondiale est peut-être moindre car ils
21
représentent une part plus faible du commerce mondial. Les prix des produits forestiers et du
poisson sont bien moins volatils que ceux d’autres ressources naturelles.
D’après les Statistiques financières internationales du Fonds monétaire international, les prix
des combustibles ont bondi de 234 pour cent entre 2003 et 2008, tandis que ceux des produits
miniers ont augmenté de 178 pour cent. Pendant la même période, les prix du poisson et des
produits forestiers ont enregistré une augmentation relativement modeste, de 38 pour cent et
26 pour cent, respectivement.
1. Déclaration de Stockholm
Principe 2 : «Les ressources naturelles de la Terre, y compris l’air, l’eau, la terre, la flore et la
faune et en particulier les échantillons représentatifs des écosystèmes naturels, doivent être
sauvegardées au profit des générations présentes et futures grâce à une planification ou une
gestion minutieuse, selon le cas».
Principe 3 : «La capacité de la Terre à produire des ressources renouvelables vitales doit être
maintenue et, dans la mesure du possible, restaurée ou améliorée».
Principe 5 : «Les ressources non renouvelables de la Terre doivent être utilisées de manière à
se prémunir contre le danger de leur épuisement futur et faire en sorte que les avantages de ces
utilisations soient partagés par l’ensemble de l’humanité».
En fait, l’exploitation des ressources naturelles concerne les trois dimensions de la durabilité :
la justice sociale, la santé environnementale et le développement économique. L’exploitation
durable des ressources naturelles vise l’équilibre entre ces dimensions : maintenir
l’exploitation à long terme des ressources tout en maximisant les avantages sociaux et en
minimisant les impacts environnementaux.
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2. Pour une exploitation durable des ressources de l’environnement
2.1. Favoriser une gouvernance durable des ressources
Un vaste éventail de normes, d’institutions et d’acteurs influencent les décisions portant sur
les ressources naturelles, c’est la raison pour laquelle nous parlons de gouvernance des
ressources naturelles. Une pléthore de législations nationales, d’accords
intergouvernementaux, d’institutions régionales, de mécanismes de certification, de codes de
conduite des entreprises et de partenariats multipartites créent un réseau complexe de règles
affectant les manières dont les ressources naturelles sont utilisées et dont les avantages qui en
découlent sont répartis.
Depuis la Conférence de Stockholm, de nombreux accords multilatéraux ont élaboré une série
de directives opérationnelles, d’objectifs et de normes. Ces mécanismes et institutions ne sont
pas toujours complémentaires ; en fait, ils sont parfois en conflit les uns avec les autres.
Les citoyens ont également une influence sur l’exploitation des ressources naturelles: à travers
les représentants que nous élisons au gouvernement, notre engagement militant et nos choix
en matière de consommation et de transport. Par exemple, un examen attentif des cycles de
production alimentaire—ce que nous mangeons, où et comment cela est cultivé, et comment
cela arrive dans notre assiette—peut contribuer à réduire l’impact de l’expansion agricole sur
les forêts, sur les zones humides et sur les écosystèmes des prairies (FAO, 2018 ; IPBES,
2019). Cependant, cela doit être associé à un changement systémique dans toutes les
structures de gouvernance.
2.2. Équilibrer les droits et les intérêts sur les ressources naturelles
La détermination des voies et moyens dont les gens peuvent—et devraient—accéder aux
ressources naturelles, en bénéficier, participer à la prise de décision et en assumer la
responsabilité a été façonnée par des concepts tels que la propriété et les droits.
D’une part, les droits de propriété divisent les terres et les territoires en : propriété privée, où
les droits sont détenus par des individus ou des entreprises ; propriété commune, où les droits
sont partagés par une communauté ; propriété publique, où les droits sont détenus par l’État ;
et les zones d’accès libre, où aucun droit spécifique n’est attribué (Aggrawal & Elbow, 2006).
Les droits de propriété sont étroitement liés aux droits sur les ressources naturelles, qui
comprennent le droit d’exploiter une ressource, comme la chasse dans une forêt ; ou des droits
de gestion qui accordent le pouvoir de décider de l’exploitation, par exemple, en imposant des
restrictions de chasse saisonnières. La notion de sécurité foncière indique que les droits d’un
individu sur des ressources naturelles et des terres spécifiques sont reconnus et exécutoires.
Ces droits sont essentiels pour éviter les conflits et favoriser la sécurité sociale ainsi que
l’exploitation durable des ressources à long terme.
D’autre part, il existe des droits individuels et des droits collectifs en matière de qualité de vie.
Par exemple, la Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et autres personnes
travaillant dans les zones rurales (UNDROP), stipule que «les paysans et autres personnes
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travaillant dans les zones rurales ont le droit d’avoir accès aux, et d’exploiter de manière
durable les, ressources naturelles présentes dans leurs communautés qui sont tenues de jouir
de conditions de vie adéquates» et qu’ils «ont le droit de participer à la gestion de ces
ressources» (article 5). Il y a aussi le droit à un environnement sain, consacré dans les traités
régionaux, y compris les droits procéduraux d’accès à l’information et aux processus
décisionnels, ainsi que le droit à l’air pur, à un climat sûr, à une alimentation saine, à une eau
salubre et à un environnement sûr pour le travail et les loisirs, et des écosystèmes sains
(Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, 2019). Les femmes ont été historiquement
exclues des processus décisionnels liés à la terre et aux ressources (ONU Femmes, 2020). En
raison des normes de genre patriarcales persistantes à travers le monde, elles détiennent moins
de contrôle que les hommes sur les terres et les ressources. Les peuples autochtones luttent
également pour que leurs droits soient reconnus.
2.3. Promouvoir une gouvernance inclusive
Les militants et les praticiens qui travaillent à la sauvegarde des droits liés aux ressources
naturelles et à la sécurité foncière ont fait pression pour une autonomisation et une
participation renforcées des groupes locaux, faisant valoir que cela favorise une gouvernance
des ressources plus durable et plus équitable. Des alliances entre les femmes, les jeunes, les
peuples autochtones et les groupes communautaires locaux ont vu le jour, reliant les efforts
locaux à ceux mondiaux et attirant l’attention internationale sur les injustices.
La prise de décision inclusive est essentielle pour une gouvernance durable des ressources.
Tout comme les normes de genre ont influencé les structures d’accès et d’exploitation, elles
ont également façonné nos comportements et les connaissances que nous acquérons, les
femmes détenant une expertise agro-écologique unique liée à la résilience des cultures et à la
nutrition (ONU Femmes, 2018). Ainsi, à moins que les processus de prise de décision soient
sensibles au genre et inclusifs, ils risquent de négliger les besoins et les rôles spécifiques des
femmes et, ainsi, ne parviendront point à garantir l’inclusion de savoirs écologiques
importants pour permettre des pratiques durables. On peut dire la même chose de l’inclusion
des peuples autochtones et des communautés locales dans la gouvernance des ressources.
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Compte tenu des inégalités mondiales et locales dans la répartition de l’exploitation des
ressources et des avantages, la réalisation d’un changement transformateur nécessite une
action gouvernementale audacieuse, tant au niveau national qu’au sein des instances
internationales. Nous avons besoin de changements fondamentaux dans les modes de
production et de consommation, d’une attention particulière aux chaînes de valeur et
d’approvisionnement, et de la promotion de l’exploitation circulaire des ressources et des
économies.
Pour mieux équilibrer les trois dimensions de la gouvernance durable des ressources—la
justice sociale, la santé environnementale et le développement économique—nous devons
reconsidérer nos systèmes économiques, sociaux, politiques et technologiques qui permettent
actuellement des pratiques de production dommageables et une consommation gaspillant les
ressources. D’autres modes de vie sont possibles, à commencer par la manière dont nous
structurons nos sociétés et nos économies, les relations que nous tissons les uns avec les autres
et avec nos écosystèmes, pour s’assurer que les priorités de nos dirigeants s’alignent sur les
intérêts du plus grand nombre plutôt que sur ceux de quelques-uns. Pour réaliser ces
changements, les gouvernements devraient élaborer des responsabilités étendues des
producteurs et une législation régissant la chaîne d’approvisionnement en vue d’une
répartition plus équitable des avantages et des préjudices découlant de l’exploitation des
ressources et de la promotion de la protection des droits de l’homme, de manière à garantir et
le bien-être écologique et la justice sociale
Conclusion
Les ressources naturelles peuvent contribuer à la croissance, à l’emploi, aux exportations et
aux recettes budgétaires dans les pays à faible revenu où le capital naturel représente un quart
de la richesse totale. Il est importance d’adopter des mesures qui encouragent une gestion
durable de ces ressources. La nécessité de bien appréhender les enjeux politiques de la gestion
des ressources naturelles pour favoriser une croissance économique à long terme qui profite
aux pauvres s’impose. La gestion durable des ressources repose sur la capacité de suivre
l'évolution des stocks et prendre des mesures correctives en cas de dégradation importante.
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Le chapitre 5 : Les enjeux planétaires
et globaux autour de l’environnement :
le DD
Introduction
Les enjeux liés à notre environnement sont une préoccupation majeure dans nos sociétés. Il en
va de l'avenir de notre planète et de ses habitants. La notion de "préservation de
l'environnement" est généralement perçue comme un tout alors que les enjeux qui lui sont
associés sont extrêmement variables et hétérogènes : respect de la biodiversité (réduction de la
biodiversité, déforestation), effet de serre, diminution des ressources naturelles, qualité de
l'eau, qualité de l'air, destruction de la couche d'ozone, changement climatique, augmentation
des risques environnementaux… etc.
Le terme enjeu est utilisé pour la mise en œuvre des politiques publiques pour désigner
différentes notions :
Aujourd’hui, le besoin d’une approche globale claire et compréhensible de ces enjeux est
fortement ressenti, tant au niveau des acteurs « environnementaux » (réalisateurs d’études
confrontés aux limites de leur compétence, communicants, etc.) que « non environnementaux
» (client ou citoyen à la recherche d’information).
2. La nature et la biodiversité
iv) Pollution de l'eau (excès de matières organiques, eutrophisation,…)
v) Pollution de l'air (acidification, smog photochimique,…)
vi) Pollution du sol (écotoxicité, acidification, érosion,…)
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3. La santé humaine
i) Toxicité humaine par polluant
ii) Smog photochimique
iii) Destruction de la couche d'ozone stratosphérique
iv) Nuisances sensorielles (bruit, odeur)
v) Effets craints
vi) nuisances non sensorielles
4. Ressources naturelles
i) Utilisation de ressources naturelles non renouvelables
ii) Utilisation excessive de ressources naturelles renouvelables
Une fois les enjeux environnementaux correctement identifiés et définis, il s'agit d'évaluer
correctement la contribution de l'activité humaine sur chacun d'eux. Pour ce faire, l'évaluateur
dispose de différentes méthodes qui diffèrent de par : les (types d’) enjeux
environnementaux pris en compte, l'état des connaissances scientifiques, leur difficulté de
mise en œuvre.
Tous ces défis font partie de ce que l’on pourrait appeler les enjeux du développement
durable. Les comprendre, les analyser, les étudier, c’est se donner les moyens de trouver des
solutions et des aménagements pour construire un monde plus durable, plus juste, plus sain.
Quels sont ces enjeux ? Quels en sont les tenants et les aboutissants ? Comment comprendre
leur complexité, les phénomènes qu’ils recouvrent ?
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Un développement durable est une manière de vivre qui nous permette de concilier à la fois
des objectifs de performance économique, des ambitions de protection et de préservation de
l’environnement et un développement social commun positif.
Cette vision a permis pendant de nombreuses années de penser l’évolution de nos sociétés de
façon un peu plus durable. Ce pendant, il semble qu’elle ne permette plus aujourd’hui de
rendre compte de façon précise et pertinente des enjeux de développement durable auxquels
font face les sociétés modernes.
Au fur et à mesure que nos connaissances du monde se développent, nous avons pris
conscience que ces trois dimensions (économiques, sociales et environnementales) étaient en
fait imbriquées en permanence, toujours en interrelation complexe. Ainsi, on sait aujourd’hui
que la protection de la planète n’est pas distincte de notre équilibre économique : la
performance de nos entreprises et leur capacité à assurer nos besoins dépend directement de
notre capacité à préserver les ressources et les écosystèmes. De la même façon, notre
environnement influence des aspects sociaux de nos vies, comme la santé, les inégalités ou
l’exclusion.
Une approche pourrait être de regrouper ces enjeux par thématiques : le réchauffement
climatique, la démocratie, la préservation de la biodiversité, la transition énergétique, les
transformations agricoles. Ainsi, on pourrait aboutir à une liste d’enjeux plus simples à
comprendre et proposer pour chacun de ces enjeux des actions, des changements, des modèles
nouveaux, afin de peut-être trouver des solutions.
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