Memoire - Yao Yao Ezechiel
Memoire - Yao Yao Ezechiel
Memoire - Yao Yao Ezechiel
Union-Discipline-Travail
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Ministère de l’Enseignement Supérieur et
de la Recherche Scientifique
UFR ENVIRONNEMENT
ANNEE ACADEMIQUE :
2019-2020 MEMOIRE
N° D’ORDRE : 0328/2021
Présenté pour l’obtention du diplôme de :
N°CARTED’ETUDIANT :
MASTER
CI0415003906
Production Aquacole et Protection de l’Environnement
Option :
THEME
LABORATOIRE :
(Centre-Ouest de la Côte d’Ivoire)
BIODIVERSITE ET
ECOLOGIE TROPICALE
Présenté par :
JURY
…..
Dédicaces
DEDICACES
REMERCIEMENTS
Il nous est agréable de remercier ici les personnes dont les conseils et suggestions nous
ont permis la réalisation de ce mémoire.
Nous remercions la gouvernance de l’Université Jean Lorougnon Guédé avec à sa tête la
Présidente, Professeur TIDOU Abiba Sanogo épouse KONE, pour son dévouement dans la
formation des étudiants.
Nos reconnaissances vont à l’endroit du Directeur de l’Unité de Formation et de
Recherche (UFR) en Environnement, Professeur KOUASSI Kouakou Lazare pour tous les
efforts qu’il consent pour le bon encadrement des étudiants de l’UFR Environnement.
Nous remercions les membres du jury pour avoir accepté de juger ce travail en vue
d’améliorer sa qualité.
Nous remercions Docteur BARIMA Yao Sadaiou Sabas, Maître de Conférences,
directeur scientifique et encadreur de ce présent mémoire, qui par sa rigueur scientifique, nous
a aidé dans la réalisation de ce document.
Nous sommes particulièrement reconnaissants envers Docteur N’GOURAN Kobenan
Pierre qui a suivi au quotidien nos travaux de terrain et la rédaction de notre manuscrit.
Nous sommes reconnaissants aux Docteurs, SANGNE Yao Charles, BAMBA Issouf,
KPANGUI Kouassi Bruno, KOFFI N’Guessan Achille, KOUAKOU Akoua Tamia Madeleine,
KOUAKOU Kouassi Apollinaire, ZANH Golou Gizèle et ASSALE Adjo Annie Yvette pour
leurs conseils et critiques.
Nous n’oublions pas les doctorants et mémorants du GRIEPE, qui nous ont soutenus
depuis les travaux de terrain jusqu’à la rédaction de ce travail. Merci pour le cadre idéal de
travail et la convivialité.
Table des matières
DEDICACE.................................................................................................................................
REMERCIEMENTS ..................................................................................................................
INTRODUCTION .................................................................................................................... 1
PARTIE 1 : GENERALITES.................................................................................................. 3
1.3.2.2. Fongicides.......................................................................................................... 7
i
Table des matières
1.3.5. Effets des produits phytosanitaires sur la santé humaine et sur l'environnement ........ 9
3.1.2.1. Répartition des types de produits phytosanitaires en fonction des villages ... 17
ii
Table des matières
3.1.3. Perception des producteurs sur les risques sanitaires liés à l’utilisation des produits
phytosanitaires ....................................................................................................... 20
3.1.3.1. Accidents liés à l’application des produits phytosanitaires dans les plantations
cacaoyères……………………………………………………………………20
3.2.2. Perception des paysans sur les risques liés aux produits phytosanitaires .................. 24
CONCLUSION ....................................................................................................................... 27
REFERENCES ....................................................................................................................... 28
ANNEXES
iii
Liste des sigles et abreviations
DDT : Dichlorodiphényltrichloroéthane
iv
Liste des tableaux
Tableau I : Proportion des produits phytosanitaires recensés en fonction des villages ainsi que
sur l’ensemble des sites enquêtés. ......................................................................... 17
Tableau II : Proportion du lieu de stockage des produits phytosanitaires par les producteurs
selon les villages et sur l’ensemble des sites enquêtés. ...................................... 18
v
Liste des figures
vi
Liste des annexes
vii
INTRODUCTION
Introduction
L'essor de l'économie ivoirienne est basé principalement sur l'agriculture. Le pays a atteint
un développement agricole croissant et produit des résultats importants, notamment par
l'exportation de ses principales spéculations dont le cacao (Kouadio, 2016). Ainsi, la Côte
d'Ivoire est le premier producteur mondial de cacao avec plus de 42 % de la production
mondiale (ICCO, 2015). Au plan économique, le cacao procure environ 30 % des recettes
d’exportations et contribue à hauteur de 15 % au Produit Intérieur Brut (ICCO, 2015). La
production de cacao a connu une croissance remarquable en 2015, qui a été évaluée à 1,741
millions de tonnes (ICCO, 2015).
Depuis la décennie 2000, la production de cacao est menacée par de nombreuses
contraintes qui sont entre autres, la baisse de la fertilité des sols, le vieillissement des plantations
et les infestations (Kébé et al., 2006 ; Assiri et al., 2015). Toutefois La cacaoculture est
particulièrement compromise par des attaques d’insectes nuisibles, des dégâts de rongeurs et de
plantes parasites (ICCO, 2015).
Pour accroître et améliorer le rendement de leur plantation, les producteurs sont contraints
à l’utilisation des produits phytosanitaires. Cependant, l’utilisation intensive et abusive des
produits phytosanitaires en agriculture pose de nombreux problèmes dont les plus importants
sont la toxicité vis-à-vis de l’homme, l'atteinte à la biodiversité (Ano et al., 2018).
Dans le Centre-Ouest de la Côte d’Ivoire, plus particulièrement dans la Sous-préfecture
de Bonon, ancienne zone de production cacaoyère, on assiste à un appauvrissement du sol, à la
recrudescence des maladies, d’où le recours aux produits phytosanitaires pour l’amélioration
de la production (Assiri et al., 2009).
La problématique de ce travail repose sur le fait que l’utilisation de ces produits a des
effets néfastes sur l’homme et l’environnement (Ladjide et al., 1995 ; Hoyer et al., 2002). De
même, la non maîtrise par les paysans des pratiques agricoles pourrait accentuer les
intoxications et les pollutions.
Pour cette raison, il est nécessaire d’identifier les produits phytosanitaires ainsi que les
risques encourus par les applicateurs suite à l’utilisation de ces produits dans trois villages de
la sous-préfecture de Bonon.
L’hypothèse qui sous-tend cette étude stipule que les producteurs sont exposés aux
risques sanitaires lors des traitements de leurs plantations cacaoyères par les produits
phytosanitaires.
L’objectif général de la présente étude est d’évaluer les risques sanitaires liés à
l’utilisation des produits phytosanitaire dans la sous-préfecture de Bonon.
1
Introduction
Pour atteindre cet objectif général, trois objectifs spécifiques ont été définis : (i)
déterminer les caractéristiques sociodémographiques des producteurs de cacao de la Sous-
préfecture de Bonon, (ii) connaitre le mode de gestion des produits phytosanitaires dans la Sous-
préfecture de Bonon, (iii) déterminer la perception des producteurs de cacao sur les risques
sanitaires liés à l’utilisation des produits phytosanitaires dans la Sous-préfecture de Bonon.
Outre l’introduction, la conclusion et les recommandations, ce mémoire s’articulera
autour de trois parties. D’abord, la première partie est consacrée aux généralités. Ensuite, la
deuxième partie concerne le matériel utilisé et les méthodes adoptées. Enfin, la troisième partie
présente les résultats obtenus et leur discussion.
2
PARTIE 1 : GENERALITES
Généralités
3
Généralités
100 50
Température (°C)
Précipitation (mm)
80 40
60 30
40 20
20 10
0 0
Mois
4
Généralités
5
Généralités
certains pays du nord de l'Amérique du Sud (Colombie, Venezuela, Équateur, etc.), ainsi que
dans quelques pays d’Afrique et d’Asie du Sud-Est (Loor, 2007).
Le cacaoyer est une plante qui fait face à plusieurs parasites dont les insectes, les virus,
les champignons et les loranthus (plantes parasites à fleur rose) etc. Pour ce faire, la protection
du verger nécessite l'utilisation des produits phytosanitaires (insecticides, fongicides,
6
Généralités
herbicides, engrais etc). Cependant, l'utilisation de ces produits phytosanitaires doit respecter
les normes requises et les dosages adéquats. En général, en Côte d’Ivoire les plantations de
cacaoyers subissent deux traitements. Le premier traitement entre juillet et septembre et le
deuxième entre Décembre et Février (Kouadio, 2016). Les traitements à ces périodes se
justifient par le fait que c'est à cette période que le cacaoyer est attaqué par la plupart des
maladies et insectes (Kouakou, 2014).
1.3.2.3. Insecticides
Ils sont utilisés pour la protection des plantes contre les insectes. Ils interviennent en les
éliminant ou en empêchant leur reproduction. Différents types existent : les neurotoxiques, les
régulateurs de croissance et ceux agissant sur la respiration cellulaire (Mawussi, 2008).
1.3.2.4. Engrais
On entend par engrais, toute matière fertilisante organique ou minérale incorporé au sol
pour en accroitre ou en maintenir la fertilité, apportant notamment aux végétaux les éléments
qui leur sont directement utile (Kim et al., 2016). Suivant leur nature, les engrais participent
plus ou moins rapidement à la nutrition des cultures, on a :
- les engrais simples, qui ne possèdent qu’un seul des éléments fertilisants majeurs, sont
représentés principalement par les engrais azotés, les engrais phosphatés et les engrais
potassiques (Kim et al., 2016).
- les engrais composés, qui en contiennent au moins deux éléments fertilisants majeurs. Ceux
qui contiennent deux éléments sont appelés engrais binaires et ceux qui contiennent trois
éléments sont appelés engrais ternaires (Bolton et al., 2008).
D’après leur origine et leur forme. On distingue alors :
- les engrais organiques, qui proviennent de la transformation de déchets végétaux et surtout
animaux et qui apportent, sous forme organique; les éléments minéraux majeurs, secondaires
et la plupart des oligo-éléments.
- les engrais minéraux, qui ont pour origine des roches éruptives, sédimentaires, sont obtenus
par synthèse ou transformations industrielles (Bolton et al., 2008).
8
Généralités
1.3.5. Effets des produits phytosanitaires sur la santé humaine et sur l'environnement
L’utilisation des produits phytosanitaires a des effets sur la santé humaine et sur
l’environnement suite à leurs expositions.
1.3.5.1. Effets des produits phytosanitaires sur l’homme
L'exposition des applicateurs en générale se fait essentiellement par voie cutanée et
respiratoire tandis que la voie orale concernerait davantage la population générale par ingestion
accidentelle ou intentionnelle des produits phytosanitaires. Les troubles observés concernent
les muqueuses et la peau dans 40 % des cas. En effet, les intoxications massives entraînent
l'hospitalisation ou les décès des sujets (Errami, 2012). Il est aussi important de noter que
certaines molécules comme les chlordécones et le carbaryl provoquerait un effet préjudiciable
9
Généralités
sur la fertilité masculine et pourraient porter atteinte à la fonction reproductrice chez l'homme
(Clementi et al., 2008 ; Tenconi, 2008). Ajouté à cela, certains cancers tels que les cancers de
peau, du cerveau, des ovaires et des lèvres lui sont imputables (Stoppelli et al., 2005). Selon
des études menées par Hatcher et al. (2008), les herbicides seraient à la base de trouble
neurodégénératifs tel que la maladie de Parkinson.
La pénétration des produits phytosanitaires dans l’organisme peut se faire par plusieurs voies :
par ingestion volontaire ou non (mains souillées), par inhalation, par contact cutané. Pour cela
on distingue deux types d’exposition :
- Expositions primaires : les personnes concernées ici sont les personnes manipulant
directement les produits, au moment de la préparation, de l’application, du nettoyage des
appareils. Il s’agit pour la plupart des agriculteurs et professionnels utilisant ces produits, mais
aussi des particuliers pour un usage domestique. Cette exposition est plutôt ponctuelle, et
survient lors des périodes de traitement. Cependant il s’agit de contaminations à doses plus
fortes, le produit étant pur ou dilué pour le traitement, Les agriculteurs et les ouvriers qui
préparent les mélanges et réalisent les traitements ont plus de risque que le reste de la population
d'être atteints par contact de la peau ou par inhalation (Dorothee, 2011).
10
Généralités
Figure 5 : Processus impliqués dans le devenir des produits phytosanitaires (pesticides) dans
l’environnement
11
Généralités
12
PARTIE 2 : MATERIEL ET METHODES
Matériel et méthodes
2.1. Matériel
Le matériel utilisé est essentiellement constitué de matériel technique à savoir :
- Un appareil photographique numérique pour les prises de vue ;
- Des fiches d’enquête pour la réalisation de l’enquête ;
- Le logiciel Excel a été utilisé pour les analyses et les traitements des données ;
- Le logiciel Sphinx a été utilisé pour la création de la base de données ;
2.2. Méthodes
2.2.1. Méthode de collecte des données
2.2.1.1. Choix des villages enquêtés
Les enquêtes ont été réalisées dans trois villages de la sous-préfecture de Bonon. Il s’agit
de Dabouzra, Koffikro et Blaisekro 2 (Figure 1). Le choix de ces localités a été guidé par leur
accessibilité et le nombre important d’utilisateurs des produits phytosanitaires dans la
cacaoculture, aussi dans le cadre du projet “cocoa for future“ où les villages avaient été déjà
choisis pour la réalisation de cette étude.
13
Matériel et méthodes
14
Matériel et méthodes
15
PARTIE 3 : RESULTATS ET DISCUSSION
Résultats et discussion
3.1. Résultats
3.1.1. Caractéristiques sociodémographiques des producteurs de cacao
3.1.1.1. Origine des producteurs de cacao
Au total, 150 producteurs de cacao dans les trois villages et/ou campements de la Sous-
préfecture de Bonon ont été interviewés. Les allochtones sont les mieux représentés avec un
taux de 60 % des personnes enquêtées, ensuite les autochtones avec un taux de 31 % et enfin
les allogènes, les moins nombreux avec un taux de 9 %. Parmi les allochtones, les Baoulé sont
majoritaires avec un taux de 63 %, suivi des Sénoufo avec un taux de 23 %. Quant aux Tagbana
et Malinké, ils sont les moins représentés avec des taux respectifs de 12 % et 2 %. Les
populations allogènes sont constituées uniquement de ressortissants Burkinabés (71 %) et
Maliens (29 %). Les autochtones, sont composés à 100 % de Gouro (Figure 7).
12%
23%
Gouro
63%
100%
2%
Baoulé Malinké
Senoufo Tagbana
Autochtone
31%
Allochtone
60%
Allogène
9%
Malien
29%
Burkinabé
71%
Figure 7 : Proportion des producteurs de cacao selon leur origine dans les localités enquêtées.
15
Résultats et discussion
Féminin
6% Secondaire
19%
Analphabète
47%
Masculin Primaire
94% 34%
40
34,67
35
30
Proportion (%)
25 23,33
20,67 21,33
20
15
10
5
0
<35 [35-45[ [45-55[ ≥55
Classes d'âges
Figure 9 : Classe d’âge des producteurs de cacao dans les localités enquêtées
16
Résultats et discussion
Fongicides 58 2 40 16
17
Résultats et discussion
12%
51%
37%
Maison 15 60 25 13
18
Résultats et discussion
60
Proportion des producteurs (%)
49,26
50
40
30 26,84
19,85
20
10 4,04
0
1 2 3 4
Nombre de traitement / an
43%
57%
60
52,05
Proportion des emballages vides (%)
50
40
28,77
30
20
10,27 8,90
10
0
Abandon dans le Brûlés Coopérative Enfouis
champ
Figure 13 : Proportion du mode de gestion des emballages vides par les producteurs
3.1.3. Perception des producteurs sur les risques sanitaires liés à l’utilisation des produits
phytosanitaires
3.1.3.1. Accidents liés à l’application des produits phytosanitaires dans les plantations
cacaoyères
Les résultats ont montré que 80 % des applicateurs estiment n’ayant eu aucun accident
lors des traitements des produits phytosanitaires. Cependant, 11 % des applicateurs ont eu des
problèmes de santé suite à l’utilisation des produits phytosanitaires. 8 % des applicateurs
estiment avoir été victimes des projections oculaires avec les produits. 1% seulement des
applicateurs ont inhalé ces produits (Figure 14).
20
Résultats et discussion
1% 8%
11%
80%
21
Résultats et discussion
100
86,49
90
80
Proportion (%)
70
60
50
40
30
20
10 1,35 2,70 2,03 2,03 2,03 1,35 2,70
0
Maladies ressenties
Figure 15 : Proportion des maladies ressenties ou non des producteurs à court terme après
utilisation des produits phytosanitaires
22
Résultats et discussion
3.2. Discussion
3.2.1. Caractéristiques sociodémographiques des producteurs de cacao
Les producteurs de cacao dans la sous-préfecture de Bonon sont dominés par les
allochtones à un taux de 60 %. Cette configuration proviendrait des importantes vagues de
migrations qu’a connues cette région. En effet, entre 1960 et 1990, de nombreux ressortissants
du Centre, du Nord de la Côte d’Ivoire et des pays limitrophes, notamment le Burkina Faso, ont
migré en direction des nouveaux fronts pionniers au Centre-Ouest et au Sud-Ouest du pays. Les
migrations ont été soutenues politiquement et s’étaient accélérées à partir de 1960 (Ruf, 1995 ;
Freud et al., 2000). Elles ont été à l’origine du développement rapide de la cacaoculture au
Centre-Ouest et au Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire.
Dans les zones enquêtées, la cacaoculture est pratiquée majoritairement par les hommes.
Ces derniers représentent 94 % des cacaoculteurs. Cela pourrait s’expliquer par le fait qu’au
début de la mise en place d’une exploitation, ce sont les hommes qui constituent la main
d’œuvre efficace pour le défrichement des forêts. En effet, dans les zones de production du
cacao en Afrique, les femmes n'étaient, généralement, pas autorisées à établir leurs propres
plantations (Mikell, 1989). Dans la sous-préfecture de Bonon, leur rôle dans l'exploitation
cacaoyère est d'aider leurs époux dans la tenue de la plantation et la production de cultures
vivrières pour nourrir la famille. Ce résultat confirme ceux de Cissé et al. (2016) qui montraient
une dominance des hommes à 96,4 % dans la production cacaoyère au Centre-Ouest de la Côte
d’Ivoire, dans le département de Lakota.
Les résultats ont montré que l’âge moyen des cacaoculteurs est de 45 ans et La majeure
partie des producteurs a un âge compris entre 35 à 45 ans. La prépondérance des producteurs
de cacao de cette tranche d’âge indique une dominance d’adultes des cacaoculteurs dans cette
localité. Cela pourrait s’expliquer par un retour au village des jeunes, soit à la suite du décès du
père, soit par le manque de travail dans les villes. Cette situation dénote que lors du partage du
patrimoine foncier familial, les ayants droit aux terres sont exclusivement les adultes (Cissé et
al., 2016).
Il ressort de cette étude que 47 % des cacaoculteurs enquêtés sont analphabètes. Cela
s’explique par le fait qu'à la base, ce sont des analphabètes qui pratiquaient la cacao-culture.
Pour Abdou (2013), les individus à faible niveau d’instruction ont des difficultés à trouver un
emploi dans le secteur formel. Ces derniers retournent dans les villages pour y pratiquer
l’agriculture.
23
Résultats et discussion
3.2.2. Perception des paysans sur les risques liés aux produits phytosanitaires
S’agissant de l’origine des produits, nos résultats ont montré que la majorité des
producteurs à un taux de 51 % s’approvisionnaient sur les marchés locaux. Cela pourrait
s’expliquer par le fait qu’on retrouve des revendeurs dans les marchés ou des villages enquêtés
qui favorisent un accès facile aux produits phytosanitaires. Ces résultats sont confirmés par
ceux obtenus par Siapo et al. (2018) qui ont montré que les prix de vente au niveau des
revendeurs sur les marchés sont inférieurs à ceux offerts au niveau des canaux officiels tels que
les magasins de distribution agréés. Toutefois, acheter des produits dans ces structures non
agréées constitue un danger pour les utilisateurs puisque l’on n’a aucune information
concernant l’homologation de ces produits phytosanitaires vendus.
L’âge peut être un facteur accentuant l’utilisation des produits phytosanitaires car les
personnes âgées, sous le poids de leur âge, ne sont plus à mesure d’effectuer certains travaux
vigoureux comme le désherbage. Cette tranche de la population a donc recours aux produits
phytosanitaires. Ce résultat est similaire à celui rapporté par Toé (2010) au Burkina Faso où les
enquêtes ont montré que la majorité des producteurs de maraîchers ont plus de 50 ans ; ce qui
les rend plus vulnérables aux risques sanitaires liés à l’exposition aux produits, car avec l’âge,
l’organisme devient moins apte à éliminer les xénobiotiques après leur intrusion en son sein.
Les résultats ont montré que, 55% des produits utilisés sont conservés dans les champs
des producteurs après achat. Cela serait dû au fait que les agents de l’ANADER et la coopérative
locale instruisent les producteurs sur les dangers des produits phytosanitaires. Cette remarque
a été faite par N'goucheme et al. (2016) au Cameroun qui ont expliqué que la formation des
producteurs de cacao par des firmes locales contribuerait à une amélioration des bonnes
pratiques agricoles et une meilleure gestion des produits phytosanitaires.
Sur les sites enquêtés, la majorité des producteurs utilisent les insecticides à 43 %. Ceci
est dû au fait que ces insecticides sont fournis par la coopérative locale, du fait que les
cacaoyères de ces localités sont beaucoup attaquées par la maladie de la pourriture brune des
24
Résultats et discussion
cabosses, les dégâts des insectes nuisibles, ainsi que la récrudescence de la maladie du Swollen
shoot. Le nombre élevé d’épandage des insecticides expose davantage les applicateurs à une
intoxication chronique (Guissou et al., 1996)
Les résultats ont montré que 80 % des applicateurs n’ont reconnu avoir été victime d’un
accident lié directement à l’usage des produits phytosanitaires, par contre la minorité des
producteurs a affirmé avoir été victime d’accident du type cutané, de projection oculaire ainsi
que l’inhalation des produits phytosanitaires directement lors de l’épandage. L’incident causé
suite l’utilisation de ces produits phytosanitaires pourrait entraîner au cours de la vie du
producteur, le développement de certains cancers, l’apparition d’allergies, des troubles
neurologiques ou encore la perturbation de la reproduction (Mnif et al., 2011).
Les données recueillies montrent que 57 % des applicateurs ont des équipements de
protection personnelle pour l'épandage des produits phytosanitaires. Cela se justifierait par le
fait que les agents de l’ANADER et de la coopérative agricole locale (acheteurs de produits)
auraient formé au moins un producteur par localité avec des équipements pour l’application des
produits. Par contre, 43 % des applicateurs n’ont pas d’équipements de protection personnelle.
Cela s’expliquerait par le fait qu’ils trouvent le coût élevé du matériel de protection. Ces
résultats sont similaires à ceux obtenus au Ghana par Ntow et al. (2006) où la majorité des
applicateurs interrogés n’a pas d'équipement de protection. Ces applicateurs seraient exposés à
des maladies dues au contact fréquent avec lesdits produits.
Pour ce qui concerne le mode de gestion des emballages vides, ces emballages vides sont
enfouis à 52,05 % dans les plantations. Cela s’explique par le fait que les producteurs sont très
peu informés des risques écologiques encourus par la mauvaise gestion de ces emballages.
L’enfouissement des emballages vides ne constitue pas une bonne solution. En effet, les
produits phytosanitaires, particulièrement les pesticides enterrés peuvent s’écouler de leurs
conteneurs, s’infiltrer dans le sol et s’épancher, contaminant par infiltration les nappes
souterraines, les fleuves, les lacs et même la mer (OMS, 1996).
Les résultats ont montré que 86,49 % des applicateurs enquêtés s’estiment bien portants
après l’utilisation directe des produits phytosanitaires. Cela s’expliquerait par le fait que dans
les localités enquêtées se trouve au moins un applicateur professionnel formé par les agents de
la coopérative qui se charge des traitements des plantations cacaoyères des producteurs.
Toutefois, certains producteurs souffrent des brûlures des yeux, de toux, de maux de tête, de
difficultés respiratoires, des problèmes cutanés, de ballonnement et du rhumatisme.
25
Résultats et discussion
Selon Onil (2001) et Phillipe (2004), un contact fréquent avec les produits phytosanitaires et
une mauvaise manipulation peuvent à court terme causer des maux tels que la fièvre, les
céphalées, la toux et des problèmes respiratoires.
26
CONCLUSION
Conclusion
L’objectif de cette étude était d'évaluer les risques sanitaires liés à l’utilisation des
produits phytosanitaires dans la sous-préfecture de Bonon. De cette étude, il ressort que la
cacaoculture est portée en majeure partie par les populations allochtones. Les producteurs de
cacao ont recours à l’utilisation des produits phytosanitaires pour la protection des plantations
les cacaoyères. Au total, quatre types de produits phytosanitaires ont été recensés, à savoir les
insecticides (43 %), les herbicides (28 %), les fongicides (16 %) et les fertilisants (13 %).
Les producteurs de cacao enquêtés sont pour la plupart analphabètes (47 %) et adoptent
les bonnes pratiques d’utilisation des produits phytosanitaires grâce aux différentes formations
par les structures agricoles locales.
Dans l’ensemble, 55 % des produits sont conservés dans les champs, par contre les
produits utilisés ne sont pas stockés dans les conditions adaptées dans certains villages comme
Dabouzra où 60 % des produits sont stockés dans les maisons.
De plus, la gestion rationnelle des emballages vides est quasi inexistante dans la zone
d’étude. La majorité (52,05 %) des paysans enfouissent les emballages dans les plantations. Ces
usages seraient symptomatiques du manque de connaissance des utilisateurs des effets néfastes
de ces produits. Cependant, 57 % des producteurs ou applicateurs de produits phytosanitaires
utilisent des équipements de protection personnelle lors de l’épandage des produits
phytosanitaires, contre 43 % qui n’en ont pas et qui manipulent ces produits sans de véritables
équipements de protection personnelle. Ceux-ci s’exposent ainsi à plusieurs maladies dont les
plus fréquentes sont des brûlures des yeux, la toux, des maux de tête, des difficultés
respiratoires, des problèmes cutanés, des maux de ventre, le rhume.
En perspective une étude devrait être menée dans la zone d’étude pour évaluer les risques
environnementaux liés à l’utilisation des produits phytosanitaires.
27
REFERENCES
Références
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retenues. Mémoire pour l’obtention du master en ingénierie de l’eau et de
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33
ANNEXES
FICHE D'ENQUETE
3. Quelle est votre ethnie ? Baoulé ? |__| Mossi |__| Gouro |__| Bété |__| Autres|__|
5. Si oui quel est votre niveau d’instruction ? Primaire |__| Secondaire |__| Universitaire |__|
N° Parcelle 01 02 03 04 05
Superficies
N° Parcelle 01 02 03 04 05
Âges
N° Parcelle 01 02 03 04 05
Précédant
cultural
20. Quels sont les produits phytosanitaires que vous utilisiez fréquemment ?
Nombre de passage / an
Quantité de passage / ha
Coût (F CFA)
24. Quel type de main d’œuvre utilisez-vous pour l’usage des produits phytosanitaires ?
25. Avez-vous reçu une formation quant à la bonne utilisation des produits
phytosanitaires ? Oui |______| Non|______|
30. Êtes-vous satisfaits des équipements que vous portez pour les traitements ?
…………………………………………………………………………………………………...
…………………………………………………………………………………………………...
produits
Appareils Insecticides herbicides fongicides engrais autres
Atomiseur
Pulvérisateur
Autres
42. Pensez-vous que c’est dangereux de boire cette eau ou d’utiliser pour l’arrosage des
cultures ? Oui |______| Non|______|
Résumé
Cette étude, menée dans la sous-préfecture de Bonon, dans le Centre-Ouest de la Côte
d’Ivoire, a pour objectif d’évaluer les risques sanitaires liés à l’utilisation des produits
phytosanitaires sur les producteurs de cacao. Des enquêtes individuelles ont été menées auprès
de 150 producteurs possédant au moins une plantation cacaoyère. Les résultats obtenus
montrent que les producteurs de cacao sont généralement des allochtones (60 %) dont l’âge
varie entre 22 et 80 ans. Les producteurs analphabètes ont un taux de 47 % et ont tendance à de
bonne pratique phytosanitaire grâce aux structures de formation agricole. Cependant après
traitement des plantations certains souffraient des maladies telles que la toux, de brûlures des
yeux, de maux de tête, de difficultés respiratoires etc. Au total quatre types de produits
phytosanitaires ont été identifiés : il s’agit des insecticides (43%), des herbicides (28%), des
fongicides (16%) et des fertilisants (13%). La majorité des producteurs (51%) se procurent des
produits phytosanitaires sur les marchés´ locaux. Toutefois, il faut soutenir et continuer à
préconiser les actions de bonnes pratiques agricoles auprès des producteurs.
Mots clés : Produits phytosanitaires, cacaoculture, évaluation, risques, sous-préfecture de
Bonon.
Abstract
This study, carried out in the sub-prefecture of Bonon, in the center-west of Côte d'Ivoire,
aims to assess the health risks associated with the use of phytosanitary products on cocoa
producers. Individual surveys were carried out with 150 producers owning at least one cocoa
plantation. The results obtained show that cocoa producers are generally non-native (60%)
whose age varies between 22 and 80 years. Illiterate producers have a rate of 47% and they tend
to have good phytosanitary practice thanks to agricultural training structures. However after
treatment of the plantations some suffered from diseases such as cough, burns of the eyes,
headaches, breathing difficulties etc. A total of four types of plant protection products have
been identified: these are insecticides (43%), herbicides (28%), fungicides (16%) and fertilizers
(13%). The majority of producers (51%) obtain plant protection products from local markets.
However, we must support and continue to advocate for actions of good agricultural practices
among producers
Keywords: Phytosanitary products, cocoa farming, assessment, risks, Bonon sub-prefecture