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Bronchite Aigue - 2023

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Collège des Enseignants de Pneumologie du Burkina Faso

Année universitaire : 2022-2023


Pr Martial OUEDRAOGO
Pr Gisèle OUEDRAOGO/BADOUM
Pr Georges OUEDRAOGO
Pr Agrégé Kadiatou NIKIEMA/BONCOUNGOU
Dr Emile Birba
Dr Guy OUEDRAOGO
Dr Adama SOURABIE
Dr Abdoul Risgou OUEDRAOGO

BRONCHITE AIGUË

Pré-requis :

1- Connaissance en anatomie de l’appareil respiratoire,


2- Connaissance en histologie de l’appareil respiratoire,
3- Connaissance en physiologie respiratoire,
4- Connaissance en sémiologie médicale
5- Connaissance en sémiologie radiologique
6- Connaissance en bactériologie et virologie
7- Connaissance en pharmacologie générale.

Objectifs :
A la fin de ce cours l’étudiant doit être capable de :
1-Définir la bronchite aiguë
2- Décrire les signes cliniques de la bronchite aiguë
4- Décrire les signes paracliniques de la bronchite aiguë
5- Traiter la bronchite aiguë

1. GENERALITES
1.1. Définition
La bronchite aiguë est définie comme un état inflammatoire aigu de la muqueuse bronchique.

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Elle est le plus souvent de cause infectieuse : bactérienne ou virale, parfois de cause irritative
par inhalation d’une substance toxique.

1.2. Intérêts
- Épidémiologique : fréquente et d’évolution généralement bénigne. Elle peut survenir sur un
mode épidémique de façon saisonnière.
- Diagnostique : difficulté de la mise en évidence de l’agent infectieux. Les virus sont le plus
souvent impliqués.
-Thérapeutique : urgence thérapeutique majeure dans leur forme dyspnéisante. Le
traitement est le plus souvent symptomatique.
- Pronostique : peut être grave sur des terrains particuliers, mettant en jeu le pronostic vital.

1.3. Etiopathogénie
1.3.1. Les causes
ü Infectieuses
• Les virus (90%) : myxovirus (influenzae: A1, A2, A 3, B, C et para influenzae (4 types),
adénovirus (38 types), virus respiratoire syncitial (VRS), coronavirus, rhinovirus,
coxsacki virus ...
• Les bactéries : Chlamydiae pneumoniae, Mycoplasma pneumoniae, Bordella pertussis,
Streptococcus pneumoniae, Haemophilus influenzae ...
• Les parasites : anguillulose ...
• Les mycoses : aspergillus...
ü Non infectieuses : Irritation causée par divers agents (poussières minérales et végétales,
polluants, solvants organiques volatiles, fumées...)

1.3.2. Les terrains à haut risque


ü L’insuffisant respiratoire chronique
ü L’insuffisant cardiaque
ü Le sujet tabagique
ü Le sujet asthmatique
ü Les sujets âgés, enfant

1.3.3. Les voies de pénétration


L’infection se fait le plus souvent par inhalation de sécrétions infectieuses provenant des
voies aériennes et plus rarement par voie hématogène.

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1.3.4. Lésions anatomiques
Elles peuvent entrainer une desquamation massive de l’épithélium bronchique avec
obstruction des petites voies aériennes. L’arbre bronchique est inflammatoire et œdémateux,
avec une augmentation des sécrétions bronchiques, une altération de la clairance mucocilliaire
et une infiltration cellulaire faite de polynucléaires neutrophiles, des lymphocytes ...

2. DIAGNOSTIC POSITIF
2.1. TDD : la bronchite aiguë virale typique de l’adulte jeune (forme habituelle)
2.1 .1. Circonstances de découverte
ü Infection virale « descendante », à partir des voies respiratoires supérieures : pharyngite
avec ou sans amygdalite et dysphagie haute ; laryngite avec éventuelle dysphonie,
trachéite puis trachéo-bronchite.
ü Signes fonctionnels et généraux : syndrome grippal, toux, douleurs thoraciques...

2.1.2. Signes cliniques


L’atteinte bronchique évolue en deux phases : humide et sèche.
ü La phase sèche comporte :
• une fièvre modérée autour de 38°C ;
• une toux sèche, quinteuse, douloureuse, s’accompagnant de brûlures rétrosternales ;
• des céphalées ;
• des courbatures sont possibles ;
• à ce stade l’auscultation pulmonaire est normale.

ü La phase humide : elle survient 3 à 4 jours plus tard et comporte :


• une diminution de la douleur rétrosternale,
• une toux productive, moins pénible,
• une expectoration séromuqueuse,
• des ronchi et sibilants à l’auscultation.

N.B : Il n’y a aucun signe en foyer faisant suspecter une atteinte parenchymateuse. Au
moindre doute, un cliché thoracique est pratiqué mais celui-ci ne doit pas être systématique.

N.B : L’interrogatoire précisera la notion épidémique (viroses), un tabagisme éventuel,


l’éventuelle inhalation de toxiques, les conditions climatiques (empoussiérage). L’examen
physique appréciera l’état bucco dentaire, la gorge, les oreilles.

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2.1.3. Signes para cliniques
ü La RT : non systématique. Elle élimine une pneumopathie et montre parfois un
épaississement des parois bronchiques.
ü Il n’y a pas d’indication à un bilan infectieux.
ü La bacilloscopie des crachats est négative
ü L’écouvillonnage des secrétions nasopharyngés pour recherche de virus
ü La fibroscopie bronchique, si elle est réalisée, montre une réaction inflammatoire diffuse
ou localisée.

2.1.4. Evolution
ü Evolution immédiate
Ø L’évolution est habituellement favorable (bronchite aiguë virale de l’adulte) en 10 à 15
jours, cependant :
• la toux peut persister plusieurs semaines ;
• une surinfection bronchique est fréquente (pneumocoque, Haemophilus influenzae) ;
l’expectoration devient alors muco-purulente ;
Ø L’évolution peut être grave :
• en cas de bronchiolite aiguë du petit enfant, avec insuffisance respiratoire aiguë par
obstruction des petites voies aériennes pouvant menacer le pronostic vital.
• chez l’insuffisant respiratoire chronique, la bronchite aiguë peut provoquer une
décompensation aiguë ;
• chez l’asthmatique, la bronchite aiguë peut déstabiliser l’asthme et être à l’origine
d’un asthme aigu grave.
ü Evolution à distance
Les bronchites aigues de l’enfance, surtout lorsqu’elles sont récidivantes, peuvent être à
l’origine de bronchectasies (DDB) ou d’emphysème pulmonaire.

2.2. Formes cliniques


Elles sont beaucoup plus rares, mais méritent d’être connues vu leur incidence pronostique.
2.2.1. Les bronchiolites aiguës
Elles touchent presque exclusivement le jeune enfant et surtout le nourrisson ;
Elles sont responsables d’une insuffisance respiratoire aiguë par obstruction des petites voies
aériennes pouvant menacer le pronostic vital.
Les signes infectieux sont sévères (fièvre à 39° - 40°C), parfois accompagnés de signes
neurologiques.
Il existe une polypnée, à chiffrer, responsable de cyanose dans les formes les plus sévères.

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La toux est quinteuse, permanente, épuisante.
L’auscultation thoracique retrouve des signes de bronchospasme diffus.

N.B : C’est la présence du syndrome infectieux, l’absence de notion d’atopie familiale, chez
le nourrisson qui oriente plus vers l’infection virale que vers l’asthme.
En cas de doute, éviter toute médication allergisante et les antitussifs codéinés.
Le cliché thoracique objective en règle générale une hyper clarté pulmonaire diffuse avec
distension. L’existence de foyers broncho pneumoniques traduit l’extension parenchymateuse
de cette virose (VRS).
La gravité de certaines de ces formes impose l’hospitalisation éventuellement en réanimation.

2.2.2. Les surinfections aiguës des bronchopathies chroniques


Deux caractères les originalisent :
Ø très fréquemment, les signes évocateurs de virose sont absents ; l’expectoration est
d’emblée muco-purulente et l’origine parait donc bactérienne primitive ;
Ø ces poussées de surinfection constituent le premier facteur de décompensation de
l’insuffisance respiratoire éventuelle de ces bronchopathies chroniques (cf. cours sur
l’insuffisance respiratoire aiguë et chronique).

2.2.3. Les formes compliquées


ü Formes hémorragiques
Les hémoptysies surviennent surtout à la phase « sèche », quinteuse, au maximum de
l’irritation bronchique. Il peut s’agir de crachats hémoptoïques mêlés au pus à la phase
« humide ». Ce saignement impose un cliché thoracique et une fibroscopie pour éliminer un
cancer, surtout si le patient est un grand fumeur.
ü Formes récidivantes
Elles font rechercher une affection chronique expliquant ces rechutes :
• bilan ORL et stomatologique,
• cliché thoracique,
• bilan immunitaire.
Ces formes sont de pronostic plus réservé car pouvant se compliquer de dilatations des
bronches ou d’état d’hypersensibilité bronchique, exposant à la maladie asthmatique.

3. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
Il se fait notamment avec :
ü Asthme

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ü Pneumopathie virale, bactérienne
Si besoin, demander des examens complémentaires.

4. TRAITEMENT
4.1. Curatif
4.1.1. Buts
ü Stériliser le foyer
ü Traiter les symptômes
ü Eviter les complications
4.1.2. Moyens
ü Mesures hygiéno-diététiques : hygiène de la toux, éviction des polluants, repos,
hydratation
ü Sevrage tabagique
ü Médicamenteux : antibiotiques (pénicilline A ou macrolide), antipyrétiques, antalgiques,
antitussifs (non codéinés), fluidifiants, vitamine C, hémostatiques, oxygénothérapie,
ü Instrumentaux : kinésithérapie de drainage bronchique

4.1.3. Indications
ü La forme habituelle
Elle évolue spontanément vers la guérison, un traitement symptomatique de confort suffit :
Antipyrétique, Vitamine C, Antitussifs (phase sèche), Fluidifiants bronchiques (phase
humide).
ü En cas d’hémoptysie
Hémostatiques, antitussifs (éviter les codéinés).
ü L’antibiothérapie est recommandée
o En cas de surinfection bronchique (expectorations purulentes)
o En présence de ronchi
o Chez le fumeur
ü Chez l’insuffisant respiratoire chronique et l’asthmatique
L’antibiothérapie est obligatoire d’emblée.
Chez le patient porteur de BPCO, la colonisation fréquente des bronches par Haemophilus
influenzae (souvent producteur de Bêta lactamase) justifie la prescription d’une
céphalosporine ou d’une fluoroquinolone pendant 10 à 12 jours.
Une corticothérapie est souvent nécessaire chez l’asthmatique pour prévenir une aggravation ;
prednisolone ou prednisone = 0,5 mg/kg/jour pendant 10 jours.
ü Oxygénothérapie : en cas de désaturation

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4.2. Préventif
C’est la vaccination antigrippale systématique (tous les ans) chez le sujet âgé et les sujets
fragiles ainsi que la vaccination anti pneumococcique (tous les 5 ans).

Conclusion
Maladie généralement bénigne et d’étiologie très souvent virale, le traitement de la bronchite
aigue repose sur les mesures hygiéno-diététiques et la vaccination.

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