7.baye Niwah
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ISSN 2071-7024)
Vol.42 (1): 7162-7174. https://doi.org/10.35759/JAnmPlSci.v42-1.7
1 RÉSUMÉ
Dans la perspective de contribuer à la gestion saine des agrosystèmes des hautes savanes
guinéennes de Ngaoundéré, les litières ont été collectées sous 4 espèces fruitières locales,
puis certains bioéléments ont été dosés dans la litière foliaire. Le dispositif expérimental
exploité était un bloc complet randomisé à 4 répétitions. Les traitements correspondent aux
4 essences et les répétitions aux quatre localités. L’unité expérimentale était constituée de 4
arbres. La litière totale produite est de 0,5541kg/m²/an. La litière foliaire (0,3745kg/m²/an)
est la plus importante source de matière organique du sol. Cette production de litière varie
significativement suivant les espèces (P˂0,000). Les espèces sont riches en calcium, mais
pauvres en phosphore. Ximenia americana est l’espèce la plus riche en bioéléments
(2378,12mg/100g de MS). X. americana (665,82mg/100g de MS) et Parkia biglobosa
(354,47mg/100g de MS) sont les espèces les plus riches en éléments fertilisants. Ces
résultats montrent que ces espèces fruitières produisent une litière foliaire fertilisante. Leur
intégration dans les agrosystèmes serait très bénéfique pour la restauration des sols.
Néanmoins, il serait nécessaire de suivre la dynamique de ces bioéléments dans les sols.
2 ABSTRACT
In In order to contribute to the healthy management of agro systems of the high Guinean
savannahs of Ngaoundere, the litter of four local species of fruits tree was collected and
certain bio elements were measured. A complete block randomized experimental device of
four replications was used. Four treatments were considered and corresponded to the four
local species of fruits trees tested. Each locality was considered as a replication. In each
locality, four trees of each species were considered. The total litter produced was
0.5541kg/a/year. The foliar litter was the most important source of soil organic matter with
0.3745kg/a/year and varied significantly according to the species (p<0.000). All the species
tested were rich in calcium and pover in phosphorus. Ximenia americana was the richest
species in bio elements with 2378.12mg/100g of dry matter. X. americana and Parkia
biglobosa were the richest species in nutrient with 665.82mg/100g and 354.47mg/100g of
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dry matter respectively. These results shown that, these species of fruit trees produce a
fertilizing foliar litter and their integration in agro systems could contribute to soil
restoration. Nevertheless, it would be necessary to monitor the dynamics of these bio
elements in soils.
3 INTRODUCTION
Le système agricole dans la zone tropicale est utiliser pour obtenir le rendement escompté
caractérisé par une prédominance de sont importantes et la plupart des paysans ne
l’agriculture itinérante sur brûlis. Ce système maîtrisent pas leur méthode d’utilisation, et
était écologiquement stable avec des périodes surtout qu’ils ne savent pas adapter ces engrais
de jachère allant de 5 à 10 ans (Gilbert, 1994 ; aux cultures (Bukobero, 2013). De plus, les
Loireau et al., 2000) et permettait au sol de se engrais chimiques nécessitent des moyens
restaurer grâce aux défrichements et aux financiers importants au-delà de leur pouvoir
rotations successives. De nos jours l’explosion économique. Pour ceux qui réussissent à s’en
démographique, la sédentarisation des approvisionner, les nitrates issus des engrais
populations et l’ampleur de la sécheresse ont azotés entraînent la perte de la qualité des eaux
conduit à une demande alimentaire accrue. Ce de lacs et des rivières (Adjia, 2010) entrainant
besoin alimentaire oblige les paysans à de ce fait la pollution de l’environnement.
raccourcir ou à éliminer les jachères forestières D’autres engrais acidifient le sol et immobilisent
(Bucekuderhwa et Mapatano, 2013). Ces les éléments minéraux (Bukobero, 2013).
auteurs relèvent aussi l’ampleur des L’azote combiné à un élément minéral exerce
prélèvements du bois et de la phytomasse par le une influence négative sur l’activité fixatrice des
pâturage. Les paysans pour satisfaire leurs légumineuses (Voisin et al., 2013) diminuant
besoins exercent une pression sur la forêt ainsi le rendement agricole. De ce qui précède,
engendrant une déforestation et une diminution il serait nécessaire d’introduire dans les milieux
de la biodiversité (Kissinger et al., 2012). Le paysans de nouveaux systèmes de production
taux de déforestation au Cameroun est estimé à agricole qui permettent à l’homme d’augmenter
220 000ha/an par la FAO (2010), puis à 0.03% sa production tout en protégeant les
selon Tchatchou et al. (2015). La déforestation écosystèmes naturels. Ce système cultural qui
couplée à la réduction de la période de jachère combine la production agricole soutenue et la
empêche le sol de reconstituer ses éléments sauvegarde de l’environnement est une des
minéraux perdus par volatilisation et alternatives viables. L’agroforesterie procure un
exportations agricoles. Les feux culturaux ont grand nombre de services dont bénéficient les
une influence négative sur la biomasse agriculteurs, les exploitations agricoles et
(Bareremna et al., 2016) et la santé humaine l’environnement dans son ensemble. En plus,
(Anses, 2012). De plus, ce système agricole l’agroforesterie peut assurer la sécurité
augmente la température du sol ainsi exposé alimentaire dans les zones sujettes à la
aux rayons lumineux. Il s’en suit une sécheresse (Bengali, 2018). L’arbre, la
désintégration rapide des éléments nutritifs et composante essentielle de ce système de
leur lessivage (Ibrahima et al., 2009). Cet production joue plusieurs rôles (évite les
ensemble de processus conduit à la perte de problèmes généralisés de malnutrition et de
fertilité des sols avec pour corollaire une baisse famine grâce à ses fruits comestibles, fertilité
de rendement agricole. Pour remédier à ce des sols, produits forestiers non ligneux,
problème, certains paysans utilisent des engrais stabilisation de l’érosion et du climat). Dans le
chimiques. Malheureusement la plupart des cadre de ce travail, c’est l’aspect fertilité
fertilisants chimiques ne sont pas toujours à la naturelle par les émondes issues des arbres qui
portée des paysans moyens. Les quantités à nous intéresse. Les espèces Annona senegalensis
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4 MATÉRIELS ET MÉTHODES
4.1 Description du site : La Région de apicoles, essences à potentiel énergétique,
Ngaoundéré s’étend entre la latitude 7o23, 6 N essences indicatrices de la fertilité des sols et en
et la longitude 13O33 ,72’. Le climat est du type plantes médicinales (Tchuenguem et al., 1997 ;
soudanien avec une pluviosité moyenne Mapongmetsem et al ., 2000 ; Mapongmetsem et
annuelle de 1113, 9± 98 mm. Les sols de al., 2012). Selon les mêmes auteurs les fruitiers
Ngaoundéré sont riches en composés constituent les essences prioritaires à
ferralitiques rouge se développant sur des domestiquer. Parmi les fruitiers Annona
basaltes anciens (Rapport OMD, 2010). La senegalensis, L. lanceolata, Parkia biglobosa. et
végétation est diversifiée et composée de Ximenia americana sont déjà en cours de
prairies, des savanes herbeuses, des savanes domestication (Mapongmetsem, 2000 ;
arbustives et arborescentes (Mapongmetsem et Mapongmetsem et Laissou, 2011 ;
al. 2000). Les savanes boisées sont dominées Mapongmetsem et al., 2012 ; Fawa, 2015 ; Fawa
par Daniellia olivieri (West african copal, et al., 2012, 2014, 2015). Toutes leurs parties
kayerhahi en peuhl), Lophira lanceolata (Red oak sont utilisées : les fruits, les racines, l’écorce, les
Saktohi en Peuhls) et Terminalia macroptera rameaux, les fleurs et le bois (Mapongmetsem,
(Badamier du Sénégal, Foora-fonguina en 2007, Orwa et al., 2009, Mapongmetsem et al.,
Peuhl) (Letouzey, 1968 ; MINEPAT, 2002). 2012). Les paysans affirment que ces arbres
4.2 Choix des espèces : De nombreuses jouent plusieurs rôles dans leur vie quotidienne.
essences agroforestières ont été identifiées dans 4.3 Méthodologie : Le présent travail s’est
la région de l’Adamaoua (Mapongmetsem, déroulé en deux phases. La première a consisté
1995; Mapongmetsem et al., 2011 ; à la collecte de la litière produite par les 4
Mapongmetsem et al., 2012). Elles sont espèces. Les investigations se sont déroulées au
regroupées en essences fruitières, essences Mont Bini, au lac Bini, au lac Tison et à
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Borongo dont les caractéristiques Tableau1. Ces coordonnées ont été collectées à
géographiques sont présentées dans le l’aide d’un GPS.
4.5 Traitement et analyses des données : Duncan a été utilisé pour séparer les moyennes
Les données collectées (litière foliaire, les significatives. Le programme mis à profit est
éléments minéraux dans les litières) ont fait Statgraphic 5.0.
l’objet d’une analyse de variance. Le test de
5 RÉSULTATS
5.1 Production de la litière : Dans les les espèces (P <0,000). Concernant la matière
savanes de Ngaoundéré, les arbres fruitiers sèche, on note que Ximenia americana et Annona
sauvages produisent différents types de litière senegalensis sont bien riches en matière sèche.
(feuilles, bois, fleurs et fruits). La litière annuelle Mais chez P. biglobosa, les litières foliaires
totale produite par les quatre espèces est de contiennent d’importantes quantités de matière
0,5541 kg/m2/an de matière fraiche. La forte sèche tandis que le bois est pauvre. Chez L.
quantité provient des feuilles 0,37450 kg/m2/an lanceolata, les litières ont des taux élevés en eaux.
(Tableau 2) tandis que la plus faible provient Il semblerait que la quantité de matière sèche
des fruits 0,02395 kg/m2/an. La litière foliaire est importante chez les espèces plus petites de
est la principale source de retour de la matière taille. Par contre, la litière produite par le bois
organique dans le sol. Elle représente la moitié n’est pas aussi importante que celle des feuilles.
de la litière totale produite par arbre. La plus Elle varie suivant les espèces (P <0,000). La
forte production provient de Lophira lanceolata plus forte production provient de Parkia
(0,1707 kg/m2/an) tandis que la plus faible biglobosa avec 0,0862 kg/m2/an alors que la plus
revient à Parkia biglobosa (0,0353 kg/ m2/an). faible quantité revient à Ximenia americana avec
Cette disparité entre les 4 espèces est 0,0104 kg/m2/an. Pour ce qui est des fleurs et
consistante car l’analyse de variance révèle des fruits, les quantités produites restent faibles
l’existence d’une différence significative entre par rapport à la litière foliaire et ligneuse.
remarquer que les espèces Parkia biglobosa varie de 1851,96mg/ 100g de MS chez Lophira
(120,48mg/100g de MS) et Ximenia americana lanceolota à 8318, 98 mg/100g de MS pour X.
(416,65mg/100g de MS) sont des sources americana. La comparaison des différentes
importantes de phosphore par rapport à la teneurs avec la moyenne (4518,85±
moyenne (175, 265±141 mg /100g de MS). 2431mg/100g) révèle que X. americana
Concernant le potassium, la teneur varie de 221, (8318,98mg/100g), P. biglobosa (4808mg/100g)
61 mg/100g de MS chez Annona senegalensis à sont bien riches en cet élément. La disparité
1180,11 mg/ 100g de MS pour X. americana. Par notée entre les espèces est établie car l’analyse
rapport à la moyenne générale (703,752 ±451), de variance montre l’existence d’une différence
X. americana (1406,78 mg/100g de MS a une significative (P˂0,000).
teneur supérieure. Quant au calcium sa teneur
Concernant la teneur en magnésium, elle va de entre les différentes espèces selon leur teneur
170,06 mg /100g de MS chez L. lanceolata à en magnésium (P˂0,000). Les quantités de
2665, 53 mg /100g MS pour X. americana. Le sodium fluctuent de 87, 23mg/ 100g de MS en
taux de magnésium est moins élevé dans les ce qui concerne A. senegalensis à 1273,02
fruits de X. americana (98,01mg /mg /100g), A. mg/100g MS pour Ximenia americana. Il faut
senegalensis (318,20mg/100g de MS). Les teneurs noter que certaines essences ont des teneurs
de Lophira lanceolata, Annona senegalensis, Parkia supérieures à la moyenne (436,32±485mg/
biglobosa comparées à la moyenne (1064, 98± 100g). C’est le cas de X. americana (1273,02 mg/
973) sont moins importantes. L’analyse de 100g de MS).
variance montre une différence significative
6 DISCUSSION
La quantité de litière annuelle obtenue par les 4 en été au courant d’une année. Par contre, elle
arbres fruitiers dans les savanes de Ngaoundéré est légèrement inférieure à celle de résultats de
est supérieure à celle obtenue par Saha et al. Ifo et al. (2018) dans la forêt urbaine du parc
(2016)(0,426Kg/m²) dans la forêt tempéré de zoologique de Brazzaville; et elle est 2 fois plus
Garhwal Himalaya dans la région de Dhanaulti faible que celles obtenue dans la galerie
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forestière ( Ifo et Nganga, 2011) des bosquets des brindilles (0,01418 kg/m2/an) de la forêt
savanicoles du le Plateau Teke au Congo. La Guyanaise (Puig et Delobelle, 1986). De ces
quantité de litière foliaire est plus importante résultats, la classification peut être proposée
que celle estimée par Mapongmetsem (1998) avec P. biglobosa > L. lanceolata > A. senegalensis >
dans la même zone. Ce résultat milite en faveur X. americana. La production du bois est
d’une part de la variabilité de la productivité importante chez l’espèce arborée (P. biglobosa)
d’un arbre suivant les années et d’autre part au contraire des espèces buissonnantes (A.
suivant les facteurs climatiques et endogènes de senegalensis et X. americana). Il semble que lors de
chaque espèce. On constate aussi que la la collecte des fruits, les grimpeurs cassent les
productivité des savanes comparée à celle de la branches contribuant ainsi à l’augmentation de
forêt reste faible. Ce qui signifie que les la biomasse de ces espèces. L’effet de la
quantités de litière varient avec le milieu cueillette des fruits sur la destruction de l’arbre
écologique. En effet, l’harmattan qui souffle avait été signalé par Tchiengang Megueni et al.
pendant la chute des feuilles transporte une (2001). Les quantités des fleurs et fruits dans la
bonne partie et les animaux domestiques en savane sont inférieures à celles des fruits et
consomment aussi. Les feux de brousses sont fleurs de la plantation de Cunninghamia lanceolata
aussi d’une importance capitale car les en Chine (0,0332 kg/m2/an) (Yang et al., 2004).
consument parfois entièrement. C’est dans ce Concernant les fleurs, tous les arbres suivis
contexte que la collecte des litières se fait sous n’ont pas produit des fleurs. Ce résultat indique
des parcelles non incendiées. La litière foliaire qu’il y a des essences à floraison périodique.
produite par L. lanceolata est 5fois inférieure à C’est le cas de P. biglobosa. Ce résultat est en
celle de Leucaena leucocephala dans des jachères en accord avec celui de Mapongmetsem et al.
Côte d’Ivoire (Gnahoua et al., 2013). Par (1997). De plus les fleurs se décomposent plus
rapport au poids frais, la classification par ordre vite que toute autre litière. La litière issue des
de grandeur décroissante de production de fruits est plus faible que celle produite par les
litière est la suivante : L. fleurs. Cette disproportion serait due à deux
lanceolata>A.senegalensis> X. americana > P. facteurs majeurs. En premier les fruits sont
biglobosa. Ces résultats confirment ceux de rares au pied des arbres car les essences
Mapongmetsem (1998) selon lesquels Lophira étudiées sont les plus valorisées pour leurs
lanceolata est l’espèce la plus productive et Parkia fruits, secondo les fleurs avortent et par
biglobosa la plus faible. On note aussi une conséquent peu d’arbres fructifient. La teneur
similitude dans la classification de ces espèces. en azote de Lophira lanceolata est sensiblement
Des résultats indiquant des variations égale à celle d’une fraction de litière du sol
significatives ont été obtenus sur les d’une forêt Guyanaise Française (Fanin et al.,
légumineuses arborées en Côte d’Ivoire 2011). C’est dire que les présentes plantes ont
(Gnahoua et al., 2013), puis entre les bien des litières riches en azote, ce fragment de
peuplements des forêts de Terai Sal et de Hill sol était constitué de différentes litières
Sal des zones humides tropicales de l'est du appartenant entre 6 à 9 espèces (Fanin et al.,
Népal.(Bhattaraï et Mandal, 2018). Cette 2011). Des différences significatives ont été
variabilité peut s’expliquer par l’âge, le diamètre notées aussi entre les 6 différentes fractions de
de la cime de l’arbre, bref de l’architecture de terre de cette même forêt Guyanaise. On note
l’arbre en générale. Les quantités de bois aussi que les quantités de phosphore de Ximenia
produites par L. lanceolata sont largement americana comparées à celles des litières de
inférieures à celles du bois du peuplement de Capara porcera (190mg/100g de MS), Simarouba
Tafachna au Maroc (0,1320 kg/m2/an) amara (320mg/100g de MS), Goupia glabra
(Balmane et al., 2013). Celle produite par X. (330mg/100g de MS), Vochysia tementosa
americana est par contre plus importante à celle (290mg/100g de MS), Platonia isignis
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productions en toutes litières (feuilles, bois, minéraux lors de leur décomposition serait un
fruits, fleurs). Pour cerner le potentiel fertilisant atout.
de ces dernières, la dynamique des différents
7 CONCLUSION
La litière annuelle totale produite par les quatre détient la plus forte teneur en éléments
espèces est de 0,5541kg/m2/an. La litière minéraux 2375, 62±2776mg/100g de Ms alors
foliaire est la plus importante source de la que la plus faible teneur revient à L. lanceolata
matière organique du sol à 68,93%. Elle 477,89±681mg/100g de MS. X. americana et P.
représente plus de la moitié de la litière annuelle biglobosa se révèlent être les espèces les plus
totale (0,3745kg /m2/an). La production de la fertilisantes, car ces dernières sont
litière foliaire varie suivant les espèces, L. potentiellement riches en élément fertilisants.
lanceolata a la plus forte production alors que la Ces résultats confirment certaines affirmations
faible revient à P. biglobosa. Cependant cette des paysans et nous espérons que ces derniers
faible production est compensée par la litière apporteront une contribution au processus de
issue des fleurs des fruits, car cette espèce domestication des essences potentielles locales.
détient la plus importante production en fleurs Cependant, il serait nécessaire de :
et en bois 0,12656kg / m² an et 0,086, -déterminer la production de la litière pendant
83kg/ m² /an respectivement. On note aussi plusieurs cycles afin de bien comprendre le
que la production de la litière en fleurs et fruits processus de compensation ;
est influencée par l’existence des espèces à -évaluer la dynamique des éléments minéraux ;
floraison irrégulière. La litière foliaire est en -évaluer le rapport C/N afin de bien connaitre
générale très riche en calcium. X. americana la disponibilité de l’azote dans nos litières.
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