Nothing Special   »   [go: up one dir, main page]

Resg 092 0081

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 30

Facteurs psychosociaux et continuité d'utilisation des

réseaux sociaux numériques : le cas de facebook


Alya Mlaiki, Hajer Kefi, Michel Kalika
Dans Recherches en Sciences de Gestion 2012/5 (N° 92), pages 83 à 111
Éditions ISEOR
ISSN 2259-6372
DOI 10.3917/resg.092.0081
© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)

© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)

Article disponible en ligne à l’adresse


https://www.cairn.info/revue-recherches-en-sciences-de-gestion-2012-5-page-83.htm

Découvrir le sommaire de ce numéro, suivre la revue par email, s’abonner...


Flashez ce QR Code pour accéder à la page de ce numéro sur Cairn.info.

Distribution électronique Cairn.info pour ISEOR.


La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le
cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque
forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est
précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.
revue Recherches en Sciences de Gestion-Management Sciences-Ciencias de
Gestión, n° 92, p. 83 à 111

Facteurs psychosociaux et continuité d’utilisation des


réseaux sociaux numériques :
le cas de facebook

Alya Mlaiki
Enseignant chercheur
HuManiS, EA 1347
École de Management Strasbourg
Université de Strasbourg

Hajer Kefi
Maître de conférences, HDR
CEDAG, EA 1516
Université Paris Descartes

Michel Kalika
Professeur
DRM UMR CNRS 7088
CREPA
© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)

© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)


Université Paris-Dauphine

Dans cet article, nous proposons un modèle explicatif de


l’intention de la continuité d’utilisation des réseaux sociaux
numériques (RSN), basé sur la théorie du comportement planifié et
prenant en compte un facteur psychosocial, qui est le degré de timidité
perçue.
Nous optons pour une approche quantitative appliquée à 346
utilisateurs de Facebook. Une série d’analyses par les équations
structurelles nous a permis de confirmer le rôle déterminant de
84 Alya MLAIKI, Hajer KEFI & Michel KALIKA

l’attitude et de la maîtrise comportementale perçue sur l’intention de


la continuité d’utilisation de ce site. Le facteur timidité agit
négativement sur l’intention de continuer à utiliser Facebook.

Mots-clés : réseaux sociaux numériques, continuité d’utilisation,


Facebook, timidité.

We propose, in this paper, an explanatory model of the


continuance of usage intention of social networking sites based on the
theory of planned behavior and taking into account the user’s
perceived degree of shyness.
This research is based on a quantitative methodology. Thanks to
a quantitative approach, we collected 346 responses from Facebook
users. Our findings suggest that the continuance of usage intention is
generally determined by the attitude and the perceived behavioral
control. However, social influence does not play a significant role in
our model. Surprisingly, shyness has a negative effect on the intention
to continue using Facebook.

Key-words: social networking sites, Facebook, continuance of usage,


shyness.

En este trabajo, proponemos un modelo para explicar la


intención de la continuidad del uso de las redes sociales, basado en la
teoría del comportamiento planificado, y teniendo en cuenta las
dimensiones de la personalidad, es decir, el grado percibido de la
timidez.
Hemos optado por una metodología cuantitativa (346 usuarios
© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)

© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)


de la tecnología digital Facebook). Una serie de análisis de
ecuaciones estructurales nos ha permitido confirmar el papel de la
actitud y control del comportamiento percibido sobre la intención de
la continuidad del uso de esta sitio web. El factor de la timidez es,
negativamente sobre la continuidad del uso de Facebook.

Palabras claves: redes sociales, la continuidad de uso, Facebook, la


timidez, los factores psicosociales.
FACTEURS PSYCHOSOCIAUX ET RÉSEAUX SOCIAUX : LE CAS DE FACEBOOK 85

1. – Introduction

La recherche en Systèmes d‟Information (SI) s‟est depuis


longtemps intéressée à l‟adoption des technologies et systèmes
d‟information.
Progressant à la suite des travaux d‟Ajzen et Fishbein (1975, 1980),
Davis et al. (1989) ont développé le modèle d‟acceptation des
technologies qui demeure le modèle le plus utilisé dans les recherches
dans ce domaine (Taylor et Todd, 1995).
Outre l‟intérêt porté à la phase d‟adoption des SI, certaines
recherches se sont plus concentrées sur la phase qui succède à
l‟adoption et qui permet ainsi de conclure quant au succès ou à l‟échec
de la mise en place du SI étudié.
Comme le rappellent Ortiz de Guinea et Markus (2009), l‟attention
portée à la phase de post-adoption des SI ouvre la voie à une nouvelle
orientation de la recherche. En effet, des développements théoriques et
empiriques récents s‟inscrivent dans la perspective de recherche
initiée par Bhattacherjee (2001) dans son modèle de l‟acceptation
post-adoptive des SI.
Cet intérêt de la part du monde académique fait écho à une
préoccupation majeure dans les entreprises qui investissent dans des
projets SI pour une utilisation durable des outils mis en place, car la
viabilité d‟un SI dépend davantage de son utilisation continue que de
son adoption initiale.
Dans cet article, nous nous situons dans cette perspective dite du
PAM (Post Adoption Model) pour étudier la phase de post-adoption
des réseaux sociaux numériques (RSN,). Nous focaliserons particu-
lièrement notre intérêt sur l‟identification des antécédents de la
continuité d‟utilisation de ces plateformes qui constituent des espaces
virtuels de socialisation en pleine expansion offrant des web services
© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)

© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)


divers pour lesquels les utilisateurs ne semblent pas faire preuve de
fidélité mais tendent plutôt à en essayer plusieurs. Vu que le passage
d‟un RSN à un autre ne suppose pas des « sacrifices » importants de la
part de l‟utilisateur, notamment en termes de coûts, il importe donc
d‟étudier la continuité d‟utilisation de ces outils de communication.
Dans leur analyse théorique, Ortiz de Guinea et Markus (2009)
stipulent que l‟utilisation continue des SI est basée sur un
comportement intentionnel, i.e. généré par une décision plus ou moins
consciente d‟agir. La décision de continuer à utiliser un SI est ainsi
induite par deux catégories de facteurs déterminants :
 Des facteurs qui supposent un calcul rationnel et une
comparaison en termes d‟avantages/inconvénients de la part
86 Alya MLAIKI, Hajer KEFI & Michel KALIKA

des utilisateurs qui évaluent la confirmation (ou la non


confirmation) des bénéfices attendus compte tenu d‟un
certain nombre de contraintes.
 Des facteurs d‟ordre émotionnel et affectif.
Ces deux catégories de facteurs n‟agissent pas indépendamment
des spécificités psychosociales (Rosen et Sherman, 2006; Hu et
Kettinger, 2008; Scealy et al., 2002), socio-économiques (Hsieh et al.,
2008) et démographiques de l‟utilisateur. Elles impliquent a contrario
les conditions et le contexte de l‟utilisation passée inhérente à
l‟utilisateur et celle relative à son entourage plus ou moins proche.
Dans la mesure où la continuité d‟utilisation d‟un SI peut être
définie comme une succession d‟adoption de ce dernier, il nous
semble tout à fait pertinent d‟appliquer le modèle du comportement
planifié aux usages des RSN en y incluant un facteur connexe lié
notamment à la personnalité de l‟utilisateur, à savoir la timidité. Celle-
ci peut jouer un rôle à ne pas négliger dans la continuité d‟utilisation
des RSN. Déjà débattue dans différents travaux de recherche (Utz,
2000 ; Chak et Leung, 2004), cette question a suscité des propositions
de réponse contrastées. Nous nous y intéresserons dans le contexte de
l‟utilisation d‟un RSN spécifique - Facebook - qui connaît un
engouement très important ces dernières années.
Outre ses apports théoriques, ce travail de recherche propose des
implications pratiques qui concernent en premier lieu les entreprises
intéressées par la mise en place de RSN internes dont elles doivent
assurer l‟utilisation continue. En effet, ce type d‟usage s‟est d‟abord
développé à titre privé avant que l‟on commence à envisager ses
applications en tant que mécanisme de communication et de
coordination intra et inter-entreprises.
La suite de cet article s‟articule comme suit. D‟abord, nous
présentons les fondements théoriques de notre approche ; puis notre
© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)

© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)


modèle de recherche, sa mise en application et les résultats obtenus ;
enfin, nous concluons par une présentation des contributions et des
limites de cette recherche et par la mise en avant de voies de
recherches futures.

2. – Cadre théorique de la recherche

L‟approche en termes de post-adoption partage certains des


présupposés théoriques du modèle dominant de l‟acceptation des SI :
le TAM et ceux issus de la théorie du comportement planifié (TCP),
que nous allons présenter dans ce qui suit. Nous porterons par la suite
FACTEURS PSYCHOSOCIAUX ET RÉSEAUX SOCIAUX : LE CAS DE FACEBOOK 87

notre intérêt à la notion de continuité d‟utilisation des SI. Nous


expliciterons enfin le facteur connexe qui nous intéresse ici, c'est-à-
dire le degré de timidité perçue.

2.1. Les réseaux sociaux numériques

Les recherches qui se développent autour des sites de réseautage


en ligne, montrent un intérêt grandissant de la part des chercheurs dont
les travaux ont visé, en grande partie, les liens amicaux entre les
membres de ces réseaux (Boyd et Ellison, 2007 ; Rosen, 2007 ; Zhao
et al., 2008), les problématiques de vie privée et d‟identité numérique
(Cardon, 2008, Georges, 2009 ; Zhao et al., 2008) et la notion de
capital social (Steinfield et al., 2008). D‟autres études ont tenté de
modéliser les variables qui jouent un rôle dans l‟intention d‟utiliser ou
de ne pas utiliser ces plateformes de communication (Kwon et Wen,
2010; Rosen et Sherman, 2006 ; Sledgianowski et Kulviwat, 2008).
Rares d‟entre elles ont accordé de l‟importance à la phase de post-
adoption de ces outils et plus spécifiquement à leur continuité
d‟utilisation (Hu et Kettinger, 2008; Wang et Xu, 2008).

2.2. Théories et modèles d’adoption des SI

Le paradigme dominant de ce champ d‟étude est lié aux travaux


de Davis (1989) et Davis et al. (1989) qui présentent le modèle
d‟acceptation des technologies de l‟information. Ce modèle stipule
que le processus d‟acceptation d‟une technologie dépend de deux
facteurs clés qui sont : l‟utilité perçue et la facilité d‟utilisation perçue.
Des améliorations et enrichissements ont été apportés à ce modèle de
base (Davis et al., 1992, Venkatesh et al., 2003).
King et He (2006) ont réalisé une méta-analyse des modèles
© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)

© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)


d‟acceptation dans laquelle ils précisent que les extensions théoriques
auxquelles ce modèle a donné lieu ont permis d‟inclure des variables
externes telles que l‟efficacité comportementale perçue (Compeau and
Higgins, 1995 ; Venkatesh et al., 2003), l‟implication situationnelle,
l‟expérience d‟usage passée et qui le rapprochent des théories
fondatrices, à savoir la TAR (théorie de l‟action raisonnée), et la TCP.

2.3. La théorie du comportement planifié

Dans le cadre de cette recherche, nous avons choisi d‟adopter la


théorie du comportement planifié (Theory of Planned Behavior : TPB)
que nous considérons comme particulièrement utile à la compré-
hension de la continuité d‟utilisation des RSN. Cette théorie -
88 Alya MLAIKI, Hajer KEFI & Michel KALIKA

développée par Ajzen (1985) et adoptée par un grand nombre de


chercheurs (Taylor et Todd, 1995; George, 2004; Hsieh et al., 2008)-
répond aux limites de la théorie de l‟action raisonnée (Ajzen et
Fishbein, 1980), et qui comme le rappellent Venkatesh et Brown
(2001) et George (2004) a le mérite de prendre en compte des facteurs
de contrôle comportementaux et sociaux. Cette théorie (figure 1)
stipule que les décisions précédant un comportement donné résultent
d‟un processus cognitif et émotionnel dans lequel le comportement est
indirectement influencé par l‟attitude envers l‟action, les normes
subjectives et la maîtrise comportementale perçue (Ajzen, 1985).

Figure 1. Le modèle du comportement planifié (Ajzen, 1991)

Attitude

Normes Intention
comportementale Comportement
subjectives

Maîtrise
comportementale
perçue

2.4. Continuité d’utilisation des SI

Limayem et al. (2007) précisent que l‟étude des


comportements vis-à-vis des SI après le premier stade d‟adoption
initiale par les utilisateurs a d‟abord donné lieu à des travaux au
niveau organisationnel tels que ceux de Cooper et Zmud (1990) ou de
Saga et Zmud (1994) qui identifient un certain nombre de phases
décrivant le degré de diffusion des SI dans l‟organisation
© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)

© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)


(acceptation, routinisation, infusion, etc.). Au niveau individuel, cette
question peut également être appréhendée par des études
longitudinales sur l‟adoption des SI. Néanmoins, ces données ne
portent pas sur le même type de variables. La post-adoption suppose
en effet une expérience passée où un certain nombre d‟automatismes
s‟installent et où les habitudes acquises par l‟utilisateur peuvent
intervenir pour déterminer l‟usage du SI sur la durée (Limayem et
Hirt, 2003 ; Limayem et Cheung, 2005 ; Limayem et al. 2007; Ortiz
et Guinea et Markus, 2009). Elle suppose également la confirmation
ou pas des attentes liées à l‟utilisation du SI lors de la première phase
d‟acceptation, d‟où l‟intérêt de la théorie de la confirmation des
attentes (Expectation-Conformation Theory : ECT). Dans ce domaine
de recherche, la variable dépendante est également l‟intention de
FACTEURS PSYCHOSOCIAUX ET RÉSEAUX SOCIAUX : LE CAS DE FACEBOOK 89

continuer le comportement étudié (par exemple l‟achat d‟un produit


ou un service) (Oliver, 1980).
La continuité d‟utilisation des SI, concept que nous utilisons
dans cette recherche et qui englobe les concepts mis en avant dans les
travaux anglo-saxons sous les dénominatifs de «IS Continuance » fait
donc référence à « l’ensemble des formes comportementales qui
reflètent l’utilisation continue d’un SI […] et qui se terminent par la
décision finale de l’utilisateur d’arrêter cette utilisation » (Limayem
et al., 2007, p. 707).

2.5. La timidité et la communication médiatisée par ordinateur

La timidité est un caractère de la personnalité humaine. En dépit


de sa présence dans notre langage courant, ce terme demeure difficile
à définir (Saunders et Chester, 2008).
Selon Zimbardo (1977), Les personnes timides se caractérisent
par un degré de conscience de soi très élevé, elles sont donc très
soucieuses de leur image et de ce que les autres pourraient en penser.
Pour elles, les interactions interpersonnelles sont très importantes et
ce, malgré les difficultés qu‟elles peuvent éprouver pour
communiquer. L‟état de timidité recouvre différentes réactions
suscitées par les interactions sociales avec des personnes étrangères ou
des connaissances occasionnelles. Ces réactions peuvent se manifester
par un sentiment de gêne, de maladresse, de tension, etc. (Cheek,
Buss, 1981).
En outre, les timides sont peu expressifs dans les situations
sociales (Henderson et Zimbardo, 1998) où ils montrent des signes
d‟introversion. Cet état peut également susciter une certaine inhibition
ressentie dans le cadre de la vie réelle et des rencontres physiques
avec d‟autres personnes. On pourrait alors se demander si ce
© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)

© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)


sentiment d‟inhibition serait moins aigu dans des situations
d‟interactions individuelles qui ne supposent pas un face-à-face
comme c‟est le cas dans les usages des RSN. Pour apporter des
éclairages sur cette question, plusieurs travaux en psychosociologie
existent (Utz, 2000 ; Scealy et al., 2002 ; Saunders et Chester, 2008) et
étudient le rôle de la timidité dans les utilisations faites d‟Internet et
d‟autres outils qui permettent une mise en contact médiatisée entre
personnes (courrier électronique, tchat, forums de discussion, etc.).
Utz (2000) a en effet soutenu l‟idée selon laquelle le virtuel est un
monde où la timidité n‟a pas lieu d‟être. Il explique que l‟état auto-
évalué de timidité n‟est guère un obstacle aux échanges sociaux
médiatisés; et que cet état tend même à disparaître dans le cadre de
cette forme d‟échange. En revanche, l‟argumentation que l‟auteur
90 Alya MLAIKI, Hajer KEFI & Michel KALIKA

développe reste plutôt controversée et assez peu suivie de validation


empirique.
Roberts et al. (2000) soutiennent cette thèse en affirmant que
l‟utilisation d‟Internet permet aux personnes timides de vaincre
l‟inhibition ressentie dans les confrontations réelles avec autrui et de
développer ainsi des relations dans le monde virtuel. En revanche,
d‟autres travaux associent la timidité à des usages subversifs
d‟Internet et des outils de communication médiatisée (Mediated
Communication), tels que le développement de dépendance et
d‟addiction vis-à-vis de ces moyens de communication (Chak et
Leung, 2004).
Dans cette étude, nous nous interrogeons sur le rôle de la timidité
en tant que facteur déterminant de la continuité d‟utilisation des RSN
dans le cadre d‟un modèle d‟évaluation issu de la TPB.

3. – Modèle conceptuel et hypothèses de recherche


Pour construire notre modèle de recherche, nous avons adopté la
théorie du comportement planifié comme base pour mesurer
l‟intention de la continuité d‟utilisation du réseau social Facebook.
Nous y avons intégré une variable émotionnelle connexe qui est le
degré de timidité perçu.
La structure globale de notre modèle est présentée dans la figure 2.
Figure 2. Modèle de recherche : Facteurs explicatifs de la continuité
d‟utilisation des RSN
© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)

© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)


FACTEURS PSYCHOSOCIAUX ET RÉSEAUX SOCIAUX : LE CAS DE FACEBOOK 91

Ce modèle de recherche se compose de trois blocs. Le bloc de la


théorie du comportement planifié qui représente l‟intention de la
continuité d‟utilisation de Facebook comme étant tributaire de
l‟attitude, la maîtrise comportementale perçue et l‟influence sociale.
Le deuxième bloc concerne les facteurs attitudinaux liés aux
bénéfices utilitaires et aux bénéfices hédoniques rattachés au
comportement étudié.
Le dernier bloc de notre modèle est celui de la maîtrise
comportementale perçue qui dépend de deux variables : la facilité
d‟utilisation perçue et l‟efficacité perçue.
Nous explicitons, ci-dessous, les différentes variables de notre
modèle et leurs interactions à travers nos hypothèses de recherche.

3.1. L’attitude

L‟attitude est un construit clé dans les processus de prise de


décision. Assez utilisé dans les recherches en Marketing, ce concept
est également intégré dans les recherches en SI, qui le considèrent
comme un élément important dans le processus d‟acceptation de ces
systèmes (Ajzen et Madden, 1986; Venkatesh et Brown, 2001). En
travaillant sur les variables déterminantes dans l‟adoption des SI,
Davis et al. (1992) identifient deux facteurs attitudinaux : les
bénéfices utilitaires perçus et les bénéfices hédoniques perçus. Ces
deux types de bénéfices sont - comme les bénéfices sociaux perçus -
issus de la théorie de la motivation qui considère qu‟il existe deux
sortes de causes responsables de l‟action des individus: les
motivations extrinsèques et les motivations intrinsèques (Deci et
Ryan, 1985). Dans le cadre de notre recherche, nous ne traiterons pas
des bénéfices sociaux qui pourraient faire l‟objet d‟une recherche
future.
© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)

© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)


Les bénéfices utilitaires représentent l‟étendue à laquelle
l‟utilisation d‟un produit ou d‟un système permet d‟accroître
l‟efficacité des activités de l‟individu. Les bénéfices hédoniques,
quant à eux, concernent plutôt le plaisir et l‟amusement ressentis suite
à l‟utilisation d‟un produit ou l‟adoption d‟un SI spécifique
(Venkatesh et Brown, 2001).
Dans notre étude, nous soutenons l‟idée que plus l‟individu
considère le RSN comme utile à l‟élargissement de son cercle de
connaissances, au rétablissement d‟anciens liens sociaux, ou encore à
l‟identification à un groupe de référence donné, plus il aura tendance à
développer une attitude positive vis-à-vis de cet outil. Il en va de
même pour les bénéfices hédoniques. Il en découle ainsi nos
premières hypothèses de recherche :
92 Alya MLAIKI, Hajer KEFI & Michel KALIKA

H1 : Le bénéfice utilitaire agit positivement sur l’attitude de


l’individu par rapport à l’utilisation du RSN.
H2 : Le bénéfice hédonique agit positivement sur l’attitude de
l’individu par rapport à l’utilisation du RSN.
H3 : L’attitude agit positivement sur l’intention de la
continuité d’utilisation des RSN.

3.2. La maîtrise comportementale perçue

La maîtrise comportementale perçue a été définie par Ajzen


(1991) dans le cadre de la théorie du comportement planifié pour
mettre en exergue le rôle important joué par les contraintes
intellectuelles et contextuelles dans l‟adoption d‟une technologie
donnée. Il s‟agit d‟un construit que la littérature décompose en trois
facteurs principaux : l‟efficacité perçue (Taylor and Todd, 1995 ;
Compeau and Higgins, 1995), la facilité d‟utilisation perçue (Ajzen,
1991; Davis, 1989) et la disponibilité du SI (Lenhart, 2002) que nous
ne prenons pas en compte dans cette recherche.
Une maîtrise comportementale perçue élevée est favorisée par la
disponibilité d‟opportunités et de ressources nécessaires permettant à
l‟individu de s‟acquitter de la tâche voulue.
- L’efficacité perçue est définie comme étant l‟auto-
évaluation de la part de l‟individu de ses propres
compétences qui lui permettent d‟utiliser le SI considéré et
d‟atteindre ainsi les objectifs souhaités (Compeau, Higgins,
1995). Ce concept trouve son origine dans les travaux de
Bandura (1977) sur la compréhension et la prévention des
comportements des individus et des groupes.
- La facilité d’utilisation reflète l‟auto-évaluation par
l‟individu des efforts nécessaires à l‟utilisation des
© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)

© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)


fonctionnalités disponibles dans le SI (Davis, 1989 ;
Venkatesh et al., 2003).
H4 : La facilité d’utilisation perçue agit positivement sur la
maîtrise comportementale perçue par l’individu.
H5 : L’efficacité perçue agit positivement sur la maîtrise
comportementale perçue par l’individu.
H6 : La maîtrise comportementale perçue par l’individu
agit positivement sur l’intention de la continuité
d’utilisation des RSN.
FACTEURS PSYCHOSOCIAUX ET RÉSEAUX SOCIAUX : LE CAS DE FACEBOOK 93

3.3. Influence sociale (ou normes subjectives)

La théorie de l‟identité sociale (Tajfel, 1972) est à la base de ce


construit dans la mesure où le sentiment d‟appartenance au groupe
peut amener une personne à agir selon les normes de ce groupe afin de
s‟y sentir pleinement admise. A ce titre, les normes subjectives (ou
l‟influence sociale) jouent un rôle dans l‟intention d‟utilisation des SI
(Ajzen et Fishbein, 1980 ; Ajzen, 1985, 1991 ; Taylor et Todd, 1995 ;
Venkatesh et al., 2003; Hu et Kettinger, 2008).
Certains chercheurs considèrent que l‟influence des normes
subjectives (ou l‟influence sociale) sur l‟intention d‟utilisation des SI
est moins importante à mesure que l‟expérience dans l‟utilisation de
l‟outil s‟accentue (Davis et al., 1989 ; Karahanna et al., 1999 ; Hsieh
et al., 2008). Ainsi, la première phase de l‟adoption peut être
influencée par l‟influence sociale, celle-ci joue par la suite un rôle
décroissant avec l‟expérience vécue et la confirmation (ou non) de
l‟utilité de l‟outil et donc in fine a une influence peu significative dans
la phase de post-adoption. Nous vérifions ce fait en énonçant notre
hypothèse :
H7 : L’influence sociale agit sur l’intention de la continuité
d’utilisation des RSN.

3.4. La Timidité

Compte tenu de l‟absence d‟un consensus clair des recherches


antérieures sur le rôle de la timidité dans le cadre des communications
médiatisées, nous proposons d‟introduire cette variable dans notre
modèle, en tant que variable déterminante directe et/ou modératrice de
l‟intention de la continuité d‟utilisation des réseaux sociaux
numériques.
© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)

© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)


H8 : La timidité agit sur l’intention de la continuité d’utilisation
des RSN en tant que facteur déterminant direct.
H8a : la timidité jour un rôle modérateur de l’impact de l’attitude
sur l’intention de la continuité d’utilisation des RSN.
H8b : la timidité jour un rôle modérateur de l’impact de la
maîtrise comportementale perçue sur l’intention de la continuité
d’utilisation des RSN.
H8c : la timidité jour un rôle modérateur de l’impact de
l’influence sociale sur l’intention de la continuité d’utilisation des
RSN.
94 Alya MLAIKI, Hajer KEFI & Michel KALIKA

3.5. Intention comportementale de la continuité d’utilisation

Plusieurs chercheurs ont identifié un lien de dépendance entre


l‟intention comportementale (d‟utiliser, d‟adopter ou d‟accepter un SI)
et le comportement lui-même (Ajzen et Fishbein, 1980; Davis et al.,
1989; Ajzen, 1991; Venkatesh et Brown, 2001). Dans la lignée des
travaux issus de la TPB, la variable intention de la continuité
d‟utilisation des RSN constitue la variable dépendante de notre
modèle de recherche.

4. – Stratégie de recherche : accès au terrain et résultats

Nous menons une recherche hypothético-déductive. Pour tester


notre modèle de recherche, nous optons pour une enquête en ligne et
des analyses de données par la méthode de la modélisation par les
équations structurelles.

4.1. Questionnaire de recherche et collecte des données

Notre questionnaire se compose de deux catégories de


questions : (1) des questions relatives à l‟utilisation des RSN, au
contexte de cette utilisation et aux spécificités psychosociales du
répondant ; (2) des questions qui se rapportent aux profils
sociodémographiques de nos répondants. Nous avons réalisé une
phase pilote au cours de laquelle nous avons administré le
questionnaire auprès de chercheurs et de spécialistes en SI (n=20) en
vue d‟améliorer la formulation de nos items. Par la suite, nous avons
mis notre questionnaire en ligne sur divers sites de réseaux sociaux
(Facebook, LinkedIn, Viadeo, Xing, Myspace, etc) et l‟avons
© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)

© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)


également administré par courrier électronique en utilisant la méthode
d‟échantillonnage boule de neige. Ce mode d‟administration en ligne
peut être porteur de biais dans l‟étude de l‟adoption initiale des outils
de communication en ligne tels que les RSN, toutefois, cela n‟est pas
problématique dans l‟étude de leur post-adoption.
Nous avons ainsi pu collecter 349 réponses d‟utilisateurs de
Facebook, dont les caractéristiques sont indiquées dans le tableau 1.
FACTEURS PSYCHOSOCIAUX ET RÉSEAUX SOCIAUX : LE CAS DE FACEBOOK 95

Tableau 1. Structure de l‟échantillon


Critères Caractéristiques de l’échantillon

Genre
Homme 52%
Femme 48%
Age
Moins de 18 ans 0,6%
[18, 25 [ 24%
[25, 35 [ 40,8%
[35, 45 [ 18,8%
[45, 55 [ 11,6%
[55, 65 et plus [ 4,2%

4.2. Opérationnalisation des construits du modèle

Tous les construits théoriques de notre modèle ont été


opérationnalisés par des échelles de mesure validées par les
recherches antérieures. Certains des items constitutifs de ces échelles
ont été adaptés à l‟objet de notre recherche (annexe 1).
La facilité d‟utilisation perçue a été mesurée par la batterie de
mesure proposée par Davis (1989), quant à l‟efficacité perçue, elle a
été mesurée par la batterie de mesure adoptée par Compeau et Higgins
(1995).
Les construits de la maîtrise comportementale perçue, des
normes subjectives et de l‟attitude ont été mesurés à l‟aide des items
proposés par Ajzen (1991).
Les items de mesure des bénéfices hédoniques et des bénéfices
utilitaires sont issus des travaux de Davis et al. (1989).
La timidité a été estimée selon l‟échelle de mesure révisée par
© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)

© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)


Cheek (2005) et développée initialement par Cheek and Buss (1981).
Cette échelle de mesure comprend 13 items.
Enfin, l‟intention de la continuité d‟utilisation est mesurée à
l‟aide de l‟échelle de mesure développée par Venkatesh (2000).
Conformément à la littérature, tous nos construits sont réflexifs
(Jarvis et al., 2003 ; Cheek, 2005). Une grande majorité de nos items
sont évalués avec des échelles psychométriques du type Likert (de
1 « pas du tout d‟accord » à 5 « tout à fait d‟accord »).

4.3. Analyse des données

Nous avons opté pour la méthode d‟analyse des équations


structurelles dite PLS (Partial Least Squares). Ce choix est motivé
96 Alya MLAIKI, Hajer KEFI & Michel KALIKA

principalement par le fait que notre distribution n‟est pas normalisée


(Fornell et Cha, 1994).
Nos analyses ont été réalisées avec le logiciel SmartPLS 2.0
développé par Ringle et al. (2005). Les procédures d‟analyse se
déroulent en deux étapes : une première phase confirmatoire qui vise à
évaluer la qualité de mesure du modèle, suivie d‟une deuxième phase
qui consiste à examiner la structure du modèle et donc à tester les
hypothèses de recherche.

4.3.1 Modèle de mesure

Pour chacun des construits, nous vérifions la validité interne, la


validité convergente et la validité discriminante. A cet effet, nous
calculons l‟Algorithme PLS (PLS Algorithm) sur l‟ensemble de notre
échantillon. La validité interne est a priori assurée par les précautions
théoriques que nous avons prises dans le choix d‟items validés par des
travaux antérieurs et par le pré-test de notre instrument de mesure.
D‟un point de vue statistique, la validité convergente est examinée
pour chaque construit par le calcul des indices de fiabilité composite
(Composite reliability : CR) et l‟indice Alpha de Cronbach (ce dernier
étant sous-estimé dans les méthodes PLS, l‟indice CR est davantage
utilisé pour ce type de méthodes) et la variance moyenne partagée
(Average Variance Extracted : AVE). Les seuils d‟acceptabilité requis
pour l‟ensemble de ces critères de mesure sont exposés dans le tableau
2, ci-dessous :

Tableau 2 : Seuils d‟acceptabilité pour les critères de mesure


du modèle de recherche
© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)

© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)


Fiabilité composite (CR) >0.7 Nunnaly & Bernstein (1994)
Variance moyenne partagée (AVE) >0.5 Fornell & Larker (1981)
Alpha de Cronbach >0.7 Nunnaly & Bernstein (1994)
FACTEURS PSYCHOSOCIAUX ET RÉSEAUX SOCIAUX : LE CAS DE FACEBOOK 97

Tableau 3 : Critères de validité convergente

Construits AVE Alpha de CR


Cronbach
Bénéfices utilitaires 0,718462 0,803584 0,884336
Bénéfices hédoniques 0,655992 0,755599 0,848711
Efficacité perçue 0,741952 0,663913 0,851301
Maîtrise comportementale perçue 0,706273 0,584884 0,827800
Influence sociale 0,904147 0,895206 0,949655
Intention de la continuité 0,890312 0,876816 0,941973
d‟utilisation
Attitude 0,774368 0,854034 0,911420
Facilité d‟utilisation perçue 0,606479 0,869707 0,902014
Timidité 0,558300 0,820908 0,867876

Comme cela est indiqué dans le tableau 3, les indices CR


obtenus varient entre 0.82 et 0.95 et les AVE varient entre 0.55 et
0.90, ce qui dépasse pour les premiers le seuil requis de 0.7 (Chin,
1998) et pour les seconds (AVE) le seuil requis de 0.5 (Fornell et
Larcker, 1981). La validité convergente de notre modèle est ainsi
assurée.
La validité discriminante est appréciée en examinant les
contributions factorielles (loadings) des items à leurs construits
théoriques respectifs. Nous vérifions en particulier si pour chaque
construit, les contributions factorielles sont supérieures aux
contributions factorielles croisées entre chaque item et les autres
construits (voir tableau 4).
© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)

© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)


98 Alya MLAIKI, Hajer KEFI & Michel KALIKA

Tableau 4 : Contributions factorielles et contributions factorielles croisée


© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)

© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)


FACTEURS PSYCHOSOCIAUX ET RÉSEAUX SOCIAUX : LE CAS DE FACEBOOK 99

La validité discriminante est également évaluée selon Fornel et


Larker (1981) en contrôlant que la racine carrée de l‟AVE pour
chaque construit excède les corrélations inter-construits le concernant
(voir tableau 5).

Tableau 5 : Corrélations entre construits et validité discriminante


Var. Attitude Bces U. Bs H. Contr. Eff. Per. Fac.Ut Infl. S. Int_C. Tim.

Att. 0.879
Bces
U. 0,623024 0,847

Bces
H. 0,601949 0,64804 0,809

Contr_
0,297082 0,27054 0,2445 0,840

Eff. P.
0,354780 0,37575 0,4216 0,5959 0,861

Facil.
0,350513 0,35398 0,3427 0,7817 0,715865 0,79

Infl_S.
0,289544 0,43657 0,3430 0,1851 0,201768 0,22056 0.951

Int_C.
0,592498 0,48784 0,5492 0,3301 0,407190 0,36526 0,20930 0.944

Timid. -0,13892 -0,1178 -0,053 -0,094 -0,1544 -0,0857 -0,0321 -0,152 0.734

Avant de tester les hypothèses de notre modèle, nous proposons


de vérifier la contribution que la variable timidité est en mesure
d‟apporter pour expliquer l‟intention de la continuité d‟utilisation de
Facebook. A cet effet, nous comparons le R² associé à la variable
dépendante ultime de notre modèle pour les trois variantes du
modèle : (1) le modèle de base de la TPB sans effet timidité ; (2) le
modèle incluant l‟effet direct de la variable timidité ; (3) le modèle
© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)

© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)


incluant l‟effet direct et modérateur de la timidité.
Les résultats que nous obtenons (tableau 6) démontrent que la
variante 3, qui correspond au modèle de recherche que nous
proposons de tester dans ce papier (figure 2), est celle qui permet
d‟avoir le plus haut pouvoir explicatif de la variance de l‟intention de
la continuité d‟utilisation du RSN étudié, même si l‟amélioration du
R² associé n‟est pas substantielle. Nous obtenons dans tous les cas des
R² > 0.30, ce qui constitue un résultat très satisfaisant comparé aux
autres travaux empiriques sur la continuité d‟utilisation des SI (R²
obtenus dans l‟étude de Limayem et al. (2007) sur le pouvoir
explicatif de l‟habitude dans l‟intention de la continuité d‟utilisation
des SI se situant entre 0,187 et 0,261, par exemple).
100 Alya MLAIKI, Hajer KEFI & Michel KALIKA

Tableau 6 : Pouvoir explicatif de la variable Timidité


Modèles R² (intention de la continuité d’utilisation)
Modèle de base de la TPB 0,378
Modèle avec effet direct de la TPB 0,382
Modèle de recherche 0,390

Nous en concluons que la structure pour laquelle nous avons


opté dans notre modèle est la plus satisfaisante, ce qui confirme
d‟abord, l‟intérêt d‟utiliser la TPB pour comprendre l‟utilisation
continue des RSN puis l‟intérêt que peut apporter l‟inclusion d‟une
variable émotionnelle telle que la timidité pour comprendre ce type de
comportement.

4.3.2. Modèle structurel

Ayant obtenu des spécificités psychométriques satisfaisantes de


notre modèle, nous pouvons à présent en estimer les relations
structurelles entre les construits en effectuant des analyses de
Bootstrapping sur notre échantillon. Les relations de corrélation entre
les construits sont estimées en examinant les coefficients de
corrélation et les valeurs t (t-values) obtenues suite aux analyses de
Bootstrapping (n= 346, 500 itérations). Une relation de corrélation est
significative si la valeur t est supérieure au seuil de 1,96. Des
coefficients de corrélation positifs proches de 1 supposent un lien de
corrélation fort entre les construits. Le tableau 7 et la figure 3
présentent les résultats obtenus (*p<.10 ; **p< .05 ; ***p< .01, n.s :
non significatif).

Tableau 7 : Résultats de notre modèle de recherche


© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)

© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)


Coefficients
Relation de
Hypothèses de T-values Résultat R²
corrélation
corrélat.
H1 Bénéfices Héd.  Att. 0.342*** 5.839 Vérifiée
0,456
H2 Bénéfices Ut.  Att. 0.402*** 6.856 Vérifiée
H3 Fac.d‟ut. Per.  M.C.P 0.728*** 15.685 Vérifiée
0,614
H4 Eff. Per.  M.C.P 0.074 1.392 n.s Non vérifiée
H5 Att.  Int. Cont. 0.455*** 6.428 Vérifiée
H6 M.C.P. Int. Cont. 0.163** 2.987 Vérifiée
H7 Inf. S  Int. Cont. 0.020 0.504 n.s Non vérifiée
H8 Tim.  Int.Cont. -0,228* 1,900 Vérifiée 0,390
H8a Tim*Att.  Int. Cont. 0.173 1.477 n.s Non vérifiée
H8b Tim*MCP. Int. Cont. 0.015 0,453 n.s Non vérifiée
H8c Tim*Inf.So.Int.Cont 0.059 1.523 n.s Non vérifiée
FACTEURS PSYCHOSOCIAUX ET RÉSEAUX SOCIAUX : LE CAS DE FACEBOOK 101

Figure 3 : Résultats de la recherche

5. – Discussion des résultats


Il ressort clairement de nos résultats que l‟intention de la
continuité d‟utilisation est influencée par l‟attitude et plus faiblement
par la maîtrise comportementale perçue (H5 et H6 vérifiées).
L‟attitude est, elle, déterminée aussi bien par les bénéfices hédoniques
que par les bénéfices utilitaires (H1 et H2 vérifiées). Ce résultat est
intéressant dans le sens où il démontre que contrairement à certains
travaux qui considèrent les RSN principalement comme des outils de
communication hédoniques (Finin et al., 2005; Rosen et Sherman,
2006), Facebook semble présenter à la fois un intérêt utilitaire et
hédonique.
Le groupe social de l‟individu, quant à lui, n‟a pas d‟influence
© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)

© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)


sur le développement d‟une intention de la continuité d‟utilisation vis-
à-vis des réseaux sociaux numériques (H7 non vérifiée). Ce résultat
est cohérent avec ceux obtenus dans des recherches antérieures
(George, 2004; Hsieh et al., 2008) qui ont conclu que les normes
subjectives et l‟influence sociale jouent un rôle plus important dans
l‟adoption initiale d‟un SI que dans le choix d‟en continuer l‟usage.
La variable timidité est significative dans notre modèle en tant
que déterminant direct. En effet, elle agit négativement sur l‟intention
de la continuité d‟utilisation de Facebook. Contrairement à une
intuition répandue, plus les individus sont timides et moins ils ont
tendance à vouloir utiliser Facebook dans la continuité.
102 Alya MLAIKI, Hajer KEFI & Michel KALIKA

Ce résultat peut s‟expliquer par les fonctionnalités de Facebook


qui en font un outil de communication médiatisée où la règle de
l‟anonymat n‟est pas véritablement de mise dans la mesure où
l‟individu s‟inscrit en général sous sa véritable identité. Si en
revanche, il choisit de s‟inscrire sous un pseudonyme, il s‟affiche
néanmoins comme membre d‟un groupe et son identité sociale est
assez clairement affichée.
Facebook serait de ce fait un support de médiation où les règles
du jeu qui régissent les interactions sociales (physiques) sont en
définitive faiblement altérées. Ce qui, pour une personne timide qui
préfère se révéler d‟une manière anonyme (Sullivan, 2002 ; McKenna
et al., 2002 ; Russel et al., 2004), peut être plutôt contraignant.
Ce résultat pourrait expliquer en partie l‟échec de certains
intranets ou réseaux sociaux d‟entreprises où la règle est de s‟y
inscrire sous sa vraie identité. De même, il nous semble qu‟il serait
plus pertinent d‟analyser les contenus des forums et groupes de
discussion en ligne que les RSN intra-organisationnels pour analyser
le climat social ou se situer dans une démarche d‟accompagnement du
changement. Dans le cadre de ces espaces de communication, les
individus seront plus à l‟aise et se dévoileront plus facilement.

6. – Conclusion

Dans cet article, nous avons développé un modèle explicatif de


l‟intention de la continuité d‟utilisation des RSN basé sur la théorie du
comportement planifié et une des dimensions de la personnalité de ses
utilisateurs, à savoir leur degré de timidité. Nos résultats stipulent que
l‟attitude et la maîtrise comportementale perçue agissent sur
l‟intention de la continuité d‟utilisation des réseaux sociaux. Les
© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)

© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)


normes subjectives, quant à elles n‟y jouent pas de rôle significatif.
La relation de corrélation entre la timidité et l‟intention de la
continuité d‟utilisation des réseaux sociaux est négative. Ce résultat
peut s‟expliquer par la particularité de ces sites où l‟anonymat est
difficile à maintenir. Ainsi, l‟idée selon laquelle les RSN seraient des
« lieux de sociabilité en ligne permettant la construction de masques
sociaux » (Vonach, 2004, p.91) où les personnes introverties se
sentiraient plus à même de tisser des relations sociales, est faiblement
corroborée par notre étude. Les RSN nous semblent, au contraire, être
davantage des vitrines sociales qui sont visiblement beaucoup trop
voyantes pour les personnes timides.
Notre étude cherche à mettre en avant le pouvoir explicatif des
facteurs émotionnels et psychosociaux dans les modèles d‟acceptation
FACTEURS PSYCHOSOCIAUX ET RÉSEAUX SOCIAUX : LE CAS DE FACEBOOK 103

et post-acceptation des RSN. Nous sommes convaincues que ces


plateformes « tiennent plus du social que du technique », il est donc
important que cette catégorie de facteurs soit prise en compte dans
l‟étude de ces outils. Comme le rappellent Parameswaran et Whinston
(2008): “Social computing in general manifests more of the social
aspects as compared to computing aspects” (p. 763). Ils altèrent de ce
fait assez faiblement les réseaux sociaux réels et peuvent, à ce titre,
être reconceptualisés en termes d‟infrastructure informationnelle, telle
que définie par Star et Ruhleder (1996): “It is embedded into other
structures, transparent in use, has reach and scope beyond a single
event, is learned as part of a membership, it links with conventions of
practice, embodies standards to be able to plug into other structures,
is built on an installed base and, finally, it becomes visible upon
breakdowns.”
Ce travail comprend un certain nombre de limites dues
notamment à la structure de notre échantillon majoritairement
constitué de personnes âgées de moins de 45 ans et ayant un niveau
d‟études élevé (82% des répondants ont au moins la maîtrise) 1. Plus
globalement, la méthodologie hypothético-déductive que nous
adoptons ne nous permet que de confirmer ou de ne pas confirmer le
pouvoir explicatif de variables définies théoriquement au préalable
avant l‟accès au terrain. Malheureusement, nous avons été dans
l‟impossibilité d‟effectuer une étude longitudinale pour évaluer la
continuité d‟utilisation de Facebook, nous nous sommes alors
intéressés à l‟intention de la continuité d‟utilisation de ce réseau
social.
Nous considérons, enfin, qu‟avant d‟apporter des préconisations
managériales liées aux usages des RSN en entreprise en tant que
supports aux mécanismes de coordination et d‟animation, il est
important d‟en comprendre le fonctionnement et les dynamiques
© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)

© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)


d‟usage dans la sphère privée, ce que cette recherche se propose de
faire. Il nous semble également important de signaler que comme cela
a été le cas pour d‟autres « nouveaux outils de communication »,
l‟intuition première a toujours été de situer ces outils dans une logique
de substitution ou de remplacement (le téléphone devant remplacer la
présence en face-à-face, le courrier électronique le téléphone, etc.)
avant de raisonner par la suite dans une logique d‟enrichissement avec
la théorie de la richesse des médias (Daft et Lengel, 1984, Daft et al.,

1. D‟après les résultats de l‟enquête menée par l‟Ifop


(http://www.ifop.com/media/poll/1671-1-study_file.pdf), 54% des cadres utilisent
Facebook en 2011. Il est aussi à noter que 92% des [25-35] utilisent ce même réseau
social.
104 Alya MLAIKI, Hajer KEFI & Michel KALIKA

1987), voire même de superposition (Kalika et al., 2007). Les RSN en


entreprise ne dérogeront pas à cette règle et devront s‟inscrire dans un
portefeuille d‟outils de communication plus ou moins transparents
(selon leur degré d‟altération des interactions „physiques‟) et par
conséquent plus ou moins riches.
Il serait intéressant, dans le cadre de recherches futures, de tester
notre modèle sur une population plus diversifiée en vue d‟évaluer les
différences en fonction de l‟âge ou du niveau d‟études de nos
répondants. Des analyses multi-groupes nous permettraient alors de
vérifier les résultats de cette étude et de les nuancer.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

AJZEN I., FISHBEIN M., Understanding attitudes and predicting social


behavior, Englewood Cliffs, NJ: Prentice-Hal, 1980, 278 p.
AJZEN I., From intentions to actions: A theory of planned behavior, In J.
KUHL, J. BECKMAN (Eds.), Action-control: From cognition to behavior.
Heidelberg, Germany: Springer, 1985, p. 11-39.
AJZEN I., MADDEN T.J. “Prediction of goal-directed behavior: attitudes,
intentions, and perceived behavioral control”, Journal of Experimental
Social Psychology, Vol. 22, N° 5, 1986, p. 453-474.
AJZEN I., The theory of planned behavior, Organizational Behavior and
Human Decision Processes, 1991, N° 2, Vol. 50, p. 179-211.
BANDURA A., “Self efficacy: Toward a Unifying Theory of Behavioral
Change”, Psychological Review, N° 2, Vol. 84, 1977, p. 191-215.
BHATTACHERJEE A., “Understanding Information Systems Continuance: An
expectation-Confirmation Model”, MIS Quarterly, N° 3, Vol. 25, 2001, p.
© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)

© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)


351-370.
CARDON D., « Le design de la visibilité. Un essai de cartographie du web
2.0 », Réseaux, 152, 2008, p. 93-137.
CHAK K.; LEUNG L. “Shyness and locus of control as predictors of internet
addiction and internet use”, CyberPsychology and Behavior, N° 5, Vol. 7,
2004, p. 559-570.
CHEEK J.; BUSS A. H. (1981), Shyness and sociability, Journal of Personality
and Social Psychology, Vol. 41, 1981, p. 330-339.
CHEEK J., “Psychometric Properties of the Revised Cheek and Buss Shyness
Scale”, Journal of Personality Assessment, N° 2, Vol. 84, 2005, p. 185-
192.
CHIN W.W., The partial Least Square Approach to Structural Equation
modeling, in Modern Methods for Business Research, G A. Marcoulides
(ed.), Mahwah, NJ: Lawrence Erlbaum, 1998, p. 150-170.
FACTEURS PSYCHOSOCIAUX ET RÉSEAUX SOCIAUX : LE CAS DE FACEBOOK 105

COMPEAU D.; HIGGINS C., “Computer Self-Efficacy: Development of a


Measure and Initial Test”, MIS Quarterly, N° 2, Vol. 19, 1995, p. 189-
211.
COOPER R. B.; ZMUD R. W., “Information Technology Implementation
Research: A Technological Diffusion Approach”, Management Science,
N° 2, Vol. 36, February, 1990, p. 123-139.
DAFT R. L.; LENGEL R. H., “Information richness: a new approach to
managerial behavior and organizational design”, In: L. L. Cummings, B.
M. Staw (Eds.), Research in organizational behavior, Homewood, IL: JAI
Press, 1984, p. 191-233.
DAFT R. L.; LENGEL R.H; TREVINO L.K., “Message equivocality, media
selection, and manager performance: Implication for information
systems”, MIS Quarterly, September, 1987, p. 355-366.
DAVIS F. D.; BAGOZZI R. P.; WARSHAW P. R. “User acceptance of computer
technology: a comparison of two theoretical models”, Management
Science, N° 8, Vol. 35, 1989, p. 982-1003.
DECI E.; RYAN R. Intrinsic motivation and self-determination in human
behaviour, New York: Plenum Press, 1985.
FISHBEIN M.; AJZEN I., Belief, attitude, intention and behavior: an
introduction to theory and research, Adisson-Wesley, Reading, MA.
1975.
FORNELL C.; CHA J., Partial least squares, in R.P. Bagozzi (Eds), Advanced
Methods of Marketing Research, Blackwell, Cambridge, MA, p. 52-78,
1994.
FORNELL C.; LARCKER D. F., “Evaluating Structural Equation Models with
Unobservable Variables and Measurement Error”, Journal of Marketing
Research, Vol. 18, 1981, p. 39-50.
GEORGES F., « Représentation de soi et identité numérique. Une approche
sémiotique et quantitative de l‟emprise culturelle du web 2.0 », Réseaux,
N°154, Vol. 2, 2009, p. 165-193.
GEORGE J.F., “The theory of planned behavior and Internet purchasing”,
Internet Research, N° 3, Vol. 14, 2004, p. 198-212.
HENDERSON L.; ZIMBARDO P., Encyclopedia of Mental Health. San Diego:
© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)

© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)


Academic Press, 1998.
HSIEH J.J.; P-A, RAI A.; KEIL M. “Understanding digital inequality: comparing
continued use behavioral models of the socio-economically advantaged
and disadvantaged”, MIS Quarterly, N° 1, Vol. 32, 2008, p. 97-126.
HU, T.; KETTINGER, W.J., “Why people continue to use Social Networking
services: Developing a comprehensive model”, ICIS Proceedings, paper
89, 2008.
JARVIS C. B.; MACKENZIE S. B.; PODSAKOFF P. M., “A Critical Review of
Construct Indicators and Measurement Model Misspecification in
Marketing and Consumer Research”, Journal of Consumer Research, Vol.
30 (September), 2003, p. 199-218.
KALIKA M., BOUKEF CH. N., ISAAC H., (2007), « La théorie du millefeuille, de
la non-substitution entre communications électroniques et face à face »,
Revue Française de Gestion, 33, n° 172, pp. 117-129.
106 Alya MLAIKI, Hajer KEFI & Michel KALIKA

KARAHANNA E.; STRAUB D.W.; CHERVANY N.L., “IT Adoption across Time”,
MIS Quarterly, N° 2, Vol. 23, 1999, p. 183-213.
KING W.R.; HE J., “A meta-analysis of the Technology Acceptance Model”,
Information et Management, Vol. 43, 2006, p. 740-755.
KWON O. and WEN Y., “An empirical study of the factors affecting social
network service use”, Computers in Humans Behavior, Vol. 26, 2010, p.
254-263.
LENHART A., “Barriers to Internet Access: From The Non-user and New User
perspective”, paper presented at the Association of Internet Researchers
Conference 3.0, Maastricht, Netherlands, October 14, 2002.
LIMAYEM M.; HIRT S.G., “Force of Habit and Information Systems Usage:
Theory and Initial Validation”, p. 65-97.
LIMAYEM M.; CHEUNG M.K., “The role of habit in Information Systems
Continuance: Examining the evolving relationship between Intention and
Usage”, ICIS 2005 Proceedings, paper 39, 2005.
LIMAYEM M.; HIRT S. G.; CHEUNG C. M. K., “How habit limits the predictive
power of intention: The case of Information Systems Continuance”, MIS
Quarterly, Vol. 31, N° 4, 2007, p. 706-738.
MCKENNA K. Y. A.; GREEN A. S.; GLEASON, M. E. J., “Relationship formation
on the internet: what‟s big attraction?”, Journal of Social Issues, Vol. 58,
2002, p. 9-32.
NUNNALLY J.; BERNSTEIN I. Psychometric Theory, New York: McGraw Hill,
1994 3rd Ed.
OLIVER R. L., “A cognitive model of the antecedents and consequences of
satisfaction decision”, Journal of Marketing Research, Vol. 17, 1980, p.
460-469.
ORTIZ DE GUINEA A.; MARKUS L., “Why Break the Habit of a Lifetime?
Rethinking the Roles of Intention, Habit, and Emotion in Continuing
Information Technology Use”, MIS Quarterly, N° 3, Vol. 33, 2009, p.
433-444.
PARAMESWARAN M.; WHINSTON A. B, “Social Computing: An overview”, The
Communications of the Association for Information Systems, 2008, Vol.
19, Paper 37.
© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)

© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)


RINGLE C. M.; WENDE S.; WILL A., SmartPLS 2.0 beta, Hamburg:
http://www.smartpls.de, 2005.
ROBERTS L. D.; SMITH L. M.; POLLOCK C. M., U r a lot bolder on the net:
Shyness and internet use, In W. R. Crozier (Ed.), Shyness: Development,
consolidation and change. New York: Routledge, 2000, p. 121-138.
ROSEN C., Virtual friendship and the new narcissism, The New Atlantis, 2007,
p. 15-31, www.The NewAtlantis.com.
ROSEN P.; SHERMAN P., “Hedonic Information Systems: Acceptance of Social
Networking Websites”, AMCIS Proceedings 2006, Paper 162.
RUSSEL D.W., FLOM E. K. ; GARDNER K. A. ; CURTONA C. E.; HESLING, R. S.,
“Who makes friends over the internet? Loneliness and the “virtual”
community”, The International scope, N°10, Vol.5, 2004.
SAGA V. L.; ZMUD R. W., The Nature and Determinants of IT Acceptance,
Routinization, and Infusion, in Diffusion, Transfer and Implementation of
FACTEURS PSYCHOSOCIAUX ET RÉSEAUX SOCIAUX : LE CAS DE FACEBOOK 107

Information Technology, L. Levine (Ed.), Software Engineering Institute,


Carnegie Mellon University, Pittsburgh, PA, 1994, p. 67-86.
SAUNDERS P.L.; CHESTER A., “Shyness and the Internet: Social problem or
panacea?”, Computers in Human Behavior, N° 26, Vol. 24, 2008, p. 2649-
2658.
SCEALY M.; PHILLIPS J. G.; STEVENSON R. (2002), “Shyness and anxiety as
predictors of patterns of Internet usage”, CyberPsychology and Behavior,
Vol. 5, 2002, p. 507-515.
SLEDGIANOWSKI D.; KULVIWAT S., “Social Network Sites: Antecedents of user
adoption and usage”, AMCIS Proceedings, 2008.
STAR S. L.; RUHLEDER K., “Steps Toward an Ecology of Infrastructure:
Design and Access for Large Information Spaces”, Information Systems
Research, N° 1, Vol. 7, 1996, p. 111-134.
STEINFIELD C., ELLISON N.B. and LAMPE C., “Social capital, self esteem and
use of online social network sites: A longitudinal analysis”, Journal of
Applied Development Psychology, Vol.29, 2008, p. 434-445.
SULLIVAN P., “It‟s easier to be yourself when you are invisible: Female
college students discuss their online classroom experience”, Innovative
Higher Education, N°2, Vol. 27, 2002, p. 129-142.
TAJFEL H., La catégorisation sociale in S. Moscovici (Ed.), Introduction à la
psychologie sociale, 1972, Vol. 1, p. 272-302, Paris : Larousse.
TAYLOR S.; TODDP.A., “Understanding Information Technology usage: A test
of competing models”, Information Systems Research, N° 2, Vol. 6, 1995,
p. 144-176.
UTZ S., “Social Information processing in MUDs: The development of
friendships in virtual worlds”, Journal of Online Behavior, N° 1, Vol. 1,
2000.
VENKATESH V.; BROWN S., “A longitudinal investigation of personal
computers in homes: Adoption determinants and emerging challenges”,
MIS Quarterly, N° 1, Vol. 25, 2001, p. 71-102.
VENKATESH V.; MORRIS M.; DAVIS G. D.; DAVIS F. D., “User acceptance of
information Technology: Toward a unified View”, MIS Quarterly, N° 3,
Vol. 27, 2003, p. 425-478.
© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)

© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)


VONACH L. « Le virtuel en quête de rituels. Etude d‟un espace de sociabilité
virtuel: le “tchat ” », Quaderni, N° 1, Vol. 55, 2004, p. 85-97.
WANG D.; XU L., “Understanding users‟ continuance of Facebook: The role of
general and specific computer self efficacy”, ICIS Proceedings, paper
168, 2008.
ZHAO S., GRASMUCK S., and MARTIN J., “Identity construction on Facebook:
Digital empowerment in anchored relationships”, Computers in Human
Behavior, Vol.24, 2008, p. 1816-1836.
ZIMBARDO P. G. Shyness: What is it, what to do about it, Addison-Wesley
Publishing Company, Sydney, 1977, 263 p.
108 Alya MLAIKI, Hajer KEFI & Michel KALIKA

ANNEXE 1.
Opérationnalisation des construits du modèle de recherche

Construits Définitions des Type de Items Auteurs


construits construit
“La timidité peut Construit - Je suis en général Cheek,
être définie réflexif tendu(e) quand je suis J.M., et
comme une forme avec des gens que je ne Buss, A.H.
excessive connais pas.. (1981)
d‟attention portée - En société, je suis
à soi, une plutôt quelqu‟un de
préoccupation de maladroit.
ses propres - Ce n‟est pas difficile
pensées, de ses pour moi de demander
propres des informations à
sentiments et de d‟autres personnes.
ses propres - Je suis souvent mal à
réactions l‟aise dans les fêtes et
physiques. Elle autres manifestations
peut aller de la sociales.-Quand je suis
légère maladresse dans un groupe
sociale à d‟individus, je réfléchis
l‟inhibition à la bonne chose à dire
sociale.” avant de prendre la
(Saunders, parole.
Chester, 2008). - Il ne me faut pas
beaucoup de temps
Timidité

pour surmonter ma
timidité dans les
nouvelles situations.
- C‟est difficile pour
moi d‟agir
naturellement quand je
rencontre de nouvelles
personnes.
© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)

© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)


- Je me sens tendu(e)
quand je parle à une
personne d‟une
manière autoritaire.
- Je n‟ai aucun doute en
mes compétences
sociales.
- J‟ai du mal à regarder
quelqu‟un droit dans
les yeux.
- Je me sens inhibé(e)
en société.
- Je suis plus timide
avec les personnes de
sexe oppose.
- Je ne trouve pas de
FACTEURS PSYCHOSOCIAUX ET RÉSEAUX SOCIAUX : LE CAS DE FACEBOOK 109

difficultés à parler à
des étrangers.
“L‟attitude Construit - Globalement, mon Ajzen
représente les réflexif opinion par rapport aux (1991)
sentiments positifs réseaux sociaux Ajzen and
ou négatifs numériques, c‟est que Madden
ressentis par un leur utilisation est : (1986)
Attitude

individu par * Totalement


rapport à détestable…totalement
l‟exécution d‟un appréciable
comportement * Une très mauvaise
donné. ” (Ajzen, idée…très bonne idée
1974, p.216) *Totalement
insensée…totalement
pleine de bon sens
Les bénéfices Construit - L‟utilisation du Adaptation
utilitaires réflexif réseau social numé- de Davis
représentent rique : (1989),
l‟étendue à *améliore globalement Venkatesh
Bénéfices utilitaires

laquelle mes performances en and Brown


l‟utilisation d‟un termes de socialisation. (2001)
produit ou d‟un *augmente mon
système permet efficacité en termes de
d‟accroître communication et de
l‟efficacité des recherché
activités de d‟informations
l‟utilisateur. *est utile pour ma vie
(Venkatesh et sociale.
Brown, 2001)
Les bénéfices Construit - L‟utilisation des Davis
hédoniques réflexif réseaux sociaux numé- (1989)
représentent: “le
Bénéfices hédoniques

riques: Venkatesh
plaisir ressenti * me procure du plaisir and Brown
suite à la * est intéressante (2001)
consommation ou * est amusante
l‟utilisation d‟un
produit.”
© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)

© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)


(Venkatesh et
Brown, 2001,
p.74)
110 Alya MLAIKI, Hajer KEFI & Michel KALIKA

La maîtrise Construit - J‟ai les ressources, Ajzen


comportementale réflexif connaissances et (1991)
perçue est définie aptitudes nécessaires à Ajzen et

Maîtrise comportementale perçue


comme l‟utilisation des réseaux Madden
“l‟ensemble des sociaux en ligne. (1986)
perceptions des - Je contrôle
contraintes entièrement
internes et l‟utilisation que je fais
externes des RSN.
rattachées à un .
comportement.”
Taylor and Todd,
1995, p.149).

L‟intention Construit * Je compte utiliser Venkatesh


comportementale réflexif RSN au delà des six (2000)
Intention de la continuité
d’utilisation des RSN

est définie comme prochains mois. Venkatesh


l‟intention d‟un * J‟ai l‟intention et al.
consommateur à d‟utiliser fréquemment (2003)
souscrire (ou et régulièrement RSN Venkatesh
intention à au-delà des six and Brown
continuer la prochains mois. (2001)
souscription
actuelle) et utilise
les RSN dans le
futur.
C‟est un construit Construit - Globalement je suis à Bandura
emprunté au réflexif l‟aise dans l‟utilisation (1977)
courant de la des RS. Compeau
théorie sociale - Je suis capable and
cognitive. Il d‟utiliser toutes les Higgins
Efficacité perçue

représente “le fonctionnalités des RS (1995)


jugement qu‟un sans l‟aide de Venkatesh
individu se fait de personne. et al.
© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)

© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)


sa propre à utiliser (2003)
une technologie
en vue
d‟accomplir une
tâche ou un travail
particulier.”.
(Venkatesh et al.;
2003)
FACTEURS PSYCHOSOCIAUX ET RÉSEAUX SOCIAUX : LE CAS DE FACEBOOK 111

Le degré de Construit - Globalement, RSN Davis


croyance qu‟un réflexif est facile d‟utilisation. (1989)
individu a par - Il est facile pour moi
rapport à facilité de devenir “expert(e)”
d‟utilisation d‟un dans l‟utilisation de
Facilité d’utilisation perçue

système. (Davis, RSN.


1989, p.320) - Je trouve que
l‟utilisation de RSN est
flexible.
- Mon interaction avec
RSN est claire et
compréhensible pour
moi.
- Je trouve que c‟est
facile de faire ce que je
veux dans RSN.
- Apprendre à utiliser
RSN a été facile pour
moi.

“La perception Construit Ajzen


d'un individu des réflexif - Les personnes qui ont (1991);
opinions d'autres une influence sur mon Davis et al.
personnes, comportement pensent (1989);
Normes subjectives
Normes sociales/

importantes pour que je devrais utiliser Fishbein


lui, concernant un RSN. and Ajzen
comportement en - Les personnes impor- (1975);
question.” tantes pour moi pensent Mathieson
(Fishbein et que je devrais utiliser (1991);
Ajzen, 1975, RSN. Venkatesh
p.302) et al.
(2003)
© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)

© ISEOR | Téléchargé le 18/06/2024 sur www.cairn.info (IP: 160.154.231.75)

Vous aimerez peut-être aussi