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Cours de Géo Première - Thème 2 - Chapitre III - 2ème Partie

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II.

Métropolisation, littoralisation des espaces productifs et accroissement des flux


Quelles sont les principaux effets des recompositions des espaces productifs ?

1. Des flux qui s’accroissent

La phase actuelle de la mondialisation se caractérise par l’explosion et la recomposition des flux de personnes, de
marchandises, de capitaux et d’informations.

a/ Essor des flux commerciaux

L’explosion du commerce mondial

Les flux toujours plus importants des échanges de marchandises- Depuis le milieu du XXe siècle, on assiste à une
croissance soutenue des échanges : la valeur du commerce mondial s’élève aujourd’hui à 22 800 milliards de dollars,
dont 79% pour les biens matériels et 21% pour les services (tourisme, transport, finance, culture) ; elle a quadruplé en
30 ans. Cela est notamment le fait de la progression du libre-échange et de la révolution des transports :

Développée par des économistes libéraux classiques, la théorie du libre-échange prône la levée des obstacles au
commerce de marchandises. Après la Seconde Guerre mondiale, cette doctrine s'impose peu à peu : le processus de
libéralisation des échanges commerciaux a été porté par le GATT (General Agreement on Tariffs & Trade) dès 1947,
puis par I'OMC (Organisation Mondiale du Commerce) à partir de 1994.

Depuis 1950, les barrières douanières tarifaires sont passées en moyenne de 40% de la valeur des marchandises
à 2,2%.

La révolution des transports

Elle a accéléré l’interconnexion du monde par de puissants réseaux et nœuds logistiques multimodaux, grâce à
l'augmentation des capacités de transport, à l'accélération de la vitesse et à l’abaissement des coûts. La phase actuelle
de la mondialisation se caractérise par une couverture géographique totale de la surface du globe par des réseaux
de plus en plus efficients :

- De transports maritimes. Leur succès s'explique par les nombreux avantages qu’ils procurent : grandes
capacités, faible coût... Cet essor s’accompagne d’une profonde mutation de la flotte marchande mondiale :

1/ des navires plus nombreux, plus gros, plus spécialisés

2/ un trafic dérèglementé, marqué par l’essor des pavillons de complaisance

3/ une domination du transport maritime par quelques grandes compagnies : APM Maersk (Danemark), MSC
(Italie-Suisse), Cosco (Chine), CMA CGM (France)

- De transports aériens. Le transport aérien est resté réservé jusque dans les années 1960 à une élite, avant de
se démocratiser pour devenir aujourd'hui un moyen de transport de masse.

Cette croissance s'appuie sur un développement technologique continu : accélération de la vitesse de vol,
augmentation de l’autonomie et des capacités. Afin de réduire et de rentabiliser leurs immobilisations, les
compagnies passent de réseaux maillés moins rentables, à des réseaux étoilés centrés sur des hubs vers
lesquels convergent tous les flux avant redistribution.

Dans l’énergie, les réseaux d’oléoducs (pipe-lines) et de gazoducs ne cessent de s’étendre : 3,5 millions de km de tubes
relient les régions productrices aux régions consommatrices.
b/ Les flux d’informations : un essor récent et spectaculaire

On assiste à l’explosion des flux d’informations numérisés. L'essor des télécommunications, lié aux progrès de la
numérisation est un vecteur essentiel de l'explosion de la mobilité des informations (sons, images, données). On
distingue trois grands types de réseaux de télécommunications : les câbles, les satellites et les antennes.

Internet joue un rôle particulier, puisque ce n'est pas un réseau à proprement parler, mais un protocole qui permet
l'échange de données sur les réseaux existants. Même si son utilisation continue d’obéir à une géographie sélective, il
est devenu un média de masse, qui contribue à faire émerger et à structurer l'espace mondial, ce qui pose de
redoutables questions de gestion, de régulation et de contrôle.

En permettant l’organisation et le contrôle des économies « en temps réel », la maîtrise des réseaux constitue un
enjeu central de la phase actuelle de la mondialisation. Cette connexion à l’espace productif mondial dépend du
niveau de développement des États et des régions. Elle se traduit, à toutes les échelles, par des phénomènes de sur-
intégration et de sur-exclusion, comme l’illustre la géographie des data centers et des câbles sous-marins.

c/ Les flux financiers : une place prépondérante

La circulation des flux financiers est permanente. La globalisation financière est le domaine le plus avancé de la
mondialisation, beaucoup plus que la mondialisation des échanges de biens et de services.

La phase actuelle de la mondialisation a été marquée par la libéralisation des marchés financiers, ce qui a accéléré la
circulation planétaire du capital et entraîné une explosion de la capitalisation boursière (déf. : Le nombre des actions
d’une entreprise multiplié par le cours de l’action).

Le stock de capital est ainsi passé de 160% à 450% du PIB mondial entre 1980 et 2018, favorisé par la déréglementation
des marchés et par la croissance des échanges électroniques. Ces innovations technologiques reliant en temps réel
toutes les places financières ont également pour effet une interconnexion et une interdépendance accrues entre
elles. En même temps qu’elle accroît la capacité de financement de l’économie, une telle évolution produit un
système instable et générateur de graves crises aux effets économiques et sociaux dévastateurs.

La géographie de la finance mondiale reflète les inégalités de l’espace mondial : quelques grandes places financières
sont en position dominante (Wall Street à New York, la City de Londres, Kabuto Cho de Tokyo, etc.), et les dix
premières d’entre elles polarisent 80% de la capitalisation boursière mondiale.

2. Littoralisation, métropolisation

a/ Littoralisation

Le système maritime mondial est polarisé et inégal, et les principaux flux se concentrent sur quelques façades
maritimes, qui regroupent de grandes métropoles, de vastes bassins productifs et les plus grands ports mondiaux.

Les façades maritimes fonctionnent comme des interfaces qui connectent leurs arrière-pays continentaux (ou
hinterlands) aux avant-pays océaniques et aux échanges mondiaux.

Elles comptent parmi les lieux privilégiés de la mondialisation, et l’importance qu’elles ont prise dans ce processus se
traduit par le phénomène de littoralisation (déf. : Concentration croissante des hommes et des activités sur ou à
proximité des littoraux).

L'attraction contemporaine des littoraux est à l'origine d'une densification croissante des aménagements et de
concurrences entre activités.

En effet, le processus de littoralisation est sous-tendu par deux grandes logiques d'attractivité éventuellement
concurrentes :
- Une logique de la production matérielle, qui vise à la recherche d'une efficacité économique croissante liée
à la mondialisation des échanges et permise en particulier par la révolution des transports maritimes et
terrestres.

- Une logique de récréation, de recherche d'avantages : tourisme, lieux de résidence agréables, associés ou
non aux lieux de travail, etc.

L’analyse des flux fait ressortir le caractère sélectif de la littoralisation des espaces productifs. L’Asie orientale, avec
la Chine, est devenue le nœud central de la circulation maritime mondiale avec 40% des flux, dont 64% du trafic de
conteneurs. Les « Sud » réalisent désormais 65% des activités maritimes mondiales en lien avec la DIT.

Soumis à une vive concurrence, les grands ports se modernisent en permanence pour optimiser leurs services et se
transforment, à la recherche de nouveaux terrains pour leurs activités et pour accueillir des navires toujours plus
grands : création d’immenses avant-ports, munis de terre-pleins gagnés sur la mer, pour y implanter notamment les
terminaux pour porte-conteneurs.

Yangshan à Shanghai, est ainsi devenu le premier port mondial de conteneurs en 2017.

b/ Métropolisation

Nous l’avons vu, la métropolisation est un processus qui affecte la ville dans ses formes et dans ses fonctions. Elle
désigne un mouvement de concentration de populations et d'activités (essentiellement celles de direction, de décision
et de conception) dans des ensembles urbains de grande taille.

Le phénomène de métropolisation doit son ampleur et son originalité à la concentration spatiale des fonctions
stratégiques du nouveau système productif :

- Les appareils de commandement et de contrôle (sièges sociaux, directions)

- Les foyers de l'innovation (secteurs de Recherche-Développement (R&D) = déf. : Secteur d’une entreprise qui
se consacre à l’amélioration scientifique et technologique des produits.)

- L’accessibilité aux réseaux de communication virtuels ou physiques

- L’attractivité et le poids culturels.

De fait, les grandes métropoles jouent un rôle majeur dans l’économie mondiale. Les 300 premières réalisent 50% du
PIB mondial avec seulement 23% de la population (leur production de richesses est mesurée par le Produit Urbain
Brut (déf. : Ensemble des richesses (biens et services) produit dans une ville en un an).

Ces métropoles fonctionnent en réseaux dans le cadre d’une hiérarchie urbaine mondiale et continentale. Ces
métropoles organisent de vastes aires productives emboîtées aux échelles régionales, nationales, continentales et
mondiales.

 La métropolisation amplifie un certain nombre d’enjeux d’aménagement liés à l’étalement urbain, aux mobilités
croissantes et aux fractures socio-spatiales, ce qui interroge aussi les modes de gouvernance urbaine.

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