Context Analysis: Watershed Programme Mali: (Texte) (Texte)
Context Analysis: Watershed Programme Mali: (Texte) (Texte)
Context Analysis: Watershed Programme Mali: (Texte) (Texte)
ANALYSIS:
WATERSHED
PROGRAMME
MALI
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Contenu
RESUMÉ ................................................................................................................................. 9
1 INTRODUCTION ............................................................................................................. 15
1.1 WATERSHED 15
1.2 OBJECTIF DU TRAVAIL 15
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3.3 INTÉGRATION DE LA GIRE DANS LES POLITIQUES ET RÉGLEMENTS PAR RAPPORT AU WASH 39
3.4 ENGAGEMENT DU MALI SUR LES OMD ET LES ODD 40
3.5 ENGAGEMENT DU MALI DANS LA GESTION DES RESSOURCES EN EAU 40
3.6 ENGAGEMENT DU MALI DANS LA GESTION DES EAUX TRANSFRONTALIÈRES 41
3.7 PRIORISATION DE L’ACCÈS À L’EAU POTABLE DANS LES POLITIQUES NATIONALES AU MALI 41
3.8 MISE EN ŒUVRE DU CADRE JURIDIQUE 41
3.9 PLAN NATIONAL DE DÉVELOPPEMENT 43
3.10 MISE EN ŒUVRE DU PLAN NATIONAL DE DÉVELOPPEMENT 45
3.11 ANALYSE DE LA MISE EN ŒUVRE DE LA POLITIQUE NATIONALE DE L’EAU 45
3.12 APERÇU DES FLUX FINANCIERS SELON LES DONNÉES DISPONIBLES 47
3.13 APERÇU SUR LE PAIEMENT DU SERVICE DE L’EAU PAR LES USAGERS 50
3.14 PRINCIPE POLLUEUR PAYEUR 50
3.15 BUDGET GOUVERNEMENTAL POUR LA GIRE 52
3.16 EVALUATION ENVIRONNEMENTALE ET IMPACT SOCIAL 52
3.17 ENVIRONNEMENT FAVORABLE POUR LES OSC 53
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B. AUTRES OSC AYANT DES VOLETS EAU, HYGIÈNE ET ASSAINISSEMENT 83
C. INVENTAIRE DE PLATEFORMES, COLLECTIFS ET RÉSEAUX D’OSC DU SECTEUR 85
5.2 CATÉGORISATION ET SÉLECTION DES PARTIES PRENANTES POTENTIELLES WASH/GIRE 88
A. CRITÈRE DE SÉLECTION 89
5.3 LES PARTENAIRES CHOISIS PAR L’ÉQUIPE WATERSHED 89
5.4 INFLUENCE DS PARTIES PRENANTES 94
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ABREVIATIONS
Abréviations Définition
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CSCRP Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté
GCS - AEP Groupe de Conseil et de Suivi pour les Adductions d’Eau Potable
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GIREDIN Gestion Intégrée des Ressources en Eau dans le Delta Intérieur du Niger
ON Office du Niger
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ONG Organisation Non Gouvernementale
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SHVA Système d’hydraulique Villageoise Amélioré
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RESUME :
De l’analyse de la disponibilité des ressources en eau douce, il ressort que le Mali regorge
d’importantes ressources. Le volume des précipitations est estimé à 415 milliards de m³. Les
ressources en eau de surface pérennes (les fleuves et leurs affluents) sont évalués à 56
milliards de m³; les ressources en eau de surface non pérennes, importantes sont estimées à
15 milliards de m³; les ressources en eau souterraine renouvelable des aquifères sont
évaluées à 66 milliards de m³. Le volume de la ressource d’eau renouvelable par habitant et
par an est de 10 000 m³, ce qui signifie que le Mali a un revenu brut de ressources en eau par
habitant supérieur à la valeur de référence de pénurie d’eau mondialement admise (1000
m³/personne/an). Seulement 0,2% desdites ressources sont exploitées, limitant
substantiellement le niveau des activités liées à la mise en valeur des ressources en eau.
Mais, il faut surtout signaler que la disponibilité ainsi évoquée, ne reflète pas la mauvaise
répartition spatiale et temporelle des ressources en eau : Du nord au sud, et de l’Est à
l’Ouest, les conditions pluviométriques, hydrologiques et hydrogéologiques sont très
souvent défavorables à plusieurs localités du Pays. Les populations de ces zones défavorisées
vivent une pénurie aiguë d’eau.
De l’analyse de la satisfaction des besoins en eau potable, il ressort que le taux d’accès en
2015, en milieu rural est de 63,3% ; 70,0% en milieu semi urbain et urbain et 65,3% au
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niveau national. En ce qui concerne la fonctionnalité des ouvrages hydrauliques, le taux
moyen de panne des pompes à motricité humaine est d’environ 33,0% en 2015, soit environ
5 300 ouvrages non fonctionnels sur un total de 18 000 (exprimés en EPEM). Ce taux varie
suivant les régions et est compris entre 29% et 40%. Comparativement à l’année 2014, il a
été constaté une augmentation du nombre de pompes a motricité humaine (PMH) en
panne, ce taux était d’environ 24,5% en 2014, soit 4400 ouvrages non fonctionnels sur un
total de 18 000 (exprimés en EPEM). Ce taux varie suivant les régions et est compris entre
15% et 30%. Par ailleurs, il est à noter que la non fonctionnalité des pompes à motricité n’a
pas fait l’objet d’une étude approfondie par l’Administration. Elle serait due au vieillissement
des infrastructures, l’effritement progressif des structures de gestion villageoise et de
maintenance et le manque d’un suivi de proximité. Pour réduire le taux de panne des
pompes à motricité humaine (PMH), il est important de réaliser une étude sur la
maintenance et la chaine d’approvisionnement des pièces de rechange des PMH au Mali. Les
objectifs de cette étude sont de cataloguer les données sur les points d’eau existants,
évaluer les facteurs de durabilité pour les PMH, procéder à une analyse complète de la
chaine d’approvisionnement et de valeur et de recommander des modèles économiques
alternatifs afin d’améliorer la durabilité des PMH. Aussi, elle proposera également des
constatations importantes relatives à la capacité du comité de gestion d’eau ou de
l’association des usagers d’eau, des distorsions du marché et une performance financière
des mécanismes alternatifs d’approvisionnement. Comme les pompes à motricité humaine
continuent d’être une intervention populaire pour améliorer l’accès a l’eau potable, les
constatations et les conclusions de cette étude non seulement informent sur les activités du
programme Watershed mais aussi contribuent au dialogue élargi sur l’accès durable à l’eau
dans tout le pays.
[Texte] [Texte]
lieux de défécation. Cela entraine l’obstruction ou la disparition du réseau, la stagnation des
eaux et des ordures vecteurs de maladies, et cause parfois des inondations. Les eaux
résiduaires d’origine artisanale et industrielle sont en général déversées dans les caniveaux
et les cours d’eau, sans traitement préalable. Le tout-à-l’égout n’existe que dans la capitale,
desservant moins de 1% des Bamakois (et ce chiffre est en baisse puisque la population
augmente sans cesse tandis que le réseau devient de plus en plus vétuste). Le fleuve Niger
constitue son exutoire.
De l’analyse de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE), il ressort que le Mali, en
reconnaissant les valeurs de l’eau a intégré l’approche GIRE dans sa politique nationale de
l'eau depuis 2004 et a élaboré un Plan d'Action pour la Gestion Intégrée des Ressources en
Eau (PAGIRE) qui a été́ adopté en Conseil des Ministres en 2008. Ce Plan offre le cadre pour
mettre en œuvre la politique de l’eau en assurant l’amélioration de la sécurité alimentaire.
PAGIRE a des objectifs en matière de gouvernance de l’eau, dans les domaines de
l’environnement (législatif, réglementaire, économique), de la réforme du cadre
institutionnel et de la mise en place d’outils et d’instruments de gestion. Malgré que la GIRE
soit parmi les axes stratégiques du PROSEA, la diminution des ressources allouées au secteur
a eu des conséquences tangibles sur la mise en œuvre du PAGIRE. Aujourd’hui le pari du
Gouvernement est de réussir la mise en œuvre du PAGIRE. Pour cela, le programme
Watershed pourrait contribuera :
Néanmoins, des initiatives sont engagées par l’Etat et ces partenaires pour la relance de la
mise en œuvre du PAGIRE. D’autre part, les politiques et règlements par rapport à l’eau,
l’assainissement et l’hygiène prennent en compte les principes fondamentaux de la GIRE
(subsidiarité, concertation et implication de tous les acteurs et utilisation des outils
économiques et financiers pour la gestion durable des ressources en eau) adoptés aux
conférences de Dublin (janvier 1992) et à Rio (juin 1992). En plus, certaines zones humides
telles que le lac Walado-Débo, le lac Horo, la plaine de Seri et plus récemment le Delta
Intérieur du Niger dans sa globalité sont classés sites Ramsar. Ce qui fait du Mali, la 2ème
plus grande zone humide de l’Afrique.
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Le Mali partage avec plusieurs autres pays deux grands fleuves transfrontaliers. Il s’agit des
fleuves Niger et Sénégal qui sont respectivement 30 et 10% de leurs bassins situés sur le
territoire du Mali. En plus, le Mali occupe 1% de la superficie totale du bassin de la Volta. Les
bassins transfrontaliers des fleuves Niger, Sénégal et le bassin de la Volta sont gérés dans le
cadre d’organisme de bassin dont fait partie le Mali. Il s’agit notamment de l’Autorité du
bassin du fleuve Niger (ABFN), l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal
(OMVS) et l’Autorité du bassin de la Volta (ABV). Depuis le sommet de 1992, ces organismes
intègrent désormais les principes de la GIRE dans leurs stratégies. A cet effet, le Mali a mis
en place une stratégie de suivi et d’évaluation des ressources en eau. Cette stratégie est mis
en œuvre essentiellement à travers : (i) la gestion d’un réseau hydrométrique de 95 stations,
(ii) le suivi du remplissage et du stockage des retenues des barrages de Manantali et de
Selingué, (iii) la collecte de données piézométrique au niveau 124 sites d’observation et (iv)
la participation à des rencontres relatives à la gestion des eaux transfrontalières des bassins
(ABN, OMVS et ABV).
De l’analyse de la qualité de l’eau, il ressort que les niveaux de qualité des eaux sont ainsi
différents si l’eau est destinée à la production d’eau potable pour la consommation humaine
ou à d’autres usages. Les données sur la qualité des eaux au Mali sont issues d’actions
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ponctuelles (projets, programmes, etc.). Les séries chronologiques sont rares et présentent
généralement des lacunes qui rendent difficile l’analyse des tendances. A cela il faut ajouter
le fait qu’en général les données disponibles se rapportent à des périodes très diverses avec
des contextes climatiques et environnementaux qui ont beaucoup évolué. Les résultats des
analyses ne tiennent pas compte des unités géologiques, hydrologiques et
hydrogéologiques. Malgré la mise en place d’une stratégie de suivi et d’évaluation des
ressources au Mali qui intégré le suivi de la qualité des eaux souterraines et de surface
depuis 2006, sa mise en œuvre demeure lente en grande partie à cause de la crise politico-
sécuritaire que le Mali a connu depuis 2012. Des matières polluantes telles que le rejet sans
traitement des eaux domestiques des centres urbains longeant les principaux cours d’eau,
l’utilisation incontrôlée des intrants agricoles, le rejet des déchets industriels, miniers et
artisanaux liquides et le rejet d’autres déchets spéciaux (effluents des hôpitaux, huiles et
graisses) sont également à l’origine de la dégradation de la qualité des eaux.
En effet, au Mali, aucun lien ou interaction entre la gestion des ressources et la fourniture
des services WASH n’est constaté. Les données produites au niveau de la GIRE ne sont pas
partagées avec les acteurs WASH et ne sont pas utilisés pour orienter les projets WASH ; et
les enjeux de surexploitation ou de pollution des ressources ne sont suffisamment adressés.
Comme déjà mentionnés plus haut, les analyses de la qualité de l’eau sont effectuées au
moment de la réalisation d’un ouvrage mais ne sont pas répétés systématiquement. Il
semble ainsi indispensable de revoir le cadre global d’intervention GIRE afin de remettre la
gestion des ressources au service des populations et des secteurs économiques prioritaires
pour que les procédures de suivi de l’abstraction, la qualité de l’eau et la pollution de la
ressource doivent être systématisés.
De l’analyse des acteurs de la société civile, il ressort que la société civile est très variée : Elle
se compose des ONG nationales et internationales, des plateformes, des réseaux
d’organisations de la société civile du secteur de l’eau et de l’assainissement au Mali. Il est
important ici de préciser que cette analyse s’est intéressé à identifier et analyser les acteurs
clés de la société civile intervenant dans le domaine de l’eau, l’hygiène et de
l’assainissement (WASH) et de la GIRE au Mali. De ce fait, nous nous sommes
particulièrement intéressés à la question de leur influence sur les processus décisionnels au
niveau national, leur ancrage dans le dispositif institutionnel national. L’analyse prouve
l’existence d’une multitude d’intervenants dans le secteur de l’eau, de l’assainissement et de
la GIRE, on ne saurait sous-estimer les défis traditionnels inhérents à la coordination d’un
ensemble aussi important d’acteurs dans la mise en œuvre de l’eau et l’assainissement et de
la gestion intégrée des ressources en eau. La plupart des initiatives de ces structures sont
appuyées et financées par leurs partenaires internationaux. En effet, malgré le grand
nombre d’acteurs, la majorité des organisations maliennes interviennent surtout dans la
mise en œuvre des actions de plaidoyer ou d’intermédiation sociale dans le cadre des
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projets AEPHA menés par les PTF et les ONG internationales. Les initiatives propres menées
par ces structures sont limitées par leur manque de ressources et la faiblesse des
compétences car l’insuffisance des ressources adaptées limite l’intervention des différents
acteurs aux niveaux déconcentrés et décentralisés. Aussi, les cadres de concertation et de
coordination ne sont pas opérationnels aux niveaux déconcentrés et national. En plus, la
faible capacité d’absorption des financements acquis par l’Etat dans le secteur est une
illustration du besoin de renforcement des capacités des OSC pour assurer pleinement leurs
rôles d’influence dans le respect des engagements pris par l’Etat et les PTF qui permettra de
réduire les inégalités et de rendre plus durable les réalisations. A cause de ces faiblesses
dans, la voix de la société civile au Mali n’est pas très influente au niveau des instances de
prise de décision. Mais les structures de la société civile ont quand même le mérite de
travailler en lien étroit avec la base et de contribuer ainsi à améliorer l’information et la
participation des populations, renforçant le contrôle citoyen dans le secteur.
Quant aux acteurs de la société civile internationale, bien qu’ils aient plus de compétences
et de moyens d’influence, ont parfois une vision restreinte car limitée à leurs zones ou
domaines d’intervention spécifiques, et ils peinent à entreprendre des actions conjointes en
raison d’une certaine rivalité.
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1 Introduction
1.1 Watershed
D’abord, Watershed va investir dans le renforcement des capacités des OSC à engager et à
participer à la concertation et au dialogue sur la gouvernance et les politiques. A cette fin, le
partenariat permettrait d’évaluer, de développer et de mettre en œuvre une série d’outils et
d’approches pour le renforcement des capacités des OSC pour le plaidoyer/lobbying fondées
sur des preuves. Ensuite, le partenariat cherchera à lier les utilisateurs de l’eau et les parties
prenantes (Les autorités centrales et locales, les medias, le secteur privé, les institutions de
recherché et universitaires, les services publics de l’Etat, les OSC et les réseaux) dans le
dialogue autour de la bonne gestion des ressources en eau et la fourniture durable des
services WASH. Egalement, le rôle des écosystèmes dans la sauvegarde de l’eau brute et la
préservation de la qualité de l’eau à consommer sera abordé.
Enfin, le partenariat aspire à étendre sa portée en engageant les donateurs, les investisseurs
et des nouveaux partenaires dans d’autres pays.
Le but de ce travail est de procéder à une analyse du contexte. Cette analyse du contexte
permet de veiller à ce que tous les acteurs impliqués dans le programme Watershed (Equipe
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Watershed et les partenaires locaux: Organisation de la société civile (OSC), les autorités
centrales et locales, les services publics de l’Etat, le secteur privé et les réseaux) ait une
compréhension commune de l’environnement dans le programme sera mis en œuvre.
En plus, l’analyse du contexte permet d’avoir une connaissance base sur le développement
du programme pays. L’objectif du travail est de recueillir des informations sur l’eau,
l’assainissement et l’hygiène (WASH) et la GIRE ainsi que sur la gouvernance de l’eau avec un
accent sur la qualité de l’eau.
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2 Description du contexte WASH et GIRE du Mali
2.1 Description géographique :
Le Mali, vaste pays continental au cœur de l’Afrique de l’Ouest, est situé entre les 10° et 25°
de latitude Nord et entre les 4° de longitude Est et 12° de longitude Ouest. Il couvre une
superficie de 1 241 238 km². Il partage 7000 km de frontière avec 7 pays (figure 1) à savoir :
Le Sénégal, la Mauritanie, l’Algérie, le Niger, le Burkina Faso, la Cote d’Ivoire et la Guinée
Conakry.
Aussi, le Mali est traversé par les deux (02) grands fleuves de l’Afrique de l’Ouest, le Niger
(4 200 km dont 1 700 km au Mali) et le Sénégal (1 700 km). Ces deux fleuves forment avec
leurs affluents un important réseau hydrographique inscrit dans d’immenses bassins
versants (300 000 km² pour le Niger et 155 000 km² pour le Sénégal) que le Mali partage
avec 12 pays. Dans ces bassins versants, près de 400 zones humides (plaines inondables,
lacs, mares, oueds, etc.) ont été répertoriées dont certaines comme le lac Walado-Débo, le
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lac Horo et la plaine de Seri sont classées sites Ramsar, et plus récemment le Delta Intérieur
du Niger dans sa globalité, ce qui en fait la 2ème plus grande zone humide d’Afrique.
Le climat est tropical sec. On y distingue quatre types : Un climat saharien (désertique) au
Nord (pluviométrie annuelle <200 mm), sahélien (pluviométrie annuelle comprise entre 200
mm et 600 mm), soudanien (pluviométrie annuelle comprise entre 600 mm et 1000 mm) et
soudano-guinéenne au Sud (pluviométrie annuelle> 1000 mm).
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Figure 2: Carte des Zones climatiques du Mali
• Une saison sèche dont la durée varie de neuf (09) mois au Nord (octobre à juin) à six
(06) au Sud (novembre à avril),
• Et une saison humide ou hivernage, mai à octobre au Sud et de juillet à septembre au
Nord avec des intersaisons plus ou moins marquées correspondant à des mois « ni
pluvieux, ni secs ».
Les pluies liées aux lignes de grains sont particulièrement importante aux latitudes
sahéliennes. Le régime de moisson est le facteur dominant de la saison des pluies. Le climat
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est marqué par une pluviométrie annuelle décroissante du Sud au Nord (de plus de 1100
mm à moins de 100 mm) pour la période 1971 – 2000.
90 0, 0
80 0, 0
1 25 %( m o yen n e)
70 0, 0
mm
60 0, 0
M oy en n e
50 0, 0
75 %( mo yen ne)
40 0, 0
30 0, 0
1 92 1 1 931 19 41 195 1 1 96 1 19 71 19 81 1 99 1 2 001
Années
D’après Aquastat, on évalue le potentiel des précipitations annuelles, environ, à 350 milliard
de m³. De ce potentiel, l’évapotranspiration et les infiltrations consomment quelques 300
milliard de m³. Restent 50 milliard de m³ de ressources d’eau superficielles produites. De
plus, une quantité renouvelable de 10 milliard de m³ d’eau souterraine est produite chaque
année. A ces ressources de 60 milliard de m³ produite au Mali, il faut ajouter 40 milliard de
m³ d’eau apportées des pays limitrophes et qui font partie de ressources utilisables du pays,
une fois la frontière franchie. Compte tenu de ces apports, on évalue annuellement le
potentiel de la ressource en eau, environ, à quelque 100 milliard de m³. Néanmoins, il faut
ajouter qu’une quantité importante de cette ressource en eau quitte annuellement le
territoire, soit environ, un total de 52 milliard de m³ (dont 30 milliard de m³ vers la
république du Niger et 22 vers l’ensemble Mauritanie-Sénégal). Par conséquent, le Mali
dispose près de 8 000 m³ d’eau par habitant en 2008 ce qui, contrairement à bien des idées
toutes faites, est très satisfaisant, voire élevé, en comparaison de la moyenne des pays
d’Afrique. A titre de comparaison, à l’année, l’Afrique du Sud n’avait droit annuellement qu’à
1 044 m³ par personne.
Le problème de l’eau au Mali n’est pas sa pénurie mais sa partition spatiale et temporelle
donc son stockage et son adduction. Malgré les efforts des autorités gouvernementales, les
cours d’eau sont menacés par l’ensablement, notamment dans le septentrion malien, la
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dégradation des berges et la pollution. Quant au climat, les différentes problématiques au
Mali sont traduites par :
Malgré les efforts du Mali dans la quasi-totalité des secteurs de développement social, le
pays fait encore partie du groupe des nations à faible développement humain avec les
performances relativement mauvaises en alphabétisation, scolarisation des enfants, taux de
couverture sanitaire, accès aux services de santé, accès à l’eau potable. Le Mali est dans le
groupe des pays à faible niveau de développement humain. Avec un indice de
développement humain (IDH) de 0,407 en 2014, le Mali occupe la 176ème place sur 187 pays
et territoires classés.
La crise politique et sécuritaire profonde en 2012 ayant abouti à un coup d’Etat, le 21 mars,
et par la suite au contrôle de vastes régions du Nord du pays par des groupes armés a
engendré d’importantes fluctuations de la production intérieure avec notamment une
brusque tassement de la croissance du PIB consécutif à la destruction des infrastructures y
compris celles de WASH, aux déplacements de population, à la suspension des activités
économiques, à la désertion des touristes et à la baisse de l’aide international. L’atténuation
des tensions sécuritaires et le retour progressif à l’ordre constitutionnel en 2013 ont permis
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au taux de croissance du PIB qui avait chuté entre 2011 et 2012, de 2,7 à 0,0%, de repartir à
la hausse en 2013 à 1,7% puis de rebondir à 7,2% en 2014.
Cependant, le Mali restera exposer à des chocs liés à la situation sécuritaire et climatique. Il
possède une économie insuffisamment diversifiée et vulnérable aux conséquences du
changement climatique, notamment les épisodes extrêmes et répétés de sècheresses et de
pluies de fortes intensités. Ces facteurs favorisent la pauvreté, l’instabilité et l’insécurité. La
prestation des services sur ce vaste territoire à la population clairsemé s’avère difficile
créant des disparités géographiques et suivant à la cohésion sociale de la population estimée
à près de 15 millions d’habitants (Selon les résultats officiels du RGPH – 2009) dont 50,5%
sont des femmes et 49,5% des hommes avec un taux de croissance annuel de 2,2%.
Cette population est repartie entre une vingtaine d’ethnies. Ces différentes ethnies
possèdent chacune leur langue. Les langues les plus répandues sont le bambara, le fulfulde,
le sonrhaï, le dogon et le tamashek. Certaines langues sont pratiquées par plusieurs groupes
ethniques. Ainsi, le bambara, parlé par les malinkés, les sénoufos et les wassoulounké, est la
langue la plus usitée. La grande diversité de la population n’a pas empêché, toutefois une
tendance à l’unité. Tous les groupes ethniques ont une organisation sociale presque
identique. Elle est partout déterminée par l’organisation du travail. Chaque groupe ethnique
est stratifié en fonction de sa participation à la production et à la protection de la
communauté.
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Figure 4: Répartition de la population au Mali par ethnies
Aujourd’hui, cette stratification est perturbée aussi bien dans les principes que dans les faits.
Les éléments traditionnels de différenciation s’estompent peu à peu à la suite d’un brassage
entre les différentes classes sociales et entre ethnies. Si la parenté à plaisanterie continue
d’exister entre les groupes ethniques et sociaux, les rôles sociaux ne sont plus déterminés
par l’appartenance de classe sociale.
Au regard de tout ce qui précède, des efforts considérables restent à fournir pour améliorer
de façon significative les conditions de vie des populations.
Bamako et les autres centres urbains étaient les principales destinations des migrants
internes. Cependant, c’est surtout durant les années précédant l’éclatement du conflit en
2012 que l’on a assisté à une tendance de plus en plus marquée à l’urbanisation au Mali
(Banque mondiale, 2013). En 2011, 35 % de la population malienne vivait en milieu urbain
(DAES-ONU, 2011). Les flux migratoires les plus importants convergeaient vers Bamako ; en
2004, 33 % de la population de la capitale était composée de migrants (Ballo, 2009). La
proportion de la population urbaine devrait grimper à plus de 60 % de la population totale
d’ici à 2024 (Banque mondiale, 2013). Avant le conflit, les migrations internes étaient surtout
motivées par le désir de se rapprocher de sa famille et par des considérations d’emploi et
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d’éducation. D’après l’Enquête permanente emploi auprès des ménages (EPAM) effectuée à
Bamako et dans d’autres agglomérations, les femmes avaient plutôt tendance à migrer pour
des raisons de regroupement familial, et les hommes pour poursuivre des études ou pour
des motifs professionnels (Ballo, 2009). Dans les zones rurales, la migration s’effectuait
principalement à des fins de regroupement familial. Le fait que la population augmente, la
demande en eau devient plus grande et l’offre diminue. Au Mali, la ville affectée par
l’immigration par rapport au secteur WASH est la capitale Bamako qui, malgré la capacité de
production du centre de 200 000 m³ par jour, connait un déficit en eau de 150 000 m³ par
jour puis que la demande actuelle de la population est de l’ordre de 350 000 ³ par jour. Ce
déficit d’eau potable qui se manifeste par les coupures récurrentes d’eau et le faible débit de
l’eau serait dû à l’infériorité de l’offre à la demande des consommateurs. Selon les
responsables de la Société Malienne de Gestion de l’Eau Potable (SOMAGEP), le projet de
Kabala, opérationnel en 2018, produira 144 millions de litres d’eau par jour, pourrait mettre
fin à cette crise d’eau.
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Les éleveurs et les groupes nomades ont clairement été touchés par le conflit, l’insécurité les
ayant contraints à se disperser dans tout le nord du Mali et au-delà des frontières (IRIN,
2013
). La majorité des réfugiés sont en fait des éleveurs appartenant aux groupes ethniques des
Touaregs ou des Maures. Un nombre plus grand encore de déplacements internes ont eu
lieu dans le nord du Mali, bien qu'il soit difficile de connaître précisément leur ampleur en
raison de l’impossibilité d’accéder à ces régions. Des zones d'installation de nomades à
l'extérieur de Bamako ont également été signalées (documents internes de l’OIM). Ces
déplacements massifs ont eu des incidences sur les mouvements et les moyens d'existence
traditionnels. Par exemple, le conflit a contraint les éleveurs à abandonner leurs routes
migratoires habituelles et les a empêchés de retourner dans les pâturages situés au nord du
fleuve Niger (IRIN, 2012). Beaucoup ont aussi dû abandonner leurs tentes traditionnelles à
cause des combats (OCHA, 2013), se retrouvant sans abri. Pendant l'occupation, les insurgés
ont prélevé du bétail selon leur bon vouloir et, à présent, les éleveurs n'ont pas
suffisamment d'argent pour nourrir le cheptel restant. Comme ils ne peuvent les garder,
beaucoup ont été contraints d'abandonner leurs bêtes ou de les vendre à très vil prix. Cette
situation aura des effets négatifs et potentiellement irréversibles sur leurs moyens de
subsistance, et pourrait se traduire par l’apparition de flux migratoires permanents vers les
zones urbaines (IRIN, 2013).
c. Refugiés
A la fin de mai 2013, au moins 185 144 Maliens avaient fui dans les pays voisins, dont
176144 étaient enregistrés en tant que réfugiés par le HCR. La plupart des réfugiés se
trouvaient au Niger, en Mauritanie et au Burkina Faso (174 598). La plupart des réfugiés
maliens estiment qu'il n'est pas encore sûr de regagner leur pays, bien que certains aient
déclaré souhaiter rentrer chez eux et que l'on signale des retours. Néanmoins, malgré
l'absence de chiffres, il semble que les réfugiés soient beaucoup moins nombreux à rentrer
que les personnes déplacées à l'intérieur de leur pays (documents internes de l’OIM), ce qui
peut s'expliquer en partie par la composition ethnique de la population réfugiée. Comme
pour les déplacés internes, le retour des réfugiés maliens n'est pas encouragé dans la
mesure où les conditions ne sont pas encore en place pour assurer le bon déroulement de
vastes mouvements de retour.
La population est estimée à 14 517 176 habitants avec un accroissement annuel moyen de
3,6%, une proportion de 48,6% de jeunes de moins 15 ans et une majorité de la population
(73%) résidant en milieu rural.
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Selon le programme commun OMS/UNICEF de suivi (JMP) dont les données les plus récentes
sont basées sur les estimations de 2015, le taux national d’accès à un point d’eau amélioré
est de 77% et 25% à un assainissement amélioré. La couverture diminue en milieu rural, où
elle n’atteint que 64% et 16% respectivement. Il est intéressant de noter deux raisons pour
une baisse des tendances : la guerre dans la partie nord du pays qui a détruit beaucoup
d’infrastructures d’eau et également après le recensement de 2009, il a été réalisé le taux de
croissance réelle de la population était supérieure à celle initialement appliqué. La figure 4
résume l’évolution de la couverture concernant l’eau et l’assainissement dans les zones
rurales de 1990 à 2015.
[Texte] [Texte]
Pour rappel, selon la cible OMD, le taux d’accès à l’eau potable avait été fixé par le Mali à
82% pour l’horizon 2015. L’atteinte des objectifs OMD pour la cible assainissement signifie
que 59% de la population malienne devrait avoir accès à un assainissement amélioré en
2015. Pour donner suite aux OMD, les 193 pays membres des Nations Unies ont adopté le 27
septembre 2015 un ensemble de 17 nouveaux objectifs portant sur la période 2015-2030 :
les Objectifs de Développement Durable (ODD). L’Objectif 6 des ODD vise à « Garantir l’accès
de tous à l’eau, l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau ».
Il a été rapporté précédemment que le Mali est en voie d’atteindre les OMD pour l’eau, avec
une couverture nationale de 76,3% en 2011 (Source : Rapport DNH 2012). Toutefois, ce
chiffre a été calculé en utilisant une taille de population sous-estimée. En tenant compte des
estimations les plus récentes de la taille de la population (2009), le niveau tombe à 63,8%.
Divisé en zones urbaines et rurales, la couverture est de 68,7% et 61,8% respectivement. Il
convient de noter que la couverture de l’eau ne considère pas la qualité ou la protection des
sources d’eau. Il existe donc probablement une proportion assez importante sans eau
potable. La Mali n’est pas en voie d’atteindre les OMD pour l’assainissement, mais quelques
améliorations ont été observées. : par exemple, les taux nationaux de défécation en plein air
ont chuté de 29% en 1990 à 10% en 2012et 19% en 2015 (selon UNICEF). En ne considérant
que les zones rurales, une diminution plus marquée a été observé (37% à 15%).
S’agissant des couches sociales, 95% des plus riches ont accès à une eau salubre contre
seulement 30% des plus pauvres et 90% du quintile le plus riche ont accès à un
assainissement amélioré contre seulement 1% du quintile le plus pauvre (MICS 2010).
[Texte] [Texte]
de nombreuses pompes sont en pannes. Ces points d’eau non fonctionnels rendent la
corvée d’eau pénible pour les femmes et les filles. D’après un rapport genre au Mali de
décembre 2011 de la Banque Africaine de Développement (BAD), les jeunes filles des milieux
ruraux consacrent 0,6 heures par jour à la corvée d’eau contre 0,1 heure pour chaque
activité pour les jeunes garçons. Cette distribution inégale des tâches domestiques ne donne
pas les mêmes chances aux filles et aux garçons pour mener une scolarité normale. De plus,
on constate que les femmes sont peu impliquées dans la gestion et la maintenance des
points d’eau alors qu’elles en sont les principales utilisatrices, donc les premières victimes
des pannes des pompes. En 2010, le pourcentage de femmes dans les comités de gestion
des points d’eau n’était que de 34% (Source : Cadre de suivi des résultats de la Politique
Nationale Genre (PNG), aout 2011).
Le changement de comportement est très largement ancré dans les normes sociales et les
systèmes de croyances d’une société. De plus, il existe dans la plupart des communautés
maliennes une certaine d’organisation communautaire. Les associations de développement
communautaire et les mécanismes de leadership traditionnels sont des groupes puissants
qui peuvent avoir un rôle influent s’agissant de déterminer le cap et la réussite d’un
programme de développement tel que le WASH ou la GIRE au sein d’une communauté. On
doit s’attacher à comprendre les normes sociales en vigueur au sein de la communauté en
rapport avec la gestion durable et inclusive des infrastructures d’eau et d’assainissement et
les pratiques d’hygiène. Par exemple ; culturellement l’eau est une ressource dont tout le
monde peut disposer gratuitement en milieu rural.
Suite à l’analyse des documents ci-après : Matrice des goulots d’étranglement du secteur
WASH, revue PROSEA 2012, le rapport GLASS 2013, les rapports annuels de la DNH et de la
DNACPN, les principaux goulots d’étranglement identifiés dans le secteur WASH sont les
suivants :
[Texte] [Texte]
la lourdeur des procédures d’approbation des dossiers et de passation des marchés
au niveau national et au niveau des PTF,
• L’insuffisance de ressources humaines adaptées limite l’intervention des différents
acteurs aux niveaux décentralisé et déconcentrés pour assurer leurs rôles,
• Les documents de politique concernent toutes les couches sociales. Cependant, ces
documents n’intègrent pas de façon explicite les nouvelles approches comme l’ATPC,
l’équité-inclusion et le WASH marketing,
• Les cadres de concertation et de coordination ne sont pas opérationnels aux niveaux
national et déconcentré.
Le respect de ces engagements s’ils sont appliqués, pourrait permettre de réduire les
inégalités par un meilleur ciblage des couches défavorisées et de rendre plus durable les
réalisations. Mais force de constater que l’application de ces engagements demeure lente.
2.2.9 Les couts des services WASH pour les différentes catégories d’utilisateurs
a. Service de l’eau
L’eau n’a pas de prix, le consommateur paie en réalité le prix des services rendus pour la
production, le transport et la distribution de l’eau pour satisfaire les besoins. Ce prix est le
service public de l’eau. Le prix moyen du m³d’eau facturé par la SOMAGEP, toutes catégories
de consommateurs confondues (ménages, bornes fontaines, industriels) et y compris la
partie fixe du tarif, s’élève à 300 FCFA.
Pour les centres ruraux suivis par le groupe de conseil et de suivi pour les Adductions d’Eau
Potable (GCS-AEP), on constate un prix moyen de vente de l’eau qui varie de 250 FCFA à 500
FCFA.
Cependant, le service de l’eau en zone rurale reste gratuit à la pompe, l’usager ne payant
qu’indirectement à travers une cotisation forfaitaire payée par ménage à la caisse du comité
[Texte] [Texte]
de gestion des points d’eau et destinée à permettre l’entretien et la maintenance de la
pompe.
Par conséquent, on constate que la politique tarifaire actuelle favorise tout particulièrement
le consommateur urbain des centres gérés par la SOMAGEP. Ces consommateurs
bénéficient, lorsqu’ils sont titulaires d’un branchement individuel, d’un prix du m³
extrêmement modique: 103 FCFA/m³ pour une consommation de 10 m³/mois. Au-delà de ce
volume, le montant moyen par m³ de la facture demeure 300 FCFA TTC (y compris la partie
fixe).
[Texte] [Texte]
dans l’attente des équipements. L’offre de services se trouve de fait très limitée, morcelée
entre opérateurs privés et initiatives communautaires.
Dans le secteur minier, sur la base des informations collectées, la systématisation du recours
aux évaluations d’impact environnemental et social ainsi que la mise en place de plans de
gestion environnemental et social des impacts directs et indirects sur l’environnement des
activités minières doivent contribuer à limiter l’impact sur l’environnement particulièrement
la pollution des eaux. Par contre, le secteur minier artisanal doit également faire l’objet d’un
appui visant à limiter son impact sur l’environnement, particulièrement la consommation de
bois et la pollution des eaux, par la promotion d’alternatives techniques et la sensibilisation
des populations principalement.
La stratégie du Mali s’appuie sur le développement du secteur privé pour toutes les tâches
opérationnelles. Par conséquent, les opérateurs du secteur privé devraient pouvoir
intervenir dans toutes les activités du service public (délégation de gestion, travaux,
fournitures de pièces détachées, conseil, contrôle…).
Dans les villages, centres ruraux et semi urbains (moins de 10.000 habitants), le Conseil
communal est maître d’ouvrage du service public d’eau et d’assainissement, lorsque le
transfert de compétence a été formalisé par un Arrêté du Gouverneur. A ce titre, et
[Texte] [Texte]
conformément aux textes de Loi, il effectue les actions suivantes : (i) Planification du service
public de l’eau et d’assainissement ; (ii) Recrutement des opérateurs du service public ; (iii)
Participation à la gestion du service public.
Aussi, un réseau de fournisseurs de biens et service sera identifié par le Conseil communal
et/ou par la structure intercommunale de manière à programmer tous les besoins en biens
et services dans le périmètre du service public. La communication avec ces fournisseurs
devra se faire facilement (radio, téléphone).
Pour les PMH, il existe trois fournisseurs maliens (SETRA, SOMAHER et EMAMA). Les deux
premiers sont des importateurs, poseurs de pompes, et fournisseurs de services (animation,
formation…). Le troisième, est une entreprise artisanale qui emploie une trentaine de
personnes à Sikasso pour la fabrication des pompes INDIA. SETRA dispose d’un réseau de 61
dépôts de pièces détachées et de 140 artisans en 1ère, 2ème, 3ème, 4ème, 5ème et 8ème
Régions. La 7ème Région dispose également d’un Artisan pour l’ensemble de la 7ème Région.
SOMAHER dispose de 25 dépôts de pièces détachées en 1ère, 3ème, 4ème et 5ème Régions. Les
associations d’artisans dans les Cercles de Bougouni (soutenues par Hevétas) et Koutiala
(soutenues par la CMDT) facilitent le commerce des pièces détachées.
Le coût de fourniture des pièces détachées est estimé entre 15 et 18 000 FCFA par pompe et
par an par les deux principaux fournisseurs maliens. La main d’œuvre est estimée entre 6 et
10.000 FCFA par an pour les réparations, et le renouvellement des pompes devraient
intervenir tous les 15 ans environ. Les fournisseurs de pompes et de pièces détachées font
également remarquer que les Conseils communaux ne sont pas actuellement en mesure de
prendre en charge les problèmes que pose la maintenance des pompes.
Pour la fourniture d’énergie solaire, plusieurs fournisseurs étrangers (Total Energie, BP Solar,
KYOCERA…) sont représentés de manière permanente par des entreprises maliennes dont
certaines ont une expérience qui remonte au début des années 1990. Des stocks sont tenus
seulement à Bamako. La compétence de ces entreprises inclue la fourniture, et l’entretien
des pompes électriques. Si la concurrence est effective pour la fourniture et pose des
systèmes, elle est beaucoup moins évidente pour les opérations de maintenance.
[Texte] [Texte]
Pour les fournitures d’éléments de réseaux (robinetterie, tuyaux, compteurs d’eau…) les
pièces de rechange sont disponibles sur les marchés des capitales régionales et à Bamako.
Des spécifications techniques devraient être mises à la disposition des responsables de la
maintenance pour leur permettre des achats judicieux sur des critères de coût de
maintenance.
Il est en général admis que la part des dépenses pour l’eau dans le budget d’un ménage ne
devrait pas dépasser 5 % de ce budget, ou 1 à 2 jours par mois des revenus du ménage.
D’après une Enquête sur les dépenses des ménages de Bamako, réalisée entre Avril et Juillet
1996 par la Direction Nationale de la Statistique et de l’Informatique (DNSI), la part de
revenus qu’un ménage consacre à l’eau en fonction de sa consommation moyenne par
personne et par jour est résumé dans le tableau suivant. Les revenus pris en compte pour le
ménage correspondent à la dépense moyenne du quintile le plus pauvre selon l’Enquête sur
les dépenses des ménages de Bamako.
[Texte] [Texte]
Tableau 1: Part des revenus d'un ménage devant être consacrée a l'eau
Le tableau montre que les 5 % du budget du ménage considérés comme la limite supérieure
à ne pas dépasser pour la dépense en eau ne sont atteints qu’à partir d’une consommation
d’environ 74 litres par personne et par jour.
[Texte] [Texte]
En ce qui concerne les autres centres urbains, nous n’avons pu nous procurer de données
concernant les revenus des ménages. On peut cependant considérer que l’accès financier à
une consommation de 40 litres d’eau par personne et par jour semble possible pour la
grande majorité des ménages, même si leur revenu moyen est sensiblement inférieur à ce
qu’il est à Bamako (sauf à imaginer que ce revenu soit inférieur de plus de moitié à celui des
ménages de Bamako).
Les revenus de la population sont extrêmement difficiles à évaluer, tant en milieu rural
qu’urbain (sauf pour la ville de Bamako, pour laquelle une enquête a été réalisée). Il n’existe
d’ailleurs que des estimations de dépenses qui sont anciennes.
Les localités avec des mini-AEP ont une population moyenne de 7 389 habitants, ce qui
correspond à peu près à la moyenne entre la population d’un village (moins de
2 000 habitants et d’une ville (plus de 10 000 habitants). On peut faire l’hypothèse que les
dépenses des usagers des mini-AEP correspondent à peu près à la moyenne entre les
dépenses des populations rurales et celles des citadins. Les dépenses de consommation en
milieu rural sont de 72 515 FCFA par an par personne, plus une autoconsommation valorisée
à 34 050 FCFA par personne et par an. En milieu urbain les dépenses monétaires sont de 175
410 FCFA par personne et par an, plus 5 658 FCFA d’autoconsommation valorisée.
Les dépenses en numéraire peuvent donc être estimées à 123 960 FCFA par personne et par
an (moyenne de 72 515 FCFA en milieu rural et 175 410 en milieu urbain). Avec 6 personnes
par ménage, les dépenses monétaires seraient donc de
743 760 FCFA par ménage par an.
Il apparaît a priori évident que la prise en charge des coûts totaux de fonctionnement et de
renouvellement des équipements dont la durée de vie est inférieure à 20 ans est à la portée
des villageois. En effet, la dépense en eau des ménages apparaît bien inférieure aux limites
spécifiées par les organismes internationaux (OMS, PNUD) qui estiment que le coût de l’eau
potable ne doit pas dépasser 5% du total du budget du ménage.
Il faut cependant considérer que ces dépenses sont des moyennes, qui étaient valables en
1989 pour toutes les régions du pays, sans tenir compte des disparités régionales. De plus,
les dépenses monétaires ont été estimées en 1989 et ont peut-être diminué depuis la
dévaluation de 1994. Enfin, pour de nombreuses personnes vivant en-dessous du seuil de
[Texte] [Texte]
pauvreté, voire de l’extrême pauvreté, ces sommes doivent être considérées comme très
élevées.
c. L’hydraulique villageoise
La pauvreté a également crû de manière importante depuis la fin des années 1980. Le seuil
de pauvreté au Mali est évalué à 97,843 FCFA par an par personne en 1999, l’extrême
pauvreté se situant quant à elle au-dessous de 77 000 FCFA et concernant 36% de la
population, dont 90% en milieu rural.
L’incidence de la pauvreté, qui était de 41% en 1989, a fortement augmenté jusqu’en 1996,
puis a commencé à décroître. Selon le rapport 2009 de CSCRP, elle était encore de 53,5% de
la population en milieu rural en 2005.
Les dépenses en numéraire peuvent être estimées à 72 515 FCFA par personne en milieu
rural par an, soit 435 090 FCFA par ménage par an. A raison de 10 l/h/j de demande en eau
payante, la demande annuelle en eau par ménage à la pompe est 22 m3 (10 litres x 6
personnes x 365 jours). Elle est de 25 l/h/j au puits, soit 55 m³ d’eau par ménage par an.
- 77 FCFA/an pour l’entretien du puits (55 m³ x 1,4 FCFA/m³), soit 0,02% du revenu
monétaire du ménage,
- 9 405 FCFA/an pour l’amortissement et l’entretien du puits (55 m³ x 171 FCFA/m³),
soit 2,2% du revenu monétaire du ménage.
[Texte] [Texte]
compte des variations régionales de revenus (les revenus potentiels d’un villageois à l’Office
du Niger sont sans commune mesure avec ceux d’un nomade de la région de Kidal). De plus,
ces revenus monétaires estimés en 1989 ont peut-être diminué depuis la dévaluation de
1994. Enfin, pour de nombreux villageois vivant en-dessous du seuil de pauvreté, voire de
l’extrême pauvreté, ces sommes doivent être considérées comme relativement élevées.
La prise en charge par les villageois des coûts de renouvellement des équipements
hydrauliques (dont la durée de vie est inférieure à 20 ans), si elle semble possible au niveau
financier, pose plusieurs problèmes au niveau institutionnel et simplement pratique, et
notamment :
- La constitution de réserves financières au niveau du village, qui n’est possible que par
l’introduction de la vente de l’eau au volume. Celle-ci est presque inexistante pour
les pompes à motricité humaine au Mali, et son introduction nécessiterait une large
campagne nationale de sensibilisation de la population.
- Quand les possibilités d’épargne existent, il reste à résoudre le problème de la
sécurisation de l’argent. Celle-ci est impossible au village, et la constitution de
banques de céréales avec l’argent de l’épargne reste sujette au problème de
conservation des stocks, et de leur écoulement au moment opportun.
- L’investissement de l’argent de l’épargne en bétail pose le problème de la capacité
limite de charge des pâturages existants, et des réticences des villageois à déstocker
et vendre leur bétail, toujours considéré comme leur caisse d’épargne.
- La faiblesse des structures bancaires en zone rurale, et le peu de confiance des
villageois non encadrés par des projets (ON, ORS, OPIB, etc.) envers ces structures,
quand elles existent.
- L’impossibilité pour les villageois d’accéder à un prêt bancaire.
Toutes ces raisons expliquent que même si la prise en charge par les utilisateurs du
renouvellement des pompes à motricité humaine est possible en théorie, dans de très
nombreux cas, le renouvellement de la plupart de ces pompes devra encore être
subventionné de l’extérieur pendant de nombreuses années.
Diverses enquêtes au Mali ont montré qu’une faible proportion de la population rurale a
accès aux produits WASH essentiels tel que le savon, les constituants de latrines, les produits
de traitement d’eau à domicile et les dispositifs de lave-main. Ce constat est en partie dû aux
barrières socio-culturelles et financières au niveau des communautés. Il est également
imputable aux faibles chaines d’approvisionnement qui ne permettent pas aux bénéficiaires
d’avoir accès à des produits WASH technologiquement appropries et a des couts abordables.
[Texte] [Texte]
Le fonctionnement des GIE demeure artisanal. Malgré la contractualisation auprès des
communes, leur activité n’est pas réellement contrôlée. Les GIE fonctionnent en effet grâce
aux frais pour service rendu collectés auprès des abonnés. Le coût du service d’enlèvement
des déchets est actuellement de 1 000 à 2 000 F.CFA/mois par maison, après avoir été de
500 F.CFA dans les années 1990. Des informations datant de l’année de 1989 montrent que
les dépenses en numéraire peuvent donc être estimées à 123 960 FCFA par personne et par
an (moyenne de 72 515 FCFA en milieu rural et 175 410 en milieu urbain). Avec 6 personnes
par ménage, les dépenses monétaires seraient donc de
743 760 FCFA par ménage par an (61 980 FCFA/ménage/mois). Le cout d’enlèvement des
déchets étant d’environ 2000 FCFA ce qui est de l’ordre de 3,2% des dépenses monétaires
du ménage.
2.2.13 Facteurs historique influant sur la qualité des services WASH et la durabilité GIRE
Les infrastructures d’alimentation en eau potable ne sont viables que si le service de l’eau
est pérennisé, ce qui n’est pas le cas actuellement. Les principaux problèmes identifiés dans
la bibliographie sont les suivants :
[Texte] [Texte]
potable) et en qualité (l’eau distribuée doit être de qualité acceptable et le service
public ne doit pas détériorer l’environnement).
- Si ce financement n’est pas assuré, aucune activité de maintenance n’est
envisageable, et même les activités d’entretien courant ne sont pas assurées.
Pour que les infrastructures répondent à la demande des usagers de manière pérenne, il
faudra agir sur les causes conduisant à ces différents types de problèmes. L’analyse des
problèmes conduit à l’identification des types de causes ci-dessous :
2.2.14 Facteurs historiques influant sur le rôle des acteurs des services WASH
a. Les institutions chargées du service public de l’eau et de l’assainissement ne sont pas
toutes opérationnelles (Maître d’ouvrage, exploitant, contrôle, Etat).
- Les responsabilités et les moyens des acteurs ne sont pas bien définis.
- Le transfert de compétence de l’Etat aux communes n’est pas effectif.
- L’entretien et la maintenance ne sont pas structurés par des textes.
- La maintenance, confiée à des comités de gestion n’est organisée ni au niveau
local, ni aux niveaux régional ou national.
- L’environnement administratif et fiscal ne favorise pas la solution des problèmes
spécifiques du service de l’eau en milieu rural et la politique de décentralisation
du gouvernement.
- La politique nationale n’est pas connue dans plus de 80% des cas et ceux qui
déclarent la connaître ne sont pas informés des dispositions pratiques ;
- Les Comités de gestion n’ont pas de personnalité juridique.
b. Les opérateurs de maintenance manifestent peu d’intérêt pour le service après- vente.
[Texte] [Texte]
- On constate des conflits d’intérêts entre les responsables du service de l’eau
(CGPE), l’exploitant (CGPE) et le contrôle (encore CGPE quelque fois) ;
- Les relations entre acteurs ne sont pas écrites (le partage des responsabilités sans
contractualisation de ce partage conduit à l’abandon de toute responsabilité).
Pour mettre en place un dispositif de gestion des points d’eau, la commune
(maitre d’ouvrage) doit nécessairement s’appuyer sur la stratégie nationale de
l’approvisionnement en eau potable, autour du triangle d’or. Elle doit agir auprès
des trois acteurs : les usagers qui s’organisent en comite de gestion capable de
mobiliser l’argent, un artisan – réparateur capable de réparer les pompes en cas
de panne et un fournisseur capable de fournir des pièces de rechange en cas de
besoins.
- Les Maires sont tentés d’exploiter les systèmes en Régie afin d’utiliser les fonds
pour répondre à des besoins de développement dans d’autres secteurs. Ceci
risque de fragiliser le service public de l’eau en le privant, le moment venu, des
fonds dont il aura besoin pour le renouvellement ;
- Il y a conflit de compétences entre Maître d’ouvrage, Exploitant et contrôle
2. Les différents acteurs du service public de l’eau manquent de capacités
professionnelles.
- La compétence des agents d’exploitation (technique, commercial, comptable,
animation et gestion des conflits) est insuffisante ;
- La compétence des responsables du service public de l’eau (Maires, AUE, CGPE)
est insuffisante ;
- Les opérateurs de maintenance ne sont pas tous professionnels et les coûts
d’intervention sont élevés.
- Les acteurs du service public de l’eau sont mal informés et mal formés à la
défense de leurs intérêts.
3. Manque de moyens de communication et de suivi.
- Les acteurs du service public (Artisans, fournisseurs, AU, Conseils communaux…)
sont très isolés. Ils ne savent pas à qui s’adresser en cas de problème ;
- Les procédures d’importation et de distribution des pièces détachées sont
longues et coûteuses.
4. La gestion du service public de l’eau est non professionnelle ;
- La qualité de l’eau n’est pas vérifiée.
- Il existe peu de systèmes de traitement de l’eau : Aucune AEP solaire ne possède
un système de désinfection de l’eau par injection de chlore ou d’un autre produit
de stérilisation. Pendant le stockage de l’eau (dans le réservoir, le réseau où à la
maison), il est très difficile de protéger l’eau des bactéries putrides et des germes
pathogènes. Un système de traitement au chlore coûte environ 2.5 millions FCFA
en investissement et, entre 5 et 10 FCFA/m3 d’eau traitée (suivant la qualité de
[Texte] [Texte]
l’eau brute). Il permet de réduire le nombre d’analyses bactériologiques, très
difficiles à effectuer sur place et très onéreuses. Dans la mesure où l’eau est
vendue très chère, il parait normal de proposer aux usagers une eau de qualité.
- Il est difficile de gérer un service dont on ne connaît pas les usagers. Il sera
nécessaire de procéder à un recensement de la population pour les besoins du
projet, mais aussi pour les besoins de la gestion du service public de l’eau par la
suite.
Il en est résulté des différences entre les régions concernant la fourniture et la mise en
œuvre des services d’eau, d’assainissement et d’hygiène. Cette autonomie régionale signifie
que les communes peuvent délivrer et mettre en œuvre des services WASH d'une manière
différente, en hiérarchisant des besoins en fonction du contexte local. Alors que les services
WASH peuvent être mieux adaptés aux besoins locaux, cela pose un risque que les intérêts
particuliers peuvent déterminer la mise en œuvre de certains services. La DNH admet qu’il
faut renforcer l’appui financier et technique pour améliorer ces services, et qu’il faut aussi
améliorer le suivi ainsi que la coordination et le dialogue entre les acteurs.
Le Plan national d’accès à l’eau potable (PNAEP), adopté en 2004, définit une stratégie pour
réaliser l’objectif du Millénaire pour le développement concernant l’eau. Le Programme
sectoriel eau potable et assainissement (PROSEA), relevant de la Direction Nationale de
l’Hydraulique (DNH) et de la Direction Nationale de l’Assainissement et du Contrôle des
Pollutions et des Nuisances (DNACPN), est le cadre de référence du Mali pour soutenir la
mise en œuvre des stratégies et politiques nationales. Depuis 2009, c’est la Cellule de
[Texte] [Texte]
planification et de statistique du secteur eau, environnement, urbanisme et domaines de
l’État qui est chargée du suivi opérationnel du Programme sectoriel.
Les cadres de références actuels contribuant à trouver des solutions durables aux problèmes
d’approvisionnement en eau potable, d’assainissement et d’hygiène des populations sont :
- Le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) 1ere (2002-2006), 2eme
(2007-2011), 3eme (20012-2017) génération,
- Les Objectifs de développement durable (ODD),
- Le Plan National de Gestion Intégrée des Ressources en Eau (PAGIRE),
- Le Plan National d’Accès à l’Eau Potable (PNAEP),
- La Stratégie Nationale de gestion des déchets liquides,
- Le Programme Sectoriel Eau et Assainissement (PROSEA).
Le cadre juridique relatif à la gestion de la ressource en eau est codifié dans la loi Nº02-006/
du 31 janvier 2002 portant code de l’eau. En jetant les bases d’une nouvelle législation du
secteur, le code de l’eau fournit également les éléments de légitimation des structures en
charge de la gestion des ressources en eau. Ce code jette les bases d’une nouvelle législation
du secteur de l’eau et légitime les structures en charge de la gestion des ressources en eau.
Le code de l’eau de Mali consacre le principe de la domanialité publique de l’eau, précise les
modalités de gestion et de protection des ressources en eau en déterminant les droits et
obligations de l’Etat, des collectivités territoriales et des usagers. En outre, il préconise la
mise en place d’un fonds de développement du service public de l’eau et crée des organes
consultatifs (un Conseil national, des Conseils régionaux et locaux, des Comités de bassins et
de sous – bassins) chargés d’émettre des avis et faire des propositions sur la gestion des
ressources en eau et sur les projets d’aménagement. Un autre organe essentiel dans la
gestion des ressources en eau est le Comité de Coordination du Secteur Eau et
Assainissement (CCSEA), créé par décret Nº95-447/PM-RM du 27 décembre 1995, qui est un
cadre de coordination des politiques en matière d’eau et d’assainissement des acteurs du
secteur public.
Conformément aux dispositions du code des collectivités (Loi 95-034) et de la Loi 96 – 050,
les collectivités sont responsables de la gestion, de l’aménagement, de la conservation et de
la sauvegarde de leur territoire. Dans un tel contexte, l’accès aux ressources naturelles et
notamment aux ressources en eau et leur contrôle constituent un enjeu primordial. La
stratégie nationale constitue le cadre de base de tous les programmes et projets du secteur
de l’alimentation en eau potable et de l’assainissement en milieu rural et semi-urbain ; elle
concerne notamment toutes les localités dont la population est inférieure ou égale à
10 000 habitants et les adductions d’eau dont la gestion ne relève pas de la Société
Malienne de Gestion de l’Eau Potable (SOMAGEP).
[Texte] [Texte]
stratégies sous sectorielles. Les points constituant le champ d’application de la PNA sont les
suivants :
• Eaux pluviales : les eaux de ruissellement ;
• Déchets solides : ordures ménagères, déchets industriels banals, ferraille,
• Déchets liquides : les eaux usées des ménages et des activités économiques,
• Déchets spéciaux : des hôpitaux et industrie polluante,
• Education à l’hygiène.
La Politique Nationale de l’Assainissement prend en compte les 3 maillons de la gestion des
déchets qui sont : Collecte des déchets, évacuation et le traitement dans le Contexte de la
décentralisation et avec l’implication des populations, du secteur privé et de la société civile.
3.3 Intégration de la GIRE dans les politiques et règlements par rapport au WASH :
La gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) est une approche de gestion concertée
entre les acteurs en vue d'une utilisation judicieuse et rationnelle des ressources en eau. Elle
a été inspirée par la conférence des Nations Unies sur la Terre tenue à Rio de Janeiro (Brésil)
en 1992. La GIRE s'appuie sur un certain nombre de principes : la gestion intégrée et l'accès à
l'eau, la protection de l'environnement et les risques liés à l’eau, la participation des
populations dans la gestion des eaux par le transfert de certaines compétences aux
collectivités décentralisées. Le Mali, en reconnaissant les valeurs de l’eau a intégré
l’approche GIRE dans sa politique nationale de l'eau depuis 2004 et a élaboré un Plan
d'Action pour la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (PAGIRE.
D’autre part, le PROSEA permet de mettre en œuvre le Plan national en l’intégrant le secteur
de l’assainissement et la gestion des ressources en eau. La surveillance de la qualité de l’eau
qui relève du Ministre de l’Énergie et de l’Eau et du Ministre de la Santé et de l’Hygiène
Publique (MSHP), est assurée par le Laboratoire national de la qualité de l’eau et le
Laboratoire national de la santé.
Des études d’adaptation aux ressources en eau menées au Mali, appuyées par le Programme
d’Assistance aux Etudes sur les Changements Climatiques (NCAP) ont permis le
développement des stratégies d’adaptation des ressources en eau aux effets des
changements climatiques.
[Texte] [Texte]
noter que la couverture de l'eau ne considère pas la qualité ou la protection des sources
d'eau. Il existe donc probablement une population assez importante sans eau potable.
L’eau pour tous, c’est le défi qui a été lancé par l’Objectif de développement durable. Aussi,
les autorités gouvernementales admettent qu’il y a besoin d’innover de multiples façons, pas
seulement en terme de nouvelles technologies ou connaissances, mais également pour
améliorer la qualité des services d’eau afin que les dispositifs qui fonctionnent déjà puissent
être gérés de manière durable et répliqués pour répondre à une demande croissante. Il
s’agit de voir comment les orientations nationales pourront prendre en compte le cadre
global des ODD de manière pratique. C’est pourquoi la seconde génération du PROSEA est
prévue d’être établie en lien avec les ODD sur la base de l’évaluation et la capitalisation des
expériences de la première phase du PROSEA. Il s’agit de voir comment les orientations
nationales pourront prendre en compte le cadre global des ODD de manière pratique.
[Texte] [Texte]
- La convention portant création de l’Autorité du Bassin de la volta (ABV),
- La signature des Accords au plan bilatéral avec la république du Niger en juillet 1988
et la Guinée en janvier 2003 afin de gérer avec ces Etats riverains des situations
particulières des eaux du fleuve Niger.
3.7 Priorisation de l’Accès à l’eau potable dans les politiques nationales au Mali :
L’approvisionnement en eau potable des populations est une priorité au Mali. En 2000, le
gouvernement s’est engagé à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement
(OMD), c'est-à-dire, pour le secteur de l’hydraulique villageoise et urbaine, à « réduire d’ici à
2015 de moitié la proportion de la population n’ayant pas accès durablement à l’eau potable
».
En 2004, un Plan National d’Accès à l’Eau Potable 2004-2015 fait un état des lieux de la
situation et établit une programmation des investissements pour chaque région du pays.
Cependant, la politique nationale de l’eau ne définit pas un ordre de priorité entre les
différents usages de l’eau, toutefois l’usage « eau potable » correspondant à la satisfaction
des besoins vitaux des populations et au respect de leur dignité est, dans tous les cas,
prioritaire sur tous les autres usages
Les actions menées dans ce sens depuis quelques années ont déjà donné des résultats
appréciables. Un état des lieux des points d’eau modernes est en cours de réalisation depuis
2015 à travers l’outil Akvo-Flow (introduction de smartphones pour la collecte des données),
localité par localité. Cet état des lieux permet de connaitre le géoréférencement et la
[Texte] [Texte]
population actualisée (RGPH 2009) de chaque localité de même que la situation de
l’alimentation en eau potable de chaque localité. Cependant, en raison de l'insécurité qui
règne dans les régions du Nord, il a été convenu que l'état des lieux soit réalisé en deux
phases. La première phase a été réalisée en 2015 et à couvet les cinq (5) régions du Sud
(Koulikoro, Sikasso, Mopti, Ségou et Kayes) et le District Bamako. La deuxième phase se
déroulera en 2016 (sécurité permettant) et concernera les cinq régions du nord (Gao,
Tombouctou, Kidal, Ménaka et Taoudéni).
L’inventaire des points d’eau réalisés en 2015 a permis la mise à jour du Système
d’information de gestion des ressources en eau au Mali (SIGMA). Cet inventaire a déjà
répertorié 33 017 points d’eau modernes enregistrés dans la base de données SIGMA au
31décembre 2015 dont 22 257 forages productifs et 10 450 puits modernes. Cet élan s’est
poursuivi grâce à une autre action : le processus de réforme institutionnelle de la société
Energie du Mali (EDM) qui a abouti à la séparation de la gestion de l’eau et de l’énergie.
D’importants projets ont été initiés, exécutés ou sont en cours d’exécution : la construction
de stations compactes à Baco-Djicoroni, Missabougou et Magnambougou. Il y a surtout
l’ambitieux projet structurant de la future station de pompage de Kabala dont le coût de
réalisation est estimé à plus de 150 milliards de Fcfa.
Il faut cependant admettre qu’il reste beaucoup à faire. En effet, même dans la capitale, le
problème d’eau et d’assainissement se pose avec acuité dans de nombreux quartiers. Pour
développer un secteur comme l’eau et l’assainissement, le Mali a besoin de financements
conséquents. Aujourd’hui le premier obstacle auquel se heurte le secteur, c’est le manque
de financement. La part du secteur ne représente pas grand ’chose dans le budget national :
moins de 5% pour l’eau et moins de 1% pour l’assainissement. Or, le Mali est signataire de
traités et conventions internationaux relatifs à la promotion et au développement du
secteur. Parmi ces dispositions internationales, l’on peut citer, entre autres, la déclaration
des Nations unies sur les droits de l’homme et l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, la
résolution 64/292 adoptée en 2010 par l’Assemblée générale de l’ONU sur le droit
fondamental à l’eau et à l’assainissement.
Dans sa volonté d’assurer l’accès à l’eau potable pour tous les maliens, le gouvernement a
adopté en 2006, une Politique nationale de l’eau (PNE) et en 2009, une Politique nationale
d’Assainissement (PNA). Celles-ci devraient constituer une boussole de la promotion du
secteur de l’eau, d’assainissement et de l’hygiène. Elles prévoient deux types d’action. Il y a
d’abord les programmes visant à développer et mettre en place des outils de gestion afin
que l’administration de l’eau, l’assainissement et de l’hygiène puisse disposer des moyens de
pérenniser le développement du secteur. Le second type d’action porte sur la réalisation et
la réhabilitation d’équipements et d’infrastructures d’eau et d’assainissement.
[Texte] [Texte]
Pour l’accès à l’eau potable, la mise en œuvre de cette politique s’effectue selon un plan
national d’accès à l’eau potable (PNAEP). Le coût global de ce plan est estimé à environ 400
milliards de Fcfa. Il sera en grande partie financé par les partenaires techniques et financiers
auprès desquels la recherche de fonds est en cours. Il faut dire que l’appui des PTF dans le
secteur représente près de 85% des financements accordés aux projets et programmes.
Cette dépendance constitue un handicap pour la mise en œuvre du plan d’actions en raison
des conditionnalités de décaissement des fonds qui ne favorisent pas la mise en œuvre des
contrats à temps.
Par contre, on déplore l’absence d’un plan national pour la mise en œuvre de la politique
nationale de l’Assainissement (PNA).
Il faut noter que ces politiques nationales ont permis : le renforcement de structures
techniques et la cohérence des interventions grâce à la mise en œuvre du Programme
sectoriel eau et assainissement (PROSEA).
Aujourd’hui, force est de constater que plus 5 millions de Maliens n’ont pas encore accès à
l’eau potable, tandis que plus de 70% des maliens n’ont pas accès à une infrastructure
sanitaire de base. Comment faire pour changer cette situation ? Nous estimons qu’il faut
sensibiliser la population à prendre conscience de son droit vis-à-vis des pouvoirs publics. La
CN-CIEPA/WASH est déjà engagé dans une stratégie qui consiste à aider les populations à
prendre conscience de cet aspect. Pour ce faire elle met l’accent sur la communication et
continue à mettre la pression sur le gouvernement. Mais ces actions concernent seulement
la ville de Bamako.
[Texte] [Texte]
comprend deux cibles : mettre fin à la pratique de la défécation en plein air qui concerne
encore deux millions de personnes et accroître l’accès à des points d’eau améliorés de 2 %
par an jusqu’en 2017 (ce qui correspond à 800 000 personnes par an). Il s’agit de renforcer le
pouvoir des acteurs dans le processus de décentralisation, d’améliorer la mobilisation par
l’État de fonds destinés aux deux sous-secteurs, et d’améliorer la coordination entre
secteurs, le suivi et l’évaluation.
Le Plan National d’Accès à l’Eau Potable au Mali prévoit la réalisation de plus de 17.000
points d’eau en 2015 et un investissement d’environ 400 milliards de FCFA.
En effet, les institutions maliennes et leurs partenaires ont œuvré dans le sens de la
décentralisation du secteur et du transfert des compétences pour que la refonte du système
de gestion et la réorganisation des acteurs autour des nouvelles collectivités créées puissent
être le moyen d’atteindre les objectifs de développement du millénaire que le Mali s’est fixé
en matière d’accès à l’eau potable et à l’assainissement. Cette réforme assure par ailleurs
une gestion pérenne des infrastructures réalisées. Ainsi, la décentralisation est très en
avance dans le sous - secteur de l’hydraulique. Sans compter que lors du lancement de la
réforme, au début des années 1990, le contexte international, promoteur d’une gestion par
la base, était très favorable à l’institution de la décentralisation dans le secteur de l’eau et de
l’assainissement ce qui n’a pas manqué d’accentuer le processus. Dès 1992 en effet, les
participants de la conférence internationale sur l’eau de Dublin ont convenu que, pour
l’accès à l’eau de tous, il est indispensable d’intégrer les populations dans toutes les
discussions, qu’il s’agisse du choix des technologies et infrastructures, du niveau de service
ou des modes de paiement. C’est sur ce principe, et en réaction au « tout- Etat » qui avait
cours avant, que le système actuel de réalisation et de gestion des points d’eau modernes a
été bâti.
[Texte] [Texte]
financement) ; 2) améliorer l’accès à l’eau pour d’autres usages (5 %) ; 3) promouvoir la
gestion intégrée des ressources d’eau pour tous les usages (7,3 %) ; et 4) améliorer la qualité
des services d’approvisionnement public en eau de manière efficace (6,7 %).
Pour la période 2016-2018, un montant supplémentaire de 3,459 milliards de FCFA (USD 5,7
million) peut être consacré au financement de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène au
travers de projets et de programmes déjà financés. Le déficit budgétaire pour atteindre
l’objectif de l’accès universel d’ici 2025 reste toutefois de 74 %, touchant notamment
l’approvisionnement en eau (72 %), l’eau pour d’autres usages (100 %) et la gestion des
ressources en eau (95 %). Le Mali est très dépendant de l’aide extérieure, mais sa capacité
d’absorber les fonds extérieurs reste limitée, ce qui aggrave la situation. Selon le récent
rapport de l'ONU-Eau GLAAS, moins de 50% des engagements officiels de capitaux des
bailleurs de fonds ont été utilisées pour l'assainissement et 50-75% pour l'eau potable,
aggravant ainsi les insuffisances en matière de financement.
[Texte] [Texte]
Dans le cadre de la mise en œuvre du Plan National d’accès à l’eau potable (PNAEP 2004 -
2015), les réalisations faites entre 2004 et fin 2015 sont : (i) 11 108 nouveaux Équivalents
Points d’Eau Modernes (EPEM) sur une prévision de 11 000 EPEM, soit 100% du programme
2004-2015; (ii) la réhabilitation de 4 254 anciens EPEM sur une prévision de 8500 EPEM, soit
50% du programme 2004-2015 (Source rapport de la DNH 2015).
L’organisation institutionnelle actuelle dans le secteur de l’eau est telle que le rôle de
chaque acteur est bien définie. Ainsi :
[Texte] [Texte]
• l’initiation du projet avec un choix judicieux et rationnel des options avec
éventuellement l’appui d’intermédiaires sociaux (ONG par exemple) ;
• la participation à la planification ;
• la participation au financement du coût initial d’investissement ;
• la participation à la prise en charge de tous les frais d’exploitation, d’extension ou de
renouvellement des équipements à courte durée (moins de 20 ans.)
Dans ce cadre, la communauté est tenue de mettre en place une « Association d’Usagers »
ou toute autre structure représentative du genre, ayant un statut juridique et étant capable
de défendre les intérêts de la communauté. Cette structure devra recevoir une formation
adéquate lui permettant d’assurer le service de l’eau. L’Association possède un statut
juridique reconnu à travers un récépissé délivré par l’Administration. En tout état de cause,
pour une mise en œuvre efficace de la Politique Nationale de l’Eau du Mali, il serait
indispensable de :
Le suivi et l’analyse du financement de l’Etat dans le secteur WASH au Mali est assez complet
mais peut être encore amélioré. La partie du budget national consacré à l’eau et
l’assainissement est très faible, estimé autour de 2,7% (source : CSCRP, 2011). En 2014, le
budget total géré par la DNH (ressources internes et externes,) en termes de dotations était
de 37 110 165 335 FCFA (environ 62 millions de dollars), dont 97% de sources externes
(projets et programmes des PFT administrés au niveau de la DNH) et uniquement 3% de
sources internes (à noter que ces montants ne comprennent pas les budgets de la SOMAGEP
et la SOMAPEP qui sont des agences autonomes). Environ 8% de ce budget est alloué au
fonctionnement de l’administration et la gestion des programmes et 92% aux
investissements (source : DNH 2014). Globalement, les taux d’exécution sont bons pour les
ressources internes autour de 98%. Concernant la répartition géographique, en 2012 la DNH
a absorbé 70% du budget de fonctionnement alors que le restant est équitablement réparti
entre les régions (autour de 3% par région). Quant à l’investissement, la DNH et la région de
Bamako reçoivent 57% des fonds, les 4 régions du Sud 27% des fonds et les 4 régions du
Nord 16% des fonds (source : BPO-CDMT 2010-2012). Si on remarque une plutôt bonne
disponibilité d’informations budgétaires au niveau de l’hydraulique, les informations sont
[Texte] [Texte]
plus parcellaires au niveau de l’assainissement. Pour les deux secteurs, le niveau de
désagrégation des données peut être amélioré ainsi que les méthodes de calcul des données
qui peuvent engendrer des doubles comptages dans certains cas. Par ailleurs, il est à noter
que les financements extérieurs comprennent parfois un appui au fonctionnement lié à
l’investissement qui est comptabilisé conjointement avec l’investissement or il serait
préférable de les désagréer. Certains programmes d’autres secteurs qui comprennent des
volets WASH peuvent ne pas être comptabilisés.
Le financement en provenance des PTF est significatif et assez bien comptabilisé même si
des améliorations sont possibles en termes de désagrégation. L’aide extérieure au Mali dans
le secteur WASH représente seulement 9% de l’APD (source : CRMT 2012-2014) mais est très
importante puisque elle représente la grande majorité du financement du secteur (97% des
dotations en 2014, source DNH). La plupart de l’aide est sous forme de don (65% environ), le
reste est sous forme de prêt. Contrairement au budget interne, les taux d’exécution des
programmes sur sources extérieures sont très faibles notamment de l’ordre de 24% (DNH
2014). En termes de gap de financement, pour 2012 le coût prévu du CDMT était de 45,51
milliards FCFA, avec un gap de financement de 10,02 milliards FCFA représentant 22% des
besoins (source : DNH). Environ 60% des financements ont une portée nationale tandis que
40% constituent des appuis ciblés sur des zones particulières, toutefois les données
disponibles ne permettent pas toujours de connaitre le détail de ces zones d’affectation ni la
distinction entre hard, soft, assistance technique, frais de gestion, etc. au sein des projets.
L’aide humanitaire est très présente surtout après 2012 mais avec un faible partage des
données financières et une faible coordination. L’aide humanitaire a beaucoup augmenté
suite à la crise au Nord du Mali. On compte environ 40 ONG et structures intervenant sur le
WASH dans les régions du Nord (membres du Cluster WASH, créé en Mai 2012). Parmi ceux-
ci, certaines structures comme World Vision, la Croix-Rouge, la JIICA, LuxDev, ACF, le CICR,
l’UNHCR et l’UNICEF appuient le secteur avec des gros investissements. En 2014, 789
nouveaux points d’eau ont été réalisés par ces acteurs hors le cadre des projets et
programmes de la DNH, ce qui représente 81,2% des nouvelles ouvrages réalisées dans le
secteur ! Cependant, le montant de ces financements n’est pas divulgué ce qui empêche de
comptabiliser précisément ces flux financiers. A titre indicatif, suite à l’analyse des besoins
faite en 2013, le Cluster WASH avait fait une demande de financement pour le SRP révisé à
hauteur de 28 300 000 USD (sur la base du cumul des budgets des projets soumis par les
membres). Sur ce total, 6 300 000 USD ont effectivement été financés d’après les
informations transmises par les membres, mais il est à noter que les donnes sont très
partielles puisqu’une minorité des membres du Cluster partage les informations
régulièrement.
La contribution des collectivités territoriales au secteur n’est pas connue et est difficile à
estimer. Elle se fait soit à travers l’ANICT ou d’autres agences de financement au niveau
[Texte] [Texte]
national, soit à travers des mécanismes de coopération décentralisée (rarement
comptabilisés au niveau national) ou via des projets (rares) qui appliquent la maitrise
d’ouvrage communale, soit directement à travers leur budget propre (taxes). Toutefois au
niveau des budgets communaux ces flux ne sont pas systématiquement comptabilisés
d’autant plus que les collectivités (surtout rurales) n’ont pas une connaissance exhaustive de
la valeur des équipements existants et construits, que la contribution non-monétaire des
collectivités aux activités « soft » (études, IS, etc.) n’est pas comptabilisée, et que le format
budgétaire communal ne permets pas clairement de toujours distinguer le secteur WASH
des autres secteurs.
Les données concernant la participation des usagers au fonctionnement à travers les tarifs
sont plutôt bien connues en milieu urbain mais méconnus en milieu rural. En milieu urbain
(dans 18 villes) le service est géré par des sociétés publiques de patrimoine (SOMAPEP) et de
gestion (SOMAGEP) et la connaissance est très bonne de la contribution des usagers (par
catégorie d’usagers : familles avec branchements directs, bornes fontaines, administration,
autres types de clients) qui financent le fonctionnement du service par le paiement des
factures. En milieu rural, le service est géré de façon communautaire ou délégué à des petits
opérateurs privés ; un tarif est souvent (mais pas toujours) appliqué et la connaissance des
flux est partielle : relativement bonne pour les AEP sous le contrôle du STEFI, presque
inexistante pour les AEP non-suivies et pour les autres ouvrages (PMH, SHVA, etc.).
Les données concernant la participation des ménages à l’investissement (auto-équipement)
sont pratiquement inexistantes. Les enquêtes-ménages réalisées au Mali (MICS, EDS,
SMART, etc.) collectent peu ou pas d’informations sur les investissements dans le WASH au
niveau des ménages, et même si des hypothèses ou proxy pourraient être développés pour
estimer ces investissements, ce travail d’analyse n’est pas fait systématiquement.
Concernant le secteur de l’eau, d’après la stratégie nationale d’approvisionnement en eau
potable, une contrepartie est demandée des bénéficiaires pour chaque nouvelle réalisation,
de l’ordre de 5% du coût de l’ouvrage ou de 300 à 500 FCFA par personne en fonction du
type d’ouvrage. Toutefois, les projets et programmes n’appliquent pas systématiquement ce
principe, d’où la difficulté d’estimer cette contribution. Par ailleurs la plupart des ménages
au Mali investit dans un puits familial, souvent traditionnel mais parfois amélioré, à usage
familial ou publique ; ces investissements échappent également aux statistiques. Dans
l’assainissement, surtout depuis l’adoption de l’approche ATPC, la contribution des ménages
est très significative puisque il s’agit d’un auto-équipement total. Mais là aussi des données
chiffrées ne sont pas disponibles. Or dans d’autres pays il a été prouvé que ces autres
sources, souvent négligées, contribuent en effet largement au financement du secteur : par
exemple, au Bangladesh il a été estime que 69% du coût de l’assainissement est soutenu par
les ménages.
La contribution du secteur privé n’a jamais vraiment été calculée mais est estimée être
[Texte] [Texte]
relativement faible. Dans le secteur de l’eau, les frais d’opération, d’entretien/maintenance,
les frais d’extension ou densification au sein du périmètre et les frais de renouvellement des
équipements de moins de 20 ans sont théoriquement (d’après la Stratégie Nationale et en
fonction du type de contrat de délégation) à la charge du gestionnaire. Le gestionnaire est
censé alimenter un compte d’amortissement afin d’épargner le montant nécessaire. En
milieu urbain le service est pratiquement sous le monopole des deux sociétés publiques et la
place du privé est donc limitée. En milieu rurale, l’initiative privée est rare en raison du faible
taux attendu de retour sur l’investissement pour un secteur considéré peu rentable en
raison de son caractère social et de la faible application des tarifs. Les efforts de délégation
surtout en milieu péri-urbain offrent du potentiel mais la faiblesse de fonds propres des
petits opérateurs et la réticence des institutions de crédit à investir dans ce secteur
découragent les initiatives. D’autant plus que dans les faits beaucoup de projets et
programmes financent à perte les constructions, extensions et réhabilitations d’ouvrages ce
qui constitue un dissuasif pour l’investissement privé. Toutefois aucune étude exhaustive n’a
été faite pour estimer la réelle contribution du secteur privé qui pourrait se relever être
supérieure aux prévisions. Dans le secteur de l’assainissement, un rôle important est joué à
par les vidangeurs de latrines : en milieu urbain des mini-operateurs investissent dans des
camions spiros qui offrent des plutôt bons retours sur l’investissement. En milieu rural,
quelque privé investit dans des latrines publiques souvent associées à d’autres services. Mais
là aussi aucune étude n’a comptabilisé cette contribution.
[Texte] [Texte]
urbain). Ces taxes sont uniquement réservées à l’investissement pour le
développement du secteur de l’eau.
Le prix de l’eau varie selon les installations d’alimentation en eau potable entre 250 et
500Fcfa/m3.
Pourtant, de nombreuses obstacles ralentissent la mise en place du paiement de l’eau, et de
manière plus générale la consommation d’eau potable, celle-ci devenant, selon les principes
de la Stratégie Nationale, nécessairement payante. Les principaux facteurs sont le prix de
vente de l’eau et la disponibilité de ressources alternatives. La distance au point d’eau
moderne est également un facteur qui rebute certaines femmes à l’approvisionnement au
point d’eau potable. Enfin, la présence dans les mémoires d’une grave épidémie de choléra
ou d’une autre maladie d’origine hydrique ou la sensibilisation à l’hygiène de l’eau de
boisson sont des facteurs susceptibles d’atténuer l’influence des précédents facteurs et de
pousser la population à la consommation de l’eau potable.
La Politique Nationale d’Alimentation en Eau Potable promeut l’implication du secteur privé
dans la gestion des points d’eau modernes. Les privés sont cependant encore rares à
s’impliquer dans la gestion d’un point d’eau moderne ou d’un réseau. Les difficultés dans la
mise en place d’opérateurs privés sont dues avant tout à la faiblesse de la rentabilité du
secteur dans les centres les plus petits. En plus, dans plusieurs communes, l’obstacle majeur
à la mise en place d’un gestionnaire privé est la crainte qu’éprouvent les élus des communes
vis-à-vis des opérateurs privés : un argument récurrent, l’avidité et le mépris du bien-être
des populations qu’on prête aux privés.
3.14 Principe pollueur payeur :
La mauvaise gestion des déchets solides et liquides, qu'ils soient d'origine domestique ou
industrielle, entraîne la pollution des ressources en eau. A titre indicatif, Bamako génère
chaque jour 74 874 m3 de déchets liquides. Pour lutter contre la pollution des ressources en
eau, le Plan National de la Gestion des Ressources en Eau (PAGIRE) adopté en Conseil des
Ministres, en sa session du 9 avril 2008, est marqué par le principe du pollueur payeur.
Celui-ci, selon les environnementalistes, constitue une solution pour réduire le degré de
pollution des ressources en eau, en général et du fleuve Niger en particulier. Ce cours d'eau
est extrêmement pollué. Pour preuve, dans le District de Bamako, il reçoit toutes les eaux
usées. En effet, les huit réseaux d'égouts classiques séparés et les trois réseaux d'égouts à
faible diamètre de la ville sont dans un état catastrophique. Ils sont, en majorité, bouchés et
les eaux usées ne sont pas traitées. Dans la plupart des cas, ce sont les fosses septiques qui
assurent le pré-traitement de l'effluent avant son rejet dans l'égout. L'effluent est acheminé
au fleuve sans autre traitement. C'est le cas du réseau C du Centre-ville qui dessert le Lycée
Bâ Aminata Diallo (LBAD) le Grand Hôtel et l'IOTA. Les réseaux A et B desservent le quartier
de Badalabougou. Ils sont aujourd'hui bouchés et fonctionnent partiellement. Les eaux usées
[Texte] [Texte]
se déversent dans le fleuve Niger sans aucun traitement. Le réseau de la SEMA-GEXCO est
bouché avec une conduite secondaire non fonctionnelle. Les eaux usées se déversent
directement dans les caniveaux. La station de pompage prévue pour le refoulement de
l'effluent jusqu'au réseau A de Badalabougou n'a jamais vu le jour. Les eaux usées
acheminées par les caniveaux sont déversées dans le fleuve sans aucun traitement. Le
réseau de la Base aérienne dessert les bâtiments de l'ancienne base aérienne, le Génie
militaire et le Centre des handicapés physiques. A ce niveau, les conduites d'eau sont
bouchées. Seul le tronçon Est est fonctionnel.
Certaines toilettes communes de ces établissements sont en très mauvais état, les effluents
issus de celles-ci se déversent soit dans les caniveaux soit dans le collecteur après les fosses
septiques. L'effluent de ce réseau aboutit au fleuve au niveau du CICB.
[Texte] [Texte]
institutionnel et de la mise en place d’outils et d’instruments de gestion. Pour la mise en
œuvre les Partenaires Technique et Financières du Mali ont promis un financement de
l’ordre de 13 milliards de FCFA sur un cout total du PAGIRE estimé à 16 milliards de FCFA. En
plus il existe un projet d’appui à la mise en œuvre du PAGIRE qui est financé par la Facilité
Africaine de l’Eau (FAE) de la BAD. Ce projet donne un appui à l’Unité́ de Gestion du PAGIRE
au niveau de la division Suivi et Gestion des Ressources en Eau de la DNH. A cause de la
situation politique les activités de la mise en œuvre de PAGIRE sont très limitées.
Cependant, il faut noter que le budget alloué à la GIRE dans le cadre de ce programme
PROSEA sur la base d’un cycle triennal (2010-2014), est évalué à 361 432 000 FCFA.
Dans le cadre de la relance de leurs appuis au processus GIRE du Mali, les Pays-Bas et la
Suède ont défini avec le gouvernement Malien deux programmes d'appui qui sont décrits en
détails dans deux documents distincts :
Ces appuis se concentrent principalement sur le bassin du fleuve Niger au Mali. La fusion des
deux appuis a été appelée : "Programme Conjoint d'Appui à la GIRE (PCA-GIRE) ". Le coût
total de ce programme conjoint est estimé à 9 milliards FCFA.
[Texte] [Texte]
• loi N° 02-006/ du 31 janvier 2002portant sur le code de l’eau et ses décrets
• Le Code Domanial et Foncier (Ordonnance n° 00-027/P-RM du 22 mars 2000) relative
au code domanial et foncier
• La loi N° 91-04/AN- RM du 27 /02/1991 relative à la gestion des déchets son décret
d'application N°95-325/P-RM du 14/09/1995
• La loi N° 89-61/AN- RM du 25 /09/1989 et le décret d'application N°90-355/RM du 8
août 1990 portant fixation de la liste des déchets.
• La loi N° 92-13/AN- RM des 17 09/1992 portantes institutions d'un Système National
de Normalisation et de Contrôle de qualité et son Décret d'application N°92-235/P-
RM du 1/12/1992.
• La loi no 92-013 du 17 septembre 1992 relative au système national de normalisation
et de contrôle de qualité et le décret no 395/P-RM du 06 septembre 2001 fixe les
modalités de gestion des eaux usées et des gadoues.
• Le décret No 01-394/P-RM du 06 septembre 2001 définit l’objet de la gestion des
déchets solides.
• Le décret no 01-397 /P-RM du 06 septembre 2001 relatif à la gestion des polluants de
l’atmosphère..
• Le décret no 01-396 /P-RM du 06 septembre 2001 relatif à la gestion des polluants
sonores.
Le but de l’Etude d’Impact Environnemental et Social (EIES) est d’identifier les risques
potentiels sur les milieux physiques, biologiques et socio-économiques et par la suite, de
proposer des mesures permettant de compenser ou d’atténuer les effets négatifs éventuels
du projet sur l'environnement. A ce titre, tous les programmes d’utilisation des terres et
WASH sont soumis à des évaluations d’impact environnemental et social dont les rapports
sont validés par le Ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et de Développement
Durable qui délivre un certificat.
Les questions clés autour de la gouvernance de l’eau peuvent se résumer comme suit : y
aura-t-il suffisamment d’eau pour satisfaire les besoins fondamentaux liés à l’activité
humaine, de manière juste et équitable? Qui assume la responsabilité d’assurer l’accès à des
[Texte] [Texte]
ressources en eau de qualité salubre? Quelles sont les conséquences, et pour qui, de
l’augmentation du stress hydrique et de la difficulté d’accès à l’eau? En réponse à ces
interrogations aussi nombreuses que réelles, les activités liées à la bonne gouvernance de
l’eau devraient aider à mieux explorer les possibilités de coopération et d’amélioration de la
gestion de l’eau aux divers niveaux : local, régional et national. De telles interventions
permettent d’atténuer le poids de la rareté, d’assurer un accès équitable, notamment pour
les couches défavorisées, de responsabiliser les acteurs et partant améliorer le niveau
d’appropriation par les usagers.
Si la gouvernance semble un thème que tous les acteurs de la société civile estiment
important et même transversal, ils ne sont pas très nombreux à en faire un axe spécifique
d’intervention. Au compte de ceux qui font de la gouvernance un axe prioritaire
d’intervention, on peut citer : l’Association Eau Vive, l’Association Ile et Vilaine, le Groupe de
Recherche et d’Applications Techniques, WaterAid et World Vision. Ces organisations
interviennent de concert avec les différents niveaux de collectivités décentralisées : conseils
communaux, conseils de cercle et assemblées régionales. Les activités majeures concernent
la formation des acteurs (en l’occurrence les comités de gestion des points d’eau),
l’organisation de la prise en charge et la pérennisation des acquis par les communautés et
l’appui à la maîtrise d’ouvrage communale.
4. Dimension environnemental :
a) les aquifères généralisés : ils sont caractérisés par leur perméabilité de type inter
granulaire et la présence de nappes continues couvrant la majeure partie des
régions sahéliennes et désertiques de l'Est et du Nord :
[Texte] [Texte]
• continental terminal/quaternaire (sable, argile, alluvions, latérites)
• crétacé supérieur et éocène inférieur (calcaires, marnes)
• continental terminal et continental intercalaire (sables, argiles sableuses,
argiles)
• continental intercalaire (grès, sables, conglomérats)
Les aquifères généralisés sont localisés dans les régions sahéliennes et désertiques de l’Est et
du Nord sur une superficie de plus de 630 000 Km². Ils sont constitués de formations
d’origine continentale accumulées dans trois vastes bassins sédimentaires :
o le bassin de Taoudenni
o le détroit soudanais
o le bassin du Niger
Les forages et prospections n’ont pas permis de caractériser les séries de base de ces
formations de même que la position du mur imperméable.
[Texte] [Texte]
Type Unité hydrog. Zone Superficie Prof. Débit Niveau statique
d’aquifère (Km²) Moyenne moyen moyen
des forages (m³/h) (m)
(m)
Primaire non Taoudénni 112 700 107 16 13
différencié
Cambrien Ouagadou 30970 62 6.2 9.4
Kaarta 36090 57 5.8 7.8
Infra cambrien Plateau dogon 12780 68 5.7 15
tabulaire San-Koutiala 19670 64 5 12
Bani moyen 39190 67 5.9 12
Est plateaux 35740 63 4.8 17
mandingues
Baoulé 19210 60 4.6 15
Aquifère Bakoye 19120 67 8.8 12
Fissuré Bafing 29100 59 8.5 10
Infracambrien Nord Delta 5660 70 8 14
plissé central
Gourma 78350 103 7.5 42
Gondo 13410 88 7.8 45
Socle Adrar iforas 77070 81 4.3 20
Bagoe 20420 70 7.5 9
Baoulé 20770 60 4.4 9
Sankarani 16200 61 6.2 8
Kéniéba 9100 56 4.4 15
Kayes 13450 47 6.5 13
Continental Gondo
terminal Fossé de Gao 69100 91 9.1 29
Azaouad Sud 61620 77 17.1 23
Gourma N-W 24360 64 26.4 8
Aquifère Delta intérieur 57670 59 9.3 16
Généralisé Crétacé
supérieur – Bordure adrar 138910 136 7.3 51
Eocène inférieur
Continental Azaouad nord 188320 98 9.8 44
intercalaire- Fossé de Nara 20550 81 11.1 43
Continental
terminal
Continental Tamesna 17920 548 12.8 39
intercalire Khenachich 64400 48
(Source : Rapport d’identification et de cartographie de zones favorables aux forages
manuels – UNICEF – Novembre 2009)
[Texte] [Texte]
Les ressources en eaux souterraines sont estimées à 2700 milliards de m³ de réserves
statiques avec un taux annuel de renouvellement évalué à 66 milliards de m³ représentant
la principale source pour l'alimentation en eau potable des populations (qui ne correspond
qu’à 1% des ressources disponibles).
Le niveau de mobilisation des ressources en eau souterraine est encore très faible : 0,2 %.
Les relations entre les eaux de surface et les eaux souterraines ont été établies et une carte a
été faite en conséquence: il est important de souligner que l'extrême sud du pays
(isohyète>1200mm) où la pluviométrie est abondante, connaît une situation de drainage
permanent des nappes d'eaux souterraines par le réseau hydrographique. Partout ailleurs on
assiste à une recharge des nappes par les eaux de surface (infiltrations).
Un essai d'interprétation des fluctuations du niveau des nappes observées sur le réseau
piézométrique a permis de définir le comportement de ces nappes :
• Pour les nappes généralisées de type inter granulaire représentées dans les zones
sahélienne et désertique, la pluviométrie n'a qu'un rôle secondaire dans la recharge,
celle-ci lorsqu'elle existe, étant principalement assurée par la percolation des eaux de
surface. La caractéristique est une piézométrie déprimée avec des profondeurs de
niveau d'eau en général supérieures à 40 m et fluctuations de niveau faibles.
• La recharge des nappes est faible et ne se produit que dans les zones d'inondation et
le long des fleuves permanents ou par infiltration directe de la pluie dans les secteurs
à piézométrie peu profonde.
• Dans le cas spécifique du delta intérieur du Niger, il faudrait souligner que la recharge
à partir du fleuve est limitée aux abords immédiats du fleuve, des lacs semi-
permanents et des plaines périodiquement inondées par les crues du fleuve. Ces
nappes ont été principalement rechargées durant les épisodes humides de
l'Holocène (entre -3000 et -9000 ans).
• Pour les aquifères fissurés, les fluctuations saisonnières sont d'amplitude très
variable (de quelques dizaines de cm à plus de 15 m). L'étude statistique des
hydrogrammes disponibles a montré que les crues saisonnières diminuent avec une
pluviométrie décroissante et une profondeur de nappe croissante.
• Sur les 9 systèmes aquifères repartis entre les deux types d'aquifère, trois ne sont pas
dotés de piézomètre : le crétacé supérieur/eocène inférieur (bordure de l'Adrar), le
continental intercalaire (Tamesna, Khenachich) et le primaire de Taoudenni.
Aquifères généralisées
Les aquifères généralisés sont associés aux formations détritiques peu ou non consolidés et
d'origine essentiellement continentale qui se sont accumulés dans les bassins sédimentaires
au Secondaires et au Tertiaire. Ces aquifères sont généralement multicouches avec une
[Texte] [Texte]
porosité intergranulaire et occupent un peu plus de la moitié du territoire national. Ils
renferment des eaux anciennes et généralement non renouvelables à cause de la faiblesse
des précipitations et de leurs profondeurs souvent trop élevées ne permettant pas leur
réalimentation périodique. Les débits des forages de ces aquifères sont supérieurs à 10 m³/h
pour plus de la moitié des cas et pouvant même dépasser 50 m³/h dans certains cas.
Dans le cours moyen du Niger, il existe une nappe puissante et continue en position
subaffleurante qui plonge rapidement en direction de Goundam et de Tombouctou. Cette
nappe semble alimenter le Continental Terminal d’Araouane et la zone de Timétrine.
Ces aquifères sont associés aux formations cristallines (socle) ou sédimentaires anciennes du
Précambrien et du Primaire. Ils sont caractérisés par des nappes semi-continues ou
discontinues en fonction de la densité des réseaux de fracturation qui les affectent.
Ces aquifères sont localisés en zone sahélienne ou désertique avec des précipitations
annuelles inférieures à 500mm. Les formations de recouvrement sont peu importantes et ne
renferment que des nappes superficielles d'extension locale dans les bas-fonds et perchées
au-dessus de la nappes fissurée du substratum. La réalimentation de ces nappes par
infiltration directe est significative pour les zones à pluviométrie supérieure à 400mm. Pour
les zones à plus faible pluviométrie, elle se fait d'une manière indirecte par infiltration des
eaux de ruissellement. Les débits des forages de ce type sont supérieurs à 5% dans 30% des
cas.
[Texte] [Texte]
En 27 ans (1980-2007) les catastrophes naturelles incluant la sécheresse, les inondations et
les épidémies (paludismes, maladies hydriques), ont affecté près de 3 millions de personnes
et tué près de 3.300 personnes au Mali. En 2003, les inondations ont provoqué près de 20
décès, 6052 habitations détruites, 12 000 ha de champs inondés et la destruction de routes
et de ponts. Si en 2003, les inondations ont affecté près de 10 000 personnes, en 2007 elles
ont affecté près de 88 000 personnes. Les principales zones à risques d’inondations se
trouvent dans le Delta Intérieur du fleuve Niger (64 000 km²) qui est un écosystème
particulier lié à l’hydrographie, s’étalant en bande le long du fleuve Niger. Outre Bamako la
Capitale, les régions de Tombouctou, Gao, Mopti, Ségou, Kayes, Koulikoro et Sikasso figurent
parmi les plus exposées. En 2004, certaines régions ont été fortement touchées par les
inondations et le péril acridien, notamment les régions de Koulikoro, Ségou, Tombouctou et
Mopti. Cette invasion de 2004 aurait durement affecté la croissance économique du Mali qui
a été de 2% sur une prévision de 5%. Les plus importants épisodes de sécheresse en 1980 et
2005, ont affecté respectivement 1,5 millions et 1 million de personnes avec des
conséquences importantes affectant la disponibilité et l’accès aux services d’eau, d’hygiène
et d’assainissement.
Deux tiers du territoire du Mali sont constitués de zones désertiques (arides et semi-arides)
dans le Nord, subissant une sécheresse chronique depuis 1970. Le Mali est caractérisée par
une grande variabilité spatiale de la température et de la pluviométrie. En temps normal, la
température augmente du Sud-ouest vers le Nord-est avec des maximales relevées au cours
de l’année pouvant atteindre ou dépasser les 45°C tandis que les minimales sont rarement
en dessous de 10°C. La pluviométrie présente une diminution du Sud au Nord allant de plus
1000 mm par an dans la zone soudano-guinéenne du Sud, à moins de 200 mm par an dans la
zone saharienne du Nord. De plus, la pluviométrie présente une grande variabilité inter
annuelle se traduisant par des années sèches récurrentes devenues de plus en plus
fréquentes à partir de 1968. En 27 ans (1980-2007), le pays a connu cinq épisodes majeurs
de sécheresse. La persistance de la sécheresse a entrainé une forte migration des
populations du Nord vers le Sud du pays, mais aussi la pratique de l’agriculture pluviale dans
les bas-fonds et dans les vallées inondables des fleuves et marigots particulièrement pour la
riziculture.
Survenant aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain, les inondations sont généralement
dues au débordement et aux crues des fleuves et cours d’eau mais aussi à la défaillance des
systèmes de drainage. Elles font suite en général à de fortes précipitations et sont souvent
liées, à la base, à une défaillance de l’aménagement du territoire et de la maitrise de
l’occupation du sol, avec une occupation non maîtrisée des bas-fonds inondables, des lits et
bassins des fleuves et des cours d’eaux et de leurs affluents. Les problèmes de dégradation
[Texte] [Texte]
de l’environnement et des sols avec des érosions et des ensablements faisant suite à la
déforestation et aux feux de brousse, constituent des facteurs de risques sous-jacents
majeurs.
Comme les autres pays sahéliens, le Mali subit la variabilité climatique depuis des années,
même en temps normal et celle-ci va s’accentuer dans le futur. La variabilité climatique au
Mali se traduit par une alternance de périodes sèches et humides qui sont respectivement
caractérisées par une faiblesse de précipitations et une abondance relative de précipitations
par rapport à la normale.
Par à la pollution, elle est présentée en général comme un danger imminent surtout pour les
grands cours d'eau comme le fleuve Niger. Les pollueurs sont nombreux: les simples usagers,
les hôtels, les teinturières et les industries. L'action de ces différents acteurs contribue à
produire des déchets nuisibles qui se déversent directement dans les fleuves et autres cours
d'eau. Ces pratiques très néfastes sont fustigées par l'ensemble des riverains de ces cours
d'eau ainsi que par les autorités. Carte de risque de pollution des ressources en eau au Mali.
[Texte] [Texte]
Cependant une autre pollution tant des eaux de surface que de la nappe souterraine par les
mines d'or disséminées à travers les première et troisième régions du Mali est grave parce
qu'elle contamine les eaux souterraines pour des décennies voire des centaines d'années
selon les estimations des experts en la matière. De même, les coûts de décontamination
sont tellement élevés qu’ils ne sauraient être à la portée d'un pays aux ressources limitées
comme le Mali. Pourtant cette forme de pollution ne fait l'objet d'aucune attention
particulière de la part de nos hautes autorités et des responsables à la base. Cette question
doit être une des missions essentielles de la GIRE présentée comme une nouvelle trouvaille
miracle pour résoudre la problématique de l'eau. Cette pollution est dangereuse dans la
mesure où les produits polluants provenant du traitement des minerais sont des poisons
mortels pour les hommes et les animaux à court terme dans les eaux de surface et à long
terme au niveau des eaux souterraines.
C’est dans ce cadre que l’École nationale d'ingénieurs Abdourahamane Baba Touré (Eni-ABT)
et le bureau régional de l'Unicef basé à Dakar ont procédé à une étude sur la pollution des
nappes d'eau souterraines par l'arsenic au Mali notamment dans la région de Kayes.
L'objectif de cette étude consistait à mieux appréhender la pollution en arsenic des nappes
d'eau souterraines afin d'assurer aux populations une bonne qualité d'eau de boisson au
niveau du point de consommation qui respecte les normes de l'OMS.
Face à la sécheresse, il a été constaté une forte migration des populations du Nord vers le
Sud du pays et une forte émigration vers les pays côtiers et l’Occident. Cette mobilité entre
dans le cadre de l’adaptation autonome que les populations ont spontanément développé.
En effet, durant cette période, les bras valides émigraient vers des localités et des pays plus
propices dans le souci d’y travailler afin de revenir payer des vivres pour nourrir la famille
restée sur place.
[Texte] [Texte]
Dans le cas des inondations ayant occasionné des sinistres alimentaires, les mêmes mesures
ci-dessus ont été utilisées. A ces mesures, il faut ajouter le déplacement des populations
sinistrées des zones de crues vers les sites plus appropriés. Dans un passé plus récent,
d’autres solutions ont été initiées et continuent d’être utilisées à cause des effets positifs
qu’elles ont eu sur la production agricole. Ce sont entre autre :
D’autres mesures d’adaptation axées sur la maitrise des eaux de surface comme les petits
barrages ruraux, l’aménagement des marres et des petits cours d’eau au niveau des villages,
la création de marres artificielles ont été entreprises. Dans le cadre de la lutte contre la
pauvreté des activités génératrices de revenus pour les populations ont été associées à ces
aménagements, il s’agit entre autre du maraichage, des cultures de décrue, de la pèche. Les
opérations d’aménagement pour la recharge de la nappe phréatique, les opérations de
surcreusement des puits, la réalisation de forages ont été mises en œuvre comme des
mesures d’adaptation.
Selon l’analyse des effets des facteurs environnements sur la santé publiée par
l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) le 13 juin, les données publiées montrent que,
chaque année, 13 millions de décès pourraient être évités en améliorant la salubrité de
l’environnement. Dans certains pays, une amélioration des conditions environnementales
pourrait réduire de plus d’un tiers la charge de morbidité. Le Mali fait partie des pays les plus
touchés. Plus de 10 % des décès ne sont dus qu’à deux facteurs de risque d’origine
environnementale : l’insalubrité de l’eau et le manque d’assainissement et d’hygiène d’une
part, la pollution de l’air intérieur due à l’utilisation de combustibles solides pour la
préparation des repas, d’autre part. On dénombre parmi les enfants de moins de cinq ans 74
% des décès attribuables aux maladies diarrhéiques et aux infections des voies respiratoires
inférieures, ce qui en fait les premières victimes de l’insalubrité de l’environnement. Selon
l’OMS, Les pays à revenu faible comme le Mali sont les plus vulnérables aux facteurs
environnementaux qui ont une incidence sur la santé. En effet, les populations de ces pays
[Texte] [Texte]
perdent environ vingt fois plus d’années de vie en bonne santé par personne et par an que
celles des pays à revenu élevé. Les données montrent toutefois qu’aucun pays n’est à l’abri
des conséquences que les conditions environnementales peuvent avoir sur la santé.
Au Mali, la mauvaise gestion des déchets ménagers est à l'origine du problème de la santé
publique d'autant plus qu'il constitue le facteur dominant de création de nids de production
des vecteurs de menace de la santé comme les moustiques, mouches, cafards, souris... En
effet, ces insectes causent plusieurs maladies dont le paludisme, la fièvre jaune, la fièvre
typhoïde...
Soumise à une urbanisation galopante et non planifiée, les villes du pays apparaissent
comme des espaces à risques potentiels sanitaires. Les problèmes de l'environnement sont
le manque ou l'insuffisance de réseaux de drainage et de traitement des déchets liquides,
lotissement, aménagement des marigots... Les conditions climatiques du milieu (chaud et
humide) est favorable à la prolifération des agents pathogènes.
A titre indicatif, à Bamako, les déchets ménagers sont mal gérés à causes de l'absence
d'infrastructures d'hygiène et d'assainissement de base, un manque de synergie d'action des
acteurs... cela se traduit par une hygiène défectueuse qui offre des conditions
bioécologiques favorables au développement de germes pathogènes (virus, bactéries,
parasites) responsables de nombreuses maladies qui sévissent dans nos quartiers les
transformant de plus en plus en espace potentiellement `'épidémiogène''(un espace dont le
fonctionnement génère des germes pathogènes qui provoquent des processus
pathologiques et qui contribuent à faire apparaître et propager des phénomènes morbides
au sein d'une population. La pollution de la nappe superficielle est généralisée à Bamako et
localisé dans plusieurs secteurs. A titre d'exemple, la teneur en nitrites dans les puits de
Bozola est de 2,23mg/l, 145,2mg/l à Niaréla alors que la norme admise est de 0,10mg/l.
Malgré un certain degré d’incertitude, ces estimations indiquent qu’il est possible de
prendre des mesures ciblées pour prévenir les maladies. On peut par exemple, au niveau
communautaire ou national, favoriser le traitement et la conservation sûre de l’eau à
domicile et instaurer des politiques énergétiques qui favorisent le développement et la
santé.
De l’analyse de la disponibilité des ressources en eau douce, il ressort que le Mali regorge
d’importantes ressources. Le volume des précipitations est estimé à 415 milliards de m³. Les
ressources en eau de surface pérennes (les fleuves et leurs affluents) sont évalués à 56
milliards de m³; les ressources en eau de surface non pérennes, importantes sont estimées à
15 milliards de m³; les ressources en eau souterraine renouvelable des aquifères sont
évaluées à 66 milliards de m³. Le volume de la ressource d’eau renouvelable par habitant et
[Texte] [Texte]
par an est de 10 000 m³, ce qui signifie que le Mali a un revenu brut de ressources en eau par
habitant supérieur à la valeur de référence de pénurie d’eau mondialement admise (1000
m³/personne/an). Seulement 0,2% desdites ressources sont exploitées, limitant
substantiellement le niveau des activités liées à la mise en valeur des ressources en eau.
Mais, il faut surtout signaler que la disponibilité ainsi évoquée, ne reflète pas la mauvaise
répartition spatiale et temporelle des ressources en eau : Du nord au sud, et de l’Est à
l’Ouest, les conditions pluviométriques, hydrologiques et hydrogéologiques sont très
souvent défavorables à plusieurs localités du Pays. Les populations de ces zones défavorisées
vivent une pénurie aiguë d’eau.
Le Mali a fait des progrès significatifs dans l'amélioration de sa couverture en points d'eau
potable passant de 27% en 1990 à 77% en 2015, dépassant ainsi l'objectif OMD de 65%.
Cette progression cache cependant une disparité significative entre les milieux urbains et
ruraux, la couverture rurale étant de 64%. Cela signifie que d'un tiers de la population rurale
n'a toujours pas accès à l’eau potable. En outre, un important goulet d'étranglement réside
dans le manque d'informations exactes et à jour sur la couverture de l'eau au niveau
décentralisé, empêchant ainsi l'identification des zones mal desservies et affectant les
processus de planification. C’est dans ce contexte que des partenaires dont la DNH, KfW,
ASDI, l'UNICEF, SNV et AKVO ont entamé un nouvel inventaire des points d’eau modernes
depuis octobre 2015 pour lutter contre ce goulot d'étranglement. Cet nouveau inventaire
des points d'eau s’effectue à l’échelle nationale en utilisant des technologies web-téléphone,
selon le modèle AKVO-FLOW testée avec succès par la SNV Mali en 2014.
De nos jours au Mali, la superficie équipée est de l’ordre de 270 000 ha. Actuellement, les
consommations en eau de tout le secteur de l’irrigation au Mali sont de l’ordre de 4,5
milliards de mètres cubes ; 98% de ces besoins sont couverts par les eaux de surface. Pour
une couverture totale des besoins alimentaires de la population, les besoins en eau sont
estimés à 10 milliards de m³ soit environ 30% des potentialités des ressources en eau de
surface du pays en année déficitaire.
Les besoins du cheptel au Mali sont estimés à environ 75 millions de m³/an pour un effectif
global de 5,64 millions d’UBT (Vision nationale de la maîtrise de l’eau pour une agriculture
productive et durable à l’horizon 2025 Ministère du Développement Rural – CILSS – Sidi
Ahmed Coulibaly ; Ely Camara ; Aliou Bamba (avril 2000)) avec un taux de couverture de près
de 60% dont 85% proviennent des eaux souterraines (Bilan à mi-parcours de la mise en
œuvre du schéma directeur des ressources en eau du Mali – Rapport de synthèse ;
PNUD/DADSG – El Hadj Oumar Tall (janvier 97)) soit environ 38 millions de m³/an. La plus
grande difficulté à laquelle il faut faire face dans le cadre de l’utilisation des eaux
souterraines dans le domaine pastoral est celle de leur répartition spatiale inadéquate. On
observe souvent une dichotomie entre la localisation des points d’eau et celle des pâturages,
ce qui fait que l’eau peut se trouver en abondance en des lieux de pauvre pâturage et
[Texte] [Texte]
inversement. Dans les zones sahéliennes quand les deux éléments (eau et pâturages) sont
réunis, le problème de surexploitation se pose fréquemment.
Quant aux industries, les besoins en eau des industries (près de 4 millions de m³) rapportés à
l’écoulement total restent encore faibles, par contre l’indicateur de la pollution causée par
les industries constitue une préoccupation majeure. En effet depuis RIO 1992, en dehors du
fait que des mesures sont prises pour une amélioration du cadre législatif et réglementaire,
peu de dispositions pratiques existent pour la sauvegarde des ressources en eau qui
deviennent de plus en plus des milieux naturels récepteurs d’effluents industriels non
traités.
D’autre part, le Mali dispose selon les données fournies en 2002 par les identifications
actuelles de la Direction Nationale de l’Energie d’une puissance installée estimée à 1119
MW, soit une énergie productible correspondant à 4849 GWh/an. Sur ce potentiel identifié
378 MW sont disponibles sur le fleuve Niger et 740 MW sur le fleuve Sénégal. Actuellement,
les grands barrages (Sélingué, Manantali) ont une puissance installée de 44 MW sur le Niger
et de 200 MW sur le Sénégal, soit une puissance installée totale de 244 MW, ce qui
représente un productible annuel de 980 GWh/an représentant 20% du potentiel
actuellement identifié et 98% du potentiel exploité. En dépit de l’importance du potentiel
identifié, l’utilisation actuelle de l’énergie hydroélectrique à l’échelle nationale ne
représente que 1% de la consommation totale d’énergie et les besoins globaux en énergie
primaire sont satisfaits à 90 % par le bois de feu et le charbon de bois.
L’essentiel des ressources en eau du Mali provient des pluies qui sont les seules eaux
météoriques que reçoit le pays. Les pluies engendrent le ruissellement et la recharge des
nappes souterraines. La pluviométrie au Mali est caractérisée par une forte variation inter
annuelle et une mauvaise répartition spatiale. Sur la base d’une pluviométrie moyenne de
335 mm calculée sur la période 1965 – 2001 pour l’ensemble du pays, les pluies apportent
en moyenne chaque année 415 milliards de m³ d’eau. On a constaté que depuis 20 ans
environ, la pluviométrie moyenne sur l’ensemble du territoire a diminué d’au moins 20% par
rapport à la période des 50 années précédentes. En effet, depuis les années 70, s’est
installée la sécheresse chronique qui s’est traduite par un recul des isohyètes d’environ 200
km vers le sud.
[Texte] [Texte]
Unies en 1998 a montré que les ressources en eau renouvelables internes (flux moyen
annuels générés à partir de précipitations endogènes) du Mali s’élèvent à 5071
m³/personne/an. Les ressources en eau renouvelables globales (ressources internes +flux
générés hors du pays - flux sortant du pays) sont de 8452 m3/personne/an, ce qui confirme
de nouveau que le Mali est de loin supérieur à la valeur de référence de pénurie d’eau.
Il faut cependant signaler que la moyenne ainsi obtenue, ne reflète pas la mauvaise
répartition spatiale et temporelle des pluies du nord au sud ainsi que les conditions
géologiques également défavorables principalement dans le Sahel occidental et une bonne
partie du nord, notamment dans le Gourma si bien que, les populations de ces zones ont
moins de disponibilité d’eau que ceux du Sud.
Malgré la mise en place d’une stratégie de suivi et d’évaluation des ressources au Mali qui
intégré le suivi de la qualité des eaux souterraines et de surface depuis 2006, la mise en
place demeure lente. Cette lenteur a du surtout en grande partie à la crise politico-
sécuritaire que le Mali a connu depuis 2012. Selon le rapport du Laboratoire Nationale des
Eaux (LNE) publiée en 2016, 4990 prélèvements d’eau ont été effectuées sur les cours d’eau
et les points d’eau modernes. De l’ensemble des analyses effectuées, 80% portent sur des
échantillons d’eau souterraine et 18% sur des échantillons d’eau de surface tandis que 2%
portent sur les eaux usées. Cette situation confirme que ce sont des analyses ponctuelles
réalisées à la demande des sociétés et des organismes dans le cadre de la mise en œuvre de
projets de réalisation des points d’eau. Ce sont seulement 3,38% des eaux analysées qui ne
sont pas recommandées à la consommation humaine. Par contre, plusieurs études
effectuées à Bamako en 2004 et 2006 par des étudiants de la Faculté de Médecine du Mali
(FMPOS) montrent que plus de 50% des eaux analysées sur des puits ne sont pas
recommandées à la consommation humaine.
[Texte] [Texte]
Toujours, ces mêmes analyses effectuées par le LNE montrent que ce sont seulement 3,68%
des eaux analysées qui ne sont pas conformes à la teneur normale du Nitrate (fixé à 3mg/l
selon l’OMS et les normes maliennes) et ce sont 3,63% qui ne sont pas conformes à la teneur
de Nitrate (fixé à 50 mg/l selon l’OMS et les normes maliennes). Cependant, pour les
analyses bactériologiques effectuées, ces taux de non-conformité à la norme (fixé 0
coliforme fécal/100 ml d’eau selon l’OMS et les normes maliennes) varient entre 50% et
100% et selon les régions. A titre indicatif, 100% des eaux en provenance de la région de
Kidal ne sont pas recommandées à la consommation humaine, de même 50% des eaux en
provenance des régions de Mopti, de Ségou et de Tombouctou ne sont pas recommandées à
la consommation humaine. On note également une augmentation des teneurs des
paramètres physico-chimiques telles que le nitrate et le nitrite pendant la crue par rapport à
l’étiage tandis que le nombre de coliformes indique une diminution pendant la crue par
rapport à l’étiage à cause de la recharge phréatique.
Les teneurs montrent une dégradation de la qualité des eaux à la suite de matières
polluantes telles que le rejet sans traitement des eaux domestiques des centres urbains
longeant les principaux cours d’eau, l’utilisation incontrôlée des intrants agricoles, le rejet
des déchets industriels, miniers et artisanaux liquides et le rejet d’autres déchets spéciaux
(effluents des hôpitaux, huiles et graisses).
Les niveaux de qualité des eaux sont ainsi différents si l’eau est destinée à la production
d’eau potable pour la consommation humaine ou à d’autres usages. Il existe donc non pas
une qualité mais des qualités de l’eau, selon l’usage et les normes qui lui correspondent. Les
données sur la qualité des eaux au Mali sont issues d’actions ponctuelles (projets,
programmes, etc.). Les séries chronologiques sont rares et présentent généralement des
lacunes qui rendent difficile l’analyse des tendances. A cela il faut ajouter le fait qu’en
général les données disponibles se rapportent à des périodes très diverses avec des
contextes climatiques et environnementaux qui ont beaucoup évolué. Les résultats des
analyses ne tiennent pas compte des unités géologiques, hydrologiques et
hydrogéologiques. Le plus souvent les données chimiques ne précisent pas le type d’aquifère
; si ce n’est un mélange d’eaux issues de différents aquifères.
Par exemple, dans la région de Ségou 62% des eaux sont de bonne qualité. Les paramètres
qui affectent la qualité sont les nitrates, le pH, et la conductivité. Dans la région de Mopti
72% des eaux sont de bonne qualité ; la carte des nitrates montre de fortes concentrations
(500 mg/l contrairement à la norme de 50 mg/l) dans les eaux des cercles de Koro,
Douentza, Teninkou Mopti et Djenné. Cette situation peut s’expliquer par les fortes activités
[Texte] [Texte]
d’élevage, l’existence d’un delta et la pression démographique. Dans la région de
Tombouctou, seulement 34% des eaux ont une bonne qualité. Les eaux sont généralement
très minéralisées avec des conductivités pouvant dépasser 10 000 μS/cm. Cette forte
minéralisation est liée d’une part à des teneurs élevées en chlorures et en sulfates et d’autre
part à la faible pluviométrie entrainant un déficit de recharge des nappes. A cela s’ajoute les
teneurs élevées en fer sur toute l’étendue de la région et principalement dans les zones
dunaires. La qualité de ces eaux s’améliore au fur et à mesure que l’on s’approche des cours
d’eau. Dans la région de Gao, 47% seulement des eaux sont de bonne qualité. Ce faible taux
s’explique par une forte minéralisation, et des teneurs élevées en fer et en nitrates. Les
fortes conductivités sont comprises entre 2000 et 8000μS/cm dans les cercles de Gao,
Ansongo et Ménaka (devenu région en 2016 dans la cadre de la mise en œuvre de l’Accord
de paix et de réconciliation issue du processus d’Alger). La même situation existe au niveau
du Gourma dans les formations plissées où les nappes sont très profondes. Les eaux de la
région sont dures. L’insuffisance des données ne permet pas d’apprécier la qualité des eaux
à l’aide d’autres paramètres. Dans la région de Kidal, 58% des eaux sont de bonne qualité.
Les conductivités sont moyennes à fortes. Les fortes valeurs de conductivités sont comprises
entre 3000 et 4000μS/cm dans le cercle de Kidal. Cette situation est le corolaire du déficit
pluviométrique (30 à 40mm/ an) qui entraine une insuffisance de recharge. Les nitrates sont
présents dans le cercle de Kidal avec une teneur de 100 à 200 mg/l.
Suivant le RGPH 2009, le taux d’accès en 2015, en milieu rural est de 63,3% ; 70,0% en milieu
semi urbain et urbain et 65,3% au niveau national.
[Texte] [Texte]
En ce qui concerne la fonctionnalité des ouvrages hydrauliques, le taux moyen de panne des
pompes à motricité humaine est d’environ 33,0% en 2015, soit environ 5 300 ouvrages non
fonctionnels sur un total de 18 000 (exprimés en EPEM). Ce taux varie suivant les régions et
est compris entre 29% et 40%. Par ailleurs, il est à noter que la non fonctionnalité des
pompes à motricité n’a pas fait l’objet d’une étude approfondie par l’Administration. Elle
serait due au vieillissement des infrastructures, l’effritement progressif des structures de
gestion villageoise et de maintenance et le manque d’un suivi de proximité.
Le rapport Joint Monitoring Programme (JMP) 2016 pour l’année 2015 estime que 16% des
ménages ruraux et 38% des ménages en milieu urbain disposent d’un assainissement
amélioré. Selon les résultats de l’enquête par grappe à indicateurs multiples 2010 (MICS) le
taux d’accès à l’assainissement des ménages est de 36%. Ce pourcentage est de 21% en
milieu rural où la majeure partie de la population utilise des latrines sans dalle (59%) et une
proportion non négligeable va dans la nature (18)%. De même, Le rapport Joint Monitoring
Programme (JMP) 2016 pour l’année 2015 estime que les taux nationaux de défécation en
plein air ont chuté de 29% en 1990 à 10% en 2012. Même si les taux d’accès sont légèrement
différents selon la source, ils demeurent relativement faibles et montrent clairement que
sans une politique vigoureuse, le Mali sera loin d’atteindre les OMD en lien avec l’hygiène et
l’assainissement. Depuis 2009, l’Assainissement Total Piloté par les Communautés (ATPC) a
connu un essor formidable au Mali. Ainsi, plus 28 000 latrines ont été construites ou
réhabilitées et la plupart sont équipées d’un dispositif de lave-mains fonctionnel. Une bonne
dynamique s’est installée avec l’ensemble des partenaires stratégiques de l’ATPC que sont
les partenaires Techniques et Financiers (PTF), les ONG, les services techniques, les
collectivités, les communautés bénéficiaires et les opérateurs privés.
En ce qui concerne les déchets solides, quelque soit leur provenance, les infrastructures
manquent cruellement : même à Bamako la moitié des déchets n’est ni ramassée ni traitée.
Il n’existe de dépôts de transit autorisés que dans quelques grandes villes mais la majorité
des ordures pré-collectées par les GIE ou les ménages finissent dans des dépôts anarchiques,
dans les caniveaux à ciel ouvert ou les cours d’eau. En milieu rural, elles s’entassent aux
abords des concessions dans des terrains vagues avant d’être répandues sur les champs à
l’approche de l’hivernage. Il n’y a pour l’instant qu’un seul centre d’enfouissement technique
(CET) au Mali (dans la ville de Sikasso), un site pour Bamako est en début de réalisation. La
valorisation des déchets organiques et le recyclage des ordures sont des activités très peu
développées.
Dans les villes, la collecte et l’évacuation des eaux de ruissellement se font par un réseau de
caniveaux et de collecteurs à ciel ouvert. Elles sont rendues difficiles par l’occupation
anarchique de l’espace et par l’utilisation du réseau à d’autres fins : rejet des eaux usées
[Texte] [Texte]
domestiques et industrielles, dépotoirs d’ordures et de boues de vidange, et parfois même
lieux de défécation. Cela entraine l’obstruction ou la disparition du réseau, la stagnation des
eaux et des ordures vecteurs de maladies, et cause parfois des inondations. L’entretien n’est
pas régulier : il n’intervient en général qu’à la veille des premières pluies. Les conséquences
sont sanitaires et environnementales. Cependant, dans la plupart des zones semi-urbaines et
rurales, le système d’évacuation des eaux pluviales est inexistant. Quand il existe, il est
construit de telle façon que l’eau de pluie s’écoule directement de la rue vers les caniveaux.
Les eaux résiduaires d’origine artisanale et industrielle sont en général déversées dans les
caniveaux et les cours d’eau, sans traitement préalable.
Le tout-à-l’égout n’existe que dans la capitale, desservant moins de 1% des Bamakois (et ce
chiffre est en baisse puisque la population augmente sans cesse tandis que le réseau devient
de plus en plus vétuste). Le fleuve Niger constitue son exutoire. Quelques mini-égouts ont
été construits depuis le début des années 2000, la plupart à Bamako.
Les déchets déversés dans les cours d’eau contribuent à réduire le pouvoir d’autoépuration
du fleuve et à terme modifier la qualité de l’eau, ce qui agira négativement sur les activités
telles que la pêche et l’approvisionnement en eau potable des populations. Il s’agit entre
autres :
• activités domestiques : les déchets solides, les eaux usées domestiques et les eaux
des réseaux d’égout débouchent directement dans les cours d’eau ;
• activités industrielles : les effluents de la plupart des industries situées le long des
fleuves sont déversées sans aucun traitement dans les cours d’eau ; le fleuve Niger
reçoit par an plus de 800 000 m3 d’eau usées provenant essentiellement des grandes
unités industrielles mais aussi des petites industries (teinturières) ;
• activités minières : certaines mines d’or contribuent également à polluer les
ressources en eau en y déversant directement les déchets résultant de leurs activités
;
• activités artisanales : la pollution est causée essentiellement par les rejets d’eaux
usées des teinturières qui travaillent généralement sur les berges des cours d’eau;
• activités agricoles : les engrais et les pesticides utilisés dans les aménagements
agricoles sont lessivés chaque année par les premières pluies et sont drainés par
ruissellement dans les cours d’eau.
[Texte] [Texte]
Collecteur des eaux usées,
juste avant son embouchure
dans le fleuve à Bamako
Les végétaux flottants introduits comme plantes ornementales constituent actuellement une
menace grave pour l’existence des cours d’eau et pour le développement des activités socio-
économiques comme la pêche, le transport fluvial, la distribution d’eau, la production
d’énergie hydro-électrique, la riziculture dans les périmètres irrigués. Si à faible densité les
végétaux flottants sont utiles (oxygénation de l’eau, nourriture et gîte des poissons,
absorption des composants toxiques tels que phénols et métaux lourds), par contre à forte
densité ils deviennent nuisibles en :
Le fleuve Niger est le plus touché par la prolifération des végétaux flottants.
[Texte] [Texte]
Pollution mystérieuse, jacinthes d’eau
envahissantes. Des actions urgentes à
mener.
Au Mali, les zones humides protégées ou non constituent le lieu d’accueil de nombreuses
populations et de leur cheptel, à l’image du Delta Intérieur du Niger, qui reçoit chaque année
près de 5 millions de têtes de bétail (bovins, ovins et caprins) investissant ses riches
bourgoutières. Conscient de l’importance de ces écosystèmes pour l’économie du pays et
soucieux de leur conservation (à cause de leur fragilité et de leur forte sollicitation), le pays a
signé et ratifié la convention de Ramsar en septembre 1987. Cet instrument juridique
international engage les Parties Contractantes dans la conservation de leurs ressources en
zones humides. Le Mali a, dans ce cadre, désigné trois Sites Ramsar d’importance
internationale, tous situés dans le Delta Intérieur du Niger : le lac Walado-Débo, la Plaine de
Séri, et le Lac Horo et plus récemment le Delta Intérieur du Niger dans sa globalité sont
classés sites Ramsar. Ce qui fait du Mali, la 2ème plus grande zone humide de l’Afrique.
Cependant, les utilisateurs des ressources du fleuve ont commencé à prendre conscience
des risques de leurs actions pour l’environnement. L’approbation du plan de stratégie par les
utilisateurs des ressources du fleuve et la création des comités de bassin sont des pas très
importants afin d’augmenter cette conscience et afin de venir à des actions concrètes.
[Texte] [Texte]
Acquis Insuffisances
[Texte] [Texte]
septembre 2007. De fortes pluies ont fait sortir de leurs lits les rivières Niger et Bani,
inondant les marais alentour. La rivière Niger fut en crue sur la totalité de sa longueur, à
travers le Mali, le Niger et le Nigéria. Les inondations et crues se sont étendues bien au-delà
de la région. En temps normal, avec la température maximale de 45°C observée et avec
l’irrégularité saisonnière observée, l’accès à l’eau potable et la protection des sources d’eau
potable restent assez précaire.
D’après une évaluation réalisée par le PAM en 2012 pour l’année 2011, L’accès aux sources
d’eau est susceptible de changements négatifs pour les ménages les mois à venir. Les raisons
de ces changements de conditions moins bonnes sont le fait de tarissement des sources
d’eau (33%) et des pannes des pompes de forage (33%). D’après une évaluation faite par
l’ONG IEDA Relief en mai 2016, les besoins en eau sont énormes aussi bien pour la
consommation humaine que pour les animaux dans les régions du nord et particulièrement
en zones nomades où l’activité principale est l’élevage et où les animaux occupent une place
importante dans la vie des ménages. Un des constats est que, dans certaines zones visitées,
la soif des animaux les ont poussés à casser des ouvrages hydrauliques. On observe aussi de
longues queues d’attente devant les points d’eau fonctionnels, parfois pendant de longues
heures. Ces régions se caractérisent par une faible pluviométrie, qui a tendance à diminuer
au fil des années avec le phénomène de changement climatique. Ceci a pour conséquence la
diminution du niveau statique de l’eau, ce qui entraine le tarissement partiel ou total des
puits. Il faut attendre la nuit pour la recharge de la nappe aquifère.
Le Mali, comme d’autres pays africains, est confronté aux effets du changement climatique
qui affectent la santé des populations. D’après l’OMS, le changement climatique constitue
une nouvelle menace importante pour la santé publique et modifie la façon dont nous
devons envisager la protection des populations vulnérables. Le dernier rapport du Groupe
[Texte] [Texte]
d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a confirmé qu’il existait des
preuves écrasantes que l’activité humaine agissait sur le climat et a souligné que cela avait
de multiples incidences sur la santé humaine. La variabilité et la modification du climat sont
cause de décès et de maladies à travers les catastrophes naturelles qu’elles entraînent –
telles que les vagues de chaleur, les inondations et les sécheresses. En outre, de nombreuses
maladies importantes sont hautement sensibles au changement des températures et du
régime des précipitations. Ce sont par exemple des maladies à transmission vectorielle
courantes comme le paludisme et la dengue ainsi que d’autres grandes tueuses comme la
malnutrition et les maladies diarrhéiques. Les maladies infectieuses à transmission
vectorielle sont le résultat du fonctionnement de systèmes biologiques particulièrement
complexes: les << systèmes vectoriels >>. Ces systèmes sont constitués par l’agent infectieux
en cause (virus, bactéries, parasites), ses vecteurs (moustiques, tiques, etc.) qui sont des
arthropodes hématophages et ses hôtes vertébrés parmi lesquels l’être humain. Il y a de
bonnes raisons de penser que les changements climatiques vont jouer un rôle important
dans la dynamique des maladies infectieuses. Certaines de ces maladies sont très largement
répandues dans les régions tropicales et sont responsables d’une mortalité importante. Par
exemple, la température et la pluviométrie sont des éléments déterminants dans
l’épidémiologie du paludisme. Le niveau général de malnutrition aiguë chez les enfants de
moins de cinq ans est élevé (plus de 10%, selon les enquêtes menées). La malnutrition
chronique affecte environ un tiers des enfants de moins de cinq ans au Mali.
Du point de vue économique, les effets de changement climatique et les maladies qu’ils
entraînent, imposent des coûts supplémentaires aux ménages et de façon générale au
système sanitaire national.
[Texte] [Texte]
Figure 9: Cycle local de l’eau
Le biogaz, quant à lui, est un mélange gazeux, hétérogène et évolutif, qui résulte des
processus biochimiques liés à la fermentation anaérobie de la matière organique. La
production de biogaz peut s’étendre sur une très longue période (50 ans) et après quelques
années de stockage des déchets, la production de biogaz peut atteindre 10 à 20 m³ par
tonne de déchets et par an ce qui correspond à environ 200 m³ par tonne sur 5-10 ans. Au-
delà de cette période, la production reste stable à un niveau plancher mais se poursuit
encore pendant plusieurs années. Ces types de pollution interviennent différemment sur
l’eau et l’air :
Au niveau des eaux, les impacts se traduisent de différentes manières soit par l’altération
biologique et physico-chimique des eaux, soit par la diffusion de micropolluants, soit par des
effets toxicologiques ou encore par des nuisances olfactives.
- La pollution de l’air
Elle est essentiellement due à l’émission de gaz à effet de serre provenant du biogaz
s’échappant des dépôts. En effet, le biogaz dégagé comprend environ 40 à 60% de méthane,
35 à 50% de dioxyde de carbone, de l’hydrogène sulfuré et de nombreux éléments à l’état de
traces. A cette émission de biogaz peut être ajouté les émissions de fumées dues aux
brûlages et incendies spontanés de la masse des déchets stockés.
[Texte] [Texte]
Tableau 4: Disponibilite annuelle en ressources d'eau douce
[Texte] [Texte]
c. Lien développement économique et humain et la sécurité WASH :
D'après les dernières études réalisées, la disponibilité de la ressource au Mali n'est pas un
problème en soi. Bien qu'en grande partie désertique, le pays est en effet traversé par deux
des principaux fleuves d'Afrique de l'Ouest, le Niger et le Sénégal. Hors des abords de ces
fleuves, la ressource est inégalement répartie. Ainsi, dans certaines régions de socle, en
particulier celle de Kayes, la mobilisation des ressources souterraines est très difficile. Le
taux de succès parfois très faible des campagnes de forages, renchérit le coût d'accès à l'eau.
Au Mali, malgré les nets progrès accomplis ces dernières années en matière d'accès à l'eau
potable et à l'assainissement, des besoins importants restent encore à couvrir. Le cadre
institutionnel, au même titre que le manque de ressources financières, a longtemps limité
les capacités à répondre à ces besoins. C’est pourquoi en 2000, le Gouvernement s'est doté
d'une stratégie de développement de l'alimentation en eau potable et de l'assainissement
(AEPA) ainsi que d’un cadre législatif et réglementaire (le Code de l'Eau) adapté au contexte
de la décentralisation et régissant le secteur de l'eau. Cependant, si des avancées ont été
faites au niveau du cadre institutionnel, la situation s’est aggravée dans les régions Nord du
Mali à cause du conflit qui a éclaté en janvier 2012 et ayant entrainé la fuite des capacités
locales et de sérieux dommages dans les infrastructures des services d’approvisionnement
en eau potable (pillage et enlèvements d’équipements, fuite des structures de gestion, etc.).
Ainsi, même si on assiste depuis 2013 à un retour progressif des services techniques dans ces
régions, force est de constater que le cadre institutionnel est encore fragile et les capacités
des services techniques, tant au niveau humain que financier, encore insuffisantes. De plus,
le personnel compétent tarde plus encore à revenir causant également un déficit de
personnes formées pour faire face aux problèmes récurrents de la zone. Le climat
d'insécurité ambiant dans les Régions du Nord ne facilite pas un retour à la normale et la
reconstruction d'un cadre institutionnel solide.
[Texte] [Texte]
le transport et les industries, l’eau est une matière première indispensable. Aussi, les
différentes sphères de l’économie se partagent-elles des rôles aussi importants les uns que
les autres dans la gestion, la mobilisation et l’utilisation de cette ressource - eau. D’où la
multiplicité des acteurs intervenant dans le secteur de l’eau. Outre les différents ministères
et les services techniques rattachés, il faut évoquer le rôle assez important des organismes
personnalisés placés sous la tutelle des différents Ministères dans l’administration du
secteur de l’eau. Il s’agit notamment de:
En plus, on peut aussi les organes de coordination e de consultation, on peut aussi citer :
Ø Le Conseil National de l’Eau a pour missions d’émettre un avis sur toutes questions
relatives à l’eau
Ø Les Conseils Régionaux et Locaux de l’Eau, ayant pour missions d’émettre un avis sur
toutes questions relatives à l’eau soumises par l’Administration chargée de l’eau
Ø Les Comités de bassins ou de sous bassins dont la mission consiste à garantir une
gestion concertée des ressources à l’échelle du bassin ou du sous bassin. Ils peuvent
à cet effet. A ce jour, il existe deux comités de bassins créés par Arrêtés
interministériels. Le Comité de Bassin du Bani (Arrêté Interministériel n°04-1802 du
13 septembre 2004) et le Comité de Bassin du Niger Supérieur (Arrêté
Interministériel n°02-1878 du 14 septembre 2002).
[Texte] [Texte]
AEP n’a été signé. Il est à noter que 23 centres AEP sont gérés par le secteur privé à la date
du 31 décembre 2015.
Tableau 5: Le résumé de la situation des opérateurs privés dans la gestion du service public
de l’eau (source : Rapport de la Direction Nationale de l’Hydraule (DNH) – 2015)
Sikasso Kadiolo 1
[Texte] [Texte]
Région Centres Opérateur privé Date de Contrat Contr. DAO
signature en cours non lancé
démarré
Enfin, les sociétés de production de l’eau minérale comme DIAGO, KATI… jouent un rôle
essentiel dans la sécurité hydrique et la durabilité des services WASH.
La reconnaissance et la prise en compte des valeurs de l’eau font partie des principes
reconnus par le Mali dans la gestion des ressources en eau. Les valeurs de l’eau
comprennent les valeurs liées à son utilisation directe (le coût des besoins domestiques, le
[Texte] [Texte]
coût des besoins industriels et le coût des besoins agricoles en eau) et les valeurs associées
ou valeurs indirectes (valeurs sociale, culturelles et environnementales de l’eau. C’est ainsi
que les principes du « préleveur –payeur » et « pollueur payeur » ont été énoncés dans la
législation de l’eau au Mali.
L’état des lieux du secteur prouve l’existence d’une multitude d’intervenants dans le secteur
de l’eau et l’assainissement ainsi que l’existence de cadres règlementaires et instruments
juridiques variés dont l’application n’est pas toujours assurée. L’importance de l’eau et la
diversité de ses usages justifient amplement l’intérêt des agents de développement pour les
interventions dans ce secteur.
En définitive, la notion de parties prenantes couvrira tous les acteurs impliqués dans le
programme qui perdront ou gagneront quelque chose comme résultat de la mise en œuvre
dudit programme.
[Texte] [Texte]
ACTION MOPTI : Action Mopti est un acteur clé dans le domaine de l’approvisionnement en
eau potable et l’assainissement. Ses activités principales incluent : le surcreusement de puits
à grand diamètre, la mise en place, l’animation et la formation des structures de gestion, la
conception de système d’assainissement, et l’organisation de concours quartiers propres.
Dans ses interventions, Action Mopti mobilise un nombre important de partenariats à
differents niveaux. C’est le cas des relations privilégiiées que l’ONG entretien avec la
Direction Nationale de la Santé, avec qui elle a developpé des boites à image utilisés pour la
sensibilisation et la formation en addition aux outils PHAST et SARAR. Action Mopti travaille
étroitement avec les collectivités territoriales (conseil communal, conseil de cercle et
assemblée régionale) dans le cadre de l’élaboration et la mise en œuvre des programmes de
développement social, économique et culturel (PDSEC), les associations de parents d’élèves,
les associations de santé communautaire. Outre le Ministère des Affaires Etrangères
Français, elle beneficie de l’appui de l’Union Européenne, de l’USAID, de la Coopération
Belge, du PROTOS (dans le cadre du projet GIREDIN) et de l’UNICEF.
Parmi les espaces de communication utilisés par Action Mopti, on peut citer, entre autre : le
Réseau des ONGs intervenants dans le VIH/SIDA, le Réseau des intervenants en faveur des
enfants et orphelins vulnerables, le FONGEM (Forum des ONG Européenne au Mali) et le
cadre de concertation des acteurs de l’eau dans la région de Mopti. L’ONG publie une lettre
trimestrielle intitulée, « La lettre d’Action Mopti » et un livre pour enfant, tous les deux
mois : Crocolivre.
ASSOCIATION EAU VIVE : L’Association Eau Vive bénéficie d’un appui de l’UEMOA dans le
cadre du renforcement des capacités de gouvernance dans le secteur de l’eau. Ce projet de
gouvernance locale axée sur la gestion de l’approvisionnement durable en eau potable est
mise en œuvre à travers : la formation des élus à la gestion et la planification hydraulique et
la formation des structures villageoises de gestion des points d’eau. Eau Vive créé une
synergie d’action entre les acteurs locaux (élus, représentants villageois des structures de
gestion) et les partenaires techniques afin de parvenir à une lecture partagée des stratégies
de gestion de l’accès durable à l’eau potable. L’approche utilise des boites à images
développées à cet effet. A travers un second programme financé par l’Union Européenne,
l’ONG intervient sur les composantes relatives à l’amélioration de l’accès à l’eau potable et
l’assainissement et la gestion durable des infrastructures. Les interventions des acteurs dans
le secteur couvrent les cercles de Bandiagara, Bankass et Douentza dans la région de Mopti
et tous les cinq (5) cercles de la région de Tombouctou.
[Texte] [Texte]
l’aspect genre dans l’analyse et la recherche de solution. Elle a notamment innové en
appuyant la participation des femmes dans les structures de gestion des points d’eau.
Les associations d’usagers d’eau potables (AUEP) mis en place par le GRAT bénéficient d’un
appui en renforcement des capacités et du développement de stratégie de retrait des
partenaires. Ces associations sont réunies au sein d’une union. Après avoir calculé le cout de
maintien et la provision pour l’amortissement d’un forage (estimé à 150000FCFA par an),
l’ONG a mis en place un mécanisme qui permet à chaque association de verser la somme de
cent cinquante mille francs CFA (150 000) par an au niveau d’un compte ouvert à cet effet à
Nyesigiso. La mise en œuvre de la maitrise d’ouvrage communale a contribué pour
beaucoup dans la réussite de ce mécanisme de participation des usagers.
[Texte] [Texte]
dans les interventions dans la mesure où la loi a transféré la compétence hydraulique à la
commune.
PROTOS : L’ONG Belge PROTOS est un acteur clé de la société civile dans le domaine de la
gestion des connaissances sur la quantité et la qualité des ressources en eau. Cette ONG
intervient principalement dans le delta intérieur du Niger à travers son projet intitulé :
Gestion Intégré des Ressources en Eau du Delta Intérieur du Niger (GIREDIN). Ce projet
intervient particulièrement dans quatre cercles que sont : Mopti, Djenné, Tenenkou et
Youwarou. Quatorze communes sont couvertes par les interventions qui s’étendent à
l’alimentation en eau potable et l’assainissement. Dans le cadre de l’alimentation en eau
potable, les actions concernent l’implantation de puits à grand diamètre et de forages. Les
activités d’assainissement, quant à elles, couvrent l’aménagement de caniveaux et la
construction de latrines publiques et privées.
PROTOS apporte un appui considérable aux communes dans l’identification des points d’eau,
les utilisations et les utilisateurs. En effet, à travers le Système d’Information Géographique
(SIG), l’ONG produit des cartes qui présentent les ressources disponibles, leur localisation et
la qualité. Ces cartes sont utilisées par les communes comme un outil d’aide à la décision.
Sur la base de ces informations, le comité de pilotage se réunit pour l’analyse et la validation
des projets à réaliser pour l’année.
L’approche de mise en œuvre du PROTOS est basée sur la maitrise d’ouvrage communale.
Ainsi, les bureaux d’études, les entreprises et autres prestataires de services signent les
contrats directement avec les communes. Une consultation communale est organisée par
commune pour analyser les informations collectées sur la quantité et la qualité des
ressources en eau. Cette approche favorise une grande appropriation des actions par la
commune et, dans une certaine mesure, explique la forte crédibilité dont jouit l’ONG auprès
des responsables des collectivités décentralisées mais aussi auprès des acteurs étatiques que
sont les services techniques et l’administration déconcentrée.
Les principaux outils utilisés par PROTOS sont le SIG, les boites à image et les supports de
l’approche PHAST. L’ONG intervient également sur les thématiques : bonne gouvernance de
l’eau, accès amélioré à l’eau potable et à l’assainissement et la gestion durable des
infrastructures d’eau et d’assainissement. Les principaux partenaires financiers de PROTOS
sont : L’Union Européenne, le Fond Belge de Survie et des Fondations Européennes. Sur le
plan technique, PROTOS fait recours au PNE pour la formation sur le concept GIRE au niveau
communal, alors que le CREPA fournit pour son compte des activités de formation en lien
avec les outils de sensibilisation dans la gestion des points d’eau et les infrastructures
d’assainissement.
[Texte] [Texte]
WATERAID : L’ONG WaterAid au Mali dispose et utilise une expertise prouvée dans le
domaine du plaidoyer. En effet, le plaidoyer est aujourd’hui essentiel pour la mise en œuvre
de la politique GIRE. C’est ainsi que pour mobiliser les ressources nécessaires et améliorer la
gouvernance de l’eau, cette ONG met en œuvre un programme régional de plaidoyer pour
l’eau et l’assainissement. Ce programme se propose, entre autre, de faire une évaluation et
fournit des informations stratégiques sur le secteur, d’identifier les besoins et de renforcer
les capacités des acteurs du secteur à mener des projets dans ce sens.
Wetlands International a signé un contrat direct avec l'Ambassade Royale des Pays Bas pour
mettre en œuvre un certain nombre d'activités dans le cadre du programme Conjoint
d'Appui à la GIRE (PCA-GIRE) et mobiliser le CTP.
Wetlands International assure le chef de file du programme WATERSHED pour lequel cette
analyse contextuelle est réalisée.
Les ONG Helen Keller International, ITI et le Centre Carter : Ce sont des acteurs clés dans le
cadre de l’accès à l’assainissement. Helen Keller a développé une expertise dans le domaine
de l’information, la sensibilisation et la communication ; qu’il n’hésite pas à mettre au
service d’autres acteurs sur la thématique pour accompagner leurs interventions. Au-delàs
de l’expertise et de la réputation qu’il apporte dans ce domaine, la valeur ajoutée principale
du Centre Carter tient à l’image et la légitimité dont il jouit, en l’occurrence, auprès des
autorités administratives et politiques. ITI développe avec ses partenaires des campagnes de
sensibilisation sur le trachome. Les impacts de ces campagnes, en l’occurrence la baisse du
nombre de cas déclarés, sont perceptibles. La durabilité des acquis à ce niveau est fonction
dans le fonctionnement des différents comités mis en place à cet effet.
[Texte] [Texte]
puits, la purification de l’eau, la protection des jarres dans les ménages, la distinction entre
l’eau potable et une qui ne l’est pas.
Winrock International : Cette ONG dispose d’un volet important en ce qui concerne
notamment les usages de l’eau. L’ONG a développé une somme d’expérience dans la région
de Ségou en ce qui concerne les usages multiples et durable de l’eau. Ce type d’expérience a
été aussi développé par World Vision dans ces zones d’intervention, en particulier dans le
cercle de San.
Les artisans, fabricants, vendeurs des technologies facilitant de tels usages multiples sont
des acteurs incontournables. Afin de faciliter le transfert de la technologie, les acteurs de la
société civile intervenant sur cette thématique doivent privilégier les actions de formation et
d’encadrement à leur endroit. Ces acteurs privés existent notamment à San et à Markala,
mais aussi à Bamako.
La Fondation Frederich Ebert et l’ONG suisse Helvetas : Ces derniers interviennent dans la
gestion des conflits autour de la gestion des ressources naturelles de façon générale. Les
actions de la Fondation Frederich Ebert portent essentiellement au niveau des différents
acteurs concernés. Outre la formation des acteurs (villageois, conseillers communaux,
agents des services techniques déconcentrés, etc.), Helvetas aide à la mise en place de
comités villageois et communaux chargé de la gestion des conflits liés aux ressources
naturelles. Au-delà de l’espace communal, Helvetas fait appel à l’outil de l’intercommunalité.
Les expériences de l’ONG à Sikasso et surtout dans la région de Kayes permettent de
conjecturer en ce qui concerne les résultats de ces comités de gestion des conflits et leur
durabilité. Le projet GENOVICO (Gestion Non Violente des Conflits) mis en œuvre par l’ONG
[Texte] [Texte]
national ORFED participe également de la promotion des usages multiples, équitables et
durables des ressources naturelles, dont la ressource en eau.
Le Centre Régional pour l’Eau Potable et l’Assainissement (CREPA) : Ce centre dispose d’une
solide expertise dans le domaine de la formation des acteurs et usagers dans le secteur de
l’eau potable et l’assainissement. Il met cette expertise au service des organisations de la
société civile et des structures étatiques intervenants dans le domaine. C’est ainsi qu’il a été
souvent sollicité par le PROTOS et d’autres intervenants pour assurer la formation des
structures de gestion des points d’eau et des infrastructures d’assainissement.
Outre le Centre Régional pour l’Eau Potable et l’Assainissement (CREPA) dont le rôle clé dans
le domaine de l’assainissement a été souligné, il est important de noter, au passage, le Fonds
des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF). Cet organisme international appuie la promotion
de l’hygiène en milieu scolaire.
Dans le cadre des activités WAWI, l’UNICEF intervient principalement dans les régions de
Ségou et Mopti, plus précisément dans les cercles de Bla et Koro. Environ une certaine
d’écoles ont été touchés dans ces localités. Les interventions concernent notamment
l’équipement en petits matériels d’hygiène et d’assainissement, les séances de
sensibilisation et d’animation sur le lavage des mains, la formation des enseignants, la
formation des formateurs au profit des Académies de l’Education, la formation et la
sensibilisation des élus, la formation à la maintenance des infrastructures, la création d’un
réseau pour faire face aux besoins en pièces de rechange. L’élaboration et la diffusion de la
politique nationale en matière d’hygiène ainsi que l’intégration des questions d’hygiène dans
le curriculum scolaire sont parmi les contributions essentielles de l’UNICEF qui appuie
fortement les OSC locales.
Partenariat National de l’Eau au Mali : La loi du 31 janvier 2002 portant code de l’eau définit
les stratégies de la gestion intégrée des ressources en eau, les organes consultatifs et même
le découpage du territoire national en grandes unités hydrographiques naturelles
dénommées bassins ou sous-bassins hydrographiques ou systèmes aquifères. Parmi les
cadres de collaboration autour de cette thématique, on peut retenir le partenariat national
[Texte] [Texte]
de l’eau, les cadres de concertation des intervenants dans l’eau et l’assainissement au
niveau régional et les associations d’usagers au niveau local.
Le PNE – Mali a pour vocation d’être une instance de dialogue et de concertation pour tous
les acteurs. Il permet entre autres d’attirer l’attention sur les priorités d’actions dans
l’espace concerné, d’éviter la dispersion et la redondance des initiatives et d’encourager la
recherche permanente des meilleures solutions dans la gestion de l’eau. Le Partenariat
National de l’Eau est représenté dans la région par le Partenariat Régional de l’Eau. Par
contre, la mise en place des partenariats locaux tarde à se concrétiser.
Créé en avril 2003, le Partenariat National de l’Eau (PNE – Mali) est une association à but
non lucratif, qui se propose comme mission de promouvoir la mise en œuvre de la politique
GIRE et ses stratégies. Les activités principales dans le cadre de la mise en œuvre de cette
mission sont : l’organisation d’ateliers et de conférences-débats scientifiques pour une large
diffusion de l’information sur la GIRE et le renforcement de la gouvernance de l’eau du
fleuve Niger à travers la mise en réseau des collectivités locales riveraines. Le PNE – Mali est
représenté dans les régions à travers les Partenariats Régionaux de l’Eau (PRE). Il travaille au
renforcement de la collaboration entre structures membres.
[Texte] [Texte]
Ø Participer au processus de mise en œuvre du CSRP (cadre stratégique de croissance
et de réduction de la pauvreté) relativement aux préoccupations liées à l’eau et à
l’assainissement,
Ø Contribuer à la responsabilisation et à la transparence dans la gestion des fonds
alloués au secteur de l’eau et de l’assainissement,
Ø Contribuer à la mobilisation des fonds en vue de soutenir des actions de
développement en matière de l’eau et d’assainissement,
Ø Organiser des campagnes de sensibilisation en vue d’une utilisation rationnelle des
ressources en eau et d’assainissement.
West Africa Water Initiative (WAWI) : Le modèle de partenariat qui nous semble le mieux
réussi dans le cadre de cette thématique est l’initiative Ouest Africaine de l’Eau (West Africa
Water Initiative – WAWI). Financé par la Fondation Conrad Hilton et l’USAID, cette initiative
est mise en œuvre par un réseau de partenaires au niveau du Mali, dont : Carter Center –
Global 2000, DRI, Helen Keller International, International Trachoma Initiative, Lions Club,
WaterAid, Winrock International, World Vision. L’ensemble de ces partenaires se retrouvent
au sein d’un cadre de collaboration piloté par la Direction Nationale de l’hydraulique. Doté
d’un plan stratégique, ce réseau a renforcé sa capacité de mise en œuvre et les synergies
possibles à travers l’élaboration sur une base annuelle d’un plan d’action intégré. Ce plan a
l’avantage de préciser par an les activités de chaque intervenant, les indicateurs, les zones
d’intervention, les dates et les ressources mobilisées à cet effet.
Néanmoins, le comité National de pilotage mis en place par les partenaires WAWI au Mali
joue un rôle capital dans la coordination et le système d’information. En effet, ce comité
présente une passerelle de dialogue et d’échange d’une valeur inestimable. L’animation du
comité est assurée par la direction nationale de l’hydraulique qui, en tant que structure
technique étatique.
Initiative Mondiale pour l’Eau (Global Water Initiative – GWI) : L’initiative Mondiale pour
l’Eau (Global Water Initiative – GWI) fut créée en Septembre 2006 avec, comme but
«d’assurer que les populations vulnérables à travers le monde aient un accès fiable à l’eau
potable de manière à préserver leur dignité, leurs droits, leur culture et leur environnement
naturel. Cela comprend les populations des pasteurs, nomades, agriculteurs et les
[Texte] [Texte]
populations déplacées». En Afrique de l’Ouest, GWI opère au Burkina Faso, au Ghana, au
Mali, au Niger et au Sénégal à travers un petit groupe d’organisations qui représentent les
principaux partenaires de l’initiative à savoir CARE, CRS, IUCN, IED et SOS Sahel UK. Au Mali,
le secrétariat est assuré par Sahel Eco, alors que les projets sont mis en œuvre par un
consortium d’ONG constitué par CARE, CRS et l’IUCN.
L’organisation intervient à travers l’appui aux programmes de gestion intégrée de l’eau dans
les zones sélectionnées, le renforcement des mouvements d’acteurs dans le secteur d’eau
aux niveaux national et régional et le développement d’une aire d’influence en dehors de
l’initiative elle-même, pour assurer un impact à plus grande échelle. En Afrique de l’Ouest,
GWI a identifié cinq thèmes prioritaires que sont :
Association des Organisations Professionnelles Paysannes (AOPP) : L’AOPP est une structure
faitière dans le domaine de l’agriculture qui est présente sur tout le territoire. Elle est à la
fois membre de la CNOP (Coordination Nationale des Organisations Paysannes), plateforme
paysanne au Mali et du CNSC (Conseil National de la Société Civile).
Fédération Nationale des Artisans du Mali (FNAM) : C’est également une structure faitière
membre de la CAAO (Confédération des Artisans d’Afrique de l’ouest) et du CNSC, elle
présente partout dans le bassin,
Fédération Nationale des Femmes Rurales du Mali (FENAFER) : C’est une structure faitière,
membre de la CNOP, présente partout dans le bassin,
Association des Pécheurs Résidents au Mali (APRAM) : Membre de la CNOP, est partout sur
le territoire national.
APPM, UNION et la FEDERATION DES PECHEURS ET PISCULTURES DU MALI : ont toutes des
représentations locales
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Union des Exploitants d’Adduction d’Eau Potable du Mali (UEAEP) : C’est une structure
faitière, présente dans toutes les régions.
Association Malienne d’Irrigation et de Drainage (AMI) : Présente dans les zones d’irrigation
du bassin du fleuve Niger.
6. Conclusions et recommendations
Le taux d’accès à l’eau potable à la date du décembre 2015 est de 65,3% au niveau national
(Rapports DNH). Cependant, il convient de noter que la couverture de l’eau ne considère pas
la qualité ou la protection des sources d’eau. Il existe donc probablement une population
assez importante sans eau potable. Le Mali n’est pas atteint la cible OMD surtout pour
l’assainissement dont seulement 22% de la population dispose d’un assainissement
amélioré.
En ce qui concerne les disparités, le taux d’accès en milieu urbain est de l’ordre 68,7% contre
61,8% en milieu rural (DNH 2015). S’agissant des couches sociales, 95% des plus riches ont
accès à une eau salubre contre seulement 30% des plus pauvres (MICS 2010).
En ce qui concerne les disparités, 14% des ménages en milieu rural et 35% des ménages en
milieu urbain ont accès à un assainissement amélioré (JMP 2013). S’agissant des couches
sociales, 90% du quintile le plus riche ont accès à un assainissement amélioré contre
seulement 1% du quintile le plus pauvre (MICS 2010).
Le Mali s’est engagé à « l’accès universel à l’eau potable et à l’assainissement » d’ici 2025,
conformément à la vision Africaine de l’eau et à la déclaration d’E-thikwini en 2008. A cet
effet, le Mali a adopté le cadre stratégique de croissance et de réduction de la pauvreté
(CSCRP 2012-2017) qui fait du secteur eau et assainissement une priorité. Pour ce faire, les
actions porteront sur le renforcement des capacités des acteurs pour accompagner le
processus de décentralisation, l’augmentation et la mobilisation du financement de la part
de l’Etat pour les deux sous-secteurs, ainsi que l’amélioration de la coordination du secteur
et du système de suivi évaluation. Le respect de ces engagements permettra de réduire les
inégalités par un meilleur ciblage des couches défavorisées et de rendre plus durable les
réalisations à travers un dispositif de suivi-évaluation efficace et des ressources humaines
compétentes.
[Texte] [Texte]
Les organisations de la société civile devront saisir ces opportunités pour rehausser le profil
du secteur à travers l'influence de politiques, le plaidoyer budgétaire et l'appui à la
coordination du secteur.
Cependant, si des avancées ont été faites au niveau du cadre institutionnel, la faible
coordination des acteurs du secteur a été souvent relevé et des efforts sont attendus afin
d’améliorer la synergie entre acteurs. Outre les services techniques étatiques, les
organisations de la société civile, les acteurs privés et les collectivités décentralisées jouent
un rôle de plus en plus important dans la gestion des ressources en eau et de
l’assainissement. Les organismes d’aide multilatérale et bilatérale sont d’un apport clé dans
le financement des infrastructures hydrauliques et d’assainissement au Mali.
Les niveaux de qualité des eaux sont ainsi différents si l’eau est destinée à la production
d’eau potable pour la consommation humaine ou à d’autres usages. Les données sur la
qualité des eaux au Mali sont issues d’actions ponctuelles (projets, programmes, etc.). Les
séries chronologiques sont rares et présentent généralement des lacunes qui rendent
difficile l’analyse des tendances. A cela il faut ajouter le fait qu’en général les données
disponibles se rapportent à des périodes très diverses avec des contextes climatiques et
environnementaux qui ont beaucoup évolué. Les résultats des analyses ne tiennent pas
compte des unités géologiques, hydrologiques et hydrogéologiques. Le plus souvent les
données chimiques ne précisent pas le type d’aquifère ; si ce n’est un mélange d’eaux issues
de différents aquifères.
D’autre part, les déchets déversés dans les cours d’eau contribuent à réduire le pouvoir
d’autoépuration du fleuve et à terme modifier la qualité de l’eau, ce qui agira négativement
sur les activités telles que la pêche et l’approvisionnement en eau potable des populations.
Pour relever ces défis, nous avons retenu les propositions suivantes :
[Texte] [Texte]
pauvres. Par ailleurs, au-delà de la construction et de la mise en place des
infrastructures d’hygiène et d’assainissement, l’aspect changement de
comportement semble demander de plus en plus d’attention. Cet élément semble
clé dans la durabilité des infrastructures d’eau et d’assainissement. Il est donc
important et souhaitable de voir les acteurs développer et / ou s’approprier des
instruments, outils et supports dans le domaine du changement de comportements.
Þ Des usages multiples, équitables et durables de la ressource en eau : Les usages de
l’eau sont aussi divers et multiples que les usagers et cette forte sollicitation crée une
pression sur les ressources en eau. Les défis importants que pose cette
problématique concernent aussi bien la priorisation des usages que leur satisfaction,
d’où le principe de l’équité. Si la politique nationale et l’ensemble des textes
réglementaires ont fait une option claire en faveur de l’approvisionnement en eau
potable, la satisfaction des autres usages de l’eau est d’une importance capitale. Ceci
est d’autant plus important que l’eau a souvent été à l’origine d’un nombre de
conflits importants entre éleveurs et agriculteurs. Au-delà, le problème de la maîtrise
de l’eau devient un facteur important pour l’amélioration des revenus des secteurs
agricoles et autres secteurs productifs.
L’utilisation rationnelle et, donc, durable de la ressource en eau est donc un autre
défi auquel les acteurs devraient apporter une réponse. Il s’agit, pour ce faire,
d’inventorier les diverses techniques utilisées afin de retenir celles qui permettent
d’assurer une gestion durable de la ressource, de mettre en place des mécanismes de
prévention et de gestion des conflits autour de l’utilisation de la ressource en eau
ainsi que la mobilisation et le plaidoyer autour de l’utilisation équitable des
ressources en eau.
Þ Communication : Les différentes organisations de la société intervenant dans le
secteur de l’eau et de l’assainissement au Mali devraient améliorer la
communication au sein des acteurs à travers l’élaboration et la mise en œuvre d’une
stratégie de communication. On pourrait également intensifier la communication à
travers la création et la mise à jour continuelle d’une base de données (quantitatives
et qualitatives) dont certaines informations seront ouvertes au grand public et
d’autres restreintes aux acteurs. L’appui à l’utilisation des outils Akvo participerait
d’une telle initiative. Ceci demande une formation pour la maîtrise de ces outils. Mais
outre cet aspect, le renforcement des espaces d’échange comme le SIDEAU ainsi que
les événements mobilisateurs locaux contribueront à l’amélioration de la
communication entre acteurs autour des enjeux liées au secteur.
Þ Mobilisation des ressources : Le faible niveau de financement a été souligné par la
majorité des acteurs comme une contrainte majeure des activités du secteur de l’eau
et de l’assainissement. En conséquence, les OSC devraient être appuyées dans la
mise en œuvre de stratégie de mobilisation des ressources au profit du secteur. Il
s’agit aussi bien de ressources publiques que des ressources privées.
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[Type here]
REFERENCES: