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Espaces Confinés
Espaces Confinés
Espaces Confinés
DOSSIER
ESPACES CONFINÉS
SOMMAIRE DU DOSSIER
Ce qu’il faut retenir Formation du personnel Réglementation
Exposition aux risques et effets sur la santé Plan d’intervention des secours Publications, outils, liens...
Prévenir les risques Procédure de travail en espace confiné
Principaux risques
La majorité des accidents, souvent graves voire mortels, qui surviennent lors d’interventions en espaces confinés est liée à une atmosphère déficiente en
oxygène, à la présence de gaz ou de vapeurs toxiques ou encore à une explosion ou à un incendie. Ce seront donc les premiers risques à évaluer dans le
cadre de l’élaboration d’une procédure de travail.
En outre, il faut être conscient qu’il y aura souvent un problème lié à la difficulté de porter secours à une victime ou d’évacuer une victime, en particulier
si la voie d’accès est restreinte ou si la topographie du site est défavorable (faible hauteur, exiguïté), si l’éclairage est insuffisant, si les lieux sont encombrés… Or
la vitesse d’intervention des secours est primordiale lorsqu’il y a une intoxication par des produits neurotoxiques, syndrome de détresse respiratoire aigüe,
insuffisance cardiaque….
Une attention particulière devra donc être apportée à l’élaboration du plan d’intervention des secours en cas d’accident.
Pourquoi ventiler tout au long de l’opération alors que les détecteurs ne signalent pas d’alerte ?
Les espaces confinés, surtouts les réseaux d’assainissement, sont des endroits où il faut considérer l’atmosphère comme non contrôlée en raison de des
mouvements d’air aléatoires et de l’impossibilité de contrôler l’arrivée et l’écoulement des fluides. En effets, des déversements non prévisibles peuvent
s’y produire : lessive à base de soude ou d’eau de javel, fuite de gaz, rejets d’entreprises, déversements d’hydrocarbures…
Le détecteur ne fait que réagir aux concentrations de gaz pour lesquels il est conçu. La ventilation permet d’amener de l’air frais aux intervenants. Elle
augmente donc le niveau de sécurité car elle dilue les gaz ou vapeurs toxiques pouvant être présentes et apporte de l’oxygène tout au long de
l’intervention. Il est recommandé que son débit soit calculé pour assurer un balayage de l’espace par un courant d’air neuf d’une vitesse minimale de 0,3
m/s dans la zone ou évoluent les intervenants.
© Patrick Delapierre pour l'INRS © Patrick Delapierre pour l'INRS © Gael Kerbaol - INRS
Intervention dans les réseaux Maintenance des tamis dans une carrière Intervention dans une cuve à ciment
d’assainissement
Les principaux risques des interventions en espaces confinés sont liés au travail en atmosphère appauvrie en oxygène ou à l’exposition à des substances
toxiques.
Risque d’anoxie dû à une teneur trop faible en oxygène pouvant résulter :
- De la consommation de l’oxygène par une combustion (soudure, incendie…), par l’oxydation d’un métal (formation de rouille dans une citerne, dans un
ballast de navire…), par une fermentation (chais, cuve de cidrerie…)
- Du remplacement de l’oxygène par un autre gaz lors d’une opération de purge, d’inertage à l’azote, argon…, ou par suite d’une fuite de gaz ou
d’hydrocarbure
L’anoxie peut entrainer la mort très rapidement en l’absence de traitement.
Risque d’intoxication résultant de l’inhalation ou de l’ingestion (par déglutition, par exemple) d’une ou plusieurs substances toxiques (sulfure
d’hydrogène, oxydes de carbone, cyanure d’hydrogène, chlore, dioxyde de chlore, anhydride sulfureux, ammoniac…) ou du contact cutané avec de telles
substances.
La présence de ces substances peut résulter d’une combustion, du fonctionnement d’un moteur thermique, de la fermentation de matière organiques, d’une
réaction chimique, d’une fuite ou de l’évaporation de liquides toxiques.
Ces gaz, parfois emprisonnés dans des poches ou des volumes clos, peuvent être libérés lors de travaux d’intervention sur des masses liquides ou pâteuses ou
lors d’un débouchage, ne laissant que très peu de temps aux opérateurs pour réagir.
Une ventilation naturelle insuffisante ou le volume souvent réduit de certains espaces confinés font que les travailleurs peuvent être exposés à des
concentrations importantes de contaminants. L’effet toxique de ces contaminants est indépendant de la concentration en oxygène.
Il est à noter par ailleurs qu’en l’absence de brassage de l’air ou de mouvements convectifs, les gaz dangereux peuvent se concentrer très localement au sein de
l’espace confiné (accumulation en partie basse par exemple).
Sulfure d’hydrogène
Une attention particulière doit être accordée au sulfure d’hydrogène (H2S) car de nombreux accidents mortels ont été causés par la présence de ce gaz
dans des canalisations ou des réservoirs tels que des bassins de rétention, des fosses septiques, des égouts… Par ailleurs ce gaz, aux concentrations
auxquelles il présente un danger, n’est pas détectable par l’odorat.
Risque d’incendie et d’explosion : la présence de gaz inflammables (méthane, butane, propane, dioxyde de chlore, sulfure d’hydrogène, vapeurs de
solvants…) ou de poussières combinée à une mauvaise ventilation aggrave le risque d’explosion ou d’incendie, car on atteindra plus rapidement leur zone
d’explosibilité ; un équipement (machine, éclairage…) non conforme à la réglementation, un point chaud, une accumulation d’électricité statique ou un choc
peuvent alors déclencher un incendie ou une explosion (lien vers dossiers incendie et explosion).
Aux risques spécifiques liés à l’atmosphère s’ajoutent aussi :
Le risque de chute lors des accès à l’espace confiné ou lors des déplacements dans l’espace confiné, qui peut être la conséquence d’un malaise de
l’opérateur du fait de la présence de gaz ou de l’insuffisance d’oxygène lors d’une descente à l’échelle ;
Le risque de noyade (réseaux d’assainissement, réservoirs ou puits partiellement remplis de liquide) suite à une chute ou à la montée des eaux dans un
espace restreint (réseaux d’eau et d’assainissement essentiellement) ;
Le risque d’ensevelissement (silos…) suite à une chute ;
Le risque de brûlure par fuite d’eau chaude, de vapeur ou de produit chimique augmenté du fait d’une réduction des possibilités d’évitement dans un
espace et confiné et souvent restreint ;
Les risques liés à des comportements instinctifs et incontrôlés en cas de problème avec pour conséquence un phénomène de sur-accident.
Exemples d’accidents
Les accidents reliés au travail en espace confiné occasionnent souvent des blessures graves ou des décès (cf. encadré). La plupart des décès sont la
conséquence directe d'un déficit en oxygène ou de la présence de gaz toxiques ou inflammables, ou de chute ou de noyade suite à des malaises provoqués par
une atmosphère délétère.
Démarche de prévention
Avant d’envisager une intervention dans un espace confiné, il est indispensable de bien analyser la situation de travail ou la demande d’un client :
Identifier le site et son environnement, connaître l’usage actuel et antérieur de l’espace confiné, ainsi que les produits susceptibles d’y être
rencontrés (la connaissance des propriétés des produits contenus dans l’espace est d’une importance capitale pour la sécurité et la salubrité des
interventions) ;
Définir la nature de l’intervention et vérifier que la présence de personnel à l’intérieur de cet espace est indispensable.
Puis il faut faire une évaluation des risques. Les résultats de cette évaluation sont consignés dans le document unique et dans le plan de prévention si
l’opération est sous-traitée :
Définir les mesures de prévention à mettre en œuvre pour supprimer les risques ou les réduire au minimum en privilégiant les mesures de
protection collective par rapport aux mesures de protection individuelle ;
Détailler toutes les phases de l’intervention et préciser pour chacune d’elles les moyens et les équipements de travail ainsi que les mesures de
prévention adaptées (la définition des équipements de travail est aussi importante que celle des mesures de prévention car dans ce contexte de travail il
s’avère que les opérateurs improvisent rapidement, si le matériel n’est pas tout à fait adapté à la tâche et que ceci est une des sources d’accident).
L’entreprise qui effectue les travaux doit alors s’assurer que l’opération est faisable : elle doit avoir le personnel formé et compétent (cf. § formation des
personnels), elle doit aussi disposer de l’équipement nécessaire pour réaliser l’opération et pour mettre en œuvre les mesures de prévention nécessaires.
Il lui faut ensuite préparer l’intervention proprement dite sur le plan organisationnel :
Rédiger une procédure adaptée au type d’intervention à réaliser, qui définit, a minima, l’organisation du travail, les consignes à respecter et les moyens
et équipements de sécurité à mettre en œuvre (il s’agit, dans la plupart des cas, d’adapter une ou des procédures existantes à la spécificité du site et de
l’opération à réaliser) ;
Désigner un responsable qualifié et formé ; l’opération doit toujours être supervisée et dirigée sur place par un agent ayant compétence en la matière,
même si l’opération est sous-traitée ;
Désigner les salariés capables d’assurer la mission (qualification, expérience, aptitude médicale, sensibilisation aux risques détectés…) ;
Désigner un "surveillant" ayant les aptitudes, les connaissances et les compétences pour intervenir en cas de problème, d’incident ou d’accident pendant
l’opération ;
Présenter le(s) mode(s) opératoire(s) aux intervenants avant l’intervention, s’assurer de la bonne compréhension des informations transmises ;
Etablir les permis et les autorisations nécessaires (permis de pénétrer, permis de feu…) qui devront être renseignées par le responsable désigné avant
que les personnes ne pénètrent dans l’espace confiné ;
Arrêter le plan d’urgence pour un sauvetage en cas d’accident (cf. § plan d’intervention des secours).
Enfin pour pouvoir améliorer la sécurité lors des interventions ultérieures, il faut analyser l’intervention réalisée (retour d’expérience).
Procédures d’intervention
Des procédures d’intervention doivent être préparées par l’employeur préalablement à toute intervention. Sur place, des mesures doivent être mises en œuvre
avant toute pénétration d’intervenants en espace confiné. Durant toute l’intervention proprement dite, des mesures de prévention sont respectées par les
intervenants.
L'autorisation de travail
L’autorisation de travail est un document délivré par l’employeur au personnel (permanent ou temporaire) qu’il est susceptible d’affecter à des
interventions en espaces confinés. Ce document est délivré sur la base des compétences de la personne, des formations qu’elle a reçues, de son
expérience ainsi que de son aptitude médicale à effectuer les tâches et à utiliser les équipements de protection individuelle.
- Aucun intervenant n’est autorisé à rentrer dans un espace confiné si l’équipe d’intervention ne dispose pas d’un permis de pénétrer délivré par l’employeur, et
si ce permis n’a pas été validé sur place par le chef d’équipe. Si ce permis ne peut être validé sur place, le chef d’équipe prévient la hiérarchie et attend des
instructions traçables ;
- Les intervenants doivent utiliser les équipements de protection individuelle et les équipements de contrôle précisés sur le permis de pénétrer,
après s’être assurés à leur niveau de connaissance qu’ils sont en bon état ;
- Les intervenants doivent être équipés de moyens d’extraction (par exemple un harnais avec un point de fixation dorsal) permettant de les extraire
rapidement et aisément de l’espace confiné en cas de danger ou de malaise.
L’employeur doit faire réaliser une évaluation des risques propres à l’espace confiné où se déroulera l’intervention, par un salarié compétent capable
d’analyser des situations complexes, et consigner toutes les mesures de prévention qui devront être prises en fonction de cette analyse des risques
dans le document écrit.
Si l’analyse des risques met en évidence qu’une atmosphère saine ne peut être garantie pendant toute la durée de l’opération, et que l’opération sera réalisée
sous appareils respiratoires isolants, le travail ne doit être confié qu’à du personnel qualifié et dont l'aptitude médicale tient compte de l’utilisation de ce type
d’EPI. Pour le choix et l’utilisation d’un appareil respiratoire isolant de travail, il est recommandé de se reporter à la brochure INRS ED 6106 9
L’employeur ne doit affecter à des interventions en espaces confinés que du personnel préalablement formé à l’activité de travail et à la prévention
des risques inhérents à cette activité ; Il délivre à chacune de ces personnes une autorisation de travail en espaces confinés sur la base de ses
compétences, des formations qu’elle a reçues, de son expérience, de son aptitude médicale à effectuer les tâches et à utiliser les EPI.
L’employeur doit prévoir l’instauration d’un permis de pénétrer en s’assurant :
- Qu’il y a sur place une personne formée à la prise de mesures avec des détecteurs de gaz et à l’interprétation de ces mesures ;
- Que les dispositions de sécurité prévues lors de l’évaluation des risques pourront bien être mises en œuvre ;
- Que les personnes qui s’introduiront dans l’espace confiné resteront en permanence sous la surveillance d’une personne expérimentée, désignée pour ce
poste, ayant les aptitudes et les compétences pour intervenir en cas de problème tout en restant en permanence en dehors de l’espace confiné dans une zone
sécurisée (cf. § rôle du surveillant) ;
- Que le préposé à la surveillance dispose des moyens de communications qui conviennent pour communiquer à tout moment avec les personnes
présentes à l’intérieur de l’espace confiné et prévenir en cas de besoin les secours sans avoir à quitter son poste ;
L’employeur doit fournir à tous les employés présents sur le site des contrôleurs d’atmosphère reconnus pour leur fiabilité. Il doit faire vérifier
régulièrement le fonctionnement des contrôleurs d’atmosphère qui doivent être étalonnés et entretenus suivant les instructions du fournisseur afin de ne
pas simuler une fausse sécurité.
Il doit aussi faire contrôler, conformément à la réglementation les concernant, les appareils respiratoires isolants et les équipements de
protection contre les chutes de hauteur (lien vers dossier EPI ).
L’employeur qui aura effectué une visite préalable du site d’intervention veillera à ce que les intervenants disposent d’un éclairage adapté suffisant et, si un
risque d’explosion a été relevé lors de l’analyse des risques, que les intervenants disposent d’équipements de travail et de vêtements de travail conformes
aux exigences de la réglementation ATEX (lien vers dossier explosion ?).
9 https://www.inrs.fr/media.html?refINRS=ED%206106
Chaque intervenant doit avoir sur lui un contrôleur d’atmosphère portatif en fonctionnement ; cette disposition permet la vérification en continu de
l’atmosphère pour détecter immédiatement toute apparition fortuite d’une situation dangereuse (libération de gaz H2S dissous, fuite de gaz, défaut ou
défaillance de ventilation…).
Chaque intervenant doit avoir sur lui un masque auto-sauveteur. Il est rappelé qu’un masque auto-sauveteur ne peut être utilisé que pour évacuer la
zone dangereuse et en aucun cas pour y travailler. Les masques à cartouche filtrante ne doivent pas être utilisés car ils sont incapables de fournir l’oxygène
nécessaire à la respiration de l’intervenant. Le non respect de cette précaution entraîne fatalement son asphyxie en cas de défaut d’oxygène.
Si le recours à un appareil de protection respiratoire isolant est nécessaire pour effectuer une tâche (réalisation de certaines opérations telles que la
déconsignation des arrivées de fluides, intervention dans un espace qui ne peut être assaini par ventilation…), il doit être choisi en fonction de l’opération
précise à accomplir (se reporter à la brochure INRS ED 6106 "Les appareils de protection respiratoire - choix et utilisation 10").
Consigner les énergies et les fluides qui n’ont pu l’être depuis l’extérieur ; poser des obturateurs sur les arrivées de gaz et produits dangereux.
S’assurer du maintien, en permanence, de la liaison (visuelle, phonique, physique…) entre l’équipe d’intervention à l’intérieur de l’espace confiné
et le surveillant à l’extérieur.
Le surveillant veille au bon fonctionnement de la ventilation et donne l’ordre d’évacuation en cas de défaillance.
10 https://www.inrs.fr/media.html?refINRS=ED%206106
La formation en espace confiné doit permettre aux participants d’acquérir les connaissances nécessaires à leur propre sécurité mais aussi à celle de ceux avec
qui ils sont amenés à intervenir. Ils doivent être capables :
d’analyser l'environnement de l'intervention,
de préparer et organiser leur intervention,
de sécuriser la zone d’intervention,
d’intervenir en sécurité dans un espace confiné,
de mettre en œuvre les moyens de secours en cas d’accident.
Elle doit comporter une partie théorique et une partie pratique en situation de travail avec utilisation des équipements de protection et de contrôle.
La formation initiale ne se suffit pas à elle-même, elle doit faire l’objet de rappels réguliers.
Dans le secteur de l’assainissement, le Réseau Prévention, les fédérations professionnelles et les organismes de formation ont développé une
procédure de certification de compétences pour les intervenants (CATEC : Certificat d’aptitude au travail en espace confiné) (cf. § CATEC)
Une liste non exhaustive des points à aborder comprend par exemple :
Savoir
- Les définitions (espace confiné, analyse des risques…),
- La problématique des interventions en espace confiné (en s’appuyant sur les statistiques, les accidents de travail...),
- Les types d’ouvrage comportant des espaces confinés,
- Les principaux risques et dangers,
- Les principaux gaz susceptibles d’être émis en espace confiné et leurs risques,
- Les différents équipements de travail et de protection,
- Les exigences réglementaires,
- L’intérêt de disposer de procédures de travail et d’évacuation de l’ouvrage en rappelant le rôle et les responsabilités de chaque agent (intervenant,
surveillant...).
Savoir-faire
- L’analyse des travaux à effectuer et de l’environnement du travail,
- L’identification des dangers et l’évaluation des risques,
- La préparation et l’organisation de l’intervention,
- L’utilisation des différents équipements de travail et de protection :
. contrôleur d’atmosphère,
. harnais, longe, stop-chute, trépied,
. système de ventilation,
. moyens de communication,
. appareils de protection respiratoire (différence entre APR d’évacuation ou "masque auto-sauveteur" et APR de travail).
L’élaboration et l’application d’un mode opératoire, des procédures d’intervention,
La conduite à tenir en cas d’accident…
Le comportement : en cas de malaise de l’opérateur intervenant dans l’espace confiné, il ne faut absolument pas intervenir dans cet espace si on ne dispose
pas de l’équipement de protection respiratoire nécessaire,
Le respect des règles de sécurité,
La prise en compte du temps nécessaire pour se mettre en sécurité,
L’anticipation, l’évaluation, le dialogue, la remontée d’information en cas de problème…
En fin de session, la formation doit faire l’objet d’un contrôle des connaissances théoriques et pratiques permettant de s’assurer que les personnes formées
savent :
identifier les espaces confinés dans lesquels ils auront à intervenir et les risques potentiellement présents à l’intérieur de ceux-ci,
identifier les signes avertisseurs de la présence de contaminants et les symptômes d’une intoxication,
suivre les étapes de la procédure écrite de travail et compléter correctement le permis de pénétrer,
utiliser les détecteurs de gaz et d’en interpréter les résultats,
comment utiliser et placer les ventilateurs,
utiliser correctement tous les équipements de protection individuelle et reconnaître les signes de défectuosité,
comment communiquer avec le surveillant et pour le surveillant, en outre, communiquer avec les secours,
appliquer les procédures d’évacuation et de secours.
Dans les ouvrages d'eau potable et d'assainissement certains risques spécifiques sont particulièrement importants et la configuration des lieux, leur localisation,
rendent souvent difficile l'organisation des secours.
Les accidents les plus fréquents relevés dans les activités évoquées sont attribuables aux chutes de plain pied ou de hauteur, à la manutention, à la proximité
avec la circulation routière. Ceux liés aux espaces confinés sont plus rares, mais sont graves. Ils provoquent détresses respiratoires, noyades, … On compte
malheureusement presque tous les ans des décès.
Les organismes, collectivités territoriales, entreprises, en charge d’interventions en espaces confinés ont déjà mis en place dans leurs organisations, des
procédures et des formations pour leur personnel. Mais un manque d’harmonisation dans les pratiques peut générer un risque supplémentaire en cours
d’activité et/ou en cas de recours à la sécurité civile.
Les différents acteurs ont donc souhaité élaborer une base commune et homogène décrivant les bonnes pratiques de prévention des risques sur la santé lors
des interventions dans ces espaces : celles-ci sont regroupées dans la recommandation R. 447 14 de la CNAMTS du 25 juin 2009.
Puis, s’appuyant sur l’analyse de l’activité réelle des salariés, les différents acteurs concernés ont :
14 https://www.ameli.fr/sites/default/files/Documents/31219/document/r447.pdf
décrit les compétences nécessaires à la pratique de cette activité professionnelle ;
construit un dispositif de formation avec certification des compétences acquises.
En novembre 2012, la CNAMTS a émis une recommandation R. 472 15, complémentaire de la Recommandation R. 447. Elle préconise un référentiel commun de
formation pour les travailleurs intervenant sur les réseaux d’eau et d’assainissement, afin de renforcer cette culture commune des pratiques de prévention. Les
salariés des entreprises et des collectivités locales en activité sur ces espaces représentent environ 35 000 salariés.
L’INRS est en charge de la mise en place, de l’animation et du suivi de ce dispositif de formation et tient à disposition le document de référence et le dossier
d’habilitation 17 rattachés à la recommandation R. 472.
Sont décrits dans le document de référence le rôle des acteurs amenés à intervenir en concertation durant une opération :
17 https://www.inrs.fr/dms/inrs/PDF/cahier-des-charges-habilitation-catec/cahier-des-charges-habilitation-catec.pdf
L’intervenant qui doit :
- connaître les risques liés à une intervention,
- être capable de repérer les risques spécifiques,
- connaître et savoir utiliser les équipements de sécurité,
- maîtriser les procédures d’alerte, de secours et d’évacuation d’un espace confiné.
Le surveillant qui aide à la préparation et suit avec attention le déroulement de l’intervention jusqu’à la fin. Il reste à l'extérieur de l'espace et ne doit en
aucun cas y pénétrer. Il doit :
- connaître les risques liés aux espaces confinés,
- maitriser les procédures préalables à l’intervention,
- maintenir en permanence les conditions nécessaires au bon déroulement de l’intervention (ventilation, communication, maîtrise de procédures
d’évacuation).
16 https://www.inrs.fr/media.html?refINRS=ED%206026
La formation, technique et pratique, dispensée par les structures habilitées, comprend des mises en situation et des simulations d'incidents/accidents avec
débriefing pour aider les apprenants à intégrer les bonnes pratiques. Elle permet aux stagiaires de repérer et de mettre techniquement en œuvre les mesures
de prévention préconisées.
Ainsi, les personnes formées dans des situations concrètes, intègrent les bons comportements et seront en mesure d'appliquer des mesures de prévention
convergentes, limitant par là même le risque d’accident :
disposer des informations spécifiques à l'espace,
savoir mettre en œuvre les mesures de prévention relatives à celui-ci,
ne jamais intervenir seul dans un espace confiné,
....
Le certificat CATEC® correspondant (surveillant, intervenant) est délivré pour les interventions en espaces confinés dans les milieux de l’eau et de
l’assainissement, à l’issue de la formation et de la réussite aux épreuves certificatives.
Les organismes, entreprises ou collectivités habilités déploient les formations et les certifications pour les rôles de surveillant et d’intervenant. La liste des
Dans le cadre de la démultiplication de son offre de formation, l’INRS est le seul à pouvoir former et certifier les formateurs du dispositif.
L’employeur ne doit pas délivrer de permis de pénétrer pour un espace confiné tant qu’une procédure de sauvetage adaptée à ce type d’espace confiné n’a pas
été élaborée et validée par des exercices pratiques. Une telle procédure doit prévoir :
les équipements de sauvetage nécessaires qui devront être présents sur place en cas d’accident (équipements de protection individuelle, harnais de sécurité
et cordes d’assurance, équipements de récupération, trousse et appareils de premiers secours…),
par quelle équipe de sauveteurs, bien formés, réalisant des exercices réguliers et connaissant bien les types d’espaces confinés dans lesquels ils pourraient
intervenir, le sauvetage sera effectué,
un plan d’évacuation,
des appareils d’alarme et de communication.
En cas d’accident consécutif à la présence d’un agent chimique dangereux dans l’espace confiné, seul le personnel formé et régulièrement entraîné pour
effectuer un sauvetage dans un espace clos et disposant de tous les équipements de protection individuelle requis pourra pénétrer dans cet espace pour porter
secours à une victime s’il est assuré de sa propre sécurité pour cette intervention.
Si l’inspection préalable de la zone d’intervention met en évidence que l’on ne peut extraire une personne inconsciente ou blessée à l’aide d’une longe et en lui
laissant son appareil respiratoire, le chef d’entreprise doit prévoir une procédure permettant de garantir un apport d’air respirable à cette personne jusqu’à
l’intervention des secours.
Il est recommandé que les personnes autorisées à pénétrer dans un espace confiné aient été formées pour pouvoir donner les premiers soins et assurer une
réanimation cardio-respiratoire.
Lors de l’élaboration de la procédure de sauvetage, il faut prendre en compte les difficultés d’intervention dues à un éclairage insuffisant ou inexistant, à la
topographie des lieux (dimensions) et les difficultés d’évacuer une victime immobilisée ou inconsciente.
Rôle du surveillant
Lorsqu’une intervention se déroule dans un espace confiné et y nécessite la présence de personnes, un agent doit être désigné pour assurer la surveillance
depuis l’extérieur ainsi que pour faire respecter les consignes spécifiques pour ces interventions. A l’aide des instructions figurant sur le permis de pénétrer il
doit notamment vérifier que :
Tous les équipements de sécurité qui y sont mentionnés sont présents et en état de fonctionnement ;
Le balisage de la zone d’intervention a été réalisé ;
L’aération a été réalisée et les dispositifs de ventilation ont été installés, mis en route et ont fonctionné pendant la durée prévue ;
Les contrôles d’atmosphère ont été réalisés et n’ont pas mis en évidence d’atmosphère dangereuse ;
Les équipements destinés à prévenir les chutes de hauteur sont opérationnels ;
Les personnes pénétrant dans l’espace confiné sont équipées de l’ensemble des moyens de protection individuelle nécessaires à l’intervention.
Il connaît et sait mettre en œuvre les procédures de sauvetage. Il a reçu une formation spécifique et traçable pour sa mission.
Les travaux ou opérations de contrôle, d’entretien, de réparation, de modification d’installations à réaliser dans un espace confiné peuvent aussi être confiés à
une ou plusieurs entreprises extérieures à l’établissement entraînant de fait une coactivité avec l’exploitation de cet ouvrage. Ils nécessitent, dans ce cas, une
organisation de la sécurité du travail prévue par les articles R. 4511-1 à 12, R. 4512-1 à 16, R. 4513-1 à13, R. 4514-1 à 10 du Code du travail dont la coordination
est assurée par le chef d’établissement de l’entreprise utilisatrice, ou de son représentant. Un plan de prévention est établi avant le commencement des travaux.
Pour les travaux en atmosphères confinées, ce plan est obligatoirement établi par écrit, quelle que soit la durée des travaux (arrêté du 19 mars 1993, pris en
application de l’article R. 4512-7 du Code du travail).
Code du travail
Article R4141-13 à R4141-20 : obligation générale de formation théorique et pratique à la sécurité.
Article R4412-5 à R4412-10 : obligation d’évaluer les risques liés à la présence d’agents chimiques dangereux.
Article R4224-20 : obligation de signaler les zones de dangers et d’en restreindre matériellement l’accès.
Article R4224-4 : obligation de prendre des mesures pour que seuls les salariés autorisés puissent accéder aux zones de danger.
Article R4222-23 et R4222-24 : obligation d’assurer et de maintenir la salubrité de l’atmosphère lors de travaux en espace confiné.
Article R4222-25 et R4222-26 : obligation de mettre à disposition des EPI à défaut de protections collectives suffisantes et de les maintenir en bon état.
Mise en oeuvre de la réglementation relative aux atmosphères Détecteurs portables de gaz et de vapeurs
explosives (Atex) Ce document sur les détecteurs portables ou ambulatoires offre un panorama
Cette édition mise à jour a pour objectif de fournir les éléments nécessaires à la simplifié des diverses technologies de détection actuellement disponibles sur le
mise en oeuvre des deux nouvelles directives relatives à la prévention des marché : principes de fonctionnement des appareils (avantage, contraintes et
risques liés aux atmosphères explosives (dites « directives Atex »), en limites d'utilisation) et considérations concernant la formation des personnels.
présentant une démarche d'évaluation des risques Atex, ainsi que quelques 37
mesures de prévention ou de protection contre le risque d'explosion. 36 37 https://www.inrs.fr/media?refINRS=ED%206088
36 https://www.inrs.fr/media?refINRS=ED%20945
Recommandations CNAMTS
Normes