Faculté Des Sciences de L'ingénieur Thèse de Doctorat
Faculté Des Sciences de L'ingénieur Thèse de Doctorat
Faculté Des Sciences de L'ingénieur Thèse de Doctorat
/FSI/UMBB/2015
TITRE
Elaboration et caractérisation de béton autoplaçant
fibré avec ajout de poudre de marbre
Devant le jury composé de :
Mr HAMIANE Messaoud Professeur UMBB Président
Mr CHAID Rabah Professeur UMBB Directeur de thèse
Mr KENAI Saïd Professeur USDB Examinateur
Mr MENADI Belkacem Professeur USDB Examinateur
Mr TALAH Aïssa MC/A USTHB Examinateur
REMERCIEMENTS
De prime d’abord, je tiens à remercier le Dieu clément et bienveillant de m’avoir donné la
force et le courage pour arriver à ce jour-là.
Ce travail a été accompli au sein de l’Unité de Recherche : Matériaux, Procédés et
Environnement de l’université de Boumerdès (UR-MPE), Laboratoires du Centre national
d’études et de recherches intégrées du bâtiment, et du Centre d'Etudes et de services
Technologiques de l'Industrie des Matériaux de construction (CETIM) Boumerdès, Algérie.
Réaliser un travail de recherche et rédiger une thèse est le résultat des efforts non
seulement d'une personne, mais de plusieurs. Certaines contribuent directement en fournissant
des conseils, des commentaires constructifs ou un support technique. D'autres ne contribuent
pas directement, mais apportent leur encouragement et leur soutien. Je tiens à remercier toutes
ces personnes pour leur contribution à ce travail.
Je tiens à remercier :
En tout premier lieu, je voudrais manifester toute ma reconnaissance à mon directeur de
thèse, monsieur CHAID Rabah, pour sa disponibilité, ses précieux conseils, ses
encouragements ainsi que la confiance et l’autonomie qu’il m’a accordé durant mes quatre
années de thèse.
Professeur HAMIENNE Messaoud, pour avoir présidé mon jury. Professeur KENAI Said,
Professeur MENADI Belkacem et Docteur TALAH Aissa, d’avoir accepté de rapporter ce
mémoire de thèse.
Je tiens à témoigner ma reconnaissance à monsieur Y.GHERNOUTI et sa femme B.
Rabehi pour leur soutien et leurs encouragements.
Je tiens également à remercier tous les étudiants qui m’ont eu en tant qu’encadreur.
Mes remerciements vont également aux responsables et personnels du CNERIB, en
particulier à monsieur M.BOUZOUALEGH, à monsieur M.IDIR et à mademoiselle
N.ADJOU, pour l’aide précieuse et le soutien tout au long de la thèse. Merci aussi à monsieur
M. SOUICI chef de division structures.
Il me serait impossible, enfin, de ne pas saluer ma famille et mes amis pour le soutien et
les encouragements qu’ils n’ont cessé de me prodiguer, tout au long de cette entreprise.
Enfin, j’espère du fond du cœur que tout ce petit monde, trouve ici un mot de
reconnaissance, et que chacun se reconnaisse en ce qui concerne. J’espère aussi que l’effort
déployé dans la présente thèse réponde aux attentes des uns et des autres.
I
Résumé RESUME
ﻣﻠﺨﺺ
ﺗﻮﺟﺪ اﻋﻤﺎل ﺗﻄﺒﯿﻘﯿﺔ ﻗﻠﯿﻠﺔ اﻟﺘﻲ ﺗﺴﺘﻐﻞ ﺑﺸﻜﻞ ﻛﺎﻣﻞ اﻟﺨﻮاص اﻟﺮﯾﻮﻟﻮﺟﯿﺔ واﻟﻤﯿﻜﺎﻧﯿﻜﯿﺔ ﻟﻠﺨﺮﺳﺎﻧﺔ اﻟﺬاﺗﯿﺔ اﻟﻘﻮﻟﺒﺔ،اﻟﻰ ﯾﻮﻣﻨﺎ ھﺬا
ﯾﺮﺟﻊ ھﺬا اﻟﻰ ﻋﺪم وﺟﻮد ﻣﻌﺮﻓﺔ ﺷﺎﻣﻠﺔ ﺣﻮل ﺳﻠﻮك. اﻻﺳﺘﺨﺪاﻣﺎت اﻻﻛﺜﺮ ﺷﯿﻮﻋﺎ ھﻲ اﻟﻤﺘﻌﻠﻘﺔ ﺑﻤﺘﺎﻧﺔ اﻟﮭﯿﺎﻛﻞ.اﻟﻤﺴﻠﺤﺔ ﺑﺄﻟﯿﺎف
.اﻟﻜﺴﺮ وﻏﯿﺮھﺎ ﻣﻦ اﻟﻌﻮاﻣﻞ اﻟﺘﻲ ﺗﺤﺪ ﻣﻦ اﻧﺘﺸﺎره ﺣﺎﻟﯿﺎ
ان ھﺬا اﻟﺒﺤﺚ اﻟﻌﻠﻤﻲ ﯾﺘﻤﺤﻮر ﺣﻮل ﺗﺼﻤﯿﻢ ودراﺳﺔ ﺗﺠﺮﯾﺒﯿﺔ ﻟﻠﺨﺮﺳﺎﻧﺔ اﻟﺬاﺗﯿﺔ اﻟﻘﻮﻟﺒﺔ اﻟﻤﺴﻠﺤﺔ واﻟﻐﯿﺮ اﻟﻤﺴﻠﺤﺔ ﺑﺎﻷﻟﯿﺎف
.واﻟﻤﺘﻜﻮﻧﺔ ﻣﻦ ﻣﻮاد ﻣﺼﻨﻌﺔ ﻣﺤﻠﯿﺎ وﺗﻠﺒﻲ ﺑﻌﺾ اﻟﻤﺘﻄﻠﺒﺎت
ﺣﯿﺚ ان اﺳﺘﻐﻼﻟﮫ ﻓﻲ، ﻣﺎ ﻧﺘﺞ ﻋﻨﮫ ﻛﻤﯿﺎت ﻛﺒﯿﺮة ﻣﻦ اﻟﻤﻨﺘﺠﺎت اﻟﺜﺎﻧﻮﯾﺔ ﻣﺜﻞ ﻣﺴﺤﻮق اﻟﺮﺧﺎم،ﺗﺘﻤﯿﺰ اﻟﺠﺰاﺋﺮ ﺑﻨﻤﻮ ﺗﺼﺎﻋﺪي
.اﻟﺼﻨﺎﻋﺔ اﻻﺳﻤﻨﺘﯿﺔ ﯾﻤﻜﻦ ان ﯾﻜﻮن ﺑﺪﯾﻞ ﻟﻼھﺘﻤﺎم اﻟﺒﯿﺌﻲ واﻻﻗﺘﺼﺎدي
ھﻮ اﺳﺘﻐﻼل ﻣﺴﺤﻮق اﻟﺮﺧﺎم ﻛﺈﺿﺎﻓﺔ ﺛﻢ ﻛﺒﺪﯾﻞ ﺟﺰﺋﻲ ﻟﻺﺳﻤﻨﺖ ﻣﻊ اﺟﺮاء دراﺳﺔ،اﻟﮭﺪف اﻻﺳﺎﺳﻲ اﻻول ﻣﻦ ھﺬا اﻟﻌﻤﻞ
اﺿﮭﺮت اﻟﻨﺘﺎﺋﺞ اﻟﺘﻲ ﺗﻢ اﻟﺤﺼﻮل ﻋﻠﯿﮭﺎ اﻧﮫ ﻋﻠﻰ اﻟﺮﻏﻢ ﻣﻦ اﻟﻔﻮاﺋﺪ. ﻣﻘﺎرﻧﺔ ﻣﻊ ﺧﺮﺳﺎﻧﺔ ذاﺗﯿﺔ اﻟﻘﻮﻟﺒﺔ ﺑﺈﺿﺎﻓﺔ اﻟﺤﺠﺮ اﻟﺠﯿﺮي
،اﻟﺮﯾﻮﻟﻮﺟﯿﺔ واﻻﻗﺘﺼﺎدﯾﺔ واﻟﺒﯿﺌﯿﺔ اﻻ ان ھﺬا اﻟﻨﻮع ﻣﻦ اﻟﺨﺮﺳﺎﻧﺔ ﻣﻊ اﺿﺎﻓﺔ ﻣﺴﺤﻮق اﻟﺮﺧﺎم ﻻ ﯾﺰال ﯾﻈﮭﺮ ﺑﻌﺾ اﻟﻨﻘﺎﺋﺺ
ﺛﻼﺛﻲ ورﺑﺎﻋﻲ( ﻟﺘﺤﺴﯿﻦ ﺑﻌﺾ اﻟﺨﻮاص اﻟﻤﯿﻜﺎﻧﯿﻜﯿﺔ ﻋﻠﻰ،وﻟﮭﺬا اﻟﻐﺮض اﻗﺘﺮﺣﻨﺎ اﺳﺘﻌﻤﺎل اﺳﻤﻨﺖ ﻣﺘﻌﺪد اﻻﺿﺎﻓﺎت )ﺛﻨﺎءي
.اﻟﻤﺪى اﻟﻄﻮﯾﻞ
. ادﺧﻠﺖ اﻟﯿﺎف ﻋﻠﻰ اﻟﺨﺮﺳﺎﻧﺔ اﻟﺬاﺗﯿﺔ اﻟﻘﻮﻟﺒﺔ،(ﻟﺘﺤﺴﯿﻦ ﺑﻌﺾ اﻟﺨﻮاص اﻟﻤﯿﻜﺎﻧﯿﻜﯿﺔ )اﻟﻤﻘﺎوﻣﺔ ﺗﺤﺖ اﻟﻀﻐﻂ وﺗﺤﺖ اﻟﺸﺪ
اﻣﺎ اﻟﺪراﺳﺔ اﻟﺜﺎﻧﯿﺔ ﻓﺘﺸﻤﻞ اﻟﺨﻠﻂ اﻟﻠﯿﻔﻲ.اﻟﺪراﺳﺔ اﻻوﻟﻰ ﺗﻌﻤﻞ ﻋﻠﻰ ﻓﮭﻢ ﻋﺎﻣﻞ ﺗﺤﺪﯾﺪ ﺣﺠﻢ اﻻﻟﯿﺎف اﻟﻤﻌﺪﻧﯿﺔ ﺑﺪﻻﻟﺔ اﺑﻌﺎدھﺎ
. اﻟﯿﺎف اﻟﺒﻮﻟﯿﺒﺮوﺑﯿﻼن واﻟﯿﺎف اﻟﺰﺟﺎج ﺑﺄﺑﻌﺎد وﺣﺠﻮم ﻣﺨﺘﻠﻔﺔ، ﻋﺪة ﺧﻼءط ﺻﻤﻤﺖ ﺑﺄﻟﯿﺎف ﻣﻌﺪﻧﯿﺔ.اﻟﺬي ﯾﺴﻤﻰ ﻋﺎﻣﺔ اﻟﺘﮭﺠﯿﻦ
اﻟﻨﺘﺎﺋﺞ اﻟﻤﺤﺼﻞ ﻋﻠﯿﮭﺎ أﺛﺒﺘﺖ ان اﺳﺘﻌﻤﺎل اﺛﻨﯿﻦ او ﺛﻼﺛﺔ اﻧﻮاع ﻣﻦ اﻻﻟﯿﺎف ﯾﻤﻜﻦ ان ﯾﺤﺴﻦ ﻣﻦ اﻟﺨﺼﺎﺋﺺ اﻟﺠﻮھﺮﯾﺔ
ﻟﻠﺨﺮﺳﺎﻧﺔ اﻟﺬاﺗﯿﺔ اﻟﻘﻮﻟﺒﺔ
ﺧﻮاص، ﺧﻮاص رﯾﻮﻟﻮﺟﯿﺔ، اﻟﯿﺎف اﺻﻄﻨﺎﻋﯿﺔ، اﻟﯿﺎف ﻣﻌﺪﻧﯿﺔ، ﻣﺴﺤﻮق اﻟﺮﺧﺎم،ﻛﻠﻤﺎت ﻣﻔﺘﺎﺣﯿﺔ ﺧﺮﺳﺎﻧﺔ ذاﺗﯿﺔ اﻟﻘﻮﻟﺒﺔ
ésumé.ﻣﯿﻜﺎﻧﯿﻜﯿﺔ
Résumé
À ce jour, peu d’applications pratiques ont été réalisées qui exploitent pleinement les
propriétés rhéologiques et mécaniques des bétons autoplaçants fibrés. Les utilisations les plus
courantes s’adressent plutôt à la durabilité des structures. Cela est en partie dû à un manque de
connaissances exhaustives sur le comportement à la rupture des éléments en BAPF, ce qui est
souligné par le peu de documents réglementaires spécifiques à ce sujet. Le coût des BAPF et
la nécessité d’une mise en œuvre soignée sont d’autres facteurs qui limitent pour le moment
sa diffusion.
Le sujet de recherche s’articule autour de la formulation et la caractérisation des bétons
autoplaçants BAP avec et sans fibres confectionnés à partir d'une gamme de constituants
disponibles localement (contexte algérien) et qui répondent à un certain nombre d’exigences.
L’Algérie dispose d’immenses quantités de sous-produits industriels, tels que la poudre de
marbre, dont sa valorisation dans les matériaux cimentaires pourrait constituer une alternative
écologique et économique intéressante, permettant d’élargir le champ d’emploi de la poudre
de marbre et l’élimination de décharges encombrantes. Le but de ce travail en premier lieu est
l’exploitation de la poudre de marbre dans les BAP comme ajout et sa substitution partielle au
ciment à différents dosages et surface spécifique. À cet effet, une étude comparative a été
menée sur un béton de référence avec addition calcaire.
Les résultats obtenus montrent que malgré les avantages techniques, économiques et
écologiques rapportés par l’utilisation des ciments en substitution partielle avec poudre de
marbre, ces derniers restent associés à des inconvénients. Il est donc nécessaire de savoir si
des ciments à plusieurs composants (binaire, ternaire et quaternaire) ont des effets synergiques
de façon à ce que leurs ingrédients arrivent à compenser leurs faiblesses mutuelles.
Pour améliorer quelques propriétés mécaniques des bétons autoplaçant (résistance à traction,
ductilité...), des fibres sont incorporées. Une première étude, contribue à la compréhension
II
des effets d’optimisation du dosage en fibres métalliques en fonction des longueurs. La
deuxième action porte sur La combinaison des fibres qui est souvent appelée hybridation. Des
mélanges mixtes ou hybrides ont été formulés avec des fibres métalliques, de polypropylène
et de verre de différentes longueurs et dosage.
Les résultats trouvés confirment que l’utilisation de deux types de fibres ou plus avec des
dimensions différentes et des dosages appropriés peut potentiellement améliorer les propriétés
intrinsèques du béton autoplaçant.
Mots clés : béton autoplaçants, poudre de marbre, fibres métalliques, fibres synthétiques,
propriétés rhéologiques, propriétés mécaniques.
Abstract
Today, few practical applications were performed to fully exploit the rheological and
mechanical properties of fiber reinforced self-compacting concrete (FRSCC). The most
common uses are focused to the durability of structure’s. This is partly due to the lack of
information of the fracture behavior of elements FRSCC, which is noticed by the efficiency of
specific requirement recommendation. The cost of FRSCC and the need for careful
implementation are other factors that limit its diffusion.
This research focuses on the formulation and characterization of self-compacting concrete
(SCC) with and without fiber made from a range of materials available locally and satisfies
number of requirements.
Algeria has huge quantities of industrial by-products such as marble powder, its valuation in
cementitious materials constitute an interesting ecological and economical alternative for
broadening the field of employment of the marble powder and eliminating cumbersome
landfills. The aim of this work in the first place is the exploitation of marble powder in the
SCC as an addition and in second time as a partial replacement of cement at different
percentages and specific surface areas. For this purpose, a comparative study was conducted
on a reference concrete with limestone powder addition.
The results show some disadvantages, despite the technical, economic and environmental
benefits reported by the use of cement as partial substitution of marble powder. Therefore, it
is necessary to find out if cement with a combination of additions (binary, ternary and
quaternary) has synergistic effects so that the ingredients come to offset each other's
weaknesses.
To improve some mechanical properties of self-compacting concrete (tensile strength,
ductility ... etc.), fibers are incorporated. The first study, contributes to the understanding of
the effects of dosage optimization steel fiber in function of the lengths. The second action
involves the combination of fibers known as hybridization. Mixed or hybrid mixtures were
made with steel fibers, polypropylene and glass with different lengths and dosage.
The results confirm that the use of two or more types of fibers with different dimensions and
appropriate dosages can potentially improve the intrinsic properties of SCC.
III
Table des matières
REMERCIEMENTS. I
RESUME. II
LISTE DES FIGURES. 5
LISTE DES TABLEAUX. 9
INTRODUCTION GENERALE. 1
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE.
CHAPITRE I – LE BETON AUTOPLAÇANT. 5
I.1. CONCEPT DU BETON AUTOCOMPACTANT. 5
I.2. CAHIER DES CHARGES D’UN BETON AUTOPLAÇANT. 6
I.3. MATERIAUX DE BASE. 6
I.4. DOMAINES D’EMPLOI. 7
I.5. LES AVANTAGES DES BAP. 8
I.6. PARAMÈTRES AYANT UNE INFLUENCE SUR LE BAP. 9
I.6.1. Influence des granulats sur les propriétés des BAP. 9
I.6.2. Influence des additions minérales sur les propriétés des BAP. 10
I.6.3. Les fillers calcaires. 11
I.6.3.1. Influence des fillers calcaires sur les paramètres rhéologiques. 11
I.6.3.2. Influence des fillers calcaires sur les paramètres rhéologiques des BAP. 12
I.6.4. Influence des ajouts chimiques sur les propriétés des BAP. 12
I.6.4.1. Les superplastifiants. 12
I.6.4.2. Les agents de viscosité (ADV) ou agents Colloïdaux. 13
I.6.5. Influence du dosage en ciment. 15
I.6.6. Influence de la taille maximale des gravillons. 16
I.6.7. Influence du rapport E/C. 16
CONCLUSION. 17
CHAPITRE II – BETON AUTOPLAÇANT FIBRE (BAPF). 18
II.1. INTRODUCTION. 18
II.2. COMPOSITION DES BAPF. 18
II.3. FORMULATION DES BAPF. 18
II.4. COMPORTEMENT MECANIQUE DES BAPF. 19
II.5. INFLUENCE DES FIBRES SUR LES PROPRIETES RHEOLOGIQUES DES BAP. 20
II.5.1. Essai d’étalement. 20
II.5.2. Essai de V-funnel. 21
II.5.3. Essai J-RING. 22
II.5.4. Résistance à l'écoulement (relation entre la teneur en fibre et la viscosité plastique). 22
II.6. ORIENTATION ET DISTRIBUTION DES FIBRES. 23
II.7. UTILISATION DES BAP FIBRES DANS LES STRUCTURES. 23
II.8. LES FIBRES. 24
II.8.1. Les différents types de fibres. 24
II.8.1.1. Les fibres métalliques. 24
II.8.1.2. Les fibres de polypropylènes. 24
II.8.2. Le rôle des fibres. 25
II.8.3. Influence des fibres sur les propriétés des BAPF à l’état frais. 26
II.8.4. Propriétés mécaniques des fibres métalliques. 26
CONCLUSION. 28
CHAPITRE III – FORMULATION DES BETONS AUTOPLAÇANTS. 29
III.1. ASPECT EMPIRIQUE DE LA FORMULATION DES BAP. 29
III.1.1. Approche basée sur l’optimisation des mortiers. 30
III.1.2. Approche basée sur l’optimisation du volume de pâte. 30
III.1.3. Approche basée sur l’optimisation du squelette granulaire. 31
III.2. METHODES DE FORMULATION DES BAP. 32
III.2.1. Approche Japonaise. 32
III.2.2. Approche suédoise. 34
III.2.3. Approche de la JSCE. 35
III.2.4. Approche du laboratoire central des ponts et chaussées LCPC. 35
III.2.5. Application de la méthode des plans d'expériences. 36
CONCLUSION. 37
CHAPITRE IV – PROPRIETES DES BETONS AUTOPLAÇANTS 38
IV.1. PROPRIETES DU BETON AUTOPLAÇANT A L’ETAT FRAIS. 38
IV.1.1. Caractéristiques rhéologiques fondamentales des BAP. 38
IV.1.2. Essais de caractérisation des BETONS AUTOPLAÇANTS. 40
IV.1.2.1. Capacité de remplissage. 40
IV.1.2.2. Essai de la boîte. 41
IV.1.2.3. Essai de capacité de remplissage. 41
IV.1.2.4. Essai du tube en U. 42
IV.1.3. Déformabilité. 42
IV.1.3.1. Essai d’étalement (slump flow). 43
IV.1.3.2. Essai de la boîte en L. 43
IV.1.3.3. Essai de Viscosité. 44
IV.1.4. Stabilité ou ségrégation. 45
IV.1.5. Stabilité au tamis. 46
IV.2. PROPRIETES DU BETON AUTOPLAÇANT A L’ETAT DURCI. 46
IV.2.1. Résistance mécanique. 47
IV.2.2. Module d’élasticité statique en compression. 48
IV.2.3. Retrait du béton. 49
IV.2.3.1. Retrait de dessiccation. 49
IV.2.3.2. Retrait endogène. 50
CONCLUSION. 52
CONCLUSION. 53
PARTIE EXPERIMENTALE
CHAPITRE V. CARACTERISATION DES MATERIAUX UTILISES 55
V.1. INTRODUCTION. 55
V.2. IDENTIFICATION DES MATERIAUX. 55
V.2.1. Ciment. 55
V.2.2. Ajouts cimentaires. 57
V.2.2.1. Poudre de marbre. 57
V.2.2.2. Métakaolin. 60
V.2.2.3. Calcaire. 61
V.2.3. Superplastifiant. 62
V.2.4. Eau de gâchage. 63
V.2.5. Nature des sables utilisés. 63
V.2.5.1. Sable de dunes (Boussaâda). 63
V.2.5.2. Sable de rivière (Baghlia). 64
V.2.6. Graviers. 64
V.2.6.1. Gravier 3/8. 64
V.2.6.2. Gravier 8/15. 65
V.2.7. Fibres. 66
V.2.7.1. Fibres à crochets. 66
V.2.7.2. Fibres métalliques à crochets encollées. 66
V.2.7.3. Fibres métalliques ondulées. 67
V.2.7.4. Fibres de verre résistantes aux alcalis (fibres Cem-Fil R). 67
V.2.7.5. Fibres de polypropylène. 68
V.3. FORMULATION DES BAP. 68
2
V.3.1. Méthode de formulation pratique des BAP. 68
CONCLUSION. 69
CHAPITRE VI – VALORISATION DE L’AJOUT POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS
AUTOPLAÇANTS 70
VI.1. INTRODUCTION. 70
VI.2. PRINCIPES DE FORMULATION. 71
VI.3. CARACTERISATION GENERALE DES BETONS A L’ETAT FRAIS ET DURCI. 73
VI.3.1. Masse volumique. 75
VI.3.2. Étalement. 75
VI.3.3. Résistance à la ségrégation statique. 76
VI.3.4. Résistance à la ségrégation dynamique. 77
VI.3.5. Évolutions de la résistance à la compression des éprouvettes de béton durci. 77
VI.3.6. Évolutions de la résistance à la traction par flexion des BAP. 78
VI.3.7. Évolutions de la vitesse de propagation de l’onde à travers les éprouvettes de béton durci. 79
VI.4. CONCEPTION STATISTIQUE ET MODELISATION PAR DES PLANS D’EXPERIENCES. 81
VI.4.1. Développement des modèles. 82
VI.4.1.1. Modèle 1 : La masse volumique. 86
VI.4.1.2. Modèle 2 : L’étalement. 87
VI.4.1.3. Modèle 3 : Stabilité au tamis. 88
VI.4.1.4. Modèle 4 : La boite en L. 89
VI.4.1.5. Modèle 5 : La résistance à la compression. 90
VI.4.1.6. Modèle 6 : La résistance à la traction en flexion. 91
VI.4.1.7. Modèle 7 : La vitesse de propagation de l’onde. 92
CONCLUSION. 92
VI.5. VALORISATION DE LA POUDRE DE MARBRE ET LES FILLERS CALCAIRE DANS LES BETONS AUTOPLAÇANTS
(L’EFFET DE LA SSB). 93
VI.5.1. Propriétés à l’état frais. 93
VI.5.2. Propriétés à l’état durci. 96
VI.6. VALORISATION DE L’AJOUT POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS AUTOPLAÇANTS FIBRES. 98
VI.6.1. Introduction. 98
VI.6.2. Compositions étudiées. 99
VI.6.3. L’effet des fibres sur les propriétés rhéologiques. 101
VI.6.3.1. Influence des fibres sur l’étalement. 101
VI.6.3.2. Influence des fibres sur T500. 102
VI.6.3.3. Influence des fibres sur la stabilité au tamis. 102
VI.6.3.4. .Influence des fibres sur la boite en L. 103
VI.6.4. L’effet des fibres sur les proprietes mecaniques. 105
VI.6.4.1. Influence des fibres sur la résistance à la compression. 105
VI.6.4.2. Influence des fibres sur la résistance à la traction par flexion. 106
VI.6.4.3. Influence des fibres sur la vitesse de propagation de l’onde. 107
CONCLUSION. 107
CHAPITRE VII –VALORISATION DE L’AJOUT CIMENTAIRE POUDRE DE MARBRE DANS LES
BETONS AUTOPLAÇANTS 109
VII.1. INTRODUCTION. 109
VII.2. OPTIMISATION DU RAPPORT E/C ET LE DOSAGE EN SUPERPLASTIFIANT. 109
VII.3. ETUDE RHEOLOGIQUE DES PATES CIMENTAIRES. 111
VII.3.1. Étude rhéologique de la pâte cimentaire binaire (ciment + poudre de marbre). 111
VII.3.2. Étude rhéologique de la pâte cimentaire ternaire (ciment + poudre de marbre + fumée de silice). 112
VII.3.3. Étude rhéologique de la pâte cimentaire quaternaire (ciment + poudre de marbre + fumée de silice +
metakaolin). 113
VII.3.4. Optimisation des constituants pour 1m3 de béton. 114
VII.3.5. Effet de la poudre de marbre sur les propriétés rhéologiques. 117
VII.3.5.1. Influence de la poudre de marbre sur l’étalement. 117
VII.3.5.2. Influence de la poudre de marbre sur la stabilité au tamis. 118
VII.3.5.3. Influence de la poudre de marbre sur la boite en L. 118
VII.3.6. Influence de la poudre de marbre sur la masse volumique. 119
VII.3.7. Influence de la poudre de marbre sur air occlus. 119
VII.4. EFFET DE LA POUDRE DE MARBRE SUR LES PROPRIETES MECANIQUES. 120
VII.4.1. Effet de la poudre de marbre sur la résistance à la compression. 120
VII.4.2. Effet de la poudre de marbre sur la résistance à la traction par flexion. 121
VII.5. CARACTERISATION DES BETONS AUTOPLAÇANTS AVEC DES CIMENTS BINAIRE TERNAIRE ET
QUATERNAIRE. 121
VII.5.1. Effet des ciments binaire, ternaire et quaternaire sur les propriétés rhéologiques. 122
VII.5.2. Influence des ciments binaire, ternaire et quaternaire sur la masse volumique. 122
VII.5.3. Influence des ciments binaire, ternaire et quaternaire sur l’étalement. 122
VII.5.4. Influence des ciments binaire, ternaire et quaternaire sur la stabilité au tamis. 123
VII.5.5. Influence des ciments binaire, ternaire et quaternaire sur air occlus. 124
VII.5.6. Influence des ciments binaire, ternaire et quaternaire sur la boite en L. 125
VII.6. EFFET DES CIMENTS BINAIRE, TERNAIRE ET QUATERNAIRE SUR LES PROPRIETES
MECANIQUES. 126
VII.6.1. Influence des ciments binaire, ternaire et quaternaire sur la résistance à la compression. 126
VII.6.2. Influence des ciments binaire, ternaire et quaternaire sur la résistance à la traction par flexion. 127
VII.7. RETRAIT. 128
VII.8. ABSORPTION D’EAU. 130
VII.8.1. Absorption d’eau capillaire. 130
VII.8.2. Absorption d’eau par immersion. 132
CONCLUSION. 133
VII.9. VALORISATION DU CIMENT AVEC AJOUT CIMENTAIRE POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS
AUTOPLAÇANTS FIBRES. 135
VII.9.1. Introduction. 135
VII.9.2. Caractérisation des performances d’un béton autoplaçant renforcé de fibres. 135
VII.9.3. Caractérisation des performances d’un béton autoplaçant renforce de fibres a crochets. 136
VII.9.4. Effet des fibres sur les propriétés rhéologiques des BAP. 138
VII.9.4.1. Résultats des essais. 138
VII.9.5. Effet des fibres sur les propriétés mécaniques des BAP. 139
VII.9.5.1. Résistance à la compression. 139
VII.9.5.2. Résistance à la Traction par fendage. 140
VII.9.5.3. Résistance à la Traction par flexion. 141
VII.9.6. Effet des fibres sur la vitesse de propagation de l’onde. 142
CONCLUSION. 143
VII.10. CARACTERISATION D’UN BETON AUTOPLAÇANT BI-FIBRE. 144
VII.10.1. Effet des fibres sur les propriétés rhéologiques et mécaniques des BAP. 146
CONCLUSION. 151
VII.11. CARACTERISATION DES PERFORMANCES D’UN BETON AUTOPLAÇANT RENFORCE DE
DIFFERENTS TYPES DE FIBRES. 151
VII.11.1. Compositions optimisées. 151
VII.11.2. Effet des fibres et des ajouts cimentaires sur les propriétés rhéologiques et mécaniques des BAP 153
VII.11.2.1. Effet des fibres sur les propriétés rhéologiques des BAP. 153
VII.11.2.2. Effet des fibres sur les propriétés mécaniques des BAP. 154
CONCLUSION. 157
VII.12. ANALYSE DE LA MICROSTRUCTURE. 158
CONCLUSION. 160
CONCLUSION GENERALE 162
PERSPECTIVES 167
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 168
COMMUNICATIONS ET PUBLICATIONS 178
4
Liste des figures
6
Fig. VI-43 – Évolution de la masse volumique en fonction de la SSB 94
Fig. VI-44 – Évolution de l’étalement en fonction de la SSB 94
Fig. VI-45 – Évolution de temps t500 en fonction de la SSB 94
Fig. VI-46 – Évolution de la stabilité en fonction de la SSB 94
Fig. VI-47 – Évolution de la boite en L en fonction de la SSB 95
Fig. VI-48 – Variation de la Rc en fonction de la SSB 96
Fig. VI-49 – Variation de la Rtf en fonction de la SSB 96
Fig. VI-50 – Variation de Mv en fonction de la SSB 97
Fig. VI-51 – Variation de l’Abs en fonction de la SSB 97
Fig. VI-52 – Variation de l’étalement en fonction du volume et la longueur des fibres dans les bétons
autoplaçants. 101
Fig. VI-53 – Variation du T500 en fonction du volume et la longueur des fibres dans les bétons autoplaçants. 102
Fig. VI-54 – Variation de la stabilité au tamis en fonction du volume et la longueur des fibres dans les bétons
autoplaçants. 103
Fig. VI-55 – Variation de la boite en L en fonction du volume et la longueur des fibres dans les bétons
autoplaçants. 103
Fig. VI-56 – Essais rhéologiques des bétons autoplaçants fibrés. 104
Fig. VI-57 – Essais mécaniques des BAPF et BAP. 105
Fig. VI-58 – Évolution de la résistance à la compression des BAP en fonction de la durée de conservation. 105
Fig. VI-59 – Évolution de la résistance à la traction par flexion des BAP en fonction de la durée de conservation.
106
Fig. VI-60 – Variation de la vitesse de propagation de l’onde ultrasonique. 107
Fig. VII-1 – Cône pour mesurer l’étalement de la pâte du ciment. 110
Fig. VII-2 – Évolution de la contrainte de cisaillement en fonction de la vitesse de cisaillement des pâtes
cimentaires (Mélange Binaire.) 111
Fig. VII-3 – Viscosité plastique en fonction du taux de cisaillement avec différents pourcentages de poudre de
marbre. 112
Fig. VII-4 – Évolution de la contrainte de cisaillement en fonction de la vitesse de cisaillement des pâtes
cimentaires (Mélange Ternaire). 113
Fig. VII-5 – Viscosité plastique en fonction du taux de cisaillement (Mélange Ternaire). 113
Fig. VII-6 – Évolution de la contrainte de cisaillement en fonction de la vitesse de cisaillement des pâtes
cimentaires (Mélange Quaternaire). 113
Fig. VII-7 – Viscosité plastique en fonction du taux de cisaillement (Mélange Quaternaire). 114
Fig. VII-8 – Effet du taux de poudre de marbre sur l’étalement. 117
Fig. VII-9 – Effet du taux de poudre de marbre sur la stabilité au tamis. 118
Fig. VII-10 – Effet du taux de poudre de marbre sur H2/H1. 118
Fig. VII-11 – Effet du taux de poudre de marbre sur la masse volumique à l’état frais. 119
Fig. VII-12 – Effet du taux de poudre de marbre sur l’air occlus. 120
Fig. VII-13 – Influence du dosage en addition PM sur la résistance à la compression à différents âges. 120
Fig. VII-14 – Influence du dosage en addition PM sur la résistance à la traction par flexion à différents âges. 121
Fig. VII-15 – Effet du type de ciment sur la masse volumique. 122
Fig. VII-16 – Effet du type de ciment sur l’étalement. 123
Fig. VII-17 – Effet du type de ciment sur la stabilité des BAP. 124
Fig. VII-18 – Effet du type de ciment sur l’air occlus des BAP. 125
Fig. VII-19 – Effet du type de ciment sur H2/H1 des BAP. 125
Fig. VII-20 – Effet du type de ciment sur la résistance à la compression des BAP. 126
Fig. VII-21 – Effet du type de ciment sur la résistance à la traction par flexion des BAP. 128
Fig. VII-22 – Évolution du retrait en fonction du temps des BAP binaires 129
Fig. VII-23 – Évolution du retrait en fonction du temps des BAP ternaire. 129
Fig. VII-24 – Évolution du retrait en fonction du temps des BAP quaternaire. 129
Fig. VII-25 – Schéma du dispositif de l’essai d’absorption d’eau capillaire. 130
Fig. VII-26 – Évolution de l’absorption capillaire en fonction du temps des BAP binaires. 130
Fig. VII-27 – Évolution de l’absorption capillaire en fonction du temps des BAP ternaires. 131
Fig. VII-28 – Évolution de l’absorption capillaire en fonction du temps des BAP quaternaires. 131
Fig. VII-29 – Schéma du dispositif de l’essai d’absorption d’eau par immersion. 132
Fig. VII-30 – Évolution de l’absorption par immersion en fonction du temps des BAP binaires. 132
Fig. VII-31 – Évolution de l’absorption par immersion en fonction du temps des BAP ternaires. 132
Fig. VII-32 – Évolution de l’absorption par immersion en fonction du temps des BAP quaternaires. 133
Fig. VII-33– Résistance à la compression des BAP et BAPF à diffèrent pourcentage et longueur de fibre. 139
Fig. VII-34 – Résistance à la traction par fendage des BAP et BAPF à diffèrent pourcentage et longueur de fibre.
140
Fig. VII-35 – Résistance à la traction par flexion des BAP et BAPF à diffèrent pourcentage et longueur de fibre.
141
Fig. VII-36 – Variation de la vitesse de propagation de l’onde des BAP et BAPF à diffèrent pourcentage et
longueur de fibre. 143
Fig. VII-37 – Effet de l’hybridation des fibres métalliques sur la résistance à la compression. 148
Fig. VII-38 – Effet de l’hybridation des fibres métalliques sur la résistance à la traction par fendage. 148
Fig. VII-39 – Effet de l’hybridation des fibres métalliques sur la résistance à la traction par flexion. 149
Fig. VII-40 – Évaluation des propriétés physico-mécaniques des BAP et BAPF. 150
Fig. VII-41 – Effet de différents types de fibres sur la résistance à la compression 155
Fig. VII-42 – Effet de différents types de fibres sur la résistance à la traction par flexion 156
Fig. VII-43 – Effet des différents types de fibres sur la vitesse de propagation de l’onde sonore 157
8
Liste des tableaux
10
INTRODUCTION
GENERALE
INTRODUCTION GENERALE
Dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, les études relatives aux bétons à hautes
performances (BHP) ont montré le rôle néfaste de l'excès d'eau dans les bétons. La réduction
de cette quantité d'eau, par emploi de défloculant et par correction de l’empilement granulaire
via les ultrafines, a conduit aux gains de résistance et de durabilité que l'on connait [1].
En prolongement de ces travaux scientifiques, l'amélioration constatée de l'ouvrabilité de
ces nouveaux bétons a conduit les chercheurs à développer et à fiabiliser cette propriété.
Aujourd'hui, en totale continuité avec les bétons à hautes performances, c'est un
changement d'objectifs constituant une véritable révolution culturelle que proposent les bétons
autoplaçants : l'étude du matériau n'est plus seulement gouvernée par l'amélioration de la
résistance et de la pérennité. Toutefois ces dernières propriétés restent calées à des niveaux
équivalents ou supérieurs à celles des bétons courants. Ce sont désormais, avec les bétons
autoplaçants, les aptitudes à être aisément mis en œuvre sans vibration qui sont devenues
prioritaires. Ces aptitudes vont avoir de grandes conséquences en termes de délai d'exécution,
de réduction de matériels, de qualité de bétonnage, de faciliter la mise en œuvre, de respect du
voisinage et de moindre pénibilité pour les ouvriers [2].
Les bétons autoplaçants sont des bétons spéciaux, très fluides, qui se mettent en place et se
serrent sous le seul effet de la gravité, donc sans apport de vibration interne ou externe, même
dans les coffrages les plus ferraillés. Ces bétons ne sont évidemment qualifiés d’autoplaçants
que si le matériau final présente des propriétés homogènes, c'est-à-dire s’il n’a pas subi de
ségrégation.
À la différence des BHP, qui demeurent des bétons destinés aux chantiers exceptionnels,
les BAP se démocratisent petit à petit en séduisant le monde du bâtiment. La production reste
certes minime de 1 à 4 % du volume total, mais les BAP ont les atouts nécessaires à la
consolidation de leur développement actuel. En témoignent les gains de productivité et
l'élimination des problèmes liés à la vibration, souvent évoqués à leurs propos. À cela s'ajoute
aussi un contexte social favorable. Les métiers du génie civil ont du mal à recruter une
nouvelle génération, indispensable au remplacement d'une main d'œuvre vieillissante. Les
BAP figurent parmi les progrès techniques qui rendent plus attractifs ces métiers, parce
qu'améliorant les conditions sur chantier. Plus globalement, les BAP ont une place à prendre
dans le souci, voire l'obligation légale, de l'industrie de respecter l'environnement.
L’intérêt porté aux BAP pour la profession a donné naissance à des projets à travers le
monde rassemblant des industries et des laboratoires de recherches, dont les objectifs
communs est une meilleure maîtrise des bétons autoplaçants.
Comme pour tout nouveau matériau, il est de fait nécessaire d’adapter les techniques
usuelles d’utilisation, de vérifier si le comportement mécanique des BAP, à l’état frais comme
à l’état durci, ne diffère pas de celui des bétons vibrés, ou bétons ordinaires.
L’idée de ces bétons a été lancée vers le milieu des années 80 par les chercheurs de
l’université de Tokyo, puis a été reprise rapidement par les grands groupes industriels
japonais pour des projets d’envergure [3]. Ces bétons connaissent un essor important, car ils
présentent deux intérêts technico-économiques majeurs :
• Une diminution du temps et de personnel lors de la mise en place du béton en chantier.
Cela est d’autant plus important qu’elle devient de plus en plus coûteuse et génératrice
1
de délais étant donné la complexité sans cesse croissante des coffrages (forme,
ferraillage,…).
• L’obtention d’une meilleure qualité du béton in-situ. Pratiquement indépendante du
savoir-faire des ouvriers durant la réalisation. Cela va dans le sens d’une durabilité
accrue des ouvrages.
Hormis le Japon, l’intérêt des autres pays pour ces bétons n’est apparu que récemment,
mais il est en pleine augmentation comme le montre la multiplication du nombre d’équipes
dans le domaine et aussi le nombre de publications produites.
En Algérie, ce type de béton présente un intérêt certain puisque les impératifs d’une
meilleure qualité des ouvrages et aussi la complexité des coffrages, qui commencent à se
sentir de plus en plus ces dernières années, ainsi que la densité du ferraillage imposé par le
règlement parasismique notamment dans les zones à fortes sismicité.
C’est dans cette optique, que s’inscrit notre sujet de recherche qui s’articule autour de la
conception et la caractérisation des bétons autoplaçants "BAP" fibrés avec ajout,
confectionnés à partir d'une gamme de constituants disponibles localement (contexte
algérien).
En fait, la thèse consiste en l’étude de la formulation de ce type de béton ainsi qu’une
investigation sur l'exploitation d'un certain nombre d'ajout cimentaires.
La première action menée dans ce projet de recherche a été de répertorier et de synthétiser
tous les documents qui traitent des BAP en général et de leurs propriétés mécaniques et
physico-chimiques en particulier.
La première partie présente l’état de l'art des BAP et BAPF (BAP Fibré) d'un point de vue
générale. Les informations présentées relatent plusieurs aspects concernant la caractérisation
des propriétés intrinsèques aux BAP et des résultats nécessaires à l’évaluation des résultats
obtenus dans nos essais expérimentaux. Les particularités de la composition des BAP et des
BAPF et leur caractérisation à l’état frais (essais spécifiques) sont ainsi abordées puis des
données publiées sont citées dans les domaines des propriétés mécaniques. Cette partie a
permis d’établir les bases de notre recherche en ciblant les points dépourvus de résultats et en
essayant de donner des réponses claires à la faisabilité de fabrication du BAP et BAPF en
Algérie
Dans la deuxième partie, deux volets ont été traités. Le premier volet a été consacré à
l'étude expérimentale des bétons autoplaçants sans fibres mais avec des additions minéraux
répandues en Algérie. En premier temps l’addition minérale principale est utilisée comme
ajout et en second temps comme ajout cimentaire. Par la suite des BAP contenant un mélange
ternaire et quaternaire de poudre, ont été confectionnés. La poudre utilisée, présentant un
intérêt récent à l'échelle mondiale, est disponible localement. Une méthode d’analyse par plan
d'expérience a été retenue afin d’optimiser les paramètres influençant.
Dans un premier temps, la méthodologie de l’analyse mathématique qui permet de
modéliser les effets des facteurs et des interactions sera présentée. Les procédures
expérimentales seront écrites dans un second temps.
Dans la perspective d'apporter une contribution à l'amélioration des connaissances dans
les domaines des bétons autoplaçants fibrés (BAPF) au moyen d'expérimentations de
laboratoire, le second volet de cette deuxième partie, a été dédié, à juste titre, à la formulation
de ces bétons à base de différents types de fibres. L'étude des paramètres, tels que la
2
caractérisation de l'effet des additions minérales et les types de fibres sur les caractéristiques
rhéologiques et mécaniques, est particulièrement ciblée.
La présente étude s’est déroulée au sein des laboratoires de l’Unité de Recherche :
Matériaux, Procédés et Environnement de l’université de Boumerdès (UR-MPE), du Centre
National d'Études et de Recherches Intégrées du Bâtiment (CNERIB), et du Centre d'Etudes et
de services Technologiques de l'Industrie des Matériaux de construction (CETIM)
Boumerdès. Cette étude s’inscrit dans le contexte de la conception des BAP à base de
matériaux locaux.
3
SYNTHÈSE
BIBLIOGRAPHIQUE
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
BETON AUTOPLAÇANT
Fig. I-1 – Aspect à l'état frais d'un BO plastique et d'un BAP [6].
5
Chapitre I
6
BÉTON AUTOPLAÇANT
Les superplastifiants permettent d’obtenir une meilleure répartition des grains de ciment et
assurent le maintien de la fluidité. Les agents de viscosité empêchent le ressuage et limitent la
ségrégation en rendant la pâte plus épaisse, une quantité de fines (ciments, fillers calcaires,
fumée de silice) élevée (±500 kg/m3) pour assurer une bonne maniabilité tout en limitant les
risques de ségrégation et de ressuage, un faible volume de gravillons afin d’éviter le “blocage
du béton” dans les zones confinées (rapport gravillon/sable de l’ordre de 1).
Les granulats ont en général un Dmax compris entre 10 et 16 mm afin d’améliorer
l’écoulement, du ciment (dosage à optimiser pour obtenir les performances souhaitées), Les
nouvelles offres du matériau béton un rapport E/C faible et un dosage en eau limité,
éventuellement un agent entraîneur d’air pour assurer la protection contre les effets du
gel/dégel.
L’optimisation du squelette granulaire est indispensable pour obtenir les caractéristiques
nécessaires à la fluidité et à l’écoulement en milieu confiné.
I.4. DOMAINES D’EMPLOI.
Les caractéristiques des BAP laissent entrevoir de nombreuses possibilités techniques du
fait de leur grande fluidité :
• Possibilité de coulage de zones fortement ferraillées ;
• Possibilité de coulage de zones d’architecture complexe et difficilement accessibles ;
• Obtention de très bonnes qualités de parement.
L’un des avantages majeurs du BAP est de permettre la réalisation de parements de haute
qualité. Leur composition, riche en éléments fins, permet d’obtenir une texture de surface plus
fine et plus fidèle à la peau coffrante utilisée. Les aspects satinés, lisses ou très structurés
recherchés par les architectes sont alors plus facilement réalisables. Des teintes homogènes et
régulières peuvent être obtenues si les conditions de mise en œuvre évoquées précédemment
sont respectées, notamment du point de vue de la propreté des coffrages.
L’utilisation des BAP présente des intérêts architecturaux importants puisque, sans
augmenter les performances mécaniques d’une structure donnée, ils permettent l’optimisation
des sections ou la réalisation d’éléments de forme complexe.
Les BAP constituent donc une alternative particulièrement intéressante au béton vibré
dans les différents domaines de la construction : bâtiment, ouvrages d’art, tunnels,
préfabrication, réhabilitation, etc.
Walraven [7] précise cependant, que les BAP sont souvent adoptés dans le domaine de la
préfabrication grâce aux avantages et aux gains directs qu’ils présentent. Globalement, leur
utilisation permet de réduire les coûts de production et, parallèlement, d’améliorer les
conditions de travail et la qualité des produits finis. Leur utilisation est plus délicate sur site
car les BAP sont particulièrement sensibles aux variations de teneur en eau. Or, bien que la
production soit contrôlée, les lots de matériaux peuvent avoir des caractéristiques légèrement
différentes.
En effet, la formulation des BAP est particulière : utilisation d’adjuvants et d’additions
minérales. Leur sensibilité en ce qui concerne le dosage et la teneur en eau, la qualité et la
régularité des composants ainsi que les conditions de malaxage, nécessite donc la mise en
place d’un suivi plus important. Nous verrons que les différentes précautions à prendre sur
chantier et que la composition même du matériau peuvent entraîner un surcoût.
7
Chapitre I
Par ailleurs, Walraven [7] rappelle à juste titre que la réglementation n’est pas encore
adaptée au cas des BAP. En effet, la norme NF EN 206 ne définit que cinq classes de
consistance (ferme → fluide). Actuellement, tous les BAP sont donc regroupés dans la classe
5 (fluide).
L’expérience acquise aux Pays-Bas a permis d’étendre la classification en fonction des
différences existant entre les BAP et de déterminer différents domaines d’emploi, selon leurs
propriétés, comme le montre la figure (fig.I-2).
Fig. I-2 – Domaines de classification des bétons étendus au cas des BAP [7].
8
BÉTON AUTOPLAÇANT
9
Chapitre I
10
BÉTON AUTOPLAÇANT
sable de mer et le sable de carrière. Les résultats obtenus offrent de belles perspectives
pour optimiser les BAP. Les résistances élevées des BAP sont liées au volume de pâte
important. L'utilisation du superplastifiant "viscocrete 20HE" dans les formulations
autoplaçantes peut avoir une influence bénéfique sur la résistance mécanique. La présence
d'une quantité importante de filler calcaire comme addition dans les BAP peut également
avoir une action positive sur leurs compacités et par conséquent sur leurs résistances
mécaniques [18].
• Haddad O. et al. ont travaillé sur des mortiers issues des formules de BAP, ces mortiers
sont obtenues en faisant varier le dosage en addition de fillers calcaires (15, 30, 50%). Les
résultats montrent que l’addition d’un pourcentage différent en fillers n’a pas une influence
significative sur l’âge du début et fin de prise. Concernant les résistances mécaniques en
compression, ils ont conclu qu’elles sont inversement proportionnelles au volume de fillers
introduit et donc au rapport E/C [19].
• Mébrouki A. a étudié l’influence de l’ajout des fillers calcaires locales d’Algérie (carrière
de Kristel d’Oran) sur la pâte autoplaçante. Les pâtes de ciment ont été confectionnées à
partir des combinaisons entre constituant de base (ciment, filler calcaire, eau et
superplastifiant). La pâte est élaborée par ajout de suspensions solides provenant du ciment
et du filler. Il a constaté que l’incorporation d’une quantité importante de fines calcaires
influe sur le comportement du béton autoplaçant (pâte sec ou très ferme). L’ajout de filler
dans la pâte de ciment conduit à une diminution de la valeur d’étalement de la pâte et en
contrepartie le filler améliore l’écoulement de la pâte [20].
Les fillers calcaires.
Les fillers calcaires sont des produits secs finement divisés obtenus par broyage industriel
des roches calcaires, dont les caractéristiques sont définies par la norme NF P18 – 305. Parmi
ces caractéristiques, deux sont particulièrement significatives :
• Une teneur minimale en carbonates totaux (calcaire + dolomite) ainsi qu'une teneur
minimale en carbonate de calcium CaCO3 ;
• Une valeur minimale de l'indice d'activité.
Les dimensions des particules de fillers s’étendent de quelques µm à quelques dizaines de
µm, déterminées en utilisant la granulométrie laser.
• Influence des fillers calcaires sur les paramètres rhéologiques.
Neto et Campitelli en utilisant le « tow-points » test pour caractériser la rhéologie de la
pâte de ciment qui contient du filler calcaire. Ils observent la réduction du seuil de
cisaillement avec l'augmentation de la teneur en filler calcaire, et aussi l'augmentation de la
viscosité plastique au-delà d'une certaine valeur de la finesse du calcaire [21].
Notons que les auteurs ne précisent pas la valeur limite de la finesse du calcaire pour que
les résultats soient observés.
Brookbans a étudié l'effet de l'addition de 5 à 28% de poudre calcaire au ciment sur les
propriétés du béton frais. Il a observé que le temps de prise est réduit quand on augmente le
taux de fillers et que ces derniers réduisent beaucoup la quantité d'eau et probablement n'ont
pas un effet d'entraîneur d'air [21].
11
Chapitre I
• Influence des fillers calcaires sur les paramètres rhéologiques des BAP.
A. Ghezal [22], a formulé deux bétons autoplaçants avec différents pourcentages en fumée
de silice et de fillers calcaires dont la dimension des particules est de l'ordre de 3 µm et un
ciment portland. Les auteurs ont constaté que les deux bétons présentent des paramètres
rhéologiques acceptables mesurés avec le rhéomètre IBB (rhéomètre utilisé à l'université de
Sherbrooke), et les valeurs de la capacité de remplissage mesurées avec l'essai du caisson sont
très satisfaisantes.
Ogawa et coll. (1995) (ont développé des formulations de bétons fluides (Détal = 650 ± 30
mm) qui présentent de faibles pertes d'étalement au cours du temps (maximum 30 mm après
60 min.). Ces bétons de rapports E/C = 0,55 ± 5%, contiennent du filler calcaire, un volume
de la pâte supérieur à 300 l, des granulats concassés de diamètre maximum 20 mm, un rapport
volumique de Sable / Granulats de 51 ± 1%, 8 kg/m3 de superplastifiant (Naphtalène) et 3
kg/m3 d'agent colloïdal à base de polyacrylate. Ils ont trouvé que pour un remplacement de
20% du volume des granulats par le filler calcaire, on obtient les meilleures fluidités. De
même qu'ils ont obtenus de bonnes résistances à la ségrégation et au ressuage rapporté par [8].
I.6.3. Influence des ajouts chimiques sur les propriétés des BAP.
Les adjuvants sont des additions qui sont incorporées durant le malaxage pour améliorer
les caractéristiques du béton (fluidité, plasticité, propriétés rhéologiques). Les adjuvants les
plus utilisés dans les BAP sont les superplastifiants et les agents de viscosité [1].
• Les superplastifiants.
Les superplastifiants agissent par adsorption à l'interface solide-eau, ce qui permet aux
grains de ciment d'acquérir des charges identiques et créer ainsi un phénomène de dispersion
des particules par répulsion électrostatique. Ceci permet de libérer une partie de l'eau qui a été
piégée par les grains de ciment floculés et diminue ainsi les frictions intergranulaires. On
assistera alors à une amélioration de l'ouvrabilité du béton.
En général, les superplastifiants utilisés dans les formulations des BAP sont du type
polymélamine sulfoné, polycarboxylate ou de naphtalène sulfonate.
Y.Miura et al. ont étudié les propriétés d'un mortier autoplaçant avec un nouveau
fluidifiant constitué d'un mélange de deux polymères. Les auteurs ont comparé les propriétés
rhéologiques d'un mortier de E/C = 0,5 adjuvanté par le FPC, un fluidifiant de type
polycarboxylate PC et un fluidifiant de type naphtalène sulfonate NS [23].
Pour un étalement de 240mm, ils ont constaté que le dosage en PC et en FPC est plus
faible que celui d'un NS. Par ailleurs, la viscosité plastique est plus élevée avec le FPC.
Kazuhisa et al. Ont utilisé un nouveau fluidifiant, le NPC, dans les formulations des BAP,
les auteurs ont aussi comparé le NPC avec d'autres fluidifiants comme le NS et le MS.
Les résultats montrent que pour un étalement de 250 mm, le dosage en NPC est beaucoup
plus faible que le dosage en NS et MS.
Ils remarquent que l'étalement est augmenté significativement pour un rapport E/C
compris entre 0,3 et 0,4 lorsque le NPC est augmenté de 0,05% à 0,1%.
12
BÉTON AUTOPLAÇANT
La formulation d’un BAP requiert donc la sélection d’un couple agent de viscosité -
superplastifiant compatible et l’optimisation de leur dosage (fig.I-3).
13
Chapitre I
Fig. I-4 – Influence des Agents de viscosité et des Superplastifiants sur l'ouvrabilité des BAP [22].
14
BÉTON AUTOPLAÇANT
ciment), et un AEA (dosage de 5,8 kg/m3). Les gros granulats ont un diamètre maximum
de 20 mm. Ils ont recommandé un diamètre d'étalement de 650 ± 5 cm, une vitesse
d'étalement horizontal inférieure à 3,3 cm/s et une différence de hauteur dans le "Box test" de
2 cm. L'étude de la résistance à la ségrégation pour le cas de l'étalement horizontal, a montré
que le béton développé est uniforme. Ceci est attribué à la combinaison de l'agent colloïdal et
du superplastifiant qui améliorent respectivement la déformabilité et la résistance à la
ségrégation du béton. Les temps de prise initial et final ont été prolongés de 2 à 3,5 heures par
rapport au béton témoin ordinaire (E/C = 0,55 ; prise initiale à 6 heures). Ceci a été attribué à
la présence de l'agent colloïdal et du superplastifiant [8].
Ces bétons fluides développés ont présenté des résistances à la compression par fendage et
des modules d'Young comparables aux bétons ordinaires (E/C = 0,55). La variation de ces
propriétés suivant la longueur d'étalement horizontal est également minime (L = 7,2 m). Les
profondeurs de pénétration des ions chlore et de la carbonatation sont plus faibles pour les
bétons fluides développés (E/C = 0,48) que pour les bétons ordinaires (réduction de 2 mm).
D’après l’AFGC, l’utilisation des agents viscosant se justifie dans le cas des bétons ayant
des rapports eau/liant élevés car les fines ne seraient pas suffisantes pour fixer l’eau dans le
béton. De nouveau, la complexité des propriétés visées et des matériaux employés démontre
la nécessité de trouver un compromis lors de la formulation d’un BAP. Différents auteurs se
sont intéressés à cette étude et ont proposé des méthodes de formulation de BAP présentées
dans la partie suivante.
I.6.4. Influence du dosage en ciment.
Dans la formulation d’un Béton Autoplaçant (BAP), la proportion de pâte – eau, ciment,
additions et adjuvants – est souvent considérée comme un paramètre essentiel en ce qui
concerne la consistance et les propriétés mécaniques (AFGC, 2000). Puisque la pâte est la
phase poreuse du béton, sa proportion dans le matériau a aussi des effets sur les propriétés de
transfert. Par conséquent, il est a priori nécessaire de prendre en compte la proportion de pâte
vis à vis de la durabilité.
15
Chapitre I
Fig. I-6 – Comparaison entre une composition de BAP et celle d’un béton vibré [27].
I.6.6. Influence du rapport E/C.
16
BÉTON AUTOPLAÇANT
En plus de son rôle majeur dans le phénomène d’hydratation, l’eau est un des facteurs les
plus importants au niveau de l’ouvrabilité du béton. L’augmentation du dosage en eau
augmente la fluidité de béton et entraîne la diminution de la concentration en solides ; au
niveau rhéologique, le seuil de cisaillement et la viscosité diminuent. Cependant
l’introduction excessive d’eau provoque la chute de résistance mécanique du béton à l’état
durci, ainsi l’apparition des phénomènes de ségrégation à l’état frais [28].
Le dosage du ciment dans le béton influe sur ses propriétés mécanique et sa durabilité. On
considère que l’écoulement et l’ouvrabilité du béton sont liés au rapport E/C qui représente un
facteur très influent sur ces différents aspects, aussi la formation des bétons passe par
l’optimisation de ce paramètre.
CONCLUSION.
Aujourd'hui, en totale continuité avec les bétons à hautes performances, c'est un
changement d'objectifs constituant une véritable révolution culturelle que proposent les bétons
autoplaçants : De nombreuses structures actuelles se caractérisent par la complexité de leur
architecture (formes variables et courbures multiples), ainsi que par une forte concentration en
armatures, ce qui rend souvent difficile l’utilisation des bétons de plasticité conventionnelle.
Afin d’adapter les bétons à ces ouvrages, des recherches ont été menées au cours des
dernières années dans le but de développer des formulations de béton se caractérisant par une
haute ouvrabilité, tout en étant stables (ségrégation, étalement et air occlus), avec de bonnes
caractéristiques mécaniques et de la durabilité. Ainsi, des bétons autoplaçants (BAP) ont été
développés afin que la mise en place soit réalisée sans vibrations, seulement sous l’effet de la
gravité, d’où le qualificatif d’autoplaçants
.
17
BETON AUTOPLAÇANT FFIBRE
une façon plus systématique : ils ont optimisés le squelette granulaire, le contenu et les
caractéristiques de la pâte doit être tenue en compte pour lier l’ouvrabilité et la composition
du mélange. La distribution homogène et l’orientation des fibres sont souvent assurées mais
rarement étudier. La condition sur les caractéristiques principales du BAP demeure la même
pour les BAPF ; l’obtention des BAPF peut être faite de différents points de : la capacité de
remplissage ; le comportement de post-fissuration ; la classe de résistance à la flexion par
fendage et les coûts.
ROSSI et HARROUCHE ont proposé une méthode de conception pour optimiser le
squelette granulaire du béton de tissu renfoncé qui a été basé sur la méthode Baron-Lesage. Ils
ont fait toute prétention : d’abord, le béton le plus réalisable est obtenu au cas où le squelette
granulaire serait optimisé. En seconde lieu, le premier juge varie indépendamment de la
nature ou du volume de la pâte de ciment [33].
II.4. COMPORTEMENT MECANIQUE DES BAPF.
Pour améliorer quelques propriétés mécaniques des bétons autoplaçants (résistance à la
traction, à la flexion, ductilité…), des fibres sont incorporées. Ce renforcement peut
influencer le comportement de ces derniers à l’état frais et durci. Les fibres influent
directement sur l’ouverture de la fissure et donc sur la rigidité et la ductilité après fissuration.
Au préalable, il convient de définir ce qu'on entend par un béton témoin lorsqu'on cherche à le
comparer à un béton de fibres. La démarche généralement adoptée consiste à fabriquer un
béton et à le comparer au même béton auquel on a mélangé des fibres.
L’effet des propriétés des fibres qui ont une influence directe sur les propriétés
mécaniques des BAPF tel que la flexion et la compression et qui ont fait l’objet de quelques
recherches sont résumés ci-après :
• Effet du volume des fibres
Pour les bétons fibrés, le concept de la ductilité est souvent utilisé pour caractériser leur
rendement [35]. L’objectif principal de l’utilisation des fibres dans les matériaux composites
(béton, mortier…) est l’amélioration du comportement structural en traction.
KHAYAT et al.2000 [36] ont noté une amélioration de la résistance à la flexion de
prismes 100×100×350 mm des BAPF par rapport au béton conventionnel.
MUELLER [37] GAO et al. [38] trouvent que l’une des raisons de l’augmentation de la
résistance en flexion est le volume des fibres Vf. Le Vf est le paramètre responsable direct sur
le comportement de la matrice BAPF à l’état durci.
YADEGARAN et al. [39] ont prouvé que l’inclusion de fibres synthétiques de 12 mm de
longueur dans les BAP réduit la résistance à la compression à différents âges. DREUX et al.
2002 [40] ont conclu que les fibres augmentent la résistance à la compression. SAHMARAN
et al. 2005 [41] ont constaté que la résistance à la compression augmente avec l’augmentation
du volume des fibres surtout dans le cas où les fibres sont de petite taille. Par contre
BANTHIA et al. 2000a [42] et ZHANG et al. [43] ont observé que l’effet des fibres sur les
BAP n’est pas clair ou sensible.
19
BETON AUTOPLAÇANT FIBRE
20
Chapitre II
Fig. II-1 – Effets des fibres sur l’étalement des BAP [47].
Sachant que l’élancement (Lf/Df) et le dosage en fibres sont les facteurs majeurs
influençant l’ouvrabilité, Grünewald et Walravens 2001a [47] se sont appuyés sur le facteur
fibre défini comme le produit entre la teneur volumique en fibres Vf et l’élancement. La
Figure II-2 décrit l’évolution de l’étalement en fonction du facteur de fibres. Aucune
différence n’a été observée entre l’étalement mesuré directement après malaxage et 1 heure
après malaxage. En revanche, une augmentation du facteur de fibre réduit sensiblement
l’étalement.
21
BETON AUTOPLAÇANT FIBRE
Fig. II-3 – L’évolution du temps d’écoulement à travers l’essai V-Funnel en fonction du facteur de fibres [48].
Avec :
c : espacement entre les barres.
mf : dosage en fibres (kg/m3 de béton).
22
Chapitre II
plastique est plus élevée. C’est une conséquence du frottement dit « solide » qui favorise la
résistance à l’écoulement. Jusqu’à une concentration de fibres métalliques de 1 %, la viscosité
plastique accroît avec une pente très faible. Au-delà de cette valeur, cette dernière devient
nettement plus grande et l’écoulement du béton frais est quasi nul justifiant ainsi la
consistance élevée du milieu. De plus, à taux de fibre donné, cette viscosité est plus
importante lorsque les fibres sont longues [50].
II.6. ORIENTATION ET DISTRIBUTION DES FIBRES.
L'orientation et la distribution des fibres affectent les performances et les caractéristiques
des BAP fibrés à l'état durci. Petersson 1998 a réalisé une étude sur la distribution des fibres
métalliques dans la boîte en L qui a consisté à réaliser des photographies aux rayons X des
sections transversales du béton durci. Les conclusions retenues sont que les fibres étaient
relativement bien distribuées, bien qu'une légère ségrégation des fibres fût observée par
rapport aux gros granulats. Par ailleurs, il a été constaté que la majorité des fibres étaient
orientées dans le sens de l'écoulement ; cet effet était plus prononcé pour des fibres de plus
grande longueur [51].
Groth et Nemegeer 1999 a aussi conclu que l'écoulement oriente les fibres. Même si
l’écoulement propre aux BAP confère aux fibres une orientation préférentielle, le même
auteur est arrivé à la conclusion selon laquelle, aux dosages en fibres courants, l’effet de ce
renfort est relativement le même pour un béton vibré ou autoplaçant du moment qu’ils ont la
même classe de résistance et le même type et dosage en fibres. Cette conclusion a été tirée en
se basant essentiellement sur les performances en flexion [52] cité par [53].
II.7. UTILISATION DES BAP FIBRES DANS LES STRUCTURES.
Les Différentes applications de BAPF sont présentées dans le tableau II-2 :
Tableau II-2 – Domaines d’application.
Applications Intérêt apporte par l’adjonction des
fibres dans le béton
Canalisation et coques minces - Amélioration de la tenue des pièces aux jeunes âges
faiblement sollicitées - Modification des variations dimensionnelles, lutte contre les
fissurations
Dallages, chaussées en béton, Dallages - Diminution de 40% de l’ouverture de fissures
manufacturés, et tous éléments - L’augmentation de la rigidité après fissuration
structuraux soumis à la flexion - Augmentation de la résistance au cisaillement
- Augmentation de la résistance à l’usure
Éléments structuraux soumis à la - Amélioration de la charge ultime
compression (poteaux, pieux, - Pas de rupture catastrophique
fondations, …etc.
Structures soumises à des sollicitations - L’énergie absorbée est plus importante
pulsionnelles ex: piste d’un aéroport - La durée de choc est augmentée
- Loi de comportement du matériau est fortement modifiée
Réparation des revêtements routiers, - Amélioration de la résistance aux chocs
tablier de ponts - Amélioration de la déformabilité
Parties exposées aux fortes variations - Remplacement avec succès du revêtement réfractaire
de température et même aux très - Diminution le coût de réparation des éléments réfractaires
hautes températures
Stabilisation des parois rocheuse, - Évite le travail de fixation du grillage ordinairement employé.
les talus, les tunnels, les galeries - Diminution du coût de réparation de stabilisation des parois
souterrains. rocheuses et les talus,
23
BETON AUTOPLAÇANT FIBRE
24
Chapitre II
(a) (b)
Fig. II-6 – Illustration de l’apport du renfort par des fibres [54].
Pour bien comprendre le rôle joué par les fibres, il faut préciser que le terme
« fibre » est ici réservé à des matériaux d’une longueur d’environ 60 mm (fibres
courtes), par opposition aux armatures du béton armé (barres, rubans, treillis soudés).
Les fibres ont généralement pour rôle de renforcer l’action des armatures
traditionnelles en s’opposant à la propagation des microfissures. Selon les caractéristiques
présentées par les fibres, la rupture du béton évolue plus ou moins d’un comportement fragile
vers un mode de type ductile.
Selon les fibres utilisées et les ouvrages auxquels elles sont incorporées, ce rôle se
traduit par des améliorations relatives a :
• La cohésion du béton frais ;
25
BETON AUTOPLAÇANT FIBRE
Sahmaran et al. 2005 [41] ont étudié l’effet de la combinaison des fibres métalliques de
différentes forme et nature sur les propriétés rhéologiques et mécaniques. Les auteurs
concluent que la maniabilité est fonction des propriétés des fibres (volume, longueur, aspect
ratio et la forme).
Khayat et al. 2000 [57] ont rapporté que l’inclusion des fibres dans les BAP pourrait
modifier de manière significative les propriétés rhéologiques par leurs formes et leurs
interactions avec les agrégats, par conséquent une augmentation de la résistance à
l’écoulement.
26
Chapitre II
Les auteurs ont noté que l’essai d’affaissement et d’écoulement ne sont pas des paramètres
rhéologiques suffisants pour évaluer la déformabilité des BAPF. Ils recommandaient l’essai
de V Funnel, pour évaluer la déformabilité dans un milieu confiné, surtout dans le cas où le
volume des fibres est important.
Kassimi 2008 [58] a montré que l’incorporation d’un volume de fibre dépassant les 0.5%
affecte les propriétés rhéologiques et donne un BAP semi-fluide.
II.8.4. Propriétés mécaniques des fibres métalliques.
Les fibres ont une influence importante sur le comportement mécanique du béton fibreux,
leur incorporation peut augmenter les résistances, en traction, en flexion et particulièrement
au cisaillement en résistant aux efforts de traction. Offrent plus de ductilité et de ténacité.
Leur géométrie est très variable (figure II-7). Les fibres les plus utilisées sont les fibres
droites. C’est l’adhérence de ces fibres avec la matrice cimentaire qui diminue la fragilité du
béton par amélioration du comportement post fissuration.
Il existe des fibres à crochets. Leurs extrémités recourbées développent un ancrage et
dissipent une énergie de fissuration par plastification de la fibre [59] et par frottement à
l’interface avec la matrice.
On trouve aussi des fibres ruban, des fibres à tête d’ancrage ou encore des fibres ondulées
dont, qualitativement, les modes de fonctionnement sont les mêmes que ceux cités
précédemment.
L’avantage des fibres à crochets ou ondulées est qu’elles développent un ancrage
supplémentaire en plus de l’adhérence avec la matrice les rendant plus efficaces que les fibres
droites. Cependant, ce type de fibres peut engendrer la formation d’oursins durant la
fabrication entrainant une répartition non homogène dans le béton. Les fibres droites sont
généralement utilisées pour pallier à ce problème mais, ne fonctionnant que par adhérence
avec la matrice, leur efficacité s’en ressent.
27
BETON AUTOPLAÇANT FIBRE
CONCLUSION.
L’utilisation des fibres dans la construction remonte à plusieurs siècles. Depuis les trente
dernières années, l’intérêt pour leur utilisation ne cesse de croître pour la fabrication du béton
prêt à l’emploi, du béton préfabriqué, du béton projeté ainsi que le renforcement du béton
autoplaçant. Les fibres sont produites à partir d’acier, de plastique, de verre et de matériaux
naturels sous diverses formes et dimensions (rondes, plates, gaufrées et déformées), dont la
longueur varie généralement entre 6 et 150 mm tandis que l’épaisseur est comprise entre
0,005 à 0,75 mm. Chacune de ces catégories de fibres procure au béton des propriétés
spécifiques mais, en général, il serait suffisant de vouloir parler de béton renforcé de fibre.
Le terme “Fibre” se rapporte à un corps solide flexible, de forme sensiblement
cylindrique, d’un diamètre de quelque centimètre dont la longueur égale à quelques milliers
de fois ce diamètre. Ce terme est généralement aussi utilisé pour définir le constituant
élémentaire des structures textiles. Par ailleurs, on distingue la fibre de longueur réduite ou
fibre courte. Le paramètre numérique le plus fondamental décrivant la fibre est son
élancement qui est défini comme le rapport entre la longueur et le diamètre (l/d) équivalent à
la fibre. Il est considéré comme l’un des paramètres les plus importants dans la technologie
des bétons renforcés de fibres, comme son rôle prépondérant sur la maniabilité du béton.
Donc la fonction principale des fibres dans le béton est de réduire l’ouverture et la
propagation des fissures en état de service et de transformer le comportement fragile du béton
en un comportement ductile (accroît la sécurité aux ELU).
28
FORMULATION DE BETON AUTOPLAÇANT
29
Chapitre III
Rm = 10 / t
Les auteurs ont montré qu’il existait une relation linéaire entre Γm et Rm pour un dosage
en superplastifiant donné et quand le rapport eau/poudre varie. Pour formuler un BAP
acceptable, il faut obtenir simultanément Γm = 5 et R m = 1 [10,62].
Edamatsu et al. proposent une méthode pour évaluer les interactions entre le sable ou les
poudres du mortier et les gros granulats. Ils montrent qu’en faisant varier les paramètres Γm et
Rm dans une certaine gamme, le rapport Rmb/Rm est constant. Rmb est la vitesse
d’écoulement relative du béton modèle composé du mortier étudié ainsi que 20% de billes de
verre de 10 mm de diamètre. À partir de ce rapport, les auteurs déclarent qu’il est possible
d’évaluer les interactions entre les gravillons et les particules du mortier (sable ou poudre)
[63].
III.1.2. Approche basée sur l’optimisation du volume de pâte.
Le béton est considéré ici comme un mélange biphasique, avec une phase solide, les
granulats, et une phase liquide, la pâte. Dans le cas d'un BAP, la pâte joue un rôle
prédominent. Oh et al introduisent la notion d'excès de pâte.
La formulation consiste à déterminer la quantité de pâte en excès optimale pour fluidifier
le BAP et limiter le problème de blocage [64]. Van Bui et Montgomery présentent une
méthode de formulation basée sur l’optimisation de la quantité de pâte [65]. Ils montrent que :
30
FORMULATION DES BETONS AUTOPLAÇANTS
• Il existe une quantité de pâte minimum pour éviter les blocages lors de l’écoulement ;
• Il existe une quantité de pâte minimum pour assurer la maniabilité du mélange.
La quantité de pâte minimum pour éviter les risques de blocage, soit la quantité de
granulat maximum est calculée selon l’expression :
ρ g + ( ρ s − ρ g ) Nga
Vab max =
Pvg m ⋅ Nga ⋅ ρ s Pvs n ⋅ (1 − Nga ) ⋅ ρ g
∑ Vab m
+∑
Vabn
31
Chapitre III
32
FORMULATION DES BETONS AUTOPLAÇANTS
bétons obtenus sont sous dosés en granulats et par conséquent loin d'un optimum économique.
Le surcoût engendré sur le matériau est compensé au Japon par les économies sur la main
d'œuvre. Les principes de formulation et leur application sont les suivants.
Dosage des gravillons : Les chercheurs japonais ont montré que le risque de blocage est
minimisé lorsque le volume du gravillon pour 1m3 de béton est limité à la moitié de sa
compacité. Par définition, la compacité d'un mélange de grains est le rapport du volume de
grains et du volume total du système grains + vides (figure III.1). Elle dépend bien sûr du
mode de compactage.
À défaut d'indication, ils ont choisi de la mesurer en suivant la procédure du LCPC [70].
La compacité est pour chaque gravillon d'environ 0,57. Dans le cas de la formule de
granulométrie 0/10 mm, le volume du gravillon est donc posé à 285 l/m3. Dans le cas de la
formule de granulométrie 0/14 mm, ils choisissent de répartir ce volume pour moitié en 6/10
et en 10/14.
Dosage du sable : Le volume du sable est posé forfaitairement à 40 % du volume de
mortier du béton. La fluidité du béton est garantie par la réduction des frictions granulaires.
Dosage du liant : La méthode ne précise pas comment doser le liant. Néanmoins la
quantité de ciment peut être fixée, par exemple, en respectant la donnée des normes (soit ici
une masse minimale de ciment de 350 kg/m3). Les rapports massiques eau sur ciment et filler
sur ciment peuvent également être choisis sur des critères de résistance.
Dosage de l'eau et du superplastifiant : Les dosages en eau et en superplastifiant sont
dé- terminés au moyen d'essais sur mortiers, dont le volume de sable est fixé à 40 %. On
réalise des mesures d'étalement avec un cône à mortier (fig.III-2.a).et des mesures
d'écoulement à l'entonnoir (fig.III-2.b).
33
Chapitre III
Fig. III-3 – Recherche du dosage en eau et en superplastifiant : écoulement relatif T en fonction de l'étalement
relatif D [70].
Sur la fig.III.3 la flèche indique le sens des rapports massiques eau sur fines (E/F)
croissants. Le couple optimal est indiqué par un cercle.
III.2.2. Approche suédoise.
Cette méthode est basée sur la méthode japonaise (Okamura), le principe est d’intégrer
l’approche de l’évaluation du risque de blocage dans le processus de formulation.
Pour chaque rapport G/S on estime le volume de pâte critique pour le blocage, on
retiendra ensuite le rapport G /S qui vérifie les propriétés rhéologiques recherchées.
34
FORMULATION DES BETONS AUTOPLAÇANTS
Les dosages des fines, de l’eau et du superplastifiant sont ajustés pour avoir une viscosité
suffisante, un faible seuil de cisaillement, et une résistance souhaitée.
Cette approche permet une meilleure optimisation du squelette granulaire. Cependant, on
ne peut pas appliquer le critère de blocage à n’importe quel type de granulats.
III.2.3. Approche de la JSCE.
Cette méthode a été proposée par la Japenese Society of Civil Engineers en 1998, après
plusieurs recherches et applications pratiques.
Pour cette méthode la quantité d’eau, le rapport eau/poudre, et la teneur en poudre, varient
en fonction de l'emploi ou non d’un agent de viscosité.
Les quantités de différents constituants sont déterminées comme suit :
• La quantité de gros granulats varie selon l’autocompactibilité recherchée et le diamètre
maximum est limité à 20 mm voire 25 mm ;
• Lors de l’utilisation d’un agent de viscosité, la quantité d’eau se situe sous les 180
kg/m3 dans les conditions d’exposition normales. Cas particulier, lorsque la
durabilité du béton n’est pas une contrainte majeure, on peut aller jusqu'à 190 kg/m3.
En l’absence d’agent de viscosité, la quantité d’eau est réduite à 155 jusqu'à 175 kg/
m3 ;
• Le rapport eau/poudre est basé sur les performances du béton à l’état durci. Lorsque la
fluidité n’est pas atteinte on peut augmenter la quantité du liant. Le rapport massique
eau/poudre doit être entre 28 et 37%, et le rapport volumique entre 85 et 115 % ;
• La quantité de poudre se déduit du rapport eau/poudre. Dans le cas d’un agent de
viscosité de type polysaccharide, la quantité de poudre est de 0,13 m3/m3 .dans les
autres cas la valeur prise doit être entre 0,16 et 0,19 m3/m3 ;
• Le volume d’air dépend du diamètre maximum des gros granulats, de la résistance
souhaitée et des conditions d’exposition du béton. La valeur type s’élève à 4,5%
d’air ;
• La quantité des fines est déduite des quantités précédentes ;
• Le dosage en adjuvant est évalué expérimentalement. Pour le superplastifiant, son
dosage dépend du rapport eau/poudre ainsi que de la nature des poudres. Il est
généralement de 1 à 2 kg d’extrait sec par m3, pour une solution aqueuse de 35%
c’est l’équivalent de 3 à 6 litres. En ce qui concerne l’agent de viscosité, son dosage
varie selon la nature de l’agent, aussi selon le type de béton (avec ou sans ajouts de
fines).
III.2.4. Approche du laboratoire central des ponts et chaussées LCPC.
Cette approche consiste à développer un modèle mathématique à partir d’un modèle de
suspension solide. Ce modèle est basé sur les interactions granulaires entre différents
constituants du mélange.
Il permet de prévoir la compacité d’un mélange granulaire et de prendre en compte l’effet
de confinement des armatures sur la compacité du béton et donc sur son ouvrabilité.
La compacité du mélange est déterminée avec une précision inférieure à 1% à partir des
caractéristiques des constituants suivants :
• Les distributions granulaires ;
• Les proportions du mélange ;
35
Chapitre III
• La compacité propre ;
• La densité apparente.
Ce modèle est utilisé pour prévoir l’évolution de l’ouvrabilité des bétons en fonction de
leur composition, il sert aussi à :
• Comprendre et évaluer l’influence des différents constituants sur les propriétés du
béton ;
• Choisir les matériaux qui permettent d’assurer un béton de bonnes caractéristiques que
ce soit à l’état frais (ouvrabilité, stabilité) ou à l’état durci (résistance, retrait, fluage) ;
• Prendre en compte la spécificité et la nature d’un projet lors de la formulation de béton
(béton pompé par exemple).
III.2.5. Application de la méthode des plans d'expériences.
De manière générale, la méthode des plans d’expériences cherchera à déterminer et à
établir les liens existant entre 2 types de variables :
La réponse : grandeur physique étudiée ;
Les facteurs : grandeurs physiques modifiables par l’expérimentateur, sensées influer sur
les variations de la réponse.
Plus précisément, elle vise aussi bien à comprendre les relations liant la réponse avec les
facteurs, que les facteurs entre eux. Pour cela, la solution proposée consiste dans tous les cas à
établir un modèle, exprimant la réponse en fonction des facteurs.
Pour bâtir ce modèle, il faut appréhender ces variations. Celles-ci sont déduites des
résultats de séries d’expériences, c’est-à-dire de plusieurs configurations pour lesquelles les
valeurs des facteurs sont différentes. Il s’agit ici de la notion de plan d’expériences (PE),
correspondant à la réalisation d’une série de N expériences, qui sont toutes :
• Déterminées à priori ;
• Obligatoirement réalisables ;
• Indépendantes entre elles.
La réalisation d’un plan revient à déterminer la valeur de la fonction réponse pour ces N
configurations. Une relation de modélisation en est alors déduite.
Les deux principales utilisations possibles de la Méthode des Plans d’Expériences (MPE)
sont :
• La technique du screening. Parmi les facteurs recensés par l’expérimentateur, cet outil
permet de déterminer ceux qui ont une influence statistiquement non négligeable sur
les variations de la réponse. On procède ainsi implicitement à une simplification du
problème. On recherche pourquoi la réponse varie (en fonction de quels facteurs) ;
• La méthodologie des surfaces de réponse.
Les variations de la réponse sont calculées en fonction des facteurs précédemment jugés
influents. Cette étude est davantage quantitative, le but étant de déterminer comment la
réponse varie.
Pour connaître les évolutions des variables caractéristiques du problème, leurs
interactions, leurs influences sur les grandeurs étudiées, nous avons appliqué dans ces travaux
la formalisation conférée par la méthode des plans d’expériences (MPE).
36
FORMULATION DES BETONS AUTOPLAÇANTS
CONCLUSION.
37
PROPRIETES DES BETONS AUTOPLAÇANTS
La caractérisation du béton à l’état frais peut se faire grâce à l’étude des propriétés
rhéologiques fondamentales telles que le seuil de cisaillement ou la viscosité plastique.
La rhéologie donne les relations entre contraintes et déformations d’un élément de
volume, en tenant éventuellement compte de leur histoire et des valeurs actuelles de leur
dérivée par rapport au temps. Ces relations, dites de comportement, font correspondre les
déformations d’un élément de volume aux contraintes qui lui sont imposées.
38
Chapitre IV
Fig. IV-1 – Exemples de comportements rhéologiques pour différents types de béton [71].
En ce qui concerne les bétons autoplaçants, des auteurs [49] ont montré que leur équation
de comportement suit le modèle de Herschel-Bulkley dont l’équation de comportement est la
suivante : τ = τ0 + aγb
.
Où a : paramètre de viscosité
b : paramètre rhéologique.
Toutefois, ce modèle est plus exigeant que celui de Bingham car il nécessite la
détermination d’un paramètre supplémentaire.
Ces grandeurs (seuil de cisaillement, viscosité plastique), permettant de définir le
comportement d’un béton lors de sa mise en place, sont quantifiables à partir d’appareils
appelés rhéomètres. À ce jour, les principaux dispositifs expérimentaux utilisés pour des
mesures sur béton frais sont :
• Le viscosimètre à plaque parallèle BML ;
• Le rhéomètre coaxial BTRHÉOM ;
• Le rhéomètre coaxial CEMAGREF-IMG ;
• Le rhéomètre coaxial RHÉOCAD (mis au point par la société CAD Instrumentation
avec l’aide de M. Vernet, ingénieur au CTG.
Tous ces appareils mesurent le couple résistant du béton en fonction de la vitesse
d’écoulement imposée (par mise en rotation de divers mobiles ou palettes). Ces deux données
permettent ensuite d’obtenir, par différents calibrages, les grandeurs caractéristiques de
l’écoulement du béton, à savoir le seuil de cisaillement et la viscosité plastique.
39
PROPRIETES DES BETONS AUTOPLAÇANTS
40
Chapitre IV
Essai de la boîte.
C’est un des preiers essais utilisés. Un échantillon de 30 litres de béton est placé dans une
boîte dont le fond est constitué d’une grille et d’une trappe amovible (Figure I.19). Les
dimensions de la boîte sont 30 cm par 30 cm et les barres, de 16 mm de diamètre, sont
distantes de 50 mm (entre axes). Le volume de béton réussissant à passer le treillis donne une
idée de la capacité de remplissage (Okamura et coll.). Pour un béton ayant une excellente
capacité de remplissage, la quantité de béton traversant le treillis peut être aussi élevée que
95% de la masse totale de béton contenu dans la boite. Figure IV.3 : Essai de la boite (ou de
la passoire). Cet essai a notamment permis d’observer les phénomènes de blocage par
formation de voûtes dans les bétons très fluides.
41
PROPRIETES DES BETONS AUTOPLAÇANTS
Essai du tube en U.
Le tube en U (figure IV-5) est composé de deux parties R1 et R2 séparées par une trappe.
L’essai consiste à remplir la partie R1 puis à ouvrir la trappe et laisser le béton s’écouler
librement. Après écoulement on mesure la hauteur de remplissage dans la partie R2, celle si
doit être supérieure à 30cm pour un BAP.
IV.1.3. Déformabilité.
La facilité du béton à s’écouler, car l’eau libre qui est définie comme étant l’eau non
retenue, chimiquement ou physiquement, par les particules fines (ciment et ajouts minéraux)
ou le sable, serait le principal facteur qui contrôle la déformabilité.
42
Chapitre IV
Dans les pays germanophones, on utilise plus volontiers la table DIN (ou table à
secousse). Un cône, de dimensions différentes celles du cône d’Abrams, est démoulé sur une
table et soumis à 15 chocs successifs. Son étalement fournit un moyen d’appréciation de la
consistance.
Essai de la boîte en L.
Cet essai est destiné à tester la faciliter l’écoulement du matériau en milieu confiné. On
remplit la partie verticale de la boîte en L de béton, on mesure la différence de la hauteur dans
les parties verticales et horizontales et on exprime le résultat en termes de taux de remplissage
H2/H1 comme il est montré dans la figure IV-7.
43
PROPRIETES DES BETONS AUTOPLAÇANTS
Pour un BAP, cette dernière doit être la plus faible possible. Selon les recommandations
de L’AFGC (Association Française du Génie Civil), le taux de remplissage doit être supérieur
à 0.8. Notons que les distances entre les barres d’acier représentent un ferraillage très dense
(100 à 350 kg/m3) pour des ouvrages de génie civil avec un espace libre entre barres d’au
moins 60 mm. Pour des applications moins ferraillées, il est possible d’alléger la grille de
ferraillage en ne plaçant que deux barres avec un espace libre de 58 mm. En cas de blocage
des gravillons, il convient de diminuer la teneur en granulat d’une part, et d’augmenter le
volume de pâte en maintenant le rapport Eau/Liant constant d’autre part.
Essai de Viscosité.
La résistance à la ségrégation étant reliée à la viscosité, il serait logique de chercher à
mesurer la viscosité du béton. C’est donc en vain qu’on proposera des indicateurs
rhéologiques (viscosité, seuil de cisaillement) cible pour les bétons autoplaçants puisque
ceux-ci dépendent des matériaux et de l’utilisation projetée pour le béton. Selon Ozawa et
coll. (1992) la déformabilité n’est pas directement reliée aux indicateurs rhéologiques [71]. En
effet, la contrainte de cisaillement interne du béton est reliée à sa propre déformation. Les
indicateurs rhéologiques, qui donnent la contrainte de cisaillement interne, ne peuvent donc
donner la déformabilité du béton. Un article de Umehara et coll. (1994) portant sur les bétons
légers autoplaçants donne tout de même des indicateurs rhéologiques cibles pour que le béton
ait une bonne capacité de remplissage. Comparant le béton autoplaçant au béton à
affaissement plus faible, il est mentionné que le béton autoplaçant doit avoir un seuil de
cisaillement plus faible pour pouvoir s’écouler sous son propre poids et une viscosité plus
élevée pour résister à la ségrégation dynamique et élastique [75].
44
Chapitre IV
Il est donc suggère que le mortier ait un seuil de cisaillement inférieur à 65 MPa, afin qu’il
puisse s’écouler sous son propre poids, et une viscosité plastique d’environ 1.8 Pa qu’il résiste
bien à la ségrégation. Pour abaisser le seuil de cisaillement, il est mentionné qu’il faut
augmenter la quantité d’eau libre dans le béton. Le seuil de cisaillement est relié à la
déformabilité. Ces indicatifs ne sont valables que pour les bétons légers.
Selon Umehara et coll. (1994) le seuil de cisaillement de la pâte de ciment devrait être
inférieur à 65 Pa pour que le béton autoplaçant puisse s’écouler sous son propre poids
préconisent donc d’utiliser un viscosimètre pour déterminer si un mélange est bon ou pas
[75].
IV.1.4. Stabilité ou ségrégation.
La ségrégation se définit comme une perte d’homogénéité du béton. Elle peut se produire
lors d’un malaxage trop prolongé, en phase de transport, de mise en œuvre, voire même dans
l’ouvrage après consolidation. La prévention de la ségrégation doit se conjuguer au niveau de
la phase de formulation du matériau, et à celui de sa mise en œuvre. Pour les bétons
autoplaçants, le contrôle de la ségrégabilité est au cœur du processus de formulation. A côté
de l’essai de la boîte en L, il est nécessaire de pratiquer un essai destiné à vérifier la non-
ségrégation statique du matériau, qui se manifesterait par une descente de la phase la plus
grossière du matériau, accompagnée par une remontée du mortier.
La stabilité des BAP est déterminée par l’essai de l’entonnoir. Généralement, on peut
distinguer deux types d’appareillage : les entonnoirs à section circulaire et ceux à section
rectangulaire. L’essai est censé mesurer la résistance à la ségrégation du béton et donner un
indice sur la déformabilité. Il simule l’écoulement restreint du béton à son passage à travers
des zones confinées. Après le remplissage de l'entonnoir par le béton, on ouvre la porte de
décharge au fond et on mesure le temps de vidange total. Le temps d’écoulement nécessaire
pour qualifier un BAP dépend de la pente d’écoulement. Dans le cas de l’entonnoir de la
figure, on recommande un temps d’écoulement inférieur à 6 secondes.
45
PROPRIETES DES BETONS AUTOPLAÇANTS
46
Chapitre IV
susceptibles d’être plus déformables que les bétons traditionnels, à cause de la plus forte
quantité de pâte.
Le rapport entre résistance en traction et résistance en compression des BAP est à priori
peu différent des bétons traditionnels. Toutefois, il est conseillé, lorsque la résistance en
traction présente une importance particulière, d’effectuer des mesures au niveau des essais de
qualification de la formulation. L’adhérence des BAP aux armatures est similaire à celle des
bétons ordinaires. Dans certaines configurations (nappes supérieures des pièces épaisses, la
meilleure stabilité des BAP vis-à-vis du ressuage élimine les défauts rencontrés avec certains
bétons ordinaires et peut améliorer l’enrobage des armatures.
La durabilité en général est relative aux paramètres de composition en terme de compacité
et de nature chimique du liant (et de la nature minéralogique pour l’alcali réaction).
Les parements obtenus avec les BAP sont potentiellement meilleurs qu’avec des bétons
ordinaires en particulier pour ce qui concerne les défauts liés à l’étanchéité des coffrages et à
la vibration.
IV.2.1. Résistance mécanique.
De nombreux travaux ont montrés que les déformations des bétons sont sensibles à la
proportion de granulats qui entre dans leur composition [80, 81].
Plus précisément, le béton peut être représenté comme une combinaison de deux phases :
la pâte de ciment durcie, ou matrice, et les granulats, ou inclusions. Les propriétés de ce
mélange (résistance à la compression, résistance à la traction, retrait) dépendent alors des
caractéristiques élastiques respectives de chaque phase, de leur proportion et de leur retrait.
L’utilisation de fillers dans une formulation de béton génère une accélération de sa
résistance à la compression aux jeunes âges. Les particules fines du filler, lorsqu’elles sont
bien défloculées par les superplastifiants, favorisent l’hydratation du ciment, principalement
par un effet physique, et conduisent à une matrice cimentaire dont la structure est plus dense.
Gibbs 99 et Al ont constatés qu’il n’y aucune différence entre la résistance à la traction des
BAP et celle des bétons référence. En comparant des mélanges de BAP ont le même E/C on
trouve que le type et la finesse de poudre affecte peu la résistance en traction [81].
Les résistances mécaniques d’un BAP sont comme pour la plus part des bétons,
directement reliées à la qualité du squelette granulaire et au rapport eau efficace sur ciment.
Elles dépendent aussi de la composition du liant et de la valeur du liant équivalent.
L’optimisation de ces paramètres permet d’obtenir une large gamme de résistance jusqu’à
des BAP à haute performances : 95-100 MPa pour la résistance en compression à 28 jours. A
résistance équivalente, l’évolution des résistances à la compression semble voisine pour les
BAP et les bétons vibrés. À court terme (de un à quinze jours), l’évolution des résistances
peut même s’avérer plus rapide pour les BAP en raison de l’utilisation fréquente de fillers
calcaires connus pour avoir un effet accélérateur sur l’hydratation des silicates de calcium.
Aux très jeunes âges (jusqu'à un jour), les résistances des BAP peuvent être affectées
lorsque ces bétons contiennent des quantités importantes de superplastifiant (un dosage trop
élevé pouvant conduire à un retard de prise conséquent). Il est possible cependant d’atteindre
des résistances mécaniques élevées au démoulage en optimisant le choix et le dosage en
adjuvant notamment. Donc l’utilisation de fillers dans une formulation de béton génère une
accélération de sa résistance mécanique aux jeunes âges [80]. Les particules fines du filler,
47
PROPRIETES DES BETONS AUTOPLAÇANTS
lorsqu’elles sont bien defloculées par les superplastifiants, favorisent l’hydratation du ciment,
principalement par un effet physique, et conduisent à une matrice cimentaire dont la structure
est plus dense. Ces effets ont une influence sensible sur la résistance mécanique jusqu’à 28
jours puis deviennent moins significatifs par la suite.
Différentes données ont été publiées [82, 83] sur l’évolution de la résistance mécanique
des BAP contenant des fillers calcaires comparée à celle des bétons vibrés et soutiennent les
affirmations précédentes voir figure ci-dessous :
Fig. IV-11 – Évolution de la résistance mécanique d’un BAP (SCC) et d’un BV (REF) correspondant [82].
De plus, certains auteurs [84] affirment que cette augmentation de résistance est d’autant
plus marquée pour les BAP que la finesse du filler (exprimée en valeur Blaine) est grande. Cet
effet tend lui aussi à s’annuler au-delà de 28jours.
Le dosage plus ou moins important en adjuvants dans les formulations de BAP peut aussi
avoir une influence sur l’évolution de la résistance mécanique du béton. Ainsi, l’introduction
d’un agent de viscosité peut diminuer sensiblement la résistance mécanique d’un BAP aux
jeunes âges [85].
IV.2.2. Module d’élasticité statique en compression.
Dans la pratique, on cherche souvent à relier le module d’élasticité à la résistance à la
compression, pour n’avoir à déterminer que l’une des deux propriétés. En général, on cherche
à obtenir le module d’élasticité à partir de la résistance à la compression et non le contraire.
Différentes relations se trouvent dans la littérature. Celle de Pauw [85] propose une
relation en racine carrée :
E = k fc
où E = module d’élasticité du béton,
fc = Résistance à la compression,
k = constante relative à la masse spécifique du béton.
Le module élastique est contrôlé fondamentalement par la qualité de la pâte (E/C) et
ignore la quantité de celle-ci. En effet, de nombreuses variations de ce premier essai de
modélisation ont été proposées [86]. De cette façon, le comité ACI 318-08, pour des bétons
avec une masse spécifique entre 1440 kg/m3 à 2480 kg/m3, a établi la valeur de la constante k
comme la densité du béton à la puissance 1.5, multipliée par 43 en unités SI. Cette puissance
48
Chapitre IV
pourrait être erronée, au vu du travail de Lydon et Balendran [87] où le module élastique est
une fonction au carré de la densité des granulats.
Un autre modèle, celui du code CEB-FIB 1990, pour calculer le module élastique d’un
béton de poids normal est obtenu avec une relation où apparaît la racine cubique et non carrée
de la résistance à la compression :
fm
E = 2.15 x10 4 3
10
Une fois de plus, dans cette équation la quantité de pâte n’apparaît pas, de manière
explicite. Par contre, tous les modèles qui prédisent le module élastique utilisent en général la
résistance à la compression comme son principal paramètre d’entrée. Donc, si la résistance à
la compression est influencée par le volume de pâte, le volume de pâte pourra avoir un impact
sur le module élastique [88].
IV.2.3. Retrait du béton.
On distingue le retrait à partir de l’état frais ou de l’état durci. La plupart des études sur ce
phénomène traitent le second, qui est plus simple sur le plan expérimental puisqu’on attend
que le matériau ait durci pour débuter les mesures de variations dimensionnelles. Si l’on
admet en général que la force motrice du retrait vient des forces capillaires, que ce soit par
évaporation ou autodessication, il est néanmoins nettement moins clair comment quantifier ce
phénomène par rapport à la composition du matériau. Les modèles les plus fréquemment
employés actuellement pour la prédiction du retrait à l’état durci du béton n’incluent pas le
volume de pâte comme un paramètre de calcul.
Seuls les modèles de Bazant et Carriera [89] incluent le volume d’eau comme un
paramètre sensible du phénomène. De même seul le modèle ACI 209R [90] inclut le contenu
de ciment comme une variable qui a une incidence sur le résultat final malgré un impact faible
sur la valeur du retrait.
Retrait de dessiccation.
Les données de la littérature sur le retrait de dessiccation des BAP sont très
contradictoires. Certains auteurs (Hu, 1998) [91] trouvent des déformations pour ces bétons
plus importantes que celles mesurées sur des bétons vibrés (figure IV.12). Ce retrait apparaît
être d’autant plus faible que le rapport G/S des BAP est élevé. Les données de la littérature
sur le retrait de dessiccation des BAP sont très contradictoires [92].
49
PROPRIETES DES BETONS AUTOPLAÇANTS
!
Fig. IV-12 – Comparaison des retraits de dessiccation d’un béton vibré et de cinq BAP [92].
D’autres auteurs annoncent des retraits équivalents pour les deux types de béton à
résistance mécanique constante [92, 93]. D’après ces données, l’ordre de grandeur du retrait
de dessiccation des BAP varie de 550 à 700 μm/m (à 180 jours). Enfin, d’autres auteurs
(Sonebi, 1999) observent des retraits de séchage des BAP moins importants (figure IV.13)
que ceux des bétons vibrés auxquels ils sont comparés (quantité de ciment et rapport E/C
équivalents, volume de pâte différent) [94]. Le phénomène est attribué à l’effet du volume de
pâte et au rapport E/L car, d’après (Neville, 2000), augmenter le volume de pâte pour une
même quantité d’eau et diminuer le rapport E/L conduit à diminuer le retrait de séchage [95].
Fig. IV-13 – Retrait de séchage de deux BAP et du béton vibré correspondant [95].
Retrait endogène.
En ce qui concerne le retrait endogène, les BAP présentent des déformations comparables
à celles des bétons vibrés. En effet, même si certains auteurs (figure 1V-14) attribuent aux
BAP un retrait endogène inférieur ou égal à celui des bétons vibrés, d’autres (figure 1V.15)
50
Chapitre IV
contestent cette tendance et soutiennent l’idée de comportements différés équivalents pour les
deux types de béton.
Fig. IV-14 – Comparaison des retraits endogènes d’un béton vibré et de cinq BAP [93].
Fig. IV-15 – Retraits endogène et total d’un béton vibré et de deux BAP de résistance 60 MPa [96].
51
PROPRIETES DES BETONS AUTOPLAÇANTS
CONCLUSION.
52
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CONCLUSION
CONCLUSION
Les BAP présentent un grand intérêt pour la réalisation des produits préfabriqués en béton
et autres. Ils sont de plus en plus utilisés en usine pour réaliser de nombreux produits. Les
compositions sont optimisées en fonction des applications visées, des contraintes techniques
et économiques. Ces nouveaux matériaux sont appréhendés dans le cadre d’une démarche
globale prenant en compte les gains potentiels sur l’ensemble du cycle de vie des produits
préfabriqués : matières premières utilisées, énergie consommée au cours du processus de
fabrication, réduction des nuisances, diminution de la pénibilité des tâches, durabilité,
esthétique, utilisation dans l’ouvrage et réutilisation en fin du cycle de vie.
La banalisation de l’utilisation des BAP, et leur développement dans les prochaines
années, suppose une parfaite synergie entre tous les acteurs de la construction, et nécessite
une adaptation et une évolution des techniques de production du béton et de mise en œuvre,
une préparation en amont des chantiers pour adapter son organisation et les techniques de
construction (cadences, matériels, coffrages, etc.) Et une conception globale tirant le meilleur
profit de l’adéquation entre le béton et l’ouvrage à chaque étape du chantier. Les BAP
affirment leurs performances au fil des réalisations sur chantiers et en usines de
préfabrication, ils s’imposent progressivement et remplaceront dans les prochaines années
pour un grand nombre d’applications les bétons mis en œuvre par vibration.
Les BAP sont la réponse à l’évolution :
• Des exigences techniques et esthétiques des maîtres d’ouvrage, des maîtres d’œuvre et
des architectes ;
• Des contraintes économiques des entreprises (amélioration de la productivité des
chantiers et en usines) ;
• De l’amélioration des conditions de travail et de sécurité sur les chantiers et dans les
usines.
Ces nouveaux bétons sont générateurs d’économies globales sur les chantiers.
Une seule caractéristique résistait à l’amélioration globale du matériau, c’était celle de la
résistance en traction. Il a alors été envisagé de rajouter d’autres éléments dans le composite
multiphasique qu’est le béton autoplaçant, des éléments de la même échelle que les granulats :
des fibres métalliques ou synthétiques dont le but devait être d’améliorer ce mauvais
comportement du béton autoplaçant tendu.
Les bétons autoplaçants fibrés doivent avoir les mêmes propriétés de base que les BAP
non fibrés : étalement maximal, non ségrégation, non ressuage, non blocage etc. et ce malgré
l’addition de particules supplémentaires que sont les fibres.
La fonction principale des fibres dans le béton est de réduire l’ouverture et la propagation
des fissures en état de service et de transformer le comportement fragile du béton en un
comportement ductile (accroît la sécurité aux ELU).
L'incorporation des fibres dans le béton doit être particulièrement soignée, elle peut se
faire :
• Au malaxage (en centrale à béton) ;
• Au moment du coulage (dans la toupie sur le chantier) ;
53
Conclusion
54
IMENTAL
CARACTERISATION DES MATERIAUX
UTILISES ET METHODE DE FORMULATION
55
Chapitre V
100
80
Volume (%)
60
40
20
0
0,1 1 10 100 1000 3000
Particle Size (µm)
CIMENT, lundi 29 avril 2013 11:07:06
Fig. V-2 – Distribution granulométrique du ciment anhydre CEM II 42,5
.
56
CARACTERISATION DES MATERIAUX UTILISES ET METHODES DE FORMULATION
57
Chapitre V
100
80
Volume (%)
60
40
20
0
0,1 1 10 100 1000 3000
Particle Size (µm)
POUDRE DE MARBRE , lundi 29 avril 2013 11:01:48
Fig. V-4 – Distribution granulométrique de la poudre de marbre
La fumée de silice utilisée est fournie par TEKNACHEM Algérie, antenne Oued Semar.
58
CARACTERISATION DES MATERIAUX UTILISES ET METHODES DE FORMULATION
100
80
Volume (%)
60
40
20
0
0,1 1 10 100 1000 3000
Particle Size (µm)
FUMEE DE SILICE, lundi 29 avril 2013 10:47:39
Fig. V-6 – Distribution granulométrique de la fumée de silice
59
Chapitre V
Métakaolin.
Le métakaolin utilisé est sous forme de kaolin (brute) de la Faïencerie Algérienne de
ZATCHI Rouïba Alger, provenant de Jijel. La cuisson du kaolin a été assuré au niveau de la
Briqueterie et Tuilerie « BELHADI » à Boudouaou dans un four à une température de 850 C°,
pendant un temps largement suffisant pour la transformation du kaolin en métakaolin, par la
suite ce dernier a subit un broyage fin dans un broyeur à boulets au laboratoire de l’université
de Boumerdès. Les caractéristiques du produit obtenu sont présentées comme suit :
60
CARACTERISATION DES MATERIAUX UTILISES ET METHODES DE FORMULATION
100
80
Volume (%)
60
40
20
0
0,1 1 10 100 1000 3000
Particle Size (µm)
METAKAOLIN, lundi 29 avril 2013 11:11:10
Fig. V-8 – Distribution granulométrique du métakaolin
Calcaire.
Les fines calcaires utilisées sont les fillers calcaires commercialisées par l’Entreprise
Nationale des Granulats (ENG) sous le nom d’ALCAL F50, du gisement El-Khroub,
constituées de calcaire d’origine biochimique néritique et caractérisées par une grande pureté
chimique et une blancheur élevée [91].
Tableau V-13 – Composition chimique du calcaire.
Éléments Teneur (%)
P.A.F 43,24
SiO2 0,7
AL2O3 0,15
Fe2O3 0,09
CaO 54,37
MgO 1,22
SO3 0,01
K2O 0,01
Na2O 0,13
Cl- 0.001
Σ 100
61
Chapitre V
62
CARACTERISATION DES MATERIAUX UTILISES ET METHODES DE FORMULATION
63
Chapitre V
On remarque que le sable de Baghlia a un module de finesse élevé (2.85). Par conséquent,
une correction par le sable de dunes (Boussaâda) s’avère indispensable. Pour ce faire on a
utilisé la méthode d’Abrams.
La correction du sable : le module de finesse désiré est Mfx=2.30.
Mf X − Mf 2 2,3 − 1,00
S1 = × 100% → S1 = = 70,27%.de sable grossier
Mf1 − Mf 2 2,85 − 1,00
Mf1 − Mf x 2,85 − 2,30
S2 = × 100% → S 2 = = 29,73%.de sable de dunes
Mf1 − Mf 2 2,85 − 1,00
V.2.6. Graviers.
Dans la phase bibliographique nous avons montré que pour éviter tous risques de blocage,
le Dmax est compris entre 10 et 20 mm, pour cette raison la taille maximale des gravillons est
limitée à 15 mm. On a utilisé des gravillons provenant de Sétif :
• Fraction 3/8 ;
• Fraction 8/15.
Gravier 3/8.
Tableau V-21 – Caractéristiques physiques du gravier 3/8.
Propreté
Mv (kg/m3) Ms (g/cm3) Los Angeles Micro Deval
Superficielle (%)
1390 2,6 23,70 30,20 3,92
64
CARACTERISATION DES MATERIAUX UTILISES ET METHODES DE FORMULATION
Gravier 8/15.
Tableau V-23 – Caractéristiques physiques du gravier 8/15.
Mv Ms Los Micro Propreté Coefficient
(kg/m 3) (g/cm3) Angeles Deval superficielle (%) d’aplatissement
1540 2,4 36,21 16,2 1,5 92,61
65
Chapitre V
66
CARACTERISATION DES MATERIAUX UTILISES ET METHODES DE FORMULATION
67
Chapitre V
Fibres de polypropylène.
On utilise des fibres organiques (polypropylène) de société TECHNA.
Ce sont des fibres industrielles minces, de différents couleurs, chimiquement calmes et ne
réagirent pas avec les composants de mélange du béton. La résistance des fibres de
polypropylène à la tension est très forte, ainsi son élasticité. Le poids spécifique est faible et
ces fibres n'absorbent pas de l'eau.
68
CARACTERISATION DES MATERIAUX UTILISES ET METHODES DE FORMULATION
Avec l’expérience acquise ces dernières années, certains ordres de grandeurs pour les
proportions des constituants sont maintenant connus et utilisés :
• Le volume de gravillons est limité en prenant un rapport G/S (masse de gravillons sur
masse de sable) proche de 1.
• Le volume de pâte varie entre 330 et 400 l/m3.
• La masse du ciment est supérieure ou égale au minimum requis par la norme BPE (P18
305), soit en général de 250 à 400 kg/m3. En complément la masse d’addition se situe entre 60
et 120 kg/m3.
• Le dosage en superplastifiant est proche de son dosage à saturation.
CONCLUSION.
Le programme expérimental retenu pour la confection des BAP nécessite dans une
première étape de faire un choix des matériaux à utiliser, parmi ceux existants sur le marché
tel que la poudre de marbre.
Ce choix se justifie d’une part par l’intérêt économique, du fait de la disponibilité
abondante de cet ajout et de l’existence d’importants gisements à exploiter. D’autre part, cet
ajout n’est pas encore exploité et connu tel que le calcaire. Ces types d’ajouts considérés
comme inerte ont déjà été utilisés dans des études de formulation de bétons pour lesquelles les
résultats obtenus sont considérés comme satisfaisants. Pour rappel, La poudre de marbre est
un déchet résultant des opérations de sciage, façonnage et lustration de la pierre de marbre
sont très fins et contiennent un taux appréciable de fines. Cette particularité est favorable à
leur utilisation pour la fabrication des BAP. L’utilisation d’autres types d’ajout tel que la
fumée de silice et le métakaolin à titre de comparaison ou de correction semble très
intéressante.
L’utilisation de différents types de fibres avec des dimensions différentes peut
potentiellement non seulement faire l’objet d’une recherche moins investiguée, mais peut
aussi contribuer à l’amélioration des propriétés des BAP fibrés.
Les résultats du procédé d’identification des différents constituants courants entrant dans
la formulation des BAP (sable, gravillons, ciment, ajouts, adjuvant, fibres, eau) répondent aux
normes en vigueur.
La formulation des BAP ce fait par tâtonnement sur la base de ces plages. Après la
conception par calcul, la formule ne peut être optimisée et vérifiée que par des essais effectués
la plupart du temps directement sur béton.
69
- VALORISATION DE L’AJOUT POUDRE DE
VII :
Il s’avère que la vibration a toujours été le seul moyen en mesure de répondre à ces
performances. Mais, devant la complexité croissante des structures, leur forme variée et leur
forte concentration en armatures, les formulations des bétons devaient alors impérativement
s’adapter.
La chimie des bétons et les additions minéraux finement broyées ont fait qu’ils soient plus
fluide avec une faible quantité d’eau de gâchage et ne nécessitant aucune vibration.la mise en
place de ces bétons est ainsi améliorée par l’effet de gravité. C’est ainsi qu’est né « Le Béton
Auto Plaçant – Le BAP »
Cette hyperfluidité du béton a été rendue possible par l’arrivé de la dernière génération
d’adjuvants « super plastifiant haut réducteur d’eau ».
Béton autoplaçant (BAP), béton autonivelant (BAN) ou self compacting concrete SCC
sont des appellations affiliées à cette fameuse révolution dans les bétons, dont on trouve d’une
part des résistances couvrant la gamme des bétons ordinaires (BO) aux bétons à hautes
performances (BHP) et d’autre part un volume élevé de pâte dû aux quantités importantes des
fines qui le compose.
À travers ce chapitre, nous nous intéressons à l’influence de l’ajout de poudre de marbre à
différentes SSB (Surface Spécifique Blaine), sur les propriétés des BAP. Allons d’une SSB
proche de celle de ciment, arrivons à une SSB extrême, passons par un cas intermédiaire, et
on compare avec un BAP constitué d’ajout de filler calcaire et confectionné dans les mêmes
conditions.
L’utilisation du déchet poudre de marbre est très nécessaire, d’une part pour éviter la
pollution de la nature et d’autre part pour protéger les ressources naturelles. Actuellement, la
poudre de marbre est l’une des additions minérales les plus utilisées dans la production du
70
Chapitre VI
béton dans le monde entier notamment en Turquie. Ce pays est très riche en marbre, il
possède 700 carrières, 250 types de marbre et des réserves qui représentent 40% des réserves
mondiales [97, 98].
Peu des travaux traitant l’effet de l’incorporation de la poudre de marbre (PM) sur les
bétons ont été publiés. Topçu et al. [99] ont étudié l’effet des PM sur les propriétés des BAP.
Ces auteurs ont trouvé qu’une teneur en PM de 200 (kg /m3) est appropriée pour améliorer les
propriétés des BAP à l’état frais et durci. Guneyisi et al. [100] ont montré que l’introduction
de PM dans les mortiers autoplaçants par substitution partielle au ciment conduit vers
l’augmentation du temps d’écoulement TV et le temps du début et de fin de prise, tandis
qu’elle diminue la résistance à la compression et la vitesse de propagation d’ondes. Ergun
[101] a rapporté que le remplacement de 5% du ciment par de PM améliore la résistance à la
compression des bétons conventionnels en raison de sa grande finesse (5960 g/cm2). Aruntas
et al. [102] ont étudié la possibilité de produire des ciments composés contenant des déchets
de marbre. Ces auteurs ont rapporté qu’il est possible de réduire le coût de production du
ciment en utilisant 10% des déchets de marbre.
En résumé, l’utilisation des additions minérales est très bénéfique tant au niveau
environnemental, technologique qu’économique. Néanmoins, certaines additions ont un effet
négatif lorsqu’elles sont mélangées avec le ciment seul (mélange binaire), c’est le cas des
fillers calcaires qui diminuent les résistances à la compression à long terme. Pour atténuer ce
défaut, il est possible d’utiliser des mélanges ternaires, voire quaternaire de poudre par
exemple : ciment Portland + métakaolin + fumée de silice (cité par A. Khelkhal) [103].
71
VALORISATION DE L’AJOUT POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS AUTOPLAÇANTS
méthode Dreux - Gorisse, avec une courbe granulométrique de référence englobant les
éléments fins.
Ces approches sont intéressantes dans le sens où elles permettent de détecter les classes
granulaires manquantes. On ne peut toutefois pas les considérer comme des techniques à
proprement parler de composition, car il n’existe pas de courbe de référence universelle : la
granulométrie n’est pas suffisante pour décrire un empilement, puisque la forme des grains est
un facteur tout aussi essentiel. Ce sont plus des supports qui facilitent la formulation.
Après la conception sur le papier, la formule est vérifiée et optimisée par des essais
effectués la plupart du temps directement en centrale à béton. Le nombre d’essais à réaliser
dépend de la justesse de la composition initiale. Par ailleurs, le diagnostic d’une mauvaise
formule est rendu difficile, en centrale à béton, par les erreurs inhérentes au dispositif de
fabrication. On comprend dès lors le caractère fastidieux que peut prendre la formulation d’un
BAP.
Pour la formulation des bétons autoplaçants, le dosage en eau ne s’exprime plus par le
rapport E/C mais par le rapport E/L, L étant le liant hydraulique.
L = C+kA
Où C = dosage en ciment
A = dosage en additions (calcaires en général)
et k = indice (ou coefficient) d’activité hydraulique des additions.
72
Chapitre VI
BAP 13 400 120 172 0,33 3000 636 182 420 387 6
BAP 14 400 120 172 0,33 7000 636 182 420 387 6
BAP 15 400 120 172 0,33 9000 636 182 420 387 6
BAP 16 400 120 172 0,33 3000 636 182 420 387 7
BAP 17 400 120 172 0,33 7000 636 182 420 387 7
BAP 18 400 120 172 0,33 9000 636 182 420 387 7
73
VALORISATION DE L’AJOUT POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS AUTOPLAÇANTS
Les propriétés à l’état frais de chacune des compositions et celles relevées une fois les
bétons durcis à l’âge de 56 jours sont données dans le tableau IV-2.
Les résultats du béton autoplaçant témoin (sans fillers) sont traités à part et on s’est limités
aux résultats à l’état frais.
Fig. VI-1 – Essai d’étalement du béton témoin. Fig. VI-2 – Essai de la boîte en L du béton témoin
74
Chapitre VI
procéder à l’introduction des fillers. D’où cette composition est rejeté parce qu’elle
n’accompli pas les exigences de AFGC.
En second lieu, il faut remarquer que tous les bétons étudiés avec fillers ont présenté des
étalements supérieurs à 60 cm, une stabilité au tamis inférieure à 15% et des rapports à la
boîte en L supérieurs à 0,8. Ce qui permet de conclure que l’ensemble de ces bétons présente
une fluidité acceptable et ne présente pas de risque de blocage.
VI.3.1. Masse volumique.
L’effet de la poudre de marbre, la finesse et le superplastifiant sur la masse volumique est
présenté sur la figure VI-3. D’après cette figure on remarque que la poudre de marbre qui est
un filler, intervient par sa finesse et s´insère dans les petits vides entre les grains fins de sable,
de gravier et du ciment, il en résulte une meilleure compacité ; ce qui justifie l’augmentation
de la masse volumique. Cette dernière augmente avec l’augmentation du pourcentage d’ajout,
sa finesse ainsi que le taux de superplastifiant. On peut dire qu’il y a une proportionnalité
entre la masse volumique et ces trois paramètres, cette proportionnalité peut être expliqué par
l’effet de l’arrangement des micros grains qui s’infiltrent dans les micros vides en augmentant
la fermeté du béton, donc on peut prouver que l’effet granulaire, conditionné par une finesse
de mouture très élevée explique ce phénomène et bien sûr par l’intermédiaire du
superplastifiant qui assure une meilleur mobilité.
(1.5%sup;3000) (1.5%sup;7000) (1.5%sup;9000) (1.75%sup; 3000) (1.75%sup; 7000) (1.75%sup; 9000)
2480
2460
2440
2440
2420
Masse volumique (kg/m )
2400
2400
2380
2360 2360
2340
2320
2320
2300 15 20 30
15 20 30
Pourcentage ajout (%) Pourcentage ajout (%)
75
VALORISATION DE L’AJOUT POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS AUTOPLAÇANTS
BAP, l’auréole de laitance à la périphérie des galettes de béton était absente ou très faible
(de 0.5 à 1 mm) suite à la bonne répartition des granulats et l’hydratation du ciment au jeune
âge. De plus, les gros granulats ont toujours été entraînés correctement par la matrice
cimentaire et ne sont pas restés amoncelés au milieu des galettes de béton.
680
700
670
660 680
Etalement (mm)
Etalement (mm)
650
660
640
640
630
620
620
610
600
600
15 20 30
15 20 30
Pourcentage ajout (%)
Pourcentage ajout (%)
6,5
6,5
6 6
Stabilité au tamis (%)
Stabilité au tamis (%)
5,5 5,5
5 5
4,5 4,5
4 4
3,5 3,5
3
3
15 20 30
15 20 30
Pourcentage ajout (%)
Pourcentage ajout (%)
(a) Variation de la stabilité au tamis à 1.5% de SP (b) variation de la stabilité au tamis à 1.75% de SP
Fig. VI-5 – Variation de la ségrégation statique en fonction du pourcentage d’ajout, de superplastifiant et la
finesse.
76
Chapitre VI
(1.5%sup; 3000) (1.5%sup; 7000) (1.5%sup; 9000) (1.75%sup; 3000) (1.75%sup; 7000) (1.75%sup; 9000)
0,95
0,95
0,9
0,9
Boite en L (H / H )
Boite en L (H / H )
1
1
0,85
0,85
2
2
0,8
0,8
0,75 0,75
0,7 0,7
15 20 30 15 20 30
Pourcentage ajout (%) Pourcentage ajout (%)
77
VALORISATION DE L’AJOUT POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS AUTOPLAÇANTS
à la compression est constatée pour les bétons MD 16 ,17 et 18 par rapport au béton avec un
taux faible en ajout. Ceci laisse supposer que l’excèdent d’eau efficace, qui n’a pas participé à
l’hydratation du ciment et au mouillage des granulats, est absorbé par les fines de marbre ce
qui se traduit par l’accroissement de la résistance mécanique.
45
42
Résistance à la compression (MPa)
39
36
33
30
15 20 30
Pourcentage ajout (%)
56
52
Résistance à la compression (MPa)
48
44
40
36
32
15 20 30
Pourcentage ajout (%)
78
Chapitre VI
traction est moins prononcée que celle de la compression. Les raisons supposées à l’origine de
cela sont les mêmes cités précédemment pour justifier l’accroissement de résistance à la
compression, à savoir le broyage poussé malgré la faible réactivité de la poudre de marbre par
rapport au ciment.
(1.5%sup; 3000) (1.5%sup; 7000) (1.5%sup; 9000)
4,8
4,6
4,2
3,8
3,6
15 20 30
Pourcentage ajout (%)
6
Résistance à la traction par flexion (MPa)
5,5
4,5
3,5
15 20 30
Pourcentage ajout (%)
79
VALORISATION DE L’AJOUT POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS AUTOPLAÇANTS
(1.5%sup; 3000) (1.5%sup; 7000) (1.5%sup; 9000) (1.75%sup; 3000) (1.75%sup; 7000) (1.75%sup; 9000)
4480
4400
4440
4380
4360 4400
4340
4360
4320
4320
4300
15 20 30 15 20 30
Pourcentage ajout (%) Pourcentage ajout (%)
(a) Variation de la Vitesses de propagation d’ondes à 1.5% (b) variation de la Vitesses de propagation d’ondes à
de SP 1.75% de SP
Fig. VI-8 – Variation de la vitesse de propagation de l’onde en fonction du pourcentage d’ajout, de
superplastifiant et la finesse.
La plupart des formules empiriques reliant les résistances mécaniques des bétons
traditionnels sont non linéaires. Selon Neville [106], cette relation prend la forme suivante :
ft= a (fc) b
Où ft : résistance à la traction en MPa ; fc : résistance à la compression en MPa ; a et b :
constantes.
Dans le but de prédire un modèle mathématique reliant les résistances mécaniques des
BAP, la figure VI-9 représente une corrélation entre les résistances à la compression et à la
traction. Dans la même figure, cette corrélation est comparée à celles proposées par d’autres
normes [107, 108, 109] cité par Boulkhlkhal [103].
D’après la figure VI-9, On constate une augmentation quasi linéaire de la résistance à la
traction en fonction de la résistance à la compression. Une corrélation non linéaire similaire
celle utilisée pour les bétons courants semble bonne, vu qu’elle a donné un bon coefficient de
corrélation R=0,95.
En comparant notre modèle à ceux proposés par d’autres normes (BS 8007/87 : ft =
0,12fc0,7 [104]; ACI 318/99 : ft = 0,5fc 0,5 ; BAEL 1999 : ft = 0,6+0,06fc [102]), on constate
qu’au même niveau de résistance à la compression, toutes les résistances à la traction
déterminées suivant les autres modèles sont inférieures à celles estimées par notre modèle :
80
Chapitre VI
ft = 0.47x0.61. Ceci veut dire que les modèles reliant les résistances mécaniques des bétons
traditionnels sous-estiment la résistance à la traction des BAP. Il est nécessaire donc de
prédire des modèles reliant les résistances mécaniques propres aux BAP [103].
4,5
3,5
3
25 30 35 40 45 50 55 60
Résistance à la compression (MPa)
81
VALORISATION DE L’AJOUT POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS AUTOPLAÇANTS
82
Chapitre VI
83
VALORISATION DE L’AJOUT POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS AUTOPLAÇANTS
84
Chapitre VI
85
VALORISATION DE L’AJOUT POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS AUTOPLAÇANTS
Le test de Pareto nous a également fournit une fonction mathématique à partir de laquelle
il est théoriquement possible de calculer les caractéristiques d’un BAP à l’état frais et durcis
connaissant son SSB, le % d’ajout et le % du superplastifiant.
Dans le but de vérifier les modèles proposés, il a été procédé à la confrontation des
résultats expérimentaux obtenus sur l’ensemble des BAP avec ceux calculés par les modèles.
On note, que les deux résultats prédits et mesurés se rapprochent.
Modèle 1 : La masse volumique.
Mv (kg/m3) = 2393,93 + 31,62 Aj + 37,88 FIN + 12,87Sup. R²=0,976
86
Chapitre VI
Contour Plot of
Contour Plot of Mvf
Mvf vs
vs %
% Ajout;
Ajout; Finesse
Finesse Contour Plot of Mvf vs % Adjuvant; Finesse
1,0
1,0 1,0
2430
2430
0,5
0,5 0,5 2370 2430
2460
2460
% A djuvant
Ajout
%Ajout
2370
2370
0,0
0,0 0,0
%
2400
2400
-0,5
-0,5 2340
2340 -0,5 2400
-1,0
-1,0 -1,0
-1,0
-1,0 -0,5
-0,5 0,0
0,0 0,5
0,5 1,0
1,0 -1,0 -0,5 0,0 0,5 1,0
Finesse
Finesse Finesse
Fig. VI-17 – Iso réponse de la masse volumique en Fig. VI-18 – Iso réponse de la masse volumique en
fonction du % ajout et la SSB. fonction du % superplastifiant et la SSB.
Surface Plot of Mvf vs % Ajout; Finesse Surface Plot of Mvf vs Finesse; % Adjuvant
2450 2450
2350 1 2350 1
2300 0 2300 0
% A jout Finesse
-1 -1
0 -1 0 -1
1 1
Finesse
% A djuvant
Fig. VI-19 – Surface de réponse de la masse volumique Fig. VI-20 – Surface de réponse de la masse
en fonction du % ajout et la SSB. volumique en fonction du % superplastifiant et la SSB
La représentation graphique (figure VI-19 et 20) des effets des facteurs permet de se
rendre compte qu’il ya une proportionnalité entre la masse volumique à l’état frais et %
d’ajout, SSB et % d’adjuvant. La masse volumique dépend, en premier lieu de la finesse et le
% d’ajout ces derniers occupent les pores et augmente la compacité. En second lieu du %
d’adjuvant qui a un effet moins important car ce dernier assure la défloculation qui améliore
la fluidité et permet un réarrangement optimal des grains.
Modèle 2 : L’étalement.
ETAL (mm) = 666,75 + 17 Sup – 7 Aj * FIN - 9,75 FIN * Sup. R²=0,65
87
VALORISATION DE L’AJOUT POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS AUTOPLAÇANTS
Contour Plot of ETA vs % Ajout; % Adjuvant Contour Plot of ETA vs % Ajout; Finesse
1,0 1,0
% Ajout
0,0 650 0,0 680 660
690
-0,5 660 680 -0,5
640
-1,0 -1,0
-1,0 -0,5 0,0 0,5 1,0 -1,0 -0,5 0,0 0,5 1,0
% Adjuvant Finesse
Fig. VI-21 – Iso réponse de l’étalement en fonction du % Fig. VI-22 – Iso réponse de l’étalement en fonction
ajout et la SSB. du % superplastifiant et la SSB.
Surface Plot of ETA vs % Ajout; % Adjuvant Surface Plot of ETA vs % Ajout; % Adjuvant
700 700
680 680
ETA ETA
660 660
1 1
640 640
0 0
% A jout % A jout
-1 -1
0 -1 0 -1
1 1
% A djuvant % A djuvant
Fig. VI-23 – Surface de réponse de l’étalement en Fig. VI-24 – Surface de réponse de l’étalement en
fonction du % ajout et la SSB. fonction du % superplastifiant et la SSB
88
Chapitre VI
0,5 0,5
6,5
6,0
% Ajout
Finesse
0,0 5,5 0,0
5,5
5,0
-0,5 -0,5
4,5
-1,0 -1,0
-1,0 -0,5 0,0 0,5 1,0 -1,0 -0,5 0,0 0,5 1,0
Finesse % Adjuvant
Fig. VI-25 – Iso réponse de la stabilité au tamis en fonction Fig. VI-26 – Iso réponse de la stabilité au tamis en fonction
du % ajout et la SSB. du % superplastifiant et la SSB.
7 7
6 6
St St
5 1 5 1
4 0 4 0
% A jout Finesse
-1 -1
0 -1 0 -1
Finesse 1
1
% A djuvant
Fig. VI-27– Surface de réponse de la stabilité au tamis en Fig. VI-28 – Surface de réponse de la stabilité au tamis en
fonction du % ajout et la SSB. fonction du % superplastifiant et la SSB.
Modèle 4 : La boite en L.
Boite en L (%) = 0,891 + 0,023 Aj - 0,018 Fin + 0,018 Sup. R²=0,9485
Le modèle statique dérivé montre clairement que la capacité de passage est moins
influencée par les paramètres d’études comme l’indique les coefficients de chaque paramètre.
Ce critère est plutôt piloté par les granulats dans le mélange.
Toutefois nous avons remarqué que l’augmentation du % d’ajout, la finesse et le %
d’adjuvant a abouti à l’amélioration de la capacité de passage. En effet, l’augmentation du %
d’ajout avec l’augmentation de la finesse a permis de remplir les vides disponibles entre les
particules, et ont participé de ce fait à améliorer l’arrangement du squelette granulaire dans la
matrice du mortier.
En contrepartie, l’adjuvant a permis d’éviter l’agglomération des particules de ciment et
des fines particules et de libérer l’eau emprisonnée dans ces agglomérats ce qui participe à
l’amélioration de la fluidité. Les granulats se sont retrouvés enveloppés par une plus grande
quantité de pâte. Cette action a permis d’éviter le lessivage de la pâte à travers les granulats au
niveau du passage entre les armatures et a permis donc d’éviter l’interruption de l’écoulement
par colmatage.
89
VALORISATION DE L’AJOUT POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS AUTOPLAÇANTS
% Adjuvant
% Ajout
0,775
0,0 0,0
0,825
0,800
-0,5 0,800 -0,5 0,750
-1,0 -1,0
-1,0 -0,5 0,0 0,5 1,0 -1,0 -0,5 0,0 0,5 1,0
Finesse Finesse
Fig. VI-29 – Iso réponse de la boite en L en fonction du % Fig. VI-30 – Iso réponse de la boite en L en fonction du %
ajout et la SSB. superplastifiant et la SSB.
0,85 0,85
Bl 0,80
Bl 0,80
1
1 0,75
0,75
0
0 Finesse
Finesse
-1
-1 0 -1
0 -1 1
1 % A djuvant
% A jout
90
Chapitre VI
0,5 0,5
40
% Ajout
Finesse
45
0,0 40
0,0 45
-0,5 -0,5
-1,0 -1,0
-1,0 -0,5 0,0 0,5 1,0 -1,0 -0,5 0,0 0,5 1,0
% Ajout % Adjuvant
Fig. VI-33 – Iso réponse de la résistance à la compression en Fig. VI-34 – Iso réponse de la résistance à la compression en
fonction du % ajout et la SSB. fonction du % superplastifiant et la SSB.
56 56
48 48
RC RC
40 1 40 1
0 0
Finesse % A jout
-1 -1
0 -1 0 -1
1 1
% A jout % A djuvant
Fig. VI-35 – Surface de réponse de la résistance à la Fig. VI-36– Surface de réponse de la résistance à la
compression en fonction du % ajout et la SSB. compression en fonction du % superplastifiant et la SSB
0,5 4,5
% Ajout
6,0
0,0
5,5
4,8 RT
5,0
-0,5 4,8
1
4,5
0
% A jout
-1,0 -1
-1,0 -0,5 0,0 0,5 1,0 0 -1
% Adjuvant 1
% A djuvant
Fig. VI-37 – Iso réponse de la résistance à la compression en Fig. VI-38 – Surface de réponse de la résistance à la
fonction du % ajout et la SSB. compression en fonction du % superplastifiant et la SSB
91
VALORISATION DE L’AJOUT POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS AUTOPLAÇANTS
Le modèle statique de la résistance à la traction par flexion est presque similaire à celui de
la résistance à la compression. Ce qui est évident du fait qu’il ay une proportionnalité entre
ces deux caractéristiques qui sont influencés par le ciment qui est l’effet le plus important.
Modèle 7 : La vitesse de propagation de l’onde.
VPO = 4366,5 + 24,5 Aj + 33,75 FIN + 19,25 Sup. R²=0,919
0,5 4410
0,5 4410
Finesse
Finesse
0,0 0,0
4380 4380
-1,0 -1,0
-1,0 -0,5 0,0 0,5 1,0 -1,0 -0,5 0,0 0,5 1,0
% Ajout % Ajout
Fig. VI-39 – Iso réponse de la vitesse de propagation de Fig. VI-40 – Iso réponse de la vitesse de propagation de
l’onde en fonction du % ajout et la SSB l’onde en fonction du % superplastifiant et la SSB.
Surface Plot of VIT vs Finesse; % Ajout Surface Plot of VIT vs Finesse; % Adjuvant
4450 4450
4350 1
4350 1
4300 0
Finesse 4300 0
Finesse
-1
-1
0 -1
1 0 -1
% A jout 1
% A djuvant
Fig. VI-41 – Surface de réponse de la vitesse de Fig. VI-42 – Surface de réponse de la vitesse de
propagation de l’onde en fonction du % ajout et la SSB. propagation de l’onde en fonction du % superplastifiant
et la SSB.
À partir du modèle statique dérivé on constate que la vitesse de propagation de l’onde est
en fonction des trois paramètres étudiés. La finesse et le % d’ajout qui présente une SSB
supérieure à celle du ciment ont une influence directe sur la compacité ainsi que le %
d’adjuvant qui assure un meilleur arrangement du squelette granulaire.
CONCLUSION.
L’objectif de ce travail est d’apporter des outils autant théoriques que pratiques, pour
l’optimisation de la composition des BAP. Les développements se sont concentrés sur la mise
92
Chapitre VI
Tableau VI-4 – Caractéristiques rhéologiques des BAP avec poudre de marbre et filler calcaire.
93
VALORISATION DE L’AJOUT POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS AUTOPLAÇANTS
700
2000 600
Etalement (mm)
Mv (kg/m3)
500
1500
400
1000 300
200
500
100
0 0
3000 7000 9000 3000 7000 9000
SSB SSB
Fig. VI-43 – Évolution de la masse volumique en Fig. VI-44 – Évolution de l’étalement en fonction de
fonction de la SSB la SSB
T 500 ( PM ) T 500 ( F C )
1
8
Stabilité %( PM) Stabilité % ( F C )
0,8
6
Stabilité (%)
T 500 (s)
0,6
0,4
2
0,2
0 0
3000 7000 9000 3000 7000 9000
SSB SSB
Fig. VI-45 – Évolution de temps t500 en fonction de la Fig. VI-46 – Évolution de la stabilité en fonction de
SSB la SSB
94
Chapitre VI
0,8
L Box (%)
0,6
0,4
0,2
0
3000 7000 9000
SSB
D’après la figure VI-43 on observe que la masse volumique des BAP (PM) est supérieure
à celle des BAP (FC), mais dans les deux cas, elle augmente en augmentant la SSB.
En notant, que les BAP confectionnés avec la poudre de marbre présentent une masse
volumique supérieure à celle du calcaire, du fait que la poudre de marbre à une (Mv)
supérieure au premier lieu, et qu’en augmentant la SSB les grains deviendront ultra fin et suite
à leurs formes géométrique proche à celles de la fumée de silice, ce qui favorise leurs
pénétration dans les interstices que les grains de ciment non pas accès. Par conséquent
l’élimination des vides porte un béton plus dense.
Il faut rappeler que l’ensemble des bétons sont considérés comme autoplaçants, un béton
qui forme une galette d’un diamètre compris entre 600 et 730 millimètres. D’après la
présentation ci-dessus on constate que l’étalement diminue avec l’augmentation de la SSB
conséquemment, il y a une relation inversement proportionnelle entre l’étalement et la SSB.
Cette relation peut être expliquée par l’effet de l’augmentation de la viscosité due à
l’augmentation de la SSB par conséquent, l’augmentation de l’absorption d’eau.
Pour les BAP, des temps d’écoulement intermédiaires ont été mesurés. Il s’agit du temps
nécessaire pour atteindre un diamètre de 500 mm, noté T500 [6]. Pour l’ensemble des bétons
le T500 diminue avec l’augmentation de la SSB, d’où ce paramètre donne une appréciation sur
la vitesse d’étalement qui est en relation directe avec la viscosité.
De l’essai de stabilité au tamis, on observe que le taux de laitance est proportionnel à la
SSB, car l’augmentation de la SSB conduit à une augmentation du volume de la pâte en
gardant le même % d’ajout.
Le taux de laitance des BAP avec poudre de marbre pour les différentes SSB est inférieur
par rapport aux résultats trouvés pour le calcaire, cela est dû à l’effet d’absorption de la
poudre de marbre, ainsi que sa nucléation élevée.
95
VALORISATION DE L’AJOUT POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS AUTOPLAÇANTS
Bien que le taux de laitance dans les BAP (FC) est élevé par rapport à celui des BAP
(PM), il reste dans l’intervalle de la norme (<15%), c’est-à-dire que notre béton respecte les
exigences de l’AFGC.
L’essai de la boite en L est le teste qui permet de vérifier la capacité d’un béton à
s’écouler dans un milieu confiné. Les résultats trouvés dévoilent que le L Box se manifeste de
la même façon que dans un milieu confiné. Dès que le ciment se met en contact avec l’eau, les
réactions d’hydratations seront plus poussées et plus accélérées et la germination est facilité
par la présence de la calcite qui existe dans la poudre de marbre, sans oublié l’absorption
élevée de la poudre de marbre par rapport au calcaire et sans omettre que l’augmentation de
l’absorption est en fonction de la SSB, ce qui traduit la variation de l’écoulement
VI.5.2. Propriétés à l’état durci.
Pour étudier la conformité de ces bétons aux exigences et aux normes de construction, une
série de test est suivie afin de leur confier les commodes de cahier de charge. Des essais
mécaniques sont effectués à 7, 28 et 56 jours.
Ces études effectuées concernent les résistances à la traction, que ce soit par flexion ou
par fendage, et surtout pour la résistance à la compression. Suivies par d’autres contrôles tels
que la masse volumique et l’absorption d’eau (après 28 jours de conservation), ce qui peut
donner une appréciation sur la pénétration des agents agressifs (comme les ions chlorure et
autre). Les résultats trouvés sont présentés dans les figures VI- 48, 49, 50, 51.
70 8
Rc 7 jours ( ( PM) Rc 28 jours MPa ( FC) Rf 7 jours ( ( PM) Rf 28 jours MPa ( FC)
Rc 7jours MPa ( F C ) Rc 56 jours MPa (PM)
60 Rc 28 jours MPa ( PM) Rc 56 jours MPa ( FC ) 7 Rf 7jours MPa ( F C ) Rf 56 jours MPa (PM)
Résistance à la traction par flexion (MPa)
6
50
5
40
30
3
20
2
10 1
0 0
3000 7000 9000 3000 7000 9000
SSB (cm2/g) SSB (cm2/g)
Fig. VI-48 – Variation de la Rc en fonction de la SSB Fig. VI-49 – Variation de la Rtf en fonction de la SSB
96
Chapitre VI
2700
Mv ( P M) Mv ( F C ) Abs % ( P M ) Abs % ( F C )
1,5
Masse volumique à l'état durci (kg/m3)
2160
Absorption ( % )
1620
1
1080
0,5
540
0 0
3000 7000 9000 3000 7000 9000
SSB SSB
Fig. VI-50 – Variation de Mv en fonction de la SSB Fig. VI-51 – Variation de l’Abs en fonction de la SSB
On distingue que l’évolution des résistances est proportionnelle à l’augmentation de la
SSB, ainsi que les résistances sont très élevées au jeune âge. Ce qui est le résultat d’un effet
physique dit nucléation, la formation des C-S-H s’effectue facilement par accumulation, ce
qui entraine une hydratation poussée du C3S.
Les résistances à la compression augmentent avec un taux d’accroissement de 17% à 28
jours, ce qui correspond à l’hydratation poussée du (C3S), où on arrive à des résistances
similaires à celles des bétons performants, voire 54 MPa pour les bétons dont la SSB est de
l’ordre de 9000 cm2/g.
Une croissance des résistances à la flexion est remarquée à chaque fois que la SSB se
développe, ça peut s’expliquer par le fait que les réactions entre le ciment et l’eau sont plus
97
VALORISATION DE L’AJOUT POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS AUTOPLAÇANTS
98
Chapitre VI
une augmentation de la porosité du fait de la perturbation de l'ordre dans lequel les grains sont
arrangés ; ce bouleversement dans le squelette granulaire conduit à une diminution de la
maniabilité et de la compacité, ce qui donne une faible ouvrabilité. Ce qui justifie la limitation
des pourcentages des fibres. Cette influence est fonction du dosage en fibres et de leurs
caractéristiques géométriques notamment l’élancement [110].
VI.6.2. Compositions étudiées.
Dans le chapitre précèdent, nous avons observé que la poudre de marbre influe
positivement sur les propriétés rhéologiques et mécaniques des BAP. Nous nous efforcerons,
dans cette partie, de comprendre l’influence de l’addition des fibres métalliques à crochets
encollées sur le comportement des bétons autoplaçants. Ce chapitre est également destiné à
montrer la faisabilité de l’élaboration des bétons autoplaçants fibrés ainsi que l’amélioration
des propriétés mécaniques par rapport à celles des bétons sans fibres, en particulier à 28 jours.
Apres une analyse de l’influence des fibres sur les propriétés rhéologiques, nous poursuivrons
sur les propriétés mécaniques de ces matériaux.
Treize (13) compositions ont été étudiées pour obtenir des compositions présentant des
propriétés rhéologiques acceptables. Pour la composition de ce type de béton nous avons
réalisé la même composition que celle du béton autoplaçant sans fibre à 30% d’ajout de
poudre de marbre précédente mais avec l’incorporation des fibres à crochet à différents % et
longueur.
Les compositions des bétons retenues pour cette étude sont présentées dans le tableau VI-
5
99
VALORISATION DE L’AJOUT POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS AUTOPLAÇANTS
100
Chapitre VI
700
600
500
Etalement (mm)
400
300
200
100
BAPF 10
BAPF 12
BAPF11
BAPF 2
BAPF 3
BAPF 5
BAPF 7
BAPF 8
BAPF 1
BAPF 4
BAPF 6
BAPF 9
BAP T
Type de béton
Fig. VI-52 – Variation de l’étalement en fonction du volume et la longueur des fibres dans les bétons
autoplaçants.
De la figure VI-52, on remarque une légère réduction des valeurs d’étalement des bétons
fibrés dont le % varie de 0,35 à 1 % par rapport au béton témoin par contre au-delà de 1 %
l’étalement est affecté par le pourcentage et la longueur des fibres. Cela peut être expliqué par
les effets de frottements entre les fibres et la matrice du béton, ceci conduit à une diminution
de la maniabilité autrement dit les fibres ont une tendance à passer à travers le fluide visqueux
constitué par la pâte de ciment pour entrer en contact avec les granulats c’est-à-dire à des
frottements solides et donc à une diminution de maniabilité; dans le cas de fibres longues de 5
cm, cette réduction est plus importante pour le dosage de 1,5 % suite à leurs élancement qui
bloquent le système lors de son étalement.
L’étalement d’un béton autoplaçant peut varier entre (600 et 850) mm selon [AFGC,
2008]. Les résultats obtenus et présentés sur la figure VI-52 montrent que tous les bétons ont
des valeurs d’étalement situées à l’intérieur du domaine des BAP sauf le BAPF8 et le
BAPF12, ces derniers présentent des résultats situés à proximité de cet intervalle. L’influence
des fibres métalliques sur l’écoulement des bétons est fonction de leur dosage et de leur
longueur. En revanche les particules fines de l’addition poudre de marbre remplissent les
vides disponibles entre les particules du mortier, augmentant ainsi la compacité du mélange
en améliorant l’arrangement total des particules dans la matrice [Yahia, 2005] [111]. Par
conséquent la quantité d’eau qui occupait les vides est libérée dans la solution interstitielle, ce
qui se traduit par une meilleure fluidité. Cependant, au-delà d’un dosage critique en fibres, les
frictions entre particules sont de plus en plus importantes.
101
VALORISATION DE L’AJOUT POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS AUTOPLAÇANTS
4
T500 (sec)
BAPF12
BAPF10
BAPF11
BAPF2
BAPF7
BAPF1
BAPF3
BAPF4
BAPF5
BAPF6
BAPF8
BAPF9
BAPT
Type de béton
Fig. VI-53 – Variation du T500 en fonction du volume et la longueur des fibres dans les bétons autoplaçants.
On peut clairement remarquer que le T500 est d’autant plus élevé que le dosage en fibres
augmente et que les fibres sont longues. Pour un BAP renforcé de fibres à un dosage de 1,5
%, une augmentation du T500 d’environ 100 % est enregistrée par rapport au béton témoin.
Les fibres se chevauchent et forment des zones de blocage et en conséquence un temps
d’écoulement élevée.
102
Chapitre VI
BAPF10
BAPF12
BAPF11
BAPF7
BAPF1
BAPF2
BAPF3
BAPF4
BAPF5
BAPF6
BAPF8
BAPF9
BAPT
Type de béton
Fig. VI-54 – Variation de la stabilité au tamis en fonction du volume et la longueur des fibres dans les bétons
autoplaçants.
100
80
60
La boite en L (%)
40
20
0
BAPF10
BAPF12
BAPF11
BAPF7
BAPF1
BAPF2
BAPF3
BAPF4
BAPF5
BAPF6
BAPF8
BAPF9
BAPT
Type de béton
Fig. VI-55 – Variation de la boite en L en fonction du volume et la longueur des fibres dans les bétons
autoplaçants.
Il apparait clairement d’après les résultats obtenus sur l’essai de ‘‘La boite en L’’ que la
grande valeur enregistrée, est au niveau de la composition du BAP témoin et elle diminue
avec l’incorporation des fibres.
Les résultats obtenus par l’essai boite en L sont présentés sur la figure VI-55. Tous les
mélanges donnent des taux de remplissage qui s’inscrivent dans le domaine des BAP, excepté
le BAPF12 qui donne une valeur de 0,78, alors qu’elle doit être supérieure ou égale à 0,8
103
VALORISATION DE L’AJOUT POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS AUTOPLAÇANTS
Tableau VI-6 – Résultats des propriétés rhéologiques et mécaniques des BAPF et BAP
104
Chapitre VI
60
50
Résistance à la compression en (MPa)
40
30
20
10
0
7j 28j 90j
Age (jours)
Fig. VI-58 – Évolution de la résistance à la compression des BAP en fonction de la durée de conservation.
L’introduction des fibres dans les compositions des BAP n’a permis qu’une augmentation
de la résistance à la compression à 7, 28 et 90 jours de l’ordre de 1 à 3 % seulement. On peut
remarquer que l’introduction de fibres métallique n’affecte pas beaucoup la résistance à la
compression des BAP. Plus précisément la résistance à la compression s’accroit légèrement
quand le dosage en fibres longues est plus important. On attribue cette évolution à
l’orientation des fibres qui s’oppose à la propagation des fissures. Il a été montré qu’en
compression les fibres longues interviennent au niveau des macrofissures obliques et
verticales [112]. Ce concours se traduit surtout par une élévation des frottements entre les
lèvres des macrofissures, frottements qui peuvent conduire à un gain apparent de résistance à
la compression, alors qu’il s’agit d’une amélioration de la capacité portante de l’éprouvette.
105
VALORISATION DE L’AJOUT POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS AUTOPLAÇANTS
Le processus de rupture est montré sur la figure VI-57. La première étape correspond à
l’apparition de la fissure résultant de la localisation des déformations. La matrice en béton est
rompue mais le bloc est resté en un seul morceau grâce aux fibres qui le retiennent.
Influence des fibres sur la résistance à la traction par flexion.
L’essai de traction par flexion est effectué sur des éprouvettes prismatiques 7x7x28 cm3,
en utilisant un dispositif de flexion 3 points. Six éprouvettes sont testées pour chaque
échéance d’âge.
L’introduction des fibres crochetées dans la composition d’un BAP permet une
augmentation considérable de sa résistance à la traction par flexion. Sur la figure VI-58, on
remarque qu’à 90 jours la résistance à la traction par flexion les bétons BAP7 et BAP11 ont
augmenté respectivement de 35 et 30% suite à l’introduction de 1% de fibres dans leurs
compositions. Ceci peut s’expliquer par la diminution de la compacité du béton au-delà de ce
pourcentage, suite à la présence de cavités engendrées par le non remplissage des zones
d’accrochage de fibres.
La composition optimale est celle avec ajout de fibres à 1%, ce pourcentage améliore
sensiblement la rigidité et confère une ductilité significative au BAPF par rapport au BAP.
Cela a été mis en évidence aussi par Balagura, Gru et Deeb [113, 114, 115].
On remarque que l’ajout de fibres en faible pourcentage apporte une légère augmentation
de la résistance à traction par flexion (6 %). Par contre, avec l’augmentation du volume des
fibres cette résistance augmente et atteint des résistances variant de 12% à 27% à 28 jours.
6
Résistance à la traction par flexion (MPa)
0
7j 28j 90j
Age (jours)
Fig. VI-59 – Évolution de la résistance à la traction par flexion des BAP en fonction de la durée de conservation.
106
Chapitre VI
4000
Vitesse de propagation de l'onde (m/s)
3000
2000
1000
0
56j 90j
Age (jours)
CONCLUSION.
Ce premier volet traite l’influence des fillers poudre de marbre et calcaires sur les
propriétés des bétons autoplaçants et bétons autoplaçants fibrés à l’état frais et durcis. Les
fillers étudiés sont des déchets industriels et qui se diffères par leur surface spécifique Blaine
"SSB" notés respectivement "3000", "7000" et "9000". Trente-huit (38) compositions
différentes ont été envisagées. Toute les compositions ont été fabriquées avec une teneur en
eau fixe, un même rapport eau/ciment, un rapport G/S=1 et un dosage en superplastifiant
différent "SP" qui varie entre 1,5% et 1,75%. La teneur en fines est variable de 60 kg à 120
Kg/m3. Pour améliorer les propriétés des BAP à l’état durci on a incorporé des fibres
métalliques dans cette étude.
Les résultats conduits sur les BAP frais en utilisant l’essai d’étalement, T500, stabilité au
tamis et L-Box montrent que l’ajout de fillers ayant une grande SSB en association avec un
taux élevé en superplastifiant améliore la fluidité du BAP particulièrement en milieu confiné
et sa résistance à la ségrégation. Il faut noter qu’il apparaît que la finesse des fillers influe sur
la demande en superplastifiant de façon significative.
107
VALORISATION DE L’AJOUT POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS AUTOPLAÇANTS
Pour le filler "PM" un dosage en superplastifiant tel que SP=1,5% est à l’origine d’une
mauvaise mobilité du béton à travers le ferraillage surtout avec une SSB trop élevée. D’autre
part, quand SP>1,75% la fluidité devient très importante et une ségrégation statique est
détectée d’où ces compositions sont rejetés par L’AFGC. Par conséquent, un dosage en
superplastifiant entre 1,5 et 1,75% conduit à des résultats satisfaisants en termes de mobilité
du béton en milieu confiné et d’ouvrabilité.
Pour le filler "FC" un meilleurs écoulement du BAP à travers le ferraillage est observé
avec l’absence du blocage pour SP=1,5% cela peut être attribué à l’effet non absorbant au
filler calcaire en les comparant au fillers poudre de marbre.
Afin d’améliorer certaines propriétés mécaniques de ces bétons (résistance à la traction,
ductilité etc.), des fibres métalliques sont incorporées. Ce renforcement peut influencer le
comportement de ces derniers à l’état frais et durci.
On remarque que l’introduction des fibres conduit à une diminution appréciable de
l’étalement, à une augmentation du temps d’écoulement et à une diminution du pourcentage
de laitance à l’essai au tamis. Ceci s’explique par le rôle de la longueur des fibres dans le
mélange :
- l’étalement est diminué parce que les fibres, de part leur élancement, bloquent le système
lors de son étalement.
- le temps d’écoulement est considérable, parce que les fibres se chevauchent et forment
des zones de blocage de l’écoulement.
Ce qui est important à mentionner pour l’essai de compression et de traction par flexion,
est que le mode de rupture des éprouvettes fibrées a complètement été modifié. Il est passé
d’un mode de rupture fragile pour le BAP sans fibres, où l’éprouvette est complètement
rompue en deux, à une rupture progressive et ductile où l’éprouvette reste en un seul morceau,
difficile à casser. Cela traduit le rôle mécanique de la fibre qui est activé après apparition des
fissures, notamment en phase post-pic.
Les résistances à la compression sont proportionnelles aux taux de substitution des
granulats par des fillers de poudre de marbre. L’ordre de grandeur des résistances obtenues
nous laisse dans la gamme des résistances usuelles des bétons ordinaires. Il est donc important
de noter que la gamme des bétons autoplaçants, en matière de résistances mécaniques, est
concurrente à celle des bétons ordinaires. Ce constat est valable pour les deux propriétés
investiguées, en l’occurrence ; la résistance à la compression et à la traction par flexion.
L’ajout des fibres en faible quantité apporte une légère augmentation de la résistance. Par
contre, avec l’augmentation du volume des fibres au-delà de 1% ces caractéristiques
mécaniques tendent plutôt à diminuer. Ceci peut s’expliquer par la diminution de la compacité
du matériau suite à la présence de zones de chevauchements de fibres (formation d’oursins)
qui engendrent des cavités. Le béton avec 0,8% de fibres à 30mm de longueur présente un
meilleur comportement en compression et traction par flexion.
108
CHAPITRE VII –VALORISATION DE L’AJOUT
CIMENTAIRE POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS
AUTOPLAÇANTS
VII. CHAPITRE VII – VALORISATION DE L’AJOUT CIMENTAIRE POUDRE DE
MARBRE DANS LES BETONS AUTOPLAÇANTS
VII.1. INTRODUCTION.
Après l’achèvement de la partie expérimentale concernant la valorisation de la poudre de
marbre dans les BAP comme ajout et suite aux résultats encourageants de l’exploitation d’un
déchet industriel dans le domaine du bâtiment, nous allons aborder dans cette partie la
valorisation de ce déchet dans les BAP en visant l’aspect économique et environnemental,
dans lequel nous nous intéressons à la détermination du pourcentage optimal de la poudre de
marbre en substitution partielle avec le ciment. L’utilisation d’autre type d’ajout à titre de
comparaison ou de correction semble très intéressante. La présentation et l’interprétation des
résultats d’essais sur bétons frais, bétons durcis au moyen terme (propriétés physico-
mécaniques) et à long terme (durabilité) sont indispensables afin de prédire l’effet de ce
déchet sur le béton autoplaçant.
Pour l’obtention d’un béton de qualité, c.à.d. de bonnes résistances à la compression et à
la traction, l’ajout de fibres semble une solution pour pallier cette faiblesse en conférant une
meilleure ductilité. Dans la plupart des cas, les bétons autoplaçants (BAP) renforcés de fibres,
contiennent seulement un seul type de fibre. L’utilisation de deux types de fibres ou plus avec
des dimensions différentes et des dosages appropriés peut potentiellement non seulement
améliorer les propriétés intrinsèques du béton autoplaçant, mais peut aussi contribuer à un
gain conséquent de fibres.
La combinaison des fibres qui est souvent appelée hybridation ou mixage est étudiée dans
cette partie. Des mélanges mixtes ou hybrides ont été formulés avec des fibres d’acier, de
fibres de verre et de polypropylène de différentes longueurs et dosage. L’étude met en
évidence l’aspect quantitatif des fibres pour améliorer les performances du composite fibré.
Afin de comprendre l’utilisation et le comportement de ce matériau une recherche sur la
microstructure du matériau a été inévitable. Dans un premier temps, nous présenterons
rapidement les principales caractéristiques et problématiques liées à ce matériau en se basant
sur les résultats tirés de l’expérimentation. Puis, une analyse du comportement des fibres,
notamment au niveau de l’interface fibre-matrice au sein de la matrice béton.
109
Chapitre VII
composants (binaire, ternaire et quaternaire) ont des effets synergiques de façon à ce que
leurs ingrédients arrivent à compenser leurs faiblesses mutuelles. L’objectif de notre travail
consiste en l’étude des effets de l’incorporation d’ajouts minéraux tels que : Poudre de marbre
(ajout inerte), métakaolin (ajout actif) et fumée de silice (ajout très actif) sur les propriétés
rhéologiques et mécaniques des bétons autoplaçants élaborés selon des différentes
combinaisons à base de ces ajouts. Ceci permettra de sélectionner les dosages optimaux pour
les ciments binaires et les couples optimaux pour les ciments ternaires et quaternaires, les plus
performants, aussi bien du point de vue rhéologique que du point de vue résistance
mécanique.
Afin d’étudier l’influence du dosage en eau et du superplastifiant sur les différentes
formulations à base de différents ajouts, on a fait varier la quantité d’eau et du superplastifiant
pour arriver à la quantité optimale nécessaire pour garantir le caractère autoplaçant.
Nous avons abouti aux dosages suivants :
E/C = 0,34 et un pourcentage de MEDAFLOW 145 égale à 1,7% du poids du ciment.
Essai de mini cône :
Tableau VII-1 – Diamètres de la galette de la pâte de ciment avec ajouts mesurés au mini cône.
N° Composition ɸ30 ɸ60 ɸ90 ɸ120 Observation
01 PM 05 28 28 28 27
02 PM 10 28 28 28 28
03 PM 15 29 29 29 29
04 PM 20 29 30 30 31
05 PM 25 30 31 30 30 Laitance
06 PM 30 32 32 31 32 Laitance
07 PM10 FS20 26 27 26 27
08 PM15 FS15 27 26 26 27
09 PM20 FS10 28 28 29 28
10 PM25 FS05 29 29 29 29
11 PM30 FS10 28 29 28 29
12 PM30 FS15 26 26 26 27
13 PM 5 FS 5 MK 20 28 27 28 28 Bonne viscosité
14 PM10 FS5 MK 15 28 28 28 28 Bonne viscosité
15 PM15 FS5 MK10 28 28 28 28 Bonne viscosité
16 PM 20 FS 5 MK 5 28 27 29 28 Bonne viscosité
17 PM15FS10 MK20 27 29 28 29
18 PM20FS10 MK20 26 27 26 27
110
VALORISATION DE L’AJOUT CIMENTAIRE POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS
AUTOPLAÇANTS
D’après le tableau VII−1 on remarque que toutes les pâtes sont fluide (diamètre de galette
> 25 cm), au-delà de 25% de poudre de marbre on remarque qu’il ya l’apparition de la
Fig. VII-2 – Évolution de la contrainte de cisaillement en fonction de la vitesse de cisaillement des pâtes
cimentaires (Mélange Binaire.)
111
Chapitre VII
Fig. VII-3 – Viscosité plastique en fonction du taux de cisaillement avec différents pourcentages de poudre de
marbre.
De la Figure VII-2 on constate que la substitution d’une partie du ciment par la PM n’a
pas une influence sur la contrainte de cisaillement, ce qui explique que les particules de PM
jouent le même rôle que les particules du ciment.
La figure VIIVII-3 montres que plus le pourcentage de la poudre de marbre augmente plus
la viscosité de la pâte diminue ; cela peut être expliqué par l’effet dispersant de l’adjuvant qui
s’adsorbe à l’interface des grains de l’ajout créant ainsi des forces répulsives entre les
particules, réduisant ou éliminant carrément l’adhésion entre les particules voisines
(agglomération) ainsi qu’une réduction de la quantité d’eau consommée par les réactions
d’hydratation.
VII.3.2. Étude rhéologique de la pâte cimentaire ternaire (ciment + poudre de marbre +
fumée de silice).
La 2eme série (CPJ+PM+FS+MEDAFLOW145) :
112
VALORISATION DE L’AJOUT CIMENTAIRE POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS
AUTOPLAÇANTS
Fig. VII-4 – Évolution de la contrainte de cisaillement en fonction de la vitesse de cisaillement des pâtes
cimentaires (Mélange Ternaire).
Fig. VII-6 – Évolution de la contrainte de cisaillement en fonction de la vitesse de cisaillement des pâtes
cimentaires (Mélange Quaternaire).
113
Chapitre VII
114
VALORISATION DE L’AJOUT CIMENTAIRE POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS
AUTOPLAÇANTS
=656,45 Litres
VS = VG = 50% X VGranulats = 656,45 X 50/100 = 328,23 Litre.
V3/8 = V 8/15 = 50% X VG = 328,23 X 50/100 = 164,11 Litres.
Pour les sables :
Le module de finesse du sable de dune égal à Mf2 =1 et le sable de rivière égal à Mf1 =
2.85.
On suppose que Mf = 2,3, S1= Mf1- Mf=0,55 et S2 = Mf- Mf2=1,3, et S1+S2 = S. Donc :
Sable de rivière = S2/S= 1,3/1,85 = 70,27% → 230,65 Litres.
Sable de dune = S1/S = 0,55/1,85 = 29,73% → 97,58 Litres.
Correction de la teneur d’eau :
L’extrait sec du superplastifiant est égal à 30% donc il y a une quantité d’eau à éliminer,
cette quantité égale à : 7.98 X 70/100 = 5.58 litres dans chaque m3 du béton.
115
Chapitre VII
Dans l’ensemble des formulations on a fait varier que les ajouts à des % de substitution ne
dépassant pas 45% avec le ciment, suivant le tableau VII-3 :
Tableau VII-3 – Taux de substitution du ciment par les additions minérales.
% de P.M % de FS % de MK
BAP1 05 / /
BAP2 10 / /
BAP3 15 / /
BAP4 20 / /
BAP5 25 / /
BAP6 30 / /
BAP7 10 20 /
BAP8 15 15 /
BAP9 20 10 /
BAP10 25 05 /
BAP11 30 10 /
BAP12 30 15 /
BAP13 05 05 20
BAP14 10 05 15
BAP15 15 05 10
BAP16 20 05 05
BAP17 15 10 20
BAP18 20 10 15
116
VALORISATION DE L’AJOUT CIMENTAIRE POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS
AUTOPLAÇANTS
70
60
50
Etalement (cm)
40
30
20
10
0
BAP1 BAP2 BAP3 BAP4 BAP5 BAP6
Type de BAP
BAP binaire
La figure VIIVII-8 montre que les meilleurs étalements sont obtenues pour les BAP qui
renferment une quantité de poudre de marbre élevés. Ceci confirme l’action bénéfique du
déchet industrielle (PM) vis-à-vis de la fluidité et bien sûr l’effet du superplastifiant utilisés
pour minimiser le frottement inter granulaire.
De cette figure, on remarque que l’augmentation du taux de substitution du ciment par de
la poudre de marbre conduit à une augmentation de la déformabilité du BAP, ce qui se traduit
par la croissance du diamètre d’étalement. La meilleure déformabilité a été obtenue avec une
teneur en PM de 30%.
Les valeurs obtenues varient entre 63 et 73 cm, ce qui permet de conclure que, toutes les
BAP sont à l’intérieur de la fourchette ciblée 60÷80cm [AFGC 2008]. Ces résultats
témoignent de l’effet positif de l’utilisation de la PM dans l’objectif d’améliorer la
déformabilité des BAP.
L’augmentation de la déformabilité peut être due aussi à la finesse de la poudre de marbre
qui est plus grande que celle du ciment. Cette finesse, qui améliore la granulométrie et la
compacité, contribue de manière significative à l’amélioration de la rhéologie et la stabilité
des bétons [118, 119]. L’augmentation du volume de la pâte (en raison de la faible densité de
la PM par rapport au ciment) permet d’écarter les particules des granulats les unes des autres
conduisant à une diminution des frottements intergranulaires [120]. En conséquence, la
résistance à l’écoulement devient plus faible, et la déformabilité devient plus grande.
L’augmentation du volume de la pâte contribue non seulement à l’amélioration de la
déformabilité, mais aussi l’ouvrabilité, la plasticité et l’homogénéité des BAP [121]. La
substitution du ciment par de la poudre de marbre conduit à une diminution de la quantité
d’eau consommée par les réactions d’hydratation, ce qui résulte une quantité d’eau libre plus
grande, raison pour laquelle la déformabilité augmente.
117
Chapitre VII
10
0
BAP1 BAP2 BAP3 BAP4 BAP5 BAP6
BAP binaire
0,8
0,6
H2/H1
0,4
0,2
0
BAP1 BAP2 BAP3 BAP4 BAP5 BAP6
BAP binaire
118
VALORISATION DE L’AJOUT CIMENTAIRE POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS
AUTOPLAÇANTS
La figure VII-10 illustre la variation du taux de remplissage. Ce taux doit être entre 0,8 et
1 pour éviter le risque de blocage du BAP [AFGC 2008]. D’après les valeurs obtenues, on
remarque que tous les mélanges sont à l’intérieur de la plage ciblée. Topcu et al. [99] ont
trouvé des résultats presque similaires. Ces auteurs ont rapporté que la substitution du ciment
par la PM de 50 kg à 200 kg conduit à des valeurs de taux de remplissage comprises entre 0,8
et 1. Au-delà de 200 kg, les valeurs obtenues sont inférieures à 0,8.
VII.3.6. Influence de la poudre de marbre sur la masse volumique.
2500
2000
Masse volumique (kg/m3)
1500
1000
500
0
BAP1 BAP2 BAP3 BAP4 BAP5 BAP6
BAP binaire
Fig. VII-11 – Effet du taux de poudre de marbre sur la masse volumique à l’état frais.
D’après la figure VII-11 on remarque que la poudre de marbre qui est un filler intervient
par sa finesse et s´insère dans les petits vides entre les grains fins de sable, de gravier et du
ciment, il en résulte une meilleure compacité ; ce qui justifie l´augmentation de la masse
volumique. On peut dire qu’il y a une proportionnalité entre la masse volumique et le %
d’ajout, cette proportionnalité peut être expliquée par l’effet de l’arrangement des micros
grains qui s’infiltrent dans les micros vides en augmentant la fermeté du béton donc on peut
prouver que l’effet granulaire, conditionné par une finesse de mouture élevée par rapport à
celle du ciment explique ce phénomène et bien sûr par l’intermédiaire du superplastifiant qui
assure une meilleur mobilité.
VII.3.7. Influence de la poudre de marbre sur air occlus.
De la figure VII-12 on constate une diminution de l’air occlus avec l’augmentation du %
de la poudre de marbre. Cette augmentation est probablement liée à la meilleure compacité
engendrée par les particules fines de la PM.
119
Chapitre VII
1,5
Air occlus (%)
0,5
0
BAP1 BAP2 BAP3 BAP4 BAP5 BAP6
BAP binaire
40
30
20
10
0
BAP1 BAP2 BAP3 BAP4 BAP5 BAP6
BAP binaire
Fig. VII-13 – Influence du dosage en addition PM sur la résistance à la compression à différents âges.
120
VALORISATION DE L’AJOUT CIMENTAIRE POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS
AUTOPLAÇANTS
est la réduction du potentiel pouzzolanique qui cause la diminution des résistances à long
terme [129]. Autrement dit que, si le filler PM accélère l’hydratation des BAP au jeune âge,
son effet a tendance à se stabiliser à long terme [130, 131] ; de plus, l’augmentation du dosage
en filler ne semble pas avoir une influence significative sur le développement des résistances.
Topçu et al. [99] ont testé des BAP comportant la PM. Ces auteurs ont montré que la
substitution du ciment par de la PM conduit à une diminution de la résistance à la
compression, ce qui est en conformité avec nos résultats. Les mêmes auteurs ont trouvé des
résistances, à 28 jours, qui varient entre 30 et 60 MPa.
VII.4.2. Effet de la poudre de marbre sur la résistance à la traction par flexion.
0
BAP1 BAP2 BAP3 BAP4 BAP5 BAP6
BAP binaire
Fig. VII-14 – Influence du dosage en addition PM sur la résistance à la traction par flexion à différents âges.
121
Chapitre VII
trouvés sur le plan économique, rhéologique ainsi que mécanique, sachant que le but principal
de cette investigation est d’avoir un BAP qui est caractérisé par l’autoplaçance en premier
lieu, en deuxième lieu des propriétés à l’état durcis comparable aux bétons conventionnels et
en troisième lieu un béton économique et bien sûr écologique.
VII.5.1. Effet des ciments binaire, ternaire et quaternaire sur les propriétés
rhéologiques.
Plusieurs formulations ont été élaborées à partir d'une composition de référence qui est le
BAP6 avec 30% de poudre de marbre. L'ajout des fines minérales (poudre de marbre,
métakaolin, fumée de silice) est réalisé par substitution partielle du ciment dont le dosage est
maintenu constant.
VII.5.2. Influence des ciments binaire, ternaire et quaternaire sur la masse volumique.
2500
2000
Masse volumique (kg/m3)
1500
1000
500
0
BAP10
BAP11
BAP12
BAP13
BAP14
BAP15
BAP16
BAP17
BAP18
BAP6
BAP7
BAP8
BAP9
La masse volumique des différents BAP est presque similaire dans l’ensemble des BAP
avec une substitution partielle de 30% du ciment par les différents ajouts, mais en dépassant
ce pourcentage la masse volumique diminue (BAP11 et BAP12) ceci peut être attribué à la
faute d’une mauvaise dispersion entrainant une agglomération des grains d’où les particules
fines ne s’intercalent pas entre les interstices des grains de ciment ou elles ne remplissent pas
le volume des vides.
VII.5.3. Influence des ciments binaire, ternaire et quaternaire sur l’étalement.
Nous remarquons que la poudre de marbre semble avoir une faible influence sur la
demande en eau, et peut conduire à une légère diminution de viscosité du mélange cimentaire.
Ceci peut justifier l'utilisation de cette addition à dosages élevés dans la formulation des
BAP. Nous avons constaté également que pour un volume de pate constant, l'ajout de poudre
de marbre contribue à diminuer la viscosité du BAP et augmenter son diamètre d'étalement.
De la figure VII-19, il est bien visible qu’une diminution de l’ouvrabilité est remarquée
par l’introduction de la fumée de silice et du métakaolin.
122
VALORISATION DE L’AJOUT CIMENTAIRE POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS
AUTOPLAÇANTS
70
60
50
Etalement (cm)
40
30
20
10
0
BAP10
BAP11
BAP12
BAP13
BAP14
BAP15
BAP16
BAP17
BAP18
BAP6
BAP7
BAP8
BAP9
VII.5.4. Influence des ciments binaire, ternaire et quaternaire sur la stabilité au tamis.
Les résultats présentés sur la figure VII-20 montrent que plus le taux de fines est élevée
plus le taux de laitance est faible (voir BAP 12, BAP17) mais tout dépend de la nature de
l’addition minérale.
123
Chapitre VII
viscosité. D’autres études réalisées par [117] révèlent une demande en eau et en
superplastifiant plus importante, due à l’utilisation de la fumée de silice par comparaison avec
un mélange de référence.
Pour le métakaolin Samara et al. [118, 119] ont trouvés que l’utilisation du MK dans les
pâtes cimentaires à réduit considérablement la fluidité même en présence d’un
superplastifiant. Le plus important à mentionner est que la faible valeur de laitance mesurée
pour les BAP (11, 12, 17 et 18) est due en fait au manque de pâte dans le Béton qui peut rester
collée aux granulats, ce qui introduit alors un biais (sous-estimation) de la mesure.
En effet, on peut admettre une mesure biaisée car lors de la mise au repos des 10 litres de
BAP au moment de la réalisation de l’essai de stabilité au tamis, après 15 minutes d’attente,
une pellicule d’eau claire est apparue à la surface du béton signe révélateur de ressuage ; de
plus, un dépôt de granulats au fond du seau dû à une ségrégation statique du béton a été
observé.
L’emploi des additions a permis d’absorber l’eau de ressuage en augmentant le volume de
pâte. Cependant, l’augmentation du dosage en addition a réduit la stabilité des BAP (11, 12,
17 et 18), sans être critique. On note toutefois un dosage optimal d’addition de l’ordre de
45%, au-delà duquel la stabilité accroît par augmentation de concentration volumique en
solides dans la pâte, le mortier devient trop visqueux pour s’écouler à travers le tamis.
Plus important, mais leur stabilité reste dans le domaine acceptable des BAP. Combinés
avec de la fumée de silice, ces mêmes mélanges présentent des pourcentages de laitance assez
faibles et par conséquent une meilleure stabilité. Cette amélioration de la stabilité n’est pas
due au faible volume de pâte mais vraisemblablement à la forte demande en eau de la fumée
de silice.
10
8
Stabilité au tamis (%)
0
BAP10
BAP11
BAP12
BAP13
BAP14
BAP15
BAP16
BAP17
BAP18
BAP6
BAP7
BAP8
BAP9
VII.5.5. Influence des ciments binaire, ternaire et quaternaire sur air occlus.
Avec un appareillage spécifique, l'aéromètre, la teneur en air des bétons est déterminée
selon la norme NF P 18-353. Le principe est de remplir un volume déterminé de béton, de
124
VALORISATION DE L’AJOUT CIMENTAIRE POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS
AUTOPLAÇANTS
mettre en pression le récipient hermétiquement clos situe au-dessus, mettre en contact les
deux récipients et on accède directement à la valeur de la teneur en air occlus.
La figure IV-18 montre que la substitution de la poudre de marbre par la fumée de silice et
le métakaolin n’a pas une très grande influence sur l’air occlus ou sa valeur est toujours
inférieure à 5 %.
2,5
2
Air occlus (%)
1,5
0,5
0
BAP10
BAP11
BAP12
BAP13
BAP14
BAP15
BAP16
BAP17
BAP18
BAP6
BAP7
BAP9
BAP8
Fig. VII-18 – Effet du type de ciment sur l’air occlus des BAP.
0,8
0,6
H2/H1 (%)
0,4
0,2
0
BAP10
BAP11
BAP12
BAP13
BAP14
BAP15
BAP16
BAP17
BAP18
BAP6
BAP7
BAP9
BAP8
La plupart des BAP donnent des taux de remplissage qui s’inscrivent dans le domaine des
bétons autoplaçants (H2/H1 = 0,8) selon la norme NF EN 206-9 (NF EN 206-9, 10), excepté
les BAP (7, 11, 12, 17 et 18) qui donnent une valeur du taux de remplissage de 0,78, 0,78,
125
Chapitre VII
40
30
20
10
0
BAP10
BAP11
BAP12
BAP13
BAP14
BAP15
BAP16
BAP17
BAP18
BAP6
BAP7
BAP8
BAP9
Fig. VII-20 – Effet du type de ciment sur la résistance à la compression des BAP.
L’introduction des additions minérales en combinaison avec la poudre de marbre entraine
une amélioration des résistances mécaniques par rapport au béton de référence (BAP6) pour
126
VALORISATION DE L’AJOUT CIMENTAIRE POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS
AUTOPLAÇANTS
tous les dosages et pour toutes les échéances ou le % d’ajout ne dépasse pas les 30 % d’ajout.
Dès 7 jours (figure VII-19), les meilleures résistances sont obtenues par le BAP ternaire avec
fumée de silice. Cependant, à plus longues échéances, à 28 jours et au-delà (figure 99), le
BAP ternaire avec métakaolin montre de bien meilleures performances mécaniques suivies
par le BAP binaire avec poudre de marbre. Alors que l’accroissement des résistances du BAP
binaire commence à se stabiliser à partir de 28 jours.
Les additions minérales améliorent les résistances mécaniques par effet de remplissage,
par effet de surface et par effet pouzzolanique lorsqu’elles sont réactives. Le métakaolin
améliore les résistances à plus longues échéances par effet chimique (pouzzolanique),
l’augmentation du dosage en addition au-delà de 30% entraîne une diminution des résistances
mécaniques à tous les âges.
Ce phénomène est dû à l’effet du taux élevé de fine particules qui absorbe l’eau nécessaire
pour l’hydratation du ciment qui améliore la compacité et à l’effet de surface mais qui
entraîne une mauvaise hydratation du ciment au jeune âge. L’union d’un rapport E/L faible et
un taux de fines très grand rend l’hydratation des grains du ciment lente car la quantité d’eau
introduite est inférieure généralement à la quantité d’eau nécessaire et la diminution de la
fluidité et augmentation de la viscosité suite à la finesse élevée.
De ce fait une partie du ciment ne s’hydrate pas et joue le rôle de fillers initialement. A
long terme, avec un apport d’eau, l’hydratation se poursuit de manière plus ou moins
importante et moins rapide. En général, cette hydratation additionnelle entraîne une
augmentation de la résistance à la compression.
Les gains de résistance des BAP avec addition de fumée de silice et de métakaolin,
notamment à partir de 28 jours de durcissement, correspondent à l’accroissement des
résistances par effet pouzzolanique. En effet, les analyses aux rayons X de la fumée de silice
et du métakaolin (chapitre V) ont montré des matériaux essentiellement vitreux. Par ailleurs,
les résistances en compression des BAP avec addition de fumée de silice et métakaolin sont
supérieures à celle du béton avec poudre de marbre.
VII.6.2. Influence des ciments binaire, ternaire et quaternaire sur la résistance à la
traction par flexion.
La tendance de l’évolution des résistances à la traction par flexion est similaire à celle des
résistances à la compression.
Toutes les additions minérales assurent des résultats encourageants, du fait que les bétons
qui incorporent les additions en combinaison avec la poudre de marbre présentent de bien
meilleures résistances que celles développées par le béton autoplaçant avec 30% d’ajout de
poudre de marbre.
Au jeune âge, les BAP ternaire et quaternaire présentent les meilleures résistances ;
cependant, à long terme, ce sont les additions potentiellement réactives qui assurent le
développement des résistances par effet pouzzolanique pour la fumée de silice et le
métakaolin. On notera aussi l’effet favorable de la combinaison entre fumée de silice et la
poudre de marbre et entre la poudre de marbre, fumée de silice et métakaolin.
127
Chapitre VII
5
Rtf 7 jours (MPa) Rtf 56 jours (MPa)
Rtf 28 jours (MPa) Rtf90jours MPa)
4
Résistance à la traction par flexion (MPa)
0
BAP10
BAP11
BAP12
BAP13
BAP14
BAP15
BAP16
BAP17
BAP18
BAP6
BAP8
BAP9
BAP7
Fig. VII-21 – Effet du type de ciment sur la résistance à la traction par flexion des BAP.
VII.7. RETRAIT.
Étant donné le nombre important d’échantillons à étudier et les différents paramètres à
exploiter, il nous a été difficile de réaliser l’ensemble des essais de retrait sur la totalité de nos
mélanges.
Il faut rappeler que l’essai de retrait a été réalisé au sein du laboratoire CETIM de
Boumerdès. Cette compagne expérimentale a nécessité l’acheminement des différents corps
d’épreuve du CNERIB vers CETIM.
Afin de remédier à ces contraintes logistiques, nous avons jugé utile d’opter pour une
optimisation des mélanges. En effet, l’étude a porté sur 18 formulations visant l’effet de la
poudre de marbre sur les BAP et son effet en combinaison avec la fumée de silice et le
métakaolin, le paramètre mis en jeu est le ciment binaire, ternaire et quaternaire. Le dosage de
l’addition a été préalablement fixé à 30% et 45 % du poids du ciment.
Dans notre cas, le retrait est mesuré dans des conditions de température ambiante et
d’hygrométrie normalisées respectivement 20±2C° et 45% à 55%. Le retrait est calculé
suivant la formule : les résultats sont présentés dans les figures VII (21 ,22 et
23).
128
VALORISATION DE L’AJOUT CIMENTAIRE POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS
AUTOPLAÇANTS
129
Chapitre VII
Fig. VII-26 – Évolution de l’absorption capillaire en fonction du temps des BAP binaires.
130
VALORISATION DE L’AJOUT CIMENTAIRE POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS
AUTOPLAÇANTS
Fig. VII-27 – Évolution de l’absorption capillaire en fonction du temps des BAP ternaires.
Fig. VII-28 – Évolution de l’absorption capillaire en fonction du temps des BAP quaternaires.
L’influence des ajouts minéraux sur l’absorption d’eau par capillarité est présentée sur les
figures VII 25, 26 et 27. Les valeurs de ces figures montrent une augmentation de l’absorption
avec le temps (jusqu’à 40 jours), et ce pour tous les mélanges. On remarque que le mélange
avec un taux de 20% de PM est celui qui a le coefficient d’absorption le plus petit et au-delà
de cette valeur le coefficient d’absorption augmente. Topcu et al. ont testé des BAP à base de
différentes teneurs en PM. Ces auteurs ont trouvé que l’augmentation de la teneur en PM
jusqu’à 200 kg conduit vers la diminution du coefficient d’absorption d’eau [135].
Par contre, pour les BAP ternaires et quaternaires la finesse de la fumée de silice influe
positivement sur l’absorption capillaire d’où on peut conclure que plus la compacité est élevée
plus l’absorption capillaire est faible donc la finesse des ajouts minéraux à une influence
directe sur ce paramètre.
131
Chapitre VII
Fig. VII-30 – Évolution de l’absorption par immersion en fonction du temps des BAP binaires.
Fig. VII-31 – Évolution de l’absorption par immersion en fonction du temps des BAP ternaires.
132
VALORISATION DE L’AJOUT CIMENTAIRE POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS
AUTOPLAÇANTS
Fig. VII-32 – Évolution de l’absorption par immersion en fonction du temps des BAP quaternaires.
CONCLUSION.
133
Chapitre VII
La substitution de la poudre de marbre utilisée dans les bétons autoplaçants par la fumée
de silice et le métakaolin doit non seulement satisfaire les critères d’ouvrabilité du béton frais
(étalement, taux de remplissage et stabilité) et de résistance mécanique du béton durci, mais
également présenter des propriétés de durabilité au moins équivalentes voire meilleures que
celles obtenues par l’emploi de la poudre de marbre seule.
Afin de répondre à ces préoccupations, un programme expérimental a été mis en place
pour comprendre et apporter des éléments de réponse sur la possibilité d’apporter une
amélioration des propriétés rhéologiques et mécaniques à court et long terme.
Le volume de pâte recommandé pour la formulation d’un BAP doit être de 330 à 400 l/m3
de béton correspondant à un dosage en poudre (ciment + addition) de l’ordre de 500 kg/m3 en
moyenne. Une étude apparaissait donc importante afin de caractériser l’effet de l’addition, en
fonction de sa nature et de son dosage, sur l’écoulement de la pâte en tant que phase
prépondérante du BAP. Trois dosages d’addition 30, 40 et 45% en substitution au ciment ont
été fixés.
L’étude préliminaire réalisée sur pâtes pures a permis de tirer les enseignements suivants :
• Les propriétés rhéologiques dépendent de la finesse, la nature de l’ajout nature et son
dosage. Ainsi la poudre de marbre est caractérisée par des demandes en eau et en
superplastifiant modérées par rapport à la fumée de silice et le métakaolin qui ont un
effet d’épaississement.
• L’incorporation de la poudre de marbre et de fumée de silice à un dosage de 30% par
rapport à la masse du ciment permet d’améliorer l’étalement des pâtes. Tandis que
pour le métakaolin en combinaison avec la poudre de marbre et fumée de silice, il
semblerait que le dosage permettant d’améliorer l’étalement de la pâte soit inférieur à
30%.
• L’augmentation du dosage en addition entraine une augmentation de la concentration
volumique en solides, ce qui induit un accroissement des propriétés rhéologiques telles
que le seuil de cisaillement statique et la viscosité, se traduisant par l’amplification du
comportement rhéoépaississant des suspensions cimentaires quelle que soit la nature
de l’addition.
• Les fillers poudre de marbre améliorent les résistances mécaniques à court terme, ces
dernières ayant tendance à se stabiliser au-delà de 28 jours. La fumée de silice et le
métakaolin permettent d’obtenir de bien meilleures résistances à plus longues
échéances, principalement par effet hydraulique et pouzzolanique, significatifs au-delà
de 28 jours. La cinétique de durcissement est fortement influencée par la nature de
l’addition (mécanisme pouzzolanique).
• Les additions minérales contribuent au remplissage des vides en plus de ce que
l’hydratation du ciment seul peut apporter, par la formation d’hydrates lors de la prise
et du durcissement. L’amélioration de la compacité du béton est d’autant plus
importante que l’addition est réactive.
En conclusion, la faisabilité d’un béton autoplaçant à base d’un ciment binaire, ternaire et
quaternaire est envisageable et cela même pour un dosage de l’ordre de 45% par rapport au
134
VALORISATION DE L’AJOUT CIMENTAIRE POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS
AUTOPLAÇANTS
poids du ciment. Les propriétés rhéologiques et mécaniques ont été prouvées par les différents
essais qui couvrent les critères de l’AFGC, dont les résultats ont été présentés au cours de
cette étude. Les résultats obtenus permettent dans un premier temps d’envisager l’utilisation
de poudre de marbre comme addition dans les bétons autoplaçants, un marché prometteur et
en particulier en Algérie où la demande ne cesse de croitre. Cependant, des études
supplémentaires restent à réaliser, notamment, sur la durabilité.
135
Chapitre VII
136
VALORISATION DE L’AJOUT CIMENTAIRE POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS AUTOPLAÇANTS
Tableau VII-4 – Différentes compositions des BAP et BAPF d’un mètre cube de béton.
Poudre de Sable
marbre (kg/m3) Longueur Super Agent
gravillon Volume
L’eau Liant Ciment Sable des plastifiant de
Notations E/L Sable de (kg/m3) des fibres
(kg/m3) (kg/m3) (kg/m3) de fibres SP viscosité
(%) (kg/m3) dune (%)
rivière (mm) (l/m3) (l/m3)
Sd
Sr
BAP 193,5 676,8 791,5 0 0
BAPF1 185,4 648,5 758,4 0,35
BAPF2 175 612 715,85 25 0,8
BAPF3 170,4 596 697 1
BAPF4 185,4 648,5 758,4 0,35
0,34 170 500 350 30 150 5,7 1,2
BAPF5 175 612 715,85 30 0,8
BAPF6 170,4 596 697 1
BAPF7 185,4 648,5 758,4 0,35
BAPF8 175 612 715,85 50 0,8
BAPF9 170,4 596 697 1
137
Chapitre VII
VII.9.4. Effet des fibres sur les propriétés rhéologiques des BAP.
La plupart des formulations de BAP sont conçues actuellement de manière empirique [9] ;
cependant on doit concilier deux caractéristiques à priori contradictoires la fluidité et la
ségrégation. Par conséquent les BAP doivent satisfaire plusieurs tests ; dont nous avons choisi
trois qui sont recommandés par [4] qui permettent de caractériser les principales propriétés du
BAP à l’état frais (l’étalement au cône d’Abrams, T500 l’écoulement à la boîte en L et la
stabilité au tamis). Le gâchage des bétons et les essais de caractérisation ont été effectués
selon les procédures décrites par [4] dont les valeurs limites sont déjà données.
Résultats des essais.
Les essais effectués sur béton frais ont pour but l’étude de l’effet des fibres sur ses
propriétés rhéologiques. Les compositions des mélanges sont présentées dans le tableau 4, Les
propriétés de chacune de ces compositions à l’état frais sont notées dans le tableau VII-5.
Idem que la partie VI.7 d’après les essais à l’état frais des différents bétons (tableauVII- 5)
nous pouvons constater que l’ensemble des bétons répondent aux critères de la stabilité au
tamis, écoulement à la boite en L, d’étalement au cône et le temps d’étalement T500, ces
derniers sont compris respectivement entre 2,18 – 3,58 % ; 0,80 – 0,45 ; 594 - 727 mm et 2,84
- 5 s. Dans ce cas l’incorporation des fibres métalliques, engendre une légère différence entre
le BAP et les BAPF. Ceci peut être expliqué par l’effet combine de l’ajout poudre de marbre
et le superplastifiant [123, 124], sans omettre l’effet de l’élancement ; plus les fibres sont
courtes plus le problème de blocage est faible.
L’augmentation de la déformabilité peut être due au fait que la poudre de marbre possède
une finesse plus grande que le ciment (3600 contre 3300 g/cm2), ce qui contribue à
l’amélioration de l’ouvrabilité des BAP, et à l’augmentation du volume de pâte (puisque la
densité de la PM est inférieure à celle du ciment), qui tend à écarter les fibres et les particules
des granulats les uns des autres en réduisant par conséquent le frottement à l’interface
granulat-pâte. Par ailleurs, l’augmentation du volume de la pâte contribue à l’amélioration de
la répartition des fibres.
138
VALORISATION DE L’AJOUT CIMENTAIRE POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS
AUTOPLAÇANTS
VII.9.5. Effet des fibres sur les propriétés mécaniques des BAP.
La caractérisation de l’état durcis des différentes compositions s’est limitée aux essais
suivants : essai de compression, essai de traction par fendage et par flexion et l’essai non
destructif.
Résistance à la compression.
50 50
40 40
30 30
20 20
10 10
0 0
7jours 28jours 90jours Temps 7jours 28jours 90jours Temps
50
BAPF7 BAPF9
BAPF8 BAP
40
Résistance à la compression (MPa)
30
20
10
0
7jours 28jours 90jours
Fig. VII-33– Résistance à la compression des BAP et BAPF à diffèrent pourcentage et longueur de fibre.
D’après la figure VII-32, on constate que la présence de fibres métalliques a une faible
influence sur la résistance à la compression. Plus précisément la résistance à la compression
s’accroit légèrement quand le dosage en fibres longues est plus important. On attribue cette
évolution à l’orientation des fibres qui s’oppose à la propagation des fissures. Il a été montré
qu’en compression les fibres longues interviennent au niveau des macrofissures obliques et
verticales [136]. Ce concours se traduit surtout par une élévation des frottements entre les
lèvres des macrofissures, frottements qui peuvent conduire à un gain apparent de résistance à
la compression, alors qu’il s’agit d’une amélioration de la capacité portante de l’éprouvette.
139
Chapitre VII
Pour justifier que cette augmentation de résistance à la compression est apparente on a fait
recours à l’essai non destructif ce dernier repose sur la vitesse de propagation d’onde sonore,
d’après les résultats trouvés on remarque que la vitesse de propagation des BAP est inférieure
à celles des BAPF ; cette augmentation est contribuée à la masse volumique des fibres.
Ce qui est important à mentionner pour l’essai de compression et de traction par fendage,
est que le mode de rupture des éprouvettes fibrées a complètement été modifié. Il est passé
d’un mode de rupture fragile pour le BAP sans fibres où l’éprouvette est complètement
rompue en deux, à une rupture progressive et ductile où l’éprouvette reste en un seul morceau,
difficile à casser. Cela traduit le rôle mécanique de la fibre qui est activé après apparition des
fissures.
Résistance à la Traction par fendage.
5 5
BAP BAPF2 BAP BAPF5
BAPF1 BAPF3 BAPF4 BAPF6
4 4
3 3
2 2
1 1
0 0
28jours 90jours Temps 28jours 90jours Temps
5
BAP BAPF8
BAPF7 BAPF9
Résistance à la traction par fendage (MPa)
0
28jours 90jours
Fig. VII-34 – Résistance à la traction par fendage des BAP et BAPF à diffèrent pourcentage et longueur de
fibre.
L’essai de fendage est exécuté selon la norme NF EN 12390-6. L’éprouvette cylindrique
est comprimée le long de deux génératrices diamétralement opposées. Pour éviter une rupture
locale en compression au niveau des génératrices de chargement et répartir la charge
appliquée, deux bandes minces en acier d’une largeur de 10 mm, d’une épaisseur de 4 mm et
140
VALORISATION DE L’AJOUT CIMENTAIRE POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS
AUTOPLAÇANTS
d’une longueur supérieure à la longueur de la ligne de contact avec l’éprouvette, sont placées
entre les plateaux de chargement et l’éprouvette.
On constate que la résistance au fendage est améliorée avec l’utilisation des fibres
particulièrement pour les BAP renforcés de fibres de longueur moyenne de l’ordre de 30mm,
en raison de la meilleure adhérence fibre-matrice. Après fissuration, la résistance est reprise
par les fibres interceptant la fissure ; ceci permet aux éléments en béton contenant des fibres
de supporter d’avantage le chargement, même au-delà de la fissuration.
Ces fibres se déforment aux extrémités ancrées qui se redressent graduellement avec
l’augmentation du chargement au-delà de la charge de fissuration. Les fibres traversant la
fissure reprennent les contraintes et se déforment, celles-ci ne traversant pas de fissures
restent non stressées. Les résultats ont montré que le comportement post pic a été nettement
amélioré.
Résistance à la Traction par flexion.
8 8
BAP BAPF2 BAP BAPF5
BAPF1 BAPF3 BAPF4 BAPF6
7 7
Résistance à la traction par flexion (MPa)
Résistance à la traction par flexion (MPa)
6 6
5 5
4 4
3 3
2 2
1 1
0 0
7jours 28jours 90jours Temps 7jours 28jours 90jours Temps
8
BAP BAPF8
BAPF7 BAPF9
7
Résistance à la traction par flexion (MPa)
0
7jours 28jours 90jours Temps
Fig. VII-35 – Résistance à la traction par flexion des BAP et BAPF à diffèrent pourcentage et longueur de fibre.
141
Chapitre VII
Dans l’essai de flexion, les fibres sont efficaces si elles sont orientées dans le sens de la
traction. Cette efficacité est plus importante pour les bétons autoplaçants grâce à une bonne
adhérence du couple fibre-matrice. L’essai consiste ici à rompre en flexion trois points une
éprouvette prismatique 7x7x28 cm3.
L’optimum est atteint au dosage de 0,8 % et une longueur de 5 cm. Il a été observé que
pour le béton témoin sans fibres, une fois la rupture est atteinte, l’éprouvette s’est cassée en
deux blocs séparés, ce qui reflète le comportement fragile du béton non renforcé.
La résistance à la traction par flexion augmente avec le dosage volumique et l’élancement
de la fibre. On remarque une augmentation considérable de l’effort de traction des spécimens
avec un dosage en fibres de 0,8 % et 1% avec un élancement de 50, l’augmentation est de 39
et 41 % pour les BAPF8 et BHPF9 respectivement. Pour les spécimens dosés à 0,8 et 1 %
avec un élancement de 30, l’augmentation est de 42 et 43 % respectivement pour les BAPF5
et BAPF6. Les fibres se sont avérées plus efficaces dans les BAP. Cette augmentation est
attribuée à la bonne adhérence entre les fibres et la matrice et cela grâce à l’effet positif de
l’association de la poudre de marbre et le superplastifiant. L’augmentation de la résistance en
flexion du béton renforcé de fibres métalliques est beaucoup plus importante que celle à la
compression, la flexion varie avec la géométrie de la fibre et son pourcentage.
VII.9.6. Effet des fibres sur la vitesse de propagation de l’onde.
D’après les résultats de cette étude, on constate que la vitesse de propagation d’onde ne
semble pas être affectée par le volume et l’élancement des fibres. Il est clair d’après la figure
VII-36 que le phénomène d’hydratation continu avec l’âge. L’augmentation de la vitesse de
propagation d’onde des BAPF peut être justifiée par la masse volumique des fibres qui est
importante [125, 126].
142
VALORISATION DE L’AJOUT CIMENTAIRE POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS
AUTOPLAÇANTS
BAP BAPF2
5000 BAP BAPF5
BAPF1 BAPF3 5000 BAPF4 BAPF6
Vitesse de propagation d'ondes (m/s)
3000
3000
2000
2000
1000
1000
0
14jours 28jours 90jours Temps 0
14jours 28jours 90jours Temps
BAP BAPF8
5000 BAPF7 BAPF9
Vitesse de propagation d'ondes (m/s)
4000
3000
2000
1000
0
14jours 28jours 90jours Temps
Fig. VII-36 – Variation de la vitesse de propagation de l’onde des BAP et BAPF à diffèrent pourcentage et
longueur de fibre.
CONCLUSION.
Il a été observé qu’il est possible d’aboutir à des propriétés autoplaçantes avec l’inclusion
des fibres métalliques à crochets. Sur la base des résultats trouvés, il peut être déduit que
l’ajout de fibres métalliques à une légère répercussion sur la fluidité et la maniabilité dont le
facteur principal influençant la fluidité est la géométrie des fibres plus que leur pourcentage.
Afin d’assurer une fluidité acceptable l’augmentation du volume de pâte semble
indispensable. L’augmentation de la teneur en ciment, l’incorporation d’ajout peuvent être des
solutions alternatives à ce problème.
Pour les propriétés à l’état durci, bien que la relation existante entre la résistance et le taux
de fibres soit incontournable d’autre facteur peuvent influencés ce comportement. Parmi eux
la nature des additions minérales utilisées, la nature des granulats et l’étendu granulaire. La
géométrie des fibres ainsi que le dosage de ces dernières jouent un rôle important sur le
comportement mécanique mais aussi sur la maniabilité du mélange. L’utilisation des fibres de
143
Chapitre VII
forme à crochet et avec un rapport longueur/diamètre (25, 30, 50) moins élevé a changé
énormément le mécanisme d’endommagement et a augmenté les forces relatives à la charge
ultime des BAP. La résistance à la flexion est nettement améliorée avec l’augmentation du
taux des fibres ce qui laisse croire qu’une réduction d’une partie de ferraillage est possible
surtout dans le cas des armatures de compression, des gains de résistance en flexion de l’ordre
de 15 à 43% pour les BAPF avec poudre de marbre. Ceci montre la possibilité d’élaboration
des bétons autoplaçants à base de fillers de poudre de marbre local en substitution avec le
ciment.
Il a été démontré dans la partie précédente que pour une même teneur et un même type de
fibres, l’efficacité des fibres de 30 mm est meilleure que celle de 50 mm aussi bien pour les
résistances à la traction que pour la compression. Ce comportement est expliqué par les
aspects de porosité, d’ouvrabilité et de mise en œuvre, qui sont plus favorables pour le cas des
fibres de 30 mm. De plus il apparaît qu’une fibre d’acier de section plus fine permet une
meilleure liaison d’interface fibre-matrice.
L’association des fibres à crochet de section fine avec les fibres ondulées qui sont à bas
prix et disponibles sur le marché Algérien dans les BAP n’a pas encore vu le jour. Kawamata
et al. ont essayé d’utiliser dans le cas des bétons autoplaçants des fibres longues en
association avec les fibres courtes. Selon ces auteurs, les fibres courtes empêchent la
formation des petites fissures, retardant ainsi la formation des macrofissures, qui seront à leur
tour reprises par les fibres les plus longues et demandent une plus grande dissipation
d’énergie pour rompre. Par-là la ductilité du matériau serait augmentée [128].
144
VALORISATION DE L’AJOUT CIMENTAIRE POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS AUTOPLAÇANTS
sable
Fibres (kg/m3)
(kg/m3)
Fillers Poudre Gravillons
Ciment SP AV
Notations E/L Eau Liant de marbre (3/8 et 8/15) Fibres Fibres à
(kg/m3) (l/m3) (l/m3)
(kg/m3) (kg/m3) ondulées crochets
0/1 0/5
30mm 50mm
(VFC) (VFL)
BAP 0,34 170 500 350 150 173 610 790 0 0 5,9 1,43
BAPF1 0.34 170 500 350 150 190 720 717 60 0 5,9 1,43
BAPF2 170 500 350 150 190 720 717 42 18 5,9 1,43
0.34
BAPF3 0.34 170 500 350 150 190 720 717 30 30 5,9 1,43
BAPF4 0.34 170 500 350 150 190 720 717 18 42 5,9 1,43
BAPF5 0,34 170 500 350 150 190 720 717 0 60 5,9 1,43
145
Chapitre VII
VII.10.1. Effet des fibres sur les propriétés rhéologiques et mécaniques des BAP.
Dans ce paragraphe, nous étudions successivement les effets de l’addition de poudre de
marbre et des renforts en combinaison sur les propriétés des bétons autoplaçants et des bétons
autoplaçants renforcés de fibres.
Tableau VII-7 – Caractérisation des BAP et BAPF à l’état frais.
Etalement T500 H2 / H1 Stabilité au tamis
Notations
(mm) (s) (%) (%)
BAP 708 3,32 0,95 5,52
BAPF1 705 4,06 0,92 4,9
BAPF2 700 4,23 0,93 4,62
BAPF3 675 4,51 0,89 4,12
BAPF4 648 4,86 0,83 4,22
BAPF5 612 5,03 0,81 3,03
Des résultats du tableau VII-7, on remarque que l’introduction des fibres longues conduit
à une diminution appréciable de l’étalement, à une augmentation du temps d’étalement et à
une diminution du pourcentage de laitance perdue à l’essai au tamis. Ceci s’explique par le
rôle que jouent les fibres dans le mélange.
L’étalement est diminué parce que les fibres, de part leur élancement, bloquent le système
lors de son étalement.
Le temps d’étalement est considérable, parce que les fibres se chevauchent et forment des
zones de blocage de l’écoulement.
Quant au mouvement du béton dans la boîte en L, le système est rapidement bloqué par la
formation de maillage très réduit au niveau des barres d’armatures de la boîte.
En ce qui concerne le pourcentage de laitance perdue au tamis qui a diminuée pour les
bétons renforcés de fibres longues, ce qui peut paraître à priori normale, s’explique par le fait
que l’on a une bonne adhésion entre le mortier et les granulats ainsi que les fibres, qui retenait
une quantité de laitance.
L‘élancement ou le rapport longueur/diamètre joue un rôle prépondérant dans un béton
renforcé de fibres [129]. Pour un dosage en fibres donné, plus l‘élancement est important, plus
la maniabilité du béton diminue.
La combinaison entre les fibres courtes et longues peut atténuer le problème des propriétés
rhéologiques quoique les résultats trouvés répondent aux critères autoplaçants.
Tableau VII-8 – Caractérisation des BAP et BAPF à l’état durcis.
Résistance à
Résistance à
Résistance à la traction Vitesse de
la traction
la compression par flexion propagation d’onde
Notations par fendage
(MPa) (MPa) (m/s)
(MPa)
7d 28 d 56 d 28 d 56 d 28 d 56 d 7d 28 d 56 d
BAP 28,63 35,45 38,56 2,32 2,68 4,45 4,79 3926 4038 4158
BAPF1 30,63 37,74 40,36 2,51 3,41 4,6 4,89 4098 4252 4398
BAPF2 29,45 35,78 38,25 2,72 3,84 5,08 5,28 4162 4292 4303
BAPF3 27,22 36,56 36,71 3,12 3,86 5,53 5,81 4208 4312 4377
BAPF4 26,57 33,62 37,41 3,52 4,22 5,49 5,97 4158 4271 4359
BAPF5 25,44 33,18 36,39 3,83 4,53 5,93 6,29 4247 4324 4358
146
VALORISATION DE L’AJOUT CIMENTAIRE POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS
AUTOPLAÇANTS
147
Chapitre VII
45
�7 jour
28 jour
56 jour
40
R2=0,90
Résistance à la compression (MPa)
2
35 R =0,87
30
2
R =0,95
25
20
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
VFL / VFL+VFC
Fig. VII-37 – Effet de l’hybridation des fibres métalliques sur la résistance à la compression.
5
28 jour
56 jour
4,5
Résistance à la traction par fendage (MPa)
4 R^2 = 0,95
3,5
R^2 = 0,96
2,5
2
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
VFL / VFL+VFC
Fig. VII-38 – Effet de l’hybridation des fibres métalliques sur la résistance à la traction par fendage.
148
VALORISATION DE L’AJOUT CIMENTAIRE POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS
AUTOPLAÇANTS
6,5
28 jour
56 jour
6
Résistance à la traction par flexion (MPa)
5,5
2
R =0,93 R2=0,94
4,5
4
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
VFL / VFL+VFC
Fig. VII-39 – Effet de l’hybridation des fibres métalliques sur la résistance à la traction par flexion.
Il apparaît clairement d’après les figures VII 36, 37 et 38 qu’un gain de résistance est
enregistré lors de l’augmentation du rapport VFL/ VFL+VFC (VFL qui présente le volume
des fibres longues, VFC est le volume des fibres courtes). Ce gain est traduit par une
augmentation de la capacité portante. En effet pour une même teneur en fibres (dosage égal),
l’efficacité des fibres à crochets est meilleure que celles des fibres ondulées, aussi bien pour
les résistances en flexion que pour la traction par fendage. Cet aspect est lié directement à
certaines propriétés mécaniques, tel que la résistance à la traction des fibres, l’élancement, et
la mise en œuvre bien que les propriétés rhéologiques des fibres courtes qui sont plus
favorables pour les fibres de 30 mm (résistance d’autant plus forte que les fibres sont de
bonne propriétés mécaniques).
L’avantage des fibres à crochets ou ondulées est qu’elles développent un ancrage
supplémentaire en plus de l’adhérence avec la matrice les rendant plus efficaces que les fibres
droites.
149
Chapitre VII
1,5
Valeurs normalisées
0,5
0
Rc Rt fendage Rt flexion VPO
La vitesse de propagation d’ondes (VPO) est une mesure non destructive qui vise à
examiner la structure interne du béton, c’est-à-dire la présence des vides et fissures. En effet,
la présence des vides et fissures réduit la VPO et par conséquent la qualité du béton.
Les valeurs de la vitesse de propagation d’ondes des BAP et BAPF comportant différente
dosage et combinaison de fibres à crochets et ondulées sont présentées sur la figure VII-39,
d’après ces valeurs, on constate, pour tous les BAP et BAPF une légère augmentation des
vitesses de propagation d’ondes avec l’introduction des fibres. On remarque aussi que la
composition de référence BAP est celle qui présente, la plus faible valeur, la plus grande
valeur est celle du BAPF2 cette augmentation est apparente parce que les fibres à crochets
présentent une masse volumique élevée par rapport à celle du béton.
Leurs formes et leurs dimensions améliorent leur ancrage et leur adhérence (fibres,
copeaux, fibres tréfilées, ondulées, déformées aux extrémités, en tête de clou).
Pour les fibres à crochets. Leurs extrémités recourbées développent un ancrage et
dissipent une énergie de fissuration par plastification de la fibre et par frottement à l’interface
avec la matrice [130].
150
VALORISATION DE L’AJOUT CIMENTAIRE POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS
AUTOPLAÇANTS
CONCLUSION.
Bien que la relation existante entre les propriétés rhéologiques et le taux de fibres soit
incontournable d’autres facteurs peuvent influencés ce comportement parmi eux la nature des
additions minérales utilisées et celle des fibres utilisées. La géométrie des fibres ainsi que le
dosage de ces dernières jouent un rôle important sur le comportement rhéologique du
mélange. L’utilisation des fibres de forme ondulée et courte en substitution avec les fibres
longues a amélioré l’ouvrabilité. Ceci montre la possibilité d’élaborer des bétons autoplaçants
à base de fibres ondulées en présence d’ajout cimentaire poudre de marbre.
Dans le but d’améliorer les propriétés mécaniques, dans un premier temps, un seul type de
fibre a été utilisé, présentant une ondulation et une surface spécifique importante. Les résultats
de la caractérisation mécanique ont démontré la capacité de ce type de fibre à limiter la
microfissuration en raison de la force de liaison significative avec la matrice développée par
les fibres. Par la suite, ces fibres ont été mélangées avec des fibres présentant un ancrage aux
extrémités et longues les rendant efficaces au stade de la macro-fissuration. L'idée de ce
fibrage hybride est venue pour la complémentarité que peuvent apporter ces deux types de
fibre vis-à-vis de la dissipation d'énergie. Un autre intérêt important associé à l'incorporation
des fibres ondulées est que ces fibres sont moins chères et disponibles.
A partir des résultats en traction par flexion et/ ou par fendage, il a été confirmé que les
fibres ondulées agissent efficacement sur la micro-fissuration, en redistribuant la fissuration et
en retardant sa localisation, alors que les fibres à crochets interviennent positivement sur la
macro-fissuration par leur capacité de pontage. Le fibrage hybride bénéficie simultanément
des deux effets.
151
Chapitre VII
Tableau VII-9 – Différentes compositions des BAP et BAPF d’un mètre cube de béton.
Sable fibres
Ciment Addition L’eau E/L Gravillon SP Fibres Fibres de Fibres de
Sr Sd métalliques verres polypropylène
(FM) (FV) (FP)
BAP1 BAP-30%PM 350 150 170 0,34 610 173 790 7.9 0.0 0.0 0.0
BAP2 BAP -30 % MK 350 150 170 0,34 645 191 790 7.9 0.0 0.0 0.0
BAP3 BAP -30 % FC 350 150 170 0,34 706 202 790 8.5 0.0 0.0 0.0
BAPF1 BAPF -30 % PM+FM 350 150 170 0,34 586 245 717 8.5 60 0.0 0.0
BAPF2 BAPF -30 % MP+FM+FP 350 150 170 0,34 586 245 717 8.5 59.4 0.6 0.0
BAPF3 BAPF -30 % PM+FM+FV 350 150 170 0,34 586 245 717 8.5 54.4 0.0 5.6
BAPF4 BAPF -30 % MK+FM 350 150 170 0,34 586 245 717 8.5 60 0.0 0.0
BAPF5 BAPF -30 % MK+ FM+FP 350 150 170 0,34 586 245 717 8.5 59.4 0.6 0.0
BAPF6 BAPF -30 % MK+ FM+FV 350 150 170 0,34 586 245 717 8.5 54.4 0.0 5.6
BAPF7 BAPF -30 % FC+ FM 350 150 170 0,34 586 245 717 8.5 60 0.0 0.0
BAPF8 BAPF -30 % FC+ FM+FP 350 150 170 0,34 586 245 717 8.5 59.4 0.6 0.0
BAPF9 BAPF -30 % FC+ FM+FV 350 150 170 0,34 586 245 717 8.5 54.4 0.0 5.6
BAPF10 BAPF -20 % PM+10 % MK+ FM 350 150 170 0,34 586 245 717 8.5 60 0.0 0.0
BAPF11 BAPF- 20 % PM+10 MK+ FM+FP 350 150 170 0,34 586 245 717 8.5 59.4 0.6 0.0
BAPF12 BAPF -20 % PM+10 % MK+ FM+FV 350 150 170 0,34 586 245 717 8.5 54.4 0.0 5.6
BAPF13 BAPF -20 % PM+10 % FS+ FM 350 150 170 0,34 586 245 717 8.5 60 0.0 0.0
BAPF14 BAPF -20 % PM+10 % FS+ FM+FP 350 150 170 0,34 586 245 717 8.5 59.4 0.6 0.0
BAPF15 BAPF -20 % PM+10 % FS+ FM+FV 350 150 170 0.34 586 245 717 8.5 54.4 0.0 5.6
152
VALORISATION DE L’AJOUT CIMENTAIRE POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS
AUTOPLAÇANTS
VII.11.2. Effet des fibres et des ajouts cimentaires sur les propriétés rhéologiques et
mécaniques des BAP
Dans la plupart des cas, les bétons autoplaçants (BAP) renforcés de fibres, contiennent
seulement un type de fibre. L'utilisation de deux types de fibres ou plus avec des dimensions
différentes et des dosages appropriés peut potentiellement non seulement améliorer les
propriétés intrinsèques du béton autoplaçant, mais peut aussi contribuer à un gain conséquent
de fibres. La combinaison des fibres qui est souvent appelée hybridation ou mixage est
étudiée dans cette partie pour des bétons autoplaçants avec ajouts de différentes natures
(quasi-inertes et actives). Des mélanges mixtes ou hybrides ont été formulés avec des ajouts
cimentaires en substitutions partielle avec le ciment et des fibres métalliques, de verre et de
polypropylène de différentes longueurs et dosages. Des essais à l’état frais et durcis ont été
réalisés et les résultats ont été intensivement analysés afin d'évaluer l’effet de l’hybridation
sur les bétons autoplaçants avec des ciments binaires et ternaires. Se basant sur divers
arrangements (combinaisons), l'étude met en évidence l'aspect quantitatif des fibres pour
améliorer les performances du composite BAP fibré.
Les résultats trouvés à l’état frais sont récapitulées dans le tableau VII-10
Tableau VII-10 – Différentes compositions des BAP et BAPF d’un mètre cube de béton.
No Compositions Etalement (cm) Boite en L Stabilité au tamis (%)
BAP1 BAP-30 % PM 75 0.89 05.59
BAP2 BAP -30 % MK 68 0.84 06.65
BAP3 BAP -30 % FC 77 0.88 06.32
BAPF1 BAPF -30 % PM+FM 70.5 0.80 04.13
BAPF2 BAPF -30 % PM+FM+FP 73 0.83 04.96
BAPF3 BAPF -30 % PM+FM+FV 71.3 0.81 04.47
BAPF4 BAPF -30 % MK+FM 65.5 0.79 03.85
BAPF5 BAPF -30 % MK+ FM+FP 68.5 0.80 03.72
BAPF6 BAPF -30 % MK+ FM+FV 69 0.80 03.87
BAPF7 BAPF -30 % FC+ FM 72 0.84 06.76
BAPF8 BAPF -30 % FC+ FM+FP 69 0.81 06.01
BAPF9 BAPF -30 % FC+ FM+FV 67 0.83 06.85
BAPF10 BAPF -20 % PM+10 % MK+ FM 69 079 4.12
BAPF11 BAPF 20 % PM+10 % MK+ FM+FP 70.3 0.81 3.95
BAPF12 BAPF -20 % PM+10 % MK+ FM+FV 70 0.80 3.62
BAPF13 BAPF -20 % PM+10 % FS+ FM 66 0.78 4.69
BAPF14 BAPF -20%MP+10FS+ FM+FP 68 0.80 4.12
BAPF15 BAPF -20 % PM+10 % FS+ FM+FV 69 0.79 3.96
153
Chapitre VII
donnent un bon étalement, un bon taux de remplissage et une bonne stabilité au tamis, ces
combinaisons de fillers et de fibres ouvrent plus d’horizon quant à leur utilisation dans les
BAP.
La substitution du ciment par la poudre de marbre et le calcaire a conduit à une diminution
de la quantité d’eau consommée par les réactions d’hydratation, ce qui résulte une quantité
d’eau libre plus grande, raison pour laquelle la déformabilité augmente cas de BAP1 et BAP2.
Pour les fibres, la nature et le type des fibres n’affectent pas vraiment les propriétés
rhéologiques du BAP et on peut obtenir un très bon étalement avec une meilleure stabilité au
tamis mais à des pourcentages appropriés (cas de 0.8%). La comparaison entre le béton de
fibres métalliques et le béton mixte de fibres de polypropylène ou verre et de fibres
métalliques nous mène à conclure que l’hybridation a présenté de meilleurs propriétés
rhéologiques et ce grâce aux propriétés des fibres synthétiques qui n’affectent pas
l’autoplaçance à des dosages bien déterminés.
Comme on peut justifier l’augmentation de la déformabilité des bétons sans fibres par la
finesse de la poudre de marbre, du calcaire, de la fumée de silice et du métakaolin qui est
élevée par rapport à celle du ciment. Cette finesse, qui améliore la granulométrie et la
compacité, contribue de manière significative à l’amélioration de la rhéologie et la stabilité
des bétons [131, 132].
Effet des fibres sur les propriétés mécaniques des BAP.
Les propriétés des bétons autoplaçants bi-fibrés sont mesurées et comparées aux
propriétés des BAP sans fibres et des BAP contenant des fibres métalliques. Cette étude
permet de distinguer l’apport des fibres de verre et de polypropylène en combinaison avec les
fibres métalliques en présence de différents types d’ajouts.
• Effet des fibres sur la résistance à la compression des BAP.
La figure VII-40 montre l'évolution de la résistance à la compression des BAP avec fibres
mixtes en fonction de l’âge. Les différentes teneurs en fibres ne changent pas la cinétique du
gain de résistance en compression. De légères améliorations de résistance se remarquent selon
le dosage en fibres et leurs élancements.
Parmi toutes les sollicitations mécaniques, la résistance du béton en compression a été la
plus étudiée, vraisemblablement parce qu‘elle projette généralement une image globale de la
qualité d‘un béton, puisqu‘elle est directement liée à la structure de la pâte de ciment
hydratée. De plus, la résistance du béton en compression est presque invariablement l‘élément
clé lors de la conception des structures en béton et lors de l‘établissement des spécifications
de conformité [133] Les résultats mis en évidence dans cette partie sur l‘effet de différents
types de fibres en combinaisons avec différents types d’ajouts sur la résistance à la
compression du béton autoplaçant renforcé de fibres montrent quelques divergences avec la
littérature. Cependant, on est d‘accord pour dire que les fibres apportent une légère
amélioration en compression de l’ordre de 8%. L’évolution de la résistance est due à
l’orientation des fibres qui s’oppose à la propagation des fissures. Il a été montré qu’en
compression les fibres courtes (fibres de polypropylènes et les fibres de verre) interviennent
au niveau des microfissures et les fibres longues (fibres métalliques) interviennent au niveau
des macrofissures obliques et verticales. Ce concours se traduit surtout par une élévation des
154
VALORISATION DE L’AJOUT CIMENTAIRE POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS
AUTOPLAÇANTS
frottements entre les lèvres des macrofissures, frottements qui peuvent conduire à un gain
apparent de résistance à la compression, alors qu’il s’agit d’une amélioration de la capacité
portante de l’éprouvette.
Enfin, il faut rappeler l'influence de l’hybridation des fibres. Ainsi, plusieurs auteurs ont
montré que les fibres orientées perpendiculairement à l'axe de la sollicitation reprennent
efficacement la fissuration, alors qu'une orientation préférentielle parallèle à l'axe entraîne une
baisse de l'effort maximum. Les essais en compression ont montré que l’association des fibres
courtes et longues apportait à la fois un gain de ductilité et une augmentation de l'effort
maximal appliqué.
7d 28d 56d
40
Résistance à la compression (MPa)
30
20
10
0
BAPF10
BAPF13
BAPF11
BAPF12
BAPF14
BAPF15
BAPF1
BAPF4
BAPF7
BAPF2
BAPF3
BAPF5
BAPF6
BAPF8
BAPF9
BAP1
BAP2
BAP3
• Effet des fibres sur la résistance à la traction par flexion des BAP.
L’introduction des fibres métalliques, de polyprpylène et de verre dans les bétons
autoplaçants a pour objectif de contrôler la fissuration. En effet, le rôle des fibres est de
reprendre des efforts de traction au sein de la matrice cimentaire afin de retarder l’initiation
puis la propagation des fissures. Les fibres peuvent ainsi augmenter la résistance à la traction
des bétons autoplaçants. Dans ces bétons, l’orientation perpendiculaire des fissures aux
interfaces matrice-granulats devrait permettre aux fibres d’agir efficacement.
Dans cette partie on distingue trois principaux types de fibres : les fibres métalliques,
fibres de verre et les fibres synthétiques (polypropylène). Ces fibres jouent un rôle principal
dans le processus de fissuration du béton qui comporte trois étapes : la microfissuration, la
localisation et la propagation des fissures menant à la rupture.
L’avantage majeur que procurent les fibres métalliques, réside sans aucun doute dans le
fait qu’elles permettent d’accroître de façon significative la résistance à la traction par flexion.
155
Chapitre VII
7
28d 56d
6
Résistance à la traction par flexion (MPa)
0
BAPF10
BAPF13
BAPF11
BAPF12
BAPF14
BAPF15
BAPF1
BAPF2
BAPF3
BAPF4
BAPF5
BAPF6
BAPF7
BAPF8
BAPF9
BAP1
BAP2
BAP3
Fig. VII-42 – Effet de différents types de fibres sur la résistance à la traction par flexion
156
VALORISATION DE L’AJOUT CIMENTAIRE POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS
AUTOPLAÇANTS
• Effet des fibres sur la vitesse de propagation de l’onde sonore à travers les BAP.
4000
Vtesse de propagation d'ondes (m/s)
3000
2000
1000
BAPF10
BAPF13
BAPF11
BAPF12
BAPF14
BAPF15
BAPF7
BAPF1
BAPF2
BAPF3
BAPF4
BAPF5
BAPF6
BAPF8
BAPF9
BAP1
BAP2
BAP3
Fig. VII-43 – Effet des différents types de fibres sur la vitesse de propagation de l’onde sonore
De la figure VII-42 on constate que les vitesses de propagation d’ondes, pour un dosage
de 0.8% de fibres, sont légèrement améliorées (environ 2%) par rapport aux bétons sans fibres
et aux bétons bi-fibrés, cette augmentation affirme que l’effet des fibres métalliques est plus
supérieur.
CONCLUSION.
Les avantages obtenus par l’addition des ajouts cimentaires et des fibres à la formulation
d’un béton autoplaçant varient en fonction des matériaux utilisés. Toutefois, ils possèdent tous
un point commun. Ils améliorent la résistance tout en produisant un béton plus compact et
ductile.
L'emploi des ajouts cimentaires au BAP permet d'améliorer les résistances en compression
à court et long termes. L'accroissement des résistances à court terme est surtout notable pour
les BAP avec ajout de poudre de marbre et fillers calcaires ce qui peut justifier son emploi
pour les BAP nécessitant de hautes résistances à court terme. Cependant, l'augmentation des
résistances à plus longues échéances semble dépendre de la nature de l'addition. En effet les
157
Chapitre VII
BAP ternaires avec addition de métakaolin et de fumée de silice qui se caractérisent par un
pouvoir hydraulique, garantissent les meilleurs gains de résistance à long terme.
En général, l’utilisation des mélanges des fibres courtes et longues (métalliques ou
synthétiques) est la solution la plus meilleure pour coudre les fissures, les fibres courtes
améliorent la ductilité et les fibres longues augmentent leur résistance à la rupture.
A la lumière des résultats obtenus on peut donc conclure que les propriétés des bétons
autoplaçants fibrés à l’état frais ainsi qu’à l’état durci, dépendent de plusieurs paramètres, La
nature d’ajout fin incorporé, nature et dosage des fibres ainsi que leurs élancements.
158
VALORISATION DE L’AJOUT CIMENTAIRE POUDRE DE MARBRE DANS LES BETONS
AUTOPLAÇANTS
On remarque que le béton autoplaçant fibré avec différents types d’ajouts à des surfaces
spécifiques supérieures à celle du ciment ne présente pas de vides, la porosité est plus faible.
159
Chapitre VII
L’étude faite sur MEB, n’a pas été très approfondie, elle a été réalisée pour accompagner
les résultats des essais de traction par flexion et se faire une idée de ce que subit un
échantillon suivant le type de renfort utilisé.
CONCLUSION.
Les analyses microstructurales au MEB ont été menées pour évaluer l’homogénéité de la
distribution des fibres, l’influence de leur présence sur les défauts microstructuraux et la
qualité de l’interaction fibre/matrice.
Cette étude confirme le potentiel de l'utilisation des fibres de différente nature en tant que
renfort de matrices cimentaires.
160
CONCLUSION
GENERALE
161
CONCLUSION GENERALE
CONCLUSION GENERALE
Le traitement des déchets c’est-à-dire les problèmes de transformation, de recyclage et
d’utilisation, fait partie d’une part, d’un ensemble de travaux visant à l’amélioration de
l’environnement et la lutte contre les nuisances et d’autre part, de l’utilisation rationnelle et
économique de la matière et de l’énergie.
L’intérêt qui est porté à cette recherche est la valorisation des déchets de sous-produits
industriels est lié à la fois à la crise d’énergie, à la diminution des ressources mondiales en
matière première et enfin à la législation qui devient très sévère concernant la protection de la
nature et de l’environnement.
Quant à l’environnement, nul n’ignore que la pollution de notre planète croit de la même
façon que les demandes en énergie et en matière première.
De ce fait, il est nécessaire d’établir une loi relative à l’élimination des déchets et à la
récupération des matériaux. D’ici résulte l’obligation de sensibiliser les chercheurs et les
futures ingénieurs aux problèmes des déchets.
Lorsque la pierre de marbre est transportée de la carrière de marbrier vers l’usine, elle est
découpée en de petites pierres dépendant des dimensions de l’élément que le fabricant veut
produire. Ces petites pierres sont ensuite façonnées et lustrées de telle manière à obtenir
l’aspect recherche. Pendant ces opérations une quantité importante de marbre qui représente
presque 20% à 30% des pierres utilisées au début devient des déchets qui seront rejetés par la
suite dans la nature.
Les effets des additions minérales sur le comportement à l’état frais et à l’état durci des
BAP sont de grande importance pour un plus large usage de ces matériaux. Diverses études
suggèrent que l’addition des fillers, pouzzolaniques ou non au ciment affecte les propriétés du
béton frais et durci.
Parmi les fillers non pouzzolaniques, les fillers poudre de marbre qui ne sont pas
fréquemment utilisées dans des mélanges de BAP contrairement aux fillers calcaires.
162
Différents auteurs ont établi que les fines calcaires augmentent la stabilité et l’ouvrabilité
des BAP frais pour cette raison une comparaison entre BAP avec poudre de marbre et celle
avec fillers calcaire est indispensable.
Sous la lumière des résultats des essais réalisés sur un ensemble de 80 compositions
différentes il a été trouvé que :
A/ Sur l’optimisation des dosages en addition de poudre de marbre dans les BAP l’état
frais et durci :
Le volume de pâte recommandé pour la formulation d’un BAP doit être de 330 à 400 l/m3
de béton correspondant à un dosage en poudre (ciment + addition) de l’ordre de 500 kg/m3 en
moyenne. Une étude apparaissait donc importante afin de caractériser l’effet de l’addition, en
fonction de sa nature et de son dosage, sur l’écoulement de la pâte en tant que phase
prépondérante du BAP. Trois dosages d’addition 15, 20 et 30% de la masse du ciment ont été
fixés comme ajout dans le béton autoplaçant.
L’étude préliminaire réalisée sur des bétons a permis de tirer les enseignements suivants :
• La poudre de marbre peut remplacer le calcaire avec succès ;
• Les demandes en superplastifiant du BAP avec poudre de marbre dépendent de la
finesse de l’addition et de son dosage. Ainsi la poudre de marbre est caractérisée par
des demandes en eau et en superplastifiant modérées par rapport au additions minérale
actives tel que la fumée de silice ;
• La faisabilité d’un béton autoplaçant à base de poudre de marbre, à des dosages allant
de 15 à 30% est envisageable ;
• L’étude a montré que la finesse (SSB = 7000 et 9000) des fillers poudre de marbre a
peu d’effet sur la demande en superplastifiant et mène de manière significative à une
augmentation de la résistance à la compression allant jusqu'à 30%, particulièrement
aux jeunes âges par comparaison à un béton autoplaçant avec une finesse similaire à
celle du ciment (SSB = 3000) avec les mêmes rapports eau/liant ;
• Pour le filler "PM" un dosage en superplastifiant de SP = 1,5% est à l’origine d’une
mobilité moindre du béton à travers le ferraillage surtout avec une SSB trop élevée.
D’autre part, quand SP > 1,75% la fluidité devient très importante et une ségrégation
statique est détectée d’où ces compositions sont rejetés par L’AFGC. Par conséquent,
un dosage en superplastifiant tel que 1,5% < SP < 1,75% conduit à des résultats
satisfaisants en termes de mobilité du béton en milieu confiné et d’ouvrabilité ;
• L’incorporation de la poudre de marbre à un dosage de 30% par rapport à la masse du
ciment comme ajout permet d’améliorer les propriétés rhéologiques, une amélioration
de l’ordre de 10% ;
• Les résultats obtenus sur les paramètres d’ouvrabilité ne permettent pas de dégager de
façon franche le dosage optimal des additions. En effet les paramètres d’ouvrabilité
que sont le diamètre d’étalement, la boîte en L et la stabilité au tamis militent pour un
dosage optimal en addition qui se rapprocherait plus de 20% que de 30%. Pour définir
le dosage en addition adéquat il était intéressant de faire appel à un autre paramètre
utile à notre démarche, il s’agit de la résistance mécanique en compression et en
163
traction par flexion. les essais sur les résistances mécaniques en compression et en
traction par flexion ont permis d’apporter un argument supplémentaire validant plutôt
un dosage de 30% en ajout ;
• Les additions minérales contribuent au remplissage des pores en plus de ce que
l’hydratation du ciment seul peut apporter, par la formation d’hydrates lors de la prise
et du durcissement. L’amélioration de la porosité du béton est d’autant plus importante
que la finesse de la poudre de marbre est élevée ;
• Sur le plan physico-mécanique, la poudre de marbre réagit par sa finesse, engendrant
ainsi un squelette plus cohérent, une peau de béton relativement plus imperméable et
par conséquent un béton plus résistant. Il paraît intéressant, d’insister sur le fait que
l’influence de la finesse de la poudre de marbre est d’autant plus significative, selon
que l’on cherche à fabriquer des bétons plus performants ;
• L’emploi de la poudre de marbre en ajout au BAP permet d’améliorer les résistances
en compression et en traction par flexion. L’accroissement des résistances à court
terme est surtout notable pour les BAP avec un ajout dont la finesse de mouture est
élevée ou l’ordre d’amélioration peut atteindre les 15% pour la résistance à la
compression et 8% pour la traction par flexion ;
• L’incorporation de la poudre de marbre accélère la cinétique de durcissement pour
tous les mélanges notamment à court terme par effet de surface ou de nucléation
hétérogène cependant, la cinétique tient compte de la nature de l’addition. En effet, si
le filler poudre de marbre accélère l’hydratation des BAP au jeune âge, son effet a
tendance à se stabiliser à long terme ; de plus, l’augmentation du dosage en filler à une
influence significative sur le développement des résistances, voire même, une
diminution, pour un taux d’ajout supérieur à 30% ;
• À l’état durci, le remplacement partiel du ciment par de la poudre de marbre mène à
une diminution des résistances à la compression et à la traction. L’examen du risque
de ségrégation montre que tous les mélanges testés sont homogènes et répondent aux
critères de l’autoplaçance.
La substitution partielle de la poudre de marbre dans les bétons autoplaçants par le
métakaolin et la fumée de silice doit non seulement présenter de bonnes propriétés
mécaniques à long terme mais aussi satisfaire les critères d’ouvrabilité du béton frais
(étalement, taux de remplissage et stabilité). Afin de répondre à ces préoccupations, un
programme expérimental a été mis en place pour comprendre et apporter des éléments de
réponse aux questions posées qui ont constitué l’un des objectifs du présent travail. Plusieurs
annotations ont été tirés :
• L’emploi des additions en ajout cimentaires au BAP permet d’améliorer les résistances
en compression à court et long termes. L’accroissement des résistances à court terme
est surtout remarquable pour les BAP avec ajout de poudre de marbre, une
augmentation de 10% pour le Rc et 13% pour le Rtf ;
• Cependant, l’augmentation des résistances à plus longues échéances est assurée par
l’emploi d’ajout cimentaire actif. En effet les BAP avec ciment ternaire et quaternaire,
garantissent des résistances à long terme supérieures à celle du BAP avec addition de
164
poudre de marbre seule, une augmentation qui peut aller jusqu'à 15% pour le Rc et
30% pour le Rtf;
• Contrairement à la fumée de silice, le métakaolin est nouvellement introduit dans les
matrices cimentaires, peu de travaux lui ont été consacrés. Cependant les résultats
obtenus montrent plutôt un effet favorable conformément aux résultats de certains
auteurs qui conviennent que le métakaolin entraîne un comportement bénéfique
associé à la réaction pouzzolanique s’il est utilisé sous forme de poudre finement
broyée ;
• Les modèles dérivés sont basés sur une approche de conception factorielle se sont
révélés intéressants pour comprendre les interactions entre les différents paramètres du
mélange. Ces modèles statistiques fournissent un moyen efficace pour évaluer
l’influence et les effets des variables du mélange.
B/ Sur l’optimisation des dosages en fibres dans les BAP avec poudre de marbre à l’état
frais et durci :
• Deux caractéristiques importantes de la fibre influencent fortement sur la maniabilité
et les propriétés des bétons fibrés aussi bien à l’état frais qu’à l’état durci ce sont la
fraction volumique et l’élancement de la fibre. L’augmentation de la fraction
volumique et/ou de l’élancement de la fibre métallique réduit la maniabilité des bétons
fibrés ;
• Pour une teneur donnée en fibres, les teneurs en superplastifiant et en filler gouvernent
les propriétés d’homogénéité du mélange global. L’utilisation des bétons de fibres
métalliques fait apparaître des blocages en écoulement confiné. La quantité de ce type
de fibres devra donc déterminer celles du superplastifiant et de l’addition minérale ;
• les propriétés rhéologiques des BAP diminuent lorsque la surface des fibres augmente.
On peut donc en conclure que, au-delà de la quantité des fibres dans le mélange, la
longueur des fibres joue un rôle primordial sur les propriétés d’écoulement : plus cette
longueur est importante, malgré une surface offerte au béton plus faible, plus des
enchevêtrements entre les fibres ou entre les fibres et des obstacles sont susceptibles
de se créer et de ralentir l’écoulement. Ce ralentissement peut ne pas être visible quel
que soit le sens de l’écoulement ; et cela dépend notamment de la souplesse de la fibre
qui lui permettra de s’orienter plus ou moins aisément ;
• Ce qui est important de mentionner pour l’essai de compression et de traction par
flexion, est que le mode de rupture des éprouvettes fibrées a complètement été
modifié. Il est passé d’un mode de rupture fragile pour le BAP sans fibres, où
l’éprouvette est complètement rompue en deux, à une rupture progressive et ductile où
l’éprouvette reste en un seul morceau, difficile à casser. Cela traduit le rôle mécanique
de la fibre qui est activé après apparition des fissures ;
• La résistance à la compression n’est pas affectée par l’ajout de fibres, qui peuvent
même avoir un effet positif sur cette propriété mécanique. Dans notre étude les fibres
ont augmenté légèrement la résistance à la compression pour une longueur de 50 mm ;
• Les fibres courtes de 3 cm sont plus efficaces pour coudre les microfissures. Quant
aux macrofissures, ces fibres s’avèrent moins performantes.
165
• Les fibres longues de 5 cm se montrent plus efficaces pour les macrofissures ;
• L’utilisation de fibres courtes permettrait avec le même taux de renforcement
d’augmenter le nombre de fibres dans la matrice et donc d’assurer un contrôle plus
généralisé de la fissuration et améliorer la ductilité du matériau ;
• En ce qui concerne les BAP bi-fibrés, on a pu, en fonction de la géométrie et de la
nature des fibres employées, formuler un béton répondant aux critères rhéologiques
fixés, ce qui confirment aussi l’intérêt de la substitution des fibres longues par des
fibres courtes tout en améliorant les propriétés rhéologiques et mécaniques des bétons
autoplaçants ;
• Les propriétés mécaniques et rhéologiques sont plus favorables, avec les fibres
métalliques en combinaison avec les fibres polypropylène relativement courtes ;
• Les résultats obtenus sur les bétons bi-fibrés confirment l’intérêt de la substitution des
fibres métalliques par des fibres synthétiques tout en améliorant les propriétés
rhéologiques et mécaniques.
166
PERSPECTIVES
Le filler calcaire et la fumée de silice sont des produits normalisés et fréquemment utilisés
dans les ciments et les bétons autoplaçants. La poudre de marbre est un matériau
nouvellement introduit dans les matériaux à matrice cimentaire. Peu de travaux sont conduits
sur ce matériau malgré les multiples avantages qu’il présente notamment économiques,
écologiques et techniques.
Sur le plan économique, dans certains pays, comme la Turquie par exemple qui dispose de
circuit de récupération, ce qui n’est pas le cas de l’Algérie, le recyclage de la poudre de
marbre n’a pas encore vu le jour.
Sur le plan écologique, la mise en décharge des déchets de poudre de marbre peut
constituer une forte pollution.
Alors que sur le plan technique la poudre de marbre peut remplacer avec succès les fillers
calcaires.
Les travaux qui ont été réalisés ont permis d’apporter quelques éléments de réponses aux
préoccupations posées, mais ils ont soulevé aussi quelques points intéressants à explorer à
l’avenir.
Afin de mieux comprendre les différentes facettes du comportement de ce nouveau type
de béton, il serait intéressant d’étudier d’autres propriétés à l’état durci tel que : la durabilité
dans des milieux chimiquement agressifs, autres comportements mécaniques que la résistance
à la compression et traction comme la résistance au gel/dégel, la fatigue ou encore
l’endommagement.
De plus, des études sur la microstructure doivent être approfondies, afin de confirmer la
faisabilité de ce type de béton dans le domaine de construction.
167
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Venue: Side, Antalya, TURKEY Conference Date: May 17 – 20, 2014
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