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Cours Histoire Culture de La Paix 2022
Cours Histoire Culture de La Paix 2022
Cours Histoire Culture de La Paix 2022
INTRODUCTION GENERALE
Le terme culture de la paix était inspiré par l’initiative Cultura de paz lancée au
Pérou en 1986 et par la Déclaration de Séville sur la violence, élaborée en 1986 par
des scientifiques du monde entier, qui affirmait scientifiquement et catégoriquement
que la guerre n’est pas déterminée par les gènes, par un cerveau violent, par la nature
humaine ou par l’instinct, mais qu’elle est plutôt une invention sociale. Par
conséquent, « la même espèce qui a inventé la guerre est également capable d’inventer
la paix ». Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit
des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix”.
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CHAPITRE I : DEFINITION DES NOTIONS : PAIX, CULTURE DE LA
PAIX
I- La notion de Paix
Elle n’a jamais fait consensus ce qui explique la variété des approches de la paix.
Toutefois, en dépit des divergences, il est possible de ramener les conceptions en
trois grandes approches :
La paix étymologiquement et selon le sens commun : « la paix négative » (1), la paix
selon les conceptions scientifiques (2), la paix selon les organisations internationales
(3).
1) La paix étymologiquement et selon le sens commun : la paix négative
Etymologiquement, le mot paix signifiant « conclure un pacte » et traduisait la volonté
d’écarter ou d’arrêter la guerre. Le dictionnaire met en valeur cette même idée, celle
de rapports réguliers, calmes sans violence d’un Etat avec un autre.
En effet, d’après le dictionnaire étymologique d’Albert Dauzat, le mot paix s’écrivait
à l’origine « pais » et a été introduit dans la langue française au 12e siècle dans « la
chanson de Roland ». Le mot pais » s’est écrit « pax » avec x d’après le latin et
l’accusatif est devenu « pacem ».
Pax veut dire « paix » et a de multiples usages comme faire la paix avec quelqu’un,
avoir la paix, conclure la paix, cimenter la paix, maintenir la paix, vivre en paix.
Le sens étymologique laisse entendre que la paix se caractérise par l’absence de
guerre.
Cette définition négative de la guerre est la plus répandue et relève du sens commun.
Elle a le mérite de la simplicité et semble permettre aux communs des mortels de
saisir facilement le sens d’une notion qui, analysée finement, ne semble pas aisée à
définir.
En effet, dans cet ordre d’idées, il existe une tentation extrêmement dangereuse de
confondre la paix avec la simple absence de conflit, de guerre comme on serait tenté
de confondre la santé avec l’absence de maladie, ou la liberté avec le non-
emprisonnement.
La terminologie est bien souvent trompeuse.
En effet, la paix perçue comme absence de guerre implique que la nation soit elle-
même cernée. De ce fait, par Jean Jacques Rousseau, la guerre ne peut exister entre
deux individus mais plutôt entre États. Voici ce qu’il dit en substance : « la guerre
n’est donc point une relation d’homme à l’homme à homme, mais une relation d’Etat
à Etat dans laquelle les citoyens ne sont ennemis qu’accidentellement non point
comme homme, ni comme citoyens, mais comme soldats. Non point comme
membres de la patrie, mais comme ses défenseurs. C’est le rapport des choses et non
des Hommes qui constitue la guerre ».
Quant au général prussien Clausewitz, il affirme que « la guerre est la continuation
de la politique par d’autres moyens. Si la diplomatie ne fonctionne pas, alors elle cède
la place à la guerre. »
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La guerre se présente comme un moment de troubles, de difficultés qui fait qu’on ne
parle pas de paix dans la période que couvre la guerre. Alors, quand il n’y a pas de
guerre, on peut dire que la paix existe. La paix, c’est donc l’absence de guerre ainsi
que le définissent les « réalistes » qui pensent que la paix est l’absence de violence
organisée entre communautés et Etats. C’est la même position qui est défendue par
les polémologues qui en analysant les conflits armés abordent la paix au sens restreint
« Pour eux, la paix est l’état d’un groupe humain souverain dont la mortalité ne
comporte pas une part d’homicides collectifs organisés ».
Cette conceptualisation négative de la paix parce qu’elle n’est pas, c’est-à-dire la
guerre parait trop simpliste et insuffisante pour cerner ce concept qui est bien plus
complexe qu’il n’y parait.
2) La paix selon les conceptions scientifiques : la « conception positive de la paix »
C’est un courant scientifique développé par les Instituts de recherche sur la paix prise
au sens large. Il s’agit de l’étude des manifestations des conflits armés, mais, aussi, de
leurs causes et des remèdes à y apporter, par exemple les luttes pour la justice dans
les sociétés et entre sociétés en particulier du Nord et du Sud.
C’est dans cette perspective que le norvégien John Galtung, spécialiste des Relations
internationales et fondateur de l’Institut de recherches sur la paix d’OSLO a mis au
point sa théorie de la paix positive. Pour lui, la paix, la vraie paix n’est pas une simple
absence de guerre mais plutôt la lutte pour l’élimination des causes structurelles de
l’oppression et de l’exploitation qui sont à la base des guerres, donc de la violence.
Pour lui, la violence structurelle est une violence qui ne blesse pas ou ne tue pas à
coups de poings, de fusils ou de bombes nucléaires, mais à travers des structures
sociales qui produisent la pauvreté, des souffrances terribles et des morts.
Cela signifie que pour avoir la violence structurelle, il ne faut pas non plus
nécessairement qu’une ou plusieurs personnes puissent être définies comme auteurs
ou victimes de la violence. Des relations d’injustice et d’oppression peuvent être les
résultats de structures sociales déterminées sans que la responsabilité puisse être
attribuée à une personne ou à un groupes d’individus. La violence structurelle peut
ainsi être d’ordre politique, répressive, économique, religieuse. Elle apparait lorsque
l’ordre social engendre directement ou indirectement des souffrances humaines et la
mort.
Pour lui, la paix, la vraie paix ne peut être imposée qu’à condition d’éliminer cette
violence structurelle qui prend la forme des inégalités, de la discrimination, de
l’exclusion, de la pauvreté, de la misère, des négligences sociales. Ce sont les germes
des futures explosions de violences appelées guerres. Sans lutte contre ces violences,
on ne peut parler de paix car, la société ressemble à un « homme en sursis » ; c’est la
« théorie de la paix positive ».
C’est dans cet ordre d’idées que se place le mouvement de la Croix-Rouge et du
Croissant-Rouge qui « affirme que la paix n’est pas la simple absence de guerre mais
bien un processus dynamique de collaboration entre tous les Etats et les peuples,
fondé sur la liberté, l’indépendance, la souveraineté nationale, l’égalité, le respect des
droits de l’homme, ainsi que sur une juste et équitable répartition des ressources en
vue de satisfaire les besoins des peuples. En toute circonstance, le respect des règles
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d’Humanité est essentiel pour la paix ». Programme d’action de la Croix-Rouge
comme facteur de paix. Conseil des délégués. Bucarest 1977.)
3) La paix selon les grandes organisations internationales du XXe siècle
Pour la Société des Nations, « la paix doit reposer sur le règlement des conflits »,
cette conception se ramenait à cette idée : « si nous voulons la paix, il faut régler les
conflits ». C’est un aspect important des efforts à déployer pour faire la promotion
de la paix. Mais est-il suffisant pour établir la paix ? Assurément non, même si c’est
une étape essentielle.
C’est pour cette raison que les Nations Unies essaieront d’aller plus loin. La paix doit
certes reposer sur le règlement des conflits mais, il ne faut pas négliger pour autant,
la coopération entre Etats.
C’est pourquoi, dans sa « Déclaration sur le droit des peuples à la paix » de 1984,
l’Assemblée Générale affirme que « qu’une paix véritable doit se fonder sur la
primauté de la personne humaine et donc sur la vérité, la liberté, la sécurité et la
justice ». Cette conception ramène à cette idée « si nous voulons la paix », il faut non
seulement régler les conflits mais agir également pour la justice.
Sur la base de ces différentes approches définitionnelles, Jean Marc Lavieille propose
la définition suivante :
« La paix c’est avant tout, l’absence de guerre et c’est aussi, la mise en œuvre des
moyens démocratiques équitables, écologiques et pacifiques, cela à tous les niveaux
géographiques (local, continental, international) » p162
II- Culture de la paix
Le 15 janvier 1998, l’Assemblée générale des Nations-Unies définissait la culture
de la paix comme « … un ensemble de valeurs, attitudes, comportements et modes
de vie qui rejettent la violence et préviennent les conflits en s’attaquant à leurs racines
par le dialogue et la négociation entre les individus, les groupes et les Etats ».
L’expression « culture de la paix » suppose donc que la paix est une manière d’être,
de faire et de vivre en société qui s’apprend, se développe et surtout, se cultive. La «
culture de paix », c’est la paix en action. Instaurer une telle culture est un processus
à long terme qui nécessite à la fois la transformation des pratiques institutionnelles,
mais aussi la transformation des comportements individuels. Enfin, afin de survivre
et de s’implanter dans les mœurs, la culture de la paix a besoin de non-violence, de
tolérance et de solidarité
Ainsi, la culture de la paix est liée à la prévention et à la résolution pacifique des
conflits. Les valeurs-clés de cette culture sont la tolérance, la convivialité, le partage
et le respect des droits de chacun. Une culture de la paix s’attache donc à combattre
l’exclusion, l’extrême pauvreté et la dégradation de l’environnement. Elle vise à
résoudre les problèmes par la voie du dialogue, de la négociation et de la médiation
afin que les recours à la guerre et à la violence ne soient plus une tentation. Une
culture la paix est donc une grande alliance de mouvements existants. D’où la volonté
de l’UNESCO de créer un mouvement mondial pour la culture de la paix et de la
non- violence. Ce mouvement devrait changer la culture de la guerre en une culture
de la paix.
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CHAPITRE II- DE LA NECESSITE DE LA CULTURE DE LA PAIX
-Respecter toutes les vies : Respecter la vie et la dignité de chaque être humain sans
discrimination ni préjugé.
-Rejeter la violence : Pratiquer la non-violence active, en rejetant la violence sous
toutes ses formes : physique, sexuelle, psychologique, économique et sociale, en
particulier envers les plus démunis et les plus vulnérables tels les enfants et les
adolescents.
-Libérer ma générosité : Partager mon temps et mes ressources matérielles en
cultivant ma générosité, afin de mettre fin à l’exclusion, à l’injustice et à l’oppression
politique et économique.
-Ecouter pour se comprendre : Défendre la liberté d’expression et la diversité
culturelle en privilégiant toujours l’écoute et le dialogue sans céder au fanatisme, à la
médisance et au rejet d’autrui.
-Préserver la planète : Promouvoir une consommation responsable et un mode de
développement qui tiennent compte de l’importance de toutes les formes de vie et
préservent l’équilibre des ressources naturelles de la planète.
-Réinventer la solidarité : Contribuer au développement de ma communauté avec la
pleine participation des femmes dans le respect des principes démocratiques, afin de
créer, ensemble, de nouvelles formes de solidarité. »
CONCLUSION GENERALE
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Les conflits, est-il besoin de le souligner, sont consubstantiels à l’évolution des
sociétés humaines. Il existera toujours des motifs de conflits pourvu que les intérêts
des uns et des autres entrent en contradiction et soient exacerbés par un certain
nombre de facteurs pouvant conduire au conflit. On ne peut donc vivre sans conflit.
Mais comme l’a si bien dit le président Houphouët-Boigny, « on ne peut vivre sans
nuire. Mais il faut essayer de nuire le moins possible ». Par analogie, on peut dire «
on ne peut pas vivre sans conflit, sans violence. À défaut de les éradiquer
définitivement, il faut essayer par des mécanismes efficaces de prévenir et d’empêcher le plus
possible de conflits ». Il s’agit d’une entreprise à la fois individuelle mais également
collective.
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
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Tome 1 : Médiation et facilitation dans l’espace francophone, théorie et pratique,
Tome 2 : Démocratie et élection dans l’espace francophone, Bruxelles, Ed Bruylant, 2010.
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