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Aujourd'hui L'hérésie
Aujourd'hui L'hérésie
Aujourd'hui L'hérésie
Aujourd’hui
L’hérésie
Avant-propos de l’éditeur
« Église de Lyon ! souviens-toi aussi de l’évêque Irénée qui, pour toute l’Église,
a défendu la véritable foi au Verbe Incarné, vrai Dieu et vrai homme, au
regard des gnoses qui déjà tentaient de dissoudre cette foi ! »
(Jean Paul II – Discours de béatification du père Chevrier, 4 février 1986)
Le législateur
À lire à ou écouter le législateur post-moderne, on découvre
qu’il vit dans un monde bizarre qui n’est ni la nature (avec un
mépris condescendant, il affirme que celle-ci n’existe pas, depuis
la démonstration de Sartre et de Simone de Beauvoir), ni la
Surnature (dont il nie la réalité depuis Darwin, Hegel, Freud
et Renan) Le législateur est fier d’évoluer dans le monde de la
culture et de l’esprit, dans ce monde qu’il appelle civilisé, et qui
n’est que l’empire incessamment régénéré de César. Or puisque
Christ nous a appris qu’il faut rendre à César ce qui est à César
et à Dieu ce qui est à Dieu, nous disons simplement que la vie
embryonnaire appartient au Père qui crée toute chose selon le
principe fixé depuis le commencement, et nullement à César !
C’est donc en tant que Chrétiens autant qu’en tant que citoyens,
et selon cet adage de bon sens, que nous parlons.
Et nous affirmons que la puissance du législateur ne peut
s’emparer d’un tel sujet au « nom du peuple » ainsi qu’il le pré-
tend, sans rendre des comptes sévères à ce dernier. Faire le tri
entre embryons de « bonne qualité » ou de « mauvaise qualité »,
par exemple, entre embryons « viables et non viables, ceux
qu’on peut affecter à la recherche et ceux dont on peut se débar-
rasser », revient à traiter « les embryons du peuple » comme des
objets de transaction, des études de cas scientifiques, de pures
marchandises… Qu’en pensent leurs géniteurs, « les enfants du
peuple » qui, dans cette perspective, ne sont plus considérés que
comme des fournisseurs de zygotes ?
À discuter ainsi du vivant, l’esprit grisé par des utopies trans-
humanistes, ces députés, ces sénateurs, se rendent-ils encore
compte qu’ils furent un jour de simples fœtus, ressentant en
chacune de leurs cellules l’action du Tout-Puissant qui était en
train de les créer ? Non. Ils semblent n’être plus qu’un amas
de cellules sans mémoire, des corps insensibles et comme flot-
tant dans le vide, désincarnés. Se rendent-ils compte que leurs
palabres engagent le destin de l’humanité ? Qu’ils violent autant
la culture que la tradition des peuples qu’ils prétendent représen-
ter ? Qu’ils trahissent la mission même de la France, terre d’ac-
cueil, prétendent-ils ? Qu’ils offensent le Saint des saints, qu’ils
giflent la Paternité Divine comme l’Immaculée Conception ?
Non bien sûr… Pour eux, Dieu n’est qu’un fait de société qu’on
traitera durant la prochaine séance, en suivant les directives
des instances supérieures auxquelles ils obéissent, doigt sur la
couture et neurones cryogénisés dans la pensée laïque de leurs
maîtres. En consultant les rapports de l’Assemblée, comment
ne pas frémir devant ce sentiment luciférien de toute puissance
qui s’est emparé de leur intelligence et de leurs affects, et les a
rendus si déterminés, si arrogants, à défendre de tels projets…
L’embryon
D’après le rapport d’activité de l’Agence de la bioméde-
cine, le nombre d’embryons congelés était de 223 836 au
31 décembre 2016 : Une ville comme Lille ou Montpellier !
Parmi eux, 19 000 bénéficient d’une autorisation de leur « père
et mère » pour être utilisés pour la recherche : une ville comme
Sceaux ou Neuilly-Plaisance…
Il peut s’agir des embryons issus de fécondation in vitro
(FIV) qui présentent des anomalies précoces de leur développe-
ment, d’autres qui ont été congelés à l’occasion d’une FIV mais
qui ne font plus l’objet « d’un projet parental. » Contrairement
aux précédents, en principe ces embryons ne sont pas porteurs
d’anomalies.
Ces faits étant posés, lecteur, es-tu bien certain que l’ani-
mation immédiate n’est qu’une lubie de religieux fanatiques ?
Es-tu catégoriquement certains que ces fœtus ne sont, comme
la science te l’affirme, que des amas de cellules dont l’existence
est vouée aux spéculations de la recherche et aux caprices de
l’opinion ? Es-tu sûr qu’ils n’ont pas chacun déjà une âme éta-
blie, tout éprise de Dieu dont ils laissent la puissance créatrice
les envahir, dont ils goûtent sans tabou ni préjugé la miséricorde
infinie ? Une âme à l’épreuve, déjà, de ce péché originel que
perpétue cette main gantée qui, dans l’air aseptisé d’un hôpi-
tal, s’apprête à instrumentaliser, asservir, déchiqueter, tuer… Tel
Cain, en plein sacrilège…
Avortement, euthanasie, procréation assistée, clonage… Dans
une étude publiée dans le Journal of Medical Ethics, des éthiciens
et médecins britanniques suggèrent « que le sperme prélevé sur des
hommes quelques jours après leur mort peut être utilisé pour établir
des grossesses viables et des enfants en bonne santé » Ils estiment
donc que les hommes devraient pouvoir donner leur sperme après
leur mort afin de soulager « la pression sur les donneurs vivants ».
La culture de mort paraît tout à coup dévoiler son vrai visage : En
un temps peu reculé, on appelait cela nécrophilie… Que penserait
saint-Irénée de tout cela ?
Notre livre
Roland Thévenet imagine que, las de combattre les héré-
sies de son temps, l’évêque disciple de saint Jean par saint Poly-
carpe s’assoupit et voyage en songe du iie siècle à notre époque.
Là, que découvre-t-il ? Ce que le prophète Daniel nomma le
Shiqoutsim Meshomem, c’est-à-dire « l’abomination de la déso-
lation » Un temps de désolation spirituelle et métaphysique qui
imprègne tous les esprits, de confusion qui se saisit de tous les
humains dans leur relation avec le Bien comme avec le Mal, qui
égare leurs repères, trompe leurs signes et s’infiltre dans tous
leurs raisonnements… Aujourd’hui, cette abomination porte
un nom, c’est la « culture de la mort »
Irénée voit la Nouvelle Ève qu’il glorifie chaque jour odieu-
sement méprisée au nom de « sciences humaines » aléatoires ; il
voit l’Immaculée Conception partout profanée ; De toutes les
hérésies qu’il a combattues, de toutes les gnoses qu’il a connues,
celle-ci n’est-elle pas la plus insidieuse, la plus affreuse, la plus
satanique ? Instituant le relativisme en vérité absolue, elle rend
relative toute tentative de contestation à son égard, jusqu’à régner
sur les hommes et les nations telle une Bête inassouvie : Où la
moindre trace de vérité n’est plus admise, ne peut se tolérer non
plus la moindre particule d’erreur. C’est au final la notion même
d’hérésie qui se retrouve déclarée hérétique : « Si en effet, note
Roland Thévenet, la vérité révélée se trouve réduite à n’être plus
qu’une vérité parmi d’autres, alors l’erreur qui s’oppose à elle
devient également une forme d’hérésie sans importance devant le
dogme suprême qui prétend que tout se vaut ».
Seule « la nouvelle Eve », seul « le nouvel Adam », vivants
et reconnus par tous, constitueront des remparts suffisamment
puissants pour abriter d’un tel cataclysme ceux qui prieront Dieu
de les en prémunir. À son réveil, plus déterminé que jamais par
ce qu’il vient d’entrevoir à neutraliser dans l’œuf toute source
d’hérésie, il regagne son logis et reprend le livre iii de sa somme,
Contre les Hérésies…
Prions :
Seigneur Jésus, Vous qui avez donné à Saint Irénée la grâce
de débusquer et de vaincre l’antique Serpent au sein des
hérésies de son temps, accordez-nous, par sa vive et puissante
intercession, de reconnaître l’action du Démon au sein des
idéologies qui prévalent durant le nôtre, toutes jaillies malgré
leur moderne dissimulation de la même et antique souche
corrompue, et d’offrir à votre Père la constante reconnaissance
de Votre sacrifice en réparation de nos péchés afin que, tous,
nous devenions membres de la Jérusalem d’en haut en la
béatitude de l’Apocalypse.
Amen
Le songe d’Irénée
Roland Thévenet
I
Quiconque perçoit en son for intérieur la qualité du frémis-
sement que Jean-Baptiste a ressenti dans le sein de sa mère, lors
de la Visitation de Marie, doit diriger tous ses efforts vers l’ac-
quisition d’une indispensable vertu, s’il souhaite progresser sur
le chemin de la Vie : la Patience. Car c’est l’Éternel qui, de Sa
propre Volonté, a suscité ce premier frémissement. Or la réalisa-
tion de Ses plans ignore et la précipitation humaine et les limites
mortelles du temps ; elle n’a cure des hommes pressés.
II
À présent, Irénée gît au sol, comme accablé, comme endormi.
Il veille, pourtant. Il est immobile, pourtant il voyage. Il semble
vide de tout esprit, pourtant il sait. Ses yeux sont clos, pourtant
il voit. Il entend.
Nul, jamais, voit-il, ne cheminera vers le Christ contraint,
forcé, ni même simplement convaincu.
Il songe. Il voit.
Patience…
Le sourire de Vincent m’appelle
Véronique Lévy
« En ce triste jour, je prie pour le repos éternel de l’âme de Vincent Lambert,
mort en martyr, victime de la folie effrayante des hommes de notre temps. Je
prie pour sa famille et en particulier pour ses parents, si courageux, si dignes.
N’ayons pas peur. Dieu veille. »
11 juillet 2019 ; Cardinal Sarah
Ô France, envahie par les vautours… France qui a brûlé ta
robe baptismale, la tunique de la pitié hospitalière, le bouclier de
la justice évangélique pour les oripeaux d’une fraternité hypo-
crite où par allégeance aux droits de l’homme sans Dieu, on
laisse mourir de soif les handicapés et les vieillards ; on élimine
les embryons aux chromosomes défaillants, sacrifiés à l’inter-
nationale de la mort propre et de la thérapie génique. Et quelle
mort… la pire mort… celle de la soif. Vous invoquez la dignité
pour effacer une vie pesée à l’aune de vos valeurs marchandes,
vie inutilisable… Pour vous.
C’est ainsi qu’agissaient les médecins nazis à Auschwitz. Civi-
lisation ? Vous vous drapez de mots arrachés à leur miséricorde,
glacés comme les courbes statistiques des marchés financiers.
Laissez-moi rire ! Dieu se jouera de vos vanités. Il détruira
Babel. Vous pourrez bien réunir toutes les plus grandes fortunes
mondiales pour rebâtir les ruines du temple de la consommation,
il n’en restera plus pierre sur pierre car votre cœur n’est plus celui
des chevaliers mais des bourgeois. Votre cœur s’est emmuré de
graisse et il bat pour Mammon.
Vincent vivra ou la France mourra !
Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les
anges avec Lui, alors il siégera sur Son trône de gloire.
Toute-les nations seront rassemblées devant Lui ; Il séparera
les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis
des boucs :
Il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche.
Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : « Venez, les bénis
de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous
depuis la fondation du monde.
Car J’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; J’avais soif,
et vous m’avez donné à boire ; J’étais un étranger, et vous m’avez
accueilli ; J’étais nu, et vous m’avez habillé ; J’étais malade, et vous
m’avez visité ; J’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à Moi !
Amen, Je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de
ces plus petits de mes frères, c’est à Moi que vous l’avez fait. »
Ô mon Amour…
11 mai
Vincent Lambert n’est pas sous acharnement thérapeu-
tique ; il est maintenu dans un couloir, le couloir de la mort,
dans un service qui n’est pas adapté à sa pathologie, dans un
service de soins palliatifs. Or Vincent n’est ni mourant, ni
dans le coma, ni sous assistance respiratoire… Vincent réagit,
Vincent est conscient… simplement il ne peut ni parler, ni se
nourrir. Mais aujourd’hui, en France, un assassin n’a pas été
jugé et un handicapé est condamné. À la mort de la faim, de
la soif… au nom des droits de l’homme et de la dignité de l’in-
dividu. Il ne s’agit pas non plus d’une euthanasie car l’eutha-
nasie, toute mortifère qu’elle soit et opposée à la Sainte Loi de
Dieu, doit être volontaire… Or Vincent aime la vie, Vincent
a survécu à un mois de privation de nourriture… Pensez-vous
que ce fait si singulier puisse relever d’un homme souhaitant
ardemment la mort ? ou même y ayant consenti ? Vincent est
condamné à disparaître contre la volonté des parents et dans
l’ignorance de la sienne. Contre celle du Droit international
des personnes handicapées.
Une civilisation qui élimine les embryons surnuméraires et se
débarrasse de ses handicapés est une civilisation barbare. Elle se
croit moderne et juge la religion comme une régression. Mais la
religion crée des liens, la culture de mort les dissout. La Foi uni-
fie, le nihilisme déracine ce qui fut la splendeur de l’Homme :
le Visage de Dieu, tel une rose s’ouvrant au cœur du génome
dévasté par les démiurges de la mort propre et de la sélection
économique. La vie est un don de Dieu ; pour les apprentis sor-
ciers, elle s’achète… son prix est à l’aune de son efficacité ou pas.
Un crime se prépare, au nom du droit à mourir dignement,
inaugurant ainsi la légalisation du meurtre de la faiblesse, du
handicap, de la vieillesse ; contre la volonté des patients, parfois
même, comble de la perversion, souhaitée et financée par eux.
La mort, risque de devenir demain, — elle l’est dès aujourd’hui
déjà —, l’effacement licite des inadaptés… ou mieux, le shoot
empoisonné labellisé par les laboratoires pharmaceutiques et les
tueurs à gage de la Santé publique.
République née dans le sang du roi, des princes, des paysans,
des chevaliers, des prêtres… des ouvriers. Tu es une imposture.
Il n’y a qu’un Royaume : Celui de l’Amour, Celui du Christ,
Celui de Dieu.
21 mai
Je demande au Seigneur de pouvoir bientôt serrer Vincent
dans mes bras… de lui dire que je l’aime. Oui, Vincent, tu es
un cœur battant… notre cœur battant malgré la violence de ce
monde, malgré la loi infirme des robots, malgré cette loi de ceux
qui se croient hommes et qui ont refusé l’amour… et toi Vin-
cent tu es cet amour sauvé, cet amour qui nous arrache le cœur
de pierre pour qu’y palpite comme un oiseau fragile, comme un
poussin blessé, ton cœur de chair… Vincent, nous nous bat-
trons pour toi… pour que tu vives. Toi, l’innocent pris en otage
par les lobbies de la mort, cerné d’une brigade-anti-terroristes…
toi… qu’ils ont voulu « retrancher de la terre des vivants »…
Tu nous apprends cette nuit que la Pitié n’est pas morte… elle
émerge, île sauvée, d’une République hantée par les vautours.
Oui, elle émerge, dans l’aube d’une Espérance. Pour ta vie Vin-
cent, refleurissant… Pour que l’on apprenne que c’est par la fra-
gilité que passe la lumière, par la fêlure, le Pardon… et dans tes
larmes, Vincent, la Grâce d’un Dieu Qui Se fit chair et sang…
Qui Se fit pain immaculé, Hostie offerte, désarmée… inno-
cence du Don. Sans retour de l’Amour des armées de l’enfance
crucifiée. Pour la Résurrection.
1er juin
Alors que le ministère de la Justice et l’État Français pour-
voient en cassation la décision de la Cour d’Appel de Paris qui
avait ordonné la reprise de l’alimentation et de l’hydratation de
Vincent Lambert, s’opposant ainsi à la Cour européenne des
droits de l’Homme, mais obéissant au Droit international de la
personne handicapée… Alors que l’État a programmé la mort
de Vincent et a fait de cet homme un symbole, de sa vie une
affaire, de son sort un exemple pour pouvoir introniser et légali-
ser une loi sur l’euthanasie ou la mort « bienheureuse » comme
l’appelaient les nazis dans leur fameux programme Aktion T4…
Alors qu’on nous ment et que les médias inféodés aux lobbies
de la mort « propre » servant Satan et ses armées de ténèbres…
Alors qu’on manipule l’opinion en lui laissant croire que Vin-
cent est en état végétatif irrémissible, en vie artificielle bran-
chée sous assistance respiratoire, cardiaque ou autre… qu’il
n’est qu’un légume, dans le coma ou enfermé dans un corps
empierré, bref… alors que les fantasmes, les projections et les
peurs condamnent Vincent dans une prison qui n’est pas la
sienne… Alors qu’on voudrait réduire l’état de conscience à
un réseau de connexions neuronales, à l’égo ou à l’autonomie
idéale… Alors qu’on calomnie les parents de cet enfant crucifié
sur ce lit d’hôpital qui est un mouroir… sous haute surveillance
d’une brigade anti-terroriste au couloir d’un CHU de Reims…
alors qu’aucune formulation écrite d’un désir de Vincent d’en
finir, dans l’hypothèse d’une invalidité, n’est apparue à ce jour,
remontant la trame des mots et les marées du temps… Alors
qu’on traite sa pauvre mère qui est tout simplement une mère,
de manipulatrice des médias… Ceux-ci orchestrent la désinfor-
mation et le mensonge d’État en obéissant aux ordres mortifères
du projet eugéniste s’attaquant à l’homme aux extrémités de
sa vie et bientôt dans les situations de handicap irréversible…
ce qui pourrait justifier à terme l’élimination des trisomiques
ex-utéro, des malades atteints de sclérose en plaques, de can-
cer, de paralysie, que sais-je… la disparition des psychotiques,
des malades en perte d’autonomie… des vieillards, des aveugles,
des sourds, des muets, des pauvres… De tous ceux qui ne sont
plus performants, n’alimentent plus le système consumériste de
leur sang, leur sueur, leurs larmes mais le cimentent autour du
silence… Celui de leur abandon. De l’organisation du contrôle
de la mort par l’oligarchie. En catimini, sous le masque bien-
veillant de la mort douce. En vérité dictature du tri sélectif : De
ceux qu’on recycle ou pas.
On voudrait nous faire croire que le combat pour la vie
concerne les catholiques « intégristes » seuls… mais d’autres voix
s’élèveront bientôt pour affirmer qu’il est le bastion convoité et
cerné des marchands de la mort dans cette guerre universelle et
eschatologique ouvrant le grand Combat de l’Apocalypse !
La Lumière traversera les ténèbres car nous ne nous tai-
rons pas. D’autres religions nous rejoindront. Ce soir, comme
vous tous frères et sœurs, je prends autorité en tant que bapti-
sée appartenant au Corps du Christ, ayant reçu l’Onction de
prêtre, de prophète et de reine par mon baptême, oui je prends
autorité pour dénoncer les mensonges, les calomnies, les mani-
pulations dont sont victimes Vincent et sa famille… Je dénonce
l’esprit d’inversion criminel accusant ses parents de faire subir
à leur fils un acharnement thérapeutique alors que Vincent, est
l’otage prisonnier d’un CHU de soins palliatifs et de son projet
de mort… sous haute surveillance d’une armée d’État… Où
il n’est pas soigné, simplement hydraté et alimenté par sonde
nasale. On lui refuse les soins de rééducation et le projet de
vie adapté à sa pathologie de conscience altérée certes mais sus-
ceptible d’évolution positive comme en ont témoigné les onze
médecins experts des états pauci-relationnels dont le professeur
Ducroc…
Cette vidéo de la mère montrant Vincent pleurer à l’an-
nonce de sa sédation, tourner la tête et le regard à l’écoute des
voix aimées, manger à la petite cuillère, lever la jambe… Cette
vidéo est un témoignage permettant d’éveiller la conscience et
les cœurs du public à qui l’on ment et d’orienter l’opinion vers
la vérité, la prévenir du palier sur le point d’être franchi irré-
médiablement si Vincent est mis à mort… Ce saut sans retour
d’une société qui sous le masque de la dignité sert l’eugénisme
et le rendement économique, signe son projet d’abandon et
d’extermination des faibles, des petits, des sans voix, des fragiles,
des sentinelles brisées de l’Amour veillant dans leur martyr, le
cœur ardent de cette civilisation chrétienne afin qu’elle reste
celle de l’Homme icône de Dieu et non celle du robot jeté à la
déchetterie du vice.
Cette vidéo est l’indice d’une barbarie organisée cernant
un homme sans défense à la merci de la violence d’État ; elle
témoigne que Vincent est autonome sur le plan organique,
handicapé mais pas sous vie artificielle contrairement à ce que
déclarent monsieur Léonetti et le docteur Sanchez avec cynisme
et mauvaise foi. Que sont état soit irrémissible ou pas, peu
importe d’ailleurs… L’irrémissibilité ne justifie pas le crime…
éliminera-t-on demain un diabétique pour la simple raison que
sa maladie est irréversible et chronique ?
Monsieur Macron ne désirait pas se mêler de cette tragédie…
Pourtant il s’en mêle : Le Ministère de la Santé sous l’ombre de
la République et au nom de sa loi, pourvoit en cassation le juge-
ment de la Cour d’Appel de Paris, dernier recours de l’instance
de la justice temporelle. Ainsi monsieur Macron s’oppose au
Droit international qui avait exigé la reprise de l’alimentation
et de l’hydratation… En revanche Il obéit sans aucun doute
aux ordres économiques de l’internationale libérale… Au diable
les considérations éthiques, la fin justifie les moyens dans le
Meilleur des mondes. Et la loi des marchés fait la Loi.
Une abomination se rejoue presque deux -mille ans plus
tard… mais ce n’est plus sous Pilate qui s’en lava les mains après
avoir tenté de sauver l’innocent… C’est sous la République de
monsieur Macron choisissant d’intervenir en Irak pour sauver
de la peine capitale quatre djihadistes responsables d’attentats
sur le sol Français, mais s’acharnant dans un entêtement de
démon, à programmer la mise à mort d’un innocent dans un
état pauci-relationnel… Car pour ces administrateurs, rouages
et clefs du projet eugéniste des élites de la Finance mondiale, le
handicap ne peut être qu’un handicap économique : Une tare
à abattre pour brouiller le jeu de massacre où les escrocs du
monde se partagent la dépouille des peuples.
Le temps n’est pas aux consensus, aux politesses serviles…
au quiétisme d’une charité de façade qui serait démission…
Le temps est à la guerre… La Guerre Sainte pour conquérir
à défaut de la civilisation de l’Amour, la floraison des âmes et
l’éclosion des cœurs pour l’Éternité.
4 juin
Cela fait des mois que je veille à travers les nuits lointaines,
le grand enfant malade, le petit, aux yeux grands ouverts dont la
voix étranglée demande pourquoi… au silence blanc de son mur
d’hôpital, au CHU de Reims… ville du sacre de nos rois… Saint
Louis te regarde, nourrissant les lépreux à la table du Christ…
barbe endeuillée de lys à ton chevet, Vincent… tel un Ange aux
cheveux enneigés d’attente… Sept longues années au couloir de
la mort d’un lugubre service d’accompagnement aux agonisants
pour un enfant qui n’en finit pas de vivre, même après un jeûne
forcé de trente-et-un interminables jours… pleure, s’émerveille
et ne meurt pas.
Tu es bien vif Vincent… Vif comme la braise de sang et de
larmes résistant sous la cendre.
Non je ne me tairai pas Vincent et ma voix n’appartient à
aucun autre combat qu’à celui de la Vie, qu’à celui de la Vie hasar-
deuse et folle qui surgit en dépit des programmes, des calculs, des
prouesses statistiques… Envers et contre tout. Par-delà le contrôle
des bases de données génétiques, médicales, éthiques… Petite
fleur dont la tige ténue, s’élève silencieuse entre les plaques
de béton armé… d’une colonie de médecins, de juges, de
ministres et d’experts.
Oui telle la fleur de l’humanité fêlée mais toute vive, tu
ouvres tes grands yeux comme pour boire l’azur infini du ciel.
Qui peut oser penser, croire, désirer ou parler à ta place, Vin-
cent, dans l’absence de preuves écrites… Qui… Sinon la Vie ? Et
la Vie est pour la vie… Et la Vie est l’autre nom de l’Amour qui
va vers Sa Lumière, Sa Lumière qui est l’unique conscience…
au-delà des connexions neuronales, au-delà de cette autonomie
amputée de l’être qui n’est qu’un autre nom du recyclable, de
l’énergie humaine renouvelable par le travail, la consommation,
la mort. Le vif est en sursis… le vif… maintenu à disposition
d’organes sous mort conditionnée, annoncée, provoquée.
Cette nuit je voudrais crier dans les rues de la ville, des cités
accolées à ses périphéries, dans les campagnes noires et vides…
je voudrais leur dire à tous les endormis, aux sourds, aux engour-
dis du cœur, Vincent, que tu respires seul ; que ton cœur bat
et bat et bat encore… triomphant des robots et qu’aucun ne
s’acharne sur toi sinon pour t’assassiner… dans un service de
soins palliatifs dont le chef est un gérontologue.
Vincent, je voudrais t’enlever et te présenter à la lune, aux
étoiles, au soleil, au vent, à la pluie, à la neige… aux autoroutes
filant dans l’aube rose d’un jour de grâce où l’amour serait roi.
Je voudrais t’extraire, enfant sauvé des concepteurs de mort,
cœurs figés au quartz numérique, des pièges tissés en réseaux de
mort… je voudrais te déposer dans l’un des sept centres de soins
spécialisés prêts à t’accueillir pour te soigner enfin.
28 juin
Résistons… Pour la vie de Vincent Lambert et au-delà pour
les 1 700 personnes en état pauci-relationnel, pour nous tous
peut-être un jour, dont le sort dépend de celui de Vincent…
Résistons à la politique eugéniste du moindre coût où la vie n’est
qu’une monnaie d’échange. Résistons au verdict de la Cour de
cassation, en cette fête du Sacré-Cœur de Notre-Seigneur s’al-
liant cette année à celle de Saint Irénée de Lyon. Ce saint évêque
et martyr, Primat des Gaules, combattit la gnose luciférienne et
son Credo fut : « La Gloire de Dieu, c’est l’Homme vivant ! »
Si nous laissons faire, si nous nous taisons, nous sommes
complices d’une abomination : le basculement d’une civilisation
chrétienne- dont la Déclaration des droits de l’Homme était
malgré tout une des vertus devenues folles- à une civilisation de la
barbarie institutionnalisée héritière de la République de Sparte.
Ce basculement sera définitif, rien ne pourra plus empêcher
la descente aux enfers de la France, entraînée dans sa chute par
une oligarchie avide, obéissant aux intérêts financiers interna-
tionaux, non plus au Maître de la Vie la sacrant inviolable en
Son Amour !
Incarnons notre prière pour qu’elle ne devienne pas narcis-
sisme spirituel. Que le seigneur ne s’adresse pas à nous comme il
le fit avec les Pharisiens : « Faites ce qu’ils disent, pas ce qu’ils font ! »
Car « la Foi sans les œuvres est lettre morte. »
2 juillet
Mais s’avance inexorablement le crépuscule de vos dieux…
je vous l’annonce !
Le comprendrez-vous dans l’effroi, quand le goût du sang
des innocents remontera à vos lèvres qui alors s’étaient tues ?
Il n’y a qu’une seule issue : L’Amour !
Seigneur Jésus-Christ, Vous êtes la Voie, la Vérité, la Vie,
L’Unique Paradis
Cela
Oui
Je Le crois !
10 juillet
Vous avez prémédité la mort de l’innocent. Vous, président,
juges, ministres, docteurs et procureur et « vous saviez ce que
vous faites. »
Prier pour ceux qui te persécutent, Vincent ? Oui, mais je
n’oublierai pas… je ne me résignerai pas. Je traquerai leurs âmes
pour leur lancer le Ciel… En plein cœur. C’est cela mon Espé-
rance, ma liberté. Ce soir je suis ivre, ivre de Vérité.
Je ne me mettrai pas à genoux… Je déterrerai Vincent !
Je l’offrirai à la Vie.
Vous, messieurs, mesdames les oligarques, je ne me rési-
gnerai pas à votre archaïsme nommé modernité, à cette bar-
barie des négociateurs de la mort, à vos rites sacrificatoires,
à votre propagande désinformant le peuple, mémoire de la
patrie. Vous en avez fait une masse informe et uniforme…
Uniformité cosmopolite qui est une dictature aseptisée, ram-
pante et invisible enserrant l’Homme au fatum des séries, des
chiffres, des labels.
Je prie pour ceux que vous avez bernés, que vous bernez
encore… j’articule consciencieusement, lentement, violem-
ment, dans un cri glacial, dans un cri muet : je ne vous oublierai
pas et vous aurez ma haine ! Je vous le dis en face : écoutez bien :
l’implacable amour est haine se déliant de vos liens, de toute
tolérance avec Satan, ses suppôts et ses pompes.
Ma prière sera haine de vos abjections, de vos abominations
que je sabrerai, tel l’œil et le bras arrachés dont nous parle Jésus
car mieux vaut vivre manchot et borgne dans le Royaume que
dans l’illusion de votre labyrinthe constitutionnel où la vie
n’est ni vertu, ni valeur mais monnaie d’échange sur le marché
du gène où la spéculation fait loi. François Molins, procureur
de la Cour de cassation ne déclara-t-il pas : « Faire de la vie
une valeur suprême remettrait en cause la loi Léonetti et le
droit à l’IVG ? »
Pardonner n’est pas dénier, ni consentir… Pardonner c’est
aimer et l’Amour fait la guerre. Je vous déclare ma haine, pour
vous briser le cœur… Je vous déclare la Guerre pour l’amour
de Vincent, pour l’amour des petits, pour l’amour de ce Dieu
crucifié à votre silence… Votre silence de morts… « Je sais que
tu passes pour être vivant, et tu es mort. » Ap 3-1.
Et pour l’amour de vous, ce qui de Lui y survit. Vous n’aurez
pas la peau de l’Homme. Son Cœur c’est l’Éternel désarmé sur
la croix de vos vices.
« Les païens m’ont tous entouré, au Nom de Dieu je les sabre ;
ils m’ont entouré, enserré, au Nom de Dieu je les sabre ; ils m’ont
entouré comme des guêpes, ils ont flambé comme feu de ronces, au
Nom de Dieu je les sabre. On m’a poussé, poussé pour m’abattre,
mais Dieu me vient en aide ; ma force et mon chant, c’est l’Éternel,
il fut pour moi le Salut. » (Ps 118)
14 juillet
Je veux suivre Jésus. Je veux suivre le Dieu de la Vie, le
Vivant ; Celui qui est venu pour les petits et les sans voix. Je suis
sa servante ; pas celle des élites religieuses ou républicaines. Je
suis la servante de Jésus donc des petits. Et plus ils sont petits,
plus leur vie est précieuse. C’est cela le christianisme ; c’est pour
cela que j’ai demandé le baptême… pas pour cirer les pompes
des puissants de ce monde, dont, c’est Jésus Qui le dit, Satan
est le prince. Moi je sers le Roi, et Son Royaume appartient aux
cœurs purs, aux miséricordieux, aux derniers.
17 juillet
Requiem.
Vincent, je ne t’ai pas connu, je ne t’ai pas embrassé, je ne t’ai
pas caressé les cheveux, je ne t’ai pas parlé, je ne t’ai pas bercé, je
ne t’ai pas tenu la main mais je t’ai aimé et je t’aime encore. Je
t’aimerai toujours… Mes larmes sont comme une boule étouf-
fant ma voix, mes larmes sont comme l’eau étanchant ta soif,
mes larmes s’étranglent dans ton cri muet, dans ton cri perçant
le silence… le silence de ceux qui ont signé le pacte de ta mort…
les technocrates d’État, les fonctionnaires de la Foi… Un sanglot
meurt dans mon ventre, tes yeux d’enfance assassinée et c’est l’ab-
sence au creux d’un drap où manque ton corps, ton pauvre corps,
ton visage aux contours enfantins… je ne t’ai pas serré dans mes
bras mais ton regard traverse la glace de leur loi hors la Loi. Où
l’innocence toujours est crucifiée à leur mensonge, pesant tel le
cadavre de leur humanité. Tes yeux traversent le temps… au-delà
c’est l’Éternel Qui nous demande : M’aimes-tu ?
18 juillet
Hypocrites, invoquant la dignité humaine pour justifier
l’élimination de l’innocent, que les larmes d’une mère soient
le torrent qui vous confonde ! Et ne parlez plus de dignité si en
son nom vous exterminez par la faim et la soif ceux qui atten-
dent, abandonnés à l’horizon du temps. Au nom du droit à la
mort digne vous avez légalisé le meurtre et médicalisé la tor-
ture. Quand vous serez passé au-delà de l’ultime frontière, vous
apercevrez Vincent… vous lui demanderez un peu d’eau pour
délier votre langue collée à votre palais et il vous répondra ce
que le pauvre Lazare répondit au mauvais riche de la parabole :
« Entre toi et nous, il y a ce grand abîme que plus personne ne
peut franchir. » Cet abîme c’est tous les rendez-vous d’amour
manqué.
22 juillet
Un goût amer, un goût de fiel, et le ciel vide ce soir… où
l’enfant meurt. VL aime VL pour toujours
En Vous,
Jésus.
9 août
I. Res publica
La nuit tombe sur la France… une nuit rousse de colère,
une aube blanche d’un corps déserté de Toi, Jésus… une aurore
écarlate du sang d’une république ivre jusqu’au dégoût du sang
de ses enfants versé pour une chimère. La dépouille du roi est
un leurre… jetée en pâture à la douleur d’un peuple pour le
décapiter du Roi de son cœur… le Seul qui puisse lui donner la
Paix et elle n’est pas du monde, elle ne passera jamais et nul ne
pourra la lui ravir… « Ô Mon peuple que t-ai-je fait, en quoi
t-ai-je contristé ? T-ai-Je fait sortir du pays d’Égypte pour qu’à
ton Sauveur tu fasses une croix ? Pourquoi M’as-tu découronné,
arraché de Mes calvaires, de Mes autels où Je battais au cœur
des tabernacles, d’où Je te protégeais et étendais Mon Ombre
pour te nourrir gratuitement… Ô Mon peuple assoiffé, Moi,
ton Dieu humble et Pauvre parmi tes pauvres, J’ai soif de toi…
Viens sur mon Cœur et tu trouveras le repos. »
La révolution c’est l’Évangile, tout le reste est vanité. Il n’y a
qu’une audace ! Révéler au monde l’empreinte de Sa Présence,
réensemencer ce monde de Son éternité.
Pourquoi refuser à un peuple son histoire, ses héros, sa
chair… Un corps sans chair, ni peau, peut-il survivre ? Mais
pourquoi n’ai-je pas le droit d’aimer ma patrie, le corps qui
m’a portée, bercée ? Vouloir que ma mère ait une peau serait-il
suspect ? Voulez-vous donc l’écorcher, ma tendre France… ma
fière, mon amoureuse France ployant sous la couronne du Roi
que vous pillez de sa lumière.
•••
Messieurs les hautains, les oligarques et les pédants, savez-
vous pourquoi j’aime passionnément le peuple ? Oui, je sais,
ce mot vous terrifie… mais je le préfère voyez-vous à masse, ce
terme abject qu’utilisent vos statistiques, vos sondages et vos
analyses financières, ce mot que je ne peux prononcer sans mou-
rir dans l’anonymat d’une chambre froide à ciel ouvert : Masse,
dites-vous… Masse… informe et uniforme, hors sol et sous
contrôle ! Hors frontière et corvéable à merci !
Oui, messieurs les trismégistes tristes, j’aime le peuple, je l’aime à
la folie, viscéralement de corps de cœur et d’âme, de toute ma peau
de femme, je l’aime voyez-vous car quand je le regarde j’entends
cette phrase du Christ : « Voyant la foule, Je fus ému de compas-
sion pour elle, parce qu’elle était languissante et abattue, comme
des brebis qui n’ont point de berger. » J’aime le peuple comme
l’étendue vierge d’un aujourd’hui, je l’aime comme la chair qui
m’a portée dans sa mémoire meurtrie et son sang qu’elle a versé
pour cette patrie que vous défaites aux virtualités d’un jeu organisé
et planétaire ; d’un plan de paix qui n’est qu’une folle compro-
mission ; d’une tolérance qui est abdication. Car l’amour, le vrai
déclare toujours la guerre ! C’est là Sa sainteté. Oui, ce peuple que
vous atomisez dans la globalisation d’une masse défigurée, moi,
j’y vois le bouquet aux myriades de visages tournés vers le soleil…
moi, j’y cueille l’Espérance… C’est lui qui m’a appris la Charité
dans sa foi pure du charbonnier, ses processions et parfois ses refus !
car ses violences sont un chant qui ne renonce pas, ne se couchera
pas, comme l’oiseau sur la plus haute branche qui jamais ne se
tait… comme le coq de toutes les aubes levées dans l’exigence de
la sainte Pitié. Ressuscitant à l’horizon de vos mensonges comme
le soleil de Vérité : Car Christ est son Royaume !
Le peuple est enfance, il se languit du Royaume où l’humble
est roi. Le peuple est un silence et puis un cri, il perce l’horizon.
Et il s’étire inhabité, il ressuscite aux aires de sa colère jusqu’au
Ciel. Le peuple est tendre comme la comptine des oubliés, les
yeux trop sages d’un exilé il n’a même plus de larmes… On les
lui a volées. Et qui lui rendra sa mémoire en mille morceaux
déchirés aux réseaux uniformes ?
Sa soif est vive de sa chair, crèche nue où le Verbe Éternel fait
Son nid… son cœur appelle Marie berçant Jésus, Seul Roi des
tout-petits… ils n’ont plus rien à perdre Que Lui.
Bientôt
le Jour
Terre Nouvelle
•••
Où es-tu ma France Silencieuse sur les étangs du soir berçant
les petites demoiselles flottant comme des enfants abandonnées
à ta pitié ? Où es-tu patrie des rois sacrés par le Divin Messie ?
Sacrés dans la Grâce et au-delà de la nature du sang ? Au-delà de
la chair, il y avait une Autre Chair… Celle du Roi de ton cœur
battant au cœur du cœur de Sainte Jeanne parfumant encore
et pour toujours les eaux de toutes tes rivières… les eaux limo-
neuses de la Seine, le clapotis vert de gris de la Marne, les vagues
espiègles au flux secret de la Saône, la voie royale de Dame Loire
couronnant, majestueuse, les châteaux oubliés dans la pous-
sière… France au grand corps de neige et de chaume, d’or de tes
blés éperdus au vent d’Est quand la nuit t’enserre comme une
louve… je me colle contre ta peau,
France enguirlandée de cloches et s’élançant au cou d’un ciel
de cendres où bat où brûle le cœur de Sainte Jeanne uni à Celui
de Son Epoux, le Bien-Aimé des collines éternelles.
France, où est ton Roi, le lys qui te blessa de Sa Pitié au cœur
de ta chair, au vif de ton peuple, toi, sa fille de Vérité. Tu es
née libre dans les eaux baptismales, tu ne le seras qu’immergée
dans la Passion du Christ et avec Lui tu ressusciteras, souve-
raine. Jésus est ton unique Couronne, son reniement, ta chute
irréversible !
France, où sont-ils les hommes… francs comme ceux qui
t’élevèrent des ruines des grandes invasions… Jésus, ceux qui
Vous ressemblent, sur le visage desquels brille Votre Cœur ?
Ceux qui savent encore pleurer sur la douleur du monde et,
debout au cratère des tempêtes, se relèvent dans la guerre pour
que la Foi soutienne le monde et qu’il ne sombre pas tout à
fait dans le néant… ceux qui protègent l’Espérance pour que la
charité monte jusqu’au Ciel, jusqu’à Vous Seigneur… jusqu’à
Votre Pardon.
Ceux dont la colère ressemble à Votre indignation dans le
temple, quand Vous flagellâtes les marchands…
Aujourd’hui encore, Vos soldats chassent les commerçants de
la mort blasphémant l’Image adorable de votre Face au tabernacle
de notre corps et de l’autel où bat l’Esprit comme une colombe, à
tire d’aile… pour Vous rejoindre là-bas où brûle Votre sourire…
là-bas, éternité.
Mais vous vous êtes moqués du Seigneur, vous L’avez renié ; vous
avez dit en vous esclaffant nous sommes comme Dieu, nous sommes
des dieux. Vous avez bu et vous avez dansé au son des musiques de
l’enfer ; vous avez opprimé et vous avez violé ; vous avez profané
l’innocence et crucifié l’Amour ; vous avez massacré au nom des
idoles et colonisé jusqu’à stériliser la terre ; vous avez éclaboussé le
Ciel du sang de nos enfants et à présent, vous vous pavanez à l’ho-
rizon scellé où ne brille plus le soleil, ni la lune, ni les étoiles… vous
avez défiguré les visages en y effaçant l’image de Dieu et vous nous
demandez de vous les présenter à découvert ? Pour y greffer une
puce… Que tombe le voile sur les visages et les cœurs, que tombe la
nuit sur les calvaires nus arrachés à leur Roi, les crèches consumées,
les églises profanées ; tombe la justice sur l’occident repu… Trahi-
son, non de Pierre mais de Judas ! Cette caste et leurs suppôts, leurs
vassaux, leurs idiots, Vous a vendu Seigneur, non plus pour vingt
deniers mais aux marchés du gène, du sexe et de la guerre.
J’entends s’avancer, marée d’ébène murmurant sur nos
crimes, Votre colère, mon Dieu. Son voile recouvrira de Son
ombre, notre honte : « Ainsi vous vous êtes soumis aux insensés
et rebellé contre Mon Amour… Vous entrerez par la porte de
Ma Justice. »
Au bout de la nuit, nous ferez-Vous miséricorde ?
Jésus
Ma douleur est
sacrée
dans la Tienne
Amour
Tu peins mes yeux
bleu horizon
Je suis le Roi
j’attends
aux coulisses du temps
Je suis le Roi
j’espère aux limbes
d’Espérance
Je suis le Roi
dormant
au bois de France
au bois enseveli aux terres de la mémoire
Je me tiens prêt
guettant l’éveil
de vos printemps
Je suis le Roi
Cœur suspendu
à mon sceptre de Foi
Ma couronne
est cachée
aux eaux de vos silences
J’attends
mes soldats
mes fous
mes cavaliers
oui
J’attends la tendre France
Angevine
et rebelle
au palais
oublié où vos fils et vos filles
se dessinent
les sillons
bercent la semence
sous mon regard
éclose
Je suis le Roi
enfanté
de vos remords
Sacrifié
Je vous ressusciterai
des ruines
Qui sont les plus pauvres des pauvres dans l’enfer libéral ?
Ceux qu’on ne laisse pas franchir la frontière de la vie, ceux
qu’on expédie au-delà, ceux qu’on fabrique en série et dont les
cellules-souches, la chair le sang alimentent la loi des marchés
au casino du gène… ceux qu’on sélectionne avant même l’éclo-
sion de leur être. Qui orchestre ce jeu de massacre sinon Satan ?
Il nous arrache à la Paternité de Dieu. Le chrétien aime-il vrai-
ment si ses mains restent immaculées… c’est son cœur qui doit
tenter de l’être, à l’image de sa Mère, la Vierge enfant.
•••
La république est malade du sang des embryons qu’elle sacri-
fia à Baal Mammon et elle en fit un droit, la folle. La Bergère
reviendra… Massacrer les sans voix est-ce un droit ? Jeanne
boutez-les hors de France de par Dieu !
Moi, je brandis la robe rouge trempée du sang des innocents,
morts congelés, attendant aux chambres froides ! Moi, je déchire
la robe rouge trempée du sang des innocents, de ceux qui arra-
chés aux entrailles maternelles subissent la vivisection de méde-
cins vendus aux multinationales du gène. Et moi, dans le Nom
de Jésus, dans le Saint Nom de Dieu, je déclare la guerre à ceux
qui votèrent la mort lente de ces petits !
Au désert.
Marie
•••
Les spécialistes de l’extermination rentable ou de l’élevage
intensif des petits de l’Homme, s’inspirent des techniques utili-
sées pour le bétail. Non plus naissance mais fabrication en bat-
terie. Non pas interruption de grossesse mais abattage !
Tout s’achète, se négocie dans le monde que les marchands
du temple corrompent pour en faire une réserve humaine dont
ils s’autoproclament les maîtres… Le nouvel esclavage est indé-
tectable : le virus modifiant en amont le code source où Dieu
tissa Son Cœur à notre cœur est une arme à destruction mas-
sive. S’ils ne sont pas chassés du sanctuaire de notre corps, le
visage humain sera défiguré jusqu’à la fin des temps… au souffle
de la bête. L’intrus c’est Satan !
Mais,
« Elle est blessée d’une grande blessure, la vierge, la fille de
mon peuple, meurtrie d’une plaie profonde… »
L’enfant avorté
L’embryon saccagé
C’est Jésus Crucifié
III. Ecclesia
Marie m’a souri un jour de rien, un jour de sang et de larmes
et elle a illuminé les ténèbres du sourire d’un enfant de Beth-
léem, couché les bras ouverts dans la Maison du pain… Hos-
tie diaphane abandonnée à nos regards, à nos bouches, à nos
mains pour nous chavirer le cœur. Ce Pain descendu du ciel
de cendres de nos regrets, de nos remords et de nos à quoi bon
c’est Lui, le Pain de la Vie éternelle, c’est Lui, JESUS, l’Amour
fait chair, pour que brûle l’Espérance au cœur de nos nuits les
plus noires, pour que triomphe la Miséricorde au creux des
haines les plus irréductibles… que scintille Son Visage sur ceux
qui n’ont plus figure humaine. Pour que les cœurs de pierre se
brisent à la source d’Eau Vive ouvrant les Cieux transfigurés
d’une terre nouvelle où nous serons chez nous… Enfin. En
Dieu toujours
Qui te traverse
Te trouve.
Ta Lumière m’a brûlée,
il ne reste plus rien
que Toi.
•••
L’unique Révolution, l’originelle, la radicale, est l’extase :
l’exode de soi vers le Royaume de Dieu ! La « révolution » ne
peut être que mystique, c’est un rapatriement à la Source d’où
tout vient. La Parole du Christ est apocalyptique car elle dévoile
à l’Homme son origine princière qu’est l’Amour inconditionnel
du Père. Vous refusez la Croix, hélas, vous n’aurez que la tiédeur
du cœur, sans parfum de la rose effeuillée par Son Amour.
Si le sel s’affadit, il sera foulé aux pieds :
La vérité
Ou
la mort !
•••
Nous sommes tout en bas, là où sont ceux qui tombent pour
amortir leur chute. Nous sommes l’eau des souterrains aux fron-
tières de la vie, pour donner voix à ceux qui n’ont pas l’être encore.
Nous sommes les anges des invisibles, des anonymes et des pros-
crits. Nous sommes Chrétiens ! Oui Seigneur, nous sommes les
germes inconnus, le sel invisible soulevant le monde blessé vers
Votre Amour, tissant au secret de la nuit obscure, Votre Visage…
pour redonner l’humanité à ceux qui l’ont perdue… nous empê-
chons que le monde ne croule sous l’absurde, nous, ouvriers ano-
nymes tressant et retressant Votre Pardon au cœur de la douleur
sans pourquoi et sans fin sinon Celle de Votre Paradis
Les témoins s’en vont au désert et leur cri sera un cri muet.
Archevêque sans cathédrale à l’image du Roi sans royaume
Couronné des épines de nos larmes et de nos péchés.
Notre-Dame de Paris, vos pierres vives sont le Corps dressé
de la Pitié contre les marchands se disputant les braises de votre
Chœur de cendres. Il déchire le ciel du chant meurtri d’une
France bientôt ressuscitée, la Croix s’élève, couronnant la Piéta
berçant Jésus entre ses bras ouverts… la Croix… Seul horizon
de la Miséricorde de Dieu.
Ils ont incendié, ils ont pillé, ils ont violé le Saint des Saints…
mais parmi les cendres et les ruines, Notre-Dame est debout,
dressée… Croix plantée dans le cœur… cœur de la rose tis-
sée dans la chair du monde… chœur transpercé par la flèche,
chœur béant sur la nuit. La cathédrale de pierres est profanée…
c’est le corps diaphane de l’Innocent qu’ils veulent souiller…
Hostie offerte, Présence du Verbe où Dieu murmure, où Dieu
se dit, caresse, tisse, retisse… Hymen… Son Cœur affleurant
de la Sainte Face… Virginité de l’Amour veillant à la porte du
sanctuaire de la conception où resplendit l’acte créateur du
Père animant l’âme au secret du génome… Par Sa Lumière que
les ténèbres accueillent, traversés, passés au fil du Glaive de Sa
Parole. Et Il ordonne :
- Viens à Ma Vie… dont Je te blesse pour que tu ne M’ou-
blies jamais. Mais ils ont incendié le sanctuaire de Ma Présence
reposant au nid de pierres vives… Foi et Espérance dressées
remontant les siècles et les siècles…
Désormais la voie est libre… le serpent a profané la cathédrale
de chair de vos corps… introduit au Jardin de sa genèse… au lieu
du Don et du Pardon. Au lieu où Je t’anime d’un baiser de Ma
bouche. La vie s’expose, sérialisée, labellisée, prostituée, au casino
du gène… interrompue aux chambres froides de l’assistance
publique, scellée à double tour… cœurs arrachés à Ma Présence…
… Je viens… J’ouvrirai le temps… livre scellé… j’abolirai
l’espace… le voile du temple se déchira dans la nuit du Cal-
vaire, la nuit de Jérusalem s’abattit comme l’encre sur le ricane-
ment de vos lèvres, Mon Sang versé enveloppa vos hurlements
de démons… retomba Tel un remords vous dispersant aux
horizons du monde. Je viens… et c’est vos cœurs que Je trans-
percerai pour les brûler de Ma Miséricorde… les réprouvés me
réprouvant seront foudroyés au sel de Ma Justice… les transpa-
rents s’embraseront de Mon Amour et rejoindront Mon Jour…
… Alors la Cité Sainte descendra du Ciel comme une jeune
épousée… Elle resplendira de vous. De vos larmes… De mort,
il n’y en aura plus… mais Moi, éternellement… et vous dans
l’Un… Là où Je Suis par le Père et le Père est par Moi… Et ce
par est l’Amour. Notre embrassement.
•••
Jésus je T’aime mais j’ai si peur de Te suivre parfois… Où
m’emmènes-Tu Amour… Où ? Je resterai toujours cette enfant
peureuse cachée sous le manteau de Marie. Elle s’évanouit pour
que je Te suive… Là-bas, où Tu resplendis comme le soleil sans
fond et sans déclin… Là-bas où Tu n’as pas une pierre pour repo-
ser la tête… Car c’est au creux de Ton Cœur que repose le monde
Il y a une grande Église au cœur du monde, c’est le refuge des
égarés, des pauvres et des petits et c’est les cœurs ardents de ceux
que Tu éclaires de Ton sourire.
Quand le monde se disloquera dans Ta Lumière il restera
l’Amour, Seul passera l’amour. Mon Amour, Vous avez traversé
les particules de la matière comme poussière au vent. Et moi je
Vous attends telle la neige monotone espère le rayon du soleil
levant. Venez, Seigneur Jésus, nous déchirer de Votre éternité !
Caresser Votre Visage sur le voile de nos cœurs. Nos vies sont
une chrysalide, la Votre… l’éternité. Elle s’ouvre à moi là où je
meurs…
Épilogue
J’appartiens à l’Église du Christ, Une, Sainte, Catholique et
apostolique ! Je la défends maladroitement sans doute, comme
un enfant pare le Visage de sa Mère, de son tout petit corps…
Blottie contre Sa Chair, je tente de réparer les morceaux
épars.
Et puis, est-ce un péché, j’aime ma patrie… ma France au
lys immaculé flottant au bleu azur d’une Espérance inaliénable.
Mais ce soir j’ai mal au cœur de sa chair dévastée.
Ici, éliminer l’embryon est un droit, l’empêcher, un délit.
Tenter d’infléchir cette terrible sentence, nous livre à la loi
d’abomination entérinant le meurtre de l’innocent… Violant la
sainte Loi de Dieu !
Désormais la vie est soumise à l’industrie du gène et encodée
au signe du néant. Le Pape ne compare-t-il pas l’avortement au
recours à un tueur à gages et l’eugénisme à une barbarie en gants
blancs « pire que la barbarie nazie ? »
Jésus nous l’a dit : nous ne pouvons pas servir deux maîtres,
il faut choisir Dieu ou l’argent,
L’Amour ou l’idole.
La mise en abîme de la mémoire crée une crispation iden-
titaire exigeant un sacrifice… Tel un organisme expulsant le
virus qui le mine. Si les nations, les corps, les âmes, perdent
leur souveraineté, que les vertus les plus héroïques se délitent,
soudain, tout peut basculer à la périphérie du Bien commun.
Vous nous parlez d’ouvrir les frontières ? Et le petit de l’Homme
que vous ne laissez pas franchir celle de la vie… Et le vieillard,
l’handicapé, le malade à qui l’on refuse d’humidifier les lèvres à
la frontière de la mort… Quelle est cette douane qui contrôle
ces deux frontières : celles de la naissance et celle de l’agonie ?
Ne parlez pas de charité si vous n’accueillez pas le plus étrange
de tous les étrangers, le plus démuni et le plus innocent, lui qui
n’a pas encore foulé la terre et inspiré l’air… lui qui ne sait pas
même crier… lui qui n’est qu’en germe cet amour donné abso-
lument au votre.
Vous nous avez exilés au cœur de notre territoire… votre Sys-
tème tisse sa toile programmant l’amnésie des patries déchues.
Dressées en clans rivaux, elles se déchirent pour la liberté de
consommer en toute égalité, en toute fraternité. Dans l’empire
du mensonge. Nous sommes hors zone, aux terres inhabitables
de la colère. La guerre civile est fille d’une lente douleur dansant
sur le fil du terrorisme financier tentaculaire. Le piège est mon-
dial. Nul asile, nulle zone franche, sinon en Lui.
I
Bonjour, je m’appelle Jeanne. J’ai 35 ans. Et je ne réclame
qu’une faveur : celle de m’exprimer en toute liberté à propos de
l’avortement que j’ai vécu il y a un bientôt un an, puisque « c’est
mon corps [dont il s’agit], c’est mon droit [de m’exprimer], c’est
mon choix [d’en parler] ».
•••
J’avais pourtant tout fait pour que l’annonce se déroule bien :
J’avais pris soin de préparer un bon dîner… un petit câlin assis tous
les deux sur le canapé du salon. Peine perdue ! Une force contraire
à l’amour avait interféré. La venue de cet enfant n’était pas une
bonne nouvelle pour Pierre : Il me repoussa donc de ses deux mains
et partit se coucher, me laissant seule. Seule, en sanglots.
Le sommeil ne vint pas. La nuit fut horrible. Le lendemain
matin, j’ai pris un rendez-vous chez mon médecin généraliste.
Il m’a écouté avec attention et bienveillance. Il m’a proposé
d’effectuer une échographie de datation… Bien plus tard, seu-
lement, j’ai pris connaissance du mot qu’il avait adressé à son
confrère :
« Merci de pratiquer une échographie utérine en vue d’une
IVG ; merci de couper le son et l’image »
Pourquoi me cacher la vue de mon bébé ? L’écoute des batte-
ments de son cœur ? Avait-il peur que je n’aille pas au bout de
la démarche d’avortement ? J’en suis toute révoltée aujourd’hui
encore…
Après quatre semaines d’aménorrhée, j’étais bien enceinte…
Une IVG médicamenteuse était encore possible… Je me trou-
vais dans les délais légaux… Pas de problème, me dit-il, elle
serait remboursée par la Sécu ! Ces mots qui tombaient dans un
cabinet médical bien chauffé, joliment meublé, ont maintenant
un arrière-goût amer et insupportable.
Pour ne pas perdre mon mari j’ai donc accepté l’IVG.
Deux jours après l’échographie, je me suis retrouvée dans une
salle d’attente exigüe et froide de l’hôpital de la Croix-Rousse à
Lyon. Il y avait quatre femmes enceintes autour de moi. Leur
ventre était plus ou moins arrondi. Les autres étaient heureuses,
on lisait leur bonheur sur leur visage et à leur manière de se
tenir. Moi, j’étais triste et résignée : Ce bébé n’arrivait pas au
bon moment et je voulais garder mon mari, je n’avais d’autre
solution que d’avorter.
L’instant atroce hante mes jours et mes nuits, depuis ce
26 novembre de l’an dernier. Je suis dans une pièce aseptisée
aux murs blancs, une sage-femme en face de moi derrière son
bureau en métal verdâtre : Elle me tend un verre d’eau et un
cachet. C’est mon tour de l’avaler, de faire le geste qui tue. Je
parle à mon bébé, je lui demande pardon, dans mon cœur je lui
dis que je l’aime, je le supplie de comprendre :
« Mon petit ange, maman ne souhaite pas ce qui va se passer
mais papa ne veut pas te garder… je suis désolée de ne pas avoir
assez de force pour me battre pour toi… Mon petit ange, je
t’aime et pourtant… ». Comme je tarde à avaler ce comprimé
de mifépristone, la sage-femme me lance à la figure : « Bon alors
vous l’avalez ce cachet. On ne va pas y passer la journée, on a
autre chose à faire ici… »
J’avale. La mort dans l’âme. Et bientôt dans le corps…
Le lendemain je suis à l’hôpital. Des infirmières m’emmènent
dans une chambre. Cette fois-ci, j’ai droit à deux comprimés de
Cytotec. Je suis à nouveau seule, dans une chemise de nuit som-
maire qui couvre ma nudité, à attendre les contractions. Les
minutes sont interminables. J’ai peur. Je sanglote. Des douleurs
horribles surviennent.
Je vais aux toilettes. Je perds beaucoup de sang. Sur les car-
reaux blancs, je sens… je vois… quelque chose tombe entre mes
jambes. Je crie. Surgit une infirmière. Elle me raccompagne sur
mon lit. Elle me laisse en pleurs tandis qu’elle nettoie et ramasse
dans la salle de bains mon bébé. Car ce que j’ai vu… C’était lui,
mon bébé. Un fœtus de cinq semaines a des mains, des jambes,
une tête, des yeux…
Il a fallu faire ensuite une nouvelle échographie, de contrôle, pour
voir si tout était bien parti… Mon mari n’était pas avec moi ce jour-
là non plus. Il travaillait. Je lui ai envoyé un sms : « Tout est fini… »
Dès le premier soir, dès la première nuit, j’ai pleuré toutes
les larmes de mon corps. Je n’arrivais pas à m’endormir. Je m’en
voulais d’avoir tué mon bébé. Avais-je vraiment le choix ? C’est
bien pourtant moi qui avais pris ces médicaments. Je suis res-
ponsable.
À qui en parler, sinon à Pierre ? Mais il ne comprenait rien
de mon désarroi. Il essayait de me rassurer en me disant que
nous serions à nouveau parents plus tard. Rien n’y faisait. J’étais
inconsolable. À chaque fois que je croisais une femme enceinte,
un coup de poignard se plantait dans mon cœur. Je faisais un
détour pour ne pas passer devant un magasin pour bébés. Je
devenais comme folle.
Comment envisager la naissance d’un nouveau bébé avec
Pierre, puisqu’il n’avait pas été capable de protéger notre troi-
sième enfant ? Serai-je capable d’être une bonne maman puisque
j’avais été capable de tuer un de mes enfants ? Je devenais très
irascible. Rien n’allait plus.
•••
Je suis tombée en dépression. Un psychiatre m’a donné des
médicaments. Cela ne résolvait pas le problème de fond alors
je suis aussi allée consulter une psychologue : comme une som-
nambule, je lui ai raconté toute mon histoire mais elle ne m’a
pas vraiment aidée non plus. Le mal continuait à me ronger de
l’intérieur. Les souvenirs me hantaient. Ce que j’avais vu dans
les toilettes de cette chambre d’hôpital était indélébile.
J’ai voulu trouver une solution par moi-même. Je suis allée
sur internet. Sur une vidéo, un médecin expliquait qu’il n’y a pas
de traumatisme post-ivg ! Pas de traumatismes ! Je n’en croyais
ni mes yeux ni mes oreilles. Comment peut-on affirmer cela ?
Comment mentir à ce point ? Quel déni de réalité !
J’ai aussi cherché sur Facebook. Je cherchais de l’aide auprès
d’autres femmes, pour être soutenue, comprise, éclairée. Comme
on jetait jadis une bouteille à la mer quand on était perdu sur
une île déserte, j’ai posté un message de détresse. Une femme
m’a répondu. Elle m’a conseillé de demander le secours d’un
« bon psy ». Je lui ai répondu que je l’avais déjà fait.
Alors, elle m’a alors demandé si j’étais croyante. Cela m’a sur-
prise car je ne voyais pas le rapport. Puisque j’étais effectivement
baptisée, elle m’a proposé d’aller voir un « bon prêtre catholique
près de chez moi ».
J’y suis allée. Je craignais d’être jugée, condamnée. Il m’a
fallu prendre mon courage à deux mains.
J’ai poussé la porte de l’église la plus proche de mon appar-
tement. Cela faisait longtemps que je n’étais pas rentrée dans
une église. Depuis l’enterrement de ma grand-mère, je crois me
souvenir…
L’atmosphère était paisible. Une bonne odeur d’encens me
saisit. Je remontais la nef en direction du prêtre que j’avais
aperçu en entrant. Il portait une soutane. Il devait être à peine
plus âgé que moi. Il me reçut avec un sourire :
« Que puis-je faire pour vous ?
– Je voudrais vous parler de mon avortement. »
Nous nous sommes assis près d’un confessionnal, dans un
coin de l’église. Personne ne pouvait nous entendre : je lui
racontais toute mon histoire.
Il m’écouta puis il me dit :
« Restez ici, je reviens tout de suite… »
Il revint avec une Bible, dont il me lut quelques passages.
Il était question de la Miséricorde de Dieu, d’un enfant pro-
digue, d’un père miséricordieux. Il m’entretint de la manière
dont Jésus traitait les pécheurs, quand bien même son attitude
scandalisait les pharisiens de l’époque. De Marie-Madeleine et
de Zachée… De la femme adultère… Du bon larron.
Le péché… ?
Avais-je péché ?
J’avais certes choisi le mal, mais l’avais-je choisi volontai-
rement ? En pleine conscience et de façon délibérée ? Non pas
complètement !
Le prêtre évoqua alors des circonstances atténuantes. Tels sont
ses mots. En vérité, il répandit du baume sur mes plaies béantes.
Il me proposa de recevoir le pardon de Dieu à travers le sacre-
ment de la confession, pour ce péché, « pour la part qui m’en
était due » et pour les autres nombreux péchés de ma vie.
Je ne m’étais pas confessée depuis ma première communion !
Je lui avouai que je n’étais pas prête et que je ne savais plus com-
ment faire. « Ce n’est pas grave, je vous apprendrai. Je vais prier
pour vous » m’a-t-il dit.
Nous sommes ensuite allés prier devant une statue de la
Sainte Vierge. Il m’a demandé si j’avais donné un prénom à
mon bébé. « Raphaël ! », lui répondis-je. « Un prénom qui peut
être donné aussi bien pour une fille que pour un garçon ». J’ai
déposé un cierge au pied de la Vierge. Dans mon cœur, cette
lumière, c’était un peu de mon enfant. Je l’ai confié à Marie.
J’ai demandé au prêtre si je pouvais revenir lui parler à nou-
veau. Nous avons convenu d’un rendez-vous dans son église
trois jours plus tard.
Il m’a appris à me confesser. À effectuer un examen de
conscience. Il m’a reparlé de la Miséricorde de Dieu pour nous
tous, « pauvres pécheurs ». Il m’a dit : « Jeanne ! Revenez me
voir quand vous vous sentirez prête… Je prie pour vous ! ».
J’ai préparé ma confession. Des années à vivre, comme si
Dieu n’existait pas ! Comme si je ne lui devais rien !
J’ai vu tous mes péchés. Contre Dieu ! Contre mes proches !
Contre mes moins proches ! Contre moi-même ! C’était nou-
veau… J’eus moins de mal à voir mes péchés contre moi-même,
mes proches et moins proches, que ceux contre Dieu.
Quelques semaines plus tard, j’étais prête. J’ai envoyé un
sms à ce prêtre. Nous avons convenu d’un nouveau rendez-vous
dans l’église. Il m’a accueillie avec un bon sourire. Nous avons
prié un « Je vous salue Marie » devant la statue de la sainte Vierge
et nous nous sommes dirigés vers un confessionnal.
J’étais à genoux devant un crucifix.
Dans la pénombre. J’ai demandé pardon à Dieu pour tous
mes péchés. Je les ai avoués à Dieu un à un, et je me suis sentie
plus légère. Le prêtre m’a aidée par ses encouragements. Ensuite
il m’a donné le pardon de Dieu. Je ne suis pas capable de décrire
la paix et la joie qui m’ont envahie. De cet instant aussi je me
souviendrai toujours. Je suis restée dans l’église après ma confes-
sion. J’avais besoin de prier, de parler à Dieu.
Aujourd’hui je suis divorcée. En réalité, l’IVG qui a tué mon
troisième enfant a aussi dévasté mon couple.
Lorsque mon mari m’envoie aujourd’hui un sms me disant :
« Pour toi la famille était la chose la plus importante. Comment
expliquer que tu aies tant changé ? C’est ça, ce que je ne com-
prends pas »… Je ne peux que lui répondre : « Tu as une famille
avec deux enfants, toi. La mienne en compte trois… On n’a
plus la même famille ».
Non l’avortement n’est pas un acte médical anodin. Toutes
les femmes qui ont eu recours à l’IVG le savent bien. Les autres
doivent le savoir. Merci d’avoir lu mon témoignage. Merci de
ne pas me juger.
II
Je suis prêtre catholique. Ce témoignage n’est qu’une œuvre
de fiction, que j’ai inventée en reprenant le style et le contenu
de centaines de récits que vous pouvez trouver, par exemple, sur
une page Facebook comme « IVG : j’en souffre encore, je veux
témoigner ».
Jeanne aurait pu avoir 17, 20, 25, 40 ans. Jeanne aurait pu
ne pas être mariée.
Elle aurait pu avorter par « aspiration ». De façon chirurgi-
cale.
Elle se serait sans doute réveillée la main posée sur son ventre,
en pleurs. Comme tant d’autres qui le racontent dans leurs
témoignages postés sur internet. Peu importe la manière de pra-
tiquer l’IVG (par médicament ou par aspiration), le résultat est
toujours deux victimes : le bébé et sa maman. Quelle que soit la
méthode employée, le besoin de rédemption après avoir subi un
avortement reste le même.
En aucun cas il ne s’agit ni pour moi ni pour l’Église de juger
les femmes qui ont avorté. En revanche, Jeanne sait maintenant
pourquoi elle est devenue « contre l’avortement » et pourquoi
elle essaie d’aider les femmes qui, comme elle, souffrent encore
des conséquences d’une IVG. Sans oublier celles qui n’ont pas
encore avorté afin qu’elles ne tombent pas dans le même piège
qu’elle.
L’avortement est toujours un mal. Il faut le dire et le redire.
Même si certains veulent faire taire toute opposition. L’enjeu est
trop grand pour se taire.
Le Concile Vatican II enseigne que l’avortement (comme
l’infanticide) est un « crime abominable » (Gaudium et Spes
51). C’est objectivement vrai. Le jugement des personnes ne
revient qu’à Dieu « qui sonde les reins et les cœurs » (Jr 17, 10).
Lui seul connaît les circonstances atténuantes et la responsabi-
lité individuelle de chacun. Nous pouvons et devons porter un
jugement sur les actions des hommes mais pas sur les personnes
elles-mêmes. Jésus, vrai Dieu et vrai homme, nous l’a appris.
L’Église catholique cherche à aider toutes ces femmes meur-
tries dans leur âme parce qu’elles ont avorté une ou plusieurs fois
dans leur vie. Elle croit en la miséricorde de Dieu qui ne rejette
jamais « un cœur contrit », c’est-à-dire un cœur qui regrette son
péché et qui veut s’efforcer avec l’aide de Dieu de ne pas recom-
mencer à commettre le mal »(cf. Psaume 50).
Mais une question se pose : D’où vient l’avortement ?
Il vient du diable qui est « homicide depuis le commencement
(Jn 8, 44).
Saint Irénée de Lyon nous parle en ces termes de Satan dans
son Adversus haereses (Livre v, 24, 3 ) :
« Quant au diable, qui n’est qu’un ange apostat, il peut tout
juste faire ce qu’il a fait au commencement, c’est-à-dire séduire
et détourner l’esprit de l’homme, pour qu’il transgresse le com-
mandement de Dieu, et aveugler peu à peu les cœurs de ceux
qui l’écoutent, pour qu’ils oublient le vrai Dieu et l’adorent lui-
même comme Dieu ».
Cette analyse du iie siècle après la naissance de Jésus demeure
toujours aussi vraie : Satan détourne les hommes et les femmes
de l’observance de cette loi non écrite qu’ils découvrent dans
leur conscience et que Dieu a voulu aussi donner à Moïse :
« Tu ne tueras pas l’innocent ! » (Ex 23, 7).
Satan hait la vie parce qu’il hait le Créateur de la vie. Il
aveugle peu à peu les cœurs de ceux qui prêtent l’oreille de leur
intelligence à ses raisonnements spécieux et à ses mensonges. Il
tente d’anesthésier totalement leur conscience.
Et Satan peut être content de lui en ce moment : Le minis-
tère des solidarités et de la santé a publié les derniers chiffres de
l’avortement en France :
En 2018, 224 300 interruptions volontaires de grossesse
(IVG) ont été réalisées en France, dont 209 500 auprès de
femmes résidant en métropole. Le taux de recours s’élève à 15,0
IVG pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans en métropole et
à 27,8 dans les départements et régions d’outre-mer (DROM),
son niveau le plus élevé depuis 1990. Les femmes de 20 à 29
ans restent les plus concernées, avec un taux de 27 IVG pour
1 000 femmes sur l’ensemble du territoire. L’indice conjoncturel
d’avortement atteint 0,56 IVG par femme en 2018. En 2018 il
y a eu 758 000 naissances en France, soit environ un avortement
pour trois naissances…
Oui, l’avortement est un fléau. Ce n’est pas un progrès.
Ce n’est pas un droit parce que personne n’a le droit de tuer
un innocent. Souvent ce n’est pas non plus un choix car per-
sonne n’a proposé une alternative aux femmes enceintes qui
s’interrogent sur l’éventualité de pratiquer une IVG.
•••
Dans sa très belle encyclique en 1995 dont le titre est Evan-
gelium vitae c’est-à-dire l’Évangile de la vie, la bonne nouvelle de
la vie, Saint Jean-Paul II écrit notamment :
« Dieu est le goël, c’est-à-dire le défenseur de l’innocent
(cf. Gn 4, 9-15 ; Is 41, 14 ; Jr 50, 34 ; Ps 19 18, 15). De cette
manière, Dieu montre aussi qu’Il ne prend pas plaisir à la perte
des vivants (Sg 1, 13). Seul Satan peut s’en réjouir : Par son
envie, la mort est entrée dans le monde (cf. Sg 2, 24). Lui, qui
est homicide dès le commencement, est aussi menteur et père
du mensonge (Jn 8, 44) : Trompant l’homme, il le conduit
jusqu’au péché et à la mort, présentés comme des fins et des
fruits de vie « (Evangelium vitae 53).
Saint Jean-Paul II désigne clairement l’origine démoniaque
de l’avortement et des atteintes à la vie des innocents.
« Du point de vue moral, la contraception et l’avortement
sont des maux spécifiquement différents : l’une contredit la
vérité intégrale de l’acte sexuel comme expression propre de
l’amour conjugal, l’autre détruit la vie d’un être humain ; la pre-
mière s’oppose à la vertu de chasteté conjugale, le second s’op-
pose à la vertu de justice et viole directement le précepte divin
« Tu ne tueras pas ».
Mais, même avec cette nature et ce poids moral différents,
la contraception et l’avortement sont très souvent étroitement
liés, comme des fruits d’une même plante. Il est vrai qu’il existe
même des cas dans lesquels on arrive à la contraception et à
l’avortement lui-même sous la pression de multiples difficul-
tés existentielles, qui cependant ne peuvent jamais dispenser de
l’effort d’observer pleinement la loi de Dieu. Mais, dans de très
nombreux autres cas, ces pratiques s’enracinent dans une men-
talité hédoniste et de déresponsabilisation en ce qui concerne la
sexualité et elles supposent une conception égoïste de la liberté,
qui voit dans la procréation un obstacle à l’épanouissement de la
personnalité de chacun. La vie qui pourrait naître de la relation
sexuelle devient ainsi l’ennemi à éviter absolument, et l’avor-
tement devient l’unique réponse possible et la solution en cas
d’échec de la contraception.
Malheureusement, l’étroite connexion que l’on rencontre
dans les mentalités entre la pratique de la contraception et celle
de l’avortement se manifeste toujours plus ; et cela est aussi
confirmé de manière alarmante par la mise au point de prépa-
rations chimiques, de dispositifs intra-utérins et de vaccins qui,
distribués avec la même facilité que les moyens contraceptifs,
agissent en réalité comme des moyens abortifs aux tout premiers
stades du développement de la vie du nouvel individu »
(Evangelium Vitae 13).
tention envers ceux qui ont le plus besoin d’une présence cha-
mais bien au contraire celles d’un saint, d’un pape qui avait un
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