PHD Thesis
PHD Thesis
PHD Thesis
par
Date : 28/07/2021
TITRE
DIRECTEUR DE THESE
JURY
Mes premiers mots de remerciements sont pour le Professeur Bernard M’PASSI MA-
BIALA. Je lui suis infiniment reconnaissant de n’avoir pas hésité à diriger cette thèse,
mais aussi d’avoir initié la collaboration avec l’ICTP. Qu’il trouve ici l’expression d’un
coeur profondément reconnaissant.
Je voudrais remercier les membres du GSMC pour l’accueil chaleureux qui m’a été re-
servé depuis mon travail de Master et tout le long de cette thèse. Je citerais Messieurs
Brice Rodrigue MALONDA BOUNGOU et Martin N’DOLLO (Maîtres de Conférences),
Blaise MALOUMBI, Landry MOUKETO et Dick Hartmann DOUMA (Maîtres Assis-
tants), Aubin Lauril LOMANGA OKANA, Girel Bénédie BOUKA PIVOTEAU, Cédric
Clarféler BOUNGOU et Gabin Dimitri NGANTSO (Assistants), Docteur Holyness MA-
BIALA POATY (Chargé de cours), Messieurs Habib Josué MAGNOUNGOU, Donald
Je remercie également les Docteurs Maryse Dadina NKOUA NGAVOUKA, Wilfrid Inno-
cent NDEBEKA, Bill Donatien LOUBELO MADIELA, Guy Blanchard DALLOU, Alain
Second DZABANA HONGUELLET ainsi que tous les autres enseignants du parcours
Physique de la Faculté des Sciences et Techniques pour leurs encouragements.
J’aimerais aussi dire merci à mes compagnons de lutte, mes collègues de promotion des
parcours Sciences des Matériaux et Energies (SME) et Physique de la Matière Condensée
(PMAC) pour les bonnes relations que nous avons entretenues tout le long de ce périple :
j’ai cité Tania Sandrine MAYALA, Jodivelle Rodalva BAKANA NKENGUE, Christian
Achille MBAKOU MBODO et Rusch Dachna Belphy NGAMPIKA.
Je remercie également la Royal Society à travers le projet ACERA pour l’appui financier
dont j’ai bénéficié lors de la soutenance de cette thèse.
Je ne saurais terminer mon propos sans remercier ma famille et mes très chers amis
Hortense MUMBA AZAMA, Nathalie NGOLATSIE BATHILY et Jeannhey Christévy
VOUVOUNGUI pour leur soutien indéfectible dans les moments décisifs de ce périple.
Remerciements IV
Introduction générale 1
VII
TABLE DE MATIÈRES
2.1 Structure cristalline du α-Fe2 O3 : vue de dessus (a) et vue de profil. Couleurs des
atomes : Fe (bleu) et O (blanc). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
2.2 Cellule de α-Fe2 O3 avec un arrangement antiferromagnétique. L’orientation du spin des
atomes de Fe est indiqué par les sphères de couleurs bleue claire (spin down) et jaune
(spin up). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
2.3 Energie totale en fonction de l’énergie de coupure des ondes planes. . . . . . . . . . . 34
2.4 Energie totale en fonction du nombre 2n de points k suivant (Ox). . . . . . . . . . . 34
2.5 Structure de bandes (a) et densité des états (b) du α-Fe2 O3 en volume. Le niveau de
Fermi est fixé à zéro. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
2.6 Densité des états projetés de α-Fe2 O3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
2.7 Exemples de fonctions de Wannier Maximalement localisées dans le massif de Fe2 O3 (en
jaune et bleu clair). (a) Fonction de Wannier centrée sur un atome de Fe, (b) fonction
de Wannier centrée sur un atome d’oxygène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
2.8 Surface α-Fe2 O3 (0001) vue de dessus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
2.9 Cycle d’oxydation de l’eau sur α-Fe2 O3 (0001) nue. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
2.10 Densité des états et isosurfaces des états de frontière spin up (jaune) et spin down (vert
clair) de la surface de l’hématite en absence (a) et en présence des intermédiaires HO*
(b), O*(c) et HOO*(d). Couleurs des atomes : Fe (bleu), O (blanc) et H (noir). . . . . 42
2.11 Cycle d’oxydation de l’eau, partant du groupe hydroperoxo attaché à une surface de
terminaison Fe. Couleurs des atomes : Fe (bleu), O (blanc) et H (noir) [47] . . . . . . 43
2.12 Configurations oxo - S3 - (a) et peroxo - S’3 - (b). Couleurs des atomes : Fe (bleu), O
(blanc) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
XI
TABLE DES FIGURES
2.13 Configurations oxo - S3 - (a) et peroxo - S’3 - (b). Les isosurfaces correspondent à la
polarisation du spin, où le jaune est le spin-up et le bleu clair le spin-down. Couleurs
des atomes : Fe (bleu), O (blanc) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
2.14 Energie potentielle de surface pour transformer S3 en S’3 , obtenue à partir de la NEB . 46
2.15 Fonctions de Wannier maximalement localisées au niveau de la liaison peroxo (en jaune
et bleu clair). (a) MLWF spin up et (b) MLWF spin down . . . . . . . . . . . . . . 48
2.16 (a) Densité des états de Kohn-Sham pour S3 . Système neutre (noir) et en présence
d’un trou (bleu). (b) Isosurfaces des états de frontière dans le cas neutre et en présence
d’un trou. Couleurs des atomes : Fe (bleu), O (blanc). Les couleurs bleu clair et jaune
représentent respectivement les isosurfaces de spin up et de spin down respectivement. . 49
2.17 (a) Densité des états de Kohn-Sham pour S’3 . Système neutre (noir) et en présence
d’un trou (bleu). (b) Isosurfaces des états de frontière dans le cas neutre et en présence
d’un trou. Couleurs des atomes : Fe (bleu), O (blanc). La couleur jaune représente les
isosurfaces. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
3.1 Surfaces α-Fe2 O3 (0001). (a) SF e vue de dessus, (b) SF e vue de profil. (c) SO vue de
dessus et (d) SO vue de profil. Couleurs des atomes : Fe (bleu) et O (blanc). . . . . . . 53
3.2 Nanotube de carbone armchair (3,3) dans la direction (Ox). Chaque sphère jaune repré-
sente un atome de carbone (C). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
3.3 Structure de bandes du nanotube de carbone (3,3). . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
3.4 Densité des états du nanotube de carbone (3,3). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
3.5 Cycle d’oxydation de l’eau sur le nanotube de carbone (3,3). . . . . . . . . . . . . . 56
3.6 Différentes positions du CNT sur SO : (a1) et (a2) position top vue de dessus et de
profil respectivement. (b1) et (b2) position bridge ou ponté vue de dessus et de profil
respectivement. (c1) et (c2) position hollow vue de dessus et de profil respectivement. . . 58
3.7 Orbitale de Wannier (en vert clair et violet) témoignant de la présence d’une liaison
chimique O-C entre la surface SO et le nanotube de carbone. . . . . . . . . . . . . . 61
3.8 Densité des états projetée du CNT en phase libre (noir) et en phase adsorbée (rouge). . 62
3.9 (a) Différence de charge : les isosurfaces sont fixées à 0.003 au, l’accumulation en vert
et la déplétion en violet. (b) Différence de charge intégrée xy le long de la direction z :
l’atome de surface se trouve à 0. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
3.10 Densité des états projetée du CNT en phase libre (noir) et en phase adsorbée (bleu). . . 63
3.11 (a) Différence de charges : les isosurfaces sont fixées à 0.0015 ua, l’accumulation en
vert et la déplétion en violet. (b) Différence de charges intégrée xy, ∆ρz , le long de de
la direction z : l’atome d’oxygène de surface se trouve à 0. . . . . . . . . . . . . . . 64
3.12 Cycle d’évolution de l’oxygène sur le complexe CNT/SF e . Couleur des atomes : Fe (bleu),
O (blanc), H (noir) et C (jaune). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
3.13 Cycle d’évolution de l’oxygène sur le complexe CNT/SO . Couleur des atomes : Fe (bleu),
O (blanc), H (noir) et C (jaune). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
3.14 Variation de l’énergie libre au cours des différentes étapes du processus d’oxydation de
l’eau sur CNT/SF e sans lacune (noir) et avec une lacune d’oxygène (rouge). . . . . . 72
4.1 Différentes positions de la molécule de H2 sur le CNT : top (T) vue de profil (a1) et de
dessus (a2), bridge (B) vue de profile (b1) et de dessus (b2), Hollow 1 (H1) vue de profil
(c1) et de dessus (c2), Hollow 2 (H2) vue de profil (d1) et de dessus (d2) et Hollow
3 (H3) vue de profil (e1) et de dessus (e2). Couleurs des atomes : Carbone (jaune) et
Hydrogène (noire). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
4.2 Variation de l’énergie d’adsorption du H2 sur le CNT(3,3) en fonction de la distance
qui les sépare. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
4.3 Atome de H adsorbé sur la surface extérieure du CNT(3,3). Couleurs des atomes : C
(Jaune) et H (Noir). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
4.4 Différence de charges induite lors de la chimisorption d’un atome de H sur le CNT(3,3).
Les isosurfaces de couleur verte représentent une accumulation de charges, tandis que
celles en violet représentent une déplétion. Couleurs des atomes : C (Jaune) et H (Noir). 86
4.5 Différentes postions de deux atomes de H adsorbés sur la surface extérieure du CNT
(3,3) : sur deux atomes de C adjacents (a1) et (a2), sur deux atomes C séparés par deux
autres (b1) et (b2) et sur des atomes de C séparés d’un autre (c1) et (c2). Couleurs des
atomes : C (Jaune) et H (Noir). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
4.6 Sites d’adsortpion de H2 sur le complexe CNT-Hématite : P1 vue de face (a1) et de
profil (a2), P2 vue de face (b1) et de profil (b2). Couleurs des atomes : Fe (bleu), O
(blanc), C (Jaune) et H (noir).. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
4.7 Sites d’adsortpion de H sur le complexe CNT-Hématite : C1 (a) et C2 (b). Couleurs des
atomes : Fe (bleu), O (blanc), C (Jaune) et H (noir). . . . . . . . . . . . . . . . . 90
4.8 Atome H sur le complexe CNT-Hématite après la relaxation : site C1 (a) et site C2 (b).
Couleurs des atomes : Fe (bleu), O (blanc), C (Jaune) et H (noir). . . . . . . . . . . 91
XIV
Liste des tableaux
3.1 ∆EO , ∆EOH et ∆EOOH sont les énergies d’adsorption des espèces O, OH et OOH sur
le CNT. ∆GA , ∆GB , ∆GC et ∆GD sont les différences d’énergies libres au cours des
étapes A, B, C et D. η représente le potentiel excédentaire de létape C. . . . . . . . . 57
3.2 Energie d’adsorption Eads du CNT sur SF e , distance dF e−C entre l’atome Fe de surface
et l’atome de carbone C le plus proche, moment magnétique MInitial
Fe de l’atome de Fe de
surface en absence du CNT et moment magnétique MF
Fe
inal
de l’atome de Fe de surface
après adsorption du CNT sur les différents sites d’adsorption. . . . . . . . . . . . . 59
3.3 Energie d’adsorption Eads du CNT sur SO , distance dO−C entre l’atome O de surface
et l’atome de carbone C le plus proche, moment magnétique MInitial
O de l’atome de O de
surface en absence du CNT et moment magnétique MF
O
inal
de l’atome de O de surface
après adsorption du CNT sur les différents sites d’adsorption. . . . . . . . . . . . . 60
3.4 Energie d’adsorption Eads du CNT sur la surface, transfert de charge ∆Q entre le CNT
et la surface, ∆Eα l’énergie d’adsorption de l’espèce α (α = O, OH et OOH) sur le
complexe et η le potentiel extérieur nécessaire pour décomposer les molécules d’eau sur
le système CNT/S (S = SF e , SO ). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
3.5 CNT/SF e (X) complexe CNT/SF e dans lequel l’hématite est dopé par un atome X (X =
N, F et S) sur un site d’oxygène en profondeur, Lacune de O est le système CNT/SF e
en présence d’une lacune d’oxygène exactement sur le même site que celui du dopage.
∆qO∗ , ∆qHO∗ et ∆qHOO∗ représentent les variations de la charge autour des différents
intermédiaires par rapport au CNT/SF e en absence de défaut. . . . . . . . . . . . . 70
XV
LISTE DES TABLEAUX
3.6 CNT/SO (X) complexe CNT/SO dans lequel l’hématite est dopé par un atome X (X = N,
F et S) sur un site d’oxygène en profondeur, lacune de O représente le système CNT/SO
en présence d’une lacune d’oxygène exactement sur le même site que celui du dopage,
∆qO∗ , ∆qHO∗ et ∆qHOO∗ les variations de la charge autour des différents intermédiaires
par rapport au CNT/SO en absence de défaut. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
XVIII
Introduction générale
Introduction générale
Le développement des nations est étroitement lié à l’énergie, dont les sources de pro-
duction se sont diversifiées au cours du temps afin de répondre aux besoins toujours
croissants de l’industrie et des consommateurs. La croissance démographique mondiale
et les efforts d’industrialisation des nations ont pour conséquence l’accroissement de la
demande en énergie. En ce qui concerne l’Afrique, par exemple, l’on s’attend à ce que
les besoins en énergie électrique doublent d’ici à 2035 [1, 2]. L’énergie provenant du soleil
peut facilement offrir assez de puissance pour couvrir tous les besoins énergétiques de
l’humanité, à condition qu’elle soit récoltée efficacement [3]. Un procédé intéressant et
potentiellement très efficace pour stocker l’énergie solaire consiste à convertir directement
l’énergie électromagnétique en énergie chimique, à l’image du processus de photosynthèse
naturelle. La photosynthèse biologique réarrange efficacement les électrons dans le H2 O
et le CO2 pour stocker l’énergie solaire sous forme de glucides [4]. Cependant, la très
faible efficacité de la photosynthèse naturelle exigerait d’énormes quantités de ressources
agricoles pour répondre à nos besoins énergétiques. Pour cette raison, les processus pho-
tosynthétiques artificiels tels que la conversion photoélectrochimique et photocatalytique
de l’énergie solaire ont fait l’objet d’intenses recherches au cours des quatre dernières dé-
cennies [4–6]. Étant donné l’abondance d’eau sur la terre, la réaction de décomposition
photoélectrochimique de l’eau est la voie optimale de photosynthèse artificielle [3]. Cette
opération est possible dans les cellules photoélectrochimiques (PEC) dans lesquelles une
au moins des électrodes est photosensible. Dans les cellules PEC, l’eau est décomposée en
hydrogène et en oxygène gazeux à l’aide d’un photocatalyseur qui absorbe l’énergie des
photons et la convertit en énergie chimique. C’est l’un des moyens les plus efficaces pour
produire de l’hydrogène propre et économique en se servant de l’énergie des photons qui
frappent en permanence la surface de la terre [7].
L’utilisation de l’énergie du soleil pour décomposer l’eau en hydrogène et en oxygène
moléculaires présente donc un grand intérêt technologique, non seulement parce que cela
permet de relever efficacement le défi de la demande mondiale en énergie de plus en plus
importante, mais aussi parce que l’hydrogène est une alternative aux combustibles fos-
siles. Contrairement aux autres formes de conversion d’énergie, telle que le photovoltaïque
ou l’éolienne, la décomposition de l’eau ne produit pas l’électricité, mais elle permet de
convertir l’énergie électromagnétique en énergie chimique et de la stocker. De cette ma-
nière, certains des problèmes les plus rencontrés dans le domaine des énergies renouvelables
1
LISTE DES TABLEAUX
tels que la nature intermittente du rayonnement solaire et de vent, ainsi que l’utilisation
de l’électricité pour le transport sont minimisés. Les carburants chimiques non-polluants,
pour lesquels l’hydrogène est un ingrédient essentiel, peuvent être utilisés dans les installa-
tions technologiques existantes et être capable de stocker de grandes quantités d’énergies
pendant très longtemps. Alors que le succès des porteurs d’énergie chimique propre tel que
l’hydrogène parait évident, la décomposition de l’eau en utilisant l’énergie du soleil telle
que connue à ce jour, est encore une tâche colossale. La réaction ne peut avoir lieu qu’en
présence d’un photo-catalyseur, et plusieurs efforts sont actuellement mis oeuvre pour
trouver un catalyseur efficace pouvant piloter la décomposition photo-électro-chimique de
l’eau.
La décomposition de l’eau (2H2 O → O2 + 2H2 ) se fait en deux demi-réactions :
• La réaction d’évolution de l’oxygène ou OER (Oxygen Evolution Reaction, en an-
glais), 2H2 O → O2 + 4 H+ + 4 e− qui a lieu au niveau de la photoanode ;
• La réaction d’évolution de l’hydrogène ou HER (Hydrogen Evolution Reaction, en
anglais), 4H+ + 4 e− → 2H2 , qui se déroule à la photocathode.
Des deux demi-réactions, la OER, qui fait l’objet de notre étude, est la plus complexe
à réaliser, car se faisant en 4 étapes consécutives impliquant chacune le transfert couplé
d’un proton et d’un électron (PCET) telles que présentées les équations ci-dessous :
A
2H2 O + ()∗ −→ HO∗ + H2 O + (H + + e− ) (1)
B
−→ O∗ + H2 O + 2(H + + e− ) (2)
C
−→ HOO∗ + 3(H + + e− ) (3)
D
−→ ()∗ + O2 + 4(H + + e− ) (4)
Ici, les astérisques indiquent les intermédiaires de réaction attachés à la surface, et ()∗
est le site actif à la surface du catalyseur. Dans chaque étape PCET de A à D, un proton
passe dans l’électrolyte et un électron va à l’anode. La réaction est déclenchée par l’éner-
gie du soleil, qui est absorbée par le semiconducteur et génère des paires trou-électrons.
Alors que les électrons excités sont utilisés à la cathode pour réduire les protons dans la
réaction d’évolution de l’hydrogène, les trous sont neutralisés à la surface de l’anode par
les électrons issus des étapes A à D pour l’évolution de l’oxygène [8–15].
A la surface d’un catalyseur idéal, la différence d’énergie libre dans chacune des 4
étapes est 1.23 eV, soit 4.92 eV nécessaire pour oxyder deux molécules d’eau. En réalité,
la différence d’énergie entre les configurations n’est jamais la même, donnant lieu à un
potentiel excédentaire (et donc à une perte d’énergie) nécessaire pour franchir l’étape qui
a la plus grande différence d’énergie libre de Gibbs (∆G).
Depuis les travaux réalisés par Fujishma et Honda [16] sur le TiO2 , les oxydes métal-
liques semiconducteurs ont attiré une attention considérable en tant que matériaux pour
la conception des photoanodes. Ayant émergé comme un matériau très intéressant, l’hé-
matite, α-Fe2 O3 , fait l’objet de plusieurs études [17]. Il possède une bande interdite de 2.1
eV, qui est idéale pour une large absorption dans le visible [3]. De plus, l’oxyde de fer est
extrêmement stable aussi bien en milieux acqueux que dans un environnement riche en
oxygène, et il est abondant sur la terre et non toxique. Il présente cependant beaucoup de
défauts l’empêchant d’être le photocatalyseur efficace attendu, parmi lesquelles ont peut
citer la faible mobilité des porteurs de charges dans le volume, une cinétique de réaction
lente à l’interface, une trop courte durée de vie de paires trou-électron [18], un fort taux
de recombinaison des paires électron-trou [19], la necéssité d’un potentiel excédentaire
élevé pour déclencher l’oxydation de l’eau [20] et le piégeage de porteurs des charges [21].
D’importants efforts sont déployés actuellement dans le but de comprendre l’origine de
ces insuffisances afin de les discuter. Par exemple, le minimum de la bande de conduction
(MBC) se situe à 0.2 eV en dessous du niveau d’oxydoréduction du couple H2 O/H2 , et
le transfert d’électrons pour réduire les protons en H2 gazeux n’est jamais spontané dans
ces systèmes (figure 1a) [20]. C’est l’une des raisons pour lesquelles l’application d’une
polarisation électrique externe est une condition nécessaire à la réaction.
Figure 1 – Schéma d’une interface électrochimique entre le α-Fe2 O3 et l’électrolyte (a) à bandes plates
et (b) en présence d’un fléchissement des bandes. Ici, VBM représente le maximum de la bande de valence
et CBM le minimum de la bande de conduction. La flèche en pointillé indique le transfert de l’électron
vers le H+ , empêché par la position défavorable du CBM [20].
En présence d’une interface avec un électrolyte, cette image devient plus complexe en
raison des effets de charge de surface [20, 22–24]. Les ions de la solution sont adsorbés à
l’interface et les charges des dopants se réorganisent dans le solide, avec la formation d’une
couche de charge d’espace appauvrie en électrons de la bande de conduction. En d’autres
termes, les bandes électroniques de la surface fléchissent(figure 1b). Ce fléchissement est
fondamental pour les processus en jeux, car il permet aux trous d’électrons générés dans
le massif de migrer vers la surface, où ils sont rendus disponibles pour les étapes d’oxy-
dation de l’eau. Le fléchissement de la bande et la largeur de la couche de l’espace de
charges dépendent des propriétés de l’électrolyte, des défauts intrinsèques de l’hématite
et du dopage en masse, qui fournissent les électrons de conduction à la première place.
La bande peut fléchir de 0.1 à 1.0 eV et la largeur de l’espace de la couche de charge
peut aller de 1 nm à 100 nm [25, 26]. La flexion de la bande peut être modifiée en appli-
quant une polarisation électrique externe. Cette flexion est responsable de deux processus
importants pour la réaction : elle conduit les trous vers la surface, les rend disponibles
pour la réaction et éloigne les électrons de conduction de la surface, supprimant ainsi la
recombinaison électron-trou à l’interface. En fait, la vision actuelle de la réaction est la
suivante : sous l’illumination par le soleil, des trous se forment et migrent vers la surface.
De là, deux processus différents se font concurrence : le processus souhaité de transfert
des trous vers l’interface et la recombinaison de ceux-ci avec des électrons de conduction.
Il s’avère que le transfert des trous est extrêmement lent [27], et que la recombinaison
domine en l’absence d’un potentiel électrique extérieur [20,28]. Ce dernier abaisse ensuite
la bande de conduction dans le massif, augmentant ainsi la flexion de la bande jusqu’à
ce que la recombinaison soit supprimée à un niveau tel que la durée de disponibilité des
trous devient très longue, jusqu’à environ 3s [28]. Dans ces conditions, le transfert des
trous vers le site actif du catalyseur devient plus facile [29].
Ces insuffisances peuvent être surmontées par plusieurs stratégies allant du dopage [30–33]
à la miniaturisation [34] et l’empillement de couches minces [20, 35, 36]. Malgré ces avan-
cées, la recherche d’autres moyens visant à optimiser la capacité de l’hématite à décom-
poser l’eau en ses constituants reste d’actualité.
Dans ce travail, nous utilisons des simulations ab initio basées sur la Théorie de la
Fonctionnelle de la Densité (DFT) pour examiner une stratégie proposée récemment,
à savoir combiner les nanotubes de carbone (CNTs) avec l’oxyde de Fer (α − F e2 O3 )
pour former des systèmes hybrides catalytiquement actifs [37, 38]. L’avantage de cette
approche est que la conductivité des CNTs pourrait accélérer la mobilité des porteurs de
charges dans le massif du α − F e2 O3 , conduisant ainsi à un transport plus rapide d’un
électron (ou d’un trou). La bonne résistance mécanique, la flexibilité et la large surface
des CNTs font de ces systèmes hybrides CNT-Fe2 O3 des matériaux prometteurs pour les
réactions catalytiques [39]. Bien qu’il soit aisé de comprendre comment la géométrie et
la conductivité des CNTs peuvent aider à corriger le problème de la faible mobilité des
charges dans l’hématite, l’impact que cela aurait sur le potentiel excédentaire de la OER
Dans ce chapitre, nous passons en revue les principaux outils théoriques utilisés dans
nos calculs. Les équations seront écrites en notation du système d’unités atomiques pour
lesquelles : me = e = ~ = 4π0 = 1 (me est la masse de l’électron, e la charge électronique
h
et ~ = 2π la constante de Planck réduite).
−
→ −
→
Hcris Ψcris (→
−
ri , Rα ) = Ecris Ψcris (→
−
ri , Rα ) (1.1)
−→
Rα et →−ri représentent respectivement les positions des noyaux α et des électrons i,
Hcris l’hamiltonien et Ecris l’énergie totale du système.
avec :
L N L,L L N N,N
1X 1X 1 X 1 XX Zα X Zα Zβ
Hcris = − ∆i − ∆α + →
− →
− − −→ + −→ − → (1.2)
2 i=1 2 α=1 Mα | r − r | |→
− − | | −
i,j i j
α,β i=1 ri R α α,β R α Rβ|
7
Méthodes ab initio de calcul de la structure électronique
L’équation (1.3) pose un problème à (N+L) particules, et sa résolution n’est pas des
plus aisées à cause des interactions inter-particulaires. La simplification du problème im-
pose l’utilisation de certaines approximations.
→
− →
−
Ψ(→
−
r , R ) = Φ(→
−
r )χ( R ) (1.4)
→
− →
− n−
→o
où Φ(→
−
r ) est la fonction d’onde électronique, χ( R ) celle des noyaux, R = Rα
α=1,..,N
et →
−
r = {→
−r }
i i=1,..,L
La projection de l’Hamiltonien du cristal (1.2) sur la fonction d’onde totale du cristal
→
−
Ψ(→
−r , R ) (1.4) engendre les équations suivantes :
(
cris →
− cris →
−
Hm χ( R ) = Em χ( R )
cris −→ (1.5)
Hm = Tn + Em (Rα )
→
− −
→ − → −
HBO Φ(→
−
r , R ) = Em (Rα )Φ(→
(
r , R)
(1.6)
HBO = Te + Vions + Vij + Viα
cris cris
où Hm , Em , HBO , Em , sont respectivement l’Hamiltonien ionique du cristal, l’énergie du
cristal, l’hamiltonien de Born-Oppenheimer et l’énergie de surface de Born-Oppenheimer,
pour une configuration ”m” des noyaux du cristal [50].
En séparant la vibration ionique du réseau (1.5) des degrés de liberté éĺectronique (1.6)
à l’aide de l’approximation de Born-Oppenheimer, nous réduisons ce problème complexe
à un modèle dont la fonction d’onde Φ(→ −r ) décrit uniquement les électrons. Cela est
avantageux puisque les propriétés fondamentales d’un matériau sont obtenues à partir de
la résolution de l’équation électronique.
permet de passer d’un problème de L électrons à celui d’un seul électron en considérant la
fonction d’onde électronique Φ(→
−r ) de l’état fondamental comme le produit de L fonctions
→
−
d’ondes mono-électroniques ϕi ( ri ) :
φ(~r) = ϕ1 (~
r1 ), ϕ2 (~
r2 )...ϕL (r~L ) (1.7)
L
ρi (→
− |ϕj (→
−
X
r)= r )|2 (1.9)
j=1,j6=i
avec
1
hi = − ∆i + vext + vi H (→
−
r) (1.11)
2
hi ϕi (→
−
r ) = εi ϕi (→
−
r) (1.12)
où les ϕi sont les fonctions d’ondes monoélectroniques et εi les énergies propres corres-
pondantes.
Les équations de Hartree se présentent sous la forme d’équations de Schrödinger mono-
particulaire :
1
{− ∆i + vext + Vi H }ϕi (→
−
r ) = εi ϕi (→
−
r) (1.13)
2
Soit
1
{− ∆i + vef f }ϕi (→
−
r ) = εi ϕi (→
−
r) (1.14)
2
avec :
où vext désigne l’énergie potentielle effective pour un électron en tenant compte du mou-
vement des autres électrons. Cependant, les fonctions d’ondes mono-électroniques ϕi (→ −
r)
H
sont déterminées par le potentiel de Hartree vi donné par l’équation (1.8), qui est lui
même exprimé en terme de ces mêmes fonctions d’ondes selon l’équations (1.9). C’est la
raison pour laquelle cette approche est appelée approximation du champ autocohérent [self
consistent field (SCF)]. Généralement, la densité mono-électronique ρi (→ −
r ) est supposée
→
−
être égale à la densité électonique totale ρ( r ) :
L
ρi (→
−
r ) = ρ(→
− |ϕj (→
−
X
r)= r )|2 (1.16)
j=1
Ainsi, le potentiel subi par chaque électron est le même, mais on introduit une inter-
action de chaque électron avec lui-même, ce qui est incorrect surtout pour des systèmes
localisés tels que les atomes [49, 51]. Ce choix conduit à des erreurs énormes.
En faisant une projection sur l’Hamiltonien du cristal, le problème se réduit à une équation
de Schrödinger mono-électronique où l’électron de la fonction d’onde ϕi (→ −
ri ) est plongé
→
−
dans un potentiel v( r ) moyen, traduisant l’interaction des autres électrons avec ce der-
nier. Cette équation est donnée telle que :
∆i
− + v( r ) ϕi (→
→
− −
ri ) = εi ϕi (→
−
ri ) (1.17)
2
v(→
−
r ) = vext (→
−
r ) + v H (→
−
r) (1.18)
avec :
Z
vext (→
−
X
r) = − →
− : le potentiel extérieur dû aux ions
−
→
R
|→
−
r − R|
et (1.19)
→
−0
→
− ρ( r )
Z
v H (→
−
r) = d( r0 ) − : le potentiel de Hartree dû aux autres électrons.
→
|→
−
r − r0 |
→
− →
−
Z est la charge du noyau et ρ( r0 ) la densité électronique définie par : ρ( r0 ) = i |ϕi (→
−
ri )|2 .
P
L’approximation de Hartree du champ moyen ne suffit pas pour définir de manière satisfai-
sante le système, car elle ne prend pas en compte certains aspects fondamentaux, comme
l’incompatibilité du produit des fonctions d’ondes mono-électroniques avec le principe
d’exclusion de Pauli (celui-ci impose à la fonction d’onde et à l’électron d’être antisymé-
triques sous la permutation de deux électrons).
Φ(→
−
r1 , →
−
r2 , ...→
−
ri , ...→
−
rj , ...→
−
rL ) = −Φ(→
−
r2 , →
−
r1 , ...→
−
rj , ...→
−
ri , ...→
−
rL ) (1.20)
La fonction d’onde Φ est un déterminant de Slater que l’on écrit sous la forme :
ϕ (~
1 r1 , σ~1 ) ϕ1 (~ r1 , σ~2 ) · · · ϕ1 (r~L , σ~L )
1 ϕ2 (~r2 , σ~1 ) ϕ2 (~
r2 , σ~2 ) · · · ϕ2 (~r2 σ~L )
r1 , σ~i , ..., r~L , σ~L ) = √
ΦHF (~ .. .. .. .. (1.21)
L! . . . .
ϕL (~
r1 , σ~1 ) ϕL (~
r2 , σ~2 ) · · · ϕL (~rL , ~σL )
où →
−
σ représente le spin de l’électron.
→
−
−0 ρ(→
→ −r )ρ( r0 )
Z Z Z
3
d→
−
r ρ(→
− d→
−
r Vext (→
−
r )ρ(→
− →
−
2 5
ET F [ρ] = (3π 2 ) 3 r )3 + r )+ d r dr →
− (1.25)
10 |→
−
r − r0 |
où les trois termes du second membre sont respectivement l’énergie cinétique du gaz
d’électrons sans interaction, l’énergie d’interaction électrostatique dans le potentiel exté-
rieur Vext et l’énergie de répulsion coulombienne électron-électron.
13 Z
3 3
d→
−
r ρ(→
− 4
ET F D [ρ] = ET F [ρ] − r )3 (1.26)
4 π
Théorème 1 :
La densité électronique ρ(→ −
r ) est la seule fonction nécessaire à la détermination de
toutes les propriétés électroniques d’un système.
Par conséquent, l’énergie EEF de l’état fondamental d’un système d’électrons en interac-
tion plongé dans un potentiel extérieur vext (~r) est une fonctionnelle de la densité électro-
nique à l’état fondamental ρEF .
Z
E[ρ(→
−
r )] = d→
−
r 3 ρ(→
−
r )vext (→
−
r ) + F [ρ(→
−
r )] ≥ EEF (1.27)
où les termes d→
R −3 →
r ρ(−r )vext (→
−
r ) et F [ρ(→
−
r )] désignent respectivement l’interaction noyaux-
électrons et la fonction de Hohenberg-Kohn (c’est une fonctionnelle universelle dans le sens
qu’elle ne dépend pas du potentiel externe qui agit sur le système et n’est pas connue de
manière exacte).
On note :
avec : T [ρ] la fonctionnelle énergie cinétique du système et Eee [ρ] la fonctionnelle énergie
d’interaction électron-électron.
Théorème 2 :
La fonctionnelle de l’énergie E[ρ(→
−r )] est minimale quand la densité électronique ρ(→
−
r)
→
−
correspond à la densité de l’état fondamental ρEF ( r ).
Z
d→
−
r 3 ρ(→
−
r )vext (→
−
r ) + F [ρ(→
−
r )] = EEF (1.29)
F [ρ(→
−
r )] = To [ρ(→
−
r )] + (EH [ρ(→
−
r )] + Exc [ρ(→
−
r )]) (1.30)
l’énergie d’échange-corrélation. Cette expression tient compte de tous les effets à L-corps,
y compris les interactions non prises en compte auparavant.
La fonctionnelle d’énergie totale s’écrit alors :
→
−
−0 ρ(→
→ −r )ρ( r0 )
Z Z
E[ρ(→
−
r )] = To [ρ(→
−
r )] + →
−
d r dr →
− →
− → −
−0 + Exc [ρ( r )] + d r ρ( r )vext
→ (1.31)
→
−
|r − r |
L’application du principe variationnel à l’énergie totale du système, conduit à un en-
semble d’équations mono-électroniques de type Schrödinger appelées équations de Kohn-
Sham [59] :
1
[− ∆i + vef f (→
−
r )]ϕi (→
−
r ) = εi ϕi (→
−
r) (1.32)
2
où
vef f = vext (→
−
r ) + vH (→
−
r ) + vxc (→
−
r) (1.33)
ρ(→
− fi |ϕi (→
−
X
r)= r )|2 (1.34)
i
→
−
−0 ρ( r0 )
→
Z
vH (→
−
r)= dr →
−
|→
−r − r0 |
et (1.35)
→
−
δExc ρ( r )
vxc =
δρ(→
−r)
Pour utiliser la DFT, il est nécessaire que soit connue de manière précise la fonctionnelle
d’échange-corrélation, qui pourtant demeure inconnue. L’alternative est de recourir aux
approximations.
Z
LDA
Exc = εLDA
xc [ρ(→
−
r )] ρ(→
−
r )d3 →
−
r (1.36)
où εLDA →
−
xc [ρ( r )] est l’énergie d’échange-corrélation par électron pour un gaz d’électrons
homogène de densité ρ(→ −
r ). L’équation (1.36) se décompose en deux termes correspondant
respectivement à l’énergie d’échange locale et l’énergie de correlation locale, telle que :
εLDA LDA
xc [ρ] = εx [ρ] + εLDA
c [ρ] (1.37)
L’énergie d’échange par électron dans l’approximation de la densité locale est connue et
issue du modèle proposé par Fermi-Dirac :
13
3 3 1
εLDA
x =− ρ3 (1.38)
4 π
Dans le cas d’un système magnétique, on recourt à l’Approximation de la densité de
Spin Locale (Local Spin Density Approximation, LSDA) [60]. Dans cette formulation, on
introduit dans le système une dissymétrie entre les populations de spin différent de densités
électroniques ρ ↑ (→−
r ) (spin up) et ρ ↓ (→
−
r ) (spin down). L’énergie d’échange-corrélation
se généralise immédiatement au cas d’un système polarisé [61] :
Z
εLSDA
xc (ρ ↑, ρ ↓) = ρ(→
−
r )εhom →
− →
− 3→
−
xc [ρ ↑ ( r ), ρ ↓ ( r )] d r (1.39)
où εhom →
− →
−
xc [ρ ↑ ( r ), ρ ↓ ( r )] représente l’énergie d’échange-corrélation par particule d’un
gaz d’électrons homogène.
L’idée de base de la LDA (LSDA) est qu’il est possible d’estimer l’énergie d’échange-
corrélation d’un système inhomogène en utilisant, sur des portions infinitésimales, les
résultats d’un gaz homogène d’électrons de densité égale à la densité locale du système
inhomogène. Cette approximation est raisonnable pour des systèmes faiblement inho-
mogènes, elle permet d’obtenir dans de très nombreux cas une bonne description des
propriétés de l’état fondamental [62]. Toutefois, elle échoue dans certains cas comme la
description des propriétés structurales et électroniques des cristaux. En effet, les para-
mètres structuraux y sont sous-estimés jusqu’à 4% et la largeur de la bande interdite des
matériaux semi-conducteurs y est considérablement réduite.
Z
Exc [ρ(→
−
r )] = ρ(→
−
r )d→
−
r f (ρ(→
−
r ), |∇ρ(→
−
r )|) (1.40)
hyb GGA
Exc = Exc [ρ] − αExGGA [ρ] + αExEXX , (α < 1) (1.41)
Le dernier terme αExEXX de cette équation ne dépend pas de la densité, cela signifie que
les fonctionnelles hybrides ne sont pas des fonctionnelles pures de la densité.
Cette approche permet d’améliorer considérablement le gap dans les matériaux semicon-
ducteurs et isolants ainsi que les énergies de liaison. Elle décrit les proprétés physiques des
matériaux avec une meilleure précision que la LDA et la GGA, mais a pour inconvénient
la nécessité d’un important effort numérique.
Dans la mise en œuvre numérique de la DFT+U, la force d’interaction sur site est décrite
par deux paramètres : le terme de Coulomb sur site U et le terme d’échange du site J. Les
paramètres U et J peuvent être obtenus à partir de calculs ab initio [68–70], mais sont
généralement obtenus de manière semi-empirique.
L’énergie de Hubbard EHubbard s’obtient généralement de la manière suivante :
1 X 0
EHubbard = (Umm0 − Jmm0 δσσ0 )nσm nσm0 (1.43)
2 mσ6=m0 σ0
• Les forces de Keesom qui font état de la dépendance de l’énergie d’interaction entre
deux molécules, séparées par une distance R, et possédant des moments dipolaires per-
manents (→−
µ1 , →
−
µ2 ), qui subissent des fluctuations thermiques. L’énergie d’interaction est
2µ21 µ22 1
EKeesom = − (1.44)
3kT R6
• Les forces de Debye décrivent l’interaction d’une molécule qui possède un dipôle
dont l’orientation subit des fluctuations thermiques avec un partenaire polarisable. La
polarisabilité dipolaire moyenne α tient compte des effets de polarisation électronique et
de vibration du partenaire. Ainsi, on obtient la relation suivante :
1
EDebye = −µ21 α2 (1.45)
R6
Ces mécanismes, bien présents dans les gaz réels et dans les liquides, ne parviennent pas
à expliquer la cohésion de systèmes constitués de molécules et d’atomes apolaires. C’est
finalement London qui va clarifier les choses et donner une expression plus générale pour
l’interaction entre partenaires apolaires, pour laquelle les mécanismes de Keesom et de
Debye ne peuvent être évoqués afin d’expliquer la cohésion. Ainsi dans le cas de liquides et
de solides de gaz rares, qui sont constitués d’atomes quasiment sphériques et ne possédent
pas de moments permanents, on a besoin d’un nouveau mécanisme expliquant la cohésion
de ces systèmes [72].
• Les forces de London sont connues sous le nom d’interactions de dispersion de Lon-
don. Elles décrivent les interactions entre deux dipoles induits causées par les effets de
corrélation des distributions de charges entre deux fragments [72]. Pour un système consti-
tué de deux entités A et B, séparés par une distance R, l’énergie d’interaction de dispersion
se présente généralement sous la forme :
AB C6AB
EDispersion =− (1.46)
R6
où C6AB représente les coefficients de dispersion, dépendant de la paire d’entités AB.
Des différentes implémentations des fonctionnelles permettant de traiter les effets de dis-
persion, celles de Grimme [75–77] et de Tkatchenko-Scheffler [78] comptent parmi les plus
populaires. L’approche suivie par Grimme en 2006 (DFT-D) consiste à ajouter un terme
correctif à l’énergie Kohn-Sham :
où
at −1 X
NX Nat
C6ij
Edisp = −s6 f
6 damp
(Rij ) (1.48)
i=1 j=i+1
R ij
où Rr est la somme des rayons de van der Waals. q Les coefficients C6 sont calculés à
partir des coefficients Ci6 individuels par Cij
6 = C6i C6j , ces derniers étant obtenus par un
ajustement des énergies d’ionisation et des polarisabilités :
N N
!
1X at X
at X
C6ij C8ij
Edisp =− fd,6 (rij , L) 6 + fd,8 (rij , L) 8 (1.51)
2 i=1 j=1 L rij,L rij,L
sn
fd,n (rij ) = −αn (1.52)
rij
1+6 sR,n ×R0ij
r
C8ij
où R0ij = C6ij
, les paramètres α6 , α8 et sR,8 sont fixés aux valeurs 14, 16 et 1 respective-
ment et s6 , s8 et sR,6 , sont des paramètres ajustables dont les valeurs dépendent du choix
de la fonctionnelle d’échange-corrélation.
Dans cette partie nous nous sommes focalisés sur les fonctionnelles DFT-D3 de Grimme
utilisées dans ce travail, mais d’autres fonctionnelles de van der Waals sont présentées de
manière détaillée dans la littérature [79–82].
→
−
v(→
−
r )ef f = vef f (→
−
r + T) (1.53)
→
−
où T est le vecteur translation du cristal définissant sa périodicité.
−
→− →
ϕj,k (→
−
r ) = uj,k (→
−
r )ej k . r (1.54)
où
→
−
uj,k (→
−
r ) = uj,k (→
−
r + T) (1.55)
→
− − →− →
uj,k (→
−
X
r)= → ( G )ei G . r
Cj,− (1.56)
k
−
→
r
→
−
où les Cj,−
→ sont les coefficients de Fourier et les vecteurs G appartiennent au réseau
k
réciproque. Si Ω représente le volume de la cellule de simulation, on peut réécrire l’équation
(1.53) sous la forme :
1 X →
− − →− →
ϕj,k (→
−
r)= √ → ( G )ei G . r
Cj,−
k
(1.57)
Ω −
→
r
Le nombre d’ondes planes dans la base est infini, mais au fur et à mesure que la valeur
de l’énergie cinétique augmente, le coefficient Cj,−
→ devient de plus en plus négligeable.
k
Cela permet de ne prendre en compte qu’un nombre fini d’ondes planes dont l’énergie
cinétique ne dépasse pas une certaine valeur appélée énergie cinétique de coupure Ecutof f
définie telle que :
1→− → −
Ec = | k + G |2 < Ecutof f (1.58)
2
1
Ecutof f = G2cutof f (1.59)
2
Dans la pratique, Ecutof f est déterminée par un test de convergence sur l’énergie totale
du système.
→
−
Z
Ω 1 X
...Θ(EF − εi,−
→ )d k −→
k
fj,−
→ ...
k
(1.60)
(2π)3 BZ N−→
k −
→
k
où les fj,−
→ sont les nombres d’occupations, prenant les valeurs 1 ou 0 selon que l’état est
k
occupé ou vide. Cette approche donne la possibilité de calculer la densité électronique et
→
−
l’énergie totale du système avec un nombre très réduit de points k . Dans la pratique, le
→
−
calcul du nombre de points k nécessaire pour échantillonner la zone de Brilouin (BZ) se
fait à travers un test de convergence consistant à augmenter progressivement la grille des
→
−
points k jusqu’à ce que l’énergie totale du système cesse de varier.
Notons que la taille de la cellule et celle de la zone de Brillouin varient en sens inverse.
Autrement dit, plus la taille de la cellule est petite plus la BZ est grande, et inversement.
Voilà pourquoi quand la cellule est très large, il est judicieux de n’utiliser qu’un seul
→
−
point k . Dans ce cas le point Γ (0, 0, 0) est le plus utilisé. Cependant, dans certains
systèmes, surtout métalliques, il est nécessaire d’utiliser une grille assez dense afin de bien
échantillonner la surface de Fermi.
pour éviter que les images périodiques interagissent entre elles. Pour ce faire, un test sur
l’indépendance des images périodiques doit être réalisé en faisant varier progressivement
les dimensions de la supercellule jusqu’à ce que l’énergie totale du système converge.
à cette difficulté, une autre méthode de construction des pseudopotentiels fut développée
par David Vanderbilt [87]. Dans ce cas, la contrainte de la conservation de la norme est
levée dans le but de lisser arbitrairement la pseudofonction dans la région du coeur ionique
(voir figure 1.2) afin de réduire le nombre d’ondes planes à considérer. Cependant, la non
conservation de la norme dans la région du coeur signifie aussi une perte de la charge
électronique dans cette zone. Pour pallier à cela, il convient d’ajouter à la densité de
charges obtenue à partir des pseudofonctions lisses une densité de charges supplémentaire.
système. On dit que le système a convergé lorsque la différence entre les densités de deux
itérations consécutives est voisine de zéro. Une fois la convergence atteinte, les coordon-
nées atomiques obtenues peuvent servir à détérminer différentes propriétés du système
comme le montre le diagramme de la figure 1.3.
Figure 1.3 – Schéma de calcul auto-cohérent de l’énergie totale et des géométries d’équilibre des struc-
tures cristallines.
−
→− →
→
−
→ ( r ) = ei k . r u −
ψn,− →
−
→( r ) (1.61)
k n, k
→
−
ψn,−
→ étant une fonction périodique définie pour le vecteur de réseau R tel que par :
k
un,− − →
→ −
→( r + R ) = u −
→
−
→( r ) (1.62)
k n, k
avec un,−
→ la partie périodique d’une fonction de Bloch.
k
La fonction de Wannier Wi est la transformée de Fourier d’une fonction de Bloch :
→
− →
− −
Z → −
V → − →
Wn (→
−
r − R) = d k ei k .( r − R ) un,− →
−
→( r ) (1.63)
(2π)3 BZ
k
Dans cette relation, V représente le volume de la cellule unitaire, BZ indique que la somme
se fait sur la première zone de Brillouin.
Cette écriture peut être généralisée en considérant la possibilité que les fonctions de Bloch
de différentes bandes se mélangent :
X −
→
(W ) (k)
|u →i
− = Umn |um,−
→i
k
(1.64)
n, k
m
(W )
le terme u −
→ permet d’obtenir la fonction de Wannier généralisée à partir de l’équa-
n, k
−
→
tion (1.63) et U ( k ) une matrice unité.
XXh i
2 2
Ω= hun, k |r |un, k i − |hun, k |r|un, k i|
−
→ −
→ −
→ −
→ (1.65)
n −
→
k
1.16 Conclusion
Nous venons de présenter les méthodes de détermination de la structure électronique
des matériaux. Dans un premier temps, nous avons présenté le problème à plusieurs corps
rencontré lors de la résolution de l’équation de Schrödinger dans le cas des systèmes
étendus, avant de présenter diverses approximations basées sur les fonctions d’ondes qui
ont été proposées au fil des années. Ensuite nous avons mis l’emphase sur notre méthode
de base, la Théorie de la fonctionnelle de la densité (DFT), qui propose de résoudre le
problème en s’appuyant uniquement sur la densité électronique. Les approximations de
l’énergie d’échange-corrélation en DFT, la méthode des pseudopotentiels, ainsi que la
DFT étendue aux matériaux à forte corrélation électronique à l’image du α-Fe2 O3 qui fait
l’objet de notre étude ont été présentées. Nous avons aussi parlé de la prise en compte
des effets de dispersion en DFT avec les fonctionnelles de Van der Waals. Avant de clôre
ce chapitre par la présentation de la méthode des fonctions de Wannier maximalement
localisées, nous avons présenté la procédure de calcul de l’énergie et d’optimisation des
structures utilisées par le code PWscf.
Propriétés électroniques et
magnétiques des intermédiaires de
réaction peroxo sur les surfaces
d’Hématite
2.1 Introduction
Dans ce chapitre nous déterminons la structure électronique de l’hématite α-Fe2 O3
en volume et présentons le modèle numérique de la surface α-Fe2 O3 (0001). Ensuite nous
explorons les processus élémentaires de l’oxydation de l’eau sur la surface α-Fe2 O3 (0001)
libre. Enfin, nous examinons de près la nature de l’intermédiaire de réaction peroxo iden-
tifié dans la référence [15], qui est lié à l’étape de détermination du potentiel excédentaire
(overpotential, en anglais) dans la réaction d’évolution de l’oxygène. Cet intermédiaire est
donc d’une importance capitale pour la réaction de décomposition de l’eau sur la surface
α-Fe2 O3 (0001). Nous analysons la structure électronique et magnétique de cet intermé-
diaire à l’aide des fonctions de Wannier maximalement localisées (MLWFs, Maximally
Localized Wannier Functions) [95, 104]. Ensuite, nous étudions ces structures en présence
des trous d’électrons. La barrière d’énergie à franchir, pour rompre la liaison peroxo afin
de passer de S’3 à S3 , sera évaluée par la méthode des bandes élastiques (NEB, Nudged
Elastic Band) [106].
31
Propriétés électroniques et magnétiques des intermédiaires de réaction peroxo sur les surfaces d’Hématite
Figure 2.1 – Structure cristalline du α-Fe2 O3 : vue de dessus (a) et vue de profil. Couleurs des atomes :
Fe (bleu) et O (blanc).
couche est ferromagnétique, tandis que le couplage entre couches est antiferromagnétique
[107, 108], comme le montre la figure 2.2 en dessous de 960 K.
Dans tous nos calculs, la fonctionnelle de l’énergie d’échange-correlation est approchée
en utilisant l’Approximation du Gradient Généralisé (GGA) de Perdew-Burke-Ernzerhof
(PBE) [46]. Afin de corriger le phénomène d’auto-interaction sur les électrons Fe 3d,
nous employons la méthode DFT+U. Pour ce faire, nous fixons la valeur du paramètre
de répulsion effectif de Coulomb à U = 4.2 eV. Cette valeur a été choisie parce qu’elle
permet de reproduire le gap expérimental du α-Fe2 O3 .
Figure 2.2 – Cellule de α-Fe2 O3 avec un arrangement antiferromagnétique. L’orientation du spin des
atomes de Fe est indiqué par les sphères de couleurs bleue claire (spin down) et jaune (spin up).
plus négligeable. Cela permet de ne prendre en compte qu’un nombre fini d’ondes planes
dont l’énergie cinétique ne dépasse pas une certaine valeur appelée énergie cinétique de
coupure Ecutof f définie telle que :
1→− → −
Ec = | k + G |2 < Ecutof f (2.1)
2
1
Ecutof f = G2cutof f (2.2)
2
Dans la pratique, Ecutof f est déterminée par un test de convergence sur l’énergie totale
du système. Ce test consiste à faire varier l’énergie de coupure jusqu’à ce que l’énergie
totale du système cesse de varier. Dans le cadre de notre travail, le test de convergence a
permis de fixer Ecutof f à 40 Ry soit 544 eV. La figure 2.3 montre la variation de l’énergie
totale en fonction de l’énergie de coupure. L’énergie de coupure de la densité de charge
correspondante est 320 Ry.
-3604
-3606
-3608
-3612
-3614
-3616
-3618
-3620
15 20 25 30 35 40 45 50 55 60
Energie de coupure [Ry]
Figure 2.3 – Energie totale en fonction de l’énergie de coupure des ondes planes.
-3617,539
-3617,54
Energie totale [Ry]
-3617,541
-3617,542
-3617,543
-3617,544
-3617,545
2 4 6 8
2n
Dans la suite de ce chapitre, nous utiliserons cette grille, chaque fois qu’il s’agit du
volume, à l’exception de calculs post-processing dans lesquels nous avons augmenté la
grille à 8 × 8 × 4.
Le tableau 2.1 montre que les résultats de nos calculs sont en accord avec ceux des
travaux antérieurs. Nous constatons que les paramètres de maille a et c sont surrestimés
respectivement de 1.5% et 1.4% par rapport aux valeurs expérimentales. Le paramètre
structural c/a est fidèlement reproduit.
2 2
1 1
Spin up
Spin down
E - EF [eV]
0 0
-1 -1
-2 -2
Γ M K Γ A -40 -20 0 20 40
PDOS [Unité arb.]
(a) (b)
Figure 2.5 – Structure de bandes (a) et densité des états (b) du α-Fe2 O3 en volume. Le niveau de Fermi
est fixé à zéro.
par les états 2p de l’oxygène, tandis que la minimum de la bande de conduction (MBC)
l’est par les états 3d du Fe de spin minoritaire. En raison de ces caractéristiques des orbi-
tales, la structure de bandes de α-Fe2 O3 présente un MBC presque sans dispersion entre
les points M et K de la première zone de Brillouin. Cela indique que les masses effectives
des porteurs de charges sont extrêmement importantes dans l’hématite pur, ce qui a pour
conséquence une faible mobilité des électrons. Cela corrobore le fait que le mécanisme
de conduction dans l’hématite est polaronique (porteurs d’électrons localisés) [107]. C’est
l’une des principales raisons faisant qu’une faible efficacité de conversion de l’energie du
rayonnement solaire en Hydrogène soit observée dans ce matériau, malgré son gap favo-
rable. La partie inférieure de la bande de conduction entre les points Γ et A est également
très plate et a une énergie plus élevée comparée au MBC. Cela implique que la conduction
entre les couches dans la direction z sera sévèrement attenuée ; la conductivité est connue
pour être très anisotrope, étant significativement plus élevée à l’intérieur de couches du
plan a-b [107, 112]. Ainsi, la conduction électronique dans l’hématite se produit essentiel-
lement le long des couches où tous les atomes de Fe ont le même moment magnétique.
D’autre part, le MBV, qui se situe entre les points M et K, présente certaines caracté-
ristiques de dispersion en raison d’une hybridation p-d favorable entre les états O-2p et
Fe-3d. Par conséquent, les trous d’électrons ont une masse effective faible, ce qui suggère
une mobilité plus élevée par rapport aux électrons, négligeant la nature de leur distorsion
polaronique. Nous avons trouvé un moment magnétique de 3.81 µB sur chaque atome de
Fe, soit 1.19 µB de moins par rapport à la valeur expérimentale. Cependant, notre va-
6
Fe 3d
4 O 2p
-2
-4
-6
-8
-8 -7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2
E - EF (eV)
leur est plus proche de la valeur expérimentale que celle (3.4 µB ) trouvée par Rollman et
al. [110] qui ont pourtant utilisé la même méthode. Par des calculs basés sur la méthode
de Hatree-Fock (HF), Catti et al. [113] ont obtenu la valeur de 4.74 µB qui est en très
bon accord avec la valeur expérimentale [114]. Il en ressort que la méthode HF reproduit
mieux les propriétés magnétiques du α-Fe2 O3 que la DFT+U.
Une des voies par excellence pour visualiser la structure électronique d’un matériau
complexe est d’examiner les orbitales de Wannier [95]. Ces dernières ressemblent aux orbi-
tales atomiques et couvrent exactement la variété des orbitales occupées. Par conséquent,
elles permettent de connaitre la nature des liaisons chimiques. Dans la figure 2.7 se trouve
une illustration des MLWFs du massif d’hématite. Elles sont semblables à des orbitales d
sur les atomes de Fe et à des orbitales p sur les atomes de O.
Figure 2.7 – Exemples de fonctions de Wannier Maximalement localisées dans le massif de Fe2 O3 (en
jaune et bleu clair). (a) Fonction de Wannier centrée sur un atome de Fe, (b) fonction de Wannier centrée
sur un atome d’oxygène
En réalité, la différence d’énergie entre les configurations n’est jamais la même, cela
donne lieu à un potentiel excédentaire, nécessaire pour franchir l’étape qui a la plus grande
différence d’énergie libre.
En tenant compte du potentiel extérieur Ub et du pH de la solution, la différence
d’énergie libre à chaque étape est donnée par :
Dans cette partie, nous étudions la décomposition de l’eau sur la surface SF e nue.
Plusieurs études ont adopté le schéma réactionnel selon lequel deux molécules d’eau ad-
sorbées au site actif de l’anode (ici la surface (0001) de l’hématite) sont décomposées en
quatre étapes successives consistant chacune en un transfert couplé d’un proton et d’un
électron, produisant les intermédiaires hydroxyl (HO*), oxo (O*) et hydroperoxo (HOO*)
à la surface. Nos calculs ont été effectués en suivant cette procédure. Le cycle d’oxydation
de l’eau correspondant est présenté dans la figure 2.9.
Tableau 2.2 – Energie du point zéro (ZPE) et contribution de l’entropie (évaluée à 298 K) à l’énergie
libre (TS) [13].
Tableau 2.3 – ∆EO , ∆EOH et ∆EOOH sont les énergies d’adsorption des espèces O, OH et OOH
respectivement, sur la surface SF e . ∆GA , ∆GB , ∆GC et ∆GD sont les différences d’énergies libres au
cours des étapes A, B, C et D. η représente le potentiel excédentaire de l’étape B.
∆EO (eV) ∆EOH (eV) ∆EOOH (eV) ∆GA (eV) ∆GB (eV) ∆GC (eV) ∆GD (eV) η(V)
Par des simulations ab initio basées sur la DFT, Rossmeisl et al. [115] ont montré une
inter-dépendance des énergies d’adsorption ∆EO , ∆EOH et ∆EOOH des intermédiaires O*,
HO* et HOO* respectivement, conduisant à la relation ∆GB +∆GC = 3.2±0.2 eV. Nos
eq4-1
Figure 2.10 – Densité des états et isosurfaces des états de frontière spin up (jaune) et spin down (vert
clair) de la surface de l’hématite en absence (a) et en présence des intermédiaires HO* (b), O*(c) et
HOO*(d). Couleurs des atomes : Fe (bleu), O (blanc) et H (noir).
calculs confirment ce qu’ils ont cobstaté à cet égard, car dans cette partie ∆GB +∆GC
= 3.002 eV.
Nous avons par ailleurs mesuré la longueur de la liaison Fe-O entre l’atome de Fer de
surface et l’atome d’oxygène des intermédiaires O*, HO* et HOO*. Les valeurs obtenues
sont respectivement 1.61 Å, 1.84 Å et 1.94 Å pour O*, HO* et HOO*. En ce qui concerne
la liaison O–H, elle vaut environ 0.98 Å aussi bien dans le cas HO* que dans celui de
HOO*. Cette valeur correspond à longueur de liaison O–H dans une molécule d’eau. La
liaison O–O dans l’intermédiaire hydroperoxo (HOO*) est longue de 1.42 Å, soit 0.22 Å
de plus que la liaison O–O dans une molécule de dioxygène. Une fois de plus, nos résultats
sont en accord avec ceux de Ulman et al. [15].
Dans la figure 2.10 sont présentées les densités des états accompagnées de la distri-
bution spatiale des charges correspondant aux états de frontière dans le cas de tous les
intermédiaires de la réaction d’évolution de l’oxygène à la surface SF e de l’hématite. Il y a
un état de spin down au-delà du niveau de Fermi, noté E2 (Figure 2.10d), qui est localisé
Figure 2.11 – Cycle d’oxydation de l’eau, partant du groupe hydroperoxo attaché à une surface de
terminaison Fe. Couleurs des atomes : Fe (bleu), O (blanc) et H (noir) [47]
sur le groupement HOO*. Cet intermédiaire est impliqué dans le processus d’oxydation
de l’eau. En effet, un trou d’électron au niveau de cet état devrait jouer un rôle important
dans la réaction d’évolution de l’oxygène. En plus de l’état E2 , il y a aussi les états Es
(spin up) et E1 (spin down) situés proche du maximum de la bande de valence (MBV). Les
états Es se concentrent uniquement sur les atomes d’oxygène de surface et disparaissent
au fur et à mesure qu’on s’enfonce dans le volume. Elles ressemblent à ce qu’on appelle
les états de surface. Bien que ceux-ci soient délocalisés, ils peuvent agir comme sites de
localisation de polarons à petits trous à la surface de l’hématite [15,30]. La présence de ces
états est plus évidente sur la surface libre (figure 2.10a) et dans le cas où le groupement
HO* est adsorbé à la surface (figure 2.10b). Dans le cas HO*, nous observons un fait
très intéressant : l’état E1 qui est localisé uniquement sur l’intermédiaire qui se trouve en
dessous de Es . Cela signifie que les trous d’électrons préfereraient être piègés au niveau
de Es plutôt que d’aller sur les états situés au niveau du site actif HO*. Ulman et al. [15]
ont obtenu un résultat similaire et montré que cette difficulté peut être surmontée en
recouvrant la surface de α-Fe2 O3 par une couche Ga2 O3 .
Ulman et al. [15] ont identifié deux chemins de réaction possibles à la suite de l’étape
B de la figure 2.9 consistant en la déhydrogénation de l’intermédiaire HO* comme le
montre la figure 2.11. L’un des chemins passe par la formation de l’intermédiaire oxo
(correspondant à la surface S3 ) et aboutit à la formation d’une liaison peroxo à la surface
(correspondant à la surface S’3 ).
Les deux configurations sont proches en énergie (S3 est supérieure en énergie à S’3 de
32 meV seulement). L’existence de la configuration S’3 est un fait fascinant : une liaison
d’oxygène se forme entre l’atome adsorbé et un atome d’oxygène du deuxième plan de
surface de l’hématite. La longueur de cette liaison, 1.47 Å, est plus grande que celle d’une
molécule O2 d’oxygène (1.2 Å). Cela indique que cette liaison est dans le régime peroxo.
Ce fait devrait expliquer diverses observations expérimentales [26, 116, 117] en présence
d’un intermédiaire de réaction peroxo dans les processus de décomposition de l’eau sur
les surfaces d’hématite et d’autres oxydes. Dans la suite, nous examinons de près ce fait
particulièrement intrigant.
Figure 2.12 – Configurations oxo - S3 - (a) et peroxo - S’3 - (b). Couleurs des atomes : Fe (bleu), O
(blanc)
Le fait que le mode de liaison soit totalement différent peut affecter la structure élec-
Figure 2.13 – Configurations oxo - S3 - (a) et peroxo - S’3 - (b). Les isosurfaces correspondent à la
polarisation du spin, où le jaune est le spin-up et le bleu clair le spin-down. Couleurs des atomes : Fe
(bleu), O (blanc)
Le cas de l’atome de Fe auquel est lié l’atome d’oxygène adsorbé à la surface est
intéressant. Son moment magnétique est de 1.18 µB supérieur dans le cas peroxo (S’3 ),
indiquant un important ré-arrangement électronique entre les deux configurations. De
plus, la surface ayant la terminaison peroxo a un moment magnétique nul, alors que
celle avec la terminaison oxo (S3 ) possède un moment magnétique de 1.89 µB . L’atome
d’oxygène adsorbé n’est pas magnétique dans le cas S’3 alors qu’il possède un moment
magnétique induit de 0.1 µB dans le cas S3 . Cette nature non-magnétique de l’oxygène
dans le cas S’3 ainsi que la longueur de la liaison inter-oxygène de 1.47 Å confirment sa
caractérisation en tant que groupement peroxo.
en utilisant la méthode des bandes élastiques (NEB). Nous avons exploré 17 images de
ce processus et relaxé les coordonnées atomiques en imposant le seuil de convergence des
forces à 0.05 eV/Å. Le chemin minimum d’énergie résultant est présenté dans la figure
2.14.
0,9
0,8
0,7
0,6
Energie (eV)
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
Coordonnée réactionnelle
Figure 2.14 – Energie potentielle de surface pour transformer S3 en S’3 , obtenue à partir de la NEB
Dans un dispositif réel, la surface de l’hématite est immergée, ce qui donne lieu de
discuter du fait que la présence des molécules d’eau proches du site actif puisse influencer
et peut-être même abaisser la hauteur de la barrière d’énergie trouvée dans ce travail.
Cependant, nous avons montré que le réarrangement du spin électronique devrait s’opérer
le long de la transition entre les deux intermédiaires. Compte tenu du fait que les molécules
d’eau ne soient pas magnétiques, leur présence ne devrait pas, en principe, avoir d’impact
majeur sur la nature ou la valeur de l’énergie de l’état de transition (voir tableau 2.4).
Tableau 2.4 – dF es −O∗ distance entre l’atome de Fer de surface (Fes ) et l’atome d’oxygène adsorbé
(O*), Moments magnétique de l’atome de fer de surface MF e et de l’atome d’oxygène absorbé MO∗ , angle
entre l’atome O∗ , l’atome Fes et l’atome d’Oxygène sub-surface (Os ) et la différence d’énergie entre deux
états ∆E. L’état S3 est pris comme référence.
Figure 2.15 – Fonctions de Wannier maximalement localisées au niveau de la liaison peroxo (en jaune
et bleu clair). (a) MLWF spin up et (b) MLWF spin down
Figure 2.16 – (a) Densité des états de Kohn-Sham pour S3 . Système neutre (noir) et en présence d’un
trou (bleu). (b) Isosurfaces des états de frontière dans le cas neutre et en présence d’un trou. Couleurs des
atomes : Fe (bleu), O (blanc). Les couleurs bleu clair et jaune représentent respectivement les isosurfaces
de spin up et de spin down respectivement.
La situation est similaire pour la configuration S’3 (peroxo). Dans ce cas, une orbitale
moléculaire est localisée sur le groupe peroxo, c’est le HOMO du système neutre, noté
E dans la figure 2.17. Lorsqu’un électron est retiré du système, l’état correspondant E’
se trouve au-delà du niveau de Fermi (LUMO). Cela indique la localisation des trous
d’électrons sur la liaison peroxo entre l’atome d’oxygène adsorbé et l’atome d’oxygène de
l’hématite.
(a) (b)
Figure 2.17 – (a) Densité des états de Kohn-Sham pour S’3 . Système neutre (noir) et en présence d’un
trou (bleu). (b) Isosurfaces des états de frontière dans le cas neutre et en présence d’un trou. Couleurs
des atomes : Fe (bleu), O (blanc). La couleur jaune représente les isosurfaces.
2.11 Conclusion
Au moyen des calculs basés sur la théorie de la fonctionnelle de la densité (DFT),
nous avons examiné les propriétés électroniques et magnétiques des deux intermédiaires
de réaction importants de la réaction d’évolution de l’oxygène sur une photoanode à base
d’hématite. Les deux intermédiaires sont impliqués dans la OER dans le processus de
décomposition de l’eau, et sont caractérisés par un atome d’oxygène adsorbé sur l’atome
de fer du premier plan de surface. Dans l’un des cas, l’atome adsorbé est lié uniquement
à l’atome de Fer, tandis que dans l’autre, il forme aussi une liaison peroxo avec un des
atomes d’oxygène de sub-surface. Les deux configurations ont presque la même énergie.
Nous avons montré que malgré leur similarité apparente en énergie, le mode d’ad-
sorption dans les deux configurations est très différent et cela conduit à une structure
électronique et magnétique différente. Cette différence se manifeste aussi par une haute
barrière d’énergie rendant hautement improbable la conversion de l’une des configurations
en l’autre. Les deux intermédiaires sont susceptibles de co-exister dans une cellule pho-
3.1 Introduction
Comme mentioné précédemment, l’hématite a montré un potentiel intéressant en tant
que matériau photocatalyseur dans le processus de décomposition de l’eau. Si plusieurs
études à l’heure actuelle se focalisent sur les surfaces α-Fe2 O3 (0001) libres, dans ce cha-
pitre, nous examinons l’influence d’un nanotube de carbone sur les propriétés catalytiques
de l’hématite [118]. En raison de la structure en couches de l’hématite dans la direction
[0001], différentes terminaisons de surfaces sont possibles. Nous avons considérons deux
terminaisons de surface stables ayant été observées expérimentalement : la terminaison
oxygène (ferryle, notée SO ) et la terminaison ferrée (SF e ). Ces deux terminaisons de surface
peuvent coexister, par exemple, à une température de 973 K et une pression d’oxygène
de 40 mbar [9]. Les surfaces SF e et SO sont celles qui ont été identifiées précédemment
respectivement par S1 et S3 [47].
52
Etude ab initio des propriétés catalytiques des systèmes hybrides CNT-Hématite
Figure 3.1 – Surfaces α-Fe2 O3 (0001). (a) SF e vue de dessus, (b) SF e vue de profil. (c) SO vue de dessus
et (d) SO vue de profil. Couleurs des atomes : Fe (bleu) et O (blanc).
Figure 3.2 – Nanotube de carbone armchair (3,3) dans la direction (Ox). Chaque sphère jaune représente
un atome de carbone (C).
n − m = 3q. Il devrait par conséquent être métallique. Nous avons calculé sa structure de
bandes pour vérifier si ce fait est confirmer par notre méthode de travail.
La figure 3.3 confirme que le CNT(3,3) est bel et bien métallique. Sa bande de valence
et sa bande de conduction se touchent au point de Dirac comme c’est le cas avec le
graphène. Le niveau de Fermi est fixé à zéro. La densité des états calculée dans ce travail
montre aussi le caractère métallique du nanotube de carbone armchair (3,3) qui fait l’objet
de notre étude (voir Figure 3.4).
10
CNT(3,3) libre
8
PDOS (Unité arb.)
0
-4 -3,5 -3 -2,5 -2 -1,5 -1 -0,5 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4
E - EF (eV)
Les énergies d’adsorption des intermédiaires O*, HO* et HOO* sont respectivement
-6.732 eV, -2.570 eV et -1.585 eV (voir Tableau 3.1). Des trois intermédiaires, O* est le
plus stable sur le CNT, et compte tenu du fait qu’il soit impliqué dans l’étape de déter-
mination du potentiel excédentaire, sa très forte affinité avec le nanotube est l’explication
logique à la forte dépendance de ce système à un potentiel extérieur dans le processus de
décomposition de l’eau. La grande valeur du potentiel excédentaire de 2.493 V trouvée ici
(0.81 V pour l’hématite) est une preuve évidente que le CNT isolé n’est pas un matériau
adéquat pour catalyser la réaction d’évolution de l’oxygène.
Le calcul de la somme ∆GB +∆GC = 3.213 eV indique que le processus d’oxydation de
l’eau sur le CNT(3,3) obéit à la relation de Rossmeisl [115] présentée dans le chapitre
précédent.
Tableau 3.1 – ∆EO , ∆EOH et ∆EOOH sont les énergies d’adsorption des espèces O, OH et OOH sur
le CNT. ∆GA , ∆GB , ∆GC et ∆GD sont les différences d’énergies libres au cours des étapes A, B, C et
D. η représente le potentiel excédentaire de létape C.
∆EO (eV) ∆EOH (eV) ∆EOOH (eV) ∆GA (eV) ∆GB (eV) ∆GC (eV) ∆GD (eV) η(V)
Nous avons ensuite étudié la géométrie des groupements hydroxyl (OH), oxo (O) et
hydroperoxo (OOH) après l’adsorption. Au premier abord, nous constatons que l’inter-
médiaire oxo est adsorbé en position bridge sur le CNT. La longueurs de la liaison C–O
sont de 1.41 Å, 1.44 Å et 1.46 Å respectivement dans les cas O, OH et OOH. La liaison
O–H vaut 0.98 Å dans les deux groupements OH et OOH, comme nous l’avons vu dans le
cas de la surface α-Fe2 O3 (0001). En ce qui concerne la liaison O–O dans l’intermédiaire
hydroperoxo, nous avons trouvé une longueur de 1.47 Å comme en régime peroxo [47].
L’énergie d’adsorption Eads du CNT sur la surface S est calculée par la relation (3.1)
ci-dessous :
Figure 3.6 – Différentes positions du CNT sur SO : (a1) et (a2) position top vue de dessus et de profil
respectivement. (b1) et (b2) position bridge ou ponté vue de dessus et de profil respectivement. (c1) et
(c2) position hollow vue de dessus et de profil respectivement.
ES+CN T − ES − nEC
Eads /C = (3.1)
n
où ES+CN T , ES , EC et n sont respectivement les énergies du complexe CNT/S, de la
surface S libre et d’un atome de C (dans le CNT) dans leurs configurations géométriques
totallement relaxées et le nombre d’atomes de carbone dans le CNT.
Tableau 3.2 – Energie d’adsorption Eads du CNT sur SF e , distance dF e−C entre l’atome Fe de surface
et l’atome de carbone C le plus proche, moment magnétique MInitial
Fe de l’atome de Fe de surface en
F inal
absence du CNT et moment magnétique MF e de l’atome de Fe de surface après adsorption du CNT
sur les différents sites d’adsorption.
carbone C le plus proche impliquent l’absence de formation d’une liaison chimique entre
le nanotube et la surface à l’issue de l’adsorption. Il est donc clair que le type d’adsorption
en jeu ici est la physisorption. Nous constatons en outre que le moment magnétique de
l’atome de Fer (Fe) de surface de 3.44 µB reste inchangé à la suite de l’adsorption du CNT
sur SF e .
En ce qui concerne la surface SO , comme pour le cas SF e , tous les atomes sont libres de
se mouvoir lors du calcul de relaxation. Mais contrairement au cas précédent, ici le site
le plus stable pour l’adsorption du CNT sur la surface est le hollow (l’atome d’oxygène
de surface se trouvant est au centre d’un hexagone formé par des atomes de carbone de
CNT au début du calcul) comme le témoigne le tableau 3.3 ci-dessous :
Tableau 3.3 – Energie d’adsorption Eads du CNT sur SO , distance dO−C entre l’atome O de surface et
l’atome de carbone C le plus proche, moment magnétique MInitial
O de l’atome de O de surface en absence
du CNT et moment magnétique MF O
inal
de l’atome de O de surface après adsorption du CNT sur les
différents sites d’adsorption.
L’énergie d’adsorption de -0.178 eV par atome de C, du CNT sur SO suggère une forte
interaction entre les deux entités. Il s’agit clairement d’une adsorption chimique ou chi-
misorption qui se traduit par la formation d’une liaison chimique entre le substrat (SO )
et l’adsorbat (CNT). La courte distance de 1.37 Å, entre l’atome d’oxygène de surface et
l’atome de carbone le plus proche de lui ainsi que la variation du moment magnétique de
l’atome de surface de -0.130 µB à 0.101 µB plaident aussi en faveur de la formation d’une
liaison chimique entre le CNT et la surface. Cette conclusion a été confirmée par le calcul
des fonctions de Wannier maximalement localisées au voisinage de l’atome d’oxygène de
surface. La figure 3.7 montre la MLWF qui témoigne du fait que le nanotube de carbone
est adsorbé chimiquement par la surface SO .
Figure 3.7 – Orbitale de Wannier (en vert clair et violet) témoignant de la présence d’une liaison
chimique O-C entre la surface SO et le nanotube de carbone.
Dans la partie suivante nous étudions les propriétés électroniques des complexes CNT/SF e
et CNT/SO à travers les changements induits dans le CNT à la suite de l’adsorption, de
la différence de charges et du transfert de charges entre les deux entités.
CNT_Libre
CNT/SFe
Figure 3.8 – Densité des états projetée du CNT en phase libre (noir) et en phase adsorbée (rouge).
Figure 3.9 – (a) Différence de charge : les isosurfaces sont fixées à 0.003 au, l’accumulation en vert et
la déplétion en violet. (b) Différence de charge intégrée xy le long de la direction z : l’atome de surface se
trouve à 0.
l’état libre et celle du CNT adsorbé sur la surface SF e , puis nous avons effectué un calcul
élémentaire de soustraction pour obtenir la différence entre les deux telle que présentée
dans l’équation (3.3), ce qui correspond au transfert de charges ∆Q.
La valeur trouvée de 0.036 |e− |, est très faible et suggère une redistrubution de charge.
Son signe positif signifie que le transfert se fait du CNT vers la surface. Le nanotube est
donc le donneur et la surface est l’accepteur.
Il est aussi possible d’interpréter le transfert de charge dans ce type de système hybride
en comparant les travaux de sortie (workfunction, en anglais) du CNT et du complexe
CNT/SF e . Nos calculs ont donné les valeurs de 4.391 eV, 5.748 eV et 5.749 eV respecti-
vement pour le CNT, la surface SF e et le CNT/SF e . La similarité des valeurs du travail
de sortie du CNT/SF e (5.749 eV), et de la surface S F e (5.748 eV), indique un simple ré-
arrangement des charges dans la zone où les interactions sont plus importantes tant sur
le S F e que sur le CNT au moment de la formation du complexe CNT/SF e . Toutefois, ce
phénomène est plus important sur le CNT que sur SF e . Ce qui justifie le signe positif de
la différence de charges trouvée plus haut.
Dans le cas du CNT sur SO (voir figure 3.10), nos calculs prédisent un déplacement du
point de Dirac d’environ 0.4 eV vers les énergies positives. Ce qui signifie que le nanotube
de carbone devient dopé positivement sur la surface SO .
CNT_Libre
CNT/SO
PDOS (unité arb.)
E - EF (eV)
Figure 3.10 – Densité des états projetée du CNT en phase libre (noir) et en phase adsorbée (bleu).
Nous avons par ailleurs calculé la différence de charges entre le CNT/SO , la surface
SO et le CNT (voir figure 3.11(a)). Nous constatons que les charges se concentrent au
niveau de la zone de jonction entre SO et le CNT, c’est-à-dire au niveau de la liaison O–C.
En outre, la figure 3.11(b) montre des pics largement plus importants dans le voisinage
de l’atome d’oxygène de surface que dans le cas CNT/SF e : nous sommes bel et bien en
présence d’un cas de chimisorption.
Figure 3.11 – (a) Différence de charges : les isosurfaces sont fixées à 0.0015 ua, l’accumulation en vert
et la déplétion en violet. (b) Différence de charges intégrée xy, ∆ρz , le long de de la direction z : l’atome
d’oxygène de surface se trouve à 0.
Figure 3.12 – Cycle d’évolution de l’oxygène sur le complexe CNT/SF e . Couleur des atomes : Fe (bleu),
O (blanc), H (noir) et C (jaune).
Figure 3.13 – Cycle d’évolution de l’oxygène sur le complexe CNT/SO . Couleur des atomes : Fe (bleu),
O (blanc), H (noir) et C (jaune).
Tableau 3.4 – Energie d’adsorption Eads du CNT sur la surface, transfert de charge ∆Q entre le CNT
et la surface, ∆Eα l’énergie d’adsorption de l’espèce α (α = O, OH et OOH) sur le complexe et η le
potentiel extérieur nécessaire pour décomposer les molécules d’eau sur le système CNT/S (S = SF e , SO ).
Complexe Eads /C (eV) ∆Q (|e− |) ∆EO (eV) ∆EOH (eV) ∆EOOH (eV) η (V)
Les énergies d’adsorption des différents intermédiaires sur les complexes CN T /SF e et
CN T /SO sont calculées par la relation (3.4) :
Dans cette partie, nous considérons le cas où l’un des atomes d’oxygène de l’hématite
très éloigné de la surface est substitué par un atome de N. Les résultats du tableau 3.5
montrent que l’étape qui nécessite la plus grande énergie est C, celle qui conduit à la
formation de l’intermédiaire hydroperoxo, suivie de B qui consiste en la déshydrogénation
du groupement hydroxyl. Les énergies de réaction correspondantes sont respectivement
2.029 eV et 1.099 eV. L’étape A coûte 0.949 eV, tandis que D est la plus facile à réa-
liser, avec seulement 0.843 eV. Nous constatons qu’ici encore, l’étape de détermination
du potentiel excédentaire est C. Le potentiel excédentaire est de 0.799 V contre 0.796 V
avant le dopage. L’énergie libre de la réaction lors de cette étape a augmenté de 0.003 eV
par rapport au cas CNT/SF e non dopé. Nous attribuons cette différence à la variation
de la charge autour des intermédiaires O* HO* et HOO*. L’observation du tableau 3.5
montre que la différence de charges est plus prononcée autour de l’intermédiaire HOO*
que sur les deux autres (O* et HO*). Cet effet est certainement dû au fait que l’interaction
électrostatique entre le groupe OOH et l’atome N dans ce cas diffère de celle entre OOH
et O dans le cas précédent. On y voit une diminution de la charge électronique de 0.011
|e− |. En ce qui concerne les énergies d’adsorption des différents intermédiaires, elles sont
presque les mêmes que dans le cas non-dopé.
Tableau 3.5 – CNT/SF e (X) complexe CNT/SF e dans lequel l’hématite est dopé par un atome X (X =
N, F et S) sur un site d’oxygène en profondeur, Lacune de O est le système CNT/SF e en présence d’une
lacune d’oxygène exactement sur le même site que celui du dopage. ∆qO∗ , ∆qHO∗ et ∆qHOO∗ représentent
les variations de la charge autour des différents intermédiaires par rapport au CNT/SF e en absence de
défaut.
Le dopage se fait de la même manière que dans les cas précédents. Encore une fois,
l’étape de détermination du potenitel excédentaire est C, correspondant à la formation du
groupement hydroperoxo OOH à la surface. La différence d’énergie libre correspondante
est ∆GC = 2.033 eV. Le classement des étapes en fonction des énergies nécessaires pour
leur réalisation est le même que dans tous les cas précédents, c’est-à-dire B, A puis D avec
1.103 eV, 0.946 eV et 0.838 eV respectivement. De prime abord, nous constatons que le
système CNT/SF e dopé par S vérifie la relation de Rossmeisl [115], puisque la valeur ∆GB
+ ∆GC = 1.103 + 2.033 = 3.136 V est bien comprise entre 3.0 et 3.4 eV, que le potenitel
excédentaire, η = 0.803 V, augmente de presque 0.01 V par rapport au système CNT/SF e
parfait. Cette dernière observation peut être attribuée, comme dans les autres cas, à la
variation, par rapport au cas sans dopage, de la charge autour des espèces adsorbées.
En particulier, dans le cas présent, la variation de la charge est plus évidente sur HOO*
que sur O* et HO*(0.287 |e− | contre 0.043 |e− | et -0.006 |e− | respectivement). Ce qui
renforce légèrement l’affinité entre le complexe CNT/SF e dopé par S (CNT/SF e (S)) et le
groupement hydroperoxo OOH (l’énergie ∆EOOH passe de -2.470 à -2.478 eV, soit une
variation d’environ 0.01 eV).
Après avoir constaté que le dopage par N, F ou S ne modifie pas considérablement le
Figure 3.14 – Variation de l’énergie libre au cours des différentes étapes du processus d’oxydation de
l’eau sur CNT/SF e sans lacune (noir) et avec une lacune d’oxygène (rouge).
Ce fait a aussi été observé par Nguyen et al. [13] qui ont étudié la photo-oxydation de
l’eau sur la surface α-Fe2 O3 (0001) libre en présence d’une lacune d’oxygène. L’autre fait
marquant, sans doute le plus important, est la réduction de la dépendance du système à
une tension extérieure au cours du processus d’oxydation de l’eau. En effet, le potentiel
excédentaire passe de 0.796 V, en absence de la lacune d’oxygène, à 0.758 V en présence de
la lacune de O, soit une variation de presque 0.04 V. La variation des charges atomiques
de Bader sur les intermédiaires O*, HO* et HOO* est respectivement de 0.227, -0.032 et
0.322 |e− |. Cela correspond, en terme d’énergie d’adsorption des différents intermédiaires,
à une variation de 0.011 eV, -0.228 eV et 0.02 eV. L’intermédiaire HO* perd en stabilité
en présence de la lacune d’oxygène, tandis que O* et HOO* sont davantage stables,
cela conduit à une diminution de la différence d’énergie libre au cours de l’étape C, et
par conséquent à la diminution du potentiel excédentaire. On constate en outre qu’en
présence de la lacune d’oxygène, notre système ne vérifie pas la rélation de Rossmeisl et
al. (∆GB + ∆GC = 2.194 V).
A la lumière de ce qui précède, nous constatons que le processus d’oxydation de l’eau
sur CNT/SF e n’est pas affecté de manière significative par l’introduction des défauts.
L’effet le plus notable est l’augmentation de l’énergie de liaison CNT-Hématite de 0.28
eV (selon les données du tableau 3.5) en présence des impuretés de F. Cependant, en
raison de l’absence d’une liaison covalente entre les deux sous-systèmes, le dopage dans
l’hématite n’a qu’un effet négligeable sur l’affinité des intermédiaires de la réaction d’évo-
lution de l’oxygène sur le CNT. Par conséquent, la valeur du potentiel excédentaire n’est
pratiquement pas affectée par le dopage dans ce cas. En absence comme en présence des
impuretés de N, F ou S ainsi qu’en présence d’une lacune de O, l’étape de détermination
du potentiel excédentaire est la même. Il s’agit de celle qui conduit à la formation du
groupement hydroperoxo OOH.
Dans la suite, nous nous intéressons à l’étude de l’impact des mêmes défauts, à savoir
le dopage par N, F et S ainsi que la création d’une lacune d’oxygène sur les propriétés
catalytiques du complexe CNT/SO que nous avons exploré précédemment.
Tableau 3.6 – CNT/SO (X) complexe CNT/SO dans lequel l’hématite est dopé par un atome X (X =
N, F et S) sur un site d’oxygène en profondeur, lacune de O représente le système CNT/SO en présence
d’une lacune d’oxygène exactement sur le même site que celui du dopage, ∆qO∗ , ∆qHO∗ et ∆qHOO∗ les
variations de la charge autour des différents intermédiaires par rapport au CNT/SO en absence de défaut.
∆EOH = -2.539 eV et ∆EOH = -1.560 eV. Le processus d’oxydation de l’eau se fait dans
l’ordre A −→ B −→ C −→ D. L’étape C est la plus énergétique (1.867 eV), ensuite
vient la B (1.331 eV), puis A (0.908 eV) et finalement la D (0.814 eV). Une fois de plus
nous constatons que l’étape de détermination du potentiel excédentaire est C, nécessitant
une tension extérieure de 0.637 V pour achever le processus de décompostion de l’eau.
La diminution de 0.144 V du potentiel excédentaire par rapport au système non-dopé est
dûe au fait que les groupements O et OOH sont moins stables sur complexe CNT/SO (S)
qu’ils ne l’étaient auparavant. Cela se traduit en terme de structure électronique par une
forte accumulation de charge sur les intermédiaires O* et HOO* à la suite du dopage par
S (voir tableau 3.6).
Nos calculs montrent que le dopage du complexe CNT/SO par N, F et S permet de réduire
la dépendence de ce système à un potentiel extérieur respectivement de 0.06 V, 0.08 V
et 0.14 V. L’introduction des impuretés de S semble être plus efficace pour réduire le
potentiel excédentaire que les autres types de dopage pratiqués ici. Nous avons aussi vérifié
l’application de la relation de Rossmeisl et al. à nos systèmes. Nous avons obtenu : ∆GB +
∆GC = 3.309 eV (pour CNT/SO (N )), ∆GB + ∆GC = 3.259 eV (pour CNT/SO (F )), ∆GB
+ ∆GC = 3.198 eV (pour CNT/SO (S)). Le constat est que tous nos systèmes CNT/SO
dopés vérifient la relation ∆GB + ∆GC = 3.2 ± 0.2 eV.
Comme nous l’avons fait avec le CNT/SF e , après le dopage nous nous intéressons par la
suite à l’oxydation de l’eau sur le complexe CNT/SO en présence d’une lacune d’oxygène.
La lacune est créée de la même manière que le premier cas.
Dans cette partie, une lacune d’oxygène est créée dans le complexe CNT/SO en reti-
rant l’atome d’oxygène situé sur le site du dopage pratiqué précédemment. Ensuite tous
les atomes sont relaxés pour obtenir les positions atomiques d’équilibre du nouveau sys-
tème sur lequel nous étudions par la suite la réaction d’oxydation de l’eau. Les quatre
étapes PCET conduisant à la décomposition de l’eau A, B, C et D valent respectivement
en terme d’énergie libre de Gibbs 1.189 eV, 1.370 eV, 1.673 eV et 0.688 eV. En présence
de la lacune d’oxygène, l’affinité entre le CNT et la surface SO est très renforcée. En effet,
l’énergie d’adsorption du CNT passe de -4.270 eV (cas sans la lacune de O) à -7.451 eV
(en présence de la lacune de O). Les intermédiaires O*, HO* et HOO* sont tous moins
fortement liés au complexe que dans les cas sans dopage et en présence des impuretés de
N, F et S, comme montrent les valeurs de leurs énergies d’adsorption qui sont désormais
-4.532 eV, -3.258 eV et -1.434 eV respectivement. Comme on peut le constater dans le ta-
bleau 3.6, une fois de plus, l’étape de formation de l’intermédiaire HOO* suite à l’arrivée
de la deuxième molécule d’eau sur O*, C, est celle qui permet de calculer le potentiel excé-
dentaire (ou overpotential, en anglais). Elle montre que le système a besoin d’une tension
extérieure de 0.443 V pour lui permettre d’achever le cycle de décomposition de l’eau.
3.7 Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons étudié principalement l’oxydation de l’eau sur les com-
plexes CNT/SX (X = Fe, O) par la DFT+U. Nous avons pris en compte les effets de
dispersion dûs aux interactions de van der Waals (vdW) en utilisant la fonctionnelle
DFT-D3 développée par Grimme [77]. Nous avons, dans un premier temps, calculé la
structure électronique du nanotube de carbone (3 × 3) libre puis nous y avons étudié
l’oxydation de l’eau. Nos calculs ont montré que ce CNT est métallique et qu’il nécessite
l’apport d’un potentiel extérieur important (2.49 V) pour réaliser l’étape la plus coûteuse
en énergie du processus d’oxydation de l’eau. Dans la suite, nous avons déposé le nanotube
de carbone tour à tour sur la surface α − F e2 O3 (0001) avec une terminaison en Fe que
nous avons notée SF e et sur SO , la surface (0001) de l’oxyde de fer riche en oxygène, et
constaté que le CNT est adsorbé sur la surface dans les deux cas : dans le cas SF e il y a
une physisorption accompagnée d’un très faible réarrangement de charges, alors que sur
SO il y a chimisorption et un transfert de charge assez important. L’étude de l’oxydation
de l’eau sur les complexes CNT/SF e et CNT/SO ainsi formés a montré que la présence du
CNT sur la surface α-Fe2 O3 (0001) permet d’abaisser légèrement le potentiel excédentaire
des photoanodes à base d’hématite. Le dopage par N, F et S ainsi que la présence d’une
lacune d’oxygène ont montré que la terminaison surface riche en O (SO ) est plus favorable
que SF e parce que ces défauts permettent de réduire significativement le potentiel excé-
dentaire (jusqu’à ∼0.38 V de moins que sur la surface nue non défectueuse). Ces résultats
montrent que les matériaux hybrides CNT-Fe2 O3 offrent la possibilité d’améliorer consi-
dérablement les propriétés catalytiques des systèmes à base de Fe2 O3 . En effet, grâce à la
forte énergie de liaison des CNTs en mode chimisorbé et aux probables occurrences des
lacunes et autres défauts, les structures aux faibles potentiels excédentaires prévaudront
dans les électrodes à base de Fe2 O3 nanostructurés.
4.1 Introduction
Depuis leur découverte, les nanotubes de carbone font l’objet d’intenses investiga-
tions pour des applications variées dans divers domaines tels que la microélectronique,
les capteurs chimiques et électromécaniques et les cellules à combustibles. Depuis l’an-
nonce par le Département Américain de l’Energie de l’objectif de stocker 9% de la masse
d’hydrogène par adsorption dès 2015 [127], plusieurs travaux ont été orientés vers la re-
cherche de nouveaux milieux de stockage du H2 . Si plusieurs chercheurs se sont focalisés
sur les matériaux hybrides à base d’alliages de Ti, La, Zr et Mg, les nanotubes de carbone
(CNTs) ont aussi fait l’objet d’intenses investigations pour rélever ce défi compte tenu
de leurs petite masse, large surface, nature poreuse, résistance mécanique et taille nano-
métrique [127, 128]. Cependant les résultats obtenus à ce jour, tant expérimentalement
que théoriquement, alternent entre optimisme et pessimisme. En effet, les CNTs montrent
tantôt des fortes intéractions avec l’hydrogène, tantôt des faibles intéractions. La néces-
sité de travaux supplémentaires pour mieux comprendre ce qu’il en est réellement semble
évidente. Les simulations ab initio peuvent permettre de mieux comprendre la nature des
interactions du H2 avec les CNTs ainsi que ses processus de stockage.
Si la plupart des travaux proposent la fonctionalisation par les métaux [129] pour optimi-
ser les propriétés des nanotubes de carbone en vue de renforcer leur capacité de stockage
de l’hydrogène, nous explorons dans ce travail une autre possibilité : l’utilisation des sys-
tèmes hybrides issus des intéractions entre les CNTs et le Fe2 O3 tels qu’étudiés dans le
chapitre précédent en se limitant au système CNT/SO où ces intéractions sont impor-
tantes. Dans ce chapitre, après avoir étudié et exposé les faiblesses dans le stockage de
l’hydrogène sur le CNT(3,3) isolé, nous nous intéressons à l’apport de l’hématite. Tous
les calculs se font par la méthode DFT+U/DFT-D3 utlisée dans le chapitre précédent.
80
Etude théorique de l’adsorption de l’hydrogène sur les systèmes hybrides CNT-Hématite
Figure 4.1 – Différentes positions de la molécule de H2 sur le CNT : top (T) vue de profil (a1) et de
dessus (a2), bridge (B) vue de profile (b1) et de dessus (b2), Hollow 1 (H1) vue de profil (c1) et de dessus
(c2), Hollow 2 (H2) vue de profil (d1) et de dessus (d2) et Hollow 3 (H3) vue de profil (e1) et de dessus
(e2). Couleurs des atomes : Carbone (jaune) et Hydrogène (noire).
Dans chaque cas, les interactions entre les deux entités sont simulées à l’aide d’un
calcul de relaxation au cours duquel tous les atomes sont libres de se mouvoir dans les
trois directions de l’espace. L’énergie d’adsorption de la molécule de H2 est calculée par
la formule suivante :
où ECN T +H2 , ECN T et EH2 sont respectivement l’énergie totale de l’ensemble CNT+H2 ,
l’énergie totale du CNT et l’énergie totale de la molécule de H2 , calculées dans les mêmes
conditions. Cette relation signifie que lorsque l’énergie est négative, la molécule de H2 est
adsorbée, et dans le cas contraire, elle est désorbée.
Sites d’adsorption Eads (meV) h (Å) dH−H (Å) dC−Ca (Å) dC−Cc (Å)
Ce tableau nous montre que tous les sites explorés sont favorables à l’adsorption de
l’hydrogène moléculaire sur le CNT(3,3), que l’énergie d’adsorption dépend du site et de
l’orientation de la molécule sur le site et que la molécule est physisorbée sur le nanotube
de carbone comme cela a été constaté dans les travaux antérieurs [127, 128, 130, 131]. Les
distances dC−Ca , C−Cc sur le nanotube ainsi que la longueur de la liaison H-H dans la
molécule d’hydrogène reste inchangée à la suite de l’adsorption et sont les mêmes sur
tous les sites. Nous constatons en outre que le site préférentiel est H3 (où la molécule H2
est placée horizontalement, au centre d’un hexagone d’atomes de C) du fait que l’énergie
d’interaction est plus importante que sur les autres sites . L’énergie de physisorption ainsi
que la distance d’équilibre sont respectivement -52.28 meV et 3.024 Å. Ce résultat est
proche de celui (-50 meV et 2.933 Å ) trouvé par Nöger [132] sur lemême système en
utilisant la même méthode (DFT+U/DFT-D3).
Figure 4.2 – Variation de l’énergie d’adsorption du H2 sur le CNT(3,3) en fonction de la distance qui
les sépare.
Eads (meV) -30.00 -52.28 -68.00 -70.00 -73.20 -78.57 -78.66 -98
Référence [131] Ce travail [130] [130, 133] [134] [134] [134] [131]
135]. Les études de Diep et Johnson [136] et de Cabria et al. [137] ont révélé que l’énergie
d’adsorption par molécule de H2 sur le CNT diminue avec le taux de couverture lorsque le
diamètre du nanotube est petit alors qu’elle reste presque la même sur un nanotube à un
diamètre important. En plus du facteur diamètre, il est aussi rapporté que la température
joue un rôle important dans l’optique de l’utilisation des CNTs comme milieu de stockage
de l’hydrogène. En effet il a été montré grâce à des calculs basés sur le code Monte
Carlo, que les nanotubes de carbone (à diamètres importants) peuvent stocker une masse
importante de H2 dans des conditions cryogéniques [129].
Comme nous venons de le voir, et comme observé dans plusieurs études antérieures
[127, 130], l’adsorption de l’hydrogène moléculaire gazeux se fait au départ dans un état
de physisorption dans lequel la molécule se lie à la surface à travers de faible interactions
de van der Waals. Ensuite elle se poursuit par une chimisorption consécutive à la disso-
ciation de la molécule en deux atomes de H qui sont adsorbés chacun en position top sur
deux atomes de carbones distincts du CNT. Dans un premier temps, nous simulons la
chimisorption d’un seul atome de H sur le nanotube comme le montre la figure 4.3.
Figure 4.3 – Atome de H adsorbé sur la surface extérieure du CNT(3,3). Couleurs des atomes : C
(Jaune) et H (Noir).
Tableau 4.3 – Eads est l’énergie d’adsorption, dC−H la longueur de la liaison C-H entre les atomes
H et C après la chimisorption dans l’atome d’hydrogène, dC−Ca et dC−Cc la longueur des liaisons C-C
respectivement le long de l’axe du CNT et la circonférence.
L’énergie d’adsorption calculée ici est, -2.515 eV, est légèrement supérieure de celle (-
2.20 eV) trouvée par Han et al. [127] sur le CNT(10,0). Cette différence est certainement
due au fait que l’énergie d’adsorption d’un atome sur un CNT décroît au fur et à mesure
que le rayon de courbure augmente comme rapporté par Gülseren et al. [139]. La lecture du
tableau ci-dessus montre aussi que la longueur de la liaison C-H à la suite de l’adsorption
est de 1.106 Å, ce qui est conforme à la valeur (1.114 Å) trouvée par Verdinelli et al. [138].
Cependant notre valeur est inférieure au 1.375 Å trouvée par Arellano et al. [130] à l’aide
d’un calcul DFT-LDA. Cette diminution de près de 20 % s’explique par le fait que,
contrairement à la méthode DFT-D3 que nous avons employée, la DFT standard ne
prend en compte qu’une partie très négligeable des interactions de vdW, lesquelles sont
prédominantes dans ce type de système. Nous notons aussi un étirement des liaisons C-Ca
Figure 4.4 – Différence de charges induite lors de la chimisorption d’un atome de H sur le CNT(3,3).
Les isosurfaces de couleur verte représentent une accumulation de charges, tandis que celles en violet
représentent une déplétion. Couleurs des atomes : C (Jaune) et H (Noir).
Figure 4.5 – Différentes postions de deux atomes de H adsorbés sur la surface extérieure du CNT (3,3) :
sur deux atomes de C adjacents (a1) et (a2), sur deux atomes C séparés par deux autres (b1) et (b2) et
sur des atomes de C séparés d’un autre (c1) et (c2). Couleurs des atomes : C (Jaune) et H (Noir).
Figure 4.6 – Sites d’adsortpion de H2 sur le complexe CNT-Hématite : P1 vue de face (a1) et de profil
(a2), P2 vue de face (b1) et de profil (b2). Couleurs des atomes : Fe (bleu), O (blanc), C (Jaune) et H
(noir)..
Les résultats issus de nos calculs sur les deux sites (P1 et P2) sont présentés dans le
tableau 4.4
Ce tableau montre que la molécule est beaucoup plus stable sur le site P2 que sur
P1. La différence d’énergie de physisorption entre les deux sites est d’environ 40 meV
et la molécule est plus distante de la surface du site P1 de 0.705 Å par rapport au site
P2. Cela nous renseigne sur le fait que les interactions entre la molécule et le CNT sont
plus intenses dans le voisinage de la jonction CNT-Hematite qu’ailleurs. Toutefois, nous
Tableau 4.4 – P1 et P2, représentent les différents sites d’adsorption du H2 sur le CNT, Eads l’énergie
d’adsorption, h la distance entre la molécule et la surface du nanotube après adsorption, dH−H la longueur
de la liaison H-H dans la molécule d’hydrogène, dC−Ca et dC−Cc la longueur des liaisons C-C le long de
l’axe du CNT et la circonférence respectivement.
Sites d’adsorption Eads (meV) h (Å) dH−H (Å) dC−Ca (Å) dC−Cc (Å)
Figure 4.7 – Sites d’adsortpion de H sur le complexe CNT-Hématite : C1 (a) et C2 (b). Couleurs des
atomes : Fe (bleu), O (blanc), C (Jaune) et H (noir).
Le tableau 4.5 ci-dessous présente les résultats obtenus à l’issue de nos calculs. Nous
y reportons les énergies d’interactions entre le CNT et les atomes de H sur les deux sites
retenus, la longueur de la liaison C-H au niveau de chaque site d’adsorption, ainsi que les
distances C-C le long de l’axe et de la circonférence du CNT au voisinage des positions
C1 et C2.
Tableau 4.5 – C1 et C2, représentent les différents sites d’adsorption du H sur le CNT, Eads l’énergie
d’adsorption, dC−H la longueur de la liaison C-H entre les atomes H et C après la chimisorption dans
la molécule d’hydrogène, dC−Ca et dC−Cc la longueur des liaisons C-C le long de l’axe du CNT et la
circonférence respectivement.
Sites d’adsorption Eads (eV) dC−H (Å) dC−Ca (Å) dC−Cc (Å)
A la lecture de ce tableau, nous constatons que l’interaction entre C et H est plus forte
(-3.935 eV) au site C1 qu’au site C2 (-2.849 eV). La différence d’énergie entre les deux
configurations s’explique principalement par le fait qu’il y ait rupture de la liaison C-C
entre l’atome de C qui est lié à celui d’oxygène de la surface d’hématite et celui sur lequel
l’atome de H est adsorbé dans le cas du site C2 (voir la figure 4.8). Nous notons aussi que
la longueur de la liaison C-H est plus petite de 0.018 Å sur le site C2 que sur C1. Il est
donc clair que l’interaction H-C est plus importante au site C2 qu’en C1.
Figure 4.8 – Atome H sur le complexe CNT-Hématite après la relaxation : site C1 (a) et site C2 (b).
Couleurs des atomes : Fe (bleu), O (blanc), C (Jaune) et H (noir).
Le fait notable est que les énergies en C1 et C2 sont toutes les deux plus importantes
que celle obtenue dans le cas du nanotube de carbone isolé (-2.515 eV) : l’atome d’hydro-
gène adsorbé est très fortement lié au système. Il semble de ce fait difficile de dissocier la
molécule de H2 sur les systèmes CNT-Hematite comme dans le cas du CNT isolé. Cepen-
dant il est possible que la dissociation de la molécule de dihydrogène sur CNT-Hematite
soit moins coûteuse en énergie que sur le CNT isolé, mais cela reste à vérifier. Nguyen et
al. [9] ont montré par un calcul NEB que la dissociation de H2 sur le système Graphène-SO
est plus aisée que sur le Graphène isolé.
Nos résultats tendent à montrer que les interactions entre le système CNT-Fe2 O3 et les
molécules de H2 se font principalement à travers la physisorption.
4.4 Conclusion
Dans ce chapitre, il a été question de la physisorption et de la chimisoprtion de l’hy-
drogène, dans le but de le stocker sur le CNT et sur le système hybride CNT-Fe2 O3 . Si
la physisorption du H2 sur le CNT isolé semble ne pas être favorable sur le nanotube
de carbone (3,3) isolé en raison des trop faibles intéractions, en présence de l’hématite,
les intéractions augmentent très significativement (entre 25 et 81 % plus forte que dans
le cas du CNT isolé). Ce qui fait des systèmes formés par les nanotubes de carbone des
dispositifs intéressants de stockage de l’hydrogène gazeux. En ce qui concerne la chimi-
sorption, elle semble être un événement rare dans ces dispositifs en raison de la difficulté
d’y dissocier les molécules de H2 . A notre connaissance, les systèmes CNT-Fe2 O3 n’ont
pas encore fait l’objet de recherches intenses pour leur potentiel en tant que milieux de
stockage de l’hydrogène. Ce travail fait partie des pionniers dans ce domaine et pourrait
par conséquent ouvrir une brêche pour d’intenses investigations en vue d’en améliorer les
propriétés à cet égard.
Nos calculs ont été orientés, dans un premier temps, vers la compréhension des pro-
priétés électronique et magnétique des intermédiaires des réactions oxo et peroxo que
nous avons noté S3 et S’3 respectivement, qui apparaissent lors du processus d’oxydation
de l’eau sur la surface α-Fe2 O3 (0001) nue. Ces configurations non seulement coexistent
et sont similaires en énergie, mais sont aussi toutes les deux impliquées dans l’étape de
détermination du potentiel excédentaire. La connaissance de leurs propriétés est donc fon-
dementale pour la compréhension des limites de photocatalytiques de l’hématite pure. Nos
résultats font état d’une différence drastique entre ces deux configurations tant du point
de vue électronique que magnétique. Cela se traduit par une importante barrière d’énergie
rendant hautement improbable la conversion de l’une des configurations en l’autre malgré
leur similarité apparente en énergie. Une étude étendue de la structure électronique des
deux configurations en présence des trous d’électrons a montré dans le cas S3 que le trou
va vers le site actif est disponible pour poursuivre le processus de décomposition de l’eau,
tandis que dans le cas S’3 le trou est pigé sur la liaison peroxo. Ce piégeage du trou est
une mauvaise nouvelle, car elle signifie le bloquage du processus. En conséquence, nous
avons conclu que la configuration S3 est plus favorable pour la décomposition de l’eau
que la S’3 . Nous avons ensuite déposé un nanotube de carbone sur les surfaces S1 (ter-
minaison Fe, Se ) et S3 (terminaison O, SO ) afin d’étudier, à travers les systèmes hybrides
CNT/α-Fe2 O3 (0001) qui en résultent, l’apport du CNT sur le pouvoir catalytique de l’hé-
matite. En effet, s’il semble évident que la conductivité des CNTs puisse aider à corriger
le problème de la faible mobilité des charges dans l’hématite, son impact sur le potentiel
94
Etude théorique de l’adsorption de l’hydrogène sur les systèmes hybrides CNT-Hématite
excédentaire de la OER est mal connu. Nos résultats ont montré deux modes d’interac-
tions différents entre le CNT et le α-Fe2 O3 , dépendant de la terminaison de la surface : un
mécanisme de physisoprtion dans le cas de la terminaison Fe conduisant à la formation du
système hybride CNT/S1 ou CNT/SF e et une chimisoprtion dans le cas de la terminaison
O conduisant à la formation du système hybride CNT/S3 ou CNT/SO . L’étude de l’oxy-
dation de l’eau sur ces deux systèmes a révélé que la combinaison du CNT avec la surface
SF e n’affecte presque pas le potentiel excédentaire de l’hématite pure, tandis que dans le
cas du complexe CNT/SO il est légèrement réduit. Le dopage successif de l’hématite dans
le CNT/SF e par les atomes de N, F et S semble ne pas avoir d’influence significative sur la
dépendance de ce système à un potentiel extérieur, alors que l’introduction d’une lacune
d’oxygène dans le massif d’hématite à tendance à la réduire faiblement. Cependant dans
le cas du complexe CNT/SO , les trois cas de dopage contribuent à abaisser de manière
assez évidente le potentiel excédentaire. La présence d’une lacune de O quant à elle réduit
très significativement le potentiel excédentaire. Il parait donc évident que la terminaison
de surface utilisée dans la création des systèmes hybrides CNT/α-Fe2 O3 (0001) est décisive
dans l’optique d’optimiser les propriétés catalytiques des photoanodes à base d’hématite.
Nous avons aussi étudié la physisorption et la chimisorption de l’hydrogène sur les sys-
tèmes hybrides précédemment cités, en particulier sur le CNT/SO . Il est ressorti que si la
dissociation de la molécule de H2 sur de tels systèmes est aussi difficile que sur le nanotube
de carbone isolé, en présence du Fe2 O3 l’énergie de physisorption d’une molécule de H2
a augmété de plus de 81 % par rapport au cas du CNT seul. Ce dernier résultat est très
intéressant, car signifiant que les systèmes CNT-Hématite auraient un meilleur potentiel
de stockage de l’hydrogène gazeux que le CNT isolé.
A notre connaissance, il n’y a pas beaucoup de travaux expérimentaux et théoriques sur ce
type de dispositif. Il serait de ce fait intéressant d’aller dans cette direction afin de mieux
apprécier les effets des nanotubes de carbone (CNTs) sur les propriétés photocatalytiques
du α-Fe2 O3 , en particulier sur le potentiel excédentaire et sur la possibilité d’utiliser les
systèmes nanocomposites CNT-Hématite comme milieux de stockage de l’hydrogène.
Il serait intéressant d’étendre cette étude à d’autres dopants sur les sites de O, tels
que le Phosphore (P) et le Chlore (Cl), mais aussi sur des sites de Fe par d’autres métaux
de transition comme le Titane (Ti), le Chrome (Cr), le Vanadium (V), le Cobalt (Co), le
Manganèse (Mn) et le Nickel. Il serait aussi intéressant de considèrer différentes positions
de la lacune de O. Ce type de système peut aussi servir comme catalyseur dans la pro-
duction du méthanol par l’hydrogénation du dioxyde de carbone CO2 . Nous envisageons
d’aborder cette dernière question dans un futur proche en utliisant les mêmes méthodes
que dans ce travail.
96
BIBLIOGRAPHIE
[12] M-T. Nguyen, N. Seriani, and R. Gebauer, (2015), Nitrogen electrochemically re-
duced to ammonia with hematite : Density-functional insights, Physical Chemistry
Chemical Physics, 17(22) :14317–14322.
[13] M-T. Nguyen, N. Seriani, S. Piccinin, and R. Gebauer, (2014), Photo-driven oxi-
dation of water on α-F e2 O3 surfaces : An ab initio study, The Journal of chemical
physics, 140(6) : 064703.
[14] K. Ulman, M-T. Nguyen, N Seri.ani, and R. Gebauer, (2016), Passivation of sur-
face states of α-Fe2 O3 (0001) surface by deposition of Ga2O3 overlayers : A density
functional theory study, The Journal of chemical physics, 144(9) : 094701.
[15] K. Ulman, M-T. Nguyen, N. Seriani, S. Piccinin, and R. Gebauer, (2017), A unified
picture of water oxidation on bare and gallium oxide-covered hematite from density
functional theory, ACS Catalysis, 7(3) : 1793–1804.
[16] A. Fujishima and K. Honda, (1972), Electrochemical photolysis of water at a semi-
conductor electrode, nature, 238(5358) : 37–38.
[17] D. A. Grave, N. Yatom, D. S. Ellis, M. C. Toroker, and A. Rothschild, (2018), The
“rust” challenge : On the correlations between electronic structure, excited state
dynamics, and photoelectrochemical performance of hematite photoanodes for solar
water splitting, Advanced Materials, 30(41) : 1706577.
[18] M. Barroso, S. R. Pendlebury, A. J. Cowan, and J. R. Durrant, (2013), Charge
carrier trapping, recombination and transfer in hematite (α-Fe2 O3 ) water splitting
photoanodes, Chemical Science, 4(7) : 2724–2734.
[19] F. Le Formal, E. Pastor, S. D. Tilley, C. A. Mesa, S. R. Pendlebury, M. Gratzel, and
J. R. Durrant, (2015), Rate law analysis of water oxidation on a hematite surface,
Journal of the American Chemical Society, 137(20) : 6629–6637.
[20] N. Seriani, (2017), Ab initio simulations of water splitting on hematite, Journal of
Physics : Condensed Matter, 29(46) : 463002, 2017.
[21] Z. Zhou, J. Liu, R. Long, L. Li, L. Guo, and O. V. Prezhdo, (2017), Control of
charge carriers trapping and relaxation in hematite by oxygen vacancy charge : ab
initio non-adiabatic molecular dynamics, Journal of the American Chemical Society,
139(19) : 6707–6717.
[22] J. Bisquert, (2014), Nanostructured energy devices : equilibrium concepts and kine-
tics, CRC Press.
[23] S. Chatman, P. Zarzycki, and K. M. Rosso, (2013), Surface potentials of
(001),(012),(113) hematite (α-Fe2 O3 ) crystal faces in aqueous solution, Physical
Chemistry Chemical Physics, 15(33) : 13911–13921.
[24] N. Ansari, K. Ulman, M. F. Camellone, Nicola Seriani, Ralph Gebauer, and Simone
Piccinin, (2017), Hole localization in F e2 O3 from density functional theory and
wave-function-based methods, Physical Review Materials, 1(3) : 035404.
[37] H.A. Bandal, A.R. Jadhav, A.A. Chaugule, W-J. Chung, and H. Kim, (2016), Fe2 O3
hollow nanorods/CNT composites as an efficient electrocatalyst for oxygen evolution
reaction, Electrochim. Acta, 222 :1316–1325.
[38] D. Prasad, K. N. Patil, N. Sandhya, C.R. Chaitra, J. T. Bhanushali, A. K. Samal,
R. S. Keri, Arvind H. Jadhav, and B. M. Nagaraja, (2019), Highly efficient hydrogen
production by hydrolysis of NaBH4 using eminently competent recyclable Fe2 O3
decorated oxidized MWCNTs robust catalyst, Appl. Surf. Sci., 489 :538–551.
[39] Y. Liu and L. Gao, (2005), A study of the electrical properties of carbon nanotube-
NiFe2 O4 composites : Effect of the surface treatment of the carbon nanotubes, Car-
bon N. Y., 43(1) :47–52.
[40] A.C. Dillon and M.J. Heben, (2001), Hydrogen storage using carbon adsorbents :
past, present and future, Applied Physics A, 72, 133–142.
[41] R. Ströbel, J. Garche, P.T. Moseley, L. Jörissen and G. Wolf, (2006), Hydrogen
storage by carbon materials, Journal of Power Sources,159, 781-801.
[42] P. Giannozzi, S. Baroni, N. Bonini, M. Calandra, R. Car, C. Cavazzoni, D. Ceresoli,
G. L. Chiarotti, M. Cococcioni, I. Dabo, et al., (2009), Quantum espresso : a modular
and open-source software project for quantum simulations of materials, Journal of
physics : Condensed matter, 21(39) : 395502.
[43] P. Giannozzi, O. Andreussi, T. Brumme, O. Bunau, M B. Nardelli, M. Calandra, R.
Car, C. Cavazzoni, D. Ceresoli, M. Cococcioni, et al., (2017), Advanced capabilities
for materials modelling with quantum espresso, Journal of Physics : Condensed
Matter, 29(46) : 465901.
[44] A. A. Mostofi, J. R. Yates, Y-S. Lee, I. Souza, D. Vanderbilt, and N. Marzari, (2008),
wannier90 : A tool for obtaining maximally-localised wannier functions, Computer
physics communications, 178(9) : 685–699.
[45] A. A. Mostofi, J. R. Yates, G. Pizzi, Y-S. Lee, I. Souza, D. Vanderbilt, and N.
Marzari, (2014), An updated version of wannier90 : A tool for obtaining maximally-
localised wannier functions, Computer Physics Communications, 185(8) :2309–2310.
[46] J. P. Perdew, K. Burke, and M. Ernzerhof, (1996), Generalized gradient approxi-
mation made simple, Physical review letters, 77(18) : 3865.
[47] L. T. Poaty, K. Ulman, N. Seriani, B. M’Passi-Mabiala, and R. Gebauer, (2018),
Characterization of peroxo reaction intermediates in the water oxidation process on
hematite surfaces, Journal of molecular modeling, 24(10) : 284.
[48] J-M. Combes, P. Duclos, and R. Seiler, (1981), The born-oppenheimer approxima-
tion, InRigorous atomic and molecular physics, pages 185–213. Springer.
[49] P. Echenique and J L. Alonso, (2007), A mathematical and computational review
of hartree–fock scf methods in quantum chemistry, Molecular Physics, 105(23-24) :
3057–3098.
[78] A. Tkatchenko and M. Scheffler, (2009), Accurate molecular van der waals inter-
actions from ground-state electron density and free-atom reference data, Physical
review letters, 102(7) : 073005.
[79] V. R. Cooper, (2010), Van der Waals density functional : An appropriate exchange
functional, Physical Review B, 81(16) : 161104.
[80] D. C. Langreth, M. Dion, H. Rydberg, E. Schröder, P. Hyldgaard, and B. I. Lundq-
vist, (2005), Van der waals density functional theory with applications. International
journal of quantum chemistry, 101(5) : 599–610.
[81] K. Lee, É D Murray, L. Kong, B. I. Lundqvist, and D. C Langreth, (2010), Higher-
accuracy van der waals density functional, Physical Review B, 82(8) : 081101.
[82] H. Rydberg, B. I. Lundqvist, D. C. Langreth, and M. Dion, (2000), Tractable
nonlocal correlation density functionals for flat surfaces and slabs, Physical Review
B, 62(11) : 6997.
[83] G Makov and MC Payne, (1995), Periodic boundary conditions in ab initio calcu-
lations, Physical Review B, 51(7) : 4014.
[84] G Makov, R Shah, and MC Payne, (1996), Periodic boundary conditions in ab initio
calculations. II. brillouin-zone sampling for aperiodic systems, Physical Review B,
53(23) : 15513.
[85] DR Hamann, M Schlüter, and C Chiang, (1979), Norm-conserving pseudopotentials,
Physical Review Letters, 43(20) : 1494.
[86] M C Payne, M P Teter, D C Allan, TA Arias, and ad JD Joannopoulos, (1992),
Iterative minimization techniques for ab initio total-energy calculations : molecular
dynamics and conjugate gradients, Reviews of modern physics, 64(4) : 1045.
[87] D. Vanderbilt, (1990), Soft self-consistent pseudopotentials in a generalized eigen-
value formalism, Physical review B, 41(11) : 7892.
[88] R. P. Feynman, (1939), Forces in molecules, Physical Review, 56(4) : 340.
[89] G. H. Wannier, (1937), The structure of electronic excitation levels in insulating
crystals, Physical Review, 52(3) : 191.
[90] A. Ambrosetti and P.L. Silvestrelli, (2016), Introduction to maximally localized
Wannier functions, Reviews in Computational Chemistry, 327–368.
[91] W. Kohn, (1959), Analytic properties of bloch waves and wannier functions, Physical
Review, 115(4) : 809.
[92] J. Des Cloizeaux, (1963), Orthogonal orbitals and generalized wannier functions,
Physical Review, 129(2) : 554.
[93] J. Des Cloizeaux, (1964), Analytical properties of n-dimensional energy bands and
wannier functions, Physical Review, 135(3A) : A698.
[94] J. Des Cloizeaux, (1964), Energy bands and projection operators in a crystal :
Analytic and asymptotic properties, Physical Review, 135(3A) : A685.
[95] N. Marzari and D. Vanderbilt, (1997), Maximally localized generalized wannier
functions for composite energy bands, Physical review B, 56(20) : 12847.
[96] S. Goedecker, T. Deutsch, and L. Billard, (2002), A fourfold coordinated point
defect in Silicon, Physical review letters, 88(23) : 235501.
[97] P. L. Silvestrelli, (2004), Adsorption of ethanol on Si(100) from first principles
calculations, Surface science, 552(1-3) : 17–26.
[98] K Sommer Thygesen, L B Hansen, and K W Jacobsen, (2005), Partly occupied
wannier functions, Physical review letters, 94(2) : 026405.
[99] C M Zicovich-Wilson, A. Bert, C. Roetti, R. Dovesi, and V R Saunders, (2002),
Characterization of the electronic structure of crystalline compounds through their
localized wannier functions, The Journal of chemical physics, 116(3) : 1120–1127.
[100] P. L. Silvestrelli, N. Marzari, D. Vanderbilt, and M. Parrinello, (1998), Maximally-
localized wannier functions for disordered systems : Application to amorphous Sili-
con, Solid State Communications, 107(1) : 7–11, 1998,
[101] P. L. Silvestrelli and M. Parrinello, (1999), Water molecule dipole in the gas and in
the liquid phase, Physical Review Letters, 82(16) :3308.
[102] R. Iftimie, J W Thomas, and M. E. Tuckerman, (2004), On-the-fly localization of
electronic orbitals in car–parrinello molecular dynamics, The Journal of chemical
physics, 120(5) : 2169–2181.
[103] M. Sharma, Y. Wu, and R. Car, (2003), Ab initio molecular dynamics with maxi-
mally localized wannier functions, International journal of quantum chemistry,
95(6) : 821–829.
[104] N. Marzari, A. A. Mostofi, J. R. Yates, I. Souza, and D. Vanderbilt, (2012), Maxi-
mally localized wannier functions : Theory and applications, Reviews of Modern
Physics, 84(4) : 1419.
[105] RW Nunes and D. Vanderbilt, (1994), Real-space approach to calculation of electric
polarization and dielectric constants, Physical review letters, 73(5) : 712.
[106] G. Henkelman, B P. Uberuaga, and H. Jónsson, (2000), A climbing image nudged
elastic band method for finding saddle points and minimum energy paths, The
Journal of chemical physics, 113(22) : 9901–9904.
[107] M. N. Huda, A. Walsh, Y. Yan, S-H. Wei, and M. M. Al-Jassim, (2010), Electronic,
structural, and magnetic effects of 3d transition metals in hematite, Journal of
Applied Physics, 107(12) : 123712.
[108] J Lielmezs and ACD Chaklader, (1965), Reversible thermal effect in α-F e2 O3 at
690 ± 5C, Journal of Applied Physics, 36(3) : 866–866.
[109] L. W. Finger and R. M. Hazen, (1980), Crystal structure and isothermal compression
of F e2 O3 , Cr2 O3 , and V2 O3 to 50 kbars, Journal of Applied Physics, 51(10) : 5362–
5367.
[110] G Rollmann, A Rohrbach, P Entel, and J Hafner, (2004), First-principles calculation
of the structure and magnetic phases of hematite, Physical Review B, 69(16) :
165107.
[111] X. Zhang, P. Klaver, R. van Santen, MCM Van De Sanden, and A. Bieberle-Hutter,
(2016), Oxygen evolution at hematite surfaces : The impact of structure and oxygen
vacancies on lowering the overpotential, The Journal of Physical Chemistry C,
120(32) : 18201–18208.
[112] N Iordanova, M. Dupuis, and K. M. Rosso, (2005), Charge transport in metal
oxides : a theoretical study of hematite α-Fe2 O3 , The Journal of chemical physics,
122(14) : 144305.
[113] M Catti, G Valerio, and R Dovesi, (1995), Theoretical study of electronic, magnetic,
and structural properties of α-Fe2 O3 (hematite), Physical Review B, 51(12) : 7441.
[114] E Kren, P Szabo, and G Konczos, (1965), Neutron diffraction studies on the (1-
x)Fe2 O3 -xRh2 O3 system, Physics Letters, 19 : 103–104.
[115] J. Rossmeisl, Z-W Qu, H Zhu, G-J Kroes, and J K. Nørskov, (2007), Electrolysis of
water on oxide surfaces, Journal of Electroanalytical Chemistry, 607(1-2) : 83–89.
[116] R. Nakamura and Y. Nakato, (2004), Primary intermediates of oxygen photoe-
volution reaction on TiO2 (rutile) particles, revealed by in situ FTIR absorption
and photoluminescence measurements, Journal of the American Chemical Society,
126(4) : 1290–1298.
[117] M. Zhang, M. De Respinis, and H. Frei, (2014), Time-resolved observations of water
oxidation intermediates on a Cobalt oxide nanoparticle catalyst, Nature chemistry,
6(4) : 362.
[118] L. T. Poaty, B. M’passi-Mabiala and R. Gebauer, (2020), The oxygen evolution
reaction in hematite-Carbon nanotube composites : Insights from density functional
theory, Computational Condensed Matter, 24, e00496.
[119] H. Kuzmany, A. Kukovecz, M. Holzweber, Ch. Kramberger and T. Pichler, (2004),
Functionalization of carbone nanotubes, Synthetic Metals, 141, 1-2, 1313-122.
[120] W Tang, E Sanville, and G Henkelman, (2009), A grid-based bader analysis algo-
rithm without lattice bias, Journal of Physics : Condensed Matter, 21(8) : 084204.
[121] J. K. Nørskov, J. Rossmeisl, A. Logadottir, LRKJ Lindqvist, J. R. Kitchin, T.
Bligaard, and H. Jonsson, (2004), Origin of the overpotential for oxygen reduction
at a fuel-cell cathode, The Journal of Physical Chemistry B, 108(46) : 17886–17892.
[122] J. Brillet, M. Cornuz, F. Le Formal, J-H. Yum, M. Gräetzel, and K. Sivula, (2010),
Examining architectures of photoanode–photovoltaic tandem cells for solar water
splitting, Journal of Materials Research, 25(1) : 17–24.
[123] CX Kronawitter, I Zegkinoglou, S-H Shen, P Liao, IS Cho, O Zandi, Y-S Liu, Ko-
roush Lashgari, Gunnar Westin, J-H Guo, et al.,(2014), Titanium incorporation
into hematite photoelectrodes : theoretical considerations and experimental obser-
vations, Energy & Environmental Science, 7(10) : 3100–3121.
[124] H. Pan, X. Meng, and G. Qin, (2014), Hydrogen generation by water splitting on
hematite (0001) surfaces : first-principles calculations, Physical Chemistry Chemical
Physics, 16(46) : 25442–25448.
[125] G. K. Pradhan, N.j Sahu, and KM Parida, (2013), Fabrication of S, N Co-doped
α-F e2 O3 nanostructures : effect of doping, oh radical formation, surface area,[110]
plane and particle size on the photocatalytic activity, RSC Advances2013, 3, 7912-
7920.
[126] Y. Zhang, S. Jiang, W. Song, P. Zhou, H. Ji, W. Ma, W. Hao, C. Chen, and J. Zhao,
(2015), Nonmetal p-doped hematite photoanode with enhanced electron mobility
and high water oxidation activity, Energy & Environmental Science, 8(4) : 1231–
1236.
[127] S. S. Han and H. M. Lee, (2004), Adsorption properties of hydrogen on (10,0) single-
walled carbon nanotube through density functional theory, Carbon, 42 : 2169–2177.
[128] V. Gayathri and R. Geetha, (2007), Hydrogen adsorption in defected carbon nano-
tubes, Adsorption, 13 : 53–59.
[129] G. E. Froudakis, (2011), Hydrogen storage in nanotubes nanostructures, Materials
Today, 14 : 7-8.
[130] J.S. Arellano, L.M. Molina, A. Rubio, M.J. López and J.A. Alonso, (2002), Inter-
action of molecular and atomic hydrogen with (5,5) and (6,6) single-wall carbon
nanotubes, Journal of Chemical Physics, 117(5) : 2281 - 2288.
[131] F. Costanzo, P.L. Silvestrelli, and F. Ancilotto, (2012), Physisorption, Diffusion,
and Chemisorption Pathways of H2 Molecule on Graphene and on (2,2) Carbon
Nanotube by First Principles Calculations, Journal of Chemical Theory and Com-
putation, 8, 12881294.
[132] D. Nöger, (2018), Interaction of the H2 molecule with carbon nanostructures : A
DFT study, Master Thesis, Montanuniversität Leoben.
[133] S. Reich, C. Thomsen and P. Ordejón, (2002), Electronic band structure of isolated
and bundled carbon nanotubes, Physical Review B, 65, 155411.
[134] S. Zhou, X. Liu, K. Yang and H. Zou, (2013), Study of H2 physical adsorption in
single-walled carbon nanotube array, AIP Advances, 3, 082119.
[135] S. Krishnan, R. Vadapoo, K.E. Riley and J.P. Velev, (2011), Dispersion-corrected
density functional theory comparison of hydrogen adsorption on boron-nitride and
carbon nanotubes, Physical Review B, 84, 165408.
[136] P. Diep and J.K. Johnson, (2000), An accurate H2 – H2 interaction potential from
first principles, The Journal of Chemical Physics, 112, 4465.
[137] I. Cabria, M.J. López and J.A. Alonso, (2006), Density functional study of molecular
hydrogen coverage on carbon nanotubes, Computational Materials Science, 35,
238–242.
[138] V. Verdinelli, E. Germán, C.R. Luna, J.M. Marchetti, M.A. Volpe and A. Juan,
(2014), Theoretical Study of Hydrogen Adsorption on Ru-Decorated (8,0) Single-
Walled Carbon Nanotube, The Journal of Physical Chemistry C, 118, 48,
27672–27680.
[139] O. Gülseren, T. Yildirim and S. Ciraci, (2001), Tunable adsorption on carbon
nanotubes, Physical Review Letter, 87 : 116802(1)–4.
[140] V. Barone, J. Heyd, and G.E. Scuseria, (2004), Interaction of atomic hydrogen with
single-walled carbon nanotubes : A density functional theory study, The Journal of
Chemical Physics, 120, 7169.
[141] G. Chen, X. G. Gong and T. Chan, (2005), Theoretical study of the adsorption of
H2 on (3,3) carbone nanotubes, Physical Review B, 72, 045444.
abstract :
This work deals with ab initio study of solar water splitting processes on α-Fe2 O3 (0001)
surfaces. These processes results in the production and storage of hydrogen in chemical
form. In order to understand why an overpotential of 0.82 V is necessary to complete the
most demanding step in energy of the OER on α-Fe2 O3 (0001), we study the electronic
structure of oxo and peroxo intermediates those can coexist during that step. The high
energy barrier of 0.86 eV found in this work shows the drastic difference of electronic
structure between the two states. We also examine the possibility of improving the mate-
rial’s water splitting capacity by forming composites with carbon nanotubes. Our results
show that in nanotube-Fe2 O3 complexes the OER overpotential, which is prohibitively
high in isolated CNTs, is substantially reduced. The study of the adsorption of hydrogen
on CNT-Fe2 O3 systems has shown that these systems are potentially better for H2 storage
than isolated CNTs.
Keywords : Water splitting, OER, CNTs, Fe2 O3 , adsorption, H2 , DFT.