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Léconomie Mondiale 2023 - Collectif
Léconomie Mondiale 2023 - Collectif
Léconomie Mondiale 2023 - Collectif
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L'auteur
CEPII
Le Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII) est le
principal centre français de recherche et d’expertise en économie internationale. Cet
ouvrage a été réalisé sous la direction d’Isabelle Bensidoun et Jézabel Couppey-
Soubeyran.
Ta ble des m a tièr es
Introduction (Isabelle Bensidoun et Jézabel Couppey-Soubeyran)
Isabelle Bensidoun
Isabelle Bensidoun est adjointe au directeur du CEPII et
responsable des publications.
Jézabel Couppey-Soubeyran
Jézabel Couppey-Soubeyran est maîtresse de conférences
à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et conseillère
scientifique à l’Institut Veblen.
Tous ces sujets majeurs sont loin d’avoir été au cœur du débat
présidentiel de 2022 en France, largement éclipsés par celui de
l’immigration. C’est l’occasion pour Anthony Edo, qui signe le
chapitre VII, de dresser un état des lieux aussi complet que
possible de la réalité de l’immigration et de la présence
immigrée en Europe. L’occasion aussi de montrer, en
mobilisant un grand nombre d’études consacrées au sujet,
l’ampleur de la méconnaissance du phénomène migratoire. Les
Européens en ont une perception déformée, en décalage avec la
réalité, qui influence leurs opinions politiques. La neutralité
médiatique sur le sujet de l’immigration n’est pas forcément
respectée, ce qui contribue à la déformation de la réalité
migratoire. Les médias jouent donc un rôle clé et leur mission
d’information est plus que jamais à rétablir.
I/ Vue d’ensemble : l’économie
mondiale évitera-t-elle
le précipice ?
Thomas Grjebine
Thomas Grjebine est économiste au CEPII, responsable
du programme scientifique « Macroéconomie et finance
internationales ».
Le retour de l’inflation…
Les hausses des taux nominaux ont d’ores et déjà provoqué des
secousses sur les marchés financiers. Après une longue période
de taux d’intérêt exceptionnellement bas, les marchés ont réagi
à la fois au durcissement de la politique monétaire et à la
dégradation de la situation économique. Sur les six premiers
mois de 2022, les grands indices boursiers ont connu des
baisses très importantes. Le CAC 40 a plongé de plus de 15 %
entre début janvier et fin juin 2022. Le choc a été plus violent
encore pour la Bourse américaine. L’indice S&P 500 a chuté de
près de 20 % et le Nasdaq de 29 %. Il s’agit de la plus forte baisse
de l’histoire pour l’indice des valeurs technologiques (– 25 % en
2002, – 14 % en 2008).
Cette chute des cours expose par jeu de domino les institutions
financières, notamment les fonds d’investissement qui ont eu
massivement recours à l’effet de levier, c’est-à-dire à
l’endettement pour accroître leurs capacités d’investissement,
profitant des taux bas. C’est le cas des fonds alternatifs (hedge
funds) : la recherche du rendement a pu pousser certains de ces
fonds à des prises de risque excessives dans un contexte de
valorisations en hausse. Or, en cas de retournement du marché,
ces fonds peuvent être amenés à déboucler rapidement des
positions importantes (pour limiter leurs pertes) et se trouver
dans l’incapacité de payer ou de refinancer leur dette vis-à-vis
de leurs contreparties bancaires. Avec le risque que des faillites
individuelles se transforment en perturbations plus
systémiques. L’effondrement du fonds à effet de levier Archegos
Capital Management en avril 2021 et les perturbations
boursières qui l’ont accompagné sont symptomatiques de ce
risque. Non seulement le capital d’Archegos a été largement
anéanti, mais plusieurs banques, qui lui fournissaient des
services de courtage, ont également subi des pertes
importantes. Si les conséquences ont finalement été contenues,
cette faillite souligne le risque posé par des intermédiaires
financiers à fort effet de levier, logés dans des recoins peu
réglementés du système financier (shadow banking).
Remodelage géopolitique
Jérôme Héricourt
Jérôme Héricourt est professeur à l'université de Paris-
Saclay, université d’Évry et conseiller scientifique au
CEPII.
La pandémie n’a pas touché tous les pays en même temps et les
mesures de confinement ont eu un impact différent selon les
spécialisations productives. Ainsi, l’Espagne et l’Italie, touchées
en premier, ont dû prendre aussitôt des mesures très dures de
limitation de la mobilité des personnes, particulièrement
handicapantes pour des économies dépendantes du tourisme et
de la consommation privée. À l’inverse, l’Allemagne, touchée un
peu plus tard (comme, du reste, le nord de l’Europe), a
relativement moins souffert, du fait d’une moindre dépendance
aux services (secteur le plus affecté par la crise sanitaire) et de
mesures de restriction initialement moins lourdes [Math, 2021].
Les mesures de confinement et de restriction d’activité et de
mobilité ont pesé lourd dans la zone euro [Cardani et al., 2021].
La récession y a été presque deux fois plus importante qu’aux
États-Unis, où l’application de mesures différenciées au niveau
local a permis de limiter l’ampleur du choc sur l’essentiel de
l’année 2020 [Crucini et O’Flaherty, 2021]. Il convient cependant
de mettre en perspective ces résultats avec leurs implications
sanitaires : alors qu’ils représentent 4 % de la population
mondiale, les États-Unis concentrent 16 % des décès liés au
Covid (Forbes, 18 mai 2022). Dans l’arbitrage entre la
sauvegarde d’un nombre maximal de vies et la préservation de
l’économie, l’Europe et les États-Unis n’ont clairement pas placé
le curseur au même endroit.
Les mesures d’urgence ont été réparties entre les aides aux
entreprises (en y incluant les aides à l’emploi), les aides aux
ménages, et des dépenses d’investissement (infrastructures…) et
de fonctionnement supplémentaires mises en place dans le
cadre des plans de relance (tableau 3).
Repères bibliographiques
Thomas Grjebine
Thomas Grjebine est économiste au CEPII, responsable
du programme scientifique « Macroéconomie et finance
internationales ».
Repères bibliographiques
Michel Aglietta
Michel Aglietta est conseiller au CEPII et professeur
émérite à l’université Paris Nanterre
Renaud du Tertre
Renaud du Tertre est maître de conférences émérite à
l’université Paris Cité.
De la gouvernance actionnariale à
la gouvernance partenariale
À cette fin, elle a proposé en avril 2021 une directive qui porte
sur l’obligation pour les grandes entreprises de publier un
rapport sur leur contribution au développement durable : la
Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD). Cette
proposition opère une avancée significative dans la publication
de données ESG de qualité. Son objectif est d’offrir un cadre
analytique cohérent avec les ambitions du Green Deal européen
[Commission européenne, 2019], d’un côté, et la réglementation
concernant la finance durable, de l’autre [Commission
européenne, 2021].
Repères bibliographiques
Cecilia Bellora
Cecilia Bellora est économiste au CEPII, reponsable du
programme scientifique « Politiques commerciales ».
Repères bibliographiques
Vincent Vicard
Vincent Vicard est adjoint au directeur du CEPII et
responsable du programme « Analyse du commerce
international ».
Pauline Wibaux
Pauline Wibaux est économiste au CEPII.
Repères bibliographiques
Anthony Edo
Anthony Edo est économiste au CEPII.
Pour les pays de l’UE, la libre circulation est une source majeure
de migrations. Un étranger sur deux qui s’est installé
durablement dans un pays de l’UE-15 a exercé son droit à la
libre circulation garanti aux citoyens de l’espace économique
européen (tableau 1). Cette moyenne est notamment tirée vers
le haut par le Luxembourg, l’Allemagne et la Belgique, du fait
de leur dynamisme économique et/ou de la géographie.
Source : Eurostat.
https://ec.europa.eu/eurostat/databrowser/view/m
igr_asyappctza/.
La déformation du phénomène
migratoire influence
les opinions politiques
L’un des enseignements de ces travaux est que les attitudes des
citoyens européens et américains envers les immigrés et
l’immigration dépendent, en partie, de leurs connaissances de
la réalité migratoire. L’exposition à l’information joue donc un
rôle crucial dans la formation des croyances et des opinions. Ce
résultat pose une question évidente : quelle est l’influence des
médias, première source d’information des Européens
[Commission européenne, 2017], sur les attitudes des citoyens
envers les immigrés ?
L’influence des médias sur les
opinions politiques
Repères bibliographiques
Pierre Cotterlaz
Pierre Cotterlaz et Alix de Saint Vaulry sont économistes
au CEPII.
www.cepii.fr/CEPII/fr/publications/economie_mondiale.asp
Tableau I. Les grandes zones de l’économie mondiale