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S5 Etude Du Tronc Et Bases D Imagerie Cours Veterinaire

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2021

Unité d'Enseignement
Etude du tronc
et bases d'imagerie
1ère Année – S5
UE : S5 - ETUDE DU TRONC ET BASES D'IMAGERIE

OBJECTIFS D'ENSEIGNEMENT

 Acquérir les bases anatomiques nécessaires à l'examen clinque du rachis


d'une part, et des approches chirurgicales des parois du tronc d'autre part.

 Maitriser les bases physiques de l'imagerie médicale et de la technique de


réalisation des examens.

 Reconnaître les structures anatomiques sur des images normales.

SOMMAIRE

1. Tronc - CM01 - Ostéologie du tronc des mammifères domestiques - Le squelette


axial
2. Tronc - TD01 - Ostéologie du tronc des mammifères domestiques
3. Tronc - TD02 - Ostéologie de la tête des mammifères domestiques
4. Tronc - TD03 - Anatomie fonctionnelle de l’appareil hyoïde des mammifères
domestiques
5. Tronc - CM01 - Approche des articulations intervertébrales des mammifères
domestiques
6. Tronc - CM02 - Cavités et articulations et muscles de la tête
7. Tronc - CM03 - Myologie de l’axe vertébral des mammifères domestiques
8. Tronc - CM04 - Les muscles d'attache des membres thoraciques des mammifères
domestiques
9. Tronc - CM05 - Myologie de l'encolure des mammifères domestiques
10. Tronc - CM06 - Les parois de l'abdomen
11. Tronc - CM07 - Les régions du corps
12. Tronc - CM08 - Les parois du thorax
13. Tronc - CM09 - Les cavités splanchniques et les séreuses
14. Tronc - CM10 & 11 - Neurologie du tronc des mammifères domestiques
15. Imagerie - CM01 - Techniques d'imagerie

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UE : « Etude du tronc et bases de l’imagerie »
Matière : « anatomie »
Enseignante : M BERTHELET

Tronc - CM01 : OSTEOLOGIE DES MAMIFÈRES


DOMESTIQUES - LE SQUELETTE AXIAL

On s’intéresse dans ce TD à la constitution du squelette, c’est-à-dire aux


différentes parois et cavités où se trouvent les organes. L’ostéologie du tronc
regroupe l’étude du squelette axial (l’axe vertébral) et du squelette des membres.
Les objectifs de ce TD sont de reconnaître les différents os ainsi que leur
localisation, et plus particulièrement les espèces auxquelles ils appartiennent.
Pour ce premier TD, nous ne verrons que le squelette axial. Nous prendrons ici,
l’exemple du bœuf (BV). Pour avoir l’exemple du cheval, se référer au cours des RHX.
NB : Ce TD doit être complété par un travail personnel d’apprentissage grâce aux
différentes parties du squelette, qui seront mises à notre disposition lors de nos TD
Tr en non présentiel.
Table des matières :

INTRODUCTION...................................................................................................
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Introduction :
Les règles d’orientation nous permettent de qualifier les pièces anatomiques et
de les positionner au niveau de l’individu.
Ici, seul l’axe allant du rostre au fouet nous intéresse. Le plan transversal du
tronc (= frontal) ainsi que le plan horizontal sont indispensables pour positionner les
pièces anatomiques.
Les éléments dirigés vers la tête seront qualifiés de crâniaux, ceux dirigés vers
la queue de caudaux. Au niveau du plan horizontal, on distingue les éléments
ventraux des éléments dorsaux.
Pour déterminer une pièce en anatomie, on observe sa taille (discriminante
pour l’appartenance à certaines espèces), sa consistance, sa couleur et sa
conformation.
Au niveau du vocabulaire anatomique :
- L’élément central est le « corps ».
- Les surfaces de contact planes sont les « faces ».
- La frontière entre deux « faces » est un « bord ».
- Si la pièce est courbe, on parle d’une courbure.

I/ Organisation générale
Le squelette axial est essentiellement constitué d’une colonne vertébrale (elle-
même composée d’une cinquantaine d’os courts et impairs, les vertèbres), du
squelette du thorax qui s’appuie sur la colonne vertébrale, ainsi que du sternum.

La colonne vertébrale correspond à une chaîne articulaire. Elle porte


l’ensemble du corps et c’est sur elle que s’appuient tous les mouvements. En effet,
elle s’articule à la ceinture des membres, ce qui lui permet de transmettre les
mouvements de propulsion, d’amortissement, etc. Elle intervient également pour la
mise en œuvre des mouvements respiratoires, pour le déplacement de la tête et de
la nuque (déplacement, recherche de nourriture), et elle est reliée aux viscères au
niveau des cavités thoraciques, lombaires et abdominales.

La colonne vertébrale est formée de 4 segments, qui se sont différenciés


au cours de l’évolution. Ils correspondent à une régionalisation de la colonne
vertébrale selon le type de vertèbres. De la tête vers la queue, on trouve :

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- Le segment cervical, constitué par les vertèbres cervicales (7 chez le BV)
- Le segment thoracique, constitué par les vertèbres thoraciques (13 chez le BV),
reliées au thorax par les côtes (elles donnent les attaches des côtes)
- Le segment lombaire, constitué par les vertèbres lombaires (6 chez le BV) qui
suspendent la paroi abdominale portant les viscères
- Le sacrum, constitué par la soudure des vertèbres sacrales (5 chez le BV) : elles
forment la cavité pelvienne
- La queue, constituée par les vertèbres caudales (autour de 20 chez le BV, mais
nombre variable) qui sont les plus mobiles car elles forment le balancier caudal

Les vertèbres se sont adaptées au type de locomotion. On remarque une


alternance entre segments mobiles et peu ou pas mobiles.

Le rachis (=colonne vertébral) présente un certain nombre d’incurvations


indispensables au maintien de la posture et de la station quadrupédale :

- Courbures cervicales : au niveau de la courbure nucale (concavité ventrale) et


au niveau de l’extrémité caudale du segment cervical (concavité dorsale).
- Au niveau du segment thoracique et du segment lombaire, il y a une inversion
de courbure (concavité ventrale). Chez le BV, le segment lombaire est plutôt
rectiligne.

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- Au niveau de la jonction entre lombaires et sacrum, il y a encore une
inversion : on passe à une concavité dorsale (se retrouve chez toutes les
espèces).
- Le sacrum présente une concavité ventrale plus ou moins marquée (peu
incurvée chez le BV, plate chez le cheval).
- Au niveau du segment caudal, l’incurvation dépend des espèces.

Ces courbures influent sur toute la biomécanique de l’animal. Par exemple,


uniquement chez l’Homme, on trouve une inversion lordose-lombaire (inversion dorsale) liée à l’adaptation à
la bipédie. Chez le chien, on trouve un ensemble de concavités ventrales au niveau des lombaires.

II/ Organisation générale d’une vertèbre


Une vertèbre est un os court (aucune dimension de l’espace qui prédomine) et
impair (elle présente un plan de symétrie). On lui attribue deux fonctions principales :
la station de l’individu (fonction motrice) et la protection du SNC (canal rachidien et
moelle épinière).

Une vertèbre est composée de deux parties :


- Le corps vertébral au niveau ventral (formation du plancher du canal vertébral)
- L’arc vertébral en partie dorsale

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Entre les deux, il y a une concavité appelée canal vertébral qui abrite la moelle
épinière.

1) Le corps vertébral

Il est cylindrique. Il présente deux faces latérales réunies en une crête ventrale,
une face dorsale (le plancher du canal vertébral) et deux extrémités articulaires
formant les zones de contact avec les vertèbres supérieure et inférieure :

- une extrémité crâniale : tête vertébrale (convexe, section de sphère)


- une extrémité caudale : fosse vertébrale (concave, qui réceptionne la sphère).

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2) L’arc vertébral

Il est constitué de deux lames (droite et gauche) qui se rejoignent dans le plan
médian et s’attachent sur le corps vertébral par le pédicule. On y trouve différents
reliefs pour le passage et l’attache de ligaments, de muscles et d’articulations. Il
existe plusieurs types de processus (=reliefs saillants) au niveau de l’arc vertébral :

- Les processus épineux qui sont médians en position dorsale


- Les processus transverses qui sont horizontaux (attache des muscles et
ligaments)
- Les processus articulaires : 2 crâniaux et 2 caudaux, représentant chacun une
surface articulaire lisse.

Ces processus s’opposent à des mouvements de trop grande amplitude car ils
finissent par être en butée (ils se touchent si on tord trop la colonne vertébrale et le
mouvement ne peut pas aller plus loin). Ceci permet une stabilité de l’arc.

En plus des processus, il existe d’autres saillies qui permettent l’insertion des muscles longs :
- sur les lombaires du cheval et du chien il existe des processus mamillaires (fortes saillies) ;
- sur les vertèbres cervicales et lombaires du chien il existe des processus accessoires (fortes saillies
également).

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3) L’articulation intervertébrale

a) Au niveau du corps vertébral :

La fosse vertébrale de la vertèbre x s’articule à la tête de la vertèbre x+1 par


l’intermédiaire d’une structure fibro-cartilagineuse : le disque intervertébral
(constitué de deux parties). C’est à ce niveau qu’apparaissent les hernies discales.

b) Au niveau de l’arc vertébral :

L’articulation entre le processus articulaire caudal de la vertèbre x et le


processus crânial de la vertèbre x+1 est de type synoviale.
Tous les autres espaces sont comblés par des ligaments qui unissent les
différents reliefs entre eux (ligaments supra-épineux, inter-épineux, inter-lamellaire
et inter-transversaire).
Le foramen intervertébral est un trou entre 2 vertèbres (parfois, il arrive qu’il
se trouve sur une vertèbre = creusé dans la cavicule vertébrale), ou, plus exactement,
ce sont des pédicules échancrés qui forment un trou. Le nerf spinal (qui émerge de la
moelle épinière) sort de ce trou.
NB : Parfois, le foramen intervertébral s’individualise pour former le foramen
vertébral latéral.

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III/ Etude régionale des segments vertébraux

1) Le segment cervical

C’est le segment le plus mobile après le fouet. Il y a toujours 7 vertèbres


cervicales chez les Mammifères, quelle que soit l’espèce.
On note les vertèbres cervicales C1 à C7, C1 étant la première en partant de la
tête. Les deux premières vertèbres sont très différenciées (spécialisation dans les
mouvements de la tête par rapport au cou car ce sont les os de la nuque). C1
correspond à l’atlas, C2 à l’axis, puis on trouve C3 à C7 et les attaches cervico-
thoraciques qui permettent la jonction aux membres.

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a) L’Atlas

Le corps vertébral devient l’arc ventral (il n’y a plus de tête ni de fosse
vertébrale) et l’arc vertébral devient l’arc dorsal. Une partie du corps de l’Atlas se
retrouve sur l’Axis. Le processus épineux est peu développé et devient ici le
tubercule dorsal. Au contraire, les processus transverses sont très développés et
forme les ailes de l’Atlas. Au niveau des ailes, la fosse atloïdienne permet de joindre
l’atlas à la tête. On retrouve des condyles crâniaux (hémicylindriques, répondant à
l’occipital) fonctionnant comme des charnières en autorisant un mouvement dans un
seul plan (flexion-extension de la tête).

Les processus articulaires caudaux sont sous forme de 2 petites facettes


convexes qui réceptionnent les processus articulaires crâniaux de l’Axis. L’arc ventral
possède une saillie forte nommée tubercule ventral. Celui-ci est le point de départ
du muscle long du cou (très profond et plaqué contre les vertèbres). Le plancher de
l’arc ventral présente une zone lisse en arrière : c’est la « fosse de la dent » (ou fovea
dentis), où s’articule la dent de l’Axis.

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Chez le bœuf, il n’y a pas de foramen transversaire et la surface antérieure
crâniale possède 4 facettes. Le bord crânial présente une importante échancrure en
forme de triangle.

Chez le cheval, le bord crânial est très échancré (ce qui laisse un espace pour
faire une ponction ou pour injecter un liquide de contraste, pour une myélographie
par exemple). On retrouve 3 foramens:
- le foramen vertébral latéral (crânial) qui correspond à la sortie du premier nerf
cervical
- le foramen alaire (de haut en bas) où passe l’artère occipitale qui irrigue la
nuque
- le foramen transversaire permet le passage de vaisseaux sanguins

Chez le chien, les ailes sont étirées vers l’avant mais moins incurvées, il s’agit
plutôt d’incisures alaires (le foramen alaire n’est pas complètement refermé).

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b) L’Axis

Le corps vertébral présente une crête ventrale forte et un tubercule ventral


saillant sur lequel vient s’attacher le muscle long fléchisseur du cou. L’arc porte un
processus épineux très fort et, en vue crâniale, les processus articulaires crâniaux
sont flanqués de la dent de l’Axis (processus odontoïde). Cette dent est un système
rugueux que le ligament plaque contre le plancher vertébral (sinon la moelle épinière
se coince et c’est le fameux « coup du lapin ») et qui permet les mouvements de
rotation du cou. Enfin, on note 2 surfaces articulaires latérales de chaque côté de
l’arc vertébral.

Chez le BV, la dent de l’Axis est hémicylindrique. Le foramen intervertébral est


rond. Au nieau de la tubérosité caudale, les bords sont très rectilignes donc il y a une
bonne distinction des processus articulaires. De plus, le processus épineux est
beaucoup plus court et le processus ventral est très saillant
Chez le cheval, la dent est hémitronconique. Les processus épineux sont plus
allongés que chez le bœuf. Il n’y a pas de processus articulaires crâniaux.
Chez les carnivores et chez le porc, la dent est pleine (non creusée). Chez le
chien, le processus épineux vient surplomber l’Axis et la dent est en forme de cône
très étroit et pointu.

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NB : L’articulation entre os occipital et atlas permet les hochements de tête tandis
que celle entre atlas et axis est spécialisée dans les mouvements de pivot de la tête
grâce à la dent de l’axis. Les mouvements de flexion et latéroflexion sont possibles
grâce à l’articulation entre l’atlas et la tête.

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c) Les autres vertèbres cervicales

Les corps vertébraux présentent des fosses et des têtes très marquées,
autorisant les grands mouvements. Les arcs vertébraux voient leurs processus
épineux se réduire, voire disparaître. De même, les processus transverses sont peu
saillants et présentent deux cuspides (chez le BV, une cuspide ventrale forte) qui sont
perforées d’un trou transversaire. Ces trous permettent le passage du nerf vertébral
(qui appartient au système nerveux automatique) et de l’artère transversaire.

Chez la vache, de C3 à C7, on voit bien que les processus épineux sont de plus
en plus longs et de plus en plus saillants. Le processus transverse évolue lui aussi au
fur et à mesure que l’on s’approche de la jonction avec le thorax et de la première
côte. Ainsi le processus transverse de C7 possède une seule cuspide (=pointe) et une
articulation très mobile avec la première côte au niveau de la fosse vertébrale, pour
former la fossette costale. Tête et fosse vertébrale sont très marquées chez C7.

Chez le cheval, les vertèbres cervicales sont massives.


- De C3 à C7, les processus articulaires sont très larges avec un système
articulaire large et oblique, ce qui permet une très grande mobilité de
l’encolure. On retrouve également un corps vertébral de plus en plus court
avec des fosses très marquées. Les processus épineux sont de plus en plus
longs et de plus en plus saillants.
- C4 possède un corps vertébral long et étiré avec un bord ventral souvent bien
marqué. On retrouve une crête ventrale saillante se terminant souvent par un
tubercule osseux.

Chez le chien, le porc ou les ruminants :


- de C3 à C5 on trouve des processus accessoires
- au niveau de C6, la cuspide ventrale du processus transverse est très large
- jusqu’à C7 on a toujours un processus épineux qui s’allonge et s’épaissit ;

Chez les grands chiens et les petits ruminants, les processus accessoires sont très marqués et on retrouve
une crête saillante sur le plancher vertébral.

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2) Le segment thoracique
2-1 Les vertèbres thoraciques
Chez les petits ruminants et les carnivores, il y a 13 vertèbres thoraciques. Il y
en a 14 ou 15 chez le porc, 12 chez le lapin et 18 chez le cheval. Elles sont au nombre
de 13 chez le bœuf.
- C7 est reliée à T1 via la dernière petite fovea costale.
- T1 possède un processus épineux court, contrairement à T2 qui a un processus
épineux très long.
- Une zone saillante correspond au sommet du garrot (T4-T5 chez le cheval, T2-
T3 chez le chien et T3-T4 chez la vache). T8-T9 constitue la base du garrot chez le cheval
(la selle se bloque sur T9 au saut d’obstacle d’où le nom de locking-point).

Si on met deux vertèbres côte à côte, elles forment une cupule costale sur
laquelle vient se placer la tête de la côte (fossette costale face ventrale du processus
caudal).

Si on prend T4 ou T5 comme modèle de description d’une vertèbre thoracique,


voici ce que l’on observe :
- un processus épineux très haut (chez la vache et le mulet, il est aussi très
large). À sa base, il y a des petites fossettes. Dans le cas du BV, la crête
médiane est tranchante au niveau de la partie dorsale.
- des processus transverses peu saillants (bords plutôt arrondis chez le BV),
ramassés contre la base des vertèbres et qui présentent des fossettes costales
crâniales et caudales qui les relient aux côtes. (Les fovea costales sont
planiformes chez le BV).
- des processus articulaires très rapprochés
- des processus crâniaux rarement symétriques (les cavaliers eux même n’étant
pas symétriques, cela a une influence sur la surface articulaire)
- une fosse vertébrale peu profonde (au bord ventral arrondi chez le BV)
- une tête vertébrale peu convexe

Les processus épineux sont variables dans le segment thoracique :


- Ils augmentent jusqu’au garrot puis diminuent. Ainsi T1 (située
profondément, on ne peut palper les vertèbres thoraciques qu’à partir de T3)
fait la moitié de T2 chez le cheval ;
- L’orientation de ces processus varie également : ils sont de plus en plus inclinés
vers l’arrière jusqu’à T8, puis se redressent progressivement jusqu’à la
vertèbre anticlinale (c’est à partir de cette vertèbre que se fait le changement
d’orientation) pour ensuite présenter une obliquité vers l’avant. La vertèbre

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anticlinale correspond à T13 ou T14 chez le cheval et à T11 chez le chien. Chez
le bœuf, la vertèbre anticlinale correspond plus à la première ou deuxième
lombaire.
Les processus articulaires sont également variables :
- pour T1 et T2 ils ressemblent à ceux des vertèbres cervicales ;
- de T3 à T13-T14 ils ressemblent à ceux des lombaires ;
- puis ils se redressent jusqu’à devenir verticaux, voire engainants.

Chez le BV, il n’y a pas de fovea caudale sur la dernière vertèbre thoracique car
la dernière côte se trouve entre l’avant dernière vertèbre et la dernière vertèbre
thoracique.
Chez le cheval, les processus transverses rebiquent et le processus épineux
n’est pas tranchant du fait de son bord dorsal épais. Les fossettes costales sont très
concaves (à la différence du bœuf). En parcourant le segment dans le sens T1 à T18,
les processus épineux augmentent de taille puis ceux-ci diminuent. Il y a également
les processus transverses qui deviennent de plus en plus petits et les fovea caudales
qui se réduisent. Il existe une zone de fragilisation au niveau de la 13ème vertèbre
thoracique
Chez le chien, tous les processus sont vers l’arrière sauf un qui est tout droit.
Le plancher du canal présente une crête d’insertion. Les vertèbres T11 à T13
possèdent des processus mamillaires. Dans le diagnostic d’une hernie discale, c’est
l’espace entre 2 vertèbres qui est plus court. Cependant, il faut faire attention car
entre 10 et 11, chez le chien, il est normal que cela soit plus court.

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Quand il y a un relief longitudinal, c’est un carnivore ; sinon, c’est un ruminant.

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2-2 Le thorax, la cage thoracique :
a) Les côtes
Les vertèbres thoraciques sont reliées aux côtes, elles-mêmes reliées au
sternum (ostéo-cartilagineux). Il y a autant de côtes que de vertèbres thoraciques
(soit 13 chez le bœuf).
Les côtes (os costaux) sont des os allongés et pairs, à corps aplati dorso-
ventralement, incurvées en arc, ne présentant pas de cavité médullaire (c’est
pourquoi elles ne sont pas classées parmi les os longs) et formées d’une composante
minérale et d’une partie cartilagineuse.
Les muscles intercostaux s’insèrent sur la face externe d’une côte. La face
interne est lisse.
Sur le bord caudal, une côte présente un sillon costal où passent l’artère, la
veine et le nerf intercostal (très douloureux). Sur le bord crânial, on retrouve une
empreinte pour l’insertion du muscle.
L’extrémité dorsale s’articule avec la vertèbre thoracique. La tête costale est
portée par un col et porte la facette articulaire caudale ainsi qu’un sillon. En arrière
du col se trouve une forte saillie, le tubercule costal (système articulaire des
processus transverses), sur laquelle s’attachent les muscles du dos.

En formant une cupule costale, les fossettes costales s'articulent avec la tête
articulaire de chacune des côtes. La partie caudale de la côte x se fixe sur le processus
de la vertèbre x+1.
La première côte se trouve entre C7 et T1 et la dernière côte entre les deux
dernières vertèbres thoraciques (la dernière vertèbre thoracique ne portant pas de
fossette costale caudale).
La première côte est très puissante et très courte. Les deux premières côtes
marquent l’entrée de la poitrine (délimitée par la jonction cervico-thoracique, le
sternum et les premières côtes). À ce niveau, sous les côtes, il y a de gros organes
(trachée, œsophage,…).

Les côtes sont plus fines chez les chiens et chats que chez les ongulés où elles
sont plutôt larges. Chez le chien, elles sont aussi plus cylindriques que plates.

NB : les os allongés cicatrisent très vite, sauf les côtes parce qu’on ne peut pas
empêcher leur mouvement (notamment lors de la respiration).

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b) Le sternum :

Il est constitué par des éléments ostéo-cartilagineux : les sternèbres. Les


sternèbres sont des os courts au nombre de 7 chez le BV, 6 chez le cheval, 8 chez le
chien. Ils sont unis grâce à des articulations fibro-cartilagineuses ou osseuses et
constituent le début de l’arc costal. Avec l’âge, le cartilage s’ossifie et les sternèbres
se soudent.

Les neuf premières côtes s’articulent « directement » sur le sternum : ce sont


les côtes sternales. Les autres (côtes asternales) sont reliées à un cartilage costal plus
fin, plus élastique et plus mobile, qui s’accole pour rejoindre le cartilage normal en
formant un arc costal (droit et gauche) appelé l’hypochondre (= arc + sternum). Par
exemple, chez le chien, il y a 13 côtes : la limite entre côtes sternales et asternales se
trouve au niveau de la 9ème côte.
Le cartilage costal, plus mobile, est relié au diaphragme, concave, qui lors de
l’inspiration se contracte, recule et écarte les côtes.
A l’extrémité crâniale, la première sternèbre est complétée par du manubrium
sternal (= cartilage sternal). A l’extrémité caudale, elle est complétée par du cartilage
xiphoïde (palpable) : on parle d’appendice xiphoïde au niveau du processus xiphoïde.
Tout le long du sternum s’attachent les muscles pectoraux (très puissants chez
le CV).

Le segment thoracique est le lieu d’attache de nombreux muscles : il se doit


donc d’être stable, ce qui pourrait expliquer le fait que les processus épineux soient
bien développés. En effet, c’est sur ces processus que s’attachent les puissants
muscles de l’encolure. Les vertèbres thoraciques ont donc un rôle de point fixe, de
bras de leviers.
L’orientation de ces processus est d’ailleurs en accord avec une optimisation
du statut de bras de levier : les premières vertèbres thoraciques sont penchées vers
l’arrière de l’animal, les dernières sont penchées vers l’avant (ayez en gros l’image
qu’ils tirent ainsi davantage les muscles de l’encolure vers l’arrière et les autres
muscles vers l’avant, le travail des muscles est alors plus efficace). La stabilité de ce
segment est également renforcée par la présence des côtes.

Chez le BV, la première sternèbre ne s’ossifie jamais avec le reste. De plus, le


sternum est plat alors qu’il est développé ventralement chez le cheval.
Chez le chien, la première sternèbre est très grêle et incurvée.
Chez le chat, les sternèbres sont rectilignes. De plus, chez le chat et le chien, le
sternum est très léger et souple donc plus mobile.

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3) Le segment lombaire :

Il est relativement mobile et comporte 6 vertèbres chez le BV et le cheval (7


chez les carnivores). L6 est la dernière vertèbre lombaire et se situe entre les deux
muscles de la hanche (elle est toujours cachée par l’ilium chez le chien).
L3-L4 porte les viscères : c’est la clé de voûte de la colonne vertébrale.

Le processus transversal est très saillant, en position horizontale chez le cheval


et le boeuf mais incliné vers l’avant et ventralement chez le chien et le chat. Les
processus articulaires sont redressés avec des surfaces articulaires très incurvées en
V, voire engainantes chez la vache, souvent surmontées par des processus
mamillaires (concaves crâniaux et convexes ventraux).

Chez le BV, le processus épineux est aussi long que le corps et les processus
transverses sont accrochés au-dessus de la tête (ils sont aplatis et très longs). La tête
vertébrale est plus aplatie. Les processus articulaires sont également très engainants
(recourbés). La crête ventrale est tranchante.

Chez le cheval, le processus épineux est plus long. Les processus articulaires
sont verticaux (et non pas engainants) et sveltes. Les processus transverses
s’attachent au ras de la tête. La crête ventrale est soit épaisse, soit absente.
L4 possède un corps avec une crête ventrale épaisse pour permettre le passage
du tendon relié aux piliers du diaphragme. Tête et fosse vertébrales sont presque

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planes, de taille moyenne. Au niveau de l’arc vertébral, il existe un processus
épineux, court mais large et fort (beaucoup plus court que sur les thoraciques).
De L1 à L6, les vertèbres sont de plus en plus grêles, la crête ventrale épaisse
disparait. Il y a également un certain nombre de processus transverses qui
s’articulent entre eux (articulation fibreuse) et on constate même parfois une
ossification au niveau de l’articulation entre L4 et L5, et entre L5 et L6. Ces deux
dernières lombaires s’articulent entres elles et le sacrum.

Chez le chien, il y a des processus accessoires pointus qui sont spécifiques aux
carnivores. Les processus transverses augmentent de longueur de 1 à 7 et sont
dirigés vers l’avant. Cela a pour conséquence le fait qu’on puisse palper les processus
transverses (elles servent de point de repère).

Attention, il existe des articulations systématiquement entre les processus transverses lombaires et
sacraux mais elles ne doivent pas s’ossifier sinon le dos se retrouverait bloqué ! Les processus articulaires
latéraux, quant à eux, sont très rigides, ils sont donc adaptés à la course et au saut (ils permettent de
transmettre les mouvements de propulsion). Tout cela est valable chez les onguligrades.

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4) Vertèbres sacrales et sacrum :
Le sacrum est impair et allongé : c’est un segment immobile qui résulte de la
soudure et de l’ossification des vertèbres sacrales entre elles, au niveau du corps
vertébral et des processus transverses.
De plus, le sacrum s’articule de chaque côté avec un os coxal (articulations
sacro-iliaques) pour former le bassin, paroi de la cavité pelvienne. Il y a 5 vertèbres
sacrales chez le bœuf (et ruminants en général), 5 chez le cheval, 4 chez les
moutons, 3 chez les carnivores, 4 chez le porc et 4 chez le lapin.

Selon les espèces, les processus épineux sont soudés ou non (ils sont soudés
chez le BV). La ligne de processus épineux est appelée crête sacrale médiane. Aux
extrémités, les articulations sont très mobiles (balancier caudal) : il s’agit des
articulations lombo-sacrale et sacro-coccygienne.
Les processus transverses sont très développés crânialement et forment les
ailes du sacrum. Celles-ci sont percées de deux foramens sacraux (un dorsal et un
ventral) car le nerf spinal (qui part de la moelle épinière) se divise en deux.
La surface caudale du sacrum (articulations sacro-iliaques) donne attache à des
ligaments puissants, des fascias et des muscles et constitue le plafond de la filière
pelvienne (qui permet le passage du fœtus lors de l’accouchement) et du détroit
caudal du bassin.
La face ventrale est appelée face pelvienne car elle appartient à la région de la
cavité pelvienne. La surface articulaire du processus transverse de la crête sacrale
correspond à la surface auriculaire (elle permet l’articulation avec l’os coxal).

Dans 30% des cas, il y a sacralisation de L6 (= soudure) et la dernière jonction


mobile fonctionnelle devient alors {L5-L6} chez le cheval et {L6-L7} chez le chien au
lieu de {L6 S1}.
De plus, S1 est orienté vers l’arrière, L6 est orienté vers l’avant ; entre les deux
se forme alors l’espace lombo-sacral (il est large, on y réalise des ponctions ou des
injections).

Chez le BV, la crête sacrale médiale est continue (faite de processus épineux
soudés entre eux), les ailes du sacrum sont larges (forme d’oreille) et les processus
articulaires crâniaux sont engainants. Le système qui s’articule sur le sacrum est plus
vertical.
Chez le cheval, la crête sacrale médiale est discontinue, les processus
articulaires crâniaux sont verticaux et les ailes du sacrum sont pointues.

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Chez le chat, le sacrum est tout petit, les processus épineux ne sont pas
complètement soudés (on les voit bien) et le processus auriculaire (très large et
vertical) est relié à d’autres os. Le sacrum est inscrit dans un rectangle.

Chez le chien, le sacrum a une forme de carré court (3 vertèbres sacrales


soudées).

Chez le porc, il n’y a plus de processus épineux.

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5) Le bassin osseux :

Le bassin est formé de deux os coxaux (gauche et droit) associés au sacrum et


se soudant ventralement dans le plan médian (symphyse ischio-pubienne). Chaque
os coxal est constitué de la soudure de 3 os autour du centre acétabulaire (cavité
d’articulation au fémur) : l’ilium (crânial, forme d’un triangle), l’ischium (caudal et
ventral) et le pubis (caudal et crânial). Chez la femelle, il se forme entre les deux os
coxaux des anneaux cartilagineux qui se soudent, ce qui interdit alors tout
mouvement.
Le col porte l’aile de l’ilium et entre les deux épines se trouve la crête iliaque.
Le bord dorsal de l’ilium correspond à la grande échancrure sciatique (il en existe
une petite), où passe le nerf sciatique.

Des reliefs osseux très importants sont visibles de l’extérieur (en vue latérale,
ils forment trois pointes) :
- la pointe ventrale: angle de la hanche (épine iliaque ventro-crâniale) : c’est la
plus saillante ;
- la pointe de la croupe, de part et d’autre du sacrum (épine dorso-crâniale) ;
- la pointe de la fesse ou tubérosité ischiatique à l’extrémité caudale.

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6) Le segment caudal :
Ce segment présente une très grande mobilité et ne renferme plus la moelle
épinière (il n’y a plus de canal vertébral). Il comporte des vertèbres caudales de
morphologie plus simple que dans les autres segments. Le corps devient cylindrique,
les processus latéraux disparaissent ainsi que l’arc (d’où la mobilité).

Chez la vache et le cheval, au niveau des trois-quatre premières vertèbres


caudales, l’arc ventral ne se développe pas mais reste présent. Ainsi, les vaisseaux
passent puis disparaissent (d’où la prise de sang à la queue chez la vache). Ceci provient
de l’ébauche d’arc ventral chez le poisson.

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Conclusion :
Nous avons donc vu la morphologie type d’un vertébré.

Ce qu’il faut savoir : les particularités régionales, les principales particularités


des espèces (nombre de vertèbres et de côtes pour le CV, chien, chat, vache, porc et
petits ruminants).
Objectif : comprendre et savoir reconnaître les vertèbres cervicales du chien et
du cheval.
Applications : les vertèbres portent la moelle épinière qui contient le système
nerveux donc tout problème aux vertèbres (aux articulations, aux os, des fractures)
peut entraîner des conséquences graves sur le système nerveux comme des
paralysies.

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Ostéologie du tronc
des mammifères domestiques

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Ostéologie du tronc
des mammifères domestiques

I - Organisation générale du squelette du tronc


Articulation Locomotion : Jonctions avec les membres 
avec la tête balancier locomotion, transmission des efforts de
 mouvements cervico- propulsion et d ’amortissement à la
de la tête céphalique colonne vertébrale

Recherche de Balancier caudal


la nourriture,
relation avec
l ’entourage
(congénères,
milieu …) etc.

Articulations
avec les côtes
 mouvements
respiratoires

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La colonne vertébrale
Segment Segment Segment Segment Segment
cervical thoracique lombaire sacral caudal
7 18 6 5 18-22

43% 15 % 10 %
ho : 40 %
ho : 26 % ho : 17 %
Cn : 36 %
Cn : 20 % Cn : 7 %
32% Ct : 37% Ct : 7%
ho : 17%
Cn : 27%

Colonne vertébrale de cheval

Jonction lombo-
sacrale (promontoire)
concavité dorsale
Courbure cervicale : (15°-25°)
concavité dorsale Courbure sacrale :
concavité ± ventrale

C3

Courbure nuchale : T4
concavité ventrale

Courbure
thoraco-lombaire:
concavité ventrale
(D ’après Denoix J.M.)

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I I- Organisation générale
dorsal
d’une vertèbre Processus
articulaires
Processus épineux

crâniaux Processus
caudal articulaires
caudaux
crânial
ventral
Processus
transverse
Lame
Arc
vertébral
pédicule

Plancher du canal vertébral


canal Fosse
vertébral vertébrale
(concave)
Corps
vertébral

Tête vertébrale
(convexe) Bord ventral

Organisation schématique d ’une articulation intervertébrale


(Moelle épinière enlevée, processus transverses sectionnés côté gauche)
Vue crânio-latérale

Ligament supra-épineux
Ligament inter-épineux

Capsule de l ’articulation
des processus articulaires
(diarthrose)
Processus épineux

Processus articulaires
Processus Ligament
transverse interlamellaire
(« ligt. jaune »)

Ligament longitudinal dorsal

Disque intervertébral :
Foramen intervertébral :
Noyau pulpeux sortie du nerf spinal
Anneau fibreux

Disque intervertébral
Ligament longitudinal ventral

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Sortie du Sortie du
Foramen nerf C2 nerf C2
inter-
vertébral
converti en
foramen Axis (C2) de chien
Axis (C2) de cheval
Vertèbre thoracique vertébral
de bœuf latéral

Processus mamillaires Processus accesoires

Vertèbre lombaire de Vertèbre cervicale Vertèbre lombaire


Vertèbre lombaire de chien (chien) de chien
cheval

III – Etude régionale des segments vertébraux


1 - Les vertèbres cervicales = 7 vertèbres cervicales chez
tous les mammifères
(C0 occipital)
C1 atlas
C2 axis

C3

T1
C7

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Processus articulaires portant des
surfaces obliques larges et planiformes
Processus épineux très peu marquée
(à peine ébauchée chez le cheval)
Vue latérale
Processus
Vue caudale articulaires
portant des
surfaces
obliques
larges et
planiformes

Tête
vertébrale
très
convexe

Processus
Corps long à crête Foramen
Processus transverses transverses peu
ventrale accusée et transversaire
peu saillants, mais Fosse saillants
tubercule ventral vertébrale latéralement
forts et étirés
longitudinalement très concave
C4 de cheval

C1 atlas
C2 axis
Processus épineux
devient plus saillant,
dirigé crânialement

C3
C4
C5

Morphologie
particulière : Fossette
spécialisées dans costale
les mouvements
de la tête par
C6
rapport au cou C7:
- Processus transverse
Corps vertébral unicuspide
devient plus court - Pas de foramen
transversaire
- Tête et fosses
vertébrales très
marquées

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C6 et C7

Bœuf

Redressement et allongement du
processus épineux
C1
C2

C3 C7

Segment cervical de chien

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Processus épineux saillant, orienté crânialement
C6 - C7
Processus articulaire
caudal surmonté d ’un
processus accessoire

Fosse et tête C7
vertébrales bien vue crâniale
marquées
Processus épineux très saillant
Vue latérale
Processus transverse peu saillant,
étiré longitudinalement, bicuspide Processus
articulaire
C4 de chien crânial
Processus
Processus épineux Processus transverse
articulaire caudal unicuspide

Processus
articulaire C7
Foramen crânial
transversaire vue caudale
Canal vertébral

Processus
transverse
Vue crâniale Tête vertébrale
Fossette costale

1ère vertèbre cervicale = Atlas


Arc → Arc dorsal
Processus épineux →Tubercule dorsal
Vue caudale
Processus transverses
→ Ailes de l’atlas

Fovea dentis (fosse de la dent)

Vue crâniale

Tubercule ventral

Surfaces Corps → Arc ventral


articulaires
caudales
Surfaces articulaires
crâniales

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Atlas de cheval : vue dorsale
Foramen vertébral latéral (crânial)
Foramen alaire

Foramen transversaire

Atlas de bœuf

Atlas de cheval : vue ventrale

Fosse atloidienne

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Sortie du
Canal vertébral nerf C1
Foramen
Arc
dorsal
vertébral
crânial
Atlas de chien
Incisure alaire

Aile de l ’atlas
Vue dorso-caudale

Fovéa Arc
dentis ventral
Surface artic.
Foramen Tubercule caudale
transversaire ventral Tubercule dorsal

Arc dorsal

Vue crâniale

Aile de l ’atlas
Cavité
Fovéa articulaire
dentis crâniale

2ème vertèbre cervicale Processus épineux très fort


ou AXIS Pas de Proc.
articulaires
Dent creuse avec Axis de crâniaux
reliefs d’insertions cheval
ligamentaires Proc.
(CV et Ru) Artic.
Dent caudaux
(processus
odontoïde)

Vue latérale Corps très long, fort, avec


crête ventrale saillante et Fosse
Processus Processus
tubercule ventral vertébrale
épineux se transverses profonde
divise en 2 peu
Vue
chez le saillants, crâniale
cheval étirés

Vue Dent
dorsale

Proc. Artic. caudaux


Surfaces articulaires crâniales

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Processus épineux

Processus
articulaire
dent caudal

Processus
transverse

Surfaces Foramen
articulaires transversaire
crâniale
Sortie du nerf C2

Axis de chien

Axis de bœuf

Fovea dentis

Surfaces
articulaires
latérales

Dent de l ’axis

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2- Vertèbres 13 chez les ruminants
T13

thoraciques Vertèbres thoraciques de bœuf T1


et thorax

13 chez les carnivores


 Cheval : 18 Vertèbres thoraciques de chien
vertèbres thoraciques
T1 T13
T4 T5
T8
T2 L1
T14 T18
T1
C7

 14 ou 15 chez le Porc
12 chez le Lapin

Vertèbre thoracique de cheval


Vue latérale Caractères généraux des
vertèbres thoraciques
Processus
épineux haut
Vue crâniale Vue caudale
Processus articulaires
Processus peu détachés, petites
transverse, facettes à la base du
court, processus épineux
tubéreux,
peu détaché
Processus
transverse
pourvu d’une Processus
fossette transverse, court,
costale tubéreux, peu
détaché, pourvu
Fosse d’une fossette
vertébrale peu costale
Tête profonde
vertébrale
peu
Corps court Fossettes
convexe
Fossettes costales
costales caudales
crâniales

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1- Longueur des processus épineux : croît jusqu'à T4 (T5) puis décroît

Vertèbre
T4 anticlinale

T8
T9 T13 T18
T2
(T1 = 1/2 T2)

T1

2- Orientation des processus épineux : inclinaison caudale croît  T5, puis se redressent
progressivement  T14 (T13 ou T15) ; puis inclinaison crâniale
3- Aspect des processus articulaires et leurs surfaces : T1-T2 : ressemblent aux cervicales ;
T3 à T13-T14 : pratiquement inexistants avec surfaces articulaires petites et planes ; à
partir de T14 : les processus articulaires se développent et commencent à ressembler à ceux
des vertèbres lombaires

Surfaces des processus articulaires de T4 Aspect des surfaces des processus


articulaires crâniaux à la jonction
cervico-thoracique
C3 à C7

T1

T3 à T13 T14 à T18


T2

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Le thorax = Cage thoracique
chez le cheval : Vertèbres thoraciques

1ère XVIII
côte IX

1à9: 10 à 18 :
côtes côtes
sternales asternales

Sternum Arc costal

Le sternum du cheval Sternum de chien


Extrémité crâniale : (8 sternèbres)
manubrium Corps du Extrémité caudale :

sternal sternum appendice


xiphoïde
Cartilages
costaux

Cartilage
manubrial 6
1 5
2 3 4 Cartilage
Processus
Articulation xiphoïde xiphoïde
costo-sternale 6 sternèbres

Sternum de bœuf (7 sternèbres)

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Extrémité dorsale
Les côtes (os costaux) Côtes de cheval

Os pairs (Nbre = Nbre Bord caudal


Vert. Thoraciques) avec sillon
costal (A, V, N
Allongés intercostaux) Bord crânial
avec
Corps empreinte
insertion
- aplati musculaire
- face externe
(empreinte
insertions
musculaires)
- face interne
lisse

Extrémité ventrale
→ Surface articulaire répondant au
cartilage costal

Extrémité dorsale d’une côte

Tubercule Tubercule
Tête costale costal Tête costale
costal

Col
Aire d’insertion
ligamentaire

Facette
Facette
articulaire
articulaire
caudale
crâniale Facette
articulaire du
tubercule costal
Sillon costal → répond à la
A, V, N fossette du
intercostaux processus
transverse de la
vertèbre de
même rang

Face crâniale d’une Face caudale d’une


côte gauche côte gauche

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Cupule Processus
costale transverse

Fossette costale face


X ventrale du proc.
X+1 transverse

Première côte entre C7 et T1


X+1 Dernière côte : entre les deux dernières
vert. thoraciques

1ère côte

Importance fonctionnelle de la
charnière cervico-thoracique +++ :
 plafond du défilé thoracique de l’entrée
de la poitrine
 rapports avec SNA (ganglion stellaire)
 nerf phrénique
 plexus brachial
 vaisseaux destinés au membre
 attaches du fascia cervical
 trachée/œsophage, veine cave crâniale

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3) Les vertèbres lombaires
T18 L1 L3 L6 sacrum
Caractéristiques des vertèbres lombaires
L4 de cheval

Processus
épineux
court et large
Processus articulaires
Surfaces élevés, portant des facettes
des proc art Surfaces des articulaires engainantes
crâniaux proc art
concaves caudaux
convexes
Fosse
vertébrale
Tête
presque
vertébrale
plane
presque
plane

Corps avec crête


Vue latérale ventrale épaisse Processus transverse très longs Vue crâniale

L1 L3 L6 Chez le cheval

Disparition de la
crête ventrale

Art. inter-transversaire L4-L5 (44%)

Art. inter-transversaire L5-L6 (60%)

Art. sacro-transversaire L6-S1 (100%)

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Vertèbres lombaires
de bœuf

Segment lombaire de la colonne vertébrale du chien

L1
L7
L6

4) Vertèbres sacrales et sacrum


 cheval : 5 vertèbres sacrales
S1
 5 chez les ruminants
S5 (4 chez mouton)

 4 chez le Porc
 4 chez le Lapin Sacrum de boeuf

 3 chez les carnivores

Sacrum :
- donne appui aux mouvements de deux charnières très mobiles :
lombo-sacrale et sacro-coccygienne (balancier caudal)
- importance ++ des articulations sacro-iliaques Sacrum de chien

- donne attache à de puissants ligaments, fascias et muscles


- plafond de la filière pelvienne et du détroit caudal du bassin

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Le sacrum du cheval base
Crête sacrale médiane
S1
S5
Surface
auriculaire

Bords latéral

Face pelvienne Foramens sacraux Face dorsale


(ventrale) dorsaux et ventraux Sommet

Vue crâniale

Vue dorsale

2 Articulations Le bassin osseux


sacro-iliaques

sacrum
Art. Lombo-sacrale

Art. sacro-
coccygienne

Art. coxo-fémorale
Ilium

Cavité
acétabulaire
ischiums
(d ’après Barone R.) Symphyse ischio-
Art. coxo-fémorale pubis pubienne

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Cavité acétabulaire du cheval
Bord acétabulaire
Corps de l’ilium

Corps de
l’ischium

Fosse Surface semi-


acétabulaire lunaire

Corps du
pubis S.Sawaya

Échancrure acétabulaire

Coxal gauche de cheval (vue latérale)


Crête iliaque
Epine Iliaque dorso-crâniale
→ « Pointe de la croupe »

Épine iliaque
Aile de l ’ilium
ventro-
crâniale Grande échancrure sciatique
→ « Angle de
la hanche »
Tubérosité
Ischiatique
Col de l ’ilium « pointe de
la fesse »

Corps de
l ’ilium Pubis acétabulum S.Sawaya

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Coxal gauche de cheval (vue médiale)

Epine Iliaque dorso-crâniale S.Sawaya

«Pointe de la croupe »

Crête
Surface iliaque
auriculaire

Col de l ’ilium
Foramen obturé

Epine Iliaque ventro-


Symphyse Ischio- Pubis crâniale « angle de la
pubienne hanche »

Coxal gauche de cheval (vue dorsale ou endo-pelvienne)

Epine
sciatique Table de
l’ischium
Tubérosité
ischiatique

Pubis

pecten
Epine
pubienne

S.Sawaya

Foramen obturé Symphyse ischio-pubienne

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Ligament sacro-iliaque dorsal
Aile de l ’ilium
Ligt. Supra-épineux Partie funiculaire
Partie membraneuse
Bord du sacrum
Muscles coccygiens

Ligament sacro-sciatique

Petite
Surfaces Grande
ouverture
ouverture
auriculaires sciatique sciatique

Acétabulum

Articulations du bassin du cheval - vue latérale -


(d ’après Barone R.)
Aile du sacrum

5) Les vertèbres caudales (coccygiennes)


Vertèbres caudales de cheval

Vue latérale

Vue dorsale

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 Morphologie type d’une vertèbre
Processus
Conclusion
Processus épineux
articulaires  Principales
Arc crâniaux Processus particularités spécifiques
articulaire
caudal

Canal Processus
tranverse
vertébral
Tête fosse
Corps

 Particularités
régionales

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OSTEOLOGIE DE LA TETE
des mammifères domestiques

Objectifs
- Connaître le nom, la situation et la disposition de tous les os du squelette de la tête.

- Connaître, pour chaque os, les principaux reliefs remarquables cités en TD (en général
en gras dans le polycopié) et à quoi ils servent.

- Connaître les principales particularités spécifiques (citées en TD, et à étudier sur les pièces
osseuses) des squelettes de la face et du crâne.

- Comprendre le principe des foramens de la tête, en particulier ceux de la base du crâne.


Retenir au moins : le canal du nerf hypoglosee, le foramen jugulaire, le foramen déchiré,
les foramens supra et infra-orbitaires et leur disposition chez le cheval.

- Comprendre la conformation interne du crâne et en connaître les reliefs les plus


remarquables (protubérance occipitale externe, crête cérébro-cérébelleuse, crista galli,
fosses olfactives)

- Comprendre la conformation interne de la face et en connaître les reliefs les plus


remarquables , ce que sont les cornets nasaux dorsal, ventral et moyen (seront revus avec
l’étude de l’appareil respiratoire)

- Connaître la conformation de la mandibule et de l’os hyoïde et leurs principales


particularités spécifiques.

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Ostéologie de la tête
des mammifères domestiques

- Module « Etude du Tronc et Bases de l’Imagerie » -

Le squelette de la tête porte et protège l’encéphale, les organes des sens spéciaux et les parties initiales des appareils
digestif et respiratoire.
Il est formé de 26 os plats qui se réunissent pour former :
- un massif dorsal portant la cavité cérébrale, l’orbite, les cavités nasales et les mâchoires supérieures d’une part,
- et un massif ventral, mobile, constitué par les mandibules portant les mâchoires inférieures d’autre part.
Au squelette de la tête est associé également l’appareil hyoïde, deuxième pièce mobile de la tête, destiné à soutenir
la langue, le pharynx et le larynx.
Cet ensemble présente deux grandes subdivisions :
- Le crâne (neuro-crâne) qui porte l’encéphale, les organes de l’ouïe et de l’équilibre d’une part;
- et la face (viscéro-crâne ou splanchno-crâne) qui porte les cavités nasales et la cavité buccale d’autre part.

PLAN II– Les os de la face (Viscéro-crâne)


I – Les os du crâne (Neuro-crâne) 1 - Os des orbites des cavités nasales et des machoires
1- Toit du crâne : Os frontal et os pariétal) supérieures
a) Bout du nez : os nasal et os incisif
2- Base du crâne : Os occipital
b) Parois latérales et plancher des cavités nasales : os maxillaire
3 – Plancher du crâne : basi-occipital et os sphénoïde
c) L’orbite : os lacrymal et zygomatique
4 – Paroi rostrale du crâne : os ethmoïde d) Région des choanes : os palatin, os vomer et pétrygoïdien
5 – Parois latérales du crâne : os temporal e) Conformation interne de la face
6 – Conformation interne du crâne 2 – Os de la mâchoire inférieure : la mandibule
7 – Principales particularités spécifiques 3 – L’appareil hyoïde

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26 os plats + hyoïde Squelette du crâne (Neuro-crâne) : 9 os

Os pariétal
Os frontal
Os occipital
Os lacrymal

Os nasal

Os maxillaire Os temporal

Os incisif

(D’après Kônig et Liebich.) Os palatin


Os zygomatique
2 Os mandibulaires

Tête osseuse de cheval – (vue latérale) Os hyoïde

I - Les os du crâne (Neuro –crâne) Os frontal Os pariétal

Délimitent la cavité cérébrale - Protègent le SNC -

9 os
Os occipital
- Frontal
Pairs → Toit de la cavité cérébrale
- Pariétal
- Temporal → Parois latérales de la cavité cérébrale

Paroi caudale du crâne Les os du crâne du


- Occipital → Plancher de la cavité cérébrale Os sphénoïde Os temporal cheval – vue latérale
- Sphénoïde
Impairs
- Ethmoïde→ Paroi rostrale de la cavité cérébrale Os frontal Os pariétal Os temporal

Origines complexes : schématiquement :


-Toit : origine ectodermique (ossification de Os ethmoïde
membrane)
-Parois latérales : origine neuro-ectodermique
(placodes sensorielles)
-Plancher : origine mésoblastique (ossification
Os sphénoïde
enchondrale) Os occipital
Les os du crâne du cheval – Coupe sagittale après ablation de l’encéphale

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1) Les os du toit du crâne : os frontal et os pariétal
‹ L’os frontal : Os pair, base anatomique de la région du front, il contribue également à délimiter la cavité
orbitaire. Rostralement, la suture fronto-nasale marque la démarcation entre la face et le crâne. Cette
jonction crâne/face est marquée chez l’homme par la saillie de l’os nasal. Chez le chien et le chat elle est marquée par le
« stop ». Chez les ongulés, elle est plane et n’est marquée par aucun relief remarquable.
La face externe de l’os frontal présente 3 parties : partie (ou face) frontale , partie (face) orbitaire (paroi
médiale de l’orbite) et partie (face) temporale. Il délègue latéralement un processus zygomatique qui
délimite la cavité orbitaire. Le bord rostral de ce processus zygomatique est le bord supra-orbitaire (support
de la paupière supérieure). Médialement au bord supra-orbitaire, se place le foramen supra-orbitaire (sortie
du nerf du même nom, sensitif pour le front et la paupière supérieure) . Le bord caudal du processus
zygomatique forme la ligne temporale qui dessine un arc se prolongeant caudalement sur l’os pariétal et
rejoignant son opposée dans le plan médian.
L’os frontal est creusé chez le cheval par un sinus frontal vaste divisé en plusieurs compartiments
communicants (voir cours sur les sinus). Les sinus sont des cavités infractueuses creusées dans certains os du crâne
et de la face et communiquant avec les cavités nasales. Elles sont tapissées par de la muqueuse nasale.

‹ L’os pariétal Os pair, constituant chez la plupart des espèces la plus grande partie de la voûte
crânienne. Face externe (« exocrânienne ») convexe , parcourue par la ligne temporale. Les lignes
temporales droite et gauche se rejoignent dans le plan médian pour former une crête saillante chez les
équidés et les carnivores : la crête sagittale externe. Face interne (« endocrânienne ») concave porte les
empreintes des circonvolutions cérébrales.

Vue dorsale des os du toit du crâne du cheval : os frontal et os pariétal

Os occipital Crête sagittale externe

Fosse temporale
Os pariétal
Ligne temporale
Os temporal

Os frontal
Foramen supra-
orbitaire

Os zygomatique
Bord supra-
orbitaire
Os lacrymal
Os nasal

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L’os frontal
ÿ Jonction crâne/face
ÿ Base de la région du front
ÿ Creusé par le sinus frontal
Partie (face) frontale
Foramen supra-orbitaire
(→ n. infra-orbitaire, sensitif)
Ligne supra-orbitaire

Os nasal Ligne temporale

Os lacrymal
Partie (face) temporale

Processus
Os zygomatique
zygomatique

Partie (ou face) orbitaire

Os temporal

2) La base du crâne (extrémité caudale) : L’os occipital


L’os occipital
Os impair. Vu de profil il présente une forme en « L » avec deux parties: l’une verticale occupant toute la face
caudale du crâne : partie nuchale, l’autre horizontale intervenant dans la constitution du plancher de la cavité
crânienne : la partie basilaire.
$ Cet os complexe résulte de la soudure de 5 pièces autour du foramen magnum. Il est considéré comme étant une
vertèbre modifiée, annexée au crâne au cours de la morphogénèse.
L’extrémité dorsale de la partie nuchale, forme un relief saillant étiré horizontalement (et perpendiculaire à
la crête sagittale externe), la protubérance occipitale externe, bien marquée chez le cheval et le chien. Elle
se prolonge de chaque côté par la crête nuchale puis, sur l’os temporal, par la crête mastoïdienne. F Tous
ces reliefs donnent insertions à différents muscles extenseurs du balancier cervico-céphalique (cervicaux dorsaux).
Ventralement, la partie nuchale de l’os occipital porte le foramen magnum (« grand trou ») par lequel la
moelle allongée se continue par la moelle épinière dans le canal rachidien. Il est flanqué, de chaque côté, par
un relief très convexe et lisse : le condyle occipital . Les condyles occipitaux sont les surfaces articulaires
de la jonction atlanto-occipitale: ils répondent aux surfaces articulaires très concaves et engainantes de la
face crâniale de l’atlas. De chaque côté, et latéralement aux condyles occipitaux, les processus jugulaires
forment de puissants reliefs d’insertions musculaires (pour le muscle digastrique, masticateur , notamment)
forts et très saillants chez les équidés. Entre le processus jugulaire et le condyle occipital, passe le canal du
nerf hypoglosse (XIIème paire crânienne, moteur de la langue).
La partie basilaire de l’os occipital répond rostralement au corps du sphénoïde. Elle donne également
insertion à de nombreux muscles mobilisateurs de la tête et du cou.

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L’os occipital

ÿ Base anatomique de la nuque


Os frontal Os pariétal Crête sagittale externe (face nuchale du crâne).

Os occipital
Protubérance occipitale externe

Crête interpariétal
nuchale
Canal du nerf
hypoglosse
(XII)
Foramen magnum Crête
nuchale
Condyle Protub. occipitale
occipital interne
(insertion de la dure mère
Processus crânienne)
Os temporal jugulaire
Os sphénoïde
Processus
basilaire
Les os du crâne du cheval
vue latérale Occipital isolé de cheval
(d’après Barone R.)

Os occipital
Protubérance occipitale externe

Crête
Condyles
nuchale
occipitaux

Processus
jugulaire
S.Sawaya - ENVL Foramen Os occipital isolé de cheval
magnum vue caudale
(d’après Barone R.)

ÿ 5 centres d’ossifications
ÿ Répond à la première vertèbre cervicale (atlas = C1).
ÿ Assimilé à une vertèbre modifiée annexée au crâne au cours du
développement (« C0 »)

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3) Le plancher du crâne: partie basilaire de l’occipital et os sphénoïde
‹ L’os sphénoïde
Os impair, il forme la plus grande partie du plancher de la cavité crânienne. Participe également à la constitution
de ses parois latérales.
Chez les mammifères, le sphénoïde résulte de l’association de deux os ; le présphénoïde (rostral) et le
basisphénoïde (caudal, répondant au basi-occipital). Chez les mammifères domestiques, ces deux parties
mettent très longtemps à s’unir (certains auteurs les considèrent comme deux os distincts). Chaque partie
comprend un corps et une paire d’ailes dorsales. Les ailes du présphénoïde sont les plus grandes chez les
mammifères domestiques ( homme) et interviennent dans la constitution des parois de l’orbite (« ailes
orbitaires ». Les ailes du basisphénoïde entrent dans la constitution de la paroi latérale du crâne. (« ailes
temporales »). Le corps du basisphénoïde délègue également, et de chaque côté, un fort processus ventral
orienté vers l’avant : le processus ptérygoïde. Chez le cheval, le corps du présphénoïde a la particularité d’être
creusé d’un sinus sphénoïdal.
La face dorsale du corps du sphénoïde porte la fosse de l’hypophyse (« selle turcique ») et le sillon
chiasmatique (zone de croisement des nerfs optiques droit et gauche). Il est parcouru aussi par des sillons
correspondant à des empreintes de nerfs crâniens ou de vaisseaux de la tête. Les ailes du sphénoïde sont
percées de nombreux canaux et trous s’ouvrant à l’abri d’un repli osseux de l’aile du présphénoïde sous l’orbite :
le récessus orbitaire.
Ventralement, chez le cheval, le bord caudal de l’aile du basisphénoïde contribue avec l’os temporal et le basi-
occipital, à la délimitation du « foramen lacerum » ou trou déchiré (confluence de plusieurs trous destinés à la rentrée
d’artères destinées au cerveau et ses enveloppes, et à la sortie de nerfs crâniens. Chez les autres espèces, tels que les
ruminants et les carnivores, ces trous restent individualisés et il n’y a pas de véritable foramen lacerum).

Os du plancher du crâne :
partie basilaire de l’occipital et os sphénoïde

Aile du pré-
sphénoïde Aile du basi-
sphénoïde
Partie basilaire
de l’os occipital
Os frontal

Os sphénoïde

Corps du basi-
sphénoïde
Os vomer

Rocessus
ptérygoïde

(d’après Barone R.)


(d’après Barone R.) Os ptérygoïdes
Vue latérale d’un sphénoïde isolé de cheval
Vue ventrale du crâne d’un cheval

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ÿ Sphénoïde ª « vertèbre primitive » aux arcs dorsal et ventral éclatés
Aile du présphénoïde

S.Sawaya - ENVL
Corps du
basiphénoïde

Sinus sphénoïdal (spécifique au


cheval) creusé dans le corps du Aile du basiphénoïde
présphénoïde
Vue rostro-latérale du sphénoïde de cheval (d’après Barone R.)

Vue dorsale (endocrânienne) du


sphénoïde de cheval

Aile du présphénoïde

S.Sawaya - ENVL

Corps du présphénoïde
Sillon chiasmatique
Surface articulaire répondant à
l’os temporal (synarthrose)

Sillons des nerf optique et


Aile du basi-sphénoïde
nerf maxillaire

Fosse de l’hypophyse
Corps du basisphénoïde
(selle turcique)

Surface articulaire répondant à la partie


Incisures constituant le bord basilaire de l’os occipital (synarthrose) (d’après Barone R. )
rostral du foramen lacérum

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4) Paroi rostrale du crâne : l’os ethmoïde

‹L’os ethmoïdal (ou ethmoïde)


Os impair, symétrique et complexe, situé à l’intérieur de la tête, séparant la cavité cérébrale des cavités nasales.
Il est constitué de deux pièces principales : La lame criblée et la lame perpendiculaire qui donnent elles-mêmes
attache à d’autres lames osseuses très fines : lames papyracées et volutes de l’éthmoïde.
La lame criblée se place de façon transversale, presque dans un plan frontal, entre les cavités nasales et la cavité
crânienne. La lame perpendiculaire est fine et située dans le plan médian (elle est perpendiculaire à la lame criblée),
prolongeant caudalement le septum nasal. A la face endocrânienne (caudale) de la lame criblée, elle forme une forte
saillie en crête appelée « crista galli » (= « crête de coq »). La crista galli divise ainsi la lame criblée en deux parties
symétriques (certains auteurs parlent de deux lames criblées, une droite et une gauche).
Chaque face de la lame perpendiculaire donne insertion à une lame osseuse très fine, la lame papyracée qui
s’attache caudalement à la périphérie de la lame criblé. A la face interne de la lame papyracée s’insèrent d’autres
lames osseuses très fines et enroulées sur elles-mêmes qui s’insèrent aussi caudalement sur la lame criblée. Elles
constituent les volutes de l’éthmoïde qui avancent dans les cavités nasales. Les plus volumineuses de ces volutes
arrivent au voisinage de la lame perpendiculaire, ce sont les « endoturbinaux ». Les plus courtes et situées
latéralement aux précédentes, sont appelées les « ectoturbinaux ».
Le premier ou second endoturbinal de ces volutes est en général plus développé et avance beaucoup plus que les
autres dans les cavités nasales constituant le « cornet nasal moyen ».
Toutes ces volutes du « labyrinthe ethmoïdal » sont tapissées par une muqueuse nasale spécialisée; la muqueuse
olfactive. La face interne de la lame criblée est concave et forme les fosses olfactives où viennent se placer les
bulbes olfactifs. Les « trous » de la lame criblée sont traversées par les divisions du nerf olfactif (1ère paire de nerfs
crâniens) fi L’os ethmoïdal constitue le squelette de l’appareil olfactif. .

l’os ethmoïde
Cornet nasal dorsal

Lame criblée
Crista galli
(« crête de coq »)
attache de la dure
mère crânienne
Cornet nasal ventral Cornet nasal moyen

Lame perpendiculaire

F Le bulbe olfactif est comme


posé sur la lame criblée de
l’ethmoïde. Les volutes de
l’éthmoïde sont tapissées par la
muqueuse olfactive. Un des deux Lame
premiers endoturbinaux est plus papyracée
développé que les autres et
s’avance dans les cavités nasales
constituant le cornet nasal moyen
.

Endoturbinaux
ectoturbinaux
(recoloré d’après Pavaux C)

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Lame criblée de l’éthmoïde et fosse olfactive

Crista-galli

S.Sawaya - ENVL

sphénoïde

Lame criblée de l’éthmoïde


et fosse olfactive

Aspect de la lame criblée de l’ethmoïde chez le


cheval (en haut) et chez le chien (à droite).
Vue caudale après ablation de l’encépahle
S.Sawaya - ENVL

4) Paroi latérale du crâne : L’os temporal


‹ L’os temporal : Base de la région de la tempe, os pair et asymétrique. Il forme la plus grande partie de la paroi
latérale du crâne, porte les surfaces articulaires temporo-mandibulaires et temporo-hyoïdiennes, porte les organes de
l’ouïe et les organes de l’équilibre. Il est constitué de 3 pièces osseuses qui, selon les espèces, se soudent de façon plus ou
moins précoce, voire peuvent rester libres : La partie écailleuse, la partie tympanique, et la partie pétreuse ou rocher.
 La partie écailleuse porte l’écaille du temporal (paroi latérale de la cavité cérébrale), et envoie latéralement un fort
processus rejoignant l’arcade zygomatique . Ce processus zygomatique de l’os temporal porte à sa face ventrale une fosse
mandibulaire (répond au condyle de la mandibule) délimitée caudalement par un processus rétro-articulaire. Dorsalement,
le processus zygomatique de l’os temporal contribue à délimiter la fosse temporale où vient se placer un muscle masticateur
le muscle temporal. (très puissant chez les carnivores).
 La partie tympanique se place ventralement au processus zygomatique temporal, en arrière du processus rétro-articulaire.
Elle porte les organes de l’audition (oreille moyenne) : latéralement, le méat acoustique externe correspond à l’ouverture
d’un canal intra-osseux qui fait communiquer l’oreille externe (conduit auriculaire cartilagineux) avec une caisse osseuse creuse
: la bulle tympanique (« caisse du tympan »). Chez le vivant, la communication entre ce canal acoustique et la bulle
tympanique est obturée par la membrane du tympan. La partie tympanique de l’os temporal présente également une fine saillie
osseuse, le processus musculaire qui donne insertion aux muscles mobilisateurs du voile du palais.
 Située caudalement et plus médialement par rapport à la partie tympanique, la partie pétreuse est surtout représentée par
les cavités de l’oreille interne creusées dans le rocher et formant le labyrinthe osseux. La face médiale (endocrânienne) de la
partie pétreuse est concave et forme la fosse cérébelleuse avec l’empreinte du cervelet. Elle montre l’ouverture du méat
acoustique interne. La face externe (exocranienne) de la partie pétreuse porte la crête mastoïdienne prolongeant la crête
nuchale et abouitissant à une forte tubérosité d’insertion musculaire, le processus mastoïde. La partie pétreuse présente
plusieurs petits canaux intra-osseux , sillons et foramens pour le passages d’élements nerveux (en rapport avec l’audition et
l’équilibre) ou vasculaires.
Ventralement et plus médialement, en avant du processus mastoïde, le processus styloïde cylindrique chez le cheval
s’articule avec l’extrémité dorsale de l’appareil hyoïde.

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Paroi latérale du crâne : L’os temporal
ÿ L’os temporal porte : 1) Les surfaces articulaires temporo-mandibulaire et temporo-
hyoïdienne; 2) Les organes de l’ouïe : oreille moyenne (bulle tympanique, membrane
du tympan et méat acoustique externe; 3) les organes de l’équilibre : oreille interne et
labyrinthe creusés dans le rocher
Os pariétal
Os frontal Fosse temporale

Os occipital

Les os du crâne
du cheval – vue Ecaille du
temporal
latérale

Fosse
mandibulaire Processus mastoïde
Bulle
Processus tympanique Os temporal
zygomatique
Méat acoustique externe
Os sphénoïde

Schéma de l’os temporal


(D’après Pavaux C)
Partie écailleuse
Ecaille

Processus
zygomatique
Sortie des nerfs
petit et grand
pétreux

Sortie de la corde du
tympan par la fissure
pétro-tympanique

Fosse mandibulaire Rocher


Sillon pour l’a.
Processsus rétro- méningée caudale
articulaire

Processus musculaire Processus mastoïde


Bulle tympanique Nerf facial (VII) sort du
Méat acoustique foramen stylo-mastoïdien
externe
Partie tympanique Partie pétreuse

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Ecaille
Partie écailleuse
Processus zygomatique

Rocher

Fosse mandibulaire
Partie
Processus rétro-articulaire pétreuse

Méat acoustique externe

Processus
musculaire
Bulle tympanique Processus mastoïde
Partie tympanique Processus styloïde

Pièces constituantes de l’os temporal (d’après Barone R.)

Partie écailleuse
Os temporal isolé
de cheval
Ecaille

- Vue latérale -
Processus zygomatique (d’après Barone R.)

Fosse mandibulaire Rocher


Processus rétro-articulaire

Méat acoustique externe

Processus Processus mastoïde


musculaire Bulle tympanique
(Insertion des muscles Processus styloïde
élevateur et tenseur du (Articulation avec appareil
Partie
voile du palais) Partie tympanique hyoïde) pétreuse

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6) Conformation interne du crâne d’un cheval – Coupe sagittale

Os pariétal
Os frontal (écaille) Os temporal
Os ethmoïde
Sinus frontal Partie pétreuse (Rocher) avec le
Ecaille du frontal Ecaille du méat acoustique interne
Lame criblée temporal

Protubérance
occipitale
Lame externe
perpendiculaire

volutes

Canal du nerf
hypoglosse

Os palatin
Condyle
Ailes du occipital
sphénoïde
Corps et sinus du Processus
présphénoïde Corps du jugulaire
Crochet
ptérygoïdien basisphénoïde Processus
Os sphénoïde basilaire
Os occipital

Les os du crâne et leurs principaux reliefs - vue latérale chez un cheval


Os pariétal
Ligne temporale
Crête sagittale externe
Fosse
Os frontal temporale
Bord et foramen
supra-orbitaires Protubérance
occipitale externe

Processus Crête nuchale


zygomatique Os occipital
Crête mastoïdienne

Processus mastoïde
Perocessus
zygomatique

Condyle occipital
Méat
Fosse acoustique
mandibulaire externe Processus jugulaire
Processus basilaire
Os temporal
(écaille) Bulle
Os sphénoïde tympanique

vue latérale

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Les os du crâne et leurs principaux reliefs - vue ventrale du plancher du crâne d’un un cheval
Canal du nerf XII (hypoglosse)
Processus
jugulaire
Foramen jugulaire
Partie basilaire (sortie des nerfs
crâniens IX, X et XI)
de l’os occipital
Rocher

Processus mastoïde Bulle


tympanique
Processus styloïde
Foramen lacérum
Processus rétro- (« trou déchiré »)
articulaire confluence de
Fosse plusieurs foramens de
sortie de nerfs et de
mandibulaire rentrée d’artères
destinées au cerveau
et aux méninges (dont
corps du a. carotide interne )
sphénoïde

S.Sawaya - ENVL

7) Principales particularités spécifiques concernant les os du crâne

Os pariétal rejeté
Particularités des latéralement Os frontal très développé
os du crâne du Fosse temporale étroite formant le planum frontal.
boeuf Se prolongeant par les
(d’après Barone R.)
processus cornuax . Creusé
d’un sinus frontal très
étendu envahissant les
processus cornuaux
Os frontal
Protubérance
intercornuale Processus
cornual

Plancher du crâne :
Pas de foramen lacerum Os
(les trous le constituant pariétal
sont individualisés)
Os occipital

Vue caudale

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Particularités des os du crâne chez les carnivores
Orbite incomplète. Crête sagittale externe,
Fermée par un ligament protubérance occipitale externe
orbitaire et crête nuchale
Crâne de chien très marquées

Processus jugulaire
relativement faible
Tête de chat

Plancher du crâne : Bulle tympanique


Pas de foramen lacerum très développée
(les trous le constituant
sont individualisés)

Bulle tympanique
très développée

II - Les os de la face (Splanchno- ou viscéro-crâne)


Portent et protègent les premières voies respiratoires (narines et cavités nasales) et digestives ( cavité
buccale et son contenu)

15 os + 2 os mandibulaires + os hyoïde

- Nasal → Plafond des cavités nasales


Squelette du bout du nez
- Incisif Æ Porte les alvéoles incisives
- Maxillaire Æ Faces latérales des cavités nasales et la plus grande partie du palais.
- Lacrymal Æ Porte l’orifice lacrymal Entrent dans la
formation de l’orbite
-Zygomatique ÆForme l’arcade zygomatique (« pommettes »)
-Palatin
Ventralement à la jonction face-crâne
-Ptérygoïdien
-Vomer → Seul os impair.

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1 - Les os de l’orbite, des cavités nasales et des machoires supérieures
Orbite Os frontal

Os lacrymal
Os nasal

Angle naso-incisif

Os incisif

Os palatin

Os zygomatique Crochet de
l’os
ptérygoïdien
Os maxillaire

Vue latérale chez le cheval

Os frontal

Os lacrymal

Os vomer
Os
zygomatique

os
ptérygoïdien

Os maxillaire

Os maxillaire Os nasal Os palatin

Os incisif Os incisif

Vue dorsale Vue ventrale

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‹ L’os nasal forme le plafond des cavités nasales. Il est constitué d’un corps uni caudalement à l’os frontal
et se prolongeant par un processus rostral.
‹ L’os incisif est formé d’un corps rostral qui porte les alvéoles dentaires incisives, et de deux
processus. L’un se dirige dorso-caudalement formant le processus nasal de l’os incisif. Avec l’os nasal il forme
l’angle naso-incisif . Dans cet espace se placent les cartilages du nez. L’autre est ventral et horizontal ; le
processus palatin qui forme la partie rostrale du palais. Les corps des deux os incisifs délimitent le canal
incisif qui fait communiquer la cavité buccale avec la cavité nasale
‹ L’os maxillaire est le plus volumineux des os de la face. Il forme la plus grande partie des parois latérales
des cavités nasales, ainsi que la majeure partie du palais osseux (processus palatin, ventral et horizontal). Il
porte les dents jugales supérieures (prémolaires et molaires) sur son processus alvéolaire, ainsi que l’alvéole
dentaire de la canine marquée extérieurement par une dépression (fosse canine). Sa face externe est
parcourue par la crête faciale très saillante, prolongeant l’arcade zygomatique. L’os maxillaire est creusé par
un ou deux sinus maxillaires (selon les espèces) en rapport avec les alvéoles des dents prémolaires et
molaires. Ces sinus sont traversés par un canal intra-osseux, le canal infra-orbitaire emprunté par les nerf,
artère et veine infra-orbitaires. Ces derniers sortent du canal par le foramen infra-orbitaire.
‹ L’os zygomatique intervient dans la constitution de l’orbite dont il forme le bord infra-orbitaire. Il
contribue à former l’arcade zygomatique par son processus temporal qui s’unit caudalement au processus
zygomatique de l’os temporal.
‹ L’os lacrymal intervient également dans la constitution de l’orbite et se trouve en rapport avec l’angle
médial de l’œil. Il porte la fosse lacrymale avec l’ostium lacrymal, début du canal lacrymal

a) Les os du bout du nez : os nasal et incisif du cheval

Os frontal

Angle (ou incisure) naso-incisif


Os lacrymal
complété sur le vivant par les
cartilages nasaux (formant le squelette
du bout du nez : narines et vestibule
corps nasal)
Os
Os nasal Os frontal
maxillaire
Os nasal corps
Processus rostral de
Angle naso-incisif Processus nasal l’os nasal
de l’os incisif
Processus rostral de
l’os nasal Fissure
palatine
Os incisif Canal
interincisif

Processus
Vue frontale alvéolaire

Os incisif Processus nasal Os maxillaire Os lacrymal


de l’os incisif
Vue latérale

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b) L’os maxillaire : parois latérales et plancher des cavités nasales
Orbite
Os lacrymal

Os zygomatique
Os nasal
Vue latérale

Os
incisif

Fosse
canine Crête faciale
Foramen infra-
orbitaire
Tubercule facial
Os maxillaire
Processus alvéolaire

Processus palatin

Suture palatine médiane

Vue ventrale

Les sinus maxillaires et frontal du cheval

Compartiment caudal
Sinus frontal

Compartiment rostral

Sinus maxillaire caudal (communique avec


Canal infra-orbitaire le sinus sphénoïdal et avec le sinus
(passage des nerf, artère frontal)
et veine infra-orbitaires : Sinus maxillaire rostral
vascularisation et
Les sinus maxillaires
innervation sensitive de
la face)
contiennent les alvéoles des
molaires et dernières
prémolaires supérieures

(D ’après Barone R.)

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c) Les os de l’orbite : lacrymal et zygomatique

Vue latérale de la région orbitaire Os frontal

Os nasal
Os lacrymal
Face faciale

Crête orbitaire Os
temporal
Fosse du sac (processus
lacrymal avec le zygoma-
foramen lacrymal tique)

Face orbitaire

F Chez les
ruminants, l’os
lacrymal est
creusé d’un Processus temporal
sinus (Forme l’arcade zygomatique avec le
Crête faciale Bord infra-orbitaire
Os maxillaire proc. Zygomatique de l’os temporal)
Os zygomatique

d) Les os de la région des choanes : palatin, ptérygoïdien et vomer

Vue ventrale de la région des choanes


sphénoïde
Os
Vomer
(impair)
ptérygoïde
(lame très fine
Corps du s’insérant à la face
vomer interne du
processus
Lame du ptérygoïde du
vomer sphénoïde)
(Divise les
choanes en 2;
se prolonge
dans la cavité Os palatin
nasale où elle Lame
donne attache perpendiculaire de
au septum l’os palatin
nasal.)
Lame horizontale
Crochet de l’os palatin
ptérygoïdien (délimite les bords
(forme un des choanes; le bord
levier pour le caudal du palais
tendon du m. osseux; donne
tenseur du voile attache au voile du
du palais) palais)
Suture palatine transverse Suture palatine médiane

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e) Conformation intérieure des os de la face du cheval

Les os maxillaires, nasaux et incisifs délimitent les cavités nasales qui occupent l’étage dorsal de la face. Les
cavités nasales sont envahies par les cornets nasaux : lames osseuses très fines qui prennent attache sur la
paroi latérale et s’enroulent sur elles-mêmes- Elles sont tapissées par la muqueuse nasale ce qui augmente
considérablement la surface de contact avec l’air.
Cornets nasaux Frontal
Os nasal Ethmoïde

Angle naso-
incisif
Processus nasal

Processus
alvéolaire

Processus palatin Os ptérygoïdien


Processus palatin
Processus alvéolaire
Os incisif Lame verticale
Lame horizontale Crochet ptérygoïdien
Os maxillaire
Os palatin

f) Principales particularités du squelette de la face

Os lacrymal très
Chez la vache
développé, creusé
(et les petits ruminants)
d’un sinus

Crête
faciale
sinueuse
Processus
alvéolaire de l’os Os maxillaire : creusé d’un sinus
incisif ne porte pas maxillaire, et son processus Fosse ptérygo-palatine
d’incisives palatin d’un large sinus palatin très profonde
supérieures

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Crête sagittale externe peu marquée
Race bréviligne Principales particularités du
Stop très
(brachycéphale)
marqué squelette de la face du chien
(Bouledogue, boxer etc..)
Face faciale de l’os
Tendance au lacrymal très peu étendue
prognathisme inférieur « Stop » marqué
Pas d’incisure (jonction front/nez)
naso-incisive

Les variations Race médioligne


morphologiques (mésocéphale)
raciales sont en rapport
(épagneul)
avec le
raccourcissement ou
l’allongement des os de
la face

Os maxillaire : creusé d’un petit sinus


Stop moins marqué
maxillaire (« récessus ») en rapport avec
l’alvéole de la carnassière supérieure
(PmIV)
Race longiligne
(doligocéphales) (lévrier)
Crête sagittale externe très
marquée
(d’après Barone R.)

2 – Os de la machoire inférieure : la mandibule (os mandibulaire)


C’est un os plat, pair, qui donne implantation aux dents inférieures. Il s’unit à son extrémité rostrale avec son homologue
opposé pour former la mâchoire inférieure. Elle s’articule avec l’os temporal et constitue la principale pièce mobile de la tête
(mis à part l’appareil hyoïde).
L’os mandibulaire présente un corps horizontal et une branche verticale réunies par l’angle de la mandibule
 Le corps de la mandibule porte à son extrémité rostrale les incisives inférieures (et la canine quand elle existe). Cette
partie incisive se soude précocement avec celle du côté opposé chez le cheval et le porc (synostose). Par contre chez les
ruminants et les carnivores elle ne se soude normalement jamais (reste une synchondrose). Les corps des deux
mandibules délimitent un espace dans lequel se loge la langue et qui est fermé ventralement par les muscles mylo-hyoïdiens
(sangle supportant la langue) : ceci correspond à la région de l’auge. Chez les ongulés (et les herbivores en général) les
incisives et les dents prémolaires sont séparées par un large espace interdentaire (« la barre »). A la face médiale, sous et
parallèlement à la ligne d’implantation des dents prémolaires et molaires, la ligne mylo-hyoïdiennen forme une petite crête
rugueuse donnant insertion au muscle du même nom. Caudalement, à la jonction corps-angle de la mandibule, le bord ventral
montre une incisure vasculaire, empreinte de l’artère faciale (zone de prise du pouls).
 La branche de la mandibule montre deux faces déprimées avec plusieurs lignes rugueuses : occupant la face latérale,
c’est la fosse massétérique (puissant muscle masticateur chez les herbivores, base anatomique de la région du plat de la
joue) tandis que la face médiale est occupée par la fosse ptérygoïdienne (autre muscle masticateur très puissant chez les
herbivores). La face médiale montre également un large foramen d’entrée du nerf mandibulaire (ce nerf emprunte un canal
intra-osseux, est à l’origine de l’innervation sensitive des dents, puis sort par les foramens mentonniers à la face latérale de la
partie incisive pour se distribuer à la lèvre inférieure et au menton). L’extrémité dorsale de la branche porte deux processus : 1)
Caudalement, le processus condylaire est celui qui assure l’articulation de la mâchoire grâce à une surface articulaire
convexe et très étirée transversalement chez les ongulés appelée « tête condylaire » portée par un « col » plus ou moins
marqué; 2) rostralement, le processus coronoïde aplati d’un côté à l’autre et très puissant et large chez les carnivores : il se
place dans la fosse temporale où il donne insertion au muscle temporal (muscle masticateur surtout très puissant chez les
carnivores).

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Mandibules de cheval Fosse ptérygoïdienne
(Insertion du m. ptérygoïdien latéral)
Les deux os mandibulaires se soudent très tôt Processus coronoïde
chez le cheval (synostose) (Insertion du m. temporal)

Fosse ptérygoïdienne Tête Processus


(Insertion du m. ptérygoïdien médial) condylaire
Col

Foramen mandibulaire
(Entrée des a. v. et nerf mandibulaires, nerf sensitif)
Incisure
mandibulaire

Branche de la
mandibule

Fosse massétérique
(insertion du m. masséter)

Surface génienne
Angle de la
Partie incisive mandibule
du corps Incisure vasculaire
(Empreinte de l’a.
Partie molaire faciale : lieu de prise
du corps du pouls chez le
Incisives inférieures Foramen mentonnier cheval) (d’après Barone R.)
(sortie des terminaisons des a.v. n mandibulaires =
mentoniers – nerfs → sesnibilité lèvres inférieures)

Mandibules de Comme chez le cheval : tête


ruminants condylaire convexe et très étirée
transversalement (mouvements
latéraux dominants des machoires)
Pas de soudure
(synchondrose)

Mandibule de chien
(d’après Barone R.)

(d’après Barone R.)


Processus coronoïde très puissant
et large (muscle temporal très
puissant)
Tête mandibulaire très convexe et
arrondie (mouvements dominants de
flexion/extension de la mâchoire)

Angle étiré et formant le Surface articulaire inter-


processus angulaire mandibulaire (synchondrose : ne
Vue médiale se soude pas)

Page 77 sur 344


3 – L’appareil hyoïde

L’appareil hyoïde est composé d’un ensemble complexe de pièces osseuses et fibro-cartilagineuses
appendu à la base du crâne, entre les deux mandibules.
Ces pièces s’articulent entre-elles et sont dotés d’une musculature spécifique chargée de les mouvoir.

- 2ème pièce mobile de la tête


- Donne attache à la langue, au
pharynx et au larynx

Importance :
(d’après Boulocher C.)
- Fonctionnelle : déglutition
- Anatomique : rapports avec nombreux organes importants, nerfs, vaisseaux,
poches gutturales (cheval)

les constituants de l’appareil hyoïde

Le corps (ou « basihyoïde») est la pièce principale autour duquel Tympanohyal


s’organise le reste de l’appareil hyoïde. C’est une pièce impaire et
médiane en forme de barre tranversale plus ou moins incurvée. Æ répond au
processus styloïde
Elle se place ventralement, entre la racine de la langue et le
de l ’os temporal
larynx.
Le corps de l’hyoïde présente 3 prolongations : Stylohyal
-l’une rostrale très forte et très saillante chez le cheval : le
processus lingual qui donne attache aux muscles de la langue; Petite corne « angle »
-et deux latérales et caudales : les grandes cornes (thyrohyals) (cératohyal) (« talon » du
qui s’articulent avec le cartilage thyroïde du larynx. Ceci forme stylohyal
une sorte de fourche entourant l’entrée du larynx.
Dorsalement, et de chaque côté, le corps de l’hyoïde s’articule Epihyal Les grandes
cornes encadrent
avec une petite corne (cératohyal) . L’extrémité dorsale de
l’entrée du larynx
chaque petite corne s’unit par une petite pièce intermédiaire
cartilagineuse (« épihyal « ) au stylohyal qui forme le véritable
arc suspenseur de l’hyoïde. Les stylohyals sont surtout très
développés chez les équidés et les ruminants où ils forment des grande corne
(thyrohyal)
lames osseuses aplaties et longues dont l’extrémité dorsale
Processus Corps Æ s’articule avec le
s’élargit formant « l’angle » ou le « talon » de l’appareil hyoïde.
lingual (Basihyoïde) cartilage thyroïde du
L’extrémité dorsale de chaque stylohyal s’unit au processus larynx
styloïde de l’os temporal par une baguette fibro-cartilagineuse Æ attache
des muscles
cylindroïde appelée « tympanohyal ».(se trouve en rapport avec la de la langue) (d’après Barone R.)
bulle tympanique)
Appareil hyoïde de cheval

Page 78 sur 344


Chez le bœuf : le processus lingual est très court et réduit à un
tubercule. Les grandes cornes ne sont pas soudées au Chez les carnivores : l’’ensemble est beaucoup plus
corps.(soudure tardive) Présence d’un os intermédiaire entre la gracile, plus articulé et plus mobile que chez les
petite corne et le stylohyal : l’épihyal. (très petit chez le cheval), ongulés. Le corps est grêle et dépourvu de processus
lingual. Les grandes cornes ne se soudent jamais au
corps . Entre le stylohyal et la petite corne se place un
Tympanohyal épihyal, pratiquement d’égale longueur que le
stylohyal. Le tympanohyal est long et aplati contre la
Appareil hyoïde bulle tympanique de l’os temporal.
de bœuf
(d’après Barone R.)

stylohyal

Cartilage
Epihyal
terminant la
grande corne

grande corne

Petite corne
(cératohyal) Corps de Appareil hyoïde de chien
l’hyoïde
(d’après Barone R.)
Processus lingual
tubéreux et peux saillant

Principales références :
Barone R. Anatomie comparée des mammifères domestiques. Tome I : Ostéologie. Vigot Frères Paris; 1976
Barone R. Anatomie comparée des mammifères domestiques. Tome I : Arthrologie et myologie . Vigot , Paris;
1980;
Evrard P. : Introduction à l’ostéopathie crânio-sacrée appliquée au cheval. Olivier Editeur, Belgique; 2002.
Miller ME; Christensen GC; Evans HE. : Anatomy of the dog . WB Saunders Company, USA. 1968.
König HE; Liebich H-G. : Veterinary Anatomy of Domestic Animals. Textbook and colour atlas. Schattauer. USA;
2004.
Pavaux C. Ostéologie Comparative des animaux domestiques – Polycopié de l’Ecole Nationale Vétérinaire de
Toyulouse . 1987 – 284 pages.

Octobre 2012

Serge SAWAYA
Dr Vét. PhD
UP Anatomie Comparée
Campus Vétérinaire de Lyon

Page 79 sur 344


Tête osseuse de cheval
Fosse temporale
– vue latérale- Orbite
Os pariétal Os occipital
Os lacrymal Os frontal
Os nasal

Os maxillaire

Os incisif

Os sphénoïde
Os temporal
Crochet Arcade zygomatique
Fosse canine ptérygoïdien
Os palatin
Foramen infra-orbitaire Os zygomatique

Tubercule facial
Crête faciale

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Os occipital

Protubérance Crête nuchale


occipitale externe

Crête sagittale Processus mastoïde


externe
Crête temporale
Os pariétal
Ligne temporale
Os temporal
Fosse temporale
Processus zygomatique Arcade
de l’os temporal zygomatique
Processus zygomatique Foramen supra-orbitaire
de l’os frontal

Orbite Bord supra-orbitaire

Os frontal Processus lacrymal

Os zygomatique Os Lacrymal
Crête faciale
Tubercule facial Tubercule facial

Foramen infra-orbitaire Os maxillaire


(corps)

Fosse canine Os nasal

Processus nasal de l’os incisif


Incisure naso-incisive

Processus rostral de l’os nasal


Fissure palatine
Corps de l’os incisif
Canal interincisif

Os incisif

Tête osseuse de cheval (d’après Barone R.)

(vue frontale)

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Os occipital
Foramen magnum

Condyle occipital

Processus basilaire Processus jugulaire

Os temporal
Processus
zygomatique
Arcade
Os sphénoïde zygomatique

Os frontal Os vomer
Corps du vomer
Os zygomatique
Lame du vomer
Os palatin
Lame
verticale
Os ptérygoïde

Lame
horizontale
crête faciale

Tubercule facial
Os maxillaire
Suture palatine médiane
Processus palatin de l’os
maxillaire

Processus palatin de l’os


incisif

Corps de l’incisif
Canal interincisif

Os incisif Processus alvéolaire de l’os


incisif

Tête osseuse de cheval (d’après Barone R.)

(vue ventrale)

Page 82 sur 344


Appareil hyoïde
Objectifs
- Connaître la morphologie, les différents constituants de l’appareil hyoïde, et les principales
particularités spécifiques (cheval, ruminants, carnivores)

- Connaître le type d’articulation unissant les constituants de l’hyoïde entre eux d’une part
et les articulations unissant l’appareil hyoïde à l’os temporal et au larynx d’autre part.

- Comprendre les différents groupes musculaires s’insérant sur l’appareil hyoïde et


intervenant dans sa mobilité.

- Connaître les muscles extrinsèques de l’hyoïde : supra-hyoïdiens et infra-hyoïdiens (ces


derniers seront encore vus avec l’étude de la myologie de l’encolure)

- Comprendre les mouvements de l’hyoïde au cours de la déglutition

- Connaître la situation topographique de l’hyoïde chez les différentes espèces (équidés,


ruminants, carnivores), en déduire et comprendre les possibilités d’examen clinique.

- Comprendre les rapports de l’appareil hyoïde avec les nombreux organes de la région de la
gorge.

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Anatomie fonctionnelle
de l’appareil hyoïde
des mammifères domestiques
(ostéologie – arthrologie – myologie)

S. SAWAYA
Dr Vét; PhD
UP Anatomie Comparée
Campus Vétérinaire de Lyon

- Module « Etude du tronc et bases de l’imagerie » - 1A -

L’appareil hyoïde est composé d’un ensemble complexe de pièces osseuses et fibro-cartilagineuses appendu à la base du
crâne, entre les deux mandibules. Ces pièces s’articulent entre-elles et sont dotés d’une musculature spécifique chargée de
les mouvoir.

L’appreil hyoïde est la 2ème pièce mobile de la tête.


Il donne attache à la langue, au pharynx et au larynx

Importance :
- Fonctionnelle : déglutition
- Anatomique : rapports avec nombreux organes
importants, nerfs, vaisseaux, poches gutturales (cheval)
(d’après Boulocher C.)

PLAN III - Les muscles hyoïdiens


I - Ostéologie : les constituants de l’appareil hyoïde. 1) Les muscles supra-hyoïdiens: a) Les muscles
intrinsèques de l’appareil hyoïde : m. stylo-hyoïdien; m. cérato-
Etude chez le cheval - Particularités de l’hyoïde de bœuf et de
hyoïdien; m. transverse – b) Les muscles supra-hyoïdiens
l’hyoîde du chien
extrinsèques : m. mylo-hyoïdien; m.génio-hyoïdien; m.occipito-
II - Les articulations de l’appareil hyoïde hyoïdien.
1) Articulation intrinsèques : Chez les ongulés – Chez les 2) Les muscles infra-hyoïdiens : m. omo-hyoïdien;
carnivores mm.sterno-hyoïdien et sterno-thyroïdiens
2) Articulations extrinsèques : Jonction temporo-hyoïdienne Action des mucles hyoïdiens
– Jonction thyro-hyoïdienne
IV – Situation et rapports de l’appareil hyoïde

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I) Ostéologie : les constituants de l’appareil hyoïde
Le corps (ou « basihyoïde») est la pièce principale autour duquel Tympanohyal
s’organise le reste de l’appareil hyoïde. C’est une pièce impaire et
médiane en forme de barre tranversale plus ou moins incurvée. Æ répond au
processus styloïde
Elle se place ventralement, entre la racine de la langue et le
de l ’os temporal
larynx.
Le corps de l’hyoïde présente 3 prolongations :
Stylohyal
Æ l’une rostrale très forte et très saillante chez le cheval : le
processus lingual qui donne attache aux muscles de la langue;
Æ et deux latérales et caudales : les grandes cornes Petite corne
(thyrohyals) qui s’articulent avec le cartilage thyroïde du larynx. (cératohyal) « angle »
(« talon » du
Ceci forme une sorte de fourche entourant l’entrée du larynx.
stylohyal
Dorsalement, et de chaque côté, le corps de l’hyoïde s’articule Epihyal
avec une petite corne (cératohyal) . L’extrémité dorsale de
chaque petite corne s’unit par une petite pièce intermédiaire
cartilagineuse (« épihyal « ) au stylohyal qui forme le véritable
arc suspenseur de l’hyoïde. Les stylohyals sont surtout très
développés chez les équidés et les ruminants où ils forment des
lames osseuses aplaties et longues dont l’extrémité dorsale Grande corne
(thyrohyal)
s’élargit formant « l’angle » ou le « talon » de l’appareil hyoïde.
L’extrémité dorsale de chaque stylohyal s’unit au processus Processus Corps
lingual (Basihyoïde)
styloïde de l’os temporal par une baguette fibro-cartilagineuse
cylindroïde appelée « tympanohyal ».(se trouve en rapport avec Appareil hyoïde de cheval
la bulle tympanique) (d’après Barone R.)

Chez le bœuf : le processus lingual est très court et réduit à un Chez les carnivores : l’’ensemble est beaucoup plus
tubercule. Les grandes cornes ne sont pas soudées au gracile, plus articulé et plus mobile que chez les
corps.(soudure tardive) Présence d’un os intermédiaire entre la ongulés. Le corps est grêle et dépourvu de processus
petite corne et le stylohyal : l’épihyal. (très petit chez le cheval), lingual. Les grandes cornes ne se soudent jamais au
corps . Entre le stylohyal et la petite corne se place un
Tympanohyal épihyal, pratiquement d’égale longueur que le
stylohyal. Le tympanohyal est long et aplati contre la
Appareil hyoïde bulle tympanique de l’os temporal.
de bœuf
(d’après Barone R.)

stylohyal

Epihyal Cartilage
terminant la
grande corne

grande corne

Petite corne
(cératohyal) Corps de
l’hyoïde
Appareil hyoïde de chien
(d’après Barone R.)
Processus lingual
tubéreux et peux saillant
Page 85 sur 344
II) Les articulations de l’appareil hyoïde
- Jointures entre les différents constituants de Art. temporo-hyoïdienne
l’appareil hyoïde = articulations intrinsèques Symphyse
- Jonction temporo-hyoïdienne et jonction thyro- répond au processus styloïde de
hyoïdienne = articulations extrinsèques l ’os temporal

1) Les articulations intrinsèques


- Chez les ongulés : La jonction entre les petites
cornes et le corps est une petite articulation
synoviale (diarthrose) – les autres jonctions de
l’arc suspenseur sont des symphyses Chez le
cheval, les grandes cornes se soudent dès la
Art. Thyro-hyoïdienne :
naissance au corps. Chez les bovins, cette Symphyse Diarthrose
soudure n’apparaît que tardivement chez l’animal
(avec le cartilage
âgé.
thyroïde du larynx)
- Chez les carnivores,. Pratiquement toutes les
articulations intrinsèques de l’appareil hyoïde
chez les carnivores sont de type synovial ou
présentent un rudiment de cavité synoviale (plus
grande mobilité et souplesse). D’ailleurs, les
grandes cornes ne se soudent jamais au corps
de l’hyoïde et cette articulation est elle-même de (d’après Barone R.)
type synovial Diarthrose

Appareil hyoïde de cheval

S.Sawaya - ENVL

Processus
styloïde

2) Les articulations extrinsèques Bulle tympanique


- La jonction temporo-hyoïdienne unit, de S.Sawaya - ENVL
chaque côté, le processus styloïde de l’os S.Sawaya - ENVL
temporal à l’extrémité dorsale du stylohyal. C’est Tympanohyal
une symphyse, l’union étant assurée par une
baguette fibro-cartilagineuse (cylindroïde chez Entrée du
grands Ongulés, aplatie chez carnivores) larynx
appelée tympanohyal. Stylohyal

- La jonction thyro-hyoïdienne : de chaque


Bord de
côté, l’extrémité caudale la grande corne l’épiglotte
s’articule avec une surface articulaire située à
l’extrémité rostrale du bord de la lame du
cartilage thyroïde. C’est une articulation Trachée
synoviale (Elle est complétée par un ligament
thyro-hyoïdien qui ferme l’espace entre le
cartilage thyroïde et les grandes cornes) Grande Lame du cartilage
corne thyroïde
Corps et processus lingual
Page 86 sur 344
III) Les muscles hyoïdiens
Les muscles hyoïdiens peuvent être classés en muscles propres (intrinsèques) qui mobilisent les constituants de l ’hyoïde les uns par rapport
aux autres, et en muscles extrinsèques qui mobilisent l ’ensemble de l ’hyoïde.. On peut également les grouper en muscles supra-hyoïdiens
(situés dans la tête) et en muscles infra-hyoïdiens (situés dans le cou)
Il est important de rappeler ici que d’autres groupes de muscles s’insèrent sur l’appareil hyoïde et contribuent à sa mobilisation : mm de
la langue, mm du pharynx, mm du larynx.

1. LES MUSCLES SUPRA-HYOÏDIENS Stylohyal

 Mm intrinsèques de l’appareil hyoïde


— m. stylo-hyoïdien : fusiforme, unit l’extrémité
supérieure du stylohyal à la grande corne de
M. transverse de
l’hyoïde. Chez le cheval, son tendon présente un
l ’hyoïde
anneau dans lequel glisse le tendon intergastrique
(n ’existe pas chez
du muscle digastrique.
les carnivores) M. stylo-
Entre le stylohyal et le muscle stylo-hyoïdien
hyoïdien
s’insinuent des vaisseaux et nerfs importants de la
tête (a. carotide externe, nerfs glosso-pharyngien IX,
et nerf hypoglosse XII).
— m. cérato-hyoïdien : unit la grande corne à la
Petite corne Grande corne
petite corne (fi élévation du larynx lors de la
(cératohyal)
déglutition par rapprochement des deux cornes).
(d’après Barone R.)
— m. transverse de l’hyoïde : seul m. impair.
Faible bande charnue tendue entre les deux petites Corps M. cérato-hyoïdien
cornes. Il est absent chez les carnivores et le porc. Les muscles supra-hyoïdiens intrinsèques de l’appareil
hyoïde de cheval (vue rostro-latérale gauche)

 Muscles supra-hyoIdiens extrinsèques


Ils sont tous pairs
— M. mylo-hyoïdien : Muscle plat, aux fibres transversales, fermant ventralement l’espace inter-mandibulaire (région de
l’auge). Il forme la sangle qui supporte la langue.
Il prend origine à la face médiale de la mandibule sur toute la longueur de la ligne mylo-hyoïdienne. Il se termine sur un raphé
fibreux médian qui court depuis la symphyse du menton jusqu’au corps de l’hyoïde. La contraction des muscles mylo-
hyoïdiens élève la langue et la plaque contre la voûte du palais.
— M. génio-hyoïdien : Il est également situé dans la région inter-mandibulaire, dorsalement au précédent. C’est un muscle
fusiforme à faisceaux longitudinaux. Origine : surface génienne de la mandibule. Terminaison : corps de l’hyoïde. Il tire
l’appareil hyoïde vers l’avant.
— M. occipito-hyoïdien : Petit muscle quadrilatère qui unit le processus jugulaire de l’os occipital à l’extrémité supérieure du
stylohyal. Il n’existe pas chez l’homme, est faible chez les carnivores mais bien développé chez le cheval. Chez ce dernier, sa
face profonde est en rapport direct avec la poche gutturale (voie classique d’abord chirurgical des poches gutturales par
ponction du m. occipito-hyoïdien).

‹ Action des muscles supra-hyoïdiens extrinsèques :


L’appareil hyoïde peut décrire un mouvement de rotation vers l’avant, ou vers l’arrière, centré sur son articulation avec l’os
temporal. Les muscles supra-hyoïdiens interviennent essentiellement dans le premier temps de la déglutition, en synergie
avec les muscles de la langue qui s’attachent sur l’appareil hyoïde. Ils permettent la bascule du corps de l’hyoïde vers l’avant
et dorsalement. Le larynx s’articulant aux grandes cornes de l’hyoïde, son entrée va être entraînée dans ce mouvement : elle
va s’abaisser et s’éloigner de l’entrée de l’œsophage (fi protection contre les fausses déglutitions). L’entrée de l’œsophage,
au contraire, va se trouver “ dilatée ” par ce mouvement.

Page 87 sur 344


Les muscles supra-hyoïdiens extrinsèques
Poche gutturale
Mm. du pharynx
(d’après Barone R.)

Mm. de la langue

M. occipito-hyoïdien

M. stylo-
M. génio-hyoïdien hyoïdien M. omo-
hyoïdien
M. mylo-hyoïdien Partie molaire Mm. sterno-thyroïdien
de la mandibule et sterno-hyoïdien

Vue latérale gauche après ablation de la branche mandibulaire et Mm. infra-hyoïdiens


réclinaison de la partie molaire de la mandibule

2. LES MUSCLES INFRA-HYOÏDIENS


Ils sont pairs et appartiennent au groupe des muscles cervicaux
ventraux. Ils sont recouverts, du moins en partie, par le muscle sterno-
cépahlique qui est le plus superficiel des muscles cervicaux ventraux. Ils M. mylo-hyoïdien
sont en rapport d’abord avec le larynx puis sur la plus grande partie de leur
Corps de
trajet, avec la trachée. l ’hyoïde
— Le m. omohyoïdien joint la face ventrale du corps de l’hyoïde à la face
profonde de la scapula (“ omo ”plate), croisant la face profonde du m. Muscles
brachio-céphalique. Parmi nos mammifères domestiques, ce n’est que omohyoïdiens
chez le cheval qu’il présente cette disposition. Chez les ruminants, il
n’atteint pas vraiment la scapula et se confond avec la face profonde du m. Muscles sterno-
Mm. brachio-
hyoïdiens et
brachio-céphalique et il est absent chez les carnivores. Dans le sillon sterno-
céphalique et
omo-transversaire
jugulaire, le m. omo-hyoïdien sépare le plan de la veine jugulaire externe, thyroïdiens
de celui de l’artère carotide . M. trapèze

æ Le m. sterno-hyoïdien est très long et plaqué contre la face ventrale mm. sterno-
de la trachée, accolé à son opposé dans le plan médian. Il joint la face céphaliques)
ventrale du corps de l’hyoïde à l’extrémité crâniale du sternum. De chaque
côté, il est en rapport sur presque toute sa longueur avec le m. sterno-
thyroïdien, qui se place plus latéralement pour rejoindre le bord caudal du
cartilage thyroïde du larynx. Chez le cheval, ces deux muscles sont Muscles
pratiquement confondus dans leur partie caudale. Ils ne se séparent que pectoraux .
dans la moitié crâniale de l’encolure. Leurs insertions crâniales sont
couvertes par celles des mm omohyoïdiens, tandis que leurs insertions
sternales sont couvertes par celles des mm sternocéphaliques. (d’après Barone R.)

Æ L’action des muscles infra-hyoïdiens est opposée à celle des mm. Vue ventrale des muscles cervicaux
supra-hyoïdiens : ils tirent l’appareil hyoïde vers l’arrière. ventraux du cheval
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Les muscles infra-hyoïdiens du cheval

Corps de M. omo-hyoïdien
Corps de l ’hyoïde
l ’hyoïde

M. sterno-
M. brachio-céphalique
Mm. omo- (sectionné) hyoïdien
hyoïdiens Æ Rejoint la face
ventrale du corps de
Muscles sterno- l’hyoïde
hyoïdiens et
sterno-
thyroïdiens M. sterno-
Thyroïdien
Æ Se termine sur le
Origines des mm.
bord caudal du
sterno-céphaliques
cartilage thyroïde
(coupés)
Extrémité Origine du M. Veine jugulaire
crâniale du brachio-céphalique externe
sternum
Trachée

(d’après Barone R.)

Vue ventrale des muscles cervicaux ventraux du cheval après section des muscles sternocéphaliques ,
brachiocéphaliques et omo-transversaire

Les muscles infra-hyoïdiens de la vache et du chien – Vues ventrales des muscles cervicaux ventraux

M. mylo-
M. mylo- Absence de hyoïdien
hyoïdien m.omo-hyoïdien
Mm. sterno-
hyoïdiens
Æ très larges
- M. omo-hyoïdien
couvrant la face
Æ n’atteint pas la face
ventrale de la trachée
médiale de la scapula,
M. sterno-hyoïdien sur toute sa longueur
mais se perd à la face
profonde du m. brachio-
M. Sterno-thyroïfdien
céphalique

M. sternocéphalique M. Sterno-
thyroïfdien
M. brachio-céphalique M. sterno-
Mm. brachio-
cépahliques céphalique

Muscles Pectoraux

Vache Muscles Pectoraux Chien


Page 89 sur 344
Rôle et mobilité de l ’appareil hyoïde
Centre de rotation M.
Muscles supra-hyoïdiens : occipito-
fi Bascule en direction crâniale hyoïdien
et dorsale au moment du « Temps
oral» de la déglutition
( seule phase volontaire = phase où
« l’on décide » d’avaler : le bol
alimentaire est poussé vers le
pharynx par la langue.)
Retour vers l’arrière ,
(action des muscles
infra-hyoïdiens )

Mm. infra-
Mm. supra-hyoïdiens (génio- et mylo- hyoïdiens) hyoïdiens
+ muscles de la langue s ’attachant sur l ’hyoïde

F L’appareil hyoïde donne attache à l’extrémité rostrale du fascia cervical profond (celui qui enveloppe et soutient
l’œsophage et la trachée tout le long de l’encolure jusqu’à l’entrée de la poitrine) dont l’extrémité caudale s’insère sur
le cadre de l’entrée de la poitrine. Le mouvement de l’hyoïde influe donc sur les tensions fasciales et a un rôle
dans le bon déroulement du processus de déglutition.

IV) - Situation et rapports de l ’appareil hyoïde


ÿ Chez le cheval et les ruminants :
L’hyoïde est en position très rostrale , presque entièrement
dans la région inter-mandibulaire. L’ extrémité supérieure du
stylohyal dépasse en arrière la branche de la mandibule dans la
région sous-parotidienne haute. Le corps et le processus
lingual peuvent être palpables dans la région caudale de
l’auge

(D’après C. Boulocher)

m. Ptérygoïdien médial

Stylohyal
m. Digastrique
(D’après P. Evrard 2002)
(p.caudale)
Coupe sagittale d’une tête de cheval avec m.Digastrique
l’appareil hyoïde en place (l’arc suspenseur Grande corne
(p.rostrale)
gauche a été enlevé) et les muscles S.Sawaya - ENVL
ptérygoïdien et digastrique droits Corps et processus lingual
Page 90 sur 344
ÿ Chez les carnivores:
Comme pour le larynx qu’il soutient, l’appareil hyoïde a une position très caudale et se trouve palpable dans la
région de la gorge

Entrée du
larynx
Bulles
tympaniques

Appareil
hyoïde

L’appareil hyoïde se trouve en rapport, de chaque côté, avec les Chez les équidés, au pharynx sont associées les
muscles masticateurs de la face médiale de la mandibule, ainsi poches gutturales. Elles correspondent à un diverticule
qu’avec de nombreux éléments vasculaires et nerveux de la de la muqueuse (donc parois très minces) de la trompe
région complexe de la gorge auditive reliant l’oreille moyenne au pharynx. Chaque
poche gutturale se moule autour du stylohyal à la
VII (facial) manière « d’une main autour d’une réglette », ce qui
moteur des muscles cutanés divise la divise en deux compartiments : l’un latéral,
de la face et du crâne, du X (Vague)
ventre caudal du digastrique et
entièrement recouvert par la mandibule, l’autre médial,
du m. occipito-hyoïdien (Sensibilité et motricité plus étendu.
des larynx, œsophage,
Processus jugulaire
pharynx+ fonctions
de l ’os occipital
parasympathiques)
Aile de
l ’atlas Compartiment
latéral
Compartiment
médial
IX (glosso-pharyngien)
sensibilité langue, sensibilité
et motricité pharynx
Trompe auditive
Son orifice
pharyngien

Environnement
XII (Hypoglosse) nerveux pharynx
(D’après JM Denoix)
Moteur de la langue de l ’appareil hyoïde stylohyal

Page 91 sur 344


Etude du tronc et bases de l’imagerie

CM.1 : Approche des


articulations interverté brales
des Mammifè res domestiques
Enseignant : A.Borvon

Preneurs : Martin RANDRIAMAMPITA


Coline RICHARD
PLAN

I. Les articulations du thorax

II. Articulations sacro-iliaques

III. Articulations intervertébrales


1. Organisation
2. L’articulation des corps vertébraux
2.1. Les surfaces articulaires
2.2. Moyens d’union

IV. Articulations des arcs vertébraux


1. Union des arcs vertébraux
2. L’articulation des processus articulaires
3. Les ligaments

V. Mouvements des vertèbres

VI. Articulations intervertébrales modifiées

VII. Les articulations de la nuque

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On prend à chaque fois l’exemple du cheval.

I. Les articulations du thorax

Il existe différents points d’articulations possibles : des articulations intrinsèques et des articulations
extrinsèques (sacro-iliaques). Les articulations intrinsèques sont intervertébrales (atlanto-occipitoaxiale,
cervicales, thoraciques, lombaires, sacrales, coccygiennes) ou thoraciques.

Les côtes peuvent être sternales ou asternales c’est-à-dire soit liées


directement au sternum soit indirectement. En coupe on distingue les
côtes costo-vertébrales, puis costo-chondrales, puis les articulations
interchondrales (relie les côtes au sternum). Entre le sternum et les côtes
il y a les articulations sterno-costales. Les sternèbres sont reliées entre
elles par des articulations.

Articulations du thorax en coupe


transversale

II. Articulations sacro-iliaques

Elles se situent en face dorsale de l’os sacrum


et s’appuient sur l’aile de l’ilium. Il y a des surfaces
articulaires qui se répondent pour former cette
articulation. Chez le cheval l’axe de l’articulation est
très incliné par rapport à l’horizontal. Chez les
carnivores et la vaches les surfaces articulaires sont
plus à la verticale.

Les moyens d’union : Ils sont particuliers, on retrouve un ligament supra-épineux. Entre le sacrum et l’ilium
on trouve une capsule articulaire avec une cavité articulaire : c’est une articulation synoviale. Il y a un
ligament interosseux et un ligament sacro-iliaque ventral. Le ligament sacro-iliaque dorsal est en deux
parties. L’articulation est mixte, elle est fibreuse (rigide, permet le mouvement) et synoviale (minimum de
mobilité, permet un petit mouvement lors de la mise bas).

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III. Articulations intervertébrales
La colonne vertébrale est organisée en 5 régions avec les segments cervical, thoracique, lombaire, sacral
et caudal.

1. Organisation

La colonne vertébrale fait la jonction avec les membres. Les articulations peuvent être directes ou indirectes.
Mais l’axe vertébral n’est pas seulement un axe anatomique autour duquel s’organisent les différentes
parties du corps. Il constitue également un axe fonctionnel et mécanique sur lequel s’appuient tous les
mouvements du corps par l’intermédiaire :

• Des unions directes (ceinture


pelvienne) ou indirecte (ceinture
thoracique) avec la racine des
membres → locomotion,
transmission de l’effort de
propulsion à tout le tronc
• De la jonction avec la tête →
mouvements de la tête : dans la
locomotion, dans la vie de relation
• Des articulations du thorax →
mouvements respiratoires
• De l’attache des viscères par leurs
mésos (séreuses) → suspension,
mobilité, motilité des organes

L’arc vertébral est une chaine articulaire qui permet d’assurer des fonctions dans le maintien du corps
et la locomotion. Il doit réunir deux propriétés : il doit être rigide et mobile. Ces deux propriétés a priori
contradictoires sont permises par la morphologie particulière des articulations intervertébrales.

Ces articulations unissent les vertèbres au


niveau de 2 zones : le corps et l’arc constitué du
processus épineux et des processus articulaires
caudal et crânial. Entre ces deux zones se trouve
le canal médullaire.

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Le foramen intervertébral permet la sortie des nerf spinaux. Au niveau de l’arc de la vertèbre il y a
différents ligaments : supra-épineux, inter-épineux, intra-lamellaire. Les articulations sont synoviales au
niveau des processus articulaires. Le disque intervertébral est en deux parties : un noyau pulpeux et un
anneau fibreux. On a des ligaments dorsaux et ventraux.

2. L’articulations des corps vertébraux

2.1. Les surfaces articulaires

Au niveau des vertèbres cervicales la tête est très convexe, elle répond à une portion de sphères creuses
concaves : la fosse vertébrale. L’importance de la courbure de ces surfaces articulaires varie en fonction du
segment considéré : les reliefs sont très prononcés pour les vertèbres cervicales (tête et fosse pratiquement
sphéroïdes), nettement moins marqués pour les thoraciques, et planiformes pour les vertèbres lombaires.
Ainsi, la mobilité des corps vertébraux diminue de C2 à S1.

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2.2. Moyens d’union

Entre les surfaces concave et convexe il y a le disque intervertébral. C’est une formation fibro-
cartilagineuse qui se place entre la tête et la fosse vertébrale, il est formé de deux partie :

• Un noyau pulpeux ou « nucléus pulposus »,


c’est la partie centrale, représentée par une
sorte de sac ovalaire au contenu liquidien
(80% eau) emprisonné par l’anneau fibreux
• Un anneau fibreux : c’est la partie
périphérique formée de fibres de collagène
longitudinales qui s’organisent en fibres
concentriques (anneau fibreux ou « annulus
fibrosus ») qui s’insèrent de part et d’autre
sur les surfaces articulaires.

Le noyau pulpeux est constitué à 90% d’os. Il est incompressible et assure la transmission vers la
périphérie les efforts de compression. Il est légèrement excentré dorsalement et sa partie ventrale est la plus
épaisse et la plus résistante. Cette configuration favorise les hernies discales.

Le disque intervertébral est plutôt épais en région cervicale, mince en région thoracique, puis de
nouveau plus épais en région lombaire. Le maximum d’épaisseur est atteint à la jonction lombo-sacrale (L7-
S1 pour le chien et L6-S1 pour les ongulés) où il constitue le « promontoire ».

Le disque intervertébral n’est séparé de la moelle épinière que par le ligament longitudinal dorsal et
par la dure-mère (<1mm). La dure-mère est une séparation de la moelle épinière. Par conséquent toute
hernie du disque intervertébral se traduit par une compression de la moelle épinière et/ou des nerfs spinaux.
Suivant le site de la lésion il y aura des symptômes de parésie, de paralysie des membres postérieurs ou des
4 membres. Chez les chiens l’expulsion du noyau fibreux entraine les maladies de type Hansen I, et la
déformation entraine la maladie de type Hansen II.

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Le ligament longitudinal dorsal est très mince et s’insère sur la
face dorsale du corps vertébral (sur le plancher du canal vertébral. Il est
tout le long de la colonne vertébrale de C2 à S1, il est fortement
adhérent au disque sous-jacent. Il semble présenter peu d’importance
fonctionnelle SAUF au niveau de la nuque où il se renforce et se
différencie pour assurer la stabilité des articulations occipito-atlanto-
axiale.

Le ligament longitudinal ventral est plus fort, il


forme un long segment fibreux qui s’insère très fortement le
long du bord ventral des vertèbres de C2 à S1. Il est absent
en région cervicale chez les ongulés et mince chez les autres
animaux domestiques. Il devient très solide en région
lombaire puis se termine en éventail à la face ventrale de S1.

Particularités de l’articulation des corps vertébraux chez le cheval : Quasi pas de noyau pulpeux chez
le cheval, hernie due au noyau pulpeux n’existant pas chez le cheval.

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IV. Articulations des arcs vertébraux

1. Union des arcs vertébraux

L’union des arcs vertébraux est


assurée :
• Par les articulations des
processus articulaires d’une
part
• Et par des ligaments qui
relient les différents reliefs
des arcs vertébraux entre
eux, d’autre part.

2. L’articulation des processus articulaires

L’aspect des processus articulaires sont double. En région cervicale, les surfaces articulaires sont très
larges et très planes ; en région thoracique elles sont plus petites et à la base du processus épineux. Les
processus articulaires se redressent à partir de la vertèbre anticlinale thoracique et deviennent saillants au
niveau lombaire. Ils portent alors des surfaces articulaires concaves crânialement (très engainantes chez les
ruminants) et cylindroïdes caudalement.

L’articulation est une diarthrose (= articulation synoviale), c’est-à-dire que les vertèbres sont unies par
la capsule articulaire. Celle-ci est mince et fibreuse et forme un manchon autour des surfaces articulaires. Un
défaut peut être responsable de dorsalgie.

3. Les ligaments

Ils unissent les vertèbres par leurs reliefs et ferment les espaces entre les arcs vertébraux.
• Le ligament inter-lamellaire : il ferme les espaces latéraux entre les vertèbres et unit de chaque côté
les arcs vertébraux. Chez le chien il est très riche en fibres élastiques ce qui lui donne une couleur
jaune (les chirurgiens l’appellent encore « ligament jaune »). Son bord ventral se termine au niveau
du foramen intervertébral d’où sort le nerf spinal (A ce niveau, une inflammation ou une

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hypertrophie du ligament peut être à l’origine d’une compression du nerf). Dorsalement, il est en
continuité avec le ligament inter-épineux.
• Le ligament inter-épineux : Il comble l’espace entre les processus épineux. Constitué de 3 plans de
fibres à orientations croisées, il se prête bien à l’écartement des processus épineux.
• Le ligament supra-épineux : il est très fort et rejoint les sommets des processus épineux. Il court tout
le long de la colonne vertébrale depuis le sacrum jusqu’à la protubérance occipitale externe. Très
élastique et très fort chez les ongulés. Sa portion cervicale présente une différentiation particulière
et constitue le ligament nuchal.
• Le ligament nuchal des ongulés : il est très développé chez le cheval, et très puissant (3cm d’épaisseur
et 6-7 cm de largeur au garrot chez le cheval). Très riche en fibres élastiques, il est constitué de deux
parties :
- La corde du ligament nuchal : fort cordon de fibres longitudinales, prolongeant le ligament
supra-épineux. Il joint le sommet des premiers processus épineux thoraciques (du garrot) à
la protubérance occipitale externe du crâne.
- La lame du ligament nuchal : partie aplatie, avec des fibres en éventail joignant la corde du
ligament nuchal aux sommets des processus épineux cervicaux
Entre la corde et la lame, il y a des foramens dans lesquels se placent des bourses séreuses qui
permettent le glissement des ligaments sur les processus épineux du garrot (bourse du garrot) et sur
l’atlas et l’axis (bourses de la nuque).
Chez le chien le ligament nuchal est plus faible, il s’arrête sur le processus épineux de la deuxième
vertèbre.

Rôle du ligament nuchal : Le ligament nuchal contribue au maintien passif de la tête. Le poids de la
tête chez les ongulés est très important donc ils ont besoin de muscles puissants et de ligaments très solides.
C’est également un élément déterminant du balancier cervico-céphalique : son étirement (encolure abaissée)
ou son relâchement (encolure relevée) va influer sur la mobilité ou la rigidité du pont thoraco-lombaire au
cours des différentes phases de la locomotion.

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En flexion cervico-thoracique le ligament nuchal est mis en tension, cette tension est transmise à son
prolongement, le ligament supra-épineux. Ceci provoque un écartement des processus épineux thoraciques
crâniaux et tasse les corps vertébraux. Cette rigidification de l’axe vertébral est propice à la transmission des
efforts de propulsions.

Quand l’encolure est relevée, c’est-à-dire en extension cervico-thoracique, le ligament nuchal se


relâche, ainsi que son prolongement, le ligament supra-épineux. Ceci « déverrouille » le pont vertébral, en
particulier les charnières thoraco-lombaire et – surtout - lombo-sacrale. Cette situation est favorable à «
l’engagement des postérieurs » sous le ventre allant chercher le plus loin le poser pour une plus grande
amplitude de foulée.

Particularités des articulations chez le cheval :

En région lombaire, chez les équidés, il existe une articulation entre les processus transverses de :
- L4 –L5 (44% des chevaux) et L5-L6 (chez 60% des chevaux). Elles ont tendance à s’ossifier (dans 40% des
cas).
- L6-ailes du sacrum (présente chez tous les chevaux). Elles ne s’ossifient jamais (ou alors c’est pathologique).
Ce sont des articulations mixtes : synoviales et fibreuses.
Ces unions inter-transversaires montrent la grande rigidité du segment lombaire du cheval, rigidité
nécessaire à la transmission de l’effort de propulsion des membres postérieurs vers le reste de la colonne
vertébrale.
Cette rigidité est compensée par la grande mobilité de la jonction lombo-sacrale (les articulations inter-
transversaires à ce niveau ne s’ossifient jamais). Ceci est favorisé par l’épaisseur du disque intervertébral
entre L6 et S1, ainsi que par le changement d’orientation des processus épineux : le dernier processus
épineux lombaire est oblique vers l’avant et celui sacral, oblique vers l’arrière.
Ainsi, toutes ses articulations sont mixtes, elles comportent une partie synoviale et une partie fibreuse. La
soudure des vertèbres lombaires n’est donc pas gênante. La vertèbre sacrale qui permet la mobilité ne se
soude pas.

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V. Mouvements des vertèbres
Chaque vertèbre présente 6 surfaces
articulaires (tête, fosse et 4 processus articulaires)
et 18 liaisons par ligaments (ligaments, capsules,
disques). Les mouvements propres pour une
vertèbre sont donc de très faible amplitude, c’est
l’ensemble des vertèbres qui permet des
mouvements de grande amplitude. Les
mouvements possibles sont des mouvements de
flexion-extension dans le plan sagittal qui sont les
principaux mais également de latéroflexion ou
rotation droite gauche. Du fait de la disposition des
surfaces articulaires dans l’espace, les mouvements
latéraux sont toujours associés.
C’est l’addition de tous ces petits mouvements
vertébraux tout le long de la chaîne vertébrale qui
donne sa flexibilité au rachis. La flexion vertébrale
c’est un rapprochement des bord ventraux et un
écartement des processus épineux. L’extension
c’est l’inverse.

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VI. Articulations intervertébrales modifiées
L’organisation « type » de l’articulation intervertébrale telle qu’elle a été décrite jusqu’ici correspond en
fait aux articulations intervertébrales situées entre C2 et S1. Il y a une modification au niveau de l’articulation
sacral, mais aussi au niveau caudal car on a une disparition progressive de la structure vertébrale.
Ce schéma type se trouve donc modifié en 3 endroits de l’axe vertébral :
1) Au niveau de la jonction cervico-céphalique, avec les articulations occipito-atlanto-axiale
spécialisées dans les mouvements de la nuque (tête par rapport au cou) (Voir chapitre V)

2) Pour le sacrum : Les vertèbres sont soudées entre elles (ce sont des “ synostoses ”) interdisant
tout mouvement. Le sacrum est une pièce clé du dispositif vertébral :
- Il s’articule de chaque côté avec les iliums par les articulations sacro-iliaques qui permettent la
transmission des efforts de propulsion des membres pelviens au rachis
- Il constitue un point d’appui aux articulations très mobiles que sont les charnières lombo-sacrale et
sacro-coccygienne.

3) Pour les vertèbres coccygiennes : Il y a simplification de la morphologie des vertèbres, avec la


disparition progressive de l’arc vertébral. Les vertèbres se réduisent alors à des osselets aux deux extrémités
convexes réunis entre eux par de gros disques biconcaves, d’où une grande mobilité. Le segment caudal est
le plus mobile de la colonne vertébrale et joue un rôle non négligeable dans l’équilibre lors du saut
(kangourous) ou lors de la course (équidés, guépard, greyhound …) : il constitue le “ balancier caudal ”.

VII. Les articulations de la nuque


Elles sont particulières car les articulations sont synoviales, dépourvues de disque intervertébral, et
spécialisées dans les mouvements de la tête.

L’articulation atlanto-occipitale est une articulation


bicondylaire : les condyles occipitaux de part et d’autre du
foramen magnum répondent aux surfaces crâniales très
engainantes de l’atlas.
Les surfaces très convexes et concaves permettent de
grands mouvements de flexion et extension. Quelques
mouvements de latéroflexion de la tête par rapport au cou sont
également possibles. Les surfaces articulaires de l’atlas
répondent aux surfaces articulaires de l’axis, il y a un parfait
emboitement des deux surfaces. L’articulation atlanto-axiale
est une articulation de type trochoïde spécialisée dans les
mouvements de rotation de la tête : l’ensemble tête + atlas
tourne autour d’un axe représenté par la dent de l’axis. La dent
de l’axis a une forme différente en fonction des espèces. La
dent de l’axis s’insère dans la fovea dentis de l’atlas. Os occipital
et atlas d’une part, atlas et axis d’autre part sont réunies par
une capsule articulaire périphérique (membranes atlanto-
occipitale et atlanto-axiale respectivement) renforcée par des
ligaments. Il existe également un système ligamentaire interne
assurant la stabilité de la dent de l’axis

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Structures capsulo-ligamentaires périphériques :

Ligaments qui permettent l’union et la stabilité de l’articulation atlanto-axiale. Il y a des ligaments


transverses et la membrana tectoria en interne. La membrana tectoria plaque la dent de l’axis sur l’aile de
l’atlas. Le ligament transverse loge la dent de l’axis pour éviter de trop grands mouvements.

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Conclusion :

La colonne vertébrale forme un axe mécanique rigide mais flexible. Cette mixité s’explique par
l’association entre la diarthrose des processus articulaires (mobilité) et la symphyse des corps vertébraux (Þ
certaine rigidité), complétée par des unions par des ligaments (« syndesmoses »). Les rapports des
articulations intervertébrales avec le système nerveux central (moelle épinière) expliquent le fait que les
problèmes articulaires vertébraux (hernies discales, instabilités, malformations, etc.) ont souvent des
conséquences graves et se traduisent par des problèmes locomoteurs.

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Cavités, articulations, muscles de la tête
des mammifères domestiques

Objectifs
- Connaître le nom, la disposition, les limites, les ouvertures et communications et le
contenu des cavités de la face et du crâne

- Savoir ce que sont les méninges et connaître leur nom. Comprendre la disposition de la
dure-mère crânienne et son cloisonnement de la cavité crânienne (les méninges seront
étudiés plus en détail avec le module du Système Nerveux en 2A)

- Connaître différentes articulations de la tête – Connaître les articulations fibreuses et


cartilagineuses de la tête, et savoir en donner des exemples au niveau de la tête. . Savoir
définir une suture. Etre capable de donner des exemples de types de sutures .

- Connaître les différents groupes musculaires de la tête, et leur situation.

- Connaître les différents groupes de muscles cutanés de la tête – Savoir ce qu’est le


platysma et sa situation - Comprendre les principes de l’appellation des muscles
(notamment pour les muscles des oreilles, avec les attaches sur les cartilages scutulaire et
auriculaire) - Pour chaque groupe, comprendre la disposition, et savoir en donner des
exemples .

- Savoir que le nerf moteur des muscles cutanés de la tête est le nerf facial, et son trajet
superficiel .

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Les cavités, les articulations et
les muscles de la tête
des mammifères domestiques
Présentation générale - Etude des articulations
fibreuses et cartilagineuses et des muscles cutanés

- Module « Etude du tronc et bases de l’imagerie » - 1A -

PLAN
I – LES CAVITES DE LA TETE
1) Les cavités de la face.
2) La cavité crânienne - Les méninges et cloisons de la cavité cranienne
II – LES ARTICULATIONS DE LA TETE
1) Présentation générale
2) Etude des articulations fibreuses et cartilagineuses de la tête :
a) Les articulations fibreuses et sutures – b) Les articulations cartilagineuses : synchondrose et symphyse
- Mobilité des os de la tête
III – LES MUSCLES DE LA TETE
1) Présentation générale
2) Etude des muscles cutanés de la tête

Introduction
Le massif complexe du squelette de la tête résulte de l’union de nombreux os qui ont tendance à se souder chez
l’adulte, sauf pour la mandibule et l’appareil hyoïde.
Ce squelette porte et protège dans les cavités du crâne et de la face, respectivement, l’encéphale et les organes des
sens d’une part, les parties initiales des appareils digestif et respiratoire d’autre part.
La tête comporte également de nombreux groupes musculaires, intervenant dans la mobilisation des différents
orifices sensoriels, ou encore dans les phases initiales du processus de la digestion : la prise de nourriture, la
mastication et la déglutition.
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I– Les cavités de la tête
1) Les cavités de la face
- Les cavités nasales (il y en a deux séparées par un septum cartilagineux) occupent l’étage dorsal de la face.
- La cavité buccale (« la bouche ») délimitée par les mâchoires supérieures et inférieures en occupe l’étage
ventral. Le palais dur correspond à la cloison horizontale séparant ces deux étages. Il est essentiellement formé
par les processus palatins des os maxillaires tapissés par une muqueuse palatine épaisse. Caudalement, le
palais dur est prolongé par une cloison musculaire mobile : le palais mou ou voile du palais.
Les ouvertures rostrales des cavités nasales correspondent aux narines. En arrière, elles aboutissent
dorsalement aux volutes de l’ethmoïde, et communiquent ventralement avec le pharynx (plus précisément le
« rhinopharynx » ou partie respiratoire du pharynx) par les choanes. Elles sont remplies par les cornets nasaux.
- La bouche contient la langue et les dents. L’ouverture rostrale de la cavité buccale est la « fente orale »
délimitée par les lèvres. Caudalement, la bouche communique avec le pharynx (partie digestive ou
« oropharynx ») par un canal étroit situé entre la racine de la langue et le voile du palais : « l’isthme du gosier ».
- Le pharynx correspond à « l’arrière-bouche ». Sa cavité est divisée en deux étages par le voile du palais :
dorsalement étage respiratoire = rhinopharynx ; ventralement étage digestif ou oropharynx. Il communique
ventro-caudalement avec le larynx, et dorso-caudalement avec l’œsophage.
Chez les équidés (et les solipèdes en général), existent les poches gutturales qui sont des diverticules du
pharynx (une de chaque côté) aux parois très fines et qui forment des poches se plaçant entre la face dorsale du
pharynx et le plancher du crâne et l’atlas.

I- Les cavités de la tête Coupe sagittale de la tête d’un cheval

Cavité crânienne
Cavités nasales Volutes de
l’éthmoïde

Choanes
cornets nasaux
Poches
gutturales

oesophage
narines

LARYNX
PHARYNX
Palais dur
Palais mou
Langue
Bouche Isthme du gosier
(fente orale) Cavité buccale
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2) La cavité cranienne
- Son plafond est constitué par les os frontaux et pariétaux ;
- Ses parois latérales par l’écaille du temporal et les ailes du sphénoïde ;
- Son plancher par la partie basilaire de l’os occipital et par les corps du pré et du basi-sphénoïde ;
- Son extrémité caudale par l’os occipital qui porte le foramen magnum par lequel elle communique avec le
canal rachidien ;
- Son extrémité rostrale est séparée des cavités nasales par la lame criblée de l’os ethmoïde.
 Le plancher du crâne présente de nombreux trous de sortie pour les nerfs crâniens, ou d’entrée pour les
artères destinées au cerveau et ses enveloppes (a. carotide interne, a. méningées). Ces trous sont parfois
confluents comme le foramen jugulaire ou le foramen lacerum (« trou déchiré ») du cheval.
 La cavité crânienne montre 2 principales loges dont la séparation est marquée, de chaque côté, par les
crêtes cérébro-cérébelleuses.
- En avant et dorsalement aux crêtes cérébro-cérebelleuses se placent les hémisphères cérébraux;
- Ventro-caudalement se place le cervelet contre les parties pétreuses des os temporaux.
 On peut également citer deux autres fosses remarquables : rostralement, la fosse éthmoïdale contre la
lame criblée logeant le bulbe olfactif d’une part, et ventralement sur le plancher du sphénoïde la fosse de
l’hypophyse d’autre part.

Coupe sagittale de la cavité crânienne d’un cheval; encéphale enlevé


Os pariétal
Os frontal (écaille)
Sinus frontal Os occipital
Ecaille du frontal Ecaille du
temporal
Protubérance
occipitale interne
Protubérance
occipitale externe
Lame criblée

volutes

Os ethmoïde

Os temporal

Partie pétreuse
(Rocher) avec le
méat acoustique
Ailes du interne
sphénoïde Crête cérébro-
Corps et sinus du cérebelleuse
présphénoïde Corps du Processus basilaire de
basisphénoïde l’os occipital
Os sphénoïde

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Coupe sagittale de la cavité crânienne d’un cheval avec l’encéphale en place

Cervelet
Os pariétal
Os frontal et Os occipital
son sinus Cerveau

Os ethmoïde
Foramen
(lame criblée) magnum

Moelle
épinière
Volutes de Dent de
l’éthmoïde) l’axis

Arc ventral de
l’atlas
Bulble olfactif
Pont cérébral Moelle allongée
Hypophyse Corps du
sphénoïde Partie basilaire de l’os
et son sinus occipital

 Les méninges et cloisonnement de la cavité crânienne


‹ Dans la cavité crânienne, le SNC est enveloppé dans des membranes nourricières et protectrices : les
méninges. Elles se prolongent dans le canal rachidien autour de la moelle épinière.
- La plus externe, la plus épaisse et la plus fibreuse est la dure-mère.
- La plus interne et la plus fine, est la pie-mère. Elle tapisse intimement la surface du tissu nerveux, s’insinue dans
tous les sillons et interstices et se prolonge avec les nerfs, constituant leur tunique la plus externe (« épinèvre ») .
-Entre les deux, se place l’arachnoïde avec ses travées conjonctives très fines qui rejoignent la pie-mère.
‹ A l’intérieur de cette gaine fibreuse, le système nerveux central baigne dans le liquide céphalo-rachidien qui
circule dans l’espace sub-arachnoïdien (entre l’arachnoïde et la pie-mère) . Le liquide céphalo-rachidien circule
également dans les cavités du cerveau (« ventricules ») qui se prolongent par le canal central de la moelle épinière.
‹ La dure-mère sert également à la suspension et la contention du cerveau dans sa boîte crânienne (le cerveau
subit des variations de volume en rapport avec les cycles de production/résorption du liquide céphalo-rachidien).
Elle s’insère dans le plan médian, le long du crista-galli puis de la crête sagittale interne jusqu’à la protubérance
occipitale interne. Là elle se clive en deux lames s’insérant de chaque côté le long de la crête cérébro-cérebelleuse
puis se rejoignant autour de la fosse de l’hypophyse. Ces deux lames forment la « tente du cervelet » qui délimite
la loge du cervelet qu’elle sépare des hémisphères cérébraux.
F Cette différenciation entre les structures « supra-tentorielles » et « infra-tentorielles » est aussi d’ordre
physiologique et clinique, les déficits neurologiques seront différents selon l’étage affecté.
Enfin, dans le plan médian et dorsalement, la dure mère sur toute sa longueur forme une cloison longitudinale
qui marque la séparation entre les hémisphères cérébraux droit et gauche : la « faux du cerveau »

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Faux du cerveau

DURE-MERE Tente du cervelet


ARACHNOÏDE

PIE-MERE

« tente » de l’hypophyse

(D’après Konig et Liebich , 2004)

Schéma des méninges crâniennes d ’un chien

Faux du cerveau Aspect de la dure mère crânienne après


ablation de l’encéphale chez un cheval

Protubérance
occipitale interne

Crista galli Tente du cervelet


(ethmoïdde) Ouverture cérébro-cérébelleuse

(D’après Barone et Tagand 1963)


Tente de
Fosse de l ’hypophyse
l ’hypophyse
Faux du cerveau

Aspect de la dure mère


crânienne isolée d’un chien Tente de
l ’hypophyse

(D’après Jenkins TW, 1972)

Tente du cervelet ouverture cérébro-


cérébelleuse

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II – Les articulations de la tête
1) Présentation générale
On peut répartir les articulations de la tête en 2 Les jointures fibreuses Art. atlanto-occipitale
groupes : (sutures) et cartilagineuses

‹ Les articulations intrinsèques qui unissent


entre elles les différentes pièces osseuses
constituant le squelette de la tête. Elles
comprennent :
Æ Les jointures fibreuses (sutures) et
cartilagineuses unissant les os formant le
massif crânio-facial (inter-mandibulaires inclus).
Ce sont les plus nombreuses.
Æ L’articulation temporo-mandibulaire (Æ
Sera traitée dans le cours sur la mastication, (+ Art. temporo-
Art. temporo-
hyoïdienne)
dans le module « Appareil digestif »). mandibulaire

Æ L’articulation temporo-hyoïdienne (Æ Voir cours « Anatomie fonctionnelle de l’appareil hyoïde »)


‹ Une articulation extrinsèque qui unit la tête la tête au cou, et représentée par la jonction entre l’atlas (1ère
vertèbre cervicale) et l’os occipital ou atlanto-occipitale (Æ Sera traitée dans le cours sur les articulations
intervertébrales).

F Nous ne développerons ici que les articulations fibreuses et cartilagineuses du massif crânio-facial

2) Etude des articulations fibreuses et cartilagineuses de la tête


Les articulations unissant les différents os de la tête (art. temporo-mandibulaire mise à part) sont des sutures
fibreuses et, pour certaines, des jointures cartilagineuses.
a) Les jointures fibreuses ou syndesmoses. Membrane fibreuse
périoste (ligament)
Ce sont les plus nombreuses. Elles s’ossifient progressivement
aboutissant à terme à des synostoses : on parle de sutures.
Concerne la majorité des jointures entre les os de la tête (origine
ectodermique = os du toit du crâne et de la face) Présence fréquente de nodules
cartilagineux dans l ’épaisseur
- Plane : Elle permet alors de tous petits
du tissu fibreux
mouvements de glissements et d’écartements. Ex :
Sutures inter-incisive, inter-nasale, naso-incisives. ;

- Ecailleuse (squameuse) ou en biseau:


Ex : Suture temporo-pariétale. On compare le
mouvement entre l’écaille du temporal et le
pariétal à celui d’une « ouïe de poisson » ;
Foliée : Correspond à une combinaison de
surface dentée et écailleuse : C’est la suture
Dentée : Ex : Sutures fronto-pariétales,
fronto-nasale
pariéto-occipitales, inter-pariétales.

En mortaise (ou « en soc de charrue ») : entre le sphénoïde et le vomer par exemple.

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Suture en
mortaise :
Sutures planes :
Suture inter- Suture entre
nasale sphnoïde et
vomer
Suture naso-
incisive

Suture inter-incisive -S.Sawaya - ENVL


-S.Sawaya - ENVL
Sutures dentées :
Suture foliée : Sutures fronto-nasales
Suture inter-
pariétales

Suture pariéto-
occipitales
-S.Sawaya - ENVL
-S.Sawaya - ENVL

Suture écailleuse

Jointure temporo-pariétale

-S.Sawaya - ENVL Chez l’homme

Ligt orbitaire

Chez le cheval -S.Sawaya - ENVL

Autre syndesmose : fronto-zygomatique par le


ligt orbitaire (ne s’ossifie pas) qui vient complèter
l’orbite chez le chien, le chat, le porc.

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Articulations du crâne et fontanelles : évolution des syndesmoses vers les sutures

Grande fontanelle
Os frontal
Jointure fronto-
pariétale

Os frontal

Jointure fronto-
Jointure pariétale
inter- Os Os
pariétale pariétal pariétal
fontanelle
Os occipital
Petite fontanelle Os occipital (inter-pariétal
Chez le chiot
Chez l ’enfant
$ En fait, à la naissance, les os de la tête ne sont pas encore au contact les uns des autres, leurs bords sont lisses et
réunis entre eux par des membranes fibreuses. En particulier, la boîte crânienne ne se ferme pas tant que l’encéphale et ses
enveloppes n’ont pas terminé leur développement. Des espaces très larges obturés par des membranes sont ménagés
entre certains os du crâne : les fontanelles. Elles sont larges chez le jeune enfant et situées entre les os frontaux et
pariétaux d’une part (grande fontanelle) et les os pariétaux temporaux et occipital d’autre part (petite fontanelle). Chez les
mammifères domestiques ces fontanelles sont plus réduites et on ne reconnaît vraiment que les fontanelles fronto-
pariétales. Quoi qu’il en soit, ce n’est que lorsque les os arrivent en contact que se différencient les différents types
de sutures.

b) Les jointures cartilagineuses.


Ce sont celles qui unissent les mandibules entre-elles d’une part et les os du plancher du crâne entre eux d’autre
part ($ nous avons vu en ostéologie que ces derniers sont d’origine enchondrale).
On en rencontre de deux types au niveau de la tête.
 Synchondrose (Rappel : les os sont réunis par du tissu fibro-cartilagineux peu épais de type hyalin). Elles
sont représentées par l’articulation qui unit les deux os mandibulaires par leur partie incisive. Elles peuvent subir
une ossification et évoluer vers la synostose. C’est ce qui arrive chez le cheval, chez le porc et l’homme. Chez le
cheval, les mandibules se soudent très tôt (vers 6 mois). Par contre, chez les carnivores, la vache et les petits
ruminants elle ne s’ossifie jamais et les deux mandibules restent distinctes.
 Symphyse (Rappel : En principe, le tissu fibro-cartilagineux qui unit les deux os est plus organisé avec une
partie périphérique fibreuse, et une partie centrale hyaline – Le meilleur exemple en est l’articulation des corps
vertébraux avec le disque intervertébral composé d’un anneau fibreux périphérique et d’un noyau pulpeux. Elle ne
s’ossifie jamais). Les articulations du plancher du crâne (sphéno-basilaire et entre le pré- et le basi-
sphénoïde) forment une variante de symphyse beaucoup moins différenciée que celle des corps vertébraux.
Rappelez-vous que les os occipital et sphénoïde ont la même origine que les vertèbres et que ce sont des vertèbres
modifiées annexées au crâne au cours de la morphogenèse. L’ossification est toujours tardive (4-5 ans chez le
cheval, 2 ans chez le bœuf, 8-10 mois chez le chien : en gros, à l’âge adulte) et presque jamais complète (sauf
chez l’animal bien âgé) car il reste toujours de nombreux îlots cartilagineux au sein du tissu de jonction.

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Jointures cartilagineuses de la tête :
1) De type synchondrose
Articulation inter-
Périoste Partie fibreuse mandibulaire
périphérique

Cartilage hyalin
Ne s’ossifie pas chez les
ruminants et les carnivores

(s’ossifie très tôt chez le cheval Æ


synostose)

Exemple du Disque
Jointures cartilagineuses : des art. Moelle
2) De type « symphyse » intervertébrales épinière Noyau
pulpeux

Anneau
fibreux
Coupe transversale passant par un disque
intervertébral lombaire d’un chien
Partie centrale Ne s ’ossifie jamais
Partie périphérique prédominance (ou alors c ’est pathologique)
fibreuse cartilagineuse (hyaline)

Articulations du Vue ventrale


plancher du crâne du plancher du
(sphéno-basilaire et crâne chez le
inter-sphénoïdale) cheval

ce sont des art.


intervertébrales -S.Sawaya - ENVL
modifiées.
Entre pré-et basi- Sphéno-basilaire
18
sphénoïde
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Articulation sphéno-occipitale :
- +/- symphyse
- Ne se soude que très tardivement
(mais persistance toujours d’ilots
cartilagineux et trousseaux de fibres
entre les deux surfaces articulaires)
- 2 articulations : ¨Sphéno-basilaire »
et entre pré et basi sphénoïdes
- rapports anatomiques
importants ++ : bulle tympanique,
foramen jugulaire et lacérum etc…
-Mouvements de très faible amplitude
: comme une articulation
intervertébrale
-« synchondrose remarquable »
-S.Sawaya - ENVL

Vue ventrale de l’articulation sphéno-basilaire d’un cheval

$ Mobilité des sutures et des jointures cartilagineuses de la tête


En anatomie « traditionnelle », ces articulations de la tête sont souvent considérées comme « immobiles ». Cette
notion est à relativiser. On a vu que :
1) tant qu’elles n’ont pas subit une ossification complète, elles présentent toujours une certaine mobilité permettant à
l’encéphale de se développer ;
2) que les différentes variétés de sutures ne se différencient que lorsque les os adjacents rentrent en contact, ce qui
est sans doute en relation avec leur possibilités de mouvements, même de très faible amplitude, au sein du massif
crânio-facial ;
3) que certaines sutures ne s’ossifient que tardivement, voire incomplètement. D’autre part, il existe d’assez grandes
variations entre les espèces.
Dans tous les cas, sous son apparence de massif compact et immobile, la tête reste une association de plusieurs
pièces osseuses, ce qui lui confère une certaine souplesse et une certaine déformabilité, dues aux mini-
ou/et micro-mouvements de ces multiples jointures. Propriétés nécessaires pour s’adapter aux diverses
contraintes et autres tensions à laquelle elle est soumise toute la vie de l’individu : tensions musculaires, tensions
exercées par les méninges, mouvements de l’encéphale (fluctuations du liquide céphalo-rachidien), les mouvements
des mâchoires ….
Plusieurs études ont permis de mettre en évidence cette mobilité . Récemment il été montré une variation
significative de l’aire de coupes horizontales et frontales de crânes chez 20 personnes obtenues par IRM (une image
toutes les 450ms) (Crow et al. Assessment of calvarial structure motion by RMI. Osteopathic medicine and
primary care 2009-3:8)
F Cette mobilité , même minime, des os du crâne, est l’un des principes de base de l’ostéopathie crânienne.
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III – Les muscles de la tête
1) Présentation générale
La tête comporte de nombreux groupes musculaires qui peuvent également être divisés en :
- Muscles intrinsèques : Ils appartiennent à la tête dont ils mobilisent les différents organes. Ils forment plusieurs
groupes : muscles de la langue, muscles du pharynx, muscles du larynx, muscles supra-hyoïdiens, muscles
du globe oculaire, muscles cutanés, et muscles masticateurs.
- Muscles extrinsèques : Ils mobilisent la tête, ou des organes de la tête, par rapport aux autres parties du corps. Ce
sont les muscles cervicaux s’insérant sur le squelette de la tête, les muscles de la nuque, les muscles infra-
hyoïdiens.
F Nous nous intéresserons ici uniquement aux muscles cutanés de la tête, les autres groupes musculaires
étant traités avec les appareils dont ils font partie.

2) Etude des muscles cutanés de la tête


Les muscles cutanés de la tête prennent origine sur les os de la tête et se terminent sur sa peau, ou sur les
cartilages de l’oreille qu’ils mobilisent.
Ils se groupent autour des orifices sensoriels qu’ils sont chargés de mouvoir : le nez (mobilisateurs des
narines), la bouche (mobilisateurs des lèvres), les yeux (mobilisateurs des paupières), l’oreille externe
(mobilisent les pavillons des oreilles).
De ce fait, ce sont les muscles de l’expression, déterminant la physionomie et les « sentiments » de chaque
individu. On les subdivise en muscles du crâne, des oreilles et de la face.

Muscles cutanés de la tête

Muscles des paupières :


Muscles du crâne : - m. orbiculaire de l’œil
- m. occipital - m. sourcillier – m. releveur de l’angle
- m. frontal médial – m. rétracteur de l’angle latéral
- m. malaire
Muscles des oreilles Muscles des lèvres :
- mm. auriculaires rostraux - m. orbiculaire de la bouche
(zygomatico-auriculaire; zygomatico- - m. incisif
scutulaire; fronto-scutulaire; scutulo- - m. zygomatique
auriculaires) – m. releveur naso-labial
- mm. auriculaires dorsaux – m. releveur de la lèvre supérieure – m.
(m.interscutulaire; pariéto-auriculaires, canin
pariéto-scutulaire); – m. abaisseur de l’angle de la bouche
– mm. auriculaires caudaux - m. buccinateur et m. abaisseur de la
(mm. cervico-auriculaires cervico- lèvre inférieure
auriculaires superficiel, moyen et profond – m. mental.
….)
Muscles des narines :
– mm. auriculaires ventraux
- m. releveur naso-labial
(M. parotido-auriculaire, stylo-
- m. dilatateur des narines
auriculaire)
- m. nasal latéral

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Expansion du muscle cutané du cou (platysma) dans la tête
M. Abaisseur de
$Remarque concernant le platysma : l’angle de la bouche
Les muscles cutanés de la face sont en partie recouverts par
une expansion de la musculature cutanée du cou.
Schématiquement, celle-ci est en général constituée de deux
plans (parfois 3) de fibres plus ou moins développés ou étendus
selon les espèces. Platysma
Le platysma est constitué de fibres longitudinales qui couvrent (Recouvre les joues et
l’auge. S’insère le long de
la joue s’attachant sur la crête faciale et se terminant sur l’angle la crête faciale )
de la bouche où il constitue le m. « abaisseur de l’angle de la
bouche ».
Le plan profond est représenté par le m. sphincter profond du
cou, à disposition transversale, qui se continue aussi sur la face
où il se dissocie en de nombreux faisceaux de fibres assez
lâches. M. Sphincter du cou

(Modifié d’après Barone)

a. Les muscles cutanés du crâne


Beaucoup moins développés chez les mammifères domestiques que chez l’homme (et les primates en
général), les mm. frontal et occipital (permettent de « froncer » la peau du front et les sourcils) sont présents
mais faibles chez le chien, par contre assez épais chez le chat.

Les muscles cutanés du crâne

m.occipital
Fascia épicrânien

m. frontal

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b. Les muscles des oreilles, Les muscles des oreilles
Beaucoup plus développés chez les
Cartilage
animaux que chez l’homme (Cf Mm. scutulo-
scutiforme
importance de la position des oreilles auriculaires
dans la communication animale) ils sont
groupés autour de la base du pavillon M. zygomatico-
de l’oreille. scutulaire
Ils prennent attache au cartilage M. zygomatico-
Cartilage
scutiforme (triangulaire du côté médial) auriculaire
auriculaire
ou au cartilage auriculaire qu’ils relient
entre eux, ou à divers os de la tête. mm. cervico-
auriculaires
On désigne le muscle par le nom
composé de son origine et du cartilage
sur lequel il s’insère (Exemple : muscles m. parotido-
auriculo-scutulaire, zygomatico- auriculaire
auriculaire, interscutulaire, parotido-
auriculaire, fronto-scutulaire etc).
On les groupe en muscles auriculaires
rostraux, dorsaux, caudaux et (Modifié d’après Barone)
ventraux.

c. Les muscles de la face


‹ Les muscles des paupières comprennent le m. orbiculaire de l’œil aux fibres circulaires formant une sorte de
sphincter autour l’orbite et donnant leur aspect charnu aux paupières. C’est sur lui que se portent les autres
muscles des paupières. On peut citer le m. malaire s’insérant sur l’os lacrymal.
‹ Les muscles des lèvres : Selon le même principe, la tunique musculaire des lèvres est constituée par le m.
orbiculaire de la bouche, sphincter sur lequel aboutissent les muscles mobilisateurs des lèvres. Ces derniers
agissent sur l’angle de la bouche pour le rétracter, l’abaisser ou le relever (Ex : muscle zygomatique), sur la lèvre
inférieure ou sur la lèvre supérieure.
- Le muscle buccinateur est un muscle penné reliant, de chaque côté, la mâchoire supérieure à la mâchoire
inférieure. Il constitue la base anatomique de la poche de la joue (Chez le hamster, très développé pour former les
bajoues). Les fibres les plus ventrales de ce muscle prennent une disposition longitudinale se différenciant en un m.
abaisseur de la lèvre inférieure.
- Le muscle releveur de la lèvre supérieure est bien développé chez le cheval. Il présente un corps charnu
fusiforme assez épais (palpable) s’insérant sur l’os maxillaire au voisinage du tubercule facial. Il se poursuit par un
long tendon qui passe sur le dos du nez et rejoint son homologue du côté opposé. Ensemble ils forment une large
lame fibreuse se terminant sur la lèvre supérieure.
- Le muscle releveur naso-labial et le muscle canin sont des muscles pouvant agir aussi bien sur la lèvre
supérieure (faisceaux les plus ventraux) que sur les narines.
‹ Les muscles des narines : La majorité d’entre eux (dont les mm releveur naso-labial et canin) permettent de
dilater les narines. Le plus puissant est le m. dilatateur des narines, impair, unissant les ailes des cartilages alaires
(les « ailes » du nez). Le seul muscle constricteur des narines est le faible m. nasal latéral, fermant l’incisure naso-
incisive
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Muscles cutanés de m. zygomatico- m. zygomatico-
scutulaire auriculaire
la tête du cheval Mm scutulo-
auricualires.
m. Orbiculaire
m. zygomatique de l’oeil
m. Releveur
m. Releveur de la naso-labiale m. cervico-
lèvre supérieure auriculaire
m. malaire
moyen

m. Canin

m. Nasal
latéral m. parotidi-
auriculaire
m. Dilatateur
des narine

m. Orbiculaire
de la bouche m. masséter
(Modifié d’après Barone)
m. mental m. Buccinateur
(partie buccale) m. Abaisseur de la
m. Abaisseur de l’angle lèvre inférieure
de la bouche

Muscles profonds de la joue, du nez et des lèvres d’un cheval

m. Releveur de la
lèvre supérieure

m. Dilatateur des
narines
m. buccinateur

m. Orbiculaire de la bouche
(D’après Barone)
m. incisif

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Æ Ce sont les muscles de l’expression (1) : muscles mobilisateurs des oreilles et des paupières

Æ Ce sont les muscles de l’expression (2) : muscles mobilisateurs des narines et des lèvres

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Tous les muscles cutanés de la face et du crâne sont innervés par
le nerf facial (VIIème paire crânienne)

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

CM.3 : Myologie de l’axe vertébral


des mammifères domestiques

Introduction – Rappels :

La musculature autour de l’axe vertébral assure son maintien structural, sa mobilité et la stabilité
des articulations. On trouve les muscles de l’encolure (qui feront l’objet d’un autre CM), les
muscles du pont thoraco-lombaire et les muscles de la queue.

Chez les mammifères domestiques, on considère l’ensemble vertébral comme un pont porté par
les membres et équilibré par les balanciers. (Contrairement à l’Homme où on parle de colonne)
Pont thoraco-lombaire
« Balancier
caudal »

« Balancier cervico-
thoracique »
10% du poids du
cheval

Les efforts entre la colonne et le pont ne sont pas les mêmes (contraintes longitudinales pour la
colonne contre contraintes transversales pour le pont)

Il y a différentes courbures de l’axe. Celles-ci sont des adaptations à la locomotion terrestre :


courbure nucale concave, courbure cervicale convexe, courbure thoraco-lombaire concave ou
encore la courbure sacrale concave. En comparant avec les courbures de l’Homme, celles-ci sont
très différentes. En effet, chez l’Homme, il y a une lordose lombaire qui permet la position et la
locomotion bipède.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

La flexion vertébrale rapproche les bords ventraux et éloigne les processus épineux. L’extension
est l’inverse.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

Exemple chez le cheval ou le chien pendant le saut :

I. Organisation générale des muscles du rachis

II. Fascias et muscles dorsaux (chaine myofaciale dorsale)


1.Les muscles juxtavertébraux dorsaux thoraco lombaires
2. Le muscle Erector spinae et ses divisions
3. Le fascia thoraco-lombaire

III. Les fascias et muscles ventraux (chaine myofasciale ventrale)


1. Muscles sous lombaires : Petit et Grand Psoas, carré des lombes
2. Le fascia iliaca
3. Rôle des muscles lombo-illiaques

IV. Fascias et muscles de la queue

V. Aspects fonctionnels

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

Chez l’Homme, il forme un haut-vent qui fixe le dos et qui maintient le sacrum.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

L’ensemble de ces muscles sont des muscles fléchisseurs du pont vertébral.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie
Chez le cheval, le muscle illio-psoas passe par une arcade fibreuse délimitée par le ligament inguinal
(zone dans laquelle il peut y avoir des hernies)
Ces muscles lombo-illiaques sont des fléchisseurs du pont vertébral. Le muscle illio-psoas est aussi
un fléchisseur de la hanche.

Ces muscles sont recouverts par le fascia illiaca.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

IV. Muscles et fascias de la queue


On prend ici l’exemple du muscle coccygien. Les fascias permettent la création des septums qui
séparent les muscles.

Le fascia coccygien est très fibreux et épais. Les septums épais et complets délimitent des loges pour
les muscles cités ci-dessus.

M. sacro-coccygien
dorsal médial Fascia coccygien

Terminaison du
M. sacro-coccygien
dorsal latéral canal vertébral
Plexus coccygien
Mm. intertransversaires dorsal
de la queue 4e vertèbre coccygienne

M. sacro-coccygien Veine coccygienne


ventral latéral médiane

M. sacro-coccygien Artère coccygienne


ventral médial médiane

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

CM.4 : Les muscles d’attache du


membre thoracique des MD

PLAN

I. L’union du membre thoracique au tronc chez les mammifères

1. Ils appartiennent à différentes régions du tronc


2. Recouverts par les muscles peauciers
3. Systèmes de haubans musculaires

II. Disposition des muscles d’attache

1. Le muscle brachiocéphalique
2. Le muscle omo-trasversaire
3. Le muscle grand dorsal
4. Les muscles trapèze et rhomboïde
5. Les muscles pectoraux
6. Les muscles dentelé du cou et dentelé ventral du thorax

III. Synthèse

INTRODUCTION

Ce sont des muscles qui appartiennent à la région de l’encolure et du thorax. Ils sont plus développés
que chez l’Homme car chez les MD, ils sont spécialisés dans la locomotion. Chez les animaux le poids n’est
pas réparti de la même façon. La plus grande partie du poids est portée par les membres thoraciques, c’est-
à-dire 50 à 70% du poids en position statique, valeur qui est décuplée lors du mouvement. Les membres
thoraciques sont considérés comme les membres suspenseurs, les membres pelviens sont considérés comme
propulseurs.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

I. L’union du membre thoracique au tronc chez les mammifères


Chez l’Homme, les os de la ceinture thoracique sont articulés par la clavicule qui unit le sternum à la
scapula. La jonction sterno-claviculaire assure la jonction des membres thoraciques au tronc. On trouve cela
chez toute les espèces qui ont une certaine libération des membres thoraciques (kangourou, singes). En
revanche il n’y a pas de clavicule chez le chien, le cheval et les bovins. Chez le chat il y une petite clavicule
non fonctionnelle. Chez le lapin et les rongeurs il y a une clavicule fonctionnelle.

 Le membre thoracique des mammifères domestiques est relié au tronc par une musculature
puissante, d’une grande importance fonctionnelle :
o Elle assure l’attache du membre thoracique au tronc et son mouvement par rapport
au tronc
o Elle assure le support et la suspension du tronc entre les membres thoraciques

 Grande importance dans la gymnastique (animaux sportifs). Elle doit allier souplesse et puissance.
Lors de l’exercice physique :
o Elle amortit les efforts (réception d’un saut par exemple) → Souplesse
o Elle transmet les efforts de propulsion des antérieurs à la colonne vertébrale →
Puissance

1. Ils appartiennent à différentes régions du tronc

Les muscles d’attache du membre thoracique appartiennent à différentes régions du tronc et de l’encolure :
 Région cervicale dorsale : Mm. Trapèze et
rhomboïde (parties cervicales)
- m. omotransversaire
- m. dentelé du cou
 Région cervicale ventrale : m.brachio-céphalique
 Région thoracique dorsale (garrot) : Mm trapèze et
rhomboïde (parties thoraciques)
 Région thoracique ventrale : muscles pectoraux
 Paroi latérale du thorax : m. dentelé ventral du
thorax
 Région dorso-lombaire : m. grand dorsal

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

2. Recouverts par les muscles peauciers

Les muscles du tronc sont recouverts par un muscle qui n’existe pas chez l’homme : le muscle peaucier.
Il en existe deux principaux : le muscle peaucier du cou et celui du tronc. Les muscles cutanés du tronc se
rejoignent dans le plan médian et s’attachent au grasset.

3. Systèmes de haubans musculaires

Un hauban est un mat qui fixe l’ancre du bateau. Les différents muscles d’attache du membre thoracique
constituent plusieurs systèmes de haubans musculaires assurant un « ancrage » puissant du membre au
tronc. Ces haubans sont constitués par des groupes de muscles antagonistes.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

II. Disposition des muscles d’attache

1. Le muscle brachiocéphalique

Il va du bras jusqu’à la tête, c’est-à-dire qu’il appartient à la


région cervicale ventrale. Il n’existe pas chez l’Homme. Chez
le cheval, il forme une bande allant de la crête humérale,
couvrant la pointe de l’épaule et remontant jusqu’à la crête
mastoïdienne. Son bord ventral concourt à délimiter le sillon
de la veine jugulaire externe avec le m. sternocéphalique.
C’est un muscle typiquement lié à la quadrupédie et à la
fonction purement locomotrice du membre thoracique. Il
résulte de l’absence de clavicule ou de son état vestigial chez
les mammifères domestiques.

 En comparaison avec l’homme, le m.


brachiocéphalique des mammifères domestiques
équivaudrait à l’association des faisceaux
claviculaires du m. sterno-cleïdo-mastoïdien, du
m.grand pectoral et du deltoïde. Le faisceau sternal
du m. sterno-cléïdo-mastoïdien devenant le m.
sterno-céphalique des mammifères domestiques.

En dissection chez les animaux on trouve une intersection fibreuse (plus ou moins distincte selon les espèces)
qui correspond à l’endroit ou aurait dû se développer la clavicule si elle s’était développée. Cette intersection
divise le muscle en deux parties : la partie cléïdo-céphalique et la partie cléïdo-brachiale. Elles sont innervées
par deux nerfs différents.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

Chez la vache et chez le mouton, le brachio-céphalique est un peu plus complexe. Il y a la partie
cléïdo-cervicale qui se développe sur le cou et la partie cléïdo-basilaire qui passe sous la tête.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

Rôle du brachio-céphalique :

Il contribue à la flexion cervicale, mais ce n’est pas le muscle principal de cette flexion. Son principal
rôle est quand le membre est au soutien, qu’il ne touche pas le sol, lors de l’embrassée du terrain. La
première partie du mouvement s’appelle le ramener, puis il y a la suspension et ensuite l’embrassée du
terrain à proprement dite. L’action du muscle commence dès le lever du membre et devient de plus en plus
importante.

2. Le muscle omo-trasversaire

Il appartient à la région cervicale dorsale. On


considère qu’il en constitue, avec le m. trapèze, le plan
superficiel. Il forme une forte bande charnue qui, comme
son nom l’indique, unit ≪ l’omoplate » aux processus
transverses des vertèbres cervicales. Il couvre tous les
processus transverses. Il est souvent confondu avec la face
profonde du brachio-céphalique. Placé initialement au
bord dorsal du m.brachiocéphalique, il s’insinue ensuite
sous ce muscle croisant sa face profonde à laquelle il
adhère chez les ruminants. Chez le cheval, sa partie initiale
est intimement unie au brachiocéphalique (difficile de les
dissocier). Par contre chez le chien, le m. omo-
transversaire reste individualisé et distinct sur toute sa
longueur.

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Rôle du muscle omo-transversaire :

Membre à l’appui : Intervient surtout sur les mouvements d’inflexion latérale de l’encolure. Si contraction
bilatérale, les deux membres étant à l’appui, les mm. omo-transversaires tirent le balancier cervico-
céphalique en bloc entre les deux épaules composante importante du reculer chez le cheval.
Membre au soutien : auxiliaire du m. brachiocéphalique dans la protraction du membre

3. Le muscle grand dorsal

C’est le muscle antagoniste du brachio-céphalique. C’est un large muscle plat triangulaire couvrant toute la
région du dos et des lombes. Il présente une large aponévrose couvrant le fascia thoraco-lombaire et se
prolongeant par une épaisse partie charnue couvrant la face latérale du thorax. Cette partie charnue
s’insinue entre le bras et le thorax pour se terminer par un tendon sur une tubérosité située à la face médiale
de l’humérus en commun avec le m. grand rond (muscle fléchisseur de l’épaule). Ce muscle joue un rôle dans
la rétraction du mouvement. La contraction de ce muscle pousse le tronc vers l’avant. Il est aidé par un autre
muscle, le pectoral ascendant.

4. Les muscles trapèze et rhomboïde

Les muscles trapèze et rhomboïde sont des muscles plats, triangulaires et puissants couvrant la région
cervicale dorsale et le garrot.
 Le m. trapèze, le plus superficiel, est nettement divisé en deux parties, l’une cervicale, l’autre
thoracique par une forte aponévrose s’insérant le long de l’épine scapulaire.
 Le m. rhomboïde est plus épais que le trapèze et s’étend beaucoup moins caudalement. Ces deux
parties cervicale et thoracique, complètement séparées chez l’homme, sont au contraire confondues
chez tous les mammifères domestiques. Chez les carnivores, la partie cervicale est souvent très
puissante et peut remonter très haut pour atteindre l’os occipital par des faisceaux plus ou moins
isolables (« rhomboïde de la tête »)

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

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Rôle des muscles trapèze et rhomboïde :

Si point fixe à l’épaule : les parties cervicales, surtout du rhomboïde, peuvent contribuer à l’extension de
l’encolure.
Les animaux qui ont des blocages au niveau de ces muscles ont tendance à trébucher.

5. Les muscles pectoraux

Ils couvrent la face ventrale du thorax et unissent le sternum au membre thoracique. Ils constituent la
sangle puissante supportant le thorax entre les membres. Ils forment deux couches : l’une
superficielle constituée par le m. pectoral descendant et transverse; l’autre profonde représentée par le m.
pectoral ascendant et subclavier. Ce dernier est surtout très développé et puissant chez le cheval. Il est
vestigial chez les ruminants et absent chez le chien. Le pectoral descendant est très rouge, bien délimité,
fusiforme. Il s’insère sur le manubrium sternal. Caudalement à lui il y a le muscle pectoral transverse, il est
très mince, très pâle. Le muscle pectoral ascendant couvre le tiers ventral du thorax. Ses fibres montent
jusqu’à l’épaule et se terminent sur le tubercule mineur.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

Rôles des muscles pectoraux :

Les muscles pectoraux sont des muscles antagonistes du


trapèze et du rhomboïde. En plus de leur rôle dans la
suspension du tronc entre les membres, les muscles pectoraux
sont avant tout des muscles abducteurs et rotateurs internes
du bras. Le pectoral descendant contribue au début du
mouvement de l’embrassée, c’est aussi le principal agent du
tousser à l’obstacle. Le pectoral ascendant est le deuxième
muscle très puissant qui permet la poussée des membres du
tronc vers l’avant. Il est synergique au grand dorsal.

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6. Les muscles dentelé du cou et dentelé ventral du thorax

Ils forment en fait un même système musculaire s’étendant de la région cervicale caudale a la paroi
latérale du thorax. Les muscles dentelés du cou appartiennent au plan moyen, pour les voir il faut enlever le
trapèze et le grand dorsal.

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III. Synthèse

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CM.5 : Myologie de l’encolure des MD


Les muscles mobilisateurs du balancier cervicaux céphalique

Les muscles de l’encolure sont groupés autour du segment vertébral cervical et plusieurs d’entre eux se portent
jusqu’à la tête. Ils agissent sur les vertèbres cervicales et, directement ou indirectement, sur la tête : ils
mobilisent ainsi le balancier cervico-céphalique dont le rôle est primordial dans la posture et l’équilibre au cours
de la locomotion. On agit sur cette partie pour guider l’animal, et pour lui imposer des positions. C’est une

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

partie qui comprend de nombreuses contraintes. Contraintes à la contention chez les ruminants, quand
l’encolure est bloquée chez une vache elle aura des difficultés à se lever. C’est une région difficile à examiner
car sensible, mais c’est une région soumise à de nombreuses pathologies.
Un grand nombre des muscles de l’encolure prend ancrage sur la partie crâniale du thorax, en particulier :
- Sur les processus épineux du garrot (1ères vertèbres thoraciques) pour les puissants muscles cervicaux
dorsaux,
- Ou sur le cadre de l’entrée de la poitrine (premières côtes, extrémité crâniale du sternum) pour les
muscles cervicaux ventraux.
D’autre part, plusieurs muscles cervicaux, tels que le brachiocéphalique, le dentelé du cou, les parties cervicales
des muscles trapèze et rhomboïde sont également des muscles d’attache du membre thoracique :
- Point fixe à la tête ou au cou ils interviennent dans la mobilisation du membre thoracique ;
- Point fixe au membre, ils contribuent à la mobilité de l’encolure.

PLAN

I) Organisation générale des muscles


1.Rappels
2.Les muscles juxta-vertébraux
3.Musculature para-vertébrale superficielle

II) Le muscle cutané du cou

III) Les muscles cervicaux dorsaux


1.Plan superficiel : Les muscles trapèze et omotransversaire
2. Plans moyens : les muscles rhomboïde et dentelé du cou – le muscle splénius -
3. Plan profond : les muscles semi-épineux de la tête et longissimus.

IV) Les muscles cervicaux ventraux


1. Les muscles brachiocéphalique, sternocéphalique et le sillon jugulaire –
2. les muscles infra-hyoïdiens
3. les muscles scalènes et le défile de l’entrée de la poitrine

V) Les muscles juxtavertébraux du cou

VI) Les muscles de la nuque

VII) Le fascia cervical

VIII) Synthèse

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

I. Organisation générale des muscles


1. Rappels

 Un axe à double courbure

7 vertèbres cervicales – Deux courbures : Courbure cervicale


haute ou nucale à concavité ventrale - Courbure cervicale
basse à concavité dorsale
C3 : « clé de voûte » : changement du sens des courbures.

 Grande mobilité du segment cervical

- Surfaces articulaires très marquées (tête et


fosse vertébrales, processus articulaires)
- De C2 à C7 : disques intervertébraux épais
- Processus épineux très bas, processus
transverses peu saillants latéralement ;

 Ligament nuchal très puissant chez les ongulés

- Maintien (passif) du balancier cervicocéphalique.


- Relâchement (encolure relevée) ou étirement (encolure abaissée) influe sur la mobilité du pont
thoraco-lombaire

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Muscles fléchisseurs et muscles extenseurs de l’encolure :

Les muscles situés dorsalement aux processus transverses (Episome) sont extenseurs -> Relever d’encolure.

Les muscles situés ventralement aux processus transverses (Hyposome) sont fléchisseurs -> Abaissement de
l’encolure.

Ce sont tous des muscles pairs (sauf m long du cou) :

 Si contraction bilatérale : mouvement dans le plan sagittal : flexion/extension


 Si contraction unilatérale : latéro-flexion + rotation

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2. Les muscles juxta-vertébraux

Ils sont spécialisés dans les mouvements de la tête par rapport au cou.
 Aspect métamérique
 Stabilité des articulations intervertébrales ;
 Régulation constante du tonus et réajustements posturaux
(innervation sensorielle et proprioceptive +++)

Riche en fibres lentes de type aérobie sensible à l’ischémie (blocages


vertébraux, contractures cercle vicieux)

3. Musculature para-vertébrale superficielle

Ce sont des muscles puissants et longs, qui joue le rôle de levier.


 Muscles puissants et longs, ont perdu en grande partie leur
segmentation (organisés en plusieurs plans)
 Musculature de « gymnastique » : mobilisation des leviers
articulaires Þ agissent sur des segments longs de la colonne
vertébrale

Tout ce qui est au-dessus des processus transverses sont les muscles extenseurs. Tout ce qui est ventral sont
les muscles fléchisseurs, par rapprochement des corps vertébraux. Ce sont tous des muscles pairs.
L’extension peut être associée à de la latéroflexion avec rotation. Pareil pour la flexion.

Au-dessus de la colonne vertébrale il y a les muscles cervico-dorsaux et en dessous les muscles cervico-ventraux.

II. Les muscles cutanés du cou


Le muscle cutané du cou est bien développé chez le chien, mais faible chez les équidés et chez les ruminants.
Il est formé théoriquement de 3 plans de fibres : les sphincters superficiel
et profonds à fibres circulaires transversales, entre lesquels se place le
platysma à fibres longitudinales.
 Le sphincter superficiel est très peu développé chez les
mammifères domestiques (sauf porc). Il n’est reconnaissable chez
le chien que dans la région de la gorge. Absent chez le cheval et
les ruminants.
 Le platysma se prolonge dans la tête (« muscle cutané de la face
») où il va couvrir la joue et s’insérer sur la crête faciale ainsi que
sur l’angle de la bouche où il rentre dans la constitution du m.
abaisseur de l’angle de la bouche. Chez les ruminants, il n’existe
que dans la tête
 Le sphincter profond est en général bien développé sauf chez les
ruminants et le porc où il est pratiquement absent. Ses fibres se
portent d’un bord à l’autre de l’encolure formant un raphé
médian surtout net ventralement. Ses faisceaux les plus caudaux
s’attachent au manubrium sternal.

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III. Les muscles cervico-dorsaux


 Sont situés dorsalement aux processus transverses cervicaux. Séparés de ceux du côté opposé par le
ligament nuchal.
 Ce sont les plus puissants des muscles de l’encolure : ils luttent en permanence contre la gravité pour
maintenir le port dressé de l’encolure et de la tête. Sauf dans certains mouvements spécifiques, ou lors
d’efforts importants (sport) l’intervention des muscles cervicaux ventraux (fléchisseurs) dans
l’abaissement de l’encolure (flexion cervicale) reste en fait assez faible. C’est surtout la diminution de
la contraction des muscles cervicaux dorsaux extenseurs (par réduction du nombre d’unités motrices
en contraction) qui permet l’abaissement de l’encolure et le contrôle de l’amplitude de cette flexion
cervicale.
 Les muscles cervicaux dorsaux sont presque tous plats et se superposent en 3 principaux plans :
- Le plan le plus superficiel est celui des muscles trapèze et omotransversaire
- Le plan moyen peut être divisé en deux couches : celle des muscles rhomboïde et dentelé du cou puis,
légèrement plus profonde, celle du muscle splénius.
- Le plan profond est celui des muscles semi-épineux de la tête et longissimus.

(Les deux premières couches sont donc formées par des muscles d’attache du membre)

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1. Le plan superficiel (des muscles trapèzes et omotransversaires)

Ce sont des muscles qui servent d’attache et qui servent à la protraction. Ils font partie des muscles d’attache
du membre thoracique (voir cours correspondant).

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2. Le plan moyen

Ces muscles sont très costaud. Les muscles rhomboïde et dentelé du cou font partie des muscles d’attache du
membre thoracique (voir cours correspondant). Ces deux muscles sont innervés par un même nerf (nerf
scapulaire dorsal provenant de C6). Située sous le trapèze, mais nettement plus épaisse, la partie cervicale du
m. rhomboïde est souvent très puissante chez les carnivores et peut remonter très haut pour atteindre l’os
occipital par des faisceaux plus ou moins isolables (« rhomboïde de la tête »).

Le m. dentelé du cou forme un puissant système de suspension et de stabilisation de la base de l’encolure.

Le muscle splénius est un muscle large et plat, puissant extenseur de l’ensemble du balancier
cervicocéphalique. Il unit les processus épineux du garrot à la tête et aux vertèbres cervicales. On lui reconnaît
une partie dorsale formant une lame charnue large se terminant sur le processus et la crête mastoïdiens

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

(« splénius de la tête ») et une partie ventrale se terminant par des languettes sur l’aile de l’atlas et les processus
transverses cervicaux (« splénius du cou »). Son bord caudal se prolonge par le fascia thoracolombaire (est en
quelque sorte « tenseur » de ce fascia) - La partie « splénius du cou » est faible chez les ruminants et absente
chez les carnivores.

3. Plan profond

Ce plan correspond en fait au prolongement du système des


divisions du muscle erector spinae dans l’encolure avec, de
l’extérieur vers l’intérieur :
- m. ilio-costal du thorax m. iliocostal du cou (pas toujours
distinct, 3 à 4 petits faisceaux situés entre les processus
transverses des dernières vertèbres cervicales jusqu’à T1 et
recouvrant les insertions du dentelé du cou)
- En général classé avec les muscles juxtavertébraux
- M. Longissimus du thorax m. longissimus du cou ; mm.
Longissimus de l’atlas et de la tête.
- M. épineux du thorax M. semiépineux de la tête

Le muscle longissimus du cou forme 4 à 5 faisceaux épais à la base


du cou unissant les 4- 5 premiers processus transverses
thoraciques aux 4-5 derniers processus transverses cervicaux.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

Les muscles longissimus de l’atlas et de la tête forment


deux bandes longitudinales parallèles à l’axe du cou. Le
longissimus de l’atlas est absent chez les carnivores.

Le muscle semi-épineux de la tête est le plus


volumineux et le plus puissant des muscles cervicaux
dorsaux. C’est aussi le plus profond, plaqué contre la
lame du ligament nucal.
Prenant origine sur les processus épineux du garrot,
il est formé de deux parties, l’une ventrale, l’autre
dorsale, qui convergent en un fort tendon sur la
protubérance occipitale externe.
Ces deux parties sont distinctes chez l’homme, les
carnivores et les équidés, mais fusionnées chez les
ruminants.

IV. Les muscles cervicaux ventraux


 Situés ventralement aux vertèbres cervicales, ces muscles forment une sorte de gaine qui entoure
ventralement et sur les côtés la trachée et les organes qui l’accompagnent (oesophage, artère carotide
et tronc vago-sympathique, veines jugulaires).
 Ils sont fléchisseurs du balancier cervico-céphalique.
 On peut décrire 3 groupes de muscles très différents de par leur aspect, leur topographie et leurs
fonctions :
1. Le plus superficiel, et situé latéro-ventralement, est composé des muscles brachiocéphalique et
sternocéphalique. Ils délimitent le sillon de la veine jugulaire externe.
2. Ventralement, et contre la trachée, on trouve les muscles infra-hyoïdiens composés des mm.
sterno-hyoïdien, sterno-thyroïdien et omo-hyoïdien.
3. Latéralement et de part et d’autre de la base de l’encolure, se placent les muscles scalènes.

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1. Les muscles brachiocéphalique, sternocéphalique et le sillon jugulaire

Chez l’homme il est décrit un muscle unique sterno-cléïdo-mastoïdien . En comparaison avec l’homme, le m.
brachiocéphalique des mammifères domestiques équivaudrait à l’association des faisceaux claviculaires du m.
sterno-cleïdo-mastoïdien, du m.grand pectoral et du deltoïde. Le faisceau sternal du m. sterno-cléïdo-mastoïdien
devenant le m. sternocéphalique des mammifères domestiques.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

Le muscle brachiocéphalique

Il forme une longue bande charnue reliant le « bras à la tête ». C’est


un muscle typiquement lié à la quadrupédie et à la fonction
purement locomotrice du membre thoracique. Il résulte de
l’absence de clavicule ou de son état vestigial chez les mammifères
domestiques. C’est pourquoi on lui décrit : une intersection
fibreuse (plus ou moins distincte selon les espèces) divisant le
muscle en deux parties : l’une cléïdo-brachiale, l’autre cléïdo-
céphalique.
 Chez le cheval : la partie cléïdo-céphalique est simple et se
termine sur la crête mastoïdienne
 Chez les ruminants et chez les carnivores, la partie cléïdo-
céphalique est plus complexe et montre 3 faisceaux :
- Cléïdo-mastoïdien
- Cléïdo- cervical : large, il s’étend caudalement à la partie
cléïdo-mastoïdienne, et rejoint la corde du ligament nucal
- Cléïdo-basilaire : se place profondément aux précédents
et va se terminer sur le processus basilaire de l’os occipital.

Rôles du m. brachio-céphalique

Point fixe au membre : le m. brachiocéphalique peut contribuer à la


flexion (+ latéroflexion si contraction unilatérale) de l’encolure. Mais
l’essentiel de son activité a été enregistrée par électromyographie et
aux 3 allures, lors de la phase de soutien de la locomotion : son
principal rôle est surtout la protraction du membre thoracique, c’est
le principal agent de « l’embrassée du terrain ».

Le muscle sternocéphalique

C’est un muscle fusiforme, situé ventro-latéralement à la trachée (il se moule sur elle) et qui unit le sternum à
la tête.
Origine : Chez toutes les espèces, il prend origine sur l’extrémité crâniale du sternum en commun avec son
homologue du côté opposé.
Terminaison : variable selon les espèces

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 Chez le cheval : 1 seul faisceau se terminant sur l’angle


caudal de la mandibule (« sternomandibulaire).
 Chez les ruminants : 2 faisceaux : l’un superficiel se
terminant par un long et fin tendon qui remonte contre
le plat de la joue pour se terminer sur le processus
zygomatique (« sterno-zygomatique ») – L’autre
profond : qui se termine à la face ventrale du crâne sur
le processus basilaire de l’os occipital («
sternobasilaire »)
 Chez le chien : 1 faisceau qui croise très obliquement
l’axe cervical et remonte pour se terminer sur le
processus mastoïde de l’os occipital («
sternomastoïdien »).

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Le sillon jugulaire

Le sillon jugulaire est un intervalle déterminé par la juxtaposition des


muscles brachiocéphalique et sterno-céphalique. Recouvert par le muscle
cutané du cou, il s’étend depuis la région parotidienne jusqu’à l’entrée de
la poitrine. Il est parcouru sur toute sa longueur superficiellement par la
veine jugulaire externe qui draine toute la tête et l’encolure et va se jeter
dans la veine cave crâniale. Plus profondément (« partie profonde su
sillon jugulaire ») il loge l’artère carotide commune, la veine jugulaire
interne (chien et boeuf) et le tronc vagosympathique.
 Zone d’importance clinique : palpation, examen du pouls veineux
rétrograde, injections intraveineuse, ou ponctions veineuses;
Abord chirurgical trachée, oesophage, carotide commune ,
corpectomies cervicales chez le chien lors de hernies cervicales…)

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2. Les muscles infra-hyoïdiens

Ce sont des muscles pairs.


 M. omohyoïdien : Il joint la face ventrale du corps de l’hyoïde à la face médiale de la scapula (“ omo
”plate), croisant la face profonde du m. brachio-céphalique. Chez les ruminants, il n’atteint pas vraiment
la scapula et se confond avec la face profonde du m. brachio-céphalique. Le m. omohyoïdien sépare le
plan de la veine jugulaire externe, de celui de l’artère carotide. Il est absent chez les carnivores.
 mm. sterno-hyoïdien et sterno-thyroïdien : Plaqués à la face ventrale de la trachée, ce sont des muscles
très longs et assez faibles. Le m. sterno-hyoïdien est le plus proche du plan médian où il se trouve accolé
à son opposé. Grêle chez le cheval, large chez le chien, il joint l’extrémité crâniale du sternum à la face
ventrale du corps de l’hyoïde. Latéralement il est en rapport avec le m. sternothyroïdien qui prend
origine au même endroit et auquel il est souvent accolé (pratiquement confondus chez le cheval dans
la première partie de leur trajet). Dans la région de la gorge, le m.sterno-thyroïdien se sépare
complètement du sterno-hyoïdien et se place latéralement à la trachée pour se terminer sur le bord
caudal du cartilage thyroïde du larynx.

 Rôle : Les muscles infra-hyoïdiens n’interviennent pratiquement pas dans les mouvements du balancier
cervico-céphalique. Ils agissent sur l’appareil hyoïde et le larynx qu’ils tirent en direction caudale : ils
sont antagonistes du groupe des muscles supra-hyoïdiens, situés dans la tête et qui sont protracteurs
de la langue et élévateurs du larynx (importance dans la régulation des tensions s’exerçant sur l’appareil
hyoïde qui est suspendu à la base du crâne, et sur lequel s’attachent la langue, le pharynx et le larynx Þ
importance dans la déglutition).

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3. Les muscles scalènes

Les muscles scalènes constituent un groupe complexe formé de plusieurs faisceaux reliant les processus
transverses cervicaux (C3 à C7) à la première côte (muscles scalènes ventral et moyen) ou à la face externe des
premières côtes (muscle scalène dorsal).
- Le muscle scalène ventral est le plus long, et le plus épais. Il se termine sur le bord crânial de la 1ère
côte. Les faisceaux du muscle scalène moyen situés un peu dorsalement au précédent sont plus courts
et plus profonds. Ils relient les processus transverses de C6 et C7 à la 1ère côte.
- Le muscle scalène dorsal, absent chez les équidés, est en fait plus « latéral » que « dorsal ». Il forme
une bande qui s’étale à la face latérale du m. dentelé ventral du thorax et va s’insérer sur la face externe
des premières côtes (4ème et 5ème chez carnivores, jusqu’à la 6ème chez ruminants).

Rôles :
1) S’appuyant sur les puissantes premières côtes encadrant l’entrée de la poitrine les scalènes sont de
puissants muscles fléchisseurs de la base de l’encolure.
2) A l’inverse, point fixe au cou, ils contribuent avec l’aide du muscle long du cou (partie thoracique) à la
flexion de la partie crâniale du segment vertébral thoracique (« montée du garrot » chez le cheval) .
3) Enfin, toujours point fixe aux vertèbres cervicales ils tirent les premières côtes crânialement ,
contribuant à l’augmentation de volume du thorax lors de l’inspiration: ce sont, après le diaphragme,
les principaux muscles inspirateurs.

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Rapports : muscles scalènes et « diaphragme » de l’entrée de la poitrine

Les muscles scalènes entrent de chaque côté dans la constitution des parois latérales du défilé de l’entrée de
la poitrine. Ce passage très étroit, délimité dorsalement par le muscle long du cou, de chaque côté par les
scalènes et les premières côtes et ventralement par l’extrémité crâniale du sternum, est une zone de transition
entre l’encolure et le tronc d’une grande importance fonctionnelle. A ce
niveau, les muscles scalènes se trouvent en rapport avec la charnière
vertébrale cervico-thoracique (C6 à T2), la plus mobile du rachis, ainsi qu’avec
de nombreux organes importants empruntant ce passage :

 Des viscères : La trachée, l’oesophage (à gauche), le thymus thoracique


(chez le jeune)

 Des structures vasculaires : Jonction de la veine jugulaire


externe qui draine toute la tête et le cou avec la veine cave crâniale
ramenant le sang vers le cœur départ des racines des artères
destinées à la tête (artère carotide commune) et aux membres
(artères sousclavières et axillaires). Les artères et veines
sous-clavières contournent le bord ventral des scalènes avant de se
jeter dans le membre thoracique. Les noeuds lymphatiques cervicaux
profonds caudaux.

 Des structures nerveuses : Le nerf vague (système nerveux autonome parasympathique) et le


connectif cervical du sympathique Les racines du plexus brachial provenant des derniers nerfs
cervicaux passent entre les faisceaux des muscles scalènes. Les racines du nerf phrénique
(C5, C6, C7), sensitifs et moteurs pour le diaphragme passent à la surface du m. scalène ventral.

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V. Les muscles juxta-vertébraux du cou


Le long du cou est un muscle juxta-vertébral, plaqué contre les vertèbres, il commence dans le cou et se termine
contre le thorax. Nettement métamérisés. Pour la plupart, ils prolongent dans le cou les systèmes des muscles
juxtavertébraux du rachis thoraco-lombaire, mais ils sont encore plus nombreux. On décrit plusieurs systèmes
dont les plus nombreux appartiennent à l’épisome (dorsaux) : muscles épineux du cou, interépineux du cou,
multifide du cou, ilio-costal du cou, intertransversaire dorsal du cou. Les muscles de l’hyposome (ventraux)
correspondent aux muscles : intertransversaire ventral, transversaire ventral et long du cou.
C’est un muscle très puissant fléchisseur de l’encolure. Il permet au cheval de monter le garrot même avec
l’encolure fixe.

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Le muscle long du cou

Situé directement à la face ventrale des vertèbres cervicales et


des premières thoraciques. Forme le plafond du défilé de
l’entrée de la poitrine. Parfois considéré comme un muscle pair
(un droit et un gauche, bien distincts chez l’homme).
Partie cervicale : tendon sur le tubercule ventral de l’atlas,
faisceaux charnus en « épi de blé » rejoignant de chaque côté la
face ventrale des processus transverses cervicaux.
Partie thoracique : Processus transverse de C6 : face ventrale
des corps vertébraux de T1 à T6 (Cv, bf), T1 à T5 (carnivores).
Orientation inversée par rapport à la partie cervicale.

VI. Les muscles de la nuque (« juxtavertébraux de la tête »)


Dans la zone de jonction de la tête au cou, les divers systèmes musculaires juxtavertébraux se modifient pour
constituer des muscles agissant spécifiquement sur la nuque c-à-d sur les articulations atlanto-occipitale et
atlanto-axiale. Comme pour les autres muscles de l’encolure on peut les diviser en deux groupes : dorsaux et
ventraux.

Muscles situés dorsalement

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 Le muscle grand droit dorsal de la tête s’étend du processus épineux de l’axis jusqu’à la protubérance
occipitale externe (sous l’insertion de la corde du ligament nucal) – Chez le cheval et le chien, il est
subdivisé en deux faisceaux (superficiel et profond). Il est simple chez les ruminants.
 Le muscle petit droit dorsal de la tête est situé sous le précédent, et contre la capsule articulaire de
l’articulation atlanto-occipitale. Plus court, il joint le tubercule dorsal de l’atlas à la face nucale de l’os
occipital. Les muscles grand droit et petit droit de la tête sont extenseurs de la nuque
 Le muscle oblique caudal de la tête est un muscle large et très épais unissant le processus épineux de
l’axis à l’aile de l’atlas dont il couvre la face dorsale. C’est le principal rotateur de la tête par rapport
au cou. Présente souvent de fortes contractures chez le cheval et le chien.
 Le muscle oblique crânial de la tête unit le bord crânial de l’aile de l’atlas à la base du processus
jugulaire, la crête et la face nucale de l’os occipital. Il permet les mouvements de latéroflexion de la
tête par rapport à l’atlas.

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Muscles situés ventralement

 Le muscle droit latéral de la tête est un petit muscle


plaqué contre la capsule de l’articulation
atlantooccipitale. Il joint la face ventrale de l’atlas à la
base du processus jugulaire.
 Le muscle long de la tête couvre de chaque côté le m.
long du cou. Il est formé de faisceaux charnus s’insérant
à la face ventrale des processus transverses cervicaux (C3
à C6) et convergent en un tendon terminal sur le
processus basilaire de l’os occipital à jonction avec le
sphénoïde. C’est un puissant fléchisseur de la nuque.
 Le muscle droit ventral de la tête est court et joint le
tubercule ventral de l’atlas au processus basilaire
occipital.

VII. Le fascia cervical


La partie superficielle du fascia cervical se trouve dans le prolongement du fascia externe du tronc. La partie
profonde se divise en plusieurs lames enveloppant les viscères cervicaux.

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VIII. Synthèse
1. Aspects topographiques

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2. Aspects fonctionnels

L’extension de l’encolure met en jeu plusieurs


types de muscles :
- Muscles à bras de levier long (Splénius
et semi-épineux de la tete) →
Realisation globale du mouvement.
- Muscles à bras de levier court (dentelé
du cou, longissimus du cou) → controle
et stabilisation de la base de l’encolure
au cours du mouvement. L’ancrage du
muscle longissimus du thorax a la base
de l’encolure joue également un rôle
important dans cette fixation de la
jonction cervicothoracique.
- Muscles juxtavertévébraux (épineux du
cou, intertransversaires dorsaux →
stabilisation et correction posturale de
l’ensemble au cours du mouvement.

Il en est de même lors de la flexion active du cou


:
- Muscles à bras de levier long (sterno-
cephalique → Réalisation globale du
mouvement.

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- Muscles à bras de levier court (scalènes) → contrôle et stabilisation de la base de l’encolure au cours
du mouvement.
- Muscles juxtavertévébraux (m long du cou) → stabilisation et correction posturale de l’ensemble au
cours du mouvement
L’amplitude de la flexion de l’encolure est contrôlée par les mm. Cervicaux dorsaux (se contractent en
s’allongeant = contraction excentrique) et la mise en tension la corde du ligament nuchal.

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CM. 6 : Les parois de l’abdomen des MD

INTRODUCTION

Le tronc renferme 3 cavités, on s’intéresse à la cavité abdominale. Il y a aussi la cage thoracique, et la cavité
pelvienne.
La cavité abdominale est derrière la cage thoracique elle-même délimitée par les côtes. Le cadre ostéo-fibreux :
le plafond de la cavité abdominale c’est l’ensemble des vertèbres lombaires. Crânialement les cotes ferment la
paroi abdominale. Caudalement il y a l’arcade inguinale (ligament), elle relie le bord de la hanche au bord crânial
du pubis. Au bord crânial du pubis jusqu’au sternum il y a la ligne blanche. Les parois de la cavité abdominal : 4
parois : une craniale : le diaphragme, une dorsale : le plafond de la cavité pelvienne et deux parois latéro
ventrale avec les muscles abdominaux.

Plan

I.Organisation générale
1.. Disposition générale : limites de la cavité abdominale
2.Support osseux et fibreux
3.Repères anatomiques externes

II.La paroi crâniale : le diaphragme


1.Définition et rôle
2.Conformation
3.Particularités spécifiques

III.La paroi dorsale : les muscles sous-lombaires (de la région lombo-


iliaque)

IV.Les parois latéro-ventrales : les muscles abdominaux


1.Myologie
2. Autres constituants

V. Rôles des muscles abdominaux (paroi abdominale)


1. Soutien des viscères abdominaux et « presse » abdominale
2. Rôle de compression
3.Rôle dans la locomotion

V. Application : bases anatomiques des laparotomies

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I. Organisation générale

1. . Disposition générale : limites de la cavité abdominale

Les parois de l’abdomen délimitent la cavité abdominale, elles protègent et soutiennent les organes
abdominaux, et elles jouent un rôle primordial au niveau des fonctions vitales.
La cavité abdominale appartient à la cavité péritonéale (= ensemble tapissé par le péritoine) qui regroupe
également les cavités pelvienne et vaginale (=enveloppe renfermant les testicules). Elle appartient également
à la cavité abdomino-pelvienne. Elle présente une forme ovoïde avec un volumineux pôle cranio-ventral et un
petit pôle caudo-dorsal :
- crânialement elle est séparée de la cavité thoracique par le diaphragme
- caudo-dorsalement, elle est prolongée par un diverticule pelvien (cavité pelvienne).
- chez le mâle, elle délègue un diverticule logeant les testicules (cavité vaginale).
Les cavités abdominale, vaginale et pelvienne sont tapissées par une séreuse globale : le péritoine.

2. Support osseux et fibreux

Le cadre ostéo-fibreux est le support des muscles des parois. Les muscles de la paroi de la C.A. s’ancrent sur la
charpente ostéo-fibreuse :
- par des structures osseuses : sur le squelette axial, face ventrale (=corps vertébraux) des vertèbres lombaires
et des dernières vertèbres thoraciques, sur la paroi costale (sur les côtes asternales et les dernières côtes
sternales), et sur la ceinture pelvienne (au niveau du pubis et de l’aile de l’ilium par l’arc inguinal.
- par des structures fibreuses : les fascias du tronc et la ligne blanche (qui va du processus xiphoïde jusqu’au
pubis) et sur le ligament inguinal qui forme l’arc inguinal de l’angle de la hanche au bord crânial du pubis.

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3. Repères anatomiques externes

La région de l’abdomen s’étend de l’arc costal à la région du flanc et du ventre dans le plan sagittal, et des
lombes au ventre dans le plan transverse. Elle comprend donc l’hypochondre, le flanc et le ventre et n’a donc
pas de limites nettes. La C.A., quant à elle, est recouverte par une partie de la paroi thoracique (paroi
thoracique post-diaphragmatique) et par la paroi de l’abdomen. En effet, la limite crâniale de la C.A. est le
diaphragme, qui s’avance jusqu’au 6-7ème espace intercostal. Les parois de la cavité abdominale appartiennent
donc aux régions du thorax (crânialement) et de l’abdomen (caudalement).

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Les cinq parois sont visibles en radiographie.


La cavité abdominale est donc délimitée par ses parois musculaires, les parois de l’abdomen, qui sont le
diaphragme (paroi crâniale), les muscles sous-lombaires (paroi dorsale) et les muscles abdominaux (paroi
latérale) qui se terminent sur la ligne blanche, refermant ainsi la cavité abdominale.

II. La paroi crâniale : le diaphragme

1. Définition et rôle

C’est une cloison musculo-aponévrotique en forme de coupole fortement convexe vers l’avant qui sépare
les cavités thoraciques (en avant) et abdominale (en arrière) (particularité des Mammifères). Attention, ce n’est
pas une cloison totale puisque certains éléments le traversent.
La forme de coupole du diaphragme est maintenue par l’effet de deux systèmes de pression, qui empêchent
son écrasement :
- La pression des viscères abdominaux situés contre le diaphragme caudalement : ils maintiennent la
concavité caudale par leur poids.
- Un effet de ventouse lié à la dépression pleurale crânialement qui maintient le diaphragme aspiré.
Ces deux systèmes de pression évitent le flottement du diaphragme.

La coupole diaphragmatique fait saillie à l’intérieur de la cavité osseuse du thorax atteignant presque
une verticale au niveau du 6e espace intercostal. La cavité thoracique est donc beaucoup moins longue que ne
le laisse supposer le thorax dans son ensemble (elle s’arrête au niveau du sixième voire septième espace
intercostal). Dans la concavité du diaphragme, du côté abdominal, se placent les organes « post-
diaphragmatiques » que sont le foie (majorité de la droite de la paroi), la rate et l’estomac (et le pancréas qui
longe le bord dorsal).
Le diaphragme est le principal muscle inspirateur : une contraction du diaphragme entraîne une augmentation
du volume de la cavité thoracique. L’orientation des faisceaux de la bande charnue permet en effet de tirer les
côtes en avant, ce qui entraîne un pivot des extrémités proximales des côtes et agrandit le diamètre transversal
de la cavité thoracique. Ces contractions sont rythmiques et indépendantes de la volonté, dues à l’innervation
par le nerf phrénique.
C’est également un centre fonctionnel important :

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- il est tapissé par le péritoine pariétal (face abdominale ou caudale) et par les plèvres pariétales (face
thoracique ou crâniale), d’où une relation avec les organes post diaphragmatiques via le péritoine et avec les
poumons via les plèvres pariétales.
- il y a passage du nerf phrénique (C5-C6-C7) qui est un nerf moteur et sensitif et possède également quelques
fibres proprioceptives.
- il existe des zones de communication entre cavité thoracique et cavité abdominale : les hiatus (passage de
vaisseaux sanguins, lymphatiques, de l’oesophage).

Vue latéral gauche du thorax du cheval

2. Conformation

Le diaphragme est à la fois la cloison séparant les cavités thoracique et abdominale et la zone de communication
entre les deux (par les hiatus). Il est constitué de trois parties principales :
- Une partie lombaire, située dorsalement (oblique direction ventro-crâniale) en position haute sous les
lombes : c’est une partie charnue (muscles), la plus épaisse et la moins étendue. Ce sont les piliers du
diaphragme, formés de fibres ventro-dorsaux. Ils délimitent notamment le hiatus aortique.
- Un centre tendineux ou partie aponévrotique centrale (coloration blanc nacré), bordé de chaque côté
par une bande musculaire charnue périphérique.
- Une partie périphérique charnue, à partir de laquelle des fibres musculaires rayonnent et s’attachent
aux côtes et au sternum.

Le diaphragme s’insère dorsalement sur les vertèbres lombaires grâce aux tendons des piliers du diaphragme,
latéralement à la face interne des côtes asternales et le cartilage costal des 2 dernières côtes sternales grâce à
sa partie charnue et ventralement se termine sur le cartilage costal des deux dernières sternèbres et sur le
processus xiphoïde du sternum, toujours par la partie charnue.

A la face thoracique le diaphragme est recouvert par la plèvre pariétale et les poumons. La face abdominale est
recouverte par le péritoine pariétal, qui abrite les viscères post-diaphragmatiques.

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a. La partie lombaire (charnue)

Elle est entièrement musculaire, étroite mais épaisse. Elle est oblique ventro-crânialement. La partie
lombaire débute par un système tendineux plaqué sur la face ventrale des vertèbres lombaires. La partie
charnue représente les piliers du diaphragme et se situe de part et d’autre du plan médian.
Il y a deux piliers de chaque côté : un pilier latéral droit et un pilier latéral gauche, ainsi que deux piliers
intermédiaires (droit et gauche). Ce sont des faisceaux charnus parallèles entre eux et rayonnants. Chaque pilier
se prolonge par un tendon qui s’attache à la face ventrale des vertèbres lombaires.
Entre les piliers latéraux se trouve une ouverture où passent l’aorte et le canal lymphatique : il s’agit du hiatus
aortique. Le hiatus aortique est une courte gaine fibreuse et inextensible formant un anneau de forme
elliptique.
Entre les piliers intermédiaires se trouve le hiatus oesophagien (ouverture où passent l’oesophage et le tronc
vago-sympathique, ainsi que les muscles sous-lombaires) en position centrale. Ce hiatus est délimité par l’union
des piliers paramédians au niveau du centre tendineux. C’est une zone de hernie importante.
Dorsalement les piliers s’attachent aux lombes ; entre eux se situent des passages musculaires dont celui du
début du grand psoas. Entre autres, l’arcade lombo-costale, entre vertèbres et côtes, livre un passage aux
muscles psoas lombaires et aux chaînes ganglionnaires et est formée par le bord dorsal de chaque pilier qui se
porte sur la dernière côte.

b. Le centre tendineux ou centre aponévrotique

Il est large chez le cheval, de couleur blanc nacré. Il est épais et très solide. Il forme toute la partie
centrale de la coupole diaphragmatique. Chez le chien, il est peu étendu.

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Dans ce centre tendineux, un peu à droite du plan médian, se trouve une ouverture, le hiatus de la veine cave
caudale, d’où partent trois ligaments : les 3 ligaments d’attache du foie (le foie est très solidement adhérent au
diaphragme) :
- les ligaments triangulaires droit et gauche
- le ligament falciforme du foie.

c. La partie costale (charnue)

La bande charnue périphérique est formée de deux parties, une partie costale et une partie sternale, selon
la terminaison des faisceaux de fibres. Elle est constituée de faisceaux musculaires parallèles entre eux qui
forment des dentelures. Chacune de ces dentelures s’attache sur la partie ventrale de la face interne des côtes
jusqu’au-dessus du sternum.

3. Particularités spécifiques

Le diaphragme est très dissymétrique (saillie plus importante du côté gauche, visible en radiographie).
Chez les carnivores : bande charnue périphérique large et centre tendineux mince. On constate l’inverse chez
les autres espèces.
Chez le boeuf, les piliers intermédiaires sont très longs et le hiatus oesophagien est alors porté très
ventralement.
Chez le chien, il y a deux tendons distincts sur la partie lombaire, contrairement au cheval qui a ses tendons
confondus. Les piliers latéraux et intermédiaires sont confondus (un seul pilier de chaque côté) et le diaphragme
est très charnu, la partie charnue est très large (les parties lombaires et périphériques sont très larges).

III. La paroi dorsale : les muscles sous-lombaires


La cavité abdominale est délimitée dorsalement par les muscles sous lombaires qui forment la paroi dorsale.
Ce sont des muscles pairs. On distingue :
o une couche superficielle composée du muscle petit psoas, le plus médial et qui commence sur les faces
ventrales des vertèbres thoraciques et lombaires puis se termine en un long tendon sur l’ilium, du muscle grand
psoas, qui s’attache sur les dernières côtes, les dernières vertèbres thoraciques et lombaires et sur le petit
trochanter du fémur, et dont le tendon se pose sur la gouttière musculaire du muscle iliaque, et du muscle
iliaque, qui forme donc une gouttière musculaire qui accueille le tendon du grand psoas, formant l’ilio-psoas.
Elle est recouverte par le fascia iléachal. Le grand psoas s’attache plus latéralement, sur la partie proximale des
dernières côtes et les vertèbres lombaires. Le plus superficiel et médial est le petit psoas, qui s’attache sur la
partie acétabulaire de la tête de l’ilium (bien développé chez le cheval, contrairement à l’homme). Le grand
psoas borde le petit et s’insère au niveau du petit trochanter du fémur.
o une couche profonde composée du muscle inter-transversal de la région des lombes et du muscle carré des
lombes (plus latéral). Le plus profond est le carré des lombes qui est un fléchisseur du bassin et qui possède
deux faisceaux : l’iliocostal et l’ilio-transversaire.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

Le plafond de la cavité abdominale : les muscles lombo-iliaques

Ces muscles sont fléchisseurs du bassin, de l’axe vertébral et de la jonction lombo-sacrale et ce sont les muscles
antagonistes de l’érecteur spinae. Le m. ilio-psoas (fléchisseur de la hanche et de la charnière lombo-sacrale)
est le principal agent de l’engagement des postérieurs.

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IV. Les parois latéro-ventrales : les muscles abdominaux

1. Myologie

Les parois latéro-ventrales de l’abdomen sont constituées de 4 muscles pairs, très larges et plats. Ils sont
formés d’une partie charnue et d’une partie aponévrotique (proximale et distale). Le muscle cutané du tronc et
les 4 muscles abdominaux se superposent et forment la base anatomique de la région du tronc :
- le muscle cutané du tronc : c’est le muscle le plus superficiel.
- le muscle oblique externe, situé sous le muscle cutané. Muscle plat et très large, c’est le plus superficiel
et le plus grand.
- le muscle oblique interne, situé sous le muscle oblique externe.
- le muscle transverse de l’abdomen, situé le plus en profondeur et qui constitue la base anatomique de
la région du ventre. Il est prolongé par une aponévrose.
- le muscle droit de l’abdomen : situé le plus ventralement.

Les quatre derniers muscles constituent les muscles abdominaux. On les retrouve de chaque côté ; ils
s’unissent dans le plan sagittal par leur aponévrose terminale sur la ligne blanche. Leur aponévrose dorsale est
en continuité avec le fascia thoraco lombaire. Le muscle cutané du tronc, le muscle oblique externe, le muscle
oblique interne et le muscle transverse de l’abdomen sont en position latérale, dans la région du flanc, tandis
que le muscle droit appartient à la région du ventre.
Les muscles abdominaux commencent tous par des aponévroses proximale et distale qui se prolongent par
un fascia. C’est la confluence de toutes les aponévroses droites et gauches qui définissent la ligne blanche.
La tunique abdominale, c’est un revêtement fibreux élastique qui recouvre le muscle oblique externe. Chez le
chien il n’est pas développé, mais est très marqué chez la chèvre (tous les ongulés). C’est une sangle élastique
qui retient l’ensemble de la masse intestinale.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

L’aponévrose du muscle oblique interne se dédouble : sa lame superficielle s’unit à l’aponévrose du


muscle oblique externe et sa lame profonde à celle du muscle transverse, ce qui forme une sorte de gaine pour
le muscle droit de l’abdomen.

a) Le muscle cutané du tronc

Le muscle cutané du tronc fait partie des muscles peauciers, directement situé sous la peau et donc difficile à
séparer de la peau en dissection. Il recouvre par sa large lame musculaire mince la face latérale du thorax et de
l’abdomen et forme caudalement le pli du grasset (= relief charnu du muscle cutané). Ce muscle prend attache,
en avant, entre les membres antérieurs et la paroi thoracique (entre épaule et jarret), et en arrière, vers
l'humérus au niveau du tubercule mineur de l’humérus. Cette lame musculaire adhérente à la peau est très
développée chez le Cheval, absente chez l’Homme. Sa contraction fait frémir la peau, lorsqu’une mouche vient
se poser sur le flanc du cheval par exemple. Chez le chien, il est très large et présente une expansion sur le
bassin. Chez les ongulés (équidé, ruminants) : il se dédouble crânialement, en déléguant une expansion qui
s’étale +/- à la surface de l’épaule et du bras formant le muscle cutané omo-brachial.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

b) Le muscle oblique externe

C’est un muscle large et plat. Il est tendu depuis la partie ventrale de presque toutes les côtes (sauf les
4-5 premières). Il est composé d’une partie dorsale charnue dont les fibres sont orientées ventro-caudalement
(comme les intercostaux externes) et qui s’insère sur la face latérale des côtes en formant des dentelures avec
le muscle dentelé du thorax, et d’une partie ventrale aponévrotique qui entre dans la constitution de la ligne
blanche. Sa partie charnue, faite de faisceaux musculaires, est étalée en surface de l’hypochondre, et orientée
vers l’arrière et vers le bas. Elle s’attache sur la partie extérieure ventrale des côtes (dentelures s’engrenant
avec celles du m. dentelé ventral du thorax.

Remarque : La tunique abdominale est un revêtement fibro-élastique, qui recouvre et adhère


complètement au muscle oblique externe (il en fait quasiment partie tellement il lui est solidaire). Chez les
grands animaux, il a un important rôle dans le soutien de la masse viscérale (cf. ci-après).

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

Le muscle oblique externe s’attache dorsalement sur le fascia thoraco lombaire, la


partie charnue s’insère en dentelures sur la face latérale des côtes (sauf les 4-5 premières
côtes) et la partie aponévrotique se termine tout le long de la ligne blanche et tout le long
de l’arcade inguinale (lame fibreuse qui va de l’angle de la hanche à la partie crâniale du
pubis), ce qui libère un espace qui livre passage à des muscles ilio-psoas, artères, veines et
nerfs du membre pelvien... Une fente ovalaire est percée caudalement sur cette partie
aponévrotique, formant ainsi l’anneau inguinal supérieur ou fente ovalaire superficielle,
d’orientation latéro-crâniale

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

c) Le muscle oblique interne

Muscle situé en dessous du muscle oblique externe.

Il ressemble au muscle oblique externe (plat large et épais) sauf qu’il est orienté perpendiculairement à ce
dernier. Il est également large et plat mais ses fibres sont orientées ventro-crânialement, perpendiculairement
à celles du muscle oblique externe.

La partie charnue est entière chez le chien et divisée en deux chez le cheval et le bœuf en une partie ventrale
et une partie dorsale appelée muscle rétracteur de la dernière côte.

C’est un muscle qui recouvre le flanc et qui est relativement épais. Sa partie charnue entre dans la constitution
de la corde du flanc.

Sa partie aponévrotique se dédouble également en 2 feuillets, un feuillet supérieur qui se prolonge sur
l’aponévrose de l’oblique externe et un feuillet profond qui se prolonge sur l’aponévrose du muscle transverse
de l’abdomen. Ils forment une gaine qui entoure le muscle droit de l’abdomen.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

Dorsalement, il s’attache sur le fascia thoraco-lombaire, caudalement sur l’angle de la hanche et sur
une partie de l’arcade inguinale. Crânialement, il s’attache sur la face interne des côtes et des
derniers cartilages costaux et ventralement sur toute la ligne blanche. L’aponévrose est perforée par
l’anneau inguinal profond dans la partie caudale.

Il ménage caudalement l’anneau inguinal profond, qui va participer à la formation de l’espace


inguinal (voir après).

Chez les carnivores la partie charnue occupe toute la fosse paralombaire et est indivisée

Conformation du muscle oblique interne chez le Chien

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d) Le muscle transverse de l’abdomen

C’est le muscle le plus profond. Il est formé de fibres transversales, tendues dorso-
ventralement (les fibres ont une orientation verticale, non oblique). C’est un muscle très mince.
Il s’attache sur la face interne des dernières côtes, sur l’angle de la hanche et sur les processus
transverses des vertèbres par le fascia thoraco-lombaire.

Sa partie charnue s’attache aux processus transverses lombaires, tandis que sa partie
aponévrotique (très fine caudalement) se prolonge vers le bas jusqu’à la ligne blanche et s’attache
sur la face interne des côtes et de leur cartilage (elle rejoint le muscle oblique interne). Ce muscle
s’attache de façon très lâche sur le bord caudal de l’arcade inguinale. Son aponévrose adhère à
l’aponévrose terminale profonde du muscle oblique interne.

Le muscle transverse de l’abdomen est en contact avec le péritoine qui tapisse

e) Le muscle droit de l’abdomen

Cf les « tablettes de chocolat »

C’est un muscle polygastrique. C’est le plus profond des muscles de l’abdomen avec le muscle transverse. Situé
ventralement, de part et d’autre de la ligne blanche, c’est un muscle longitudinal relativement mince et son
ventre charnu est segmenté par des intersections fibreuses dont le nombre varie selon l’espèce : 10/12 chez
le cheval, 4/6 chez le chien. Il va du sternum au bord crânial du pubis.

Il est entouré d’une gaine fibreuse :


 en surface, elle est constituée de l’aponévrose du muscle oblique externe et du feuillet superficiel de
celle de l’oblique interne.

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 en profondeur, elle est constituée de l’aponévrose du muscle transverse de l’abdomen et du feuillet


profond de l’oblique interne d’autre part.

Il s’insère sur le bord crânial du pecten du pubis via le tendon pré-pubien, pour aller jusqu’à la face ventrale du
processus xiphoïde du sternum, et sur les cartilages des dernières côtes sternales. Il se termine ventralement
sur la ligne blanche.

Le flanc est plus musculeux chez le chien car la partie charnue transverse est plus étendue.

Attention ! Le tendon pré-pubien est la partie terminale de la ligne blanche, ce ne sont pas 2 tendons distincts !

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Conclusion : On observe une orientation différente pour chacun des muscles de la paroi latéro-
ventrale.

> Orientation des fibres ventro-caudalement : muscle oblique externe


> Orientation des fibres ventro-crânialement : muscle oblique interne

> Orientation des muscles dorso-ventralement : muscle transverse de l’abdomen (en-dessous)


> Orientation des fibres ventralement : muscle droit de l’abdomen

Remarque importante : savoir si une partie est charnue ou aponévrotique est primordial en
chirurgie pour prévoir une cicatrisation ! (lors d’une césarienne par exemple) En effet, cette
cicatrisation ne sera pas possible au niveau de la partie aponévrotique. De plus, on proscrit l’abord
ventral chez les grands animaux puisque vu le poids des viscères, il y a risque d’éviscération.

2. Autres constituants de la paroi : les formations musculo-tendineuses

a) la ligne blanche et le tendon pré-pubien

La ligne blanche réunit toutes les terminaisons aponévrotiques des muscles latéraux. Elle s’étend du
processus xiphoïde du sternum au bord crânial du pubis où elle se termine par le tendon pré-pubien. En
chirurgie on la distingue juste sous la peau. De plus, on privilégie l’abord chirurgical par la ligne blanche chez
les carnivores (ATTENTION, pas chez les grands ongulés !!) car c’est un endroit qui ne saigne pas.

b) l’arcade ou ligament inguinal

C’est une lame fibreuse tendue entre l’angle de la hanche et le bord crânial du pubis. Il se forme un espace
entre cette arcade et le col de l’ilium où passent le muscle ilio-psoas et les vaisseaux fémoraux. Il s’agit de la
région de l’aine (région de raccord du tronc aux membres pelviens).

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c) Le canal inguinal

Cet espace est situé entre les 2 anneaux inguinaux :

o Anneau inguinal profond : interstice entre le bord ventro-caudal du muscle oblique interne et le
ligament inguinal.

o Anneau inguinal superficiel : fente ovalaire dans l’aponévrose du muscle oblique externe.

L’anneau inguinal superficiel se superpose à l'anneau inguinal profond, et ils délimitentl'espace inguinal.C’est
un espace relativement virtuel (ne pas imaginer un canal béant !).

Chez le mâle, c’est par cette fente que passe le cordon spermatique ainsi que les vaisseaux et nerfs sensitifs du
scrotum. Les testicules passent par ce canal lors de leur descente dans le scrotum (le fascia transversalis
s’invagine et entre dans l’anneau, ce qui va globalement dessiner l’espace). Des hernies scrotales sont possibles
à ce niveau. Chez la femelle, ce canal est virtuel ; il sert de passage aux vaisseaux et nerfs mammaires (aux
mamelles), mais il est peu visible car il y a beaucoup de conjonctif.

Au-dessus de ce canal passent les artères et les veines du membre pelvien.

Le muscle crémaster recouvre latéralement le scrotum et se trouve sous la dépendance du muscle oblique
interne.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

d) La tunique abdominale

La tunique abdominale est un revêtement conjonctivo-élastique de couleur jaune englobe les muscles et
constitue une « sangle » élastique de soutien importante chez les ongulés... Elle est large sur la partie ventrale
et s’amincit en avant et sur les flancs. La tunique est réduite chez l’Homme, très fine chez le chien. Elle est
tellement mince sur les flancs que parfois on ne la trouve pas (notamment chez les petits animaux). Elle
recouvre et adhère complètement au muscle oblique externe (il en fait quasiment partie tellement il lui est
solidaire). En profondeur, on trouve le fascia transversalis, qui solidarise le péritoine aux muscles abdominaux,
qui délimitent complètement la cavité abdominale.
Chez le cheval, la tunique est jaune et très élastique.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

V. Rôles des muscles abdominaux (paroi abdominale)

1. Soutien des viscères abdominaux et « presse » abdominale

Les muscles abdominaux forment un véritable maillage qui vient compléter le cadre osseux
pour refermer la cavité abdominale, afin d’assurer le soutien, le maintien des viscères (augmentation
de la pression abdominale lors de la respiration, miction, parturition...).

2. Rôle de compression

La contraction favorise l’action des viscères abdominaux : miction, défécation, parturition, mise-bas,
respiration (la contraction de ces muscles entraîne les côtes vers l’arrière, ce qui provoque l’expiration
forcée).

3. Rôle dans la locomotion

Lors de la flexion du rachis et en particulier du muscle droit, et lors de la latéro-flexion grâce à la synergie des
muscles obliques interne et externe qui sont homolatéraux

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

VI. Application : bases anatomiques des laparotomies


La connaissance des parois de la cavité abdominale permet de déterminer une méthode d’abord pour la
laparotomie (abord qui va dépendre de l’organe cible, de l’espèce considérée…).

2 types :
- Laparotomie médiane : le long de la ligne blanche (ou para-médiane)
ATTENTION : faite seulement chez les carnivores ! Chez cheval ou bovin, pas de cicatrisation donc les viscères
tomberaient par terre ! (ovario-ectomies : dans l’angle costo-abdominal)

- Laparotomie latérale : par le flanc (fuyant du flanc ou creux du flanc) on peut inciser toute la paroi ou pas
(incision de la peau, incision suivant les fibres de chaque muscle et on tombe dans la cavité abdominale).
L’avantage est que les muscles se soudent entre eux par la suite de manière automatique ! (Les césariennes)

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

ATTENTION ! Il ne faut jamais inciser dans la partie caudale et ventrale parce qu’il n’y a que de l’aponévrose,
qui ne se suture pas et donc se déchire tout le temps (l’aponévrose est faible et non vascularisée et ne peut
donc pas cicatriser).

Conclusion :

La cavité abdominale est délimitée par 5 parois (diaphragme + plafond lombaire + 2 latérales + plancher) qui
forment une sangle musculaire assurant protection et soutien des viscères (latérales + plancher= muscles
abdominaux) ainsi que la respiration.

La disposition des parois est de première importance en chirurgie pour savoir où ouvrir la paroi (= laparotomie
se fera au niveau du flanc pour les grandes espèces mais au niveau de la ligne blanche pour les petites espèces)
et accéder aux viscères.

Les hernies sont récurrentes à ce niveau du tronc. Des exemples :


- hernie ombilicales (congénitales)

- hernie crurale (rare chez les animaux : passage entre le ligament inguinal et l’ilium)

- hernie inguinale : passage dans la cavité vaginale du cordon spermatique à travers les anneaux
inguinaux (elle peut être une urgence en médecine vétérinaire : hernie inguinale étranglée de l’étalon).

Attention !!!!

Il faut connaître la disposition du canal inguinal et où sont ménagés les anneaux car il existe de nombreuses
infections de la paroi, dont les hernies.

Hernies= ectopie (positionnement anormal d’un organe) d’un viscère à travers une solution de continuité de la
paroi abdominale.
Les hernies diaphragmatiques sont :
- Congénitales : à travers hiatus œsophagien.

- Traumatiques (désinsertion ou rupture périphérique du diaphragme).

Il existe aussi des hernies accidentelles avec des viscères qui sont passés dans la paroi abdominale.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

Pour finir, un petit exercice !

Dessiner l’orientation des muscles abdominaux :

- Muscle oblique externe


- Muscle oblique interne
- Muscle droit de l’abdomen
- Muscle transverse

Ainsi que l’arcade inguinale et la position approximative de la fente inguinale.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

Correction :
1. Muscle cutanné du tronc (+peau + tunique abdominale)
2. Vertèbre (lombaire)
3. Fascia thoraco-lombaire
4. Fascia iliaca
5. Aponévroses proximales des muscles abdominaux
6. Muscles épisomiaux (erector spinae, ne font pas partie des muscles abdominaux !!)
7. Muscle oblique externe de l’abdomen
8. Muscle oblique interne de l’abdomen
9. Muscles sous-lombaires
10. Muscle transverse de l’abdomen
11. Muscle droit de l’abdomen
12. Fascia transversalis
13. Péritoine
14. Ligne blanche

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ORIEL Justine Module : «Etude du tronc et base de l’imagerie »

KAUZTMANN Louise Matière : Anatomie

C.BOULOCHER

LES REGIONS DU CORPS

Chez les mammifères domestiques

Une région est définie par sa situation et ses bases anatomiques (c'est-à-dire les muscles,
reliefs osseux, organes des sens et orifices respiratoires ou digestifs qu’elle contient). Il existe une
petite quarantaine de régions chez nos mammifères domestiques !

Les régions sont constantes entre les espèces mais ont leurs particularités spécifiques : c’est
ce qui fait la richesse de l’anatomie comparée. Ce qui fait la constance d’une région, c’est tout
particulièrement sa base anatomique.

Ainsi on distingue 3 principales subdivisions :

 le tronc (thorax + abdomen), suspendu par les membres (thoraciques et pelviens) et par le
balancier céphalique.
 les parties appendiculaires : la tête (siège de la physionomie qui comprend elle-même les
régions du crâne et de la face) et l’encolure crânialement ; la queue caudalement.
 les membres : thoraciques et pelviens.

Les noms des régions sont généralement en rapport avec l’ossature qui les compose.

SOMMAIRE

I. Les régions de la tête………………………………………………………..……………………………………… 2


A. Les régions du crâne…………………………………………………………………………………………………………… 2
B. Les régions de la face…………………………………………………………………………………………………………. 5
II. Les régions du cou……………………………………..…………………………………………………….………. 9
A. Le bord ventral……………………………………………………………………………………………………………………. 9
B. Le bord dorsal…………………………………………………………………………………………………………………….. 9
C. La région cervicale latérale………………………………………………………………………………………………… 10
III. Les régions du tronc……………………………………………………………………………………………..…. 10
A. Les régions du thorax…………………………………………………………………………………………………………. 10
B. Les régions de l’abdomen………………………………………………………………………………………………….. 12
C. Les régions du bassin…………………………………………………………………………………………………………. 14
IV. Les membres………………………………………………………………………………..…………………………. 15
A. Les membres thoraciques………………………………………………………………………………………………….. 15
B. Les membres pelviens……………………………………………………………………………………………………….. 17

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I. Les régions de la tête :
La tête se trouve au bout du balancier cervico-céphalique et porte les organes des sens ainsi
que l’expression de l’humeur (= physionomie). Elle se divise en deux régions : le crâne (qui protège le
système nerveux central) qui est la plus caudale, et la face (qui comporte les orifices et cavités des
systèmes respiratoires et digestifs supérieurs) qui représente les 2/3 de la tête des mammifères
domestiques.

A. Les Régions du crâne :

1. La région occipitale :

Base anatomique : os occipital et articulation atlanto-occipitale.

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Elle correspond à la région de la « nuque » (passage de la têtière du filet ou du licol) et se
situe au sommet de la tête (dorsale et crâniale par rapport à l’encolure).

Elle comprend le point le plus élevé de la tête, qui correspond au vertex constitué par les os
pariétaux chez l’Homme, et à l’occiput pour les animaux domestiques (d’où le nom de région
occipitale). Durant la gestation chez les mammifères domestiques, le point le plus élevé du crâne
correspond également au vertex dans un premier temps.

La conformation de la région occipitale varie suivant les espèces : elle comprend la base du
toupet chez le cheval, elle est saillante chez les porcs et les carnivores, et chez les bovins elle est
rejetée en avant à cause des cornes.

On peut réaliser des pontions de liquide (par exemple de liquide céphalo-rachidien car en
flexion, il y a dégagement du foramen magnum) ou des injections de produit de contraste pour des
myélographies, au niveau de l’espace atlanto-occipital.

2. La région frontale :

Base anatomique : l’os frontal.

La région frontale correspond à la projection des sinus frontaux (elle surplombe les sinus
frontaux). C’est une région vaste et étendue, entourée par les régions orbitaires.
Son développement est maximal chez les ruminants cavernicornes (= cornes non caduques).
En effet, au niveau de la cavité de la cheville de leur corne, le sinus frontal se prolonge.
Chez les carnivores domestiques, la région frontale possède une légère dépression médiane.
Chez le poulain elle est bombée puis s’aplatit vers 4/5 ans.

De part et d’autre, on trouve la salière et la tempe.

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3. La région pariétale :

Base anatomique : l’os pariétal

La région pariétale sépare la nuque du front. Elle est mal délimitée et elle est peu étendue
chez le cheval (recouverte par le toupet). Chez les bovins, elle est enfouie dans la nuque (rejetée sur
le côté par l’os frontal) donc elle n’est pas visible. Chez le chien, elle est assez saillante.

4. La région temporale :

Base anatomique : l’os temporal

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Elle est située latéralement, entre l’œil et l’oreille et se prolonge jusqu’à l’articulation
temporo-mandibulaire (au niveau du processus coronoïde mandibulaire). Elle est comblée par le
muscle temporal. On peut voir le processus coronoïde de la mandibule monter et descendre lors de
la mastication.

NB : Le nom temporal vient du latin tempus = le temps. C’est à cet endroit qu’apparaissent chez
l’Homme les premiers cheveux blancs, « marque du temps qui passe ».

5. La région auriculaire :

Base anatomique : les cartilages conchinien, annulaire et scutiforme ainsi que les muscles
mobilisateurs de l’oreille.

Elle correspond à l’oreille externe qui comprend le pavillon et la base de l’oreille. L’oreille
joue un rôle important dans l’expression de l’humeur chez les Mammifères domestiques.

B. Les Régions de la face :

La face représente les 2/3 de la tête chez les animaux domestiques et est rostrale au crâne.

1. La région orbitaire :

Bases anatomiques : l’orbite de l’œil, ses annexes ainsi que les deux paupières mobiles et le corps
clignotant ou troisième paupière.

Elle se situe entre la face et le crâne, ventralement au front. Il n’y a pas de sourcils ch ez
l’adulte (mais présents chez les fœtus).

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2. La région infra-orbitaire :

Elle est assez mal délimitée. Elle se situe en avant de l’œil et est plus ou moins confondue
avec une partie du chanfrein.

3. La région zygomatique :

Base anatomique : la crête faciale, l’os zygomatique, le tubercule facial.

Située sous l’œil entre le tubercule zygomatique et la saillie obtuse de la tempe. La


connaissance de cette zone permet d’avoir des repères lors d’une chirurgie maxillaire ou d’une
trépanation par les sinus.

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4. La région nasale :

Base anatomique : os nasal et « bout du nez ».

Elle correspond au chanfrein (dos du nez) et au bout du nez (surplombe la lèvre supérieure et
est encadré par les naseaux). Elle est bordée par la région infra-orbitaire. Le bout du nez est appelé
rostrum (naseaux + lèvres + bout du nez), groin (porc), truffe (carnivores domestiques), mufle (BV) ou
museau selon l’espèce.

5. La région buccale :

Bases anatomique : les lèvres, leurs commissures et le menton

Elle comprend les lèvres, leurs commissures et le menton. La bouche est appelée gueule
quand elle s’ouvre de façon béante.

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Le menton est effacé chez les mammifères domestiques, sauf chez le cheval où on trouve la
houppe du menton ainsi que la barbe (=zone symphyse mandibulaire) qui correspond au passage de
la gourmette (gourmette des brides).

Les régions nasale et buccale ont une forme et une mobilité très variables chez les espèces.

6. La région jugale :

Base anatomique : maxillaire et mandibule portant les muscles masséter.

Elle va de la commissure des lèvres jusqu’à la région parotidienne : ce sont les « joues ». Les
joues sont situées sous l’œil (plus précisément sous la tempe), et sont délimitées par les ganaches.
Elles sont limitées crânialement par la région parotidienne. On distingue le plat de la joue et la poche
de la joue :
 le plat de la joue est constitué par les muscles masséters ou muscles cutanés de la
face et il y passe le plexus du nerf VII.
 la poche, quant à elle, a pour base anatomique le muscle buccinateur (abaisseur de
la lèvre inférieure). Elle loge les glandes buccales. Chez les grands ongulés, l’artère
faciale et le conduit parotidien (là où passe la salive) passent entre la ganache et la
poche de la joue : on peut y prendre le pouls.

7. La région mandibulaire :

Base anatomique : les ganaches, l’auge et la gorge.

Les ganaches se terminent caudalement par la région de la gorge ou du larynx et


crânialement par la symphyse de la mandibule.

Les deux régions mandibulaires encadrent la région de l’auge et se terminent par la région de
la gorge. C’est à ce niveau qu’on effectue les chirurgies laryngées ainsi que celles des
poches gutturales.

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II. Les régions du cou :
On parle d’encolure quand le cou est allongé. C’est la deuxième partie du balancier cervico-
céphalique. C’est là où on effectue régulièrement des prises de sang (veine jugulaire).

Elle est unie au tronc (par le garrot, les épaules et le poitrail) et à la tête (par la nuque). Elle
est aplatie latéro-latéralement et présente un bord ventral, un bord dorsal, deux faces et deux
extrémités (caudale et crâniale).

A. Le bord ventral :

Base anatomique : la trachée qui est entourée par les muscles céphaliques, omo-hyoïdien, sterno-
hyoïdien et sterno-thyroïdien, le tout entouré par les muscles du tronc.

Le bord ventral correspond à la région de la gorge. Il va de la gorge au poitrail. Il est court,


épais et arrondi. Il répond à la trachée et au larynx ; c’est depuis ce bord qu’on explore le larynx ou
qu’on effectue des trachéotomies.

B. Le bord dorsal :

Base anatomique : la corde du ligament nucal.

Le bord dorsal a pour support anatomique la corde du ligament nucal. Chez le cheval il
est très saillant (il correspond à l’insertion de la crinière). Chez les carnivores le bord dorsal, au
lieu d’être saillant, est très arrondi et épais. (Attention aux injections ! On risque de tordre
l’aiguille...).

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C. La région cervicale latérale :

Elle est subdivisée en trois parties :

 une région moyenne, le noyau cervical, qui correspond à la zone de l’axe vertébral.
 une région dorsale, le « plat » de l’encolure, qui correspond à la région de la crinière (on peut
y faire des intramusculaires).
 une région ventrale qui comprend ou non le sillon jugulaire suivant les espèces. Chez le
cheval et les bovins, le sillon jugulaire est parallèle au bord ventral de l’encolure et on peut
alors y effectuer des intraveineuses (il est délimité ventralement par le m. sternocéphalique et
dorsalement par le m. brachiocéphalique). Chez le chien, le chat ou le porc, il n’y a pas de
sillon jugulaire : la veine jugulaire externe passe par-dessus le sillon céphalique, les veines
roulent et sont donc difficiles à voir. Les intraveineuses et prises de sang sont donc plus
difficiles.

III. Les régions du tronc :


A. Les régions du thorax :

Base anatomique : le cercle de l’hypochondre, la ligne tricipitale.

La région du thorax proprement dite est différente de la cavité thoracique. En effet, la


cavité thoracique est délimitée par le diaphragme, convexe crânialement, alors que la région du
thorax est délimitée par l’arc costal, convexe caudalement. La région thoracique est donc plus grande
que la cavité thoracique puisqu’elle contient une partie de la cavité abdominale (recouverte par les
cotes).

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Le thorax est aplati latéro-latéralement et possède donc deux faces et deux bords.

 Son sommet correspond à l’entrée de la poitrine et se situe au niveau de l’ouverture


crâniale du thorax, entre les premières côtes. Elle comprend la pointe de l’épaule.
 Sa base correspond à l’arc costal ou cercle de l’hypochondre. Elle est oblique ventro-
crânialement.
 Les faces latérales correspondent à la région de la côte. Elles se situent entre l’arc costal et
le bord caudal de l’épaule. La partie crâniale de la région de la côte correspond à la ligne
tricipitale. L’entrée de la ligne est cachée par l’épaule.
 Le bord ventral de la région du thorax comprend la région présternale (qui correspond au
poitrail), la région sternale (qui comprend les arses et les interarses [« aisselles »] soit le
manubrium et l’entrée de la poitrine et se situe sous le bord ventral de l’encolure) et la
région xiphoïdienne (correspond au passage de sangle). NB : l’espace delto-pectoïdien
permet le passage de la main pour l’examen clinique.

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 Le bord dorsal est constitué du garrot et du dos. Le garrot, ou région interscapulaire,
correspond aux processus épineux des vertèbres thoraciques qui se soulèvent (du 2ème au
10ème chez le cheval). Le dos va de la 11ème à la dernière vertèbre thoracique et regroupe
les extrémités dorsales des côtes. Le bord dorsal inclut le ligament supra-épineux (au niveau
du dos), la corde du ligament nucal ainsi que les muscles et le cartilage scapulaires (au
niveau du garrot).

B. Les régions de l’abdomen

 La zone crâniale correspond au creux épigastrique (car juste au-dessus se situe l’estomac),
elle forme une dépression et correspond à la zone de passage de la sangle chez le cheval,
aux premières mamelles chez le chien, les suidés et la lapine. Elle est mal définie, elle est
caudale à l’arc costal et dorsale à la région xiphoïde.

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 La zone moyenne est délimitée dorsalement par la région des lombes (là où se trouve LE
rein mais attention pas LES reins [organes]) et a pour support anatomique le muscle
transverse. Elle comprend la région du rein, des flancs et du ventre (elle-même constituée
de la région de l’ombilic ainsi que de la région hypogastrique et épigastrique). Chez les
ruminants, cette zone possède une grande importance lors des césariennes et pour la
réalisation de laparotomies.

Le creux du flanc correspond au


creux para-lombaire. La corde du
flanc est un relief cylindrique
étendue de l’angle de la hanche
jusqu’à la dernière côte. Sous la
corde se place le fuyant du flanc qui
raccorde le ventre au pli du grasset.

 La zone caudale ou inguinale correspond au pli de l’aine (région cachée entre les cuisses et
entre les membres pelviens). Elle encadre la région prépubienne ou région génitale et se
continue avec le périnée caudalement (liaison entre l’anus et les organes génitaux). Elle
rejoint crânialement la zone hypogastrique.

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C. Les régions du bassin :

Elle est délimitée en plusieurs parties :

 La croupe et la région glutéale comprennent l’angle de la hanche ou épine iliaque ventro-


crâniale, l’angle de la croupe ou épine iliaque dorso-caudale et la pointe de la fesse
constituée de la tubérosité ischiatique et de la région glutéale.

 L’angle de la hanche est différent de la hanche au sens strict, c'est-à-dire l’articulation coxo-
fémorale qui fait partie de la jambe. L’angle de la hanche présente de l’extérieur des reliefs
qui correspondent à l’angle latéral de l’ilium et aux muscles de la hanche.

 La région inter-fessière va de la base de la queue à la région uro-génitale, elle est différente


des fesses chez l’homme. Elle se situe entre les deux pointes des fesses.

 La zone ano-périnéale se situe chez le cheval entre l’anus et les mamelles, mais ne s’arrête
pas aux mamelles puisqu’elle comprend également le périnée. Elle est plus ou moins
étendue si c’est une femelle ou un mâle et elle comprend les muscles de l’anus en région
génitale et l’expansion de l’anus aux mamelles inguinales.

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Attention : la hanche au sens strict c’est l’articulation coxo-fémorale ! Mais elle peut aussi être
l’angle latéral fait par l’ilium. La région de la hanche est différente de l’angle de la hanche !

IV. Les Membres (pas au programme de 1A) :


A. Les membres thoraciques :

Ils couvrent la face latérale du thorax et sont divisés en plusieurs segments :

 La région scapulaire qui correspond à la racine du membre thoracique et se situe entre


l’encolure et le thorax. Elle va du garrot à la pointe de l’épaule et est très mobile.

 Le bras comporte l’humérus, la pointe de l’épaule et possède un bord caudal commun avec
l’épaule (le long de la ligne tricipitale).

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 Le coude est situé entre le bras et l’avant-bras, il comprend la pointe du coude ou
articulation huméro-antébrachiale (= relief de l’olécrane), point d’attache des muscles
extenseurs et le pli du coude, point d’attache des muscles fléchisseurs.

 L’avant-bras comprend le radius et l’ulna ainsi que la châtaigne chez le cheval. Il se situe
entre le coude et le carpe. La châtaigne est un vestige du temps où les chevaux avaient
plusieurs doigts. Avec l’ergot, ce sont des reliefs cornés non sensibles qui poussent et
tombent.

 La main, elle-même subdivisée en 3 étages : carpe, métacarpe(s) et phalanges (ce sont les
doigts). La flexion de la main est palmaire et son extension est dorsale.

Attention, chez le cheval, on appelle « genou » l’articulation correspondant au poignet du chien


(carpe).

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B. Les membres pelviens :

Ils sont subdivisés en :

 Cuisse : elle-même divisée en bord crânial (= pli du grasset qui correspond au genou chez
l’homme et les carnivores) et bord caudal (= région de la fesse). Le bord caudal comprend la
pointe de la fesse et le pli de la fesse (= région poplitée). L’articulation entre la cuisse et la
jambe se fait par l’intermédiaire du grasset ou genou.

 Jambe : elle est très détachée du tronc.

 Pied : son organisation est semblable à celle de la main. On distingue le tarse (constitué du
jarret), des métatarses et du (des) doigt(s). La pointe du jarret permet l’extension tandis que
le pli du jarret permet la flexion. Le jarret ne correspond pas au tarse !

De manière plus spécifique, le doigt du cheval comprend le boulet (région métacarpo-


phalangienne), les ergots (vestiges des doigts II et IV), le paturon, la couronne et le sabot.

Conclusion :
La connaissance des régions du tronc est primordiale pour l’examen clinique, pour placer les
électrodes, les sondes etc. mais aussi pour l’examen des aplombs, le signalement du cheval ou la
réalisation des certificats de naissance (diagnose de race).

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

CM.8 : Les parois du thorax

Introduction :
Le thorax est la partie du tronc dans laquelle on trouve les organes pulmonaires, le cœur,
les trachées ou encore l’œsophage. La connaissance de l’anatomie permet donc de faciliter
les radios et les échographies de ces organes fragiles et difficiles d’accès.
On définit les parois du thorax comme l’ensemble ostéo-cartilagineux qui délimite la cavité
thoracique.
La cage thoracique est délimitée dorsalement par les vertèbres thoraciques, latéralement
par les côtes et ventralement par le sternum. Caudalement, le diaphragme marque la
séparation entre la cavité thoracique et la cavité abdominale.

Disposition générale du thorax- chez le cheval

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

I. Les repères anatomiques externes


II. Un cadre osseux incomplet
III. Etude des parois musculaires
IV. Mouvement et articulations

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

I. Les repères anatomiques externes :


On distingue la cavité thoracique du thorax (de même pour la cavité abdominale et
l’abdomen).

On trouve donc les limites du thorax :


• dorsalement au niveau de 2 régions :
- le garrot
- le dos au sens strict qui se raccorde aux reins caudalement
• ventralement au niveau des coudes
• crânialement au niveau de la pointe de l’épaule
• caudalement au niveau de l’arc costal

La cavité thoracique quant à elle se trouve entre les poumons et le diaphragme. Les organes
post diaphragmatiques sont alors abdominaux même s’ils se trouvent dans la région du
thorax.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

Lorsqu’on compare la morphologie de l’ouverture et de l’orientation du thorax, on remarque


que l’Homme a un thorax/abdomen aplati dorso-ventralement contrairement aux gros
animaux (latéro latéralement). C’est pour cela que l’oscultation du cœur ne se fait que
latéralement chez les animaux.

II. Un cadre osseux incomplet :

Ce qui caractérise les vertèbres thoraciques est leur connexion avec les côtes. En effet, sur
chaque vertèbre s’articule une paire de côte.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

Chez le chien, les côtes sont fortement incurvées, étroites et épaisses. Les 8-9
premières paires sont élargies à leur extrémité ventrale.

Les cartilages costaux sont longs et grêles, élastiques et très incurvés vers l’avant. Ce
caractère est frappant sur les deux premiers. Ils suivent la direction de la côte avant de se
diriger crânio-médialement en faisant un angle droit : « le genou de la côte » ou angle costo-
chondral qui est obtus et ouvert vers l’avant.

Le sternum correspond à la soudure de plusieurs pièces ostéo-cartilagineuses


appelées sternèbres. Il forme la base osseuse du poitrail et donne en particulier attache aux
muscles pectoraux qui forment la puissante sangle suspendant le tronc entre les membres
thoraciques. Les sternèbres sont noyées au sein d’une enveloppe fibro-cartilagineuse
commune. Le sternum du chien est composé de 8 sternèbres (parfois 9) qui ne se soudent
qu’exceptionnellement, sauf chez le chien âgé. Il s’incurve vers l’entrée de la poitrine où le
manubrium sternal est facilement palpable quelques centimètres en avant de la première
paire de cotes

Les sternèbres du chien sont fines et présentent un épaississement où les cartilages


chondraux s’attachent. Seule une mince couche d’os compacts recouvre l’os spongieux des
sternèbres ce qui, en plus de leur position superficielle, les rend idéales pour les biopsies de
moelle osseuse.

III. Etude des parois musculaires du thorax :


On trouve 1 paroi dorsale, 1 paroi ventrale et 2 parois latérales.

A. La paroi dorsale :

Les muscles sont très épais (m. erector spinae). En avant, on retrouve le long du cou, le
splénius et le longissimus. En arrière, on retrouve les psoas et les piliers du diaphragme.
Cette région est fortement innervée et vascularisée.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

1. 7ème vert. Thoracique


2. Aa. pulmonaires lobaires caudales
3. Aa. pulmonaires lobaires caudales
4. Œsophage
5. Bronche moyenne droite
6. Lobe pulmonaire moyen droit
7. Aorte thoracique
8. V. cave caudale
9. Cœur
10. Bronches lobaires caudales
11. Bronches lobaires caudales
12. M. erector spinae

B. La paroi ventrale :

Le sternum est le support osseux. Sa face dorsale est endothoracique. Elle est étroite et
incurvée dans le sens cranio-caudal. Elle est recouverte par le muscle transverse du thorax
tandis que le muscle droit du thorax, vestigial chez les animaux, correspond à quelques
fibres sur le bord latéral du thorax. Les muscles pectoraux viennent recouvrir le sternum en
formant une sangle musculaire. Ils attachent la partie ventrale du tronc au bras. Enfin, il y a
aussi différents nerfs qui passent par la première côte. Un fascia tapisse la cavité thoracique

C. Les parois latérales :

1. Les muscles pariétaux costaux stricts

A l’exception du m. dentelé ventral du thorax, les muscles de la paroi costale


solidarisent les côtes entre elles, ou les unissent au sternum. Ce sont les mm. intercostaux
externes, élévateurs des cotes…
Ce sont les muscles qui comblent les espaces entre les côtes.
On trouve :
àLe muscle dentelé ventral du thorax (même système que dentelé du cou) : muscle
large, en continuité avec le dentelé du cou chez le cheval et le chien. Il est attaché à son bord
ventral sur la face latérale des cotes : sur les 8 premières côtes chez le cheval, sur les 7 ou 8
premières paires chez le chien, sur les 8 ou 9 premières paires chez le bœuf. Il se termine à
la partie dorsale de la face médiale de la scapula sur la surface qui lui est propre et qui porte
son nom.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

Il reçoit son irrigation de subdivisions des artères intercostales, thoracique latérale,


supra et infrascapulaire, costo-cervicale et cervicale profonde.
Il est innervé par le nerf II qui provient du plexius brachial, court le long et s’épuise dans le
muscle dentelé.
Si le point fixe est le thorax, il est mobilisateur de la scapula qu’il bascule en
direction ventrale pour porter l’angle scapulo-humeral crânialement => embrassée du
terrain. En revanche, si le point fixe est la scapula, il soulève le thorax entre les épaules et
concourt aussi à soulever les cotes en direction crâniale donc participe à l’inspiration.

è Les muscles intercostaux externes


Les muscles intercostaux externes constituent le plus superficiel des deux plans
musculaires qui comblent chacun des espaces intercostaux de façon à former avec
l’ensemble des côtes une paroi pleine, solide mais souple.
Ils forment des lames charnues courtes et minces mêlées de forts faisceaux fibreux
qui s’étendent entre les côtes depuis les articulations de ces os avec les vertèbres jusqu’aux
cartilages costaux où ils se continuent par la membrane intercostale externe. Les muscles
prennent origine sur le bord caudal de la côte qui le précède. Ils sont orientés obliquement,
ventro-caudalement.
Ces muscles sont en continuité avec les mm. élévateurs des côtes au niveau dorsal, et jouent
un rôle auxiliaire lors de la respiration : ils participent passivement à l’inspiration.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

è Les muscles élévateurs des côtes


Petits muscles triangulaires, fortement tendineux, très peu distincts des muscles
intercostaux externes. Ils sont situés dorsalement sous l’axe vertébral, s’insèrent sur le
processus transverse d’une vertèbre jusqu’à la côte suivante. Ce sont des muscles
inspirateurs : ils permettent de tirer les côtes en direction crâniale.

è Les muscles intercostaux internes


Ils s’attachent obliquement entre les côtes mais
dans le sens opposé de celui des muscles externes (donc
perpendiculairement à ceux-ci). Ils participent à la
fermeture de la cage thoracique et n’interviennent que
très peu pour les mouvements costaux. Ces muscles sont
en général plus minces que les muscles externes.
Dorsalement, ils sont poursuivis par la membrane
intercostale.

Muscles internes et externes ménagent un espace où


chemine le faisceau vasculo-nerveux intercostal.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

2. Le muscle droit du thorax :

Absent chez l’Homme, sa fonction n’est pas encore tout à fait déterminée. Il est plat
et mince, et pourrait jouer un rôle dans la respiration ou serait un muscle vestigial.

Il s’étend à la surface des 4-5 premières côtes dont il croise la direction. Il prend son origine
à la face latérale de la 1ère côte (moitié ou 1/3 ventral), se termine sur le côté du sternum ou
sur les articulations costo-chondrales de rang moyen.

3. Le muscle transverse du thorax :

Ce muscle tapisse la paroi endothoracique. Il est formé d’une aponévrose médiane


qui répond au sternum et d’une partie charnue latérale dentelée qui atteint presque les
jonctions chondro-costales des 7 premières côtes. Il est aussi appelé muscle triangulaire du
sternum. Il participe à l’expiration car il tire le cartilage vers l’extérieur.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

D. Ouverture crâniale :

C’est une zone d’intérêt clinique chez les ruminants lorsqu’ils ont un élément étranger
bloqué au niveau de l’entrée de la poitrine. Les structures anatomiques sont nombreuses et
fragiles : œsophage, nerfs vertébraux, trachée, lobes pulmonaires crâniaux, veines jugulaires
et artères carotides…
Mais cette zone est difficilement abordable ; en effet, les muscles d’attache du membre et
les membres bloquent cet accès.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

ème
7 vertèbre
cervicale
ère
1 cote
droite
Manubrium
sternal

Rq : au niveau de l’entrée de la poitrine, l’œsophage passe à gauche de la trachée puis il


passe à nouveau au-dessus de la trachée.

On la subdivise en deux étages. L’étage dorsal est qualifié d’aérifère de par la présence de la
trachée. A gauche de la trachée passe également l’œsophage. L’étage ventral est l’étage
vasculaire (artères carotides communes, artères sous-clavières, veines jugulaires externes)
et les nerfs (nerfs phréniques, troncs vagosympathiques, nerfs laryngés récurrents).

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

CT au niveau de C7
ème
1. 7 vertèbre cervicale
2. Sternum
3. Scapula gauche
4. Scapula droite
3 5. Mm. Long du cou
4

5 5
3 4

5
5
1. Lobe pulmonaire crânial gauche
2. Lobe pulmonaire crânial droit
3. Œsophage
4. Trachée
G D
2 5. Artères et Veines

E. Base du thorax : le diaphragme

C’est le muscle qui sépare la cavité thoracique de la cavité abdominale. En plus de son rôle
de muscle inspirateur, c’est un centre fonctionnel important :
§ Il est tapissé par le péritoine pariétal (face abdominale) et par les plèvres pariétaux
(face thoracique),
§ Présence du nerf phrénique (C5-C6-C7) moteur, et sensitif (+ fibres proprioceptives).
§ C’est une zone de transition d’organes du thorax vers l ’abdomen.

Le diaphragme est maintenu par les piliers droit et gauche qui s’insèrent aux 4 premières
vertèbres lombaires et à la face médiale de la partie ventrale des côtes (Milieu 13ème os
costal ; 10ème jonction chondro-costale ; 8ème articulation costo-sternale et au sternum). Son
importante convexité crâniale amène sa partie la plus crâniale en regard de la 6ème ou de la
7ème paire de côtes. Cette convexité maintenue par le « vide » pleural et par la pression des
viscères digestifs.
Le corps charnu du diaphragme est périphérique et constitue sa majeure partie.
Le centre tendineux du diaphragme est en proportion plus petit et est de forme trifoliée.
Les hiatus œsophagien et aortique sont quant à eux dans la partie charnue, le hiatus
œsophagien étant en regard de la partie dorsale qui est palpable de la 10ème paire de côte.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

1. Membre gauche levé 1


2. Volet costal récliné
3. Bande charnue du
diaphragme
4. Centre tendineux du
diaphragme 2
5. Coupole 3
diaphragmatique 7 4
6. Nerf phrénique 5
7. Cœur dégagé après 6
exérèse du poumon
gauche

On peut diviser le diaphragme en 3 parties :


• une partie lombaire dont l’origine se fait par ses deux tendons sur le flanc des corps
vertébraux lombaires
• une partie costale
• une partie sternale qui se termine sur la face dorsale du cartilage xiphoïde

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

Le centre diaphragmatique est séparé en deux hémicoupoles.

Décubitus dorsal

Décubitus latéral droit

88
2
4
3 1
6
1
5

5 6
7
8 8
9 10

1. Cœur
2. Aorte 7. Centre tendineux du diaphragme
3. Tronc brachio-céphalique et V. cave craniale 8. Bande charnue du diaphragme
4. Trachée 9. Pilier droit
5. Hémicoupole diaphragmatique droite 10. Pilier gauche
6. Hémicoupole diaphragmatique gauche

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

1. Hémicoupole
diaphragmatique droite
2. Hémioupole
diaphragmatique gauche
1 3. V. cave caudale
3 2 traversant l’hémicoupole
droite pour atteindre le
4 coeur
4. Cœur

En décubitus latéral droit, le 2


diaphragme s’avance dans
son ensemble à droite sous 1
la poussée des viscères 3
abdominaux : les deux
hémicoupoles sont parallèles 5
En décubitus latéral gauche,
l’avancée du diaphragme à
gauche est arrêtée
ventralement par la masse
cardiaque : les deux
hémicoupoles se croisent
En décubitus dorsal, en l’absence de poussée des
viscères abdominaux, le centre tendineux de la
coupole diaphragmatique recule dégageant les piliers
du diaphragme

1. Pilier droit
2. Pilier gauche
3. Centre
tendineux

3 1 2

Décubitus Décubitus
ventral dorsal

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

Angles costo- T11


diahragmatique et
lombo-diaphragmatique
7
Chien T13
4

6
Chat
3
8 9
2 1 2 1

6 7 T11
4
4
7 Décubitus dorsal T11
9
1. Lobe pulmonaire caudal 6
gauche 7 8
2. Lobe pulmonaire caudal
droit
3. Médiastin caudal
4. Fundus de l’estomac
ème
5. 11 vertèbre thoracique
6. Foie La convexité du diaphragme conduit sur
7. Coupole diaphragmatique une même transversale à aborder des
8. V. cave caudale viscères abdominaux et des viscères
9. Lobe accessoire thoraciques

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

IV. Mouvement et articulation :


A. Les articulations du thorax :

1. Articulations costo-vertébrales :

L'articulation costo-vertébrale unit l'extrémité supérieure de la côte à la partie latérale du


corps vertébral : elle stabilise la côte pendant les mouvements respiratoires.

Elle comprend deux types d’articulations synoviales :


-L’articulation de la tête costale entre la tête costale et une cupule costale portée par les
corps de vertèbres adjacentes. Au niveau des côtes, la tête de la côte est portée par un col
bien marqué. Au niveau des vertèbres, chaque cupule costale est constituée par les surfaces
articulaires (fovéas) costales planes et concaves de deux vertèbres adjacentes. La
profondeur de ces cupules diminue progressivement des premières aux dernières côtes.

Col
Aire d’insertion ligamentaire

Cupule costale

Tête costale

Face crâniale Face caudale

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

La tête costale et la cupule costale sont unies par une mince capsule articulaire, renforcée
par :
- un ligament intercapité, fort et bref, qui est un faisceau fibreux qui prend origine
dans l’échancrure qui sépare les deux facettes de la tête costale puis se dirige
médialement et un peu crânialement pour s’attacher au bord du disque
intervertébral de la vertèbre qui précède. Il rejoint celui du côté opposé en se
logeant dans une dépression du disque intervertébral.
- un ligament radié qui est une expansion fibreuse qui tapisse ventralement la capsule
articulaire Cette expansion est formée de trois faisceaux divergents qui prennent
origine commune sur le contour ventral de la tête costale et qui vont sous les corps
des vertèbres adjacentes et sous le disque intervertébral. Ce ligament est tapissé par
la plèvre.

Vue crânio-latérale gauche


des articulations costo-
vertébrales d’un cheval

Ligament intra-
articulaire

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

Vue ventrale des articulations intervertébrales et costo-vertébrales d’un cheval

-L’articulation costo-transversaire qui unit le tubercule de la côte au processus transverse


de la vertèbre de même rang. Elles sont planiformes et sont de plus en plus petites vers les
dernières côtes (ce qui permet plus de mouvement vers l’arrière). La facette articulaire du
tubercule de la côte est plane ou légèrement concave. Elle est plus étendue et éloignée de la
tête sur les premières côtes.
ères
Tubercule costal -> latéral sur les 1 côtes puis caudal
Col

Tête costale Facette articulaire du


tubercule costale -> répond
à la fossette du processus
transverse de la vertèbre
de même rang
Face crâniale d’une
côte G Face caudale

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

Il y a une mince capsule articulaire qui entoure l’articulation costo-transversiaire. Elle est
renforcée sur sa face dorso-crâniale par le ligament costo-transversaire, large et bref,
s’étendant de la base de la face crâniale du processus transverse à l’excavation ou à la
rugosité d’insertion portée par le col de la côte. Il y a aussi un tout petit renforcement
fibreux face caudale. La synoviale costo-transversaire est de faible étendue

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

Vue crânio-latérale gauche des


articulations costo-vertébrales d’un
cheval

Ligament costo-
transversaire

Cependant il existe des particularités pour la première et les dernières côtes. La première
paire de côtes s’articule avec la dernière vertèbre cervicale et la première vertèbre
thoracique. La dernière paire de côte répond aux deux dernières vertèbres thoraciques.

2. Articulations costo-chondrales :

Elles unissent les os costaux à leur cartilage de prolongement


*Chez l’Homme, les équidés, les carnivores et le lapin, ce sont
des articulations cartilagineuses constituées par l’implantation
du cartilage costal dans la cavité rugueuse et peu profonde
creusée à l’extrémité ventrale de l’os costal correspondant
Des faisceaux et des fibres de collagènes continus avec le
périoste et le périchondre complètent l’union déjà étroite
*Chez les ruminants et les porcs ce sont des articulations
synoviales entre le cartilage (épais) de l’extrémité distale de
l’os costal et le cartilage costal.
• cartilage de la côte et cartilage costal sont séparé par une
petite cavité synoviale. Ce qui fait que l’on a l’impression que
les jointures siègent au sein même des cartilages costaux d’où
le nom d’articulation INTRA CHONDRALE
• Une exception : la première paire de côtes pour les ruminants
et chez les porcins, seules les 5 à 6 côtes qui suivent la
première présentent une synoviale.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

3. Articulations sterno-costales :

Les articulations sterno-costales ou sterno-chondrales sont des arthrodies qui unissent le


sternum au cartilage des côtes sternales (arthrodie= articulation à surfaces articulaires
planes permettant le glissement des surfaces osseuses dans le plan de l'interligne
articulaire.)
Toutes se ressemblent à l’exception de la première paire et parfois de la dernière.
- Le bord du sternum a autant d’incisures costales qu’il y a des côtes sternales
- Les incisures costales sont creusées à la limite de deux sternèbres successives et sont
formées par la confluence de deux cupules,
- Les cartilages costaux se terminent par une extrémité oblongue et arrondie portant
une surface convexe et allongée qui regarde médialement

Ø Les moyens d’union :

Les sternèbres et les cartilages costaux sont unis par une capsule articulaire renforcée
de faisceaux fibreux qui forment deux ligaments : un dorsal et un ventral. Ce sont les
ligaments sterno-costaux ventral et dorsal.
Le ligament sterno-costal dorsal est le plus puissant chez les MD tandis qu’il est faible chez
l’Homme. Il se porte en éventail de la partie distale du cartilage costal à la face dorsale du
sternum où ils s’unissent à la membrane sternale (et chez le cheval au ligament sternal). Le
ligament ventral est situé sur la face exothoracique de l’articulation et ressemble au
précédent dans sa disposition rayonnée

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

Ligts sterno-costaux
dorsaux
- Rejoignent mbne
sternale
- Répondent au
muscle transverse
du Th et aux
vaisseaux
Thoraciques
internes

Face endothoracique du sternum d’un cheval

4. Articulations interchondrales :

Les articulations interchondrales se situent entre :


• Le cartilage des côtes sternales n’est pas en contact direct. Ils sont unis comme les os
costaux dans les espaces intercostaux par les muscles intercostaux. Ces muscles portent sur
leurs deux faces des faisceaux élastiques ou de collagène qui forment de véritables
ligaments intercostaux. Leur ensemble est qualifié de membrane intercostale interne et
externe. Elles sont peu distinctes chez les petites espèces et mieux visibles chez l’Homme, et
les grands ongulés.
• Les cartilages des côtes asternales prennent contact entre eux au niveau de l’arc costal.
Le contact entre eux s’effectue chez les MD par des syndesmoses situés sur leur longueur,
l’union est assurée par des faisceaux fibreux issus des membres intercostales. En plus, des
ligaments jaunes et élastiques unissent l’extrémité distale de chaque cartilage au bord
caudal de celui qui le précède.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

5. Articulations sternales :

Les sternèbres sont initialement distinctes et noyées dans une gangue fibrocartilagineuse.
Elles sont unies entre elles par des synchondroses sternales avant que les parties
intersternales soient envahies par un processus d’ossification.
En outre, le sternum est revêtu par une forte enveloppe fibreuse qui se densifie et
s’individualise surtout sur sa face endothoracique. Chez le cheval, celle-ci se différencie en
deux forts cordons fibreux et blancs, les ligaments sternaux, qui prennent insertion au-
dessus du manubrium où ils se rejoignent et divergent caudalement en recevant une partie
des fibres des ligaments sterno-costaux dorsaux. Ils sont faibles chez le bœuf, absents chez
les autres espèces.

Schéma bilan : à connaitre !

Ligament longitudinal dorsal


Capsule et ligament costo-
transversaire (diarthrose)
Ligament de la tête de la côte

Schéma théorique Ligament longitudinal ventral


Articulation du thorax

Articulation chondro-costale
(synarthrose)
Articulation sterno-costale
(diarthrose)
Ligament sterno-costal dorsal
Ligament sterno-costal ventral

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Rôle passif :

- Résistance de la colonne vertébrale – faible mobilité surtout en région craniale- dont


la solidité est augmentée par la double série d’articulations qui unissent les
extremités dorsales des côtes aux vertèbres.
- Les arcs costaux forment des arcs-boutants dont les points d’ancrage sont le rachis et
le sternum => également favorable à la résistance aux chocs et aux pressions
extérieures ce à quoi contribuent aussi le gd nb de pièces et la multiplicité des
articulations
- Par sa double courbure, la côte travaille comme une barre de torsion souple et
résistante.
Þ Souplesse et résistance caractérisent le volet costal.
- Le sternum des MD est mieux protégé que chez l’homme par les muscles qui
occupent sa face ventrale. Il présente aussi une certaine souplesse et de la résistance
par sa constitution ostéo-cartilagineuse et son mode d’articulation aux cartilages
costaux

Rôle actif :

- Le poumon passif dans sa cavité de réception épouse la forme du thorax grace au


vide pleural maintenu entre les lames viscérales et pariétales de ses plèvres. Il subit
donc les variations de capacité de la cavité thoracique assurés par les mouvements
respiratoires induits par les muscles du thorax.

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CM.9 : Les cavites splanchniques


et les sereuses

PLAN

I. Les différents types de séreuses


1) Les bourses séreuses
2) Les séreuses synoviales
3) Les séreuses splanchniques
II. Les séreuses splanchniques du tronc
A- Organisation générale
1) Le feuillet pariétal
2) Le feuillet viscéral
3) Les mésos
B- Développement et cloisonnement des cavités du tronc
1) Origines du cœlome – Formation des mésentères dorsale et ventral
2) Développement du septum transversum
3) Formation du diaphragme et cloisonnement des cavités
III. Les cavités du corps des mammifères domestiques
A - La cavité et les séreuses thoraciques
1) Limites de la cavité thoracique
2) La séreuse du cœur : le péricarde
3) Les séreuses des poumons : les plèvres
B - La cavité abdomino-pelvienne et le péritoine
1) Parois de la cavité abdominale
2) Le péritoine
3) La cavité pelvienne

INTRODUCTION

Les séreuses sont des membranes fines, continues, associées à des organes soumis à des mouvements
nombreux et répétés. Elles délimitent des petites cavités remplies d’un liquide séreux, qui ressemble dans sa
composition au liquide synovial.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

I. Les différents types de séreuses


On distingue trois types de séreuses : les bourses séreuses, les séreuses synoviales et les séreuses
splanchniques (ces dernières seront développées dans le chapitre II)

1) Les bourses séreuses

Leur paroi est peu organisée, ce sont les plus simples.


Elles forment de petits sacs dont les plus superficiels assurent
le glissement de la peau sur les reliefs osseux saillants :
bourses sous-cutanées (Ex : Au niveau de la tubérosité
ischiatique ; au niveau de la pointe du coude). D’autres, en
situation plus profonde, permettent le glissement de
tendons ou de ligaments sur les reliefs osseux = bourses
sub-tendineuses (Ex : bourses séreuses de la nuque et du
garrot pour le ligament nuchal). La bursite est l’inflammation
de ces séreuses. Dans le cas des bursites sous-cutanées, on
parle encore d’hygroma.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

2) Les séreuses synoviales

 Les synoviales articulaires associées aux articulations


synoviales ou diarthroses. La membrane synoviale tapisse
la face interne de la capsule articulaire et secrète le
liquide synovial qui occupe la cavité articulaire.
Son rôle est la nutrition et la protection du cartilage
articulaire d’une part, et de permettre le glissement des
surfaces articulaires lors du mouvement d’autre part
(Voir Cours d’Introduction à l’arthrologie).
 Les synoviales tendineuses forment des sacs allongés
contenant du liquide synovial enveloppant les tendons et
favorisant leur glissement dans les gaines formées par les
fascias.
La gaine synoviale tendineuse est beaucoup plus
organisée que la simple bourse séreuse.

Comme pour les séreuses splanchniques (voir plus loin), elle


enveloppe le tendon et présente un feuillet pariétal adossé à la
paroi du tunnel fibreux formé par le fascia, un feuillet viscéral
tapissant la face externe du tendon, ces deux feuillets étant réunis
par le « méso » du tendon ou mésotendon.

Les synoviales tendineuses sont particulièrement développées chez les grands ongulés (Ex : tendons des
extenseurs et des fléchisseurs du doigt du cheval).

Remarque : Dans certains cas, une synoviale articulaire et une synoviale tendineuse adjacente peuvent être
communicantes, comme par exemple le cas de la synoviale articulaire de l’épaule et celle du tendon proximal
du m. biceps brachial chez le chien.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

Une dysfonction tendineuse ou articulaire (surcharge de travail, contraintes exagérées ou anormales) peut
être à l’origine d’une production excessive de liquide synovial. Chez le cheval, ceci est à l’origine des tares
molles (mollettes et vessigons articulaires ou tendineux).

3) Les séreuses splanchniques


Il existe trois cavités splanchniques : la crânienne, thoracique et abdominale. Ces séreuses ont la
même origine que le cœur, les muscles, c’est-à-dire une origine mésodermique.

II. Les séreuses splanchniques du tronc


Elles tapissent les grandes cavités splanchniques et enveloppent la plupart des viscères. On distingue
le péricarde et les deux plèvres dans la cavité thoracique et le péritoine dans la cavité abdominale. D’origine
mésodermique, les séreuses ont pour rôle la fixation, la nutrition et la défense des organes auxquels elles
sont associées.

A- Organisation générale

Les séreuses splanchniques sont toujours formées de deux feuillets :


 le feuillet pariétal qui tapisse la paroi de la cavité du tronc,
 le feuillet viscéral qui tapisse la face externe de l’organe.
 Ces deux feuillets sont toujours en continuité par l’intermédiaire d’un méso suspenseur (ce méso
est parfois qualifié de « ligament »). Dans le méso circule tout ce qui est nécessaire au
fonctionnement de l’organe : les vaisseaux (artères, veines et lymphatiques) et les nerfs (innervation
sensitive et autonome motrice) des viscères.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

L’organe est initialement à l’extérieur de la séreuse. Lorsqu’il se développe à partir de son ébauche
embryonnaire, il pousse progressivement le feuillet pariétal, et son recouvrement par la séreuse sera plus ou
moins important.

Ainsi, certains organes seront à peine enveloppés par la séreuse. C’est le cas du pancréas en général
et du rein droit de la vache. Ces organes sont qualifiés de « juxta-pariétaux ». Dans d’autres cas, le méso se
résorbe et se trouve remplacé par une zone d’adhérence directe entre la paroi abdominale et l’organe. C’est
le cas du sac dorsal du rumen de la vache ou de la base du caecum du cheval qui présentent des zones
d’adhérence au plafond de la cavité abdominale.

Chez l’animal sain, les séreuses apparaissent lisses, transparentes et brillantes. Elles sont constituées
d’une couche de cellules épithéliales et d’un stroma de tissu conjonctif et de connexion (lamina propria). Les
séreuses peuvent produire et absorber du liquide séreux, l’air et des gaz. La cavité délimitée par le feuillet
pariétal et le feuillet viscéral contient quelques millilitres de fluide séreux composé de sérum, de cellules
épithéliales et de cellules du système immunitaire. Les séreuses constituent des barrières physiologiques
d’une grande importance.

1) Le feuillet pariétal
Le feuillet pariétal est toujours doublé par une lame fibro-élastique plus ou moins épaisse correspondant à
un fascia :
 Dans la cavité thoracique, c’est le fascia endothoracique.
 Dans la cavité abdominale, c’est le fascia tranversalis.

Ce fascia envoie des tractus de fibres à l’intérieur même des mésos allant jusqu’aux organes les solidarisant
ainsi à la paroi de la cavité. Le feuillet pariétal de la séreuse est connecté au fascia profond par du tissu
aréolaire (toile sous-séreuse). Cette couche contient du tissu adipeux, des vaisseaux sanguins et
lymphatiques. Juste sous l’épithélium, il existe un très fin lacis de nerfs conférant à la séreuse une grande
sensibilité tactile, mécanique, thermique et chimique.

Le feuillet pariétal est très sensible à la douleur, d’où la nécessité d’anesthésie locale de la paroi abdominale
(ou thoracique) avant une chirurgie.

2) Le feuillet viscéral
Le feuillet viscéral est très adhérent a l’organe dont il constitue la tunique externe (préfixe ≪ épi » :
Exemple : Epicarde).

3) Les mésos
Les mésos portent le nom de l’organe qu’ils suspendent : le mésentère qui soutient le jéjunum est le
plus développé des mésos.
Le mésovarium suspend les ovaires, le mésométrium suspend la matrice (utérus) etc.
Un méso peut relier deux organes de façon lâche, on parle alors d’omentum. Il en existe deux : le petit
omentum reliant l’estomac au foie et le grand omentum (appelé également « épiploon ≫) qui relie l’estomac
au colon et/ou au pancréas et à la paroi lombaire.
Lorsque la séreuse forme une lame très courte réunissant solidement deux organes, ou attachant un organe
à la paroi, on parle de pli ou frein. Par exemple, le pli caeco-colique relie le caecum au côlon ascendant chez
le cheval.
Les mésos peuvent délimiter des cavités ne communiquant avec la cavité générale que par des ouvertures
bien circonscrites. Ce sont les bourses. Par exemple, le mésovarium forme avec le mésosalpinx (méso de la

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

trompe utérine) la bourse ovarique. La plus vaste et la plus complexe de ces bourses, est la bourse omentale
délimitée par les omentums.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

B- Développement et cloisonnement des cavités du tronc

1) Origines du coelome – Formation des mésentères dorsale et ventral


A partir des lames latérales, le mésoblaste s’étend ventralement, se creuse et forme deux coelomes
qui se rejoignent sous le tube digestif primitif. On distingue alors un mésentère dorsal qui suspend le tube
digestif sur toute sa longueur et un mésentère ventral, s’insérant dans le plan médian ventralement et moins
développé.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

2) Développement du septum transversum


Dans l’épaisseur du méso ventral se développe le septum transversum, début de cloisonnement du
tronc qui va séparer progressivement la cavité thoracique de la cavité abdominale. Le méso ventral
disparaîtra après le développement du cœur et des poumons.

3) Formation du diaphragme et cloisonnement des cavités


Associé à deux autres ébauches (provenant du mésocarde), le septum transversal formera plus tard
le diaphragme. Dans l’épaisseur du septum tranversum se développe également l’ébauche du foie.
Plus tard, le cœur et le diaphragme reculent et la « cloison » sera colonisée par des myoblastes cervicaux qui
contribuent à la différenciation du diaphragme ($ Ceci explique l’origine cervicale et le trajet particulier des
nerfs du diaphragme, les nerfs phréniques).
Enfin, le foie subit un modelage péritonéal pour devenir un tissu parenchymateux, puis se dégagera du
diaphragme.
Si ce cloisonnement est défectueux, il peut être à l’origine de hernies diaphragmatiques.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

III. Les cavités du corps des mammifères domestiques

Dans les cavités, les viscères ont une topographie particulière mais présentent également une mobilité
(variable selon l’organe) : motilité propre pour ceux qui sont doués de péristaltisme, mobilité générale due
aux mouvements (respiratoire, locomotion). Entre les viscères une petite quantité de fluide leur permet de
glisser les uns par rapport aux autres avec le minimum de friction. La lubrification des surfaces des viscères et
leurs attaches souples leur permet de se mouvoir librement ce qui est essentiel pour leur fonctionnement
correct.

A - La cavité et les séreuses thoraciques

La cavité thoracique a pour support osseux le thorax. Elle est beaucoup moins vaste que la cavité
abdominale en raison de la très forte convexité crâniale du diaphragme qui l’en sépare. Elle loge les poumons
et leurs séreuses qui sont les plèvres, le cœur et sa séreuse, le péricarde, une partie de l’œsophage et de la
trachée, le thymus, des nœuds lymphatiques, ainsi que d’importants vaisseaux et nerfs.

1) Limites de la cavité thoracique


Dorsalement : Le plafond de la cavité thoracique est formé par le bord ventral des corps des
vertèbres thoraciques et la partie proximale des côtes. De chaque côté, vertèbres et côtes déterminent une
gouttière costo-vertébrale où vient se placer le bord dorsal du poumon (« sillon pulmonaire »).
 Les parois latérales sont représentées par les côtes et les muscles intercostaux.
 Le plancher, beaucoup plus court que le plafond, est constitué par le sternum recouvert par le muscle
transverse du sternum.
 L’extrémité crâniale du thorax correspond à l’entrée de la poitrine. On la subdivise en deux étages.
L’étage dorsal est qualifié d’aérifère de par la présence de la trachée. A gauche de la trachée passe
également l’œsophage. L’étage ventral est l’étage vasculaire (aa. carotides communes, aa. Sous-
clavières, veines jugulaires externes) et celui des nerfs (nerfs phréniques, troncs vago-sympathiques,
nerfs laryngés récurrents). Cette région revêt une grande importance clinique.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

 La paroi caudale de la cavité thoracique est représentée par le diaphragme. Du fait du vide pleural
d’une part, et de la pression exercée par les viscères abdominaux d’autre part, le diaphragme forme
une coupole convexe du côté du thorax et dont le sommet se situe au niveau de la sixième côte. Sa
face crâniale (thoracique) est recouverte par la plèvre, sa face caudale (abdominale) par le péritoine.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

 La face interne des parois du thorax, y compris le diaphragme, est intimement tapissée par le fascia
endothoracique. Il envoie des faisceaux fibreux à l’origine d’adhérences ou de véritables ligaments
unissant le péricarde au diaphragme (chien) ou au sternum (cheval).

2) La séreuse du cœur : le péricarde


Les poumons droit et gauche délimitent un espace dans laquelle se place le cœur entouré du
péricarde. La lame fibreuse qui double le feuillet pariétal de la séreuse du cœur correspond ici au péricarde
fibreux. Il forme un sac épais, peu élastique, s’insérant autour de la base du cœur.
La séreuse viscérale proprement dite correspond au péricarde séreux. Celui-ci est formé de deux lames : une
lame pariétale doublant le péricarde fibreux, et une lame viscérale tapissant intimement la surface externe
du cœur (elle forme l’épicarde, tunique externe du coeur).
Ces deux lames délimitent la cavité péricardique qui contient quelques millilitres de liquide péricardique
séreux.

3) Les séreuses des poumons : les plèvres


Il existe deux cavités pleurales, une dans chaque hémithorax. Chaque poumon possède sa plèvre
pariétale et sa plèvre viscérale.
 Les plèvres viscérales : Elles tapissent intimement la face externe de chaque poumon. Chacune est
reliée à la plèvre pariétale correspondante par le mésopulmonum (« ligament pulmonaire »)
 Les plèvres pariétales : Elles sont appliquées sur les parois du thorax avec lesquelles elles
déterminent, à leur périphérie, plusieurs récessus pleuraux (récessus = cul-de sac). Les fonds de ces
récessus correspondent aux limites théoriques atteintes par les bords des poumons en fin
d’inspiration forcée. On décrit :

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

La cavité pleurale délimitée par les plèvres est pratiquement virtuelle à l’état normal (quelques millilitres de
liquide pleural permettant le glissement des feuillets l’un sur l’autre). Ce « vide pleural » est un des principaux
éléments permettant le maintien de la convexité du diaphragme. Une dysfonction de la physiologie des
plèvres peut être à l’origine d’épanchement pleural, accumulation anormale de liquide pleural, qui peut avoir
également une répercussion sur le bon fonctionnement du cœur. On parle de pneumothorax quand le vide
pleural est rompu par l’entrée d’air à l’intérieur de la cavité thoracique. Lors de chirurgie thoracique il faut
reconstituer ce vide pleural avant la fermeture de la plaie.

 Le médiastin : Les plèvres pariétales gauche et droite s’adossent dans le plan médian délimitant un
espace séparant les deux hémithorax et dans lequel se placent le coeur, et les autres organes
thoraciques. Cet espace est le médiastin. La position du cœur le subdivise en 3 régions :
 Dans le médiastin crânial, seul l’etage dorsal contient des organes : passage de la trachée, de
l’oesophage, de la veine cave crâniale, du tronc brachiocéphalique, des nerfs phréniques et des
nerfs vagues.
 Dans le médiastin moyen, l’etage dorsal, au-dessus de la base du coeur, est traversé par
l’oesophage et l’aorte accompagnés par les nerfs vagues, ainsi que par la trachée qui s’y termine
en se bifurquant en deux bronches. L’etage ventral contient le coeur et le péricarde.
 Dans le médiastin caudal, la partie dorsale est traversée par l’aorte thoracique et l’oesophage
accompagné des troncs vagaux. La partie ventrale ne contient que le nerf phrénique gauche. Elle
est finement perforée chez certaines espèces comme le chien (communication entre cavités
pleurales gauche et droite, d’où possibilité de transmission des infections).

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B - La cavité abdomino-pelvienne et le péritoine

1) Parois de la cavité abdominale


La cavité abdominale s’enfonce crânialement dans la concavité du diaphragme. Les organes se trouvant
dans la concavité du diaphragme (le foie, la rate, le pancréas et l’estomac) sont dits post-diaphragmatiques.
 Le plafond de la cavité abdominale est constitué par les dernières vertèbres thoraciques, les
vertèbres lombaires et les muscles sous-lombaires.
 Les parois latérales sont constituées par les parois costales et le diaphragme (crânialement, pour la
région postdiaphragmatique) et les flancs (muscles abdominaux).
 Le plancher est formé par la musculature abdominale ventrale.
 Caudalement la cavité abdominale se prolonge entre les parois du bassin par la cavité pelvienne.
Les parois internes de la cavité abdominale sont tapissées par le fascia tranversalis.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

2) Le péritoine
a) Péritoine pariétal et péritoine viscéral

Le péritoine pariétal double le fascia tranversalis. Caudalement il s’insinue dans la cavité pelvienne
où il s’infléchit pour constituer des culs-de-sac péritonéaux (voir plus loin).
Le péritoine viscéral tapisse plus ou moins complètement la face externe des viscères abdominaux.
Il est en continuité avec le péritoine pariétal par l’intermédiaire des divers mésos.

b) Les mésos de la cavité abdominale

 Le grand et le petit omentum

Le grand omentum est le méso qui relie lâchement la grande courbure (bord gauche) de l’estomac à la
paroi abdominale dorsale. A gauche, il présente une expansion reliant l’estomac à la rate et constituant le
ligament gastrosplénique.
Le petit omentum est le meso qui relie la petite courbure (bord droit) de l’estomac au foie.

 Chez les carnivores

Depuis son insertion le long de la grande courbure de l’estomac, le grand omentum se prolonge
caudalement jusqu’à atteindre l’entree du bassin : cette lame « descendante » constitue le feuillet superficiel
du grand omentum. Là, il s’infléchit et revient crânialement d’abord, puis dorsalement, pour rejoindre le
côlon transverse et le pancréas avant de s’inserer au plafond lombaire : cette lame « ascendante » forme le
feuillet profond du grand omentum.
L’espace compris entre ces deux feuillets du grand omentum correspond à la bourse omentale. Elle est close
caudalement par le repli du grand omentum, mais communique crânialement avec la cavité abdominale
générale par une ouverture, plus ou moins large selon les espèces, appelée foramen épiploïque. Ce dernier
est délimité par le petit omentum, la veine cave caudale, la veine porte et le foie (Site possible de hernie
épiploïque chez le cheval).
Cette disposition du grand omentum permet de subdiviser la cavité abdominale en deux régions :
 Crânialement, c’est la région hépato-gastrique. Elle contient les organes post diaphragmatiques : le
foie, l’estomac, la rate et le pancréas et le début de l’intestin grêle.
 Caudalement, c’est la région intestinale comprise dans la bourse supra-omentale qui forme une
sorte de sangle portant les intestins. Cette loge communique caudalement avec la cavité pelvienne.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

 Le développement du grand omentum varie selon les espèces :

Chez le chien et le chat, comme nous l’avons vu plus haut, le grand omentum présente un grand
développement, et va former un véritable « tablier » omental recouvrant ventralement les intestins (® Pour
accéder aux anses intestinales, il suffit alors de récliner d’arrière vers l’avant le bord libre du grand omentum).

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

Chez les équidés, du fait de l’énorme développement du caecum et du côlon plaquant l’estomac
crânialement et dorsalement contre le plafond abdominal, le grand omentum est beaucoup plus réduit et ne
recouvre pas l’enorme masse des intestins (la bourse supra-omentale n’est pas vraiment reconnaissable).

C’est chez les ruminants que le grand omentum présente le maximum de développement. Avec la
croissance des pré-estomacs, les feuillets superficiel et profond du grand omentum partent de la caillette
(équivalent de l’estomac des carnivores) et se séparent pour s’insérer de part et d’autre du rumen. Ils
délimitent ainsi d’une part, une bourse omentale qui contient le sac ventral du rumen, close caudalement,
mais ouverte crânialement par le foramen épiploïque, et d’autre part, une bourse supra-omentale aux parois
très épaisses, formant une véritable sangle supportant la masse des intestins.

 Les autres mésos importants de la cavité abdominale :

Chez toutes les espèces, le méso suspenseur le plus développé est le mésentère qui suspend le jéjunum
et l’iléon au plafond lombaire. Le mésocôlon se prolonge ensuite dans la cavité pelvienne par le mésorectum.
Le ligament large est le méso qui porte l’ensemble de l’appareil génital femelle : il comprend le mésovarium
et le mésométrium.
Le foie est relié au diaphragme par plusieurs petits mésos courts qui constituent les « ligaments » du foie. La
face crâniale du foie présente une zone circonscrite non recouverte par le péritoine viscéral et adhérente
directement au diaphragme : l’aire nue.

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3) La cavité pelvienne
Elle contient, de haut en bas :
 Les parties terminales de l’appareil digestif (rectum et canal anal),
 Les parties pelviennes de l’appareil génital (col de l’uterus, vagin et sinus-urogénital chez les femelles,
l’uretre pelvien et ses glandes annexes chez le mâle) ;
 La vessie ou une partie de la vessie, selon les espèces.

Le péritoine s’insinue dans la cavité pelvienne mais n’atteint pas sa paroi caudale. Il se réfléchit entre les
organes ce qui induit la formation de nombreux culs-de-sac péritonéaux. De la région dorsale à la région
ventrale, on distingue les culs-de-sac : recto-pariétal, génito-vésical et vésico-pariétal.
La zone située en arrière de ces culs-de-sac, occupée par du tissu conjonctif et adipeux, est la région rétro-
péritonéale.
Elle est close par les fascias périnéaux (droit et gauche) qui se rejoignent dans le plan médian formant
une ligne fibreuse dense appelée le centre tendineux du périnée adhérent à la peau. Dorsalement autour du
canal anal et du rectum se constitue le « diaphragme pelvien » formé par plusieurs petits muscles (Site de
hernies périnéales) ; ventralement autour de l’urètre pelvien, se développe le diaphragme uro-génital.
Le rectum est porté par le mésorectum, assez court, en continuité avec le mésocôlon.
L’appareil génital y est porté, de chaque côté, par le prolongement caudal du ligament large. Ce dernier porte
également l’uretère.
La vessie est suspendue aux parois de la cavité pelvienne par deux ligaments latéraux. Elle est
également attachée ventralement au plancher du bassin par le ligament médian.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

CONCLUSION

Les séreuses forment un vernis continu tapissant l’ensemble des cavités et des organes qui s’y
trouvent (sauf zones d’accolements). Elles assurent la nutrition et la fixité plus ou moins importante des
organes, mais interviennent aussi dans leur protection car peuvent être le siège de processus inflammatoires
: pleurésie, péritonite, péricardite etc.
Certains mésos suspenseurs sont très longs et très amples permettant une grande mobilité à
l’organe. Ceci les expose aux risques de torsions, de hernies. Les hernies d’anses intestinales peuvent se
produire :
 au niveau de l’espace inguinal chez le mâle (continuité entre la cavité péritonéale et la cavité vaginale
du testicule. La hernie inguinale de l’etalon est une urgence vétérinaire);
 dans l’arcade crurale (espace délimité par le ligament inguinal et le col de l’ilium. Surtout chez
l’homme)
 au niveau de la ligne blanche (congénitale, traumatique, ou suite à mauvaise cicatrisation après
laparotomie)
 au niveau des hiatus du diaphragme
 dans la région rétro-péritonéale, à travers les muscles du diaphragme pelvien (hernies périnéales du
vieux mâle)
 et dans la cavité abdominale même : à travers le foramen épiploïque (cheval) ou à travers une fissure
du mésentère (hernie mésentérique, chez le cheval) (rares).

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

C.M 10-11 : NEUROLOGIE DU


TRONC DES MAMMIFERES
DOMESTIQUES

INTRODUCTION :

L’étude de la neurologie du tronc concerne l'innervation des parois du tronc ainsi


que celle du contenu des cavités délimitées par ces parois, c'est-à-dire des viscères.

L'innervation viscérale est régie par le système nerveux autonome (SNA) qui est
celui de la vie végétative (voir cours sur le SNA).

L'innervation sensitive et motrice des parois du tronc à laquelle nous nous


intéresserons surtout ici, est assurée essentiellement par le système nerveux périphérique,
qui est celui de la vie de relation. Elle est réalisée par les nerfs spinaux. Certains nerfs
crâniens interviennent également dans l’innervation du tronc, tel le nerf Vague support de
quelques fibres somatiques et sensitives pour les muscles du pharynx et du larynx, ou
surtout le nerf Accessoire qui a également la particularité de se distribuer à certains muscles
de l’encolure. Nous évoquerons également l’intervention du système sympathique par ses
fibres somatiques et vasculaires dans l’innervation des parois du tronc.

PLAN

- A. LES NERFS SPINAUX –


I. ORGANISATION GENERALE

1). Origines
2). Trajet et distribution
3). Orientation et notion de « queue de cheval »
4). Nombre et désignation.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

II. ORGANISATION REGIONALE

1). Les nerfs cervicaux


a) Schéma général
b) Les nerfs cervicaux C1 et C2
c) Les nerfs cervicaux de C3 à C5
d) C6 et étude spéciale du nerf phrénique
e) C7-C8

2) Le plexus brachial
a) Définition et constituants
b) Nerfs destinés au tronc : N. thoracique long ; N. thoraco-dorsal ; N. thoracique latéral ; Nn
pectoraux crâniaux.
c) Branches destinées au membre thoracique

3) Les nerfs thoraciques

4) Les nerfs lombaires


a) Nerfs lombaires à disposition segmentaire : N. ilio-hypogastrique ; N. Ilio-inguinal ; N. génito-
fémoral ; N. cutané fémoral latéral.
b) Nerfs lombaires à disposition plexique.

5) Le plexus lombo-sacral

6) Nerfs sacraux et plexus honteux


a) Le nerf honteux
b) Les nerfs rectaux caudaux

7) Les nerfs caudaux ou coccygiens

- B. NERFS CRANIENS ET INNERVATION


DU TRONC –
I.Bref aperçu sur le nerf Vague
II.Le nerf Accessoire

- C. SYSTEME NERVEUX AUTONOME ET


INNERVATION
DES PAROIS DU TRONC –

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

Objectifs :
— Connaître parfaitement l’organisation type du nerf spinal : origines, trajet distribution, rôles.

— Connaître l’organisation générale des nerfs cervicaux, et leurs rôles.

— Connaître parfaitement le nerf phrénique : ses origines, son trajet et ses rapports, son rôle.

— Connaître le plexus brachial : définition, constituants, situation, ses branches desti-nées au


tronc, en fait aux muscles d’attache du membre thoracique. (Son étude plus détail-lée sera
complétée en 2A avec la neurologie du membre thoracique)

— Connaître l’organisation générale des nerfs thoraciques et leur rôle. Savoir parfaitement ce
qu’est le nerf intercostal, son trajet, sa distribution, et son rôle.

— Connaître l’organisation générale des nerfs lombaires et leur rôle. En particulier les branches
ventrales des nerfs lombaires à disposition segmentaire: nn. Ilio-hypogastrique, ilio-inguinal,
génito-fémoral et cutané fémoral latéral.

— Savoir ce qu’est le plexus lombo-sacral et à quoi il sert (sera vu en détail en 2A avec la neurologie
du membre pelvien)

— Connaître l’organisation générale et le rôle des nerfs sacraux (en particulier le plexus honteux)
et des nerfs caudaux.

— Savoir ce qu’est la “ queue de cheval ”, les nerfs qui la constituent et leurs fonc-tions.

— Connaître le nerf accessoire (origine, foramen de sortie, trajet et rapports, rôle).


- Comprendre le rôle du système sympathique dans l’innervation des parois du tronc (soma-tique
et vasculaire)

A partir de tout cela pouvoir déduire l’origine de l’innervation sensitive ou mo-trice de


chaque partie du tronc

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

-A. LES NERFS SPINAUX-


Appelés encore nerfs médullaires, ou nerfs rachidiens (Sawaya : «C’est pas parce que c’est Rachid
qui les a découvert ! »), ce sont des nerfs :

- Pairs, disposés symétriquement de part et d'autre de la colonne vertébrale ;


- Mixtes : ils sont à la fois sensitifs et moteurs.

- Disposés de façon métamérique tout le long de colonne vertébrale, chaque paire de nerfs
étant responsable de l'innervation du somite correspondant. Chaque nerf sort du canal
vertébral par le foramen intervertébral correspondant.

I. ORGANISATION GENERALE

1. Origines du nerf spinal

Le nerf spinal provient de l'association de 2 racines : l’une dorsale, l'autre ventrale.


Chacune résulte de la convergence de plusieurs petits faisceaux de fibres..

- La racine dorsale émerge du sillon longitudinal dorsal de la moelle épinière. Elle apporte
des fibres sensitives. Juste avant la sortie du nerf par le foramen intervertébral, elle forme
un ganglion spinal. Les fibres nerveuses proviennent de neurones bipolaires situés dans ce
ganglion.

- La racine ventrale émerge du sillon longitudinal ventral de la moelle épinière. Elle rejoint
la racine dorsale juste avant le foramen intervertébral pour constituer le nerf spinal.

Elle ne forme pas de ganglion spinal. La racine ventrale apporte les fibres motrices. Les
corps des neurones moteurs (« motoneurones ») sont situés dans la corne ventrale de la
substance grise de la moelle épinière.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

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2. Trajet et distribution du nerf spinal

- Dans le canal vertébral, avant sa sortie, le nerf spinal émet un rameau rétrograde sensitif très
fin pour les enveloppes dès la moelle épinière.
- Dès sa sortie, il se termine en 2 branches, une dorsale et une ventrale.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

a) La branche dorsale

Elle se distribue à tout l'épisome (= tout ce qui se situe au-dessus des processus transverses des
vertèbres) et au dermatome correspondant. Elle se divise en deux rameaux:
- Un rameau médial, profond, moteur pour les muscles dorsaux de la colonne vertébrale
(muscles extenseurs).
- Un rameau latéral superficiel, mixte, à prédominance sensitive. Il donne, en particulier un
rameau sensitif qui devient superficiel et va à la peau: c'est le rameau cutané dorsal, ou

b) La branche ventrale

Généralement plus volumineuse que la branche dorsale (sauf dans le cou), elle se distribue au
tégument et aux muscles de l'hyposome (= tout ce qui se situe ventralement aux processus
transverses des vertèbres).
Dès sa sortie, elle est connectée au ganglion correspondant de la chaîne
sympathique par un ou plusieurs rameaux communicants courts et grêles. Elle se divise
ensuite en rameaux sensitifs et en rameaux moteurs :

Les rameaux moteurs médial et distal sont profonds. Selon la situation du nerf, ils innervent les muscles
cervicaux ventraux, les muscles des parois du thorax ou de l'abdomen.
Par exemple : le rameau musculaire médial d'un nerf thoracique innervera les muscles intercostaux,
tandis que le rameau médial provenant d'un nerf lombaire sera moteur pour les muscles de la paroi
latérale de l'abdomen.
Les rameaux sensitifs sont superficiels et se distribuent à la peau du tronc. Ce sont le rameau
cutané latéral (2éme rameau cutané) et le rameau cutané ventral (3ème rameau cutané)
Cette organisation segmentaire, et ce type de distribution, restent assez bien conservés pour
les branches dorsales des nerfs spinaux. Par contre, pour les branches ventrales, ce schéma va se
trouver fortement bouleversé dans les régions où se développent les membres. En ces endroits,
plusieurs branches ventrales s'anastomosent entre elles pour former des « plexus ». Du plexus
brachial partent les nerfs destinés au membre thoracique, et du plexus lombo-sacral procèdent les
nerfs du membre pelvien.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

3. Orientation
Les nerfs cervicaux et thoraciques émergent du foramen intervertébral de manière pratique-ment
perpendiculaire à l'axe de la moelle épinière.

Les nerfs lombaires deviennent de plus en plus obliques en direction caudale. Les derniers nerfs
lombaires, les nerfs sacraux et les nerfs coccygiens deviennent pratiquement parallèles à l'axe de la
moelle épinière, et vont former, à son extrémité caudale, un ensemble de fibres ner-veuses constituant
la « queue de cheval ».

Lors du développement foetal, la croissance de la colonne vertébrale est plus rapide que celle de la moelle épinière. Ainsi
l'extrémité caudale de la moelle épinière se situe à hauteur de la 5 ème ou 6ème vertèbre lombaire chez le chien. Le segment
médullaire correspondant à la première paire de nerfs sacraux se situe alors à hauteur de la 4 ème vertèbre lombaire, et les foramens
intervertébraux corres-pondants seront donc en position beaucoup plus caudale. Par conséquent les racines nerveuses des derniers
nerfs lombaires, des nerfs sacraux et des nerfs coccygiens vont être horizontales avec un trajet très long dans le canal vertébral
avant leur émergence, et vont occuper tout le canal à partir du cône médullaire, d'où cet aspect en « queue de cheval ».

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

4. Nombre et désignation

Le nerf spinal prend le nom et le numéro de la vertèbre qui précède. Il y a donc autant de paires de
nerfs que de vertèbres SAUF au niveau du cou: le 1er nerf cervical (C1) émerge entre l'os occipital et
l'atlas, tandis que le dernier nerf cervical (C8) sort entre la dernière vertèbre cervicale et la 1 ère
thoracique. Il y a donc 8 paires de nerfs cervicaux pour vertèbres cervi-cales (Rappel : on considère que
l’os occipital est une vertèbre modifiée annexée par le crâne).

II. ORGANISATION REGIONALE

1. Les nerfs cervicaux


a) Schéma général

Il y 8 paires de nerfs cervicaux. Leur organisation segmentaire est modifiée en 2 endroits :

- A la jonction avec la tête, c'est-à-dire pour les nerfs C1 et C2.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

- A la jonction du tronc avec le membre thoracique avec la constitution du plexus brachial. Ceci
concerne les derniers nerfs cervicaux (C6 à C8).

Les branches dorsales innervent toute la région cervicale dorsale, depuis la nuque jusqu'à la partie
crâniale du garrot.

Les branches ventrales se distribuent aux régions cervicales moyenne et ventrale, depuis l'auge et
la gorge, jusqu'au poitrail et la pointe de l'épaule.

b) Les nerfs cervicaux C1 et C2

C1 sort par le foramen vertébral crânial de l'atlas.

- C'est un nerf essentiellement moteur.


- Son territoire sensitif se limite à la face médiale de l'oreille (n. occipital, très grêle).
- C'est le principal nerf des mouvements de la tête par rapport au cou. Il innerve les

muscles extenseurs et rotateurs de la tête (branche dorsale n. sous-occipital, volumineux) ainsi


que les mm. fléchisseurs de la tête (rameau de la branche ventrale).

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

Il intervient également dans l'innervation des muscles infra-hyoïdiens. Sa branche ventrale


communique avec le ganglion cervical crânial (Tout premier ganglion du système sympa-thique).

C2 sort du foramen vertébral latéral crânial de l'axis.

- Contrairement à C1, son rôle est essentiellement sensitif.

- Sa branche dorsale, assure l'innervation sensitive de la nuque (n. occipital majeur). Sa branche
ventrale, celles de la face latérale de l'oreille (n. grand auriculaire), de la gorge et de l'auge (n.
transverse du cou).

- Ses rameaux moteurs, grêles, sont surtout destinés aux muscles cutanés de la région (cutané du cou,
platysma, cervico-auriculaire etc.) ainsi qu'aux muscles obliques et longs de la tête. Il échange
également un rameau communicant avec le ganglion cervical crânial.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

c) Les nerfs cervicaux C3 à C5


La disposition de ces nerfs est à peu près métamérique.
- Leur branche dorsale est sensitive pour la région cervicale dorsale (le plat du cou); et mo-trice pour
les puissants muscles cervicaux dorsaux extenseurs du balancier cervicocépha-lique.
- Leur branche ventrale est sensitive pour les régions cervicales moyenne et ventrale.
Elle est motrice pour les muscles cervicaux latéraux (scalènes) et ventraux (long du cou, long de la tête).

Remarque : le nerf vertébral : les rameaux communicants issus des branches ventrales des nerfs
cervicaux C3 à C8, convergent en un nerf vertébral. Ce dernier appartient donc au sys-tème nerveux
autonome. Il rejoint le ganglion cervico-thoracique (« stellaire ») situé à l’en-trée de la poitrine.

d) Le nerf cervical C6 et étude spéciale du nerf phrénique

La branche dorsale de C6 est comparable aux précédentes mais beaucoup plus grêle. Sa branche
ventrale est par contre volumineuse. Outre le rameau communicant avec le SNA, elle donne :
- Le nerf supra-claviculaire, sensitif pour la région du poitrail et de la pointe de l'épaule.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

- Le nerf dorsal de la scapula qui remonte dorsalement et s'épuise à la face profonde des muscles
dentelé du cou et rhomboïde cervical.

- Un rameau moteur, constituant essentiel du nerf phrénique

- Une racine pour le plexus brachial.

Etude des nerfs phréniques

Ce sont les nerfs du diaphragme. Chacun découle de l'union de rameaux provenant des branches
ventrales de C6 (principal constituant), C7 (plus petit) et C5 (inconstante).

Trajet cervical

Un fois constitué, le nerf phrénique émerge entre les faisceaux des mm. scalènes moyen et ventral. Il
contourne le bord ventral du m. scalène ventral. Son trajet cervical est court, et il emprunte
rapidement l'entrée de la poitrine.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

Trajet thoracique

Le trajet thoracique des nerfs phréniques droit et gauche est dissymétrique.

- Dans le médiastin crânial, le nerf phrénique gauche se trouve en rapport avec le tronc brachio-
céphalique, la veine cave crâniale et les NL médiastinaux crâniaux. Il passe ensuite dans le médiastin
moyen, à gauche de la base du coeur, puis dans le médiastin caudal pour se terminer sur la coupole
diaphragmatique.

- Le nerf phrénique droit, d'abord en rapport avec la veine cave crâniale, passe à droite de la base du
coeur, puis sort du médiastin pour se placer dans le sillon de la veine cave caudale, entre les lobes
accessoire et caudal du poumon droit; donc il n'est plus dans le médiastin cau-dal. Il se termine sur le
diaphragme.

Rôles

Le nerf phrénique est Le nerf moteur du diaphragme. Il possède également des fibres sensi-tives et
proprioceptives pour les séreuses avoisinantes.

Le diaphragme est le principal muscle inspirateur (normalement, et au repos, l'inspira-tion est le seul temps actif de
la respiration). Bien qu'il soit un muscle strié squelettique, ses contrac-tions ne dépendent pas « à 100% de la volonté » et son
contrôle central est un peu comparable à ce-lui du SNA. Le nerf phrénique peut être lésé lors de traumatismes thoraciques avec
enfoncement de la paroi du thorax (accidents de la route chez le chien). Ce qui, en plus des lésions pariétales, pleurales et
pulmonaires, aggrave considérablement les difficultés respiratoires de l'animal.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

f) Les nerfs cervicaux C7 et C8

Leur branche dorsale est grêle.


Leur branche ventrale est volumineuse et entre dans la constitution du plexus brachial.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

En résumé :

2. Le plexus brachial

a) Définition, constituants

C'est un énorme faisceau nerveux constitué par des anastomoses entre les branches ventrales des
nerfs C6, C7, C8, TI et T2 (± C5 selon l'espèce).
Il se situe dans la région axillaire (= des « aisselles »), sous l'épaule, en avant de la 1ère côte. Chez le
Cheval et le Boeuf, il forme une lame nerveuse de 7 à 8 cm de long, 1 à 2 cm de large et 0,5cm
d'épaisseur. Moins complexe que chez l'homme (fonctions de préhensions chez ce dernier), le plexus
brachial des quadrupèdes se distribue à certains muscles du tronc et, sur-tout, au membre thoracique
dont il assure la motricité et la sensibilité.
Nous ne nous intéresserons ici qu’aux nerfs issus du plexus brachial et destinés au tronc
(Les nerfs du membre thoracique proprement dit seront étudiés dans le module « Etud des membres
» en 2A)

b) Branches destinées au tronc

Le nerf thoracique long


Essentiellement issu de C7, il se détache du plexus brachial, contourne la lère côte et s'étale à la face
externe du m. dentelé ventral du thorax dont il est moteur (Ce muscle permet la sus-pension du tronc
ainsi que l'attache du membre au thorax). Il est très mince, mais très large.

Le nerf thoraco-dorsal
Principalement issu de C8, il contourne la lère côte, remonte en direction dorso-caudale pour rejoindre
la face profonde du muscle grand dorsal dans lequel il se termine en faisceau (ac-compagné des
vaisseaux homonymes).

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

Il est moteur pour ce muscle rétracteur du membre thoracique (propulsion).

Le nerf thoracique latéral


Ce nerf issu de C8, TI et T2 est très long. Il contourne la 1ère côte et se trouve plaqué contre la paroi
du thorax, caché par le m. pectoral ascendant à hauteur du 1/3 ventral du tho-rax. Il passe ensuite sous le
m. cutané du tronc et atteint pratiquement le pli du grasset.
Le long de son trajet, il reçoit des rameaux perforants provenant des nerfs intercostaux qui
apportent des fibres sensitives. Un de ces rameaux perforants s'unit à une branche du n. thoracique
latéral pour constituer le nerf intercosto-brachial. Ce nerf très fin, contourne le bord caudal de l'épaule
et se termine sur le m. cutané omo-brachial. Il est moteur pour ce muscle et sensitif pour la face externe
de l'épaule.
Ventralement, les nerfs pectoraux caudaux se détachent du nerf thoracique latéral. Ils plongent
à la face profonde du m. pectoral ascendant (adducteur et rétracteur du membre) pour lequel ils sont
moteurs (il y en a 3 assez volumineux chez le cheval).
La partie terminale du n. thoracique latéral est motrice pour le m. cutané du tronc, et sensitive
pour la région ventrale de l'abdomen jusqu'au grasset.

Les nerfs pectoraux crâniaux


Ce sont les nerfs des muscles pectoraux superficiels (transverse et descendant) ainsi que le nerf du
muscle subclavier des Equidés.
Tous ces nerfs du plexus brachial « destinés au tronc » sont donc, moteurs pour les muscles d'attache du
membre thoracique. Certains de ces muscles, tels que les mm. dentelé ventral du thorax et pectoral descendant
interviennent dans la protraction du membre au soutien (embrassée du terrain). D’autres, comme le pectoral
ascendant et le grand dorsal sont les agents de la rétraction du membre à l’appui au cours de la propulsion. Une
atteinte de ces nerfs (traumatisme, ou plus rarement, tumeur du plexus) se traduira par un déficit fonctionnel qui,
selon le cas, pourra s’exprimer par une boiterie au soutien (déficit de la phase antérieure de la foulée, c-à-d de
l’embrassée) ou par une boiterie à l’appui (défi-cit de la phase postérieure de la foulée, c-à-d lors de la propulsion).
Les nerfs pectoraux crâniaux, peuvent être lésés de façon plus courante chez le cheval, lors de plaies pénétrantes
et délabrantes du poitrail.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

Remarque : Branches destinées au membre thoracique : Ce sont les nerfs axillaires, su-pra-scapulaire,
subscapulaire, médian, musculo-cutané, ulnaire et radial.

En résumé…

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

3. Les nerfs thoraciques

Le cheval possède 18 paires de nerfs thoraciques, les carnivores et les ruminants 13.

a) Les branches dorsales.

Elles ont gardé leur disposition segmentaire.


Elles assurent l'innervation motrice des muscles dorsaux (rameau médial moteur) :
m.erector spinae et ses divisions, muscles juxtavertébraux extension du pont thoracolom-
baire
Elles sont responsables de la sensibilité cutanée depuis la région du garrot jusqu'aux
lombes (rameaux cutanés dorsaux).

b) Les branches ventrales

Nous avons vu que les branches ventrales de TI et T2 interviennent dans la constitution


du plexus brachial.
A partir de T3, elles conservent leur disposition métamérique et constituent les nerfs inter-
costaux. Ceux-ci sont responsables de l'innervation des parois du thorax, et d'une grande
partie de l'abdomen.

Chaque nerf intercostal chemine dans le sillon caudal de la côte avec les artère et veine ho-
monymes (Lors de l'ouverture chirurgicale du thorax : ne jamais inciser les muscles intercostaux le
long du bord caudal de la côte! Un espace intercostal s'ouvre toujours par une incision parallèle au
bord crânial d'une côte).
Il se distribue en:
- Un rameau communicant avec le ganglion correspondant de la chaîne thoracique du sym-
pathique ;
- Un rameau moteur médial pour les muscles intercostaux ;
- Un rameau moteur distal pour le muscle transverse du thorax (dans le cas des nerfs inter-
costaux les plus crâniaux); ou pour le muscle droit de l'abdomen (dans le cas des nerfs inter-
costaux les plus caudaux).
- Un rameau cutané latéral (2ème rameau cutané). Il se divise sous la peau en un rameau as-
cendant et un rameau descendant. Chez les espèces possédant des mamelles thoraciques,
les rameaux descendants donnent les rameaux mammaires thoraciques latéraux
(carnivores, truie).
- Un rameau cutané ventral (3ème rameau cutané) qui traverse les mm. pectoraux et va à
la peau de la région sternale. Chez les animaux à mamelles thoraciques, ces rameaux
cutanés sont à l'origine des nerfs mammaires thoraciques médiaux.

Remarque : Dans le cas des nerfs intercostaux les plus caudaux, les rameaux cutanés vont
assurer la sensibilité du flanc (2èmes rameaux cutanés) ou du ventre (3èmes rameaux cu-tanés)
ainsi que des mamelles abdominales.

Le dernier nerf thoracique n’est pas « intercostal ». C’est le nerf costo-abdominal moteur
et sensitif pour la paroi abdominale

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

En résumé…

4. Les nerfs lombaires

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

4. Les nerfs lombaires

Les carnivores possèdent 7 paires de nerfs lombaires, les ongulés 6.


Les premiers nerfs lombaires (L1 à L3-L4) ont une disposition segmentaire et une distribution
comparable à celles de nerfs thoraciques.
Les derniers nerfs lombaires interviennent dans la formation du plexus lombo-sacral.

a) Les nerfs lombaires à disposition segmentaire (L1 à L3/L4)

La branche dorsale est plus développée que celle des nerfs thoraciques
Son rameau médial est moteur pour les muscles dorso-lombaires (m. erector spinae et ses dé-
rivés, mm juxtavertébraux)).
Son rameau latéral, s’étend caudalement pour assurer la sensibilité cutanée des régions du rein,
de la croupe et de la hanche. Ces rameaux sensitifs sont nommés nerfs cluniaux crâ-
niaux.

Chaque branche ventrale se distribue en:


- Un rameau communicant avec le ganglion de la chaîne sympathique sous-lombaire ;
- De petits filets moteurs profonds pour les muscles sous-lombaires (psoas, carré des lombes)
.....puis se continue dans la paroi abdominale où elle se divise en:
- Un rameau médial moteur pour les muscles du flanc et du ventre (abdominaux);
- et deux rameaux sensitifs : un latéral (2ème rameau cutané) et un ventral (3ème rameau cu-
tané). Le rameau latéral est bien développé. Le rameau ventral est faible.
Ces branches ventrales sont de plus en plus obliques en direction caudale. Chacune d'elle
porte un nom particulier:

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

• Le nerf ilio-hypogastrique (LI).


Il émerge entre les muscles grand psoas et carré des lombes.
- Son rameau médial descend entre les muscles du flanc (transverse et oblique interne) pour se
terminer sur le m. droit de l'abdomen. Il est moteur pour ces muscles.
- Ses rameaux sensitifs, plus forts, descendent d'abord le long de la face interne de la paroi ab-
dominale tout en se dirigeant caudalement. Ils traversent cette paroi et assurent l'innervation du
flanc et du bord crânial de la cuisse.
NB : Les carnivores possèdent deux paires de nerfs ilio-hypogastriques: LI et L2, à disposi-tion
parallèle et à distribution identique.

• Le nerf ilio-inguinal (L2 chez ongulés, L3 chez les carnivores).


Beaucoup plus oblique que le précédent, il passe également entre les mm. grand psoas et carré
des lombes.
- Son rameau moteur est identique à L1.
- Son rameau sensitif latéral, traverse la paroi abdominale et se distribue à la face latérale de la
cuisse.
- Le rameau sensitif ventral, très grêle, se dirige vers le canal inguinal pour rejoindre le nerf
génito-fémoral, et constituer avec lui les nerfs inguinaux.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

• Le nerf génito-fémoral (L3 chez les ongulés, L4 chez les carnivores)


Chez nos mammifères domestiques, il est pratiquement réduit à son rameau génital sensitif.
Celui-ci passe entre les deux muscles psoas (traverse le petit psoas chez le chien) (et se dirige
vers le canal inguinal. Il est pratiquement horizontal et parallèle à l’artère iliaque externe. Il
s'unit au rameau inguinal de L2 pour former les nerfs inguinaux qui empruntent le canal
inguinal. Chez le mâle, ils forment les nerfs scrotaux, chez la femelle, les nerfs mam-maires.

• Le nerf cutané fémoral latéral (L3 ± L4 chez ongulés, L4 chez les carnivores)
Son rameau sensitif latéral émerge entre les deux muscles psoas et rejoint très vite l'a. circo
flexe iliaque profonde, et descend accompagné du rameau caudal de cette artère le long du
bord crânio-médial de la cuisse (sur le m. tenseur du fascia lata). Il assure la sensibilité cuta-
née du bord crânio-médial de la cuisse jusqu’au grasset.

Remarque : Il est à noter toutefois qu’en anatomie vétérinaire, ce nerf est en général consi-
déré comme étant le premier nerf du plexus lombo-sacral.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

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b) Les nerfs lombaires à disposition plexique

Leur branche ventrale intervient dans la formation du plexus lombo-sacral. Les


derniers nerfs lombaires entrent dans la constitution de la queue de cheval.

En résumé…

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5. Le plexus lombo-sacral

Il est constitué par des anastomoses entre les branches ventrales des derniers nerfs lom-baires
et des premiers nerfs sacraux. Il assure l'innervation sensitive et motrice du membre pelvien.
En anatomie vétérinaire, on considère que le premier nerf issu du plexus lombo-sacral est le n.
cutané fémoral latéral (L3 et/ou L4) et le dernier est le nerf cutané fémoral caudal. Entre les deux
partent les nerfs fémoral, obturateur, sciatique, glutéaux crânial et caudal (voir cours sur
l'innervation du membre pelvien dans le module « Etude des membres »).

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6. Les nerfs sacraux et le plexus honteux


Les ongulés possèdent 5 paires de nerfs sacraux, les carnivores 3 paires.
Les nerfs sacraux sont les seuls nerfs dont les branches dorsales et ventrales sortent par des
trous de conjugaisons différents.
Ils rentrent dans la constitution de la « queue de cheval ».
Les branches dorsales sont longues, surtout les rameaux sensitifs qui s’étendent sur la région de
la croupe, la pointe de la fesse et un peu la fesse : ce sont les nerfs cluniaux moyens (Fig. 21).
Leurs rameaux profonds sont moteurs pour les muscles mobilisant la base de la queue.
Les branches ventrales de S1 et S2 (+ parfois S3) interviennent dans le plexus lombosacral. A partir
de S3, la branche ventrale va entrer dans la constitution du nerf honteux et des nerfs rectaux
caudaux qui présentent une disposition plus ou moins plexique.

a) Le nerf honteux

(Sawaya : « Tout ce qui est en rapport avec ce qui est honteux : appareil reproducteur et urinaire. »)
Origines variables selon les espèces : Cv : S3-S4, Ru : S2-S3-S4, Cn et Ct : S1-S2-S3.
Il chemine à la face médiale du ligament sacro-spino-tubéral (chez les ongulés) accompa-gnant
l’artère honteuse interne dans la cavité pelvienne. C’est un nerf mixte se distribuant aux organes
urinaires et génitaux pelviens. Il donne :
- Le nerf périnéal profond, moteur pour les muscles striés de l’appareil uro-génital :
(mm. urétral, bulbo-spongieux, ischio-caverneux, rétracteur du pénis) ;
- Le nerf périnéal superficiel pour la sensibilité du tégument des régions anale et péri-

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

néale, pénienne ou vulvaire. Chez le mâle, il donne le n. dorsal du pénis (au gland et au
prépuce), et les rameaux préputiaux et scrotaux. Chez la femelle, c’est le n. dorsal du cli-toris
ainsi que des rameaux mammaires.
Le nerf honteux est, également le support d’un fort contingent de fibres du SNA et s’anas-
tomosant avec le plexus sympathique pelvien

b) Les nerfs rectaux caudaux

Origines : S4-S5 chez les Ongulés ; se détachent du nerf honteux chez les Carnivores. Ce sont
des nerfs mixtes : ils sont moteurs pour les muscles du diaphragme pelvien
(sphincter externe de l’anus, coccygien et élévateur de l’anus) et sensitifs pour le tégument de
la région anale (nerfs « hémorroïdaires »)

Ce sont ces nerfs du plexus honteux qu’on vise lors d’une anesthésie loco-régio-nale (« épidurale »).
Chez une vache, pour éviter qu’elle ne se couche, il ne faut pas anes-thésier les nerfs destinés au membre,
et le point d’élection des épidurales est entre S5 et Cd1 (« haute ») ou entre Cd1 et Cd2 (« basse »). Chez
le chien l’épidurale « haute » se fait entre L7 et S1 (chirurgie pelvienne, uro-génitale, hernies périnéales).
Attention !, l’épidurale haute est absolument à éviter chez le cheval car risques de « folie de couchage »

Il est possible de provoquer un « blocage » des nerfs sacraux par injection épidu-rale d’alcool à 90°
en S3 S4 et S5. Le but est de faire disparaître la sensibilité des organes pelviens tout en préservant leur
motricité. Mais cette technique reste réservée à certains trai-tements spécifiques [exemples : rectites,
plaies perforantes du rectum ou du vagin té-nesme important (envie de déf quer et efforts expulsifs
permanents) difficulté de soigner et cicatrisation difficile].

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

En résumé…

7. Les nerfs caudaux ou coccygiens

Leurs racines sont très longues, au trajet horizontal, et interviennent dans la constitution de
la « queue de cheval ». Ils présentent une disposition plexique.
- Les branches dorsales s'anastomosent de proche en proche formant le plexus caudal dor-
sal.
- Les branches ventrales constituent le plexus caudal ventral.
Ils assurent l'innervation sensitive et motrice de la queue.

Le syndrome paralytique de la « queue de cheval »:


Il est lié à la lésion des nerfs intervenants dans la constitution de la queue de cheval. On le rencontre
surtout chez le Chien, et plus particulièrement chez les grandes races. Les princi-pales racines
nerveuses impliquées sont celles issues de L7, Sl-S2-S3 et de Cd1 à Cd5.
Les symptômes dominants seront: une parésie (voire paralysie) d'un ou des deux membres pelviens (L7-
SI-S2), une incontinence fécale et urinaire (nerfs sacraux), une désensibilisation de la région ano-
périnéale (nerfs sacraux) et une paralysie de la queue (nerfs caudaux). Les causes sont nombreuses et
variées: malformations congénitales (sténose du canai médul-laire, présence d’une vertèbre
cunéiforme), compression par des hernies discales ou par des tumeurs, lésions nerveuses suite à une
instabilité vertébrale, infection des vertèbres, trauma-tisme violent avec fractures vertébrales etc.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

-B. NERFS CRANIENS ET INNERVATION DU


TRONC-
Deux nerfs crâniens se distribuent au tronc :
- Le nerf Vague (Xème paire crânienne) est essentiellement le support de fibres parasympa-
thiques du SNA, mais porte également des fibres somatiques destinées aux parois du pharynx et
du larynx. Il sera étudié plus en détail avec le SNA et les nerfs crâniens.
- Le nerf Accessoire (XIème paire crânienne) se distribue certains muscles de l’encolure

I. Bref aperçu sur le nerf Vague (Xème paire crânienne)


C’est le plus long nerf de l’organisme. Il présente un trajet crânien, puis cervical puis tho-
racique et enfin abdominal. Il est le support de fibres parasympathiques, de fibres orthosym-
pathiques (dans son trajet cervical) et de fibres motrices et sensitives pour le pharynx et pour le
larynx.
Il sort du foramen jugulaire à la base du crâne et se trouve dans la région de la gorge, où il
reçoit des fibres orthosympathiques provenant du ganglion cervical crânial (connectif cervi-cal du
sympathique). Avec ce dernier, il forme le tronc vago-sympathique qui se dirige vers l’arrière, se
plaçant dorsalement à la carotide commune et descend tout le long du cou dans la partie

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

profonde du sillon jugulaire. Juste avant l’entrée de la poitrine, le connectif cervical du


sympathique se détache pour rejoindre le ganglion cervico-thoracique (premier et volumi-neux
ganglion de la chaine sympathique). Le nerf vague poursuit son chemin dans le thorax, traversant
le médiastin crânial (donne des rameaux cardiaques), puis le médiastin moyen contre la base du
coeur, avant de se diviser en rameaux dorsal et ventral.
Dans le médiastin caudal, chacun de ces rameaux s’unit à son homologue opposé pour former
les troncs vagaux dorsal et ventral, qui se placent de part et d’autre de l’oesophage et traversent
avec lui le hiatus oesophagien du diaphragme. Le tronc vagal ventral va se distri-buer directement
aux viscères post-diaphragmatiques, tandis que le tronc vagal dorsal va re-joindre le volumineux
plexus autonome situé à la base des artères coeliaque et mésentérique craniale.
Les fibres sensitives et motrices destinées au pharynx et une partie du larynx (nerf laryngé
crânial) se détachent du nerf vague dans la région de la gorge. Le second nerf destiné au la-rynx
s’en détache dans le thorax, et remonte tout contre et tout le long de la trachée jusqu’au larynx
(nerf laryngé caudal ou récurrent).

Trajet du nerf vague (X)

II. Le nerf Accessoire (XIème paire crânienne)


Le nerf Accessoire est le seul nerf crânien ayant un rôle dans l’innervation des muscles du tronc.
Nous ne ferons ici qu’en rappeler les points essentiels (voir cours sur les nerfs crâniens
Origine réelle dans la moelle allongée.

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

Il sort du crâne par le foramen jugulaire avec les nerfs IX et X et se dirige ventrocauda-lement.
Arrivé sous l'aile de l'atlas, il se divise en deux rameaux l'un dorsal, l'autre ventral. Le rameau
dorsal est le plus développé. Il se place à la face profonde du m. brachiocé-phalique et descend
dans le cou parallèlement à ce muscle. Arrivé au 1/3 ventral du cou, il bi-furque dorsalement pour
passer à la face profonde du m. trapèze cervical dans lequel il s'épuise. Il est moteur pour les
muscles de l'embrassée du terrain : brachiocéphalique, omo-transversaire, et trapèze cervical.

Le rameau ventral est plus grêle. Il va à la face profonde du m. sterno-céphalique, dans lequel il s'épuise. Il
est moteur pour ce muscle fléchisseur du balancier cervicocéphalique.

-C. SYSTEME NERVEUX AUTONOME ET


INNERVATION DES PAROIS DU TRONC-
Le système orthosympathique agit sur les parois du tronc au moyen de ses fibres somatiques
et de ses fibres vasculaires. Cela concerne :

Le territoire cutané :
- Sécrétions des glandes sébacées et sudoripares (Ex : transpiration excessive en cas de
stress ; thermorégulation lors de l’effort)

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

- Contraction des muscles pilo-érecteurs (Ex : poils hérissés du chien ou du chat en état de
stress)
- Le réseau artériel sous-cutané (vasomotricité) : Les très fins filets nerveux du système
sympathique accompagnent les réseaux artériels périphériques. Leur stimulation provoque
une vasoconstriction périphérique.

Le réseau artériel musculaire : A ce niveau le fonctionnement est inverse : lors d’un ef-
fort musculaire, on a une vasodilatation des capillaires sanguins musculaires pour
favoriser la vascularisation et l’oxygénation des muscles qui travaillent (action sur les récepteurs
adrénergiques).
Remarque: Système nerveux autonome et système nerveux périphérique ne sont pas complètement in-
dépendants.

Leurs relations sont souvent étroites :


- Rapports anatomiques : nombreux nerfs crâniens et spinaux sont le support de fibres du SNA
- Les afférences sensitives d’origine viscérale ou vasculaire ne se différencient pas des afférences sen-sitives
somatiques et empruntent, du moins en ce qui concerne celles provenant des parois du tronc, les mêmes
trajets nerveux ;
Ces relations sont à l’origine de réflexes somato-viscéraux, ou viscéro-somatiques d’une part, et ex-pliquent
les phénomènes de douleurs projetées : certaines douleurs et dysfonctions viscérales sont parfois liées à des
affections vertébrales, et inversement, des douleurs associées à des affections viscérales peuvent se trouver
projetées sur les parois du tronc (comme pour les coliques du cheval).

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Etude du tronc et bases de l’imagerie

Conclusions

L’innervation sensitive et motrice des parois du tronc est essentiellement assurée par les nerfs
nerfs spinaux.
Les branches dorsales des nerfs spinaux sont responsables:
- De la motricité de tous les muscles extenseurs de la colonne vertébrale ;
- De la sensibilité cutanée depuis la nuque jusqu'à la pointe de la fesse et, au-delà jusqu'au
bout de la queue.
Les branches ventrales sont plus développées et leur territoire de distribution est beau-coup plus étendu
:
- Elles sont responsables de la motricité de tous les muscles fléchisseurs de la colonne verté-
brale ainsi que des muscles respiratoires, notamment le diaphragme.
- Leur territoire sensitif s'étend à tout l'hyposome : depuis la région de l'auge et de la gorge
jusqu'à la pointe de la fesse et à la queue, incluant les régions anale, périnéale et les or-ganes
génitaux externes.
- Ces branches ventrales constituent les plexus brachial et lombo-sacral desquels procèdent les
nerfs destinés respectivement aux membres thoraciques et pelviens.

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BASES DU TRONC ET DE L’IMAGERIE

Techniques d’imagerie

Imagerie : ensemble des techniques ayant en commun la visualisation des


organismes humains et animaux par des méthodes autres que l'observation
directe
Remarque : l'endoscopie reposant sur une observation directe ne fait pas partie de
l'imagerie médicale au sens strict

Les différentes techniques d’imagerie médicale vétérinaire (ordre


chronologique de découverte):

La radiographie (ionisant)

En 1895, les rayons X furent découverts fortuitement par l'allemand Wilhelm Conrad
Röntgen qui travaillait sur les tubes cathodiques. Il travaille sur ces tubes
cathodiques en modifiant ses paramètres (types de cibles, tensions différentes, etc.).
Le 8 novembre 1895, il parvient à rendre luminescent un écran de platinocyanure de
baryum. Il réitère l’expérience dans l'obscurité en plongeant le tube dans un caisson
opaque…le résultat est identique. Il place ensuite différents objets de différentes
densités entre l'anode et l'écran fluorescent et parvient à visualiser l'ombre de l'objet !
Il en déduit que le rayonnement traverse la matière. Ces rayons traversent la matière
d'autant plus facilement que celle-ci est peu dense et peu épaisse. Röntgen en déduit
que les rayons sont produits dans la direction des électrons du tube et que ce
rayonnement est invisible et très pénétrant. Comme il ne connaît pas leur origine il les
baptise « Rayons X ».

A partir de 1950, l'utilisation de produits de contraste ,injectés autour de la moelle


épinière, dans l’espace sous-arachnoidien lors de myélographie, ou encore dans les
organes cavitaires –vessie, estomac, a encore élargi son domaine d’application.

La scintigraphie (ionisant)

L'utilisation des rayons gamma en médecine est beaucoup plus tardive et c'est
l'invention de la caméra gamma qui a donné naissance à la scintigraphie à la fin des
années 1950.

Principe :
Des éléments radioactifs sont administrés in vivo avec une voie d’administration
dépendant de l’indication de l’examen. Ensuite, une gamma caméra recueille le signal
lié à la scintillation de ces éléments. Les isotopes les plus utilisés en vétérinaire sont
le Technétium 99m et l'iode 131 en étant souvent associés à des molécules qui leur
donnent des propriétés pharmacocinétiques particulières. Par exemple, le technétium

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BASES DU TRONC ET DE L’IMAGERIE
lié au methyldiphosphonate (99mTc-MDP) est un composé radiopharmaceutique qui
a une affinité particulière pour le tissu osseux et est utilisé pour déceler des zones
d'activité ostéoblastique : on parle de « point chaud ». Cette zone active correspond
dans le cas de l’os à une augmentation du métabolisme liée à une affection osseuse.

Caractéristiques des images :


L'image résultante est constituée d’un ensemble de pixels dont la valeur correspond
au nombre de rayons γ reçus par la camera dans une zone donnée pendant la durée
d'acquisition. On peut l’afficher en noir et blanc ou couleur en fonction du logiciel
utilisé.
On peut aussi faire des acquisitions dynamiques pour suivre et quantifier la
progression du composé radiopharmaceutique après son administration. Les images
sont acquises pendant 2 secondes à 1 minute et sont stockées sur l'ordinateur.

La scintigraphie a une résolution médiocre, mais donne de très bons renseignements


sur le métabolisme de l'organe. C'est une méthode d'imagerie dite « fonctionnelle »,
qui rend compte de la fonction de l'organe.

Intérêt en médecine vétérinaire :


En médecine vétérinaire elle est utilisée pour les affections osseuses occultes, les
trombo-embolies pulmonaires, les hyperthyroidies félines, l'exploration fonctionnelle
rénale (examen dynamique pour connaître la clairance rénale), les affections sinus et
dents des chevaux...
La médecine nucléaire est toutefois peu pratiquée : elle comporte beaucoup de
contraintes réglementaires et technique/logistique liées à la gestion des isotopes
radioactifs (préparation des produits juste avant utilisation par une personne
qualifiée, isolement de l’animal, ne pas le toucher à mains nues, gestion des déchets –
urines, fécès…).
En outre, le coût de l'instrumentation (radiochimie) et de la maintenance est assez
élevé d’autant que les installations (en équine) doivent accueillir un système qui
permette d’orienter la gamma caméra dans toutes les directions (=> système de rail au
plafond)

La scintigraphie n’est pas un examen réalisé en première intention mais il faut


cependant en connaître le principe.

• Connaître les principes de la scintigraphie (médecine nucléaire, formation de


l'image et ses caractéristiques).
• Connaître les principales applications de la scintigraphie en médecine
vétérinaire.

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BASES DU TRONC ET DE L’IMAGERIE
L'échographie (non ionisant) (sera détaillée en 3A)

Ce sont deux britanniques, le médecin J.J. Wild et l’électronicien J. Reid, qui ont mis
au point le premier échographe en 1951, l’échographie a surtout connu son essor dans
les années 60. À l’origine, elle était réservée en médecine humaine à la recherche des
tumeurs cérébrales, suivi par un essor très important de l'échographie en obstétrique
(années 70).

Principe
C’est une technique non ionisante car elle est basée sur les ultrasons [d'où le terme
« écho »] et non d’ondes électromagnétiques de hautes fréquences comme les deux
techniques précédentes. Ses principes physiques furent découverts lors de la 1ère
Guerre Mondiale, avec les études sur les sonars.
L'examen, et donc ses résultats, sont « examinateur-dépendant » : mesures et qualité
des images dépendent de la position de la sonde (plan de coupe), et donc de la
compétence de l’opérateur.

Application en médecine vétérinaire


En médecine vétérinaire, l'échographie est très utilisée car comme elle est indolore et
non-invasive, la plupart des examens peuvent se faire sans anesthésie, « au chevet du
patient ».
C’est un examen « en temps réel » dont on a le résultat immédiatement.
Les domaines d’application dépassent largement le cadre « historique » de son
utilisation pour l’examen de l’appareil reproducteur. Ses applications sont très
variées : échographie abdominale pour évaluer les viscères abdominaux [foie,
estomac ou pour observer le déroulement du cycle ovarien par exemple lors
d’échographie transrectale chez les bovins ou la jument], échographie musculo-
tendineuse [ex de l'ostéochondrose de l'épaule d'un poulain], pour examiner les
mouvements des organes [exemple du cœur avec l'échocardiographie], pour
visualiser la vascularisation [exemple du flux sanguin intracardiaque ou rénal] grâce
à la technique du doppler.

L’échographie permet aussi de guider le geste lors de la réalisation de biopsie ou de


ponction. On parle « d’écho-guidage » (biopsie échoguidée).

L’échographie per-opératoire commence à devenir plus courante en médecine


vétérinaire : la sonde peut être posée sur la peau ou directement en contact de l'organe
(recouverte d'une gaine de protection adaptée et stérile).

Caractéristiques des images :

L’image échographique est une image par réflexion (écho) d’ultrasons. L’image est
composée de niveaux de gris variant du noir au blanc : chaque structure possède sa
propre faculté à produire un écho appelé échogénicité en fonction de l’intensité de
l’écho recu par la sonde. Une structure qui apparaît blanche est très échogène, à

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BASES DU TRONC ET DE L’IMAGERIE
l’opposé une structure anéchogène apparaît noire.

Comme tout moyen d’imagerie, l’échographie s’accompagne d’artéfacts qu’il est


important de connaître si l’on veut interpréter correctement les images obtenues et ne
pas y voir des lésions qui n’en sont pas. Ces artéfacts sont la conséquence de
phénomènes physiques qui modifient les images échographiques et sont en général
liés à des problèmes d’absorption du faisceau ou à des réflexions inadéquates.

• Connaître le principes de l’échographie (images par l’écho, ultrasons)


• Savoir ce qu’est un artéfact en échographie
• Connaître les principales applications de la scintigraphie en médecine
vétérinaire.

Le scanner à rayons X [ou TomoDensitoMétrie] (ionisant) (sera revu en 5A)

1972 : Découverte du scanner à rayons X également appelé TomoDensitoMétrie aux


rayons X [TDM] par Hounsfield. On étudie la densité aux rayons X des différentes
coupes des organismes scannés.
En grec : Tomo = couper. Scan : scruter + Graphein : dessin.

Principe de fonctionnement :
Le scanner est très proche de la radiographie : il s’agit d’une imagerie à partir de
Rayons X, qui donne des images en « tranches » ou en coupes. L’animal est mis sur
un « lit » dans une sorte de tube où il y a de multiples tubes radiogènes (barrettes),
montés sur portique, et qui font le tour du patient (rotations).

Schéma du principe de fonctionnement d'un scanner. scanner hélicoidal


D'après un schéma de Bernard Nicolas
- Éditions PEMF, BT2 "L'imagerie médicale"

Toujours dans ce tube, on trouve des récepteurs qui vont recueillir l’information (la
quantité de RX) : lorsqu’ils traversent le corps, les RX sont plus ou moins atténués,
puis ils sont recueillis par ces récepteurs. L'ordinateur effectue la somme des
atténuations captées par des récepteurs pour donner une image en 2 dimensions.

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BASES DU TRONC ET DE L’IMAGERIE

Des techniques de reconstruction multiplanaire [ou MPR ou 3D] sont utiles


notamment dans des cas de fractures assez complexes pour savoir quel abord et quels
outils utiliser ensuite. Elles permettent également de mieux délimiter des tumeurs et
notamment leur caractère invasif ou non.

L’utilisation de produit de contraste vient, comme en radiographie, compléter


l’examen. Par exemple, on peut réaliser des myéloscans (comme une myélographie
mais au scanner) pour évaluer les compressions de la moelle épinière ou encore faire
des angiographies (injection d'un produit de contraste) pour étudier la vascularisation
(cas de tumeurs anormalement vascularisées).

Avantages
On a une « dé-superposition » des structures : sur les radiographies classiques les
différentes structures sont « ajoutées » pour donner une image en 2D, en scanner, les
images sont en coupe et donc les structures sont individualisées.

De plus, la résolution en contraste est largement meilleure que celle de la


radiographie conventionnelle : il existe environ 2000 unités Hounsfield = 2000
gammes de gris différentes (vs 5 en radio). Par contre, l’œil est incapable d’apprécier
ces nuances (l’œil distingue environ 16 gris différents entre le noir et le blanc)…mais
on régle l’ordinateur pour qu’il affiche à l’écran des gammes de gris perceptibles par
notre vision (mais l’on garde toutes les informations) : comme on ne peut pas voir
tout d’un coup, on sélectionne la gamme de gris dans laquelle on veut travailler.
Concrètement, on peut choisir de voir les tissus mous (fenêtre des tissus mous) ou les
os (fenêtre osseuse).
En choisissant la fenêtre osseuse, les os sont bien visibles.

On parle de niveau pour la valeur sur laquelle est positionné le milieu de la fenêtre. Et
de la largeur pour l’intervalle de densité́ choisi, dans lequel seront représentés
l’ensemble des gris visibles par l’œil sur l’écran.

Inconvénients
Tout d’abord le coût financier…
Ensuite, l’anesthésie est obligatoire, et comme tout appareil utilisant les RX, on est
confronté aux problèmes de rayonnements ionisants d’autant qu’il entraine
l’absorption de plus de rayons qu’en radiographie classique. Toutefois, avec les
nouvelles technologies (scanner hélicoidaux), le tube radiogène avance en hélice
plutôt que de tourner sur place, puis de s’arrêter, de se décaler, et de tourner à
nouveau... ce qui a nettement réduit le temps de l’examen.
Certaines zones sont difficiles à évaluer : par exemple, il existe des artéfacts gênants
à l’interprétation pour les scanners de la tête où des traits plus foncés derrière des os
très épais (os pétreux) sont observés : ces os arrêtent beaucoup de RX et, par
conséquent, peu de rayons peuvent passer derrière donc on a peu d’informations sur
la zone située derrière.

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BASES DU TRONC ET DE L’IMAGERIE
Enfin, jusque récemment le scanner ne permettait que de réaliser des images statiques.
Est apparu depuis très récemment les scanners « bitubes » pour l’imagerie
cardiaque…toutefois cette technologie n’est disponible qu’en médecine humaine et
en recherche pour le moment.

L'IRM Imagerie par Résonance Magnétique (non ionisant) (sera revu en 5A)

1979 : découverte de l'Imagerie par Résonance Magnétique [technique d'imagerie non


invasive et non ionisante]
C’est la même chose que la RMN [Résonance Magnétique Nucléaire], technique
puissante utilisée en recherche pour étudier les différentes molécules de certains
tissus ou liquides. Mais le mot « nucléaire » faisant trop peur aux patients… on parle
d’IRM quand on utilise la résonnance magnétique en imagerie médicale.
!! le terme nucléaire n’a rien à voir avec la radioactivité ! mais avec le noyau des
atomes.
Principe de fonctionnement :
Contrairement au scanner, la technique d'IRM n'est pas basée sur l'emploi de
rayonnements ionisant mais sur celui d'un champ magnétique et d'ondes radio. C’est
une technique qui permet d'obtenir des images dans n'importe quel plan de l'espace.

Elle repose sur la propriété des atomes d'hydrogène de pouvoir se comporter comme
une petite toupie aimantée dans certaines conditions : le noyau de H d'hydrogène est
composé d'un unique proton (chargé positivement) qui est en mouvement. Or H est
très présent dans l’organisme (eau et graisses), en quantités et sous des formes
différentes suivant les tissus. On peut ainsi distinguer chaque tissu avec une très
grande résolution : on peut discriminer les différents types de tissus mous => l'IRM a
une excellente sensibilité de contraste.

On place l’animal dans un champ magnétique (tube -> champ fermé ou champ ouvert
comme au Cirma) plus de 10 000 fois plus puissant que le champ magnétique
terrestre.
Or lorsque les protons sont placés dans un champ magnétique B, ils s’alignent avec
celui (un peu comme l'aiguille aimantée d'une boussole s'aligne avec la direction du
champ magnétique terrestre). En fait, le moment magnétique de chaque proton décrit
autour de B un mouvement oscillatoire de rotation "en forme de cône" (spin). Ce
mouvement s'effectue avec une fréquence F bien précise.
Ensuite, en émettant, grâce aux antennes émettrices des ondes électromagnétiques
(radiofrequence RF) sous forme d'impulsions très brèves et de fréquence F on excite
les noyaux d'hydrogène et perturbe l'état d'équilibre du système (les protons ne sont
plus alignés sur B): c'est le phénomène de résonance (attention, l’aimant reste actif
pendant ce temps). Après chaque impulsion RF, les protons restituent l'énergie
accumulée pendant leur excitation en produisant un signal, réceptionné par des
antennes. Cette variation du champ magnétique induit la formation d'un courant
électrique: c'est le signal IRM.

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Pondération des images :


Le temps de répétition (TR) est l'intervalle de temps entre deux excitations. Le temps
d'écho (TE) est l'intervalle de temps entre l'excitation et la survenue du signal IRM.
On appelle séquence IRM l’ensemble d'impulsion excitatrices dont les paramètres
(TE, TR notamment) sont ajustés pour obtenir des images ayant un contraste donné.
Pour résumer, dans une image dite « pondérée en T1 », la graisse apparaît hyperin-
tense (couleur claire) et l'eau hypointense. Dans une image « pondérée en T2 », l'eau
apparaît hyperintense (couleur claire) et la graisse un peu plus sombre que l'eau.
Petite remarque : la pondération T2 est la plus proche des données anatomiques.
=> Ces différentes pondérations se complètent et aident à la comparaison des tissus
observés, et à l’interprétation de certains résultats.

Les inconvénients de l’IRM


Dans tous les cas, il faut anesthésier l’animal. Le matériel est très coûteux : tout doit
être amagnétique et l’entretien mensuel est cher.

L'IRM chez les chevaux existe maintenant debout (comme à la Clinéquine) car
l'anesthésie est toujours un peu risquée chez un animal de 500 kg ou plus.

Les avantages de l’IRM


Elle a une très bonne résolution en contraste : concrètement, cela signifie: des détails
dans l'anatomie des régions examinées (par ex on peut distinguer la substance
blanche de la substance grise) et une sensibilité accrue dans la détection des tissus
mous pathologiques.

De plus, on a une dé-superposition des structures et par rapport au scanner, on peut


faire des coupes dans tous les sens, à l’infini, sans bouger l’animal car l’angle
d’acquisition est réglable.

Applications :
C’est le top pour la neurologie (étude de la moelle épinière, de l’encéphale...) et aussi
en l’orthopédie.
Encore peu utilisée pour le viscéral en médecine vétérinaire

Radiologie Echographie TDM IRM


Rayons X Ultrasons Rayons X RF + champ magnétique
Transmission Réflexion Transmission Emission
Projection Coupe Coupe Coupe
Statique ou dynamique Dynamique Statique Statique

Ces différentes techniques sont à maîtriser, pour choisir la plus adaptée à l'examen
clinique, afin d'établir un bon diagnostic.

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PRINCIPES DE LA RADIOGRAPHIE :

OBJECTIFS :

1. Connaître le principe de la formation de l'image radiographique


2. Connaître la nature des rayons x notamment leur place parmi les autres rayonne-
ments électromagnétiques
3. Savoir ce qu'est un rayonnement ionisant
4. Connaître le 2 modes de formation principaux des rayons x médicaux
5. Connaître la forme du spectre d'émission des rayons X et positionner la place rela-
tive des modes de formation des RX sur celui-ci.
6. Connaître les paramètres influençant la quantité et l'énergie des rayons x produits
dans un tube radiogène
7. Connaître les éléments constitutionnels d'un tube radiogène et son principe de
fonctionnement
8. Connaître les avantages et les inconvénients des tubes à anode fixe et à anode
tournante
9. Connaître la composition et le rôle des enveloppes de protection du tube radio-
gène.
10. Connaître le principe de fonctionnement du générateur de haute tension

Attention à ne pas confondre les deux termes : radiographie et radiologie.

Radiographie :
- Ensemble de procédés permettant d'obtenir sur une surface sensible
l'image d'un objet exposé aux rayons X.
- Épreuve et ou cliché

Radiologie : Étude de rayonnements ionisants

Manipulateur radio : Celui qui réalise les clichés


Radiologue : Celui qui interprète ces clichés

Le vétérinaire peut être amené à être à la fois radiologue, manipulateur radio, et à


effectuer la contention de l'animal.

La radiologie médicale peut être à visée diagnostique et/ou thérapeutique [=


radiothérapie, notamment dans le cadre de la cancérologie]

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Radioprotection : techniques permettant de prévenir les risques liés à la


pratique de l'examen radiographique.

Introduction
L'image radiographique résulte de la différence d'atténuation des rayons X dans les
milieux traversés. En fonction des caractéristiques chimiques et des densités des
tissus traversés, il y a plus ou moins de passage des rayons X (plus il y a d'air, plus les
rayons passent, la radio-opacité est alors noire).
Les tissus mous tels que le foie apparaissent un peu plus blancs
Les tissus osseux apparaissent encore plus blancs.
Il y a donc toute une gamme de gris dans une radio. Ce sont les propriétés des rayons
X et leurs interactions avec les structures traversées qui permettent de comprendre
cela.

I. Notions générales sur les Rayons X :

1. Place dans le spectre électromagnétique :

Les RX appartiennent à la même famille de rayonnements que la lumière, les micro-


ondes, les ondes radiophoniques, et les rayons γ : ce sont des rayonnements
électromagnétiques. Ce qui les caractérise est leur longueur d'onde très courte.
Il s'agit de quantités d'énergie qui se déplacent sous la forme combinée d’un champ
magnétique et d’un champ électrique perpendiculaires d’intensité variant selon une
sinusoïde. Ce déplacement s’effectue dans la matière ou le vide, en ligne droite, à
vitesse constante (c) dans un milieu donné.
Les ondes électromagnétiques sont caractérisées par leur longueur d'onde (λ) et leur
amplitude. La longueur d'onde est reliée à la fréquence (ν) par la vitesse c = λ ν.

La quantité d'énergie (E) transportée par les rayonnements électromagnétiques est


proportionnelle à la fréquence (ν) : E = h ν avec (h) constante de Planck (h=6,62 10-
34 J.s).
=> Les rayons x sont des rayonnements bien plus énergétiques que la lumière : ils
peuvent traverser la matière et avoir suffisamment d'énergie pour pouvoir éjecter un
électron lors de leur absorption ou de leur déviation lorsqu’ils interagissent avec le
tissu. Ils peuvent donc entrainer une ionisation ce qui a potentiellement des
conséquences néfastes sur les cellules.

D’une manière générale, les rayonnements électromagnétiques ayant une énergie >
10 KeV (kiloélectronvolt)sont des rayonnements ionisants capable d'éjecter des
électrons, donc dangereux.

N.b : Les rayons X et γ sont ionisants. La différence principale entre les deux est leur
origine : Les rayons X viennent d’interactions électroniques, alors que les rayons γ

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viennent de désintégration nucléaire. Hormis cela on ne peut les distinguer.

2. Propriétés des Rayons X

4 propriétés des Rayons X : (Prix Nobel de physique de Rontgen en 1901) :

– Ils sont absorbés par la matière de manière différentielle en fonction de la


masse atomique des atomes absorbants [cas de l'os : Ca, P ont des numéros atomiques
assez forts, donc ils retiennent les Rayons X tout comme les produits de contraste à
base d’iode]
– Ils sont diffusés par la matière, ce qui donne un rayonnement de fluorescence.
On utilise cette propriété pour les écrans utilisés avec le film radio pour capter les
Rayons X.
– Ils impressionnent la plaque photographique
– Ils déchargent les corps chargés électriquement [permet de faire des mesures
de radioprotection]

Un rayon X n'a pas de masse. Il n'est pas chargé électriquement, et n'a pas de moment
magnétique.

3. Origine des Rayons X :

Un RX résulte de la transformation de l'énergie cinétique d'un électron lancé sur une


cible matérielle. Il y a deux mécanismes principaux responsables de la formation des
RX utilisés en médecine :

- émission générale [=de freinage]: c’est le mécanisme principal.


Un électron est bombardé sur une cible où il rencontre les atomes de celle-ci.
Quand il passe près d’un noyau il peut être attiré par sa charge positive. L'électron
est ensuite dévié puis ralenti. L'énergie libérée lors du ralentissement crée un
rayon X. Cette énergie varie entre 0 et l'énergie cinétique des électrons. La
probabilité de produire un RX de forte
énergie est plus faible que la probabilité
de produire un RX de faible énergie. Il en
résulte que le spectre d'émission des RX
(intensité en fonction de l'énergie) est
décroissant.
Si on regarde la forme du spectre
énergétique du faisceau de RX sortant du
tube radiogène, on constate qu’il a une
forme en cloche : au début, à faible
énergie, les rayons X dits « mous » sont
très vite arrêtés ==> exclus du faisceau

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utile.

- émission caractéristique [spectre de raies]


Comme précédemment, les rayons X sont produits suite à l’interaction entre des
électrons lancés à grande vitesse et une cible, mais lors d'émission caractéristique,
l'électron déloge un électron d'une couche profonde (K). La vacance électronique
permet le passage d'un électron d'une couche périphérique (L ou M) vers la
couche profonde incomplète.
La différence d'énergie de Rayon X
liaison entre les 2 orbites
électroniques permet l'émission
d'un rayon X. Comme l'énergie
de liaison des électrons est
caractéristique des couches et de Electron
l’atome, le spectre d'énergie des
RX émis est « caractéristique »
de l'atome, en l’occurrence du
constituant de la cible.
On distingue sur le spectre
d’émission des RX des raies
correspondant à l'émission
caractéristique du Tungstène, car
la cible est constituée de
Tungstène dans les tubes
radiogènes.

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II. L'appareil à rayons X :

Un appareil à rayons X contient un tube radiogène [la pièce maîtresse] entouré


d’enveloppes, un générateur et un tableau de contrôle.
Il existe différents types d'équipements [fixes : Généralement en clinique canine, les 3
pièces sont alors séparées, avec le tube monté sur une potence OU mobiles,
portables : appareil de 13 kg où tout est intégré]

1. Le tube radiogène :

Le tube radiogène produit les RX par la transformation de l’énergie cinétique


d’électrons lancés sur une cible matérielle. Il est constitué d'une enveloppe et d'un
tube cathodique c’est à dire d'une anode et d'une cathode.

• La cathode (pôle -) : Un effet thermo-ionique libère un nuage d'électrons


au niveau des filaments [en tungstène spiralé] de la cathode : on y règle
les (mA)(s) [=milliampères*seconde][on dit « masse » mais ne pas écrire
cela !]. Les électrons sont ensuite précipités sur l’anode par une
différence de potentiel électrique. Au niveau du pôle cathodique se
trouve la pièce de concentration, qui focalise le faisceau d'électrons au
niveau de la cible de l'anode.
Parfois, on dispose de deux filaments de taille différente : le grand
filament permet d'augmenter la production de rayons x (plus grand flux
d’électron initial) et le petit permet de concentrer le faisceau d'électron

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sur une plus petite surface de l'anode donnant de la finesse de l'image.
Ainsi, on sélectionne le grand ou le petit filament selon le besoin de
puissance et de détail.

• L'anode (pôle +) : Les électrons y arrivent à très grande vitesse et il y a


conversion de l'énergie cinétique des électrons en rayons X avec un
dégagement important de chaleur [>1000°C]. C’est pour cela que l'anode
est faite de tungstène et rhénium : température de fusion élevée. En outre
leur numéro atomique est élevé ce qui augmente le taux de conversion
de l’énergie cinétique des électrons en rayons X.
Pour éviter des problèmes de surchauffe, on bombarde une surface
tournante au lieu d'une surface fixe. On utilise dans ce cas une « anode
tournante » : >3000 tours/minute. Le déclencheur de la radio est alors en
2 temps.
Il en résulte un temps d'exposition court car on peut avoir plus de
puissance[ce qui est pratique en médecine vétérinaire, car l'animal peut
bouger, et plus on est rapide, mieux c'est, et cela améliore la
radioprotection]. Les appareils équipés d'anode tournante sont de
puissance supérieure à 15-20 kW.
L'autre avantage est de pouvoir diminuer la taille du foyer aux faibles puissances et
d'améliorer ainsi la finesse/ le détail de l'image.

2. Les enveloppes du tube radiogène:

A. Les enveloppes :

Le tube radiogène est entouré d'enveloppes : ampoule de verre et d'une gaine


métallique plombée. L'ampoule baigne dans de l'huile ce qui participe au système de
refroidissement.
Ces enveloppes :
- participent à la protection des utilisateurs contre les rayonnements de fuite en
absorbant les rayons X indésirables
- protègent le tube radiogène mécaniquement
- permettent de maintenir le vide entre la cathode et l'anode [ce qui évite
l'ionisation des molécules d'air !]
- l'isolent électriquement
- évacuent la chaleur produite

B. Le collimateur :

Les rayons X sortent par une fenêtre de sortie ménagée dans l'enveloppe protectrice.
A ce niveau, il y a un filtre d'aluminium qui arrête les rayons X les moins
énergétiques, qui ne contribueront pas à la formation de l'image, mais qui pourront
avoir des effets biologiques. On parle de durcissement du faisceau : l'énergie
moyenne du faisceau de rayons X augmente après filtration comme on supprime les

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rayons mous peu énergétiques.
La taille du faisceau de rayons X peut être ajustée par l'utilisation de diaphragmes
afin de modifier le champ radiographique (zone que l’on veut radiographier). La taille
du champ est visible par l’intermédiaire d’un faisceau lumineux qui mime la position
du faisceau de rayons X.

3. Le générateur :
Pièce importante dans la machine qui forme l'appareil à RX : il détermine le
rendement, le fonctionnement et la fiabilité de l'appareil.
Il produit un courant unidirectionnel de très haute tension [de la cathode vers l'anode
[entre 50 et 120 kV]] à partir du courant alternatif de la clinique [220 V, 50 Hz]. Il est
donc composé d’un transformateur [qui augmente la tension] et d’un redresseur [pour
éviter un aller-retour des électrons entre la cathode et anode].

Aujourd’hui, les générateurs sont à « haute fréquence » car ils transforment le courant
de 60 Hz en un courant de haute fréquence (20 à 300 KHz) utilisé pour charger une
capacité. La tension développée varie alors en fonction de la fréquence du courant, ce
qui permet un ajustement plus fin et plus fiable de la tension de sortie. Il en résulte
une puissance supérieure, qui entraîne une réduction du temps d'exposition, idéal
pour éviter le flux cinétique dû aux mouvements de l'animal, à ses mouvements
respiratoires...

4. Le pupitre de commande :

Il est situé soit derrière un écran de protection soit directement sur l'appareil pour les
appareils radio portables.
On y règle le temps de pose, l'intensité [mA] et la tension [kV], le foyer optique [=
filament de la cathode utilisé]. On sélectionne toujours le filament le plus fin, sauf si
puissance augmentée, auquel cas on est obligé de passer par le grand filament (cela se
fait automatiquement).
Les milliampères sont responsables de la libération des électrons. (contrôle du
débit des RX)
Les kV sont responsables de la différence de potentiel entre la cathode et anode,
et de la quantité de RX émis par unité de temps (contrôle de l’énergie et du débit
des RX)
En pratique, on choisit les kV pour moduler le contraste et les mA pour la puissance.
Les mA et les secondes se règlent simultanément sur la machine. Ensuite, quand on
appuie pour prendre la radio, il y a un posemètre électronique qui permet d’obtenir un
temps d'exposition de quelques millisecondes (même si on appuie longtemps sur le
bouton). Dans le cas de l’anode tournante la commande est en 2 temps : mise en
rotation de l’anode puis on peut prendre le cliché

Comment sait on quels paramètre mettre ?

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==> En clinique, il y a des chartes, avec un tableau qui reprend les différentes
épaisseurs des parties du corps de l'animal et qui donne les valeurs des mA et kV
correspondants. Il y aura trois grands domaines : thorax/abdomen/osseux.

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Formation et qualité de l’image radiographique


I. Formation de l’image radiographique :

1. Etapes de formation de l’image radiographique :

La chaîne radiographique est constituée d'une série d'instruments et de matériels qui ont tous leur
rôle à jouer dans la qualité de l'image.

A la sortie du tube radiographique, les rayons X (RX) forment le faisceau incident, qui va traverser
le patient. Après être passé par le patient, on obtient une image radiante, il y a eu une atténuation
différentielle des RX selon la densité, le numéro atomique et l’épaisseur de la zone traversée.

L’écran renforçateur transforme cette image radiante en image lumineuse, en convertissant les RX
en rayons lumineux et l’action sur le film donne une image latente : les ions Ag+ se regroupent
autour de « germes » présents dans l’émulsion, c’est la sensibilisation.

Enfin le développement du film permet d’obtenir l’image définitive. Les ions Ag+ sensibilisés sont
précipités en Ag solide.

A partir d’un objet en 3D, les interactions entre les RX et la matière font que la radio est une
superposition d’ombres projetées en 2D.

Ainsi, comme toutes les chaînes, si un maillon casse, c'est toute la chaîne qui ne fonctionne plus. Il
est donc important de vérifier le bon fonctionnement de toutes les étapes régulièrement.

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2. Construction de l’image radiographique :

A. L’opacité radiographique :

Rappel : l’opacité radiographique présente 5 degrés


-densité métallique (les RX sont les plus absorbés, donne des zones blanches) : métal, produits de
contraste
-densité osseuse : os, calcifications, calculs minéraux
-densité liquidienne ou tissulaire : muscles, viscères abdominaux, sang, urine
-densité graisseuse : graisse sous-cutanée, péricardique, tissus mésentériques…
-densité aérique (les RX ne sont pas absorbés, donne les zones noires) : gaz intestinal, air des
poumons, de la trachée
Enfin les RX déviés sont à l’origine d’un voile gris sur l’image.

B. Contours et formes des objets :

Le contour d’un objet est visible s’il y a une atténuation différentielle des zones adjacentes. On a
alors une silhouette négative.
Si 2 objets de même absorption se chevauchent, on a une silhouette positive : on ne peut distinguer
leurs contours sur l’image. C’est par exemple le cas du cœur avec le sang qui le remplit.

Les plans peuvent se confondre, il est donc en général nécessaire de réaliser plusieurs projections :

Figure 1 : 2 plans sont nécessaires pour voir le problème

3. Géométrie de l’image : agrandissement et déformations :

De par la divergence du faisceau à RX au sortir du tube radiogène, il y a un agrandissement de


l’objet sur l’image qu’on obtient, à cause de la projection conique. Cette déformation dépend de la
distance entre l’objet et le film, et de la distance entre le foyer et l’objet :

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Figure 2: 2 causes de l'agrandissement de l'image par rapport à l'objet

Le mode de projection peut aussi être à l’origine de déformations, si les structures ne sont pas au
centre ou si les structures sont obliques par rapport au film.

=> Les points importants sont la position de l’objet par rapport au film et les distances de
l’objet par rapport au film (la plus petite possible) d’une part et au foyer d’autre part. Le
faisceau doit être perpendiculaire à l’objet et au film.
Cependant le parallélisme entre objet et film n’est pas toujours possible en pratique, selon la partie
anatomique qui nous intéresse (tous les organes ne sont pas sur le même plan et ne sont pas
parallèles entre eux).

A cause de l’agrandissement, on peut utiliser des marqueurs métalliques pour mesurer des
distances lorsque c’est nécessaire, notamment lors de suivi longitudinaux (évolution d’une maladie,
suivi de l’effet d’un traitement) :

Figure 3: Clou comme marqueur pour évaluer la distance entre la 3e phalange et la paroi du sabot

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4. Dénomination des projections :

Pour savoir ce qui est représenté sur la radio, il existe des conventions pour la nommer.

Le nom est donné comme « nom d’entrée-nom de sortie » des RX. Si c’est nécessaire, on peut y
ajouter des particularités : bouche ouverte, membre fléchi etc…

Exemples :

Figure 4 Vue ventro-dorsale de la tête Figure 5 Vue latérale droite (côté droit sur la table)

Pour des vues dorso-ventrales ou ventro-dorsales, on place la tête de l’animal en haut, et sa droite
à gauche du négatoscope. Les marqueurs (D/G) sont importants. Si l’animal est en décubitus latéral
droit, on place la lettre D. Si l’animal est en décubitus ventral ou dorsal, on place la lettre D à sa
droite et/ou G à sa gauche.
Pour un profil droit ou gauche, on place la tête de l’animal à gauche, et le côté dorsal en haut.

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II. Qualité de l’image :

La qualité d’une image dépend de trois critères : le contraste, le noircissement et la finesse


(détail). Pour faire varier ces paramètres, on peut agir au niveau de la formation du faisceau et de la
prise de l’image, selon la zone à radiographier.

1. La densité en radio

En radiographie le terme de densité renferme plusieurs notions :


-densité « optique » = noircissement du film. Avec le noircissement, il y a diminution de l’intensité
lumineuse du négatoscope : ce paramètre doit être optimal pour permettre la lecture du cliché ;
-densité « objet » = masse volumique (g/cm3)
-densité « radiographique » = opacité radiographique (5 types d’opacité). Une zone radio-opaque
est blanche et une zone radio-transparente est noire.
Ainsi sur un film, une zone blanche a une forte densité radiographique mais une faible densité
optique.

A. Le contraste :

Le contraste est la différence de noircissement entre 2 zones du film. En radiographie, on dispose


d’une faible résolution de contraste (5 dégradés de gris uniquement contrairement au scanner et
surtout à l’IRM qui a un très bon contraste)

Le contraste de l'image radiographique varie avec la tension affichée par l'opérateur. Lorsque la
tension est basse (<70 kV, effet photoélectrique favorisé) l'image radiographique est plus contrastée
que lorsque la tension est haute (>100 kV, effet Compton favorisé). Le contraste diminue
progressivement lorsque la tension augmente.

Un contraste faible, avec des dégradés de gris, est utilisé pour évaluer les tissus mous, tandis qu’un
contraste élevé, avec beaucoup de noir et de gris, sert pour les régions osseuses.

L’image est plus contrastée lorsque :


-le « gamma du film » est grand. Il est propre au film et traduit sa capacité de noircissement en
fonction du numéro atomique de la matière traversée ;
-le développement est bien mené ;
-il y a des grandes variations de numéro atomique et/ou de densité entre les différentes parties de
l’objet ;
-il y a présence d’une grille, sans qu’elle soit visible ;
-la tension est basse (peu d’effet Compton) ;
-la taille du champ est petite et l’objet peu épais (moins de RX diffusés).

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B. Le noircissement = densité optique :

Un cliché peut être trop blanc, il est sous-exposé. Dans ce cas des informations importantes peuvent
passer inaperçues.
Si un cliché est trop noir, il est sur-exposé (« trop noir trop cuit »). La lumière du négatoscope n’est
pas suffisante, on utilise une lumière à haute intensité pour l’observer.

L’idéal étant d’avoir un noircissement optimal, on préfère avoir une radio sur-exposée qu’une radio
sous-exposée.

Le noircissement augmente avec :


-l’augmentation des facteurs d’exposition (tension, intensité, durée d’exposition)
-la rapidité de l’écran (rappel : écran rapide = écran de faible finesse)
-un bon développement (durée des bains, état des produits, température ambiante…)
-une faible distance entre le foyer et le film (en général 1m)
-l’absence de grille
-un objet de faible épaisseur, faible densité et atomes de faibles numéros atomiques.

C. Le détail :

Le détail est bon si un point de l’objet donne un point sur l’image. Il dépend de la netteté (pas de
flou) et de la finesse (= résolution).

Le flou d’une image peut avoir différentes origines :


-flou cinétique : dû au mouvement du patient (on peut utiliser des sacs de sable, le maintenir, voire
un tabouret pour la tête d’un cheval tranquillisé), du tube radiogène avec une anode tournante (on
limite le temps de pose), au mouvement du film (en équine notamment)
-flou d’écran : il dépend du couple écran/film choisi (rapide mais peu fin ou lent mais fin) et du
contact film/écran établit dans la cassette.

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-flou géométrique : la source du faisceau de RX n’est pas un point, ce qui est à l’origine d’un flou.
On peut le limiter en diminuant la taille du foyer, la distance objet/film et n augmentant la distance
foyer/objet

Figure 6: Flou géométrique

La finesse dépend de l’écran et du film choisi.

Finalement le détail de l’image est meilleur si :


-la distance foyer-film est grande (généralement fixée à 1m) ;
-l’écran est fin ;
-la distance objet- film est petite (idéalement coller les 2) ;
-la taille du foyer est petite ;
-l’écran est lent (ce qui va avec la finesse) ;
-le temps de pose est court (peu de flou cinétique, mais temps suffisamment long pour le film…) ;
-il y a peu de mouvements (tranquillisation possible) ;
-la grille est invisible

A connaître :

-Connaitre les étapes de formation de l’image radiographique


-Connaitre les critères de qualité de l’image
-Donner les définitions de la densité optique, du contraste, de la netteté et du détail
-Connaitre le rôle des éléments de la chaine radiographique sur la qualité de l’image
-Expliciter les effets des kV et mAs sur la qualité de l’image
-Reconnaitre les défauts d’une image radiographique, expliquer leur(s) origine(s) et savoir comment
les corriger
-Principe de dénomination des projections radiographiques
-Convention de pose des clichés sur le négatoscope

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Notions de radiologie et de radioprotection

Pendant la période de découverte de l’imagerie, les premiers effets biologiques (radio-dermites,


leucémie, cancers radio-induits) de ces rayonnements furent mis en évidence chez les personnes les
plus concernées, c’est à dire les scientifiques eux-mêmes. On raconte qu’un chercheur ayant
conservé dans la poche de son pantalon un fragment de matériau radioactif, fut surpris en rentrant le
soir chez lui de voir une rougeur sur sa cuisse, et qu’en bon scientifique et afin de démontrer que la
rougeur était bien due au matériel transporté, plaça le fragment dans la poche opposée de son
pantalon et constata le lendemain soir que la rougeur était bien apparue sur l’autre cuisse.

I. Historique de la radioprotection :

En 1928, l’ICRP (International Commission on Radiological Protection) est créée. Elle a un rôle de
conseil, et donne des recommandations pour la législation de chaque Etat. C’est elle qui définit les
mesures d’ionisation.

En 1955, l’UNSCEAR (United Nations Scientific Committee on the Effects of Atomic Radiation),
lié aux Nations unies, donne un référentiel pour les législations.

En France, l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire, 2002) et l’ASN (Autorité de


Sûreté Nucléaire, de 2006, qui assure au nom de l’état le contrôle de la sûreté nucléaire et de la
radioprotection en France) s’occupent de la radioprotection.

C’est entre les 2 guerres, que la communauté scientifique internationale tira la sonnette d’alarme et
déclara, qu’en l’absence de connaissance complète sur ces effets biologiques ils valait mieux
limiter la dose reçue aussi bas qu’il est raisonnablement possible, as low as reasonably
achievable (ALARA) en anglais, ce qui constitue une des premières applications du principe de
précaution, largement mis à l’ordre du jours à l’heure actuelle.
Cette maxime universelle, connue de tous les utilisateurs de rayonnements ionisants, contient le
terme de raisonnable, c’est à dire qu’elle ne constitue pas une interdiction mais une limitation
contrôlée de l’utilisation de ces rayons mettant en balance les bénéfices, c’est à dire, en l’occurrence,
le diagnostic radiographique, avec les risques pris pour l’obtenir. Le terme d’achievable, est un
encouragement à faire l’effort de trouver les moyens de limiter encore davantage la dose reçue. Les
progrès technologiques concernant les écrans renforcateurs en radiologie en sont un excellent
exemple : le développement d’écrans rapides a permis de diminuer la quantité de rayons X utilisés
pour obtenir une image de qualité similaire.

Finalement la radioprotection est l’« ensemble des règles, des procédures et des moyens de
prévention et de surveillance visant à empêcher ou à réduire les effets nocifs des
rayonnements ionisants » sur les personnes et l’environnement.

II. Grandeurs et mesures :

Pour être capable d’étudier et de maitriser le risque radiobiologique, il est important de pouvoir
quantifier à la fois l’importance du rayonnement et les effets biologiques observés. Trois
grandeurs sont utilisées en radiobiologie : l’exposition, la dose absorbée et l’équivalent de dose.
Ces grandeurs peuvent être utilisées pour quantifier une exposition ou une dose reçue pendant la
durée d’émission des rayonnements, mais sont aussi utilisées pour mesurer un débit lors d’émission
continue.

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A. L’exposition :

L’exposition est la grandeur la plus anciennement utilisée en radiobiologie. Il s’agit de quantifier


l’importance du rayonnement en mesurant sa capacité à ioniser une certaine quantité d’air
contenue dans une chambre à ionisation.

La charge créée par le rayonnement est mesurée en Coulomb, et rapportée à la quantité d’air
contenue dans la chambre. L’unité dans le système international est donc le coulomb par
kilogramme. Une autre unité, parfois encore utilisée, et rendant hommage au père des rayons X,
est le Röntgen. Le Röntgen présente l’intérêt, comme nous allons le voir, de pouvoir être relié
facilement à la deuxième grandeur utilisée en radiobiologie ; la dose absorbée.

Cette grandeur est utilisée pour contrôler la conformité de la salle de radio et le bon
fonctionnement du générateur.

B. La dose absorbée :

Lorsque l’on mesure la dose absorbée, on s’intéresse, cette fois-ci, à l’objet irradié. Par définition,
la dose absorbée est l’énergie déposée par le rayonnement par unité de masse. Son unité dans le
système international est le gray, qui est un joule par kilogramme. L’ancienne unité autrefois
utilisée était le rad, et la correspondance entre l’ancienne et la nouvelle unité est un facteur 100.

L’énergie déposée dans les matières organiques dépend beaucoup de leur composition, et la dose
absorbée peut être reliée à l’exposition pour un tissu donné. Ainsi, pour les tissus mous, la dose
déposée par 1 Röntgen est d’environ 1 rad ou 1 centigray.

La dose absorbée est la grandeur utilisée en radiothérapie pour quantifier l’importance de


l’irradiation. On prescrira ainsi une dose de 44 ou 48 Gray pour le traitement de telle ou telle tumeur.

C. L’équivalent de dose :

Les effets biologiques observés peuvent être différents pour une même dose absorbée en fonction
du type de rayonnement. On s’est ainsi aperçu qu’un rayonnement alpha était beaucoup plus
destructeur qu’un rayonnement gamma ou X pour une même dose absorbée mesurée. L’équivalent
de dose permet de tenir compte de ces variations.

Il a donc été décidé d’attribuer un facteur de qualité Q à tous les rayonnements ionisants connus,
en prenant comme base les rayons X et gamma qui ont, par convention, un facteur Q égal à 1. Les
rayons alpha, par exemple ont un facteur Q égal à 20, c’est à dire qu’on considère que les rayons
alpha font 20 fois plus de dégâts biologiques que les rayons X pour une même dose absorbée.

Pour les rayons qui nous concernent, X et gamma, l’équivalent de dose est égal à la dose
absorbée. Il s’agit juste d’un changement d’unité. L’unité dans le système international est le
sievert, et l’ancienne unité était le rem. Un facteur de 100 sépare les 2 unités, comme entre le rad
et le gray.

L’équivalent de dose est la grandeur utilisée en radioprotection et les doses mentionnées dans les
textes réglementaires sont en sievert ou, plus souvent, en mili ou en microsievert.

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D. La dose efficace :

C’est la dose fictive qui, administrée de façon homogène au corps entier, entrainerait les
mêmes dommages tardifs que l’ensemble des doses reçues par le même individu au niveau des
différents organes et à des moments différents.

C’est un indicateur global de l’exposition de l’individu, défini à l’origine pour la radioprotection


des personnes professionnellement exposées et du public.

Remarque : au cours du temps la limite de dose efficace tolérée diminue car on prend conscience
des risques des RX, et non car le danger des RX aurait augmenté.

Dose efficace collective : grandeur S, se rapportant à l’exposition d’un groupe, qui peut s’obtenir
en multipliant la dose efficace moyenne du groupe exposé avec le nombre de personnes exposées
S s’exprime en homme.sievert (h.Sv). On ne doit l’utiliser que pour juger du résultat d’une
nouvelle pratique, d ’un nouveau matériel, en santé publique … mais en aucun cas pour calculer le
nombre de cancers dans une population exposée.

III. Origines des expositions :

A. Exposition d’origine naturelle :

Tout être humain et tout organisme vivant est soumis à une irradiation naturelle provenant de
radioéléments naturels inhalés, comme le radon, ou ingéré comme le potassium 40, qui
constituent ce que l’on appelle l’exposition interne, à laquelle s’ajoute l’exposition externe qui est
due à des sources radioactives naturelles provenant du sol, et qui varie selon les endroits et aussi
aux rayons cosmiques, dont l’intensité varie avec l’altitude. Les populations vivant en haute
altitude, en Amérique du Sud par exemple, reçoivent une exposition supérieure aux populations
vivant au niveau de la mer.

A cette exposition naturelle inévitable, vient s’ajouter une exposition due à l’activité humaine et en
particulier à la médecine moderne, et qui constitue une part non négligeable de l’exposition totale
dans les pays développés.

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B. Exposition d’origine humaine :

En plus de l’exposition du public dont nous venons de parler, certaines activités professionnelles
sont liées à une exposition supplémentaire.
Les travailleurs affectés par cette exposition professionnelle sont dans le secteur médical, mais
aussi dans le secteur industriel. Ce sont, par exemple, les utilisateurs des appareils de
gammagraphie qui permettent d’évaluer l’intégrité de la charpente métallique d’un béton armé sur
le pilier d’un pont ou des industries de stérilisation par les rayons gamma. Enfin le secteur de
l’industrie nucléaire, civile et militaire, constitue une part importante de l’exposition d’origine
professionnelle.

Nous verrons plus tard que ces activités professionnelles sont encadrées par une
réglementation qui protège les travailleurs contre le danger de ces rayonnements.

C. Origine de l’exposition en radiologie :

Figure 7: Origine des rayonnements

Il est important de connaître l’origine de l’exposition pour pouvoir mieux s’en protéger. En
radiologie, l’exposition provient du rayonnement primaire, utilisé pour faire la radiographie, du
rayonnement secondaire ou diffusé, et enfin du rayonnement de fuite.

1. Le rayonnement primaire :

Le faisceau primaire est quantitativement le plus important. C’est normal puisque c’est la raison
d’être de l’appareil. Le faisceau primaire est à l’origine de la formation de l’image radiographique.

Il est quantitativement important, mais il est bien maitrisé. Son origine est bien connue: c’est le
tube. En plus, il est matérialisé par un faisceau lumineux qui permet de simuler le tir. Ce faisceau
lumineux est obligatoire sur toutes les unités de radiodiagnostic.

Il est également modulable par des diaphragmes qui permettent à l’utilisateur d’ajuster la taille du
champ à la partie à radiographier.

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Il est facile de s’en protéger: il suffit de s’en


écarter. La règle d’or concernant le faisceau
primaire est de ne jamais mettre une partie de
son corps dans le faisceau primaire, même
protégé par des vêtements de plombs.
Autrement dit, je ne veux pas voir sur les
radiographies prises en clinique, des mains ou
des doigts qui tiennent l’animal ou la cassette.

Figure 8: PAS DE MAIN SUR LA RADIO!

2. Le rayonnement diffusé :

Le rayonnement diffusé est environ 1000 fois moins intense que le faisceau primaire. Il provient du
patient ou de la table par l’effet Compton, qui, vous vous en rappelez, entraine une déviation des
rayons X et donc une diffusion du rayonnement dans toute les directions. Il est présent dans toute la
pièce, à partir du moment où on voit le patient.

3. Le rayonnement de fuite :

Le rayonnement de fuite est quantitativement similaire au rayonnement diffusé. Son origine est
cependant différente: il provient du tube. Il est limité réglementairement par des normes de
construction. Comme le rayonnement diffusé, il est présent partout dans la salle de radio.

IV. Effets biologiques des radiations ionisantes :

Voyons maintenant pourquoi ces rayons sont dangereux et qu’il faut s’en protéger. Nous avons
besoin, pour cela, de comprendre quels sont les effets des rayonnements ionisants sur les êtres
vivants.

A. Conséquences des ionisations :

Que l’interaction soit un effet photoélectrique ou un effet Compton, l’interaction entre les rayons X
et la matière a pour conséquence directe la production d’un ion positif et d’un électron libre
ayant une certaine énergie cinétique. Cet électron libre va être à l’origine au cours de son trajet
dans la matière, d’autres ionisations, par choc avec des électrons, qui eux même pourront être à
l’origine d’autres ionisations. A partir d’une interaction photoélectrique ou Compton, c’est en réalité
une cascade d’ionisations qui est produite, ce qui fait dire que les rayons X ou gamma sont des
rayonnements indirectement ionisants.

L’ionisation des atomes constituant les molécules présentes dans la cellule peut avoir des
conséquences directes sur leur composition, leur forme et leurs propriétés. Mais c’est l’ionisation

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de l’eau, molécule la plus fréquente dans la cellule, qui est à l’origine de la majorité des dégâts
causés par les rayons X et gamma.

L’ionisation des molécules d’eau est à l’origine de recompositions qui donnent naissance à des
radicaux libres qui sont caractérisés par une instabilité et un pouvoir oxydant. Ce processus est
appelé radiolyse de l’eau.

ionisation

Effet indirect : Effet direct sur


H2O donne
Radicaux libres l’ADN

réparation

mutation Mort cellulaire

Figure 9: effets directs et indirects des rayons ionisants

B. Différences de sensibilité des cellules

Compte tenu des effets à l’échelle cellulaire, on peut se douter que tous les tissus ne vont pas réagir
de la même manière. La sensibilité des tissus dépend du degré de différenciation cellulaire et de
la vitesse de renouvellement du tissu.
Si la cellule meurt au moment où elle essaye de se diviser, on comprend que les cellules qui se
divisent souvent vont être plus rapidement affectées. Les tissus composés de cellules qui se divisent
beaucoup et qui sont peu différenciés sont donc beaucoup plus sensibles aux rayonnements
ionisants. Parmi ceux-ci, la moelle osseuse, les épithéliums digestifs, de la peau, les cellules
germinales, le fœtus, sont très sensibles aux radiations. En revanche, l’os, le muscle, le tissu
nerveux, composé de cellules très différentiées sont beaucoup plus résistants. L’hématie est un cas
particulier, puisque c’est une cellule sans noyau, donc sans ADN, et par conséquent très résistante.

C. Irradiation locale

L’irradiation locale ne provoque aucune sensation au moment où elle est réalisée. Les premiers
effets ne se font sentir que quelques heures ou, plus souvent, quelques jours en fonction de la dose
reçue et du tissu irradié.

L’intensité de ces effets est directement liée à la dose reçue: on parle d’effet déterministe. Ils
correspondent à la mort des cellules irradiées et à la cicatrisation du tissu.

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Lorsqu’on irradie la peau, une inflammation (une brulure) de la surface irradiée apparaît, que l’on
appelle radiodermite. On constate ces lésions après une radiothérapie. Beaucoup de radiologues
du début du siècle souffraient de radiodermite des doigts à cause d’une irradiation mal contrôlée.
L’évolution du matériel et des techniques et la prise de conscience des dangers des rayonnements
ionisants ont quasiment fait disparaître ces radiodermites.
L’irradiation de l’œil entraine une conjonctivite sèche et une cataracte. L’irradiation des gonades
entraine une stérilité temporaire ou définitive en fonction de la dose reçue.

Ces effets sont des effets immédiats. Ils précèdent les effets retardés des radiations qui peuvent
survenir quelques mois, voire quelques années après l’irradiation initiale. Il s’agit de lésions de
fibrose, souvent atrophique, qui rendent les cicatrices de peau irradiées au cours d’une
radiothérapie, par exemple, très tendue.
La radionécrose est aussi une complication tardive de l’irradiation du tissu osseux pour laquelle un
événement déclencheur, qui peut être une fracture ou une infection, va être à l’origine de la
division de cellules osseuses différentiées qui avaient été irradiées et donc de leur mort. Le
phénomène se propage de proche en proche et entraine une nécrose de la région irradiée contre
laquelle il est très difficile de lutter.

D. Irradiation aigüe

Lors d’irradiations du corps entier, lors d’accident nucléaire majeur ou lors des irradiations
provoquées par les bombes atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki, par exemple, on a pu constater
une séquence composée de 3 phases.

La première phase est appelée le prodrome. On constate des signes peu spécifiques de nausée, de
vomissements, voire de diarrhée.

Puis, les symptômes disparaissent pour laisser place à une phase de latence.

Puis, en fonction de la dose reçue, 3 expressions sont possibles : le syndrome hématopoïétique qui
correspond à une aplasie médullaire, voit l’apparition d’une pancytopénie majeure. Des transfusions
et une greffe de moelle osseuse sont alors nécessaires pour guérir le patient.
Le syndrome gastro-intestinal apparaît avec une dose supérieure et se caractérise par des signes
digestifs, diarrhée, vomissement, correspondant à l’érosion de l’épithélium digestif. Ce syndrome
est souvent mortel à moins d’une réanimation intense, et pour les doses les plus réduites.
Enfin, à plus forte dose, un syndrome neuro-vasculaire, toujours fatal, est décrit caractérisé par
des signes cliniques neurologiques, convulsions, coma, contre lequel on ne peut pas lutter.

E. Effets des faibles doses

Ce qui nous intéresse plus particulièrement en radiologie, ce sont les effets des faibles doses
répétées, au cours de la vie professionnelle.

Il n’existe quasiment plus, à l’heure actuelle, de radiodermite provoquée par l’utilisation d’appareil
de radiodiagnostic et les effets redoutés sont des effets dits stochastiques, c’est à dire que la
probabilité d’apparition de ces effets est liée à la dose, mais l’intensité de l’effet est indépendant
de la dose. Il s’agit par exemple de l’apparition de cancers radioinduits, pour lequel la gravité ou
la vitesse de progression est indépendante de la dose reçue.

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L’effet des faibles doses est difficile à évaluer, car plus la dose est faible, moins les effets sont
fréquents. Ainsi, on va pouvoir apprécier les effets cancérigènes des radiations en comparant la
prévalence de certains cancers dans des populations exposées aux rayonnements ionisants par
rapport à une population comparable non exposée. Les études épidémiologiques après l’accident de
Tchernobyl ou les bombes lancées sur le japon ont largement contribuées aux connaissances sur
ce sujet.

On parle d’augmentation du risque et on tente de relier, par ces observations, le risque de


développer telle ou telle affection avec la dose reçue. Lorsque la dose diminue, le risque diminue,
mais on ne connaît pas, à l’heure actuelle, la dose limite en deçà de laquelle il n’y a plus de
risque. Cela justifie le principe de précaution appliqué en radioprotection et l’adage ALARA (as
low as reasonably achievable).

Les effets des faibles doses sont à l’évidence retardés, et ce n’est pas la semaine prochaine, ni
même l’année prochaine que vous pourriez subir les conséquences de l’exposition reçue pendant
vos semaines de radiologie à l’ENVL, mais, si par malheur cela arrivait, ce serait probablement à la
fin de votre vie active. Le risque est lié à la dose reçue cumulée au cours de la vie professionnelle.

Ces faibles doses sont donc d’autant plus insidieuses qu’elles sont non seulement indolores au
moment de l’exposition, mais que les effets sont retardés et correspondent à une augmentation du
risque d’avoir tel ou tel cancer. Il faut quand même relativiser ce risque, en le comparant aux
risques quotidiens d’accident de la circulation, par exemple, qui sont considérables, ou au risque de
cancer pris par les fumeurs. Les rayonnements ionisants tuent beaucoup moins que la route ou le
tabac, mais ce risque est pris en considération car il est issu d’une activité professionnelle, et qu’il
ne correspond pas nécessairement à un choix personnel, comme le fait de prendre la route ou de
fumer. Il est donc indispensable de protéger les travailleurs contre ce risque, même s’il est très
faible par rapport à d’autres risques de la vie actuelle.

Les effets retardés sont constitués des cancers, leucémies, cancers de la thyroïde, des os, du sein,
pour lesquels sans pouvoir apporter la preuve formelle de la relation de cause à effet pour chaque
individu, on constate une augmentation de la prévalence chez les populations exposées. Par
mesure de précaution, ces cancers vont être souvent déclarés maladie professionnelle par la sécurité
sociale, au bénéfice du doute, lorsqu’ils surviennent chez des personnes travaillant ou ayant
travaillé avec des rayonnements ionisants.

Les effets sur l’embryon et le fœtus sont une deuxième catégorie d’effet stochastique connu. Les
effets sont plus fréquents et plus grave dans la première moitié de la grossesse, ce qui est
malheureux car c’est le moment où la grossesse est le moins visible et parfois celle-ci n’est même
pas connue. Les rayonnements ionisants peuvent être à l’origine d’avortement, de malformations,
ou de retard de croissance, qui se mesurent en termes d’augmentation de la prévalence dans une
population, et qu’il est encore une fois difficile d’identifier à l’échelle individuelle.

Les mesures réglementaires sont là pour garantir un risque minimum pour les travailleurs qui
n’ont pas nécessairement tous les éléments pour comprendre le risque qu’elles ou qu’ils prennent.

Le troisième risque est un risque de dérive génétique à l’échelle des populations. Ce risque a été
bien étudié chez des populations d’insectes, mais n’a jamais été mis en évidence chez l’homme. On
pourrait penser que les populations andines vivant en haute altitude depuis des générations et des
générations, pourraient être sujet à une dérive génétique par rapport aux populations vivant au
niveau de la mer. Il n’en est rien, et ce risque reste théorique en ce qui concerne l’espèce humaine.

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BASES DU TRONC ET DE L’IMAGERIE

Effets non aléatoires : Effets aléatoires (stochastiques) :


Déterministes : Probabilistes :
-relation dose-effet -relation dose-fréquence
-seuil d’apparition -pas de seuil d’apparition
-gravité proportionnelle à la dose -gravité indépendante de la dose
-réversible -irréversibles
Spécifiques Non spécifiques
Précoces Tardifs
Prévention en maintenant toujours les doses en Limitation du risque en maintenant les doses à
dessous du seuil d’apparition un très bas niveau

V. La radioprotection :

A. Principes de la radioprotection :

JOL reprend les 3 principes à suivre :


-JUSTFICATION : réfléchir sur le bien-fondé d’un cliché
-OPTIMISATION : comment obtenir le bon premier cliché avec la moindre exposition des
travailleurs et du public
-LIMITATION : Respecter les limites réglementaires d’exposition donc porter les dosimètres
individuels et nominatifs et s’assurer de la dose ambiante avec les dosimètres d’ambiance et le
contrôle du générateur
Les mesures réglementaires sont nationales et internationales. Elles sont mises en place par une
Personne Compétente en Radioprotection (formation par des organismes agréés), qui se charge de :
-demandes d’autorisation et déclaration d’activité
-classement des personnels et des zones en fonction des risques du poste (« non classé », « catégorie
B » ou « catégorie A »)
-la mise en place des contrôles (personnel, ambiance)
-la formation du personnel à la radioprotection
-règlement intérieur
-respect des règles de radioprotection

B. Mesures de radioprotection :

1. Contre le faisceau primaire :

Le faisceau lumineux indique la zone traversé par le faisceau primaire. Il ne faut JAMAIS traverser
le faisceau primaire (y compris en tenant l’animal ou la cassette…)

2. Contre les rayons diffusés et de fuite :

On limite pour cela le temps d’exposition et le nombre d’expositions. On augmente autant que
possible la distance, d’après la loi de l’inverse du carré : si on augmente la distance par 2, on
diminue les rayons reçus par 4.

Des barrières de protection arrêtent une partie des RX, jamais la totalité, et pour renforcer leur
efficacité on utilise des matériaux de numéro atomique élevé comme le plomb : écran de protection,
tablier, gants, protège thyroïde.

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BASES DU TRONC ET DE L’IMAGERIE

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