Les Ksour Du Tafilalet Un Patrimoine Cul
Les Ksour Du Tafilalet Un Patrimoine Cul
Les Ksour Du Tafilalet Un Patrimoine Cul
Résumé:
Les Ksour de Tafilalet constituent un symbole de l'architecture historique du sud-est du
Maroc, ce sont des facteurs importants qui indiquent la richesse de la civilisation du grand
Tafilalet, la capitale des caravanes commerciales qui, dans le passé, voyagent à travers Sijilmassa
vers l’Afrique. Mais malgré la diversité de l’habitat traditionnel dans cet espace oasien qui compte
plus de 360 ksar, on peut dire que le ksar dans sa version dégradée actuelle, est voué à la
disparition car il est devenu synonyme de pauvreté pour les populations qui y résident encore.
Certes, il existe encore des ksour occupés mais c'est parce que leurs occupants ne disposent pas
moyens financiers pour réaliser de nouvelles constructions en dehors de l’enceinte.
De ces quelques constatations, une intervention rapide pour protéger cette unique
installation culturelle est indispensable, et ainsi prendre toutes les actions et les mesures
nécessaires afin de les préserver, et se qualifier pour jouer pleinement leurs rôles économique et
culturel.
Les mots clés: patrimoine culturel ; le Tafilalet ; tourisme ; ksour.
JEL Classification Codes: L83 ; M14
:اﳌﻠﺨﺺ
ﻓﻬﻲ ﻋﻮاﻣﻞ ﻣﻬﻤﺔ ﺗﺪل ﻋﻠﻰ ﺛﺮاء ﺣﻀﺎرة ﻓﻴﻼﻟﺖ،رﻣﺰا ﻟﻠﻌﻤﺎرة اﻟﺘﺎرﳜﻴﺔ ﳉﻨﻮب ﺷﺮق اﳌﻐﺮب ً ﺗﻌﺘﱪ ﻗﺼﻮر ﻓﻴﻼﻟﺖ
ﻟﻜﻦ ﻋﻠﻰ اﻟﺮﻏﻢ ﻣﻦ ﺗﻨﻮع اﻟﺴﻜﻦ اﻟﺘﻘﻠﻴﺪي ﰲ. ﻋﺎﺻﻤﺔ اﻟﻘﻮاﻓﻞ اﻟﺘﺠﺎرﻳﺔ اﻟﱵ ﺳﺎرت ﰲ اﳌﺎﺿﻲ ﻋﱪ ﺳﺠﻠﻤﺎﺳﺔ ﻷﻓﺮﻳﻘﻴﺎ،اﻟﻌﻈﻴﻤﺔ
ﳏﻜﻮم ﻋﻠﻴﻪ ﻟﺰوال، ﳝﻜﻨﻨﺎ اﻟﻘﻮل أن اﻟﻘﺼﺮ ﰲ ﻧﺴﺨﺘﻪ اﳊﺎﻟﻴﺔ اﳌﺘﺪﻫﻮرة،ﻗﺼﺮا
ً 360 ﻣﺴﺎﺣﺔ ﻫﺬﻩ اﻟﻮاﺣﺔ اﻟﱵ ﲢﺘﻮي ﻋﻠﻰ أﻛﺜﺮ ﻣﻦ
وﻟﻜﻦ ذﻟﻚ ﻷن ﺳﺎﻛﻨﻴﻬﺎ ﻻ، ﻻ ﺗﺰال ﻫﻨﺎك ﻗﺼﻮر ﻣﺄﻫﻮﻟﺔ، ﻟﻄﺒﻊ.ﻷﻧﻪ أﺻﺒﺢ ﻣﺮادﻓًﺎ ﻟﻠﻔﻘﺮ ﻟﻨﺴﺒﺔ ﻟﻠﺴﻜﺎن اﻟﺬﻳﻦ ﻳﻘﻴﻤﻮن ﻫﻨﺎك
ﻳﻌﺪ اﻟﺘﺪﺧﻞ اﻟﺴﺮﻳﻊ ﳊﻤﺎﻳﺔ ﻫﺬا، ﻣﻦ ﺧﻼل ﻫﺬﻩ اﳌﻼﺣﻈﺎت اﻟﻘﻠﻴﻠﺔ،ﳝﻠﻜﻮن اﻹﻣﻜﺎﻧﻴﺎت اﳌﺎﻟﻴﺔ ﻟﺒﻨﺎء ﻣﻨﺎزل ﺟﺪﻳﺪة ﺧﺎرج اﻟﻘﺼﺮ
واﻟﺘﺄﻫﻞ ﻟﻠﻌﺐ أدوارﻫﺎ اﻻﻗﺘﺼﺎدﻳﺔ، و ﻟﺘﺎﱄ اﲣﺎذ ﲨﻴﻊ اﻹﺟﺮاءات واﻟﺘﺪاﺑﲑ اﻟﻼزﻣﺔ ﻟﻠﺤﻔﺎظ ﻋﻠﻴﻬﺎ، ًاﳌﺮﻓﻖ اﻟﺜﻘﺎﰲ اﻟﻔﺮﻳﺪ ﺿﺮور
.واﻟﺜﻘﺎﻓﻴﺔ ﺑﺸﻜﻞ ﻛﺎﻣﻞ
. اﻟﻘﺼﻮر؛ ﻓﻴﻼﻟﺖ؛ اﻟﱰاث اﻟﺜﻘﺎﰲ؛ اﻟﺴﻴﺎﺣﺔ:اﻟﻜﻠﻤﺎت ﻣﻔﺘﺎﺣﻴﺔ
M14 ،L83 : JEL ﺗﺼﻨﻴﻔﺎت
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Les ksour de Tafilalet : patrimoine culturel et touristique en déclin
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Auteur correspondant : Mohamed Sadiki,: mohamed.sadiki@outlook.com
1. INTRODUCTION
« Les Ksour de Tafilalet sont au nombre des jours de l’année », une citation
populaire et localement connue dans la région de Tafilalet par tous les habitants,
et qui reflète l’histoire glorieuse de Tafilalet, par conséquent, aujourd’hui on
trouve le contraire, une région vide et abandonnée, des ruines des ksour et des
espaces agricoles arides.
Malgré cette diversité de l’habitat traditionnel dans cet espace oasien, on peut dire
que le ksar, dans sa version dégradée actuelle, est voué à la disparition car il est
devenu synonyme de pauvreté pour les populations qui y résident encore. Certes,
il existe encore des ksour occupés mais c'est parce que leurs occupants ne
disposent pas de terrain et de moyens financiers pour réaliser de nouvelles
constructions en dehors de l’enceinte. Il est malheureux que la survie des Ksour,
soit liée à la pauvreté et à l’exclusion d’un ensemble de citoyens.
De ces quelques constatations, une intervention rapide pour protéger cette unique
installation culturelle est indispensable, et ainsi prendre toutes les actions et les
mesures nécessaires afin de les préserver, ce qui présentera l’objet de notre article
en se basant sur le cadre général des ksour en relation avec les oasis, en passant
vers l’aspect architectural de ces monuments dans leur histoire comme des lieux
habités tout en arrivant leur aspect touristique de nos jours et leur réhabilitation
pour servir aux besoins actuels des locaux.
2. Le Ksar et l’oasis
Photo 1: vue panoramique de l'oasis de tafilalet, ksar oulad chaker, commune aoufous, Errachidia, Maroc
Au-delà de la production agricole, forçant les habitants à occuper les zones arides,
d’autres facteurs ont également conditionné l’emplacement et la structure
urbanistique des oasis. On dit que les plus vieilles oasis sont issues des routes
transsahariennes du Moyen-Âge. Elles servaient principalement de relais au
commerce de l’or et des esclaves entre le Maghreb et l’Afrique Noire. Alors
points de ravitaillement, les oasis sahariennes jouent un rôle économique des plus
importants où l’on retrouve, au milieu du désert, le relais indispensable, le gîte
d’étapes nécessaire à l’existence matérielle et morale du nomade. Cependant,
l’image de l’oasis accueillante pour le voyageur appartient encore une fois au
mythe occidental. L’oasis est à cette époque, un monde âpre où la conquête de
l’eau est très coûteuse : les oasis se forment donc en enclaves fermées et hostiles
au monde extérieur. Situées aux frontières des états, elles servaient souvent de
point d’appui pour de nouveaux territoires ou de bases de replie lors d’attaques
guerrières. Les oasis sud marocaines en sont de bons exemples.
Ainsi, on voit apparaître une forme d’architecture et d’urbanisme issue de ce
monde sédentaire où les fonctions d’agriculture et de protection sont
prédominantes.
C’est alors qu’au-delà de Marrakech, s’étend au sud le pays des grandes Kasbahs
de commandement. Tizi-n-Tichka et Tizi-n-Test sont de réels joyaux annonçant le
ksar le plus connu, Aït- Benhaddou et le carrefour des routes vers Mhamid et
Zagora, par la vallée du Drâa, ou vers Boumaine et Tafilalet, par la vallée du
Dadès. Le ksar et la kasbah sont surtout logés dans les régions du Tafilalet, du
Drâa et du Dadès.
Afin de mieux les définir, les ksour (du pluriel de ksar sont des villages fortifiés
de murailles en terre et les kasbahs, sont pour leur part de magnifiques demeures
familiales. Tous deux édifiés sur les collines du Sud du Haut-Altlas marocain,
elles permettaient à la population de se protéger des nombreuses attaques des
tribus nomades. Ceux-ci attaquaient les Ksour et pillaient les oasis en s’emparant
d’une partie des récoltes. On peut donc dire que la tradition guerrière conditionna
la manière dont les berbères avaient de s’installer sur leur territoire. Ainsi, des
enceintes fortifiées très hautes, des tours d’angle, des murs âpres et épais
caractérisent ces ksour, d’une beauté et d’une élégance certaine. Ces forteresses
sont également protégées par des portes fermées derrière lesquelles des chemins
multiples et labyrinthiques se dessinent. Nul ne peut passer inaperçu en entrant
dans un ksar ou une kasbah.
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M. Sadiki, A. Essami, A. Bouaouinate
En 1987, le ksar fut choisi comme site du patrimoine mondial par l’UNESCO en
raison des caractéristiques des constructions qui leur conférent une valeur
exceptionnelle. Parmi ces caractéristiques, on peut noter, d’après des critères de
I’ICOMOS :
- Leur adaptation aux conditions climatiques.
- Leur fusion et leur intégration au paysage environnant.
- La simplicité et l’ancienneté des procédés architectoniques qu’elles mettent en
œuvre.
- L’harmonie des proportions et des volumes.
- La sobriété et l’efficacité du décor dont elles sont revêtues.
La valeur exceptionnelle de ces bâtisses menacées de délabrement total justifie
pleinement leur inscription sur la Liste du patrimoine mondial.
4. Le tourisme culturel agent de développement
Il faut encourager un tourisme respectueux des principes du développement
durable et de l’environnement ; toutefois sans excès de tourisme au risque de
nuire au patrimoine et à l’environnement.
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Les ksour de Tafilalet : patrimoine culturel et touristique en déclin
et le tournage de films célèbres dans ses décors. Cette activité touristique s’est
matérialisée par les résultats suivants :
- Création de bazars et magasins de souvenirs,
- Construction de deux petits hôtels.
- Création d’une association culturelle.
- Intégration systématique du ksar d’Ait Ben Haddou dans le programme des
circuits des tours opérateurs étrangers et des agences de voyages marocaines
venant de Marrakech et de Ouarzazate.
- Une fréquentation touristique estimée à
400siteurs/jour’.
4.3 Le patrimoine architectural, incarnation de l’identité locale
dégradation. Par conséquent les centres urbains du Tafilalet présentent une forte
dualité entre le tissu urbain traditionnel et les autres composantes urbaines plus
récentes tant au plan de la morphologie qu’à celui des fonctions. Ces centres
urbains connaissent une juxtaposition de deux systèmes urbains différents dont le
plus récent a tendance à acquérir un poids de plus en plus menaçant pour l’ancien,
d’où le phénomène de plus en plus inquiétant de marginalisation de l’habitat
traditionnel.
Si l’on veut envisager l’existence du patrimoine architectural du Tafilalet, on ne
peut la voir qu’à travers les changements qu’il va subir à long terme. Si une
politique opérante de gestion du patrimoine et de planification urbaine n’est
entreprise pour le sauvegarder, ce patrimoine est condamné à disparaître.
D’autres arguments objectifs peuvent être avancés pour plaider en faveur
d’une large mobilisation pour assurer la conservation et la mise en valeur
de ce patrimoine :
La rénovation et la restructuration de l’habitat traditionnel des Ksour,
permettra à moindre coût d’utiliser ou de réutiliser un stock important de
logement tout en permettant de lutter efficacement contre l’abandon qui
prend ampleur et oblige un nombre important des populations à l’exode
vers les villes.
La remarquable beauté de ce patrimoine et la qualité de son paysage sont
des potentialités culturelles et touristiques de première importance en
matière de développement économique et social.
L’habitat des Ksour est aussi adapté aux besoins d’un nombre important
de populations sur le plan économique, social et culturel ainsi que sur le
plan de l’esthétique et du confort et il mérite que des efforts soient faits
pour l’intégrer dans le contexte urbain moderne.
Il est un élément de base de la culture traditionnelle vers lequel doivent se
pencher tous ceux qui sont soucieux de rechercher l’authenticité culturelle
du peuple marocain.
Il constitue un patrimoine culturel, urbain et paysager exceptionnel dont la
disparition constitue un appauvrissement irréversible du patrimoine
culturel de toute l’humanité.
Les enjeux économiques de la mise en valeur du patrimoine ksourien sont
multiples, diverses activités peuvent être générées par ce processus :
o Les travaux de conservation ou de restauration des ksour en utilisant les
technologies traditionnelles et culturales devraient mobiliser en même
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Valorisation touristique
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Intégration de la population
dans le développement des
ksour
6. Conclusion :
Pour conclure, La réhabilitation de ces monument historiques est une expérience
favorable dont l’intérêt général est de sauver un patrimoine architectural unique
qui représente la mémoire collective et le développement d’une activité
touristique à la région de Tafilalet particulièrement.
On peut dire que la kasbah est une production architecturale humaine et originaire,
un art expressif qui nous apporte plein de chose, une culture, une civilisation et
toute une histoire qui remonte au passé profond de nos ancêtres. C’est vrai que
notre société rurale de Tafilalet a subi dès la pénétration française de nombreuses
mutations et transformations, particulièrement le mode d’habitat traditionnel, et
ma façon de construire, mais, la réhabilitions organisée de ce patrimoine dans
l’ensemble de l’oasis de Tafilalet peut nous offrir l'opportunité de découvrir les
merveilles naturelles, l'architecture en pisé et la vie traditionnelle des Amazighs
du sud marocain.
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7. Liste bibliographique :
Contribution au diagnostic terrestre des oasis de Tafilalet : composantes, interventions et
perspectives, A. BOUYAHIAOUI, thèse de doctorat en géographie, université Sidi Mohamed
Ben Abdellah, FLSH, 2012/2013
Étude sur les stratégies d’aménagement et développement des oasis au Maroc, MATEUH
(ministre de l’aménagement du territoire, de l’environnement, de l’urbanisme et de l’habitat),
Bureau d’étude : Dirasset, Tunisie, 2002
La mise en tourisme d’un espace oasien fragile et marginalisé, la région du Tafilalet dans
le sud-est marocain : enjeux, freins et perspectives, M. BOUKHEROUK, thèse pour
l’obtention du doctorat en géographie, janvier 2011, P.260
Le patrimoine au cœur du tourisme culturel. Colloque International "Tourisme oasien :
formes, acteurs et enjeux", B. BENYOUCEF, Université Ibn Zohr, Agadir (Maroc), Faculté
Poly- disciplinaire de Ouarzazate. 23-25 octobre 2008, Oct 2008, Ouarzazate, Morocco
Le paysage de l’oasis dans le sud du maroc, C. Cournoyer, Université de Montréal,
Workshop de la CUPEUM Marrakech, 2004
Patrimoine et développement régional au Maroc, R. EL ANSARI, Institut National
d’Aménagement et d’Urbanisme (INAU)
Plaidoyer pour la réhabilitation des Ksour du Tafilalet, M. TILIOUA, revue « les oasis du
Maroc », vol.1, centre tarik ibnou zyad, 2014
Stratégie Nationale de Développement Durable, rapport final, juillet 2016
Stratégie pour un développement durable du tourisme au Sahara, Ezzedine Hosni,
Décennie mondiale du développement culturel, UNESCO, 2000
Tourisme du désert, ou désir de faire du tourisme autrement…, HILALI, M., 2005, dans :
Tourisme rural et développement durable sous la coordination de CHATTOU, avec la
contribution de l’Ecole Nationale d’Agriculture de Meknès, pp. 102-124
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