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Thème :
S'il nous est impossible de laisser à l'impasse le soutien que nous avons reçu
de la part de notre entourage, c'est pourquoi nous tenons, avant tous, à
adresser un remerciement très particulier à MR ZERKHFAOUI pour son
encadrement et son suivi durant la réalisation de ce modeste travail et même
en dehors du cadre officiel, aussi pour son orientation et ses conseils
prodigieux qui ont su jouer le poids.
Nous remercions bien entendu les membres de notre jury pour leur appui et
leur participation, ils aimablement acceptent de relire notre travail et de nous
faire part de leurs utiles remarques.
A mes chers Parents qui m’ont encouragé et soutenu durant tout mon cursus :
A mon frère ANIS, mes sœurs et mes chers petits neveux DJAZ, ISHAK, ANIA,
MEHDI.
A tous ceux qui sont chers pour moi, et ceux qui m’ont aidé de loin ou de prêt.
TAHIR.Z
Dédicace
C’est avec profonde gratitude et sincère mots, que je dédie ce mémoire à:
- Ma petite famille:
SERKHANE.K
Sommaire
Introduction générale
La devise « Le client est roi » se vérifie encore plus de nos jours. A mesure que
s'améliore la qualité de vie, la demande de produits et de services de meilleures qualités
augmente également. Partout dans le monde, les clients exigent que le produit ou le service
pour lequel ils ont payé corresponde à leurs spécifications, réponde à leurs attentes ; et qu'il
fonctionne comme prévu. La qualité est alors vue comme la capacité de répondre aux attentes
du consommateur à un coût et à un prix, tous les deux, « acceptables » l'un par l'entreprise,
l'autre par le client.
Pour faciliter cette activité, l’arrivée de la série de normes ISO 9000, se présentant
comme une alternative de management, susceptible de conduire une entreprise à l'efficacité et
à l'efficience, et ainsi donc vers l'excellence. L'objectif de cette série de normes sera alors de
fournir un mécanisme permettant de déterminer et de répondre aux besoins des clients,
d'éviter les erreurs lorsque cela est possible et lorsque ce n'est pas le cas, de les corriger de
façon à améliorer le procédé et à répondre aux besoins des clients de façon cohérente, au
moindre coût. De cette série, la norme ISO 9001 dans sa version 2000 aide beaucoup les
entreprises, en ce qu’elle spécifie particulièrement les exigences pour un système de
management de la qualité et porte l'efficacité du système à satisfaire les exigences des clients.
Notre choix s’est porté sur le thème de l’appropriation des instruments de gestion de la
qualité au niveau des entreprises algériennes cas de la norme ISO9001, vu l’importance que
possède cet élément dans le management de la qualité et dans le management stratégique en
générale, cela avec adéquation avec la formation que nous avons suivis pendant deux ans.
1
Introduction générale
Problématique
Afin de réponde à la problématique soulevée, nous avons jugé utile de formuler deux
hypothèses :
Objet de l’étude :
Objectif de la recherche :
Notre recherche a été réalisée dans l’objectif principale est de répondre à notre
problématique en premier lieu, ensuite :
2
Introduction générale
L’enquête menée dans le cadre de notre travail de recherche à été réalisée au niveau de
l’entreprise nationale industrielle d’électroménagers (ENIEM).notre choix a été réalisé par
rapport a sa réputation au niveau national, la qualité des produits et aussi a son ancienneté
dans ce secteur d’activité qui est considéré comme première usine ouverte en Algérie après
l’indépendance.
-Un entretien semi directif avec le DRH et RMQ afin de comprendre le système de mise en
place des outils de gestions et les techniques de sensibilisation des nouvelles normes de
management qualité.
-Un questionnaire direct avec les employés et les cadres dirigeants qui sont liés directement à
l’application des procédures de la norme ISO9000.
Plan de rédaction :
3
Chapitre I :
La norme ISO 9001 du management
de la qualité à la qualité total
Chapitre I: la norme ISO 9001 du management de la qualité à la qualité totale
Introduction
1
- Cette définition est extraite de l’édition 2000 de la norme internationale ISO 9000 (Systèmes de management
de la qualité – Principes essentiels et vocabulaire).
2
-Le roi Hammourabi fut, vers 1750 avant J.C., le fondateur de l’empire babylonien. P 81
5
Chapitre I: la norme ISO 9001 du management de la qualité à la qualité totale
L’exemple le plus souvent avancé de ce travail de mise en compatibilité par des règles
est celui de la description et de la limitation du nombre de filets de vis par l’Anglais
Whitworth (1841), travail qui donnera naissance à un ensemble de normes pour l’Angleterre
et sa zone d’influence2. La normalisation sous cette version3 permet ainsi les échanges entre
entreprises concourant à la fabrication de produits finis et contribue, de ce fait, au
développement du commerce. L’idée consistant à considérer la qualité en tant qu’attribut ou
dispositif indispensable à la rationalité marchande (se référer par exemple à SALAIS 1991 ; et
à CALLON 1998) indique, selon nous, que l’essor de la qualité au cours du XIXème siècle
procède, dans une large mesure, du mouvement de la normalisation technique: «Si l’on
observe la qualité d’aujourd’hui sans oublier celle d’hier, on s’aperçoit qu’elle croise le
mouvement historique de la normalisation industrielle qui, après avoir concerné
l’harmonisation des dispositifs techniques (équipements ferroviaires, matériels électriques,
filetages…) s’étend désormais de plus en plus au domaine social, avec la définition de
standards en matière d’hygiène, de sécurité, ou de services » (COCHOY et DE TERSSAC,
1999).2
1
- Adam Smith, «De la richesse des nations». P 24.
2
- COCHOY et DE TERSSAC, 1999 : p.4
6
Chapitre I: la norme ISO 9001 du management de la qualité à la qualité totale
2- L’inspection De La Qualité
Au début du XXème siècle, la maîtrise dimensionnelle des pièces produites en série est
perçue comme la problématique principale de la maîtrise de la qualité des fabrications. Les
pays les plus industrialisés voient, à cette époque, la mise en place d’institutions nationales
normatives concourant à aider les entreprises à résoudre cette problématique. En France, le
Laboratoire Central d’Électricité est créé en 1882 afin de « fournir au public des indications
aussi précises que possible sur la valeur des différents appareils inventés ». Puis, en 1901, le
Laboratoire National d’Essais, avec sa vocation élargie aux essais physiques, chimiques et
mécaniques à destination des industriels, puis de l’Etat et enfin des particuliers
(DRAGOMIR et HALAIS, 1995)1. En cette même année, le Engineering Standards Comité
est créé en Angleterre. Considéré comme le véritable premier organisme normalisateur, il
prendra son nom actuel en 1928 : British Standard Association (MAZALEYRAT, 2000).
Une institution équivalente est mise en place en Allemagne en 1917, le NDI, qui deviendra le
DIN actuel (Deutsches Institut für Normung). En France, le Ministère du Commerce et de
l’Industrie ordonne, par décret du 10 juin 1918, la création de la Commission Permanente de
Standardisation (CPS), ancêtre de l’AFNOR (Association Française de Normalisation), elle-
même créée en 1926 (GALLAND, 2001 : p.7).
1
- dragomir et halais 1995. P31
2
- veltz. Op. Cit. p 151 ; courpasson op. Cit. p 241.
3
- la ville et teiger 1979, p 279.
4
- courpasson 1996. PP. 241-242.
7
Chapitre I: la norme ISO 9001 du management de la qualité à la qualité totale
1
MARQUETTE, 1993 : note 21.
8
Chapitre I: la norme ISO 9001 du management de la qualité à la qualité totale
En 1924, Shewart adresse à son supérieur hiérarchique une note interne qui propose
l’utilisation d’un graphique de contrôle permettant la maîtrise statistique de la qualité des
fabrications, la célèbre carte de contrôle dont l’utilisation, de nos jours, est normalisée 2 et
largement étendue. Le principe de son utilisation repose sur deux notions nouvelles et
centrales, le Niveau de Qualité Acceptable (NQA) et les limites de contrôle, dont les mises en
œuvre communes peuvent être résumées de la manière suivante:
Le NQA correspond à un pourcentage accepté de produits défectueux, déterminé à
partir d’un arbitrage coût/bénéfice : en effet, plus ce pourcentage de défectueux devra
être faible, plus le plan d’échantillonnage statistique correspondant devra être coûteux,
car la fréquence et la taille de l’échantillonnage devront être d’autant plus
importantes ;
Les limites de contrôles correspondent aux limites que les caractéristiques des
échantillons prélevés ne devront pas dépasser pour garantir statistiquement que
l’ensemble de la production reste inscrite au sein des tolérances du produit, excepté
évidemment le pourcentage accepté de défectueux (le NQA). Par ailleurs, tout résultat
en dehors des limites de contrôle indique l’existence d’une cause assignable à
éliminer, afin de rétablir le processus “sous contrôle”.
Walter A. Shewart publiera, dès la fin de l’année 1925, un article dans le Journal of the
American Statistical Association, puis révélera plus largement les résultats de ses recherches,
en 1931, avec la publication de son premier et principal ouvrage « Economic control of
quality of manufactured product » (New York : Van Nostrand). Selon plusieurs chercheurs
qui se sont intéressés à l’histoire de la qualité, cet ouvrage « apporta les fondements de
1
MARQUETTE, 1993 : p.10
2
Cinq normes internationales relatives aux cartes de contrôle existent de nos jours dont ISO 7870 : 1993 (Cartes
de contrôle ; guide général et introduction) et ISO 8258 : 1991 (Cartes de contrôle de Shewart).
9
Chapitre I: la norme ISO 9001 du management de la qualité à la qualité totale
1
Le Chatelier « Science et Industrie » 1925.p32
2
MARQUETTE, 1993 .p8_11_13
10
Chapitre I: la norme ISO 9001 du management de la qualité à la qualité totale
Pourtant, ils ne relèvent pas d’une universalité scientifique mais bien de l’intérêt de
l’entreprise à minimiser ses coûts d’inspection. Dès lors, le NQA laisse planer une ambiguïté :
qui, en effet, définit ce qui est acceptable, dès lors que n’est plus invoquée la science ? Nous
verrons, dans notre paragraphe relatif à l’assurance de la qualité, qu’avec la généralisation
croissante de la consommation de masse, c’est le client qui jouera ce rôle.
Le rôle central pris par l’industrie militaire, dès le XVIIIème siècle, dans le mouvement
général de la normalisation d’une part, et dans celui de la qualité d’autre part, s’accentue à
l’aube puis au cours de la seconde guerre mondiale. Dès le milieu des années 30, les autorités
publiques allemandes et soviétiques interviennent fortement dans le pilotage de l’industrie et
transforment progressivement leurs normes nationales en règlements, qui s’imposent alors à
l’ensemble des acteurs concernés. Selon les historiens de la normalisation, « les premiers
succès de l’armée allemande ont été en partie imputés à leur effort de
normalisation/réglementation3 ». « De même, le succès de la contre attaque américaine est
aussi habituellement mis en partie au crédit de la normalisation » (GALLAND, 2001a : p.8).
1
GALLAND 2001.p.7
2
MAZALEYRAT, 2000.p22.
3
GALLAND 2001.p.8
11
Chapitre I: la norme ISO 9001 du management de la qualité à la qualité totale
En effet, dès 1940, des commissions spécifiques de l’armée américaine travaillent sur la
définition de standards de qualité précis. Les membres de l’équipe de Shewart qui avaient
collaboré à la théorisation et à la mise en œuvre des principes du contrôle statistique de la
qualité sont mis à contribution. En 1942, Deming réalise plusieurs conférences à l’Université
de Stanford et au Ministère de la Guerre ; un groupe de travail est constitué à l’Université de
Colombia avec Juran et Dodge notamment pour améliorer la qualité et la productivité des
industries de l’armement (HERMEL, 1989 : p.36). De ces différents groupes de réflexion et
de travail naissent les Military Standards, premières normes du contrôle statistique de la
qualité, qui seront très largement utilisés comme références jusque dans les années 70, période
au cours de laquelle les pays industrialisés éditeront leurs propres normes nationales.
4- L’assurance De La Qualité :
Soit la qualité est établie par le client, mais comment la connaître sur un marché de
masse ?
Soit la qualité est établie par l’entreprise, mais comment concilier la raison qui doit
animer la production et la multiplicité des comportements de consommation ?
12
Chapitre I: la norme ISO 9001 du management de la qualité à la qualité totale
1
REEVES et BEDNAR, 1998. p.423.
2
DEAN et BOWEN .1994. p.395
13
Chapitre I: la norme ISO 9001 du management de la qualité à la qualité totale
14
Chapitre I: la norme ISO 9001 du management de la qualité à la qualité totale
1995 : p.84). Compte tenu de la nécessaire fiabilité des matériels et de l’utilisation souvent
unique des productions de l’industrie militaire, la notion d’assurance de la qualité s’impose en
effet tout naturellement dans ce secteur. Dans le cadre de l’OTAN (Organisation du Traité de
l’Atlantique Nord), la coopération interalliée qui est établie pour la fabrication des armements
permet à cette norme américaine de s’imposer en Europe au travers de la création des
référentiels AQAP (Allied Quality Assurance Publications). Trois modèles sont définis :
AQAP-1 qui s’applique aux entreprises devant prouver la maîtrise de la qualité en conception
et fabrication ; AQAP-4 pour les entreprises uniquement concernées par la fabrication, la
conception étant externe; et AQAP-9 lorsque des contrôles finaux suffisent à garantir la
qualité des produits finis (cas des assemblages par exemple). Ces trois modèles vont à leur
tour servir de référence aux différents pays occidentaux qui se doivent de surveiller sur leur
territoire l’exécution des contrats. A partir de 1980, le SIAR (Service de la surveillance
industrielle de l’armement), qui représente la France au groupe de travail de l’OTAN, va ainsi
évaluer les systèmes qualité des industriels français de l’armement sur la base des Règlements
sur l’Assurance de la Qualité RAQ-1, 2 et 3, équivalents des AQAP-1, 4 et 9 (CRUCHANT,
1995 : p.39). L’adoption du principe de subsidiarité par la Direction Générale de l’Armement
(DGA), le Département de la Défense américain et l’OTAN, selon lequel il n’est pas
nécessaire de créer des normes militaires si le besoin est couvert par des normes civiles
équivalentes, va affranchir les organismes de normalisation nationaux de la prédominance des
Etats-Unis et entraîner le développement des normes civiles en matière d’assurance de la
qualité (IGALENS et PENAN, 1994 : p.17). La norme Britannique BS 5750 est ainsi publiée
dès 1982, et les normes internationales de la série ISO 9000, qui permettront le
développement mondial de la certification des systèmes qualité, seront promulguées en 1987.
Si la certification des systèmes qualité est donc plutôt récente dans les secteurs de l’industrie
civile, la certification des produits, quant à elle, se met en place dans les pays les plus
industrialisés dès le début des années 1950.
15
Chapitre I: la norme ISO 9001 du management de la qualité à la qualité totale
5- La Qualité Totale
La littérature scientifique présente généralement le développement historique des
principes de la qualité totale de deux manières différentes, mais non contradictoires :
Soit comme une extension en profondeur des principes de l’assurance de la qualité
(focalisation client, logique préventive et contractuelle centrée sur les processus), tant
à l’extérieur de la firme qu’à l’intérieur (HERMEL, 1989 : pp.31-32 ; GOMEZ,
1994 : p.37) ;
Soit comme un embranchement parallèle au mouvement de l’assurance de la qualité,
développé au Japon dès les années 1950, puis systématisé (BEAUMONT, 1996 :
p.64).
En synthèse, c’est la volonté de clarifier leur analyse historique qui a conduit les auteurs
à privilégier l’un ou l’autre de ces deux modes de présentation. Tout autant soucieux de la
clarté de nos propos, nous choisissons pourtant de nous inspirer de ces deux logiques
temporelles à la fois, car toutes deux nous semblent rendre compte de la réalité historique.
Ainsi, l’assurance de la qualité, telle que définie par ses théoriciens précurseurs (mais aussi
couplée à de nouveaux apports théoriques), constitue bien le socle conceptuel de
l’embranchement qui se développe dès les années 1950 au Japon sous la dénomination de
Company-Wide Quality Control (CWQC).
16
Chapitre I: la norme ISO 9001 du management de la qualité à la qualité totale
A partir des années 1990, dans la lignée du (TQM)1, deux nouvelles notions
managériales vont émerger au sein des discours et politiques des entreprises les plus
performantes, ainsi qu’au travers de plusieurs contributions académiques en sciences de
gestion : le TQL (Total Quality Learning) et le Word-Class.
5-1- Les origines de la qualité totale et l’apport de l’école japonaise
Au cours de la seconde guerre mondiale, le Japon avait formé, à l’instar des autres
Etats en conflit, divers groupes de travail industriels et scientifiques. Au sortir de la défaite,
l’un d’eux continue ses activités de recherche dans le but de participer à la reconstruction du
pays et prend le nom de Japanese Union of Scientists and Engineers (JUSE). Dans l’équipe du
général américain Mac Arthur, alors proconsul militaire à Tokyo, il y a de nombreux
ingénieurs des Laboratoires Bell. Ils expliquent à la JUSE comment le contrôle statistique de
la qualité a amélioré l’efficacité de la production industrielle miliaire, et quel est l’apport des
travaux de Shewart et Deming. La JUSE décide donc de recourir aux services d’un expert et,
en mars 1950, Deming est invité à faire un cycle de conférences. Deming commente : « Il
était vital de ne pas répéter au Japon en 1950 les mêmes erreurs qu’aux Etats-Unis. Le
management devait comprendre où se trouvaient ses responsabilités. Mais comment toucher
le top management japonais ? L’obstacle fut surmonté par le président de la JUSE et du
Keidan-ren (le patronat japonais), qui en juillet 1950 m’amena les 21 dirigeants japonais. Je
fis encore d’autres conférences avec le top management cet être-là, d’autres encore en 1951 et
1952, et bien d’autres par la suite ». La JUSE qui comprend que la survie du Japon « dépend
de l’exportation et que dans la compétitivité internationale la qualité constituera un atout
majeur » développe alors un vaste programme de promotion de la qualité (FEY et GOGUE,
1984 : p.24). Axé sur le contrôle statistique et sur les méthodes préventives de l’assurance de
la qualité, il est d’abord orienté vers les dirigeants, puis vers les ingénieurs et les techniciens.
Avec les droits d’auteur que Deming lui abandonne, la JUSE fonde en 1951 le prix Deming
qui récompense les entreprises (2 ou 3 chaque année) qui ont réalisé des améliorations
particulièrement brillantes dans le domaine de la qualité.
En 1954, Juran est à son tour invité par la JUSE pour des cours de management. Les
bases de son enseignement sont construites à partir des problèmes concrets de qualité qu’il
avait été amené à devoir résoudre. Pour Juran, «l’obstacle majeur à l’amélioration de la
qualité aux États-Unis se situait dans les barrières organisationnelles qui correspondaient au
1-“Total Quality Management” (TQM) est l’appellation la plus fréquemment employée dans la littérature
scientifique anglo-saxonne. Elle l’est aussi dans les travaux de recherche en langue française, ou bien traduite
par “Management par la Qualité Totale” (MQT). Le TQM fait référence à des concepts, des principes, des
modèles et des techniques explicités de manière précise dans la littérature en sciences de gestion.
17
Chapitre I: la norme ISO 9001 du management de la qualité à la qualité totale
cloisonnement entre départements » (JURAN, 1983). La première chose qui étonne alors
Juran, c’est la réceptivité de son auditoire à cet argument des barrières organisationnelles. Les
dirigeants et cadres supérieurs qui l’écoutent, à la différence de son public américain
d’ingénieurs et de responsables du contrôle qualité, sont rapidement convaincus (JURAN,
1993a : p.43).
5-2- Le développement international du concept et des pratiques de
qualité totale
A partir des années 1970, des bouleversements économiques, politiques et sociaux
font apparaître ce qui peut se présenter comme des limites au mode de croissance keynésien,
ainsi qu’au rapport de production qui en résulte. La crise économique que vivent les pays
industrialisés « correspond à une modification de la dynamique de la structure des marchés »
(BORONAT et CANARD, 1995)1. Le mode de croissance qui s’instaure fait place à une
consommation qui devient plus sélective. « La crise bénéficie, en effet, à des catégories
sociales et exclut, au contraire, d’autres catégories. Le mythe du client-roi apparaît moins
comme le client avide de consommer que comme un être sélectif et d’une certaine manière
sélectionné dans le corps social » (GOMEZ, 1994)2. En conséquence, le système de
production se voit confronté à une modification qualitative de la demande, et l’individu se
situe progressivement au centre des préoccupations :
Au niveau du rapport d’échange : le “client-roi”, en tant que client représentatif de la
“moyenne des clients réels”, fait place à un client singularisé d’autant plus soucieux de
satisfaire ses besoins, de plus en plus spécifiques et au moindre coût, que son pouvoir
d’achat se stabilise, voire diminue, et que l’offre et la concurrence se mondialisent.
Au niveau du rapport de production : la pression du chômage et la flexibilité du travail
conduisent à remettre en cause la socialisation du risque par la firme (acquis sociaux,
emploi pérennisé). Par ailleurs, la flexibilité de l’offre nécessite des salariés
responsables et impliqués dans la recherche de la satisfaction du client singularisé.
A partir des années 1970 commence, aux États-Unis puis en Europe, une période
d’imitation du modèle de management nippon : le Total Quality Management (TQM) se
traduit au début par une importation d’outils managériaux en provenance du Japon
(CHEVALIER, 1989 ; KANO, 1993), soumise à des effets de mode (LAWLER et
MOHRMANN, 1985) et dont la mise en place est presque toujours déléguée.
18
Chapitre I: la norme ISO 9001 du management de la qualité à la qualité totale
1.1 La qualité
Le sens vague de ce terme nous impose de limiter sa définition à celle relative aux
produits et services. Ainsi pour le Marketeur, la qualité d’un produit est ce qui le rend
vendable, pour le financier c’est ce qui le rend rentable. Pour le service production, la qualité
est synonyme de conformité à des spécifications ; pour le statisticien, elle est celle assurée par
des tolérances, pour les autorités publiques elle est celle qui ne menace pas la sécurité du
public.
En fait, laquelle des définitions importent le plus pour l’entreprise si ce n’est celle
donnée par l’utilisateur du produit lui-même, sachant que ce dernier constitue sa raison d’être
et sa condition de pérennité. L’utilisateur du produit définit la qualité comme : «l’aptitude
d’un produit à satisfaire ses besoins» (1)
ou tout court « aptitude à l’emploi » (2) selon les
termes de Juran. C’est de là que les qualiticiens (spécialistes de la qualité) se sont inspirés
pour définir finalement la qualité comme : «ensemble de propriétés et caractéristiques d’un
produit qui lui confèrent l’aptitude à satisfaire des besoins exprimés ou implicites» (3).
Le souci de toute entreprise est de produire des biens et/ou des services à moindre coût
ayant une qualité acceptable par le client et meilleure que celle des concurrents. Cependant,
les moyens matériels et financiers ne suffisent plus pour y arriver ; il faut de plus avoir un
système de management performant et entre autres une gestion de la qualité.
La gestion de la qualité est définie par les normes ISO comme : « un ensemble
d’activités de la fonction générale du management qui détermine la politique qualité, les
objectifs et les responsabilités, et les met en œuvre par des moyens tels que la planification de
la qualité, l’assurance de la qualité et l’amélioration de la qualité dans le cadre du système
qualité ». Plus simple que ça, la norme japonaise la définit comme : « système de moyens
conçu pour produire économiquement les marchandises ou les services ayant la qualité qui
convient aux exigences de l’acheteur»
19
Chapitre I: la norme ISO 9001 du management de la qualité à la qualité totale
La construction de la qualité est un travail de longue haleine qui nécessite une bonne
politique qualité. Cette politique détermine : « les orientations et les objectifs généraux d’une
entreprise en ce qui concerne la qualité, tels qu’ils sont exprimés formellement par la direction
générale». Cependant, l’avenir de l’entreprise est largement déterminé par celle-ci, car elle est
à l’origine de beaucoup de décisions importantes dont le résultat n’est perçu qu’à long terme.
En effet, il faut que cette politique soit écrite et largement diffusée dans l’entreprise pour
éviter la dérive.
De la politique qualité découlent les objectives qualités. Ces derniers doivent être, dans
la mesure du possible, chiffrés, non contradictoires et hiérarchisés. En général, les objectives
qualités de l’entreprise se proposent de résoudre les problèmes qualités qui sont souvent
interservices. Dès lors, il faut que ces objectifs soient déterminés par concertation entre les
différentes parties prenantes.
20
Chapitre I: la norme ISO 9001 du management de la qualité à la qualité totale
Ce cycle a été inventé par Shewart en 1939, puis amélioré par Deming et fut connu sous
son nom par les japonais. Le cycle de Deming résume en quelques sortes, toute la philosophie
de la gestion de la qualité ; il s’applique à tout le cycle de la qualité, notamment en ce qui
concerne l’étude des processus. Le PDCA est une abréviation des mots anglais (Plan, Do,
Check, Act), qui se traduisent respectivement en langue française par : Préparer, Développer,
Comprendre, Agir.
• 1ère étape : Préparer (Plan): Cette première étape consiste en l’élaboration d’un
plan d’action concernant une expérience ou un changement sur la base des
prévisions. Exemple : si l’entreprise se prépare à faire l’expérience d’un nouveau
fournisseur, c’est qu’elle pense trouver certaines différences par rapport à son
fournisseur habituel en matière de prix, délais, qualité.
• 2ème étape : Développer (Do): Il s’agit de faire l’expérience en respectant
soigneusement le plan d’action. Certaines entreprises essaient de modifier le plan
d’action en pleine exécution, ce qui est une erreur, car les modifications du plan
d’action doivent être laissées au cycle suivant.
• 3ème étape : Comprendre(Check): Cette étape a pour but d’observer les effets du
changement ou de l’essai, d’étudier les résultats enregistrés, de chercher ce qui
apporte un plus à la connaissance du problème. L’usage des méthodes statistiques à
ce niveau est important car il permet de mieux comprendre le phénomène
• 4ème étape : Agir (Act): Pour cette dernière étape, deux situations peuvent se
présenter :
L’essai est concluant : dans ce cas, il faut mettre en œuvre le changement
étudié, qui peut être, par exemple, une nouvelle méthode de travail, une nouvelle
spécification.
21
Chapitre I: la norme ISO 9001 du management de la qualité à la qualité totale
L’essai n’est pas concluant : dans ce cas de figure, il faut recommencer le cycle
à la première étape, en utilisant la connaissance capitalisée durant le cycle
précédent
En plus de l’objectif principal cité en haut, plusieurs autres objectifs sont associés aux
cercles de la qualité, entre autres (3):
• l’amélioration du leadership et des compétences en matière de gestion des
contremaîtres et l’encouragement de leur développement ;
• une bonne implantation du contrôle de la qualité dans l’usine avec la participation
de tous les travailleurs, pour élever leur moral et le niveau de production
simultanément et pour créer un environnement dans lequel tout le monde est
conscient de l’importance de la qualité ;
• il constitue enfin, un moyen dans l’usine pour l’implantation de la gestion
intégrale (totale) de la qualité dans l’entreprise.
1
- ISHIKAWA K., La gestion de la qualité outils et applications pratiques, Dunod, 1986, p. 132.
2
- DOUCET C. Op. Cit., p. 65.
3
- KELADA J.Op. Cit. 103
4 - DOUCET C. Op. Cit, p. 237.
22
Chapitre I: la norme ISO 9001 du management de la qualité à la qualité totale
en outre avoir l’assurance que l’entreprise est bien apte à réaliser les travaux avec une
excellente qualité.
En somme, le but principal du manuel qualité est la maîtrise et l’amélioration de la
qualité par une action dans tous les domaines de l’entreprise, comme il est possible d’en faire
un document externe pour des fins publicitaires, mais son usage interne doit être classé en
première position.
Une fois que la politique et les procédures sont définies d’une manière concertée, on
passe à sa rédaction. A ce moment, il faut veiller à ce que sa présentation soit agréable, des
phrases courtes, son vocabulaire simple, et surtout un volume limité à juste ce qu’il faut. En
revanche, chaque chapitre de ce manuel doit être suffisamment clair pour que tout cadre et
tout employé concerné puisse identifier son rôle et sa responsabilité.
Enfin, pour lui donner plus de crédibilité, ce document doit être signé par la haute
autorité de l’entreprise à savoir le directeur général. Ce dernier doit veiller à sa mise à jour
avec son staff, et sa diffusion dans toute l’entreprise.
On utilise généralement l’audit qualité pour obtenir rapidement des résultats en vue de
prendre des mesures préventives ou correctives le plus tôt possible. Il est défini comme : « un
examen méthodique d’une situation relative à la qualité concernant une organisation, un
processus, un produit, en vue de vérifier la conformité de cette situation aux dispositions
préétablies et l’adéquation de ses dispositions à l’objectif recherché ».
L’audit qualité peut être mené par des auditeurs de l’entreprise ou bien par des auditeurs
externes à celle-ci. Nous pouvons distinguer alors l’audit interne et l’audit externe. L’audit
interne examine la conformité aux plans de la qualité. Ceci nécessite la familiarisation de
l’auditeur avec les différents plans de l’entreprise et leurs modalités d’application. C’est
pourquoi, dans ce cas là, on préfère l’auditeur de l’entreprise. L’audit externe est celui réalisé
par des organismes externes à l’entreprise. Le plus connu est celui réalisé par les clients dans
23
Chapitre I: la norme ISO 9001 du management de la qualité à la qualité totale
l’entreprise fournisseur, sous forme d’enquête, comme il y a une grande partie d’audits
externes réalisés par des laboratoires spécialisés indépendants. On fait appel à l’audit externe
dans le but d’avoir un point de vue extérieur à l’entreprise sur la capacité de celle-ci à fournir
des produits de bonne qualité.
Après avoir eu la conviction que la qualité est l’affaire de tous et partout dans
l’entreprise, il s’agit de voir maintenant, comment elle se gère au niveau de chaque maillon de
la chaîne de fabrication. Mais avant cela, nous devons nous arrêter sur la définition de la
chaîne qualité. Elle se définit comme : « l’ensemble d’activités qui concourent à la
satisfaction du client, de façon à ce que la déficience d’un maillon ne neutralise pas les efforts
faits par ailleurs» (1). Cela dit, on doit s’assurer que l’effort de la qualité est homogène tout au
long de la chaîne qualité, c’est-à-dire de la détermination des besoins à l’après vente.
24
Chapitre I: la norme ISO 9001 du management de la qualité à la qualité totale
comme elles peuvent être non-fonctionnelles, c’est-à-dire qu’il aura un usage autre que celui
pour lequel il est conçu (1).
Pour ce faire, le service marketing doit d’abord déterminer les besoins réels des
consommateurs ; ensuite, les traduire en termes de demande de lancement du produit. Cette
demande se matérialisera par un cahier des charges qui va constituer une base de travail du
groupe chargé de la conception.
Une fois que les besoins des clients sont traduits en cahier des charges par le service
marketing, la conception pourra commencer. La conception consiste à établir tous les
documents qui décrivent techniquement le produit, son utilisation, sa maintenance et qui
permettent son élaboration. Les activités qui sont attachées à la conception sont : l’étude, les
méthodes et la préparation.
Après avoir fait les études marketing et la conception des produits et des processus, la
fabrication peut être lancée. L’élaboration du produit comprend donc : l’approvisionnement,
l’ordonnancement, la fabrication et le contrôle de fabrication.
3.4 Qualité et distribution
La distribution consiste en la mise à disposition des utilisateurs du produit ou du service
de l’entreprise. Cette étape est décisive, car c’est elle qui va montrer l’adéquation des produits
de l’entreprise aux attentes de la clientèle. Cependant, un effort colossal doit être fournis par
le service vente et après vente pour écouler les marchandises.
Le service après vente s’occupe de plusieurs activités, parmi lesquelles : la gestion des
pièces de rechange ; l’assistance aux revendeurs et acheteurs ; la réparation et l’entretien en
garantie ou hors garantie ; la collecte et le retour d’informations en usine. Il est devenu
actuellement un champ de bataille entre les entreprises. Les armes utilisées sont : la rapidité
de l’intervention ; la facilitée de résolution des problèmes ; la permanence des solutions
apportées, les garanties. Toutes ces tâches nécessitent un niveau de qualification élevé du
personnel, une formation de qualité et un système d’information performant.
25
Chapitre I: la norme ISO 9001 du management de la qualité à la qualité totale
L’arrivée de la version 2008 est le résultat des améliorations permanentes apportées aux
versions précédentes. L’ISO exprime dans cette version une volonté de s’adapter aux
perturbations que connaît l’environnement des entreprises actuelles. Nous revenons dans ce
qui suit sur les dysfonctionnements et obstacles des versions précédentes, qui ont poussé à
l’élaboration de la version actuelle ISO 9000 version 2008.
L’analyse de cette première version de l’ISO nous permet de relever certains problèmes
de taille. Nous constatons, de prime abord, que ces normes s’adressaient uniquement aux
industries manufacturières, alors que le domaine des services était totalement négligé, et cela
au moment où le domaine des services connaît une révolution dans le monde, notamment dans
les pays développés.
Nous constatons finalement que ces normes sont orientées vers le contrôle stricto-sensu,
qui n’obéit à aucune logique préventive ou anticipatrice. Cela ne permet pas, en fait, de
réaliser la performance souhaitée, ni même de réduire les coûts de la qualité. Comme nous
l’avons détaillé dans la première section, la réduction des coûts de la qualité doit se faire par
la prévention et l’anticipation au niveau des processus, pour éliminer les défauts à la source.
Alors que dans cette version ce n’est plus le cas. Vu tous ces dysfonctionnements et autres,
l’ISO édita la version ISO 9000 version 1994.
La version 1994 de l’ISO est venue remédié aux problèmes constatés dans la
précédente. Les normes contenues dans cette nouvelle version proposaient l’extension de ces
normes à tout type d’organisation, tout en intégrant la notion de services et de logiciels, qui
étaient absents dans la précédente. Le client dans cette version trouve sa raison d’être, mais
les exigences se limitaient à éviter les non-conformités relatives à sa demande. En matière de
gestion de la qualité proprement dite, la logique préventive et anticipatrice des risques est
également introduite dans le cadre de l’assurance qualité.
Malgré cette avancée remarquable par rapport à l’ancienne version, beaucoup de
problèmes sont constatés :
26
Chapitre I: la norme ISO 9001 du management de la qualité à la qualité totale
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Chapitre I: la norme ISO 9001 du management de la qualité à la qualité totale
Comme c’est inscrit dans la logique de fonctionnement de l’ISO, toute norme doit faire
l’objet d’un examen systématique en vue de déterminer s’il convient de la confirmer, de la
réviser, de l’annuler. C’est ainsi que, après examen de la norme ISO 9000/2000 en octobre
2003, les membres de l’ISO ont décidé d’amender la norme ISO9001/ 2000 qui rappelant-le :
est la seule norme faisant l’objet de certification.
28
Chapitre I: la norme ISO 9001 du management de la qualité à la qualité totale
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Chapitre I: la norme ISO 9001 du management de la qualité à la qualité totale
Conclusion
En guise de conclusion, nous pouvons relever que le fil conducteur pour ce chapitre
était la recherche de la solution au problème de la qualité qui intéresse de plus en plus les
entreprises du monde entier. Nous avons vu dans la première section, que les solutions
proposées tournaient autour du produit sous le titre inspection et contrôle au premier lieu, puis
autour des processus dans le cadre de l’assurance qualité dans un second, et enfin autour du
management sous le label du (TQM). En adoptant cette dernière approche, nous avons exposé
les différents outils de management de la qualité dans la deuxième section avec les différents
concepts de base.
Enfin dans une troisième section, nous avons présenté une approche normative de la
qualité, qui s’impose de soi, vu la notoriété qu’elle a eue à l’échelle mondiale. L’analyse de
ces normes nous a permis de constater que le respect des normes ne suffit pas à lui seul pour
garantir à l’entreprise une meilleure performance. Il convient donc d’inscrire la démarche
qualité dans toutes les composantes de l’entreprise et progresser avec elle vers le management
par la qualité totale dans le cadre de l’amélioration continue.
30
Chapitre II:
L'approbation de la norme : un
enjeu pour réussir tout projet de
certification
Chapitre II: l’approbation de la norme: un enjeu pour réussir tout projet de certification
Introduction
Au centre des connaissances développées par les sciences de gestion et des pratiques
Managériales, se trouvent les outils de gestion. En effet, ils sont à la fois le produit d’un
savoir Académique qui trouve sa concrétisation dans un outil formalisé et le produit de ce
qu’en font les utilisateurs.
L’objet de ce troisième chapitre de notre thèse est de présenter dans un premier temps
les concepts de base d’une théorie de l’instrumentation en gestion. Dans un second temps
nous mettrons l’accent sur le processus d’appropriation et de diffusion des outils de gestion au
sein des organisations.
La troisième section du chapitre en question nous permettra de mettre l’accent sur les
mécanismes d’appropriation de la convention d’effort centré sur la qualité.
32
Chapitre II: l’approbation de la norme: un enjeu pour réussir tout projet de certification
L’instrumentation en gestion, appelée aussi « outil de gestion » est une des plus grandes
caractéristiques des organisations modernes, elle constitue un vecteur privilégié de
rationalisation des phénomènes Managériaux, cette expression n’est évidemment pas un
« concept savant » comme le précise HATCHUEL (1) mais s’intègre dans une approche de la
gestion comme Ingénierie depuis le début des années 1960. Cependant, il fallait attendre le
début des années 1980, pour voir se concrétiser une définition de l’instrument de gestion
comme «Moyens conceptuels ou matériels visant à réduire la complexité et a simplifier le réel
dans la conduite des entreprises».
Dans la ligne des travaux de Berry, les recherches du Centre de Gestion Scientifique
de l’école des MINES(CGS) ont approfondi ce thème afin de lui donner de nouveaux
prolongements dans les différentes disciplines des sciences de l’organisation.
1-HATCHUEL Armand et WEIL Benoit (1992), l'expert et le système, édition economica, p142
2-JEAN DANIEL RAYNAUD ( 1988) . p43
3-DE VAUJANY François et AL (2005), de la conception à l'usage: vers un management de l'appropriation
des outils de gestion, éditions EMS management et société, p70
33
Chapitre II: l’approbation de la norme: un enjeu pour réussir tout projet de certification
destinée aux parties prenantes internes ou externes obéissant à une logique de régulation des
activités productives et sociales au sein des entreprises.
Cette définition, nous permet de distinguer l’outil de gestion des autres concepts,
précédemment cités et ce malgré l’interdépendance existante entre eux. Ainsi, le fait que
l’outil de gestion est obligatoirement formel, ceci le distingue de la règle de gestion qui ne
l’est pas forcément. Le concept de dispositif de gestion quant à lui est plus large que le
concept d’outil vu qu’il spécifie les types d’objets, de règles ou d’outils à un moment donné.
1
- HATCHUEL Armand et SEGRESTIN Blanche (2012), refonder l'entreprise, édition Seuil. P92
2
-JC MOISDON. Les instruments de gestion a l’épreuve de l’organisation. Edition SELI Arslan.p115
34
Chapitre II: l’approbation de la norme: un enjeu pour réussir tout projet de certification
2- L’instrumentation en gestion
Dans son sens générique le terme '' instrument'' désigne «un objet fabriqué servant à
exécuter quelque chose, à faire une opération, ainsi l’instrument exerce une influence sur les
agents du système organisationnel et peut avoir pour objet la régulation de leurs activités».
Cette approche est développée par le psychologue russe VYGOSTSKY (1934) qui considère
l’activité instrumentale comme l’une des principales formes du comportement humain à coté
du langage, pour LEGALER et LESCOURNE l’instrument est «un dispositif à la fois
technique et sociale qui organise des rapports sociaux spécifiques entre la puissance publique
et ses destinataires en fonction des représentations et des significations dont il est porteur».
Une brève analyse de cette définition met l’accent sur la capacité des instruments de
gestion à réduire l’incertitude et a donner un sens aux activités collectives.
Enfin, LORINO (2) (2002), a développé « une théorie instrumentale des outils » qui
considère l’outil de gestion dans sa double nature subjective et objective c'est-à-dire un objet
(3)
(artefact) , matériel, informationnel ou symbolique), mais aussi un schéma interprétatif
d’utilisation et d’action, ainsi, selon toujours le même auteur, l’outil de gestion se transforme
1
- GILBERT Patrick (1998), l'instrumentation de gestion: la technologie de gestion, science humaine, édition
economica, P25
2
- LORINO Philippe et TEULIER Regine (2005), entre connaissance et organisation l'action collective,
l'entreprise face au défi de la connaissance, édition la découverte, P52
3
- un outil artificiel.
35
Chapitre II: l’approbation de la norme: un enjeu pour réussir tout projet de certification
en instrument dès qu’il subit une interprétation située dans l’espace et dans le temps par un
sujet agissant.
1
- GILBERT Patrick (1998), l'instrumentation de gestion : la technologie de gestion, science humaine, édition
economica, P192
36
Chapitre II: l’approbation de la norme: un enjeu pour réussir tout projet de certification
phénomène d’origine artificielle, ainsi, une analyse affluée de ce dernier est indispensable
pour comprendre sa composante, la littérature consacrée à l’approche par les instruments de
gestion distingue trois (03) représentations en l’occurrence :
1
-HATCHUEL Armand et SECRESTIN Blanche (2012), refonder l'entreprise, édition seuil, p88
2
- HATCHUEL Armand. PO .CIT. p63
3
- GILBERT Patrick (1998), l'instrumentation de gestion: la technologie de gestion, science humaine, p46
37
Chapitre II: l’approbation de la norme: un enjeu pour réussir tout projet de certification
1
-HATCHUEL Armand. OP. CIT. p74
2
-RABARDEL Pierre et DUBOIS Denis (1995), représentations pour l'action, édition Octares, p57
3
-LORINO Philippe et TEULIER Regine (2005), entre connaissance et organisation : l'action collective,
l'entreprise face au défi de la connaissance, édition la découverte, p38
38
Chapitre II: l’approbation de la norme: un enjeu pour réussir tout projet de certification
l’instrument de gestion dans sa double nature objective et subjective : c’est un objet (un
artefact matériel informationnel ou symbolique), mais également un schème interprétatif
d’utilisation et d’action, qui contient la dimension significative et psychologiques associée à
l’utilisation de l’outil et à la mise en action qui en découle.
39
Chapitre II: l’approbation de la norme: un enjeu pour réussir tout projet de certification
• Selon l’impératif de gestion : (LORINO 1989) (1) distingue deux (02) impératifs de
gestion auxquels peut répondre une instrumentation de gestion, d’un coté, les outils
d’aide à la décision par les intermédiaires des règles qui devraient être cohérentes,
avec les orientations stratégiques de l’entreprise et qui nécessitent des
indicateurs clairs afin d’être en cohérence avec la réalité managériale de l’entreprise.
De l’autre coté les outils de mesure qui servent à évaluer de manière continue l’état du
système et les écarts entre les objectifs fixés et les résultats atteints.
• Selon les usagers dans les contextes de mutations accélérées : cette classification
(2)
est développée pat (JC MOISDON 1997) qui propose une nouvelle doctrine de
l’instrumentation en gestion qui lie l’instrumentation et l’organisation. Dans ce
contexte trois (03) types d’outils de gestion sont avancés : les outils d’investigation
des fonctionnements organisationnels qui déterminent le fonctionnement de
l’entreprise, les outils de pilotage de la mutation qui accompagnent les transformations
de l’organisation et amorcerais de nouveaux apprentissages et enfin les outils
d’exploration du nouveau qui orientent les métiers au sein de l’entreprise et
transforment les savoirs de base des acteurs : cette classification des instruments de
gestion est indispensable dans le sens qu’ils doivent être agencés en vue de leur usager
et leur éventuelle appropriation au sein des organisations.
Dans cette approche, l’instrument n’exerce aucun pouvoir sur l’organisation, aussi il
ne constitue qu’un moyen qu’applique l’utilisateur dans un contexte précis.
1
-LORINO 1989. Op. Cit. p105
2
-MOIDSON. OP. CIT. p93
3
- GILBERT. OP .CIT. p 69
40
Chapitre II: l’approbation de la norme: un enjeu pour réussir tout projet de certification
Dans ce cas, l’instrument exerce un effet sur l’utilisateur, ainsi, l’instrument intègre des
présupposés sur le fonctionnement de l’entreprise et ces derniers s’accordent avec la réalité du
système organisationnel. Dans le cadre de cette approche, les instruments sont fortement
influencés par les contextes dans lesquels ils sont opérationnels.
Celle-ci considère tout instrument de gestion comme instrument de pouvoir, ainsi cette
approche dans les instruments de gestion exerce un effet régulateur sur les différents rapports
de pouvoirs existants entre les différents acteurs.
Dans le cadre de cette approche, les instruments véhiculent des croyances, des
connaissances et des théories, ils dotent ainsi l’utilisateur d’un certain nombre de moyens lui
permettant d’agir sur la réalité organisationnelle.
La mise en œuvre des instruments de gestion engendre des difficultés et des effets
différents selon le contexte et l’organisation. Ainsi, pou qu’un instrument soit accepté par les
acteurs, il doit répondre à un certain nombre d’exigences, telle qu’avancées par (GILBERT
1998):
41
Chapitre II: l’approbation de la norme: un enjeu pour réussir tout projet de certification
42
Chapitre II: l’approbation de la norme: un enjeu pour réussir tout projet de certification
(1)
Au-delà de cette définition, (AMAURY GRIMAND 2008) , postule que
l’appropriation est « fondamentalement un processus interprétatif, de négociation et de
construction du sens à l’intérieur duquel les acteurs questionnent, élaborent et réinventent les
modèles de l’action collective ».
Pour (SEGRESTIN 2004) (2), l’appropriation est « une action d’innovation produit des
apprentissages dignes de considération, si l’apprentissage qui est en fait sur le terrain redéfinit
de l’espace de discussion à l’intérieur duquel les acteurs en présence règlent les problèmes
qu’ils affrontent ».
En analysant ces deux (02) définitions, nous constatons que ces auteurs refusent de
réduire l’instrument de gestion à sa simple dimension technique, mais ils le considère comme
une entité mixte intégrant d’un coté des artefacts matériels et symbolique et de l’autre coté des
registres d’actions et d’usage qui vont leur donner du sens.
Selon les tenants de ce modèle tout processus d’appropriation passe nécessairement par
une étape de pré appropriation qui sera fortement influencée par la perception et
l’interprétation de chaque acteur au sein de l’organisation donnant lieu à des schèmes
cognitifs différents nécessitant une convention d’effort cohérente afin de réduire les risques
liés au phénomène de résistance au changement.
1
- DE VAUJAY ET GRIMAND. OP. CIT. p55
2
-SEGRESTIN 2004.les chantier du manager, P113
43
Chapitre II: l’approbation de la norme: un enjeu pour réussir tout projet de certification
Ce modèle analytique, que nous avons adopté dans le cadre de notre travail reconsidère
la conception des instruments de gestion via un certain nombre de traits que nous pouvons
résumer ainsi :
• L’instrument de gestion n’est pas seulement un substrat technique et formel. Il est une
entité mixte regroupant d’un coté des artefacts, matériels ou symboliques et de l’autre
coté des registres d’action et d’usage qui vont leur donner sens.
• Tout outil de gestion est modelé par le sujet qu’il lui imprime ses intentions, son style
et le rend propre à un usage donné.
• Tout instrument de gestion est malléable, il subit ainsi des transformations et des
réinventions à chacun de ses usages.
44
Chapitre II: l’approbation de la norme: un enjeu pour réussir tout projet de certification
• Le rapport entre l’acteur es l’instrument de gestion est qualifié d’un double rapport vu
qu’il permet au même temps à l’acteur de réaliser une économie cognitive et un effort
réflexif relatif à l’opérationnalisation effective de l’instrument.
Pour conclure, nous pouvons affirmer que la valeur d’un instrument de gestion ne peut
en aucun cas se limiter à l’analyse de ses caractéristiques intrinsèques sans les lier aux
capacités cognitives et sociales de l’acteur qui en fera usage dans un contexte donné.
Selon DE VAUJANY (2005), il existe trois (03) regards susceptibles d’expliquer une
dynamique appropriative, ces trois conceptions ne sont pas exclusives et permettent
d’expliquer la nature, le rôle et le statut des instruments de gestion ainsi que la relation entre
les phases de leur conception et leur usage.
45
Chapitre II: l’approbation de la norme: un enjeu pour réussir tout projet de certification
Selon toujours les mêmes auteurs, l’usager essaye dans le cadre du processus
d’appropriation de ces instruments d’apporter des actions correctives permettant d’un coté de
réduire les écarts et de l’autre coté appréhender deux (02) types d’apprentissages
organisationnels :
1
-GOMEZ. P.Y. QUALITÉ ET THÉORIE DE CONVENTION, édition economica, 1934. P84
2
- MILLER G.(1972 ), perspective sur la détection de problèmes par les réseaux sociaux. p27
3
- ARGYRIS. L’APPRENTISSAGE ORGANISATIONNEL.P91
46
Chapitre II: l’approbation de la norme: un enjeu pour réussir tout projet de certification
• Un apprentissage en simple boucle qui vise à changer les stratégies d’actions sans pour
autant « remettre en cause les valeurs qui les sous-tendent ». ce type d’apprentissage
est incomplet vu que les instruments de gestion mobilisés par les dirigeants dans ce
contexte, ne permettent aucunement de modifier les représentations des acteurs et
expliquer d’une manière inscrutable le processus d’appropriation.
• Un apprentissage en double boucle qui est amorcé dans l’objectif de changer les
valeurs et les croyances qui orientent les stratégies d’action.
47
Chapitre II: l’approbation de la norme: un enjeu pour réussir tout projet de certification
1-4- Les axiomes d’une théorie sur l’appropriation des instruments de gestion
Partant du postulat que tout modèle théorique s’appuie sur des hypothèses permettant de
lui donner des fondements méthodologiques, la perspective appropriative des instruments de
gestion a réintroduit la question de l’action et du sens dans les sciences de gestion, cette
réintroduction a permis au tenants de cette théorie (DAVID 2004)(1), (GRIMAND 2008)(2),
(MOISDON 2005)(3) de mettre en avant quatre (04) axiomes de référence pour expliquer tout
processus d’appropriation des instruments de gestion.
• Axiome 01 : toute appropriation est une forme contingente qui articule les quatre (04)
catégories d’éléments (objet, outil, dispositif et règle), ainsi, la perspective
appropriative amène à renoncer à la fiction d’une stabilisation du fonctionnement
organisationnel par les outils de gestion. (DAVID 1996) propose d’appréhender les
instruments de gestion sous l’angle de la rationalité interactive afin de dépasser la
vision normalisatrice des comportements attribués aux outils en question.
• Axiome 02 : « Tout outil de gestion conçu à distance des acteurs ou dans une logique
De coproduction présente une certaine flexibilité instrumentale in interprétative. (DE
(4)
VAUJENAY 2005) , de ce point de vue, aucun outil de gestion ne prédétermine
l’usage qui peut en être fait, ce qui donne lieu à des phénomènes de détournement »,
de réinterprétation, voir même d’instrumentalisation des outils de gestion selon la
vision des acteurs et du contexte organisationnel.
• Axiome 03 : « L’appropriation est un phénomène complexe qui nécessite l’activation
des trois (03) regards afin d’être appréhendé dans toute sa richesse ». Cette dynamique
d’appropriation s’inscrit dans un processus de régulation conjointe, articulant une
régulation de contrôle permettant de normaliser et de standardiser les apprentissages et
une régulation autonome qui permet aux acteurs du système organisationnel de
détourner ou de réinventer l’outil en vu d’un usage local.
• Axiome 4 : « L’appropriation est un processus long qui débute bien avant la phase
d’utilisation de l’objet et se poursuit bien après l’apparition des premières routines
d’utilisation ».
1
- DAVID A. l’aide a la décision entre outils et organisation .p 34
2
-GRIMAND. OP. CIT. p 89
3
- MOISDON. OP. CIT. p 83
4
- DE VAUJANY François et al, de la conception à l'usage : vers un management de l'appropriation des outils
de gestion, p95
48
Chapitre II: l’approbation de la norme: un enjeu pour réussir tout projet de certification
Ainsi, l’arrivée des autres outils de gestion au sein de l’organisation va pousser les
acteurs à faire évoluer l’outil de façon récurrente donnant lieu à un processus d’appropriation
qui ne s’achève pas par la formation de routines définitive.
Pour conclure, les axiomes que nous venons de présenter expliquent l’appropriation
comme un processus contingent, ouvert, complexe et continu.
1
- AMAURY GRIMAND. OP. CIT. p53
49
Chapitre II: l’approbation de la norme: un enjeu pour réussir tout projet de certification
50
Chapitre II: l’approbation de la norme: un enjeu pour réussir tout projet de certification
51
Chapitre II: l’approbation de la norme: un enjeu pour réussir tout projet de certification
Ainsi, la satisfaction des employés est nécessaire pour assurer la satisfaction des
clients et l’amélioration continue.
Dans ce sens, la norme de qualité ISO 9000 que nous avons considéré au passage comme
une instrumentation de gestion et une convention d’effort qui vise à réguler les activités
productives et les comportements humains au sein de l’organisation se traduit d’un côté par
des exigences accrues en termes d’implication des salariés dans le travail, de l’autre côté, par
un ensemble de reconnaissances que les employeurs doivent respecter. Ces exigences sont en
nombre de 03 trois :
• Mettre l’accent sur les régulations autonomes et leur légitimité dans le Management
Des entreprises, ainsi, les outils de gestion quel que soit leur pertinence ne peuvent prétendre
qu’à une rationalisation partielle et inachevée vu que les situations de gestion sont fortement
influencées par le contexte organisationnel et les subjectivités des auteurs ;
• Mettre en place une organisation qualifiante dont l’objectif n’est pas seulement la
Formation mais le développement des compétences dans des conditions appropriées.
Ces contreparties à l’implication exigées par les employeurs constituent des conditions
à toute dynamique d’appropriation des instruments de gestion.
52
Chapitre II: l’approbation de la norme: un enjeu pour réussir tout projet de certification
Vu que les normes ISO 9000 véhiculent des informations, des procédures à suivre et
des représentations élaborées de l’organisation ; Elles constituent donc selon (DAVID 1996)
(1)
« des dispositifs formalisés permettant l’action organisé », permettant ainsi une meilleure
maitrise sur l’activité et les ressources de l’organisation. Cependant l’ISO serait considérée
également comme un mécanisme engendrant des charges de travail supplémentaires et une
rigidité de l’organisation à travers la codification des savoirs faire et la formalisation
excessive des procédures (Barbier, 1998), considère ainsi l’outil de gestion comme un
dispositif mettant en relation plusieurs acteurs (des instances internationales de certification et
d’élaboration des normes, des entreprises, des cabinets de conseil...etc.) et pas uniquement
comme de simples documents ou une accumulation de procédures écrites.
Cette conception rejoint la définition développée par (HATCHUEL et WEIL 1992) (2)
qui convoie les instruments de gestion comme une technique Managériale composée d’un
substrat technique, d’une philosophie gestionnaire et d’une vision simplifiée des relations
organisationnelles.
• Le niveau procédural rappelle que les procédures ISO prescrivent le rôle des acteurs.
• Le niveau conceptuel renvoi à la philosophie gestionnaire.
• Le niveau argumentatif prend en considération les arguments à prendre pour
convaincre les acteurs de l’utilité de la norme ISO.
1
- DAVID Albert. OP. CIT. p50
2
-HATCHUEL Armand et SEGRESTIN Blanche (2012), refonder l'entreprise, édition, seuil, p82
53
Chapitre II: l’approbation de la norme: un enjeu pour réussir tout projet de certification
De son coté (LOUART 1995) (1) précise que toute instrumentation de gestion est rejetée
si elle est trop éloignée du contexte réel de l’organisation ; ainsi, la norme ISO ne peut avoir
un impact sans la collaboration des acteurs ressources humaines de l’entreprise.
• une manuelle qualité, qui énonce la politique qualité et décrit le système qualité de
l’entreprise ;
• des fiches de description de postes, qui détaillent le contenu de chaque poste de travail
(missions et responsabilités) ;
• les tableaux de répartition des responsabilités ;
• les procédures particulières, qui concernent l’organisation des actions de travail entre
les services ;
• les instructions opératoires qui visent l’organisation des actions de travail, au niveau
de l’opérateur ;
• les documents individuels ; documents gérés tels que les listes, plans et tableaux où
sont notés les informations relatives aux différentes opérations.
Après avoir identifié l’ensemble des documents qu’apporte le référentiel Iso 9000, on
peut avancer que ce dernier apporte des changements par rapport aux documents déjà présents
au sein de l’entreprise a partir de quatre ‘’4’’ caractéristiques :
1
- PIERRE LOUART. Succès de l’intervention en gestion des ressources humaines. p70
54
Chapitre II: l’approbation de la norme: un enjeu pour réussir tout projet de certification
2-3-2- La systématicité
Les normes ISO 9000, introduisent une écriture systématique, ainsi si on revient a la
liste des documents cités ci-dessus, on s’aperçoit que l’obligation d’écriture ne laisse rien a
l’écart : elle porte autant sur le travail individuel (fiches de postes, instructions opératoires)
que sur les relations interpersonnels (organigramme, tableau de répartition des
responsabilités), elle concerne a la fois l’organisation des services (procédures particulières)
et leur coordination fonctionnelle, (procédures générales), elle s’intéresse autant aux grandes
lignes de l’action organisationnelle (manuel qualité) qu’aux détails (Documents individuels)
et a la traçabilité des actions (formulaires d’enregistrement), ainsi si les normes Iso 9000
innovent, ce n’est nullement en introduisant la logique d’écriture dans l’entreprise, mais en
généralisant cette logique de façon systématique.
2-3-4- La périodicité
Non seulement la normalisation introduit une obligation d’écriture systématique, mais
elle instaure une contrainte de «réévaluation permanente» de ce qui est écrit, tous les
documents du système qualité sans exception sont soumis à un impératif de «mise à jour
permanent » par rapport aux anciennes pratiques, on distingue ici un changement majeur,
ainsi à part le règlement intérieur et le contrat de travail qui étaient écrit une fois pour toute,
les autres documents faisaient l’objet d’actualisation imprévisibles (réunions des différents
conseils et comités) ou mutuelles (rapport d’activité), avec Iso 9000, les règles doivent
constamment être réévaluées, corrigées, modifiées et réécrites.
55
Chapitre II: l’approbation de la norme: un enjeu pour réussir tout projet de certification
56
Chapitre II: l’approbation de la norme: un enjeu pour réussir tout projet de certification
Conclusion
57
Chapitre III:
Étude de cas: analyse du degré
d'approbation de la norme
ISO9001 au sein de l'ENIEM
Chapitre III: étude de cas: analyse de degré d'approbation de la norme ISO9001 au sein de l'ENIEM
Introduction
Nous consacrons ce chapitre à la présentation de notre étude de cas, en l’occurrence
l’entreprise nationale des industries de l’électroménager (ENIEM), ainsi nous abordons
successivement son historique, ses choix stratégiques, l’évolution de ses ressources humaines
et enfin sa politique et ses objectifs qualité.
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Chapitre III: étude de cas: analyse de degré d'approbation de la norme ISO9001 au sein de l'ENIEM
Années 1995 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Effectifs 4476 3051 2856 2839 2873 2524 2454 2327 2076 1986 2096
Taux de
croissance -31,83 -6,39 -0.6 -1,19 -12,14 -2,77 -5,17 -10,78 -4,33 -5,53
%
Source : STATISTIQUE ENIEM.2012
5000
4500
4000
3500
3000
effectifs
2500
effectifs
2000
taux de croissance en %
1500
1000
500
0
0 2 4 6 8 10 12
-500
années
Nous observons d’après le tableau ci-dessus que les effectifs de l’ENIEM ont été divisés
par deux de 1995 à 2010 (-55,6%). Ceci est expliqué principalement par la crise qu’a vécu le
secteur industriel en Algérie depuis le milieu des années 1990 mais aussi par des départs
massifs à la retraite depuis quelques années. A noter enfin que l’augmentation des effectifs à
partir de 2009 est expliquée principalement par les différents dispositifs de recrutement que
l’état a mis à la disposition des entreprises publiques et privées en vu d’une meilleure
insertion professionnelle des jeunes.
60
Chapitre III: étude de cas: analyse de degré d'approbation de la norme ISO9001 au sein de l'ENIEM
nombre d'effectifs
cadres
16%
agents agents de
d'exécution maitrise
58% 26%
61
Chapitre III: étude de cas: analyse de degré d'approbation de la norme ISO9001 au sein de l'ENIEM
L’évolution du niveau d’instruction des employés de l’ENIEM entre 2005 et 2012 est
présentée dans le tableau suivant :
Niveau
Nombre d’effectifs Pourcentage Ecart
d’instruction
62
Chapitre III: étude de cas: analyse de degré d'approbation de la norme ISO9001 au sein de l'ENIEM
Années 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Nombre
444 411 394 406 316 330 311 311 324 330 328 330
de cadres
Taux
d’encadrement 13,54 12,32 13,81 14,30 10,99 13,07 12,67 13,36 15,60 16,62 15,65 15,63
en %
Source : STATISTIQUE ENIEM.2012
500
450
400
350
300
250 nombre de cadres
200 taux d'encadrement en %
150
100
50
0
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
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Chapitre III: étude de cas: analyse de degré d'approbation de la norme ISO9001 au sein de l'ENIEM
L’ouverture qu’a connue l’économie nationale depuis le milieu des années 1990 a
exercé une influence importante sur la structure du marché des produits électroménagers, en
effet ce dernier est devenu de plus en plus concurrentiel, ce qui a obligé la direction de
l’ENIEM de réorienter ses choix stratégiques de base en vu de garantir sa pérennité sur le
marché, d’autant plus que le poids de l’endettement pesait sur la structure financière de
l’entreprise. A partir de cette situation, la direction de l’ENIEM a pris la décision
d’abandonner certains domaines d’activités stratégiques tels que le petit appareil
électroménager, pour se recentrer sur trois activités constituant le cœur de son métier, en
l’occurrence :
Le froid
La cuisson
La climatisation
La commercialisation des produits issus de ces activités est assurée par des agents
agrées (au nombre de 200), qui lui permettent de couvrir l’intégralité du territoire national.
64
Chapitre III: étude de cas: analyse de degré d'approbation de la norme ISO9001 au sein de l'ENIEM
La réduction de l’impact des fluctuations du taux de change qui exerce une hausse des
prix, notamment dans l’activité climatisation (CKD) montage.
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Chapitre III: étude de cas: analyse de degré d'approbation de la norme ISO9001 au sein de l'ENIEM
Mai 1998 par les auditeurs de l’AFAQ et a permis à l’ENIEM de décrocher la certification
ISO 9002 à partir du premier Juillet 1998 et ce pour une période de trois années.
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Chapitre III: étude de cas: analyse de degré d'approbation de la norme ISO9001 au sein de l'ENIEM
Pour ce qu’il s’agit d’un premier paramètre nous présenterons la durée consacrée au
processus de collecte d’informations et l’exploration du terrain de la recherche, sur le volet du
fond, nous tenterons d’élaborer une synthèse des impacts de la mise en place du système
management qualité au niveau de l’ENIEM.
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Chapitre III: étude de cas: analyse de degré d'approbation de la norme ISO9001 au sein de l'ENIEM
Dans un 2ème temps, cette variable a constitué une contrainte vu qu’elle nous a empêché
de faire une analyse comparative entre l’étape avant et post-certification afin d’appréhender
les effets de la norme Iso9001Vs2000 sur l’organisation de la dite entreprise.
Cette contrainte n’a pu malheureusement être négociée dans le cadre d’un protocole
d’étude avec la direction, dans ce sens notre enquête s’est déroulée en 03 mois, entre le mois
de septembre et novembre 2017. Cette période était consacrée à toutes les méthodes et outils
de collecte d’informations que nous avons utilisées : l’analyse documentaire, les entretiens
avec les responsables ainsi que l’administration et la récupération du questionnaire.
3. Méthodologie de l’étude
L’analyse d’un phénomène organisationnel constitue un exercice épistémologique qui
nécessite des connaissances précises et une prise de recul par rapport à l’objet de recherche,
dans le cadre de notre étude nous nous sommes appuyés sur un paradigme épistémologique
post-positiviste orienté vers une approche hypothético-déductive.
68
Chapitre III: étude de cas: analyse de degré d'approbation de la norme ISO9001 au sein de l'ENIEM
Pour les post- positivistes, il n’est pas toujours possible de saisir pleinement et
parfaitement la réalité organisationnelle dans sa globalité, à partir de cette contrainte nous
avons tenté d’approcher cette dernière « au plus près » en multipliant les méthodes de collecte
d’informations (voir infra).
Cette approche, comme l’annonce sa définition part du postulat de l’existence
préalable des hypothèses formulées dans le cadre de la construction de l’objet à étudier.
Selon GAVARD et Al2, la démarche hypothético-déductive comprend 03 étapes :
-le choix de l’objet de la recherche défini par une problématique qui va cerner le
sujet ;
-construire un cadre théorique à partir d’une revue de la littérature et des
connaissances sur le sujet ;
-la déduction des hypothèses sur la base du cadre théorique, elles permettent aux
chercheurs d’établir des liens logiques entre les concepts et de vérifier leur conformité
aux faits.
Dans notre cas, nous avons émis au préalable 02 hypothèses majeures à vérifier (voire
l’introduction générale).
Ces dernières puisent leurs sources des différents apports des théories du changement
organisationnel ainsi que du modèle de référence que nous avons utilisé, en l’occurrence le
modèle conventionnaliste des organisations .ceci nous a permis de mettre l’accent sur des
concepts important obéissant à des liens de cause à effet représentés de la manière suivante :
-la convention d’effort incarnée par la norme ISO9001 version 2000, constitue une
variable explicative du changement organisationnel opéré au sein d’Electro-
Industries ;
1
In GRawitz.M. méthodes des sciences sociales, 11eme édition, Dalloz, 2001, p92.
2- Gavard et Al, méthodologie de la recherche, réussir son mémoire ou sa thèse en sciences de gestion, édition
Pearson éducation 2004. p 64.
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Chapitre III: étude de cas: analyse de degré d'approbation de la norme ISO9001 au sein de l'ENIEM
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Chapitre III: étude de cas: analyse de degré d'approbation de la norme ISO9001 au sein de l'ENIEM
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Chapitre III: étude de cas: analyse de degré d'approbation de la norme ISO9001 au sein de l'ENIEM
Les entretiens que nous avons réalisé auprès des responsables cités plus haut étaient
différents en terme d’objectivité et de pertinence de l’information et ce pour plusieurs
raisons :
-L’entretien avec le responsable du management qualité a constitué une étape clé dans
le cadre de notre recherche, vu que le responsable en question est directement
impliqué dans la mise en place de la norme Iso 9001/2000 et son appropriation par le
personnel ;
-L’entretien avec le DRH à porté beaucoup plus sur la réduction des phénomènes de
résistance aux changements grâce au plan de formation et de diverses techniques de
participation ;
A noter enfin que ces entretiens se sont déroulés après avoir présenté notre thème et
notre problématique à la direction qui a pris énormément de temps afin de nous fournir une
réponse positive.
3.4.3 Le questionnaire
Après l’interview, le questionnaire reste l’instrument le plus utilisé dans toutes sortes
d’enquêtes ou de recherches en sciences sociales.
72
Chapitre III: étude de cas: analyse de degré d'approbation de la norme ISO9001 au sein de l'ENIEM
Les questionnaires que nous avons remis aux responsables de L’ENIEM étaient
composés des rubriques suivantes :
-Raison d’être de la certification ISO 9001version 2000 au niveau de L’ENIEM.
-L’impact du nouveau système management de la qualité sur la structure
organisationnelle de l’entreprise.
-Dimension appropriative du changement opéré au sein de L’ENIEM.
3.4.5 L’échantillonnage
Pour pouvoir constituer un échantillon d’individus représentatif d’une population, il faut
évidemment en premier lieu définir le public auquel on s’intéresse.
Pour notre enquête il s’agit de l’ensemble du personnel de L’ENIEM occupant un poste
effectif.
Le problème réside dans le choix d’une fraction représentative de celle –ci, cet
échantillon devra constituer un modèle réduit de la population mère.
Vu la contrainte temporelle et la difficulté d’accéder à la population des exécutants et
agents de maîtrise travaillant essentiellement dans les ateliers de production, notre enquête
s’est intéressée uniquement à la population des cadres ayants au minimum 05 années
d’expérience au sein de la dite entreprise.
Dans ce sens nous avons opté pour la méthode des quotas.
73
Chapitre III: étude de cas: analyse de degré d'approbation de la norme ISO9001 au sein de l'ENIEM
Total 50
direction de l'administration
et de l'emploi,
10%
18%
direction management
qualité/environnement
20%
direction finance et
comptabilité
24%
direction
approvisionnement/entretie
16% n
l'unité froid
12%
74
Chapitre III: étude de cas: analyse de degré d'approbation de la norme ISO9001 au sein de l'ENIEM
4- L’enquête
Après avoir dégagé un échantillon de 50 cadres, nous avons entamé la phase d’enquête
proprement dite et ce le mois de septembre 2017.
Nous avons remis 50 exemplaires du questionnaire (voir annexe n°02) à la direction de
l’administration et de l’emploi qui a pris l’initiative de les distribuer aux directions que nous
avons choisi.
-l’impact du nouveau système management de la qualité sur la structure
organisationnelle de l’entreprise.
-dimension appropriative du changement opéré au sein de L’ENIEM.
75
Chapitre III: étude de cas: analyse de degré d'approbation de la norme ISO9001 au sein de l'ENIEM
A cet effets, le même responsable affirme nous sommes confiants de la qualité de nos
produits, mais une certaine catégorie de notre clientèle exige une labellisation de nos produits,
afin d’évité tout aléa liés au processus de sélection des fournisseurs».
- La certification qualité par la norme ISO9001 est un discours (énoncé) qui s’inscrit dans
le mouvement de globalisation et d’ouverture économique, dans ce sens il n’est pas a
l’abri des pressions exercées par son marché.
- La modernisation du système de management qui se traduit par plus de traçabilités dans
l’information et plus de transparence, ce qui constitue un gage de confiance
supplémentaire à offrir aux clients.
76
Chapitre III: étude de cas: analyse de degré d'approbation de la norme ISO9001 au sein de l'ENIEM
-L’importance des enjeux de qualité dans le cadre de la réduction des coutes de non
qualité au sein de l’entreprise.
-Rôle de qualité et sécurité au travail des deux cotés, les employés interviewes dan le
cadre de l’enquête confirmaient la tenu de ces réunions, cependant ils jugent ces
derniers insuffisantes, comme le cite un employé de l’unité froid «ces réunions on
étais expéditives et a sens unique, en plus elles nous permettaient pas en tant
qu’agent d’exécution dans les conteurs opérationnels(ATELIER) de nous exprimer sur
les vrai problèmes que nous rencontrons quotidiennement dans l’exercice de nos
tâches».
De cette réponse découle un aspect de distanciation qui existe entre les concepteurs
de la norme (l’organisme de certification) et les usagers opérationnels de cette dernière, en
l’occurrence les agents du système organisationnel.
77
Chapitre III: étude de cas: analyse de degré d'approbation de la norme ISO9001 au sein de l'ENIEM
dit de la direction de cette entreprise est l’obtention d’un certificat et non la mise en place de
procédure permettant d’améliorer la performance.
Cette vision de la qualité est déconnectés des enjeux stratégiques, autrement dit au lieu
que la qualité puisse constituer une activité de soutien à la stratégie, cette dernière est
assimilée à une stratégie à part entière. Ce constat a été appréhendé via une réponse du
directeur des ressource humaines «la norme de qualité ISO9001, constitue un facteur de
compétitivité important permettant a l’entreprise d’atteindre les objectifs qui elle s’est fixés
dans le cadre de sa stratégie».
Les employés interrogés nous ont informés aussi que ces séances de sensibilisation sont
devenues de moins en moins courantes a partir de juin 2004 (années de l’obtention de la
certification ISO9001 par L’ENIEM).
En ce qui concerne les cadres, ces derniers nous ont confirmés qu’ils ont reçu une
formation dans un premier temps sur le sujet du management qualité selon la norme ISO9001.
Ensuite d’autre formations plus ciblés et plus adaptées a chaque direction ont été dispensées.
78
Chapitre III: étude de cas: analyse de degré d'approbation de la norme ISO9001 au sein de l'ENIEM
Enfin et force de constater que loin de notre passage au niveau de la direction des
ressources humaines de la dite entreprise, nous avons constaté que certaine fiches de postes
n’ont pas été actualisées.
Les employés interrogés ont exprimé aussi leur insatisfaction par rapport aux politiques
et de gestion de carrière, qui constituent selon nous des piliers d’une politique de motivation
cohérente.
En ce qui suit toute demande d’implication des salariés en avant de leur direction ne
peut donner de résultats en l’absence d’une courte partie directe structurée autour d’un
meilleur système de rémunération, d’u développement professionnel et enfin d’une
amélioration des conditions de travail.
79
Chapitre III: étude de cas: analyse de degré d'approbation de la norme ISO9001 au sein de l'ENIEM
Selon quelques employés, la direction de L’ENIEM n’a effectué aucune répartition des
tâches après avoir été certifiés et au niveau des ateliers l’entreprise continue de fonctionner
selon le critère du produit fini, s’agissant des moyens de coordination es plus utilisés, nous
pouvons citer le recoure aux réunions, au manuel de procédure.
La formalisation est sans doute le paramètre de l’organisation qui a le plus évolué au
sein de cette entreprise depuis l’avènement de la certification qualité et ce grâce a l’utilisation
de nouveaux document tels que :
-Le manuel qualité qui énonce la politique qualité et décrit le système qualité de
l’entreprise ;
-Les procédures qui décrivent les activités des procédures ;
-Les instrumentations et les moyens opérationnels qui décrivent les tâches du
processus ;
-Et enfin de nouveaux formulaires qui servent de support aux enregistrements des
différentes opérations.
La mise en place du dispositif de management qualité structuré autour de la norme
ISO9001 s’et manifesté aussi au niveau de L’ENEIM par le renforcement de l’autorité et du
contrôle. Ces 02 paramètres sont appréhendés par les nouvelles règles émises par l’organisme
de certification QMI contenu dans le système «management système registration» qui oblige
dévaluation dans le cadre de l’amélioration continue en vue d’augmenter la cadence du travail
et réduire le nombre d’étapes de fabrication, mais aussi voir plus de responsabilisation des
agents d’exécutions au niveau des centres opérationnels afin d’assumée une traçabilité de leur
Niveaux d’interventions
80
Chapitre III: étude de cas: analyse de degré d'approbation de la norme ISO9001 au sein de l'ENIEM
Les premières questions de la première rubrique nous ont servies de fiche signalétique
afin d’identifier les répondants, ces questions ont concernées :
-La présentation de la structure ;
-L’expérience ;
-La nature du poste occupé ;
-Les missions ou les tâches exercées.
1) Afin de vérifier que les cadres concernés par cette enquête disposent d’un minimum
d’informations sur la certification de leurs entreprises. Nous leur avons demandé de nous
caractériser la norme Iso 9001 version 2000 en quelques lignes, le tableau ci-dessous présente
les réponses les plus répandues :
Tableau N° 9: caractéristiques de la norme Iso 9001- 2000
Réponse %
- Normes internationales 60 %
- Exigence de modernité 30 %
- Un nouveau mode de management 1O %
Total 1OO %
éxigence de normes
modérnité internasional
30% es
60%
A partir de ces éléments de réponses, nous avons constaté que la majorité des cadres
interrogés conçoivent la certification comme une exigence de modernité pour adapter
81
Chapitre III: étude de cas: analyse de degré d'approbation de la norme ISO9001 au sein de l'ENIEM
Ces réponses viennent compléter notre vision par rapport à ce que nous avons constaté
à propos de la vision partielle de la normalisation au sein de l’ENIEM.
2) Nous avons voulu savoir la nature et les orientations des changements apportés par la
certification, dans ce sens nous avons obtenu les réponses suivantes :
Réponse %
OUI 30 %
NON 70%
Total 1OO %
70% des cadres jugent que la dite certification n’a pas pu insuffler des changements au sein de
leur entreprise.
Ces derniers évoquent plusieurs raisons parmi les quelles on peut citer :
-L’entreprise n’a pas procédé à une nouvelle répartition des taches après la
certification.
-La certification n’a pas pu apporter les effets escomptés en matière de productivité.
L’absence d’un système d’informations garantissant une bonne circulation de
l’information (notamment l’information descendante).
Les cadres jugeant que la normalisation a apporté des changements, citent les raisons
suivantes :
-La capacité de l’entreprise de mieux situer les postes qui engendrent plus de rebuts et
de défauts de fabrication ;
-une meilleure capacité d’écoute client ;
-La norme a enrichit les procédures au sein de l’entreprise grâce à une meilleure
formalisation qui permet plus de traçabilité.
De ce qui suit nous remarquons que la majorité des cadres que nous avons approché se
plaignent de la situation figée dans la quelle vit leur entreprise.
82
Chapitre III: étude de cas: analyse de degré d'approbation de la norme ISO9001 au sein de l'ENIEM
Total 1OO %
-L’intégralité des cadres avancent les impératifs du marché, en adoptant la grille d’analyse
que nous avons mobilisé dans notre cadre théorique, on constate que l’instrumentation de
gestion incarnée par la norme Iso 9001/2000 n’a pas pu être convaincante et partagé vu
l’inadéquation entre le discours qu’elle a véhiculé (l’énoncé) et les caractéristiques internes de
l’organisation (dispositif matériel limité).
*Les questions mobilisées dans la 2ème rubrique de notre questionnaire visent à connaître
l’impact du nouveau système qualité sur la structure organisationnelle.
4) Les personnes interrogées jugent que la structure organisationnelle de leur entreprise est de
type divisionnaire.
Selon ces derniers ce schéma n’est pas approprié vu que l’unité climatisation fonctionne
uniquement à 60% de ses capacités.
5) Selon les mêmes cadres aucune autre répartition des taches n’a été effectué après la mise en
place du système management qualité, ENIEM continue à fonctionner selon l’ancien mode de
gestion, à titre d’exemple certaines fiches de postes sont dépassées et nécessitent une
actualisation.
-au sein des ateliers l’entreprise continue de fonctionner selon le critère de l’out put
(moteurs/transformateurs).
6) s’agissant des moyens de coordination que l’entreprise utilise, les cadres interrogés ont
cité:
-Les réunions
-Le manuel de procédures
-Les notes de service
-Les briefings
-à noter l’absence d’un système intranet au sein de l’entreprise.
83
Chapitre III: étude de cas: analyse de degré d'approbation de la norme ISO9001 au sein de l'ENIEM
Les cadres interrogées dans le cadre de notre enquête jugent qu’il y’a une évolution
positive par rapport à la situation pré-certification grâce à l’utilisation de nouveaux documents
parmi les quels on peut citer :
Le manuel qualité, qui énonce la politique qualité et décrit le système qualité de
l’entreprise ;
-L’utilisation de procédures générales, qui concernent l’organisation du travail entre
les services ;
-L’utilisation de procédures particulières qui concernent l’organisation des actions de
travail dans les services ;
Présence de nouveaux formulaires d’enregistrement relatifs aux différentes opérations.
À noter enfin la coordination informelle s’appuyant essentiellement sur les routines et
les rapports interpersonnels.
7) comment jugez vous le degré de formalisation au niveau de votre entreprise.
Tableau N° 12: degré de formalisation au sein de l’ENIEM
Réponse %
Faible 20%
Moyen 60 %
Fort 2O %
Total 1OO %
20% 20%
60%
84
Chapitre III: étude de cas: analyse de degré d'approbation de la norme ISO9001 au sein de l'ENIEM
La majorité des cadres interrogés (60%) jugent que le degré de formalisation est
moyen au sein de leur entreprise.
Certains cadres avancent même l’absence de procès verbal pour des réunions.
S’agissant des moyens de formalisation les plus utilisés, nous pouvons citer :
-les manuels de procédures ;
-les règlements intérieurs ;
-les plans élaborés par les bureaux de méthodes et les résultats des audits.
Cependant face à certaines situations, des cadres de l’entreprise ont affirmé que le
prescrit est inadapté vu le changement du contexte économique et concurrentiel, ce qui les
oblige de recourir à la régulation informelle afin d’éviter la lourdeur de l’organisation.
8) Est-ce que le processus de prise de décision au sein d’ENIEM est suffisamment flexible.
Tableau n°13: nature du processus de décision
Réponse %
Le système de prise de décision est centralisé 75 %
Existence de problème d’autorité 25 %
Total 1OO %
25%
75%
85
Chapitre III: étude de cas: analyse de degré d'approbation de la norme ISO9001 au sein de l'ENIEM
Nous constatons à travers les résultats obtenus, que le système de prise de décision de la
dite entreprise ne laisse pas de marge de manœuvre aux niveaux hiérarchiques inférieurs,
l’incertitude de l’environnement a eu tendance au renforcement de la centralisation, ceci est
contradictoire avec le système management qualité qui préconise une approche participative
de la gestion via une meilleure maîtrise des processus.
*L’objectif de la dernière rubrique est d’analyser la réaction des acteurs de l’entreprise par
rapport à la nouvelle politique qualité que l’entreprise a adoptée.
9) Selon les cadres interrogés les difficultés que l’entreprise a rencontré lors de la mise en
place du système management qualité relèvent de 03 nivaux :
-La maîtrise des documents notamment ceux relatifs à l’enregistrement des aspects liés
à la qualité.
-Les obstacles liés à l’environnement du travail qui n’était pas selon eux, adéquat à
l’obtention de résultats positifs concernant la conformité des produits et du système de
management.
-L’adoption d’une nouvelle culture dont les principales caractéristiques sont
l’orientation et la satisfaction client.
Ces difficultés sont dues essentiellement à l’histoire de l’entreprise qui n’a pas sût revoir
son schéma organisationnel (l’organisation actuelle est de type taylorienne).
En plus de l’endettement qui a handicapé cette dernière pendant plusieurs années.
A noter enfin que la situation financière de l’entreprise s’est améliorée grâce à un
assainissement financier.
10) Est-ce que le nouveau système de management qualité est perçu comme un dispositif de
motivation inédit ?
Selon la majorité des cadres ce dispositif n’a pas apporté les effets et escomptés en matière de
motivation et ce pour cause : « l’effort fournit ne correspond pas aux rétributions », malgré les
actions entreprises par la direction afin de sensibiliser les salariés.
11) Selon la population interrogée dans le cadre de notre enquête, la direction doit faciliter
l’appropriation de ce système de management par les employés grâce aux actions suivantes :
-Une gestion plus participative, en organisant des BRAISTORMINGS par ensemble
de postes exerçant la même tache.
Une politique de formation plus ambitieuse qui ne doit pas se limiter à quelques cadres
de la direction générale.
86
Chapitre III: étude de cas: analyse de degré d'approbation de la norme ISO9001 au sein de l'ENIEM
-Un travail de sensibilisation dont l’objectif est une meilleure prise de conscience
surtout dans les ateliers de production.
-En terme de comparaison entre la situation pré certification et post –certification par
rapport aux comportements des employés, nous avons constaté des améliorations
positives dans les aspects suivants :
-Une meilleure communication entre les individus susceptibles de faciliter
l’appropriation.
-La recherche de l’efficacité dans beaucoup d’actions entreprises, vu que le système
management qualité Iso 9001/2000 arrive à mieux situer les responsabilités.
87
Conclusion générale
Bibliographie
Conclusion générale
89
Bibliographie
L’écoute clients
90
Bibliographie
Bibliographie
91
Bibliographie
Bibliographie :
1. Adam Smith, «De la richesse des nations». 1776.
2. ARGYRIS. L’APPRENTISSAGE ORGANISATIONNEL. 1978.
3. DAVID A. l’aide a la décision entre outils et organisation. 1996.
4. DE VAUJANY François et AL (2005), de la conception à l'usage : vers un management
de l'appropriation des outils de gestion, éditions EMS management et société.
5. Gavard et Al, méthodologie de la recherche, réussir son mémoire ou sa thèse en
sciences de gestion, édition Pearson éducation 2004.
6. GILBERT Patrick (1998), l'instrumentation de gestion : la technologie de gestion,
science humaine, édition economica.
7. GOMEZ. P.Y. QUALITÉ ET THÉORIE DE CONVENTION, édition economica, 1934.
8. HATCHUEL Armand et SECRESTIN Blanche (2012), refonder l'entreprise, édition seuil.
9. HATCHUEL Armand et WEIL Benoit (1992), l'expert et le système, édition economica.
10. In GRawitz.M. méthodes des sciences sociales, 11eme édition, Dalloz, 2001.
11. ISHIKAWA K., La gestion de la qualité outils et applications pratiques, Dunod, 1986.
12. JC MOISDON. Les instruments de gestion a l’épreuve de l’organisation. Edition SELI
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13. JEAN DANIEL RAYNAUD (1988). Les régulations dans les organisations.
14. JURAN J. M., Gestion de la qualité, AFNOR, 1983.
15. KELADA J., Gestion intégrale de la qualité, QUAFEC, 1987.
16. LORINO Philippe et TEULIER Regine (2005), entre connaissance et organisation
l'action collective, l'entreprise face au défi de la connaissance, édition la découverte.
17. MILLER G. (1972), perspective sur la détection de problèmes par les réseaux
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18. PIERRE LOUART. 1995. Succès de l’intervention en gestion des ressources humaines.
Edition Liaisons.
19. RABARDEL Pierre et DUBOIS Denis (1995), représentations pour l'action, édition
Octares.
20. Recueil de normes françaises, AFNOR, 1989.
21. SEGRESTIN 2004.les chantier du manager.
92
Annexes
Annexes
Annexe 01
Grille d'entretien
Question a aborder avec le DRH
94
Annexes
………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………..
11- Qu'est ce qui a motivé votre entreprise à appliquer une démarche qualité (à être
certifiée)
Offrir des produits conforme aux standards internationaux.
Accroitre la satisfaction des clients.
Avoir plus de chances de se placer sur le marché.
III- actions et moyens mis en œuvre par la fonction RH pour favoriser l'appropriation du
dispositif de MGT qualité
12- Quelles sont les actions de l’entreprise par la DRH pour favoriser la mise en place
d'une démarche de certification?
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………………………………………………………………………………………………………………………………
13- Quels sont les programmes de formation que vous avez mobilisée dans le cadre
de la gestion de la qualité?
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………………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………………
14- Quels sont les moyens mis en place pour développer la gestion de la qualité au
niveau des différentes unités et Directions?
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………………………………………………………………………………………………………………………………
95
Annexes
15- Quelles sont les actions entrepris pour motiver le personnel au travail?
……………………………………………………………………………………………………………………………..
………………………………………………………………………………………………………………………………
IV- Implication et participation des salaries dans le cadre du projet qualité
16- Quels sont les moyens déployés pour permettre aux employés d'établir des
suggestions dans le cadre du processus de certification ?
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……………………………………………………………………………………………………………………………..
17- Pensez vous que les salaries ont évolué depuis la mise en place de la démarche
qualité?
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………………………………………………………………………………………………………………………………
18- Peut-on parler d'une véritable implication du personnel dans la mise en place de
La démarche qualité ? Pourquoi ?
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96
Annexes
Annexe 02
QUESTIONNAIRE AUX SALARIES
9- Est ce que y’a eu une répartition des taches après la mise en place du système
management qualité au sein de l’entreprise ?
………………………………………………………………………………………………………………...
97
Annexes
12- Est-ce que le processus de prise de décision au sein d’ENIEM est suffisamment
flexible ?
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13- Quelles sont les difficultés que l’entreprise a rencontrées lors de la mise en place du
système management qualité ?
…………………………………………………………………………………………..
14- Est-ce que le nouveau système de management qualité est perçu comme un dispositif
de motivation inédit ?
…………………………………………………………………………………………
15- Comment la direction doit faciliter l’appropriation de ce système de management par
les employés ?
…………………………………………………………………………………………
98
Annexes
DIRECTION GÉNÉRALE
Assistant DG
Direction des ressources
humaines Audit
Direction qualité
Et
Environnement
Département juridique
Et contentieux
Direction développement
et partenariat
Unité cuisson
Assistant qualité
Et environnement
Coordinateur
Unité froid
Direction finances
Et comptabilité
Unité climatisation
Filiale FILAMP
Service Administration
Générale
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Table de matières
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Table de matières
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Table de matières
104