E Langage Et La Pensee Chez L'Enfant. Etudes Sur La Logique de L'Enfant
E Langage Et La Pensee Chez L'Enfant. Etudes Sur La Logique de L'Enfant
E Langage Et La Pensee Chez L'Enfant. Etudes Sur La Logique de L'Enfant
LE LANGAGE
ET LA PENSÉE
CHEZ L’ENFANT
MEDIATIONS
BIBLIOTHÈQUE MÉDIATIONS
JEAN PIAGET
LE LANGAGE
ET LA PENSÉE
CHEZ L’ENFANT
Etudes sur la logique de l’enfant
DENOËL/GONTHIER
BIBLIOTHÈQUE MÉDIATIONS
publiée sous la direction de Jean-Louis Ferrier
Mais, pour donner tous ses fruits, il fallait encore que cette
méthode d’observation fût complétée par une judicieuse
élaboration des documents grâce à elle recueillis. Et c’est ici
que sont intervenues les qualités de naturaliste de M. Piaget.
On remarquera le soin avec lequel il a ordonné ses maté¬
riaux : classification des types de conversation, des types de
questions, des types d’explications... Et l’on admirera tout ce
qu’il a su faire jaillir de ces classements. C’est que M. Piaget
est un biologiste de race. Avant d’aborder la psychologie, il
s’était fait un nom dans une branche spéciale de la zoologie
des mollusques. Dès 1912 — il n’était alors âgé que de quinze
ans — il publiait des études sur les mollusques du Jura
neuchâtelois, plu6 tard une faune des mollusques du Valais, et
des mollusques du Léman. Sa thèse de doctorat, en 1918,
avait pour sujet la Répartition des variétés de mollusques
dans les Alpes valaisannes.
Que l’on ne croie pas cependant que cette chasse aux faits
psychologiques, succédant à la chasse aux escargots, et le soin
qu’il met à les ordonner et à les étiqueter, ne révèlent chez
M. Piaget quelque manie de « collectionneur ». Non pas. Il
n’observe pas pour le plaisir d’observer. Déjà, en récoltant
ses coquillages sur les pentes arides du Valais, il n’avait
d’autre but que de découvrir s’il existait quelque relation
entre la forme de ses bestioles et l’altitude à laquelle elles
parviennent, entre la variabilité et l’adaptation. Bien plus
encore, quand il fait de la psychologie : recueillir, noter,
cataloguer, toutes ces démarches n’ont pour lui d’autre raison
que de voir clair parmi les matériaux qu’il a rassemblés, de
rendre plus aisées leur comparaison, leur filiation. Ces
matériaux, il a un talent tout particulier pour les faire parler
— je veux dire pour les écouter parler. Car justement, ce qui
frappe, dans cette première œuvre de notre auteur, c’est
combien les vues générales en ont été suggérées tout naturel¬
lement par les faits ; ce ne sont pas ceux-ci qu’on a fait entrer
tant bien que mal dans des hypothèses forgées d’avance.
C’est en ce sens que les études qui forment ce livre sont
bien une œuvre de naturaliste. Et cela est d’autant plus
remarquable que M. Piaget est des mieux informés sur tout ce
qui touche aux questions philosophiques; il n’ignore aucun
PRÉFACE 11
ED. CLAPARÈDE
Avant-propos de la troisième édition
Jean Piaget
CHAPITRE PREMIER
i. Les matériaux
1. Voir l’Appendice.
LES FONCTIONS DU LANGAGE 47
Age. 3; 4 3; 8 3; 11 - 4; 0
Coefficient d’égocentrisme
en présence d’autres enfants .... 56,2 % 43,2 % 46 %
Age... 3; 1 3; 6 4-4; 1
Dialogue avec l’adulte. 16 % 17 % 19 %
(Informations s’adressant à l’adulte). (10 %) (10,3 %) (14,7 %)
Age. 3; 4 3; 8 3; 11 -4
Dialogue avec les enfants . 23,2 % 32,8 % 35 %
(Informât, s’adressant aux enfants) .. (13,8 %) (22,7 %) (26,4 %)
Age. 3; 4 3; 8 3; 11 - 4
Coefficient d’égocentrisme
en présence de l’adulte. 61,5% 38,1% 47,8%
Coefficient d’égocentrisme
en présence d’autres enfants. 46,3% 36,7% 41,2%
Langage égocentrique
adressé à l’adulte. 38,1 % 47, 8% 61.5 %
Questions posées à l’adulte. 47 % 38 % 18.5 %
Total . 85,1 % 85,8 % 80 %
Wer
4 ans \ 0,48
\ Ad
( Nie 0,45 J1
5 ans . Ad 0,46 0,46
6 ans
< Pie 0,43 i
\ Lev 0,47 ![ 0,45
i Clau 0,30 i
7 ans
( Lev 0,27 !| 0,28
1. Pour la « Maison des Petits », voir plus haut, chap. 1er, et le Jugement et le
Raisonnement, Appendice. Pour Nie, voir la suite. Notons qu’à la « Maison des
Petits » le langage des enfants s’adresse aussi bien à l’adulte qu’aux camarades.
LA MESURE DU LANGAGE ÉGOCENTRIQUE 79
1. Voir notre ouvrage sur La Formation du symbole chez l’enfant, op. cit.
LA MESURE DU LANGAGE ÉGOCENTRIQUE 87
Monologue : Conversations :
Stade I Stade II A Stade II A Stade III A
(premier type) (second type)
Association de Collaboration Collaboration
l’interlocuteur dans l'action dans la pensée
—
à l’action et à ou —► abstraite
la pensée dans la pensée
propres (sans non abstraite
collaboration)
Monologue
collectif H H H
Stade II B Stade II B Stade III B
(premier type) — (second type)
Dispute Discussion —► Discussion
(Choc d’actions primitive véritable
contraires) (Choc (Choc
d’affirmations d’affirmations
non motivées) motivées)
1. F = fille.
TYPES ET STADES DE CONVERSATION 111
Pie (6 ; 5) : « Où est-ce qu’on pourrait faire encore un
tunnel? Ah! Ici, Eun? — (Eun, 4; 11) : « Regarde ma jolie
robe. » (Fin).
Cat (6 ; 2) : « As-tu fini, Bur? — (Bur, 4 ; 11) : Maintenant,
de nouveau, ça fait ça », etc.
ciel. Qui veut être le sable ? Arn, tu seras le sable. — Non pas le
sable. — Tu seras le ballon, moi la corbeille, qui serait le sable
du ballon ? »
Cor (7 ans) : « J’ai écrit une fois au lapin que j’aimerais bien
le voir. Il est pas venu. — (Viv, 8 ans) : Papa a trouvé la lettre
dans le jardin. Je pense il était venu avec la lettre, il a pas trouvé
Cor et il est reparti. — J’ai été dans le jardin, il était par là,
après j’ai oublié. — Il a vu Cor était pas là. Il a pensé “ elle a
oublié ”, après il est parti. »
pas. D’autres nous ont dit tantôt que les rivières avaient été
creusées à main d’homme, tantôt que l’eau seule les avait
faites. Les deux opinions contraires restaient juxtaposées en
eux : à un moment donné, ils adoptaient l’une, puis, sincère¬
ment, et en oubliant le passé, ils revenaient à l’autre. Ce fait
est courant dans les examens d’enfants, jusque vers 7 à 8 ans,
et même quand les sujets ne fabulent pas.
Nous étudierons ailleurs (vol. II) ce phénomène de l’ab¬
sence de systématisation et de cohérence. Qu’il nous suffise
maintenant de remarquer que sa disparition coïncide avec
l’apparition du stade de la discussion véritable. Cette coïnci¬
dence n’est pas fortuite. Comme nous l’avons dit tout à
l’heure, si l’on admet qu’il y a entre l’activité de l’enfant et sa
pensée une corrélation, il est évident que c’est l’habitude de la
discussion qui entraîne le besoin de faire l’unité en soi, de
systématiser ses propres opinions. C’est ce que Janet et Tarde
ont fait apercevoir à propos de la psychologie de la discussion
en général. Ils ont montré que toute réflexion était le produit
d’une discussion intérieure, et d’une discussion qui aboutit à
une conclusion, comme si l’individu répétait vis-à-vis de lui-
même l’attitude qu’il a prise vis-à-vis des autres. Nos recher¬
ches confirment donc cette manière de voir.
Il convient de dire pour terminer que la présente étude
demande à être complétée par un ensemble de recherches sur
les conversations d’enfants en dehors du travail, au jeu, par
exemple, sur les places publiques, etc. Nous en avons
cependant assez dit pour que le schéma auquel nous sommes
parvenus puisse servir dans la suite des recherches. Le
chapitre suivant va d’ailleurs compléter nos données, en nous
montrant que si les enfants n’ont pas avant 7 à 8 ans de
conversations portant sur les liaisons logiques ou causales,
c’est qu’à cet âge-là, ils commencent à peine à se comprendre
entre eux, lorsqu’ils abordent ces questions.
CHAPITRE IV
LA COMPRÉHENSION
ET L’EXPLICATION VERBALES
ENTRE ENFANTS DE MÊME ÂGE,
DE 6 A 8 ANS1
II. Il y avait une fois une dame qui s’appelait Niobé et qui
avait 12 fils et 12 filles. Elle a rencontré une fée qui n’avait
qu’un fils et point de fille. Alors la dame s’est moquée de la
fée parce que la fée n’avait qu’un garçon. La fée alors s’est
fâchée et a attaché la dame à un rocher. La dame a pleuré
pendant dix ans. A la fin elle a été changée en rocher et ses
larmes ont fait un ruisseau qui coule encore aujourd’hui.
1. Niobé. (1) Il y avait une dame (ou une fée, etc.). (2) Elle
avait des enfants (pourvu que le nombre soit supérieur à celui
des enfants de la fée suivante). (3) Elle a rencontré une fée
(ou une fille, etc.) (4) Cette fée avait peu d’enfants (ou point,
pourvu que le nombre soit inférieur au précédent). (5) La
dame s’est moquée de la fée. (6) Parce que la fée avait peu
d’enfants. (7) La fée s’est fâchée. (8) La fée a attaché la dame
(à un rocher, un arbre, au rivage, etc.). (9) La dame a
pleuré. (10) Elle s’est changée en rocher. (11) Les larmes ont
donné un ruisseau. (12) Qui coule encore aujourd’hui.
Il est visible que chacun de ces points, à part le point (7) qui
peut être facilement sous-entendu, et les points 9 à 12, qui
sont un supplément au corps de l’histoire, est nécessaire à
l’intelligence du récit. On voit en outre que nous sommes très
larges dans l’évaluation, puisque n’importe quelle déforma¬
tion de détail est tolérée.
Le dépouillement des histoires d’Epaminondas et des
quatre cygnes s’est fait exactement suivant les mêmes prin¬
cipes1. Quant aux points dont nous nous sommes servis dans
1. Voici le détail des points employés, si jamais l’on répète nos expériences
avec les mêmes textes-épreuves :
I. Epaminondas : 1) Un petit nègre. 2) Pays chauds. 3) Sa maman l’envoie
porter une galette. 4)' Celle-ci arrive cassée (en miettes, etc.). 5) Parce qu’il
140 LE LANGAGE ET LA PENSÉE CHEZ L’ENFANT
l’avait mise sous son bras. 6) Sa grand-mère lui donne du beurre. 7) Celui-ci
arrive fondu. 8) Parce qu’il l’a mis sur sa tête. 9) Et qu’il faisait chaud.
II. Quatre cygnes : 1) Un château. 2) Un roi et une reine. 3) Ils avaient des
enfants. 4) Il y avait une fée. 5) Elle n’aimait pas les enfants (ou était méchante,
etc.). 6) Elle les a transformés en cygnes. 7) Les parents retrouvent leurs
enfants ou les cygnes, etc. 8) Ceux-ci partent. 9) Pour les pays froids. 10) Ils
reviennent. 11) Il n’y a plus de château ni de parents. 12) Ils sont changés en
13) vieillards. 14) Dans une église.
Nous distinguons les points 12 et 13 car il arrive que l’enfant ait compris qu’il
intervient des vieillards sans savoir que ce sont les cygnes transformés.
LA COMPRÉHENSION ET L’EXPLICATION 141
Comme les deux points (4) et (7) sont exprimés par Schla
en style de juxtaposition, on pourrait les considérer comme
non exprimés, ce qui transformerait le coefficient p en
4
-=1,00. Nous convenons néanmoins de regarder la juxtapo¬
sition comme un procédé d’expression, quitte à l’étudier à
part dans la suite (§ 6).
LA COMPRÉHENSION ET L’EXPLICATION 145
La signification des coefficients a et P est donc claire. Le
coefficient oc indique ce que l’explicateur a su faire compren¬
dre au reproducteur. Les variations de ce coefficient tiennent
donc à deux facteurs bien distincts, mais ici fondus en une
seule mesure : 1° au fait que l’explicateur ne sait pas ou ne
veut pas toujours s’exprimer clairement; 2° au fait que le
reproducteur ne comprend pas toujours ce que dit Pexplica-
teur, même quand ce dernier s’exprime clairement. Ces deux
facteurs, la valeur de l’expression de l’explicateur et la valeur
de la compréhension du reproducteur, sont respectivement
exprimés par les coefficients ô et p. Le coefficient a, qui les
contient tous deux virtuellement, représente donc bien —
pour autant que les expériences ne sont pas artificielles et que
le dépouillement n’est pas arbitraire — une mesure de la
compréhension verbale d’enfant à enfant, puisqu’il mesure à
la fois la manière dont un des interlocuteurs se fait compren¬
dre et dont l’autre comprend. En outre, ce coefficient a est
bien une mesure de la compréhension d’enfant à enfant,
puisqu’il est calculé par rapport à ce que l’explicateur a retenu
et compris du texte original, et non par rapport à ce qu’il
aurait dû comprendre. Si Schla avait compris 4 points au lieu
4
de 9, a serait de - et y serait de 0,44. La compréhension
d’enfant à enfant (a) serait parfaite, quand bien même la
compréhension d’enfant à adulte (y) serait mauvaise.
Le coefficient P est une mesure de la compréhension
d’enfant à enfant au sens restreint, c’est-à-dire de la compré¬
hension du reproducteur par rapport à ce que l’explicateur a
su exprimer. Il ne faut donc pas confondre les valeurs a et P
qui ont chacune son intérêt propre.
Pour montrer immédiatement ce qu’on peut tirer de tels
coefficients, disons que dans le cas de Schla et de Riv, que
nous venons d’examiner, il est net que l’un des enfants a
moins bien compris l’autre que ce dernier ne nous a compris
nous-mêmes, puisque Riv a compris Schla dans un rapport de
0,44 (a = ~) et Schla nous a compris nous-mêmes dans un
9 a
rapport de 1,00 (y = -). A quoi est due cette incompréhension
146 LE LANGAGE ET LA PENSÉE CHEZ L’ENFANT
rocher et puis ses larmes [à qui ?] ont fait un ruisseau qui coule
encore aujourd’hui. »
Autre exemple :
douze fils et douze filles. Elle [qui ?] s’est une fois moquée
d’elle [qui?]. Elle [qui?] s’est mise en colère, elle [?] l’a
attachée au bord d’un ruisseau. Elle [?] a pleuré depuis
cinquante mois et ça a fait un gros ruisseau. » On ne voit donc
pas qui a attaché et qui a été attaché. Met le sait bien
(y = 0,83) mais Her (6 ; 3) F, l’interlocutrice, comprend
naturellement le contraire : c’est la fée qui « s’est moquée de
la dame qui avait six garçons puis six filles » et c’est la fée qui a
été attachée. Etc. (a = 0,40).
Enfin, un des faits les plus nets que l’on puisse invoquer
pour souligner ce caractère égocentrique des explications
d’enfants, c’est que, dans une forte proportion des cas,
l’explicateur oublie complètement de dire le nom de l’objet
qu’il explique, lorsqu’il s’agit des robinets et des seringues. La
moitié des explicateurs de 6 à 7 ans et le sixième de ceux de
7 à 8 ans sont dans ce cas : ils admettent que l’interlocuteur
comprend d’emblée ce dont il s’agit. Naturellement, le
reproducteur renonce alors à chercher et répète l’explication
reçue sans essayer de mettre un nom sur l’objet.
1. Comme nous l’ont montré les relevés de la « Maison des Petits ». Voir
Descœudres, Le Développement de l’enfant de deux à sept ans.
164 LE LANGAGE ET LA PENSÉE CHEZ L’ENFANT
QUELQUES PARTICULARITÉS
DE LA COMPRÉHENSION VERBALE
CHEZ L’ENFANT DE 9 À 11 ANS1
1. Article cité au § 1.
PARTICULARITÉS DE LA COMPRÉHENSION 195
1. Ibid., p. 416.
PARTICULARITÉS DE LA COMPRÉHENSION 199
i Les « pourquoi »
Explication ( Cause
(causale) \ pjn > Objets matériels
Motivation Motif. Actions psychologiques
Justification
S Justification proprement dite
Usages et règles
Classification et
Raison logique
} rapport d’idées
On voit que dans tous ces cas, la cause des actions sur
lesquelles porte le « pourquoi » est inextricablement mêlée à
leur'but et à l’intention qui les a dirigées. Le phénomène est le
même que dans les « pourquoi » portant sur la nature, mais
ici il est justifié, puisque ces « pourquoi » portent sur les
actions humaines. On peut donc dire que les « pourquoi de
motivation » sont, parmi les questions d’enfant, celles qui
sont le plus correctement énoncées et qui s’éloignent le moins
de notre manière de concevoir les choses.
Naturellement entre ces derniers « pourquoi » et ceux qui
portent sur les intentions momentanées, il y a toutes les
LES QUESTIONS D’UN ENFANT DE SIX ANS 237
Chacun sait que les enfants sont plus logiques que nous en
orthographe et en grammaire. Ces nombreux « pourquoi » de
justification l’attestent encore. Ils sont l’exact parallèle des
« pourquoi » d’explication causale que nous avons étudiés.
Les règles et le langage, comme la nature, sont remplis de
contingences et de bizarreries fortuites dont seule une expli¬
cation sui generis tenant compte des hasards de tout dévelop¬
pement historique peut rendre raison. L’enfant, qui n’a en
aucune manière ces notions de hasard et de développement
historique, veut immédiatement tout justifier, ou s’étonne de
ne pouvoir le faire.
240 LE LANGAGE ET LA PENSÉE CHEZ L’ENFANT
soit une idée qui est liée à une idée : les idées sont liées aux
choses elles-mêmes.
Les seuls cas où l’on puisse dire qu’il y ait justification
logique sont donc les cas de pure définition, et les cas de
démonstration, dans lesquels l’intelligence cherche à faire la
preuve, de manière à rendre possible les déductions rigou¬
reuses.
Dans la définition, la question obéit au schéma suivant :
« Si vous appelez x les objets ayant tels caractères, pourquoi
dites-vous que cet objet est un x ? » Il y a bien ici liaison entre
une idée et une idée, ou plus précisément entre un jugement
reconnu comme tel (un x est..., etc.) et un autre objet
(j’appelle tel objet un x) et non pas entre une chose et une
autre. La distinction, pour subtile qu’elle soit, est capitale au
point de vue de la psychologie génétique. Jusqu’ici la pensée
procédait uniquement sur les choses et leurs relations sans
avoir conscience d’elle-même et surtout sans avoir conscience
de déduire. Dans la justification logique, la pensée prend
conscience de son indépendance, de ses erreurs possibles, de
ses conventions : ce qu’elle cherche à justifier, ce ne sont plus
les choses en elles-mêmes, ce sont ses propres jugements.
Une telle opération est tardive dans l’évolution psychologi¬
que. Les chapitres précédents nous ont fait prévoir qu’elle
n’apparaissait pas avant 7-8 ans. Le petit nombre des « pour¬
quoi de raison logique » de Del confirme cette manière de
voir.
De même, dans toute démonstration, la liaison établie
entre les « parce que » et les « pourquoi » porte sur les
jugements et non sur les choses. Dans l’exemple suivant
« Pourquoi l’eau du Rhône ne remonte-t-elle pas? », si l’on
attend une explication, il faut répondre « parce que le poids
de l’eau l’entraîne dans le sens de la pente », mais si l’on
attend une démonstration, il faut répondre « parce que
l’expérience le montre » ou « parce que tous les fleuves
descendent ». Dans le premier cas, la liaison unit la direction
Nous lui avons demandé un exemple. Il nous a cité le mot « boxe ». « Pourquoi
a-t-il de la force ? — Ah non ! je me suis trompé, nous a-t-il répondu, je croyais
que c’était le mot qui tapait ! »
242 LE LANGAGE ET LA PENSÉE CHEZ L’ENFANT
Nombres bruts %
Objets physiques 26
Plantes 10
Pourquoi
Animaux 29
d’explication
Corps humain 16
causale
Objets naturels , 81 22
(au sens large)
Objets fabriqués 22 6
Total 103 29
Proprement dits 143
Pourquoi de
Contradiction 34
motivation
Fabulation 6
psychologique
Total 183 50
Règles sociales 14
Règles scolaires 55
Pourquoi de
Règles 69 19
justification
Justification ou raison logique 5 1
Total 74 21
1. K. Bühler, Die geistige Entwicklung des Kindes, Jena, 1921, 2e éd., p. 389
LES QUESTIONS D’UN ENFANT DE SIX ANS 251
1. Une enquête récente, dont nous ne pouvons encore donner les résultats
ici, nous a montré que chez les garçons de Genève jusqu’à 7-8 ans et plus, les
astres, le feu, le vent, éventuellement l’eau, etc., sont considérés comme
vivants et conscients, parce qu’ils se meuvent tout seuls.
252 LE LANGAGE ET LA PENSÉE CHEZ L’ENFANT
Bref, ces questions sur les objets physiques, dont fort peu
seulement peuvent s’interpréter comme proprement causales,
confirment et précisent notre hypothèse de la précausalité, en
apparentant cette notion à l’animisme bien connu des enfants
en bas âge. On trouvera sans doute que nous passons fort
rapidement sur ces filiations et sur les divers types enfantins
d’explication, qui demanderaient une analyse autrement plus
fouillée et des comparaisons avec des matériaux d’autres
sources, mais, encore une fois, notre but n’est pas ici l’analyse
de la causalité chez l’enfant, mais l’étude de la logique
enfantine, et, de ce point de vue, il nous suffit de savoir
qu’implication logique et causalité physique ne sont pas
encore différenciées de la simple motivation, d’où la notion
de « précausalité ».
La conception enfantine, selon laquelle les objets mobiles
sont doués d’activité propre, rend spécialement importantes
les questions de Del sur la vie et la mort. On se rappelle le
résultat auquel nous a conduit l’étude des « pourquoi »,
portant sur les animaux et les plantes : C’est que, le hasard
n’existant pas pour l’enfant, et tous les phénomènes parais¬
sant réglés selon l’ordre et le decus, la vie est un phénomène
normal et n’a rien d’étonnant, jusqu’au moment où l’enfant
prend conscience de la différence entre la vie et la mort. La
mort, dès cet instant, déclenche la curiosité enfantine précisé¬
ment parce qu’elle sollicite une explication spéciale si toute
cause est doublée d’un motif. L’enfant cherchera donc les
critères de distinction entre la vie et la mort, et cette étude
l’amènera à substituer en partie à l’explication précausale, et
à la recherche des motifs, l’explication causale et même par
moments la conscience de l’accidentel. Voici des exemples :
1. Cf. « Est-ce qu’il est mort? (une statue de Genève : Carteret). — Oui. —
Est-ce que je serai mort aussi ? », etc.
254 LE LANGAGE ET LA PENSÉE CHEZ L’ENFANT
m Conclusions
/ il ni
I. Questions d'explication causale :
Physique. 13 16 8
Plantes.'_..... 6 3 3
Animaux. 14 5 17
Corps humain. 8 3 3
Phénomènes naturels. (41) (27) (31)
Fabrication. 14 5 17
Total . (55) (32) (48)"
III. Questions sur les actions et les intentions . (68) (97) (71)
V. Questions de classification :
Nom. 18 3 19
Raison logique. 2 1 3
Classification . 25 52 23
II 122 53 13 18 21 5 4 7 3 6
III 143 41 8 21 29 — 1 — — 4
360 185 28 67 77 5 5 7 6 10
I n m
Pourquoi d’explication causale 15 21 30
Pourquoi de motivation 28 27 25
Pourquoi de justification 17 12 5
Causalité.
Fonction explicatrice
Réalité, temps et lieu.
Motivation des actes.
Fonction mixte Justification des règles.
Classification. Nom.
Fonction implicatrice Nombre. Relations logiques.
Ne s’adresse à personne,
revient à sa conversation de
tout à l’heure :
27. J’aime pas ce nom en II
anglais.
Des camarades construi¬
sent à côté de la table où
Lev dessine. Ils font une
hutte en feuillage. Lev les
regarde :
28. Moi je sais les faire, les III
maisons en feuilles.
Ro travaille avec des chif¬
fres. Lev, se levant,
annonce :
29. Moi je veux voir. III
Il approuve ce que fait Ro
qui ne lui demande rien :
30. Oui c’est 5. IV 30. S’occupe ici du travail
Ro se trompe. Lev : d’un autre.
31. Tu devrais compter là-bas. IV
Lev retourne à sa place. Il
parle sans que personne
l’écoute :
32. N’est-ce pas, moi je sais III 32. Ce n’est pas une ques¬
faire des maisons grandes tion.
comme des arbres, made¬
moiselle.
33. Maman m’a pas donné une' III
boîte parce qu’elle n’avait
pas une boîte de macaronis.
Lev regarde le travail de
Ro. Ro se plaint, il a perdu
un carton :
34. Et le 6 il y est pas. Dans une IV
autre boîte il y a 6, 7, 8, 9.
Ro ayant été chercher le 6
dans l’autre boîte, sur le
conseil de Lev, celui-ci
reprend son dessin. Il ne
cherche pas à expliquer de
quoi il parle. Il pense tout
haut :
35. Si j’aurais pas pris les II
choses pour faire le toit, je
les aurais pris demain.
Ro les yeux bandés doit
APPENDICE 289
N° Texte Cat. Observations
reconnaître, au toucher,
des chiffres découpés dans
du bois. Il se trompe. Lev
qui est à la même table
crie :
36. Pas juste! V
Lev ramasse un crayon
tombé par terre et le tend à
Bur :
37. Burny, tiens le crayon. VI
Il prend des chiffres dans la
boîte, les pose devant Bur
et demande :
38. Qu’est-ce que c’est que ça ? VII
Bur ne fait pas attention et
ne répand pas. Lev dé¬
clare :
39. Je sais bien plus faire que V
Bur.
Il ramasse un bout de bois
qu’il fait rouler sur la
table :
40. Voilà la roulotte qui va par¬ II
tir — la roulotte est arrivée
— la roulotte va partir.
Un camarade regarde son
dessin :
« Qu’est-ce que c’est que
ça ? »
41. C’est le ruban qui est défait. VIII
On demande à Lev s’il ne
mettra pas la date sur son
dessin.
42. J’aime mieux mettre le nom. VIII
Il se lève et part en criant :
43. Je veux aller dire à Mlle L. III 43. Ne s’adresse à per-
quelque chose. sonne.
— On veut écrire son nom
sur son dessin. Il regarde :
44. Il faut pas mettre d’e à IV
Levane. Avec un a c’est
Levana en géorgien, avec
pas a, e, c’est en français.
Quelqu’un dit à Lev qu’on
l’a vu désobéir à son père :
45. Mais non. IV
Pour changer de sujet :
290 LE LANGAGE ET LA PENSÉE CHEZ L’ENFANT
Préface. 5
Avant-propos de la troisième édition. 13
I. Les matériaux. 18
IL Les conclusions. 46
Appendice. 285
\
BIBLIOTHÈQUE MÉDIATIONS
1. Platon La République
2. Le Corbusier Manière de penser l’urbanisme
(illustré)
3. Max Planck L’image du monde dans la physique
moderne
4. Georg Lukâcs La théorie du roman
5. Ivan Pavlov Réflexes conditionnels et inhibitions
7. Jacob Burckhardt La civilisation de la Renaissance en
Italie I (illustré)
8. Jacob Burckhardt La civilisation de la Renaissance en
Italie II (illustré)
9. Lénine L’État et la révolution
10. V. Gordon Childe La naissance de la civilisation
11. Élie Faure Fonction du cinéma
12. Auguste Piccard Au seuil du cosmos
13. Pierre Boulez Penser la musique aujourd’hui
14. Aristote La politique
15. Arnold Toynbee Le monde et l’Occident
16. Pierre Francastel Art et technique (illustré)
17. Nietzsche La naissance de la tragédie
18. Niels Bohr Physique atomique et connaissance
humaine
19. Paul Klee Théorie de l’art moderne (illustré)
20. P. Lecomte du Nouy Entre savoir et croire
22. Jean Jaurès L’esprit du socialisme
23. Malthus Essai sur le principe de population
24. Roger Caillois Instincts et société
25. Alain Propos de littérature
26. Hegel Propédeutique philosophique
27. Jean Piaget Six études de psychologie
28. Jean Charbonneaux La sculpture grecque archaïque
(illustré)
29. Jean Charbonneaux La sculpture grecque classique (///.)
30. Serge Lifar La danse
31. Sébastien Chariéty Histoire du saint-simonisme
32. Jean E. Charon De la physique à l’homme
33. Kant La philosophie de l’histoire
34. Edgar Morin Le cinéma ou l’homme imaginaire
35. Fernand Léger Fonctions de la peinture (illustré)
36. Keyserling Analyse spectrale de l’Europe
37. Jacob von Uexküll Mondes animaux et monde humain
(illustré)
38. Le Corbusier Quand les cathédrales étaient blan¬
ches (illustré)
39. C. G. Jung Essai d’exploration de l’inconscient
41. Éiie Faure Les constructeurs
42. Bernard Groethuysen Philosophie de la Révolution fran¬
çaise
43. Gaston Bachelard L’intuition de l’instant
44. André Andrieux L’ouvrier d’aujourd'hui
et Jean Lignon
45. D'Alembert Discours préliminaire de l’Encyclo¬
pédie
46. Lucien Goldmann Sciences humaines et philosophie
47. Jean Fourastié Idées majeures
49. Jean Rostand L’aventure avant la naissance
50. Alfred Sauvy Malthus et les deux Marx
51. Georges Gurvitch Études sur les classes sociales
52. Georges Friedmann Sept études sur l’homme et la tech¬
nique
53. Pierre Francastel Histoire de la peinture française I
(illustré)
54. Pierre Francastel Histoire de la peinture française II
( illustré)
55. Claude Lévi-Strauss Race et histoire
56. Edouard Pignon La quête de la réalité
57 Staline Le communisme et la Russie
58. Michel Leiris Cinq études d’ethnologie
59 Jean Piaget Psychologie et pédagogie
60. Herbert Marcuse Philosophie et révolution
61. Alain Touraine La société post-industrielle
62. Kandinsky Du spirituel dans l’art (illustré)
63. P.-H. Chombart Pour une sociologie des aspirations
de Lauwe
65. C. G. Jung Présent et avenir
66. Jean Duvignaud Spectacle et société
67. Jean-François Revel Sur Proust
68. Nietzsche Le crépuscule des idoles
69. Colette Audry Léon Blum ou la politique du juste
70. Le Corbusier Sur les 4 routes (illustré)
71 Herbert Marcuse Vers la libération
72. Nicolas Schôffer Le nouvel esprit artistique (illustré)
73. Jean Piaget Psychologie et épistémologie
74. Pierre Francastel Études de sociologie de l'art
75. Jean Fourastié Essais de morale prospective
76. Jean Paulhan La peinture cubiste (illustré)
77. Herbert Marcuse Pour une théorie critique de la
société
78. Nietzsche Ecce homo
79. Alan Watts Amour et connaissance
80. Georges Rouault Sur l'art et sur la vie (illustré)
81. Léon Trotsky Nos tâches politiques
82. André Martinet Langue et fonction
83. Igor Strawinsky Chroniques de ma vie
84. Lucien Goldmann La création culturelle dans la société
moderne
85. Jean Beaufret Introduction aux philosophies de
l'existence
86. Henri Lefebvre Vers le cybernanthrope
87. Lanza del Vasto Technique de la non-violence
88. Salvador Dali Oui (illustré)
89. Luigi Pirandello Écrits sur le théâtre et la littérature
90. Benjamin Lee Whorf Linguistique et anthropologie
91. Nicolas Schôffer La ville cybernétique (illustré)
92. Georg Lukâcs La pensée de Lénine
93. Jean Baudrillard Le système des objets
94. Léon Blum Le socialisme démocratique
95. Jean Piaget Problèmes de psychologie génétique
96. Soldatus Le manège
97. Paul Tillich Théologie de la culture
98. Kandinsky Point - Ligne - Plan (illustré)
99. André Breton Position politique du surréalisme
100. Jean Piaget Où va l'éducation
101. Alan Watts Matière à réflexion
102. Jean Fourastié Les 40000 heures
103. Serge Doubrovsky Pourquoi la nouvelle critique
104. Victor Vasarely Notes brutes (illustré)
105. Marc Paillet Marx contre Marx
106. Nietzsche Humain, trop humain T. I
107. Nietzsche Humain, trop humain T. II
108. Le Corbusier Le modulor (illustré)
109. Erich Fromm La crise de la psychanalyse
110. Alvin Toffler Le choc du futur
111. Bakounine Le socialisme libertaire
112. Lucien Goldmann Lukâcs et Heidegger
113. Bertrand Russell Le monde qui pourrait être
114. Lanza del Vasto Principes et préceptes du retour à
l’évidence
115. Alan Watts Le livre de la sagesse
116. Armand, Lattès, Une nouvelle industrie : la matière
Lesourne grise
117. Pierre Francastel L’impressionnisme (illustré)
118. Pierre Kaufmann Psychanalyse et théorie de la culture
119. Nicolas Schôffer La nouvelle charte de la ville (///.)
120. Alfred Sauvy Le socialisme en liberté
121. Annie Goldmann Cinéma et société moderne
122. Jean Cazeneuve L'homme téléspectateur
123. Walter Benjamin L’homme, le langage et la culture
124. Thomas Narcejac Une machine à lire : le roman
policier
126. Jean-Louis Ferrier La forme et le sens
127. Nietzsche Opinions et sentences mêlées
128. Nietzsche Le voyageur et son ombre
129. Maud Mannoni Le premier rendez-vous avec le psy¬
chanalyste
130. François de Closets Le bonheur en plus
131. Serge Mallet Le pouvoir ouvrier
132. René Zazzo Psychologie et marxisme
133. Maria Montessori L’enfant
134. Colloque Francastel La sociologie de l’art et sa vocation
interdisciplinaire (///.)
135. Jacques Derrida L’archéologie du frivole
136. Béatrice Didier Sade
137. Schwebel et Raph Piaget à l’école
138. Abraham Moles Micropsychologie et vie quotidienne
139. Leszek Kolakowski La philosophie positiviste
140. Gaston Bouthoul Essais de polémologie
141. Tery McLuhan Pieds nus sur la terre sacrée (illustré)
142. Jean-Paul Aron Le mangeur du xixe siècle
143. Hugo Friedrich Structures de la poésie moderne
144. Abraham Moles Psychologie du Kitsch (///.)
145. Alexandrian Création récréation (illustré)
146. Georges Perec Espèces d’espaces
147. René Dubos Choisir d’être humain
148. Marc Ferro Cinéma et histoire (illustré)
149. Marshall McLuhan D’œil à oreille
150. Lanza del Vasto Les quatre fléaux
1. Le diable dans le jeu
151. Lanza del Vasto Les quatre fléaux
2. La roue des révolutions
152. Marc Paillet Le journalisme
153. Jean Piaget Mes idées
154. Gustav-René Hocke Labyrinthe de l’art fantastique (///.)
155. Conrad Stein La mort d’Œdipe
156. Gérard Bonnot La vie, c’est autre chose
157. François Châtelet Questions, objections
158. Alan Watts Être Dieu
159. Collectif Goldmann Le structuralisme génétique
160. Jean-Marie Benoist Pavane pour une Europe défunte
161. Jean-Louis Ferrier Picasso/Guernica (illustré)
162. Jean-Louis Ferrier Holbein/Les Ambassadeurs (illustré)
163. Jean-Louis Ferrier Courbet/Un enterrement à Ornans
(///•)
166. Jean-Louis Ferrier Dali/Léda/atomiça (///.)
167. Jürgen Habermas La technique et la science comme
« idéologie »
168. André Velter et Le livre de l’outil I (illustré)
M.-José Lamothe
169. André Velter et Le livre de l’outil II (illustré)
M.-José Lamothe
170. Émile Lehouck Vie de Charles Fourier
171. Jean-Paul Dollé Haine de la pensée
172. Pierre Mabille Thérèse de Lisieux
173. David Victoroff La publicité et l’image (///.)
174. Kandinsky Cours du Bauhaus
175. D. Cohn-Bendit Le grand bazar
176. Alan Watts L’envers du néant (illustré)
177. Siegfried Giedion Espace, temps, architecture, I (///.)
178. Siegfried Giedion Espace, temps, architecture, II (///.)
179. Siegfried Giedion Espace, temps, architecture, III (///.)
180. François de Closets En danger de progrès
181. François de Closets. La France et ses mensonges
182. Judith Schlanger L’enjeu et le débat
183. Lucien Goldmann Épistémologie et philosophie
politique
184. Georges Friedmann Ces merveilleux instruments
185. Sémiotique de l’espace (///.)
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186. Catherine Valabrègue Le droit de vivre autrement
187. Norbert Bensaïd La consultation
188. Pierre Cabanne Le siècle de Picasso, 1 (///.)
189. Pierre Cabanne Le siècle de Picasso, 2 (///.)
190. Pierre Cabanne Le siècle de Picasso, 3 (///.)
191. Pierre Cabanne Le siècle de Picasso, 4 (///.)
192. Stéphane Lupasco L’univers psychique
193. Pascal Bouchard Romanciers à treize ans
195. Carlo G. Argan W. Gropius et le Bauhaus (///.)
196. Salvador Dali Oui 1 (///.)
197. Salvador Dali Oui 2 (///.)
198. Giinther Schiwy Les nouveaux philosophes
199. David Robinson Panorama du cinéma mondial 1 (///.)
200. David Robinson Panorama du cinéma mondial 2 (///.)
201. Marcel Gromaire Peinture 1921-1939 (///.)
202. Jean-Marie Benoist La révolution structurale
203. Jacques Derrida Glas 1
204. Jacques Derrida Glas 2
205. André Velter et
M.-José Lamothe Les outils du corps (///.)
206. Siegfried Giedion Architecture et vie collective (///.)
207. Benoîte Groult Le féminisme au masculin
208. Gilbert Durand L’âme tigrée
209. Henry James La création littéraire
210. Sur l’aménagement du temps
211. Jean Baudrillard De la séduction
212. Alexis Lecaye Les pirates du paradis
213. La Mettrie L’homme-machine
214. Jean-François Kahn Complot contre la démocratie
215. Youssef Ishaghpour D’une image à l’autre (///.)
216. Madeleine Hours Les secrets des chefs-d’œuvre (///.)
217. Alan Watts Face à Dieu
218. Alvin Toffler La 3e vague.
220. Maurice Pradines La fonction perceptive
221. Roger Caillois Chroniques de Babel
223. Essais sur les formes
et leur signification
224. Frank L. Wright L’avenir de l’architecture, 1. (///.)
225. Frank L. Wright L’avenir de l’architecture, 2. (///.)
226. Jean Baudrillard A l’ombre des majorités silencieuses
227. Pierre Francastel L’image, la vision et l’imagination
(///.)
228. Lanza del Vasto Approches de la vie intérieure
229. Lanza del Vasto Commentaire de l’Évangile
230. Lanza del Vasto L’arche avait pour voilure une vigne
231. Bernard-Henri Lévy Questions de principe
232. Siegfried Giedion La mécanisation au pouvoir, 1. (///.)
233. Siegfried Giedion La mécanisation au pouvoir, 2. (ill.)
234. Siegfried Giedion La mécanisation au pouvoir, 3. (ill.)
235. Bernard-Henri Lévy Le testament de Dieu
236. Philippe Sollers Vision à New York
237. Alain Finkielkraut La réprobation d’Israël
238. Elie Faure Napoléon
239. René Zazzo Où en est la psychologie de l’enfant ?
240. Walter Benjamin Essais 1922-1934, 1.
241. Walter Benjamin Essais 1935-1940, 2.
COLLECTION GRAND FORMAT MÉDIATIONS
Ouvrages disponibles :
COLLECTIFS MÉDIATIONS
MÉDIATIONS MEDIA
Imprimé en France
1659
LE LANGAGE
ET LA PENSÉE
CHEZ L’ENFANT
Avant Piaget, le langage et la pensée
chez l’enfant étaient envisagés
par rapport au langage et à la pensée
adultes. C’est-à-dire
que les psychologues en retenaient surtout
les faiblesses et les manques.
Ce livre, dont la première édition
remonte à 1923, est, au contraire,
la première tentative jamais tentée
de les saisir pour eux-mêmes
et d’en retracer les différents stades
de développement.
C’est en cela qu’il est un grand classique
et c’est en cela qu’il fut,
à l’époque, révolutionnaire.
Il montre à l’œuvre le génial fondateur
de la psychologie de l’enfant,
aussi important dans son domaine
que Freud dans celui de la psychanalyse.
En couverture ;
PhotoOLeonard Freed - Magnum
ISBN 2.282.30243.5
BIBLIOTHÈQUE MÉDIATIONS
DENOËL 1.84'
GONTHIER CATÉGORIE 8