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Rapport Annuel 2019
Rapport Annuel 2019
Rapport Annuel 2019
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LISTE DES ACRONYMES ET DES SIGLES
AE Autorisation d'Engagement
Association des Institutions Supérieures de Contrôle ayant en Commun
AISCCUF
l'Usage du Français
AMR Avis de Mise en Recouvrement
ANIF Agence Nationale d'Investigation Financière
APEE Association des Parents d’Elèves et des Enseignants
APN Autorité Portuaire Nationale
ARMP Agence de Régulation des Marchés Publics
BEAC Banque des Etats de l’Afrique Centrale
BIP Budget d'Investissement Public
BLR Bulletin de Liquidation des Recettes
CAA Caisse Autonome d'Amortissement
CAB Cabinet
CAC Centimes Additionnels Communaux
CAS Compte d'Affectation Spéciale
CCP Centre des Chèques Postaux
CDC Chambre des Comptes
CDMT Cadre de Dépenses à Moyen Terme
Rôle 1 sur 18
CVUC Communes et Villes Unies du Cameroun
DCP Direction de la Comptabilité Publique
DCTD Direction des Collectivités Territoriales Décentralisées
DGD Direction Générale des Douanes
DGI Direction Générale des Impôts
DGTCFM Direction Générale du Trésor de la Coopération Financière et Monétaire
DPC Division des Participations et des Contributions
EDOT Etat Des Opérations à Transférer
ELECAM Elections Cameroon
ENAM Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature
EPA Etablissement Public Administratif
EP Entreprise publique
FNE Fonds National de l'Emploi
GIZ Deutsche Gesellschaft fur zusammenarbeit
ITIE Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives
INS Institut National de la Statistique
INTOSAI International Organization of Supreme Audit Institutions
IRCM Impôt sur le Revenu des Capitaux Mobiliers
ISC Institution Supérieure de Contrôle
ISSAI International Standards of State Audit Institutions
LF Loi de Finances
LJOD Livre Journal des Opérations Diverses
MINAC Ministère des Arts et de la Culture
MINADER Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural
MINADT Ministère de l’Administration Territoriale
MINCOM Ministère de la Communication
MINCOMMERCE Ministère du Commerce
MINDEF Ministère de la Défense
Ministère de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du
MINEPAT
Territoire
MINESEC Ministère de l'Enseignement Secondaire
MINFI Ministère des Finances
MINFOF Ministère des Forêts et de la Faune
Rôle 2 sur 18
MINJUSTICE Ministère de la Justice
MINPROFF Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille
MINRESI Ministère de la Recherche Scientifique et de l'Innovation
MINSANTE Ministère de la Santé
MINT Ministère des Transports
MINTP Ministère des Travaux Publics
MINTSS Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale
OCDE Organisation de Coopération et de Développement Economique
OHADA Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires
PARFIP Programme d’Appui à la Réforme des Finances Publiques
PCDC Président de la Chambre des Comptes
PGO Partenariat pour le Gouvernement Ouvert
PIB Produit Intérieur Brut
PLR Projet de Loi de Règlement
PNDP Programme National de Développement Participatif
PNG Programme National de Gouvernance
PPA Projet de Performance des Administrations
RAP Rapport Annuel de Performance
RAR Reste à Recouvrer
RE Ressource Externe
RI Ressource Interne
RM Receveur Municipal
SBB Solde Budgétaire de Base
SEM Société d’Economie Mixte
SEND Soldes Engagés Non Décaissés
SNH Société Nationale des Hydrocarbures
SNI Société Nationale d’Investissements
SONARA Société Nationale de Raffinage
TADAT Tax Administration Diagnostic Assessment Tool
TPG Trésorier Payeur Général
TSPP Taxe Sur les Produits Pétroliers
TTC Toutes Taxes Comprises
TVA Taxe sur la Valeur Ajoutée
Rôle 3 sur 18
UE Union Européenne
UEAC Union des Etats de l'Afrique Centrale
Rôle 4 sur 18
LES MISSIONS DE LA CHAMBRE DES COMPTES
(5). évaluer l’économie, l’efficacité et l’efficience de l’emploi des fonds au regard des
objectifs fixés, des moyens utilisés et des résultats obtenus ainsi que la pertinence et la
fiabilité des méthodes, indicateurs et données permettant de mesurer la performance
des politiques et administrations publiques ;
(6). procéder à des enquêtes et analyses sur toute question budgétaire, comptable et
financière, à la demande du Gouvernement ou du Parlement ;
Article 86 (3) de la loi n° 2018/012 du 11 juillet 2018 portant Régime Financier de l’Etat et des
Autres Entités Publiques pour les missions 1 à 6 ;
(8). Donner son avis sur les projets de lois de règlement présentés au Parlement ;
(9). élaborer et publier le rapport annuel des comptes de l’Etat adressé au Président de
la République ;
(10). connaître de toute autre matière qui lui est expressément attribuée par la loi.
Article 39 (c, d, e) de la loi n° 2006/016 du 29 décembre 2006 fixant l’organisation et le
fonctionnement de la Cour Suprême.
(11). rendre public tous les rapports qu’elle transmet au Président de la République, au
Parlement et au Gouvernement ;
Rôle 5 sur 18
(12). publier ses décisions particulières dans le Journal Officiel et dans au moins deux
grands journaux nationaux de grande diffusion faisant partie de la liste des journaux
d’annonces légales ;
(13). organiser le suivi de ses recommandations et rendre public les résultats ;
Article 43 (1), (2) et (3) de la loi n° 2018/011 du 11 juillet 2018 portant Code de transparence
et de bonne Gouvernance dans la Gestion des Finances Publiques pour les missions 8, 9 et 10.
Les travaux relatifs au présent rapport ont été effectués par le Comité de la Programmation et
du Rapport Public Annuel sous la coordination de Monsieur YEBGA MATIP, Conseiller Maître.
Le Comité comprenait en outre :
- Messieurs ABOU AMADI BELLO, MFUL’EMANE Yves Olivier, Madame SAME LOTTIN Laure
Elsa épouse MBOCK, Messieurs ESSOMBA GOBE Yves Benoît, MAKOGE ETIE Lionel,
Mesdames MODEA SALABI Pascale Christelle, TSOUNG ME BAD Laure et Monsieur
SOUKIWAI BIGADA, Auditeurs Stagiaires ;
- Monsieur MAKON NTOT Jean Emmanuel, Chef de service de la production des comptes ;
- Mesdames EYINGA NLATE Evelyne Sandrine épouse ENAM, MANDE JOY NGOE,
MFOUMEZO’O ONA Corine, Messieurs PEEH BIDJECK et TSALA AWONO Nestor,
Assistants de Vérification ;
- Madame MEYE Marie épouse NNOMO ZANGA, Avocat Général, a assuré les fonctions de
Conseiller du Comité.
La relecture du présent rapport a été faite par un Comité présidé par Monsieur YAP ABDOU,
Président de la Chambre des Comptes. Il comprenait en outre :
- Messieurs MBENOUN Théodore, NGATCHA Isaïe et NDJOM NACK Elie Désiré, Présidents de
Section ;
- Messieurs NDZINGA Joseph, NYEMB Oscar Thierry Ulrick et NKOUNGOU MINLO Jean Aristide,
Auditeurs Stagiaires ;
Rôle 6 sur 18
- Maître NGUETCHUENG Bertrand, Greffier en Chef de la Chambre des Comptes.
Messieurs AWALA WODOUGUE Jean Claude, Premier Avocat Général et ONANA ETOUNDI
Félix, Avocat Général, représentaient le Procureur Général près la Cour Suprême.
Rôle 7 sur 18
Rôle 8 sur 18
DELIBERE
Etaient présents :
Madame NJONKOU MANGWA Rose épouse TCHOQUESSI et Monsieur SUH Alfred FUSI,
Conseillers ;
Messieurs MANGA MOUKOURI Isaac, YEBGA MATIP, NGAN Evaristus AZEH, NDONGO
ETAME David, DJOKO André, MIKONE Martin Bienvenu, ALIMA Jean Claude, OUMAROU
ABDOU, Conseillers Maîtres.
Etaient également présents et ont participé aux débats sans prendre part aux délibérations :
Monsieur AWALA WODOUGUE Jean Claude, Premier Avocat Général, Madame MEYE
Marie épouse NNOMO ZANGA et Monsieur ONANA ETOUNDI Félix, Avocats Généraux,
représentaient le Procureur Général près la Cour Suprême ;
Rôle 9 sur 18
AVANT – PROPOS
Le rapport annuel d’activités de la juridiction financière pour l’exercice 2019, le treizième du genre
que voici, témoigne de l’acquittement par elle de cette obligation légale dont les destinataires sont
le Gouvernement, le Parlement et les citoyens.
Ce rapport qui intervient une année seulement après la promulgation de la loi n° 2018/012 du 11
juillet 2018 portant Régime Financier de l’Etat et des Autres Entités Publiques, constitue le dernier
du genre caractérisé par la description classique des activités menées au cours de l’exercice avec les
anciennes attributions de la juridiction essentiellement confinée au contrôle juridictionnel des
comptes.
Désormais, en plus du contrôle juridictionnel, le rapport de cette Institution accordera une place
particulière à ses nouvelles compétences. Ainsi, y seront également renseignés les contrôles portant
sur les audits, la vérification de la légalité financière, la conformité des opérations budgétaires de
l’Etat, l’évaluation de l’économie, de l’efficacité et l’efficience de l’emploi de fonds publics, la mesure
de la performance des politiques et administrations publiques entre autres…
Instrument de mesure de l’utilisation des ressources publiques, il renferme, comme ceux qui l’ont
précédé, des informations utiles pour tous ceux qui s’intéressent à la gestion des finances publiques.
Il me plaît donc de leur recommander d’en faire une bonne lecture./-
Rôle 10 sur 18
INTRODUCTION
- la troisième traite des actes de la Chambre des Comptes en 2019 ; il s’agit notamment
des décisions rendues, des avis et rapports de certification ;
Rôle 11 sur 18
PREMIERE PARTIE : LES ACTIVITES DE GESTION DE LA CHAMBRE DES COMPTES EN
2019
Pour son fonctionnement en 2019, la Chambre des Comptes a disposé des ressources
humaines et matérielles.
Au 31 décembre 2019, la Chambre des Comptes a fonctionné avec un effectif de cent quatre-
vingt-trois (183) personnes composé de magistrats, de fonctionnaires des greffes,
d’assistants de vérification et de personnels d’appui.
Le nombre de magistrats ayant officié dans la juridiction au cours de l’exercice sous revue
était de cinquante-sept (57) dont cinquante-trois (53) au Siège et quatre (04) au Parquet.
Classés par grade, la Chambre des Comptes comprend :
En 2019, le nombre de fonctionnaires des greffes en service à la Chambre des Comptes est
passé de seize (16) à quinze (15) suite au départ de l’un d’eux pour le Conseil Constitutionnel.
Prévus par l’article 19 de la loi n°2003/005 du 21 avril 2003 fixant les attributions,
l’organisation et le fonctionnement de la Chambre des Comptes de la Cour Suprême, et
recrutés en 2013, les Assistants de Vérification en service en 2019 à la Chambre des Comptes
étaient au nombre de quarante-sept (47).
Rôle 12 sur 18
Paragraphe 4. Les personnels d’appui
Les personnels d’appui peuvent être classés en trois catégories : le personnel technique, le
personnel administratif et le personnel de sécurité.
A. Le personnel technique
Au 31 décembre 2019, le nombre de personnel de cette catégorie était le même que celui
utilisé par la juridiction en 2018, c’est-à-dire douze (12) dont deux (02) informaticien et dix
(10) archivistes.
B. Le personnel administratif
Le nombre du personnel administratif est passé de quarante-un (41) à quarante (40) suite
au départ d’une secrétaire pour le Conseil Constitutionnel. On dénombre dans cette
catégorie dix-sept (17) secrétaires et vingt-trois (23) chauffeurs.
C. Le personnel de sécurité
Il est constitué de sept (07) agents issus de la Gendarmerie Nationale, de la Sûreté Nationale
et de l’Administration Pénitentiaire.
Les ressources humaines ont connu de 2017 à 2019 l’évolution décrite dans le tableau ci-
après :
2019
Exercises 2017 2018
Catégorie socio
Eff. % Eff. %
professionnelle Eff. %
Assistants de Verification
50 25,64 50 26,88 47 26,40
Personnel technique
13 6,67 12 6,45 12 6,74
Personnel administratif
46 23,59 41 22,04 40 22,47
Personnel de sécurité
10 5,13 9 4,84 7 3,93
Total
195 100,00 186 100,00 178 100,00
Rôle 13 sur 18
Le graphique ci-dessous représente la répartition du personnel de la Chambre des
Comptes au 31 décembre 2019.
Personnel technique
7%
Fonctionnaires des
greffes Assistants de
8% Vérification
26%
Tous les véhicules de fonction des magistrats sont éligibles à la réforme, et leur entretien
devient de plus en plus onéreux. Trois (03) de ces véhicules sont aujourd’hui hors d’usage.
Le matériel acquis dans les années 2010 est devenu vétuste et n’offre plus des conditions idéales
de travail.
Rôle 14 sur 18
Paragraphe 3. Les Bâtiments
Les activités de la Chambre des Comptes se déroulent sur deux sites : à l’immeuble Siège sis
avenue Winston Churchill Yaoundé et au Centre d’archivage de NKOZOA sis à la périphérie
nord de Yaoundé.
Les activités de la Chambre des Comptes ont été financées en 2019 par les dotations
budgétaires annuelles de l’Etat et les appuis ponctuels du Ministère des Finances d’une part,
et d’autre part par les appuis de l’Union Européenne.
Des autorisations d’engagement d’un montant de 910 000 000 FCFA (fonctionnement/
investissement) hors dépenses de personnel ont été allouées à la Chambre des Comptes
dans le budget de la Cour Suprême. Contrairement aux années précédentes, la dotation de
la juridiction financière était uniquement axée sur le budget de fonctionnement, le budget
d’investissement étant inclus dans le programme 121 « Gouvernance et appui
institutionnel » de la Cour Suprême.
Au 31 décembre 2019, le budget de la Chambre des Comptes a été exécuté à hauteur
de 95,73 %.
Rôle 15 sur 18
CHAPITRE 2. LES ACTIVITES DE FORMATION ET DE COOPERATION
En 2019, ces activités ont concerné les personnels de la Chambre des Comptes et les
auditeurs de justice.
L’objectif dudit atelier était de capaciter les formateurs (coaches) sur la méthodologie d’une
opération de coaching à la confection et au dépôt des comptes de gestion de qualité
Rôle 16 sur 18
(Balance Générale des Comptes et autres états de synthèse), et des pièces justificatives
règlementaires. La Commune de Yaoundé II a été retenue pour servir comme cadre de
travaux pratiques.
A l’issue des travaux, il a été recommandé d’organiser des ateliers de même nature dans les
autres régions du pays.
La Chambre des Comptes a assuré, comme les années précédentes et sous la supervision du
Comité dédié à cet effet, la formation pratique des auditeurs de justice de la Section des
Comptes de la Division de la Magistrature et des Greffes (DMG) de l’Ecole Nationale
d’Administration et de Magistrature (ENAM). Ces auditeurs ont été répartis en deux
groupes :
- vingt (20) Auditeurs de Justice camerounais section Common Law et classique pour
la période allant du 21 janvier au 27 septembre 2019 et pour la période du 02
décembre 2019 au 03 janvier 2020 ;
- vingt (20) Auditeurs de Justice de nationalité congolaise, lesquels ont séjourné au sein
de la juridiction financière du 16 octobre au 31 décembre 2019.
Dans le cadre de la coopération avec les ISC étrangères, en 2019, la Chambre des Comptes
a participé à la session d’accueil des nouveaux arrivants à la Cour des Comptes de France et
à l’’atelier de formation sur la Discipline Budgétaire et Financière à la Cour des Comptes du
Royaume du Maroc.
Rôle 17 sur 18
- faire connaître l’institution aux nouveaux arrivants et leur permettre de rencontrer
leurs futurs interlocuteurs à la Cour et en Chambre régionale ou territoriale des
comptes (CRTC) ;
- donner un éclairage sur les métiers exercés dans les juridictions financières et sur les
compétences attendues ;
- donner le mode d’emploi des outils principaux d’aide au contrôle (guides, moteurs
de recherche…) ;
Il convient également de relever que ces sessions ont été marquées par une phase dédiée
au partage d’expériences entre les membres des ISC conviées. En outre, Les échanges ont
porté sur les défis à relever par les Institutions Supérieures de Contrôle, sur la refonte des
textes organiques pour un meilleur exercice des compétences dévolues, l’allocation
adéquate des ressources humaines, financières et matérielles et le renforcement des
capacités des personnels de contrôle.
Rôle 18 sur 18
- le champ de compétence de la Cour des Comptes en matière de Discipline Budgétaire
et Financière à savoir ses justiciables, les organismes soumis à son contrôle et la
prescription ;
Elle s’est traduite en 2019 par la participation des magistrats de la Chambre des Comptes
aux ateliers de formation organisés par le Centre Régional Africain pour le Développement
Endogène et Communautaire « CRADEC ».
Cette organisation de la société civile a organisé trois (03) ateliers de formation en 2019 :
A cette occasion, la Juridiction Financière a indiqué les domaines dans lesquels la BAD
pouvait lui apporter son assistance. Il s’agit, entre autres de :
Le mercredi 08 mai 2019 à 15 heures 30 minutes s’est tenue dans la salle d’audiences de la
Chambre des Comptes de la Cour Suprême une réunion avec une mission de la Banque
Mondiale.
L’objectif de la mission décliné par monsieur Appolinaire HOUENOU, chef de mission, était
de comprendre le rôle que joue la Chambre des Comptes sur le contrôle de la dette publique
au Cameroun, l’audit d’une catégorie spécifique de dépenses, les délais d’exécution des
recommandations formulées par la Chambre des Comptes et les ressources dont elle dispose
pour la réalisation de ses missions.
A- Sur les attributions de la Chambre des Comptes dans la gestion saine de la dette
publique
Un rappel succinct des missions de celle-ci a été fait. La Chambre des Comptes se prononce
sur la dette de l’Etat à travers son avis sur le Projet de Loi de Règlement adressé au Parlement.
Elle a en effet remarqué que la dette publique, bien qu’encore soutenable, a connu une forte
augmentation ces dernières années, passant de 15% à 35% du PIB. En outre, elle pose le
problème principal de la qualité de la dépense publique, objet dudit endettement.
Il ressort globalement qu’elles sont suivies en dépit des contraintes institutionnelles liées à
leur mise en œuvre.
D- Sur ressources dont dispose la Chambre des Comptes pour mener à bien ses
multiples missions
La Juridiction fait face à une insuffisance criarde sur les plans matériel, infrastructurel et
financier. Les ressources humaines quant à elles connaissent une nette amélioration.
En définitive, la Chambre des Comptes a été félicitée par la mission de la Banque Mondiale
pour sa contribution dans la gestion de la dette publique. Elle a été conviée à la réunion de
clôture de ladite mission qui s’est tenue le jeudi 09 mai 2019 au Ministère des Finances.
Cet atelier visait à permettre à la Chambre des Comptes de se préparer à l’exercice des
nouvelles missions que lui confèrent les lois nos 2018/011 du 11 juillet 2018 portant Code de
Transparence et de bonne Gouvernance dans la gestion des Finances Publiques au
Cameroun et 2018/012 du 11 juillet 2018 portant Régime Financier de l’Etat et des Autres
Entités Publiques d’une part, et de bénéficier des appuis techniques et financiers de l’Union
Européenne d’autre part. Cet atelier était animé par les experts français et tunisien à savoir
Messieurs Francis SALSMANN et Noureddine ZAOUALI.
Après avoir exposé sur les différents aspects d’une stratégie, les échanges ont porté sur les
axes suivants :
Rôle 21 sur 18
- la promotion de la coopération avec les parties prenantes, notamment le Parlement, le
Gouvernement, les autres corps de contrôle interne, les médias et les citoyens.
A l’issue des travaux de cet atelier le plan stratégique et opérationnel a été arrêté pour une
durée de cinq (05) ans. Il intègre notamment :
- la relecture des lois nos 2003/005 du 21 avril 2003, 2006/016 du 29 décembre 2006 et
2006/017 du 29 décembre 2006) ;
- l’acquisition d’un logiciel d’audit (IDEA), formation et mise en place d’une cellule IT audit ;
- l’acquisition d’un logiciel pour le greffe destiné à suivre l’ensemble des activités de la
Chambre et toutes les procédures en cours ;
- la poursuite de la signature des conventions avec les autres ISC afin de s’imprégner de
leur expérience en matière de contrôle de la gestion et d’évaluation des politiques
publiques.
Le contrôle juridictionnel porte sur les comptes de gestion des comptables principaux des
circonscriptions financières de l’Etat, des receveurs municipaux exerçant auprès des
Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD) et des agents comptables placés auprès des
Etablissements Publics (EP). Les procédures déférées à la formation des Sections Réunies
ressortissent également au contrôle juridictionnel.
Rôle 22 sur 18
Paragraphe 1. La production des comptes de gestion en 2019
La production des comptes de gestion des comptables publics de l’Etat, des receveurs
municipaux des Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD) et des agents comptables des
Etablissements Publics (EP) est encadrée par divers textes.
Aux termes de l’article 26 (2) de la loi n° 2003/005 du 21 avril 2003 susvisée « les comptes
des comptables publics patents, mis en forme et examinés conformément aux textes en
vigueur, sont présentés en vue du jugement à la Chambre des Comptes dans les trois (03)
mois suivant la clôture de l’exercice budgétaire ».
L’article 62 (3) de la loi n° 2007/006 du 26 décembre 2007 portant Régime Financier de l’Etat
dispose : « Des recettes et des dépenses peuvent être comptabilisées au cours d’une période
complémentaire à l’exercice, dont la date limite est fixée au 28 février de l’année suivante
dans des conditions précisées par voie règlementaire. »
En application de ces dispositions, la date limite du dépôt des comptes de gestion de l’Etat,
des Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD) et des Etablissements Publics (EP) de
l’exercice 2018 était fixée au 31 mai 2019.
Comptes
57 158 215 169 143 312 127 136 263
produits
Rôle 23 sur 18
Comptes
374 3 556 3 930 374 3 715 3 920 374 3 777 4 151
attendus
Receveurs Comptes
municipaux non 317 3 398 3 715 205 3572 3 777 247 3641 3888
des CTD produits
Taux de
15,24 % 4,44 % 5,47 % 45,18 % 3,84% 7,95 % 33,95% 3,60% 6,33%
production
Comptes
25 39 64 37 33 70 36 49 85
produits
Comptes
97 539 636 97 572 669 97 599 696
Agents attendus
comptables Comptes
des EP non 72 500 572 60 539 599 61 550 611
produits
Taux de 10,06
25,77 % 7,23 % 38,14% 5,76% 10,46% 37,11% 8,18% 12,21%
production %
- au 31 décembre 2019, le nombre cumulé des comptes des recettes municipales non
produits s’élève à trois mille huit cent quatre-vingt-huit (3888) ;
Tableau 4. Instruction des comptes de gestion des comptables publics de 2017 à 2019
Rôle 24 sur 18
A fin d’amende 3 1 4
Rapports
A fin de jugement 27 23 15
Comptes des comptables d’instruction
publics de l’Etat A fin de déclaration de
0 11 0
gestion de fait
S1 30 35 19
Rapports
A fin de jugement 41 33 326
Comptes des receveurs d’instruction
municipaux des CTD A fin de déclaration de
2 9 0
gestion de fait
S2 43 46 1222
A fin d’amende 9 4 2
Rapports
A fin de jugement 63 65 44
Comptes des agents d’instruction
comptables des EP A fin de déclaration de
0 0 0
gestion de fait
S3 72 69 104
Il résulte de ce tableau qu’en 2019, la Chambre des Comptes a produit mil trois cent vingt-
six (1 326) rapports d’instruction contre cent cinquante (150) en 2018. Cette hausse est due
à l’arrivée à la Juridiction financière de jeunes magistrats nouvellement nommés à la
Chambre des Comptes.
B- Les arrêts rendus par les Sections chargées du contrôle et du jugement des comptes
La Chambre des Comptes a rendu cent soixante-seize (176) arrêts au courant de l’exercice
2019, soit quatre-vingt-quinze (95) arrêts provisoires et quatre-vingt-un (81) arrêts définitifs
ainsi que le montre le tableau ci-après :
Tableau 5. Arrêts rendus par les Sections chargées du contrôle et du jugement des
comptes de 2016 à 2018.
Rôle 25 sur 18
2ième
47 3 50 30 03 33 43 68 111
Section
3ième
12 8 20 48 7 55 42 02 44
Section
(1) « Avant d’être installés dans leur poste, les comptables publics sont tenus de prêter
serment devant la juridiction compétente et de constituer des cautionnements.
(2) Les comptables intérimaires sont astreints à la constitution des mêmes garanties.
(3) Le serment prévu ci-dessus est le suivant : « Je jure et promets de bien et loyalement
remplir mes fonctions de comptable public et d’observer en toutes circonstances les
devoirs qu’elles m’imposent.
(4) Les modalités de prestation de serment, le montant des garanties et les conditions
de leur constitution sont fixés par arrêté du ministre chargé des finances ».
C’est en application de ce texte, que la formation des Sections Réunies de la Chambre des
Comptes a, les 18 juillet et 19 décembre 2019, reçu le serment de trente-cinq (35)
comptables publics.
Rôle 26 sur 18
CHAPITRE 2. LES ATTRIBUTIONS EXTRAJURIDICTIONNELLES
Contrairement aux autres sections de la Chambre des Comptes dont l’office porte sur le
contrôle juridictionnel, la quatrième section de la juridiction financière procède aux
contrôles administratifs des entreprises publiques en ce sens que ceux-ci ne disposent pas
d’un comptable public patent.
Les comptes des entreprises publiques sont constitués des états financiers qui, au sens de
l’article 8 de l’Acte uniforme OHADA relatif au droit comptable et à l’information financière,
comprennent « le Bilan, le Compte de Résultat, le Tableau des flux de trésorerie ainsi que les
Notes annexes. »
Le tableau ci-dessous représente la situation des comptes des entreprises publiques produits
entre le 1er janvier 2017 et le 31 décembre 2019.
Rôle 27 sur 18
Libellé Courant Antérieur Cumul Courant Antérieur Cumul Courant Antérieur Cumul
Comptes
17 11 28 19 17 36 19 19 38
produits
Comptes
63 552 615 63 615 678 64 678 742
attendus
Comptes
non 46 541 587 44 587 631 45 631 676
produits
Taux de
26,9 % 1,9 % 4,5 % 30 % 2 ,76 % 5,30 % 27,53 % 2,8 % 5,12 %
production
Il ressort de ce tableau que, sept cent quarante-deux (742) comptes des entreprises publiques
étaient attendus au Greffe de la juridiction au cours de l’exercice 2019, dont soixante-quatre
(64) de l’exercice 2019 et six cent soixante-dix-huit (678) des exercices antérieurs.
Courant 2019, trente-huit (38) comptes ont été produits à la juridiction financière, soit un
taux de production cumulé de 5,12 %.
En outre, parmi les comptes produits en 2019, cinq (05) ont donné lieu à des rapports dont
un (01) rapport d’observations provisoires (ROP) et quatre (04) rapports d’observations
définitives (ROD).
Conformément à l’article 3 de la loi n° 2003/005 du 21 avril 2003 fixant ses attributions, son
organisation et son fonctionnement, la Chambre des Comptes de la Cour Suprême « produit
annuellement au Président de la République, au Président de l’Assemblée Nationale et au
Président du Sénat, un rapport exposant le résultat général de ses travaux et les observations
qu’elle estime devoir formuler en vue de la tenue des comptes et de la discipline des
comptables ».
En outre, aux termes de l’article 10 de la même loi, «lorsqu’elle est saisie, la Chambre des
Comptes donne son avis sur toute question relative au contrôle et au jugement des
comptes ».
Par ailleurs, l’article 39 (c) de la loi n° 2006/016 du 29 décembre 2006 fixant l’organisation
et le fonctionnement de la Cour Suprême précise que la Chambre des Comptes est
compétente pour «donner son avis sur les projets de loi de règlement présentés au
Parlement ».
Rôle 28 sur 18
Enfin, l’article 125 (1) et (3) du décret n° 2013/160 du 15 mai 2013 portant Règlement Général
de la Comptabilité Publique précise :
« (1) A la fin de chaque année, le Ministre chargé des finances produit au juge des comptes
le compte général de l’Etat.
(3) La juridiction des comptes certifie que les états financiers sont réguliers, sincères et
donnent une image fidèle de la situation financière de l’Etat ».
En 2019, la Chambre des Comptes, en application des textes susvisés, a adressé au Parlement
un avis sur le Projet de Loi de Règlement et un rapport de certification du Compte Général
de l’Etat juste à titre expérimental. En outre, elle a échangé avec le Ministère des Finances
dans le cadre permanent de concertation et apporté son expertise dans la mise à jour des
comptabilités communales. Elle a par ailleurs contribué aux activités du Programme National
de Bonne Gouvernance (PNG) et enfin, elle a organisé des forums d’échanges avec les
commissions de finances et du budget de l’Assemblée Nationale et du Sénat.
La Chambre des Comptes a produit en 2019, le rapport sur l’exécution du budget assorti de
son avis, et le rapport de certification du Compte Général de l’Etat de l’exercice 2018.
Conformément aux dispositions de l’article 126 (5) du décret n° 2013/160 du 15 mai 2013
susvisé, l’avis et le rapport de certification ont été transmis au Parlement.
Rôle 29 sur 18
- accompagner la Direction Générale du Trésor, de la Coopération Financière et
Monétaire (DGTCFM) dans la mise en état d’examen des comptes de gestion des
comptables principaux ;
- suivre les questionnaires, les arrêts et les jugements définitifs de la Chambre des
Comptes de la Cour Suprême ;
- relire la règlementation en matière financière et comptable au regard des textes
relatifs aux attributions, à l’organisation et au fonctionnement de la Chambre des
Comptes de la Cour Suprême, et du Régime Financier de l’Etat ;
- donner un avis sur les différents textes en matière de reddition des comptes.
Au cours de l’exercice 2019, le cadre permanent de concertation a tenu trois (03) sessions
ordinaires respectivement, le 21 mars, le 20 juin et le 13 décembre. En outre, des réunions
ad hoc se sont tenues les 24 juillet et 05 novembre 2019.
Les travaux ont porté sur la mise en œuvre du plan d’actions 2019 composé de cinq actions
à savoir :
l’assistance aux comptables publics attraits devant la Chambre des Comptes par le biais
d’un pool de conseils spécialisé en contrôle et jugement des comptes des comptables
publics ;
la mise sur pied d’un dispositif d’encadrement des CTD en vue du relèvement du taux
de production et de dépôt des comptes de gestion par les CTD à travers la sélection
de cent cinquante (150) Communes qui ont été accompagnées au cours de l’exercice
2019 ;
la centralisation des balances des comptes des CTD ainsi que des situations
réglementaires attendues.
Les travaux d’expertise de la Chambre des Comptes pour la mise à jour des comptabilités
communales se sont déroulés du 16 au 30 septembre, puis du 07 au 21 octobre 2019.
Ont participé à ces travaux autour des « coach » (représentants de la Chambre des Comptes,
du Ministère des Finances, du MINDDEVEL et du PNDP), les receveurs municipaux des
Communes sélectionnées pour le coaching.
A la fin des travaux, il a été demandé aux comptables de corriger toutes les insuffisances
constatées lors de l’apurement de leur compte de gestion 2018 et de le déposer à la
Chambre des Comptes au plus tard un mois après la clôture desdits travaux.
Au courant de l’exercice 2019, une assistance de la Chambre des Comptes a été sollicitée
par le Programme National de Bonne Gouvernance (PNG). Celui-ci a organisé un colloque
sur l’éligibilité au Partenariat pour un Gouvernement Ouvert (PGO). Les travaux ont été
organisés en trois (03) ateliers avec pour thèmes : l’imprégnation, le cadrage et la mise à
niveau des membres des groupes de travail.
Rôle 31 sur 18
- L’imprégnation
L’objectif de cet atelier de formation était d’affiner la compréhension des participants sur
les principes, valeurs, et le contenu des critères d’éligibilité du PGO.
Le Partenariat pour un Gouvernement Ouvert est une initiative multilatérale, lancée en 2011,
dans le but de promouvoir l’ouverture des gouvernements à la transparence de l’action
publique et à la souscription à de nouvelles formes de concertation et de collaboration avec
la société civile.
Le Cameroun n’est pas encore membre du PGO parce qu’il ne remplit pas les conditions
d’exigibilité. Dès lors, afin de susciter cette adhésion par les pouvoirs publics, le PNG a réuni
des acteurs de plusieurs administrations, dont la Chambre des Comptes, au sein d’un groupe
de travail ayant pour objectif l’élaboration et l’animation d’un plaidoyer en ce sens.
- Le cadrage
L’atelier de cadrage avait pour objet l’organisation et le planning du travail à effectuer par
chacune des commissions. A cet effet, la réunion de cadrage convoquée le 05 mars 2019 par
le Coordonnateur du PNG s’est articulée autour de quatre (04) points : le mot de bienvenue,
un rappel des objectifs du groupe de travail, une brève présentation de la méthodologie et
de la programmation, des échanges.
A l’occasion de cette réunion de cadrage, la Chambre des Comptes, par ailleurs présidente
de la commission « transparence budgétaire et fiscale » au sein du Groupe de Travail « GT »,
a présenté un exposé ayant pour thème «intégrité/ déclaration des biens et avoirs des élus
et des responsables publics ».
Les séances de travail sur la mise à niveau des membres du groupe de travail se sont tenues
respectivement les 17 juillet et 24 octobre 2019 au Siège des Communes et Villes Unies du
Cameroun (CVUC) à Yaoundé. L’objectif était de renforcer la compréhension que les
participants ont des valeurs et du contenu des critères d’éligibilité et de mettre en lumière
les travaux des différentes commissions, cadre d’enrichissement des recommandations des
réformes constituant le socle du plaidoyer en faveur du Gouvernement ouvert au Cameroun.
Rôle 32 sur 18
Paragraphe 5. Les fora d’échanges avec le Parlement
La Chambre des Comptes a tenu quatre (04) fora avec les Commissions des Finances et du
Budget du Parlement dont deux (02) avec l’Assemblée Nationale et deux (02) avec le Sénat.
Il s’agissait là des douzième et treizième fora avec le Sénat, puis les vingtième et vingt-et-
unième avec l’Assemblée Nationale.
Ces rencontres ont connu la participation des représentants des administrations concourant
à la bonne gouvernance financière (CONAC, ANIF, CONSUPE) et les administrations telles
que le Ministère des Finances, le Ministère de l’Economie, de la Planification et de
l’Aménagement du Territoire et le Ministère de la Décentralisation et du Développement
Local et les Partenaires Techniques et Financiers (PTF).
Tenus respectivement les 02 juillet et 29 novembre 2019 au Siège du Sénat sis au Palais des
Congrès de Yaoundé, ces fora ont porté sur la présentation de l’avis sur le Projet de Loi de
Règlement de l’exercice 2017, les exposés sur « les nouvelles relations entre le Parlement et
la Chambre des Comptes de la Cour Suprême au regard des lois n°2018/011 et 2018/012 du
11 juillet 2018 » et sur « l’impact des participations de l’Etat dans les entreprises du secteur
public et parapublic ».
Sur le premier point, l’exposé a décrit le contexte macroéconomique dans lequel le budget
a été exécuté, caractérisé par une croissance établie autour de 3 %, une faible remontée des
cours du pétrole, une faible maitrise de l’inflation, une situation sécuritaire trouble et une
dette publique qui a atteint 30 % du PIB.
Sur le deuxième point, l’exposé a renseigné sur le fait que, les recettes recouvrées ont
dépassé les prévisions tandis que le montant des restes à recouvrer demeure très élevé d’une
part et que, les dépenses ont été totalement exécutées par rapport aux prévisions d’autre
part.
Quant aux Comptes d’affectation spéciale (CAS), ils contiennent toujours des irrégularités
tels que le dépassement des plafonds, l’allocation de subventions pourtant prohibée par le
régime financier, le paiement de dépenses non éligibles pour lesdits CAS.
En ce qui concerne l’examen des rapports annuels de performance des administrations, l’on
dénombre de nombreuses irrégularités sur la forme et le contenu de ces derniers.
Rôle 33 sur 18
A la suite de cet exposé, les débats avec les membres du Parlement ont porté sur les points
suivants :
Cet exposé a mis l’accent sur le renforcement des relations entre le Parlement et la Chambre
des Comptes de la Cour Suprême.
Sur le premier point, l’exposant a fait un état des lieux des relations existantes entre la
Chambre des Comptes et le Parlement, consacrées par l’article 3 de la loi n° 2003/005 du 21
Rôle 34 sur 18
avril 2003. Il a relevé qu’avec les lois nos 2018/011 et 2018/012 du 11 juillet 2018, lesdites
relations ont été élargies.
Aussi, la Chambre des Comptes qui sous l’empire de la loi de 2003 pouvait donner son avis
sur toute question relative au jugement des comptes, pourra-t-elle désormais, à la demande
du Parlement, procéder à des enquêtes et analyses sur toute question budgétaire. De plus,
les deux institutions sont appelées à évaluer les politiques publiques afin de constater les
écarts entre les moyens et les coûts.
- la relecture des textes organiques de la Chambre des Comptes afin de les conformer aux
nouvelles compétences ;
- la mise en place des Tribunaux régionaux des comptes créés par la loi n°2006/017 du 26
décembre 2006, afin de faciliter le dépôt et le jugement des comptes de gestion des
comptables des Collectivités territoriales décentralisées ;
Les échanges ont porté sur « l’impact des participations de l’Etat dans les entreprises du
secteur public et parapublic » et sur « les nouvelles relations entre le parlement et la
Chambre des Comptes de la Cour Suprême au regard des lois nos2018/011 et 2018/012 du
11 juillet 2018 ».
Rôle 35 sur 18
L’impact des participations de l’Etat dans les entreprises publiques
L’exposé sur « l’impact des participations de l’Etat dans les entreprises publiques » a été
développé en deux points : la prise de participation de l’Etat au Capital social des entreprises
et l’impact budgétaire des prises de participations.
Sur le premier point, en décidant de prendre des participations au capital social des
entreprises, l’Etat voulait atteindre un certain nombre d’objectifs :
Pour ce faire, l’Etat a créé des Sociétés d’Economie Mixte (SEM) à participation majoritaire
de l’Etat et/ou de ses démembrements, gérées par la Division des Participations et des
Contributions (DPC) du Ministère des Finances.
Sur le deuxième point, la juridiction a entretenu l’assistance sur les dépenses qu’engendrent
l’acquisition par l’Etat des parts sociales dans les entreprises et sur les opérations liées aux
participations de l’Etat dans le capital des entreprises génératrices des recettes budgétaires
à savoir les dividendes.
D’une manière générale, les entreprises du portefeuille de l’Etat réalisent des bénéfices
susceptibles de donner lieu à paiement de dividendes qui sont reversés au Trésor Public.
D’autres dividendes sont enregistrés par la SNH qui les reverse directement au Trésor. Quant
à la SNI, la DPC éprouve des difficultés à renseigner sur le reversement des dividendes à
l’Etat par la SNI.
Rôle 36 sur 18
La conclusion à laquelle les débats ont abouti est que le portefeuille de l’Etat n’est pas
maîtrisé du fait de la pluralité d’intervenants. En outre il n’existe pas de structure de
consolidation dont le rôle serait de :
Par ailleurs, la remontée de l’information au niveau de la centralisation des données sur les
participations directes de l’Etat n’est pas facilitée du fait de l’inefficacité de la représentation
de l’Etat dans les conseils d’administration.
Enfin, la comptabilisation des opérations liées aux participations de l’Etat reste incomplète
du fait du non-respect des procédures d’engagement des dépenses de l’Etat, l’absence
d’une comptabilité patrimoniale, la non intégration en comptabilité budgétaire des
dépenses telles que les prises de participations par apports en nature ou des recettes issues
des cessions de parts sociales et des liquidations.
Aussi, pour apporter des solutions à ces insuffisances, le forum a-t-il formulé les
recommandations suivantes :
L’exposé présenté aux membres de la commission des Finances et du Budget du Sénat sur
les nouvelles relations entre le Parlement et la Chambre des Comptes de la Cour Suprême
au regard des lois nos 2018/011 et 2018/012 du 11 juillet 2018, a également été présenté aux
membres de la Commission des Finances et du Budget de l’Assemblée nationale.
Rôle 37 sur 18
- l’efficacité des contrôles effectués par la Chambre des Comptes au regard des
contraintes qui pèsent sur elle ;
- le caractère satisfaisant ou non des décrets portant rémunération des dirigeants des
Sociétés d’Etat ;
- la révision des textes organiques de la Chambre des Comptes pour les conformer à
ses nouvelles missions ;
Rôle 38 sur 18
TROISIEME PARTIE : LES ACTES DE LA CHAMBRE DES COMPTES EN 2019
En 2019, La Chambre des Comptes a rendu des Arrêts, donné son avis sur le Projet de Loi
de Règlement et produit son rapport sur le Compte Général de l’Etat.
En 2019, la Chambre des Comptes a rendu l’Arrêt définitif dont la teneur suit :
DECISION :
Statuant en sa 1ère Section chargée du contrôle et du jugement des comptes des comptables publics
de l’Etat, dans sa salle ordinaire des audiences sise à Yaoundé, avenue WINSTON CHURCHILL et
composée de :
A rendu en audience publique, conformément à la loi, sur le compte de gestion de Monsieur MEKE
Salomon Francis, Payeur Général du Trésor pour l’exercice 2010 ;
LA LIGNE DE COMPTE
Rôle 39 sur 18
Attendu que la ligne de compte est fixée comme à l’arrêt provisoire et au compte de gestion et
n’appelle aucune observation particulière telle qu’il ressort du tableau ci-dessous ;
5.496.108000
2 319.235.676.733
3 1.582.380.781.216
4 217.497864.335
5 968.052.709.414
6 1.335.059.098.642
7 827.964.947.238
Attendu que les soldes significatifs arrêtés au 31/12/2010 ont été également constatés comme
indiqués sur le tableau ci-dessous ;
Rôle 40 sur 18
39031 Reprise exceptionnelle B 322.833.836.708
708.208
Rôle 41 sur 18
5110 Remboursement TVA 8.551.609.942
Que la ligne de compte est fixée comme ci-dessus et que les soldes significatifs sont
constatés et doivent être reportés sans altération en balance d’entrée de l’exercice 2011 ;
Réserve n°1 portant sur l’absence ou le mauvais report des soldes de certains comptes :
Rôle 42 sur 18
Attendu que les soldes de clôture de l’exercice 2009 de certains comptes patrimoniaux n’ont
pas été correctement reportés en balance d’entrée de l’exercice 2010 ;
Attendu que cette anomalie viole le principe de l’intangibilité du bilan d’ouverture et les
dispositions de l’Instruction du Trésor n°003/006/I/MINFI/DT/DER du 31 décembre 2003,
modifiée par l’Instruction n° 004/004/ MINFI/DT/DER du 29 mars 2004 ;
Attendu qu’en réponse à cette réserve, le comptable a imputé les écarts relevés entre les
soldes de la balance de sortie de l’exercice 2009 et ceux de la balance d’entrée de l’exercice
2010.
- aux corrections induites sur la balance générale des comptes par les travaux de préparation
du projet de loi de règlement ;
- aux retards accusés par les comptables rattachés basés à l’étranger dans l’acheminement
de leurs comptabilités à la Paierie Générale du Trésor ;
- et à l’intégration tardive des comptabilités desdits postes comptables dans celles de son
poste comptable faite après le dépôt du compte de gestion à la Chambre des Comptes, ce
qui entraine des écarts entre la balance générale déposée à la juridiction financière et celle
qui est définitivement adoptée.
Réserve n° 2 portant sur la discordance entre les soldes de clôture de l’exercice 2009
de certains comptes de disponibilités banque sous les imputations 560000xxx
intitulées « compte courant Trésor –Beac » et les soldes des mêmes comptes dans la
balance d’entrée de l’exercice 2010 :
Attendu que le principe de l’intangibilité du bilan d’ouverture exige que les débits et les
crédits d’une gestion aboutissent, dans la balance générale des comptes, aux soldes de la
balance de sortie et que les soldes des comptes patrimoniaux des classes 1 à 5 soient repris
sans altération en balance d’entrée du compte de gestion suivant ;
Qu’en violation du principe susvisé, certains comptes de disponibilités banque sous les
imputations 560000XXX intitulées « compte courant Trésor-Beac » présentent une
discordance entre leurs soldes de clôture de l’exercice 2009 et les soldes en balance d’entrée
de l’exercice 2010 ;
Attendu que relativement à cette réserve, le comptable a réitéré les mêmes
explications précédemment données ;
Réserve n°3 portant sur la discordance entre les soldes de clôture de l’exercice 2009
de certains comptes de disponibilités caisse sous les imputations 570000xxx
intitulées « numéraires chez le comptable » et les soldes des mêmes comptes en
balance d’entrée de l’exercice 2010 :
Attendu que le principe de l’intangibilité du bilan d’ouverture exige que les débits et les
crédits d’une gestion aboutissent, dans la balance générale des comptes, aux soldes de la
balance de sortie et que les soldes des comptes patrimoniaux des classes 1 à 5 soient repris
sans altération en balance d’entrée du compte de gestion suivant ;
Qu’en violation du principe susvisé, certains comptes de disponibilités caisse sous les
imputations 570000XXX intitulées « Numéraire chez le comptable » présentent une
discordance entre leurs soldes de clôture de l’exercice 2009 et les soldes en balance d’entrée
de l’exercice 2010.
Attendu qu’en réponse à la réserve formulée sur cette irrégularité, le comptable a déclaré
que le Percepteur responsable de ce poste a été saisi par correspondance afin qu’il apporte
plus d’amples informations sur la situation de ce compte de disponibilité pour la période
concernée ;
44
Attendu que cette diligence est de nature à exonérer le comptable de sa responsabilité ;
Réserve n°5 portant sur la différence en moins constatée sur l’état de concordance du
compte courant bancaire de la perception auprès de l’ambassade du Cameroun en
Arabie Saoudite :
Attendu qu’en réaction à la réserve qui en est résultée, le comptable a expliqué cette
différence par un ensemble de titres payés mais non comptabilisés au moment du paiement
et ce, pour des raisons d’ordre informatique ;
Qu’il a produit à l’appui de ses explications, la liste desdits titres de paiement non
comptabilisés ;
45
Réserve n°7 portant sur les soldes anormaux de certains comptes de disponibilités :
Attendu que les comptes de disponibilités caisse ou banque des Perceptions auprès des
représentations diplomatiques du Cameroun à DJEDAHH, ONU, MARSEILLE, BRUXELLES et
ROME présentent à la date du 31/12/2010 des soldes créditeurs et par conséquent anormaux
respectivement de FCFA 34.544.249, 797.792.698, 20.832.557, 28.758.518, et 6.763.307 ;
Attendu que ces soldes créditeurs violent les dispositions de l’Instruction du Trésor
n°10/001/MINFI/SG/DGTCFM/DT/DER du 1er janvier 2010 portant nomenclature des comptes
du Trésor pour l’exercice 2010 qui précisent que les soldes des comptes de disponibilités
caisse, banque et compte courant postal doivent être débiteurs ou nuls ;
Attendu qu’en réaction à réserve qui en a résulté, le comptable a soutenu que les
responsables des postes en question (DJEDAHH, ONU-NEW-YORK, MARSEILLE, BRUXELLES
et ROME) ont été saisis par correspondances et que leurs réponses restent attendues ;
Réserve n°8 portant sur l’absence des exemplaires des marches dans les dossiers de
dépenses:
Attendu que l’examen de certains dossiers des dépenses relatives aux marchés publics a
révélé que les exemplaires des Marchés ou des Lettres-Commande qui permettent de
prendre connaissance des clauses desdits marchés, n’ont pas été joints auxdits dossiers de
dépenses ;
Attendu qu’en réaction à la réserve qui en est résulté, le comptable soutient que les
exemplaires des marchés dans un dossier de dépenses relatives aux marchés publics sont des
pièces indispensables pour la liquidation de cette catégorie de dépense et qu’ils étaient bien
dans la liasse au moment du paiement;
46
Attendu que compte tenu des conditions de travail et des circonstances de l’espèce, il
convient d’exonérer le comptable de sa responsabilité dans ce cas d’espèce et de lever la
réserve;
Injonction n°1 portant sur l’absence des pièces justificatives d’une dépense :
Attendu que le nouvel examen des pièces a permis d’établir qu’il s’agissait d’une dépense
effectuée en avance de trésorerie dans le cadre d’un marché signé le 23 octobre 2009 au
profit des Ets MARGUI WANDALA, qui n’obéit donc pas aux règles traditionnelles de la
procédure d’exécution des dépenses publiques et par conséquent le dossier ne peut contenir
toutes les pièces exigibles dans la procédure normale d’exécution desdites dépenses ;
Attendu que ladite injonction avait reproché au comptable principal d’avoir effectué le
paiement de 10 000 000 FCFA sur autorisation d’un déblocage du Ministre des Finances sans
autre pièce justificative que la Décision n° 09/2085/D/MINFI/SG /DRF/SDEM/SM/CC3 du 30
Novembre 2009 et l’avait enjoint de reverser ledit montant au trésor public ;
Attendu que le nouvel examen des pièces a permis d’établir qu’il s’agissait d’une dépense
effectuée en avance de trésorerie au profit des Ets LEKOUA & Fils pour l’acquisition du
matériel informatique pour le compte des services centraux du Ministère des Finances, qui
n’obéit donc pas aux règles traditionnelles de la procédure d’exécution des dépenses
publiques et par conséquent le dossier ne peut contenir toutes les pièces exigibles dans la
procédure normale d’exécution desdites dépenses ;
Injonction n°3 portant sur un montant payé supérieur au montant porté sur les pièces
justificatives:
Attendu que ladite injonction avait reproché au comptable d’avoir payé irrégulièrement la
somme de 18 282 332 FCFA et l’avait enjoint de reverser ledit montant au trésor public ;
Attendu qu’en réponse à cette injonction, le comptable soutient que les prestations réalisées
relativement au Marché public numéro 0734/M/MINDUH/CPM/2008 ont été payées en trois
(03) décomptes respectivement de 18 282 332 FCFA (décompte n°1), 22 247 337 FCFA
(décompte n°2) et 12 279 375 FCFA (décompte n°3) pour un montant global de 52 809 044
F CFA ;
Attendu que ladite injonction avait reproché au comptable d’avoir payé des dépenses
relatives à l’achat du matériel informatique objet du bon d’engagement n°280128 d’un
montant de 3.799.999 francs CFA en l’absence de la facture définitive et l’avait enjoint à
reverser ce montant au trésor public;
Attendu qu’en réponse à cette injonction, le comptable a soutenu à juste titre que la facture
définitive permet de vérifier la liquidation de la dépense et de s’assurer de l’exactitude du
montant net à payer au bénéficiaire et ceux des diverses retenues ;
48
Que dans le cas d’espèce, l’absence de la facture relevée par la juridiction des comptes doit
être imputée aux pertes survenues suite aux nombreuses manipulations effectuées sur les
pièces du compte de gestion lors de son conditionnement et son acheminement ;
Attendu que compte tenu des conditions réelles de transport et de manipulation du compte
de gestion, il convient dans le cas d’espèce, d’exonérer le comptable et de lever l’injonction ;
Attendu que ladite injonction avait reproché au comptable d’avoir payé des frais de
déplacement objet des bons d’engagement n° 295130 et 414156 de francs CFA 1.200.000
chacun sans que les dates de départ, d’arrivée et de retour de mission n’aient été portées ni
sur les ordres de mission, ni sur les feuilles de déplacement et l’avait enjoint de reverser la
somme correspondante au trésor public ;
Attendu qu’en réponse à ladite injonction, le comptable fait valoir les dispositions de l’article
24 du Décret n° 2000/683/PM du 13 septembre 2000 fixant le régime des déplacements des
agents publics civils et les modalités de prise en charge des frais y afférents pour préciser
que les dates de départ, d’arrivée et de retour de mission ne sont pas exigées sur les feuilles
de déplacement relatives aux avances sur les frais de déplacement ;
Qu’il s’agissait en l’espèce des « missions départ » pour lesquelles les avances sur les frais
de déplacement sont accordées par l’ordonnateur, comme prévu par la Circulaire portant
Instructions relatives à l’Exécution et au Contrôle de l’Exécution du Budget de l’Etat et des
Organismes subventionnés pour l’exercice 2010 en son Chapitre II, les mentions querellées
n’étant exigées que lors du paiement du reliquat ;
Attendu dès lors que c’est à bon droit que ces frais de déplacement ont été payés sans que
les mentions en cause aient été exigées ;
Attendu que ladite injonction avait reproché au comptable d’avoir payé des pièces de
dépenses relatives aux frais de déplacement objet des bons d’engagement n° n°280120 et
n°220904 en dépit d’un mauvais décompte du nombre de jours de mission et l’avait enjoint
de reverser le montant correspondant soit 800 000 FCFA au trésor public;
49
Attendu qu’en réponse, le comptable a déclaré que le nombre de jours de mission accordés
aux bénéficiaires des frais de déplacement querellés intègre les jours consacrés au délai de
route ;
Que les frais de mission de Monsieur TCHOUNKOUE Pierre Serge et NJIE Thomas KINGUE
ont ainsi été liquidés respectivement pour quatorze (14) et quinze (15) jours, délais de route
y compris ;
Attendu cependant que les jours consacrés au délai de route qui viennent s’ajouter au
nombre de jours nécessaire pour effectuer une mission sont compris dans la durée effective
du déplacement dont le nombre total des jours est calculé en tenant compte des dates de
départ et de retour de mission pour les missions à l’intérieur du territoire national et des
dates de sortie et d’entrée dans le territoire national pour les mission à l’étranger ;
Attendu que les jours du délai de route ne sauraient être des jours supplémentaires qui
viennent s’ajouter arbitrairement à ceux de la durée effective du déplacement ;
Qu’il s’en suit qu’un tel calcul constitue une irrégularité qui engage la responsabilité du
comptable astreint à des contrôles de régularité;
Attendu que le nommé Tchonkoué Pierre Serge a ainsi perçu des frais de déplacement de
1 680 000 pour 14 jours de mission à l’étranger pour un taux journalier de 120 000 FCFA au
lieu de 1 080 000 FCFA pour 09 jours, soit un trop perçu de 600 000 FCFA ;
Que le nommé Njie Thomas Kingue a pour sa part, perçu des frais de déplacement de
1 700 000 FCFA pour 17 jours à l’étranger pour un taux journalier de 100 000 FCFA au lieu de
1 500 000 FCFA pour 15 jours de déplacement, soit un trop perçu de 200 000 FCFA ;
Attendu que ladite injonction avait reproché au comptable d’avoir payé des frais de
déplacement objet du bon d’engagement n°240039 d’un montant de 400.000 FCFA sur la
base d’un taux erroné des frais de mission, ce qui avait entrainé un trop perçu de 150 000
FCFA, imputable au comptable, qui devait le reverser au trésor public ;
50
Attendu qu’en réponse à cette injonction, le comptable a soutenu que l’attribution du taux
journalier des frais de déplacement de 40.000 francs au bénéficiaire desdits frais se justifie
par l’existence d’un acte d’avancement qui place ce dernier à l’indice 870 ;
Mais attendu que ledit acte d’avancement n’est pas annexé au dossier de la dépense;
Qu’il s’en suit que le paiement est irrégulier car ne s’appuyant pas sur une base
règlementaire;
Injonction n°8 portant sur l’absence sur une feuille de déplacement des dates de
départ, d’arrivée et de retour de mission et des cachets officiels des autorités
compétentes des localités visitées :
Attendu que ladite injonction avait reproché au comptable d’avoir payé des frais de
déplacement objet du bon d’engagement n°264699 d’un montant de 600.000 FCFA alors que
la feuille de déplacement ne portait pas les dates de départ, d’arrivée et de retour de mission
d’une part et les cachets officiels des autorités compétentes des localités visitées d’autre part ;
Qu’il était enjoint au comptable de reverser ledit montant au trésor public ;
Attendu qu’en réponse à cette injonction, le comptable a invoqué les dispositions de l’article
24 du Décret n° 2000/683/PM du 13 septembre 2000 fixant le régime des déplacements des
agents publics civils et les modalités de prise en charge des frais y afférents pour préciser
que les dates de départ, d’arrivée et de retour de mission ne sont pas exigées sur les feuilles
de déplacement relatives aux avances sur frais de déplacement ;
Qu’il a souligné à juste titre que c’est uniquement lors du paiement du reliquat des frais de
mission que les dates et les cachets officiels sont exigés ;
Attendu qu’en l’espèce, les dossiers de dépenses querellés réglaient précisément les reliquats
des frais de déplacement et non des avances ;
51
Que dès lors, les dates de départ, d’arrivée et de retour de mission devaient être portées sur
les feuilles de déplacement comme l’exige l’article 3 al 4 du Décret n° 2000/693/PM du 13
septembre 2000 susvisé ;
Attendu que ladite injonction avait reproché au comptable d’avoir payé dans le dossier de
dépenses objet du bon d’engagement n° 136636 d’un montant de 175.000.000 F CFA, le
montant payé au bénéficiaire du titre de règlement supérieur au montant dû soit un trop
perçu de 807 127 FCFA imputable au comptable suivant le schéma suivant :
T V A (19.25
%)……………………………………………………………………………………………..……………28.249.476 FCFA
Montant net à
payer ………………………………………………………………………………………...………144.329.140 FCFA
Montant
payé ………………………………………………………………………………….………………………145.136.266 FCFA
Trop perçu
………………………………………………………………………………………..……………………………807.127 FCFA ;
52
Attendu qu’en réponse à l’injonction, le comptable a expliqué que le taux erroné de l’impôt
sur le Revenu de 1.65% appliqué à ce dossier de la dépense querellée a été rectifié au niveau
de son poste comptable pour le ramener à 1.1% fixé par la loi des finances et la Circulaire
relative à l’exécution du Budget de l’Etat de l’exercice 2010 ;
Attendu certes qu’en rectifiant ce taux d’impôt, le comptable a violé le principe de séparation
de fonction entre l’ordonnateur et le comptable en s’ingérant dans une opération de
liquidation de la dépense qui relève de l’ordonnateur ;
Mais attendu que cette rectification a permis de rétablir la situation en maintenant l’argent
dans la caisse du trésor ;
DECIDE :
Article 1er: il est donné acte à Monsieur MEKE Salomon Francis de ce que la ligne de
compte, arrêtée à la clôture de l’exercice 2010, équilibrée en débit et crédit, s’établit à
2.627.843.592.789 FCFA et que les soldes sont arrêtés comme au compte à la clôture
de l’exercice ;
Article 2 : Les 08 réserves et 06 injonctions de reversement sont levées ;
Article 4: le présent arrêt sera notifié au comptable concerné et au Ministre des finances
(DGTCFM) ;
Ainsi fait, jugé et prononcé en audience publique les mêmes jour, mois et an que
dessus ;
53
CHAPITRE 2. LES AVIS ET RAPPORTS DE CERTIFICATION
La Chambre des Comptes a rendu son rapport sur l’exécution de la Loi des Finances assorti
de son avis ainsi que son rapport de certification du Compte Général de l’Etat.
La croissance économique mondiale a baissé entre 2017 et 2018, passant d’un taux de
3,1 % à 3 %. Les effets négatifs de la guerre commerciale engagée en 2018 entre les Etats-
Unis d’Amérique et la Chine, l’apathie de l’investissement dans les marchés émergents et les
économies en développement, ainsi que la montée des inquiétudes sur l’endettement des
pays émergents constituent les principales causes de ce ralentissement.
Dans les économies avancées, la croissance a baissé de 0,2 point par rapport à 2017 pour
s’établir à 2,1 % en 2018. Certes, cette croissance a été nettement en hausse aux Etats-Unis
car elle a atteint 2,9 %, son niveau le plus élevé depuis 2015 sous l’effet de la politique de
relance budgétaire basée sur les réductions des impôts et l’augmentation des dépenses
publiques. Mais, elle a été atone dans la Zone Euro passant de 2,4 % en 2017 à 1,8 % en
2018, notamment en raison d’un climat d’incertitudes alimenté par les menaces
protectionnistes américaines et le risque d’un « Brexit » sans accord entre l’Union
Européenne et le Royaume-Uni.
Dans les pays émergents, la croissance a également décliné passant d’un taux de 4,5 % en
2017 à 4,3 % en 2018. Dans le sillage des pays développés, plusieurs pays émergents ont
connu à leur tour un ralentissement de leur activité et ont vu leurs prévisions corrigées à la
baisse pendant les derniers mois de l’année 2018. Toutefois, les évolutions par marchés
émergents sont contrastées. Visée directement par la guerre commerciale, la Chine jusque-
là moteur de la croissance mondiale, a connu une décélération avec un taux de croissance
qui est passé de 6,9 % en 2017 à 6,6 % en 2018, le plus faible depuis trente ans. Par contre,
la croissance de l’Inde estimée à 7,4 %, lui a permis de s’arroger la place de cinquième
puissance économique mondiale dès la fin de l’année 2018, selon la Banque mondiale.
Dans la zone CEMAC, après deux années de récession, la croissance est repartie à la hausse,
estimée à un taux de 1,7 % en 2018 par la BEAC, en liaison avec la progression de 3,7 % dans
le secteur pétrolier et 1,1 % dans le secteur non pétrolier. Dans ce contexte, les réserves en
devises de la zone ont commencé à se rétablir du fait de la mise en œuvre coordonnée des
mesures de réformes adoptées lors du sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la CEMAC
du 23 décembre 2016 à Yaoundé. Toutefois, la situation est restée tendue à cause de la
contraction prolongée en Guinée Equatoriale et du surendettement avéré du Congo.
Sur le plan national, 2018 a été la deuxième année de mise en œuvre du programme
économique et financier (PEF) conclu avec le FMI le 26 juin 2017 au titre de facilité élargie
de crédit (FEC), pour accompagner le programme des réformes économiques et financières
du pays. Au-delà de cet appui budgétaire, l’économie camerounaise est restée sous le coup
des effets croisés de la remontée des cours du pétrole, la persistance de la crise dans certains
pays de la zone CEMAC, les perturbations socio-économiques dans les régions du Nord-
ouest et du Sud-ouest et la montée des inquiétudes liées au report de l’édition de la CAN
que devait organiser le pays. Ces facteurs ont induit un niveau d’activité économique aussi
faible que l’année précédente. En effet, l’hypothèse de 4,2 % retenue par le cadrage
budgétaire de l’exercice 2018 s’est avérée trop optimiste car le taux de croissance s’est établi
à 3,9 % en 2018 selon le FMI, à peine plus élevé que les 3,8 % réalisés en 2017.
Le secteur secondaire de son côté a connu une croissance estimée à 3,5 % en 2018, contre
1,3 % en 2017 profitant des travaux de construction et de réhabilitation des infrastructures
routières dans le cadre des préparatifs de la CAN 2019, des autres travaux liés aux bâtiments
et travaux publics notamment dans le contexte de la poursuite de l’exécution du plan
d’urgence triennal pour l’accélération de la croissance (PLANUT), ainsi que l’urbanisation
croissante observée dans les grandes agglomérations. Par contre, la chute de la production
dans la branche des hydrocarbures s’est poursuivie : de 33,69 millions de barils en 2016, la
production nationale de pétrole a chuté à 27,72 millions de barils en 2017 et a atteint à
peine 26 millions de barils en 2018.
Le secteur tertiaire est resté le moteur de l’économie camerounaise avec une croissance
estimée à 4,4 % en 2018. Il a été soutenu par le développement du « mobile money », des
transports suite au regain d’activités de CAMAIR-CO dans les corridors desservant les pays
55
voisins et l’opérationnalisation du port en eau profonde de Kribi et du dynamisme observé
dans la branche « restauration et hôtellerie ».
Sur le plan externe, le Cameroun n’a pas pu profiter des cours des hydrocarbures
relativement élevés en 2018 à cause de la tendance baissière de sa production. Largement
dépendant du secteur des hydrocarbures, le solde de la balance commerciale est resté
largement déficitaire à un seuil supérieur à 1500 milliards de FCFA. L’aggravation de ce
déficit est également due à la hausse continue des importations des produits de grande
consommation.
Sur le plan monétaire et financier, pour atteindre les objectifs du programme économique
et financier conclu avec le FMI, une politique monétaire restrictive a été mise en œuvre
depuis 2017 par la BEAC en vue notamment de relever le niveau des avoirs en devises. Dans
ce contexte, les objectifs de refinancement des Etats et des banques ont été abandonnés au
profit d’une politique de pilotage des taux d’intérêts ; les avances aux Trésors nationaux ont
également été suspendues et l’encours des avances au Trésor consolidé dans les
engagements de l’Etat. Si ces choix ont permis de maîtriser le taux d’inflation dans la limite
du plafond communautaire de 3 %, ils se sont traduits par une raréfaction des devises sur le
marché et un resserrement des conditions d’accès aux crédits bancaires, le tout impactant
négativement le secteur privé.
Le tableau 1 Récapitule les principaux chiffres qui ont marqué l’économie camerounaise
en 2018.
Prix moyen
/ 43,55 / / 53 / / 72 /
du Baril USD
Sources :
- African Economic Outlook 2019, BAD ;
- Global Economic Prospects, June 2019, World Bank Group ;
- World Bank Global commodity-Price prospects, October 2018 ;
- Etude Economique COFACE, février 2019 ;
PIB : Produit Intérieur Brut ; USD : United States Dollar.
Le secteur tertiaire s’est encore montré le plus dynamique tant en terme de croissance qu’en
terme de poids dans la structure du PIB camerounais. Toutefois, il convient de noter
l’accélération du secteur secondaire tandis que le secteur primaire est en net repli par
rapport à 2017, comme le montre le tableau suivant :
56
Tableau 2. Croissance par secteur et structure du PIB en 2018
Source : Rapport sur la situation et les perspectives économiques, sociales et financières de la nation,
MINFI/DAE, Exercice 2018
Economie diversifiée, comparée à celle d’autres Risque politique accru : insécurité dans la région de
pays de la sous-région ; l’Extrême Nord et persistance des troubles
sociopolitiques dans les régions du Nord-Ouest
Exécution satisfaisante des termes de l’accord et Sud-ouest ;
économique et financier avec le Fonds Monétaire
International, notamment en matière de Comptes extérieurs et publics dépendants des
mobilisation des ressources internes et de hydrocarbures ;
rationalisation des dépenses publiques.
Taux de pauvreté stable traduisant une croissance
Effets multiplicateurs des chantiers de la CAN ; économique faible et peu inclusive ;
Efforts d’amélioration du climat des affaires Persistance des tensions de trésorerie, constituant
entrepris ces dernières années de nature à un goulot d’étranglement pour le secteur privé
rasséréner les investisseurs ; et particulièrement les PME entrainant de ce fait
une accumulation de la dette intérieure.
L’examen du Projet de Loi de Règlement de l’exercice 2018 appelle des observations sur trois
aspects :
- la date de sa transmission ;
- la forme ;
- le fond.
57
2.1. Transmission du Projet de Loi de Règlement à la Chambre des Comptes
Le régime juridique de cet aspect repose sur deux dispositions légales : l’article 61 (2) de la
loi n° 2018/012 du 11 juillet 2018 portant régime financier de l’Etat et des autres entités
publiques et l’article 39 (c) de la loi n° 2006/016 du 29 décembre 2006 fixant l’organisation
et le fonctionnement de la Cour Suprême.
- le Projet de Loi de Règlement ainsi que ses annexes doivent être déposés sur le
bureau du Parlement avant le 30 septembre de l’année suivant celle de l’exercice
auquel il se rapporte ;
- l’avis de la Chambre des Comptes sur ce projet de loi fait partie des documents qui
l’accompagnent.
En l’espèce, le Projet de Loi de Règlement de l’exercice 2018 est parvenu à la Chambre des
Comptes le 24 septembre 2019, soit 24 jours après la date convenue.
Observation n° 1 :
Le Ministère des finances prend acte de cette observation. Toutefois, il y’a lieu de noter que
le retard observé dans la transmission du PLR 2018 à la Chambre des Comptes est dû à la
procédure (02 mois) de signature du décret no 2019/3401/CAB/PM du 18 septembre 2019
58
portant ouverture des crédits à titre d’avance, initié conformément aux dispositions de
l’article 39 de la loi du 11 juillet 2018 portant Régime financier de l’Etat et des autres entités
publiques. Ledit décret dont les services du MINFI ont fait usage pour la toute première fois,
a permis de contribuer à l’amélioration de la qualité de la balance des comptes à travers
l’apurement des dépenses sans ordonnancement préalable de FCFA 196 milliards, effectuées
au cours de l’exercice 2018. L’essentiel de ces dépenses a porté sur les FINEX et les dépenses
liées à l’organisation de la CAN 2021.
Position de la Chambre des Comptes
La Chambre des Comptes maintient son observation et signale que les décrets
d’avance sont des mesures d’urgence prises en cours d’exécution budgétaire. Ces
mesures ne devraient donc pas avoir un impact sur le délai convenu de transmission
du PLR.
La forme et le contenu de la Loi de Règlement de l’exercice 2018 sont définis par les articles
20 et 21 de la loi n° 2018/012 du 11 juillet 2018 portant Régime Financier de l’Etat et des
autres entités publiques qui disposent :
« (1) La Loi de Règlement est la loi de constatation de la dernière loi de Finances exécutée.
A ce titre, elle :
(2) La loi de règlement peut également comporter toutes dispositions relatives au contrôle
de la gestion des finances publiques, ainsi qu’à la comptabilité de l’Etat et au régime de la
responsabilité des agents chargés de l’exécution du budget».
59
Toutefois, cette loi étant intervenue en milieu d’exercice, certains aspects du Projet de Loi
de Règlement peuvent faire référence à la loi n° 2007/006 du 26 décembre 2007 portant
régime financier de l’Etat.
Ainsi, l’adoption de cette nouvelle loi est venue modifier le format des documents devant
accompagner le Projet de Loi de Règlement. Le tableau ci-dessous fait un rapprochement
entre l’article 21 de la loi n° 2018/012 du 11 juillet 2018 et l’article 22 de la loi n° 2007/006
du 26 décembre 2007.
Annexes explicatives développant pour chaque l'état sur les dépenses par programme indiquant
ministère ou institution par programme ou dotation la dotation initiale, les modifications intervenues
le montant définitif des crédits ouverts et des au cours de la gestion, les ordonnancements et
dépenses constatées, ainsi que la répartition les arriérés de paiement, assorti des annexes
définitive des crédits par titre comparée à leur explicatives sur l'utilisation des crédits et les
répartition initiale. Elles présentent également écarts entre estimations et réalisations ;
l’écart entre les estimations et les réalisations au titre
des fonds de concours.
Rapports annuels de performance des
Les rapports annuels de performance par administrations rédigés par les ordonnateurs
programmes. principaux ;
60
Les comptes de l’Etat qui comprennent :
- les résultats de la comptabilité budgétaire avec le
développement des recettes et dépenses
budgétaires du budget général ; des budgets
annexes et des comptes spéciaux ;
- le compte général de l’Etat comprenant la Balance Compte de Résultat de l'exercice établi à partir
Générale des Comptes de l’année et les états des ressources et des charges visées à l'article 12
financiers : Bilan, Compte de Résultat, tableau des ci-dessus.
flux de trésorerie et état annexé dans les conditions
définis par le règlement général de la comptabilité
publique
Un état développé des restes à payer et des restes à Etat de développement des opérations
recouvrer de l’Etat accompagné d’un rapport budgétaires présentées par nature, en distinguant
indiquant les mesures envisagées pour maitriser ces les prévisions, les recouvrements et les restes à
restes à payer et ces restes à recouvrer. recouvrer, les paiements et les restes à payer ;
Le tableau des opérations financières de l’Etat.
Observation n° 2 :
La Chambre des Comptes observe que les documents produits par le Ministère des
Finances sont pour l’essentiel en conformité plutôt avec le régime financier de 2007.
Elle relève conformément au régime financier de l’Etat et des autres entités publiques
de 2018 l’absence :
d’un état de réalisation de tous les projets d’investissement justifiant les écarts
constatés au cours de l’année concernée entre les prévisions et les réalisations
par administration et par région.
Le Ministère des Finances souligne que la Loi de Finances 2018, objet du PLR du même
exercice a été votée sous le format et conformément aux dispositions de la loi n ° 2007/006
du 26 décembre 2007 portant Régime Financier de l’Etat ; celle n° 2018/011 du 11 juillet
2018 portant Régime Financier de l’Etat et des Autres Entités Publiques ayant été
promulguée en cours d’exercice.
Les annexes au projet de la loi de règlement, tel que sollicité par la Chambre des Comptes,
ne seront en réalité disponibles que dès le Projet de Loi de Règlement 2019, dont la Loi de
Finances est la première à avoir été voté sous le format de la loi du 11 juillet 2018 sus-
évoquée.
Toutefois, le Ministère des Finances produit en annexe à la présente correspondance :
- les Rapports annuels de performance par programme ;
- le Tableau des Opérations Financières de l’Etat ;
62
- l’état de réalisation de tous les projets d’investissement justifiant les écarts constatés
au cours de l’année concernée entre les prévisions et les réalisations par
administration et par région.
La Chambre des Comptes prend acte des explications du Ministère des Finances, mais
réitère que les Rapports Annuels de Performance des administrations prévus par les
lois n° 2007/006 du 26 décembre 2007 portant Régime Financier de l’Etat et
n° 2018/011 du 11 juillet 2018 portant Régime Financier de l’Etat et des Autres Entités
Publiques et annoncés ne lui sont pas parvenus.
Aux termes de l’article 3 (1) de la loi n° 2007/006 du 26 décembre 2007 portant Régime
Financier de l’Etat, « la loi de finances présente de façon sincère l'ensemble des ressources
et charges de l'Etat ».
La sincérité des prévisions budgétaires de la loi de finances initiale qui prescrit l’exactitude
de l’estimation des ressources et des charges s’apprécie en tenant compte des informations
disponibles au moment de l’élaboration du projet de loi de finances et des prévisions qui
peuvent raisonnablement en découler.
Il ressort de l’analyse des hypothèses économiques sur lesquelles a été établie la loi de
finances pour l’exercice 2018 et de leur évolution réelle au cours de la même année que la
sincérité des prévisions budgétaires n’est pas remise en cause.
Exercice
Recettes réalisées Dépenses ordonnancées Solde budgétaire
63
Projet Loi de règlement 2010
2 340 351 834 587 2 332 470 662 771 7 881 171 816
Projet Loi de règlement 2018 4 909 518 700 140 4 809 688 885 393 99 829 814 747
L’évolution du solde budgétaire de 2008 à 2018 est illustrée par le graphique ci-dessous :
Solde budgétaire;
y = -8E+08x +Solde
1E+11
budgétaire; Solde Solde budgétaire
budgétaire;
Solde budgétaire; 2014; 107 2018; 100
R² = 0,0005
Solde budgétaire; 2011; 78 Solde budgétaire; 2015; 91
Linéaire (Solde
2009; 52 Solde budgétaire;
2013; 48 budgétaire)
Solde budgétaire; 2012; 26
2010; 8
Solde budgétaire;
2016; -54
Le solde budgétaire est demeuré positif de 2008 à 2015. Il s’est dégradé au point de devenir
négatif en 2016, puis est redevenu positif en 2017.
Le solde budgétaire de l’exercice 2018 est arrêté à la somme de 99 829 814 747 FCFA contre
300 280 850 698 FCFA en 2017 et - 54 333 359 813 FCFA en 2016.
64
3.1.1.2. Taux global de réalisation des recettes et d’exécution des dépenses de
l’exercice 2018
Le taux global de réalisation des recettes par rapport aux prévisions s’élève à 100,48 %,
tandis que le taux d’exécution des dépenses s’élève à 98,43 %.
Exercices 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Taux de réalisation des 94,8 91 92,8 98,5 98,3 93,41 102,2 97,96 93,69 100,56 100,48
recettes (%)
Taux des
82,8 88,7 92,5 95,5 97,3 91,92 98,95 95,67 94,97 96,70 98,43
ordonnancements (%)
Le taux de réalisation des recettes budgétaires est en baisse de 0,08 point par rapport à 2017.
En dépenses, le taux des ordonnancements des dotations finales est en augmentation de 1,73
point par rapport à 2017.
Depuis 2008, à l’exception de l’exercice 2016, le taux de réalisation des recettes est supérieur au
taux des ordonnancements des dépenses comme le démontre le graphique ci-dessous :
120
100
80
Pourcentage
20
0
2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020
65
Les comptables publics chargés de la tenue et de l’établissement des comptes de l’Etat doivent
veiller au respect des principes et des règles de la comptabilité publique et s’assurer notamment
de la sincérité des enregistrements comptables et du respect des procédures.
L’article 22 (1) de la loi n° 2007/006 du 26 décembre 2007 portant Régime Financier de l’Etat
dispose que le Projet de Loi de Règlement est accompagné « du développement des opérations
budgétaires présentées par nature, en distinguant les prévisions, les recouvrements et les restes
à recouvrer, les paiements et les restes à payer ».
Par ailleurs, en application de l’article 63 (1) de cette loi, la comptabilité générale de l’Etat est
fondée sur le principe de la constatation des droits et obligations. Ce texte est applicable depuis
l’exercice 2012 (article 78 de la loi sus évoquée), nonobstant les dispositions de l’article 128 du
décret n° 2013/160 du 15 mai 2013 portant Règlement Général de la Comptabilité Publique,
norme inférieure, dispositions qui prévoient une application progressive et différée jusqu’au
terme d’un délai de six ans.
Le Projet de Loi de Règlement de l’exercice 2018 traite des restes à recouvrer et des restes
à payer en ses Annexes I et II.
L’Annexe I du Projet de Loi de Règlement de l’exercice 2018 intitulé «Ecarts entre les
prévisions et les encaissements par nature de recettes » présente deux tableaux. Le premier
dresse l’état de réalisation de l’ensemble des recettes de l’exercice et en détermine les écarts
par rapport aux prévisions budgétaires. Il résulte de ce tableau les constatations ci-après :
- le taux de réalisation des recettes propres de 100,68 % est tributaire des recettes
fiscales réalisées à 99,87 % ;
Le deuxième tableau présente par région les émissions, les recouvrements et les restes à
recouvrer des recettes des Impôts, des Douanes et des Domaines, des bulletins de
liquidation de recettes et des autres redevables de l’exercice 2018 et des exercices
antérieurs. Le Projet de Loi de Règlement fait également ressortir la répartition des restes à
recouvrer par nature.
Tableau 6. Evolution des restes à recouvrer par rapport aux recettes propres
Recettes propres réalisées 2 874 830 000 000 3 131 616 860 000 3 436 153 862 825
66
Ratio (Restes à recouvrer/
41,52 % 37,58 % 34,98 %
recettes propres)
Le rapport entre les restes à recouvrer et les recettes propres est passé de 37,58 % en 2017
à 34,98 % en 2018.
L’engagement pris par le Ministère des Finances en 2016 à l’occasion de l’examen du Projet
de Loi de Règlement de l’exercice 2015 visant à « dynamiser l’apurement des restes à
recouvrer » et la mise sur pied par ses soins d’une commission d’apurement des restes à
recouvrer n’a pas encore produit les résultats escomptés. L’on note un poids toujours
important des restes à recouvrer en même temps que leur proportion par rapport aux
recettes propres.
Les soldes de certains comptes de la balance de clôture de l’exercice 2017 n’ont pas été
correctement reportés en balance d’entrée de l’exercice 2018. Le tableau ci-dessous est
illustratif de quelques-uns de ces soldes.
67
Dépense de
personnel
40000313 593 481 556 1 158 713 307 565 231 751
pension CF
2013
Bon
d’engagement
400006217 autres 44 789 799 459 44 879 668 212 89 868 753
dépenses du
personnel 2017
Bon de
commande
400009014 2 048 947 606 2 064 165 952 15 218 346
fonctionnement
2014
Bon de
commande
400009016 4 946 030 732 4 929 010 832 -17 019 900
fonctionnement
2016
Bon de
commande
400009017 23 039 659 323 23 411 003 774 371 344 451
fonctionnement
2017
Bon de
commande
400009113 228 736 825 -228 736 825
investissement
2013
Bon de
commande
400009114 2 069 665 315 1 059 994 013 -1 009 671 302
investissement
2014
Bon de
commande
400009115 1 874 862 201 2 653 869 580 779 007 379
investissement
2015
Bon de
commande
400009117 18 119 489 432 18 142 142 306 22 652 874
investissement
2017
Bon de
commande
400009216 103 924 202 132 964 202 29 040 000
autres dép de
pers 2016
Bon de
commande
400009217 3 206 663 782 2 835 278 782 -371 385 000
autres dép de
pers 2017
Bon de
commande
spécial
4000093112 57 602 084 -57 602 084
dépenses
transférées aux
CTD 2012
Bon de
commande
spécial
4000093117 11 479 345 135 11 573 979 175 94 634 040
dépenses
transférées aux
CTD 2017
68
Service
420 financier des 907 585 431 983 871 810 060 193 -35 775 371 790
EPA
Service
4200 financier EPA 95 865 401 4 527 159 891 4 431 294 490
fonctionnement
Dépôts DGI
quote part sur
450017 308 171 229 318 722 147 10 550 918
produits
amendes
Caisse
Nationale de
470101 14 785 075 284 645 666 269 860 591
Prévoyance
Sociale
Dépôts divers
postes
470412 3 340 582 592 3 073 212 564 -267 370 028
comptables à
l’étranger
Chambre
470522 159 958 143 159 958 143
d’agriculture
470540 FEICOM 116 861 266 116 861 266
Dépenses à
4810017 régulariser 17 003 466 766 16 938 348 105 -65 118661
2017
481201 Frais financiers 382 891 531 32 370 322 -350 521 209
Pertes de
48121401 change- PGT 143 409 361 -143 409 361
2001
Pertes de
48121411 change- PGT 897 792 208 910 695 826 12 903 618
2011
Pertes de
48121417 change-PGT 590 078 582 758 563 262 168 484 680
2017
Remise vente
4813216 1 192 433 738 1 126 556 284 -65 877 454
timbres 2016
Remise vente
4813217 943 027 056 929 034 116 -13 992 940
timbres 2017
Emprunts à
5103 3 000 000 000 -3 000 000 000
court terme
Remboursemen
-202 731 323
5110 t TVA/impayés 202 731 323 253
253
de l’ETAT
Chèques reçus/
5111 bon du trésor 927 647 138 964 975 508 37 328 370
supé. A un an
Fichier chèques
5115 à 482 448 584 32 421 464 -450 027 120
l’encaissement
Rejet fichier
5115001 4 125 195 519 4 640 065 567 514 870 048
chèques
Autres
comptes
5151 courant Postes 10 703 954 146 10 738 575 597 34 621 451
comptables à
l’étranger
69
Mouvement de
5812 fonds entre les 287 596 152 327 288 483 152 327 887 000 000
comptables
Observation n° 3 :
La Chambre des Comptes observe que le mauvais report des soldes des comptes d’un
exercice à l’autre perdure. Par ailleurs, en dépit de l’engagement pris l’année dernière, les
corrections y relatives n’apparaissent pas dans la comptabilité de 2018. Cette anomalie
porte atteinte au principe de l’intangibilité du bilan, altère la sincérité du Compte Général
de l’Etat et par conséquent celle du Projet de Loi de Règlement de l’exercice 2018.
Le Ministère des Finances prend acte de cette observation de la Chambre des Comptes.
Néanmoins, il tient à souligner que ce manquement structurel est lié à l’organisation du réseau
comptable du Trésor qui est segmenté entre les postes comptables internes et ceux disséminés
à l’étranger auprès des missions diplomatiques et consulaires.
Si aucun problème n’est noté au niveau des postes comptables à l’intérieur, les postes
comptables à l’étranger accusent d’énormes retards dans le dépôt et la centralisation de leurs
comptabilités, bouclées pour certains postes vers le mois de novembre, après l’envoi du PLR à
la Chambre des Comptes pour avis. Cette situation structurelle fait évoluer chaque année, les
soldes définitifs obtenus dans les livres du Trésor, par rapport à ceux acheminés à la Chambre
des Comptes quelques mois plutôt.
Toutefois, pour le compte de l’exercice 2019 et pour pallier l’insuffisance sus-relevée, le Ministère
des Finances propose de faire tenir courant novembre 2018 à la Chambre des Comptes, la
version définitive de la balance 2018 dont les soldes seront repris au 01er janvier 2019. Ladite
version de la balance intégrera des opérations de tous les postes comptables à l’étranger.
La Chambre des Comptes maintient son observation et rappelle que tous les comptables
publics sans exception doivent se conformer aux dispositions des articles 2(1) et 26 du
décret n° 2013/160 du 15 mai 2013 portant Règlement général de la Comptabilité
Publique qui précisent en substance que l’exercice budgétaire commence le 1er janvier et
s’achève le 31 décembre de chaque année d’une part, et que les comptes de gestion des
comptables publics principaux sont produits à la Chambre des Comptes au plus tard trois
(03) mois après la fin de la période complémentaire de l’exercice budgétaire d’autre part.
Pendant cette période, les opérations susvisées sont antidatées au 31 décembre et s’arrêtent
impérativement le 31 janvier de l’exercice en cours au livre journal des opérations diverses
(LJOD) ».
Cette position est réaffirmée par l’Instruction Générale sur la Comptabilité de l’Etat d’avril 2009.
Or, les recettes à régulariser d’un montant de 3 900 440 715 Francs CFA constatées au cours de
l’exercice 2018 n’ont pas été apurées avant la clôture de l’exercice.
S’agissant des dépenses à régulariser, l’on constate que pour les exercices antérieurs à 2018, ces
dépenses ont été apurées conformément à l’instruction n° 19/012/I/MINFI/ SG/DGTCFM/CLC du
27 février 2019.
Pour l’exercice 2018, les dépenses à régulariser ont été également toutes apurées à l’exception
des rejets de dépenses (481117) qui ont un solde de clôture de 845 850 Francs CFA.
Pour l’exercice 2018, le solde budgétaire arrêté par le Projet de Loi de Règlement transmis à la
Chambre des Comptes et calculé par différence entre les encaissements (4 909 518 700 140
FCFA) et les ordonnancements (4 809 688 885 393 FCFA) est excédentaire de 99 829 814 747
FCFA.
En prenant en compte les recettes non régularisées qui s’élèvent à 3 900 440 715 FCFA et les
dépenses non régularisées de 845 850 FCFA, le solde budgétaire serait de 103 729 409 612
FCFA.
Le tableau ci-après donne l’évolution des soldes budgétaires et des soldes budgétaires révisés
depuis l’exercice 2008.
71
Tableau 8. Evolution des soldes budgétaires depuis l'exercice 2008
0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
-200 000 000 000
Soldes budgétaires selon MINFI Soldes budgétaires révisés par la Chambre des Comptes
Cette utilisation permet de réduire la tentation de garder les fonds en dehors du circuit du
Trésor. Ce dernier remplit ainsi sa fonction traditionnelle de banque de l’administration.
Toutefois, la généralisation des comptes de dépôts met à mal certains principes cardinaux des
finances publiques notamment :
Des engagements en vue d’un meilleur usage des comptes 45 avaient été pris par le Ministère
des Finances. Des mesures à cet effet ont été prises à compter du 1er janvier 2017, par la circulaire
sur le contrôle et l’exécution du budget.
L’on constate que le solde créditeur desdits comptes est passé de 85 539 120 822 FCFA à la
clôture de l’exercice 2017 à 70 443 648 516 FCFA au 31 décembre 2018.
Observation n° 4 :
La Chambre des Comptes observe que certaines administrations qui ne disposent pas de
recettes propres continuent à recevoir des dépôts dans les comptes 45 «dépôts des
administrations» et relève la nécessité de la poursuite des mesures rigoureuses en vue
d’une meilleure utilisation desdits comptes.
Le Ministère des Finances prend acte de cette observation. Toutefois, il convient de préciser que
le Ministère des Finances a procédé courant 2018 à l’audit, au toilettage et à l’apurement des
comptes des entités non génératrices de recettes propres.
Lesdits travaux ont abouti à la clôture des comptes aux soldes les plus importants pour un
montant total de un milliard et demi FCFA (1 500 000 000). L’audit et la clôture des 48 (quarante-
huit) comptes restants ont été programmés pour l’exercice 2019.
Le Ministère des Finances fait tenir à l’Auguste Chambre, le rapport ci-joint, des travaux de ladite
activité présentant la situation des comptes clôturés ainsi que le travail amorcé pour 2019.
L’analyse porte sur la répartition, l’évolution globale et par nature, l’estimation des recettes, les
restes à recouvrer et les rapprochements entre le Projet de Loi de Règlement, la balance générale
et le Compte de Résultat.
Le Projet de Loi de Règlement 2018 transmis à la juridiction financière dispose en son article
premier : « Le montant définitif des recettes du budget de l’Etat pour l’année 2018 est arrêté à
la somme de 4 909 518 700 140 FCFA». Ces recettes présentent un taux de réalisation de
73
100,48 % par rapport aux autorisations finales. Elles ont augmenté de 379 815 201 386 FCFA
soit 8,38 % par rapport à l’année 2017. Elles se répartissent comme suit :
Taux de
Taux de
réalisatio
réalisation
n (calculé
(calculé à partir
à partir Part
Libellé Budget modifié Autorisations finales Réalisations des
du %
autorisations
budget
finales)
modifié)
%
%
1. Recettes propres 3 324 000 000 000 3 412 847 971 770 3 436 153 862 825 103,37 100,68 69,99
Recettes fiscales 2 712 030 000 000 2 748 064 674 898 2 744 426 277 231 101,19 99,87 55,90
Autres recettes 611 970 000 000 664 783 296 872 691 727 585 594 113,03 104,05 14,09
2. Emprunts et
1 365 500 000 000 1 473 364 837 315 1 473 364 837 315 107,90 100,00 30,01
dons
Les recettes propres qui représentent 69,99 % des recettes totales, ont connu un taux de
réalisation par rapport aux autorisations finales de 100,68 %. Les emprunts et dons dont la part
est de 30.01% des recettes totales ont enregistré des réalisations égales aux prévisions.
Le tableau ci-dessous présente l’évolution des recettes budgétaires de l’Etat de 2015 à 2018.
Tableau 10. Evolution des recettes de l’Etat de 2015 à 2018 (en millions de FCFA)
Réalisations
Evolution
74
Taux de
réalisation 97,96 93,69 103,56 104,69
(%)
Ce tableau montre que les recettes propres de l’Etat connaissent une nette augmentation
depuis l’exercice 2016 (-8.10 %, 8.93 % et 9.72 %). L’augmentation la plus remarquable
s’observe au niveau des autres recettes dont le taux est de 14 % entre 2017 et 2018. A contrario,
les emprunts et dons ont connu une baisse significative au cours de ces dernières années (39.58
%, 27.96 % et 5.38 %).
Globalement, les recettes budgétaires de l’Etat connaissent un taux de croissance positif depuis
l’année 2016 (1.44 %, 14.17 % et 8.38 %).
Les réalisations des recettes fiscales sont récapitulées dans le tableau suivant :
75
une activité
professionnelle
Impôts sur
l’autorisation
d’utiliser les
734 80,9 75,79 54,13 194,13 269,7 252,7 180,6 647,10 100,00
biens ou
d’exercer des
activités
Autres impôts
et taxes sur les
735 10732,2 8 957,40 10 590,01 7 829,84 90,03 80,12 97,74 71,51 100,04
biens et
services
Droits et taxes
736 320 314,3 330 842,90 375 550,35 368 836,64 104,4 97,46 100,7 98,39% 98,39%
à l’importation
Droits et taxes
à l’exportation
et autres
737 171 32,5 16 330,05 22 653,51 36 581,26 81,39 65,06 88,08 123,09 100,00
impôts sur le
commerce
extérieur.
Droit
d’enregistreme
738 379 87,1 44 060,47 47 449,56 53 955,64 101,2 103,6 123,5 92,15 100,00
nt et de
timbres
Autres impôts
739 et taxes non 4 337,51 144,58 100,00
classés ailleurs
Total 2 269 387,4 2 303 604,69 2 524 855,09 2 744 426.27 108,2 99,44 100,23 103,37 100,68
Les recettes fiscales recouvrées en 2018 s’élèvent à 2 744 426,27 millions de FCFA. Elles sont en
hausse de 219 571,18 millions de FCFA soit un taux de croissance de 8,70 %.
76
Revenu du
741 secteur 592 723 456 924,40 413 795,45 529 815,75 76,49 103,3 83,58 119,79 99,06
pétrolier
Produits
745 financiers à 42 154,9 34 579,62 1 19165,7 33 524,69 242,6 138,3 349,46 83,81 99,98
recevoir
Cotisations aux
761 caisses de 44 674,2 44 660,05 45 783,13 48 132,20 114,55 99,24 83,24 80,22 100,00
retraite des
Amendes et
771 3 576,9 2 496,35 3 235,99 4 741,78 252,78 176,4 228,69 335,11 100,00
condamnations
Total 858 817,1 571 232,04 606 761,77 691 727,58 89,84 85,27 97,21 113,03 104,05
Les « autres recettes » sont en constante augmentation depuis 2016. De 2017 à 2018, leur
augmentation de 606 761,77 millions de FCFA à 691 727,58 millions de FCFA est imputable au
fort taux de réalisation des « loyers des immeubles et revenus des domaines » (635,32 %) par
rapport aux autorisations finales.
Il ressort de ce tableau que les réalisations des emprunts et dons sont restées contenues dans
la limite des autorisations finales. Toutefois, l’on observe des dépassements des réalisations sur
les budgets modifiés notamment pour les Tirages sur les emprunts multilatéraux directs à
l'extérieur (148,85) %, les appuis budgétaires (110,63) % et les Tirages sur emprunts à des
organismes privés extérieurs (607,78) %.
Il convient de relever que les actes relatifs aux autorisations finales n’ont pas été produits.
Observation n° 5 :
La Chambre des Comptes observe que les réalisations des emprunts et dons ont dépassé
le budget modifié. Des ajustements ont été apportés aux prévisions au titre des
autorisations finales. Toutefois les actes autorisant lesdits ajustements ne sont pas
produits.
En effet, le plafond des décaissements sur ressources extérieures avait été fixé pour le compte
de l’exercice 2018 à FCFA 596 milliards. Cependant, il a été enregistré auprès de la CAA, des
décaissements de certains projets dont les appels de fonds avaient été émis avant l’exercice
2018, impactant de ce fait le plafond défini dans la Loi de Finances 2018.
En d’autres termes, l’exécution des projets à financements extérieurs s’enregistre en base caisse.
Ainsi, les décaissements enregistrés à l’année N sont consécutifs aux appels de fonds des années
antérieures (N-1, N-2 …). Aussi, les FINEX constituent des « crédits évaluatifs » pour lesquels les
décaissements s’opèrent sans ordonnancement préalable. Afin de régulariser cette situation, un
décret du Premier Ministre, Chef du Gouvernement portant ouverture des crédits à titre d’avance
pour l’exercice 2018, a été signé en date du 18 septembre 2019. Ledit décret devra faire l’objet
de ratification dans la plus prochaine loi de finances afférent à l’exercice concerné,
conformément aux dispositions de l’article 39 de la loi du 11 juillet 2018 portant Régime
Financier de l’Etat et des autres entités publiques.
La Loi de Règlement de l’exercice 2018 étant la plus prochaine loi de finances de l’exercice 2018,
elle ratifie le Décret d’avance n° 2019/3401/CAB/PM du 18/09/2019. En même temps, en tant
78
que loi de finances rectificative, elle révise les prévisions des ressources de certains postes
notamment les emprunts et dons sur la base des réalisations constatées.
Position de la Chambre des Comptes
La Chambre des Comptes prend acte des explications du Ministère des Finances. Toutefois,
elle recommande que les décrets d’avance soient pris au cours de l’exercice concerné ou
à la limite pendant la période complémentaire.
Pour l’exercice 2018, les estimations des recettes budgétaires sont restées réalistes au
regard de leur taux de réalisation qui est de 104.69 % par rapport au budget modifié et de
100.48 % par rapport aux autorisations finales. Toutefois, les prévisions des recettes de
«loyers des immeubles et revenus des domaines» (5 977 783 966) FCFA ont été sous
estimées au regard de leur réalisation (37 977 783 966) FCFA, soit un taux de 635,32 %.
Observation n° 6 :
La Chambre des Comptes observe qu’en dépit des améliorations dans les prévisions,
le potentiel des recettes de « loyers des immeubles et revenus des domaines »
(compte 719) reste sous-estimé.
Le Ministère des Finances prend acte. Toutefois, il convient de préciser que des efforts
d’amélioration sont effectués en collaboration avec les services de prévision des recettes
pour plus de sincérité dans la projection desdites recettes. Au demeurant, il y a lieu de
relever le contexte de l’exercice 2018, marqué par le ralentissement de l’activité économique
dans la zone CEMAC en général et au Cameroun en particulier, qui a davantage affecté les
performances budgétaires, tant en recettes qu’en dépenses.
La Chambre des Comptes prend acte des explications du Ministère des Finances.
Le tableau ci-dessous récapitule certaines recettes dont les réalisations sont faibles au
regard de leur nature.
79
7109 Frais de scolarité dans les écoles de formation 67 000
7193 Frais de location des engins et équipements (du MINDEF) 135 000
7271 Taxe Foncière sur les Propriétés Immobilières (TFPI) 169 795
Observation n° 7 :
La Chambre des Comptes observe que les réalisations des recettes récapitulées dans
le tableau ci-dessus, au regard de leur nature, sont anormalement faibles.
Le Ministère des Finances prend acte. Toutefois, il convient de préciser que des efforts
d’amélioration sont effectués en collaboration avec les services de prévision des recettes
pour plus de sincérité dans la projection desdites recettes. Au demeurant, il y a lieu de
relever le contexte de l’exercice 2018, marqué par le ralentissement de l’activité économique
dans la zone CEMAC en général et au Cameroun en particulier, qui a davantage affecté les
performances budgétaires, tant en recettes qu’en dépenses.
80
Le tableau ci-dessous récapitule les montants des restes à recouvrer enregistrés chaque
année depuis 2015 jusqu’en 2018 ainsi que leur évolution :
Bulletins de
liquidation
23 112, 65 0 2 656, 9 0 -23 112, 65 -21,44 2 656, 9 0 -2 656,9 -100,00
douanière
(Douanes)
Titres de
domaine
-
(revenus du 0 6, 33 0 129, 72 6, 33 0 -6, 33 129, 72 0
100,00%
domaine de
l’Etat)
Bulletin de
liquidation de 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
recettes
Autres
redevables
21, 61 0 0 0 -21, 61 -100,00 0 0 0 0
d’impôts et
taxes
Total 130 960, 21 61 929,51 66 817,135 181 335,59 -69 030,70 -52,71 4 887,63 7,89 114 518,46 171,39
Les restes à recouvrer évoluent de manière croissante depuis l’année 2017. En 2018, leur
taux d’évolution est de 171,39 %. Les avis de mise en recouvrements (impôts) sont la
catégorie des titres émis qui enregistre un taux de croissance le plus élevé d’année en année
(-42,57 %, 3,61 %, 182,43 %). Les Bulletins de liquidation douanière (Douanes) sont la
catégorie de titres émis dont les restes à recouvrer diminuent d’année en année depuis 2015
(-21,44 %, 0 %, -100 %). Leur montant est nul en 2018.
Le tableau ci-dessous fait ressortir les montants cumulés des restes à recouvrer par nature
de titres émis de 2015 à 2018.
81
recouvrement
(impôts)
Bulletins de
liquidation
douanière 218 357,41 218 357,18 224 953,16 218 014,08 -0,23 0,00 6 595,98 3,02 -6 939,08 -3,08
(Douanes)
Titres de
domaine
(revenus du -
2,70 9,02 9,44 0,14 6,32 234,07 0,42 4,66 -9,30
domaine de 98,52
l’Etat)
Bulletin de -
liquidation de
0,40 0,42 0,00 0,00 0,02 5,00 -0,42 100,0 0,00 0,00
recettes 0
Autres
redevables
d’impôts et 4 100,69 4 097,63 4 097,63 4 087,55 -3,06 -0,07 0,00 0,00 -10,08 -0,2
taxes
Total 1 175 921,60 1 193 607,18 1 176 882,42 1 202 282,49 17 685,58 1,50 -16 724,76 -1,40 25 400,07 2,16
Le cumul des restes à recouvrer a augmenté de 25 400,07 millions entre 2017 et 2018, soit un
taux d’augmentation de 2.16 %. Cette augmentation est essentiellement imputable aux restes
à recouvrer sur les Avis de Mise en Recouvrement (impôts) dont le taux d’augmentation pour la
même période est de 3,40 %. Toutefois, les restes à recouvrer cumulés de certains titres ont
connu des taux d’évolution négatifs entre 2017 et 2018. C’est le cas des Bulletins de liquidation
douanière (Douanes), des titres de domaine (revenus du domaine de l’Etat) et des autres
redevables d’impôts et taxes dont les taux d’évolution entre 2017 et 2018 sont respectivement
de -3,08 %, -98,52 % et -0,25 %.
Pour le cas particulier des RAR des « Emission bulletins de liquidations douanières » dont le
solde à fin 2018 est de 218 014,07 millions de FCFA, ils intègrent des restes à recouvrer avant
2013 de 102 000,75 millions de FCFA payés par compensation conformément aux conventions
régulièrement passées entre l’Etat du Cameroun et la SONARA. Il en résulte que ce solde ne
correspond pas au montant exact des créances de cette catégorie enregistré au Projet de Loi de
Règlement de l’exercice 2018. Cette créance sur les tiers est surévaluée de presque de moitié.
Observation n° 8 :
La Chambre des Comptes observe que la non comptabilisation des recettes recouvrées par
compensation altère d’autant la situation financière de l’Etat et traduit le non-respect du
principe de l’exhaustivité et celui de la sincérité du Projet de Loi de Règlement.
Sur cette question, il convient de préciser que, les manques à gagner impôts et douanes ainsi
que de la SONARA ont bel et bien été couverts et comptabilisés dans la balance des comptes
du Trésor au titre de l’exercice 2018.
82
Cette situation est la conséquence de ce que, depuis quelques années, le Ministère des Finances
a entrepris de comptabiliser toutes les recettes par compensation y compris celles de 2018 dont
le montant s’élève à millions FCFA 133 670,364. Ce dernier est réparti entre les compensations
sur impôts et taxes, de millions FCFA 133 481,2 et les compensations en douanes de millions
FCFA 189,164 tel que présenté dans le tableau ci-dessous :
La Chambre des Comptes maintient son observation dans la mesure où les restes à
recouvrer sur les « Emission bulletins de liquidations douanières » dont le solde à fin 2018
est de 218 014,07 millions de FCFA intègrent toujours les restes à recouvrer d’avant 2013
d’un montant de 102 000,75 millions de FCFA payés par compensation conformément aux
conventions passées entre l’Etat du Cameroun et la SONARA.
3.2.7.1. Discordance entre les données du Projet de Loi de Règlement (PLR), la Balance
Générale des Comptes et le Compte de Résultat
Des discordances existent entre les montants du Projet de Loi de Règlement d’une part et ceux
de la Balance Générale des Comptes et du tableau des produits du Compte de Résultat d’autre
part. Les tableaux suivants récapitulent les recettes du PLR dont les montants diffèrent de ceux
de la Balance Générale des Comptes et du tableau des produits du Compte de Résultat.
Tableau 17. Recettes du PLR dont les montants sont supérieures à ceux de la Balance
Générale des Comptes et du Compte de Résultat (en milliards de FCFA).
83
Ecart
Bala Compte de
Recettes PLR PLR-CPTE
nce Résultat PLR-BAL
résultat
Autres impôts et taxes sur les
735 7, 83 7, 83 7,82 0 0,01
biens et services
Autres impôts et taxes non
739 4 ,34 4 ,34 4,33 00,00 0,01
classés ailleurs
Loyers des immeubles et
719 37, 98 5,98 5,98 32,00 32,00
revenus des domaines
De même, certaines recettes du PLR présentent des montants inférieurs à ceux de la Balance
Générale des Comptes et du Tableau des Produits du Compte de Résultat tel que présenté dans
le tableau 18 (en milliards de FCFA).
Tableau 18. Recettes du PLR dont les montants sont inférieures à ceux de la Balance
Générale des Comptes et du Compte de Résultat (en milliards de FCFA).
Ecart
Compte
Recettes PLR Balance PLR-CPTE
résultat PLR-BAL
résultat
Droits
738 d'enregistrement 53,96 53,96 53,97 0 -0,01
et de timbre
Revenus du
741 529, 82 561,81 561,81 -31,99 -31,99
secteur pétrolier
Dons de la
coopération
764 15,63 15,63 -15,63 -15,63
multilatérale de
l’UE
Dons
exceptionnels de
769 32,51 32,51 -32,51 -32,51
la coopération
internationale
Amendes et
771 condamnations 4, 74 4,75 4,75 -0,01 -0,01
pécuniaires
Autres produits
772 6,82 6,82 -6,82 -6,82
et profits divers
Total 588,52 675,48 675,49 - 86,96 - 86,97
Le montant total des écarts positifs entre les montants de certaines recettes du PLR et ceux de
la Balance Générale des Comptes et du Compte de Résultat s’établissent respectivement à 32 et
32,02 milliards FCFA. Le montant total des écarts négatifs entre les montants de certaines
84
recettes du PLR et ceux de la Balance Générale des Comptes et du Compte de Résultat
s’établissent respectivement à - 86,96 et -86,97 milliards FCFA.
Observation n° 9 :
La Chambre des Comptes observe que les montants de certains comptes reportés dans le
Projet de Loi de Règlement ne concordent pas avec ceux de la Balance Générale des
Comptes et du Compte de Résultat.
Le Ministère des Finances prend acte de l’observation formulée par la Juridiction Financière.
Il tient toutefois à préciser que toutes ces discordances ne sont qu’apparentes, le montant total
des données de la balance des comptes étant identique à celui du PLR. Les écarts observés au
niveau de certains comptes, relèvent des différences dans le format de présentation des
nomenclatures budgétaire et comptable ; ce qui induit le retraitement de certaines informations
portées sur le PLR.
Des tableaux de passage, confectionnés pour expliquer la cohérence des données, sont produits
en annexe de cette correspondance.
Le tableau ci-dessous récapitule les comptes de la Balance Générale ne figurant pas dans le
PLR et réciproquement :
Tableau 19. Les comptes de la Balance Générale ne figurant pas dans le PLR et
réciproquement
85
Emission des bons de Trésor
161 302 000 000 000
supérieurs à deux ans
Dons de la coopération multilatérale
763 3 147 602
mondiale
Dons de la coopération multilatérale
764 15 627 477 344
de l’UE
Observation n° 10 :
La Chambre des Comptes observe que certains comptes figurant dans la Balance Générale
des Comptes ne figurent pas dans le Projet de Loi de Règlement. De même, trois (03)
comptes inscrits au Projet de Loi de Règlement ne figurent pas dans la Balance Générale
des Comptes.
Le Ministère des Finances prend acte de l’observation formulée par la Juridiction Financière.
Il tient toutefois à préciser que toutes ces discordances ne sont qu’apparentes, le montant total
des données de la balance des comptes étant identique à celui de du PLR. Les écarts observés
au niveau de certains comptes, relèvent des différences dans le format de présentation des
nomenclatures budgétaire et comptable ; ce qui induit le retraitement de certaines informations
portées sur le PLR.
Des tableaux de passage, confectionnés pour expliquer la cohérence des données, sont produits
en annexe de cette correspondance.
La Chambre des Comptes maintient son observation dans la mesure où les discordances
relevées dans le tableau ci-dessus persistent même après l’exploitation des tableaux de
passage transmis.
L’analyse porte sur l’évolution des dépenses budgétaires de l’Etat, l’examen des autorisations
d’engagements (AE) et des crédits de paiements (CP), des dépenses budgétaires par nature
économique et les dépenses de l’Etat pour la décentralisation.
Les dépenses budgétaires au cours de la période 2016 à 2018 ont évolué de la façon suivante :
86
Dépenses \ Années 2016 2017 2018
Le montant arrêté des dépenses selon l’article 2 du Projet de Loi de Règlement de l’exercice
2018 s’élève à la somme de 4 809 688,89 millions de FCFA pour des prévisions de 4 886 212, 81
millions de FCFA, soit un taux d’exécution de 98,43 % en augmentation de 1,73 point par rapport
à l’exercice 2017 où il était de 96,70 %.
Lesdites dépenses se répartissent entre le fonctionnement (49 %), l’investissement public (29 %)
et le service de la dette (22 %), comme il ressort du tableau ci-après :
Fonctionnement 51 48 49 1
Investissement 35 34 29 -5
Service de la dette 14 18 22 4
L’évolution de l’exécution des dépenses depuis les dotations en crédits de paiements jusqu’aux
restes à payer se présente comme suit :
Tableau 21. Evolution entre les dotations, les ordonnancements, les paiements et les
restes à payer en millions de FCFA
Restes à
Dotations Ordonnancement payer après
Libellé Paiements
finales CP Exécution du
budget
DEPENSES D'INVESTISSEMENT PUBLIC 1 428 776,36 1 395 012,07 1 229 863,76 165 148,31
87
PARTICIPATION 42 517,64 42 471,10 35 109,91 7 361,19
DEPENSES DE FONCTIONNEMENT 2 405 471,75 2 379 692,53 2 167 798,22 211 894,31
CONSOMMATION DE BIENS ET SERVICES 714 119,04 707 872,15 580 897,20 126 974,95
TOTAL GENERAL 4 886 212,81 4 809 688,89 4 432 646,27 377 042,62
Sources : Annexe 2, Projet de Loi de Règlement de l’exercice 2018 (évolution entre les dotations, les
ordonnancements, les paiements et les restes à payer).
3.3.2. Examen des Autorisations d’Engagements (AE) et des Crédits de Paiements (CP)
L’article 2 du Projet de Loi de Règlement de l’exercice 2018 présente les dépenses budgétaires
par chapitre et par nature économique.
Certains de ces chapitres affichent un taux d’exécution de 100 % comme le montre le tableau
ci-après :
En millions de FCFA
Taux
Chapitre Dotations
Libellé Exécution d’exécution
Budgétaire Finales
%
88
Tous les chapitres budgétaires ont exécuté leurs budgets à plus de 90 % sauf deux chapitres,
25 « Décentralisation et Développement Local » et 50 « Fonction Publique et Réforme
Administrative » qui enregistrent 73,18 % et 82,27 % respectivement.
S’agissant des organes constitutionnels, les taux d’exécution affichés, qui résultent des
déblocages du Ministère des Finances, pourraient ne pas traduire le niveau réel d’exécution.
L’année 2018 a connu deux (02) ouvertures de crédits en cours d’exercice : la première par
l’ordonnance no 2018/002 du 04 juin 2018, modifiant et complétant certaines dispositions de la
loi no 2017/021 du 20 décembre 2017 portant loi de finances de la République du Cameroun
pour l’exercice 2018 (loi de finances initiale) ; la deuxième à travers le décret no 2019/3401/
CAB/PM du 18 septembre 2019 portant ouverture des crédits à titre d’avance pour l’exercice
2018.
Les ouvertures de crédits par le décret d’avance du 18 septembre 2019 pour la fin de gestion de
l’exercice 2018 qui est la première depuis la promulgation de la loi n o 2018/012 du 11 juillet
2018 supra, concernent 26 programmes répartis dans 20 chapitres budgétaires et financent
notamment :
- l’augmentation du réseau routier (28 353,03 Millions FCFA en AE et CP) porté par le
chapitre 36 - Travaux Publics (Programme 467 - Construction des Routes et Autres
Infrastructures) ;
- l’amélioration de la qualité d’eau potable distribuée aux populations (27 427, 96 Millions
FCFA en AE et CP) portée par le chapitre 32 - Eau et Energie (Programme 423 - Accès à
l’Eau Potable et à l’Assainissement Liquide) ;
- la couverture budgétaire des biens et services rendus par les services de l’Etat (21 354, 22
millions FCFA en AE et CP) du chapitre 65 - Dépenses Communes (Programme 685 -
Dépenses Communes de Fonctionnement) ;
- la couverture budgétaire des frais de justice rendue dans les juridictions (18 677, 86
millions FCFA en AE et CP) du chapitre 08 - Justice (Programme 108 - Amélioration de
l’Activité Juridictionnelle).
Les montants et poids des crédits ouverts par le décret d’avance se présentent dans le
tableau ci-dessous :
89
Volume crédits
Nature Crédits ouverts ouverts dans le
Programme dépenses en AE et CP Budget Global
Modifiés
Chapitre Budgétaire : 16 Sports et Education
Physique
FINEX 33 288 498 718 16,92 %
Programme : 212 Développement des
Infrastructures Sportives
Chapitre Budgétaire : 36 Travaux Publics
Programme : 467 Construction des Routes et FINEX 28 353 026 826 14,41 %
Autres Infrastructures
Chapitre Budgétaire : 32 Eau et Energie
Programme : 423 Accès à L’Eau Potable et à FINEX 27 427 964 867 13,94 %
l’Assainissement Liquide
Chapitre Budgétaire : 65 Dépenses Communes
Biens et
Programme : 685 Dépenses Communes de 21 354 219 140 10,86%
Services
Fonctionnement
Chapitre Budgétaire : 32 Eau et Energie
FINEX 18 909 188 226 09,61 %
Programme : 422 Accès à L’Energie
Chapitre Budgétaire : 08 Justice Biens et
Programme : 108 Amélioration de l’Activité Services (Frais 18 677 859 529 09,49 %
Juridictionnelle de justice)
Chapitre Budgétaire : 13 Défense
Biens et
Programme : 166 Renforcement de la Défense 17 778 658 773 09,04 %
Services
du Territoire
Chapitre Budgétaire : 12 Délégation Générale à
la Sureté Nationale
FINEX 9 955 449 244 05,06 %
Programme : 155 Redynamisation Du Système
De Renseignement
Chapitre Budgétaire : 94 Interventions en
Investissement
BIP/RIO 2 736 812 263 01,39 %
Programme : 709 Interventions en
Investissement
Chapitre Budgétaire : 13 Défense
Programme : 166 Renforcement de la Défense BIP/RIO 2 710 800 587 01,38 %
du Territoire
Chapitre Budgétaire : 40 Sante Publique
FINEX 2 508 699 373 01,28 %
Programme : 528 Promotion de la Sante
Chapitre Budgétaire : 30 Agriculture et
Développement Rural
Programme : 392 Amélioration de la FINEX 1 854 539 668 0,94 %
Productivité et de la Compétitive des Filières
Agricoles
Chapitre Budgétaire : 92 Participations
Programme : 697 Participation de l’Etat dans Participation 1 787 392 279 0,91 %
les Entreprises Parapubliques et Privées
90
Volume crédits
Nature Crédits ouverts ouverts dans le
Programme dépenses en AE et CP Budget Global
Modifiés
Chapitre Budgétaire : 07 Administration
Territoriale
FINEX 1 752 082 138 0,89 %
Programme : 094 Développement du
Dispositif National de Protection Civile
Chapitre Budgétaire : 33 Forets et Faune
Programme : 962 Sécurisation et Valorisation FINEX 1 504 016 550 0,76 %
des Ressources Faunique et des Aires Protégées
Chapitre Budgétaire : 31 Pèches, Elevage et
Industries Animales
FINEX 1 503 338 824 0,76 %
Programme : 406 Développement des
Productions et des Industries Animales
Chapitre Budgétaire : 32 Eau et Energie
FINEX 1 405 989 053 0,71 %
Programme : 421 Offre d’Energie
Chapitre budgétaire : 27 Décentralisation et
Développement Local
FINEX 633 167 886 0,32 %
Programme 351: Approfondissement du
Processus de Décentralisation
Chapitre Budgétaire : 40 Sante Publique
Programme : 530 Gouvernance et Appui FINEX 502 546 124 0,26 %
Institutionnel dans le Secteur Sante
Chapitre Budgétaire : 22 Economie,
Planification et Aménagement du Territoire
Programme : 304 Renforcement de la
FINEX 486 998 853 0,25 %
Planification du Développement et
Intensification des Actions d’Aménagement du
Territoire.
Chapitre Budgétaire : 25 Enseignements
Secondaires
Programme : 333 Intensification de la
FINEX 428 100 043 0,22 %
Professionnalisation et Optimisation de la
Formation dans le Sous-secteur des
Enseignements Secondaires
Chapitre Budgétaire : 31 Pèches, Elevage et
Industries Animales
FINEX 359 365 000 0,18 %
Programme : 408 Développement des
Productions Halieutiques
Chapitre 26: Jeuneuse et Education Civique
Programme 347: Insertion Socio-économique FINEX 239 122 815 0,12 %
des Jeunes
Chapitre Budgétaire : 06 Relations Extérieures
Programme : 078 Gestion des Camerounais à FINEX 231 224 843 0,12 %
l’Etranger
Chapitre Budgétaire : 33 Forets Et Faune
Programme : 961 Aménagement et FINEX 173 747 463 0,09 %
Renouvellement de la Ressource Forestière.
91
Plus de trois quart (85,65 %) des ouvertures de crédits de ce décret d’avance en autorisation
d’engagement et crédit de paiement sont concentrées sur six (06) chapitres budgétaires : Sport
et éducation physique, Travaux publics, Eau et énergie, Dépenses communes, Justice, et Défense.
En outre, l’article 4(6) de la loi n° 2018/012 du 11 juillet 2018 sus visée dispose : « aucun impôt
ne peut être émis, recouvré ou exonéré, et aucune dépense ne peut être engagée ou
ordonnancée pour le compte de l’Etat, sans avoir été autorisée par une loi de finances ».
Observation n° 11 :
La Chambre des Comptes observe que des dépenses ont été effectuées sans crédits
ouverts, le décret d’avance n° 2019/3401/CAB/PM du 18 septembre 2019 ne venant
qu’en régularisation.
- par ailleurs, ces dépenses sont exécutées sans ordonnancements préalables, les Donateurs
procédant au décaissement des fonds directement au profit des unités de projets, en marge
du circuit normal d’exécution et de contrôle des dépenses. La couverture budgétaire des
décaissements ainsi constatés, ne peut intervenir qu’à postériori dans la limite du plafond
prévu en loi de finance.
Toutefois, le Ministère des finances prend acte de la nécessité de faire intervenir de tel décret
avant la fin de la période complémentaire de fin d’exercice.
Position de la Chambre des Comptes
La Chambre des Comptes prend acte des explications du Ministère des Finances. Toutefois,
elle maintient sa recommandation de faire intervenir de tels décrets avant la fin de
l’exercice budgétaire ou au plus tard pendant la période complémentaire.
92
Par ailleurs, les annexes du PLR précisent que « l’urgence et la nécessité impérieuse d’intérêt
national étant justifiées par l’exécution des dépenses liées à la CAN et les problèmes de sécurité
rencontrés dans la partie anglophone du pays », un décret d’avance a été pris pour un montant
de 196 000 000 000 FCFA, correspondant aux décaissements extérieurs au titre des prêts-projets
et aux dépenses sur financements intérieurs.
Or, l’article 4 (8) de la loi n° 2018/012 du 11 juillet 2018 sus visée dispose : « les budgets des
administrations publiques présentent de façon sincère l’ensemble de leurs recettes et dépenses.
Leur sincérité s’apprécie compte tenu des informations disponibles au moment de leur
élaboration et des prévisions qui peuvent raisonnablement en découler ».
Observation n° 12 :
La Chambre des Comptes observe que l’évaluation des prévisions budgétaires de certaines
dépenses n’a pas été réaliste, notamment celles liées à l’organisation de la CAN.
L’exécution des dépenses de l’exercice 2018, liées à l’organisation de la CAN 2021 a été motivée
par l’engagement politique de la plus haute autorité de l’Etat, lequel du fait de l’urgence, a
occasionné des coûts supplémentaires. Les données produites par le Ministère des Finances ne
sont que le reflet de cet engagement.
La Chambre des Comptes prend acte des explications du Ministère des Finances.
Dans la « situation détaillée des dépenses à régulariser de l’exercice 2018 non couvertes »,
produite dans l’annexe 6 du PLR, le montant des sommes à régulariser est de 196 045 742 571
FCFA. Cette situation a servi de base à la prise du décret d’avance n° 2019/3401/CAB/PM du 18
septembre 2019 dans lequel le montant des sommes à régulariser est plutôt de 196 712 809 085
FCFA, soit une différence de 667 066 514 FCFA.
Observation n° 13 :
93
La Chambre des Comptes observe un écart de 667 066 514 FCFA entre le montant pris par
le décret d’avance et le montant présenté dans la « situation détaillée des dépenses à
régulariser de l’exercice 2018 non-couverte ».
Le Ministère des Finances prend acte de cette observation, qui relève d’une erreur matérielle des
services techniques lors de l’élaboration de l’annexe n° 6 du PLR.
En réalité, aucune discordance n’est notée au niveau des chiffres, du décret d’avance et de la
situation détaillée de dépenses à régulariser qui s’élèvent tous les deux à la somme FCFA
131 667 066 514.
Nous vous faisons tenir par la présente, la version actualisée de l’annexe n°6, en cohérence avec
le décret d’avance.
Les programmes sont groupés en deux catégories : les programmes opérationnels et les
programmes support.
Les programmes opérationnels sont orientés vers l’accomplissement des tâches qui visent
l’amélioration du niveau de vie des citoyens. Quant aux programmes support, ils appuient les
programmes opérationnels à travers la mobilisation des moyens transversaux indispensables
pour l’atteinte de l’objectif visé supra.
94
Volume du
Dotation Dotation du
programme
Chapitres budgétaire programme
support dans
budgétaires Programme support globale support
le budget
ordonnancés ordonnancés
global
Programme : 033 Gouvernance
Chapitre budgétaire :
et Appui Institutionnel des
03 Assemblée 20 224 000 000 16 274 364 000 80,47 %
Services de d'Assemblée
Nationale
Nationale
Programme : 047 Gouvernance
Chapitre budgétaire :
et Appui Institutionnel des
04 Services du 14 919 580 360 13 100 829 669 87,81 %
Services Internes et rattaches aux
Premier Ministre
Services du Premier Ministre
Chapitre budgétaire : Programme : 061 Gouvernance
05 Conseil et Appui Institutionnel du 1 415 734 807 1 245 827 365 88,00 %
Economique et Social Conseil Economique et Social
Programme : 079 Gouvernance
Chapitre budgétaire :
et Appui Institutionnel dans le
06 Relations 33 347 082 198 17 696 925 391 53,07 %
Sous-secteur des Relations
Extérieures
Extérieures
Programme : 121 Gouvernance
Chapitre Budgétaire :
Et Appui Institutionnel Dans Le 3 152 430 170 2 172 850 192 68,93 %
09 Cour Suprême
Sous-secteur Cour Suprême
Programme : 717 Gouvernance
Chapitre budgétaire :
et Appui Institutionnel dans le 15 177 718 139 8 903 883 056 58,66 %
10 Marches Publics
Sous-secteur Marches Publics
Chapitre budgétaire :
12 Délégation Programme : 152 Gouvernance
94 345 798 429 64 337 912 872 68,19 %
Générale à la Sureté et Appui Institutionnel
Nationale
Programme : 183 Gouvernance
Chapitre budgétaire :
et Appui Institutionnel dans le 4 021 153 217 2 211 454 444 55,00 %
14 Arts et Culture
Sous-secteur Arts et Culture
Programme : 228 Gouvernance
Chapitre budgétaire :
et Appui Institutionnel du Sous- 4 344 036 601 2 232 148 867 51,38 %
17 Communication
secteur Communication
Programme : 244 Gouvernance
Chapitre Budgétaire :
et Appui Institutionnel dans le
18 Enseignement 71 449 190 034 62 829 627 234 87,94 %
Sous-secteur Enseignement
Supérieur
Supérieur
Chapitre budgétaire : Programme 350: Gouvernance et
27 Décentralisation Appui Institutionnel au Ministère
3 710 632 201 2 365 350 472 63,75 %
et Développement de la Décentralisation et du
Local Développement Local
Chapitre Budgétaire : Programme : 543 Gouvernance
41 Travail et Sécurité et Appui Institutionnel du Sous- 3 745 281 829 2 138 171 841 57,09 %
Sociale secteur Travail et Sécurité Sociale
Programme 615: Gouvernance et
Chapitre 49: Conseil
Appui Institutionnel au Conseil 2 500 000 000 2 500 000 000 100,00 %
Constitutionnel
Constitutionnel
Chapitre budgétaire : Programme : 618 Gouvernance
7 821 144 241 6 897 922 756 88,20 %
50 Fonction Publique et Appui Institutionnel du
95
Volume du
Dotation Dotation du
programme
Chapitres budgétaire programme
support dans
budgétaires Programme support globale support
le budget
ordonnancés ordonnancés
global
et de la Réforme Ministère de la Fonction Publique
Administrative. et de la Réforme Administrative
Chapitre budgétaire:
Programme : 735 Gouvernance et
54 Commission
Appui Institutionnel de la
Nationale pour la
Commission Nationale pour la 3 400 000 000 3 400 000 000 100,00 %
Promotion du
Promotion du Bilinguisme et du
Bilinguisme et
Multiculturalisme
Multiculturalisme
Il est nécessaire de relever que lors de la préparation de l’avis sur le projet de règlement de
l’exercice 2017, le Ministère des Finances avait pris acte des montants élevés alloués pour
l’exécution des programmes support, et imputait ces sommes aux salaires et consommations
courantes (eau et électricité) ainsi que certains crédits à gestion centrale. Toutefois, il a promis
que des efforts devraient être menés dans le sens d’une meilleure discipline budgétaire.
Observation n° 14 :
La Chambre des Comptes observe que malgré les efforts annoncés, certaines
administrations continuent d’allouer la plus grande part de leurs dépenses totales
ordonnancées à leurs programmes support.
Le Ministère des finances prend acte. Toutefois, cette situation se justifie par le fait que les
salaires qui représentent le poste le plus important des budgets des chapitres ministériels, sont
encore logés dans les programmes supports de ces différentes administrations. Une évolution
visant la décongestion de ces salaires vers les programmes opérationnels est amorcée.
La Chambre des Comptes prend acte des explications du Ministère des Finances.
L’enveloppe budgétaire allouée aux dépenses de fonctionnement de l’Etat pour l’exercice 2018
s’élevait à 2 405 471 750 000 FCFA contre 2 162 319 135 398 FCFA en 2017, soit une
augmentation de 243 152 614 602 FCFA, pour un taux de 11,24 %.
La chronique des budgets de fonctionnement adoptés lors des trois derniers exercices est
retracée dans le tableau ci-dessous :
96
Tableau 22. Evolution du budget de fonctionnement de 2016 à 2018
Budget de
2 133 458,06 2 162 319,14 2 405 471,75
fonctionnement
Budget total 4 234 700,00 4 373 800,00 4 886 212,81
Part du budget de
fonctionnement dans le 50,38 % 49,44 % 49,22 %
budget total
La part du budget de fonctionnement est en régression dans les dépenses de l’Etat. Ainsi, de
50,38 %, en 2016, il passe à 49,44 % en 2017 et représente 49,22 % du budget 2018, soit une
régression moyenne de 0,4 % par an.
La dotation finale allouée à la consommation des biens et services était de 714 119,04 millions
de FCFA. Les crédits ordonnancés se sont élevés à 707 872,12 millions de FCFA et les paiements
effectués ont été d’un montant total de 580 897,20 millions de FCFA. Les restes à payer générés
après exécution du budget 2018 sont de 126 974,95 millions de FCFA.
Les consommations de biens et services connaissent une évolution en dents de scie mais
décroissante par rapport à 2016. Ainsi, elles valaient 730 113,5 millions de FCFA en 2016 ;
597 406,31 millions de FCFA en 2017 enfin 714 119,09 en 2018. Cette tendance baissière par
rapport à 2016 s’observe aussi du point de vue de leur importance dans le budget de
fonctionnement global. Aussi, ces dépenses représentaient-elles respectivement 34,22 % en
2016 ; 27,62 % en 2017 et 29,68% en 2018.
97
Dépenses sur biens et services 730 113,50 597 406,31 714 119,09
Elles sont inscrites au chapitre budgétaire 65 « Dépenses communes ». Les dotations finales
dudit chapitre se sont évaluées à la somme de 471 592,73 millions de FCFA. Les crédits
ordonnancés se sont élevés à 461 260,40 millions de FCFA et les paiements effectués pour un
montant total de 395 832,52 millions de FCFA. Les restes à payer sur dépenses communes pour
le compte du budget 2018 sont de 65 427,82 millions de FCFA.
Les dépenses communes ont enregistré une progression continue ces trois derniers exercices.
Elles se sont tour à tour élevées à 319 144,56 millions de FCFA en 2016 ensuite
419 010,81 millions de FCFA en 2017 et enfin 471 592,73 millions de FCFA en 2018.
Leur volume dans le budget de fonctionnement de l’Etat est respectivement, de 14,95 % en 2016,
19,37 % en 2017 et 19,60 % en 2018.
Les documents reçus par la Chambre des Comptes pour l’examen des dépenses
d’investissement 2018 sont constitués :
Observation n° 15 :
La Chambre des Comptes observe que le rapport de l’exécution du BIP 2018 est un rapport
provisoire, contrairement à celui de l’année dernière qui était un rapport définitif.
98
Le Ministère des Finances prend acte. Toutefois, il convient de préciser que le MINEPAT a
expliqué l’intitulé « provisoire » du rapport produit sur l’exécution du BIP 2018 par l’attente
des observations de la Chambre des Comptes sur le PLR.
La Chambre des Comptes n’ayant formulé aucune observation sur lesdites données, le
MINEPAT a produit en annexe à la présente correspondance, la version définitive dudit
rapport dont les données sont identiques à celles du rapport provisoire précédemment mis à
la disposition de la haute Juridiction.
La Chambre des Comptes prend acte des explications du Ministère des Finances, mais
rappelle que le caractère définitif du rapport de l’exécution du BIP ne saurait être
subordonné à ses observations sur le PLR.
Le BIP de l’exercice 2018 a diminué de 1,24 % par rapport à l’exercice 2017, passant d’une
dotation finale de 1 446 784 445 076 FCFA (2017)1 à 1 428 776 363 341 FCFA2 (2018).
Il représente 29 % des dépenses budgétaires de l’Etat en 2018, contre 33 % en 2017, soit une
régression de 4 %.
Taux
Exécution
Chapitre Libelle Dotations finales d’exécution
(Ordonnancement)
(%)
92 Participations 42 517 639 599 42 471 100 040 99,89
94 Intervention en investissement 252 539 177 008 245 505 386 221 97,21
Financement extérieur (FINEX) 593 266 784 000 593 153 807 997 99,98
TOTAL 1 428 776 363 341 1 395 012 067 121 97,64
Toutefois, les données contenues dans le PLR et celles contenues dans la situation
d’exécution du BIP par chapitre/Région/Programme/Action/Projet présentent des
discordances comme l’illustre le tableau suivant :
100
Total 1 428 776 1 395 012 1 310 533 1 368 394 118 243 26 618
Observation n° 16 :
La Chambre des Comptes observe une discordance sur les données de l’exécution du
budget d’investissement entre le Projet de Loi de Règlement produit par le MINFI et la
situation d’exécution du BIP par Chapitre/Région/Programme/Action/Projet produite par
le MINEPAT.
La discordance relevée par la Juridiction Financière, entre le PLR produit par le Ministère des
Finances et les données d’exécution du budget d’investissement produites par le MINEPAT, est
expliquée par les retraitements effectués sur le Chapitre 65 (dépenses communes).
En effet, dans le PLR, les dépenses supportées par ledit Chapitre sont classées pour leur montant
total en dépenses courantes ; ce qui n’est pas le cas du Rapport du MINEPAT, qui procède à un
retraitement en augmentant les dépenses de capital à hauteur des crédits du Chapitre 65 ayant
supporté les dépenses d’investissement.
Aussi, la Chambre des Comptes recommande que dans le cadre de son office, les états
desdits retraitements lui soient à l’avenir transmis.
Tableau 26. Situation des décaissements des projets non budgétisés dans la loi des
Finances
101
231 224 843
Projet d’Appui aux initiatives de la Diaspora
1 752 082 138
Projet d’Appui pour les Réfugiés
Projet d’extension au plan national d’un système intelligent de vidéo 9 955 449 244
surveillance
43 518 237
Projet d’Appui au Renforcement de l’Education au Cameroun (PAREC)
57 053 172
Fonds d’Expertise et de renforcement de Capacités (FERC) N°12
Projet d’Amélioration de l’Efficacité de la Dépense Publique et du Système 289 243 531
Statistique (PEPS)
140 702 150
Plantations RIZ &MAÏS
1 120 000 000
Grassfield Participatory and Integrated Rural Development Project (GP-IRDP)
402 422 720
Projet d’Appui au Développement des Filières Agricoles (PADFA)
704 687 449
Projet d’Appui à la Chaine D'Abattage
359 365 000
DEBARCADERE YOUPWE
9 387 532 883
Projet d’adduction d'Eau dans 4 villes
13 262 431 708
Projet d’Adduction en Eau Potable Meyomessala-Nkongsamba et Melon
18 916 039 748
Projet d’Electrification de 350 Localités II
109 968 049
Etudes PIE CMR-TCHAD
Projet d’Electrification rurale et d’Accès à l’Energie dans les zones sous- 352 128 552
desservies au Cameroun (PERACE)
4 385 306 085
Réhabilitation du Système Eau Potable
173 747 463
Projet d’Appui au Secteur Forestier
1 492 498 962
Programme de gestion durable des ressources naturelles du Sud-Ouest
150 000 000
Projet SKILLS
6 625 885 464
Travaux de butimage de la route BAMENDA - ENUGU
Projet de Facilitation du Transport sur le Corridor Brazzaville-Yaoundé (KETTA 2 011 867 711
- DJOUM I)
Projet de Facilitation du Transport sur le Corridor Brazzaville-Yaoundé (KETTA 9 647 372 682
- DJOUM II)
363 872 357
Projet de Construction de la Route Mbere - Ngaoundéré
Travaux de réhabilitation de la route Maroua-Kousseri et contournement de 3 520 079 434
Kousseri
781 916 352
Projet CSI
322 786 426
Projet d’Appui aux Investissement du Secteur de la Santé (PAISS)
Programme Santé/SIDA dans une approche sectorielle « Sector Wide 290 681 080
Approach » (SWAP Santé SIDA)
102
388 926 831
Projet de Renforcement du Système National de Transfusion Sanguine
87 238 790 271
Total des décaissements des projets hors loi des finances 2018
L’article 5(5) de la loi n° 2007/006 du 26 décembre 2007 portant Régime Financier de l’Etat
dispose que : «Aucune recette ne peut être émise et recouvrée, aucune dépense engagée ou
ordonnancée pour le compte de l'Etat, sans avoir été autorisée par une loi de finances ».
Dans le même sens, la loi n° 2018/012 du 11 juillet 2018 portant régime financier de l’Etat et des
autres entités publiques dispose en son article 4(6) qu’ : «Aucun impôt ne peut être émis,
recouvré ou exonéré, et aucune dépense ne peut être engagée ou ordonnancée pour le compte
de l’Etat, sans avoir été autorisée par une loi de finances ».
Cet état des faits remet en cause le principe de l’autorisation budgétaire préalable des recettes
et des dépenses.
Observation n° 17 :
La Chambre des Comptes observe que vingt-neuf (29) projets financés sur ressources
extérieures (FINEX) n’ont pas été autorisés par une loi de finances, tel qu’indiqué dans la
« Situation d’exécution des projets à financements extérieurs ».
Ces projets sont ceux ayant fait l’objet d’autorisation dans les précédentes Lois de Finances, et
dont les appels de fonds émis les années antérieures, ont fait l’objet de décaissement au courant
de l’exercice 2018. Aussi, les FINEX constituent des « Crédits évaluatifs » pour lesquels les
décaissements s’opèrent sans engagement et ordonnancement préalables. Les décaissements
y afférents se font suivant le rythme d’évolution des travaux.
En outre, le Décret du Premier Ministre, Chef du Gouvernement portant ouverture des crédits à
titre d’avance pour l’exercice 2018 suscité, prend en compte tous les projets ayant fait l’objet de
décaissement bien que ne figurant pas dans la Loi de Finances 2018.
La Chambre des Comptes prend acte des explications du Ministère des Finances.
Chapitre 15 : MINEDUB
Projet d'Appui à la
Appui de la BID à la Scolarisation dans
52 15 197
construction des les zones de
01 980050 273 199 436 429 947 414 156 747 978
salles de classe par le l'Education
2222
PASZEP prioritaire (PASZEP):
FINEX
Chapitre 16 : MINSEP
Chapitre 18 : MINESUP
104
Chapitre 20 : MINFI
Chapitre 25 : MINESEC
Projet de
52 25 333 l'Enseignement
Mise en place des
01 980000 Secondaire - 700 038 043 700 038 043
Lycées professionnels
2799 Technique (PEST):
FINEX
Chapitre 26 : MINJEC
Chapitre 27 : MINDDEVEL
Financements
Programme de
52 27 351 extérieurs au profit
Décentralisation
02 980001 du Programme 114 314 843 747 481 729 633 166 886
FEICOM-Villes
2799 FEICOM-Villes
moyennes
moyennes
Chapitre 28 : MINEPDED
105
forêts et dégradation des
l'augmentation des forêts et
stocks de carbone l'augmentation des
(REDD+) stocks de carbone
(REDD+)
Sustainable farming
and critical habitat
conservation to
achieve biodiversity
52 28 362
mainstreaming and FINEX Projet
06 980000 - 82 874 552 82 874 552
protected areas SUFACHAC
2020
management
effectiveness in
Western Cameroon-
SUFACHAC
Chapitre 30 : MINADER
Chapitre 31 : MINEPIA
FINEX du Projet
Livestock and
52 31 406 Livestock and
development Project
06 980000 development Project 253 538 000 1 052 189 351 798 651 351
For the North West
2020 For the North West
Region (LIFIDEP)
Region (LIFIDEP)
FINEX pour le Projet
52 31 406 Projet de promotion
de promotion de
06 980000 de l'entreprenariat - 230 278 000 230 278 000
l'entreprenariat
2020 aquacole (PPEA)
aquacole (PPEA)
Chapitre 32 : MINEE
106
FINEX: Projet de
Projet de mise à mise à niveau des
52 32 421
niveau des réseaux de réseaux de transport
03 980002 - 1 412 976 003 1 412 976 003
transport de de l'électricité
2254
l'électricité (SONATREL)
FINEX: Projet de
Projet de
renforcement et
52 32 422 Renforcement et
extension des
02 981210 d'Extension des 3 702 678 402 4 030 284 974 327 606 572
réseaux électriques
2254 Réseaux Electriques
de transport
de Transport
FINEX: Projet
Electrification Rurale électrification rurale
de 03 Régions du de 3 régions du
52 32 422 Cameroun: Adamaoua Cameroun :
02 981510 (18 villages), Nord (22 Adamaoua (18 2 410 000 12 882 000 10 472 000
2254 villages), Extrême villages); Nord (22
Nord (10 villages) sur villages); Extrême-
financement BADEA Nord 10 villages)
FINEX: projet
52 32 423 Adduction en eau
d'Alimentation en
02 981810 potable (AEP) 7 443 016 658 835 710 848 392 694 190
eau potable de 07
2246 centres BADEA-OFID
centres secondaires
Chapitre 33 : MINFOF
FINEX du Projet de
Projet de conservation
conservation et
et d'utilisation
52 33 961 d'utilisation durable
durable des
01 980000 des ressources 131 090 000 212 089 549 80 999 549
ressources forestières
2203 forestières du Massif
du Massif forestier de
forestier de Ngoyla-
Ngoyla-Mintom
Mintom
FINEX du
Programme de
52 33 962 Programme de
gestion durable des
03 980000 gestion durable des - 11 517 588 11 517 588
ressources naturelles
2203 ressources naturelles
du Sud-Ouest
du Sud-Ouest
Chapitre 36 : MINTP
FINEX :
52 36 467
Bitumage de la route Réhabilitation de la
01 980000 6 003 094 644 13 164 333 921 7 161 239 277
Olama-Kribi route Grand Zambi -
2250
Kribi
FINEX: Travaux de
52 36 467 Bitumage de la route bitumage de la route
01 980000 SANGMELIMA - Sangmelima-Bikoula - 111 232 508 111 232 508
2250 BIKOULA (65KM) (65KM)
107
FINEX : Travaux de
52 36 467 Bitumage de la route bitumage de la route
01 981110 Batchenga-Ntui- Lena-Sengbe (71,5 - 7 657 297 426 7 657 297 426
2250 Yoko- Lena –Tibati km) Lot5
FINEX : Travaux de
52 36 467 Bitumage de la route bitumage de la route
01 981110 Batchenga-Ntui- Mankim-Yoko (82,1 - 7 657 297 426 7 657 297 426
2250 Yoko- Lena –Tibati km) Lot3
FINEX : Travaux de
52 36 467 Bitumage de la route
bitumage de la route
01 981110 Batchenga-Ntui- 5 210 475 000 7 657 297 426 2 446 822 426
Ntui-Mankim (96,7
2250 Yoko- Lena –Tibati
km) Lot2
FINEX : Travaux de
bitumage de la route
Batchenga - Ntui y
52 36 467 Bitumage de la route compris la
01 981110 Batchenga-Ntui- construction d’un 5 210 475 000 7 657 297 426 2 446 822 426
2250 Yoko- Lena –Tibati pont sur le fleuve
Sanaga à Nachtigal
(21,3 km) Lot1:
FINEX : Travaux de
52 36 467 Bitumage de la route
bitumage de la route
01 981110 Batchenga-Ntui- 5 210 475 000 7 657 297 426 2 446 822 426
Yoko-lena (44,9 km)
2250 Yoko-Lena –Tibati
Lot4
FINEX :
52 36 467 Aménagement des
Aménagement de
01 981410 entrées Est et Ouest 4 084 079 000 11 686 423 723 7 602 344 723
l'entrée Ouest de
2250 de Douala
Douala
FINEX : Travaux de
Bitumage de la route
Bitumage de la route
52 36 467 Manki-Pont de la
Manki-Pont de la
01 981710 Mape et construction - 2 157 564 600 2 157 564 600
Mape et construction
2250 du pont sur la Mape
du pont sur la Mape
(RN6)
(RN6)
FINEX : Travaux de
52 36 467 bitumage Kumba-
Bitumage de la route
01 981910 Mamfe (lot1:Kumba - 11 159 252 327 11 355 498 413 196 246 086
Kumba-Mamfe
2250 Nfaitock et lot2 :
Nfaitock - Mamfe)
52 36 467 Construction du FINEX : Construction
02 981410 deuxième pont sur le du deuxième pont 8 558 588 000 10 722 365 464 2 163 777 464
2251 Wouri sur le Wouri
FINEX : Travaux de
Travaux de
52 36 467 Construction de
Construction de
06 981110 l'Autoroute - 13 231 821 373 13 231 821 373
l'Autoroute Douala-
2250 Yaoundé-Douala
Yaoundé (Phase 1)
(phase1)
108
FINEX: Travaux de
réhabilitation de la
Travaux de
52 36 468 route Yaoundé-
réhabilitation de la
01 981110 Bafoussam- 5 923 950 264 10 531 467 137 4 607 516 873
route Yaoundé-
2250 Babadjou: lot 1 :
Bafoussam-Bamenda
Pont d’Ebebda-
Kalong y compris la
Travaux de
Travaux de
réhabilitation de la
52 36 468 réhabilitation de la
route Maroua-
01 981310 route Mora - 232 131 000 6 357 773 981 6 125 642 981
Kousseri et
2250 Dabanga – Kousseri
contournement de
(FINEX)
Kousseri
Travaux de
réhabilitation de la Travaux de
52 36 468
route Maroua- réhabilitation de la
01 981310 79 144 000 1 963 956 568 1 884 812 568
Kousseri et route Maroua-Mora
2250
contournement de (FINEX)
Kousseri
FINEX : Programme
52 36 468 Programme IV de
IV de réhabilitation
04 980000 réhabilitation des - 106 324 070 106 324 070
des ponts en BA ou
2251 ponts en BA ou BP
BP
Chapitre 40 : MINSANTE
Programme d'appui
52 40 527 aux services de santé
Renforcement de la
04 980000 maternelle, 12 330 461 550 12 432 088 276 101 626 726
vaccination de routine
2272 néonatale et Infantile
(FINEX)
52 40 528 Programme d’appui à Programme d’appui
02 980000 la santé de la à la santé de la - 397 752 727 397 752 727
2272 reproduction reproduction (FINEX)
Projet d'appui à la
52 40 528 Programme d’appui à
Santé de la
02 980000 la santé de la - 2 110 946 646 2 110 946 646
Reproduction PASAR
2272 reproduction
(FINEX)
Projet d'organisation
Projet d'organisation
de la collecte et de
de la collecte et de
destruction par
destruction par
incinération aux
incinération aux
52 40 530 normes
normes
01 980000 internationales des 655 957 000 1 311 914 000 655 957 000
internationales des
2272 déchets hospitaliers
déchets hospitaliers
dangereux dans les
dangereux dans les
formations sanitaires
formations sanitaires
du Cameroun Phase
du Cameroun
1 FINEX
52 40 530 Programme conjoint
Projet de
02 980000 MINSANTE/AFD/KFW - 3 581 317 111 3 581 317 111
renforcement de la
2272 phase I (FINEX)
109
performance du
système de sante
Projet de
Projet de
52 40 530 renforcement de la
renforcement de la
02 980000 Performance du - 7 863 181 268 7 863 181 268
performance du
2272 système de santé
système de sante
(FINEX)
Projet d'appui au
Projet d'appui au
renforcement des
52 40 531 renforcement des
services de soins de
07 980000 services de soins de - 115 270 540 115 270 540
santé primaire et
2221 santé Primaire et
secondaire (PRSS)
Secondaires (PRSS)
FINEX
Chapitre 42 : MINAS
Renforcement de
l'offre de service en Ressources
52 42 557 matière de Extérieures (Projets
03 980000 rééducation, de UNICEF et - 270 000 000 270 000 000
2223 réhabilitation et de construction du
prise en charge des CRPH de Maroua)
PSV
Chapitre 45 : MINPOSTEL
Total 118 178 212 124 346 400 292 989 228 222 080 865
Le MINEPAT explique ces écarts d’un montant total de 228 222 080 865 FCFA par les
décaissements effectués en 2018 mais concernant des appels de fonds émis au cours des
exercices antérieurs.
Observation n° 18 :
La Chambre des Comptes observe qu’en l’absence des informations sur les appels de fonds
des exercices antérieurs décaissés en 2018, elle n’est pas en mesure de s’assurer que les
plafonds fixés pour cet exercice ont été respectés.
A date, seules les données relatives aux appels de fonds non exécutés au terme de l’exercice
2018 sont disponibles. Pour le compte de l’exercice 2019, un accent particulier sera mis sur la
110
présentation par projet des appels de fonds émis antérieurement et ayant fait l’objet de
décaissement au courant de l’exercice budgétaire concerné.
Les dépenses relatives au budget d'investissement public des organismes d'une dotation finale
de 1 124 707 679 034 FCFA ont été exécutées à hauteur de 1 098 508 539 835 FCFA
(ordonnancement)3, soit un taux de 97,67 %. Il est en régression de 1,14 point par rapport au
L’évolution des dépenses en capital des organes constitutionnels et des ministères en crédits de
paiement (CP), par source de financement (internes et externes), sur les quatre derniers exercices
se présente comme suit :
Tableau 28. Evolution des dépenses en capital des organes constitutionnels et des
Ministères
Variation
Source de financement 2015 2016 2017 2018
2017- 2018 (%)
Ressources Internes 821,0 1000,8 961,9 695,5 -27,70
RIO 697,2 578,0 613,6 547 -10,85
RIO* 542,0 356,8 356,0 405,8 13,99
FCP/TDD 10,0 8,0 80,0 50 -37,50
FCP/DR 91,3 155,0 118,7 91,2 -23,17
RT 53,9 58,1 58,9 66,6 13,07
RIS (C2D) 27,8 27,8 33,3 23,5 -29,43
PTSJ 25,0 10 -60,00
Les annexes du PLR montrent que les dépenses relatives à cette action ont été prévues et
réalisées comme suit :
Observation n° 19 :
La Chambre des Comptes observe l’absence d’informations à la fois sur la nature des
appuis accordés aux EPA et sur les bénéficiaires desdits appuis.
Tout en prenant acte de ladite observation, nous vous faisons tenir ci-dessous, le tableau
des appuis dans le Chapitre 92 « Participations de l’Etat dans les entreprises parapubliques
et privées », qui présente la nature, le montant et les bénéficiaires des différents appuis.
112
NATURE
N° BENEFICIAIRES MONTANT
APPUI
BANQUE DE DEVELOPPEMENT DES ETATS DE L'AFRIQUE
1 2 698 166 666 Participations
CENTRALE (BDEAC)
La Chambre des Comptes prend acte des réponses du Ministère des Finances sur les
participations de l’Etat dans les entreprises publiques et maintient son observation quant
aux informations sur les Etablissements Publics Administratifs (EPA).
3.3.2.3.3.1. Service de la dette tel que présenté dans le Projet de Loi de Règlement
Dette publique extérieure 366 357 887 008 366 357 887 008 100,00 %
56 - Principal 210 655 360 000 210 655 360 000 100,00 %
- Intérêts 155 702 527 008 155 702 527 008 100,00 %
57 Dette publique intérieure 685 606 810 091 668 626 406 217 97,52 %
113
- Principal 638 505 602 065 621 525 198 191 97,34 %
Le service de la dette extérieure a été exécuté à 100 % des dotations budgétaires tandis que
celui de la dette intérieure l’a été à 97,52 %, soit un taux d’exécution global de 98,38 %.
Les affectations budgétaires destinées au service de la dette demeurent les plus élevées du
budget global de l’Etat. Un rapprochement entre le poids du service de la dette et le poids de
certains chapitres budgétaires permet de mettre en évidence cette réalité.
114
Libellé 31/12/2016 31/12/2017 31/12/2018
5 034 6 255 7 2 71
Total encours dette publique
Le rapport entre l’encours de la dette et les recettes propres de l’Etat est en augmentation
pour un stock de la dette qui dépasse nettement le double des recettes propres en 2018
pour s’établir à 2,11.
Quant au ratio entre l’encours de la dette et le service de la dette, il se stabilise à 7,031 suite
à une légère diminution du service de la dette. Autrement dit, il faudra à l’Etat au moins sept
exercices avec le niveau actuel du service de la dette, pour honorer ses engagements sans
prise en compte des intérêts.
Observation n° 20 :
La Chambre des Comptes observe que le stock de la dette de l’Etat représente plus
du double de ses recettes propres.
Le Ministère des Finances tient à relever que l’on ne saurait rapprocher le stock de la dette
avec les recettes propres d’un seul exercice. Les bonnes pratiques notamment les critères de
convergence du dispositif de surveillance multilatérale de la CEMAC, recommandent plutôt
le ratio du service de la dette d’un exercice sur les recettes propres de l’exercice, lequel ne
devrait pas être supérieur à 20 %.
Pour le compte de l’exercice 2018, le service de la dette s’élève à FCFA 472,5 milliards et les
recettes fiscales à FCFA 3853,4 milliards, soit un ratio de 17,21 %.
115
La Chambre des Comptes prend acte de la réponse du Ministère des Finances. Elle
maintient cependant son observation en insistant sur le fait que l’augmentation du
ratio « Encours de la dette/Recettes propres » par rapport aux exercices antérieurs
montre que la dette de l’Etat augmente plus vite que ses recettes propres.
La CEMAC dispose d’un cadre de surveillance multilatérale4 basé sur les critères qui
permettent d’apprécier la soutenabilité de la dette publique des Etats membres.
L’article 9 de la loi n° 2018/012 du 11 juillet 2018 portant régime financier de l’Etat et des
autres entités publiques, reprend cette contrainte en ses alinéas 1, 2 et 3 qui disposent que :
«(1) Les budgets des administrations publiques, notamment celui de l’Etat et des autres
personnes morales de droit public, doivent être établis et financés dans les conditions qui
garantissent la soutenabilité de l’ensemble des finances publiques ».
«(2) La politique budgétaire doit éviter tout déficit excessif. Elle repose sur des objectifs de
déficit garantissant à moyen et à long terme, la soutenabilité des finances publiques prévues
à l’alinéa 1 ci-dessus. Elle doit prendre en compte les exigences de convergence des
politiques économiques et financières résultant des conventions internationales et
régionales auxquelles la République du Cameroun adhère ».
«(3) A cette fin, le Gouvernement définit une politique budgétaire à moyen terme conforme
aux critères fixés par les conventions sous régionales régissant la Communauté Economique
et Monétaire de l’Afrique Centrale. Il en assure également la bonne mise en œuvre et se
prête aux obligations de la surveillance multilatérale ».
4Quatre critères quantitatifs, en vigueur depuis 2002 ont été adoptés lors du Conseil des Ministres de l’UEAC du 03 août 2001
à Douala.
116
Taux d’endettement public 26,02 % 30,77 % 34 %
Observation n° 21 :
Le rythme d’accroissement de la dette publique observé sur les récentes années reflète
l’accélération de la mise en œuvre des grands projets structurants engagés dans le cadre du
DSCE. Les prévisions de croissance établies lors du lancement du DSCE en 2010, prévoyaient
un taux de croissance du PIB à deux chiffres en 2020, malheureusement, les multiples
difficultés (notamment les retards observés dans la finalisation des certains projets
structurants, les crises sécuritaires et socio-économique ainsi que le ralentissement de
l’économie mondiale) rencontrées au cours de la première décennie de mise en œuvre, n’ont
pas permis d’atteindre cet objectif de croissance.
Néanmoins, avec l’achèvement et la mise en service effective des projets dits « de première
génération », notamment les barrages hydroélectrique, le port de Kribi, les centrales à gaz,
les routes, entres autres, les impacts escomptés de ces investissements devraient être plus
perceptibles dans le moyen terme et devraient permettre de soutenir la croissance et
renforcer la capacité des finances publiques. Par ailleurs, le lancement de la deuxième phase
du DSCE qui viendra consolider les acquis et corriger les échecs enregistrés lors de la
première phase permettra de redresser la courbe en vue de renforcer la croissance
économique. En outre, les multiples réformes engagées dans le cadre du Programme
Economique et Financier en cours avec le FMI auront également un effet positif important
sur la croissance et sur les recettes budgétaires, et permettront dans le moyen terme de
retrouver les équilibres budgétaires, financiers et extérieurs et d’améliorer les indicateurs
d’endettement.
La Chambre des Comptes prend acte des explications du Ministère des Finances.
117
Les soldes engagés non décaissés représentent le montant des emprunts obtenus par le
Cameroun mais non consommés. Le montant élevé des SEND’S fait supporter à l’Etat des
charges d’intérêts pour des fonds non employés. L’évolution des SEND’s s’illustre par le
tableau 33.
De 2016 à 2018, les émissions d’emprunts ont continué à augmenter. Toutefois, il faut noter
une baisse des SEND’s de 7,21 %, dont le montant reste toujours significatif.
Observation n° 22 :
Les financements contractés par l’Etat, (à l’exception des appuis budgétaires) ne sont pas
homogènes, mais sont strictement liés aux projets pour lesquels ils sont contractés. Les
ressources mobilisées pour la réalisation d’un projet particulier ne peuvent être orientées
vers un autre projet. Ainsi, compte tenu du déficit énorme en termes d’infrastructures, il est
normal, conformément au programme d’investissements publics, d’engager la réalisation
des nouveaux projets en vue d’atteindre l’émergence du Cameroun en 2035. Chaque
nouveau projet à financer sur ressources d’emprunt, fera l’objet d’une nouvelle convention
de financement.
118
La Chambre des Comptes prend acte de ces explications. Néanmoins, elle insiste sur
le fait que la non consommation des financements mis à la disposition du
gouvernement entraîne des charges supplémentaires au titre du service de la dette.
Encours
CAA Plafond Dépassement CAA Plafond Dépassement CAA Plafond Dépassement
dette
avalisée
(en
milliards 71 40 31 51,7 40 11,2 47 40 7
de FCFA)
Source : PLR 2016, PLR 2017, PLR 2018 ; Notes de conjoncture CAA
Il convient de rappeler que les lois de finances de 2016 et 2017 limitaient également à 40
milliards de francs CFA le montant de l’aval à consentir pour ces exercices.
Observation n° 23
La Chambre des Comptes observe que les avals consentis par l’Etat dépassent le
plafond fixé par la loi de finances de 2018.
Le plafond des avals fixé à 40 milliards de FCFA dans la Loi de Finances 2018 n’a pas été
dépassé. La prise en compte des passifs contingents engagés dans le cadre de la réalisation
du barrage de NACHTIGAL, sous forme de PPP, à hauteur d’environ 723 milliards de FCFA,
avait fait l’objet d’une Ordonnance du Chef de l’Etat du 02 octobre 2018.
119
La Chambre des Comptes maintient son observation et rappelle que le plafond des
avals prévu par la loi de finances de l’exercice 2018 est fixé à 40 milliards de FCFA.
Les efforts financiers de l’Etat affichés en faveur des Collectivités Territoriales Décentralisées
(CTD) pour l’exercice 2018 se sont élevés à 254 431 269 418 FCFA. Ils représentent
5,20 % du budget de l’Etat (4 886 212 809 085 FCFA) et se répartissent comme le montre le
tableau 36.
Dépenses Fiscales ND
Impôts locaux recouvrés par les services de l'Etat 59 827 255 588
Selon l’annexe 8 du PLR, les recettes de péréquation s’élèvent à 99 954 431 166 FCFA dans
la Balance Générale des Comptes alors qu’elles sont plutôt de 85 039 397 091 FCFA dans la
répartition des impôts effectuée par le FEICOM, soit une différence de 14 915 034 075 FCFA.
Observation n° 24 :
La Chambre des Comptes observe qu’au sujet des recettes de péréquation, il y a une
différence de 14 915 034 075 FCFA entre les données contenues dans la Balance
Générale des Comptes (99 954 431 166 FCFA) et celles issues de la répartition des
impôts par le FEICOM (85 039 397 091 FCFA).
120
La juridiction financière a relevé un écart de FCFA 14 915 034 075 entre les données de la
Balance Générale des Comptes et celles des impôts communaux soumis à péréquation
effectivement reversés aux CTD au titre de l’exercice 2018.
Cette différence observée s’explique par le fait que les FCFA 99 954 431 166 constatés
dans les livres du Trésor représentent le montant global recouvré, duquel sont déduites les
retenues à la source, non reversées aux CTD conformément à la réglementation en vigueur.
Lesdites retenues s’élèvent à la somme de FCFA 14 915 034 075 déclinés ainsi qu’il suit :
ii. le remboursement de la dette contractée par les CTD auprès du FEICOM dans le cadre
du financement de leurs projets d’investissement pour un montant de FCFA
5 527 969 427 ;
iii. les autres dettes contractées par les Communes auprès de certains fournisseurs au
rang desquels HYSACAM, CAMI TOYOTA etc.;
iv. les avis à tiers détenteurs servis par les comptables publics pour le compte de la DGI
au titre du remboursement de la dette fiscale des CTD.
Les 02 dernières rubriques mentionnées représentent environ FCFA 3 500 000 000.
Il y’a lieu de réaffirmer ici que les chiffres tels que présentés traduisent les flux réels observés
dans le financement de la décentralisation.
La Chambre des Comptes prend acte des explications du Ministère des Finances et
recommande que pour les prochains exercices, il lui soit produit des états explicatifs.
N° Rubriques Consommation
1 Rémunération des magistrats municipaux 3 000 000 000
121
4 Diffusion de la stratégie nationale de la décentralisation 40 000 000
Source : Annexe 8 PLR, Effort financier de l’État en faveur des CTD 2018
Or, 10.2 % de cette enveloppe, soit 510 000 000 FCFA sont alloués aux différents comités et
commissions logés dans les différents ministères en charge de la Décentralisation, et ne
profitent dès lors pas au fonctionnement effectif des CTD.
Observation n° 25 :
Le Ministère des finances prend acte. Toutefois, il convient de préciser que les répartitions
sont faites sur la base du décret no 2009/248 du 05 aout 2009 fixant les modalités
d’évaluation et de répartition de la dotation générale de la décentralisation. Néanmoins, des
dispositions ont été prises par le Gouvernement afin que, dès 2019 les montants de la DGD-
fonctionnement, soient substantiellement revus à la hausse et effectivement profitables aux
Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD).
La Chambre des Comptes prend acte de l’engagement pris par le Ministère des
Finances d’augmenter les ressources au profit des CTD.
122
4. Comptes d’Affectation Spéciale
Ce principe admet cependant des exceptions qui autorisent des affectations spéciales
pouvant revêtir la forme de budgets annexes, de fonds de concours et de comptes spéciaux
du Trésor dont les comptes d’affectation spéciale constituent une variante.
Conformément aux dispositions de l’article 26 (1) de la loi sus visée, les Comptes
d’affectation spéciale retracent dans les conditions prévues par une loi de finances, des
opérations budgétaires financées aux moyens de recettes particulières qui sont par nature
en relation avec les dépenses concernées.
La loi de finances 2018 a été préparée sous l’empire de la loi n° 2007/006 du 26 décembre
2007 sus visée. L’article 22 (4) de cette loi dispose que « le Projet de Loi de Règlement est
accompagné …des annexes explicatives par budget annexes et par compte spécial… ».
Les comptes d’affectation spéciale ouverts par la loi de finances ainsi que leurs dotations
respectives se présentent tels que détaillés dans le tableau ci-après :
1 Fonds de soutien aux victimes des catastrophes et calamités naturelles 2 000 000 000
2 Compte d’Affectation Spéciale pour la régulation des Marchés Publics 8 000 000 000
3 Compte d’Affectation Spéciale pour le soutien à la politique culturelle 1 000 000 000
123
10 Fonds spécial des activités de sécurité électronique 1 000 000 000
11 Compte d’Affectation Spéciale pour le développement du secteur
1 000 000 000
postal
12 Compte d’Affectation Spéciale pour la production des documents
3 500 000 000
sécurisés
Total 45 500 000 000
Source : Loi de finances 2018
L’exécution des opérations dans les comptes d’Affectation Spéciale est relative aux
opérations de recettes et de dépenses. Le tableau ci-après est représentatif desdites
opérations :
Recettes Dépenses
Compte d'Affectation Dotations
N° Taux Taux
Spéciale initiales Réalisation Exécution
% %
Fonds de soutien aux
victimes des
1 2 000 000 000 500 000 000 25,00 1 489 517 000 74,48
catastrophes et
calamités naturelles
Compte d’Affectation
Spéciale pour la
2 8 000 000 000 5 947 460 007 74,34 7 509 361 810 93,87
régulation des Marchés
Publics
Compte d’Affectation
Spéciale pour le
3 1 000 000 000 765 857 557 76,59 846 080 524 84,61
soutien à la politique
culturelle
Compte d’Affectation
Spéciale pour la
4 modernisation de la 10 500 000 000 7 875 000 000 75,00 10 468 368 171 99,70
recherche dans les
universités d’Etat
Compte d’Affectation
Spéciale pour le
5 1 000 000 000 445 617 000 44,56 366 230 927 36,62
soutien à l’activité
touristique
6 Fonds semencier 1 000 000 000 1 801 961 500 180,20 1 644 944 069 164,49
Compte d’Affectation
Spéciale pour le
financement des
7 projets de 500 000 000 296 428 971 59,29 102 762 683 20,55
développement
durable en matière
d’eau
124
Fonds de
8 Développement du 2 000 000 000 1 597 968 758 79,90 1480591827 74,03
Secteur Forestier
Compte d’Affectation
Spéciale pour le
9 14 000 000 000 14 486 433 943 103,47 0,00
développement des
télécommunications
Fonds spécial des
10 activités de sécurité 1 000 000 000 697 722 900 69,77 407 967 884 40,80
électronique
Compte d’Affectation
Spéciale pour le
11 1 000 000 000 400 025 000 40,00 163 025 726 16,30
développement du
secteur postal
Compte d’Affectation
Spéciale pour la
12 3 500 000 000 2 618 014 228 74,80 3 499 806 921 99,99
production des
documents sécurisés
Total 45 500 000 000 37 432 489 864 82,27 27 978 657 542 61,49
Au titre de l’exercice 2018 lesdits comptes ont connu des encaissements de recettes pour
un montant de 37 432 489 864 FCFA sur des prévisions totales de 45 500 000 000 FCFA soit
un taux d’exécution de 82,27 %.
Les dépenses quant à elles ont été exécutées pour un montant total de 27 978 657 542
FCFA, soit un taux d’exécution de 61,49 % par rapport aux prévisions.
En dépit de l’engagement pris par le Ministère des Finances depuis 2016 de procéder à la
refonte des mécanismes de fonctionnement des CAS, l’examen des opérations des CAS
pour l’exercice 2018 appelle des observations qui portent une nouvelle fois sur :
L’article 32 (2) de la loi n° 2007/006 du 26 décembre 2007 portant Régime Financier de l’Etat
dispose : « Sous réserve des dispositions prévues par la présente loi, les opérations des
125
comptes spéciaux sont prévues, autorisées et exécutées dans les mêmes conditions que
celles du budget général ».
L’examen du Projet de Loi de Règlement pour l’exercice 2018 révèle que deux (02) comptes
d’affectation spéciale n’ont pas respecté les plafonds en recettes et un (1) en dépenses tels
que fixés par la loi de finances comme le montre le tableau ci-dessous :
Compte Dépassement
Dotations
N° d'Affectation Réalisation
initiales En valeur En valeur relative
Spéciale
absolue %
1 Fonds semencier 1 000 000 000 1 801 961 500 801 961 500 80,20
Compte
d’Affectation
2 Spéciale pour le 14 000 000 000 14 486 433 943 486 433 943 3,47
développement des
télécommunications
Total 15 000 000 000 16 288 395 443 1 288 395 443
L’article 26 (3) de la loi n° 2007/006 du 26 décembre 2007 portant Régime Financier de l’Etat
dispose : « Des versements au profit du budget général, d’un budget annexe, ou d’un
compte spécial peuvent être effectués à partir d’un compte d’affectation spéciale, dans les
conditions prévues par la loi de finances ».
Par ailleurs, l’article 4ème du chapitre 4ème de la loi n° 2017/021 du 20 décembre 2017 portant
loi de finances de la République du Cameroun pour l’exercice 2018 dispose : «(1) Les
excédents de recettes de toute nature, affectés ou dédiés aux Organismes Publics, aux
Collectivités Territoriales Décentralisées et aux Comptes Spéciaux du Trésor notamment les
Comptes d’Affectation Spéciale, sont automatiquement reversés au trésor public et
comptabilisés comme recettes budgétaires de l’Etat.
(2) Ces reversements doivent être faits au plus tard trente (30) jours après l’encaissement et
la constatation desdits excédents».
Observation n° 26 :
126
La Chambre des Comptes observe qu’aucune information sur le reversement dans le
budget général de l’Etat des fonds encaissés en dépassement des plafonds autorisés
pour ces deux (02) comptes d’affectation spéciale n’est donnée.
La Chambre des Comptes maintient son observation dans la mesure où l’article 4ème
du chapitre 4ème de la loi n° 2017/021 du 20 décembre 2017 portant loi de finances de
la République du Cameroun pour l’exercice 2018 est formel et dispose : «(1) Les
excédents de recettes de toute nature, affectés ou dédiés aux Organismes Publics, aux
Collectivités Territoriales Décentralisées et aux Comptes Spéciaux du Trésor
notamment les Comptes d’Affectation Spéciale, sont automatiquement reversés au
trésor public et comptabilisés comme recettes budgétaires de l’Etat.
(2) Ces reversements doivent être faits au plus tard trente (30) jours après
l’encaissement et la constatation desdits excédents ».
Observation n° 27 :
127
La Chambre des Comptes observe que malgré une amélioration dans le respect des
plafonds de dépenses fixés par la législation en vigueur, le Fonds semencier n’a
toujours pas respecté le plafond prévu.
La Chambre des Comptes prend acte des engagements pris par le Ministère des
Finances à faire figurer sur la rubrique « réalisations », l’ensemble des paiements
effectués sur la base des prises en charge de l’exercice concerné par le PLR.
L’article 26 (2) de la loi n° 2007/006 du 26 décembre 2007 sus citée dispose : «Sauf
dispositions contraires prévues par une loi de finances les comptes d'affectation spéciale ne
peuvent bénéficier des subventions émanant du budget général…».
Huit (08) comptes d’affectation spéciale ont reçu des subventions de l’Etat tel que récapitulé
dans le tableau ci-dessous :
Subventions reçues
Compte d'Affectation
N° Décrets Dotations initiales En valeur
Spéciale En valeur
relative
absolue
%
Fonds de soutien aux
1 victimes des catastrophes - 2 000 000 000 500 000 000 25
et calamités naturelles
128
Compte d’Affectation n°2005/5155/p
2 Spéciale pour la régulation m du 30 8 000 000 000 1 050 000 000 13,12
des Marchés Publics novembre
2005
n° 2001/389
Compte d’Affectation
du 03
3 Spéciale pour le soutien à 1 000 000 000 744 749 057 74,47
décembre
la politique culturelle
2001
Compte d’Affectation
Spéciale pour la n° 2009/121
4 modernisation de la du 08 avril 10 500 000 000 7 875 000 000 75
recherche dans les 2009
universités d’Etat
Compte d’Affectation
n° 99/111 du
5 Spéciale pour le soutien à 1 000 000 000 424 375 000 42,43
27 mai 1999
l’activité touristique
n° 2005/169
6 Fonds semencier 1 000 000 000 1 700 000 000 170
du 26 mai
2005
n° 96-237-pm
Fonds de Développement
7 du 10 avril 2 000 000 000 1 321 250 000 66,06
du Secteur Forestier
1996
Compte d’Affectation
n° 2004/110
Spéciale pour le
8 du 10 mai 1 000 000 000 250 000 000 25
développement du secteur
2004
postal
Total 26 500 000 000 13 865 374 057
Les dispositions de l’article 26 (1) de la loi n° 2007/006 du 26 décembre 2007 précisent que :
« les comptes d’affectation spéciale retracent, dans les conditions prévues par une loi de
finances, les opérations budgétaires financées au moyen des recettes particulières qui sont
par nature en relation directe avec les dépenses concernées ». Cependant, malgré les
diverses observations de la juridiction financière sur ce point, certains CAS sont créés et
fonctionnent sans affectation de recettes propres en violation de ces dispositions à l’instar
du « Fonds de soutien aux victimes des catastrophes et calamités naturelles » et du
« Compte d’Affectation Spéciale pour la modernisation de la recherche dans les universités
d’Etat ».
Le Ministère des Finances dans ses réponses aux rapports d’observations provisoires sur les
projets de Loi de Règlement 2016 et 2017 avait fait savoir qu’une réflexion approfondie était
en cours au sein du Ministère pour la refonte des mécanismes de fonctionnement des
Comptes d’Affectation Spéciale.
Si on note sur les trois derniers exercices une diminution des montants des subventions
accordées aux CAS, il n’en demeure pas moins que le problème de la mise en conformité
des textes régissant la création et le fonctionnement des CAS avec le régime financier de
l’Etat et la loi de finances reste d’actualité.
129
Observation n° 28 :
La Chambre des Comptes observe une fois de plus que des subventions ont été
allouées comme ressources à certains comptes d’affectation spéciale alors que la Loi
de Finances de l’exercice 2018 ne les a pas expressément autorisées conformément
aux dispositions de l’article 26 (2) du Régime Financier de l’Etat.
La Chambre des Comptes maintient son observation et prend acte des engagements
pris par le Ministère des Finances d’arrimer dès 2020, le fonctionnement des CAS aux
dispositions de l’article 47 (2) du régime financier de l’Etat et des autres entités
publiques qui fixe à 10 % des crédits initiaux, le montant de la subvention devant
financer les CAS.
4.5. Paiement des indemnités diverses à partir de certains comptes d’affectation spéciale
L’article 32 (1) de la loi n° 2007/006 susvisée dispose : « Il est interdit d'imputer directement
à un compte spécial, des dépenses résultant du paiement de traitements, salaires,
indemnités et allocations de toute nature ».
A l’examen des annexes, les comptes d’affectation spéciale listés dans le tableau ci-après
ont effectué des paiements d’indemnités et d’allocations diverses en violation des
dispositions légales.
130
Indemnités de fin normale de carrière 114 912 797
Observation n° 29 :
La Chambre des Comptes observe que des indemnités et allocations de toute nature
continuent d’être payées sur les budgets des comptes d’affectation spéciale en
violation des dispositions légales.
Le Ministère des Finances prend acte et s’engage à mener des actions de sensibilisation
auprès des administrations concernées afin que dès 2020, les dépenses non éligibles ne
soient plus effectuées par les CAS.
131
Position de la Chambre des Comptes
En violation de l’article 26(1) de la loi n° 2007/006 du 26 décembre 2007 sus évoquée, des
dépenses diverses sans lien avec les recettes affectées continuent d’être effectuées dans
certains CAS comme l’illustre le tableau 43.
Observation n° 30 :
La Chambre des Comptes observe que quatre (04) CAS ont supporté des dépenses
n’ayant aucun rapport direct avec les recettes affectées en violation des dispositions
légales.
Le Ministère des Finances prend acte et s’engage à mener des actions de sensibilisation
auprès des administrations concernées afin que dès 2020, les dépenses non éligibles ne
soient plus effectuées par les CAS.
132
Position de la Chambre des Comptes
La loi n° 2017/021 du 20 décembre 2017 portant Loi de Finances pour l‘exercice 2018 a fixé
le plafond des recettes affectées au Fonds Spécial des télécommunications à 14 000 000 000
FCFA (quatorze milliards de FCFA).
Observation n° 31 :
La Chambre des Comptes observe que les recettes d’un montant de 14 486 433 943
FCFA ont été versées dans le compte bancaire du Fonds Spécial des
télécommunications logé à la CBC par les opérateurs et exploitants des réseaux de
communications électroniques, mais aucune information n’est donnée sur leur
utilisation.
L’article 32(3) de la loi n° 2007/006 du 26 décembre 2007 portant régime financier de l’Etat
dispose que : « Sauf dispositions contraires prévues par une loi de finances, le solde de
chaque compte spécial est reporté sur l'année suivante. Les résultats constatés sur chaque
catégorie de comptes figurent au résultat général de l'année».
Au regard des annexes du Projet de Loi de Règlement de l’exercice 2018, on observe une
légère amélioration dans le report des soldes par rapport à l’exercice précédent. Le nombre
de CAS ayant mal reporté les soldes est passé de treize (13) en 2017 à six (06) en 2018.
Les soldes des comptes inscrits dans le tableau 44 n’ont pas été fidèlement reportés.
Observation n° 32
La Chambre des Comptes observe que sur six (06) comptes d’affectation spéciale, les
soldes sont encore infidèlement reportés d’une année à l’autre ne permettant pas ainsi
d’apprécier avec exactitude la trésorerie de ces comptes d’affectation spéciale.
Le Ministère des Finances prend acte de cette observation et s’engage à mieux suivre ces
comptes à l’avenir.
Le tableau ci-dessous affiche les soldes de trésorerie de fin de période tels que présentés
dans les annexes du Projet de Loi de Règlement 2018.
134
Fonds de soutien aux victimes des catastrophes et calamités
1 1 094 811 077
naturelles
Compte d’Affectation Spéciale pour la régulation des Marchés
2 609 009 982
Publics
Compte d’Affectation Spéciale pour la modernisation de la
3 513 346 792
recherche dans les universités d’Etat
Compte d’Affectation Spéciale pour le soutien à l’activité
4 752 544 514
touristique
5 Fonds semencier 983 817 899
Compte d’Affectation Spéciale pour le financement des projets
6 251 373 663
de développement durable en matière d’eau
7 Fonds de Développement du Secteur Forestier 639 115 295
L’article 32(3) de la loi n° 2007/006 du 26 décembre 2007 portant régime financier de l’Etat
dispose que : « …Les résultats constatés sur chaque catégorie de comptes figurent au
résultat général de l'année».
Or, l’examen des annexes du Projet de Loi de Règlement de l’exercice 2018 portant sur les
comptes d’affectation spéciale ne donne aucune information sur l’intégration de ces soldes
de trésorerie dans le résultat général de l’année 2018.
Cette anomalie qui perdure chaque année viole les principes de sincérité et de transparence
dans la gestion budgétaire et comptable.
Observation n° 33
La Chambre des Comptes observe que les soldes des comptes d’affectation spéciale
n’ont pas été intégrés dans le résultat général de l’année conformément aux
dispositions de l’article 32 (3) de la loi n°2007/006 du 26 décembre 2007.
Le Ministère des finances prend acte. Toutefois, il convient de préciser que la production des
états financiers et du compte général de l’Etat à l’aune des reformes des finances publiques
en cours reste progressive et la mise en œuvre effective d’une telle exigence a été fixée au
135
1er janvier 2022 par l’article 92 du Régime Financier de l’Etat et des Autres Entités Publiques
au titre des dispositions transitoires.
4.10. Confusion dans la gestion des ressources de l’ARMP avec celles de son CAS
Comme constaté les années précédentes, la gestion du CAS ouvert à l’ARMP se confond à
celle des autres ressources de cet établissement public administratif. C’est ainsi que les fonds
affectés au Compte d’Affectation Spéciale pour la régulation des Marchés Publics sont
utilisés dans la gestion du fonctionnement ordinaire de cet EPA.
Observation n° 34
La Chambre des Comptes observe que la gestion du CAS ouvert auprès de l’ARMP se
confond toujours avec celle des ressources de cet EPA.
Le Ministère des finances prend acte de cette observation. Toutefois, des discussions ont été
menées avec les structures respectives afin que dès 2020, ledit compte soit clôturé suivant
le calendrier de clôture établi à cet effet.
CONCLUSION
136
- l’examen du contexte macroéconomique dans lequel le budget a été exécuté ;
- la présentation du Projet de Loi de Règlement ;
- l’exécution de la loi de finances en recettes ;
- l’exécution de la loi de finances en dépenses ;
- l’analyse du solde budgétaire ;
- l’examen des comptes d’affectation spéciale.
Sur la présentation du Projet de Loi de Règlement, la Chambre des Comptes note une
amélioration sur la forme et le contenu des documents produits par le Ministère des
Finances. Ceux-ci sont pour l’essentiel en conformité avec le régime financier de 2007.
Toutefois, le Projet de Loi de Règlement n’est pas parvenu à la juridiction des comptes
dans les délais convenus avec le Ministère des Finances. En outre, les rapports annuels de
performance (RAP) des administrations ne lui ont pas été transmis à temps.
Par ailleurs, certaines recettes ont connu des réalisations anormalement faibles au regard
de leur nature notamment les frais d'examens et de concours (50 000) FCFA, les frais
scolaires des centres de formation police (6500) FCFA, les frais de scolarité dans les écoles
de formation (67 000) FCFA.
En outre, les principes d’exhaustivité et de sincérité du Projet de Loi de Règlement ont été
altérés du fait de l’absence de la comptabilisation des recettes recouvrées par compensation
avant 2013 auprès de la SONARA.
De même, la Chambre des Comptes observe la persistance des discordances entre les
données du PLR et celles de la Balance Générale des Comptes malgré l’exploitation des
tableaux de passage produits.
Les dépenses budgétaires de l’exercice 2018 quant à elles se sont élevées à 4 809,689
milliards FCFA, soit 1 395,012 milliards FCFA pour l’investissement, 2 379,692 milliards FCFA
pour le fonctionnement et 1 034,984 milliards FCFA pour le service de la dette. Si la Chambre
137
des Comptes note une amélioration dans l’exécution de la dépense publique, elle constate
toutefois que certaines dépenses ont été exécutées sans autorisation préalable, les décrets
d’avance du Premier Ministre ayant été pris après leur exécution. Elle constate aussi la
discordance d’informations entre le MINFI et le MINEPAT, en ce qui concerne les données
relatives à l’exécution du budget d’investissement public (BIP).
En ce qui concerne la dette publique, la Chambre des Comptes note qu’elle est de 7 271
milliards, soit 34 % du PIB. Ce taux d’endettement demeure inférieur au seuil
communautaire qui est de 70 % du PIB. Toutefois, elle observe que la dette de l’Etat
augmente plus vite que ses recettes propres et que les SEND’S bien qu’ils aient diminué de
7,43 % par rapport à l’exercice précédent avec un montant de 4 167,2 milliards en 2018
demeurent importants. Par ailleurs, le plafond autorisé de la dette avalisée de l’Etat qui est
de 40 milliards a été dépassé. Ces facteurs sont de nature à affecter la soutenabilité de la
dette publique à moyen terme.
S’agissant du solde budgétaire, l’apurement par le Ministère des Finances des dépenses à
régulariser de l’exercice 2018 a permis d’avoir un solde budgétaire proche de celui calculé
par la Chambre des Comptes. Cependant, la Chambre des Comptes observe la persistance
du mauvais report des soldes des comptes d’un exercice à l’autre, ce qui altère la sincérité
du Compte Général de l’Etat et par conséquent celle du Projet de Loi de Règlement. Elle
relève la nécessité de poursuivre les mesures rigoureuses en vue d’une meilleure utilisation
des comptes 45 « dépôt des administrations ».
Concernant les Comptes d’Affectation Spéciale, l’assainissement promis par le Ministère des
Finances n’est toujours pas effectif. Ainsi, la Chambre des Comptes observe encore le
dépassement des plafonds des autorisations, l’octroi des subventions, le paiement des
dépenses sans liens avec les recettes affectées, la confusion dans la gestion des ressources
de l’ARMP avec celle de son CAS en violation des dispositions légales. Par ailleurs, aucune
information n’est donnée sur l’utilisation des 14,48 milliards de FCFA encaissés en 2018 par
le Fonds Spécial des télécommunications.
138
le Parlement adopte le Projet de Loi de Règlement de l’exercice
2018.
DELIBERE
Aux termes de l’article 73 (3) de la loi n° 2018/012 du 11 juillet 2018 portant Régime
Financier de l’Etat et des Autres Entités Publiques « Les comptes de l’Etat comprennent les
résultats de la comptabilité budgétaire et ceux de la comptabilité générale : ils doivent être
réguliers, sincères et donner une image fidèle de l’exécution du budget et de l’évolution du
patrimoine de l’Etat et de sa situation financière ».
Au nombre de ces comptes, figure le Compte Général de l’Etat qui décrit les opérations de
la comptabilité générale de l’Etat et qui, selon les dispositions de l’article 75 (2) de la loi
susvisée, est produit conformément aux normes comptables internationalement reconnues,
notamment les normes IPSAS (International Public Sector Accounting Standards).
Les articles 125 et 126 du décret n° 2013/160 du 15 mai 2013 portant Règlement Général de
la Comptabilité Publique disposent que le Ministre chargé des Finances produit à la
juridiction des comptes le Compte Général de l’Etat, à l’appui du Projet de Loi de Règlement
qui lui est communiqué annuellement. La juridiction donne un avis sur le Projet de Loi de
Règlement et produit un rapport de certification sur le Compte Général de l’Etat.
Selon la Cour des Comptes française, « La certification est une opinion écrite et motivée que
formule, sous sa propre responsabilité, un organisme indépendant sur les comptes d’une
139
entité. Elle consiste à collecter les éléments nécessaires à l’obtention d’une assurance
raisonnable sur la conformité des états financiers, dans tous leurs aspects significatifs, à un
ensemble de règles et de principes. »5
Par cette certification, la Chambre des Comptes d’une part s’assure que les comptes de l’Etat
sont établis conformément aux dispositions légales et réglementaires, et d’autre part se
prononce sur la régularité, la sincérité et la fidélité des états financiers qui le composent.
La certification délivrée par la Chambre des Comptes vise à éclairer le Parlement chargé de
contrôler l’exécution des lois de finances. Elle s’adresse aussi au Gouvernement et plus
largement, à tous les utilisateurs des états financiers.
La loi n° 2018/012 du 11 juillet 2018 sus citée fixe en son article 61 (2) la date butoir du
dépôt du Projet de Loi de Règlement et de ses annexes au Parlement au 30 septembre de
l’année suivant celle de l’exercice auquel il se rapporte.
Cependant, aux termes de l’article 26 du décret n° 2013/160 du 15 mai 2013 susvisé, « les
comptes de l’Etat et les comptes de gestion des comptables sont produits à la Chambre des
Comptes au plus tard trois (3) mois après la fin de la période complémentaire de l’exercice
suivant celui au titre duquel ils sont établis…», et aux termes de l’article 74 (5) de la loi
n° 2018/012 du 11 juillet 2018 portant Régime Financier de l’Etat et des Autres Entités
Publiques « Toutefois, les dépenses budgétaires engagées et liquidées au cours de l’exercice
budgétaire peuvent être payées après la fin de l’exercice, au cours d’une période
complémentaire dont la durée ne peut excéder trente (30) jours…».
5 Cour des Comptes (française), Rapport sur la certification des comptes de l’Etat, exercice 2009, la Documentation
Française, Paris, 2010.
140
Il en découle que le Compte Général de l’Etat devrait être transmis à la Chambre des
Comptes pour certification au plus tard le 30 avril de l’année suivant celle de l’exercice
auquel il se rapporte.
Observation n° 1 :
Le Ministère des Finances prend acte de cette observation. Toutefois, il y’a lieu de noter
que le retard observé dans la transmission du PLR 2018 à la Chambre des Comptes est dû
à la procédure (02 mois) de signature du décret n o2019/3401/CAB/PM du 18 septembre
2019 portant ouverture des crédits à titre d’avance, initié conformément aux dispositions de
l’article 39 de la loi du 11 juillet 2018 portant Régime Financier de l’Etat et des Autres Entités
Publiques. Ledit décret dont les services du MINFI ont fait usage pour la toute première fois,
a permis de contribuer à l’amélioration de la qualité de la balance des comptes à travers
l’apurement des dépenses sans ordonnancement préalable de FCFA 196 milliards, effectuées
au cours de l’exercice 2018. L’essentiel de ces dépenses a porté sur les FINEX et les dépenses
liées à l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2021.
Position de la Chambre des Comptes :
La Chambre des Comptes maintient son observation et fait remarquer que la période
complémentaire devrait servir à l’apurement des dépenses sans ordonnancement
préalable. Par ailleurs, la transmission du Compte Général de l’Etat à la juridiction des
Comptes six (06) jours avant la date légale de dépôt du Projet de Loi de Règlement au
parlement ne lui permet pas de mener efficacement ses diligences.
Conformément à l’article 75(1) de la loi n° 2018/012 du 11 juillet 2018, l’Etat tient en plus
des comptabilités budgétaire et analytique, une comptabilité générale fondée sur le principe
de la constatation des droits et obligations.
141
Cette comptabilité générale qui enregistre l’ensemble des opérations de l’Etat, c’est-à-dire
celles liées à ses produits, ses charges, ses créances et ses dettes, et de manière générale
toutes les opérations affectant son patrimoine est décrite dans le Compte Général de l’Etat.
Le décret n° 2013/160 du 15 mai 2013 susvisé dispose en son article 125 : « le Compte
Général de l’Etat comprend la Balance Générale des Comptes de l’Etat et les états financiers,
notamment le bilan, le Compte de Résultat, le tableau des flux de trésorerie et l’état
annexé ».
Le Compte Général de l’Etat de l’exercice 2018, dans la configuration de l’article 126 (2) ci-
dessus transmis à la Chambre des Comptes par correspondance n° 19/006391/L/MINFI/SG/
DGTCFM/DCP/SDRBEC du 24 septembre 2019 du Ministre des Finances est accompagné de
la Balance Générale des Comptes en fin décembre 2018.
Les états de synthèse de l’exécution budgétaire pour les recettes et les dépenses sont
appréhendés par les annexes I et II :
- annexe I : écarts entre les prévisions et les encaissements par nature de recettes ;
- annexe II : évolution entre les dotations, les ordonnancements, les paiements et les
restes à payer.
142
En dépit de l’engagement pris par le Ministère des Finances à la suite de l’examen du Compte
Général de l’Etat de 2016, l’état des comptes des correspondants ne figure toujours pas
parmi les documents transmis à la Chambre des Comptes.
C’est le compte ainsi constitué qui est soumis à la certification de la Chambre des Comptes.
Certes la loi n° 2018/012 du 11 juillet 2018 portant Régime Financier de l’Etat et des autres
entités publiques proroge, en son article 92(2), le délai d’application des règles de la
comptabilité patrimoniale à l’exercice 2022 ; il reste que le Compte Général de l’Etat pour
l’exercice 2018 demeure exigible en accompagnement du Projet de Loi de Règlement
conformément aux dispositions de l’article 21 (1) de la loi suscitée.
Mais sa certification doit tenir compte du niveau d’appropriation et d’application des règles
et procédures découlant du principe de la constatation des droits et obligations ainsi que
de la comptabilité patrimoniale régissant la comptabilité générale, en attendant la
publication des textes réglementaires annoncés dans la loi susvisée.
Sous cette réserve, la Chambre des Comptes peut, comme pour les six dernières années,
effectuer sa mission de certification du Compte Général de l’Etat au 31 décembre 2018. Cette
certification s’inscrit dans le cadre d’une démarche constructive d’accompagnement de la
mise en œuvre progressive de la réforme comptable et de la gestion des finances publiques.
Observation n° 2 :
La Chambre des Comptes observe que le Compte Général de l’Etat de l’exercice 2018
produit à la juridiction pour certification ne contient pas l’état des comptes des
correspondants, que le Ministre des Finances s’était pourtant engagé, à l’occasion de
l’examen du Compte Général de l’Etat des exercices 2016 et 2017 à produire.
La Chambre des Comptes prend acte de la transmission par le Ministère des Finances
de l’état des comptes des correspondants. Néanmoins, elle réitère la nécessité
d’obtenir toutes les annexes du Compte Général de l’Etat dans les délais convenus.
2. Méthodologie de certification
La Chambre des Comptes a mené ses vérifications dans le cadre de la loi n° 2003/005 du 21
avril 2003 fixant les attributions, l’organisation et le fonctionnement de la Chambre des
Comptes de la Cour Suprême et de la loi n° 2006/016 du 29 décembre 2006 fixant
l’organisation et le fonctionnement de la Cour Suprême, se référant aux normes
internationales généralement reconnues en matière d’audit des finances publiques,
notamment les normes ISSAI.
La collégialité intervient pour conclure les principales étapes des procédures de contrôle et
de publication, gage d’impartialité de la juridiction.
Il en va ainsi pour l’acte de certification des comptes de l’État.
S’agissant des normes, celles qui auront trouvé ici application partielle ou entière
concernent :
ISSAI 1210 «Accord sur les termes des missions d’audit» : cette norme est
applicable en ce sens que le décret n° 2013/160 du 15 mai 2013 susvisé prévoit :
144
Article 125.- « (3) la juridiction des comptes certifie que les états financiers sont
réguliers, sincères et donnent une image fidèle de la situation financière de l’Etat » ;
Article 126.- « (3) le Compte Général de l’Etat est produit par le Ministre chargé des
finances au juge des comptes, à l’appui du Projet de Loi de Règlement qui lui est
communiqué annuellement » ;
ISSAI 1510 « Missions d’audit initiales - Soldes d’ouverture » : les soldes d’ouverture
sont systématiquement examinés afin de s’assurer du transport exact des soldes
des comptes d’un exercice à un autre, aussi bien au niveau de la balance générale
qu’à celui des états financiers;
ISSAI 1700 « Fondement de l’opinion et rapport d’audit sur les états financiers » :
un rapport de certification provisoire est produit et soumis à la contradiction du
Ministre des Finances. Le rapport final est transmis au Parlement tel que prévu par
le décret sus évoqué ;
145
Il convient de relever comme pour les exercices précédents que, dans le cadre de la
certification du Compte Général de l’Etat de l’exercice 2018, la Chambre des Comptes n’a pu
mettre en application certaines normes importantes en matière d’audit dans le secteur
public. Il s’agit notamment de :
ISSAI 1402 « Facteurs à considérer pour l’audit lorsque l’entité fait appel à des
sociétés de services » ;
ISSAI 1500 « Eléments probants » : la vérification sur pièces n’a pu être effectuée
en raison des délais réduits de la mission de certification. La Chambre n’a donc pu
collecter d’éléments probants des observations faites sur les états financiers
notamment ;
ISSAI 1505 « Confirmations extérieures » : elles n’ont pu être effectuées, leur cadre
n’ayant pas encore été fixé en accord avec le Ministère des Finances ;
La certification est une mission annuelle qui fait l’objet d’échanges continus avec
l’Administration. Cette approche n’a pas été possible dans le cadre de la mission de cette
année pour certaines des raisons évoquées les années antérieures à savoir :
146
Aux termes de l’article 86 (3) de la loi n° 2018/012 du 11 juillet 2018 portant Régime
Financier de l’Etat et des Autres Entités Publiques, la juridiction des comptes a pour missions
de «certifier la régularité, la sincérité, et la fidélité du Compte Général de l’Etat ». Pour ce
faire, la Chambre des Comptes vérifie notamment d’une part, le respect des principes qui
président à leur élaboration et d’autre part, l’exactitude et la cohérence des opérations
enregistrées dans ces états financiers.
D’année en année, la Chambre des Comptes relève des incohérences dans le report des
soldes de la balance de clôture d’un exercice à la balance d’entrée de l’exercice suivant.
Comme pour les exercices antérieurs, l’examen de la Balance Générale des Comptes de
l’exercice 2018 a révélé pour les comptes patrimoniaux (classes 1 à 5) que les soldes d’entrée
ne correspondent pas toujours aux soldes de clôture de l’exercice 2017.
Cas des comptes de dettes à long et moyen terme (compte principal : 16)
Balance de
Balance d’entrée
Comptes Dettes à long et moyen terme clôture
2018
2017
Créances à plus de deux ans auprès des
1603 entreprises et autres opérateurs économiques à 337 993 069 950 343 631 277 722
l'intérieur
147
21 Terrains de construction 1 980 970 999 0
Le compte « 39000 Différence sur balance d’entrée » enregistre un solde débiteur qui passe
de 5 079 851964 546FCFA au 31 décembre 2017 à 5 885 365 392 696FCFA au 1er janvier
2018, soit une différence de 805 513 428 150 FCFA. Ces incohérences altèrent la sincérité
des comptes.
148
Dépenses de personnel
40000213 554 042 618 4 786 140 322
solde CF 2013
Dépenses de personnel
40000513 1 152 126 257 414
pension 2013
Bons d'engagement
400006014 9 153 403 283 9 156 990 683
fonctionnement 2014
Bons d'engagement
400006017 109 413 453 384 109 403 346 384
fonctionnement 2017
Bons commande -
400009014 2 048 947 606 2 064 165 952
fonctionnement 2014
400009016 Bons commande -
4 946 030 732 4 929 010 832
fonctionnement 2016
Bons commande -
400009114 2 069 665 315 1 059 994 013
investissement 2014
Bons commande -
400009115 1 874 862 201 2 653 869 580
investissement 2015
Bons commande -
400009117 18 135 7678 18 142 142 306
investissement 2017
Bons cmde - Autres 103 924 202
400009216 132 964 202
dép.de pers. 2016
Bons cmde - Autres
400009217 2 836 163 782 2 835 278 782
dép.de pers. 2017
Bons de commande
spécial dépenses
400009311 11 542 189 244 11 573 979 175
transférées aux CTD-
invest 2017
Redevable de titres de
413015 21 456 455 21 610 655
perception 2015
414010 Redevables d'AMR 2010 33 121 464 737 33 121 464 737
414011 Redevables d'AMR 2011 24 002 168 205 24 002 168 205
149
Avances sur pension
471202 5 137 570 210 9 519 257 058
(30 %)
Appui au recouvrement
480021 7 723 679 7 675 302
(CAC douanes) TGD
Dépenses à régulariser
4810017 17 003 466 766 16 938 348 105
2017
Pertes de change - PGT
48121411 897 473 887 910 695 826
2011
Pertes de change - PGT
48121414 1 859 421 694 1 858 258 059
2014
Pertes de change - PGT
48121416 2 275 220 688 2 274 938 399
2016
Pertes de change - PGT
48121417 590 078 582 758 563 262
2017
Dépenses à budgétiser -
48122310 371 422 916 216 749 407
Avoirs fiscaux 2010
Frais de Justice urgents
481311117 925 326 871 923 127 511
juridictions Civiles 2017
Remise vente timbres
4813216 1 192 433 738 1 192 433 738
2016
Remise vente timbres
4813217 943 027 056 929 034 116
2017
5111 Bons du trésor supé. à un an 927 647 138 964 975 508
Titres à CT supé. à un an org
5112 3 556 046 340 3 560 514 127
spécialisés
5115001 Rejet fichier chèques 4 125 195 519 4 640 065 567
Autres comptes courant
5151 Postes Comptables à 10 703 954 146 10 738 575 597
l'Etranger
Mouvement de Fonds entre
5812 les comptables (TPG/PGT 287 596 152 327 288 483 152 327
vers Postes)
Bien que des réajustements aient été opérés dans certains comptes de l’exercice 2018,
certaines lignes qui présentaient des mauvais reports en 2017 n’ont pas subi de correction
en 2018 notamment le compte 5110 « Impayés de l’Etat ».
Balance d’entrée
Comptes Intitulés Solde de clôture 2017
2018
400006013 Bons d'engagement fonctionnement 2013 3 587 400 (créditeur) Néant
400009113 Bons commande - investissement 2013 228 736 825 (débiteur) Néant
414217 Frais de poursuites sur AMR 2017 713 720 (débiteur) Néant
48121307 Remise sur vente des timbres 2007 1 600 (débiteur) Néant
48121401 Pertes de change - PGT 2001 143 409 361 (débiteur) Néant
Il ressort de ce tableau que le nombre de comptes reste le même qu’en 2017, mais avec des
montants moins élevés.
Compte qui ne figure pas dans la balance de clôture de l’exercice 2017, mais
apparait dans la balance d’entrée de l’exercice 2018 avec un solde non nul
Solde de clôture
Compte Intitulé Solde d’entrée 2018
2017
Ces incohérences déjà relevées en 2017 sont encore constatées dans le Compte Général de
l’Etat de l’exercice 2018. Par rapport à la balance des comptes de l’exercice 2017, les cas de
violation du principe de report fidèle des soldes de la balance de clôture à la balance
d’entrée de l’exercice 2018 persistent.
Observation n° 3 :
151
La Chambre des Comptes observe que le report infidèle à la balance d’entrée de
l’exercice 2018 des soldes de clôture de l’exercice 2017 constitue une violation du
principe de l’intangibilité du bilan d’ouverture en même temps qu’il altère la fiabilité
des comptes.
Le Ministère des Finances prend acte de cette observation de la Chambre des Comptes.
Néanmoins, il tient à souligner que ce manquement structurel est lié à l’organisation du
réseau comptable du Trésor qui est segmenté entre les postes comptables internes et ceux
disséminés à l’étranger auprès des missions diplomatiques et consulaires.
Si aucun problème n’est noté au niveau des postes comptables à l’intérieur, les postes
comptables à l’étranger accusent d’énormes retards dans le dépôt et la centralisation de
leurs comptabilités, bouclés pour certains postes vers le mois de novembre, après l’envoi du
PLR à la Chambre des Comptes pour avis. Cette situation structurelle fait évoluer chaque
année, les soldes définitifs obtenus dans les livres du Trésor, par rapport à ceux acheminées
à la Chambre des Comptes quelques mois plutôt.
La Chambre des Comptes maintient son observation et relève d’une part que certains
comptes ayant fait l’objet de mauvais report de soldes ne concernent pas toujours les
postes comptables à l’étranger, à l’instar de « 400009 Bons de commande » ; « 420
SERVICE FINANCIER DES EPA », « 470540 FEICOM », « 5103 Emprunts à court terme »,
« 5110 Impayés de l'Etat » entre autres. D’autre part, tous les comptes de l’Etat
doivent être arrêtés dans le délai de trois (03) mois après la clôture de l’exercice
comptable.
L’examen de la Balance Générale des Comptes de l’exercice 2018 montre que certains
comptes ont enregistré des soldes anormaux en violation de l’Instruction
n° 18/001/MINFI/SG/DGTCFM/CLC du 08 janvier 2018 portant nomenclature des comptes
du Trésor pour l’année 2018. Ainsi, certains de ces comptes dont les soldes sont
normalement débiteurs affichent des soldes créditeurs à la balance et inversement.
152
Soldes débiteurs Soldes débiteurs en
Imputation Libellé
en 2018 2017
Entreprises et autres opérateurs économiques
1603 47 095 682 706 -
à l’intérieur
3821001 Rejet fichier dépense 9 276 024 439 9 222 589 508
40000215 Dépense de personnel solde CF 2015 104 989 681 104 989 681
40000315 Dépense de personnel pension CF 2015 216 574 973 216 574 973
40000 316 Dépense de personnel pension CF 2016 219 405 521 219 405 52
11 640 528
40000409 Dépense de personnel solde 2009 11 640 528
18 474 747
40000410 Dépense de personnel solde 2010 18 474 747
40000412 Dépense de personnel solde 2012 384 052 308 384 052 308
26 621 452
40000511 Dépense de personnel pension 2011 26 621 452
40000512 Dépense de personnel pension 2012 364 757 973 364 757 973
460102 Dettes sal. – REM. Titres échus 2002 19 600 000 19 300 000
460103 Dettes sal REM titres échus 2003 20 700 000 17 600 000
460104 Dettes sal REMB capital titres échus 2004 41 895 000 41 895 000
460105 Dettes sal REMB capital titres échus 2005 94 700 000 94 700 000
153
460112 Dettes sal REM capital titres échus 2012 700 000 700 000
460113 Dettes sal REM capital titres échus 2013 3 100 000 1 200 000
460115 Dettes sal REM capital titres échus 2015 1 200 000 1 200 000
460202 Dettes sal REM intérêt 2002 386 000 380 000
460203 Dettes sal REM intérêt 2003 602 000 518 000
460204 Dettes sal REM intérêt 2004 1 496 000 1 496 000
460 205 Dettes sal REM intérêt 2005 4 735 000 4 735 000
460212 Dettes sal REM intérêt 2012 1 484 000 1 484 000
470420 Cautionnement des comptables 543 012 056 471 659 552
470501 Précomptes divers sur solde 814 940 920 544 037 082
51242 Compte séquestre dettes 207 964 059 001 205 228 313 171
51243 Compte spécial fonds routier BEAC 72 689 788 660 72 689 788 660
De même, les comptes dont les soldes sont obligatoirement nuls sont enregistrés à la
balance avec un solde débiteur ou créditeur.
154
Compte Libellé Solde en 2018 Solde en 2017
39010 Annulation des titres prescrits 80 700 167 821 (SC) 20 516 383 (SC)
En 2018, certains comptes ayant enregistré des soldes anormaux en 2017 ont été régularisés.
Cette régularisation partielle traduit encore une application imparfaite des principes et
règles d’enregistrement et de traitement des opérations comptables dans l’élaboration de
la Balance Générale des Comptes qui accompagne le Compte Général de l’Etat.
Ce faisant, en dépit des régularisations opérées en 2018 par rapport aux mêmes irrégularités
constatées au cours des deux années précédentes, la reconduite de l’observation sur ces
soldes anormaux est justifiée.
Observation n° 4 :
La Chambre des Comptes observe que les insuffisances dans la tenue de la Balance
Générale des Comptes ne lui permettent pas de se prononcer sur l’exhaustivité des
enregistrements comptables (reports des soldes de clôture), sur leur fiabilité (soldes
anormaux) et partant, sur la fidélité de l’image de la situation financière de l’Etat au
31 décembre 2018.
Le Ministère des Finances prend acte de cette observation formulée par la juridiction
financière, mais précise tout de même que le travail de pointage et d’audit des comptes est
une activité permanente du Ministère des Finances dans l’optique de basculer des soldes
justifiés en comptabilité patrimoniale. Ces activités d’assainissement des comptes effectuées
au cours de l’exercice 2018 ont été succinctement présentées dans l’annexe 6.
La Chambre des Comptes maintient son observation et relève que le sens anormal des
soldes de certains comptes traduit l’irrégularité des enregistrements comptables.
Certains comptes figurant dans la Balance Générale des Comptes, récapitulés dans le tableau
ci-dessous présentent des mouvements négatifs en débit ou en crédit :
155
38510204 Emission d'AMR 2004 0 -21 948 570
38510207 Emission d'AMR 2007 869 898 473 -18 266 067
38510211 Emission d'AMR 2011 741 186 303 -64 067 960
38510212 Emission d'AMR 2012 3 091 651 798 -24 741 434
38510213 Emission d'AMR 2013 4 006 459 088 -2 041 567 254
38510214 Emission d'AMR 2014 29 663 836 632 -170 839 530
38510215 Emission d'AMR 2015 16 938 530 409 -10 963 956 997
38510216 Emission d'AMR 2016 16 584 863 485 -2 218 634 318
38510217 Emission d'AMR 2017 52 822 554 147 -479 898 342
156
40000214 Dépenses de personnel solde CF 2014 -656 965 627 0
40000414 Dépenses de personnel solde 2014 -58 056 027 -2 043 539 531
40000514 Dépenses de personnel pension 2014 -103 411 243 -1 696 900 337
400006014 Bons d'engagement fonctionnement 2014 944 970 420 -8 212 020 263
400006015 Bons d'engagement fonctionnement 2015 175 057 195 -11 529 855 804
400006016 Bons d'engagement fonctionnement 2016 10 380 820 078 -25 761 289 225
400006017 Bons d'engagement fonctionnement 2017 89 826 303 596 -12 440 340 819
400006114 Bons d'engagement invest 2014 2 167 266 036 -8 865 921 823
400006115 Bons d'engagement invest 2015 3 888 721 267 -21 816 161 768
400006116 Bons d'engagement invest 2016 5 679 836 166 -34 903 662 641
400006117 Bons d'engagement invest 2017 109 704 325 880 -84 917 511 079
4000065116 Bons d'engagement transferts en capital 2016 766 201 003 -4 788 729 000
4000065117 Bons d'engagement transferts en capital 2017 7 135 320 018 -6 010 104 923
157
400006616 Bons d'engagement subvention 2016 860 041 079 -258 000 000
400006617 Bons d'engagement subvention 2017 5 307 869 309 -2 074 484 512
400006716 Bons d'engagement participation 2016 3 500 000 000 -4 530 474 762
400006717 Bons d'engagement participation 2017 600 000 000 -8 151 120 285
B0ns d'engagement
400006816 1 539 000 000 -1 100 000 000
restructuration/réhabilitation 2016
Bons d'engagement DM intervention en
400006914 7 441 115 -1 560 552 138
investissement 2014
Bons d'engagement DM intervention en
400006915 0 -5 497 595 816
investissement 2015
Bons d'engagement DM intervention en
400006916 4 030 284 804 -828 720 384
investissement 2016
Bons d'engagement DM intervention en
400006917 37 836 106 130 -3 739 404 357
investissement 2017
400009014 Bons commande - fonctionnement 2014 416 537 874 -99 955 250
400009016 Bons commande - fonctionnement 2016 1 621 724 849 -18 567 933
400009017 Bons commande - fonctionnement 2017 19 212 649 918 -206 042 851
400009114 Bons commande - investissement 2014 247 018 121 -797 652 423
400009115 Bons commande - investissement 2015 892 847 245 -647 478 521
400009116 Bons commande - investissement 2016 2 331 260 498 -8 956 057
400009214 Bons commande - Autres dép.de pers. 2014 2 279 275 -8 700 175
400009215 Bons commande - Autres dép.de pers. 2015 3 555 365 -70 000 000
158
414005 Redevables d'AMR 2005 -2 161 294 201 524 095
414007 Redevables d'AMR 2007 -18 266 067 869 898 473
414011 Redevables d'AMR 2011 -64 067 960 741 186 303
414012 Redevables d'AMR 2012 -24 741 434 3 091 651 798
414013 Redevables d'AMR 2013 -2 041 567 254 4 001 234 250
414014 Redevables d'AMR 2014 -170 839 530 29 663 236 632
414015 Redevables d'AMR 2015 -10 963 956 997 16 940 130 409
414016 Redevables d'AMR 2016 -2 218 634 318 16 585 164 860
414017 Redevables d'AMR 2017 -479 898 342 52 821 163 577
414111 Majorations sur AMR 2011 -51 511 164 53 116 784
414113 Majorations sur AMR 2013 -42 958 368 131 998 459
414114 Majorations sur AMR 2014 -110 149 531 1 233 779 342
414115 Majorations sur AMR 2015 -183 780 373 862 351 485
414116 Majorations sur AMR 2016 -322 561 863 1 593 906 640
414117 Majorations sur AMR 2017 -434 794 794 533 162 076
4504065 Dépôt MINADER Réhab et équip EFSEAR 94 177 761 -1 269 123
159
4504074 Dépôt SPM Comité fer de MBALIAM 0 -4 444 987
47120107 Avances sur soldes mécanisées 2007 0 -48 485 589 204
5221 Avance achat véhicule aux fonctionnaires civils 0 -111 163 171
Malgré l’affirmation du Ministre des Finances qui reconnaissait, s’agissant des comptes
de l’exercice 2016 et 2017, que « cet affichage [qui] n’est pas conforme à la réglementation
sur la tenue des comptes devra connaître des évolutions avec les travaux en cours »,
la situation de ces comptes ne s’est pas améliorée en 2018.
Observation n° 5 :
La Chambre des Comptes observe que l’inscription des montants négatifs dans la
colonne «Mouvements» de la Balance Générale des Comptes de l’Etat altère la
régularité et la sincérité des enregistrements comptables.
Le Ministère des Finances souligne que les comptes aux montants négatifs ne constituent
pas une anomalie comptable. En réalité, il s’agit d’une simple mise en application
de l’instruction comptable ayant organisée l’annulation, la correction des anomalies
par écritures négatives entre les comptes ayant fonctionné en contrepartie et d’égal
montant. A côté du mode de correction par contre-passation qui accuse la faiblesse de
gonfler à tort les masses débitées et créditées, la Direction générale du Trésor du Ministère
des Finances a opté pour le mode de correction par écriture négative qui a l’avantage
d’isoler les corrections effectuées au niveau des comptes dont les montant sont précédés
du signe négatif.
160
La Chambre des Comptes maintient son observation et réitère que la correction des
erreurs par inscription en négatif a pour but de réduire les mouvements erronés du
compte d’égal montant. Par conséquent, si les montants négatifs peuvent apparaître
dans les journaux auxiliaires, cette correction ne peut conduire dans les mouvements
de la balance générale qu’à un montant positif ou nul. Ainsi, les montants négatifs
des mouvements dans la balance des comptes constituent des anomalies comptables.
L’Instruction générale sur la comptabilité de l'Etat prévoit que les Avis de Mise en
Recouvrement sont pris en charge par le Receveur des Impôts compétent. Cette prise en
charge s’effectue par le débit du compte 4140 « Redevables d’AMR » et le crédit du compte
385 102 « Emission d’AMR ». A l’extinction des droits, cette écriture est passée en sens
inverse. Par conséquent, les soldes de ces deux comptes doivent avoir à la fin de l’exercice
un montant identique.
L’examen de la Balance Générale des Comptes présente plutôt des écarts entre les
montants de ces deux comptes comme illustré dans le tableau ci-dessous :
161
Redevables d'AMR Emission d'AMR
414017 55 722 035 911 38510217 55 720 295 421 1 740 490
2017 2017
Redevables d'AMR Emission d'AMR
414018 156 913 493 286 38510218 156 919 126 907 -5 633 621
2018 2018
(ii) Incohérence entre les comptes 385151 « Majorations sur AMR » et les
comptes 4141 « Majorations sur AMR »
L’examen de la Balance Générale des Comptes présente plutôt des écarts entre ces comptes
comme illustré dans le tableau ci-dessous :
Tableau 2 : Rapprochement entre les comptes 385 151 « Majorations sur AMR » et
4141 « Majorations sur AMR »
162
Ces irrégularités relevées lors de l’examen du Compte Général de l’Etat de l’exercice 2016
et imputées par le Ministre des Finances «à la non extinction des droits lors des
recouvrements des impôts et taxes, et le mauvais transfert des créances d’une Recette des
Impôts à une autre lors de la création des CIME, des Centres Pilote, des Centres Spécialisées,
etc.…» n’ont pas été corrigées en 2018 comme promis par ce dernier qui indiquait lors de
l’examen des comptes de l’exercice 2017 que : « les services compétents du Ministère des
Finances sont à pied d’œuvre pour fiabiliser les informations contenues dans la Balance
Générale des Comptes de l’Etat. »
Observation n° 6 :
Le Ministère des Finances prend acte de cette observation formulée par la juridiction
financière et indique que les services compétents du Ministère des Finances sont à pied
d’œuvre pour mettre fin à cet état de choses.
Cette situation est due à la non extinction des droits lors des recouvrements des impôts et
taxes. Il y a lieu aussi de noter que l’administration fiscale a connu des réformes qui n’ont
pas permis d’assurer le bon transfert des créances d’une Recette des Impôts à une autre lors
de la création des CIME, des Centres Pilote, des Centres Spécialisées, etc… ce qui fait que
beaucoup de contribuables ont effectivement payé leurs impôts sans que cela soit suivi de
la passation des écritures d’extinction de droit en comptabilité.
4.2. Sur les états financiers du Compte Général de l’Etat de l’exercice 2018
Aux termes de l’article 75(2) de la loi n°2018/012 et de l’article 112 (3) du décret n°2013/0160
du 15 mai 2013 suscités, «les règles applicables à la comptabilité générale de l’Etat
s’inspirent des principes comptables internationalement reconnus …». Elles doivent
163
permettre la production du Compte Général de l’Etat qui comprend la Balance Générale des
Comptes et les états financiers.
La Balance Générale des Comptes est un état récapitulatif exhaustif et obligatoire, établi à
partir de l’ensemble de tous les comptes et faisant apparaître pour chacun d’entre eux, les
montants totaux des débits et des crédits et le solde qui peut être débiteur, créditeur ou nul.
Elle permet également à la fin de l’exercice, à partir des soldes de tous les comptes, d’établir
le Compte de Résultat et le bilan et de vérifier par exemple que le total des soldes débiteurs
des postes du bilan moins le total des soldes créditeurs est égal au résultat, qui est aussi
égal à la différence entre soldes créditeurs et soldes débiteurs des comptes de produits et
de charges.
Le Compte Général de l’Etat pour l’exercice 2017 présentait des incohérences dans le report
de certains soldes de la balance au bilan. Si en 2018, certaines régularisations en rapport
avec les observations faites en cette matière sont notées, il subsiste quelques violations du
principe de report fidèle des soldes.
La Balance Générale des Comptes n’enregistre que les mouvements de ces actifs en cours
d’année. Les immobilisations acquises antérieurement et principalement depuis 2003 font
l’objet d’un enregistrement extracomptable et s’ajoutent au solde de la balance pour leur
enregistrement au bilan. C’est l’option prise par le Ministère des Finances pour déterminer
la valeur du patrimoine de l’Etat en attendant de procéder à un recensement général. Cette
option conduit à l’écart entre le solde de la balance des comptes et celui du bilan.
164
Observation n° 7 :
La Chambre des Comptes, tout en prenant acte de l’option prise par le Ministère des
Finances, observe que celle-ci a pour conséquence le non enregistrement des
immobilisations acquises antérieurement et principalement depuis 2003. Ce non-
respect des relations qui existent entre les soldes de la Balance Générale des Comptes
et ceux du bilan a conduit comme les années précédentes à des incohérences
d’enregistrements aux comptes d’immobilisations du bilan au 31 décembre 2018.
Le Ministère des Finances prend acte de cette observation formulée par la juridiction
financière. Toutefois, il précise que dans le cadre de la mise en œuvre effective de la loi
n° 2018/012 du 11 juillet 2018 portant Régime Financier de l’Etat et des Autres Entités, les
réformes en cours d’implémentation devraient permettre d’intégrer toutes les
immobilisations et d’apporter une solution définitive à cette préoccupation au 1 er janvier
2022.
Position de la Chambre des Comptes :
Cependant, l’analyse du Bilan et de la Balance Générale des Comptes fait plutôt ressortir des
écarts comme illustré dans le tableau ci-dessous :
165
Immobilisations incorporelles 787,58 728,53 59,054 59,054 0
Ces écarts sont respectivement de 700 millions et de 24,01 milliards pour les immobilisations
corporelles et les transferts en capital.
Observation n° 8 :
La Chambre des Comptes observe des écarts entre les mouvements des
immobilisations dans la Balance Générale des Comptes et la variation de la valeur de
ces immobilisations au bilan. Cette situation traduit l’absence d’exhaustivité des
enregistrements comptables au cours de l’exercice 2018.
Le Ministère des Finances prend acte de cette observation formulée par la juridiction
financière et indique qu’avant la date d’entrée en vigueur effective de la comptabilité
patrimoniale en 2022, toutes les immobilisations de l’Etat seront intégrées dans la
comptabilité de l’Etat et les situations traduites dans les balances devraient se retrouver
exhaustives.
En 2018, le montant cumulé de ceux-ci s’élèvent dans la balance générale des comptes et
au tableau des immobilisations à 6 653,44 Milliards de FCFA dont 989,25 Milliards de FCFA
réalisés.
Au surplus, il n’est pas tenu compte dans la valorisation de ces actifs de l’Etat de leur
dépréciation par rapport au temps. Il en résulte que la valeur réelle des immobilisations au
31 décembre 2018 reste incertaine.
166
Par ailleurs, sur cette même observation en 2017, le Ministère des Finances estimait que
«Le suivi des amortissements n’est pas encore une réalité dans le droit comptable
camerounais. La conséquence est que les immobilisations portées au bilan de l’Etat pour le
moment n’ont qu’une valeur symbolique. Les normes relatives à l’évaluation des biens de
l’Etat ne sont pas encore arrêtées. Les règles d’amortissement et de provision sont attendues
et il n’est pas possible pour le Ministre des Finances de passer ces écritures sans base
légale. »
Observation n° 9 :
Le Ministère des Finances prend acte de cette observation faite par la juridiction financière
et note que pour ce qui est des comptes d’immobilisation leur intégration et leur suivi en
comptabilité patrimoniale font l’objet d’une nouvelle instruction sur la Comptabilité
Générale de l’Etat actuellement en cours de finalisation. La validation et l’implémentation de
cette instruction permettront, à compter du 1er janvier 2022, une meilleure appréciation des
immobilisations de l’Etat.
Entre 2017 et 2018, la valeur totale des immobilisations financières est passée de 2 718,38
Milliards de FCFA à 3 038,70 Milliards de FCFA, soit une augmentation nette de 320,32
Milliards de FCFA. Cette augmentation est surtout le fait des transferts en capital (compte
28) pour 1 484,06 Milliards de FCFA et des Immobilisations sur Fonds de Contrepartie,
(compte 23) pour 1 157,07 Milliards de FCFA.
167
Le compte 2601 « Participations dans les entreprises publiques » n’indique que des
réalisations de 39,74 Milliards de FCFA à la Balance Générale des Comptes de l’Etat.
Le Projet de Loi de Règlement de l’exercice 2018 révèle cependant que les participations de
l’Etat ont fait l’objet de crédits de paiement de 42,52 Milliards de FCFA et ont été
ordonnancées à hauteur de19,97 Milliards de FCFA.
De plus, la Juridiction des comptes observe qu’aucune information sur les dépréciations de
ces titres n’est fournie par le Ministère des Finances. Toute chose qui ne permet pas de
connaitre la valeur réelle de ces immobilisations financières.
La Chambre des Comptes avait alors souhaité que plus d’explications sur les
immobilisations financières soient fournies par le Ministère des Finances en annexe
explicative du PLR. Cette suggestion n’a pas été prise en compte dans l’élaboration du
Compte Général de l’Etat de l’exercice 2018.
Observation n° 10 :
La Chambre des Comptes observe que les incertitudes qui affectent l’évaluation des
participations financières de l’Etat persistent et ne lui permettent par conséquent pas
de se prononcer sur la fiabilité des informations contenues dans le compte 26
« Participations ».
Report au bilan
168
La Chambre des Comptes relève depuis l’exercice 2015, une incohérence sur le report du
solde du compte 414 : « Redevables » de la balance au bilan. En effet, un écart de plus de
4 milliards de F CFA est constaté à chaque fois dans le report des soldes du compte 414 de
la Balance Générale des Comptes au bilan des exercices 2015, 2016, 2017 et 2018 comme
ci-dessous :
En milliards de F CFA
Exercices Balance générale Bilan Ecart
Les créances fiscales sont passées de 1 176,84 milliards de FCFA au 31 décembre 2017 à
1 202,28 milliards de FCFA à la fin de l’exercice 2018, soit une augmentation de 25,44
milliards de FCFA. Cette augmentation résulte exclusivement des créances attachées aux
impôts et taxes.
Les impôts et taxes représentent 81,9 % des créances fiscales dont les montants se
répartissent en:
Si l’enregistrement de ces créances dans les différents états financiers n’appelle pas
d’observations, il reste que ces créances dont les plus anciennes remontent à l’exercice 2000
posent à des degrés divers le problème de leur existence réelle fondée sur des pièces
probantes et de leur « recouvrabilité ».
Aucune indication n’est donnée sur les « Créances douteuses » dont la rubrique au bilan
affiche un montant nul et sur les « Créances litigieuses », dont la rubrique n’apparait non
plus dans l’actif du bilan.
De plus, il n’existe aucun état faisant ressortir les bonnes créances et les créances en
souffrance. Cela ne permet pas de les apprécier à leur juste valeur et de tenir compte du
169
risque qu’un contentieux en cours connaisse une issue défavorable pour l’Etat. La probabilité
de non recouvrement total de ces créances justifierait la constitution des provisions pour
dépréciation.
En l’état actuel de la mise en place de la comptabilité patrimoniale par le Comité créé par
note de service n° 11/256NS/MINFI/S4/DGTCFM/DT du 02 août 2011, la constatation des
dépréciations des créances et leur provisionnement ne sont pas faits, ce qui impacte
directement la valeur réelle de ces actifs et amène à s’interroger sur la valeur du résultat
porté au bilan et au Compte de Résultat.
Observation n° 11 :
La Chambre des Comptes observe que l’ancienneté de certaines créances fait peser sur
elles un doute sur leur existence réelle et une incertitude sur leur valeur telle que
portée au bilan de l’Etat au 31 décembre 2018.
L’Instruction générale sur la comptabilité de l'Etat (page 144), prescrit que : « Si au terme
des 03 mois, délai réglementaire de régularisation des déficits, le comptable déficitaire n’a
pu procéder à l’apurement de son compte 471 101 1 NN XXX, « déficit constaté », et ceci
malgré les multiples relances de la brigade des inspecteurs vérificateurs, il est établi un
procès-verbal conjointement signé par le TPG et le chef de poste comptable concerné.
Ce dossier monté par le comptable centralisateur afin de déclencher la mise en débet du
comptable, est transmis au service du contentieux de la Division des Études et de la
Réglementation … Lorsque le bon de caisse DM de débet parvient chez le comptable
centralisateur, ce dernier procède à la prise en charge du débet en contrepartie de
170
l’apurement du compte de déficit constaté préalablement mouvementé lors du constat du
déficit. Le reste de la procédure se déroule jusqu’à l’apurement du compte de débet. »
L’analyse de la Balance Générale des Comptes présente plusieurs déficits mis à la charge de
certains postes rattachés et pour lesquels les recouvrements n’ont pas été effectués. Le
tableau ci-dessous illustre cette situation :
171
Cette procédure d’apurement n’a pas été mise en œuvre et, compte tenu de l’ancienneté et
de l’importance des montants, il existe un risque élevé de non recouvrement qui altère la
situation financière de l’Etat.
Observation n° 12 :
La Chambre des Comptes observe que l’ancienneté de certains déficits et la non mise
en œuvre des procédures d’apurement prévues par la réglementation en vigueur fait
peser sur eux un doute sur leur existence réelle et une incertitude sur leur valeur telle
que portée au bilan de l’Etat au 31 décembre 2018.
Le Ministère des Finances prend acte de cette observation formulée par la juridiction
financière. Il souligne qu’un effort est fait en vue de l’apurement des déficits.
c) Trésorerie – actif
Au 31 décembre 2018, la trésorerie – actif de l’Etat est évaluée à 748,23 Milliards de FCFA en
diminution de 84,4 Milliards de FCFA par rapport à 2017, soit un taux de 10,13 %. Elle se
répartit entre :
Cet écart résulte essentiellement des comptes suivants avec un solde débiteur (SD) ou
créditeur (SC) à la balance des comptes :
172
Nature Montant balance Montant réel Ecart
Au niveau des disponibilités, le bilan indique un solde de 748,23 milliards de FCFA contre
un montant réel de 448,45 milliards de FCFA résultant des contrôles internes sus évoqués.
L’enregistrement au bilan des soldes des comptes de disponibilités repose en règle générale
sur les résultats d’inventaires de fin d’année, dans le cas d’espèce, les rapprochements
bancaires et les contrôles de caisses tel qu’il ressort du tableau de la « structure des comptes
de disponibilités au 31 décembre 2018 ».
Cette incohérence, portant sur les mêmes natures de compte, avait déjà été relevée au cours
de l’examen du Compte Général de l’Etat des exercices 2016 et 2017. Le Ministère des
Finances s’était en effet engagé en 2016, à résorber progressivement cette situation au cours
des deux exercices suivants.
Observation n° 13 :
Le Ministère des Finances précise que les états de rapprochement bancaire sont
régulièrement produits et vous les fait tenir en annexe à la présente correspondance.
Faisant suite aux multiples observations formulées par la Chambre des Comptes de la
Cour Suprême lors de l’examen des Projets de Loi de Règlement relativement à la pratique
persistante des opérations imputées dans les comptes provisoires et non régularisées avant
la clôture de l’exercice de rattachement, le Ministère des Finances a pris l’instruction
n° 19/012I/MINFI/SG/DGTCFM/CLC du 27 février 2019 portant apurement des dépenses
à régulariser antérieures à 2018. Cette instruction organise la procédure comptable
d’apurement des dépenses à régulariser des exercices antérieures à 2018 par le compte de
charge spécifiquement créé, le compte 659000 « charges exceptionnelles » en vue de
l’assainissement et la fiabilisation de la Balance des comptes du Trésor.
Sur la base de ce cadre règlementaire, les travaux d’apurement ont été organisés dans
l’ensemble des postes comptables du Trésor avec pour objectif de solder les dépenses à
régulariser des exercices antérieurs à 2018.
625 048 256 778 619 797 430 888 5 250 825 890
Par ailleurs, le montant de 625 048 256 778 FCFA issu des travaux d’audit des dépenses à
régulariser antérieures à 2018 ne correspond pas à la somme des balances d’entrée des
comptes 4810 «dépenses diverses à régulariser » ; 4812 « dépenses à budgétiser » et 4813
« dépenses à répartir » qui est de 626 674 072 310 FCFA.
Observation n° 14 :
La Chambre des Comptes observe des discordances entre les montants de la Balance
Générale des Comptes et du rapport général d’apurement des dépenses à régulariser.
174
Cette situation traduit une absence d’exhaustivité et de fidélité des enregistrements
comptables.
Le Ministère des Finances prend acte de ces observations et indique que les discordances
relevées entre le rapport général d’apurement des dépenses à régulariser de FCFA
625 048 256 778 et le solde du compte 659000 dans la balance de FCFA 619 797 430 888
soit un écart de 5 225 825 890, sont expliquées par le grand décalage observé dans
l’intégration des opérations de la majorité des postes comptables à l’étranger.
Pour le cas particulier de l’exercice 2018, les rapprochements effectués sur les opérations
des postes comptables à l’étranger concernés, dégagent des dépenses à régulariser des
exercices antérieurs pour un montant de 05 milliards correspondant à l’écart relevé par la
Chambre des Comptes.
Lesdits écarts seront résorbés lors de l’intégration des comptabilités 2018 des postes
comptables retardataires; laquelle sera bouclée courant novembre 2019. Le Ministère des
Finances vous en fera tenir la mouture (définitive) à la fin du mois de novembre 2019.
Les dépenses à régulariser des années antérieures, objet de l’observation n° 14 trouvent elles
aussi, telle que sus relevé, une explication dans la centralisation tardive des opérations de
la majeure partie des postes comptables à l’étranger dont les corrections interviendront
dans la mouture définitive de la balance qui sera transmise à la Chambre des Comptes en
fin novembre 2019.
Le solde du compte 659 000 devrait donc être identique à la somme des balances d’entrée
des comptes 4810, 2,3, NN XXX diverses dépenses à régulariser.
L’examen de la Balance Générale des Comptes fait plutôt ressortir une différence entre le
solde du compte 659 000 et la somme des balance d’entrée des comptes 4810 «dépenses
175
diverses à régulariser » ; 4812 « dépenses à budgétiser » et 4813 « dépenses à répartir » tel
qu’illustré dans le tableau ci-dessous :
Montant de la Balance d’entrée au 31/12/2018 Solde du compte 659 000 dans la Balance
des Comptes 4810, 4812 et 4813 Générale des Comptes
Observation n° 15 :
La Chambre des Comptes observe des discordances de montants entre les comptes
4810 «dépenses diverses à régulariser» ; 4812 «dépenses à budgétiser» et 4813
«dépenses à répartir» et leur contrepartie unique 659 000 «autres charges
exceptionnelles» dans la Balance Générale des Comptes. Cette situation traduit
l’irrégularité des enregistrements comptables et remet en cause la fidélité de l’image
des comptes.
Le Ministère des Finances prend acte de ces observations et indique que les discordances
relevées entre le rapport général d’apurement des dépenses à régulariser de FCFA
625 048 256 778 et le solde du compte 659000 dans la balance de FCFA 619 797 430 888
soit un écart de FCFA 5 225 825 890, sont expliquées par le grand décalage observé dans
l’intégration des opérations de la majorité des postes comptables à l’étranger.
Pour le cas particulier de l’exercice 2018, les rapprochements effectués sur les opérations
des postes comptables à l’étranger concernés, dégagent des dépenses à régulariser des
exercices antérieurs pour un montant de 05 milliards correspondant à l’écart relevé par la
Chambre des Comptes.
Lesdits écarts seront résorbés lors de l’intégration des comptabilités 2018 des postes
comptables retardataires; laquelle sera bouclée courant novembre 2019. Le Ministère des
Finances vous en fera tenir la mouture (définitive) à la fin du mois de novembre 2019.
176
La Chambre des Comptes maintient son observation, car il ne s’agit pas des
discordances entre le rapport général d’apurement et le solde du compte 659000
dans la balance, mais plutôt des discordances de montants entre les comptes
4810 «dépenses diverses à régulariser » ; 4812 «dépenses à budgétiser » et 4813
« dépenses à répartir » ; et leur contrepartie unique 659 000 « autres charges
exceptionnelles » dans la Balance Générale des Comptes
e) Stocks
Comme pour les exercices précédents, les données sur les stocks des services de l’Etat ne
sont pas enregistrées dans le bilan au 31 décembre 2018. Cette situation est en porte-à-faux
avec le plan comptable qui réserve la classe 3 pour la comptabilisation des opérations sur
les stocks.
Elle devrait être réglée dans le cadre d’une comptabilité patrimoniale. Toutefois, l’approche
actuelle d’évaluation des immobilisations peut être transposée aux stocks, à défaut de
recourir aux états des comptes de gestion-matières établis chaque année conformément
aux dispositions de la circulaire n° 002/CAB/PM du 19 février 2008.
Observation n° 16 :
La Chambre des Comptes observe que l’absence des enregistrements comptables
relatifs aux stocks fragilise la structure du bilan de l’Etat en ce que celui-ci n’intègre
pas les opérations d’un volet important de son patrimoine. Ce bilan ne recense donc
pas tous les actifs de l’Etat et ne saurait en donner une image fidèle.
Le Ministère des Finances n’ayant pas apporté de réponse sur ce point, la Chambre
des Comptes maintient son observation.
f) Dettes financières
Au 31 décembre 2018, la Balance Générale des Comptes enregistre des dettes financières
d’une valeur de 6 458,117 Milliards de FCFA. A la même date, le passif du bilan de l’Etat
indique pour les mêmes dettes financières un montant de 7 382,70 Milliards de FCFA, soit
un écart de 924,583 Milliards de FCFA. Cet écart traduit un report infidèle du solde de la
balance au bilan comme relevé les exercices précédents.
g) Recettes compensées
177
Le compte 385300 « Emission bulletins de liquidations douanières » a un solde de
218 014 499 049 FCFA en 2018. Ce solde intègre des restes à recouvrer des exercices
précédents notamment ceux d’avant 2013 d’un montant de 102 000 750 706 FCFA ayant fait
l’objet d’un paiement par compensation conformément aux conventions régulièrement
passées entre l’Etat du Cameroun et la SONARA. Il en résulte que le solde de ce compte ne
correspond pas au montant exact des créances de cette catégorie enregistré à la balance au
31 décembre 2018.
Cette créance sur les tiers (Compte 415 recettes douanières) comptabilisée pour
218 014 499 049 FCFA à la balance et au bilan au 31 décembre 2018 est ainsi surévaluée.
Cette situation a régulièrement été portée à l’attention du Ministre des Finances qui estimait
que « ce problème est dû à l’absence de crédit pour les couvertures budgétaires, et qu’un
effort sera fait pour les provisions de couverture pour les années suivantes. »
Aucune évolution n’ayant été notée en 2018, il y a lieu de réitérer l’observation telle que
formulée sur les comptes des exercices 2015, 2016 et 2017.
Observation n° 17 :
La Chambre des Comptes observe que la non comptabilisation des recettes recouvrées
par compensation altère d’autant la situation financière de l’Etat et traduit le non-
respect du principe de l’exhaustivité et celui de la sincérité du Compte Général de
l’Etat.
Le Ministère des Finances prend acte de cette observation formulée par la juridiction
financière. Il souligne toutefois qu’un effort est fait en vue de l’élaboration d’un plan
d’apurement pluriannuel.
L’Instruction générale sur la comptabilité de l'Etat (page 183), prescrit qu’il est indispensable
de solder ou de réduire au maximum les comptes de régularisation (rejets, recettes et
dépenses à régulariser, chèques rejetés…) en fin d’exercice.
178
Ce compte, au lieu d’être soldé comme l’exige la réglementation en vigueur, a plutôt
augmenté.
Observation n° 18 :
Le Ministère des Finances prend note de cette observation formulée par la juridiction
financière.
Le Compte de Résultat de l’Etat au 31 décembre 2018 fait apparaître des produits d’un
montant de 3 484,29 Milliards de FCFA et des charges de 2 635,51 Milliards de FCFA, soit un
excédent de produits de 659,80 Milliards de FCFA qui représente le résultat de la
comptabilité générale de l’Etat. Ce résultat est biaisé par le fait que les produits et les charges
ne reposent pas sur le même principe.
En effet, la comptabilisation des produits repose sur le principe de gestion alors que la
comptabilisation des charges repose sur le principe de l’exercice. Autrement dit, les produits
ne comptent que pour l’exercice au cours duquel ils ont été effectivement encaissés, alors
que les charges quant à elles ne comptent que pour l’exercice au cours duquel elles ont été
prises en charge.
Il est aussi important de relever que les normes comptables de l’Etat adoptées en juin 2019
corrigent cette situation lorsqu’elles consacrent le principe de spécialisation des exercices
qui vise à rattacher à chaque exercice les charges et les produits qui le concerne et seulement
ceux-là.
a) Les produits
Cette augmentation est due à une hausse des produits régaliens (impôts, taxes et douanes)
et des produits pétroliers.
Toutefois, les recettes pétrolières quant à elles ont augmenté passant de 413,79 Milliards
de FCFA en 2017 à 529,82 Milliards de FCFA en 2018.
Comme pour les exercices 2016 et 2017, certains comptes affichent des soldes inférieurs à
100 Millions de FCFA dans le tableau des produits du Compte de Résultat. Au regard de la
nature des produits, il y a lieu de reconduire les réserves sur l’exhaustivité et la réalité des
enregistrements des opérations relatives à ces catégories de produits.
Le tableau ci-après reproduit un échantillon de ces produits en rapprochant les soldes des
trois années 2016, 2017 et 2018 :
Solde
Comptes Libellés
2018 2017 2016
7109 Frais de scolarité dans les écoles de formation 0.00 0.00 0.00
7123 Frais de délivrance des cartes d’identité et de séjour 0.00 0.00 inexistant
726 Impôts sur les salaires et la main d’œuvre 0.00 0.00 0.00
180
7323 Taxes sur les contrats d’assurance 0.00 0.00 0.00
7338 Taxe sur les jeux de hasard et de divertissement 0.02 0.03 0.06
Le Ministère des Finances avait pris acte de cette observation formulée par la juridiction
financière en 2017 en précisant que les travaux du référentiel comptable de l’Etat en cours
prévoient que les informations détaillées sur les comptes de recettes soient fournies dans
l’état annexé et que le basculement du système de comptabilité actuel de caisse vers le
système en droits constatés est prévue en 2021.
Pour la Chambre des Comptes, ces produits sont des recettes de l’Etat qui doivent non
seulement apparaître dans ses comptes, mais également pris en compte dans le budget des
administrations concernées en vertu du principe d’exhaustivité des enregistrements
comptables.
Observation n° 19 :
Le Ministère des Finances prend acte de cette observation formulée par la juridiction
financière. Le nouveau plan comptable de l’Etat du 11 septembre 2019 et l’instruction
générale sur la Comptabilité de l’Etat, actuellement en cours de finalisation prévoient que
les informations détaillées sur les comptes de recettes soient fournies dans l’état annexé.
181
La bascule du système de comptabilité actuel vers le système en droits constatés est
prévue en 2022.
b) Les charges
Au niveau des charges qui ont connu une augmentation de 331,13 milliards de FCFA en
2018, il est relevé des cas de comptes à solde nul. Ces cas sont répertoriés dans le tableau
ci-dessous :
6192 Entretien des voiries urbaines et des équipements de voirie 0,15 0,13
182
6252 Décisionnaires et auxiliaires 0,00 0,00
Ceux des comptes concernés sont notamment les comptes de charges de personnel et des
charges financières. Par ailleurs, des discordances ont été observées entre certaines charges
du Projet de Loi de Règlement en son article 2 et leur montant dans la balance générale de
l’Etat.
Observation n° 20 :
Le Ministère des Finances prend acte de cette observation formulée par la juridiction
financière. Le nouveau plan comptable de l’Etat du 11 septembre 2019 et l’instruction
générale sur la Comptabilité de l’Etat, actuellement en cours de finalisation prévoient que
les informations détaillées sur les comptes de charges soient fournies dans l’état annexé. La
bascule du système de comptabilité actuel vers le système en droits constatés est prévue en
2022.
183
Position de la Chambre des Comptes :
(iii) Discordance des chiffres entre la Balance Générale des Comptes et le PLR
Il ressort du tableau ci-dessus, des écarts entre les montants des exécutions des chapitres
92, 93 et 94 avec leurs « contreparties uniques » dans la Balance Générale des Comptes de
l’Etat pour l’exercice 2018.
184
Observation n° 21 :
La Chambre des Comptes observe des incohérences entre les montants de certaines
dépenses budgétaires inscrites dans le Projet de Loi de Règlement et ceux figurant
dans la Balance Générale des Comptes de l’Etat pour l’exercice 2018. Cette situation
traduit l’absence d’exhaustivité et de fidélité des enregistrements comptables.
Le MINFI prend acte de cette observation de la juridiction financière. Les incohérences sont
le fait de la gestion des natures économiques. Certaines dépenses des chapitres 92, 93 et 94
sont comptabilisées en dépenses d’investissement ordinaires. Avec l’harmonisation des
deux nouvelles nomenclatures budgétaire et comptable validées, cette situation sera
systématiquement résolue.
Comme constaté lors de l’exercice précédent, les montants des dépôts des correspondants
enregistrés au bilan diffèrent de ceux du tableau des flux de trésorerie, ce qui influence la
détermination de la variation nette de trésorerie.
Ainsi, les dépôts des correspondants, comptes 420 « Services financiers des EPA », 421
« Services financiers des CTD », 450 « Services financiers des administrations publiques », et
470 « Autres services financiers » sont enregistrés pour 855,16 milliards de FCFA tandis que
le tableau des flux de trésorerie indique la somme de 73,38 Milliards de FCFA.
Observation n° 22 :
La Chambre des Comptes observe que l’exactitude des montants du tableau des flux
de trésorerie étant remise en cause, elle ne peut se prononcer sur l’évolution réelle de
la trésorerie de l’Etat entre 2017 et 2018.
Les discordances constatées entre les montants des comptes des dépôts des correspondants
dans la balance et dans le tableau des flux proviennent du fait que le tableau des flux ne
prend en compte que les flux qui s’accompagnent d’entrée ou de sortie de fonds, la balance
n’intègre pas seulement les flux .
Position de la Chambre des Comptes :
185
La Chambre des Comptes prend acte des explications du Ministère des Finances et
recommande l’établissement d’un tableau de passage entre la balance, le bilan et le
tableau de flux de trésorerie.
CONCLUSION
L’examen du Compte Général de l’Etat de l’exercice 2018 produit à la juridiction financière par
le Ministère des Finances en accompagnement du Projet de Loi de Règlement du même
exercice, a été fait à titre expérimental.
Ledit examen fait ressortir de manière récurrente les anomalies et insuffisances qui portent sur
:
- les comptes présentant des mouvements négatifs en débit ou en crédit dans la balance ;
- la discordance des chiffres entre la Balance Générale des Comptes et le Projet de Loi de
Règlement ;
Ces anomalies ont fait l’objet d’un échange contradictoire entre la juridiction financière et le
Ministère des Finances. Les réponses apportées par cette Administration n’ayant pas été
satisfaisantes, la juridiction des comptes a maintenu ses observations et considère qu’en
186
définitive, ces anomalies ne peuvent être jugulées qu’avec la mise en œuvre d’un nouveau
référentiel comptable de l’Etat.
Par conséquent, d’importants efforts restent à faire pour rendre le Compte Général de l’Etat
éligible à la certification.
Aussi, la Chambre des Comptes considère-t-elle que le Compte Général de l’Etat de l’exercice
2018 ne se prête pas, en l’état, à la certification.
« Monsieur le Président,
J’ai l’honneur de vous transmettre pour certification préalable, conformément aux exigences
de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), les formulaires de
déclarations dument signés de la Direction Générale des Impôts, accompagnée des détails de
paiement et des copies de quittances y relatifs dans le cadre de la conciliation ITIE de l’exercice
2017.
Les entreprises concernées sont celles qui n’ont été retenues dans le rapport de cadrage de
ladite conciliation. Il s’agit de onze (11) entreprises du secteur pétrolier en amont, une (01)
entreprise de transport des hydrocarbures par pipeline, deux (02) entreprises du secteur minier
et trois (03) entreprises du secteur BTP et de cimenterie exploitant de carrière. Sont également
187
joints, les formulaires relatifs aux entreprises devant l’objet de déclaration unilatérale de
l’administration en raison de la modicité de leur contribution au budget de l’Etat.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération distinguée.
LE Directeur Général des Impôts
« Monsieur le Président,
Conformément aux recommandations du conciliateur ITIE-Cameroun, j’ai l’honneur de
vous transmettre pour certification les formulaires de déclarations 2017 présentés ainsi qu’il
suit :
1. Secteur des hydrocarbures : trente-sept (37) fiches pour douze (12) entreprises dont (douze
(12) formulaires de déclarations/synthèses, douze (12) détails de paiements, douze (12)
détails des exportations/ventes, un (1) détail du transport de produits pétroliers), et trois (3)
fiches pour les déclarations unilatérales ;
2. Secteur des Mines : six (06) fiches pour deux (02) entreprises dont (deux (02) formulaires de
déclaration/synthèses, deux (02) détails de paiement et deux (02) détails des
exportations/ventes), et trois (03) fiches pour les déclarations unilatérales ;
3. Sociétés des Carrières: neuf (09) fiches pour trois (03) entreprises dont (trois (03) formulaires
de déclaration/synthèses, trois (03) détails de paiement et trois (03) détails des
exportations/ventes), et trois (03) fiches pour les déclarations unilatérales ;
4. Sociétés des Eaux : trois (03) fiches pour les déclarations unilatérales.
« Monsieur le Président,
Dans le cadre des travaux en cours sur la conciliation ITIE (initiative pour la transparence dans
les industries extractives).
188
J’ai l’honneur de vous transmettre pour certification, le formulaire de déclaration de la
Direction Générale du Trésor, de la coopération financière et monétaire en sa qualité d’entité
déclarante.
Il s’agit du formulaire relatif aux revenues (transferts directs et indirects, dividendes) versés au
trésor public par la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) et comptabilisés au titre de
l’exercice budgétaire 2017.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations distinguées.
L’examen des déclarations des recettes du secteur extractif des administrations publiques
concernées par le périmètre de conciliation appelle les observations de forme et de fond
suivantes :
1. SUR LA FORME
- la Constitution ;
- la loi n° 2018/012 du 11 juillet 2018 portant Régime financier de l’Etat et des autres
entités publiques ;
En application des textes sus visés, la Chambre des Comptes est compétente, entre autres,
pour :
- contrôler et statuer sur les comptes publics et ceux des entreprises publiques et
parapubliques (article 41 de la Constitution) ;
189
- donner son avis sur toute question relative au contrôle et au jugement des comptes
lorsqu’elle est saisie (article 10 de la loi n° 2003/005 du 21 avril 2003) ;
- connaître de toute autre matière qui lui est expressément attribuée par la loi (article 39
(e) de la loi n° 2006/016 du 29 décembre 2006) ;
- contrôler toutes les opérations relatives aux recettes, aux dépenses et au financement
des budgets des administrations publiques (article 40 de la loi n° 2018/011 du 11 juillet
2018) ;
- donner son avis sur les projets de loi de règlement présentés au Parlement et élaborer
un rapport de certification sur le compte général de l’Etat correspondant (articles 39 (c)
de la loi n° 2006/016 du 29 décembre 2006 ; 125 (3), 126 (3) et (4) du décret n°
2013/160 du 15 mai 2013) ;
Par ailleurs, aux termes de l’article 33 (1) de la loi n° 2003/005 du 21 avril 2003 susvisée, « la
Chambre, siégeant en formation de jugement, statue par arrêté définitif de compte. L’arrêté de
compte comporte deux (02) parties :
b)- la deuxième partie prononce soit la régularité du compte, soit une avance comptable, soit
un défaut comptable et distingue éventuellement les périodes respectives d’enregistrement
des opérations. »
Il résulte de ce qui précède que la Chambre des Comptes est compétente pour certifier les
formulaires de déclaration des recettes des administrations publiques dont elle est saisie.
Le Ministre des Finances, Président du Comité ITIE-Cameroun, a saisi la Chambre des Comptes
à l’effet de certifier les formulaires de déclaration des recettes du secteur extractif de certaines
entités publiques pour l’exercice 2017. En cette qualité, il est recevable en sa demande.
190
Date limite de dépôt
des formulaires de
Date de dépôt
N° Structures déclaration dûment Observations
des formulaires
certifiés au
conciliateur
Lettre n° 8081/
Direction Générale des
01 13 décembre 2019 9 décembre 2019 MINFI/DGI du 13
Impôts (DGI)
décembre 2019
Lettre n° 010729 /
Direction Générale des
02 18 décembre 2019 9 décembre 2019 MINFI/DGD/DGD7/CS
Douanes (DGD)
du 17 décembre 2019
Direction Générale du Lettre n°
Trésor, de la Coopération 19/000803/L/MINFI/SG/
03 18 décembre 2019 9 décembre 2019
Financière et Monétaire DGTCFM du 18
(DGTCFM) décembre 2019
L’équipe des rapporteurs a effectué la mission selon les normes internationales généralement
reconnues en matière d’audit des finances publiques, notamment les normes ISSAI
(International Standards of Supreme Audit Institutions).
Ainsi :
- l’équipe des rapporteurs s’est documentée tant sur les procédures de l’ITIE que sur les
textes qui règlementent les différentes recettes concernées par la certification,
conformément aux normes ISSAI 1250 sur la prise en considération des textes législatifs
et règlementaires dans un audit et ISSAI 1230 sur la documentation d’audit ;
- l’équipe des rapporteurs a procédé à une vérification arithmétique des montants des
recettes portés sur les formulaires de déclaration ;
- l’équipe des rapporteurs a vérifié que les formulaires de déclaration sont appuyés d’un
détail des paiements avec les références des quittances de versement ou les ordres de
virement au compte du Trésor Public ;
- les chiffres des formulaires de déclaration de la DGI, de la DGD et de la DGTCFM ont été
rapprochés aux données de la Balance Générale des Comptes de l’Etat (BGE) de
l’exercice 2017 qui ont servi à l’élaboration de la Loi de Règlement dudit exercice, au
projet de laquelle la Chambre des Comptes a émis l’avis n° 001/2018/CSC/CDC du 26
octobre 2018.
191
De nombreuses rencontres ainsi que des communications téléphoniques et électroniques
ayant eu lieu entre l’équipe de rapporteurs et les différents responsables des
administrations déclarantes sont conformes aux normes ISSAI 1260 et 1265.
2. AU FOND
Après avoir examiné les déclarations des recettes du secteur extractif des administrations
publiques concernées par le périmètre de conciliation, la Chambre des Comptes a formulé
des observations de fond.
La Direction Générale des Impôts a présenté trente-deux (32) formulaires de déclaration des
recettes collectées au cours de l’exercice 2017 pour un montant total de 92 006 921 048
FCFA comme il ressort du tableau ci-dessous :
No Entreprises Montant
Entreprises du Secteur Pétrolier
192
DANA PETROLEUM CAMEROON
0
16 LTD
17 HETA OIL AND GAS LIMITED 0
Sous-total 1 87 660 708 942
Entreprise du Secteur du Transport Pétrolier
18 Opérateur privé en transport COTCO SA 2 707 018 342
Sous-total 2 2 707 018 342
Déclaration Unilatérale/Secteur Pétrolier
19 Opérateur privé en exploration YAN CHANG LOGONE 202 987
Sous-total 3 202 987
Entreprises du Secteur Minier
20 CAMINEX 265 026 304
Opérateurs privés en exploitation
21 LES GRANULATS DU CAMEROUN 43 788 431
22 Divers Exploitants Déclaration Unilatérale 901 472 929
Sous-total 4 1 210 287 664
Entreprises du Secteur des Carrières
Sur les trente-deux (32) formulaires reçus de la DGI, six (06) relatifs à des entreprises du
secteur pétrolier ont un montant nul et vingt-six (26) sont renseignés.
En outre, parmi les vingt-six (26) formulaires renseignés, neuf (09) concernent des
déclarations unilatérales : secteur minier (01), secteur pétrolier (01) et secteur des carrières
(07).
Total 140 106 999 100 92 006 921 048 -48 100 078 052 -34
Il ressort de ce tableau que les différents flux de recettes des entreprises extractives
collectées par la Direction Générale des Impôts au titre de l’exercice 2017 retenus dans le
périmètre de conciliation de la même année s’élèvent à 92 006 921 048 FCFA contre
140 106 999 100 FCFA en 2016. Il en résulte une diminution de 48 100 078 052 FCFA, soit
une baisse de 34 %. Cette diminution est tributaire de la baisse des recettes de 13 entreprises
opérant dans le secteur des hydrocarbures.
2.1.2. De l’examen des formulaires
L’examen des dossiers transmis à la juridiction des comptes fait ressortir différentes
observations.
Les détails des paiements qui accompagnent les formulaires de déclaration des entreprises
ADDAX PCC et ADDAX PCL montrent la perception par les services des impôts de la part
patronale de la contribution au Crédit Foncier du Cameroun de 12 663 406 FCFA et de
87 899 FCFA respectivement. Cependant, les quittances n° 16-000050491 et n° 16-
000050478 y afférentes n’indiquent pas la liquidation desdites taxes.
En réponse, la Direction Générale des Impôts indique qu’il s’agit d’un problème de report.
En effet, le contribuable paye la part patronale et la part salariale. Mais au moment de la
saisie, au lieu de les distinguer, les deux montants sont agrégés dans une même rubrique.
194
La juridiction financière prend acte de ces explications de la Direction Générale des Impôts.
Numéro quittance
Nature de la Numéro réel de
No Nom de l`entreprise dans le détail des Montant
taxe la quittance
paiements
UNITED TRANSPORT
1 16 - 000051005 16 - 000050983 1 334 500
AFRICA TAE
Redevance
2 SOGEA SATOM Néant 17 - 000052865 10 254 000
Superficiaire
S’agissant du cas de l’UTA, la Direction Générale des Impôts indique qu’il s’agit d’une erreur
d’inscription du numéro de la quittance au détail des paiements. En effet, le numéro exact
est bien celui porté sur la quittance n° 16-000050983. Le montant total de la taxe à
l’extraction des produits de carrières figurant au détail des paiements pour un montant de
1 334 500 FCFA s’obtient en additionnant sur la quittance les droits ci-après :
Pour ce qui est de SOGEA SATOM, la Direction Générale des Impôts indique qu’il s’agit de
l’omission du numéro de la quittance n° 17-000052865 sur le détail des paiements pour un
montant 10 254 000 FCFA.
Il reste que pour ces deux cas, cette confusion de numéros de quittances n’a aucune
incidence sur les montants des déclarations des entreprises concernées.
195
Observation no 3 : Discordance entre le montant du formulaire de déclaration de
NOBLE ENERGY CAM LTD et son détail des paiements
La vérification des montants des recettes portés sur les formulaires de déclaration de NOBLE
ENERGY CAM LTD et ceux portés sur le détail des paiements correspondant révèle une
discordance comme le montre le tableau ci-dessous :
Cet écart résulte de la non prise en compte sur le formulaire de déclaration du montant de
la redevance superficiaire indiqué à la quittance n° 17-000053696 du 02 mars 2017.
Observation no 4 : Discordance entre les montants portés sur les détails des
paiements et les quittances
Les montants des recettes portés sur les détails de paiements de certaines entreprises
récapitulés dans le tableau ci-dessous sont différents de ceux portés sur les quittances.
Montants
Montants
portés sur
obtenus après Ecart
o
Nom de No de reçu/ Nature de la les détails
N vérification de la
l`entreprise quittance taxe des
quittance (A-B)
paiements
(B)
(A)
17-
1 SNH TSR 198 253 168 253 30 000
000063591
16-
2 ADDAX PCC Contributions FNE 7 598 039 8 442 266 -844 227
000050491
17-
TSR 99 912 421 99 652 643 259 778
000061791
3 ADDAX PCL
17-
Contributions CFP 48 927 68 137 -19 210
000054799
196
17-
// 46 438 33 509 12 929
000055834
17-
// 44 188 30 819 13 369
000057582
17-
// 47 950 67 109 -19 159
000060174
17-
// 46 882 33 868 13 014
000061212
17-
// 45 059 32 849 12 210
000052344
17-
// 43 949 31 489 12 460
000053098
17-
4 DANGOTE Taxe à l’extraction 6 613 545 7 559 319 - 945 774
000056779
16- //
1 088 265 432 500 655 765
000051384
17- //
860 285 350 000 510 285
000052213
17- //
725 850 350 000 375 850
000053239
5 CCCCC
17-
// 673 530 350 000 323 530
000054551
17-
// 555 590 345 590 210 000
000055975
17-
// 260 584 347 445 - 86 861
000060061
TABOHU
6 H24954569 Droits fixes 14 463 000 1 446 000 13 017 000
MINING
HAMIDOU
7 H48261375 // 25 000 000 25 000 24 975 000
YAYA
Etoile
8 Cameroun H24934906 TAV 575 875 875 875 -300 000
SA
OVERLINE
9 H24937207 TAE 3 750 37 500 -33 750
SARL
ADEMOU
10 H42256171 TAV 30 000 120 000 -90 000
YAYA
La vérification arithmétique desdits montants fait ressortir un écart total de 38 082 209 FCFA.
- ADDAX PCC : l’écart de 844 227 FCFA sur la Contribution FNE résulte de l’omission
de la prise en compte des frais d’assiette (10 %) ;
197
- ADDAX PCL : les écarts constatés s’expliquent par la fusion ou non des parts
salariales et patronales. Ces explications, de l’avis de la juridiction financière, ne
justifient pas ces écarts ;
- DANGOTE : dans le formulaire de détail des paiements, il n’a pas été tenu compte
de la taxe à l’extraction communale d’un montant de 945 774 FCFA, objet de
l’imputation n° 380 12421221304 de la quittance n° 17-000056779 ;
Les montants de certaines quittances jointes aux formulaires de déclaration ne figurent pas
sur les détails des paiements et par conséquent ne sont pas pris en compte sur les
formulaires de déclaration ainsi qu’il se dégage du tableau ci-dessous :
Numéro du
No Entreprise Nature de la taxe Montant Date
reçu/quittance
1 TSR 259 778 17-000062257 12/10/2017
198
// 51 000 H24927397 //
RSA 2 000 000 H24927398 //
8 LUO ELAN KAY
DF 200 000 // //
IS 1 329 814 H24927399 //
9 NJOH SOPPO VICTOR Contributions FNE 13 649 H24952918 11/07/2017
10 FOTSING FERDINAND // 13 704 H24952942 12/07/2017
11 SOCIETE IRED SARL // 18 126 H24949055 Illisible
12 BOULANGERIE PATISSERIE
// 12 885 H24949269 10/05/2017
FAMILIALE
13 XKN MINING // 12 167 H24919327 Illisible
14 MEDIAE TOKA // 11 335 H24919347 //
RSA 2 000 000 H24949281 //
SOUTHLAND MINING
15 DF 200 000 // //
16 SOCIETE TOANIS // 10 758 H24949284 12/05/2017
17 ROCAGLIA PIERRE HUBERT RSA 4 000 000 H46630962 Illisible
Total 23 275 897
Il ressort de ce qui précède qu’une somme de 23 275 897 FCFA versée au Trésor Public au
titre de diverses recettes du secteur des entreprises extractives n’a pas été prise en compte
dans les formulaires de déclaration transmis à la juridiction des comptes.
La Direction Générale des Impôts n’a donné aucune explication dans le cas de ADDAX PCC.
Par contre, les paiements d’EUROIL sont ceux effectués pour le compte des partenaires situés
à l’étranger et ne donnant pas lieu à déclaration.
Toutefois il reste que le détail des paiements qui indique le montant partiel de cette taxe
soit 1 068 619 FCFA avec une quittance n° 17-000065673 devrait être corrigé.
Pour le cas des autres entreprises numérotées de 5 à 17 sur le tableau ci-dessus, la DGI
indique qu’il s’agit des petits exploitants qui n’entrent pas dans le champ de la conciliation.
Des recettes d’un montant total de 295 604 927 FCFA récapitulées dans le tableau ci-dessous
ne sont pas justifiées par des quittances bien que les références de certaines de ces
quittances figurent sur les détails des paiements :
199
Numéro de
No Nom des entreprises Intitulé de la taxe Montant
reçu/quittance
17-000054799 Contributions FNE 32 618
17-000058429 Contributions CFP 49 912
1
ADDAX PCL Contributions FNE 33 275
17-000053224 Droits Fixes 6 000 000
Non renseigné Redevance Superficiaire 27 563
// Redressements 19 200 674
// // 12 800 449
200
16-000065107 Contributions CFP 236 036
En réaction à ces observations, la Direction Générale des Impôts a apporté les éléments ci-
après :
- les contributions FNE sur les deux quittances ont été justifiées ;
- la CFP d’un montant de 49 912 FCFA figurant sur le détail des paiements ne
correspond pas aux montants de la quittance n° 17-000058429 ;
- les droits fixes de 6 000 000 FCFA indiquent la quittance n° 17 0000 53224 sur
le détail des paiements alors que la quittance elle-même porte le
numéro 17-000053223. Il s’agit d’une erreur de report sur le détail des
paiements ;
- les redressements ont été payés par ordres de virement qui au terme de la loi
fiscale valent quittance ;
Pour SOGEA SATOM, ARAB CONTRACTORS et SUCC SOGEA SATOM, les quittances
respectivement de 2 972 629 FCFA, 1 483 200 FCFA et 510 800 FCFA ont été produites ;
Les quittances produites par la Direction Générale des Impôts à l’appui de ces montants ne
correspondent à aucun impôt figurant dans lesdites déclarations.
201
Pour PERENCO CAMEROON, la Direction Générale des Impôts a évoqué l’erreur matérielle
et a produit un nouveau jeu de copies de quittances conformes aux références et aux
montants renseignés au formulaire de détail des paiements.
Certains détails des paiements ont englobé le montant de deux (02) taxes distinctes sur la
quittance de paiement. Il s’agit de la redevance superficiaire et des droits fixes.
202
6 JSS MINING H24919497 2 000 000 200 000 2 200 000 -
Toutefois, selon la Direction Générale des Impôts, cette situation n’a aucune incidence sur
le montant total des déclarations des entreprises concernées.
Le tableau ci-dessous présente les formulaires des entités faisant partie du périmètre de
conciliation ainsi que les montants des recettes déclarées :
N° Structure Montant
SECTEUR MINIER
7 Caminex SA 80 006
203
9 Déclaration unilatérale 6 973 286
13 Tower ResourcesCameroon SA 0
Il ressort de ce tableau que les différents flux de recettes des entreprises extractives
collectées par la Direction Générale des Douanes au titre de l’exercice 2017 retenus dans le
204
périmètre de conciliation de la même année s’élèvent à 98 588 854 489 FCFA contre
57 590 848 660 FCFA en 2016. Il en résulte une augmentation de 40 998 005 829 FCFA soit
une hausse de 71,18 %.
Les recettes de ces formulaires de déclaration sont détaillées par nature dans le tableau ci-
après :
Sous-Total 2 19 664 633 417 9 665 280 6 431 881 567 26 106 180 264
205
Société Glencore
12 600 082 362 428 962 510
Exploration
Tower Resources
13 - - - -
Cameroon
Cam-Offshore
14 1 591 936 679 021 2 270 957
Petroleum
Addax Petrolum
15 45 883 766 320 696 32 099 948 78 304 410
Ltd
Gaz du
16 281 254 228 579 181 281 833 409
Cameroun
Noble Energy
17 240 000 159 889 399 889
Cam Limited
Perenco Rio Del
18 1 318 349 602 2 431 036 862 110 525 2 182 891 163
Rey
PerencoCameroo
19 200 950 789 525 446 270 262 201 746 497
n
20 SNH 15 161 370 1 845 000 17 006 370
Addax Petrol
21 1 198 929 139 954 734 50 000 1 199 933 873
Cam Company
Sous/Total 4 3 966 509 359 15 526 365 943 688 354 27 888 629 894 32 814 353 972
TOTAL GENERAL 61 891 051 645 43 227 766 8 765 945 184 27 888 629 894 98 588 854 489
206
Transferts directs 146 505 000 000 146 505 000 000
Transferts indirects 169 588 571 867 169 588 571 867
Transferts directs 121 166 000 000 146 505 000 000 25 339 000 000 20,91
Transferts indirects 194 838 807 792 169 588 571 867 -25 250 235 925 -12,95
Dividendes 4 175 000 000 3 340 000 000 -835 000 000 -20
Total 320 179 807 792 319 433 571 867 -746 235 925 - 0,23
Il ressort de ce tableau que les différents flux de recettes de la SNH collectées par la Direction
Générale du Trésor, de la Coopération Financière et Monétaire au titre de l’exercice 2017
s’élèvent à 319 433 571 867 FCFA contre 320 179 807 792 FCFA en 2016. Il en résulte une
diminution de 746 235 925 FCFA soit une baisse de 0,23 %.
- un détail des paiements avec les références des quittances de versement au Trésor
public ;
- des copies d’ordres de virement de la SNH pour le compte du Trésor public tenu
par la BEAC aux dates suivantes :
Date des
Nature des recettes Montant
virements
207
24/01/2017 10 377 000 000
Le tableau ci-dessous donne le résultat du rapprochement entre les totaux des déclarations
de recettes versées par les entreprises du périmètre de conciliation et les recettes figurant
sur la Balance Générale des Comptes et la loi de règlement de l’exercice 2017.
208
La différence porte sur le
montant de 1 099 146 805 FCFA
1 Redevances
7336 568 778 519 1 667 925 324 1 099 146 805 soit 66 % en valeur relative. Cet
superficiaires
écart était de 338 372 815 FCFA
en 2016.
Le champ d’application de cette
Impôts sur les taxe est plus large car concerne
7231,
2 sociétés aussi bien des sociétés
7232, et 73 563 035 854 385 970 704 513 312 407 668 659
(pétrolières et pétrolières que les autres
7413
non pétrolières sociétés en dehors du secteur
extractif.
Le montant déclaré par les
Taxe à sociétés n’est pas conforme au
3 l'extraction 7355 385 804 556 427 699 989 41 895 433 montant de la Balance Générale
des Comptes, soit une
différence de 41 895 433 FCFA.
Impôts sur les Le périmètre de conciliation ne
4 revenus des concerne qu’une proportion de
7218 3 811 340 629 42 154 730 797 38 343 390 168
capitaux la masse des contribuables de
mobiliers l’IRCM
13 Redressements -
370 109 743 Ces recettes n'ont pas de
fiscaux
correspondance dans la BGE au
Redressements
14 8 765 945 184 31/12/2017.
douaniers
209
L'écart de 219 344 627 481 soit
354 % s'explique par le fait que
le compte 7362 ne distingue pas
Droit de les droits de douanes à
15 douane à 7362 61 891 051 645 281 235 679 126 219 344 627 481 l’importation spécifiques aux
l'importation entreprises retenues dans le
périmètre de conciliation de
ceux d'autres entités ne faisant
pas partie du secteur extractif.
Autres
paiements
significatifs Aucun rapprochement de ces
18 251 478 224
versés à l’Etat recettes n’a pu être effectué.
(IRPP, P/Loyer,
P/Hon)
1. les montants des paiements déclarés par les sociétés pétrolières et minières relatifs
aux redevances SNH sont cohérents avec les montants de la Balance Générale des
Comptes du compte 7411 qui a intégré les transferts directs, les transferts indirects
et les dividendes ;
2. le champ d’application de certaines taxes est plus large et concerne également des
entreprises qui ne sont pas dans le périmètre de conciliation. C’est ce qui justifie les
écarts de 312 407 668 659 FCFA, 219 344 627 481 FCFA, et 50 990 178 444 FCFA
observés respectivement sur les lignes 2, 15 et 16 ;
210
4. ‘’Autres paiements significatifs versés à l’Etat’’ : cet intitulé regroupe en son sein
diverses recettes : droit au bail, IRPP, taxe à l’essieu, P/Honoraires, P/loyers, P/Achats
ou vente ;
5. l’écart sur les droits de passage de pipeline s’élève à 2.674.012 FCFA en valeur absolue
et 0,009 % en valeur relative ;
6. il y a lieu de noter qu’en application de l’«article 239 « quinquies » du code général des
impôts, le produit de la taxe ad valorem et de la taxe à l’extraction sont réparties et
affectées ainsi qu’il suit :
6.2. 10 % au titre des frais d’assiette, de recouvrement et d’appui, ainsi qu’au contrôle
technique des activités;
Pour la Chambre des Comptes, les incohérences qui persistent après la régularisation de
certaines des anomalies constatées ne sont pas significatives car elles se situent en dessous du
seuil de 2 % retenu par la norme ITIE pour la conciliation. Elles ne remettent pas en cause la
fiabilité des données des déclarations des trois administrations publiques (Impôts, Douanes et
Trésor).
A cet égard, la Chambre des Comptes atteste que les données des cinquante-quatre (54)
formulaires de déclaration de recettes des administrations pour l’exercice 2017 d’un montant
de 510 029 347 404 FCFA (cinq cent dix milliards vingt-neuf millions trois cent quarante-sept
mille quatre cent quatre FCFA) sont régulières et sincères.
CONCLUSION
EN LA FORME
La demande de certification des formulaires de déclaration des recettes du secteur
extractif de l’exercice 2017 du Ministère des Finances est recevable.
AU FOND
Au regard des normes et principes d’audit en vigueur susvisés, des diligences menées et sous
réserve des observations ci-dessus formulées, les données des trente-deux (32) formulaires de
déclaration des recettes de la Direction Générale des Impôts, des vingt et un (21) formulaires
de la Direction Générale des Douanes et du formulaire unique de la Direction Générale du
Trésor, de la Coopération Financière et Monétaire pour l’exercice 2017 sont régulières et
sincères.
211
Ainsi adopté les mêmes jour, mois et an que ci-dessus.
QUATRIEME PARTIE : LES RECOMMANDATIONS DE LA CHAMBRE DES COMPTES EN
2019
La Chambre des Comptes a recommandé en 2007 au Ministre des Finances d’engager une
réflexion visant à réduire de manière significative le nombre de documents constitutifs d’une
liasse de pièces justificatives de dépenses et de ne conserver que les pièces essentielles, afin
de rendre plus efficaces les contrôles du comptable public tout en préservant le caractère
probant desdites pièces (Recommandation n° 07-11).
Les articles 29 (1) et (2), 76 (3) et (5) du décret n° 2013/160 portant Règlement Général de
la Comptabilité Publique précisent que lorsque le comptable obtempère aux actes de
réquisition de l’ordonnateur, il cesse d’être responsable de la dépense en cause. Cependant,
cette responsabilité n’est pas transférée à l’ordonnateur comme c’était le cas sous l’empire
de l’ordonnance n° 62/04 du 7 février 1962 ou comme c’est le cas dans les articles 30 et 54
de la directive CEMAC (Recommandation n° 14-3).
Avec la loi n°2018/012 du 11 juillet 2018 portant Régime Financier de l’Etat et des Autres
Entités Publiques, l’ordonnateur et les actes qu’il a posés dans le cadre de ses missions est
désormais justiciable de la Chambre des Comptes. Aussi, les réquisitions auxquelles le
comptable a obtempéré peuvent-elles faire l’objet d’un examen de régularité par la
Juridiction financière.
212
SECTION 3. SUR LA REDDITION DES COMPTES
Face au problème lié à la faiblesse de la reddition des comptes des Collectivités Territoriales
Décentralisées et des Etablissements Publics Administratifs, la Chambre des Comptes a
recommandé avec insistance à la tutelle de ces structures d’exiger d’elles la production
annuelle des comptes (Recommandation n° 16 – 01).
Spécialement sur les comptes des CTD, la Chambre des Comptes recommande sa propre
participation aux ateliers trimestriels de mise à jour des comptabilités communales
organisés par le PNDP et la mise sur pied d’une plate-forme Chambre des Comptes/
MINATD/MINFI /PNDP (Recommandation n° 17-1 et 17-2).
En 2019, la Chambre des Comptes a participé à deux ateliers de coaching sur la reddition
des comptes des CTD organisé par le PNDP.
La Chambre des Comptes connaît une baisse tendancielle des autorisations des crédits qui
lui sont alloués, soit 31,5 % entre 2014 et 2015. Cette baisse contraste avec l’ampleur des
missions à elle assignées.
Aussi la Chambre des Comptes a-t-elle recommandé de revaloriser, dans la mesure des
capacités de l’Etat, le budget de la Cour Suprême et, par voie de conséquence celui de la
Chambre des Comptes afin qu’elle puisse accomplir ses missions avec efficacité
(Recommandation n° 16 – 02).
En 2019 le budget de la Chambre est estimé à 910 000 000 FCFA contre 488 500 000 FCFA
en 2018.
213
CHAPITRE 2. LE RAPPEL DES RECOMMANDATIONS NON MISES EN OEUVRE AVANT LA
CLÔTURE DE L’EXERCICE 2019
La Chambre des Comptes a fait en 2006 les recommandations nos 06-1, 06-2, 06-3 et 06-4
relatives à la relecture des articles 2, 8 et 39 de la loi n° 2003/005 du 21 avril 2003.
L’urgence de la relecture de cette loi a été perçue à nouveau à travers l’atelier organisé par
la Chambre des Comptes en juin 2013. Cet atelier a mis en parallèle les insuffisances du texte
actuel avec les dispositions d’une juridiction financière conformes aux normes
internationales et singulièrement aux Directives CEMAC. Ces dispositions réaliseraient ainsi
l’internalisation de ces Directives sous réserve de certains instruments édictés dans les
formes plus appropriées que ne le permet un texte réglementaire,
(Recommandation 11-06).
L’avènement des lois n° 2018/011 et 012 du juillet 2018 qui élargissent les compétences
de la Chambre des Comptes invite encore les pouvoirs publics à mettre la loi organique de
la juridiction en harmonie avec ces différents textes.
Cette recommandation n’est pas encore mise en œuvre par les comptables publics de l’Etat.
214
SECTION 4. SUR L’APPLICATION DE LA LOI N° 73/7 DU 7 DECEMBRE 1973 RELATIVE
AUX DROITS DU TRESOR POUR LA SAUVEGARDE DE LA FORTUNE PUBLIQUE
La Chambre des Comptes a recommandé en 2013 que l’exécution des dépenses budgétaires
relatives à l’aval de l’Etat à des Etablissements Publics et aux Sociétés d’Economie Mixte au
titre des emprunts concessionnels soit correctement renseignée dans le Projet de Loi de
Règlement (Recommandation 13-02).
Ainsi, les fautes conjointes ou communes punies au niveau du comptable demeurent sans
conséquence à l’égard de l’ordonnateur ou du gestionnaire (Recommandation 14-4).
Les numéros matricules des agents publics sont de plus en plus absents dans les actes de
nomination de ces derniers à des postes de responsabilité. C’est ainsi que la plupart des
comptes de gestion qui parviennent à la juridiction financière ne comportent pas les
numéros matricules des comptables, des ordonnateurs ou des autres responsables mis en
cause lors des contrôles effectués par la Chambre des Comptes. Cette absence de matricule
dans les actes de nomination est préjudiciable à l’identification de ces acteurs et rend
difficiles la notification et même l’exécution des arrêts pris par la juridiction financière
(Recommandation n° 14- 5).
Il ressort de l’examen des comptes de gestion produits par les comptables publics de l’Etat
que les déficits des comptables publics signalés ne sont pas toujours accompagnés des
procès-verbaux de constat de déficit signés par les auteurs des déficits et les vérificateurs et
que certains ne sont pas pris en charge dans les écritures comptables.
Par ailleurs, les auteurs de la plupart des déficits ne sont pas nommément désignés.
216
A la date du 31 décembre 2014, le montant total des déficits dans les circonscriptions
financières s’élevait à 12 121 866 583 FCFA (Recommandation n° 14- 6).
Les établissements publics et des entreprises publiques sont créés tandis que d’autres
disparaissent. Il y a une nécessité pour la Chambre des Comptes de maîtriser les structures
de sa compétence.
Aux termes de l’article 19 (1) et (2) de la loi n° 2007/006 du 26 décembre 2006 portant
Régime Financier de l’Etat, « (1) Sous réserve des exceptions prévues par la présente loi,
seules les lois de finances rectificatives peuvent, en cours d’année, modifier les dispositions
de la loi de finances de l’année. Elles ratifient les modifications apportées par décret aux
crédits ouverts par la dernière loi de finances.
(2) Elles sont présentées dans les mêmes formes que la loi de finances. Elles traduisent
obligatoirement l’incidence des modifications apportées sur l’équilibre de l’exercice en cours
et le solde de la loi de finances. »
217
En 2015, les modifications apportées par l’ordonnance n° 2015/004 du 23 décembre 2015
à certains crédits ouverts par la loi n° 2014/026 du 23 décembre 2014 portant loi de finances
de la République du Cameroun pour l’exercice 2015 n’ont pas été ratifiées par une loi de
finances rectificative.
La Chambre des Comptes recommande le recours aux lois de finances rectificatives en cas
de modifications apportées par ordonnance ou décret aux crédits ouverts par la dernière loi
de finances (Recommandation n° 15-3).
Dans l’exercice de ses fonctions, l’agent comptable éprouve de nombreuses difficultés liées
à l’organisation de ses services, à l’effectif et l’accompagnement financier par les structures
qui les utilisent.
Aussi, la Chambre des Comptes recommande-t-elle la mise sur pied par le ministère des
finances d’un cadre de réflexion sur le statut de l’agent comptable (Recommandation
n° 17-03).
La Chambre des Comptes recommande la mise sur pied d’un cadre juridique régissant
l’ouverture des données publiques au Cameroun (Recommandation n° 17-06)
218
CHAPITRE 3. LES RECOMMANDATIONS DE LA CHAMBRE DES COMPTES EN 2018
Les lois n° 2018/011 et 2018/012 promulguées le 11 juillet 2018 ont élargi les compétences de
la Chambre des Comptes, sans lui conférer le statut d’ISC qui en découle selon les termes de la
Directive CEMAC n° 01/11-UEAC-190-CM-22 du 19 décembre 2011, en son article 72.
Par ailleurs, la Chambre des Comptes est en conformité aux déclarations de Lima sur les lignes
directrices du contrôle des Finances Publiques d’une part, et de Mexico sur l’indépendance des
ISC d’autre part.
La Chambre des Comptes recommande que la Directive CEMAC sus indiquée soit entièrement
internalisée et que le Statut d’Institution Supérieure de Contrôle lui soit reconnu formellement.
219
Recommandation 18-02 : Sur la création d’un Parquet financier autonome
La justice financière est une justice spécialisée distincte de la justice administrative et de la justice
judiciaire. Aussi, pour un meilleur rendement, la Chambre des Comptes et ses démembrements
devraient-ils disposer d’un parquet financier autonome abritant en son sein des magistrats
financiers formés au jugement des comptes publics, au contrôle de la légalité financière et de la
conformité budgétaire et à l’évaluation des politiques publiques.
La Chambre des Comptes recommande la création en son sein d’un parquet financier spécialisé
distinct de celui de la Cour Suprême.
L’Etat dispose de plusieurs participations dans des entreprises publiques et parapubliques ainsi
que dans des concessions de service public.
Celles-ci ne sont pas suffisamment renseignés ni sur leur gestion, ni sur les dividendes attendues.
La Chambre des Comptes recommande un meilleur suivi des prises de participations relevant
du portefeuille de l’Etat.
La Chambre des Comptes recommande la mise en place d’un dispositif de collaboration entre
elle, le Parlement et le Gouvernement.
220
CHAPITRE 4. LES RECOMMANDATIONS NOUVELLES EN 2019
Au cours de l’examen du Projet de Loi de Règlement, la Chambre des Comptes a constaté que
certaines administrations qui ne disposent pas de recettes propres continuent à recevoir des
dépôts dans les comptes 45 « dépôts des administrations ». Or la généralisation des comptes
de dépôts met à mal les principes du service fait et de l’annualité budgétaire.
La Chambre des Comptes recommande au Ministre des Finances, la mise en place des mesures
rigoureuses en vue d’une meilleure utilisation desdits comptes.
Recommandation n°19-02 : Une implication active des représentants de l’Etat au sein des
Conseils d’Administration des entreprises publiques
221
Le contrôle des participations de l’Etat au sein des entreprises publiques a révélé leur faible
rentabilité et une absence du suivi du portefeuille desdites participations. Aussi, la Chambre des
Comptes recommande-t-elle une implication active des représentants de l’Etat au sein des
Conseils d’Administration desdites entreprises.
CONCLUSION
La Chambre des Comptes a exercé cet office dans le cadre du respect du Code de
déontologie et d’éthique Appliquées des juridictions financières du Cameroun dont les
principes fondamentaux sont : le contradictoire, la collégialité, le tout dans le respect de
l’honneur et la considération des personnes.
Toutefois, cette intense activité, s’est déroulée dans un environnement difficile marqué par
le décès le 18 décembre 2018 du Président de la juridiction Monsieur ATEBA OMBALA Marc.
A cette triste nouvelle, se sont ajoutées les difficultés régulièrement soulevées. Ainsi, la
juridiction n’a pas toujours disposé des moyens financiers suffisants pour effectuer les
contrôles sur place ; les informations sollicitées n’ont pas été obtenues dans les délais prévus
222
par la loi ; sans oublier les autres difficultés déjà évoquées comme l’exigüité des locaux,
l’obsolescence du parc automobile et de l’outil informatique, la faible production des
comptes pour ne citer que celles-là.
En dépit de ces difficultés, le volume des travaux contenus dans le présent rapport
atteste de la volonté des magistrats, greffiers et assistants de vérification à accomplir leur
devoir. Les actes qui y sont répertoriés sont susceptibles de renseigner tous ceux qui
s’intéressent notamment à la gestion, au contrôle des Finances Publiques et aux
problématiques économiques.
De leur côté, les pouvoirs publics peuvent s’en servir pour implémenter les réformes
nécessaires à la bonne gouvernance dans la gestion des Finances Publiques. Les enseignants
y trouveront des cas pratiques et des exemples concrets pour illustrer leurs exposés. Les
chercheurs et les étudiants y trouveront des réponses pour satisfaire leurs interrogations et
leur curiosité.
Deuxième partie : l’exécution des missions de la Chambre des Comptes en 2019 ................ ……………..22
Chapitre 1. Les controles juridictionnels ...................................................................................................... 22
223
Section unique : le controle et le jugement des comptes des comptables publics dans les
différentes Sections de la Chambre des Comptes………………….……………………..………….………..22
Section 1. Sur la relecture de la loi n° 2003/005 du 21 avril 2003 fixant les attributions,
l'organisation et le fonctionnement de la Chambre des Comptes de la Cour
Suprême…………………………………………………………………………………………………….216
CONCLUSION…………………………………………………………………………………………………………….222
225