Cours Macro Lime Lise 2
Cours Macro Lime Lise 2
Cours Macro Lime Lise 2
COURS DE MACOECONOMIE
LIME/LISE
LICENCE 2
L’économie est une science sociale qui s’est constituée au cours des siècles pour
conseiller les décisions des gouvernements. C’est pourquoi on parle encore
d’économie politique. La macroéconomie étant une branche de l’économie politique,
elle n’échappe pas à cette fonction. Ce que le public et les gouvernements attendent
donc de la macroéconomie est de formuler des jugements et de proposer des
politiques à mettre en œuvre.
Cette première étape relève de ce qu’on appelle une démarche positive. Elle
consiste à établir des relations entre certains faits, donc à fournir des explications,
des théories. L’étape qui consiste à formuler des recommandations relève d’une
démarche normative.
3
Une démarche normative repose forcément sur un jugement, ou norme, de valeur.
Ce sont les valeurs qui permettent de choisir des objectifs et de les hiérarchiser afin
de définir la politique que l’on recommande. Elles sont par définition subjectives.
Sur les aspects positifs de la macroéconomie, il s’agit de poser les questions telles
que : « qu’est-ce qui explique les différences de niveau de vie entre les pays ? », «
quel est l’effet d’une augmentation des dépenses publiques ? », ou encore « quelle
est l’origine de l’inflation ? » etc.
Ce faisant, on pourra proposer telle ou telle politique pour améliorer les niveaux de
vie, ou telle autre pour réduire l’inflation. On pourra le faire parce qu’implicitement on
considère que l’amélioration des niveaux de vie est souhaitable alors que l’inflation
ne l’est pas.
L’importance de la modélisation
- les variables exogènes sont les variables qui sont considérées comme «
données ».
Le but du jeu est d’expliquer les variations des variables endogènes par celles de
certaines variables exogènes. Les autres variables exogènes sont appelées des
paramètres.
Il n’est pas possible de s’intéresser à un marché sans tenir compte de ses effets sur
les autres marchés.
- à court terme, les prix sont rigides. En effet, on constate que beaucoup de
prix ne s’ajustent pas aux fluctuations de l’offre et de la demande. L’exemple le
plus frappant est celui des journaux quotidiens. Leur prix (200F ) est stable sur
des années alors que leur demande fluctue énormément en raison de l’actualité.
Cette rigidité concerne également les salaires.
- à court terme on constate que la production peut être inférieure à son niveau
potentiel. Les récessions ne sont pas dues à une réduction des capacités de
production de l’économie, mais une utilisation moins intensive des capacités de
production.
Plan du cours
• 0. Introduction
Bibliographie
L’objet de ce chapitre est donc de définir les principaux agrégats que nous serons
amenés à utiliser dans le cours afin de bien savoir de quoi nous allons parler.
Ces trois agrégats correspondent à trois des côtés de ce qu’on appelle le carré
magique (N. Kaldor, 1971) de la politique économique. Le carré magique est
composé de la croissance, du plein-emploi, la stabilité des prix et l’équilibre externe.
Le carré magique a donc pou sommets les quatre objectifs de la politique
économique. Plus la surface du carré magique est grande plus la santé économique
ou l’activité économique du pays est considéré comme importante. Le carré est
qualifié de « magique » selon Kaldor car il est impossible de réaliser à tous les quatre
objectifs simultanément. Le dernier objectif ne sera pas traité ici, mais dans la partie
du cours qui portera sur l’économie ouverte.
Dans ce chapitre, nous allons nous concentrer sur les agrégats qui mesurent les
principaux objectifs de la politique économique : le revenu (I), le niveau des prix (II),
et le chômage (III).
7
Cependant, avant d’aborder ces trois agrégats, nous allons commencer par définir la
notion du circuit économique qui est relative à l’activité économique et donc aux
différents agrégats.
Supposons une économie privée (l’Etat est absent) et fermée composée seulement
de ménages et des sociétés non financières. Supposons également qu’il existe
seulement deux marchés, le marché des biens et le marché des facteurs.
8
Selon ce schéma, les transactions entre les ménages et les entreprises donnent lieu
à un double flux :
Autrement dit, dans ce circuit, les dépenses des entreprises constituent les revenus
des ménages et les dépenses de consommation des ménages représentent autant
les recettes ou le chiffre d’affaires des entreprises.
Toutefois, dans la réalité le circuit n’est pas complètement fermé, il s’y produit
certaines fuites qui mettent en cause ce caractère circulaire du circuit économique.
Exemple de fuite: l’épargne.
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En supposant que les ménages épargnent une partie de leurs revenus, le circuit
économique, abstraction faite des flux réels, sera représenté comme suit (voir
deuxième partie du schéma)
Définition
Le produit intérieur brut ou PIB est la valeur monétaire de l’ensemble des biens et
services finaux produits sur le territoire d’un pays au cours d’une période donnée
généralement l’année.
Le PIB est donc censé mesurer la richesse d’un pays (tout ce qui est produit comme
richesse dans l’économie). Certaines activités sont exclues du PIB en raison des
difficultés pour les mesurer. Exemple: les activités illicites et les travaux domestiques.
Le PIB ne prend en compte que les biens et services finaux, ce qui exclut les
consommations intermédiaires pour éviter de les compter deux fois.
Le PIB mesure les activités sur le territoire national c’est-à-dire effectuées par les
résidents.
Le PIB mesure la valeur monétaire des biens et services c’est-à-dire grâce à leur
prix. C’est pourquoi on parle de PIB nominal.
On distingue trois (3) modes de calcul qui aboutissent toutes au même nombre.
Dans ce cas le PIB est simplement la somme des valeurs ajoutée. PIB = ∑VA
Le PIB mesure le revenu qui est dépensée au cours de l’année dans le pays, or la
dépense va être égale au revenu. On peut donc calculer le PIB par la dépense.
Lorsque la richesse a été produite, elle est distribuée sous forme de salaires,
revenus du capital, …. C’est-à-dire des facteurs de production.
Exemple
Supposons que le livre soit la seule production de l’économie dans la journée et que
les valeurs ajoutées soit respectivement : 800F, 150F, et 50F pour le livre, le papier
et l’encre.
La somme des revenus des facteurs est donc : 8000F + 150F + 50F = 8200F
(approche revenu des facteurs).
Le PIBcf est une meilleure mesure de la production que le PIBpm car il est insensible
aux variations des impôts et des subventions.
Considérons la définition du PIB par la dépense dans une économie fermée (pas de
relations avec l’extérieur) et sans Etat. Dans cette économie le PIB est utilisé soit
pour la consommation ou l’investissement.
Y≡C+I (1)
Cette égalité est une définition (signe ≡). Elle est toujours vraie.
S≡Y–C (2)
Comme il s’agit d’une définition cette égalité, est toujours vraie. Par conséquent la
combinaison des deux égalités donne une égalité toujours vraie:
S = (C + I) – C ou S=I (3)
Ceci est l’identité comptable fondamentale en économie fermée. Elle traduit le fait
que la production est repartie entre les consommateurs et les entreprises. Ce qui
n’est pas consommé donc épargné peut être investi et vice versa.
En raisonnant dans le cas d’une économie ouverte avec la présence d’un Etat, ce qui
est réaliste on a alors, le PIB par la dépense, est:
Y ≡ C + I + G + NX (4)
S≡Y–C–T (5)
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avec T = impôts ou recettes fiscales c’est-à-dire le revenu de l’Etat
On aura S ≡ C + I + G + NX – C – T (6)
(S - I) + (T – G) = NX
S -I = épargne privée
T - G = solde budgétaire
La théorie du double déficit a été proposée par Chenery & Strout en 1966. Cette
théorie désigne la situation d’un pays enregistrant simultanément un déficit
budgétaire (T – G <0) et un déficit commercial (X – M < 0). Elle met donc en relation
la relation entre le déficit budgétaire et le déficit extérieur et construit un modèle dans
lequel le capital-épargne et les devises constituent des contraintes séparées de
dotations de facteurs pour la croissance économique. Pour résoudre ce double
déficit (lever ces contraintes), l’emprunt de devises et/ou l’augmentation des
exportations s’imposent.
Notons cependant que la relation n’est pas systématique et que l’on ne saurait
expliquer un déficit par un autre.
Sa comparaison dans l’espace c’est-à-dire entre différents pays donnerait une idée
des écarts entre pays (exemple Burkina et Etats-Unis) ou pays développés et pays
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en développement et (Burkina et Cote d’Ivoire) ou pays en développement et pays à
revenu intermédiaire).
Ces comparaisons ne peuvent pas se faire sur la base du PIB nominal pour deux
raisons essentielles:
– le PIB agrège des quantités des biens différents en les pondérant par
leur prix or les prix évoluent au cours du temps; et
Il faut alors neutraliser l’évolution des prix pour faire cette comparaison. On convertit
alors le PIB nominal en PIB réel.
Le PIB nominal a donc augmenté de façon considérable de 2013 à 2014. Mais cette
augmentation est trompeuse car elle est due à l’accroissement des prix en 2014.
Pour que la comparaison entre les deux années ait un sens il faut neutraliser
l’inflation en définissant le PIB réel.
A cette fin, on choisit une année de référence ou année de base et on utilise les prix
de cette année pour les appliquer aux quantités des autres années. On obtient ainsi
le PIB réel de chaque année au prix de l’année de base.
PIB réel, en volume ou à prix constants est la production des biens et services
valorisée aux prix de l’année de base.
⇒ Déflateur du PIB :
Exemple :
En 2013 : [PIB nom / PIB réel] * 100 = [12500/ 12500] * 100 = 100.
En 2014 : [PIB nom / PIB réel] * 100 = [37500 / 20000] * 100 =187,5
→ Prix des B&S finaux ont augmenté de 87,5 % entre 2013 et 2014.
Pour calculer le taux de croissance entre les deux années, on doit absolument
toujours utiliser le PIB réel.
Les taux de croissance les plus élevés au cours des dernières années sont ceux des
pays émergents comme la Chine et l’Inde. Le graphique ci-après donne une
évolution de ces taux de croissance.
Produit Intérieur Brut (PIB) - Taux de croissance réelle du Burkina Faso: 4,9% (2011
est.) 7,9% (2010 est.) 3,2% (2009 est.)
Les difficultés rencontrées pour comparer les PIB dans le temps sont les mêmes
pour une comparaison dans l’espace. De plus les pays utilisent des monnaies
différentes. Exemple du dollar US pour les Etats-Unis, l’euro pour la France, le yuan
pour la chine et le CFA pour le Burkina.
Pour comparer le Pib entre ces pays, il faut convertir les Pib dans une monnaie
commune en utilisant le taux de change qui est le prix d’une monnaie convertie dans
une autre monnaie. Mais comme les prix, les taux de change sont fluctuants au
cours du temps.
Définition : la parité à pouvoir d’achat permet de gommer les effets de change et les
écarts de prix entre les pays. Les prix vont être convertis en PPA et vont permettre
d’exprimer le rapport entre deux pays différents pour un panier de biens et services
identiques.
Le PNB est la valeur monétaire de l’ensemble des biens et services finaux produits
par les facteurs de production nationaux au cours d’une période donnée
généralement l’année. Ce qui compte ici c’est la nationalité (Burkinabè) des
détenteurs des facteurs de production et non le lieu de leur activité.
Le produit intérieur net mesure donc la richesse créée nette de celle qui a été
détruite au cours de la production. C’est donc une meilleure mesure du revenu d’un
pays. C’est pourquoi on l’appelle également revenu national.
PIB potentiel quand l’économie est à des niveaux de sous-emploi des ressources
productives supérieures à la normale.
Cet indice a été développé par A. SEN. Cet un indice composite qui dépend du
revenu par habitant mais qui tient compte de l’espérance de vie, du taux
d’alphabétisation et du taux de scolarisation.
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L'indicateur de développement humain mesure le niveau moyen auquel se trouve un
pays donné selon trois critères essentiels du développement humain : longévité,
instruction et conditions de vie."
Calcul de l’IDH
Des valeurs maximales et minimales ont été fixées pour le calcul des indicateurs
qui conforment l’IDH :
Formules
Le PIB vert est défini comme la mesure qui soustrairait du PIB conventionnel la
baisse du stock des ressources naturelles. Une telle méthode de comptabilisation
permettrait de mieux savoir si une activité économique accroit ou fait baisser la
richesse nationale lorsqu’elle utilise des ressources naturelles. De même une mesure
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Un stock est une grandeur mesuré à un instant donné tandis qu’un flux est une
grandeur donnée dans un période donné.
La quantité d’eau qui coule dans un robinet chaque minute est un flux tandis que
celle recueillie dans le seau à un moment donné est un stock.
Le PIB, par exemple, est un flux car on mesure ce qui se passe dans l’économie
pendant une année.
Il existe alors une relation mécanique entre stock et flux. Un stock peut être
considéré comme une accumulation de flux.
Prenons l’exemple de la dette publique (stock) mais qui est l’accumulation des
déficits budgétaires passés (flux). La dette publique au temps (t) ou (Dpubt) est la
dette publique au temps (t-1) ou (Dpubt-1) plus le déficit au temps (t)Ce qui s’écrit:
En remontant très loin dans le temps, on trouvera une période t-n ou la dette
publique était nulle (Dpubt-n). Finalement la dette est bien la somme des déficits
passés.
On peut également exprimer les flux en fonction des stocks à l’inverse. Si on connait
par exemple les montants de la dette publique entre deux périodes t-1 et t, le
montant du déficit et la différence entre les deux.
∆STOCKS = FLUX
1.11 L’inflation
L’inflation est la hausse du niveau général des prix. La lutte contre l’inflation est un
des objectifs de la politique économique.
Pour mesurer l’inflation, on peut construire l’indice des prix à la consommation (IPC)
ou le déflateur du PIB.
Il est facile de mesurer l’évolution des prix d’un seul bien. Mais les difficultés
apparaissent lorsqu’on considère tous les prix des biens d’une économie en raison
des problèmes d’agrégation. Comment mesurer l’évolution des prix des biens
différents, consommés en quantités différentes, en tenant compte de l’évolution du
pouvoir d’achat?
On peut contourner ces difficultés dans la construction d’un indice de prix selon les
trois étapes suivants:
Taux d’inflation est alors taux de variation de l’IPC sur une période donnée.
L’indice des prix à la consommation harmonisé signifie qu’un groupe de pays dans
une union économique ou dans un processus d’intégration économique par exemple
ont harmonisé leur méthode de calcul de l’IPC pour rendre comparable leur taux
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d’inflation. Le principe de la construction de l’IPCH est rigoureusement identique à
celui de l’IPC.
PIB nominal et le PIB réel. Comme l’IPC, le déflateur est un indice et n’a donc pas de
sens en tant que tel, mais c’est sa variation qui permet d’appréhender l’évolution des
prix.
1.12 Le chômage
- les inactifs c’est-à-dire ceux qui ont une activité non rémunérée (étudiants,
femmes ou hommes au foyer, etc).
𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑐ℎ𝑜𝑚𝑒𝑢𝑟𝑠
𝑇𝑎𝑢𝑥 𝑑𝑒 𝑐ℎ𝑜𝑚𝑎𝑔𝑒 = ×100
𝑝𝑜𝑝𝑢𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑎𝑐𝑡𝑖𝑣𝑒
1.12.2Mesure du chômage
Pour mesurer le chômage, il convient de faire une limite nette entre activité,
inactivité et chômage afin de pouvoir classer les individus entre ces différentes
catégories. Cette limite n’est pas aisée à obtenir et pose par conséquent les
difficultés de mesurer le chômage. (exemple le travail à temps partiel involontaire, un
chômeur en formation peut être considéré comme actif, ou comme inactif puisqu’il
suit une formation).
C’est pour cela que l’on adopte une définition opérationnelle du chômage.
Une première définition est de considérer tous ceux qui sont inscrits dans une
structure ou organisme étatique pour une demande d’emploi. Exemple cas de
l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) au Burkina.
C’est pour ces différentes raisons qu’il existe un consensus relatif à la définition
proposée par le Bureau international du travail (BIT) en 1982.
L’ âge de travailler pour le BIT est 15 ans ou plus, le fait d’ être sans emploi comme
celui de pas avoir travaillé, ne serait ce qu’une heure, durant une semaine de
référence, et le fait d’ être immédiatement disponible comme celui de pouvoir
prendre un emploi dans les 15 jours.
Son seul inconvénient cependant est qu’elle exige des enquêtes permanentes.
Y=D=C+I+G
Cette première étape sera donc de spécifier les fonctions de comportement des
composantes de la demande.
2.1.1 La consommation
C = cY + C0 (1)
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c = propension marginale à consommer (Pmc)
!"
Ou 𝑃𝑚𝑐 = !"
=c (2)
Selon la loi psychologique C augmente avec Y donc c>0 mais cette augmentation
étant moins que proportionnelle, alors 0<c<1
S≡ Y – C = Y – (cY + C0)
S = (1-c)Y – C0
Notons pour être rigoureux que C = f(Yd) avec Yd = Y – T = revenu disponible après
déduction des impôts (T)
Par conséquent, la consommation doit tenir compte aussi des revenus futurs et du
taux d’intérêt.
Friedman part de l’idée que le consommateur est prévoyant. Sur la base de cette
prévoyance, il ne va pas fonder uniquement sa consommation sur son revenu
courant, qui peut être très variable, mais sur l’évolution prévisible de son revenu.
Y = Y P + YT
Par contre si le revenu courant est plus faible que le revenu permanent (YT<0), le
consommateur empruntera ou va désépargner. Par conséquent la relation entre la
consommation et le revenu transitoire peut être faible ou nulle et Friedman de
conclure que la seule relation stable qui existe est celle qui relie la consommation au
revenu permanent. Soit :
C = k. YP
F. Modigliani va plus loin que la théorie du revenu permanent et soutient qu’il est
possible de prévoir l’évolution du revenu de l’individu durant toute sa vie. Sa théorie
repose alors sur l’hypothèse de cycle de vie.
2.1. 2 L’investissement
L’investissement (formation brute du capital fixe ou FBCF) est l’un des agrégats le
plus variable car il dépend avant tout de la décision des entreprises (moral des
entrepreneurs). Même si cela n’est pas à négliger, l’investissement comme la
consommation est une décision inter-temporelle puisqu’elle affecte les capacités de
production des entreprises de façon durable. L’investissement dépend alors d’une
variable cruciale, le taux d’intérêt et des anticipations des entrepreneurs.
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Le coût d’opportunité de l’investissement est le taux d’intérêt sur les titres. En effet,
un entrepreneur qui cherche à investir un Franc, va se demander s’il a intérêt à
acheter des titres, par exemple des obligations, ou augmenter son stock de capital
de son entreprise (investir). Pour effectuer cet arbitrage, il va comparer le rendement
de ses obligations, le taux d’intérêt, avec le rendement du capital c’est-à-dire la
productivité marginale du capital.
I = I(r) + I0
I0 = investissement autonome
et ∂I/∂r < 0
Une entreprise investit pour augmenter sa capacité de production. Quel que soit
donc le niveau du taux d’intérêt, il ne lui sert à rien d’investir c’est-à-dire d’augmenter
son stock de capital, sil elle n’arrivera pas à écouler sa production.
Enfin lorsqu’une entreprise investit, elle acquiert du nouveau capital qu’elle pourra
utiliser pendant plusieurs années. Ce capital va lui procurer des profits courants mais
également dans l’avenir (profits futurs). L’investissement va donc être une fonction
des profits anticipés par l’entreprise qui dépendent à leur tour de l’évolution anticipée
demande, des taux d’intérêt, des prix des inputs, etc. mais aussi dans une large
mesure de l’optimisme des entrepreneurs ou des investisseurs ( esprit animaux
selon Keynes).
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En résumé, l’investissement est donc une fonction décroissante des taux d’intérêt, et
croissante du revenu et des profits anticipés (ou escomptés).
∂I/∂r <0;
∂I/∂Y >0;
Cette composante est utilisée par l’Etat à des fins de politique économique.
Cependant le niveau des dépenses publiques sont soumises à une contrainte
(déficits budgétaires). Dans tous les cas les gouvernements doivent respecter la
contrainte budgétaire inter-temporelle s’ils ne veulent pas se trouver en situation de
défaut de paiement de leurs dettes.
Le diagramme à 45 degrés décrit l’équilibre sur le marché des biens. Il est important
de comprendre le fonctionnement de ce diagramme et de faire apparaitre l’un des
résultats novateurs de la théorie keynésienne.
DG = C + I + G (6)
De même les dépenses publiques sont déterminées par le gouvernement. Elles sont
aussi considérées comme un paramètre du modèle. G = G0
DG = cY + C0 + I0 + G0 (7)
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L’équilibre sur le marché des biens est réalisé lorsque l’offre est égale à la demande.
Autrement dit, les producteurs vont adapter leur offre de telle sorte qu’elle satisfasse
la demande et éviter ainsi de se retrouver avec excédents.
Au niveau agrégé, l’offre des biens est égale à la production. Soit: Ys=Y (Ys est l’offre
des biens).
– Ys= DG; ou
– Y = cY + C0 + I0 + G0,
On sait que le revenu d’équilibre est une fonction croissante des dépenses. Par
conséquent l’augmentation d’une des composantes de la dépense entrainera une
augmentation du revenu d’équilibre. Quel sera alors le montant de cette
augmentation? C’est le multiplicateur qui permet de déterminer cette augmentation.
Le multiplicateur (k) est donc égale à la dérivée du revenu par rapport aux dépenses
ou:
k = (1/1-c) (11)
G ↗ → DG ↗ → Y ↗
↖ ↓
↖ C↗
N.B. L’exemple du calcul du multiplicateur ici est relatif aux dépenses publiques,
mais il est applicable à n’importe quelle autre composante de la dépense publique.
A l’équilibre :
Ys = DG ou :
Y = c (Y – T) + C0 + I0 + G
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Y(1 – c) = -cT + C0 + I0 + G
Comme G = T , on a :
A cet effet, on peut avoir deux types d’intervention sur I. Agir indirectement sur la
détermination de r par la politique monétaire. Par exemple une politique monétaire
37
accommodante aura pour conséquence de faire baisser r qui influencera à son tour I.
Le second est l’action directe à travers les investissements autonomes I0 qui sont
constitutifs de I. Par conséquent la politique doit arbitrer entre un contrôle direct ou
indirect.
Dans le court terme, nous avons que les prix et les salaires sont rigides et donc
considérés comme des paramètres. C’est pour cette raison qu’il faut privilégier les
ajustements par les quantités c’est-à-dire la dynamique des quantités que celle des
prix et des salaires pour agir sur l’activité économique.
Examinons pour cela l’hypothèse d’une baisse des prix et des salaires.
Supposons que le salaire W0 soit rigide et que l’on constate une baisse des prix P.
Cette baisse des prix entraine automatiquement une augmentation du salaire réel, ce
qui provoque une diminution de embauches de la part des entreprises et donc un
ralentissement de l’activité économique.
Conclusion
Une augmentation des dépenses publiques par peut augmenter la demande globale
donc la production. L’effet de cette augmentation peut être amplifié le jeu du multiplicateur.
Le théorème d’Haavelmo montre que la politique budgétaire reste efficace, même quand le
budget est équilibré.
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L’objectif de la politique économique est d’amener l’économie vers l’équilibre de
plein-emploi. Cette politique permet, en mémé temps de stabiliser les prévisions sur
le futur afin d’éviter les fluctuations de court terme.
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La monnaie est définie comme tout actif qui est généralement acceptée pour le
paiement des biens et services ou en remboursement des dettes. Cette définition
inclut les pièces et les billets c’est-à-dire la monnaie fiduciaire, les chèques ou
monnaie scripturale (dépôts à vue) et les cartes de paiements ou monnaie
magnétique.
Cette fonction signifie que la monnaie est utilisée pour mesurer la valeur de tous les
biens et services de l’économie. Les unités monétaires (FCFA, Cedi, Euro, Dollar,
Yen, Livre sterling, etc…) servent d’unités pour mesurer la valeur au même titre que
les kilogrammes servent pour mesurer les masses et les litres pour les volumes.
Elle signifie que la monnaie permet d’épargner du pouvoir d’achat entre le moment
où un revenu perçu et celui où il est dépensé. La monnaie est certainement une
meilleure réserve de valeur que beaucoup d’autres biens qui se dégradent
rapidement. Mais elle ne remplit ce rôle que de façon imparfaite. En effet elle perd
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rapidement ce rôle en période d’inflation. D’autres biens remplissent cette fonction de
façon plus satisfaisante : immobilier, métaux précieux (or, diamant), titres, etc…
La mesure de l’offre de monnaie peut s’avérer difficile en raison des actifs qui
peuvent être assimilés à de la monnaie en raison de sa définition et des trois
fonctions qu’elle assume. Par exemple le billet de banque ou le compte créditeur sur
un compte chèque que l’on peut utiliser comme moyen de paiements. Par contre ce
n’est également pas le cas d’un compte d’épargne car on ne peut pas l’utiliser
directement pour régler un achat.
Mais un simple virement suffit pour pouvoir le faire. Le solde du compte d’épargne
peut être considéré dans ce cas comme une forme de monnaie. Ce qui distingue le
compte d’épargne du compte courant est sa liquidité c’est-à-dire sa capacité à être
converti rapidement en moyen d’échange. C’est pour cette raison que l’on définit
plusieurs agrégats monétaires selon leur degré de liquidité.
Supposons dans un premier temps qu’il n’existe qu’une seule banque, la Banque
Centrale. Cette Banque a le monopole de la création de la monnaie fiduciaire. Pour
créer cette monnaie, elle a besoin de contrepartie sous forme de titres financiers
(bons de trésor, obligations, action, ….) que les agents vont lui vendre pour obtenir
les billets et les pièces.
Cette forme de mise sur le marché de la monnaie est une opération d’open market,
car la Banque Centrale intervient directement sur le marché financier pour acquérir
des titres et vendre ou offrir de la monnaie.
Les ressources de banquiers proviennent des intérêts des prêts accordés à leurs
clients.
Les fonds des dépôts de clients servent alors aux banquiers à faire des prêts. Les
banquiers sachant que les clients ne vont pas retirer leurs fonds en même temps, ils
peuvent accorder des prêts sans risque pour percevoir des intérêts et plus les prêts
accordés sont importants, plus leurs intérêts sont également importants.
Cependant si une banque prêtait toute sa monnaie de ses dépôts, elle ne pourrait
pas faire face à la demande de ses clients et ferait faillite.
De même si une partie importante des clients décidait de retirer leurs dépôts, la
banque serait dans l’incapacité d’y faire face (exemple de la Grèce avec le risque
d’une ruée bancaire ou banking running).
C’est pour toutes se raisons que la banque conserve toujours une partie de ses
dépôts sous forme de monnaie. Il s’agit de ses réserves ou de sa trésorerie.
Plus généralement, le volume des dépôts (D) est égale à celui des réserves (R)
divisé par le coefficient obligatoire (Ω) soit:
!
𝐷 = !
(1)
Cette expression repose sur l’hypothèse que les agents ne conservent jamais de
billets, ce qui est irréaliste et que le rôle de la Banque Centrale est uniquement
l’impression de la monnaie. Ce qui est inexact car les banques Centrales accordent
également des crédits et ses crédits peuvent servir de réserves.
On appelle monnaie banque centrale ou base monétaire la somme des billets et des
crédits accordés par la banque Centrale.
Et D = (1 - cb ) M (3)
Par ailleurs la monnaie banque centrale (H) peut être détenue par les ménages sous
forme de billets ou les banques commerciales sous forme de réserves. D’où:
H=E+R (4)
H = E + ΩD (5)
H = cb M + Ω (1 - cb) M (6)
Étant donné que cb et Ω sont des paramètres, alors la masse monétaire (M) est
proportionnelle à la base monétaire (H).
Même si l'on admet que la majeur partie de la monnaie en circulation est créée par
les banques commerciales, la Banque Centrale dispose néanmoins d'instruments de
contrôle de cette monnaie. Il s'agit des opérations d'open market (a) qui influencent
l'offre de monnaie de base, et du coefficient des réserves obligatoires (b)qui
43
déterminent la quantité des dépôts que les banques accordent sur une base
monétaire donnée.
Son principe est d'échanger de la monnaie Banque Centrale contre des titres
détenus par les banques commerciales. Les banques effectuent ces échanges
lorsqu'elle besoin des liquidités. Ces opérations peuvent alors considérés comme
des prêts contre des garanties des banques commerciales et ces prêts donnent lieu
à des versements d'intérêts.
Plus le taux directeur est bas, plus les banques commerciales seront incitées à
demander des liquidités à la banque Centrale qui pourra émettre une quantité
importante de monnaie.
Cette théorie a été développée par les classiques et les néoclassiques. Elle part de
l'idée suivante. La monnaie est détenue pour effectuer des transactions. Cependant
comme la monnaie ne rapporte rien alors que la détention des titres proposent une
rémunération, les agents ne détiendront alors que le strict minimum nécessaire à
leurs transactions. Par conséquent pour les néoclassiques, il est irrationnel de
détenir toute monnaie non indispensable aux transactions car elle impliquerait une
perte inutile d'intérêts.
Md = k P.T (8)
Ms = Mo (10)
Ms = k. P.T (11)
Md = PY/v (13)
Jusqu'à Keynes, la demande de monnaie est était uniquement expliquée par le motif
de transactions. C'est à Keynes que l'on doit l'existence d'autres motifs de détention
de la monnaie. Keynes distingue en effet trois motifs de détention de la monnaie: (a)
le motif de transaction, (b) le motif de précaution et(c) le motif de spéculation.
A) Définition et rôle
Le marché financier, comme tout marché, est un lieu d’échange entre acheteurs et
vendeurs. De plus, comme dans n'importe quel marché, les prix de vente et d'achat
sont déterminés par le niveau de l'offre et de la demande. Cet échange concerne des
produits ou instruments financiers.
C'est ce marché secondaire qui est traité par les bourses des valeurs mobilières
(Wall Street ou la Bourse Régionale des valeurs mobilières, BRVM de l’UEMOA, par
, exemple).
L'idée ici est comprendre la relation entre le prix des titres et le taux d'intérêt courant.
La particularité d'un titre par exemple une obligation est qu'il est un titre négociable.
On achète donc le titre en sachant qu'on obtiendra en échange d une somme
donnée à l'échéance. On sait aussi qu'on peut bien revendre le titre avant
l'échéance. Dans ce cas c'est l'acheteur de cette obligation qui bénéficiera du
versement de la somme à l'échéance. Il s'agit maintenant de déterminer comment
va évoluer le prix de revente de l'obligation.
Considérons une obligation émise par l'entreprise A, le 1er janvier à 12h, au prix de
1000 FCFA et au taux d'intérêt en vigueur sur le marché en ce moment-là à 10%.
1000FCFA représente la valeur faciale de cette obligation. Sa date d’échéance est
fixée au 31 décembre.
L'entreprise A émet donc des titres qui qui garantissent à leur porteur le versement
d’une somme de 1000 + 10% × 1000 = 1100FCFA le 31 décembre.
Admettons que 30 minutes plus tard (12h30), le taux d'intérêt passe à 20% et que
c'est le moment choisit par l'entreprise B pour émettre des obligations de même
caractéristiques que celles de l'entreprise A. leur valeur faciale est de 1000FCFA et
leur échéance est aussi fixée au 31 décembre. La différence est que l'entreprisse B
ne peut vendre ses obligations que sil propose au moins le même rendement que le
marché soit 20%.
Les détenteurs des obligations A ont intérêt à les revendre pour acheter des
obligations B qui offrent un meilleur rendement. Le prix des obligations A va donc
baisser. Mais cette baisse ne se poursuit pas indéfiniment. Au fur et à mesure que le
prix des obligations A baisse, leur rendement augmente.
L'arbitrage assure que les deux rendements soient égaux on a alors : 1100/PA = 1.2
On constate donc que l'augmentation du taux d'intérêt s'est traduite par une
diminution du prix de l'obligation A.
iA le taux d'intérêt au moment de son émission. Soit i le taux d'intérêt courant sur les
obligations émises par la suite mais à la même échéance.
Si le taux d'intérêt est élevé, le prix de titres sera bas. Une forte proportion des
spéculateurs anticipera une augmentation du prix des titres et cherchera à acheter
des titres c'est-à-dire à se débarrasser de leur monnaie. La demande de monnaie est
donc faible.
Si le taux d'intérêt est bas, le prix des titres sera élevé. Une forte proportion des
spéculateurs anticipera une baisse des prix des titres et cherchera donc à vendre
des titres c'est-à-dire à les échanger contre de la monnaie. La demande de monnaie
(aux fins de spéculations) sera forte.
Ainsi, ils chercheront tous à revendre leurs titres. La demande de monnaie sera alors très
importante et infiniment élastique au taux d’intérêt. Cette situation est qualifiée de trappe à
liquidité parce que les spéculateurs absorbent toute la liquidité qui est mise sur le marché. Le
taux d’intérêt atteint donc son niveau minimum.
Conclusion
Nous allons étudier dans le chapitre suivant l'analyse conjointe des deux marchés.
Par ailleurs ce chapitre a permis d'établir une relation négative entre le taux d'intérêt
et le prix des titres.
51
Le modelé IS/LM a été introduit en 1937 par J.R. Hicks pour interpréter le modèle
keynésien c'est-à-dire la Théorie générale et c'est en 1973 que Hansen met en forme
le modèle Keynésien actuel. IS/LM est devenu l'instrument le plus populaire en
macro-économie. Il utilise une approche en terme d'équilibre générale pour intégrer
les sphères monétaires et réelles.
L'enjeu du modèle IS/LM est d'intégrer d’une manière formelle et compacte les
facteurs réels et monétaires qui déterminent l'équilibre macroéconomique:
DG = C + I + G (1)
avec C = cY + C0 et
I = I(i) et
52
G = G0
D G = Ys (2)
Cependant on peut surmonter cette difficulté grâce à l'identité entre la valeur du flux
de production offerte Ys et le flux de revenu distribué Y au cours dune période de
production. D’où l'introduction de l'identité :
Ys = Y
Au total, on réécrit l'équation d'équilibre (2) en utilisant toutes les autres pour la
formulation de la courbe IS:
cY + C0 + I(i) + G – Y = 0 (3)
i↗ → I↘ → DG ↘ → Y↘
↖ ↓
C↘
Md = Md(Y,i) (4)
55
!!! !!!
avec !"
> 0 et !"
<0
A l’équilibre, Md = Mo (5)
Md(Y,i) – Mo = 0 (6)
(6) représente l’équation de la courbe LM. Ici, i est la variable d’ajustement clé, tandis
que Y résulte de l’équilibre entre dépense et revenu, d’où la définition: la courbe LM
associe à chaque valeur de Y la valeur de i qui assure l’équilibre sur le marché de la
monnaie.
Y↗→ Md ↗ → i ↗ →Md ↘
L’équilibre global est la condition d’équilibre simultané sur le marché des biens
(équilibre dépense-revenu) et sur le marché de la monnaie. Algébriquement, la
condition d’équilibre est obtenue par la résolution des équations (3) et (6).
Géométriquement, on obtient l’intersection entre IS et LM, soit le point (Ye, ie). Cet
équilibre est unique. Il résulte de l’intégration des forces réelles et monétaires de
l’économie.
57
L’intérêt du modèle IS/LM est qu’il synthétise l’équilibre de deux marchés sur un seul
diagramme.
T devrait augmenter pour générer le surplus d’ impôt dT tel que dT= dG. Cela signifie
que même dans le cas d’un budget équilibré le revenu augmente à la suite de dG>0.
60
Graphiquement, la courbe IS se déplace vers la droite, si on introduit dG>0 avec
dG=dT
2) Si le déficit est financé par le bon de trésor, la monnaie reçue par le gouvernement
à l’occasion de la vente de bons de Trésor est remise en circulation à travers de dG.
Par conséquent l’offre de monnaie demeure identique au cours de la période. Seule
IS se déplace.
3) Le financement est assuré par la création monétaire. Dans ce cas, les deux
courbes sont affectées puisque LM se déplace également à droite. Il ne s’agit pas ici
d’une politique budgétaire au sens strict, car la politique monétaire intervient
également.
Quels sont les impacts des diverses politiques sur Y et i? Sur la base des
hypothèses du modèle, le financement par l’emprunt doit être plus efficace que le
financement par l'impôt. En effet, T réduit la consommation des ménages, alors que
l’achat des bons de trésor par ces mêmes agents ne change pas leurs
comportements de demande de biens de consommation.
Autrement dit l’effet d’éviction est l’effet négatif de l’augmentation des dépenses
publiques sur l’investissement privé. Expliquons graphiquement l’effet d’éviction.
Supposons que i reste bloqué à i1. Le nouveau revenu d’équilibre serait alors Y3 avec
Y3>Y2. En Y3, l’effet d’éviction est nul. Le passage de Y1 à Y3 représente le résultat
du multiplicateur « pur » keynésien où le taux d’intérêt n’est pas affecté.
Autrement dit l’effet d’éviction est l’effet négatif de l’augmentation des dépenses
publiques sur l’investissement privé. Expliquons graphiquement l’effet d’éviction.
Supposons que i reste bloqué à i1. Le nouveau revenu d’équilibre serait alors Y3 avec
Y3>Y2. En Y3, l’effet d’éviction est nul. Le passage de Y1 à Y3 représente le résultat
du multiplicateur « pur » keynésien où le taux d’intérêt n’est pas affecté.
Le policy mix est la combinaison des deux politiques, budgétaire et monétaire. Cette
politique conduit au déplacement simultané des deux courbes (Graphique).
63
Cette situation représente le cas d’un financement du déficit budgétaire par une
création monétaire: dG0 et dM0 . La hausse des dépenses publiques permet de
passer de IS1 à IS2 (A à B) puis l’accompagnement monétaire fait passer LM1 à
LM2 (A à C).
A l’opposé Hicks montre que la politique monétaire est plus efficace dans un cas
classique. Pour que la politique monétaire soit efficace, il faut que la demande de
64
monnaie soit peu sensible au taux d'intérêt (LM verticale). Dans ce cas on cherche à
détenir uniquement de la monnaie pour effectuer des achats.
Dans cette partie on relâche l’hypothèse de la fixité de prix pour d'une part étudier
l’impact des politiques conjoncturelles sur le niveau des prix et d’autre part prendre
en compte l’inflation. Cela nécessite dans un premier temps de construire les
courbes d’offre et de demande globale (AD et AS) pour ensuite analyser les
conséquences des politiques conjoncturelles sur les prix. Cette approche
débouchera sur une théorie de l’inflation par la demande et les coûts.
Nous supposerons que le niveau des prix, P, se fixe sur les marchés des biens? Ce
marché est défini à l’aide de deux fonctions: la demande globale et l’offre globale.
Pour construire AD, nous pouvons reprendre les équations (1) à (4) et (5) en
admettant quelles s’expriment directement en termes réels. Ainsi l’offre de monnaie
en termes réels s’écrit:
!!
𝑀! = !
(8)
L’équation (9) indique que pour chaque valeur de P, on obtient une courbe LM
particulière dans le référentiel (Y,i). Pour des prix P1>P2>P3 correspondent des
courbes LM(P1), LM(P2), LM(P3).
65
Dans le modèle AD/AS, lorsque les courbes se déplacent, P change. Cela nécessite
alors d’étudier l’inflation à travers les causes du déplacement de ces courbes.
Un choc d’offre négatif c’est-à-dire une hausse exogène des coûts de production
(exemple une hausse des prix des matières premières, salaires nominaux ou du
pétrole) déplace AS vers la gauche sur sa partie croissante (Graphique). On passe
de A à C, donc P augmente.
G – T + iB = ΔM + ΔB (9)
Pour mesurer le déficit, au cours d’une période, on tient compte de deux éléments:
- d’une part, de la différence entre les dépenses (G) et les recettes (T)
courantes, qu’on appelle le solde primaire;
Le déficit global (dette primaire et service de la dette) doit être financé au cours de la
période. Deux possibilités s’offrent alors a priori : une émission monétaire (ΔM) et/ou
une émission de bons de Trésor (ΔB).
G – T + iB = ΔB (10)
Pour analyser l’équation (10); divisons toutes les variables par le revenu (Y). Cette
transformation offre trois avantages:
g – t + ib = ΔB/Y (11)
∆b = (∆B . Y – B . ∆Y)/ Y2
71
Ou encore en utilisant
g = ΔY/Y :
∆B /y = ∆b +
gb
g – t + ib = σ b + ∆b (12)
En analysant (13), on voit que si un déficit budgétaire (t<g) s’accompagne d’un taux
d’intérêt inférieur au taux de croissance, la dette a tendance à ne pas se détériorer.
(σ - i)<0, le taux de croissance est inférieur au taux d’intérêt, alors un déficit primaire
A) L’offre de travail
L’offre de travail émane des travailleurs. Ce son donc des agents particuliers qui
offrent de leur temps en contrepartie d’un salaire. Comme le temps disponible du
travailleur est limité, l’offre est d’une quantité supplémentaire de travail ne peut se
faire d’en réduisant le temps de loisir (loisir : tout travail non rémunéré).
Comme le salaire sert à consommer, la décision d’offre du travail repose donc sur un
arbitrage entre consommation et loisir.
On distingue le salaire nominal et le salaire réel. Le salaire nominal (W) est mesuré
en unités monétaires. Le salaire réel mesure la quantité de biens que peut acheter le
salaire versé pour une heure de travail. Il s’obtient en divisant le salaire nominal par
le niveau des prix (w = W/P).
Supposons que le taux de salaire réel augmente. Cela signifie que l’individu va
pouvoir consommer davantage pour un temps de travail donné. Cela implique
également que le coût d’opportunité du loisir augmente. On peut donc dire qu’une
augmentation du salaire réel se traduit par une augmentation du prix relatif du loisir
par rapport à la consommation.
75
Déterminer la fonction d’offre de travail de l’individu, consiste donc à déterminer
comment il va modifier le temps qu’il consacre au travail lorsque le taux de son
salaire réel varie.
Supposons que le taux de salaire réel augmente. Cela signifie que l’individu va
pouvoir consommer davantage pour un temps de travail donné. Cela implique
également que le coût d’opportunité du loisir augmente. On peut donc dire qu’une
augmentation du salaire réel se traduit par une augmentation du prix relatif du loisir
par rapport à la consommation.
Comme lors de l’arbitrage entre deux biens, deux effets vont entrer en jeu :
La relation entre le salaire réel et l’offre de travail est donc ambiguë. L’offre de travail
peut soit augmenter soit diminuer lorsque le taux de salaire réel augmente. La
solution est donc empirique. Elle dépend de plus de l’horizon considéré. La relation
entre l‘offre du travail et le salaire réel est ambiguë. L’offre de travail peut soit
augmenter soit diminuer lorsque le salaire réel augmente. Cependant en raisonnant
à court terme, on suppose que la de travail est croissante.
Comme nous considérons l’économie dans son ensemble, l’offre de travail est la
somme des offres de travail individuelles.
B) La demande de travail
76
La demande de travail est exprimée par les entreprises. Elles utilisent le travail
comme facteur de production. Si on suppose qu’à court terme la quantité de travail
est fixée, la production devient une fonction de la quantité de travail utilisée:
Q = f(L)
𝜋 = 𝑃. 𝐹 𝐿 − 𝑤𝐿 (3)
La quantité de travail qui maximise le profit est celle qui annule la dérivée du profit,
soit:
!"
!"
= 𝑃. 𝑃!" − 𝑤 = 0 (4)
Ainsi l’entreprise maximise son profit lorsque le taux de salaire réel est égale à la
productivité marginale du travail. La productivité marginale du travail étant
décroissante, la demande du travail sera une fonction décroissante du taux de
salaire réel.
La courbe d’offre de travail au-delà d’une certaine quantité (L) devient verticale. Cela
traduit le fait que l’offre de travail butte sur une limite supérieure lorsque toute la
population en âge de travailler est employée
Le chômage volontaire inclut tous les actifs qui ne travaillent pas parce qu’ils
préfèrent ne pas exercer une activité rémunérée au taux de salaire réel en vigueur.
Le chômage volontaire n’est pas la seule forme de chômage sur le marché du travail.
On distingue bien sur le chômage involontaire et le chômage frictionnel.
Si le chômage involontaire est possible c’est qu’il existe des mécanismes qui
empêchent d’atteindre l’équilibre sur le marché de l’emploi.
78
A) Les rigidités du marché du travail
La spécificité du marché du travail peut inciter à la fois les offreurs et les demandeurs
à créer des rigidités à la baisse du salaire réel.
La conséquence est que les entreprises sont incitées à moins embaucher ces
travailleurs si le salaire minimum dépasse leur productivité marginale. Un chômage
alors apparait.
Une raison supplémentaire pour laquelle l’existence des syndicats peut se traduire
par un salaire supérieur au salaire de plein-emploi et provoquer du chômage tient au
fait que le syndicat ne défend en principe que les intérêts des travailleurs et non des
chômeurs. Si les revendications aboutissent, elles réduiront les chances des
chômeurs d'être embauchées. Il apparait alors un conflit entre les insiders et les
outsiders.
.
79
5.4 Le chômage involontaire
Ce graphique indique que le salaire réel d’équilibre est (W/P)0. A ce salaire réel, il
n’existe pas donc que du chômage volontaire.
Dit autrement, certains travailleurs souhaitent offrir leur travail au taux de salaire réel
en vigueur mais ne trouvent pas d’emploi. Le chômage total sera donc composé du
chômage volontaire et du chômage involontaire.
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Si le salaire réel était flexible , il s’adapterait à l’offre excédentaire de travail en
diminuant. Le marché convergerait alors vers l’équilibre.si ce n’est pas le cas, cela
signifie qu’il existe des forces sur le marché du travail qui maintiennent le taux de
salaire réel au-dessus de son niveau d’équilibre.
Conclusion
Le marché du travail est un marché particulier sur lequel il existe un taux chômage
structurel positif (chômage de longue durée). Ce taux de chômage est probablement
en large partie involontaire. Le chômage involontaire s’explique principalement par
les rigidités du salaire réel .