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L’objectif de cet article est d’évaluer l’impact de la dépendance aux produits de base sur les indi-
cateurs de développement des pays en développement et particulièrement ceux de l’Afrique cen-
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qualité des institutions ; en revanche (iv), l’effet négatif sur le développement des ressources
humaines et les différences entre groupes de pays sont liés aux différences dans le développement
institutionnel. De ces résultats découlent deux recommandations principales. La première con-
siste à diversifier les structures productives afin de réduire cette dépendance et donc de renforcer
les perspectives de développement. La deuxième consiste à renforcer l’intermédiation financière
et améliorer le climat des affaires pour favoriser l’émergence d’un secteur privé dynamique, et
promouvoir de ce fait la diversification.
INTRODUCTION
Depuis le début des années 2000, les pays ASS ont d’une manière générale
enregistré des taux moyens de croissance positifs. Ces taux sont apparus pour
certaines années bien au-dessus de ceux enregistrés par exemple dans les pays
d’Asie et même d’Europe occidentale. Dans les pays d’Afrique centrale parti-
culièrement où cette croissance a été la plus forte, elle a été principalement
tirée par l’exploitation des matières premières, et portée surtout par la bonne
tenue des prix sur les différents marchés internationaux. Alors que les indica-
teurs de développement social sont parmi les plus faibles du monde, l’impor-
tante littérature sur l’effet des produits de base s’est pourtant et pour
l’essentiel focalisée sur la croissance, négligeant l’effet sur d’autres dimen-
sions du développement. L’objectif de cette étude est de combler ce vide en
focalisant son analyse sur la relation entre les produits de base et les autres
dimensions du développement. Plus spécifiquement, nous analysons : (i) la
L’Afrique Centrale peut-elle éviter le piège de la malédiction des produits de base ? 49
loppement humain des pays producteurs de pétrole sont élevés sans que cela
s’accompagne d’une sensible amélioration de l’espérance de vie ou du niveau
d’éducation. De même, la taille de la population diffère et est très inégalement
repartie à l’intérieur d’un pays et d’un pays à l’autre. Pourtant les économies
des pays industrialisés et plus récemment celles des pays émergents ont subs-
tantiellement réduit leur dépendance aux matières premières, particulière-
ment le pétrole par rapport aux années 1970. Dans le même temps, l’incidence
de la pauvreté dans ces pays et les autres indicateurs de développement se
sont considérablement améliorés. Nous nous proposons donc de voir s’il y a
des différences structurelles entre ASS, Afrique centrale et reste du monde en
ce qui concerne l’effet des produits de base sur le développement.
La suite de notre étude après cette introduction est organisée de la
manière suivante. La section 1 rappelle les principaux canaux de transmission
identifiés dans la littérature des effets de la dépendance aux produits de base
sur la croissance. La section 2 présente l’évidence empirique de la contribu-
tion des produits de base à la croissance et au développement des inégalités.
La section 3 présente l’évidence empirique sur la contribution des produits de
base à la formation du capital humain. Sur la base des résultats obtenus, dans
la section 4 nous nous proposons d’identifier quelques recommandations de
politique économique à mettre en œuvre par les différents États pour que les
produits de base ne soient plus considérés comme une « malédiction », mais
deviennent plutôt une source de « bénédiction » en contribuant efficacement
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5 Cette littérature s’appuie uniquement sur l’estimation des modèles en forme réduite
avec une seule équation.
L’Afrique Centrale peut-elle éviter le piège de la malédiction des produits de base ? 53
produits de base en ASS d’une part, et dans le reste du monde d’autre part. De
plus, compte tenu de l’exceptionnel niveau de dépendance aux produits de
base qui caractérise les pays de l’Afrique centrale, le modèle sépare l’effet des
produits de base entre Afrique centrale et reste de l’ASS.
Nos résultats montrent que les deux innovations introduites dans l’ana-
lyse sont importantes et pertinentes aussi bien du point de vue statistique
qu’économique. En effet, l’effet des produits de base sur les inégalités et sur
les ressources humaines est significatif même lorsque l’on contrôle l’effet des
revenus par tête. Cela signifie que l’effet des produits de base sur le dévelop-
pement ne se limite pas uniquement aux revenus par tête, mais concerne aussi
directement les autres dimensions sociales du processus de développement.
En outre, il y a des différences importantes entre Afrique centrale, ASS et
reste du monde en ce qui concerne l’intensité des effets des produits de base.
Ces différences sont seulement partiellement expliquées par le niveau diffé-
rent de la qualité institutionnelle qui caractérise les trois groupes de pays.
7 Dans cet article, nous nous sommes intéressés à estimer l’effet des produits de base dans
l’ensemble plutôt que l’effet de quelques catégories spécifiques de produits de base.
Cependant, nous avons ré-estimé nos modèles en utilisant seulement les exportations
de combustibles et de métaux de base comme indicateur de rentes minières et pétroliè-
res et les résultats sont qualitativement identiques à ceux présentés ci-dessous.
8 Cette variable est calculée sur le total de la population adulte. La scolarisation est donc
le nombre d’années d’école effectué par l’adulte moyen dans chaque pays.
56 Désiré Avom, Fabrizio Carmignani
plus élevé et donc un indicateur de Gini inférieur alors que l’effet de redistri-
bution serait statistiquement significatif, si et seulement si les dépenses
publiques (par exemple la consommation publique) sont effectivement ciblées
sur les pauvres, ce qui n’est pas toujours évident. Sur la base de ces considéra-
tions, le vecteur W inclut les variables scolarisation, M2, inflation, ouverture
et cons_publique 9. En plus, nous postulons l’existence d’un lien entre inéga-
lité et fragmentation ethnique ce qui nous permet d’inclure la variable ethnix
dans le vecteur W. Cette variable mesure pour chaque pays la probabilité que
deux individus génériques ne soient pas membres du même groupe ethnique.
En effet, il arrive souvent que les inégalités dans les pays en voie de dévelop-
pement soient « horizontales » et donc liées davantage à l’appartenance ethni-
que, ou à la localisation géographique. Il convient par ailleurs de noter que
dans les pays où la fragmentation ethnique est plus forte, le gouvernement
pourrait être encouragé à augmenter la fourniture de biens publics afin de
réduire le risque de conflits civils. Cela pourrait donc compenser l’effet d’une
augmentation des inégalités de la variable ethnix. Enfin, notre échantillon
inclut un certain nombre de pays dont les origines légales et institutionnelles
sont de type socialiste ou communiste. Dans ces pays, l’inégalité dans la distri-
bution des revenus est par définition plus faible qu’ailleurs et donc nous con-
sidérons approprié d’introduire une variable binaire (pays socialistes) qui
prend la valeur 1 pour les pays d’origine socialiste et 0 si non.
Quelques considérations additionnelles sur la spécification de Z et W sont
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9 Lorsque nous remplaçons M2 par le volume de crédit domestique au secteur privé, les
résultats ne changent pas.
10 Nous avons toutefois réalisé quelques régressions pour vérifier la sensibilité de nos résul-
tats. Parmi ces régressions, nous pouvons mentionner l’introduction du taux d’investis-
sement en capital physique. Cette variable est non significative, probablement à cause
d’un problème de multicollinéarité avec d’autres régresseurs. Pourtant, les coefficients
L’Afrique Centrale peut-elle éviter le piège de la malédiction des produits de base ? 57
dans notre spécification de base est la qualité des institutions que nous intro-
duisons dans une version étendue du modèle. Par rapport à la spécification de
W, de la même manière que nous faisons pour l’équation de la croissance,
nous intégrons une mesure de la qualité institutionnelle dans une version
étendue du modèle. Compte tenu de cette extension, la seule variable qui
n’apparaît probablement pas dans le vecteur W et qui a été par contre utilisée
assez largement dans la littérature est le niveau de démocratie des pays. Nous
avons vérifié comment nos résultats évoluent une fois qu’un indicateur de
démocratie est ajouté aux variables W. Nous obtenons un coefficient non
significatif pour la démocratie, alors que tous les autres coefficients ne chan-
gent pas.
Un autre aspect important de la spécification du système d’équations (1)
et (2) concerne l’effet direct de la croissance sur les inégalités et des inégalités
sur la croissance. Notre spécification de base fait une hypothèse d’orthogona-
lité : g n’est pas parmi les régresseurs de y et y n’est pas parmi les régresseurs
de g. Cette hypothèse se justifie sur la base de l’observation selon laquelle les
deux vecteurs W et Z ont plusieurs variables en commun. Cependant, nous
avons aussi estimé une version du modèle sans hypothèse d’orthogonalité. Le
coefficient de la croissance dans la régression des inégalités est négatif et le
coefficient des inégalités dans la régression de la croissance est aussi négatif.
Ces résultats corroborent ceux obtenus par Avom et Carmignani (2008b).
Pourtant, puisque plusieurs des déterminants de la croissance sont aussi des
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estimés pour toutes les autres variables ne sont pas influencés par l’ajout du taux
d’investissement. Nous avons aussi essayé d’introduire le taux de croissance de la popu-
lation comme régresseur. Une fois encore, cette variable est non significative alors que
tous les autres coefficients ne changent pas.
11 Nous avons également essayé le niveau du PIB par tête (au lieu de la croissance du PIB
par tête) parmi les régressseurs de l’équation (2). Cette variable n’est pas significative.
En ligne avec l’hypothèse de Kuznets, nous avons estimé avec une spécification non-
linéaire pour le PIB par tête, mais encore une fois les coefficients ne sont pas significatifs.
12 Cela est en effet confirmé par le Test de Hausman.
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Notes : Toutes les variables sauf le PIB pt(-1) dans l’équation (1) et ethnix dans
l’équation (2) sont traitées comme des variables endogènes. Les deux dernières
lignes montrent la valeur de la statistique du test de suridentification et la
valeur-p associée à cette statistique. *,**,*** dénotent la significativité statis-
tique du coefficient au niveau de confiance de 0.1, 0.05 et 0.01 respectivement.
13 La vitesse de convergence est de 9 % par an. Ce résultat est en ligne avec les estimations
de Caselli et al. (1996).
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14 Source: Economic Freedom of the World. L’indicateur est construit sur la base des éva-
luations des experts (experts’ assessments) des niveaux (i) d’indépendance du système
judiciaire, (ii) d’impartialité des tribunaux, (iii) de protection des droits de propriété
privée et (iv) de respect des lois.
L’Afrique Centrale peut-elle éviter le piège de la malédiction des produits de base ? 61
Donc l’effet des produits de base sur la croissance et les inégalités et les diffé-
rences entre Afrique centrale et autres groupes persistent même lorsque l’on
contrôle la qualité des institutions.
Dans la colonne IV, nous faisons une autre expérience pour vérifier si la
qualité des institutions influence le rôle des produits de base et s’il existe des
différences entre groupes de pays de notre échantillon. Si les produits de base
sont une malédiction seulement lorsque les institutions sont mauvaises comme
le montrent Mehlum et al. (2006), Snyder (2006), Robinson et al. (2006),
Brunnschweiler (2008), alors dans un échantillon limité aux institutions de
bonne qualité, le signe des coefficients de nos termes interactifs devrait deve-
nir positif ou au moins non significatif. Les différences entre groupes devraient
aussi disparaître ou au moins se réduire significativement. Cela ne semble pas
être le cas. En effet, les signes des coefficients ne changent pas et les différen-
ces entre les trois groupes de pays restent significatives. Le seul changement
observé est représenté par la diminution significative du coefficient de sitdSSA
dans l’équation (2) 15.
spécification de base. Pourtant, le modèle sera aussi estimé avec une défini-
tion alternative de ressources humaines qui résulte de l’interaction entre la
variable scolarisation et le log de l’espérance de vie à la naissance. La logique
sous-jacente à l’utilisation de cette variable alternative est que les ressources
humaines combinent instruction et santé.
Le vecteur des variables de contrôle M inclut le niveau du PIB par tête, la
fragmentation ethnique (ethnix), la consommation publique (cons_publique)
et la proportion de M2 (M2). Ces variables reflètent la combinaison des fac-
teurs du côté de la demande et de l’offre dans la production des résultats
sociaux. Le PIB par tête est capté par la capacité de dépenser du système éco-
nomique et donc la possibilité pour les ménages d’investir en éducation/santé.
La consommation publique devrait représenter la capacité du gouvernement à
fournir les services publics d’éducation et de santé16. La proportion de M2,
comme mesure de l’intensité de l’intermédiation financière, représente l’inten-
sité des contraintes de liquidité des familles et donc leur capacité d’accès aux
financements pour l’investissement en éducation et santé.
De manière similaire, nous utilisons comme dans la section 3 un estima-
teur GMM pour le système d’équations (3) et (4). Les régresseurs exogènes
sont la valeur retardée du PIB en équation (3) et la fragmentation ethnique
en équation (4). Les autres variables sont instrumentées selon la même logi-
que expliquée précédemment. La seule variation concerne l’instrumentation
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16 Idéalement, nous voulions utiliser le niveau de dépenses publiques dans les secteurs
santé et éducation, mais ces variables ne sont pas disponibles pour la plupart des pays.
L’Afrique Centrale peut-elle éviter le piège de la malédiction des produits de base ? 65
Tableau 2
I II III IV
Notes : Toutes les variables sauf PIB pt(-1) dans l’équation (3) et ethnix dans
l’équation (4) sont traitées comme endogènes. Les deux dernières lignes mon-
trent la valeur de la statistique du test de suridentification et la valeur-p
associée à cette statistique. *,**,*** dénotent la significativité statistique du
coefficient au niveau de confiance de 0.1, 0.05 et 0.01 respectivement.
4 CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
DE POLITIQUE ÉCONOMIQUE
18 Ce sont normalement les pays plus avancés qui disposent par exemple d’un système
financier plus développé, d’un meilleur réseau d’infrastructures, d’institutions de plus
haute qualité et de marchés avec une forte capacité de demande. La diversification
devient donc plus facile et économiquement faisable quand le pays est plus avancé.
L’Afrique Centrale peut-elle éviter le piège de la malédiction des produits de base ? 69
19 Par exemple, les gains de la spécialisation augmentent quand les obstacles au com-
merce international se réduisent. Quand un pays avance sur le chemin du développe-
ment, l’adoption d’une politique de libéralisation et le progrès technologique enlèvent
les obstacles au commerce international, ce qui permettra au pays de mieux profiter de
la spécialisation (Harrigan, 2003). Un autre mécanisme qui explique pourquoi la corré-
lation entre diversification et développement devient négative à un stade de développe-
ment plus avancé s’appuie sur la tendance à l’agglomération géographique des activités
productives (Krugman, 1991 et Neary, 2001). Imbs et Wacziarg (2003) offrent une syn-
thèse critique de la littérature dans ce domaine.
70 Désiré Avom, Fabrizio Carmignani
investissements trouve toute son importance. Elle passe par des actions
visant à réduire l’asymétrie d’information entre prêteurs et entrepreneurs.
Pour faciliter le développement des financements à moyen et long terme, il
faut alors stimuler la mobilisation des ressources internes à moyen terme
(Avom, 2010). Cela demande à son tour la création des produits d’épargne suf-
fisamment attractifs en termes de rémunération aussi bien que de fiscalité. Le
rapprochement annoncé des deux marchés financiers au niveau de la sous-
région, le renforcement de la réforme des banques centrales et des instru-
ments de financement participent sans doute à la réalisation de cet objectif.
En ce qui concerne le climat des affaires, l’Afrique centrale est générale-
ment considérée comme l’une des régions du monde les moins attractives
pour les investisseurs (étrangers et domestiques). Les indicateurs de facilité
des affaires (Doing Business) développés par la Banque Mondiale placent huit
pays de la sous-région parmi les 20 derniers au monde (cinq parmi les six der-
niers), avec une position moyenne de 167 sur un total de 178 pays. L’indice de
liberté économique (Economic Freedom of the World) produit par le Fraser
Institute situe sept pays de la sous-région parmi les 10 derniers au monde, et
la position moyenne occupée par les économies de l’Afrique centrale dans le
rang est 132 sur un total de 142. Les indicateurs de qualité de la gouvernance
économique et institutionnelle (World Governance Indicators) de Kaufmann et
al. (2007) montrent qu’en moyenne, les pays de l’Afrique centrale sont bien en
dessous de la moyenne de l’ASS en ce qui concerne le contrôle de la corruption
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