P.4. L'amerique Latine
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Introduction
On entend par Amérique latine, la partie de l’Amérique qui s’étend de la frontière Nord du Mexique
au Cap Horn, sur 10 000 km, couvre une superficie de 22,5 millions de km2, comprend 27 pays
(sans les petites îles des Antilles) et compte environ 500 millions d’habitants. On appelle cette
région Amérique latine parce qu’elle fut anciennement colonisée par l’Espagne et le Portugal qui
s’étaient partagé le Nouveau Monde par le Traité de Tordesillas de 1494. L’Amérique présente des
caractères originaux qui la différencient de l’Amérique anglo-saxonne (du Nord) particulièrement le
morcellement territorial et le retard de la plupart des pays. L’Amérique latine peut être divisée en trois
parties :
- l’Amérique centrale, constitué d’un isthme étroit inséré entre les océan Pacifique à l’ouest et
Atlantique à l’est et qui sont reliés par le canal de Panama ;
- l’archipel des Antilles qui s’étire de la Floride au Venezuela, sous la forme d’un arc de cercle ;
- l’Amérique du Sud, qui se présente sous la forme d’un immense triangle qui se rétrécit vers la Terre
de Feu au Sud.
Par leurs indicateurs économiques, les pays appartiennent pour l’essentiel au monde en
développement. L’étirement en latitude confère à ce sous-continent une diversité de milieux
naturels. Sa population est très hétérogène du fait des différents apports.
Les montagnes Rocheuses de l’Amérique du Nord se prolongent au Mexique par la Sierra Madre et
en Amérique du Sud par la Cordillère des Andes. Au Mexique comme en Bolivie, ces hautes chaînes
de montagnes s’élargissent en encerclant de hauts plateaux intérieurs (altiplanos) secs, caillouteux
ou poudreux : c’est le pays des steppes.
Les alignements volcaniques dont les sommets dépassent souvent 6 000 m semblent créer les
ruptures (Aconcagua, plus haut sommet des Andes et du continent américain : 6 960 m). La
rencontre des plaques pacifique et américaine est à l’origine de la fréquence des éruptions
volcaniques, des tremblements de terre, des coulées de lave et des nuées ardentes, témoins de
la grande instabilité de l’écorce terrestre.
Les hauts plateaux intérieurs abritent de grands lacs comme le lac Titicaca au Pérou. Dans ces
régions, l’aridité est quasi générale à cause du courant marin froid de Humboldt, qui longe les côtes,
du Chili au Pérou. Dans les hautes terres, la sécheresse prolongée donne des broussailles et de
petites herbes qui constituent le signe distinctif de la puna bolivienne.
A l’exception de l’archipel antillais qui est un alignement montagneux fortement morcelé dans les
Petites Antilles, la partie Est du bourrelet andin correspond à de vastes régions monotones. Le relief
oppose les plateaux de Guyane et du Brésil à la vaste cuvette de l’Amazonie.
Ces plateaux descendent en pentes douces vers les puissants fleuves que sont l’Orénoque (2 650
km), l’Amazone (6 400 km)et ses nombreux affluents (le Madeira, le Rio Negro, etc.), le Sao
Francisco (2 900 km), le Paraná (3 940 km) et le Paraguay (2 550 km). A l’Est, les rebords du
Plateau brésilien présentent de vigoureux reliefs sous forme de blocs surélevés, de fossés et de
vastes baies parfois dominées par des buttes « pains de fune ».
C’est la Sierra Do Mar qui surplombe la ville de Rio de Janeiro. La cuvette amazonienne au centre
est formée de terrains tertiaires et quaternaires qui s’étalent de l’embouchure de l’ Amazone à l’Est
aux pieds des Andes à l’Ouest.
L’Amazone (6 400 km de long), dont la plus grande partie se trouve au Brésil, est le fleuve le plus
important du monde par l'étendue de son bassin (7 millions de km2), par le nombre d'affluents (plus
de 100) et par le volume des eaux débitées (120 000 m3/seconde).
Le climat introduit des contrastes réels. Les alizés du Nord-Est et du Sud-Est sont porteurs d’humidité
et ainsi occasionnent d’abondantes précipitations (2 000 à 3 000 mm) et permettent le développement
d’une luxuriante végétation (forêt amazonienne) qui est fortement attaquée par l’homme. C’est le
climat équatorial typique.
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La diminution des précipitations entraîne une modification des paysages végétaux puisque l’arbre se
raréfie dans les Llanos du Nord (Venezuela) et le Campos (Brésil intérieur) ; c’est le domaine des
savanes herbeuses découpées par de jeunes forêts-galeries. Le Nordeste (nord-est du Brésil) qui se
dérobe aux effets humides des alizés du sud-est, souffre de sécheresse catastrophique.
Dans les régions du Sud, les paysages naturels perdent de plus en plus de leur vigueur. Tout se
rapetisse et le continent s’étire en pointe en direction de la Terre de Feu.
Les contrastes sont notables entre l’Ouest et l’Est. La côte pacifique, toujours dominée par la chaîne
andine et ses volcans, est fortement morcelée en un chapelet d’îles au sud du Chili. Cependant, les
vents d’ouest apportent des perturbations atténuées par les effets du courant froid de Humboldt ainsi
que la vallée côtière chilienne qui est recouverte d’une forêt tempérée de type méditerranéen. A l’Est,
cette forêt cède la place à la plaine herbeuse de la pampa, entre l’Uruguay et le Paraguay. Le plateau
Patagonie se dresse comme une région froide, parcourue par des vents violents et couverte de
steppe.
Les Indiens ont été les premières populations à occuper l’Amérique latine. Venus d’Asie par le détroit
de Béring, ils ont été à l’origine des brillantes civilisations de l’Amérique précolombienne (Mayas et
Aztèques en Amérique centrale, Incas sur les hauts plateaux andins). Ces florissantes civilisations
furent anéanties en moins d’un siècle par les conquérants portugais et espagnols à partir du XVI e
siècle. A côté des Espagnols et des Portugais, Italiens, Allemands, Danois et Français ont afflué
vers l’Amérique latine, surtout au XIXe siècle où ils se sont fixés dans les terres de plantations, les
régions tempérées puis les villes.
La conquête s’est accompagnée d’une très forte action missionnaire et d’une exploitation
économique (minière et agricole) qui a participé à l’importation d’Afrique, entre le XVIe et le XIXe
siècle, de plusieurs millions d’esclaves noirs.
L’arrivée des Asiatiques est plus récente.
Il faut reconnaître que ces races ont fini par connaître un important brassage donnant à la population
« bigarrée » de « Métis » (mélanges d’Européens et d’Indiens), de « Mulâtres » (mélange
d’Européens et de Noirs) et de « Zambos » (mélange de Noirs et d’Indiens).
La croissance démographique est forte. En passant de 156 millions d’habitants en 1950 à 279
millions en 1970 puis à 450 millions en 1995 et enfin à 500 millions aujourd’hui la population de
l’Amérique latine a triplé en un demi-siècle. Aujourd’hui, le rythme de croissance se décélère et la
région est entrée dans la deuxième phase de la transition démographique. La fécondité a
considérablement baissé. Cependant la population demeure jeune. Plus de la moitié des habitants ont
moins de 20 ans.
La population est inégalement répartie puisque d’immenses espaces ont des densités inférieures à 5
hab/km2 (forêt amazonienne, régions désertiques, hauts plateaux, hautes montagnes). La population
reste concentrée surtout sur les régions périphériques, particulièrement la côte Est. Les villes sont
nombreuse et croissent rapidement : Mexico, Sao Paulo, Rio de Janeiro, Buenos Aires, Bogota,
Lima, La Paz, Santiago, etc..
Dans la plupart de ces villes, la pauvreté est le lot quotidien des populations. C’est cela qui favorise
les migrations intérieures vers les régions industrielles, minières, portuaires ou de plantations, mais
surtout les migrations extérieures vers le grand voisin du Nord, les Etats-Unis d’Amérique. Cette
situation fait de cette population une main-d’œuvre abondante et bon marché.
Conclusion
Majoritairement comprise dans la zone chaude, l’Amérique latine regroupe tous les Etats de
l’Amérique à l’exception du Canada et des Etats-Unis (Amérique anglo-saxonne). En plus de son
morcellement politique, l’Amérique latine se caractérise également par de grands écarts entre
riches et pauvres, par le développement de la culture et du trafic de drogue (Colombie, Pérou
notamment), par la grande pauvreté d’une bonne partie de ses habitants. Dans ce groupe de pays
en développement, le Brésil fait figure de grande puissance et de locomotive.
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Introduction
1. Un géant territorial
Le Brésil a les dimensions d’un continent, avec 4 500 km d’Est en Ouest et du Nord au Sud et une
superficie de 8 547 400 km2 (5e rang mondial). Sa superficie fait 16 fois celle de la France et plus de
40 fois celle du Sénégal. En outre, pour les habitants du pays, « Dieu est brésilien » car il a doté le
Brésil d’une nature généreuse. Le soleil et l’eau sont très souvent en abondance. Frontalier avec dix
pays de l’Amérique latine, le Brésil bénéficie d’une large façade atlantique qui l’ouvre au commerce
mondial. En plus, le Brésil occupe les premiers rangs mondiaux pour toute une gamme de produits
miniers (fer, bauxite, manganèse, étain, or, etc.). Le Brésil apparaît donc comme un véritable
eldorado minier. Il y a aussi la grande réserve forestière de l’Amazonie qui constitue la première
réserve de la biosphère mondiale.
Désormais, le Brésil se range du côté des nouveaux pays industrialisés (N.P.I.). Le Brésil dispose
d’une puissance industrielle impressionnante et diversifiée. L’énergie hydroélectrique est abondante
car le Brésil est arrosé par des cours d’eau parmi les plus puissants du monde. Les industries
agroalimentaires et textiles représentent plus de 25 % de la production industrielle. Les industries
lourdes contrôlées par l’Etat figurent parmi les plus modernes du monde. Par exemple, le Brésil est
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le 9e producteur mondial d’acier, le 8e pour le caoutchouc, le 6e pour l’aluminium, etc. Le Brésil est
également un grand producteur d’éthanol, un alcool fabriqué à partir de la canne à sucre pour les
automobiles (moteurs Flex). Dans trois autres domaines également, le Brésil a enregistré des succès
éclatants : la construction automobile, l’armement et les constructions aéronautiques et
aérospatiales.
Sur le plan démographique, le Brésil compte 186 000 000 habitants (en 2006), d’où son rang de 5e
puissance démographique du monde (derrière la Chine, l’Inde, les Etats-Unis et l’Indonésie). Ce poids
démographique ainsi que la taille du pays permettent au Brésil de se conduire comme le chef de file
du continent sud-américain. D’ailleurs, le Brésil organise l’espace économique de l’Amérique latine
à son profit avec la mise sur pied, en 1991, du MERCOSUR (Marché commun de l’Amérique du Sud).
Au total donc, le Brésil apparaît comme un pays puissant et riche voire comme une menace
économique potentielle pour les Etats-Unis. Pourtant, le Brésil doit encore faire à de grosses
difficultés.
Le Brésil est un des pays les plus inégalitaires et les plus injustes du monde. Fernando Henrique
Cardoso, ancien président de 1994 à 2002, a raison en disant que « le Brésil est un pays injuste ».
En effet, les 10 % des Brésiliens les plus riches possèdent 50 % du revenu national, tandis que 37 %
vivent en dessous du seuil de pauvreté (moins de 2 dollars par jour). Dans cette catégorie des
pauvres, il y a 20 % de pauvres absolus. Il s’agit de l’immense masse des sous-prolétaires et de sans
emploi qui vivent en marge de la croissance et du « miracle » brésiliens (Indiens d’Amazonie,
habitants des favelas, habitants du Sertão, etc.). Pour ces derniers, la drogue, la prostitution, la
criminalité et le travail des enfants sont des phénomènes fréquents. Par ailleurs, pour le contrôle de
la terre, les tensions sont également aiguës car la question agraire n’est pas encore résolue.
Depuis l’élection de Lula en 2002, les réformes se font attendre.
On dit souvent qu’il y a plusieurs Brésil, tant les disparités régionales sont importantes. On dit qu’il y
aurait au Brésil « la Suisse, le Pakistan et le Far West réunis ». Cette formule permet de désigner
les régions riches, les régions pauvres et les régions pionnières du Nordeste, ancien centre
économique du Brésil et maintenant en crise. Par contre, le Sudeste constitue le poumon
économique du Brésil actuel, avec notamment le « triangle utile » constitué par São Paulo, Belo
Horizonte et Rio de Janeiro. L’Ouest intérieur, avec Brasilia (devenue capitale en 1960), représente
la zone des fronts pionniers vers l’Amazonie.
Conclusion
Le Brésil est, à coup sûr, une solide puissance intermédiaire et apparaît même en situation de
devenir une grande puissance. Mais le Brésil demeure une terre de contrastes, d’injustices
sociales et de déséquilibres régionaux. En réalité donc, le Brésil est un pays contradictoire, un
« géant aux pieds d’argiles » pour certains ou « un mendiant assis sur une mine d’or ».