Chapitre 1 Eco REG
Chapitre 1 Eco REG
Chapitre 1 Eco REG
2021-2022
Ce cours vise à:
- renforcer les compétences et les capacités des apprenants dans la maîtrise des
questions conceptuelles concernant l’économie régionale.
- fournir une vision globale des questions clés de l’économie régionale tant dans
son aspect infranational que supranational tout en mettant l’accent aussi bien sur
les aspects théoriques que sur des études de cas ou des aspects de politique
publique de développement local ou régional.
PLAN
Introduction
D’un point de vue économique, le constat est que les activités humaines sont
inégalement reparties dans l’espace. Dans les villes, les pays mais aussi entre les
nations et les continents, les hommes et les richesses sont inégalement repartis.
Ces faits conduisent le plus souvent à des inégalités spatiales considérables se
caractérisant par des concentrations d’activités humaines dans certains espaces
et leurs faiblesses sinon absences dans d’autres. L’étude de ces disparités
constituent l’objet de l’économie régionale.
Introduction
L’économie régionale a pour objectif d’expliquer l’existence et la localisation
des concentrations d’activités humaines sur une faible portion du territoire,
ainsi que d’étudier les facteurs à la base de processus de croissance différente
entre régions et villes.
Les activités motrices font entrer dans la région des revenus que les activités
induites font circuler et multiplient plus ou moins suivant la densité des relations
interindustrielles. Puisqu'il n'existe pas de comptabilité des flux interrégionaux,
les exportations régionales sont estimées à l'aide de coefficients de localisation
calculés avec les statistiques de l'emploi par branche et par région.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Cij = Eij/Ej
Ei/E
E'ij = Eij-Ej.(Ei/E)
De plus, si la valeur ajoutée par employé (vi) est connue, il devient possible
d'estimer les exportations en valeur.
Sous sa forme la plus simple, mais pas la plus explicite, le multiplicateur (k) est
le rapport "emploi total/emploi basique". Ce multiplicateur mesure la capacité
régionale de retenir en son sein les flux de revenus procurés par les industries
motrices ; il est d'autant plus élevé que les habitants de la région consomment des
produits du cru et que les consommations intermédiaires ou échanges
interindustriels intra-régionaux sont importants relativement à l'ensemble des
échanges. Autrement dit, ce multiplicateur exprime le degré d'intégration de
l'économie régionale
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
1.1.4. L'utilisation du TEI dans l'analyse de l'économie régionale
Ceci n'implique pas que ne subsiste aucune disparité de revenu par tête. En effet :
La charge démographique par actif (salarié) peut varier d'une région à l'autre. Si les
salariés de la région a ont plus de personnes à charge, le revenu moyen par tête y sera
plus faible qu'en b.
Si le coût de la vie est différent dans les régions a et b, et si les taux de salaire
nominaux sont égaux, le taux de salaire réel diffèrera d'une région à l'autre.
Mais ces facteurs n'expliquent qu'une petite part des disparités observées
habituellement, en Europe du moins. Le coût de la vie (indice des prix) est une
variable endogène généralement prise en compte dans les modèles d'économie
géographique, mais nous le supposerons égal dans toutes les régions pour
simplifier les raisonnements ultérieurs. Les disparités démographiques seront
considérées comme structurelles, comme ne pouvant pas être résorbées, et seront
de ce fait négligées.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
1.2.2. L'apparition des disparités régionales
Les explications des migrations se divisent en théories du "pull" (les migrants sont
attirés par la perspective de plus hauts revenus, ou par les aménités urbaines) et théories
du "push" (les migrants quittent leur région d'origine quand il n'est plus possible d'y
survivre) ; la nuance est d'importance, et la plupart des études fines sur les motivations
des migrants en Afrique Subsaharienne concluent que les départs sont contraints, mais
suivant la tradition des économistes, nous supposerons que les départs résultent d'un
calcul de maximisation des gains.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Eg = ΣjSi.(1-pc) . dmj
Les régions n’ont pas non seulement les mêmes dimensions, mais en plus, elles
n’ont pas les mêmes niveaux de développement. Dans une même nation, certaines
régions prospèrent économiquement alors que d’autres ont tendance à disparaitre
faute de l’existence d’activités économiques propices. Le même phénomène est
observable au niveau international. Les espaces nationaux et internationaux sont
ainsi hétérogènes.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
- le revenu global et le revenu par tête (ils font l’objet de contestations sérieuses
sur le plan des comparaisons internationales :
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Le fait que le produit national par habitant est élevé aux Etats-Unis plus de 100
fois qu’au Mali, ne revêt qu’une signification très limitée en raison des
différences de systèmes de valeurs qui séparent ces différents ressortissants
nationaux. Reprendre un tel procédé pour montrer que le revenu par tête à
Bamako est par exemple 20 fois plus élevé qu’à Kignan est certainement plus
expressif. L’appartenance à une même nation, par la communauté de civilisation
et de mode de vie qu’elle sous-entend, autorise une telle comparaison) ;
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
- le taux de croissance de la production intérieure brute des régions ;
- la capacité d’emploi des régions (elle se rapporte plus directement à l’état des
structures économiques). Si on la définit comme étant le nombre de postes de
travail effectivement pourvus au cours d’une période, par unité économique
considérée, elle dépend, non seulement du niveau global de développement, mais
aussi de la nature des activités économiques sur lesquelles repose celui-ci. Ex
ante, dans l’espace, l’offre et la demande de travail ne se superposent pas ; leur
égalisation ex post, se réalise par des ajustements qui émanent, principalement, de
la première et traduisent la permanence d’un déséquilibre entre régions.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Un indice représentatif de ce dernier réside dans la mesure des variations
respectives de population active. L'offre de travail dépend de la population
active. Celle-ci peut être pour les besoins de l’analyse saisie à deux stades
successifs, en distinguant population active potentielle et population active
réelle. La population active potentielle correspondrait à la notion d’offre de
travail ex ante ; elle est déterminée par des facteurs démographiques tels que
l’importance numérique de la population totale, sa structure par âges, mais aussi
par des facteurs sociaux.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Parmi ces derniers, la proportion de jeunes dépend de l’âge de fin de scolarité,
celle des adultes, du degré de participation féminine aux tâches de production, et
celle des personnes âgées, de l'âge de la retraite. La notion de population active
potentielle est liée à celle de disponibilités en main d'œuvre. Elle exprime une
situation ex ante.
Il existe trois secteurs d’activité qui sont largement utilisés comme outils
d’analyse des phénomènes économiques. Ces trois secteurs ont été conçus par
Allan Ficher, systématisés par Colin Clark et vulgarisés par Jean Fourastié. Il
s’agit des secteurs primaire, secondaire et tertiaire.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Il serait intéressant de mesurer la part de chacun de ces secteurs dans le produit de
chaque région. Malheureusement, l’état actuel des travaux de comptabilité
régionale ne permet pas d’obtenir ces renseignements. Il faut donc recourir au
critère de la répartition de la population active pour apprécier l’importance
relative de chacun de ces trois secteurs. Cette étude, au niveau de chaque région
constitue un instrument de mesure de l’hétérogénéité des économies considérées.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
La loi du développement économique énoncée par Colin CLARK stipule que le
développement économique s’opère par un transfert de population active agricole
vers les deux autres secteurs. L’intensification du progrès technique consécutive à
la mécanisation et à l’application de méthodes scientifiques de production libère
une partie de la main d’œuvre employée, d’autant plus que la faible élasticité prix
ou revenu de certains produits alimentaires (mais non de tous) limite l’expansion
de la demande.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Les disparités de revenus entre ce secteur d’activité et l’ensemble des autres
entravent le départ d’une partie de la population active agricole. L’agriculture
libère donc une main d’œuvre additionnelle. Mais, la faiblesse relative des autres
activités des régions agricoles ne permet pas d’absorber cet excèdent qui est dès
lors épongé par l’extérieur, sous forme d’une émigration de population active.
- Dans un premier groupe, il classe les branches assez fortement influencées par
l’accroissement de productivité, mais dont la demande est assez limitée. La
population active employée dans ces branches tend à diminuer.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
- Le deuxième groupe se compose d’activités à productivité et consommation qui
augmentent à taux de croissance identique ; le niveau d’emploi y demeure constant,
mais il ne s’agit, en fait, que d’un cas limité.
- Dans le troisième groupe, figurent les activités à faible progrès technique et à coûts
croissants. L’accroissement des prix entraîne une diminution de la demande et une
baisse corrélative du niveau de l’emploi. Il s’agit ici surtout des services domestiques,
selon Fourastié.
- Enfin, le quatrième groupe comprend les activités à faible progrès technique, mais
dont la demande est croissante et il ne paraît pas limité ; leur capacité d’emploi est
susceptible d’une large extension.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Les déplacements de population, d’une région à l’autre, prennent une forme telle
qu’ils compromettent tant par leur caractère univoque que par leur ampleur, la
vitalité de certaines d'entre elles.
"Le résultat principal dérivé par Krugman (1991) dans son modèle "centre-périphérie
est que le degré d'agglomération de l'activité économique dépend de façon non triviale
et non linéaire des coûts de transport des biens manufacturés, rendant ainsi la tyrannie
de la distance plus subtile dans ses effets que ce qu'on pensait jusqu'alors. Avec des
coûts de transport (…) élevés, l'activité manufacturière est dispersée à l'équilibre.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Pour comprendre ceci, imaginons une situation hypothétique où les coûts de transport
sont élevés et où l'activité manufacturière est concentrée dans une seule région. Cette
situation n'est pas en équilibre car il serait profitable pour les firmes de quitter
individuellement la région cœur pour s'installer dans la région périphérie afin de servir
directement la demande agricole locale en économisant sur les coûts de transport. Ce
mouvement a pour effet d'augmenter la taille du marché dans la région périphérique, ce
qui à son tour renforce le mouvement des firmes hors de la région cœur (c'est la
fameuse causalité circulaire et cumulative). Ce mouvement se poursuit jusqu'à ce que
l'activité manufacturière soit également répartie entre les deux régions.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Si les coûts de transport baissent, plusieurs équilibres sont possibles. Pour comprendre
ceci, revenons à la situation hypothétique considérée plus haut avec une région cœur et
une région périphérie. Une firme manufacturière n'a maintenant plus d'incitation pour
se relocaliser individuellement dans la région périphérique. En effet, la demande dans
la région périphérique peut être servie à moindre coût depuis la région cœur du fait des
coûts de transport plus faibles. Toutefois, en cas de mouvement coordonné des firmes,
la région périphérie constitue un marché beaucoup plus important. Servir ce marché
plus important depuis le centre devient relativement plus coûteux, ce qui à son tour
justifie la relocalisation de ces firmes dans la périphérie.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
En d'autres termes, l'anticipation d'un mouvement coordonné d'un nombre
significatif de firmes est auto-réalisateur. Par conséquent, pour des valeurs
intermédiaires des coûts de transport, à la fois la répartition égalitaire et le
schéma cœur-périphérie sont des configurations d'équilibre. Pour des coûts de
transport plus faibles encore, seule la configuration cœur-périphérie peut être
obtenue à l'équilibre. En effet, supposons une situation initiale où l'activité
manufacturière est également répartie entre les deux régions. En cas de très léger
avantage pour une région, cela lui permet d'attirer de nouvelles firmes (on trouve
dans cette région une plus grande variété de biens à moindre prix).
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Cela déclenche un mouvement de causalité circulaire cumulative ou l'avantage
initial se renforce jusqu'à ce que toute l'activité manufacturière se retrouve dans
la même région.