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Chapitre 1 Eco REG

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COURS D’ECONOMIE REGIONALE

2021-2022

Dr Anna TRAORE, Maître de Conférences, Faculté des Sciences


Economiques et de Gestion (FSEG), Université des Sciences Sociales et
de Gestion de Bamako (USSGB)
BIBLIOGRAPHIE

1. Aydalot Philippe : « Dynamique spatiale et développement inégal », Paris,


Economica, 1976

2. Aydalot Philippe. : « Economie régionale et urbaine », Economica, Paris,


1985

3. Combes Pierre-Philippe, Thierry Meyer, Jacques-François Thisse :


« Economie géographique », Economica, Paris, 2006

4. Fujita Masahisa et Jacques-François Thisse : « Economie des villes et de la


localisation » de Boeck, Bruxelles, 2003.
BIBLIOGRAPHIE

5. Madies Thierry, Prager Jean-Claude, « Innovation et compétitivité des régions »,


Documentation française, Paris, 2008

6. Masson Sophie, Petiot Romain, « Attractivité territoriale, Infrastructures, Logistiques


et Développement Durable », Les cahiers scientifiques du transport, N◦61, 2012

7. Polèse Mario, Richard Shearmur: « Economie urbaine et régionale : introduction à la


géographie économique », 2ième édition, Economica, Paris, 2005

8. Rucker Anja, Gabriele Trah, « Développement Economique local et régional »,


Editeur GTZ, Pretoria, 2007

9. Seyni Ndione, « L'économie urbaine en Afrique », Paris, Khartala, 1994


Objectifs pédagogiques

Ce cours vise à:

- renforcer les compétences et les capacités des apprenants dans la maîtrise des
questions conceptuelles concernant l’économie régionale.

- montrer le lien entre l’économie, l’espace et la géographie ; entre les activités


économiques, leurs localisations et les politiques de développement des régions.
Objectifs pédagogiques

- fournir une vision globale des questions clés de l’économie régionale tant dans
son aspect infranational que supranational tout en mettant l’accent aussi bien sur
les aspects théoriques que sur des études de cas ou des aspects de politique
publique de développement local ou régional.
PLAN
Introduction

Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional


1. Activités motrices, activités induites, échanges inter-industriels régionaux
2. Les déséquilibres régionaux
3. La structure centre périphérie

Chapitre 2 : Les politiques régionales et politiques de développement local

1. Les politiques régionales

2. Les politiques de développement local


Introduction

Chapitre 3 : Intégration Economique Régionale

1. Le processus d’intégration économique régionale

2. L’union monétaire : structure de stabilité aux accords

3. Le facteur des flux migratoires


Introduction
La notion de région

- Le terme de « région » est une expression fréquemment employée. La diversité


d’applications dont il fait l’objet explique en grande partie l’imprécision de son
contenu. Qu’est-ce qu'une région ?

* Concept flou: par référence à une aire géographique (Afrique, Afrique de


l’Ouest, le Sahel, une région du monde), une étendue de pays (Première Région du
Mali : Kayes), une contrée (le Beledougou, le Mandé)

*Concept abstrait : objet purement théorique conçu en fonction d’une


problématique donnée (arrondissements, cercles, régions, communes)
Introduction
*Concept arbitraire : l’espace est un continuum, c’est-à-dire un tout, un ensemble
d’éléments homogènes tels que l’on puisse passer de l’un à l’autre de façon continue;
toute aire géographique peut faire l’objet de découpages variés.

L’existence de régions administratives ou politiques conduit les responsables locaux et


les populations à s'interroger sur le devenir de leurs territoires, crée des relations
privilégiées au sein des groupes humains vivant dans cette région. Cependant, la
démarche du découpage ayant conduit à la création de ces régions est en général
subjective et n’a pas de contenu économique. Aussi, l’existence d'un sentiment
régionaliste fort peut précéder la formation politique de l’entité régionale.
Introduction
Les exemples de régionalisme sont variés. Le régionalisme peut être un phénomène
africain (Union Africaine), européen (Union européenne), mais aussi Bambara
(Royaume Bambara de Ségou), Sonrhaï (Empire Songhaï), Sarakolé (Empire du
Ouagadou). Dès lors, il apparaît qu’il recouvre des réalités très différentes et que des
distinctions doivent être établies. La région est distincte du pays.

Le concept de région dépend de certains critères retenus dont quelques-uns en


déterminent ses contours. Il s’agit de : la culture, la langue, le découpage administratif,
l’activité économique dominante, le degré de concentration, le degré de
développement, les phénomènes de polarisation, etc.
Introduction
On distingue deux grandes formes de régions : les régions infranationales et les
régions supranationales, la nation constitue une dimension intermédiaire.

❖La dimension régionale infranationale désigne des espaces dont la


caractéristique majeure est de n’être qu’un sous-ensemble, qu’une partie d’un
ensemble plus vaste : la nation (le pays). La région est, alors, de dimension
infranationale.
Introduction
❖La dimension régionale supranationale constitue une tentative d’organisation
internationale (UEMOA, CEDEAO, etc.). Elle constitue un groupement
d’Etats soucieux d'instaurer entre eux une coopération d'une certaine intensité.

❖La nation selon MERIGOT (« La nation dans la pensée économique », Revue


de l’Economie contemporaine. Juin et sept. 1950) se présente comme « un
complexe d’activités économiques hétérogènes, étroitement interdépendantes
et solidaires, soumises au pouvoir de l'Etat ».
Introduction
Elle représente un cadre de référence commode pour faire la différenciation entre
les deux formes de régionalisme. La nation est une réalité très apparente, dont les
contours sont déterminés avec netteté. Les nations semblent constituer des
entités de référence naturelles dans la mesure où elles se distinguent clairement
les unes des autres par l'importance du commerce intérieur et les instruments de
la souveraineté nationale

A partir de la nation, il est possible d’opposer les deux formes de régionalisme.


Introduction
Les régions se caractérisent par la disparité de leurs dimensions et par leur
inégal développement.

D’un point de vue économique, le constat est que les activités humaines sont
inégalement reparties dans l’espace. Dans les villes, les pays mais aussi entre les
nations et les continents, les hommes et les richesses sont inégalement repartis.
Ces faits conduisent le plus souvent à des inégalités spatiales considérables se
caractérisant par des concentrations d’activités humaines dans certains espaces
et leurs faiblesses sinon absences dans d’autres. L’étude de ces disparités
constituent l’objet de l’économie régionale.
Introduction
L’économie régionale a pour objectif d’expliquer l’existence et la localisation
des concentrations d’activités humaines sur une faible portion du territoire,
ainsi que d’étudier les facteurs à la base de processus de croissance différente
entre régions et villes.

L’économie régionale s’intéresse principalement à l’organisation de vastes


territoires. Elle s’occupe de l’organisation des grands espaces économiques où
l’intégration des marchés et la mobilité des facteurs de production prédominent.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Le développement se définit comme des évolutions positives dans les
changements structurels d’une zone géographique (pays en général) qui
engendrent l’enrichissement de la population et l’amélioration des conditions de
vie. Il fait alors référence au progrès économique et social au sein d'une zone
géographique.

La logique des modèles de croissance (globaux ou sectoriels) peut être transposée


du niveau national au niveau régional. L'intuition fondatrice de ces modèles est
que le produit augmente en raison de l'accoisement de la quantité des facteurs :
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional

En fait, le seul accroissement quantitatif des facteurs n'explique qu'une part de


celui du produit. Avec une fonction de production homogène de degré 1, c'est-à-
dire en supposant des rendements dimensionnels constants, Denison avait
calculé, sur des données de l'époque des "trente glorieuses", que :
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
X, auquel ces travaux attribuaient 60% de la croissance, a été nommé progrès
technique. Reste à préciser la nature et le "modus opérandi" de ce progrès technique.
Des travaux économétriques à la manière de Henderson attribuent :
40% de la croissance à l'éducation, à l'expérience professionnelle et au progrès des
connaissances
20% de la croissance à des économies d'échelle et à des économies d'agglomération.
Les ressources naturelles sont souvent supposées jouer un rôle important dans la
croissance régionale ; c'est oublier que l'exploitation de ces ressources (minières par
exemple) peut s'effectuer dans des enclaves économiques et n'augmenter que les
exportations.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional

A elles seules, les ressources naturelles constituent une base de développement


extrêmement fragile. C'est la combinaison de leur existence et des savoirs locaux de
ceux qui les exploitent qui peut assurer leur exploitabilité. Les facteurs du
développement régional sont un corpus de connaissances éventuellement attachées
aux ressources locales, d'un mode particulier de circulation et de capitalisation des
connaissances, d'une densification des relations inter-industrielles. Avec ces apports,
le développement du marché régional peut devenir cumulatif.

Nous traiterons successivement dans ce chapitre, les relations inter-industrielles, les


déséquilibres régionaux et la structure centre-périphérie.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
1. Les relations inter-industrielles régionales

Dans les relations inter-industielles, on utilise souvent le modèle de la « base


économique régionale », qui distingue des activités motrices et des activités
induites. C’est une application du modèle Keynes-Léontief.

1.1. Le modèle de la base économique

Les analyses de l'économie régionale mettent l'accent sur les relations de la


région avec l'extérieur, et s'intéressent particulièrement aux activités
exportatrices.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional

Le modèle de la base économique fait dépendre le niveau de la production


et de l'emploi de la région de ses activités exportatrices, les exportations
dépendant elles-mêmes de la demande extérieure et des avantages
comparatifs. Il distingue donc des activités motrices ou basiques
exportatrices, et des activités induites ou d'appoint qui profitent des flux de
revenus procurés par les activités motrices et les augmentent à travers le
réseau des échanges interindustriels.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional

1.1.1. Les activités motrices

Les activités motrices font entrer dans la région des revenus que les activités
induites font circuler et multiplient plus ou moins suivant la densité des relations
interindustrielles. Puisqu'il n'existe pas de comptabilité des flux interrégionaux,
les exportations régionales sont estimées à l'aide de coefficients de localisation
calculés avec les statistiques de l'emploi par branche et par région.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Cij = Eij/Ej

Ei/E

(Cij = coefficient de localisation ; i= indice de branche, j = indice de localité ; E = nombre


d'emplois). Cij représente le degré de concentration de l'activité i dans la région j, relativement au
territoire national de référence. Cij >1 signifie que l'activité i se concentre dans la région j. Si nous
supposons que la structure de la consommation est partout la même, le fait qu'une activité
particulière se concentre dans une région particulière signifierait que cette région exporte les
produits de cette activité.

Cij >1 ➔ la région j exporte le bien i

Cij <1 ➔ la région j importe le bien i


Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional

1.1.2. Les activités induites

Dans ces conditions, on peut déduire l'emploi de la région j spécifiquement


imputable aux exportations de l'activité i :

E'ij = Eij-Ej.(Ei/E)

De plus, si la valeur ajoutée par employé (vi) est connue, il devient possible
d'estimer les exportations en valeur.

Vij = Eij – Ej.(Ei/E).vi


Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
1.1.3. Le multiplicateur régional

Sous sa forme la plus simple, mais pas la plus explicite, le multiplicateur (k) est
le rapport "emploi total/emploi basique". Ce multiplicateur mesure la capacité
régionale de retenir en son sein les flux de revenus procurés par les industries
motrices ; il est d'autant plus élevé que les habitants de la région consomment des
produits du cru et que les consommations intermédiaires ou échanges
interindustriels intra-régionaux sont importants relativement à l'ensemble des
échanges. Autrement dit, ce multiplicateur exprime le degré d'intégration de
l'économie régionale
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
1.1.4. L'utilisation du TEI dans l'analyse de l'économie régionale

Pour utiliser le modèle de Léontief dans l'analyse économique régionale, il faut


en comprendre les principes.

Le modèle de Vassily Leontief

Le modèle de Léontief se présente, alternativement, comme un cadre comptable


d'enregistrement des échanges inter-industriels (inputs et outputs) et comme une
fonction de production de n branches articulées utilisant des facteurs
complémentaires.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional

Chaque processus productif peut être représenté comme suit :

UP1→o→( MI1,2)→i→ UP2 →o→(MI2,3)→i→UP3→/…/→ UP n→o→ MCF

(UP= unité de production, o=output, i= input, MI= marché intermédiaire, MCF=


marché final)

Le Tableau d'échanges interindustriels résume les comptes de production des


branches. Les ventes d'une branche se lisent en ligne (i) et ses achats se lisent en
colonne (j) ; Ci,j représente donc les ventes de i à j et les achats de j à i
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
La somme des consommations intermédiaires d'une branche (Ci,j) et de ses ventes
aux consommateurs finals (Cfi) est l'output total (OTi). L'output total d'une
branche égale son input total (ITj). La valeur ajoutée (Vaj) est la différence entre
l'input total et les consommations intermédiaires. Ce cadre comptable peut être
formalisé avec 3.n équations :

- n équations du type : i Ci,j + CFi = OTi . Lecture en ligne

- n équations du type: j Ci,j + VAj = ITi . Lecture en colonne

- n équations du type : OTi = = ITi .  i=j


Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
1.2. Les marchés du travail régionaux

A partir d'une situation d'équilibre des marchés du travail régionaux, nous


chercherons comment peuvent se former des disparités, puis comment ces
disparités peuvent être résorbées.
1.2.1. L'équilibre de l'offre et de la demande de travail sur les marchés
régionaux.

Le schéma suivant fixe le cadre et la méthode du raisonnement ; il décrit une


situation d'équilibre interrégional :
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Dans chacune des deux régions, en dépit de leurs différences de taille, l'équilibre de
l'offre et de la demande de travail (droites noires) détermine le même taux de salaire :
Wa = Wb.

Ceci n'implique pas que ne subsiste aucune disparité de revenu par tête. En effet :

La charge démographique par actif (salarié) peut varier d'une région à l'autre. Si les
salariés de la région a ont plus de personnes à charge, le revenu moyen par tête y sera
plus faible qu'en b.

Un possible conservatisme à l'égard du travail féminin rémunéré peut abaisser le taux de


participation féminine et réduire le revenu moyen par tête.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional

Si le coût de la vie est différent dans les régions a et b, et si les taux de salaire
nominaux sont égaux, le taux de salaire réel diffèrera d'une région à l'autre.

Mais ces facteurs n'expliquent qu'une petite part des disparités observées
habituellement, en Europe du moins. Le coût de la vie (indice des prix) est une
variable endogène généralement prise en compte dans les modèles d'économie
géographique, mais nous le supposerons égal dans toutes les régions pour
simplifier les raisonnements ultérieurs. Les disparités démographiques seront
considérées comme structurelles, comme ne pouvant pas être résorbées, et seront
de ce fait négligées.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
1.2.2. L'apparition des disparités régionales

Les disparités seront engendrées par l'inégale répartition géographique des


facteurs du développement régional : progrès des connaissances, évolution
technologique, économies d'échelle, économies d'agglomération. Par exemple,
nous pourrons supposer que la région a, bien que plus petite, possède des villes
plus importantes que la région b et s'est spécialisée dans la production des biens et
services dont l'élasticité-revenu est supérieure à 1.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional

Ainsi, tout accroissement du revenu moyen par habitant entraînera un


déplacement de la demande de biens et services, puis de la demande de
travail, de b vers a. L'accroissement de la demande de travail dans la région
a (de la courbe Da vers la courbe D'a ou de Ea vers E'a), et la baisse relative de
cette demande dans la région b (de la courbe Db vers la courbe D'b ou de Eb vers
E'b) devrait élever les salaires dans la première région et les abaisser dans
la seconde.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
1.2.3. Un modèle migratoire d'ajustement inter-régional

Une compréhension un peu simpliste de l'ajustement interrégional laissera


supposer que les disparités salariales sont des signaux déclencheurs de flux
migratoires, sans plus. Attirés par de plus hauts salaires, les actifs de la région B
se déplaceront vers A ; les courbes d'offre de travail se déplaceront ainsi de Sb
vers S'b, et corrélativement de Sa vers S'a . Les départs élèveront progressivement
le taux de salaire dans la région B, et les arrivées abaisseront le taux de salaire
dans la région A, de sorte que les taux de salaire retrouveront leurs valeurs
d'équilibre initiales. Les migrations cesseront alors.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Ce modèle, un peu simpliste répétons-le, prévoit que toute politique de lutte
contre les inégalités régionales, susceptible de bloquer les migrations ou les
ajustements spontanés, se traduira par une fâcheuse élévation du sous-emploi
dans la région B.

En fait, les migrations ont un coût (social, psychologique, économique) et leurs


conséquences ne se limitent pas à un simple déplacement de l'offre de travail
d'une région vers l'autre.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional

1.2.4. Analyse de la décision de migrer, conséquences sur le modèle


d'ajustement inter-régional

Les explications des migrations se divisent en théories du "pull" (les migrants sont
attirés par la perspective de plus hauts revenus, ou par les aménités urbaines) et théories
du "push" (les migrants quittent leur région d'origine quand il n'est plus possible d'y
survivre) ; la nuance est d'importance, et la plupart des études fines sur les motivations
des migrants en Afrique Subsaharienne concluent que les départs sont contraints, mais
suivant la tradition des économistes, nous supposerons que les départs résultent d'un
calcul de maximisation des gains.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional

Nous supposerons que la décision de migrer se prend en comparant une espérance


de gains et des coûts de la migration.

l'espérance de gains est fonction du montant des salaires de la région de


destination, du niveau d'instruction (i), des risques de chômage (pc) et de l'âge(j):

Eg = ΣjSi.(1-pc) . dmj

pc (= probabilité) = Chômeurs/population active dans la région de destination

dmj = durée de la migration associée à l’âge j.


Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional

L'appréciation des gains varie suivant le niveau d'instruction et l’âge du candidat


au départ. Un illettré, ou une personne possédant peu d'instruction, saura qu'elle
a plus de chances d'être au chômage qu'une personne instruite. Les enquêtes
montrent que le niveau d'instruction des migrants est, en général, supérieur à la
moyenne de leur région d'origine. Un homme jeune sait qu'il bénéficiera
longtemps de l'écart des salaires dans sa région d'origine et dans la région de
destination ; un vieillard en profitera moins longtemps. L'espérance de gains
diminue donc avec l’âge.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Les coûts directs de la migration sont fonction de la distance physique, bien sûr ;
mais il faut aussi tenir compte de coûts annexes tels que l'apprentissage d'une
nouvelle langue ou de nouvelles habitudes, et enfin des coûts d'option du départ.
Celui qui occupe une position sociale privilégiée dans sa région d'origine a moins
de raisons d'en partir, du moins s'il s'en contente.

La décision de migrer résulte de la comparaison des coûts et de l'espérance de


gains :

(Egains > Cmig) ➔ migration


Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Les migrants devraient donc être des actifs plus jeunes, plus instruits, et plutôt
plus dynamiques que la moyenne. Les migrations opèrent donc une sélection "à
rebours" de la population des régions de départ, sélection qui peut obérer la
compétitivité des activités de la région et y déprimer la demande de travail. Pour
compenser ce phénomène de sélection, le volume des migrations nécessaires au
rééquilibrage des marchés du travail sera plus important que ne le prévoyait le
modèle de base.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
1.2.5. Déplacement de la demande, conséquence sur le modèle
d'ajustement inter-régional.

Le migrant ne déplace pas seulement sa force de travail ; il déplace aussi sa


demande et celle de sa famille si elle le suit. La demande globale de la région de
départ s'en trouve réduite, celle de la région d'accueil s'en trouve augmentée, et les
disparités de salaire sont accrues. La sélection "à rebours" et le déplacement de la
demande engendrent un effet cumulatif qui rend illusoire le raisonnement du
modèle "simpliste" d'ajustement inter-régional.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional

2. Les déséquilibres régionaux

Les régions n’ont pas non seulement les mêmes dimensions, mais en plus, elles
n’ont pas les mêmes niveaux de développement. Dans une même nation, certaines
régions prospèrent économiquement alors que d’autres ont tendance à disparaitre
faute de l’existence d’activités économiques propices. Le même phénomène est
observable au niveau international. Les espaces nationaux et internationaux sont
ainsi hétérogènes.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional

2.1. L’hétérogénéité de l’espace et la mesure des inégalités

Les inégalités supposent l’hétérogénéité des espaces nationaux et internationaux.


Cette hétérogénéité peut être repérée de diverses façons, notamment à travers
certains indicateurs socio-économiques.

Les indicateurs de mesure des inégalités couramment utilisés sont :

- le revenu global et le revenu par tête (ils font l’objet de contestations sérieuses
sur le plan des comparaisons internationales :
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Le fait que le produit national par habitant est élevé aux Etats-Unis plus de 100
fois qu’au Mali, ne revêt qu’une signification très limitée en raison des
différences de systèmes de valeurs qui séparent ces différents ressortissants
nationaux. Reprendre un tel procédé pour montrer que le revenu par tête à
Bamako est par exemple 20 fois plus élevé qu’à Kignan est certainement plus
expressif. L’appartenance à une même nation, par la communauté de civilisation
et de mode de vie qu’elle sous-entend, autorise une telle comparaison) ;
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
- le taux de croissance de la production intérieure brute des régions ;

- la capacité d’emploi des régions (elle se rapporte plus directement à l’état des
structures économiques). Si on la définit comme étant le nombre de postes de
travail effectivement pourvus au cours d’une période, par unité économique
considérée, elle dépend, non seulement du niveau global de développement, mais
aussi de la nature des activités économiques sur lesquelles repose celui-ci. Ex
ante, dans l’espace, l’offre et la demande de travail ne se superposent pas ; leur
égalisation ex post, se réalise par des ajustements qui émanent, principalement, de
la première et traduisent la permanence d’un déséquilibre entre régions.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Un indice représentatif de ce dernier réside dans la mesure des variations
respectives de population active. L'offre de travail dépend de la population
active. Celle-ci peut être pour les besoins de l’analyse saisie à deux stades
successifs, en distinguant population active potentielle et population active
réelle. La population active potentielle correspondrait à la notion d’offre de
travail ex ante ; elle est déterminée par des facteurs démographiques tels que
l’importance numérique de la population totale, sa structure par âges, mais aussi
par des facteurs sociaux.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Parmi ces derniers, la proportion de jeunes dépend de l’âge de fin de scolarité,
celle des adultes, du degré de participation féminine aux tâches de production, et
celle des personnes âgées, de l'âge de la retraite. La notion de population active
potentielle est liée à celle de disponibilités en main d'œuvre. Elle exprime une
situation ex ante.

Par opposition, la population active réelle résulte de l’ajustement de l'offre et de


la demande de travail. Elle n’est pas nécessairement égale à la précédente. Des
ajustements ont bien été souvent nécessaires à la réalisation de l’équilibre ex post.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
La population active réelle indique le nombre de personnes qui exercent
effectivement un emploi, ou qui sont au chômage, dans un territoire donné. La
différence entre population active potentielle et population active réelle est le fait
de mouvements migratoires. Une immigration « nette de population active »
entraine une supériorité de la seconde, par rapport à la première, et traduit la
présence d’une capacité d’emploi qui n’a pu être totalement satisfaite que par un
afflux de main d’œuvre de l’extérieur. Une émigration nette reflète la situation
inverse, c’est-à-dire, l’impossibilité, pour la capacité d’emploi existante,
d’absorber la totalité de la main d’œuvre disponible.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Le déséquilibre peut être, également, appréhendé à partir de l’évolution de la
population active réelle. Une diminution de celle-ci est la conséquence logique
d’une diminution de la capacité d’emploi de la région considérée. Le mouvement
ascendant est, au contraire, la manifestation d’un accroissement de cette capacité
productive.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
2.2. La nature du déséquilibre

Le déséquilibre est observable au niveau des secteurs d’activité comme à celui


des branches d’activité.

Il existe trois secteurs d’activité qui sont largement utilisés comme outils
d’analyse des phénomènes économiques. Ces trois secteurs ont été conçus par
Allan Ficher, systématisés par Colin Clark et vulgarisés par Jean Fourastié. Il
s’agit des secteurs primaire, secondaire et tertiaire.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Il serait intéressant de mesurer la part de chacun de ces secteurs dans le produit de
chaque région. Malheureusement, l’état actuel des travaux de comptabilité
régionale ne permet pas d’obtenir ces renseignements. Il faut donc recourir au
critère de la répartition de la population active pour apprécier l’importance
relative de chacun de ces trois secteurs. Cette étude, au niveau de chaque région
constitue un instrument de mesure de l’hétérogénéité des économies considérées.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
La loi du développement économique énoncée par Colin CLARK stipule que le
développement économique s’opère par un transfert de population active agricole
vers les deux autres secteurs. L’intensification du progrès technique consécutive à
la mécanisation et à l’application de méthodes scientifiques de production libère
une partie de la main d’œuvre employée, d’autant plus que la faible élasticité prix
ou revenu de certains produits alimentaires (mais non de tous) limite l’expansion
de la demande.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Les disparités de revenus entre ce secteur d’activité et l’ensemble des autres
entravent le départ d’une partie de la population active agricole. L’agriculture
libère donc une main d’œuvre additionnelle. Mais, la faiblesse relative des autres
activités des régions agricoles ne permet pas d’absorber cet excèdent qui est dès
lors épongé par l’extérieur, sous forme d’une émigration de population active.

Si la constitution d’un excèdent de main d’œuvre est un progrès pour l’agriculture


dans la mesure où il résulte d'un accroissement de productivité, l’émigration de
cet excèdent traduit, en fin de compte, un affaiblissement des forces productives
de la région.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Le déséquilibre au niveau des branches d’activité concerne surtout les secteurs
secondaire et tertiaire. En effet, il existe des disparités importantes entre les
branches d’activité qui les composent. Une analyse des capacités d’emploi, au
niveau de chaque branche, permet de tenir compte des caractères spécifiques
découlant de la nature de celle-ci. Fourastié distingue quatre comportements types
de branches d’activité :

- Dans un premier groupe, il classe les branches assez fortement influencées par
l’accroissement de productivité, mais dont la demande est assez limitée. La
population active employée dans ces branches tend à diminuer.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
- Le deuxième groupe se compose d’activités à productivité et consommation qui
augmentent à taux de croissance identique ; le niveau d’emploi y demeure constant,
mais il ne s’agit, en fait, que d’un cas limité.
- Dans le troisième groupe, figurent les activités à faible progrès technique et à coûts
croissants. L’accroissement des prix entraîne une diminution de la demande et une
baisse corrélative du niveau de l’emploi. Il s’agit ici surtout des services domestiques,
selon Fourastié.
- Enfin, le quatrième groupe comprend les activités à faible progrès technique, mais
dont la demande est croissante et il ne paraît pas limité ; leur capacité d’emploi est
susceptible d’une large extension.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Les déplacements de population, d’une région à l’autre, prennent une forme telle
qu’ils compromettent tant par leur caractère univoque que par leur ampleur, la
vitalité de certaines d'entre elles.

Le défaut de liaison entre les divers secteurs de l’économie diminue l’ampleur


des effets de propagation et altère les mécanismes de fonctionnement de
l'ensemble considéré. L’absence d’interpénétration entre le secteur moderne et le
secteur traditionnel paralyse les effets de diffusion des flux d’investissements et
de revenus, créés dans le premier.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
L'emploi, relativement minime de population locale s’explique par son manque de
formation. La rareté des unités industrielles minimise les flux d’échanges entre les
différents secteurs. D’une part, le niveau des investissements réalisés est faible et
d’autre part, l’efficacité de ceux qui le sont réellement, est compromise par un véritable
cloisonnement.

L’injection de capitaux trouve, en la présence d'une main d'œuvre disponible, un terrain


particulièrement favorable à cette diffusion. L’implantation d’une unité de production
augmente le niveau régional de l’emploi, engendre une croissance de la masse des
revenus distribués et son effet se propage par le biais des dépenses de consommation,
stimulant l’ensemble de l’activité économique.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
En résumé, l’économie est en état de fonctionner; si elle dispose de l'articulation
nécessaire. L’agriculture a été, à une certaine phase du mouvement de croissance,
l’un des secteurs dominants, entraînant par son dynamisme l’ensemble de
l’économie dans un processus d’augmentation soutenue du produit global. Les
facteurs naturels tels que la fertilité et la diversité des sols, la variété des climats
ont favorisé l’importance relative de cette forme d’activité. Certains types de
cultures, de par la qualité et la réputation de leur production justifient encore de
nos jours cette situation.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Toutefois, le progrès technique, en libérant une partie de la main-d’œuvre,
jusqu’alors employée dans ce secteur d’activité, a bouleversé l’équilibre établi.
Le problème s’est alors posé, du réemploi de cette force de travail devenue
disponible. Deux solutions étaient possibles. La première consistait à créer des
activités nouvelles capables d’absorber cet excèdent d’offre de travail.
L’implantation d’activités secondaires ou tertiaires était nécessaire. La deuxième
solution, celle qui s’est finalement réalisée, était, en l'absence de ces secteurs-
relais, l’émigration. Elle n’est pas favorable à la région. Elle lui ôte une de ses
principales richesses et nourrit un processus cumulatif d’appauvrissement.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
La possession de cette main d’œuvre, à la recherche d’emploi sur place, prête à
opérer, par l’intermédiaire de ses dépenses de consommation, la diffusion des
flux d’investissements, est un trait distinctif des régions sous-développées. Mais
ce sont, précisément, les flux d'investissement qui sont rares.

3. La structure centre périphérie

Les activités économiques, agricoles et industrielles, employant une main-


d'œuvre qualifiée ou non, se disperseront-elles dans l'espace ou se concentreront-
elles dans une seule région en créant une structure "centre-périphérie" ?
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Paul Krugman veut démontrer que, sous des conditions à préciser, les inégalités
régionales peuvent apparaître indépendamment des dotations initiales en facteurs,
uniquement sur la base des mécanismes de marché. Il imagine une économie avec
deux régions semblables (disons M comme moderne et T comme traditionnelle),
deux secteurs (agriculture et industrie), deux types de main-d'œuvre (Qualifiée,
employée dans l'industrie, non qualifiée employée dans l'agriculture). Les
paysans, peu qualifiés, ne migrent pas, et ils sont dispersés à égalité entre les deux
régions ; les ouvriers salariés de l'industrie, plus qualifiés, sont parfaitement
mobiles et s'installent dans la région qui leur offre le plus de bien-être.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Le niveau de bien être est déterminé par comparaison du niveau des salaires et du
coût de la vie qui prévalent dans chaque région (Vm = Wm/Pm) ; un niveau de
salaire plus faible dans la région moderne peut être compensé par des prix des
biens manufacturés plus faibles. Tous les travailleurs, qualifiés ou non, gagnent et
dépensent leurs revenus dans leur région de résidence ; l'immobilité des paysans
devrait donc favoriser la dispersion des activités. La part des salariés résidant en
M (λ) est endogène, ainsi que la demande globale bien sûr. La concurrence est du
type monopoliste ; les consommateurs ont une préférence pour la variété ou, ce
qui revient au même, ont des préférences différentes d'une région à l'autre.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Cela aussi devrait favoriser la dispersion des activités. Les rendements
dimensionnels sont croissants dans l'industrie, si bien que les prix-usine des biens
manufacturés diminuent quand s'accroît λ. Les coûts de transport augmentent le
prix-client des produits de l'industrie. L'objectif du modèle est, rappelons-le, de
déterminer sous quelles conditions l'industrie sera dispersée, avec deux régions de
même taille, ou sera concentrée dans une région centrale avec une structure
"centre-périphérie".
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Un équilibre spatial est atteint lorsque aucun travailleur qualifié n'a intérêt à migrer :
(Vm = Vt) ; mais tant que [ΔV = Vm-Vt] est positif, les salariés qualifiés migrent vers
la région M et accroissent λ : [d λ/dt = φ. ΔV] avec φ= vitesse d'ajustement. Toute
variation des coûts de transport (ou plus généralement de transfert) affecte cet équilibre.
G. Duranton synthétise clairement les résultats de P. Krugman :*

"Le résultat principal dérivé par Krugman (1991) dans son modèle "centre-périphérie
est que le degré d'agglomération de l'activité économique dépend de façon non triviale
et non linéaire des coûts de transport des biens manufacturés, rendant ainsi la tyrannie
de la distance plus subtile dans ses effets que ce qu'on pensait jusqu'alors. Avec des
coûts de transport (…) élevés, l'activité manufacturière est dispersée à l'équilibre.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Pour comprendre ceci, imaginons une situation hypothétique où les coûts de transport
sont élevés et où l'activité manufacturière est concentrée dans une seule région. Cette
situation n'est pas en équilibre car il serait profitable pour les firmes de quitter
individuellement la région cœur pour s'installer dans la région périphérie afin de servir
directement la demande agricole locale en économisant sur les coûts de transport. Ce
mouvement a pour effet d'augmenter la taille du marché dans la région périphérique, ce
qui à son tour renforce le mouvement des firmes hors de la région cœur (c'est la
fameuse causalité circulaire et cumulative). Ce mouvement se poursuit jusqu'à ce que
l'activité manufacturière soit également répartie entre les deux régions.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Si les coûts de transport baissent, plusieurs équilibres sont possibles. Pour comprendre
ceci, revenons à la situation hypothétique considérée plus haut avec une région cœur et
une région périphérie. Une firme manufacturière n'a maintenant plus d'incitation pour
se relocaliser individuellement dans la région périphérique. En effet, la demande dans
la région périphérique peut être servie à moindre coût depuis la région cœur du fait des
coûts de transport plus faibles. Toutefois, en cas de mouvement coordonné des firmes,
la région périphérie constitue un marché beaucoup plus important. Servir ce marché
plus important depuis le centre devient relativement plus coûteux, ce qui à son tour
justifie la relocalisation de ces firmes dans la périphérie.
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
En d'autres termes, l'anticipation d'un mouvement coordonné d'un nombre
significatif de firmes est auto-réalisateur. Par conséquent, pour des valeurs
intermédiaires des coûts de transport, à la fois la répartition égalitaire et le
schéma cœur-périphérie sont des configurations d'équilibre. Pour des coûts de
transport plus faibles encore, seule la configuration cœur-périphérie peut être
obtenue à l'équilibre. En effet, supposons une situation initiale où l'activité
manufacturière est également répartie entre les deux régions. En cas de très léger
avantage pour une région, cela lui permet d'attirer de nouvelles firmes (on trouve
dans cette région une plus grande variété de biens à moindre prix).
Chapitre 1 : Les facteurs du développement régional
Cela déclenche un mouvement de causalité circulaire cumulative ou l'avantage
initial se renforce jusqu'à ce que toute l'activité manufacturière se retrouve dans
la même région.

Pour résumer, il y a dans le modèle de Krugman une tension entre la taille du


marché (qui tend à attirer les ouvriers dans une même région) et le coût de servir
la demande agricole attachée à la terre (qui va donc tendre à disperser l'activité
manufacturière."

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