HGGSP Thème 2 Corrigé
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2
Thème
Bibliographie
–– B. Badie et D. Vidal, Nouvelles Guerres, comprendre les conflits du xxie siècle, La
Découverte, 2016 : les auteurs montrent les conséquences du passage de la guerre
comme moyen de conforter sa puissance, à la guerre comme fin en soi. On glisse d’une
guerre entre puissances pour conforter une domination, à une guerre révélatrice de
l’impuissance des États à assurer leur propre sécurité, notamment les États faillis, où
la guerre est le mode normal de fonctionnement des sociétés. Devant cet état de fait,
l’ordre international consiste à maintenir le désordre à un niveau acceptable.
–– B. Cabanes (dir.), Une Histoire de la guerre, du xixe siècle à nos jours, Seuil, 2019 :
une entreprise collective remarquable, qui traque les formes de la guerre du xixe au
xxie siècle, montrant l’intrication encore actuelle des guerres classiques et asymé-
triques. L’auteur explore successivement l’histoire des conflits depuis le congrès de
Vienne (1815), pour « penser la guerre », puis les mondes et les expériences combat-
tantes, avant d’analyser les sorties de guerre.
–– G. Chaliand, Pourquoi perd-on la Guerre ? Un nouvel art occidental, Odile Jacob,
2016 : après avoir analysé ce qui longtemps avait fait la supériorité des armées euro-
péennes (connaissance du terrain, de l’ennemi, supériorité technique et stratégique),
le chercheur expose les raisons de l’incapacité des Occidentaux à gagner politique-
ment des guerres malgré leur supériorité au combat : il insiste notamment sur l’aver-
sion contemporaine à la mort au combat des militaires, de moins en moins acceptée
par les opinions publiques.
p. 96-97 O u ve r t u r e 2. Les civils sont touchés parce que les villes sont des
cibles militaires bombardées, parce qu’ils sont enrôlés
de force, ou parce qu’ils sont massacrés comme popula-
Éléments de réponse aux questions p. 96 tions-cibles (religieuses, culturelles, politiques).
1. Les États font la guerre pour contrôler des territoires,
contrôler des ressources et surtout pour maintenir ou
transformer les hiérarchies de puissance, c’est-à-dire p. 98-99 Re p è r e s
atteindre des objectifs politiques.
2. Les civils sont touchés par la guerre par les sièges des Clausewitz et la guerre
villes, l’enrôlement forcé ou la déportation. Il s’agit évidemment de comprendre la pensée de
Clausewitz, centrale, en replaçant le stratège dans le
contexte des guerres révolutionnaires. L’auteur, lui-
Éléments de réponse aux questions p. 97 même protagoniste des guerres napoléoniennes, du côté
1. Une paix n’est possible que lorsque les combattants de la Prusse puis de la Russie, explique la supériorité des
considèrent que l’adversaire, en temps de paix, peut être armées révolutionnaires et impériales par leurs motiva-
un partenaire. Ce n’est pas le cas lorsque l’idéologie des tions politiques et idéologiques. Leur victoire tient pour
combats pousse à considérer l’adversaire comme devant l’auteur à la croyance dans la supériorité des valeurs
être détruit. d’égalité et de liberté au nom desquelles ils combattent,
Bibliographie
–– K. Annan, Interventions : une vie dans la guerre et dans la paix, Odile Jacob, 2013.
Kofi Annan relate ses années de mandats à la tête de l’ONU. Ouvrage très structuré et
riche en précisions et anecdotes sur les actions menées.
–– B. Durieux, J.-B. Jeangène Vilmer et F. Ramel (dir.), Dictionnaire de la guerre et de la
paix, PUF, 2017. Un dictionnaire qui est aussi une encyclopédie des conditions de la
guerre et de la paix.
–– H. Drévillon, Les Rois absolus 1629-1715, coll. « Histoire de France » dirigée par
J. Cornette, Belin, 2011. Très bonne mise en contexte (avec cartes) dans les développe-
ments consacrés au rôle de la France dans la guerre de Trente Ans.
–– Diplomatie – Les grands dossiers (numéros spécialisés) : n° 54 (« L’état des conflits
dans le monde » – décembre 2019-janvier 2020). Pour une actualisation (régulière-
ment faite par la revue) de l’état des conflits et des avancées des processus de paix
dans le monde d’aujourd’hui.
–– Questions internationales, n° 99-100, septembre-décembre 2019, « La paix – illu-
sions et réalités » Un ensemble très complet de synthèses, chronologies et articles
développant des exemples précis
–– Y. Krumenacker, La Guerre de Trente Ans, Ellipses, 2008. Un manuel clair et précis
sur le conflit.
–– F. Mestre-Lafay, L’ONU, PUF, collection « Que sais-je ? », 2013. Une étude synthétique
à la fois historique et institutionnelle sur l’ONU.
–– L’Histoire, n° 454, décembre 2018, dossier : « 1618-1648 : la guerre de Trente Ans ».
Un dossier complet, fait d’entretiens, de synthèses, d’articles et de « zooms » portant
sur des aspects spécifiques de la guerre (la figure du mercenaire, les traités de paix).
Sitographie
–– Le site du ministère des Affaires étrangères de la République française : www.diplo-
matie.gouv.fr :
–– Le site officiel de l’ONU, très riche en ressources, articles, synthèses, chronolo-
gies, etc. : https://www.un.org/fr/
p. 116-117 O u ve r t u r e p. 118-119 Re p è r e s
Exemple d’action
Succès Échec (+ raisons)
pour la paix
Mission en Irak X (Maintien de la présence de l’ONU malgré Attentat de 2003 à Bagdad affaiblissant
après la guerre de l’attentat de Bagdad, renforcement de la cohésion la présence de l’ONU
2003 internationale autour de l’organisation)
Mission X
de reconstruction
au Timor
Prévention X Guerre menée en Irak en 2003 par une
des conflits coalition internationale sans l’aval du Conseil
de sécurité
Réforme du Conseil X Opposition de membres permanents
de sécurité du Conseil de sécurité à toute réforme
Ensemble X Reconnaissance internationale (prix Nobel
des actions menées de la paix 2001)
à la fin du xxe siècle
3.
Moyens et actions de l’ONU
De 1945 à 1991 : de la fin de la Seconde Guerre Organisation souvent paralysée après 1953 et le veto
mondiale à la fin de la guerre froide systématique des deux Grands
De 1991 aux années 2000 : un monde unipolaire « Renaissance » de l’ONU, dans un monde davantage
(les États-Unis « hyperpuissance ») multilatéraliste (projet de New World Order du Président
G. H. Bush 1989-1993)
Depuis la fin des années 2000 : un monde multipolaire Action de l’ONU importante mais dépassée par des puissances
qui veulent s’affranchir de son approbation et remettent en cause
sa capacité d’action
Exercice 3
1. Les principales puissances alliées sont : la France, le 2. Il s’agit de l’Alsace-Moselle (couramment désignée
Royaume-Uni, l’Italie, le Japon et les États-Unis (consi- sous le terme « Alsace-Lorraine »).
dérées comme « puissance associée »).
3.
Mesures destinées à réparer Mesures visant à réprimer Mesures visant à empêcher
les dommages de la guerre l’État vaincu le retour d’un conflit généralisé
Articles Art. 51, 119, 232 Partie II Préambule
concernés Art. 42, 43, 51, 119, 160, 198, 231 Partie I
(éventuellement art. 42, 43, 160
et 198)
Termes « réparés tous les dommages », « l’Allemagne le reconnaît, « une paix solide, juste et
employés « territoires […] réintégrés dans l’Allemagne et ses alliés sont durable »
la souveraineté française », responsables » « garantir la paix et la sécurité »
« l’Allemagne renonce en « il est interdit à l’Allemagne »
faveur… »
4. L’Allemagne est considérée comme l’unique respon- 6. Les articles 160 et 198 ne seront pas respectés. Dès
sable de la guerre. Elle doit par conséquent payer des le début des années 1920, l’armée de la République de
réparations aux États qu’elle a combattus. Weimar, la Reichswehr, met en place un programme
d’entraînement et de réarmement afin de recréer une
5. L’Allemagne perd ses différentes colonies (Rwanda, armée plus puissante dans un futur indéterminé. Toute-
Burundi, Cameroun) et ses concessions et territoires à fois, l’armée de l’air (Luftwaffe) n’est officiellement créée
bail en Chine (Qingdao). qu’en 1935.
La logique du chapitre
Le Moyen-Orient demeure la région du monde la plus fracturée depuis la fin de la
guerre froide. Ce chapitre a pour but de présenter les nombreux acteurs impliqués dans
l’organisation passée (depuis 1948) et actuelle du Moyen-Orient : États ou nations de
la région, États extérieurs, groupes armés, milices, qui se confrontent pour des causes
économiques, idéologiques ou énergétiques. L’articulation des échelles nationale,
régionale et mondiale explique pourquoi l’ONU et les États-Unis ont tenté d’y prendre
le rôle de médiateurs pour le maintien de la paix.
Deux Jalons organisent le chapitre autour des deux conflits moteurs de la transfor-
mation du Moyen-Orient : le conflit israélo-arabe et palestinien, et les deux guerres du
Golfe et leurs prolongements.
Bibliographie
–– P. Blanc et J.-P. Chagnollaud, Atlas du Moyen-Orient : Aux racines de la violence,
Autrement, octobre 2019.
–– P. Blanc, J.-P. Chagnollaud, et S. A. Souiah, Atlas des Palestiniens, Autrement, 2017.
–– F. Encel, Atlas géopolitique d’Israël, Autrement, 2018 (nouvelle édition).
–– G. Corm, Le Proche-Orient éclaté, Tomes 1 et 2, La Découverte, 2012.
–– A. Dufay, Géopolitique du Proche-Orient, coll. « Que sais-je ? », PUF, 2013.
–– A. Gresh, Israël, Palestine, vérités sur un conflit, Pluriel, 2017.
–– A.-C. Larroque, Géopolitique des islamismes, coll. « Que sais-je ? », PUF, 2016.
Sitographie :
Le dessous des cartes :
–– « Jordanie, la discrète du Moyen-Orient », 22 février 2020
https://www.youtube.com/watch?v=5vm86obhQ7I
–– « Comprendre les guerres du Moyen-Orient », 22 novembre 2016
https://www.youtube.com/watch?v=tu1Yvxf4fcQ
Les experts du dessous des cartes, Arte :
–– 4 mars 2020, Hamit Bozarslan, « Trump et le Moyen-Orient »
https://www.youtube.com/watch?v=qVhtyVfKf_Q
–– Octobre 2019 : Anne-Clémentine Larroque, « Existe-t-il plusieurs islamismes ? »
https://www.youtube.com/watch?v=SnBfjbVlT8w
–– Novembre 2018 : Léïla Seurat et Frédéric Encel, « Israël-Palestine : deux États ? »
https://www.youtube.com/watch?v=Dku7dUJ07VQ
Travailler à l’oral
Tout en rappelant l’ancienneté de l’opposition entre sun- Exercice 2
nites et chiites (la succession du Prophète Mahomet), on
insistera sur l’importance de la révolution islamique ira- 1. Le panarabisme est l’idéologie politique et culturelle
nienne. visant à défendre l’identité arabe et à unifier les peuples
arabes au Moyen-Orient.
5.
I. II. III.
Des ressources stratégiques Des tensions religieuses Des guerres asymétriques renforcées
convoitées par les États de plus en plus nombreuses par le terrorisme
Sous-partie A Idée : pétrole et gaz convoités Idée : retour du religieux, Idée : nucléarisation illégale en
partout dans le monde arabe Iran : vue comme menace terroriste
potentielle en Israël et Occident
Citation : « il y a bien sûr l’énergie Citation : « dans un temps Citation : « si l’Iran arrivait à se doter
et les intérêts commerciaux long, un retour du religieux de l’arme nucléaire » « nucléarisation
[…] importations de pétrole et dans toute la région » de l’ensemble de la région »
de gaz »
Sous-partie B Idée : dépendances du Moyen- Idée : réislamisation dans Idée : groupes transnationaux
Orient à l’Europe en biens les pays arabes terroristes en constitution entre
et produits l’Occident et le Moyen-Orient
Citation : « l’Europe exporte Citation : « la réislamisation Citation : « de jeunes Européens
quantité de biens et de services est vraisemblablement prennent le chemin des madrasas
vers cette région » une mutation du […] attentats au Caire, à Londres
“panarabisme” » ou à Madrid »
Des guerres Mobilisation d’une armée Batailles/guérillas. L’État mobilise une armée
asymétriques professionnelle bien équipée Bilan des victimes asymétrique professionnelle ou dans l’autre
d’un côté, mobilisation de la côté toute la population/guerre
population de l’autre interétatique
Des nouvelles Pas de mobilisation générale, Guérilla, actes terroristes isolés Pas d’État/rejet des règles
guerres irrégulières pas de service militaire mais ou organisés de la guerre
des petits groupes d’activistes.
II. Les stratégies nouvelles des puissances : de Hiroshima aux guerres asymétriques (1945-2001)
A. La menace d’une déflagration nucléaire
– La peur de la fin du monde/la dissuasion nucléaire
– La lente diffusion de l’arme nucléaire au sein des États, malgré le traité de non-
prolifération
– De petites puissances nucléaires : Israël, Pakistan
B. Les guerres asymétriques des grandes puissances contre des États émergents
– Les guerres coloniales : guerre d’Indochine, guerre d’Algérie
– La guerre du Vietnam
– La guerre d’Afghanistan
– La guerre du Golfe
Gérard Chaliand dans Le Nouvel Art de la guerre (2008) montre que les guerres
asymétriques ont jeté les bases des guerres irrégulières fondées sur la mobilité
et la guérilla.
THÈME 2 BAC 27
III. L’émergence des nouvelles guerres irrégulières
A. Les attentats du 11 septembre 2001 : une rupture dans le modèle clausewitzien
de la guerre
B. La prolifération des actes terroristes dans des modes opératoires variés : attentats
dans les grandes capitales occidentales (Paris, Londres, Bruxelles, Madrid)
mais également dans les pays musulmans.
C. Des nouvelles formes de combat technologiques et des guérillas traditionnelles :
cyberattaques, drones et technologies
Des formes de guérillas se maintiennent notamment en Afrique : Libye, Darfour etc.
p. 158-159 Dissertation : sujets d’entraînement
SUJET 1 : Les populations civiles dans les guerres, enjeux et vulnérabilités
I. Les populations civiles dans les guerres conventionnelles
A. Des populations civiles, cibles collatérales
B. Les sièges de villes
C. Le viol, une arme de guerre ancienne
II. Les populations civiles, une cible stratégique dans les guerres aux logiques d’anomie
A. Les civils bombardés : Blitz
B. Les génocides prennent pour cible des civils
III. Le terrorisme et les formes irrégulières : la surprise des attaques sur les populations civiles
offre un nouveau mode opératoire aux guerres
A. Des actes terroristes sur des bâtiments ou des vols dont la cible demeure les civils
B. Des actes terroristes, crimes de masse seulement contre les civils
THÈME 2 BAC 28
p. 160-161 Étude de document : sujet guidé
SUJET : Les attentats du 11 septembre 2001, exemple de guerre irrégulière
1.
Éléments extraits des déclarations
Éléments d’analyse Mise en perspective
de Ben Laden
Les critiques « Je jure par Dieu que l’Amérique Menace est faite aux États-Unis de Ben Laden relie son action
contre ne connaîtra plus jamais la la poursuite des actes terroristes. terroriste au soutien indéfectible
les États-Unis sécurité avant que la Palestine L’attaque s’adresse aussi à l’ONU des États-Unis à Israël et sa
ne la connaisse » et aux autres puissances. politique vis-à-vis de la Palestine
Le djihad, « Avant que toutes les armées Dans ses annonces Ben Laden Ben Laden souhaite transformer
un combat occidentales athées ne quittent multiplie les références à la sa haine des EU en une guerre
religieux les terres saintes » guerre sainte. Il évoque les terres religieuse afin de rassembler
saintes : Jérusalem mais aussi les autour de sa cause, tous les
autres lieux saints de la région, musulmans qui contestent
La Mecque, la présence militaire l’hégémonie occidentale.
des États-Unis en Irak, en Arabie
saoudite.
« La guerre est entre nous et Outre la dimension anti- La haine des juifs mais plus encore
les Juifs » occidentale, anti-chrétienne, Ben d’Israël permet de mobiliser de
Laden attaque les Juifs du monde. nombreux musulmans du monde.
Un terrorisme Des vidéos clandestines diffusées Ben Laden est représenté Les méthodes clandestines,
assumé par la chaîne d’information arabe, en djihadiste, en combattant, la diffusion de vidéos devenant
Al-Jazeera la barbe longue, son fusil à côté virales montrent que la stratégie
de lui. Il menace les États-Unis du terrorisme fonctionne avec peu
de moyens. Une grande capacité
de nuisance et peu de soldats.
Plan
I. Ben Laden en guerre contre les États-Unis, l’ONU et Israël
II. Un terrorisme qui se présente comme un djihad
III. Une guerre irrégulière sans moyen mais qui fragilise pourtant les États-Unis et leurs alliés
2. Dans ces différents messages Ben Laden tente de définir une ligne idéologique
qui pourrait mobiliser de nombreux combattants islamistes radicalisés partout dans
le monde. Il fait ainsi la liste des ennemis d’Al-Qaïda.
– C’est d’abord une guerre contre les États-Unis. Ben Laden critique la politique
hégémonique des États-Unis depuis la fin de la guerre froide : ses interventions durant
la guerre du Golfe, en Afrique et surtout son soutien à Israël dans le conflit avec
les Palestiniens.
– Ben Laden suit sa logique et condamne donc les Juifs en général et remet en cause
l’existence même de l’État d’Israël.
– Parmi les autres ennemis d’Al-Qaïda, on retrouve l’ONU qui, selon Ben Laden,
est au service de la cause des athées, des États-Unis. C’est sous mandat de l’ONU,
qu’une grande coalition est intervenue au Koweït en 1991.
– Plus généralement, Ben Laden s’en prend aux Occidentaux, la France, le Royaume-Uni
notamment alliés des États-Unis. Ces deux puissances ont une politique active
au Moyen-Orient. Ben Laden identifie tous ces ennemis sur le registre de la foi, il les
nomme les infidèles ou athées ce qui donne à son combat une dimension religieuse.
p. 162-163 Étude de documents : sujets d’entraînement
SUJET 1 : La présence des États-Unis en Irak depuis 1990
Les contextes : le 1er document évoque la victoire de la guerre du Golfe en 1990-1991.
C’est une victoire écrasante de la grande coalition sur l’Irak, très isolée. Néanmoins,
le mandat de l’ONU ne prévoyait que la reconquête du Koweït, Saddam Hussein reste
en place en Irak.
Le 2e document évoque la seconde intervention en Irak des États-Unis en 2003. Entourés
de quelques alliés (dont les Britanniques), George W. Bush (fils) a permis de renverser
THÈME 2 BAC 29
le dictateur irakien Saddam Hussein. La victoire est toute aussi écrasante mais la
perspective d’une paix durable semble s’éloigner dans la région tant la légitimité de
l’intervention états-unienne dans la région n’est plus aussi forte.
I. Les États-Unis une puissance forte et respectée au sortir de la guerre du Golfe
George Bush (père) fixe les conditions de la paix. Ces conditions sont alors plutôt
favorables surtout dans le processus de règlement de la question palestinienne
(accords d’Oslo, 1993).
II. Les États-Unis occupent l’Irak après la victoire militaire de 2003.
Les tensions sont alors très vives, les résistances très fortes. Par ailleurs, les États-Unis sont
aussi présents en Afghanistan et cela suscite les mêmes difficultés. Le processus de paix
entre Israël et Palestiniens et au point mort. L’intifada a d’ailleurs repris à partir de 2000.
p. 166-167 Vers le Sup’ : Organiser un débat
La double page propose deux visions de la paix, une vision morale, une vision pessimiste. Cette
opposition pourra nourrir le débat : Faut-il toujours éviter la guerre ? Quelle guerre est légitime ?
Pour compléter le débat : il est possible de partir également des accords de Munich (1938) ou
encore du projet de paix perpétuelle (1795) d’Emmanuel Kant.
Emmanuel Kant envisage une paix perpétuelle dans une période charnière où la guerre aristo-
cratique est remise en cause par les victoires des armées révolutionnaires françaises. C’est dans
ce contexte de guerres européennes incessantes que le philosophe constate que la guerre est
l’état naturel des rapports entre puissance et qu’il faut établir de manière raisonnée la paix.
Texte
« L’état de paix n’est pas un état de nature, lequel est au contraire un état de guerre, c’est
pourquoi il faut que l’état de paix soit institué. […]
1re section contenant les articles préliminaires en vue de la paix perpétuelle entre les États
1. Aucune conclusion de paix ne doit valoir comme telle, si une réserve secrète donne
matière à une guerre future […].
2. Aucun État indépendant (petit ou grand, cela est indifférent ici) ne doit être acquis par
un autre État à la faveur d’un échange, d’un achat ou d’un don […].
3. Avec le temps, les armées permanentes doivent disparaître totalement […].
4. Aucun État ne doit s’immiscer par la violence dans la constitution et le gouvernement
d’un autre État […].
5. Aucun État en guerre avec d’autres ne doit se permettre des hostilités telles qu’elles
rendraient impossible la confiance réciproque dans la paix future, comme le sont
le recrutement d’assassins […], d’empoisonneurs […], la violation de la capitulation,
l’instigation de la trahison […] dans l’État avec lequel on est en guerre […].
2e section – Les articles définitifs en vue de la paix perpétuelle entre États
1. La constitution civique de chaque État doit être républicaine1 […]
2. Le droit des gens doit être fondé sur un fédéralisme d’États libres […]
3. Le droit cosmopolitique doit se restreindre aux conditions de l’hospitalité universelle
[…]. »
Emmanuel Kant, Vers la Paix perpétuelle, 1795, dans Vers la Paix perpétuelle –
Que signifie s‘orienter dans la pensée ? – Qu‘est-ce que les Lumières et autres textes,
F. Proust, trad. J.-F. Poirier et F. Proust, Garnier-Flammarion, 1991.
1. Selon Kant, un État républicain est un État avec un gouvernement représentatif et une séparation
des pouvoirs, au moins un contrôle de l’exécutif. Il n’évoque cependant pas le suffrage universel.
THÈME 2 BAC 30