Cognitive Science">
Le Cerveau Et Les Apprentissages
Le Cerveau Et Les Apprentissages
Le Cerveau Et Les Apprentissages
lois sur le droit d’auteur. Il est identifié par un tatouage numérique permettant d’assurer
sa traçabilité. La reprise du contenu de ce livre numérique ne peut intervenir que dans le
cadre de courtes citations conformément à l’article L.122-5 du Code de la Propriété
Intellectuelle. En cas d’utilisation contraire aux lois, sachez que vous vous exposez à des
sanctions pénales et civiles.
Édition : Pascaline Citron, Stéphanie Dizel-Doumenge
Création et mise en page : Richard Takvorian
Illustrations : Claire Thibon (p. 21 et 96), Richard Takvorian
Fabrication : Camille Friquet
Compositeur epub : Kepler Systèmes d’Informations, Roumanie
Introduction
Olivier Houdé et Grégoire Borst
penser
quelques exemples
Annexes
Ont contribué à cet ouvrage (dans l’ordre des chapitres et des focus)
Jean-Pierre Changeux
Alain Berthoz
Ces dernières années ont été celles d’une mise en avant des neurosciences
l’école depuis Jules Ferry. Mieux comprendre ce qui se passe dans la tête des
classique du terme depuis Alfred Binet (1857-1911), mais aussi une question de
Les éditions Nathan ont voulu au plus vite offrir aux professeurs des écoles
1
CNRS, le LaPsyDÉ , à la Sorbonne (qui fut d’ailleurs le laboratoire de Binet
jadis), depuis la rentrée 2017, via Lea.fr (le réseau collaboratif des enseignants
intéressés par le cerveau des élèves étaient au rendez-vous ! Les élèves aussi
d’ailleurs. En parallèle, nous avons rédigé pour eux un album jeunesse (dès 7
2
ans) intitulé Mon cerveau chez le même éditeur à lire en famille ou à l’école.
existe bel et bien chez les enfants, leurs parents et les professeurs. C’est une
connaissance de soi.
3
neuropédagogie .
l’observer in vivo.
e e
scientifiques survenues au tournant des XX et XXI siècles.
Changeux que l’on doit d’avoir anticipé avec L’Homme neuronal ce nouveau
4
l’imagerie cérébrale . L’ambition était grande : celle d’une science naturelle et
cognitive de l’humain (le cerveau dans son corps et en contexte social). Nous
5
pont » !
est social et culturel ! C’est celui de l’enfant dans son corps et en contexte,
6
c’est-à-dire dans son environnement .
Comme l’a très bien écrit Antonio Damasio : « en découvrant les secrets de
7
moléculaire » . Il faut toujours se rappeler cela en matière d’éducation et ne
8
Montessori à propos de l’enfant : quel étonnement qu’on ait laissé dans la
9
les sorties (résultats aux évaluations : contrôles, PISA ), sans bien connaitre
10
2011, le neuropsychologue Xavier Seron a rédigé un texte critique sur la
longitudinal (les mêmes enfants à travers les âges) reste actuellement plus
objections sont résumées, avec d’autres, dans une très bonne Enquête sur la
11
Fournier .
Mais (et c’est son point de vue d’instituteur qu’un de nous prend ici), les
rapport à leurs expériences de terrain (ou leurs lectures croisées), mais avides
12
éclairer en cette matière (en accord avec Ansari et Sigman ), tout en
Présentation de l’ouvrage
e
XX siècle, il s’agit « d’enseigner la science en train de se faire » (c’est devenu
e
XXI siècle, la même démarche pour les sciences cognitives et du cerveau
C’est l’objet de cet ouvrage que nous avons structuré en trois parties. Après
avec ses neurones, que Jean-Pierre Changeux nous a fait l’amitié d’écrire à
Houdé).
Ensuite, une deuxième partie porte sur les grandes fonctions du cerveau qui
Pour rendre cet ouvrage de référence très dynamique et qu’il reflète au mieux
– sans toutefois être exhaustif – les multiples facettes de la riche thématique
double page à des chercheurs, certains les plus renommés au monde dans leur
aux endroits que nous avons jugés les plus opportuns, émaillant les
Au début était l’action d’Alain Berthoz, où sont déclinés cinq principes qui
Cassotti) et, enfin, Mais QI sont vraiment les enfants surdoués ? (Jeanne
Siaud-Facchin).
Voilà de quoi alimenter, avec douze chapitres très développés et des focus
qu’elles peuvent apporter pour l’école et les élèves. Il y a aussi des planches
ce n’est même que le tout début ! Car la pédagogie est un Art qui doit, certes,
s’appuyer sur ces connaissances scientifiques actualisées, mais elle reste un
1. Laboratoire de Psychologie du Développement et de l’Éducation de l’enfant (UMR CNRS 8240), Sorbonne, Paris.
2. Houdé O., Borst G., Mon cerveau, coll. « Questions? /Réponses! », Nathan, 2018. Voir aussi, des mêmes auteurs,
Explore ton cerveau, coll. « Kididoc », Nathan, 2019.
3. Houdé O., L’école du cerveau. De Montessori, Freinet et Piaget aux sciences cognitives, Le livre de poche, 2021.
4. Changeux J.-P., L’homme neuronal, Fayard, 1983 ; Changeux J.-P. et al., L’homme neuronal, trente ans après, Éditions
Rue d’Ulm, 2016.
5. Stern E. (2005). Pedagogy meets neuroscience. Science, 310, 745 ; Sigman M. et al. (2014). Neuroscience and
education: Prime time to build the bridge. Nature Neuroscience, 17, 497-502.
6. Berthoz A, Le sens du mouvement, Odile Jacob, 1997 ; La simplexité, Odile Jacob, 2009.
7. Damasio A. (2000). Le cerveau et l’esprit, In La science en 2050, Pour la Science, 267, 76-81.
8. Montessori M., L’enfant, Desclée de Brouwer, 2018 (Éd. originale, 1936).
9. Program for International Student Assessment (PISA), enquête d’évaluation d’acquis scolaires menée tous les trois ans
auprès de jeunes de 15 ans dans les 34 pays membres de l’Organisation de Coopération et de Développement
Économiques (OCDE) et dans de nombreux pays partenaires.
10. Seron X. (2011). Can teachers count on mathematical neurosciences?. In M. Della Sala and M. Anderson (Eds.),
Neuroscience in Education: The Good, the Bad and the Ugly, Oxford University Press, p. 84-110.
11. Fournier M., Enquête sur la neuropédagogie. In M. Fournier (Ed.), Éduquer et former, Sciences Humaines Édition,
2016, p. 173-177.
12. Ansari D. et al. (2012). Neuroeducation: A critical overview of an emerging field. Neuroethics, 5, 105-117 ; Ibid.,
Sigman et al. (2014).
1
Nous vivons aujourd’hui à l’ère d’une neuroscience – que j’ai appelée celle de
1
qu’objet physique . Une première approche consiste à le découper en
2 3 4
territoires, qu’il s’agisse « d’organes » , d’aires , de modules ou d’ensembles
5
fonctionnels, ou encore d’espaces de travail . Reste que le passage du niveau
Or, ce qui est essentiel dans l’organisation du cerveau humain et qui pourrait
que nous appelons penser, mais aussi percevoir, ou encore éprouver des
6
cellulaire et moléculaire, et les activités qui l’investissent , notamment les
en effet, que reposent les traits propres à l’espèce qui signent l’humanité du
cerveau.
cerveau
1 Neurones et cellules gliales
connexions. »
Zoom sur
Zoom sur…
en classe. »
Zoom sur
Zoom sur…
La plasticité du cerveau
Zoom sur
Zoom sur…
possède en mémoire. »
culturelle
Notre équipement génétique, avec ses 20 000 gènes, confère à
notre cerveau les traits universels qui font de nous des êtres
humains (en 2002 ont été publiées les premières données sur la
séquence complète du génome humain). Les grandes lignes de
l’architecture du cerveau se trouvent encadrées par une « enveloppe
génétique » qui inclut les gènes de développement. L’analyse
comparée des génomes d’hominidés révèle qu’un très petit nombre
de déterminants génétiques, vraisemblablement localisés dans des
séquences régulatrices ou des facteurs de transcription, ont conduit
au développement du cerveau d’Homo sapiens au cours des derniers
millions d’années. Une non-linéarité remarquable s’est produite dans
la morphogenèse et le développement de la complexité
connexionnelle du phénotype cérébral sur un fond génétique dont
l’évolution reste modeste. Elle a conduit pour une part au
développement fulgurant de l’espace de travail conscient. Ce
développement a rendu possible l’accès à un nouvel « univers »
intérieur de représentations mentales, à leur enchainement, à leur
combinatoire sans limite et surtout à l’examen critique de leur
pertinence à représenter le monde avec vérité. L’espèce humaine se
caractérise en outre par la capacité à apprendre et à conserver des
traces stables de l’expérience passée – à l’école en particulier. Au
cours de l’évolution, cette aptitude a connu un développement
considérable, unique dans le monde vivant. Du reste, certaines
traces de ce passé évolutif sont encore perceptibles aux premiers
stades du développement du cerveau.
sélection
chaque commutateur. »
Pour s’en assurer, des études ont été réalisées sur des individus
génétiquement identiques : des jumeaux monozygotes, ou « vrais
jumeaux » (issus du même œuf fécondé, appelé « zygote »). Or ces
études, qu’elles soient anatomiques ou comportementales24,
mettent clairement en évidence le fait que les cerveaux de deux
vrais jumeaux ne sont pas identiques. On a découvert d’abord qu’il
existe des différences de préférence manuelle (droitiers ou
gauchers) entre jumeaux monozygotes, ce qui constitue déjà un
signe de variance comportementale. Par ailleurs, deux méthodes
d’investigation qui donnent des résultats convergents ont été
employées pour mettre en évidence cette variance de manière plus
précise : d’une part, les mesures in vivo, par résonance magnétique,
de la surface de l’aire du langage nommée planum temporale et,
d’autre part, des tâches manuelles spécifiques chez des jumeaux
monozygotes droitiers et gauchers. On constate que les droitiers
présentent une asymétrie hémisphérique avec dominance à gauche
qui n’existe pas chez les gauchers. D’une manière plus générale, une
variabilité « épigénétique » s’observe d’un vrai jumeau à l’autre,
même si celle-ci est parfois moindre que d’une paire de jumeaux à
l’autre.
À l’échelle des neurones et des synapses, chez le petit crustacé
Daphnia magna, la puce d’eau que tous les aquariophiles
connaissent, le nombre de cellules sensorielles de l’œil (175) et de
neurones compris dans le ganglion optique (110) sont conservés,
ainsi que les principales catégories de contacts synaptiques, d’un
animal isogénique (même patrimoine génétique) à l’autre.
Cependant, le nombre exact de synapses et la forme précise des
branches axonales varient entre de vrais jumeaux. Une composante
aléatoire s’introduit donc dans le détail des connexions au cours du
développement du réseau adulte.
2 Le développement
jusqu’à la mort. »
Zoom sur
Zoom sur…
synaptique ?
consciente
Zoom sur
Zoom sur…
« neuroculturels »
Conclusion
Les Essentiels
Les Essentiels
1. Changeux J.-P., L’Homme neuronal, Fayard, 1983 ; Changeux J.-P. et al., L’homme neuronal, trente ans après, Éditions
Rue d’Ulm, 2016.
2. Gall J.F., Sur les fonctions du cerveau et sur celles de chacune de ses parties, Baillière, 6 vol., 1822-1825.
3. Brodman K., Vergleichende Lokalisationslehre der Groshirnrinde, Barth, 1909 ; Garey L., Brodmann’s Localisation in the
Cerebral Cortex, Springer Verlag, 2006.
4. Fodor J., La Modularité de l’esprit, Éditions de Minuit, 1983.
5. Baars B., A Cognitive Theory of Consciousness, Cambridge University Press, 1988.
6. Changeux J.-P. (2012). Synaptic epigenesis and the evolution of higher brain functions, In Sassone-Corsi P., Christen
Y. (Eds.), Epigenetics, Brain and Behavior, Research and Perspectives in Neurosciences, Springer-Verlag, 11-22 ; Changeux
J.-P. (2017). Climbing brain levels of organisation from genes to consciousness. Trends in Cognitive Sciences, 21, 168-
181 ; Mesulam M., (2017). From sensation to cognition. Brain, 121, 1013-1052.
7. Agid Y., Magistretti P., L’Homme glial. Une révolution dans les sciences du cerveau, Odile Jacob, 2018.
8. Berthoz A., Le sens du mouvement, Odile Jacob, 1997 ; Berthoz A., La décision, Odile Jacob, 2003.
9. Ibid., Changeux, 1983.
10. Bergstrom R. (1969). Electrical parameters of the brain during ontogeny, In R. J. Robinson (Ed.), Brain and Early
Behavior, Academic Press, p. 15-42.
11. Houdé O., Mazoyer B., Tzourio-Mazoyer N., Cerveau et psychologie. Introduction à l’imagerie cérébrale anatomique et
fonctionnelle, PUF, 2002, pour une présentation de toutes les techniques d’imagerie cérébrale, électriques dont l’EEG
ou hémodynamiques.
12. Bear M., Connors B., Paradiso M., Neuroscience: Exploring the Brain (3rd Ed.), Lippincott Williams & Wilkins, 2007.
13. Ibid., Bear et al., 2007. Zeki S., A Vision of the Brain, Blackwell, 1993.
14. D’après Fuster J., The Prefrontal Cortex, Raven Press, 1997.
15. Ibid., Fuster, 1997 ; Cortex and Mind, Oxford University Press, 2003.
16. Houdé et al. (2000). Shifting from the perceptual brain to the logical brain: The neural impact of cognitive
inhibition training. Journal of Cognitive Neuroscience, 12, 721-728 ; Ibid., Houdé, Mazoyer, Tzourio-Mazoyer, 2002.
17. Dehaene S., Kerszberg M., Changeux J.-P. (1998). A neuronal model of a global workspace in effortful cognitive
tasks. PNAS, 95, 14529-14534 ; Dehaene S., Changeux J.-P. (2011). Experimental and theoretical approaches to
conscious processing. Neuron, 70, 200-227.
18. Prigogine I., Kondepudi D., Thermodynamique, Odile Jacob, 1999.
19. Pacherie E., Naturaliser l’intentionnalité, PUF, 1993.
20. Changeux J.-P., L’Homme de vérité, Odile Jacob, 2002 ; Gènes et culture, Odile Jacob, 2003 ; Du vrai, du beau, du
bien.Une nouvelle approche neuronale, Odile Jacob, 2008.
21. Ibid., Changeux, 2003.
22. Gould S., La Mal-Mesure de l’Homme, Odile Jacob, 1997.
23. Hasnain M. et al. (1998). Intersubject variability of functional areas in the human visual cortex. Human Brain
Mapping, 6, 301-315.
24. Kee D. et al. (1998). Multi task analysis of cerebral hemisphere specialization in monozygotic twins discordant for
handedness.Neuropsychology, 12, 468-478 ; Steinmetz H. et al. (1995). Brain asymmetry in monozygotic twins. Cerebral
Cortex, 5, 296-300 ; Traino M. et al. (1998). Brain size, head size and intelligence quotient in monzygotic twins.
Neurobiology, 50, 1246-1252.
25. Changeux J.-P., Courrèges P., Danchin A. (1973). A theory of the epigenesis of neural networks by selective
stabilisation of synapses. PNAS, 70, 2974-2978 ; voir aussi Ibid., Changeux, 1983 et 2003.
26. Ibid., Changeux, 1983.
27. Houdé O. (2000). Inhibition and cognitive development: Object, number, categorization, and reasoning. Cognitive
Development, 15, 63-73 ; Apprendre à resister, Le Pommier, 2017 ; et chapitre 4 de cet ouvrage.
28. Prochiantz A., Qu’est-ce que le vivant ?, Le Seuil, 2012.
29. Marler P., Peters S. (1982). Developmental overproduction and selective attrition: New process in the epigenesis of
bird song. Developmental Psychobiology, 15, 369-378.
30. Kuhl P. et al. (1992). Linguistic experience alters phonetic perception in infants by six months of age. Science, 255,
606-608.
31. Ibid., Changeux, 1983.
32. Boysson-Bardies B. (de), Comment la parole vient aux enfants, Odile Jacob, 1997.
33. Castro-Caldas A. et al. (1998). The illiterate brain: Learning to read and write during childhood influences the
functional organisation of the adult brain. Brain, 121, 1053-1063.
34. Castro-Caldas A., Reis A. (2000). Neurological substrates of illiteracy. The Neuroscientist, 6, 475-482.
35. Shallice T., From Neuropsychology to Mental Structure, Cambridge University Press, 1988.
36. Houdé O. et al. (2010). Mapping numerical processing, reading, and executive functions in the developing brain: An
fMRI meta-analysis on 52 studies including 842 children. Developmental Science, 13, 876-885.
37. Dehaene S., Les neurones de la lecture, Odile Jacob, 2007.
38. Dehaene S. (2008). Cerebral constraints in reading and arithmetic: Education as a “neuronal recycling” process. In
Battro A., Fischer K., and Léna P. (Eds.), The Educated Brain: Essays in Neuroeducation, Cambridge University Press, p.
232-247.
39. Ibid., Changeux, 2012, 2017.
40. Changeux J.-P. (2007). Préface In Dehaene S., Les neurones de la lecture, Odile Jacob.
41. Ibid., Castro-Caldas et al., 1998.
42. Sadato N. et al. (1996). Activation of the primary visual cortex by Braille reading in blind subject. Nature, 380, 526-
528.
43. Hamilton R., Pascual-Leone A. (1998). Cortical plasticity associated with Braille learning. Trends in Cognitive
Sciences, 2, 168-174.
44. Ibid., Changeux, 2012, 2017.
45. Voir aussi Damasio A., L’ordre étrange des choses. La vie, les sentiments et la culture, Odile Jacob, 2017.
46. Ibid., Changeux, 2016.
47. Tootell R. et al. (1998). From retinotopy to recognition: fMRI in human visual cortex. Trends in Cognitive Sciences, 2,
174-83 ; Wang Q., Burkhalter A. (2007). Area map of mouse visual cortex. Journal of Computational Neuroscience, 502,
339-357.
48. Humphries C. et al. (2010). Tonotopic organization of human auditory cortex. NeuroImage, 50, 1202-1211 ;
Talavage T. et al. (2004). Tonotopic organization in human auditory cortex revealed by progressions of frequency
sensitivity. Journal of Neurophysiology, 91, 1282-1296.
49. Ibid., Dehaene et Changeux, 2011.
50. Changeux J.-P., Danchin A. (1972). Selective stabilisation of developing synapses as a mechanism for the
specification of neuronal networks. Nature, 264, 705-712.
51. Ibid., Changeux, 2016.
focus
Le sens du mouvement
La simplexité
La vicariance
L’empathie
La décision
L’école doit aussi préparer les futurs décideurs dans notre société.
Et, même sans être grands dirigeants nécessairement, chacun
d’entre nous – déjà chaque élève durant son enfance – prend de
multiples décisions par jour5. Mais comment prend-on une décision ?
En calculant le pour et le contre ? En gardant la tête froide pour
évaluer ses chances de succès ou ses risques d’échec ? En faisant
taire ses passions ? Des découvertes sur le cerveau montrent que la
décision n’est rien de tout cela. Elle n’est pas seulement raison, mais
aussi motivation, et admet l’arbitrage de l’émotion qui attribue des
valeurs. Le cerveau cognitif et le « cerveau limbique » (ou
émotionnel) coopèrent et sont aussi parfois en conflit. Le cerveau
est parieur, joueur, il dialogue avec le corps sensible et est ému.
Conseil pédagogique : il faut éveiller la capacité de prise de décision
par l’action des élèves, ce qui est contraire au cours magistral
classique, mais au cœur des pédagogies comme La Main à la Pâte
soutenue par l’Académie des sciences ou le travail de groupe, actif et
coopératif, déjà préconisé par Freinet. À l’école, le raisonnement et
la décision doivent être associés à la simulation de l’action, assortie
d’une émulation des actions possibles – incluant celles des autres –
pour toujours maintenir un lien fort et intime entre le corps et la
pensée.
1
« Une civilisation évolue par ses mutins et ses mutants »
6
« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme »
1. Citation initialement attribuée à Henri Laborit reprise par Edgar Morin et mentionnée par Albert jacquard sous la
forme « La richesse d’un groupe est faite de ses mutins et ses mutants ».
2. Discipline scientifique intégratrice associant la psychologie, la linguistique, l’intelligence artificielle,
les neurosciences mais aussi l’anthropologie, la sociologie, la neuropsychologie et la psychologie sociale.
3. Discipline scientifique transdisciplinaire qui associe neurobiologie, neuropsychologie, mathématique, informatique
et neuroimagerie, et qui porte sur l’étude de l’organisation et du fonctionnement du système nerveux.
4. http://www.cahiers-pedagogiques.com/Verite-et-neurosciences.
5. Stanislas Dehaene, docteur en psychologie cognitive, professeur au collège de France.
6. Expression de Rabelais tirée de Pantagruel, 1532.
7. Spécialité de la biologie qui étudie la nature des mécanismes adaptatifs de l’expression des gènes après la naissance
sans en changer la séquence nucléotidique (ADN).
8. Voir les travaux de Rita Levi-Montalcini, Nobel 1986 de physiologie et de médecine.
9. Rosnay J. (de), La symphonie du vivant. Comment l’épigénétique va changer votre vie, Éditions les liens qui libèrent,
2018.
10. Laboratoire de Psychologie du Développement et de l’Éducation de l’enfant regroupant chercheurs en
psychologie sociale et du développement, en sciences cognitives, en neurosciences ainsi que des spécialistes du
monde de l’éducation.
2
Lire
En lisant ces lignes, vous profitez de l’une des plus belles inventions de
mots s’ouvre à vous, les symboles sur la page deviennent des sons du
de Quevedo « Je converse avec les défunts et écoute les morts avec les
parvient à lire 200 mots par minute – nous fait oublier son apprentissage
de la lecture
Zoom sur
Zoom sur…
10
Malin comme un singe. Mais peut-il apprendre à lire ?
Zoom sur
Zoom sur…
11
apprentissage
« Pour cerner les raisons qui font que les élèves (ou
mots écrits. »
Pistes de pratiques
Pistes de pratiques
probantes
1 Le style pédagogique
2 La conscience phonémique
graphèmes-phonèmes
Pour garantir un apprentissage optimal, le code doit être explicité
afin que l’enfant en saisisse la systématicité, c’est-à-dire la constance
et la prévisibilité. Le français est en effet une langue relativement
transparente en lecture, avec des degrés de consistance de ses CGP
allant de 80 % à 96 %, selon leur position dans les mots19. La
recherche suggère ainsi d’enseigner les CGP de façon progressive et
hiérarchisée, en privilégiant en premier lieu les CGP les plus
fréquentes et les plus consistantes – c’est-à-dire les plus
transparentes (voir Sprenger-Charolles, 2017 pour une proposition
de progression pédagogique adaptée au français20). Respectant ces
principes, l’outil GraphoGame (voir pistes de pratiques ci-dessus) a
été spécifiquement conçu pour soutenir l’apprentissage et
l’automatisation des CGP du français en complément de
l’enseignement explicite reçu en classe21.
orthographique
5 La conscience morphologique
6 Fluence de lecture
7 Compréhension en lecture
milieux défavorisés. »
Quant aux facteurs génétiques, les études réalisées sur des jumeaux
estiment de 50 à 60 % la part de l’hérédité dans les troubles de
l’apprentissage de la lecture. Ainsi, les enfants dont un membre de la
famille directe (parent, frère ou sœur) est dyslexique sont largement
plus à risque de présenter eux-mêmes des difficultés au moment
d’apprendre à lire. Les fragilités chez ces enfants « à risque » sont
pour certaines observables dès l’âge préscolaire, principalement au
niveau de leurs habiletés phonologiques28. Il est important de
souligner que la qualité de l’environnement familial et les
expériences de lecture précoces contribuent à l’émergence de
compétences préalables à la lecture et que les compétences
phonologiques sont plus faibles chez les enfants issus de milieux
défavorisés.
d’un mot »
L’un des déficits les plus fréquemment observés dans les études
concerne le traitement des phonèmes. Les enfants dyslexiques ont
des difficultés à discriminer des phonèmes proches, comme
le/b/du/p/, et ils ont du mal à isoler et à manipuler des phonèmes,
comme par exemple enlever à l’oral le premier son d’un mot
(conscience phonémique déficitaire). Bien que ces déficits parfois
très subtils n’aient aucune importance pour la compréhension de la
parole dans nos vies de tous les jours (on a par exemple l’habitude
d’écouter la parole dans du bruit), c’est seulement lors de
l’apprentissage de la lecture à l’école que ces déficits deviennent
gênants car le cerveau d’un enfant ne peut pas apprendre les
relations graphèmes-phonèmes correctement s’il « entend » deux
phonèmes pour la même lettre ! En sciences cognitives, on appelle
cela « l’apprentissage catastrophique ». Les enfants dyslexiques en
savent quelque chose !
Certaines difficultés concernent spécifiquement la mise en relation
des graphèmes avec les phonèmes. Tout d’abord, comme
précédemment discuté, la transparence de l’orthographe rend ce
processus plus difficile. Bien que la dyslexie existe dans toutes les
langues, les troubles sont plus sévères dans les langues peu
transparentes et un enfant dyslexique risque de renoncer plus
rapidement et ses difficultés pourraient s’avérer plus persistantes
dans une langue irrégulière. Puis, une mauvaise méthode
d’enseignement, c’est-à-dire ne mettant pas en lumière la
systématicité du code, peut aggraver les troubles de la lecture.
Enfin, il a été montré que les enfants dyslexiques présentent des
troubles spécifiques à gérer de façon intégrée les deux modalités
nécessaires à la lecture, soit les modalités visuelle et auditive. Cela
expliquerait les problèmes dans l’association des lettres (vision) aux
sons (audition).
Enfin, si l’accès au « trésor des mots » est déficitaire soit parce ce
qu’il manque des mots (vocabulaire appauvri ou représentations du
sens des mots déficitaires) soit parce que les représentations
phonologiques des mots sont dégradées ou difficilement
accessibles, l’enfant ne parviendra pas facilement à apprendre à lire.
Il décodera correctement mais ne trouvera aucune entrée dans son
lexique phonologique, ce qui empêchera le mécanisme d’auto-
apprentissage de faire son travail. C’est pour cela qu’un langage oral
déficitaire entraine très souvent des difficultés de lecture à long
terme, notamment de compréhension, et ce bien que le décodage
puisse être suffisamment précis.
3 Neuroanatomie de la dyslexie
Pistes de pratiques
Pistes de pratiques
En conclusion
Nous avons vu que, quelle que soit la langue, la lecture n’est rien
d’autre que la mise en place d’une nouvelle porte d’entrée vers le
langage oral. L’enseignement explicite du décodage joue un rôle
capital et la facilité avec laquelle il peut être enseigné et appris varie
selon la transparence de la langue, ce qui explique par exemple qu’il
faut plus de temps pour apprendre à lire le français que l’italien. Une
fois le décodage maitrisé, l’auto-apprentissage agit comme un
mécanisme implicite qui renforce le décodage grâce à la
compréhension de ce qui est lu, permettant ainsi l’automatisation de
la lecture. Cette automatisation, à son tour, libère les ressources
cognitives (ex. mémoire, attention) pouvant être dédiées à la
compréhension. Ainsi, sans surprise, la compréhension d’un texte
s’explique tant par le degré d’automatisation des procédures
d’identification des mots écrits (précision et vitesse) que par le
niveau de compréhension du langage oral (mots et phrases).
Contrairement à des croyances très répandues, les enfants ayant des
difficultés de compréhension écrite ne s’expliquant pas par des
problèmes d’identification de mots (décodage) et/ou de
compréhension orale constituent des cas exceptionnels34 (autour de
1 %). Pour réduire ces difficultés, il est nécessaire d’évaluer les
compétences liées à ces processus (décodage, vocabulaire, langage
oral) dès le CP si nécessaire et de mettre en place des stratégies
individualisées de renforcement des capacités repérées comme
fragiles. Il faut aussi que l’enseignant évalue à intervalles réguliers
les progrès de l’enfant, ce qui lui permet de savoir si les stratégies
mises en place sont efficaces ou si l’enfant a besoin d’une prise en
charge plus intensive et individualisée.
Les Essentiels
Les Essentiels
1. Traduction en français en 1998 : Posner M.L., Raichle M.E, L’esprit en images, De Boeck Supérieur, 1998.
2. Dehaene S., Les neurones de la lecture, Odile Jacob, 2007.
3. D’après Houdé et al. (2010). Mapping numerical processing, reading, and executive functions in the developing
brain: An fMRI meta-analysis on 52 studies including 842 children. Developmental Science, 13, 876-885.
4. Rueckl J. G., Paz-Alonso P. M., Molfese P. J., Kuo W. J., Bick A., Frost S. J., Frost R. (2015). Universal brain signature of
proficient reading: Evidence from four contrasting languages. Proceedings of the National Academy of Sciences U S A,
112(50), 15510-15515.
5. Dehaene S., Cohen L., Morais J., Kolinsky R. (2015). Illiterate to literate: behavioural and cerebral changes induced
by reading acquisition. Nature Review Neuroscience, 16(4), 234-244.
6. Ziegler J. C., Montant M., Briesemeister B. B., Brink T. T., Wicker B., Ponz A., Braun M. (2018). Do Words Stink? Neural
Reuse as a Principle for Understanding Emotions in Reading. Journal of Cognitive Neuroscience, 1-10.
7. González J., Barros-Loscertales A., Pulvermüller F., Meseguer V., Sanjuán A., Belloch V., Ávila C. (2006). Reading
cinnamon activates olfactory brain regions. Neuroimage, 32(2), 906-912.
8. González J., Barros-Loscertales A., Pulvermüller F., Meseguer V., Sanjuán A., Belloch V., Ávila, C. (2006). Reading
cinnamon activates olfactory brain regions. Neuroimage, 32(2), 906-912. ; Pulvermuller F. (2005). Brain mechanisms
linking language and action. Nature Review Neuroscience, 6(7), 576-582.
9. Rueckl et al. (2015). Figure reproduite avec la permission de Jay Rueckl.
10. Grainger J., Dufau S., Montant M., Ziegler J. C., Fagot J. (2012). Orthographic Processing in Baboons (Papio papio).
Science, 336 (6078), 245-248.
11. Ziegler J. C., Perry C., Zorzi M. (2014). Modelling reading development through phonological decoding and self-
teaching: implications for dyslexia. Philosophical Transactions of the Royal Society, 369(1634).
12. Ziegler J. C. (2018). Différences inter-linguistiques dans l’apprentissage de la lecture. Langue Française, 35-49.
13. National Institute of Child Health and Human Development. (2000). Report of the National Reading Panel.
Teaching children to read : An evidence-based assessment of the scientific research literature on reading and its
implications for reading instruction (NIH Publication No. 00-4769). US Government Printing Office.
14. Suchaut B., Bougneres A., Bouguen A. (2014). Sept minutes pour apprendre à lire. https://halshs.archives-
ouvertes.fr/halshs-01062065/
15. Ibid., Ziegler, 2018.
16. Castles A., Rastle K., Nation K. (2018). Ending the Reading Wars: Reading Acquisition From Novice to Expert.
Psychological Science in the Public Interest, 19(1), 5–51.
17. Traduit de Castles, Rastle et Nation (2018) et adapté au français par Liliane Sprenger-Charolles.
18. Ibid., Ziegler, 2018.
19. Peereman R., Sprenger-Charolles L., Massaoud-Galusi S. (2013). The contribution of morphology to the consistency
of spelling-to-sound relations: A quantitative analysis based on French elementary school readers. L’année
psychologique/Topics in Cognitive Psychology, 113, 3–33.
20. Sprenger-Charolles L. (2017). Une progression pédagogique construite à partir de statistiques sur l’orthographe du
français (d’après manulex-morpho) : pour les lecteurs débutants et atypiques. Approche neuropsychologique des
apprentissages chez l’enfant, 29(148), 247-262.
21. Ruiz J.P., Lassault J., Sprenger-Charolles L., Richardson U., Lyytinen H. Ziegler J. (2017). GraphoGame: un outil
numérique pour enfants en difficultés d’apprentissage de la lecture. Approche neuropsychologique des apprentissages
chez l’enfant, 29(148), 333-343.
22. Goodwin A.P., Ahn A. (2013). A Meta-Analysis of Morphological Interventions in English: Effects on Literacy
Outcomes for School-Age Children. Scientific Studies of Reading, 17(4), 257-285 ; Apel K., Werfel K. (2014.). Using
morphological awareness instruction to improve written language skills. Language, Speech, and Hearing Services in
Schools, 45, 251-260.
23. Ehri L.C., Nunes S.R., Stahl S.A., Willows D.M.M. (2001). Systematic phonics instruction helps students learn to read:
Evidence from the National Reading Panel’s meta-analysis. Review of Educational Research, 71, 393-447, 2001.
24. Habib M., Ziegler J. C. (2016). Dyslexie et troubles apparentés : une revue critique de 15 ans de recherche
scientifique Perspectives thérapeutiques. In Pinto S., Sato L. (Eds.), Traité de neurolinguistique, De Boeck Supérieur, p.
329-336.
25. Inserm (dir.). Dyslexie, dysorthographie, dyscalculie : bilan des données scientifiques. Rapport. Les éditions Inserm,
2007, XV- 842 p. - (Expertise collective).
26. American Psychiatric Association, Diagnostic and statistical manual of mental disorders DSM-5 (5e éd.), American
Psychiatric Publishing, 2013.
27. Fluss J., Ziegler J. C., Warszawski J., Ducot B., Richard G., Billard C. (2009). Poor reading in french elementary
school: The interplay of cognitive, behavioral, and socioeconomic factors. Journal of Developmental and Behavioral
Pediatrics, 30(3), 206-216.
28. Snowling M. J., Melby-Lervåg M. (2016). Oral language deficits in familial dyslexia: A meta-analysis and review.
Psychological Bulletin, 142(5), 498-545.
29. Vellutino F.R., Fletcher J.M., Snowling M.J., Scanlon D.M. (2004). Specific reading disability (dyslexia): What have we
learned in the past four decades?. Journal of Child Psychology and Psychiatry, 45, 2-40 ; Landerl K., Ramus F., Moll K.,
Lyytinen H., Leppänen P.H.T., Lohvansuu K., Schulte-Körne G. (2013). Predictors of developmental dyslexia in European
orthographies with varying complexity. Journal of Child Psychology and Psychiatry, 54, 686–694.
30. Habib M., Ziegler J. C. (2016). Dyslexie et troubles apparentés : une revue critique de 15 ans de recherche
scientifique Perspectives thérapeutiques. In Pinto S., Sato L. (Eds.), Traité de neurolinguistique, De Boeck Supérieur, p.
329-336.
31. Zorzi M., Barbiero C., Facoetti A., Lonciari I., Carrozzi M., Montico M., Ziegler J.C. (2012). Extra-large letter spacing
improves reading in dyslexia. Proceedings of the National Academy of Sciences, 109, 11455–11459 ; Hakvoort B., Van
den Boer M., Leenaars T., Bos P., Tijms J. (2017). Improvements in reading accuracy as a result of increased interletter
spacing are not specific to children with dyslexia. Journal of Experimental Child Psychology, 164, 101-116.
32. Marinus E., Mostard M., Segers E., Schubert T. M., Madelaine A., Wheldall K. (2016). A special font for people with
dyslexia: Does it work and, if so, why?. Dyslexia, 22(3), 233-244.
33. Handler S.M., Fierson W.M. (2011). Learning Disabilities, Dyslexia, and Vision. Pediatrics, 127(3), e818-e856.
34. Gentaz E., Sprenger-Charolles L., Theurel A. (2015). Differences in the predictors of reading comprehension in first
graders from low socio-economic status families with either good or poor decoding skills. PLoS ONE, 10(3), e0119581 ;
Gentaz E., Sprenger-Charolles L., Theurel A., Colé P. (2013). Reading comprehension in a large cohort of French first
graders from low socio-economic status families: a 7-month longitudinal study. PLoS ONE, 8(11), e78608.
focus
méthodes
l’éducation
Écrire
plus limitées. Elles restent aussi plus vagues quant aux faits mis en évidence
suivante. D’une part, les recherches portant sur la production du langage ont
1
augmenter depuis deux décennies . D’autre part, au plan pédagogique, les
obligatoire, occupé une moindre place dans les emplois du temps, en dépit
2
des recommandations des programmes en France . Il s’ensuit que les
Désormais, il n’est pas rare de rencontrer des adultes qui passent plus de
temps à lire et rédiger qu’à communiquer oralement, ce qui exige d’eux une
habileté dans le maniement de l’écrit qui était jadis requise des seules
3
désormais de la formation de base des futurs adultes .
d’autre part, celles recueillies au cours des études portant sur les
Après en avoir dressé un rapide bilan (section 1), nous serons en mesure
adultes
la tâche de rédaction. »
l’école élémentaire
Pistes de pratiques
Pistes de pratiques
recherche de terrain
Pistes de pratiques
Pistes de pratiques
verbes
productions monologiques. »
Conclusion
Les Essentiels
1. Fayol M., L’acquisition de l’écrit, PUF, 2017 ; Berninger V.W, Past, present, and future contributions of cognitive writing
research to cognitive psychology. Psychology Press, 2012 ; MacArthur C.A., Graham S., Fitzgerald J., Handbook of writing
research (2nd edition). The Guilford Press, 2016.
2. Chervel A., Histoire de lenseignement du français du XVIIe au XXe siècle, Retz, 2008.
3. Graham S., Gillepsie A., McKeown D. (2013). Writing: importance, development, and instruction. Reading and Writing,
26(1), 1-15 ; Graham S., McKeown D., Kiuhare S., Harris K.R. (2012). A meta- analysis of writing instruction for students
in the elementary grades. Journal of Educational Psychology, 104, 879-896 ; CNESCO (2018, 14-15 mars). Conférence de
consensus « Écrire et rédiger ». Paris.
4. Ardila A. (2012). Neuropsychology of writing. In Grigorenko E.L., Mambrino E., Preiss D.D. (2012), Writing. A mosaic
of new perspectives, Psychology Press, p. 311-323 ; Ardila A., Surloff C. (2006). Dysexecutive agraphia: A major
executive dysfunction sign. International Journal of Neurosciences, 116, 653-663 ; Planton S., Kandel S. (2016). Substrats
cérébraux de la production du langage écrit. In Pinto S., Sato M. (Eds.), Traité de neurolinguistique, De Boeck, p. 183-
196.
5. Issu de Planton et Kandel (2016), idib.
6. McCloskey M., Rapp B. (2017). Developmental dysgraphia: An overview and framework for research. Cognitive
Neuropsychology, 34 (3/4), 65-82 ; Rapp B., Dufor O. (2011). The neurotopography of written word production: An fMRI
investigation of the distribution of sensitivity to length and frequency. Journal of Cognitive Neuroscience, 23(12), 4067-
4081.
7. Planton S., Jucla M., Roux F-E., Demonet J-F. (2013). The “handwriting brain”: A meta-analysis of neuroimaging
studies of motor versus orthographic processes. Cortex, 49, 2772-2787 ; Purcell J., Turkel Taub P.E., Eden G.F., Rapp B.
(2011). Examining the central and peripheral processes of written word production through meta-analysis. Frontiers in
Psychology, 2, 239.
8. Crozier S., Sirigu A., Lehéricy S., van de Moortele P-F., Pillon B., Grafman J., Agid Y., Dubois B., LeBihan D. (1999).
Distinct prefrontal activations in processing sequence at the sentence and script level: An fMRI study.
Neuropsychologia, 37, 1469-1476 ; Zalla T., Sirigu A., Pillon B., Dubois B., Agid Y., Grafman J. (2000). How patients with
Parkinson’s disease retrieve and manage cognitive event knowledge. Cortex, 36, 163-179.
9. Hayes J. R., Flower L. (1980). Identifying the organization of writing processes. In Gregg L. W., Steinberg E. R. (Eds.),
Cognitive processes in writing: An interdisciplinary approach. Lawrence Erlbaum, p. 3–30.
10. Pour des synthèses, voir : Alamargot D., Chanquoy L. (2002). Les modèles de rédaction de textes. In M. Fayol (Ed.),
Production du langage. Traité des Sciences cognitives. Hermes & Lavoisier, p. 45-65 ; Olive T. (2014). Toward a parallel and
cascading model of the writing system. Journal of Writing Research, 6(2), 173-194.
11. In Garcia-Debanc C., Fayol M. (2002). Des modèles psycholinguistiques du processus rédactionnel pour une
didactique de la production écrite. Repères, 26-27, 293-315.
12. Kellogg R. T. (1996). A model of working memory in writing. In Levy C. M., Ransdell S. (Eds.), The science of writing:
Theories, methods, individual differences, and applications, Routledge, 75–71 ; Mahwah NJ: Erlbaum. McCutchen D.
(1996). A capacity theory of writing: Working memory in composition. Educational Psychology Review, 8, 299–325.
13. Chanquoy L., Foulin J.N., Fayol M. (1990). The temporal management of short text writing by children and adults.
European Bulletin of Cognitive Psychology, 10, 513-540 ; Fayol M., Lété B. (2012). Contributions of online studies to
understanding translation from ideas to written text. In Fayol M., Alamargot D., Berninger V. (Eds.), Translation of
thoughts to written text while composing: Advancing theory, knowledge, methods, and applications, Psychology Press, p.
289-313 ; Maggio S., Lété B., Chenu F., Jisa H., Fayol M. (2012). Tracking the mind during writing: Immediacy, delayed,
and anticipatory effects on pauses and writing ate. Reading and Writing, 25, 2131-2151.
14. Fayol M. (1999). From on-line management problems to strategies in written composition. In Torrance M., Jeffery
G. (Ed.), The cognitive demands of writing, Amsterdam University Press.
15. Limpo T., Alves R.A. (2013). Teaching planning or sentence-combining strategies: Effective SRSD interventions at
different levels of written composition. Contemporary Educational Psychology, 38, 328- 341.
16. Levelt W.J.M., Speaking: From intention to articulation, The MIT Press, 1989 ; Levelt W.J.M. (1999). Models of word
production. Trends in Cognitive Sciences, 3, 223-232.
17. Bonin P. Fayol M. (2000). Writing words from pictures: what representations are activated and when?. Memory &
Cognition, 28, 677-689 ; Pour une revue : Bonin P., Production verbale de mots, De Bœck, 2003.
18. Leuwers C. (2002). La production de phrases. In M. Fayol (Ed.), Production du langage. Traité des Sciences cognitives,
Hermes & Lavoisier, p. 107- 130.
19. Berndt R.S. (2001). Sentence production. In B. Rapp (Ed.), The handbook of cognitive neuropsychology, Psychology
Press, p. 375-396.
20. Kandel S., Hérault L., Grosjacques G., Lambert E., Fayol M. (2009). Orthographic vs. phonologic syllables in
handwriting production. Cognition, 110, 440-444 ; Van Galen G. P. (1991). Handwriting: Issues for a psychomotor
theory. Human Movement Science, 10, 165–191.
21. Delattre M., Bonin P., Barry, C. (2006). Written spelling to dictation: Sound-to-spelling regularity affects both
writing latencies and durations. Journal of Experimental Psychology: Learning, Memory, and Cognition, 32, 1330-1340 ;
Lambert E., Kandel S., Fayol M., Esperet E. (2008). The effect of the number of syllables on handwriting production.
Reading and Writing, 21, 859-883 ; Maggio S., Lété B., Chenu F., Jisa H., Fayol M. (2012). Tracking the mind during
writing: Immediacy, delayed, and anticipatory effects on pauses and writing rate. Reading and Writing, 25, 2131-2151.
22. Berninger V.W., Swanson H.L. (1994). Modifying Hayes and Flower’s model of skilled writing to explain beginning
and developing writing. In E. Butterfield (Ed.), Children’s writing: Toward a process theory of the development of skilled
writing, J.A.I. Press, p. 57-81 ; McCutchen D. (1996). A capacity theory of writing: Working memory in composition.
Educational Psychology Review, 8, 299-324.
23. Longcamp M., Velay J-L., Berninger V.W., Richard T. (2016). Neuroanatomy of handwriting and related reading and
writing skills in adults and children with and without learning disabilities: French-american connections. Pratiques, 171-
172 ; Richards T.L., Berninger V.W., Fayol M. (2012). The writing brain of normal child writers and children with writing
disabilities. Generating ideas and transcribing them through the orthographic loop. In Grigorenko E.L., Mambrino E.,
Preiss D.D. (Eds.), Writing. A mosaic of new perspectives, Psychology Press, p. 85-105.
24. Scardamalia M., Bereiter C. (1987). Knowledge telling and knowledge transforming in written composition. In
Rosenberg S. (Ed.), Reading, writing, and language learning, Cambridge University Press.
25. Fayol M. (2000). Comprendre et produire des textes écrits. L’exemple du récit. In Kail M., Fayol M. (Eds.),
L’acquisition du langage, PUF, vol. 2, p. 183-213 ; Fitzegald J. Teasley A.B. (1986). Effects of instruction in narrative
structure on children’s writing. Journal of Educational Psychology, 78, 424-432.
26. Ibid., Richards et al., 2012.
27. Graham S. (2006). Strategy instruction and the teaching of writing. In MacArthur C.A., Graham S., Fitzgerald J.
(Eds.), Handbook of writing research, The Guilford Press, p. 187-207 ; Limpo T., Alves R.A. (2013a). Teaching planning or
sentence-combining strategies: Effective SRSD interventions at different levels of written composition. Contemporary
Educational Psychology, 38, 328-341 ; Limpo T., Alves R.A. (2013b). Modeling writing development: Contribution of
transcription and self-regulation to Portuguese students’text generation quality. Journal of Educational Psychology,
105(2), 401-413.
28. Nozari N., Novick J. (2017). Monitoring and control in language production. Current Directions in Psychological
Science, 26 (5), 403-410.
29. Hooper S.R., Swartz C.W., Wakely M.B., De Kruif R.E.L., Montgomery J.W. (2002). Executive functions in elementary
school children with and without problems in written expression. Journal of Learning Disabilities, 35 (1), 57-68 ; Ardila
A., Surloff C. (2006). Dysexecutive agraphia: A major executive dysfunction sign. International Journal of Neurosciences,
116, 653-663.
30. Simon J., La langue écrite de l’enfant, PUF, 1973 ; Fayol M. (1996). La production du langage écrit. In David J.,
Plane S. (Eds.), L’apprentissage de l’écriture de l’école au collège, PUF, p. 9-36.
31. Graham S., Berninger V.W., Abbott R.D., Abbott S.P., Whitaker D. (1997). Role of mechanics in composing of
elementary school students: A new methodological approach. Journal of Educational Psychology, 89, 170-182.
32. Berninger V.W., Vaughan K.B., Abbott R.D., Abbott S.P., Rogan L.W., Brooks A., Reed E., Graham S. (1997).
Treatment of hanwriting problems in beginning writers: Transfer from handwriting to composition. Journal of
Educational Psychology, 89, 652-666 ; Jones D., Christensen C.A. (1999). Relationship between automaticity in
handwriting and students’ability to generate written text. Journal of Educational Psychology, 91, 44-49 ; Ibid., Limpo et
al., 2013.
33. Berninger V.W. (1999). Coordinating transcription and text generation in working memory during composing:
Automatic and constructive processes. Learning Disabilities Quarterly, 22, 99-112 ; Bourdin B., Fayol M. (1994). Is
written language production really more difficult than oral language production?. International Journal of Psychology,
29, 591-620 ; Bourdin B., Fayol M. (2002). Even in adults, written production is still more costly than oral production.
International Journal of Psychology, 37, 219-227.
34. Graham S., McKeown D., Kiuhare S., Harris K.R. (2012). A meta-analysis of writing instruction for students in the
elementary grades. Journal of Educational Psychology, 104, 879-896.
35. Fayol M., Miret A. (2005). Écrire, orthographier et rédiger des textes. Psychologie française, 50, 391-402 ; Kandel S.,
Perret C. (2015). How does the interaction between spelling and motor processes build up during writing acquisition?.
Cognition, 136, 325-336.
36. Fayol M., Jaffré J-P., Orthographier, PUF, 2008 ; Fayol M., Jaffré J.-P., L’orthographe, PUF, 2014 ; Fayol M., Jaffré J.-P.
(2014). Orthography and literacy in French. In JoshiR.M., Aaron P.G. (Eds.), Handbook of orthography and literacy,
Routledge.
37. Palmis S., Danna J., Velay J-L., Longcamp M. (2017). Motor control of handwriting in the developing brain: A
review. Cognitive Neuropsychology, 34 (3-4), 187-204.
38. Zesiger P., Écrire, PUF, 1995 ; Vinter A., Chartrel E. (2008). Visual and proprioceptive recognition of cursive letters in
young children. Acta Psychologica, 129, 147-156.
39. James K.H. (2010). Sensory-motor experience leads to changes in visual processing in the developing brain.
Developmental Science, 13(2), 279-288 ; James K.H. (2017). The importance of handwriting experience on the
development of the literate brain. Current Directions in Psychological Science, 26(6), 502-506 ; James K.H., Engelhardt L.
(2012). The effects of hanwriting experience on functional brain development in pre-literate children. Trends in
Neuroscience and Education, 1(1), 32-42.
40. James K.H., Jao R.J., Berninger V. (2016). The development of multileveled writing systems of the brain. In
MacArthur C.A., Graham S., Fitzgerald J. (Eds.), Handbook of writing research (2nd ed.), The Guilford Press, p. 116-129 ;
Graham S., Santangelo T. (2014). Does spelling instruction make students better spellers, readers, and writers? A meta-
analytic review. Reading and Writing, 27(1), 1703-1743 ; Graham S. (2000). Should the natural learning approach
replace traditional spelling instruction. Journal of Educational Psychology, 92, 235–247.
41. Fayol M., Jaffré J.-P., L’orthographe, PUF, 2014.
42. Alamargot D., Fayol M. (2009). Modelling the development of written composition. In Beard R., Myhill D., Nystrand
M., Riley J. (Eds.), Handbook of writing development, Sage, p. 23-47 ; Fayol M., Foulin J-N., Maggio S., Lété B. (2011).
Towards a dynamic approach of how children and adults manage text production. In Grigorenko E., Mambrino E.,
Preiss D.D. (Eds.), Handbook of writing: a mosaic of perspectives, Psychology Press.
43. Hickmann M. (2000). Le développement de l’organisation discursive. In Kail M., Fayol M. (Eds.), L’acquisition du
langage. Le langage en développement au-delà de trois ans, PUF, p. 82-115.
44. Goigoux R. (dir.), L’influence des pratiques de la lecture et de l’écriture sur la qualité des apprentissages au cours
préparatoire, 2016. Rapport de recherche en ligne : http://ife.ens-lyon.fr/ife/recherche/lire-ecrire ; Brissaud C., Pasa L.,
Ragano S., Totereau C. (2016). Effets des pratiques d’enseignement de l’écriture en cours préparatoire. Revue française
de pédagogie, 196, 85-100.
45. Sénéchal M. (2017). Testing a nested skills model of the relations among invented spelling, accurate spelling, and
word reading, from kindergarten to grade 1. Early Child Development and Care, 187(3-4), 358-370 ; Sénéchal M. (2018,
14-15 mars). L’écriture inventée, la lecture et l’orthographe. In CNESCO. Conférence de consensus Écrire et rédiger. Paris.
46. Conrad N.J. (2008). From reading to spelling and spelling to reading: Transfer goes both ways. Journal of
Educational Psychology, 100, 869-878 ; Graham S., Santangelo T. (2014). Does spelling instruction make students better
spellers, readers, and writers? A meta-analytic review. Reading and Writing, 27(1), 1703-1743.
47. Fayol M. (2015). From language to text: The development and learning of translation. In MacArthur C.A., Graham
S., Fitzgerald J. (Eds.), Handbook of writing research (2nd ed.), The Guilford Press, p. 130-143.
48. Costermans J., Fayol M. (Eds.), Processing interclausal retionships. Studies in the production and comprehension of
text, Laurence Erlbaum Ass. Inc., 1997 ; Fayol M., Carré M., Simon-Thibult L. (2014). Enseigner la ponctuation :
comment et avec quels effets ?. Le français aujourd’hui, 187, 31-40.
49. Ahmed Y., Wagner R.K., Lopez D. (2014). Developmental relations between reading and writing at the word,
sentence, and text levels: A latent change score analysis. Journal of Educational Psychology, 106(2), 419-434 ; Kent S.C.,
Wanzek J. (2016). The relationship between component skills and writing quality and production across
developmental levels : A meta-analysis of the last 25 years. Review of Educational Research, 86(2), 570-601.
50. Thévenin M.G, Totereau C., Fayol M., Jarousse J.P. (1999) L’apprentissage/enseignement de la morphologie écrite
du nombre en français. Revue française de pédagogie, 126, 39-52 ; Totereau C., Thévenin M-T., Fayol M. (1997). The
development of the number understanding of number morphology in written French. In Perfetti C., Rieben L., Fayol
M. (Eds.), Learning to spell, Lawrence Erlbaum Associates Publishers, 97-114.
51. Voir néanmoins la recherche conduite par Linda Allal concernant l’orthographe et la composition écrite : Allal L.,
Köhler D.B., Rieben L., Barbey Y. R., Saada-Robert M., Wegmuller E., Apprendre l’orthographe en produisant des textes,
Éditions universitaires, 2001.
4
Compter et penser-raisonner
l’imaginait Piaget chez les bébés et les jeunes enfants – bien avant l’école –
et (b) des incompétences plus tardives, persistantes, chez les enfants plus
mathématiques
notamment le comptage. »
enfant
Zoom sur
Zoom sur…
d’utilisation. »
Zoom sur
Zoom sur…
a. Une aire des maths commune aux bébés, aux enfants et aux
experts
On sait que des experts en mathématiques réalisant de l’algèbre24
activent les neurones du SIP. Une autre expérience remarquable25
montre que les régions du cerveau activées aussi bien chez nous que
chez un calculateur prodige allemand, Rüdiger Gam, lors de calculs
difficiles (par exemple, à combien est égal 32×15 ?), sont non pas des
aires du langage, comme certains l’avaient supposé, mais des aires
occipitales, pariétales et frontales.
C’est aussi l’activation de ces régions pariétales, notamment le SIP,
et frontales qui est observée dans les études d’imagerie cérébrale
sur le nombre chez le bébé et l’enfant, qu’il s’agisse de tâches non
symboliques (comme la tâche des jetons de Piaget), symboliques ou
arithmétiques26. Nous l’avons également confirmé dans une méta-
analyse d’Imagerie par Résonance Magnétique fonctionnelle (IRMf)
réalisée sur plusieurs centaines d’enfants de pays différents dans des
tâches numériques variées27.
Zoom sur…
cognitif. »
Pistes de pratiques
Pistes de pratiques
Pour clore cette section sur le nombre et les maths, il reste, à propos
de Piaget, une question théoriquement et historiquement
importante. Elle l’est aussi, pratiquement, pour les mathématiques à
l’école. Si la théorie piagétienne des stades n’est plus adéquate, le
cerveau du bébé ayant déjà un sens approximatif du nombre43 et
même des capacités arithmétiques exactes pour des petits ou
grands nombres44, suivies de principes de comptage dès 3 ans45, bien
avant le stade logico-mathématique du nombre de Piaget (6-7 ans),
comment expliquer alors les observations de Piaget que personne
ne conteste et qui restent, il faut bien le dire, passionnantes : en
l’occurrence pour la tâche des jetons (nuages ou plutôt alignements
de points), le fait que l’enfant jusqu’à 6-7 ans – tout « bébé
mathématicien » qu’il ait pu être – répond erronément qu’il y en a
plus là où c’est plus long ? Testez-le en classe ou autour de vous, c’est
un résultat très robuste.
Zoom sur…
chez l’enfant. »
la logique
Nous avons tous fait, étant petits, par jeu et par passion, des
catégories ou collections d’objets divers : petites voitures, soldats,
perles, etc. On continue d’ailleurs à l’âge adulte chacun chez soi ou à
son travail et, lorsqu’il s’agit de science, on appelle cela des
« taxinomies ». On en apprend beaucoup à l’école. De belles doubles
pages en couleur des dictionnaires les illustrent, de même que des
affiches sur les murs des classes. Depuis Carl von Linné (1707-1778),
les taxinomies des plantes et des animaux sont sans doute les plus
célèbres. La visite de sa maison près d’Uppsala, en Suède, est à cet
égard émouvante : on y découvre, dans le concret du quotidien, des
étagères et petits casiers de bois qui correspondent aux catégories
devenues, dans l’abstrait et pour l’histoire, des taxinomies
universelles. Une fois de plus, c’est à Piaget que l’on doit d’avoir
ramené cette problématique très générale, la catégorisation, à la
psychologie de l’enfant69.
marguerites). »
Zoom sur
Zoom sur…
Comme pour le nombre, après Piaget, durant les décennies 1980 et 1990,
des capacités beaucoup plus précoces de catégorisation logique chez le
jeune enfant et le bébé ont été découvertes. Il y a déjà le constat de
Piaget74 lui-même, évoqué ci-dessus. Plutôt que de piéger l’enfant
d’école maternelle sur les extensions perceptives des A et des A’, Piaget,
dans ses derniers travaux, lui présentait un modèle figurant clairement
l’inclusion : un tout B représenté par un cercle et séparé en deux parties A
et A’ au moyen d’une ligne. Il faisait alors raisonner l’enfant, pour les
mêmes objets (toujours les marguerites et les roses, par exemple), sur
leur propriété commune (B) et sur leurs propriétés différenciées (A et A’).
Dans ces conditions, dès 5 ans l’enfant manifeste qu’il a très bien compris
l’inclusion de la sous-classe des A (comme des A’) dans la classe des B. À
partir d’une tâche de choix orienté (un peu comme un « QCM d’objets »),
j’ai moi-même démontré75 qu’au même âge, l’enfant de grande section
de maternelle est capable de regrouper (trier) les objets (animaux,
meubles, véhicules, vêtements, nourriture, etc.) selon un mode de
catégorisation taxinomique, c’est-à-dire fondé sur un critère général
d’inclusion logique. Ce critère est déjà indépendant des proximités ou
contiguïtés spatiales (scènes) ou temporelles (scripts) entre les objets de
la vie quotidienne (par exemple, l’enfant qui regroupe un lion et une
poule, jamais observés ensemble, parce qu’ils sont de la même catégorie
générale des animaux, ou encore un fauteuil de plage et une commode
de chambre parce qu’ils sont des meubles, etc.,).
D’autres chercheurs sont allés plus loin encore et ont trouvé des traces
de catégorisation taxinomique dans les activités perceptives des bébés76.
En outre, à partir d’observations très fines de séquences de manipulation
d’objets, Jonas Langer77 a décrit l’existence d’une protologique des
classes dès la première année de la vie du bébé, entre 6 et 12 mois. Cette
logique est dite « pragmatique » dans le sens où elle n’existe que dans les
actions du bébé. Par ailleurs, il est maintenant établi que les bébés
manifestent au niveau de leurs réactions visuelles des capacités de pur
raisonnement logique78. Dans cette étude, des bébés de 12 mois
manifestaient des attentes visuelles très précises à propos d’événements
à venir. Ils prédisaient parfaitement ces événements, comme de petits
scientifiques, en fonction de variables qu’ils manipulaient mentalement
de façon systématique et rationnelle : le nombre d’objets, leur
arrangement physique et leur temps de disparition. Les chercheurs en
ont conclu que les réactions visuelles des bébés sont formellement
cohérentes avec celles d’un système statistique bayésien (probabiliste et
déductif) capable d’abstraire des principes généraux sur le mouvement
des objets. D’autres études, menées dans le même esprit, ont révélé que
les bébés utilisent déjà des patterns statistiques pour tester des
hypothèses causales à propos de séries d’images, de phrases parlées,
etc. Et c’est grâce à ce cerveau « proto-logique et mathématique » – en
apparence passif mais très actif et lucide – que le monde vient aux
bébés79.
fronts. »
souvent inconsciemment. »
travaillait. »
Conclusion
Les Essentiels
Les Essentiels
raisonnement mathématique
mathématiques
1. Feigenson L., Dehaene S., Spelke E. (2004). Core systems of number. Trends in Cognitive Sciences, 8(7), 307-14.
2. Cantlon J.F. et al. (2006). Functional imaging of numerical processing in adults and 4-y-old children. PLoS Biology,
4(5), e125.
3. Prado J., Mutreja R., Booth J.R. (2014). Developmental dissociation in the neural responses to simple multiplication
and subtraction problems. Developmental Science, 17(4), 537-52.
4. Amalric M., Dehaene S. (2016). Origins of the brain networks for advanced mathematics in expert mathematicians.
PNAS, 113(18), 4909-17.
5. Dehaene S., Cohen L. (2007). Cultural recycling of cortical maps. Neuron, 56(2), 384-98.
6. Feigenson L., Libertus M.E., Halberda J. (2013). Links Between the Intuitive Sense of Number and Formal
Mathematics Ability. Child Development Perspectives, 7(2), 74-79.
7. Butterworth B. (2010). Foundational numerical capacities and the origins of dyscalculia. Trends in Cognitive Sciences,
14(12), 534-41.
8. Devine A. et al. (2013). Gender differences in developmental dyscalculia depend on diagnostic criteria. Learning and
Instruction, 27, 31-39.
9. Beilock S.L. et al. (2010). Female teachers’ math anxiety affects girls’ math achievement. PNAS, 107(5), 1860-3.
10. Levine S.C. et al. (2010). What counts in the development of young children’s number knowledge?. Developmental
psychology, 46(5), 1309-1319.
11. Siegler R.S. (2016). Magnitude knowledge: the common core of numerical development. Developmental Science,
19(3), 341-61.
5
L’attention
1
améliorerait cette capacité serait l’éducation par excellence » . On doit cette
e
du XIX siècle, également connu pour sa définition de l’attention reprise depuis
l’attention. L’attention est la prise de possession par l’esprit, sous une forme
claire et vive, d’un objet ou d’une suite de pensées parmi plusieurs qui
Un bon siècle plus tard, nous devons bien admettre que la première
bien d’elle qu’il s’agit à chaque fois, semblent omniprésents dans une époque
où les sollicitations, l’information et les stimulations diverses n’ont jamais
à grand renfort d’intelligence artificielle pour nous proposer sans cesse des
2
contenus de mieux en mieux conçus pour la capturer et surtout, la retenir .
L’attention, cette fonction cérébrale dont l’une des missions principales est
de faire le tri entre tous ces possibles pour consacrer notre « temps de
cerveau disponible » à ce qui est vraiment pertinent, n’a jamais été aussi
nécessaire et sollicitée.
secondes sur Internet, une grande bascule est d’ailleurs en train de s’opérer
c’est ? Parce que James n’a pas totalement raison : tout le monde sait « ce
que cela fait » d’être attentif, mais peu savent vraiment ce qu’est
théorique que pratique. C’est l’objet de ce chapitre, qui vise à vous faire part
3
cerveau .
1 L’attention en classe
Pistes de pratiques
Pistes de pratiques
L’attention dont il est question en classe est donc surtout celle qui
permet de privilégier des phénomènes mentaux internes comme la
pensée ou l’imagination. Pour ne pas la confondre avec l’attention
sélective « sensorielle » – qui permet de chercher ses chaussettes
dans un tiroir –, les chercheurs attachés au concept d’attention ont
choisi de lui donner un nom différent : l’attention exécutive, qui
sélectionne et stabilise des processus mentaux, plutôt que des
perceptions sensorielles.
Pour bien comprendre ce dont il s’agit, je vous propose de vous
intéresser à un test très classique de la psychologie cognitive, le test
de Stroop6, au cours duquel le participant voit s’afficher sur un écran
des noms de couleurs, eux-mêmes écrits en couleur : par exemple, le
mot JAUNE écrit en vert ou le mot ROUGE écrit en rouge. L’exercice
consiste simplement à nommer le plus vite possible la couleur des
lettres, ce qui trouble considérablement les personnes qui savent
bien lire quand le mot écrit à l’écran n’est pas celui de la couleur des
lettres (le mot JAUNE écrit en vert, par exemple). Car spontanément,
un bon lecteur lit et prononce mentalement ou oralement le mot qui
s’affiche sous ses yeux selon un processus très automatisé de
conversion grapho-phonémique. Pour réussir le test de Stroop, ce
lecteur doit s’efforcer d’inhiber le processus spontané de lecture
pour prononcer à la place le nom de la couleur : « vert » et non
« jaune ».
Pistes de pratiques
l’attention
ait lieu. »
faire. »
ignorés. »
La raison pour laquelle ce film est devenu viral, c’est que de très
nombreux spectateurs ne voient pas un acteur traverser la scène
déguisé en gorille, et se tambouriner la poitrine face caméra. Et si
c’est votre cas, je vous rassure tout de suite : c’est le signe que votre
système attentionnel top-down fonctionne bien ! Il a en effet
pleinement joué son rôle car les joueurs blancs se font des passes
assez rapidement et se déplacent, et la principale difficulté consiste
à faire abstraction des joueurs habillés de noir12. Votre cortex
préfrontal « chercheur de Charlie » a résolu le problème en modulant
l’activité de votre cortex visuel pour le rendre plus sensible aux
formes claires et moins sensible aux formes sombres, qui n’ont pas
été traitées de manière détaillée par le cerveau – souvenez-vous de
l’exemple du réacteur d’avion. Voilà donc comment opère le
contrôle « volontaire » de l’attention : dès que nous cherchons à faire
quelque chose, cette intention établit une hiérarchie entre tous les
signaux qui parviennent à nos sens et ceux qui ne sont pas jugés
importants pour cette tâche sont autant que possible ignorés. C’est
bien ce qu’écrivait déjà Nicolas Malebranche en 1674 : “l’esprit
n’apporte pas une égale attention à toutes les choses qu’il
aperçoit”13.
couramment associée. »
Pistes de pratiques
Pistes de pratiques
Il peut être très utile d’amener les élèves à prendre l’habitude d’agir
toujours en ayant très clairement en tête ce qu’ils cherchent à faire. Par
exemple, dans notre programme ATOLE, nous apprenons à chaque élève
à prendre successivement deux postures : d’abord celle de « Maximoi »,
qui face à une tâche complexe, commence par réfléchir pour la
décomposer en une suite de « mini-missions » simples pour lui et à
l’objectif clair et à court-terme. Il adopte ensuite la posture de
« minimoi » qui accomplit chacune de ces mini-missions les unes après
les autres. Pour prendre un exemple concret, la relecture d’une rédaction
pourra passer par une étape de correction des accords grammaticaux,
puis par une étape de vérification de l’orthographe lexical, etc., avec un
découpage qui dépend de ce que cet élève en particulier a maitrisé. Pour
un adulte ou un élève plus vieux ayant une bonne maitrise de la langue
française, sa première mini-mission consistera par exemple à corriger
d’éventuelles fautes de style, une deuxième mini-mission consistera à
rechercher d’éventuelles fautes d’orthographe ou de grammaire, etc.,.
dès que l’attention risque de se perdre dans des objectifs multiples, cette
méthode permet de ramener autant que possible le système exécutif
dans un mode de fonctionnement qui lui convient bien : avec une
dissociation la plus claire possible entre d’une part les informations
pertinentes pour la tâche à réaliser et les distracteurs d’autre part.
3 Attention et intention
Zoom sur
Zoom sur…
Pistes de pratiques
Le programme ATOLE
l’attention. »
Zoom sur
Zoom sur…
5 Un peu de distraction
Pistes de pratiques
Pistes de pratiques
Conclusion
Les Essentiels
Les Essentiels
1. James W., “the faculty of voluntarily bringing back a wandering attention, over and over again, is the very root of
judgment, character, and will […]. An education which should improve this faculty would be the education par
excellence”, The Principles of Psychology, Holt, 1890.
2. Citton Y. (Ed.), L’économie de l’attention. Nouvel horizon du capitalisme ?, La Découverte, 2014.
3. Tout ce qui est expliqué rapidement dans ce chapitre l’est de manière beaucoup plus exhaustive dans mes deux
ouvrages sur l’attention à destination du grand public dont voici les références : Lachaux J. P., Le cerveau attentif.
Contrôle, maitrise, lâcher-prise. Odile Jacob, 2011 ; Lachaux J. P., Le cerveau funambule. Comprendre et apprivoiser son
attention grâce aux neurosciences, Odile Jacob, 2015.
4. “The essence of attention as a conscious process is an increase in the clearness on one idea or a group of ideas at
the expense of others”: Pillsburry W. B., L’attention, Doin, 1906.
5. James W., The principles of psychology, Holt, 1890.
6. Stroop J. R. (1935). Studies of inference in serial verbal reactions. Journal of Experimental Psychology, 18, 643-662.
7. Ce type d’enregistrements cérébraux est effectué à l’aide d’électrodes placées directement dans le cortex chez des
patients à des fins thérapeutiques. Ce sont les enregistrements les plus précis que l’on puisse réaliser d’un cerveau
humain en activité, et toutes les précautions méthodologiques sont bien sûr prises à fin d’assurer que les conclusions
obtenues sont également valables chez un sujet en bonne santé.
8. Mainy N., Kahane P., Minotti L., Hoffmann D., Bertrand O., Lachaux J. P. (2007). Neural correlates of consolidation in
working memory. Human Brain Mapping, 28(3), 183-193 ; voir aussi : Jensen O., Kaiser J., Lachaux J. P. (2007). Human
gamma-frequency oscillations associated with attention and memory. Trends in Neurosciences, 30(7), 317-324.
9. Jung J., Mainy N., Kahane P., Minotti L., Hoffmann D., Bertrand O., Lachaux J. P. (2008). The neural bases of
attentive reading. Human Brain Mapping, 29(10), 1193-1206.
10. Rensink R. A., O’Regan J. K., Clark J. J. (1997). To see or not to see: The need for attention to perceive changes in
scenes. Psychological Science, 8(5), 368-373.
11. Corbetta M., Shulman G. L. (2002). Control of goal-directed and stimulus-driven attention in the brain. Nature
Reviews Neuroscience, 3(3), 201.
12. Chabris C., Simons D., The invisible gorilla: And other ways our intuitions deceive us, Harmony, 2011.
13. Malebranche N., De la recherche de la vérité, 1674, livre 6 chapitre 2.
14. Tanji J. et al. (2007). Concept-based behavioral planning and the lateral prefrontal cortex. Trends in Cognitive
Sciences, 11(12), 528-34.
15. Watanabe M. (1996). Reward expectancy in primate prefrontal neurons. Nature, 382, 629-32 ; je renvoie
également le lecteur à l’article de Luis Pessoa sur le lien entre motivation et cognition : Pessoa L. (2008). On the
relationship between emotion and cognition. Nature Reviews Neuroscience, 9(2), 148-58.
16. Sakai K. (2008). Task set and prefrontal cortex. Annual Review of Neuroscience, 31, 219-245.
17. Desimone R., Duncan J. (1995). Neural mechanisms of selective visual attention. Annual Review of
Neuroscience, 18(1), 193-222.
18. Rees G. et al. (1997). Modulating irrelevant motion perception by varying attentional load in an unrelated task.
Science, 278(5343), 1616-9.
19. Bruya B. (Ed.), Effortless attention: A new perspective in the cognitive science of attention and action, MIT Press, 2010.
20. Lachaux J.P., Le cerveau funambule. Comprendre et apprivoiser son attention grâce aux neurosciences, Odile Jacob,
2015.
21. Fox M. D., Snyder A. Z., Vincent J. L., Corbetta M., Van Essen D. C., Raichle M. E. (2005). The human brain is
intrinsically organized into dynamic, anticorrelated functional networks. PNAS, 102(27), 9673-9678.
22. Shiffrin R. M., Schneider W. (1977). Controlled and automatic human information processing: II. Perceptual
learning, automatic attending, and a general theory. Psychological Review, 84, 127-190 ; Hirst W. et al. (1980). Dividing
attention without alternation or automaticity. Journal of Experimental Psychology: General, 109, 98–117.
23. Gottlieb J. (2007). From thought to action: the parietal cortex as a bridge between perception, action, and
cognition. Neuron, 53(1), 9-16.
24. Une région du lobe pariétal appelée LIP, correspondant à la partie latérale (L) du sillon intrapariétal (IP), possède
des neurones dont l’activité ne signale pas simplement la présence ou l’absence d’une forme ou d’un mouvement
particulier; mais surtout, lorsqu’elle est élevée, que l’individu va orienter son attention vers cette région de l’espace.
Autrement dit, il suffirait de mesurer dans votre cerveau l’activité de tous les neurones de cette région pour deviner,
sans trop se tromper, où va s’orienter votre attention l’instant d’après. Et comme la nature est bien faite, ces neurones
sont voisins d’autres neurones très impliqués dans le déplacement du regard, ce qui permet au cerveau de
coordonner facilement les déplacements du regard avec ceux de l’attention, avec l’aide d’une région sous-corticale
répondant au joli nom de colliculus supérieur.
25. Lachaux J.P., Le cerveau attentif. Contrôle, maitrise, lâcher-prise, Odile Jacob, 2011.
26. Damasio A. R., The Feeling of What Happens, Harcourt Brace, 1999.
27. Rappelons quand même que le mot distraction vient du mot latin distrahere (déchirer) : l’attention est alors
tiraillée entre « ce qu’on est en train de faire » et « ce qu’on devrait aussi faire », ce qui peut laisser l’impression
désagréable d’un esprit déchiré).
28. Olds J. Milner P. (1954). Positive reinforcement produced by electrical stimulation of septal area and other regions
of rat brain. Journal of Comparative Physiology and Psychology, 47(6), 419-27. Les régions concernées étaient
principalement les noyaux du septum et le nucleus acumbens.
29. Nous pouvons nous inspirer des plongeurs qui pêchent des perles en apnée. Ces pêcheurs remontent
régulièrement à la surface pour reprendre leur respiration, et hors de l’eau décident du prochain endroit qu’ils vont
explorer (ce qu’ils vont faire dans la minute qui suit). Une fois sous l’eau, ils nagent précisément vers l’endroit qu’ils
ont choisi, regardent s’ils voient une perle et remonte (phase d’exécution), et ainsi de suite. Planification, exécution,
planification, exécution… sur des durées courtes et avec à chaque fois un objectif très clair.
30. Arnsten A. F. (2009). Stress signalling pathways that impair prefrontal cortex structure and function. Nature
Reviews Neuroscience, 10(6), 410-22.
focus
La pleine conscience
Jusqu’à ces dernières années, elle était surtout une affaire d’adultes.
Mais de nombreuses codifications de ces apprentissages à la
méditation, spécifiquement destinées aux enfants2, ont été
récemment proposées, et leur intérêt validé. L’expérience des
psychologues praticiens auprès de leurs jeunes patients anxieux,
comme celle des enseignants qui en proposent une forme simplifiée
dans leurs classes, est que les enfants adoptent facilement les
exercices proposés et adaptés à leur manière de comprendre la
distraction ou l’inquiétude. Les exercices se font à peu près toujours
en groupe. Ils sont brefs et incluant tous les élèves, s’il s’agit d’une
simple sensibilisation à l’école ou au collège, par exemple des
« temps calmes » de quelques minutes, en début de travail ou
lorsque l’attention fléchit, durant lesquels on se centre ou se
recentre sur une cible attentionnelle simple, respiration ou sons. Ils
sont plus longs et hors des horaires de classe s’il s’agit d’un
apprentissage approfondi, réunissant alors une dizaine d’enfants ou
adolescents de même classe d’âge, dans un cycle de séances
hebdomadaires de 30 mn à 2 h, pendant 2 à 3 mois.
Contrairement à certaines critiques, il ne s’agit pas de formater les
enfants, ou de détourner les adultes qui en ont la charge de
s’interroger aussi sur les causes de leur distraction ou de leur
anxiété. La méditation ne prétend pas se substituer à une thérapie,
ni à quoi que ce soit d’autre, mais simplement s’inscrire dans les
composantes d’un mode de vie adapté, se rangeant aux côtés, par
exemple, d’une activité physique régulière, d’une alimentation
équilibrée, de contacts fréquents avec la nature, etc., toutes choses
dont les bienfaits sur les enfants (et les adultes) sont largement
attestés.
Et puis, l’intérêt de la méditation, sous cette forme simple et
accessible de la pleine conscience, se situe aussi dans la protection
qu’elle offre face à des perturbations liées à notre société
d’hyperconsommation, notamment les perturbations liées aux sur-
sollicitations : l’exposition quotidienne, notamment en milieu urbain,
à une pléthore de publicités, d’images, d’écrans, d’intrusions
attentionnelles, sources de dispersion, est considérée par beaucoup
de chercheurs comme un facteur aggravant des troubles
attentionnels et émotionnels. Une pratique méditative régulière
offre sans doute une forme de protection aux enfants ; protection,
là encore, à compléter par l’implication directe des parents,
notamment sur l’exposition excessive aux écrans.
Last but not least, comme le meilleur moyen de motiver un enfant à
méditer, que l’on soit parent ou enseignant, c’est de méditer à ses
côtés, la pleine conscience est une activité rapprochant adultes et
enfants, et faisant du bien aux uns comme aux autres. Il serait
dommage de s’en priver…
La mémoire
pas le même aux différents âges de la vie. Ce point est bien sûr crucial lorsque
liens avec la maturation cérébrale. Enfin, la quatrième partie est plus pratique
cadre éducatif.
l’information. »
perceptive
chez l’enfant
1 Mémoire implicite
2 Mémoire sémantique
Zoom sur
Zoom sur…
L’amnésie infantile
Zoom sur
Zoom sur…
La mémoire prospective
5 La mémoire de travail
Zoom sur
Zoom sur…
communication au quotidien
6 La métacognition et la métamémoire
7 Mémoire et cerveau
cognitif particulier. »
1 Encodage et récupération
Pistes de pratiques
Pistes de pratiques
Zoom sur
Zoom sur…
2 Consolidation
Conclusion
La mémoire est avant tout une structure dynamique, mouvante,
changeante, qui s’appuie sur des réseaux de structures cérébrales
dotées d’une grande plasticité, notamment au cours de l’enfance et
de l’adolescence, mais aussi chez l’adulte. Cette mémoire plurielle –
que ce soient ses mécanismes qui favorisent les apprentissages ou
ses contenus qui forgent à la fois l’identité personnelle et le lien
social – est un capital précieux. Elle est fragile, sensible à l’évolution
de notre environnement et nécessite un soin particulier, une
éducation lors des premières années, quand les apprentissages sont
nombreux, comme elle mérite une attention tout au long de la vie.
Les Essentiels
Les Essentiels
1. Deliens G., Peigneux P. (2011). Sommeil et mémoire, In Billiard M., Dauvilliers Y. (Ed.), Les troubles du sommeil,
Elsevier Masson, p. 73-82.
7
additionner les 10 billes aux 30 billes pour découvrir que Joanne en a 40), (b)
1
cerveau : la mémoire de travail, l’inhibition et la flexibilité cognitive . Sur la
2
le raisonnement . Dans ce qui suit, nous présenterons ces trois fonctions
développement
spécifiquement à l’adolescence. »
Zoom sur
Zoom sur…
Le développement cérébral
2 Mémoire de travail
3 Flexibilité cognitive
1 Développement cognitif
Zoom sur
Zoom sur…
et professionnelle future
2 Apprentissages scolaires
Pistes de pratiques
Pistes de pratiques
classe
Pistes de pratiques
Pistes de pratiques
en classe
Conclusion
Les Essentiels
Les Essentiels
Facteurs socioéconomiques et
cerveau
1. Walker S. P. et al. (2007). Child development: Risk factors for adverse outcomes in developing countries. Lancet,
369(9556), 145-157.
2. Matthews K. A., Gallo L. C. (2011). Psychological perspectives on pathways linking socioeconomic status and physical
health. Annual Review of Psychology, 62, 502-530 ; Buckhalt J. A., El-Sheikh M., Keller P. (2007). Children’s sleep and
cognitive functioning: Race and socioeconomic status as moderators of effects. Child Development Perspectives, 78(1),
213-231.
3. Blair C., Raver C. C. (2016). Poverty, stress, and brain development: New directions for prevention and intervention.
Academic Pediatrics, 16(3), 30-36.
4. Berkowitz T., Schaeffer M., Maloney E. (2015). Math at home adds up to achievement in school. Science, 350(6257),
196-198.
5. Merz E. C., Tottenham N., Noble K. G. (2017). Socioeconomic status, amygdala volume, and internalizing symptoms
in children and adolescents. Journal of Clinical Child & Adolescent Psychology, 47(2), 312-323.
6. Lukowski A. F. et al. (2010). Iron deficiency in infancy and neurocognitive functioning at 19 years: evidence of long-
term deficits in executive function and recognition memory. Nutritional Neuroscience, 13(2), 54-70.
7. Gianaros P. J. et al. (2008). Potential neural embedding of parental social standing. Social Cognitive and Affective
Neuroscience, 3(2), 91-96.
8. Ibid., Matthews et al., 2011 ; Buckhalt et al., 2007.
9. Ibid., Blair et al., 2016.
10. Ibid., Blair et al., 2016.
11. Ibid., Gianaros et al., 2008.
12. Ibid., Berkowitz et al., 2015.
13. Diekelmann S., Born J. (2010). The memory function of sleep. Nature Reviews Neuroscience, 11, 114-126.
14. Ibid., Buckhalt et al., 2007.
15. Hunter R. G. (2012). Epigenetic effects of stress and corticosteroids in the brain. Frontiers in Cellular Neuroscience,
6(18).
16. Iuculano T. et al. (2015). Cognitive tutoring induces widespread neuroplasticity and remediates brain function in
children with mathematical learning disabilities. Nature Communication, 6, (8453).
8
La métacognition et l’auto-évaluation
suffit pas qu’un sujet au programme soit enseigné, pour que les actions
faire ce travail ? Est-ce que j’en suis capable ? Est-ce que ce type d’exercice
est « pour moi » ? La réponse à ces questions préalables est donnée par la
tâche, ou le sentiment de pouvoir l’accomplir), mais aussi par l’idée que l’on a
d’apprendre. »
vaut la peine. »
(monitoring) de l’activité
évaluations prédictives
controverses
cognition
exceptionnels. »
pédagogie
Les travaux d’Asher Koriat et son équipe ont révélé l’importance des
sentiments engendrés par une activité cognitive (par exemple un
problème de mathématiques). C’est un sentiment de difficulté qui
motive la décision de traiter ou non le problème et module l’effort
requis. C’est le sentiment de progresser qui pousse à persévérer.
C’est le sentiment d’avoir obtenu un résultat correct qui conduit à
arrêter l’effort24. À ces sentiments « noétiques », (c’est-à-dire liés à
l’acquisition de connaissance) centrés sur la tâche, viennent s’ajouter
des sentiments d’efficacité personnelle centrés sur la personne de
l’agent dont nous reparlerons plus bas (III.4).
persévérer. »
25
explicites-conscients-contrôlés d’autre part . »
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les heuristiques qui
forment l’envers inconscient des sentiments cognitifs tirent leurs
indices non pas du contenu d’apprentissage, mais de son
« véhicule », c’est-à-dire de la réalisation matérielle des opérations
considérées, comme la rapidité avec laquelle elles sont traitées, ou
l’ampleur de la réponse neuronale à une question donnée. Les
sentiments auxquels elles donnent lieu ont un ressenti affectif, c’est-
à-dire une valence de plaisir (comme le sentiment d’être dans le vrai)
ou de déplaisir (comme le sentiment d’incertitude ou d’erreur).
Parmi les heuristiques qui déterminent le sentiment de savoir, on
peut citer l’heuristique de fluence – la rapidité d’une réponse prédit
la correction26 et la cohérence entre les représentations évoquées
par une question27. Plusieurs heuristiques peuvent se combiner, et
donner lieu à un sentiment noétique unique qui intègre toutes les
informations prédictives28.
À l’heure où l’on découvre la capacité du cerveau statisticien à
prédire tout ce qui peut l’être – ce qu’on appelle « le codage
prédictif » -, la multiplicité des heuristiques prédictives qui gèrent le
contrôle et le suivi de l’agir cognitif n’étonne plus aujourd’hui29. Les
sentiments noétiques forment, selon l’expression souvent employée
dans la littérature, une « tribu » bigarrée30. Dans une tâche de
lecture, on distinguera le sentiment de fluence phonologique du
sentiment de fluence conceptuelle ; le premier est lié à la facilité
d’apparier un mot écrit à sa prononciation orale ; le second est le
sentiment de comprendre l’enchainement des significations d’un
mot à l’autre. Dans un exercice de rappel mémoriel, on distinguera le
sentiment prédictif de savoir ou de ne pas savoir comment répondre
à une question, du sentiment rétrospectif d’avoir ou non retrouvé le
« bon » terme, celui que l’on cherchait. Le sentiment de familiarité ou
d’étrangeté, le sentiment de facilité, le sentiment de comprendre, la
confiance dans sa perception, dans sa résolution de problème, la
sensibilité à la beauté d’un poème ou d’un tableau, le sentiment de
confusion, l’impression d’avoir un mot au bout de la langue,
complètent le tableau des heuristiques prédictives et de leur
ressenti.
Zoom sur…
pédagogue. »
Les sentiments métacognitifs ont un rôle stratégique dans tout
apprentissage : ils déterminent le niveau d’effort que l’élève va
accepter de consacrer à la tâche, la maitrise de son progrès dans la
tâche, l’évaluation rétrospective de son succès, et la motivation
finale pour prendre des décisions nouvelles : si le résultat est jugé
satisfaisant, le mémoriser pour de nouveaux usages ; sinon, (si les
circonstances sont propices) trouver une autre stratégie pour réussir
la tâche. Que les circonstances soient propices, que les sentiments
métacognitifs soient favorables à l’effort et à la persistance,
dépendent en grande partie d’une planification adaptée des
activités par le maitre.
Adapter la difficulté de l’exercice à ce que l’apprenant sait déjà faire,
trouver le bon compromis entre l’ennui de l’extrême fluence et
l’incompréhension de la dysfluence, sont des objectifs
fondamentaux du pédagogue. Les buts d’apprentissage évoluent au
fil du temps en fonction de la « zone proximale de développement »
des élèves, c’est-à-dire des nouveaux buts qu’ils peuvent atteindre, à
l’aide du maitre ou d’un autre élève plus avancé, étant donné les
compétences qu’ils ont déjà acquises31.
Les buts de l’élève, on le sait, ne coïncident pas toujours avec les
objectifs de l’enseignant. Le suivi par l’élève d’une action cognitive
particulière dépend à son tour de ses propres objectifs – lesquels ne
sont pas toujours explicites. L’enseignant a tout avantage à anticiper
ces divergences possibles, afin de les identifier dès que possible. Le
malentendu sur les objectifs risque de s’approfondir au fil du temps,
et de créer des blocages parfois insurmontables.
Zoom sur
Zoom sur…
Zoom sur
Zoom sur…
Comment savoir si l’élève a bien compris un texte après l’avoir lu, qu’il
s’agisse d’un article de journal (ou de l’énoncé d’un exercice
mathématique) ? L’élève peut avoir un sentiment de compréhension
illusoire s’il éprouve un sentiment de facilité lié à la lecture superficielle :
retrouver dans le texte des mots familiers, (ou des symboles déjà utilisés)
élève la confiance d’avoir compris ce qu’il y a à comprendre, lors même
que la structure du texte, la hiérarchie des raisons (ou des opérations
symboliques) n’ont en fait pas été repérées. Le niveau de compréhension
adapté dépend de l’engagement dans l’activité de construction du sens.
Comment aider l’élève à s’y engager, et à évaluer de manière autonome
sa compréhension d’un texte ou d’une tâche ? Enseigner explicitement
les « bonnes stratégies » divise l’attention de l’élève et ne favorise donc
pas la compréhension. Il est souvent jugé préférable de construire
l’attention sémantique par de bons gestes pédagogiques, en demandant
à l’élève d’élaborer dans ses propres termes ce que veut dire au juste
l’auteur (ou ce que requiert au juste l’exercice). Ce questionnement a
pour effet d’étayer efficacement le développement de l’expérience de
compréhension désirable34.
pédagogie
naïve de soi
genre. »
d’esprit préalable)
Pistes de pratiques
Pistes de pratiques
Conclusion
Les Essentiels
Les Essentiels
1. Ce suivi du contrôle se distingue du suivi de l’activité. Voir Koriat A., Ma’ayan H., Nussinson R. (2006). The intricate
relationships between monitoring and control in metacognition: Lessons for the cause-and-effect relation between
subjective experience and behavior. Journal of Experimental Psychology: General, 135(1), 36-69.
2. Sur le rôle de l’intérêt dans la régulation de l’action cognitive, voir Atkinson R. C. (1972). Ingredients for a theory of
instruction. American Psychologist, 27(10), 921-931.
3. Pour une revue de la littérature sur la sur-confiance chez l’enfant, voir Lockl K., Schneider W. (2007). Knowledge
about the mind: Links between theory of mind and later metamemory. Child Development, 78(1), 148-167. Il est
possible que la sur-confiance ait une fonction adaptative, permettant à l’enfant de s’engager plus volontiers dans des
tâches cognitives nouvelles.
4. Dunlosky J., Metcalfe J., Metacognition, Sage publications, 2009, p. 248-249.
5. Sur les corrélats cérébraux de la métacognition : Fleming S. M., Dolan R.J., Frith C.D. (2012). Metacognition:
computation, biology and function. Philosophical Transactions of the Royal Society, 367(1594), 1280-1286.
6. Une autre forme d’évaluation permet de déterminer, en cours de tâche, s’il vaut ou non la peine de la poursuivre. À
quel moment, par exemple, doit-on cesser de chercher à résoudre un problème ? Nous n’aborderons pas ici, faute
d’espace, les heuristiques inconscientes qui déterminent la motivation à poursuivre ou interrompre la tâche.
7. Sur les stratégies, voir section IV.
8. Bandura A., Auto-efficacité. Le sentiment d’identité personnelle, De Boeck supérieur, 2007.
9. Barsalou L. W., Simmons W. K., Barbey A. K., Wilson C. D. (2003). Grounding conceptual knowledge in modality-
specific systems. Trends in Cognitive Sciences, 7(2), 84-91.
10. Cross D. R., Paris S. G. (1988). Developmental and instructional analyses of children’s metacognition and reading
comprehension. Journal of Educational Psychology, 80(2), 131-142 ; Flavell J. H. (1979). Metacognition and cognitive
monitoring: A new area of cognitive-developmental inquiry. American Psychologist, 34(10), 906-911 ; Paris S. G.,
Winograd P. (1990). How metacognition can promote academic learning and instruction. In Jones F., Idol L. (Eds.),
Dimensions of thinking and cognitive instruction, Routledge, 1, p. 15-51 ; Schraw G., Crippen K. J., Hartley K. (2006).
Promoting self-regulation in science education: Metacognition as part of a broader perspective on learning. Research
in Science Education, 36(1-2), 111-139 ; Schraw G., Moshman D. (1995). Metacognitive theories. Educational Psychology
Review, 7(4), 351-371.
11. Voir par exemple : White B. Y., Frederiksen J. R. (1998). Inquiry, modeling, and metacognition: Making science
accessible to all students. Cognition and Instruction, 16(1), 3-118.
12. Gopnik A., Astington J.W. (1988). Children’s understanding of representational change and its relation to the
understanding of false belief and the appearance-reality distinction. Child Development, 59(1), 26-37.
13. Lockl K., Schneider W. (2007). Knowledge about the mind: Links between theory of mind and later metamemory.
Child Development, 78(1), 148-167.
14. « La théorie de l’esprit » ou « mindreading » désigne la capacité d’interpréter les actions d’autrui et les siennes
propres en termes d’états mentaux tels que croyances et désirs. Cette capacité apparait, selon les régions du monde,
entre quatre ans et demie et six ans. Kim S., Paulus M., Sodian B., Proust J. (2016). Young children’s sensitivity to their
own ignorance in informing others. PLoS ONE, 11(3), e0152595.
15. Pour une revue de la littérature : Proust J., The philosophy of metacognition. Mental agency and self-awareness,
Oxford University Press, 2013, chap. 5.
16. L’analyse neuronale de l’activité des singes et des rongeurs révèle l’existence de profils d’activation
caractéristiques prédisant le résultat de la tâche en cours, générateurs de sentiments d’incertitude. Kepecs A., Mainen
Z. F. (2012). A computational framework for the study of confidence in humans and animals. Philosophical
Transactions of the Royal Society B, 367(1594), 1322-1337.
17. Balcomb F. K., Gerken L. (2008). Three-year-old children can access their own memory to guide responses on a
visual matching task. Developmental science, 11(5), 750-760 ; Paulus M., Proust J., Sodian B. (2013). Examining implicit
metacognition in 3.5-year-old children: an eye-tracking and pupillometric study. Frontiers in Psychology, 4(145) ;
Bernard S., Proust J., Clément F. (2015). Procedural metacognition and false belief understanding in 3-to 5-year-old
children. PLoS ONE, 10(10), e0141321 : Ibid., Kim et al., 2016.
18. Goupil L., Romand-Monnier M., Kouider S. (2016). Infants ask for help when they know they don’t know.
Proceedings of the National Academy of Sciences, 113(13), 3492-3496.
19. Goupil L., Kouider S., (2016). Behavioral and neural indices of metacognitive sensitivity in preverbal infants. Current
Biology 26(22), 3038-3045.
20. Efklides A. (2006). Metacognition and affect: What can metacognitive experiences tell us about the learning
process?. Educational Research Review, 1(1), 3-14.
21. Gavelek J. R., Raphael T. E. (1985). Metacognition, instruction, and the role of questioning activities. In Forrest-
Pressley D. L., MacKinnon G. E., Gary Waller T. (Eds.), Metacognition, Cognition, and Human Performance, Academic
Press, p. 129 ; Sinatra G. M., Brown K. J., Reynolds R. ( 2002). Implications of cognitive resource allocation for
comprehension strategies instruction. In Block C. C., Pressley M. (Eds.), Comprehension instruction: Research-based best
practices, Guilford ; Tobias S., Everson H.T. (2009). The importance of knowing what you know: A knowledge
monitoring framework for studying metacognition in education. In Hacker D. J., Dunlosky J., Graesser A.C. (Eds.),
Handbook of metacognition in education, Routledge, p. 107-127.
22. Pearson P. D., Dole J. A. (1987). Explicit comprehension instruction: A review of research and a new
conceptualization of instruction. The Elementary School Journal, 88(2), 162.
23. Maki R. H., McGuire M. J. (2002). Metacognition for text: Findings and implications for education. In Perfect T.J.,
Schwartz B. (Eds.), Applied metacognition, Cambridge University Press, p. 15-38 ; Son L. K., Schwartz B. L. (2002). The
relation between metacognitive monitoring and control. In Perfect T.J., Schwartz B. (Eds.), Applied metacognition,
Cambrige University Press, p. 15-38.
24. Sans parler des cas où l’on suspend son effort faute d’avoir le sentiment de progresser vers le but. Comme le
montrent Koriat, Ma’ayan, Nussinson (Ibid., 2006), les anticipations et les rétroactions se combinent pour moduler les
jugements d’apprentissage, par exemple le sentiment de « savoir sa leçon ».
25. Koriat, A. (2000). The feeling of knowing: Some metatheoretical implications for consciousness and control.
Consciousness and Cognition, 9(2), 149-171.
26. Kelley C. M., Lindsay D. S. (1993). Remembering mistaken for knowing: Ease of retrieval as a basis for confidence in
answers to general knowledge questions. Journal of Memory and Language, 32(1), 1-24.
27. Koriat A. (2012). The self-consistency model of subjective confidence. Psychological Review, 119(1), 80.
28. D’autres heuristiques donnant lieu à des sentiments métacognitifs consistent dans la familiarité « indicielle »
suscitée par le termes employés dans une question, l’accessibilité globale des informations pertinentes concernant la
cible (Koriat A. (1993). How do we know that we know? The accessibility model of the feeling of knowing.
Psychological Review, 100(4), 609-639), la dynamique neuronale de la présente tâche, comparée aux valeurs seuils
précédemment observées (Ibid., Kepecs, Mainen, 2012), les signaux interceptifs prédictifs des systèmes respiratoire,
circulatoire, digestif et endocrinien (Barrett L. F., Simmons W. K. (2015). Interoceptive predictions in the brain. Nature
Reviews Neuroscience, 16(7), 419-429 ; Park H. D., Tallon-Baudry C. (2014). The neural subjective frame: from bodily
signals to perceptual consciousness. Philosophical Transactions of the Royal Society, 369(1641), 20130208 ; Seth A. K.
(2013). Interoceptive inference, emotion, and the embodied self. Trends in Cognitive Sciences, 17(11), 565-573) et
l’heuristique posturale ou faciale (Stepper S., Strack F. (1993). Proprioceptive determinants of emotional and
nonemotional feelings. Journal of Personality and Social Psychology, 64(2), 211-220 ; Eskenazi T., Montalan B., Jacquot
A., Proust J., Grèzes J., Conty L. (2016). Social influence on metacognitive evaluations: The power of nonverbal cues.
The Quarterly Journal of Experimental Psychology, 69(11), 2233-2247).
29. Voir le cours de Dehaene S. (2012), Le cerveau statisticien : la révolution Bayésienne en sciences cognitives, Collège de
France.
30. Alter A. L., Oppenheimer D. M. (2009). Uniting the tribes of fluency to form a metacognitive. Personality and Social
Psychology Review, 13(3), 219-235.
31. Selon le terme de Lev Vygotski, Pensée et Langage, Messidor, 1985, p. 270.
32. Chi M. T., Wylie R. (2014). The ICAP framework: Linking cognitive engagement to active learning outcomes.
Educational Psychologist, 49(4), 219-243.
33. Ibid., Bandura, 2007.
34. McKeown M.G., Beck I.L (2009). The role of metacognition in understanding and supporting reading
comprehension, In Hacker D.J., Dunlosky J., Graesser A.C. (Eds.), Handbook of metacognition in education, Routledge, p.
7-25.
35. Dweck C. S., Leggett E. L. (1988). A social-cognitive approach to motivation and personality. Psychological Review,
95(2), 256-273 ; Pintrich P. R. (2000). Multiple goals, multiple pathways: The role of goal orientation in learning and
achievement. Journal of Educational Psychology, 92(3), 544-555.
36. Elliot A.J., Harackiewicz J.M. (1996). Approach and avoidance achievement goals and intrinsic motivation: A
mediational analysis. Journal of Personality and Social Psychology, 70(3), 461-475.
37. Darnon C., Dompnier B., Delmas F., Pulfrey C., Butera F. (2009). Achievement goal promotion at university: Social
desirability and social utility of mastery and performance goals. Journal of Personality and Social Psychology, 96(1), 119-
134.
38. Kurtz-Costes B., Rowley S. J., Harris-Britt A., Woods T. A. (2008). Gender stereotypes about mathematics and
science and self-perceptions of ability in late childhood and early adolescence. Merrill-Palmer Quarterly, 54(3), 386-409.
39. Bressoux P., Pansu P. (2001). Effet de contexte, valeur d’internalité et jugement scolaire. L’Orientation scolaire et
professionnelle, 30(3).
40. Yan V. X., Oyserman D. (2018). The world as we see it. In Proust J., Fortier M. (Eds.), Metacognitive diversity: An
interdisciplinary approach, Oxford University Press, p. 225-244.
41. Oyserman D., Brickman D., Rhodes M. (2007). School success, possible selves, and parent school involvement.
Family Relations, 56(5), 479-489.
42. Huguet P., Regner I. (2007). Stereotype threat among schoolgirls in quasi-ordinary classroom circumstances.
Journal of Educational Psychology, 99(3), 545-560.
43. Dwerk C. S., Changer d’état d’esprit. Une nouvelle psychologie de la réussite, Mardaga, 2010.
44. Shrager J., Siegler R.S. (1998). SCADS: A model of children’s strategy choices and strategy discoveries.
Psychological Science, 9(5), 405-410.
45. Comme on l’a vu plus haut, les élèves peuvent se représenter la tâche de manière non épistémique (cf. section
III.3). Par exemple, un jeune élève peut penser que son travail en mathématiques consiste à obtenir le résultat que le
professeur attend, ou que son travail en géographie est de colorier les pays comme le demande le maitre, sans
comprendre que la couleur réfère, par exemple, à la démographie.
46. Winne P. H., Hadwin, A. F. (1998). Studying as self-regulated learning. In Hacker D. J., Dunlosky J., Graesser A. C.
(Eds.), Metacognition in educational theory and practice, Lawrence Erlbaum Associates Publishers, p. 279-306.
47. Serra M. J., Metcalfe J. (2009). 15 Effective implementation of metacognition. In Hacker D. J., Dunlosky J., Graesser
A. C. (Eds.), Handbook of metacognition in education, 278-298.
48. Thiede K. W., Anderson M. C. (2003). Summarizing can improve metacomprehension accuracy. Contemporary
Educational Psychology, 28(2), 129-160.
49. Thiede K. W., Dunlosky J., Griffin T. D., Wiley J. (2005). Understanding the delayed-keyword effect on
metacomprehension accuracy. Journal of Experimental Psychology: Learning, Memory, and Cognition, 31(6), 1267-1280.
50. Jonassen D. H. (2000). Toward a design theory of problem solving. Educational Technology Research and
Development, 48(4), 63-85.
51. Finn B. (2008). Framing effects on metacognitive monitoring and control. Memory & Cognition, 36(4), 813 -821.
52. Glenberg A. M., Sanocki T., Epstein W., Morris C. (1987). Enhancing calibration of comprehension. Journal of
Experimental Psychology: General, 116(2), 119-136.
53. Koriat A., Bjork R.A., Sheffer L., Bar S. K. (2004). Predicting one’s own forgetting: the role of experience-based and
theory-based processes. Journal of Experimental Psychology: General, 133(4), 643-656.
54. Kahneman D., Les deux vitesses de la pensée, Flammarion, 2012.
55. Fischhoff B. (1977). Perceived informativeness of facts. Journal of Experimental Psychology: Human Perception and
Performance, 3(2), 349-358.
focus
l’éducation
1. Damasio A., L’erreur de Descartes. La raison des émotions, Odile Jacob, 1995 ; L’ordre étrange des choses. La vie, les
sentiments et la fabrique de la culture, Odile Jacob, 2017.
2. Damasio A., Le sentiment même de soi. Corps, émotion, conscience, Odile Jacob, 1999 ; L’Autre moi-même. Les nouvelles
cartes du cerveau, de la conscience et des émotions, Odile Jacob, 2010.
3. Damasio A., Carvalho G. (2013). The nature of feelings: Evolutionary and neurobiological origins. Nature Reviews
Neuroscience, 14, 143-152.
9
Les cogni’classes
les savoirs apportés par la science, soit parce qu’elles étaient jusqu’à ce jour
ignorées dans la classe, soit parce que des découvertes viennent bouleverser
nous disent que leur métier a changé, qu’ils sont portés par un esprit
d’expérimentation, que des progrès sont constatés chez les élèves, et qu’ils
la portée de tout enseignant. En insistant sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un
Dans une deuxième partie, nous développerons les quatre axes sur lesquels
sont bâties les dizaines de pistes pédagogiques que les enseignants peuvent
traiter les tâches complexes qui l’attendent. La compréhension qui lui est
plusieurs paramètres : la formation tant des adultes que des élèves, dont les
classe visité par les sciences cognitives, le pas franchi entre le savoir
classe ». Autour des axes précédemment cités il est présenté plus de trente
pistes qui respectent et concrétisent les apports théoriques dans la
leur familiarité demande à être interrogée pour atteindre un plus haut niveau
d’efficacité. Elles sont toutes mises en œuvre dans nos cogni’classes. Leur
cogni’classes
et avec détermination. »
Zoom sur
Zoom sur…
Rien ne serait plus risqué que d’engager les enseignants sur des
pistes fondées sur des arguments hypothétiques, des intuitions mal
adaptées, et des routines non réfléchies. Nombre d’enseignants
enseignent comme ils ont été enseignés. Est-ce pour autant le gage
d’une efficacité garantie ? Pas si sûr. Ne s’est-on pas doucement
écarté de ce que propose, dans un consensus croissant, la
communauté des chercheurs sur la cognition ? Si on ne peut nier
l’incontestable apport positif de décennies de pratiques et
d’intelligence professionnelle qui ont fait leur preuve, il n’est plus
raisonnable ni même acceptable d’ignorer les idées-clés sur les
mécanismes cognitifs et cérébraux de l’apprentissage, celles qui font
consensus à ce jour. L’esprit dans lequel fonctionnent les
cogni’classes respecte avec une haute exigence, pour ne pas dire une
éthique, le périmètre de ce que l’on peut s’autoriser à mettre en
œuvre. Il est en revanche des domaines dans lesquels nous ne nous
hasardons pas, comme les dys, les précoces et les troubles de
l’attention et de l’apprentissage.
L’apport des connaissances invite, soit à améliorer des pratiques qui
ont fait leurs preuves, telles que les pédagogies actives avec toute la
réserve et la pertinence qui s’imposent, soit à initier des pistes
jusqu’à présent peu usitées comme le développement des capacités
de l’attention, soit enfin à repenser des manières habituelles de faire
qui étaient à contre-courant de ce que nous dit la science, par
exemple autour de la mémorisation.
Zoom sur
Zoom sur…
4 Un projet d’équipe
Faire équipe autour d’un projet aussi collectif que possible est l’une
des conditions de la réussite d’une cogni’classe. Les pistes proposées,
dont la liste que nous proposons ci-après, sont loin d’être
exhaustives et ont comme point commun d’être multidisciplinaires.
C’est le même cerveau apprenant qui s’active dans les différentes
disciplines, le même qui mémorise et qui oublie, qui tente de
comprendre, qui organise ses pensées et gère sa réflexion, qui
construit son attention et régule ses mauvais réflexes. En cela une
cogni’classe diffère des projets classiques thématiques. Elle engage
les enseignants dans une révision de leurs représentations du
métier, dans d’autres manières de le pratiquer.
Si de nombreuses pratiques appartiennent déjà au fond de l’histoire
de la pédagogie et sont usuelles, en revanche, elles demandent à
être réinterrogées. Il ne s’agit pas répétons-le, d’une révolution mais
d’une évolution. D’autres en revanche sont nouvelles – voire contre-
intuitives – et brisent les routines professionnelles. En cela le projet
collectif est une condition indispensable de leur diffusion.
Tout d’abord vis-à-vis des élèves. Comment les convaincre de changer
leur façon d’apprendre bien ancrée depuis plusieurs années, tant en
classe qu’en dehors, sinon en leur expliquant les raisons profondes
qui les sous-tendent, et surtout en les mettant en œuvre au nom
d’une équipe. Il en va de la crédibilité de la démarche : convaincre à
plusieurs, autour d’une dynamique cohérente est beaucoup plus
efficace qu’isolément.
Vis-à-vis de la direction et des collègues. Présenter un projet collectif,
soigneusement construit, lui confère une meilleure réception, un
poids certain, qui va naturellement rayonner dans l’établissement.
En aucun cas, il ne s’agit de faire des émules, laissant à chacun le soin
d’avancer comme il le souhaite. Mais d’avancer ensemble autour
d’arguments cohérents et convergents, d’induire le changement par
la preuve.
Vis-à-vis de partenaires et d’instances extérieures dont le rôle peut se
révéler stratégique pour l’évolution du système : corps d’inspection,
cellules académiques d’innovation, CARDIE, autres établissements
du bassin d’éducation, médias.
Enfin vis-à-vis des parents soucieux que leurs enfants ne soient en
aucun cas confondus avec des cobayes. Expliquer et rassurer est
tellement plus facile à plusieurs.
Il serait maladroit, contre-productif, voire erroné, d’enfermer un
projet de cogni’classe dans un modèle à suivre, un format unique à
respecter. Son socle repose toutefois sur un ensemble d’axes
pédagogiques tous liés aux apports des sciences cognitives et
retenus par notre équipe dans le périmètre : mémorisation,
compréhension, attention, implication, avec une marge de
déclinaisons relatives aux compétences possédées par les
enseignants. Ils vont les prolonger, les affiner, les partager.
Rappelons qu’il s’agit davantage d’expérimenter, que d’appliquer
mécaniquement des modalités et recettes.
inattendues. »
Zoom sur
Zoom sur…
1 La mémoire
Zoom sur
Zoom sur…
l’organisation de l’apprentissage
2 La compréhension
Aider les élèves à comprendre, c’est d’abord les doter d’un capital de
savoirs, de liens entre ces savoirs, d’aptitudes à leur mobilisation.
C’est exiger des contours précis de sens, les entrainer à relier,
prioriser, organiser les informations. À cette fin, les cogni’classes
encouragent la construction de cartes d’organisation de la pensée
(cartes mentales, diagrammes, cartes conceptuelles) et l’exigence
d’une connaissance précise du vocabulaire utilisé. Aider un élève à
comprendre, c’est le remettre en selle dans l’activité de la classe, lui
redonner confiance, le convaincre que comprendre est un processus
continu qui alimente le gout du savoir et la curiosité.
Mémorisation et compréhension sont deux processus distincts qui se
nourrissent mutuellement : on ne peut comprendre sans savoir, on
peut difficilement mémoriser sans avoir compris.
3 L’attention
4 L’implication active
Les ilots ne sont pas la seule modalité d’implication active que nous
préconisons. La classe renversée ne nécessite aucune préparation en
amont. Grâce à des ressources qu’on met à leur disposition
(tablettes, espace de documentation), les élèves construisent des
éléments du cours et l’expliquent au professeur, en renversant les
rôles. Citons également le tutorat élève-élève, les murs de
production de savoirs, etc.
Pistes de pratiques
Pistes de pratiques
degré
des cogni’classes
1 La formation
Zoom sur
Zoom sur…
2 Le management d’établissement
Zoom sur
Zoom sur…
Pistes pédagogiques
Pistes pédagogiques
1 Mémorisation
Contenus à mémoriser
Mémorisation en classe
° Le cahier de réactivation
À chaque cours, chaque enseignant inscrit sur le cahier unique
appartenant à la classe deux ou trois questions étudiées portant
sur des essentiels à acquérir, ainsi que les réponses, en indiquant
la date du jour et celles auxquelles les rappels sont conseillés. À
chaque cours également, chaque enseignant pose des questions
correspondant aux dates de rappel. La réactivation n’est pas
aléatoire, mais reste partielle. À l’efficacité du rappel est associée
une dimension ludique appréciée chez les jeunes élèves.
Mémoire et évaluation
Outils
° Fiches de mémorisation
Cette technique, reconnue comme particulièrement efficace et
facile à mettre en œuvre, juxtapose sur la même feuille relative à
un cours, les notions les plus essentielles présentées sous forme
de questions et de réponses. Cet outil possède la vertu de mettre
en évidence les points les plus importants que l’élève aura à
retenir, mais aussi de servir à mémoriser efficacement selon la
technique de la mémorisation active : il cache la réponse, tente de
répondre à la question en se concentrant avec effort et dévoile la
réponse. En fin d’année, l’élève dispose de l’ensemble des notions
les plus importantes du cours. Il peut également et aisément
réapprendre les notions dès que demandé par l’enseignant en
accord avec le calendrier des reprises.
2 Compréhension
Pratiques, conseils
° Le rôle du temps : scinder des chapitres difficiles
Le cerveau apprend également lorsqu’il n’a pas conscience
d’apprendre. Le sommeil et les pauses sont des périodes d’activité
cérébrale qui peuvent être mises à profit pour l’étude et
l’assimilation de thèmes difficiles. Les musiciens le savent : trois
fois une heure d’exercices valent mieux qu’une fois trois heures.
Outils
° Tests de compréhension, technique Plickers
Cette application est basée sur le principe de questions à choix
multiples, pour lesquelles les élèves d’une classe entière
proposent des réponses sous formes de QRcodes que le
professeur scanne. Il visualise aussi les réponses de chacun et peut
même les enregistrer. Le retour sur les erreurs est une étape de
l’apprentissage.
Pistes pédagogiques
Pistes pédagogiques
3 Implication et différenciation
Pratiques, conseils
° Les ilots (groupes d’apprentissage)
Chacun en connait le principe, peu les pilotent avec rigueur :
composition des groupes, feuille de route, compréhension-
assimilation des consignes, objectifs de production ou de
synthèse, rôles attribués, objectif de développement des
compétences de travail collaboratif, séquençage mêlant le travail
individuel et le travail en groupe.
Pistes pédagogiques
Pistes pédagogiques
4 Attention
Pratiques, conseils
° Séquence de mise au calme des esprits
Maintes techniques issues des pratiques du yoga, de la méditation
ou de la sophrologie, contribuent efficacement à développer le
contrôle de la pensée. Sans tomber dans l’excès ni troubler élèves
et parents, il devient de plus en plus courant de faire pratiquer
durant quelques minutes des exercices de recentrage du corps et
de l’esprit, soit en début de séance, soit lorsque l’enseignant en
ressent la nécessité, soit aux moments sensibles de mi-demi-
journées. Au fur et à mesure des pratiques qui peuvent se
ritualiser, les élèves finissent par en ressentir le besoin.
Outils
° Exercices d’observations pour développer l’attention
Les exercices de développement de l’attention et des capacités
d’inhibition des distractions peuvent prendre des formes variées
dans chaque discipline scolaire. Ils sont fondés sur l’entrainement
à rester focalisé sur un objectif bien précis sans se laisser distraire,
et à l’accomplir le mieux possible : rigueur du déroulement d’un
raisonnement, qualité d’un geste, précision d’une observation,
discrimination de certains éléments parmi d’autres, blocage des
dérives d’attention, etc. Ces capacités se développent et donnent
lieu à des exercices précis. L’enseignant énonce très clairement
l’objectif à atteindre. Il indique l’importance dans la vie de
contrôler la pensée, et invite les élèves à devenir « champion de
leur attention ».
° Mentalisation numérique
L’entrainement au calcul mental, surtout par des exercices
d’atteinte d’un nombre cible à partir de plusieurs nombres de
base avec manipulation d’opérations d’addition-soustraction-etc.,
sans support écrit, a prouvé ses effets sur la concentration et
l’acquisition de mécanismes numériques. Largement diffusées
auprès des enseignants et validées par l’Éducation nationale, les
activités Mathador (par exemple) sont pratiquées dans les
cogni’classes et se déclinent suivant l’âge des élèves.
Pistes pédagogiques
Pistes pédagogiques
Pratiques, conseils
° Expliquer aux élèves comment leur cerveau d’apprenant
fonctionne
Faire prendre conscience aux élèves, y compris les plus petits,
comment ils mémorisent et oublient, font attention ou se laissent
distraire, comment ils peuvent apprendre plus efficacement en
dormant mieux et en maitrisant mieux ce qui se passe dans leur
tête, représente un atout considérable pour tout enseignant qui
souhaite engager avec des modalités pédagogiques différentes.
Nous considérons que cette formation des élèves à leur cognition
est absolument essentielle dans la mise en place de toute piste
inspirée par les sciences cognitives. Et ils adorent !2
Conclusion
Les Essentiels
1. Houdé O., L’école du cerveau. De Montessori, Freinet et Piaget aux sciences cognitives, Mardaga, 2018.
2. Voir Houdé O., Borst G., Mon cerveau, coll. « Questions / réponses », Nathan, 2018.
focus
à l’INSPÉ
Il est une évidence de dire que les élèves apprennent à lire, à écrire,
à compter, à raisonner, à effectuer une activité physique, etc. (en fait
tous les apprentissages demandés à un élève, de l’école
préélémentaire à la terminale) grâce à leur cerveau. Sans le cerveau,
point de mouvement volontaire, point d’analyse de situations
complexes, point de prise de décision réfléchie. Le cerveau humain
qui apprend est un cerveau génétiquement programmé, mais, et
c’est là un élément clef, un cerveau en construction et en interaction
permanente avec le monde environnant depuis la vie embryonnaire
et ce tout au long de la vie.
Formation et recherche
Du laboratoire à la classe
collaborative en neurosciences
collaborative !
C’est avec beaucoup d’humilité que nous nous sommes lancés dans ce projet
collaborative ?
Zoom sur
Zoom sur…
Pour illustrer cette théorie, prenons un exemple que vous avez surement
déjà retrouvé dans les dictées de vos élèves : les fautes du type « je les
manges ». Dans le cas de cette erreur, l’heuristique utilisée par vos élèves
est « après les, je mets un ‘s’ ». Or ici, cette stratégie automatique et
intuitive les fait tomber dans un piège. Pour ne pas faire l’erreur, vos
élèves ont donc besoin de bloquer cette heuristique pour activer
l’algorithme « un verbe s’accorde avec son sujet », qui leur permet alors
de trouver la bonne terminaison du verbe. C’est le rôle de l’inhibition, le
système 3 de pensée : bloquer l’heuristique et activer l’algorithme.
Zoom sur
Zoom sur…
enseignants
Zoom sur
Zoom sur…
dernières années. »
l’école ?
1 La méthodologie scientifique
a. L’évaluation
Le premier élément essentiel est d’évaluer les élèves avant et après
l’intervention. En recherche expérimentale, ces évaluations
s’appellent des pré- et post-tests. Le pré-test, avant l’intervention,
permet d’évaluer le niveau initial des élèves. Cette évaluation peut
être composée d’un ou plusieurs exercices. Ensuite le post-test,
après l’intervention, permet de mesurer l’évolution des élèves. Bien
souvent, ces deux évaluations sont analogues afin de mesurer
exactement l’évolution entre les deux.
élèves. »
b. La constitution de groupes
Le deuxième élément essentiel est de diviser la classe en deux
groupes. Classiquement, il est nécessaire de répartir les élèves en
deux groupes : l’un expérimental, qui suit l’intervention
pédagogique ciblée que l’on évalue ; et l’autre contrôle, qui lui ne la
reçoit pas. Pour que cette répartition soit optimale, il est préférable
que les deux groupes soient d’un niveau comparable avant toute
intervention pédagogique. Il s’agit donc de répartir les élèves dans
les groupes en fonction de leur âge, leur niveau de classe, leur
niveau scolaire et leur sexe. De cette façon, nous pouvons conclure
scientifiquement à l’efficacité ou non de l’intervention : si les
résultats au post-test du groupe expérimental sont significativement
meilleurs que ceux du groupe contrôle, c’est que l’intervention
pédagogique a eu un effet positif.
c. La posture de l’expérimentateur
Le troisième élément essentiel est de respecter le protocole et
d’adopter une posture neutre. Pour évaluer l’effet d’une
intervention en contrôlant les biais expérimentaux pouvant
intervenir, l’expérimentateur se doit de rester au plus près du
protocole de recherche. C’est cette condition qui permet ensuite
d’assurer la réplicabilité des résultats et de gommer l’effet
d’expérimentateur (tel l’effet maitre) qui pourrait apparaitre.
L’expérimentateur se doit également d’avoir une attitude neutre
envers l’ensemble des participants. Autrement dit, il est essentiel
qu’il ait un comportement similaire avec les élèves des deux
groupes. Il doit donc prendre garde à ne pas tomber dans l’effet
Pygmalion : « Je suis ce que tu penses de moi » (se dirait l’élève) et
influencer les résultats des élèves par les attentes qu’il a envers eux,
en fonction de leur groupe d’appartenance (expérimental ou
contrôle). Enfin, il ne doit pas informer les élèves des concepts et
théories scientifiques sous-jacents à l’expérimentation pendant
toute la durée de celle-ci. Il peut en revanche les informer qu’ils
participent à une recherche scientifique qui l’oblige à diviser la classe
en deux groupes qui ont des instructions et/ou activités différentes
(sans pour autant préciser et expliciter les concepts de groupe
expérimental et groupe contrôle).
protocole de recherche. »
l’école
collaborative ?
Pistes de pratiques
Pistes de pratiques
intervention pédagogique. »
2 Un bilan positif
Pistes de pratiques
Pistes de pratiques
comparaison de fractions
groupe contrôle. »
l’intervention pédagogique. »
La variabilité entre les élèves est représentée par les petites barres
verticales (en statistiques c’est la moyenne des écarts à la moyenne).
Maintenant que nous avons démontré que la recherche collaborative
est possible en classe, et que l’enseignant peut entrainer le contrôle
inhibiteur de ses élèves, les prochaines phases d’entrainement
lancées sur Lea.fr auront pour objectif de mesurer si cette
amélioration se transfère ou non aux apprentissages scolaires. En
effet, étant donné qu’il a été montré que pour apprendre, connaitre
la règle ne suffit pas et qu’il faut également inhiber les heuristiques
trompeuses (en maths, en orthographe, en raisonnement, etc.), il est
nécessaire de regarder si ce gain de contrôle inhibiteur permet aux
élèves de ne plus tomber dans les pièges heuristiques qu’on
retrouve à l’école, mais également dans la vie quotidienne.
Conclusion
Les Essentiels
pédagogique Lea.fr
la pâte
porte en soi des valeurs et des opportunités uniques. La science est ancrée
sur la réalité, la mise en relation des idées avec les faits, le respect de la
plus de 20 ans. Elle est née d’une initiative de l’Académie des sciences en
fondamentale, celle qui vient des sciences cognitives. La main à la pâte s’y
est donc ouverte pour mieux s’outiller. Cette ouverture a eu lieu en salle de
classe, tout comme dans les lieux de formation et via des ponts jetés entre
bien vivre ensemble. Nous avons eu une approche analogue avec les
école et recherche. »
obscur. »
de l’éducation
scientifique
venir. »
des hypothèses. »
Zoom sur
Zoom sur…
Quelle est la raison principale pour laquelle il fait plus froid en hiver et
plus chaud en été (dans notre hémisphère) ? Bien que cette question
fasse l’objet de cours de sciences dès l’école primaire et soit abordée
plusieurs fois au cours de la scolarité (c’est en raison de l’inclinaison de
l’axe de la Terre), il arrive que même des adultes éduqués donnent la
réponse intuitive, et erronée, selon laquelle la distance Terre-Soleil
produit le phénomène des saisons. Cette réponse est peut-être renforcée
par des images trompeuses qui représentent l’orbite terrestre autour du
Soleil comme étant plus elliptique qu’en réalité, mais elle peut aussi se
nourrir d’expériences quotidiennes, comme celle qui nous fait
comprendre que plus on s’approche d’un objet chaud, plus on ressent de
chaleur. Nous sommes face à une préconception résistante, qu’il vaut
mieux connaitre, pour pouvoir imaginer des situations pédagogiques
capables d’en montrer les limites.
Zoom sur
Zoom sur…
à acquérir. »
raisonnement scientifique
b. La production de ressources
La deuxième modalité d’action a consisté à produire des ressources
pédagogiques pour les enseignants, fortement influencées par les
sciences cognitives. Une première ressource concerne les écrans et
leur utilisation « sage » (cf. section III.2 sur les pistes pratiques). Elle
s’appuie fortement sur les fonctions cognitives en tant que contenus
d’apprentissages.
Les élèves apprennent à mieux connaitre leur attention, leur
contrôle exécutif, leur mémoire, leurs réactions émotionnelles et
sociales, les propriétés du sommeil et du mouvement, la perception ;
ceci, afin de réfléchir de façon plus informée sur la manière dont les
écrans sollicitent ces différentes fonctions. Par le biais de la
problématique de l’usage des écrans, les enfants sont amenés à
mieux connaitre leur propre fonctionnement cognitif d’une manière
qui pourra leur être utile à plusieurs occasions – par exemple, pour
gagner plus d’autonomie dans l’apprentissage (Voir Pistes
pratiques 1). Une seconde ressource pédagogique a mobilisé les
sciences cognitives comme base théorique pour investir le champ de
l’éducation de l’esprit critique, en s’appuyant sur différentes formes
de raisonnement et différentes capacités – et limites – manifestées
par les enfants et les adolescents (cf. section III.2 sur les pistes
pratiques). Encore une fois, les élèves sont amenés à prendre une
position réflexive, d’observation de leurs modalités de
fonctionnement (certaines choses sont plus faciles, dans d’autres
situations on se trompe plus fréquemment) pour sentir le besoin
d’acquérir des stratégies de résolution plus puissantes – dans notre
cas, inspirées par les méthodes scientifiques – et de les employer
dans leur quotidien.
construction commune. »
cognition. »
Encore une fois, nous avons pour cela exploité les connaissances
actuelles que les sciences cognitives mettent à notre disposition
quant aux capacités naturelles de « vigilance épistémique » dont font
preuve les enfants et pas seulement les adultes. Les uns comme les
autres ne peuvent pas être considérés comme étant aveuglement
crédules. Ils ont recours à des critères qui leur permettent d’exercer
un certain degré de contrôle critique sur l’information qui vient
d’autrui. Ces critères et ces « heuristiques » ne sont pas infaillibles.
On peut même y reconnaitre les racines d’erreurs argumentatives
classiquement reconnues. Par exemple, il apparait que, lorsqu’ils
doivent choisir entre plusieurs sources qui fournissent des
informations divergentes, les enfants d’âge scolaire – entre 5 et 7
ans – font plus confiance à des informateurs qui leur sont familiers,
qui font des affirmations cohérentes avec ce que l’enfant connait
déjà et/ou qui ont l’approbation d’autres adultes. Ils font ainsi
preuve de « vigilance ». Pourtant, ces mêmes critères peuvent
donner lieu à des biais d’autorité, de confirmation dans nos propres
opinions, de conformisme par rapport au groupe. Prendre
connaissance de ces heuristiques – couramment mais la plupart du
temps inconsciemment utilisées par l’enfant (voire l’adulte !) –
permet de les mobiliser de façon consciente, par exemple à l’aide de
grilles pour l’évaluation des sources d’information sur Internet. Tout
en étant guidée par l’enseignant, cette construction s’appuie sur des
bases déjà présentes dans le fonctionnement cognitif de l’enfant. Il
s’agit de la rendre explicite et de montrer en quoi et comment
outiller ultérieurement l’élève pour faire face à des situations de
plus en plus complexes, comme l’analyse de medias et réseaux
sociaux, qui peuvent activer des réponses de confiance
inappropriées.
Les Essentiels
créativité
cognitives
Dès que l’école a été rendue obligatoire et universelle en France (1882), s’est
utilisés dans le but de les identifier dans leurs aptitudes et besoins. Les
d’identifier les enfants ayant les plus grandes difficultés en particulier dans
structures dédiées.
1
spécifique et adaptée. Pendant des décennies, et jusqu’à la loi de 2005 , des
classes et des filières spécialisées ont été créées, visant la prise en charge
2
jour , visant la participation des enfants à besoins particuliers aux classes
3
milieu ordinaire entre l’avènement de la loi de 2005 et 2015 ), l’aide humaine
4
scolaire – AVS) s’est fortement accrue .
5
Malgré l’augmentation des moyens humains et financiers mis à disposition
des élèves à besoins particuliers, les méthodes ont peu évolué. Pour ce qui
6
longtemps structurée . Pour ce qui est des handicaps cognitifs, et
7
des associations d’usagers ayant un impact plus large , s’est accrue, sans
8
institutionnelles sont devenues plus nombreuses (PAI puis PAP, PPS ),
troubles dont il est fait état, et des réponses possibles pouvant être
apportées.
apprentissages
Cas pratique
Cas pratique
Trouble du graphisme ?
Cas pratique
Cas pratique
Cas pratique
Cas pratique
Un garçon « immature »
et les parents
1 Impact fonctionnel
Cas pratique
Cas pratique
Louise a 13 ans et est scolarisée en 6e. Elle a redoublé deux fois une
classe. Les apprentissages sont laborieux, dans tous les domaines.
L’enfant est élevée par une mère isolée qui travaille beaucoup, le suivi à
la maison manque de continuité. La maman elle-même n’est pas
forcément très à l’aise dans les apprentissages scolaires. Un bilan
neuropsychologique met en évidence des capacités intellectuelles dans
la moyenne attendue. Cependant, Louise doit être beaucoup étayée, et
ce dans toutes les tâches. Elle a sinon tendance à se disperser. Au fur et à
mesure du prolongement des séances, le besoin de soutien devient de
plus en plus prégnant et essentiel pour garantir la validité des données.
L’enfant présente par ailleurs des troubles ou des fragilités dans plusieurs
dimensions cognitives : dyslexie mixte, éléments de dyscalculie, trouble
de l’attention (sans instabilité motrice), trouble dysexécutif. En classe, les
progrès sont modérés, il faut souvent refaire, et ce que l’on croyait acquis
est régulièrement oublié. Pourtant les processus mnésiques sont
indemnes. Chez cette enfant multi-dys, les prises en charge rééducatives
sont nombreuses (orthophonie, ergothérapie, pédopsychiatrie…). Tous
les professionnels sont en difficulté et évoquent des progrès limités dans
leur domaine respectif. Après révision du projet de Louise, on constate
chez la jeune fille que l’impact du syndrome dysexécutif est déterminant.
L’addition des objectifs scolaires et paramédicaux aide peu l’enfant, du
fait que dans la même séance et dans la même journée, trop de
compétences sont travaillées. Perdue, Louise survole tout ce qu’elle fait.
Les effets d’intrusion entre apprentissages sont patents : l’enfant
mélange tout. Après discussion pluridisciplinaire, et la mise au jour de
ces éléments, une réorientation des objectifs scolaires et paramédicaux
est suggérée : viser un objectif unique au cours d’une séance ou d’un
cours, entrainer la compétence visée et chercher à automatiser
l’acquisition avant de passer à un autre objectif. Les progrès seront lents,
mais l’enfant, moins dispersée, identifiera plus aisément ce qu’on attend
d’elle, et pourra graduellement s’appuyer sur ses acquis incrémentaux,
sans se perdre dans un trop plein de stimulations.
1 La stimulation cognitive
Cas pratique
Cas pratique
déficitaires. »
Cas pratique
Cas pratique
Cas pratique
Cas pratique
troubles
différenciée : le travail de
l’enseignant
apprentissages et spécificités
Pour l’enfant dys, cette règle reste pertinente, mais devra être
adaptée. En effet, il est courant que les aspects clés des
apprentissages soient précisément ceux qui sont rendus difficiles
d’accès pour les élèves ayant des troubles des apprentissages. Il
faudra alors détecter la cible de substitution permettant malgré tout
l’apprentissage.
Ainsi, pour ce qui est de la lecture, pour l’apprenant tout-venant, il
s’agira de focaliser son attention sur le lien phonème-graphème. Par
le biais de la conscience phonologique, le débutant parviendra à
extraire les sons de la langue et à les associer aux lettres ou groupes
de lettres. Il s’agit des briques élémentaires de la voie d’assemblage.
Chez l’enfant dyslexique, la faculté de conscience phonologique
peut être déficitaire. L’extraction première du lien graphème-
phonème ne peut plus être nécessairement le bon objet de
l’entrainement. On devra donc chercher d’autres unités cibles afin de
faciliter l’accès, et in fine l’apprentissage de la lecture. Pour une
langue syllabique comme le français, on pourra par exemple se
focaliser sur la syllabe, dont la combinatoire dans la langue est
limitée, et ainsi proposer une voie alternative, certes moins
pertinente en général, mais plus adaptée dans la situation spécifique
l’enfant dyslexique.
Cas pratique
Cas pratique
Conclusion
Les Essentiels
1. Loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des
personnes handicapées.
2. http://eduscol.education.fr/cid53163/les-unites-localisees-pour-l-inclusion-scolaire-ulis.html
3. http://www.education.gouv.fr/cid111136/depuis-la-loi-de-2005-la-scolarisation-des-enfants-en-situation-de-
handicap-a-tres-fortement-progresse.html
4. http://scolaritepartenariat.chez-alice.fr/page785.htm
5. http://www.education.gouv.fr/cid207/la-scolarisation-des-eleves-en-situation-de-handicap.html
6. CAP ASH, INSHEA.
7. FFDys, associations par type de trouble, avec chapitres locaux et instances nationales (Apedys, AAD, DMF, DFD,
Hyper Super, Asperger France, Tête en l’air…).
8. PAI : Projet d’Accueil Individualisé ; PPS : Plan Personnalisé de Scolarisation ; PAP : Plan d’Accompagnement
Personnalisé . Voir : http://cache.media.education.gouv.fr/file/12_Decembre/37/3/DP-Ecole-inclusive-livret-repondre-
aux-besoins_373373.pdf.
9. http://www.education.gouv.fr/cid55632/la-lutte-contre-le-decrochage-scolaire.html#Les_chiffres_du_decrochage
10. http://www.oecd.org/fr/france/PISA-2015-France-FRA.pdf
11. CIM-10, OMS (1994).
12. Dehaene-Lambertz G. (2017). The human infant brain: A neural architecture able to learn language. Psychonomic
Bulletin & Review, 24(1), 48--55.
13. Mazeau M., L’enfant dyspraxique et les apprentissages : Coordonner les actions thérapeutiques et scolaires, Elsevier
Masson, 2016.
14. Dehaene-Lambertz G., Spelke E. (2015). The infancy of the human brain. Neuron, 88(1), 93-109.
15. Dehaene S., Les neurones de la lecture, Odile Jacob, 2007.
16. Houdé O., Apprendre à résister, Le Pommier, 2017.
17. Baron-Cohen S., Mindblindness: An essay on autism and theory of mind, Bradford, 1997.
18. Glasel H., Mazeau M., Conduite du bilan neuropsychologique chez l’enfant, Elsevier Masson, 2017.
19. Saccades et fixations oculaires sont des fonctions oculomotrices fondamentales, permettant les mouvements
oculaires essentiels à la lecture.
20. Nosographie : organisation des catégories diagnostiques.
21. https://www.cnsa.fr/documentation/cnsa-dt-dys-web-corrige-mai_2015.pdf
22. Butterworth B., Kovas Y. (2013). Understanding neurocognitive developmental disorders can improve education
for all. Science, 340(6130), 300-305.
23. On trouvera un patient présentant le trouble touchant la dimension cognitive A tandis que la dimension cognitive
B est préservée, avec inversement un autre patient présentant un trouble cognitive dans la dimension B, tandis que la
dimension B est préservée. A et B sont donc indépendantes.
24. Médication basée sur l’emploi du méthylphénidate.
25. On ne dispose pas de chiffres précis, mais on estime qu’un enfant sur deux présentant des troubles des
apprentissages pourrait être en échec scolaire, c’est à dire sortir du système scolaire sans qualification formelle. Au
total, 15% des élèves français, mais aussi au sein des pays de l’OCDE sont dits en échec scolaire.
26. La métacognition recouvre les facultés du sujet à juger du fonctionnement de sa propre cognition.
27. Ancien nom des classes ULIS primaire.
28. En focalisant notre attention sur la dimension cognitive des apprentissages, on ne néglige pas pour autant les
enjeux sociaux, culturels ou institutionnels de ces apprentissages.
29. La pragmatique recouvre les compétences liées à la capacité de lever les ambiguïtés d’un discours en fonction des
éléments de contexte situationnel.
30. D’après Dehaene S. (Conférence Collège de France, 2012). https://www.college-de-france.fr/site/stanislas-
dehaene/symposium-2012-11-20-10h00.htm.
31. Autre dénomination des troubles des apprentissages dits instrumentaux.
focus
surdoués ?
1. Siaud-Facchin J., L’enfant surdoué. L’aider à grandir, l’aider à réussir, Odile Jacob, 2012.
2. Siaud-Facchin J., Trop intelligent pour être heureux ?, Odile Jacob, 2008.
Annexes
Axone
Sorte de tube unique, long parfois de 10 centimètres (jusqu’à 1 mètre dans le corps via la
colonne vertébrale), qui transmet l’information d’un neurone aux autres neurones.
Cellules gliales
Cellules qui forment l’environnement des neurones. Elles produisent la myéline et jouent
un rôle de soutien et de protection du tissus nerveux en apportant des nutriments et de
l’oxygène, en éliminant les cellules mortes et en combattant les maladies.
Connexions inhibitrices/activatrices
Dans le cerveau, de part et d’autre de la membrane des neurones, des macromolécules
appelées « protéines-canaux » interviennent qui s’ouvrent ou se ferment et créent de ce
fait des courants excitateurs ou inhibiteurs à l’origine du départ (activation) ou du
blocage (inhibition) du signal nerveux. Les neurones inhibiteurs équilibrent par leur
nombre et leur importance physique les neurones excitateurs dont on pense souvent, à
tort, qu’ils sont dominants dans le cerveau.
Cytoarchitectonie
La composition cellulaire d’un tissu biologique, en particulier les types de neurones du
cortex.
Darwinime neuronal
Développement de la pensée évolutionniste de Darwin en neurosciences et en
psychologie selon un schéma de variation-sélection des populations de neurones. Le
neurobiologiste Jean-Pierre Changeux en est l’artisan en France. Il a ainsi généralisé le
schéma darwinien à l’interaction entre le système nerveux et le monde extérieur durant
le développement postnatal, du bébé à l’adulte, lors de l’acquisition des fonctions
cognitives supérieures. L’évolution se réalise toutefois, dans ce cas, à l’intérieur du
cerveau (épigenèse synaptique) sans changement nécessaire du matériel génétique et
dans des échelles temporelles courtes : des mois, des jours, des heures, des minutes,
jusqu’à des fractions de secondes pour la réorganisation des stratégies cognitives au
cours des apprentissages.
EEG
L’électroencéphalographie (EEG) est une méthode d’enregistrement cérébral qui mesure
l’activité électrique du cerveau par des électrodes placées sur le cuir chevelu. La précision
temporelle de l’EEG est de l’ordre de la milliseconde, ce qui est parfait pour les études de
psychologie expérimentale. Aujourd’hui, les bonnets d’EEG les plus sophistiqués
comportent 256 capteurs ou électrodes qui se posent très facilement sur la tête de
l’enfant ou de l’adulte au laboratoire. C’est l’EEG-haute densité.
Embryogenèse
Le processus de développement de l’embryon humain après la fécondation, où se
mettent en particulier en forme le système nerveux central et le cerveau du futur bébé,
encore dans le ventre de sa mère.
Épigenèse
Phase de superposition à l’action des gènes, après la naissance (racines grecques : le
préfixe épi veut dire « sur, au-dessus », et genesis, la naissance). Au cours du
développement, dans l’épigenèse, l’apprentissage neuronal se fait par 1/ la croissance,
quelque peu au hasard, des contacts entre neurones, 2/ l’exubérance transitoire et 3/ la
sélection de distributions (ou géométries) particulières de contacts synaptiques, selon les
interactions de l’enfant avec son environnement perceptif, cognitif, social et culturel. La
scolarité s’inscrit dans ce processus d’épigenèse neuronale.
Homéostasie
Processus de régulation biologique qui permet, à un organisme ou individu donné, de se
maintenir en vie le plus longtemps possible et de se projeter dans le futur. L’émotion est
nécessaire à cette homéostasie et à la survie car, en son absence, les organismes
cesseraient de se procurer l’énergie utile à leur métabolisme, ne se défendraient pas
correctement, et par conséquent, périraient. Le neurologue Antonio Damasio a fait de ce
processus la clé du fonctionnement du cerveau dans le corps humain, via les émotions et
les sentiments (feelings en anglais).
IRM
L’imagerie par résonance magnétique (IRM) permet de mesurer la forme ou structure du
cerveau (IRM anatomique) mais aussi son activité au millimètre près, toutes les secondes,
lorsqu’il travaille ou fonctionne (IRM fonctionnelle) pour résoudre un problème, une
tâche cognitive. Les tissus du cerveau ont des propriétés magnétiques liées à l’oxygène.
L’aimant incroyablement puissant de l’IRM arrive à les repérer et à les mesurer. Avec ce
procédé, on localise les groupes de neurones au moment précis où ils travaillent car ils
ont besoin que le sang leur apporte du sucre et, en même temps, de l’oxygène. La
machine d’IRM est reliée à un ordinateur qui enregistre et reconstruit en images 3D « le
cerveau en action » de l’enfant ou de l’adulte. Les directeurs de cet ouvrage ont été les
premiers en France à utiliser cette technologie pour explorer les processus
d’apprentissage dans le cerveau d’enfants d’école maternelle et élémentaire, avec accord
de leurs parents et validation préalable des protocoles expérimentaux par un comité
d’éthique.
Lobe cérébral
L’une des grandes parties (ou territoires) du cerveau. Il y en a six dans chaque
hémisphère (gauche et droit) : occipital, temporal, pariétal, frontal et, plus à l’intérieur, le
lobe de l’insula et le lobe limbique. Voir les planches anatomiques en début d’ouvrage.
Maturation
C’est le développement du cerveau vers son état adulte, selon un calendrier génétique
préétabli. Pour cela, il passe par des vagues ou cycles d’augmentation de la matière grise,
suite à la création de nouvelles synapses, puis de diminution (courbes en U inversé), suite
à la sélection des seules synapses renforcées par l’environnement (à travers l’interaction
individu-environnement). La matière blanche augmente aussi au cours du développement
pour accélérer la vitesse de conduction de l’influx nerveux.
Myéline
Matière blanche qui entoure les axones des neurones, formant une gaine qui accélère la
vitesse de conduction de l’influx nerveux.
Neurone
Unité de base du cerveau, le neurone est une cellule nerveuse composée d’un corps
cellulaire, avec un noyau, et de petites antennes, les dendrites, qui permettent la
communication entre les neurones. Il possède aussi un axone unique, sorte de tube long
parfois de 10 centimètres, qui transmet l’information aux autres neurones. Le cerveau est
constitué d’environ 86 à 100 milliards de neurones (selon les estimations) et un million de
milliards de connexions ou synapses. Soit, un réseau plus complexe qu’Internet.
Neuropédagogie-neuroéducation
La pédagogie, c’est la science des apprentissages. À l’image de la médecine, elle est un
Art qui doit s’appuyer sur des connaissances scientifiques actualisées en psychologie du
développement de l’enfant et en neurosciences. En apportant des indications sur les
capacités et les contraintes du « cerveau qui apprend » en laboratoire, la neuropédagogie
ou neuroéducation peut aider à expliquer pourquoi certaines situations d’apprentissage
sont efficaces, alors que d’autres ne le sont pas. En retour, le monde de l’éducation,
informé qu’il est de la pratique quotidienne – l’actualité de la pédagogie –, peut suggérer
des idées originales d’expérimentation en sciences cognitives et du cerveau. C’est un
processus d’aller-retour du labo à l’école. Ce livre y est dédié.
Neuropsychologie
Les neurosciences sont l’étude du cerveau en général. La neuropsychologie cognitive et
clinique est l’étude plus spécifique des lésions cérébrales. Dans leur tragédie, les patients
dits « cérébro-lésés » apprennent beaucoup de choses aux psychologues sur les
dysfonctionnements du cerveau et, par conséquent, sur les sites (lésés ou non) de
certaines fonctions cognitives. Par extension, on appelle « bilan neuropsychologique »
l’évaluation fine de l’intégrité ou « bonne marche » des fonctions cognitives de l’enfant
ou de l’adulte.
Neurotransmetteur
C’est une molécule chimique qui sert de messager des informations entre les neurones,
via les synapses.
Plasticité cérébrale
Capacité du cerveau à modifier ses réseaux de neurones pour apprendre ou s’adapter à
des situations nouvelles.
Récepteurs moléculaires
Au niveau de leurs cellules cibles, les neurotransmetteurs sont reconnus par des
molécules spécialisées appelées « récepteurs moléculaires ». Ces molécules ont la
capacité de reconnaitre sélectivement les neurotransmetteurs. L’image devenue
courante est celle de la serrure qui « reconnait » la bonne clé et pas une autre. De plus,
ces récepteurs convertissent la liaison du neurotransmetteur en activité biologique :
ouverture d’un canal ionique ou activation d’une réaction enzymatique. Ces « serrures
moléculaires » peuvent basculer d’un état moléculaire à l’autre, « actif » ou « inactif », de
façon réversible, sur le mode du « tout ou rien ». En fonction de la nature de la « clé », la
réponse de certains récepteurs est excitatrice (elle favorise l’émission d’un signal
électrique ou chimique) ou au contraire inhibitrice (elle bloque alors l’excitation). Le
cerveau est ainsi à la fois chimique et électrique.
Réseau neuronal
Les neurones très nombreux dans le cerveau (86 à 100 milliards) se connectent entre eux,
en réseaux, pour réaliser un travail particulier : lire, écrire, compter, penser-raisonner, etc.
Il y a ainsi de multiples réseaux neuronaux enchevêtrés dans le cerveau, reliés à courte ou
longue distance, comme sur Internet.
Sélection naturelle
Théorie issue du biologiste Charles Darwin (1809-1882) selon laquelle la sélection
naturelle est le moteur de l’évolution des espèces (phylogenèse) par variations
génétiques aléatoires dans les populations d’individus et sélection des plus aptes. Selon
leur patrimoine biologique de départ, propice ou défavorable à un environnement qui
peut se modifier, les individus plus aptes (ou adaptés) ont survécus et se sont reproduits
de générations en générations. Les autres ont disparus. Le système évolutif de la nature
est ainsi un immense jeu d’essais et d’erreurs. Jean-Pierre Changeux a transposé ce
modèle darwinien de variation-sélection au développement plus court de l’enfant
(ontogenèse) et à l’épigenèse des assemblées ou populations de neurones (épigenèse
synaptique) à l’intérieur du cerveau.
Simplexité
Principe de fonctionnement du cerveau introduit en neurosciences et en pédagogie par
le physiologiste Alain Berthoz. Ce n’est ni de la complexité, ni de la simplicité (caricatures
ou raccourcis). La simplexité est l’ensemble des solutions trouvées par les organismes
vivants pour que, malgré la complexité des processus naturels, ils puissent s’adapter vite
et bien, de façon élégante. C’est aussi un enjeu pour la pédagogie et les apprentissages à
l’école.
Synapse
Les contacts à l’arrivée d’un neurone, via ses dendrites, et au départ, c’est-à-dire au bout
de son axone, se font par des petites structures chimiques appelées synapses.
TEP
La Tomographie par émission de positions (TEP) permet, comme l’IRM, de localiser les
groupes de neurones du cerveau au moment précis où ils travaillent car ils ont besoin que
le sang leur apporte du sucre et, en même temps, de l’oxygène. Dans le cas de la TEP, on
mesure le débit sanguin cérébral dans les différentes régions du cerveau par le biais de la
concentration d’une molécule d’eau radioactive injectée à l’individu qui passe
l’expérience (avec une dose très faible de radioactivité artificielle, sans danger pour lui).
Par précaution, on n’utilise toutefois pas cette technique invasive (injection) avec des
enfants ou des femmes adultes enceintes ou susceptibles de l’être. Avec les enfants, c’est
l’IRM, technique non invasive, qui est utilisée.
Vicariance
C’est l’une des plus belles formes de la variabilité biologique. En médecine, il s’agit de la
suppléance fonctionnelle d’un organe (ou d’une partie d’un organe) par un (ou une)
autre. En psychologie, c’est le fait que le cerveau puisse chez un même individu (intra) ou
chez des individus différents (inter) emprunter des chemins neuronaux différents (ou
stratégies) pour atteindre un même but.
Bibliographie/Sitographie
Ouvrages de référence
Agid Y., Magistretti P., L’Homme glial. Une révolution dans les sciences du cerveau, Odile
Jacob, 2018.
Ajchenbaum-Boffety B., Léna P., Éducation, sciences cognitives et neurosciences. Sous l’égide
de l’Académie des sciences, PUF, 2008.
André C., Méditer jour après jour, L’Iconoclaste, 2011.
André C., Jollien A., Ricard M., Trois amis en quête de sagesse, L'iconoclaste, 2016.
Bandura A., Auto-efficacité. Le sentiment d’identité personnelle, De Boeck supérieur, 2007.
Battro M. et al., The educated brain: Essays in neuroeducation, Cambridge University Press,
2008.
Bear M.F., Connors B.C., Paradiso M.A., Neurosciences. À la découverte du cerveau, Predel,
2007.
Berthier J.-L., Borst G., Desnos M., Guilleray F., Les neurosciences cognitives dans la classe.
Guide pratique pour expérimenter et innover, ESF Éditeur, 2018.
Berthoz A., Le sens du mouvement, Odile Jacob, 1997.
Berthoz A., La décision, Odile Jacob, 2003.
Berthoz A., La simplexité, Odile Jacob, 2009.
Berthoz A., La vicariance, Odile Jacob, 2013.
Berthoz A., Jorland G., L’empathie, Odile Jacob, 2004.
Bideaud, J., Logique et bricolage chez l’enfant, PUL, 1988.
Bideaud J., Meljac C., Fischer J.-P., Les chemins du nombre, PUL, 1991.
Billiard M., Dauvilliers Y. (Ed.). Les troubles du sommeil, Elsevier Masson, 2011.
Blakemore S.-J., Frith U., The learning brain: Lessons for education, Blackwell, 2005.
Blanquer J.-M., L’École de la vie. Pour que chacun puisse réussir, Odile Jacob, 2014.
Blanquer J.-M., L’École de demain. Propositions pour une éducation nationale rénovée, Odile
Jacob, 2016.
Boysson-Bardies B. (de), Comment la parole vient aux enfants, Odile Jacob, 1997.
Borst G., Cachia A., Les méthodes en psychologie, PUF, 2016.
Bruner J., Car la culture donne forme à l’esprit. De la révolution cognitive à la psychologie
culturelle, Retz, 2015.
Changeux J.-P., L’Homme neuronal, Fayard, 1983.
Changeux J.-P., L’Homme de vérité, Odile Jacob, 2002.
Changeux J.-P., Gènes et culture, Odile Jacob, 2003.
Changeux J.-P., Du vrai, du beau, du bien. Une nouvelle approche neuronale, Odile Jacob,
2008.
Changeux J.-P., La beauté dans le cerveau, Odile Jacob, 2016.
Changeux J.-P. et al., L’homme neuronal, trente ans après, Éditions Rue d’Ulm, 2016.
Damasio A., L’erreur de Descartes. La raison des émotions, Odile Jacob, 1995.
Damasio A., Le sentiment même de soi. Corps, émotion, conscience, Odile Jacob, 1999.
Damasio A., L’Autre moi-même. Les nouvelles cartes du cerveau, de la conscience et des
émotions, Odile Jacob, 2012.
Damasio A., L’ordre étrange des choses. La vie, les sentiments et la culture, Odile Jacob, 2017.
David J., Plane S., L’apprentissage de l’écriture de l’école au collège, PUF, 1996.
Dehaene S., La bosse des maths, Odile Jacob, 2010.
Dehaene S., Apprendre à lire. Des sciences cognitives à la salle de classe, Odile Jacob, 2011.
Della Sala S., Anderson M., Neuroscience in education: The good, the bad and the ugly,
Oxford University Press, 2011.
Dwerk C. S., Changer d’état d’esprit. Une nouvelle psychologie de la réussite, Mardaga, 2010.
Eustache F., Les troubles de la mémoire : prévenir, accompagner, Le Pommier, 2015.
Eustache F., Pourquoi notre mémoire est-elle si fragile ?, Le Pommier, 2015.
Eustache F., Mémoire et émotions, Le Pommier, 2016.
Eustache F., Ma mémoire et les autres, Le Pommier, 2017.
Eustache F., La mémoire au futur, Le Pommier, 2018.
Eustache F., Desgranges B., Les chemins de la mémoire, Inserm Le Pommier, 2012.
Eustache F., Faure S., Desgranges B., Manuel de neuropsychologie, Dunod, 2018.
Eustache F., Guillery-Girard B., La Neuroéducation. La mémoire au cœur de l’apprentissage,
Odile Jacob, 2016.
Fayol M., Production du langage. Traité des sciences cognitives, Hermes & Lavoisier, 2002.
Fayol M., L’acquisition de l’écrit, PUF, 2017.
Fayol M., L’acquisition du nombre, PUF, 2018.
Fayol M., Jaffré J-P., Orthographier, PUF, 2008.
Fayol M., Jaffré, J-P., L’orthographe, PUF, 2014.
Ferrand L., Lété B., Thevenot C., Psychologie cognitive des apprentissages scolaires.
Apprendre à lire, écrire, compter, Dunod, 2018.
Fodor J., La Modularité de l’esprit, Éditions de Minuit, 1983.
Gall J.F., Sur les fonctions du cerveau et sur celles de chacune de ses parties, Baillière, 1822-
1825.
Glasel H., Une école sans échec. L’enfant en difficulté et les sciences cognitives, Odile Jacob,
2013.
Glasel H., Mazeau M., Conduite du bilan neuropsychologique chez l’enfant, Elsevier Masson,
2017.
Goigoux R., Cèbe S., Apprendre à lire à l’école, Retz, 2006.
Gopnik A., Le bébé philosophe, Le Pommier, 2012.
Gould S., La Mal-Mesure de l’Homme, Odile Jacob, 1997.
Greenland S., Un cœur tranquille et sage, Les Arènes, 2014.
Hauser M., À quoi pensent les animaux ?, Odile Jacob, 2000.
Houdé O., Catégorisation et développement cognitif, PUF, 1992.
Houdé O. (Ed.), Vocabulaire de sciences cognitives, PUF, 1998 (réédition Quadrige 2003).
Houdé O., Le raisonnement, PUF, 2014.
Houdé O., Apprendre à resister. Pour l’école, contre la terreur, Le Pommier, 2017.
Houdé O., La psychologie de l’enfant, PUF, 2017.
Houdé O., L’école du cerveau. De Montessori, Freinet et Piaget aux sciences cognitives,
Mardaga, 2018.
Houdé O., Borst G., Mon cerveau, coll. « Questions? /Réponses! », Nathan, 2018.
Houdé O., Mazoyer B., Tzourio-Mazoyer N., Cerveau et psychologie. Introduction à l’imagerie
cérébrale anatomique et fonctionnelle, PUF, 2002.
Huron C., L’enfant dyspraxique, Odile Jacob, 2011.
Inhelder B., Piaget J., La genèse des structures logiques élémentaires, Delachaux & Niestlé,
1959.
Kahneman D., Les deux vitesses de la pensée, Flammarion, 2012.
Kandel E., À la recherche de la mémoire. Une nouvelle théorie de l’esprit, Odile Jacob, 2006.
Klingberg T., Betteridge N., The learning brain: Memory and brain development in children,
Oxford University Press, 2012.
Lachaux J.-P., Le cerveau attentif. Contrôle, maitrise et lâcher-prise, Odile Jacob, 2013.
Lachaux J.-P., Le cerveau funambule. Comprendre et apprivoiser son attention grâce aux
neurosciences, Odile Jacob, 2015.
Lachaux J.-P., Les petits bulles de l’attention. Se concentrer dans un monde de distractions,
Odile Jacob, 2016.
Masson S., Borst G. (Eds.), Les méthodes de recherche en neuroéducation, Presses Université
Québec, 2017.
Mazeau M., L’enfant dyspraxique et les apprentissages. Coordonner les actions thérapeutiques
et scolaires, Elsevier Masson, 2016.
Montessori M., L’éducation et la paix, Desclée de Brouwer, 2001 (Éd. originale, 1914).
Montessori M., L’enfant, Desclée de Brouwer, 2018 (Éd. originale, 1936).
Pacherie E., Naturaliser l’intentionnalité, PUF, 1993.
Pasquinelli E., Mon cerveau, ce héros. Mythes et réalité, Le Pommier, 2015.
Piaget J., Szeminska A., La genèse du nombre chez l’enfant, Delachaux & Niestlé, 1941.
Piaget J., Inhelder B., La psychologie de l’enfant, PUF, 1966.
Piaget, J., Où va l’éducation ?, Gallimard, 1972.
Piaget J., Garcia R., Vers une logique des significations, Murionde, 1987.
Posner M., Rothbart M., Educating the human brain, American Psychological Association,
2007.
Posner M.L., Raichle M.E., L’esprit en images, De Boeck Supérieur, 1998.
Prigogine I., Kondepudi D., Thermodynamique, Odile Jacob, 1999.
Prochiantz A., Qu’est-ce que le vivant ?, Le Seuil, 2012.
Siaud-Facchin J., L’enfant surdoué. L’aider à grandir, l’aider à réussir, Odile Jacob, 2012.
Siaud-Facchin J., Tout est là, juste là. Méditation de pleine conscience pour les enfants et les
ados aussi, Odile Jacob, 2014.
Siegler R., Intelligence et développement de l’enfant, De Boeck, 2000.
Siegler R., Enfant et raisonnement, De Boeck, 2001.
Snel E., Calme et attentif comme une grenouille. La méditation pour les enfants, Les Arènes,
2012.
Tokuhama-Espinosa T., Mind, brain, abd education science, Norton & Company, 2010.
Viart J.-P., Un siècle d’école. Toute l’histoire de l’école, de Jules Ferry à nos jours, Larousse,
2012.
Vygotski L., Pensée et Langage, Messidor, 1985.
Zesiger P., Écrire, PUF, 1995.
Pour les articles de revues scientifiques liés aux différentes thématiques abordées dans cet
ouvrage, se reporter directement aux chapitres (notes de bas de page).
Sitographie
http://www.associationneuroeducation.org/
https://www.cartablefantastique.fr/
http://cerene-education.fr/
https://www.cogitoz.com/fr
https://www.fondation-lamap.org/
https://www.lapsyde.com/
https://lea.fr/
http://lecerveau.mcgill.ca/
http://www.numeracyscreener.org/
Accueil - Sciences cognitives (sciences-cognitives.fr)
https://toolsofthemind.org/
Crédits