Nothing Special   »   [go: up one dir, main page]

Gestion Des Ressources Naturelles - Wikipédia

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 8

Gestion des

ressources
naturelles
définition du ressource naturel

Une gestion raisonnable des ressources naturelles est une gestion qui permet à ces
ressources de se renouveler et d'être conservées de manière pérenne, sans être menacées
par la surexploitation.
e e
La surexploitation a été identifiée dès le /  siècle comme cause de stagnation voire
de recul économique par David Ricardo et Thomas Malthus.

Cette gestion durable est une condition et un enjeu de survie pour l'humanité et de
nombreuses autres espèces qui partagent la biosphère avec elle. Elle est un des éléments du
développement soutenable.

En économie, le principe de la rente d'Hotelling (ou « rente de rareté ») postule qu'une rente
est rendue possible par la quantité limitée de ressources non renouvelables ; situation qui
peut conduire à la surexploitation d'une ressource fut elle vitale (ex : surpêche).

Au-delà d'un certain seuil (de pression, qui est aussi le seuil de surexploitation), une ressource
a priori renouvelable (ex : forêt, ressource halieutique ou cynégétique) peut devenir
épuisable ; la gestion durable d'une ressource vise à éviter que ce seuil ne soit jamais atteint.
Le cas extrême de mauvaise gestion de ces ressources, avec dépassements de seuils
irréversibles, conduirait au collapsus écologique avec destruction de l'espèce humaine et
d'une partie de son environnement par elle-même. On appelle ressource naturelle tout
élément d'un milieu (substance, organisme, objet) susceptible d'être exploité pour satisfaire
les besoins de l'homme.

Typologies

La notion de gestion de ressource répond à celle d'"exploitation des ressources naturelles".


Ces deux notions concernent des types de ressources très différentes (souvent dites
« ressources de stock » et « ressources de flux», qui subissent des « pressions » (et par suite
de « réponses ») de nature et d'intensité différente selon les ressources, mais aussi les
régions. On distingue généralement les types de ressources suivantes :

ressources énergétiques
non renouvelables : uranium et ressources fossiles (notamment le pétrole, le gaz, le
charbon et la tourbe) ; Ici la notion de gestion se limite à une extraction, un transport
et une utilisation moins polluants ou

renouvelables (soleil, vent, courant, chute d'eau, traction animale, certaines formes de
méthanisation, géothermie…) ;

Ressource en eau (potable, d'irrigation…) ;

ressources agricoles (plus ou moins sélectionnées par l'Homme, parfois depuis plusieurs
milliers d'années, et qui dépendent aussi de la ressource en sol et en eau, ainsi que de la
diversité génétique des plants et graines ;

ressources alimentaires directement prélevées dans la nature (ressources cynégétiques,


ressources halieutiques, produits issus de la cueillette ;

ressources minérales et ressources minières (minerais, ciment, certains engrais…) ;

ressources en bois (Bois-matériau, Bois-énergie, puits de carbone, élément de fixation des


sols et des berges, etc.) ;

ressources en fibres (végétales, issues du bois ;

ressources génétiques ;

Toutes ces ressources proviennent plus ou moins directement de l'environnement naturel ; à


la marge on peut y intégrer les ressources foncières (foncier agricole et sylvicole
notamment), les ressources humaines…

Enjeux
Ils sont longtemps restés différentiés et « locaux » (la ressource en eau a par exemple une
importance très différente en zone aride saharienne de ce qu'elle aurait au Royaume-Uni ou
au Costa Rica où l'eau manque rarement).
Avec une économie mondialisée et souvent prédatrice à l'égard des ressources naturelles,
ces enjeux sont devenus globaux. Une prise de conscience du caractère limité des
ressources naturelles semble se faire à grande échelle, notamment matérialisées par le
Rapport Meadows, du club de Rome (en 1972), puis par de grandes conférences
internationales et/ou intergouvernementales organisées depuis le Sommet de la Terre de Rio
e
(juin 1992) sous l'égide des Nations unies, sont apparues à la fin du  siècle les concepts
de gestion durable, gestion raisonnable et raisonnée, de gestion restauratoire, et différentiée,
qui tous demandent de tenir compte d'état des lieux, d'analyse de la valeur et des enjeux, du
contexte, de la résilience écologique et du caractère plus ou moins pas, peu, difficilement,
couteusement, lentement ou non renouvelable des ressources, ainsi que de l'interdépendance
qui les lient souvent.

Cas particulier des potentialités cachées



De nombreux services écosystémiques ou d'autres ressources (d'intérêt économique ou
autre) n'apparaissent comme ressource que quand ils commencent à manquer, ou quand on
a pris conscience de leur existence et qu'on est techniquement capable de les utiliser (le
radium ou certaines terres rares ne présentait aucun intérêt économique évident avant qu'on
ne prenne conscience de leurs propriétés particulières).
De même la consommation effrénée de certaines ressources (ex : énergies fossiles, ou
métaux toxiques) a eu et aura longtemps des effets secondaires négatifs pour la santé et
l'environnement, effets dont on n'a pris conscience que tardivement.

Des potentialités et externalités (positives ou négatives) sont virtuelles ou dormantes dans


les ressources minérales ou naturelles vivantes (biodiversité). La prise de conscience de ce
fait pose des questions morales et éthiques.
Pour le prospectiviste notamment, dans un contexte de crise écologique, climatique et
socioéconomique, la consommation croissante de ressources non renouvelables, la
surexploitation de ressources renouvelables et la destruction accélérée de la biodiversité par
l'Homme deviennent des enjeux centraux. Il est en effet probable qu'un certain nombre de
bénéfices futurs potentiellement importants aient été obérés par une surexploitation de
ressources minérales et par une exploitation gaspilleuse et destructrice de la biodiversité et
des ressources renouvelables d'origine biologiques.
Ces notions invitent à l'introduction de principe de prudence, de recyclabilité, de précaution
dans l'économie.
Exploitation non durable des ressources

Article détaillé : Surexploitation.

Depuis la Préhistoire, l'exploitation de la nature et de la plupart de ses ressources s'est faite


d'une manière de moins en moins durable, voire de manière insoutenable (avec disparition
totale de la ressource concernant par exemple un grand nombre d'espèces animales
chassées ou pêchées ou la variété génétique des plantes cultivées). Ceci est la cause de
dégâts environnementaux, mais aussi sociaux, économiques, climatiques ou sanitaires
croissants, et au-delà de crises écologiques, de sorte que l'exploitation non-durable des
ressources naturelles peut menacer l'existence humaine.

La surexploitation s'est largement amplifiée depuis l'époque moderne, et surtout depuis le


e
 siècle. Elle peut être vue comme le résultat de l'application de certaines philosophies,
comme par exemple l'industrialisme et le saint-simonisme : le premier numéro du journal
saint-simonien Le Producteur (1er octobre 1825) expose en effet les grandes lignes de cette
philosophie[1] :

« Il s'agit de développer et de répandre les principes d'une philosophie nouvelle. Cette
philosophie, basée sur une nouvelle conception de la nature humaine, reconnaît que la
destination de l'espèce, sur ce globe, est d'exploiter et de modifier à son plus grand
avantage la nature extérieure ».

On peut voir dans ce type de philosophie une des causes de la surexploitation de


e
combustibles fossiles depuis la révolution industrielle au  siècle. Sans doute, le
paradigme mécaniste a-t-il conduit l'être humain à se comporter comme un exploitant, et non
comme un gérant des ressources naturelles qui ont été mises à sa disposition.

Gestion durable, et donc plus « participative »

Afin de remédier aux dégâts occasionnés sur l'environnement, des principes ont été définis
afin de gérer d'une façon raisonnable les ressources naturelles, sans surexploitation.
Dans le cas des ressources non-fossiles ayant une origine biotique (origines animales,
végétale, microbienne, fongique, écosystémiques), souvent il s'agira de gérer les conditions
d'auto-entretien des ressources, qui passent par le maintien ou la restauration du bon état
écologique et des capacités de résilience écologique.

Certains auteurs et organismes (dont l'UICN qui a mis en place un groupe de travail sur la
gestion participative GTGP, le WWF qui via les écolabels FSC et MSC propose d'associer
respectivement les populations et les pêcheurs à la gestion des ressources forestières et
halieutiques, GTZ…) proposent de développer une « gestion participative des ressources
naturelles » [2] basée sur la négociation, l'apprentissage et des approches collaboratives, avec
un objectif de réduction de la pauvreté et des inégalités[2]. Ils parlent aussi de gestion
pluripartite ou de gestion collaborative[2].
Pour l'UICN, la gestion participative désigne toute « situation dans laquelle au moins deux
acteurs sociaux négocient, définissent et garantissent entre eux un partage équitable des
fonctions, droits et responsabilités de gestion d'un territoire, d'une zone ou d'un ensemble
donné de ressources naturelles »[2]. Elle peut s'appuyer sur une gestion adaptative définie par
l'UICN comme « une approche de la gestion reconnaissant, d'une part, le manque de
connaissance univoques et définitives sur le comportement des écosystèmes et, d'autre part,
l'incertitude qui domine notre interaction avec eux »[2], le pluralisme (intégrant notamment le
droit coutumier), une bonne gouvernance, une gestion patrimoniale, une gestion des conflits,
la communication sociale[3], et un accès égal à toutes les informations utiles[2].

Des auteurs comme D'aquino & Seck (2001) se demandent si les approches participatives
sont adaptées ou non à la gestion décentralisée de territoire[4] et il existe aussi des analyses
critiques de certains « arrangements institutionnels »[5] et « comportements opportunistes »[5]
ou égoïstes apparaissant dans le cadre de ce mode particulier de gestion[5] (en Inde dans les
sociétés marquées par les castes notamment ont constaté Agrawal (1994)[6] et Andersen
(1995)[7])

Notion de capital naturel



Article détaillé : Capital naturel.

La notion de capital naturel a été introduite en économie de l'environnement afin de définir


des modes de production et de mode de consommation plus durables.

Le capital naturel correspond grosso modo au facteur de production terre de l'économie


classique, en intégrant toutefois et de plus en plus des notions plus complexes (biodiversité,
résilience écologique, empreinte écologique, surexploitation...).

Notes et références

1. Olivier Pétré-Grenouilleau, Saint-Simon, L'utopie ou la raison en actes, Payot, p. 393-394.

2. G Borrini-Feyerabend, MT Farvar, JC Nguinguiri et Vincent Ndangang (2002), Gestion


participative des ressources naturelles : organisation, négociation et apprentissage par
l'action (extraits avec Google books (https://books.google.fr/books?hl=fr&lr=&id=NYyWYc
muNgAC&oi=fnd&pg=PR8&dq=ressources+naturelles&ots=jD-mlB1nsI&sig=2l6aer4o8Ql3a
sT24Ahyah6y-qI#v=onepage&q=ressources%20naturelles&f=false) ), UICN
3. « Communication sociale » : défini par l'UICN (d'après Ramirez, 1997) comme « moyen
visant à l'établissement d'une identité de vues au sein d'une communauté humaine ; elle
suppose l'échange de messages (communication) visant à donner un sens à l'action
entreprise et à enrichir la connaissance commune, souvent pour faire face à un
changement »

4. D'aquino P & Seck S.M (2001) Et si les approches participatives étaient inadaptées à la
gestion décentralisée de territoire?/And if participative approaches were inadapted to
decentralised territorial management?. Géocarrefour, 76(3), 233-239.

5. Ballet J (2007) La gestion en commun des ressources naturelles : une perspective critique
(http://developpementdurable.revues.org/3961) . Développement durable et territoires.
Économie, géographie, politique, droit, sociologie.

. Agrawal A. (1994), “Rules, Rules Making and Rules Breaking: Examining the Fit Between
Rule Systems and Resource Use”, In E. Ostrom, R. Gardner et J. Walker (eds), Rules, Games
and Common-Pool Resources, Ann Arbor: University of Michigan Press

7. Andersen K.E. (1995), “Institutional Flaws of Collective Forest Management”, AMBIO, 24


(6), pp.349-353

Voir aussi

Bibliographie

Angeliaume-Descamps A (2010) Acteurs locaux et gestion participative de la ressource en
eau dans un contexte d'activité productive intensive dans le Parc national de la Sierra Nevada
(Venezuela). In Edytem (No. 10, pp. pp-25) (résumé (https://hal.archives-ouvertes.fr/halshs-
00739390/) ).

Bigombe Logo P. (2002), La gestion alternative des conflits liés à la gestion des ressources
naturelles: cadre méthodologique ; Programme FTPP-ASS ; Presses de l'UCAC ; 29 pages

Breton J.M (2009) Aires protégées, gestion participative des ressources environnementales
et développement touristique durable et viable dans les régions ultra-périphériques (http://etu
descaribeennes.revues.org/3560) . Études caribéennes, (12).

Daou Véronique Joiris, Patrice Bigombe Logo (2010) La gestion participative des forêts
d'Afrique centrale : un modèle à l'épreuve de la réalité ; Éditions Quae, 236 pages

Hilhorst T & Coulibaly A (1998) Une convention locale pour la gestion participative de la
brousse au Mali. International Institute for Environnement and Development.

Grazia Borrini-Feyerabend (1997) Gestion participative des aires protégées: l'adaptation au


contexte IUCN, - 79 pages
Nguinguiri, J. C. (1999). Les approches participatives dans la gestion des écosystèmes
forestiers d’Afrique centrale: revue des initiatives existantes (http://www.cifor.org/publication
s/pdf_files/occpapers/op-23.pdf) .

Péribois C (2008). Usages de l'information géographique dans la gestion participative du


territoire: regards croisés en France, en Belgique et au Québec (https://tel.archives-ouvertes.f
r/tel-00452418/document) (Doctoral dissertation, Université d'Angers).

Rotillon G (2010), Économie des ressources naturelles, La découverte, collection repère,


Paris, 2010, réédité 2012

UICN (2000), La gestion participative des ressources naturelles: organisation, négociation et


apprentissage par l'action ; Kasparek Verlag, 95 pages

Articles connexes

Développement durable

Economie de l'environnement

Éthique de l'environnement

Gestion restauratoire

Gestion différenciée

Perturbation écologique

Réserves pétrolières

Responsabilité sociale des entreprises

Ressources et consommation énergétiques mondiales

Ressources naturelles

Risques d'effondrement de la civilisation industrielle

Surexploitation

Terre (économie)

Liens externes

La gestion de l'énergie. La quadrature du cercle ! (http://www.academieroyale.be/cgi?us
r=spwu98fqba&lg=fr&pag=1026&tab=146&rec=6270&frm=0&par=secorig1025&par2=0&id
=5964&flux=46842166#detail)  : conférence d'Alain Préat au Collège Belgique.

Portail de l’environnement Portail de l’énergie


Ce document provient de
« https://fr.wikipedia.org/w/index.php?
title=Gestion_des_ressources_naturelles&oldid=1
87533133 ».

Dernière modification il y a 13 jours par 144.85.128.177

Wikipédia

Le contenu est disponible sous licence CC BY-SA


3.0 sauf mention contraire.

Vous aimerez peut-être aussi