Agriculture - Les Grands Principes de L'Agriculture Biologique
Agriculture - Les Grands Principes de L'Agriculture Biologique
Agriculture - Les Grands Principes de L'Agriculture Biologique
L’agriculture biologique
- introduction de cultures
nettoyantes
- alternance de cultures de
printemps et d’automne
- choix des variétés et
caractéristiques du semis Déchaumage Labour Faux semis
avant l'hiver Désherbage Binage et sarclage Sarclage manuel
(sauf en sol léger) à la flamme au bon moment dans la ligne pour
en pré-émergence certains légumes
Fumures équilibrées
Rotations saines
Sol aéré
Plante plus résistante Milieu équilibré Poudrage d'algues Produits simples à base de plantes
ou de basalte … (cuivre, soufre, pyrèthre, roténone …)
ASSOLEMENT ET ROTATION
Principes de construction
Ces principes généraux sont à adapter aux conditions pédoclimatiques :
*
Mélange de céréales et de légumineuses destiné à l’alimentation animale (ex : avoine - pois au printemps ou blé - féverole à l’automne).
TRAVAIL DU SOL
Principes
♦ ameublir le sol sans le retourner, éviter le labour profond
♦ ne jamais enfouir de matières organiques fraîches
♦ limiter le nombre de passage de matériels lourds
♦ travailler au bon moment. En particulier, on évitera :
* les interventions en sols trop humides
* d'intervenir trop longtemps avant le semis dans les sols à structure instable
♦ le travail du sol participe ainsi au contrôle des adventices
Techniques
✔ Labour
Quand on laboure (reconversion, activité biologique du sol encore faible), le labour doit être léger (15-
20 cm)1 et précédé de façons superficielles permettant une pré-humification :
♦ 1ère façon : fauchage ou broyage 1 à 3 semaines avant,
♦ 2ème façon : déraciner pour pré-humifier et développer la vie microbienne (outils à dents, à disque
ou rotatifs passés très superficiellement),
♦ 3ème façon : 2-3 semaines plus tard et moins superficielle pour les prairies (pas d'enfouissement
prématuré de matières organiques non assez humifiées). Rester en travail superficiel en
céréaliculture et/ou en sols fragiles,
♦ labour léger ou moyen avec ou sans griffage 2 à 3 semaines plus tard pour les cultures d’automne,
♦ reprise ou semis direct (selon les conditions de sols et de climat).
1
Attention, un labour si peu profond nécessite du matériel spécifique comme une charrue 10-12".
FERTILISATION
NOURRIR LES ETRES VIVANTS
VIVANTS DU SOL
Les substances organiques peuvent être d'origine animale ou végétale. Elles ne sont jamais enfouies en
profondeur υ elle nécessite une fermentation aérobie (= avec de l'oxygène) ou semi-aérobie (= semi-
confiné).
✔ Compostage en tas
♦ Décomposition aérobie des matières organiques en tas aérés de faible section
compost homogène
υ structure grumeleuse
riche en humus et en micro-organismes
♦ Technique :
1 m en maraîchage
1,5 m en céréales
1,5 m en maraîchage
2,5 m en céréales
Taux d'humidité
45-65 % (arroser si < 45 %, retourner si > 65 %).
Durée de compostage
Quelques semaines à plusieurs mois selon : - climat (température et pluies)
- finesse du broyage
- homogénéité du mélange
- nature des matériaux
- activateurs (plantes, algue, …)
Evolution
Quelques jours après la mise en place, début de la phase de fermentation chaude (T° <40-60 °C). Si la
température monte à plus de 70-80 °C, refaire le tas.
Doses :
dose moyenne pour le maraîchage, la viticulture et l’arboriculture : de 20 à 60 t/ha,
dose moyenne pour les grandes cultures et la polyculture-élevage : de 5 à 30 t/ha.
Ces doses sont à moduler en fonction de l’activité du sol et de sa capacité de fixation.
Utilisation
Dépend du degré de décomposition :
- frais ou peu décomposé : il sert d’abord à nourrir la plante et à relancer l’activité du sol (apport en
couverture ou enfouissement très superficiel).
- mûr à presque terreau : il sert d’abord à reconstituer le Attention : ne jamais enfouir la
complexe organo-minéral (sous réserve d’une bonne activité matière organique en fond de
du sol). labour.
✔ Compostage « de surface »
C'est la décomposition d’une mince couche de matières organiques à même la terre de culture.
Attention, cette technique n’est pas considérée réglementairement comme du compostage. Elle ne peut donc pas être utilisée
pour le compostage obligatoire des matières organiques issues du conventionnel et utilisables par dérogation.
♦ - fumier :
- épandage sur le sol
- aussi finement divisé que possible
- en l'état ou incorporation à quelques centimètres
- décomposition aérobie
- protection du sol (non à nu)
- stockage fumier avant épandage : en tas allongés de faible section (début de
fermentation aérobie)
♦ déchets de récolte :
- broyage le plus fin possible
- incorporation à quelques centimètres
♦ engrais verts : Attention : ne jamais enfouir un
- broyage le plus fin possible engrais vert par un labour
- incorporation à quelques centimètres
♦ mulching : couverture du sol par des matières végétales mortes
- en maraîchage et arboriculture
- pendant les périodes de repos du sol
- en cours de culture
✔ Engrais verts
Ils se répartissent en trois familles :
♦ légumineuses : elles fixent l'azote atmosphérique
ex : trèfle blanc, trèfle violet, minette, vesce, gesse, pois fourrager, lupin, féverole, trèfle
d'Alexandrie, trèfle incarnat, …
♦ graminées (le plus souvent en association avec des légumineuses) : elles apportent azote et
matière organique
ex : trèfle violet - ray grass
vesce d'hiver - seigle
vesce de printemps - avoine
vesce - pois - avoine
♦ crucifères : couverture rapide du sol, production rapide de matière verte, solubilisation du
potassium, captage de l'azote soluble à l'automne
Conduite
♦ engrais verts avant culture principale (surtout avant culture maraîchère tardive)
- semis au printemps
- légumineuses + graminées (ex : vesce – pois – avoine)
- enfouissement léger trois semaines avant la mise en place de la culture
FUMURE MINERALE
A base de minéraux naturels en l'état ou broyé ou séché ou calciné.
Ils assurent l'apport complémentaire en P, K, Mg, Ca, … et en oligo-éléments par solubilisation des
apports minéraux sous l’action des micro-organismes.
✔ Azote
Uniquement sous forme organique !
✔ Phosphore
♦ Phosphates naturels d'Afrique du Nord (pour les sols dont pH < 7)
♦ Scories de déphosphatation (pour les sols dont pH < 7). Prix peu élevé
♦ Phospal : contient peu de calcium (pour les sols dont pH > 7)
♦ Craies phosphatées : bon marché mais pauvre en P2O5 (environ 8 %)
✔ Potasse
♦ bonne activité biologique des sols solubilisation du potassium en réserve dans le sol et la
roche mère.
♦ apports organiques : fumier, purin, vinasse sont très riches en K2O
♦ Si les sols sont naturellement pauvres en potasse ou si la culture est très exigeante, on pourra
apporter :
- roches siliceuses riches en potasse : granite, gneiss, basalte, mica, feldspath, …
- en cas de carence nette et par apports modérés : Patenkali et Leucite (cf. cahier des
charges)
✔ Calcium
♦ amendements calcaires naturels : marne, calcaire broyé, craie, …
♦ lithothamne (algue marine calcifiée) : calcium + oligo-éléments
♦ beaucoup de fertilisants sont riches en Calcium : phosphates naturels, scories, craies
phosphatées, dolomies, …
✔ Autres éléments
♦ en général, apportés en quantité suffisante par les matières organiques et fertilisants naturels
♦ si carence : apport du fertilisant naturel contenant beaucoup de l'élément manquant
En général, les doses de fertilisants minéraux sont à moduler en fonction de la nature du sol, des
analyses de sol et des rotations pratiquées. Les apports sont modérés et inférieurs à ceux préconisés en
agriculture conventionnelle.
VARIETES ET SEMIS
Choix des variétés
✔ Sélection classique
Les variétés issues de la sélection actuelle sont adaptées à la conduite classique (fertilisation
minérale, système radiculaire moins développé que variété rustique, fragilité plus grande à l'égard
du parasitisme)
Exemple de comportement d'un blé classique conduit en agriculture biologique : tallage trop
faible, hauteur trop courte, démarrage trop rapide au printemps.
Cependant, quelques variétés peu intéressantes en classique sont utilisées en conduite biologique.
✔ Date de semis
♦ A l’automne, ne pas implanter trop tôt les cultures pour éviter de favoriser les levées
d’adventices, les infestations de pucerons et les maladies. Cependant, il vaut mieux semer en
bonnes conditions un peu tôt qu’en mauvaises conditions en novembre : 2ème quinzaine
d’octobre.
♦ Au printemps, semer aux dates qui permettent une bonne implantation et une bonne vigueur
au départ selon le sol et le climat.
✔ Densité
Les semis d’automne se faisant plutôt fin octobre - début novembre, il y a déjà une légère
augmentation de la densité de semis par rapport à mi-octobre. Par ailleurs, si des hersages sont
prévues, il est préférable d’augmenter la dose de semis de 10 à 15 %.
✔ Profondeur
La maîtrise de la profondeur de semis améliore la levée et la régularité de croissance de la culture.
Elle permet également un meilleur tallage.
✔ Ecartement
A adapter aux contraintes de binage et de densité sur la ligne.
MAITRISE DES ADVENTICES
✔ Méthodes préventives
♦ Disparition de certaines mauvaises herbes adventices par l'amélioration de l'activité biologique et
l'enrichissement en humus
♦ Assolements équilibrés comprenant :
- légumineuses annuelles
- prairies temporaires
- plantes sarclées
♦ Choix de variétés concurrentielles
♦ Choix des dates de semis, de sa densité et de l’écartement
♦ Travail du sol : façons superficielles, labour, faux semis, …
✔ Méthodes curatives
♦ Mécaniques : hersage, binage, buttage, griffe (même dans les céréales)
♦ Thermiques : brûleurs à propane en plein ou entre les rangs, voire sur le rang
- en culture maraîchère : ex les carottes sont sensibles à la concurrence au départ
- sur maïs : plus coûteux qu'un binage qui en plus aère le sol
- sur pomme de terre : défanage thermique (même coût que le défanage chimique)
MAITRISE DU PARASITISME
(MALADIES ET RAVAGEURS
RAVAGEURS)
✔ Méthodes préventives
De nombreux parasites disparaissent ou restent dans des limites acceptables dans les conditions
suivantes :
♦ fertilisation : suivant les règles définies précédemment
♦ adaptation des espèces et des variétés au sol et au climat
♦ techniques culturales : éviter
- mauvais drainage,
- mauvais sous-solage,
- enfouissement des matières organiques fraîches,
- façons culturales inopportunes ou à contretemps,
- tassement du sol,
- monoculture,
- niveau de productivité surestimé (trop d’apport d’azote).